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Tous droits réservés au Tutorat Associatif Toulousain 1 / 41 UE7 – SSH : SUJET TYPE n°1 Les enjeux de la recherche concernant le microbiote intestinal L’étude du microbiote intestinal est récemment devenue centrale pour la recherche en santé. De la cancérogenèse à la thérapie anticancéreuse Dans le domaine du cancer, le microbiote intervient à deux niveaux : tout d'abord celui de la cancérogenèse elle-même. Un certain nombre de données permet en effet d'affirmer que certaines tumeurs sont liées à la présence de micro-organismes précis, ou encore d'une dysbiose au niveau intestinal. Pour exemple, un déséquilibre du microbiote en faveur de certaines espèces (fusobacterium) augmenterait le risque de cancer colorectal ; la présence d'Helicobacter pylori favorise la survenue de cancer gastrique. Des données recueillies chez l'animal montrent encore une augmentation de l'incidence et de la sévérité de tumeurs mammaires chez des souris soumises à des régimes antibiotiques fréquents. Ces données sont corrélées à une étude épidémiologique dans laquelle les femmes jeunes ayant reçues en moyenne plus de deux antibiothérapies par an ont un risque de cancer du sein supérieur aux autres. Dans ce domaine toutefois, la difficulté est de discriminer le rôle du microbiote et celui d'autres facteurs de risque cancérogènes – tabac, alcool…- qui favorisent eux-mêmes une dysbiose. Outre la cancérogenèse, l'efficacité des thérapies anticancéreuses serait aussi sous l'influence du microbiote. Il existerait une synergie d'action entre certains médicaments anticancéreux et la flore intestinale : on sait ainsi que l'efficacité du cyclophosphamide - couramment utilisé en oncologie - est influencée par le microbiote qui favorise la perméabilité intestinale et la migration de bactéries immunogènes vers le système immunitaire tumoral. Elles provoqueraient une réponse immunitaire en synergie avec le médicament antitumoral. L'immunothérapie, utilisée depuis peu dans le traitement du mélanome et des cancers bronchiques et rénaux, bénéficierait aussi d'un coup de pouce de la part des bactéries de type Bacteroides. Elles influenceraient la capacité du système immunitaire à résister naturellement au mélanome. Par ailleurs, l'efficacité d'un traitement anti-mélanome par ipilimumab est elle-même corrélée à la présence de l'une ou l'autre de deux espèces de bactéries de la famille Bacteroides. D'autres thérapeutiques (sels de platine, nivolimab) et d'autres cibles cancéreuses pourraient répondre aux mêmes mécanismes. Les perspectives thérapeutiques sont nombreuses : l'analyse du microbiote pourrait devenir un test systématique avant la mise en œuvre d'un traitement, prédictif de la réponse thérapeutique. Si nécessaire, des traitements spécifiques du microbiote y seraient adjoints : des probiotiques connus pour être capables de booster les lymphocytes intratumoraux pourraient être associées au traitement conventionnel anticancéreux. La neuropsychiatrie sous l'influence de l'axe intestin-cerveau Les ganglions d’Auerbach sont localisés dans les muscles de l’intestin dont ils contrôlent les mouvements et les contractions. Le système nerveux qui régit l'intestin contient à lui seul 200 millions de neurones. Sa fonction première est d'assurer la motricité intestinale ; cependant, 80% de ces cellules nerveuses sont afférentes, c'est- à-dire qu'elles véhiculent l'information dans le sens intestin-cerveau. C'est la raison pour laquelle on qualifie le système nerveux entérique de deuxième cerveau. Les chercheurs ont très tôt posé l'hypothèse qu'une modification du microbiote pouvait modifier l'information transmise au système nerveux central. Plusieurs expériences cliniques ont été rapportées, comme celle d'une amélioration significative de symptômes autistiques par un traitement antibiotique. Si la corrélation semblait improbable il y a quelques années, elle est depuis considérée avec sérieux. Le rôle du microbiote est évoqué dans de nombreuses maladies neuropsychiatriques : l'autisme, la schizophrénie, l'anxiété et la dépression ou les troubles bipolaires. Les arguments scientifiques sont encore insuffisants dans la plupart des cas, mais des éléments de preuve préliminaires ont été récemment publiés. Il viendrait s'ajouter aux nombreux facteurs – génétique, épigénétique, environnementaux, psychologiques… - qui jouent eux aussi un rôle déterminant dans le déclenchement de telles maladies. Chez les personnes atteintes de schizophrénie ou de troubles bipolaires, l'équilibre entre les différentes cytokines pro-inflammatoires ou anti-inflammatoires dans le sang est perturbé, médié entre autres par le LPS et par d'autres marqueurs de translocation bactérienne. Dans l'autisme, il a aussi été montré que des souris pouvaient développer un comportement d'anxiété et une automutilation si la composition de leur microbiote était significativement modifiée durant une période précise de leur croissance. Les chercheurs posent l'hypothèse qu'un phénomène similaire surviendrait chez les enfants

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°1 Les enjeux de la recherche concernant le microbiote intestinal

L’étude du microbiote intestinal est récemment devenue centrale pour la recherche en santé. De la cancérogenèse à la thérapie anticancéreuse Dans le domaine du cancer, le microbiote intervient à deux niveaux : tout d'abord celui de la cancérogenèse elle-même. Un certain nombre de données permet en effet d'affirmer que certaines tumeurs sont liées à la présence de micro-organismes précis, ou encore d'une dysbiose au niveau intestinal. Pour exemple, un déséquilibre du microbiote en faveur de certaines espèces (fusobacterium) augmenterait le risque de cancer colorectal ; la présence d'Helicobacter pylori favorise la survenue de cancer gastrique. Des données recueillies chez l'animal montrent encore une augmentation de l'incidence et de la sévérité de tumeurs mammaires chez des souris soumises à des régimes antibiotiques fréquents. Ces données sont corrélées à une étude épidémiologique dans laquelle les femmes jeunes ayant reçues en moyenne plus de deux antibiothérapies par an ont un risque de cancer du sein supérieur aux autres. Dans ce domaine toutefois, la difficulté est de discriminer le rôle du microbiote et celui d'autres facteurs de risque cancérogènes – tabac, alcool…- qui favorisent eux-mêmes une dysbiose. Outre la cancérogenèse, l'efficacité des thérapies anticancéreuses serait aussi sous l'influence du microbiote. Il existerait une synergie d'action entre certains médicaments anticancéreux et la flore intestinale : on sait ainsi que l'efficacité du cyclophosphamide - couramment utilisé en oncologie - est influencée par le microbiote qui favorise la perméabilité intestinale et la migration de bactéries immunogènes vers le système immunitaire tumoral. Elles provoqueraient une réponse immunitaire en synergie avec le médicament antitumoral. L'immunothérapie, utilisée depuis peu dans le traitement du mélanome et des cancers bronchiques et rénaux, bénéficierait aussi d'un coup de pouce de la part des bactéries de type Bacteroides. Elles influenceraient la capacité du système immunitaire à résister naturellement au mélanome. Par ailleurs, l'efficacité d'un traitement anti-mélanome par ipilimumab est elle-même corrélée à la présence de l'une ou l'autre de deux espèces de bactéries de la famille Bacteroides. D'autres thérapeutiques (sels de platine, nivolimab) et d'autres cibles cancéreuses pourraient répondre aux mêmes mécanismes. Les perspectives thérapeutiques sont nombreuses : l'analyse du microbiote pourrait devenir un test systématique avant la mise en œuvre d'un traitement, prédictif de la réponse thérapeutique. Si nécessaire, des traitements spécifiques du microbiote y seraient adjoints : des probiotiques connus pour être capables de booster les lymphocytes intratumoraux pourraient être associées au traitement conventionnel anticancéreux. La neuropsychiatrie sous l'influence de l'axe intestin-cerveau Les ganglions d’Auerbach sont localisés dans les muscles de l’intestin dont ils contrôlent les mouvements et les contractions. Le système nerveux qui régit l'intestin contient à lui seul 200 millions de neurones. Sa fonction première est d'assurer la motricité intestinale ; cependant, 80% de ces cellules nerveuses sont afférentes, c'est-à-dire qu'elles véhiculent l'information dans le sens intestin-cerveau. C'est la raison pour laquelle on qualifie le système nerveux entérique de deuxième cerveau. Les chercheurs ont très tôt posé l'hypothèse qu'une modification du microbiote pouvait modifier l'information transmise au système nerveux central. Plusieurs expériences cliniques ont été rapportées, comme celle d'une amélioration significative de symptômes autistiques par un traitement antibiotique. Si la corrélation semblait improbable il y a quelques années, elle est depuis considérée avec sérieux. Le rôle du microbiote est évoqué dans de nombreuses maladies neuropsychiatriques : l'autisme, la schizophrénie, l'anxiété et la dépression ou les troubles bipolaires. Les arguments scientifiques sont encore insuffisants dans la plupart des cas, mais des éléments de preuve préliminaires ont été récemment publiés. Il viendrait s'ajouter aux nombreux facteurs – génétique, épigénétique, environnementaux, psychologiques… - qui jouent eux aussi un rôle déterminant dans le déclenchement de telles maladies. Chez les personnes atteintes de schizophrénie ou de troubles bipolaires, l'équilibre entre les différentes cytokines pro-inflammatoires ou anti-inflammatoires dans le sang est perturbé, médié entre autres par le LPS et par d'autres marqueurs de translocation bactérienne. Dans l'autisme, il a aussi été montré que des souris pouvaient développer un comportement d'anxiété et une automutilation si la composition de leur microbiote était significativement modifiée durant une période précise de leur croissance. Les chercheurs posent l'hypothèse qu'un phénomène similaire surviendrait chez les enfants

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et favoriserait le développement de l'autisme. Dernièrement, des études ont suggéré que le microbiote pouvait avoir un rôle déterminant dans les maladies neurodégénératives : il serait impliqué dans l'inflammation cérébrale de la maladie d'Alzheimer. La gravité des symptômes parkinsoniens est aussi corrélée à la concentration d'une espèce particulière (Entérobactericeae). Tous ces différents phénomènes pourraient être médiés par des substances d'origine bactérienne neuroactive. Aussi, le développement des données de transcriptomique (sur l’expression des gènes) et de métabolomique (relatives aux métabolites) devrait en faciliter l'identification. Les perspectives thérapeutiques sont nombreuses : des études préliminaires ont montré que l'administration de certains probiotiques permettait d'améliorer les symptômes d'anxiété ou de dépression chez des personnes malades comme chez des personnes saines ; d'autres ont montré que l'adaptation du régime alimentaire pouvait améliorer le déclin cognitif. Ces pistes restent pour l'heure extrêmement précoces et demandent à être confirmées. Thérapeutique : Les six pistes thérapeutiques pour modifier la composition du microbiote ? Les maladies déclenchées ou entretenues par une dysbiose pourraient être soignées par six moyens thérapeutiques différents :

• Une alimentation favorisant le développement des bactéries bénéfiques pour le système digestif. • Un traitement antibiotique ciblant les espèces néfastes impliquées dans la physiopathologie de la

maladie. Cette option ne peut cependant être envisagée comme un traitement chronique du fait de la pression de sélection qu'elle peut engendrer ; elle pourrait aussi induire de nouvelles pathologies.

• L’apport par voie orale de probiotiques, des micro-organismes vivants, non pathogènes et démontrés comme bénéfiques pour la flore intestinale.

• L’apport de prébiotiques, des composants alimentaires non digestibles, utiles à la croissance ou l'activité de certaines populations bactériennes intestinales.

• Les symbiotiques, qui combinent pré et probiotiques. • La transplantation fécale, qui consiste à administrer une suspension bactérienne préparée à partir des

selles d’un individu sain par sonde nasogastrique ou par lavement. Elle permet d'implanter un microbiote normal chez un patient malade. Cette option thérapeutique est d'ores et déjà efficace et utilisée dans les infections intestinales sévères à Clostridium difficile.

(https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/microbiote-intestinal-flore-intestinale)

1) Résumer ce texte en 100 mots +/- 5% 2) D’après les thérapeutiques proposées dans le texte, lesquelles sauraient prévenir les

maladies les précédant et comment ? 3) Selon vos connaissances, quels sont les rôles du microbiote intestinal déjà connus ?

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°1 Résumé Le microbiote intestinal devient central dans la recherche médicale. Intervenant dans la cancérogénèse (tumeurs liées à certains micro-organismes ou à une dysbiose), il influence également l’efficacité des thérapies anticancéreuses et de l’immunothérapie (synergie d’action entre médicaments et flore intestinale). Son étude pourrait devenir systématique, prédictive de la réponse thérapeutique. Une nouvelle piste serait la neuropsychiatrie (maladies neuropsychiatriques et neurodégénératives) : le microbiote modulerait l’information transmise au système nerveux central par des substances d’origine bactérienne neuroactive. Les pistes thérapeutiques concernant la composition du microbiote sont l’alimentation, les antibiotiques, probiotiques et symbiotiques, la transplantation fécale. (98 mots) Proposition de barème :

- Microbiote intestinal (2pts) - Cancérogénèse (1pt) - Micro-organismes (0,5pt) - Dysbiose (0,5pt) - Thérapies anticancéreuses (1pt) - Immunothérapie (1pt) - Neuropsychiatrie/ maladies neuropsychiatriques et neurodégénératives (1pt) - Origine bactérienne neuroactive (1pt) - Composition du microbiote (1pt) - Antibiotiques/Probiotiques/Symbiotiques (1pt)

Question 2 Le microbiote intestinal serait impliqué dans le développement de cancer et dans certaines maladies neuropsychiatriques. Parmi les traitements proposés pour modifier la flore intestinale, certains peuvent être retenus pour améliorer le pronostic de ces maladies. Par exemple, une alimentation favorisant le développement de bactéries bénéfiques pour le système immunitaire digestif permettrait d’aider le traitement anticancéreux d’immunothérapie en agissant en symbiose avec celui-ci : ainsi, le système immunitaire digestif et le traitement d’immunothérapie se complètent. Aussi, une alimentation particulière pourrait améliorer le déclin cognitif. Dans un second temps, un traitement antibiotique ciblant les espèces qui pourraient être impliquées dans des troubles de l’autisme permettrait de réduire les effets de la maladie. Ou encore, une dysbiose favorisant certaines espèces comme le fusobacterium pourrait être corrigée afin d’éviter l’augmentation de risque du cancer colorectal. Enfin, la gravité des symptômes parkinsoniens pourrait être diminuée en diminuant la concentration en Entérobactériceae. L’apport de probiotiques, prébiotiques et/ou symbiotiques, ou encore la transplantation fécale permettraient d’implanter ou d’aider à la croissance de certaines bactéries qui serait bénéfiques que ce soit dans la lutte contre le cancer par des bactéries immunogènes, ou les symptômes d’anxiété et de dépression par certaines espèces. Proposition de barème :

– Microbiote intestinal 1pt – Cancer 0,5pt – Maladie neuropsychiatrique 0,5pt – Idée d’améliorer le pronostic 1pt – Alimentation favorisant les bactéries aidant le système immunitaire 1pt – Traitement cancer par antibiothérapie 1pt – Idée que ces deux dernier se complètent 1pt – Symbiose 0,5pt – Antibiothérapie contre : espèces impliquées dans l'autisme 0,5pt

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– fusobacterium dans le cancer colorectal rectal 0,5pt – enterobactericeae dans Parkinson 0,5pt – Dysbiose 0,5pt – Probiotiques, prebiotiques, symbiotiques 1,5pt

Question 3 Les rôles du microbiote sont nombreux.

Le microbiote a tout d’abord un rôle protecteur (2points). Il permet l’éducation et la maturation du système immunitaire (1point) digestif mais aussi du système immunitaire dans sa globalité. Il lutte contre la colonisation et la prolifération de micro-organismes pathogènes (1point) par une compétition (0,5point) entre microbiote et organisme pathogène, ce qui nécessite une diversité des organismes du microbiote. Il maintien la trophicité de la barrière digestive (1point), ce qui aide à la fonction du tube digestif.

Le microbiote a également un rôle producteur (2points). Il y a une production de vitamines K2 (1point) dans le colon, qui est impliqué dans le métabolisme osseux (0,25point). Le microbiote permet la digestion de matériaux alimentaires indigestes par fermentation (1point), notamment par l’absorption de minéraux, il conduit ainsi à la baisse des lipides sanguins (0,25point).

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°2

L’origine des relations plantes-animaux Les relations plantes-animaux ont une longue histoire évolutive et se sont vraiment développées lorsque les animaux ont rejoint les plantes sur la terre ferme, il y a de cela quelques 440 millions d’années, dans la période du Silurien. Les angiospermes ont plusieurs associations « historiques » avec les animaux. Les vertébrés pollinisateurs et disperseurs ont été le facteur crucial permettant aux angiospermes de devenir le taxon végétal dominant des habitats terrestres. Les insectes leur ont permis un mode de reproduction supérieur à celui des gymnospermes (plantes à graines nues) et un taux de spéciation et de radiation adaptative plus élevé. Les oiseaux et mammifères ont permis les mouvements du pollen et des graines sur de longues distances permettant la diversification des angiospermes qui à leur tour ont influencé l’évolution des animaux. Les multiples adaptations affichées par les deux groupes parmi les associations connues et étudiées sont parfois si bien assorties et finement ajustées qu’il est difficile de comprendre comment il peut en être ainsi. Aucun des deux acteurs n’a choisi l’autre comme partenaire (ou proie) et personne n’a décidé que deux espèces (ou plus) « iraient bien ensemble » (n’en déplaise à la vision de certaines personnes). On doit plutôt chercher la réponse du côté de la théorie de l’évolution. L’évolution est un processus long et graduel (bien qu’à l’échelle géologique, l’évolutionniste Stephen J. Gould prône la théorie de l’équilibre ponctué) et évidemment, les adaptations des espèces ne sont pas le résultat d’un effort conscient et prémédité. Elles apparaissent comme conséquences de la recherche et de l’acquisition de nourriture, de partenaires sexuels ou de sécurité. Encore plus, la plupart sont probablement dérivées d’une relation d’exploitation (prédation et parasitisme) ou de commensalisme. C’est la sélection naturelle qui mène à l’apparition d’adaptations dans une espèce. L’adaptation peut aussi être vue comme un processus : c’est la façon par laquelle la sélection naturelle ajuste la fréquence des gènes qui codent pour les traits affectant le fitness. Les adaptations physiologiques, physiques, biochimiques ou comportementales sont ce qui nous est observable et qui jouent un rôle dans le « succès » de l’espèce, le fitness. Il s’agit de la contribution génétique d’un individu à la génération suivante, présumant bien entendu qu’il s’agisse de caractères héréditaires. Meilleur est le fitness d’un individu, meilleure sera sa capacité à transmettre ses gènes et plus fréquents seront ses gènes dans la génération subséquente. Maintenant, comment expliquer que des espèces soient portées à interagir, soit de façon innée ou acquise, avec d’autres organismes si différents d’eux-mêmes? S’agit-il à tout coup de coévolution? Ce terme mis de l’avant par Ehrlich et Raven (1964) ne se définit pas simplement. Voici tout d’abord la définition de Daniel H. Janzen : « La coévolution peut être définie comme un changement évolutif dans un trait de vie des individus d’une population en réponse à un trait de vie des individus d’une seconde population. » Ce même auteur souligne que plusieurs interactions plantes-animaux sont mal interprétées comme étant le fruit d’une coévolution. Toute symbiose n’est pas coévolution, l’adaptation pouvant s’être développée chez un acteur seulement en réponse à un ensemble de traits déjà présents chez l’autre. Ainsi, pour qu’il y ait coévolution, il faut que la pression exercée par un trait d’une espèce (une adaptation) soit suffisamment forte sur la population d’une autre espèce, pour que cette dernière subisse une modification de sa génétique (la contre adaptation). Pour affirmer sans se tromper que l’on fait face à un cas de coévolution, il faut être capable de prouver que des adaptations chez les deux parties concernées se sont alternées, l’une en réponse à l’autre et vice versa (un jeu d’adaptations et de contre-adaptations). Cet état de fait est très difficile à prouver. Les relations plantes-animaux sont particulièrement difficiles à classer comme coévolution car l’échelle de temps est très différente entre végétaux et animaux : les taxons d’angiospermes ont des durées de vie généralement 30 fois supérieures à celles des animaux ! Cela suggère que l’animal est plus enclin à s’ajuster à son environnement végétal que la plante à son environnement animal. SOURCE : Exploration des interactions plantes-animaux et implications en conservation par Louis Lazure. 1) Résumez ce texte en 100 mots +/- 5% 2) Il existe plusieurs types de relations possibles entre des êtres vivants. Développer le concept de relations

trophiques, ainsi que les différentes relations trophiques existantes. Vous citerez des exemples pour illustrez vos propos.

3) Dans ce texte, on parle d'animaux qui s'adaptent au monde végétal. Qu'est ce qu'une plante ? Développez le concept de la classification des plantes.

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°2 Résumé

• Relations plantes-animaux (0,5) • Évolutive • Angiospermes (0,25) • Associations • Vertébrés • Insectes • Oiseaux et mammifères • Taxon (0,5) végétal dominant • Diversification (0,5) des angiospermes • Adaptations (1) • Théorie de l’évolution (1) • Processus long et graduel (0,25) • Effort conscient • Relation d’exploitation (0,25) • Commensalisme (0,5) • Sélection naturelle (1) • Contribution génétique • Gènes du fitness (0,25) • Épigénétique (0,5) • Interactions (0,5) • Coévolution (0,5) • Symbiose (0,25) • Pression exercée (0,5) • Trait d’une espèce (1) • Modification de sa génétique (0,25) • Contre-adaptations (0,5)

L’histoire évolutive des relations plantes-animaux est un processus long et graduel, marquée par l’association des angiospermes avec les animaux. Grâce aux vertébrés, ils sont devenus le taxon végétal dominant sur Terre. Les insectes, oiseaux et mammifères ont permis une diversification des angiospermes qui s’étendra à une évolution des animaux (coévolution). Selon la théorie de l’évolution, ces interactions ne résultent pas d’efforts conscients mais de relations d’exploitation et commensalisme. La symbiose et les gènes du fitness impactent sur la sélection naturelle (pression) et la contribution génétique (trait des espèces, épigénétique). Les modifications génétiques sont le résultat d’adaptation et contre-adaptations. (104)

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Question 2 : Relation trophique → dans un écosystème, au sein de la chaine alimentaire : consommateurs I, II, III ; décomposeurs, producteurs. Relations trophiques équilibrées :

• symbiose = association à bénéfice réciproque de deux organismes (symbiontes) incapables de vivre l’un sans l’autre.

àExemple : digestion de la cellulose. Les Animaux supérieurs ne possèdent pas d'enzymes capables d'attaquer les liaisons β-(1-4)-glucose de la cellulose, c'est-à-dire de cellulase. La digestion de la cellulose se fera obligatoirement par fermentation microbienne ou digestion par des Unicellulaires, les micro-organismes apportant leurs bactéries enzymatiques pour hydrolyser les glucides. àExemples des termites : organisation stricte en castes. Les ouvriers étant les seules castes capables de digérer la cellulose.

• Commensalisme = association non obligatoire de deux organismes dont le commensal, tire parti de l’autre, l’hôte, (s’abriter, se nourrir,..) sans que celui-ci en souffre ou en tire profit immédiat.

à Anémone et poisson clown Relations trophiques déséquilibrées à compétition

• Parasitisme = interaction entre deux organismes dont l’un vit aux dépens de l’autre (= l’hôte) sans entraîner systématiquement sa mort.

àAccidentel : larve de mouche sur une plaie àFacultatif : champignons à Obligatoire : temporaire (moustiques), périodique (ascaris) ou permanent (taenias) Exemple de parasite : toxoplasma gondii : modification comportementales induites par les parasites chez la souris. Chez la souris infectée par le parasite : inversion du réflexe de fuite vis-à-vis des phéromones contenues dans l’urine de chat et attractivité de ces phéromones : augmentation des chances de rencontres et modification d’un comportement

• Prédation = mode d’alimentation par lequel un animal se nourrit de proies vivantes. • Amensalisme = utilisation de substances chimiques pour lutter contre la concurrence d’autres espèces

(ex: antibiose = guerre chimique entre microorganismes) MOTS CLES :

- Relation trophique : 1 - Ecosystème : 1 - Chaine alimentaire : 1 - Symbiose : 1 - Commensalisme : 1 - Compétition : 1 - Parasitisme : 1 - Prédation : 1 - Amensalisme : 1

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Question 3 : Une plante est un eucaryote appartenant au monde végétal. Elles ont la caractéristiques d 'être relativement fixe. Elles ont une capacité d'autotrophie, c'est-à-dire qu'elles utilisent la lumière pour transformer l'eau et le CO2 en eau, O, et matières organiques nécessaires pour la survie de la plante et du biotope. Elles ont une sensibilité et une mobilité discrète. Les mimosacées par exemple ont leurs feuilles qui se replient au toucher. Elles ont une paroi squelettique, pecto-cellulosique. La cellulose est un polymère glucidique constitué d'une chaîne linéaire de molécules de β 1-4 D-glucose (entre 15 et 15 000). Et également un vacuome développé, qui a une fonction homéostatique et turgescence cellulaire. Concernant la classification des plantes, celle-ci a beaucoup évolué avec l'histoire. L’étude des végétaux (comme celle des Animaux) nécessite des regroupements et donc une classification. La classification (Systématique) des organismes vivants est une science en perpétuelle évolution : la vie évolue avec le temps, et les techniques qui permettent de l’étudier évoluent aussi (biologie moléculaire, informatique…). Les plantes seront considérées comme formant à un groupe unique simple : le Règne des Plantes. (6 règnes : Archea, Bacteria, Protista, Fungi, Vegetalia, Animalia) Ce règne étant lui-même composé de 2 sous-Règnes : Les Thallophytes et les Cormophytes. L'histoire de la classification des plantes est divisée en deux périodes. Durant la première période, de 300 à 100 avant JC, avec Aristote, Théophraste et Discoride, la botanique était pratique et utilitaire. La botanique scientifique arrive avec la deuxième période, au 16ème siècle. On a tout d'abord une classification horizontale des plantes, basée sur la description. En effet au 16ème siècle, des artistes représentent les plantes. Ainsi les artistes sont supérieurs aux savants quant à la classification des plantes. Au 17 eme-18ème siècle est abordée la notion de botanique biologique, avec Carl Von Linné. La classification horizontale : La classification a pour but de trier et de rassembler les individus d’une population qui se ressemblent : On forme ainsi des sous populations semblables, voir identiques. Les groupes ainsi formés (sous population ou sous ensemble) seront appelés TAXONS. La ressemblance est évaluée en fonction d ’attributs ou de caractères (forme, couleur, taille…) des individus dont le choix est arbitraire (classifications artificielles). Par ailleurs la notion de ressemblance est très subjective. Il y a donc différents niveaux de ressemblance qui sont fonction des critères retenus et de la valeur qui leur est attribuée ou de l’interprétation qui en est faite Pour une population donnée, seront constitués en 1er des taxons dits INFERIEURS regroupant des individus ayant un niveau de ressemblance élevé (par exemple 100% de caractères communs) : C’est un niveau complexe, on doit comparer le plus grand nombre de caractères possibles. Par ailleurs ces taxons inférieurs regroupent un petit nombre d’individus, ils sont donc très nombreux - Dans un deuxième temps, ces taxons inférieurs sont rassemblés dans des taxons dits SUPERIEURS dont le niveau de ressemblance sera moins élevé (50%). Un taxon supérieur est à la fois moins particulier et plus général qu’un taxon inférieur. On est allé du particulier complexe au général simple. Deux principes constants de systématique sont toujours

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appliqués Ségrégation et Hiérarchie coordinée Au 19ème siècle apparaît la notion d'évolution, et ainsi la classification verticale avec Lamarck et Darwin, ainsi que le néo darwinisme au 20ème siècle. MOTS CLES : sur 20 donc à diviser par 2

- Eucaryote : 1 - Monde végétal : 0,25 - Relativement fixe : 0,25 - Autotrophie : 0,25 - Sensibilité : 0,25 - Mobilité discrète : 0,25 - Paroi squelettique : 0,25 - Vacuome développé : 0,25 - Classification : 1 - Règne : 1 - Sous-Règnes : 1 - Botanique pratique et utilitaire : 1 - Classification horizontale : 2 - Carl Von Linné : 1 - Taxons : 1 - Très subjective : 0,5 - Ségrégation : 1 - Hiérarchie coordonnée : 1 - Evolution : 1 - Classification verticale : 2 - Lamarck : 1 - Darwin : 1 - Néo darwinisme : 1

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°3

Variabilités et évolution de l'Homme Evolution et adaptation De manière générale l'espèce Homo sapiens a bien sûr évolué depuis son apparition. Ces évolutions peuvent être de deux types, soit elles concernent toute l'espèce (évolution), soit ce sont des adaptations régionales (climat, géographie...). Nous savons que les origines de l'espèce Homo sapiens sont africaines. La stature d'Homo sapiens a fluctué Les causes des modifications de notre corpulence sont multiples et combinées : génétique, environnement, style de vie mais aussi régime alimentaire. Les études et les mesures sur cette évolution de l'homme sont en grande partie issues d'Europe, c'est dans cette région que les fossiles sont les plus nombreux sur une longue période. - Il y a 40 000 ans, au Paléolithique, les hommes de Cro-Magnon mesuraient 183 cm en moyenne c'est-à-dire beaucoup plus que notre taille moyenne actuelle. Nos origines africaines récentes peuvent peut-être expliquer cette grande taille plus adaptée au climat du continent africain. (voir Homme de l'Abri Cro-magnon et les sépultures de Balzi Rossi). - Il y a 10 000 ans, au Néolithique, notre espèce était plus petite (soit 162,5 cm en moyenne). Changement climatique mondial, nouveau régime alimentaire et ses corrolaires (malnutrition...) sont probablement à l'origine de ce rapetissement. Le processus évolutif de sélection naturelle est en marche : les individus plus petits ont moins de besoins énergétiques (entre autres) et ont donc plus de chance de survivre et de se reproduire - Aujourd'hui la taille moyenne (en Europe) est de 175 cm. Cette hausse relativement récente est attribuée aux meilleurs soins de santé et à l'amélioration de notre régime alimentaire. Cette récente et rapide augmentation serait plutôt de l'adaptation que de l'évolution, contrairement aux précédents changements de taille. A noter, pour Francois Marchal (UMR 6578 - CNRS) : "Concernant les relations générales entre la stature et le climat, on peut raisonablement penser qu'il y a effectivement un phénomène évolutif, sur du long terme... Il y a 40 000 ans les "arrivants" en Europe viennent d'Afrique et sont de grande stature... plusieurs milliers d'années plus tard (voire dizaines de millier d'années) leur stature a diminué. Il y a bien un processus d'évolution. Par contre l'augmentation de la stature que nous avons enregistrée depuis un peu plus d'un siècle n'est pas de l'évolution mais de l'adaptation. En effet, si les conditions de vie s'améliorent, la stature augmente "rapidement" (échelle du siècle), comme sous l'empire romain ou actuellement. Si les conditions se détériorent, la stature diminue, comme à la chute de l'empire romain." "...il faut bien distinguer les phénomènes adaptatifs (rapides, à l'échelle du siècle environ et réversibles à cette échelle courte) des phénomènes évolutifs (échelle beaucoup plus longue, souvent au moins 10 000 ans et non réversibles à l'échelle du siècle)". Un cerveau en rapport avec notre taille En toute logique la taille du cerveau varie avec notre stature et notre morphologie. S'il y a 100 000 ans les Homo sapiens étaient dotés d'un cerveau de 1500 à 1600 cm3, il était de 1450 cm3 12 000 ans en arrière et il est maintenant en moyenne de 1350 cm3. Le volume du crâne est dépendant de la morphologie globale de l’individu : un nouveau-né doté d'une tête trop grosse ne pourrait pas être expulsé du ventre d'une femme de constitution gracile. D'autres parties du corps ont évolué La mâchoire d'Homo sapiens a également subi une modification de taille et de proportion. Les mâchoires de nos contemporains sont plus graciles et moins grandes que celles de nos ancêtres directs. Notre mâchoire se rétrécissant, notre dentition peine maintenant à trouver sa place. Le changement de régime alimentaire est certainement la cause principale de cette évolution de notre appareil masticatoire. Nous n'avons plus besoin d'une mâchoire puissante et nos aliments sont le plus souvent coupés voir "pré-mâchés"... Une mâchoire robuste n'est plus un avantage évolutif.

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Un ADN en mutation rapide Depuis la sortie de l'Afrique, il y a approximativement 100 000 ans, Homo sapiens s'est adapté aux différents climats et conditions qu'il a rencontrés. Les études sur l'ADN confirment que les traits génétiques ont été modifiés ou adaptés à de nouveaux environnements au cours de cette période. En fait, le taux de variation de l'ADN, et donc le "taux de l'évolution", s'est accéléré sur les 40 000 dernières années. De nombreuses régions du génome humain sont encore soumises à la sélection, comme la résistance à certaines maladies ou la couleur de la peau par exemple. Notre système digestif s'est également modifié. Naturellement, les mammifères (dont font partie les hommes) ne consomment pas de lait à l'âge adulte. Afin d'assimiler les produits laitiers, l'enfant produit du lactase qui permet la digestion du lactose. Cette enzyme n'est plus produite à l'âge adulte. Depuis le Néolithique l'homme adulte s'est mis a consommer du lait. Cette modification comportementale a sélectionné les adultes qui pouvaient assimiler le lactose. Aujourd'hui plus de 50% de la population mondiale ne peut toujours pas digérer le lait... Cette évolution récente s'est réalisée en moins de 10 000 ans... du moins pour les populations européennes ! D'après une étude parue dans la revue Curent Biology "...chaque personne est porteuse de 100 à 200 nouvelles mutations génétiques dans son ADN (des changements dans la base simple de la séquence d'ADN qui diffère de la séquence transmise par les parents), ce qui correspond à une mutation tous les 15 à 30 millions de nucléotides. Il convient de noter que la majorité de ces mutations sont anodines et n'affectent aucunement notre bien-être ou notre apparence..." Le climat à l'origine de plusieurs adaptations Suivant les régions où elle s'est installée l'espèce humaine s'est adaptée à des conditions climatiques totalement différentes. Cela a bien sûr eu un impact sur notre aspect extérieur mais également sur nos aptitudes (moins visibles...). Comme pour l'ensemble de la faune et de la flore, chaque individu est porteur de mutations génétiques. Par rapport à un environnement donné, ces mutations sont parfois favorables, parfois elles sont "neutres" et parfois elles ont un impact négatif. Si une mutation est favorable, un individu aura donc plus de chance de survivre et de se reproduire. C'est comme cela qu'une mutation peut se transmettre et se répandre dans une population. Sous les climats chauds et ensoleillés les hommes les plus favorisés sont donc plutôt : - grands et élancés car cela permet d'évacuer plus facilement la transpiration - avec une peau foncée pour mieux supporter les rayons UV et éviter, entre autres, les cancers de la peau. Sous un climat plus froid et peu ensoleillé les plus favorisés sont en moyenne - plus petits et trappus pour conserver la chaleur - avec une peau plus claire qui favorise la synthèse de la vitamine D. L'espèce Homo sapiens étant originaire d'Afrique il est donc logique de penser que les premiers hommes avaient une couleur de peau foncée. Dans les régions plus froides ou tempérées, la peau des hommes s'est éclaircie. Depuis les premiers Homo sapiens l'espèce a évolué, certes pas dans des proportions énormes mais les différences sont visibles (au moins sur les ossements retrouvés et grâce à l'étude d'ADN ancien). Cette évolution et ces adaptations constantes peuvent laisser supposer que notre espèce continue et va continuer à évoluer. L'homme est condamné à évoluer constamment, soit naturellement, soit sous l'effet des activités humaines. 1) Résumez ce texte en 100 mots (+/- 5%) 2) En vous appuyant sur le texte, expliquez comment le régime alimentaire d'Homo Sapiens a-t-il

contribué à son évolution. 3) D'après vos connaissances, donnez les 3 types de marqueurs du déterminisme génétique simple et le

mécanisme qui permet à chaque individu de se différencier génétiquement du reste de la population.

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°3

Résumé : L’Homo Sapiens a évolué avec une variabilité au déterminisme complexe (environnement), mode de vie, régime alimentaire), entrainant des changements morphologiques notamment sur la stature (augmentée dans les pays chauds), la taille du cerveau, la couleur de la peau, l’appareil masticatoire mais aussi des changements génétiques comme le prouve les études de paléogénomique. La sélection naturelle s’exerçant sur le phénotype de l’espèce permet également de s’adapter au microbiome changeant (climat, géographie). Des mutations génétiques permettent ainsi parfois une sélection positive (production de lactase pour la digestion du lait) condamnant l’Homme Moderne à évoluer constamment. Depuis son origine africaine, la stature d'Homo Sapiens ainsi que la taille de son cerveau et la forme de sa machoire se sont modifiés selon deux phénomènes : l'adaptation, réversible et en réponse aux contraintes climatiques et à l'environnement (conduisant à une augmentation de la stature), et l'évolution, non réversible à long terme (conduisant à une diminution de stature). Les études fossiles et génétiques mettent en évidence des mutations génétiques sur l'ADN, celles qui confèrent un avantage évolutif sont conservées et transmises par hérédité (comme l'enzyme lactase pour la digestion du lait), à l'origine de la sélection naturelle. On vous présente ici deux exemples de résumé, avec les principaux mots-clés en gras, ceux qui apparaissent dans les deux résumés sont à trouver en priorité, les autres sont tout de même hyper importants mais vous aurez du mal à tous les mettre dans un seul résumé, n'oubliez pas que la rédaction compte également ! Remarque du Pr Crubezy : un résumé n'est pas seulement des mots-clés que l'on jette sur le papier ! Il faut aussi penser au sens global du texte et à la rédaction d'un résumé compréhensible. Question 2 : L’évolution (0,5pt et 0,5pt pour la définition) est une modification génétique, physiologique, morphologique sur un long laps de temps (près de 10 000 ans) et non réversible en un siècle. Le régime alimentaire (1pt) d'Homo Sapiens est un des facteurs qui ont influencé son évolution. Cela influence d'une part la stature (0,5). Il y a 40 000 ans, les hommes de Cro-Magnon étaient bien plus grands qu'aujourd'hui. Cette taille étant mieux adaptée au climat africain. Il y a 10 000 ans, au néolithique, la taille d'Homo Sapiens était plus petite. Cette taille leur conférait un avantage évolutif (1pt) : les individus plus petits ont des besoins énergétiques plus restreints et ont donc plus de chance de survivre et de se reproduire. La stature d'Homo Sapiens a donc eu tendance à diminuer, selon le processus de sélection naturelle. (1pt) D'autre part, l'appareil masticatoire (0,5) a également évolué en raison du changement de régime alimentaire : sa taille et sa puissance ont diminué, de même que nous avons une dentition (0,5) plus restreinte actuellement, due entre autres aux aliments pré-mâchés. Ces changements morphologiques étant favorables à l'Homme, ils ont été transmis à la descendance/par hérédité. (0,5) Mais le régime alimentaire peut également modifier plus directement le génome (0,5), comme nous pouvons le voir en Europe avec le gène de la lactase (0,5). En effet, on note au néolithique le début de la consommation de lait par l'Homme : c'est l'adaptation(1pt) à un environnement sédentaire d'éleveurs. Des mutations (1pt) sur la séquence génétique d'ADN sont alors apparues avec une augmentation de la prévalence du gène de la lactase, afin de pouvoir digérer le lait. Ainsi, Homo Sapiens a adapté son régime alimentaire en fonction de son environnement (1pt), ce qui a contribué à son évolution telle que nous la connaissons.

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Question 3 : Les études sur la variabilité (1pt) humaine sont en pleine expansion. Certains caractères sont directement sous l’influence génétique : c’est ce que l’on nomme la variabilité à déterminisme simple (1pt). Il s’agit d’une variabilité facilement analysable dans l’ADN et dans les produits d’expressions de l’ADN (0,5pt pour la définition). Elle est idéale pour l’étude des peuplements. Il existe 3 marqueurs de l’ADN :

- Marqueurs de l’ADN mitochondrial (1pt) pour suivre les lignées maternelles (0,5pt) (nous avons tous le même que notre mère, que notre grand-mère maternelle, etc.). Seules les femmes transmettent à leurs enfants leur ADN mitochondrial (0,5pt pour l’idée de transmission mère/enfants).

- Marqueurs du chromosome Y (1pt) pour suivre les lignées paternelles (0,5pt). Les garçons ont tous le même que leur père, que leur grand-père paternel, etc. Les hommes transmettent le Y uniquement à leurs fils (0,5pt pour l’idée de transmission père/fils).

- Marqueurs de l’ADN nucléaire (1pt) (à l’exception des chromosomes sexuels). Pour chacun d’entre nous, 50% est hérité de son père et 50% de sa mère. Nous avons 25% de l’ADN nucléaire de chacun de nos grands-parents. Le nombre de gènes peut varier d’un sujet à l’autre, ainsi pour l’olfaction, les pygmées ont plus de gènes que nous ! Mais attention tous les gènes ne s’expriment pas forcément.

Cependant, s’il n’y avait aucun changement, nous aurions tous les mêmes ADN et les mêmes marqueurs ! C’est pourquoi, des mutations (1pt) apparaissent de manière aléatoire (0,5pt) dans l’ADN. Les vitesses d’apparition (0,5 pt pour l’idée des différentes vitesses d’apparition) sont lentes (plusieurs dizaines de générations) mais des zones mutent plus vite que d’autres, notamment celles qui n’ont pas de fonction. Ainsi l’ADN mitochondrial mute plus vite que celui de l’ADN du chromosome Y et sa variabilité mondiale est donc plus importante. Ainsi, ces mutations permettent de reconnaitre un individu (0,25pt) au niveau autosomal et de le différencier (0,25pt) des autres de son espèce. Pour conclure, la variabilité à déterminisme génétique regroupe 3 marqueurs : celui de l’ADN mitochondrial, du chromosome Y et de l’ADN nucléaire. Néanmoins, ce qui permet à chaque individu d’être unique d’un point de vue génétique, ce sont les mutations auxquelles est soumis notre ADN.

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°4

Extrait de « La radicalisation violente commence-t-elle vraiment sur Internet ? » 25 janvier 2017, 23:26 CET Pour comprendre les processus de radicalisation des jeunes et les processus de rupture qui conduisent la jeu-nesse à adhérer à des idées radicales et violentes, on a souvent tendance à mettre en accusation les médias sociaux, et plus généralement le Net. En effet, la facilité d’accès aux discours les plus marginaux et les plus violents, le déploiement de plus en plus visible des discours et idéologies violentes, xénophobes, complotistes, les usages généralisés à travers les réseaux sociaux des conversations et des opinions semblent accréditer la thèse d’une responsabilité première des médias numériques et du cyberespace. À travers une ample revue de littérature portant sur les publications scientifiques, les rapports, les enquêtes publiées dans plus de 32 pays et portant sur l’examen des liens entre médias sociaux et radicalisation (1956 articles au total), nous verrons que les faits sont plus complexes que cela et que, s’il est impossible de démontrer une causalité directe entre terrorisme et Internet, il est pourtant évident que des processus spécifiques de radi-calisation numérique se déploient aujourd’hui dans notre cybermonde. Les étapes de la radicalisation numérique La recherche sur la radicalisation des jeunes développe aussi quatre thèmes spécifiques qui semblent s’identi-fier comme des causes possibles d’une plus forte sensibilité des jeunes à l’endoctrinement. En premier lieu, le processus de radicalisation est un processus conversationnel qui, partant des préoccu-pations des jeunes, va avancer vers des idées radicales et de rupture. Au cœur de ces approches, il y a une interprétation d’événements, de prises de position politiques ou sociales qui vont être présentées sous l’angle fermé de l’endoctrinement. Les jeunes n’ayant pas une véritable éducation à l’information et aux médias vont facilement se laisser convaincre. Les digital natives sont, bien souvent, des digital naïfs incapables de distin-guer les informations objectives issues de sites officiels, d’articles scientifiques et les informations issues de sites conspirationnistes ou suprématistes. L’absence d’une véritable éducation aux médias est un élément faci-litant l’embrigadement. En second lieu, l’Internet est devenu peu à peu le domaine privilégié des discours de haine et de plus en plus dans les posts, dans les forums, les discours xénophobes, homophobes, antisémites ou islamophobes se déploient (OpinionWay 2013). Les jeunes voient donc s’amplifier une littérature qui banalise la haine et la violence. Toutes les études sur la cyber violence ou la cyber haine nous alertent sur ce point (Gendarmerie royale du Canada, 2013) et les jeunes sont très sensibles à ces arguments, car la violence entre eux est banalisée. L’absence d’une politique forte de contre-discours ou de narrations citoyennes laisse donc la place aux théories complotistes et aux théories suprématistes. En troisième lieu, la radicalisation n’est pas un processus d’endoctrinement, mais de conversion et d’ad-hésion. En effet, il ne faut pas la penser comme un processus passif pour le jeune où des recruteurs hypnotisent des jeunes victimes impuissantes. Non, la radicalisation numérique est une démarche à deux d’accroche, de demandes, de convictions et de doutes. Comme nous l’avons indiqué, la démarche de radicalisation ne com-mence pas par la présence sur l’Internet de sites terroristes ou des médias développant des discours raciaux ou terroristes. Elle commence par des conversations s’appuyant sur de réelles préoccupations des jeunes qui ex-posent leurs opinions, leurs questionnements au sein des réseaux sociaux. « L’extimité » des jeunes, c’est-à-dire leur propension à exprimer à des personnes inconnues les faits, les plus intimes est une source de cyber violence. Cette extimité est utilisée par les recruteurs pour accrocher leurs proies et construire un lien affectif très fort (parfois amoureux), entraînant le jeune dans une dépendance af-fective qui favorisera son adhésion aux idéaux et aux mythes proposés mal intentionnellement par le recruteur. Enfin, le quatrième point qui facilite le basculement est la banalisation de la violence et l’absence chez ces jeunes de regard critique sur leurs actes numériques. Les jeux vidéo, le cinéma, et les différentes ressources qui ciblent la jeunesse usent et abusent de cette violence dénuée d’émotion. Certains jeux vidéo et certaines pratiques vidéastes des jeunes eux-mêmes construisent un mode virtuel totalement détaché d’un regard critique et laissent penser que les valeurs et les droits humains ne sont que des vieilles idées. La tolérance, le respect

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de la vie humaine, le refus de l’agressivité, la recherche du consensus sont des valeurs spécifiques de l’âge adulte et non de la jeunesse. Pris dans ces idéologies, les jeunes peuvent passer à l’acte sans prendre conscience du caractère inhumain de leurs actes. La radicalisation violente des jeunes interroge notre société et l’émergence d’une société de plus en plus nu-mérique donne le sentiment que notre monde ne peut plus maîtriser la violence et l’embrigadement terroriste sur le Net. Les recherches scientifiques ne démontrent pas une causalité directe entre usages numériques et radicalisation. L’Internet et les réseaux sociaux ne sont donc pas coupables en tant que tels, mais il existe pourtant des dangers que notre société et les entreprises du Net doivent prendre en compte. Le cyberespace est devenu, aujourd’hui, un espace de diffusion des discours de haine, de la xénophobie et des appels à la violence. Notre société doit alors agir pour développer au sein des réseaux des discours, des valeurs, des actions favorisant le vivre ensemble. Si le Net n’est pas coupable, il est en revanche responsable du déve-loppement dans ces canaux des valeurs de paix, d’égalité et de respect mutuel.

http://theconversation.com

1) Résumez le texte 100mots +/-5%. 2) À l’aide des informations du texte et de vos connaissances, décrivez le processus de radicalisa-

tion et ses facteurs. 3) Définir la violence, l’agressivité et l’agitation. Puis, donnez les circonstances de l’agressivité in-

dividuelle.

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°4

Résumé Internet représente un danger de radicalisation violente, mais aucun lien direct de causalité n’a été démontré. Lors d’une conversation (processus conversationnel), le jeune dévoile ses préoccupations les plus intimes à des inconnus (extimité) et se laisse convertir par l’idéologie terroriste. L’adhésion est favorisée par une dépendance affective, accès facile, manque d’esprit critique face aux informations et actes numériques, détachement du réel et banalisation des discours de haine contre la différence (cyberviolence) créant une perte de tolérance. Cette radicalisation numérique ne peut être maîtrisée uniquement via la promotion de valeurs humaines (vivre ensemble, paix, égalité, respect) par la société. 102 mots Mots clés :

- Internet/médias sociaux/net/cyberespace/cybermonde 1 - Aucun lien de causalité directe mais un danger 0.5 - Radicalisation violente/terrorisme 1 - Conversion/Embrigadement/Endoctrinement 1 - Processus conversationnel/conversation 0.5 - Adhésion 0.5 - Extimité 0.5 - Dépendance affective 0.5 - Facilité d’accès 0.5 - Manque d’esprit critique 0.5 - Banalisation des discours de haine et perte de tolérance (différence) 1 - Cyberviolence 0.5 - Détachement du réel/monde virtuel 0.25 - Idéologie 0.5 - Maîtriser (la radicalisation numérique) 0.25 - Action de la société 0.5 - Valeurs humaines (vivre ensemble, paix, égalité, respect) 0.5

Question 2 Proposition de plan : I) Le processus de radicalisation selon le cours : - Adhésion idéologique absolue à une croyance (faits non critiquable). - Prive l’individu de tolérance et d’esprit critique : perte de capacité de raisonner - Suppression de l’empathie envers autrui : perte de la notion de conséquences de l’acte sur les autres êtres

humains. - Résultat : agressivité sociale (exemple : attentats), actes terroristes et individuelle. II) Selon le texte : Description du processus spécifique de radicalisation numérique. - Processus conversationnel - Internet = lieu privilégié des discours de haine - La radicalisation = conversion et adhésion (différent d’endoctrinement passif) - Banalisation de la violence et perte d’esprit critique au regard de leurs actes sur internet (jeux vidéos, ci-

néma, …) Conclusion : Le danger que notre société et entreprises du net doivent prendre en compte.

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Proposition de rédaction : La radicalisation correspond à une adhésion idéologique absolue à une croyance, elle prive l’individu

d’esprit critique et de sa capacité à raisonner. Il perd toute tolérance et empathie vis-à-vis de la société supprimant la notion de conséquences d’actes violents sur les autres êtres humains les rendant également totalement justifié. S’ensuit une agressivité sociale et individuelle se manifestant parfois par des actes terroristes (et par exemple des attentats).

Cet article décrit, en 4 thèmes, le processus spécifique qu’est la radicalisation numérique en grande partie responsable de l’endoctrinement de la jeunesse actuellement. Il s’agit d’un processus conversationnel partant de préoccupations et d’interrogations des jeunes qui manquant d’une véritable éducation à l’informations sont plus susceptibles à l’embrigadement. Par ailleurs, le net est devenu le lieu privilégié des discours de haine, banalisant la haine et la violence, laissant libre cours aux théories complotistes et au théories supprématistes. La radicalisation n’est pas un processus d’endoctrinement passif mais de conversion et d’adhésion des jeunes qui s’intéressent et ont de réelles préoccupations en premiers lieux. S’ensuit la construction d’un lien affectif profond utilisé par les recruteurs qui pousse le jeune dans une dépendance affectives favorisant l’adhésion de celui-ci à des idéologies radicales. La banalisation de la violence (par les jeux vidéo, le cinéma, les médias, …) et la perte d’esprit critique au regard de leurs actes sur internet constitue le quatrième et dernier point qui facilite le basculement et le passage à l’acte sans prendre conscience du caractère inhumain de leur acte. La cyber-radicalisation est encore mal comprise et peu prise en compte par notre société, elle représente un danger contre lequel il faut lutter. Proposition de barème : Bonus plan : 0,5 - Adhésion idéologique absolue : 1pt - Croyance : 0,5pt - Prive d’esprit critique : 1 pt - Prive de capacité raisonner : 1 pt - Perte de tolérance : 1 pt - Perte d’empathie (et donc de la notion de conséquences) : 1 pt - Radicalisation numérique : 0,5pt - Endoctrinement de la jeunesse : 0,5pt - Processus conversationnel : 0,5pt - Préoccupations/interrogations des jeunes : 0,25pt - Notion de processus actif/passif : 0,25pt - Manque d’éducation : 0,25 pt - Lien affectif profond : 0,25pt - Dépendance affective : 0,5pt - Lieu privilégié des discours de haine => banalisation : 0,5pt - Passage à l’acte : 0,5pt

Question 3

La violence est une force non maîtrisée, non contenue contre des personnes, des biens matériels, la loi ou des libertés publiques. C’est un terme assez général et peu précis. L’agitation est un trouble du comportement qui est perturbable à 3 niveaux : - la motricité : un sujet fébrile a un mouvement désordonné, gestes violents - le psychisme : des pensées peu cohérentes, menaces - aspects relationnels : contre des objets ou contre des personnes

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L’agressivité est un comportement hostile, dangereux et injurieux qui peut s’exercer de façon très générale : soit vis à vis de l’environnement soit vis-à-vis d’une autre personne (hétéro agressivité) ou bien vis-à-vis de sois même (auto agressivité). Elle peut être verbale ou physique et contenue ou agitée. L’agressivité individuelle se distingue de l’agressivité générale ou sociale. Nous allons voir les différentes circonstances concernant l’agressivité individuelle. Tout d’abord le tempérament et le caractère rentrent en jeu. Les personnes peu empathiques ou intolérantes ont tendances à être plus facilement violentes ou agressives. De plus, ceux de nature impulsive peuvent avoir une tendance à la vengeance : loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent ». Ce sont des caractéristiques sur lesquels on ne peut pas intervenir vu qu’ils tiennent de la nature de la personne. La prise de toxiques est un facteur majeur et fréquent de l’agressivité. L’alcool est la toxine rendant le plus agressif, on parle « d’ivresse pathologique ». Il faudra distinguer la consommation aigue et chronique, qui est un facteur de gravité. Que ce soit les drogues, l’alcool ou même le tabac, ils entrainent de la dépendance et le syndrome de sevrage durant lesquels les personnes sont particulièrement agressives. Les maladies neurologiques et psychiatriques rendent les sujets particulièrement confus, ce qui peut mener à une agressivité de leur part. L’Alzeihmer produit une confusion mentale et une démence chronique. D’autres maladies psychiatriques telles que la schizophrénie, les états maniaques d’excitation, le délire chronique, peuvent aussi rendre le sujet violent physiquement ou verbalement. La violence conjugale ou intra familiale se manifeste par du harcèlement, des insultes et peut aller jusqu’au sévices physiques : femme battues. Ces patientes ont d’ailleurs une consultation spécifique. L’agressivité peut aussi provenir suite à une adhésion idéologique. La radicalisation et l’adhésion absolue à une idée, privent l’individu de tolérance et d’esprit critique. Comme nous avons vu dans le texte, ces idées radicales et de rupture mènent à des actes violents : actes terroristes. Barème : - définitions de violence, agressivité et agitation : 1 point pour chaque (3 points) - tempérament et caractère : 1 point - loi du Talion : 0,5 - Prise de toxiques : 1 point - Dépendance, syndrome de sevrage : 0,5 - Maladies neurologiques et psychiatriques : 1 point - Violence physique et verbale : 0,5 point - Violence conjugale ou intra familiale : 1 point - Adhésion idéologique : 1 point - Esprit critique : 0,5

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UE7 - SSH : SUJET TYPE n°5 L’Autisme

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent un Français sur 100, soit 100 000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes, selon des estimations des pouvoirs publics. La Haute Autorité de santé (HAS) a établi lundi 19 février des « recommandations de bonnes pratiques » et a fléché le parcours de l’enfant et de sa famille de l’identification des signes d’alerte jusqu’à la consultation dédiée de l’autisme. « Plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement », a expliqué la HAS dans un communiqué. « Malheureusement le diagnostic est encore trop tardif en France et les parents inquiets ne savent pas vers qui se tourner », a-t-elle déploré. Alors que l’autisme est un trouble qui peut se manifester entre 1 et 2 ans, le diagnostic tombe souvent à un âge bien plus avancé, en moyenne entre 3 et 5 ans. Or les connaissances ont progressé depuis les précédentes recommandations de la HAS qui dataient de 2005. Dès l’âge d’un an et demi, voire avant, certaines difficultés doivent éveiller l’attention, si par exemple un enfant ne réagit pas à son prénom, ne pointe pas du doigt à distance, ne partage pas de sourire, ne prononce pas un mot, etc. « Aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant », a souligné la Haute Autorité. Les personnels des crèches et des écoles jouent un rôle crucial dans ce dépistage car ils doivent porter une attention particulière et continue au développement de la communication sociale de chaque enfant et le médecin traitant est l’acteur-clé pour établir un premier bilan. « Votre enfant est juste colérique », « on va attendre et ne pas lui coller d’étiquette tout de suite », « soyez moins fusionnels et ça ira » : beaucoup de parents inquiets quant au développement de leur enfant témoignent avoir entendu toutes sortes de justifications à ne rien faire. Or, pour la Haute Autorité de santé, « l’inquiétude que peuvent manifester les parents ne doit jamais être minimisée ». Dans ce parcours, détaillé dans un rapport diffusé par la HAS, l’« inquiétude des parents », ou des professionnels qui s’occupent d’un enfant en crèche ou en maternelle, doit déboucher sur une consultation médicale « dans les trois semaines ». Si le médecin a une « suspicion » de troubles du spectre de l’autisme (TSA), il doit prescrire une « évaluation par une équipe spécialisée », coordonnée par un médecin, et comprenant des spécialistes notamment en pédopsychiatrie, en action médico-sociale et en pédagogie. Description générale L’origine n’en est pas connue. Aucun médicament spécifique n’existe. Mais une prise en charge adaptée permet de vivre mieux avec ces troubles de développement du système nerveux. Ce qui caractérise principalement le trouble autistique, c'est la relation sociale dans nombre de ses aspects. L'étymologie du mot autisme renvoie d'ailleurs à un repli sur soi. L'autiste est dans son monde à lui et semble ne pas percevoir les autres et leurs tentatives de communication, ou ne pas s'y intéresser. Les principaux symptômes de l'autisme se situent dans les interactions réciproques avec les autres, bien que l'on sache aujourd'hui que les autistes sont capables d'attachement et d'affection ! L'autisme doit être considéré comme un handicap très profond de tout ce qui est décodage et compréhension des expressions et des émotions chez l'autre. On pense aujourd'hui que c'est vraiment au niveau de la compréhension et la gestion de l'information sociale (très compliquée) nécessaire aux relations humaines que le handicap trouve son origine. Handicap qui va se manifester au niveau de la réciprocité, d'une absence de réaction à un sourire, d'une impossibilité à établir le contact oculaire, d'une absence de réaction à son prénom. La mise en place et le maintien d'un échange avec les autres est quasi impossible pour lui : la personne autiste ne parvient pas à utiliser le sourire, les jeux de regard, les mimiques faciales pour initier ou entretenir un échange.

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La personne autiste rencontre d'énormes difficultés à partager ses intérêts, ses émotions, ses activités avec les autres. Souvent d'ailleurs, ses intérêts peuvent se focaliser sur des bruits (le passage des voitures) ou des parties d'objets bien précises (les roues d'un petit camion jouet). On parle de véritable handicap social et émotionnel. L'enfant autiste, par exemple, n'arrive pas à pratiquer le jeu symbolique, jouer à faire semblant, forme d'apprentissage pourtant tout à fait fondamentale pour les petits humains ! Au niveau du langage, l'enfant autiste rencontre souvent des difficultés de développement. Parfois le langage n'est tout simplement pas acquis. Il utilise mal le langage, de façon répétitive ou stéréotypée. L'autisme est d'ailleurs cliniquement très souvent associé à un retard mental. Les autistes surdoués ou géniaux sont rares. Les premières études de l'autisme ont beaucoup culpabilisé les parents des enfants autistes. Les mères ont été littéralement accusées par les psy d'être responsables du trouble de leurs enfants par une attitude froide et mortifère. Pour échapper à l'angoisse de cette « horrible maman », les enfants se seraient réfugiés dans ce profond repli sur eux-mêmes. On sait aujourd'hui qu'il s'agissait d'une profonde (et grave !!) erreur de compréhension du trouble, et l'approche de l'autisme est très différente à l'heure actuelle. Une erreur assez malheureuse, avec des conséquences qu'on n'ose à peine imaginer sur les mamans culpabilisées... Un paradoxe Les enfants atteints de trouble du spectre autistique (TSA) jouent aux jeux vidéo plus de 2 heures par jour, soit 2 fois plus que les autres enfants, conclut une petite étude de l’Université du Missouri. L’étude ne dit pas si c’est l’excès de jeu vidéo qui accroît le risque de troubles du développement ou si ce sont les caractéristiques de ces troubles qui incitent les enfants à jouer plus. Mais elle pose la question d’un monde virtuel où les enfants atteints d’autisme trouveraient un substitut de communication sociale et celle de l’utilisation de certains types de jeux pour réduire les troubles de l’inattention. En parallèle nous savons aujourd’hui que des enfants nés sans TSA, peuvent développer un autisme à la suite d’une sur-exposition aux écrans à un trop jeune âge.

Rapport de la HAS 1) Résumez ce texte (1000 mots) en 100 mots 2) En vous appuyant sur le texte citez les différences entre la gamme de compétence d’un enfant

autisme et d’un enfant non atteint. 3) Citez les 3 grandes modalités d’interaction

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°5

Résumé :

• Première proposition de sujet :

Le diagnostic tardif (0,25) de l’autisme (1) remet en question les recommandations de la haute autorité de santé (0,25). Ce n’est pas un problème de Holding (0,5) mais un véritable trouble neurologique (0,25) et handicap social et émotionnel (1) qui se manifeste par une perte des compétences socles (1) de l’enfant (organisation structurée et ciblée du geste (0,25), attention conjointe (0,25)) ce qui atteint son développement (1) (langage, cognition, communication… (0,5)) Un dépistage précoce (0,25) et une prise en charge globale (bio-psycho-sociale) (1) est nécessaire pour calmer l’inquiétude (0,25) des parents. Malgré des signes affectifs et d’attachement (0,5), le retrait social (1) (monde virtuel (0,25)) est majeur et les interactions avec l’entourage (0,5) compromises. (100 mots) • Deuxième proposition de sujet :

La haute autorité de santé se penche sur les troubles du spectre de l’autisme dont l’origine et les traitements sont peu développés. Malgré des signes évocateurs, le diagnostic souvent tardif, suscite l’inquiétude des parents. La HAS propose un parcours permettant de mieux identifier les démarches à suivre. L’autisme est un trouble majeur de la relation sociale, identifiable avec des retards/ manque de compétences de l’enfant. Après la culpabilisation des mères, à tort, la compréhension du trouble avance. L’utilisation des écrans pourrait être une nouvelle solution bien qu’il puisse également être à l’origine du trouble… Question 2 : Un enfant a des compétences qu’il acquiert dès le début de sa vie. Ce sont comme des « réflexes » qu’il a. Parmi ces compétences, on peut citer : percevoir et discriminer les informations, se mettre à l’abris de certaines informations, adresser des messages à l’entourage (besoin/préférence). On distingue néanmoins 5 compétences socles : attention visuelle soutenue, élan à l’interaction, comportement affiliatif, capacité à reproduire et imiter, organisation structurée et ciblée du geste Mais lorsqu’un enfant est atteint d’autisme, il perd certaines capacités. Le texte nous en cite quelques-unes : absence de réaction à un sourire, impossibilité à établir le contact oculaire, absence de réaction à son prénom, la personne autiste ne parvient pas à utiliser le sourire, les jeux de regard, les mimiques faciales pour initier ou entretenir un échange. Difficultés à partager ses émotions ses intérêts, peuvent se focaliser sur des bruits. Etc. MOTS CLES :

- Compétences socles : 1 - Percevoir et discriminer les informations : 0,5 - Se mettre à l’abris de certaines informations : 0,5 - Adresser des messages à l’entourage : 0,5 - Attention visuelle soutenue : 1 - Élan à l’interaction : 1 - Comportement affiliatif : 1 - Capacité à reproduire et imiter : 1 - Organisation structurée et ciblée du geste : 1 - Impossibilité d’établir un contact : 1 - Pas d’interaction avec autrui : 1 - Difficulté à exprimer ce qu’il ressent : 0,5

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Question 3 : Il existe trois types d’interactions fondamentales (1) chez l’enfant. On trouve tout d’abord les interactions comportementales (2) précoces. Ces interactions permettent à un enfant, dès son plus jeune âge, de communiquer (1) avec le monde qui l’entoure. Il peut communiquer par le sourire, par l’interaction visuelle (1), par sa capacité à tenir quelqu’un. Ensuite, on peut citer les interactions affectives (2). Parmi elles, l’empathie maternelle précoce (1) est celle qui domine. En effet, la mère a un instinct qui lui permet d’avoir un contact particulier avec un enfant, elle comprend généralement plus rapidement les besoins de son enfant. Enfin, un enfant a une vie imaginaire et fantasmatique (2). Cette découverte est récente, et d’ailleurs, beaucoup de gens pensent que les enfants ne peuvent pas imaginer quelque chose ou faire des cauchemars en bas âge.

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°6

L’addiction aux smartphones : validation française de l’échelle Internet Addiction Test-version smartphone (IAT-smartphone) et caractéristiques psychopathologiques associées

L’amélioration progressive des propriétés des smartphones combinée au développement d’internet s’est associée à une augmentation constante de son usage. Si l’utilisation croissante des smartphones, dont les usages sont multiples (accès à Internet, téléchargement, recherche de lieux et de produits, etc…) a des avantages indéniables, l’émergence récente de cette technologie pose également des questions au niveau individuel et au niveau sociétal. La littérature décrit ainsi plusieurs types de dommages, physiques (troubles musculo-squelettiques, altération du rythme veille sommeil avec une plus grande fréquence d’insomnie, réduction de la mobilité et de la vitalité des spermatozoïdes), mais également psychologiques et sociaux (niveau de stress plus élevé, impact sur les performances scolaires et professionnelles). Selon une étude récente publiée dans le New England Journal of Medicine, l’usage du smartphone au volant est également associé à une augmentation du risque d’accidents de la route, que le conducteur soit novice ou expérimenté (risque moyen multiplié par quatre chez les utilisateurs de smartphone au volant, soit environ un conducteur américain sur dix). Pour mieux rendre compte de la réalité clinique que constitue l’usage excessif de smartphone, certains auteurs ont proposé le concept d’addiction aux smartphones, qui appartiendrait au champ des addictions comportementales, dont la spécificité est que l’objet d’addiction est un comportement, souvent du quotidien, pratiqué avec excès. Si le concept d’addiction aux smartphones n’est pas actuellement reconnu dans les classifications internationales, il existe un débat pour déterminer si le concept de « trouble addictif » peut être applicable à l’usage problématique du smartphone. Une des limites des travaux dans ce domaine est le faible nombre de questionnaires évaluant ce concept. À notre connaissance, seule une échelle en 10 items a été validée en population francophone (belge) pour évaluer cette addiction : la version courte de la Smartphone Addiction Scale (SAS) de Kwon et al. Il n’existe donc pas de validation en population française. De plus, les travaux portant sur l’addiction aux smartphones ne prennent pas en compte le lien potentiel entre l’addiction aux smartphones et l’addiction à internet, ni le type d’activités impliquées. Ainsi, l’addiction aux smartphones pourrait être fortement liée à l’addiction à internet, et recouvrir non pas une seule addiction homogène à l’objet « smartphone », mais plutôt un ensemble hétérogène d’addictions dont chacune se définirait par une addiction à un type d’activité pratiquée sur internet. L’usage du smartphone est tant lié à l’utilisation d’internet (la plupart des applications utilisées sont des activités qu’il est possible d’exercer en ligne) que l’on peut également se poser la question du lien entre usage excessif de smartphone et cyberdépendance. Mise en évidence par Young en 1994, la cyberdépendance est définie par Goldberg, en 1995. Il décrit les critères diagnostiques sur la base des critères d’addiction du DSM. Il semble que les sujets cyberdépendants présentent un profil particulier, avec une vulnérabilité psychologique de type anxiété/dépression, une tendance à l’anxiété sociale et à l’isolement et une faible estime de soi. En effet, la comorbidité entre cyberdépendance et dépression d’une part et anxiété d’autre part a été fréquemment mise en évidence dans la littérature. Par ailleurs, les données de la littérature montrent un lien récurent entre addictions et impulsivité, suggérant un rôle majeur de l’impulsivité dans l’installation et le maintien des conduites addictives. Dans ce travail, nous proposons de valider un outil francophone de mesure de l’addiction aux smartphones, en adaptant en langue française l’échelle anglaise d’addiction aux smartphones intitulée « Internet Addiction Test version smartphone » (IAT-smartphone). Cette échelle anglophone (aussi appelée Y-Scale dans l’article princeps de Kwon et al.), a été construite par ces auteurs en se basant sur l’Internet Addiction Test et en remplaçant dans cette échelle le mot « internet » par le mot « smartphone ». La version anglaise de l’IAT-smartphone a une consistance interne excellente et une très bonne validité vis-à-vis de la Smartphone Addiction Scale (un autre questionnaire de mesure de l’addiction aux smartphones). Cette étude nous permet également d’étudier l’association entre addiction aux smartphones, addiction à internet et des variables classiquement

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associées aux addictions (dépression, anxiété, impulsivité), ce qui permettra à la fois d’évaluer la validité convergente de l’échelle d’addiction aux smartphones, de vérifier si l’on retrouve chez les usagers problématiques de smartphone les éléments psychologiques classiquement associés aux addictions, et d’étudier plus spécifiquement leur profil. En accédant à ce type d’outil, il sera ainsi possible de mieux étudier les facteurs associés à ce phénotype clinique, ce qui est un pré-requis nécessaire pour discuter de la pertinence du concept d’addiction aux smartphones, concept dont la validité reste discutée. Les objectifs de cette recherche étaient donc de traduire et de valider une version française de l’échelle d’addiction aux smartphones, « Internet Addiction Test – version smartphone » (IAT-smartphone), et d’en étudier ses propriétés psychométriques ; d’étudier le lien entre addiction aux smartphones et l’addiction à internet, les symptômes de dépression, d’anxiété et l’impulsivité. Nos résultats soulignent la grande proximité entre l’addiction aux smartphones et à internet. La forte corrélation entre les scores d’addiction aux smartphones et à internet et le très fort pouvoir prédictif de l’addiction à internet sur l’addiction aux smartphones tendent à mettre en évidence la très forte relation entre ces deux entités cliniques. De plus, les facteurs associés à l’IAT-smartphone semblent assez proches des données de la littérature portant sur l’addiction à internet. Dans notre échantillon, les activités les plus pratiquées incluaient le fait de téléphoner et d’envoyer des SMS, qui ne nécessitent pas de connexion internet, mais aussi et surtout des activités nécessitant internet (fréquentation des réseaux sociaux, jeux). Ainsi, l’addiction aux smartphones semble ainsi devoir être envisagée en fonction des activités pratiquées et de son lien avec internet. Nos résultats soulignent également le lien existant entre addiction aux smartphones, anxiété et dépression. Cependant, seule la dépression est un facteur prédicteur de l’addiction aux smartphones. Ces résultats sont cohérents avec ceux de Demirci et al. qui ont montré que des niveaux plus élevés d’utilisation du smartphone et une mauvaise qualité du sommeil prédisent la dépression et l’anxiété qui altèrent à leur tour la qualité du sommeil. Les troubles anxieux apparaissent également liés à l’addiction à internet, notamment la phobie sociale. Les sujets anxieux utiliseraient internet de façon excessive comme une stratégie de coping, dysfonctionnelle et peu opérante : internet serait utilisé comme un outil permettant des relations sociales moins risquées que dans des situations réelles sans média informatique.

Auteurs : S. Barrault, F. Durousseau, N. Ballon, C. Réveillère, P. Brunault Publié dans l’encéphale

1) Résumez ce texte en 100 mots (+/- 5%)

2) Dans le cas d'une addiction comportementale aux Smartphones, quels sont les facteurs mentionnés dans le texte qui doivent être évalués par le médecin ?

3) Quels sont les facteurs de vulnérabilité à évaluer lors d'une consultation au sujet d'une addiction ?

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°6

Exemple de résumé : L’amélioration des Smartphones entraîne l'augmentation de son usage même si un usage excessif cause des effets néfastes physiques, psychologiques, sociaux et des risques d'accidents automobiles : c'est la définition d'une addiction. La notion d'addiction comportementale aux Smartphones n'est pas encore reconnue : on crée des échelles par pays pour évaluer la dépendance à l'objet Smartphone et la cyberdépendance, qui paraissent liées. L'anxiété, la dépression, l'isolement social sont des facteurs de vulnérabilité à ces addictions via une stratégie d'évitement et de coping. La dépression est une comorbidité qui a un pouvoir prédictif sur l'addiction à internet à cause notamment de la dégradation du sommeil. 101 mots L’usage excessif des Smartphones a des effets néfastes physiques, psychologiques, sociaux, laissant supposer l’apparition d’une nouvelle addiction comportementale. Cette addiction est hétérogène et multifactorielle. L’IAT-Smartphone est l’échelle la plus performante pour l’évaluer dans son intégralité. Il faut déterminer le niveau de dépendance à l’objet Smartphone, mais également celle à internet. L’étude de l’addiction aux Smartphones révèlent des caractéristiques psychopathologiques similaires avec celles de la cyberdépendance, notamment concernant les comorbidités et les facteurs de vulnérabilité : anxiété, dépression, possédant un pouvoir prédictif, isolement social, car implique une stratégie d'évitement et de coping. 100 mots Idées et mots clés :

- Smartphone (1pt) - Addiction ou addiction comportementale (1pt) - Usage excessif (0,5pt) - Effets néfastes, risques (1pt) - Physique, psychologiques, sociaux (0,25pt pour chacun) - Hétérogène, multifactorielle (0,25pt) - IAT-Smartphone (0,25pt) - Echelle (0,5pt) - Dépendance (1pt) - Internet (0,5pt) - Cyberdépendance (0,5pt) - Comorbidités (0,5pt) - Facteurs de vulnérabilités (0,5pt) - Anxiété (0,5pt) - Dépression (0,5pt) - Pouvoir prédictif (0,5pt) - Coping (0,25pt)

Les deux exemples de résumé ne possèdent pas forcément tous les mots clés cités précédemment, ce ne sont que des exemples de rédaction. C’est pourquoi, nous avons essayé de faire une synthèse des idées principales ! Mais si vous arrivez à mettre tous les mots dans votre résumé, c’est génial, vous êtes des pros de SSH !

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Question 2 : L’addiction comportementale (0,5) est un comportement du quotidien pratiqué avec excès. Le médecin doit lors de la consultation au sujet d'une addiction évaluer le type d'addiction ainsi que le temps (0,5) accordé aux Smartphones. Il doit aussi s'intéresser aux facteurs de vulnérabilité (1) : troubles de l'humeur, de la personnalité, du tempérament, surtout une faible estime de soi (0,25), une anxiété, un isolement. Il doit aussi évaluer les objectifs (0,5) du patient : veut-il arrêter ou réguler son utilisation du Smartphone ? Il doit aussi réaliser une évaluation sociale (1) du patient, c'est à dire son statut social (0,25), les liens familiaux (0,25) et affectifs (0,25) ... Il faut aussi rechercher les comorbidités (1) liés à la dépendance qui sont dans ce cas psychiatriques (0,5) telles que l’anxiété (0,5), la dépression (1). Ce sont des pathologies fréquemment associées (0,25) à la dépendance, et qui peuvent aussi être des facteurs prédictifs (0,5) de l'addiction. Enfin, il faut rechercher les complications somatiques (1) possible de l'addiction : celle mentionnée par le texte est la dégradation de la qualité du sommeil (0,75), qui peut aussi avoir des conséquences sur les comorbidités. Question 3 : Les facteurs de vulnérabilité (1) sont un élément essentiel à rechercher lors d'une consultation. Ils permettent d'évaluer le risque (0,5) d'être sujet d'une addiction et de présenter des comorbidités (0,25). Les facteurs de vulnérabilité sont classés en 3 catégories :

Les facteurs individuels (1) sont les facteurs liés à l'individu lui même : ils regroupent les troubles de la personnalité (0,5), les troubles de l'humeur (0,5) comme la dépression et le tempérament (0,5).

Les facteurs environnementaux (1) du patient qui comprennent la position de la famille (0,5) vis à vis de l'objet de l'addiction (permissivité (0,25), intolérance, consommation familiale...), les facteurs culturels (0,5) car certaines sociétés sont plus ouvertes à certaines addictions que d'autres, les pairs (0,5) qui peuvent influencer l'usage, par exemple beaucoup de jeunes commencent à fumer pour faire partie de groupes et enfin la précocité (0,5) des consommations, l'âge de début.

Enfin il faut analyser les facteurs liés aux produits (1) : certains induisent une plus grande dépendance (0,5 idée de niveau de dépendance) que d'autres et demanderont une prise en charge (0,25) particulière, entraîneront des risques somatiques (0,25) plus ou moins graves (0,5 idée de niveau de gravité).

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°7

Refus de soins somatiques et troubles délirants : comment concilier devoir médical et droit du malade ?

Introduction La législation française a renforcé au cours de ces dernières années le droit des patients atteints de maladies graves et incurables. Le refus de soins apparaît ainsi clairement comme un droit du patient. Par ailleurs, en cas de troubles psychiatriques, il existe une procédure légale permettant la mise en place de soins sans consentement. Celle-ci concerne les soins psychiatriques chez des patients souffrant de troubles entravant leur capacité de jugement. Le clivage trouble somatique – trouble psychiatrique semble cependant purement théorique. Il existe en effet de nombreuses situations où ces problématiques sont intriquées en particulier en situation palliative. Se posent dès lors plusieurs questions ; les modalités d’information et de recueil du consentement face à des troubles du jugement, ainsi que les modalités d’intervention en situation d’urgence potentiellement vitale. Les outils légaux d’expression de la volonté des malades tels que la personne de confiance ou les directives anticipées sont une aide précieuse pour guider le praticien, mais à condition qu’ils aient été mis en œuvre par le patient. Quelle attitude adopter en leur absence et en l’absence de proches ? Si la lutte contre l’obstination déraisonnable est une attitude indispensable à la pratique médicale, dans les faits elle peut être difficile à mettre en œuvre. Une action curative en urgence est-elle licite même en cas de refus du patient sous prétexte que celui-ci n’est pas en capacité de consentir aux soins ? Où se situe la limite entre obstination et bienveillance ? Comment intégrer hésitation et ambivalence dans la relation de soins ? Comment choisir la structure de soins la plus appropriée lorsque pathologie somatique et pathologie psychiatrique s’intriquent ?

Consentement, urgence et impossibilité d’informer La législation française prévoit que tout acte de soin est soumis au consentement du patient après une information délivrée par le professionnel de santé, adaptée à sa situation clinique et à ses capacités de compréhension. « Seules l’urgence ou l’impossibilité d’informer peuvent l’en dispenser ». L’article 36 du code de déontologie médicale reprend ces notions : « Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposé, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences. ». Un trouble psychiatrique tel qu’un épisode délirant n’est pas toujours compatible avec une information « claire, loyale et adaptée » et interfère avec les capacités du patient à consentir aux soins. Si l’absence de consentement à des soins psychiatriques est bien encadrée par la loi au titre des soins sans consentement, nous devons nous questionner sur la façon de prodiguer des soins somatiques, hors situation d’urgence vitale et ce, dans un contexte de troubles psychiatriques associés. L’urgence vitale est, en effet, la condition permettant d’aller outre l’absence de consentement du patient. Mais au-delà du consentement, il s’agit bien ici de la question de l’information au patient et de son appropriation qui est posée. En effet, un trouble délirant modifie non seulement les capacités du patient à décider de ce qui est bon pour lui, mais également ses capacités à intégrer une information concernant son état de santé.

Place des directives anticipées et de la personne de confiance Ces directives visent à renforcer l’autonomie des patients atteints de pathologies mentales, mais restent limitées aux problématiques psychiatriques. Elles constituent, cependant, un modèle d’information et de recueil de consentement aux soins, respectueux de la temporalité des patients. En France, la participation des malades aux décisions concernant leur santé est affirmée depuis la loi no 2002-303 du 04 mars 2002. La loi Leonetti puis Claeys – Leonetti renforcent le droit des malades atteints de maladies graves et incurables quant à leur participation à la décision médicale. Lorsque le patient en phase avancée ou terminale d’une pathologie est dans l’incapacité d’exprimer son souhait et donc de consentir aux soins, le médecin doit rechercher l’existence de directives anticipées, reflet de la volonté du malade. En leur absence, il doit interroger la personne de confiance. La famille et les proches seront sollicités si aucune des procédures précédentes n’existe. En effet, selon l’article L. 1111-4 du code de santé publique, « lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l’article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté ». Le législateur envisage le caractère non communicant des patients

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comme l’incapacité pour le patient de s’exprimer verbalement ou comme son incapacité psychique à raisonner. Dans ce dernier cas, il organise la possibilité de se substituer au patient par le biais d’une mesure de protection. Néanmoins, il est prévu que les patients bénéficiant d’un régime de protection des personnes puissent eux aussi bénéficier d’une information adaptée et ainsi participer aux décisions les concernant si leurs facultés le permettent.

Valeur d’un consentement aussi labile que le refus de soins Comme en témoigne Nicole Pélicier, « le consentement obtenu ne procède pas forcément d’une totale acceptation, le refus opposé n’est pas obligatoirement synonyme de non-consentement ». Ceci illustre bien à la fois la complexité du processus psychique en cause lors de l’information du malade et du recueil de son consentement, mais également son caractère dynamique dans la relation entre malade et soignants. Il s’agit bien d’un des enjeux de la relation duale entre médecin et malade, du pacte de soin. Comme l’évoque P. Hum et al, le refus de soin n’est pas synonyme de refus de tous soins.

Conclusion Il paraît indispensable que les praticiens et les équipes soignantes au sens large s’approprient les situations médicales, mais aussi éthiques, complexes afin de garantir le respect des droits des malades. Si les situations de fin de vie et de soins palliatifs courantes, comme les situations justifiant des soins sans consentement, semblent bien encadrées par le cadre législatif actuel, il convient de s’interroger sur les situations où cohabitent pathologies somatiques et pathologie psychiatriques. Les directives anticipées constituent un outil de médiation intéressant entre le malade et le ou les praticiens qui seront amenés à le prendre en charge tant au cours d’épisodes de décompensation psychiatrique que somatique.

Auteurs : Catherine Lamouille-Chevalier, Julie Toporski, Bruno Bouvel, Therèse Rivasseau-Jonveaux, Frédérique Claudot

La presse médicale

1) Résumez le texte en 100 +/- 5 mots.

2) En vous appuyant sur le texte, expliquez ce que prévoit la loi en l'absence de consentement d'un patient.

3) D'après vos connaissances, quels sont les droits des patients relatifs au statut de la personne malade ?

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°7

Résumé :

Il est nécessaire de concilier devoir médical (0,5) et droit du malade (1pt) : selon le code de déontologie médicale (0,75), tout soin nécessite le consentement éclairé (1pt) du patient suite à l’information claire, loyale et appropriée (1pt) fournie par le praticien, sauf urgence vitale (0,75) ou impossibilité d’informer (trouble psychiatrique) (0,5). C’est pourquoi la loi Clays-Leonetti (1pt) insiste sur les directives anticipées (0,75) et la personne de confiance (0,75), quand le patient ne peut pas prendre de décision. Le refus de soin (1pt) est également à prendre en compte, de même que la difficulté que représente les soins palliatifs (0,5): la valeur du consentement n'est pas définitive mais labile (0,5).

Question 2 :

Le patient doit avoir donné son consentement éclairé (1pt) après une information délivrée par le profes-sionnel de santé (0,5), qui soit claire, loyale et adaptée à sa situation (1pt) et s'assurer de sa compréhension (0,5).

On parle d'absence de consentement quand le patient est atteint de troubles qui entravent sa capacité de jugement (0,5pt), notamment en soins palliatifs (0,5) ou en cas de troubles psychiatriques (O,5) et d'ur-gence vitale (0,5), le professionnel de santé peut aller outre l'absence le consentement du patient.

La loi Claeys-Léonetti de 2005 (1pt) demande au médecin de rechercher l’existence de directives anticipées (1,5pt) qui sont le reflet de la volonté (0,5) du malade. Les directives anticipées sont un recueil de consente-ment et permettent une meilleure autonomie du patient (0,5). Si elles n'existent pas, le médecin doit interroger la personne de confiance (1,5pt)

Le médecin ne peut pas agir sans l'expression de la volonté du patient ou sans consultation de la personne de confiance.

Question 3 :

Les droits relatifs aux malades comprennent dans un premier temps le droit à la protection de la santé (1pt), il s'agit d'un droit fondamental. Celui-ci comprend quatre aspects :

- la prévention (0,75) : éducation, dépistage, vaccinale (0,25 si deux exemples sur trois)

- l'égal accès aux soins (0,75): il s'agit de la dimension solidaire du système sanitaire, c'est-à-dire que tout le monde doit pouvoir avoir accès aux soins cruciaux et de premier recours (0,25).

- la continuité des soins (0,75): d'une part au niveau collectif (0,25) par des permanences de soins et la coordination du système de santé, et d'autre part au niveau individuel (0,25) par un dossier médical per-sonnalisé.

- La sécurité sanitaire (0,75) : ensemble de règles érigées par l'AFSS (Agence Française de Sécurité Sani-taire), relatives à l'utilisation des éléments et produits du corps humain (0,25).

Dans un second temps, on retrouve aussi le droit au traitement (1pt). Il comprend le droit à des soins de qualité (0,75), le libre choix du praticien et de l'établissement (0,75) mais dans certaines limites (0,5), notamment les urgences, le respect du parcours de soins, et les capacités techniques de l'établissement (0,5 si deux exemples sur les trois), et le traitement de la douleur dans le cadre de soins palliatifs (0,75), ce dernier principe étant affirmé dans la loi Leonetti de 2005 (0,5).

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UE7 – SSH : SUJET TYPE n°8

Réseaux sociaux et déontologie médicale Twitter, Facebook, LinkedIn et bien d’autres réseaux sociaux ont envahi le quotidien de 91 % des internautes français et le temps passé sur ces sites a plus que triplé ces dernières années pour en faire la catégorie de services sur la Toile la plus populaire dans le monde entier1. Les médecins surfant sur le Net ne font pas exception et nombre d’entre eux disposent d’un profil, d’une page ou un compte sur un réseau social, que ce soit à titre personnel ou professionnel. Voilà qui peut expliquer que le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) se soit penché, dans son dernier livre blanc intitulé Déontologie médicale sur le Web, sur l’attitude qu’elle souhaite voir adopter par les praticiens sur ces réseaux sociaux. […] Comme l’immense majorité des internautes, les praticiens ont vu dans ces nouveaux moyens de communication de formidables outils pour dialoguer, apprendre, écouter ou informer. Souvent habitués à ces réseaux au sein de leur sphère familiale, les médecins sont encore souvent réticents à franchir le pas sur un plan professionnel. S’ils sont encore peu nombreux à les utiliser pour demander un avis à des confrères face à un cas difficile, ils commencent néanmoins à s’y intéresser pour diffuser de l’information ou pour surveiller l’actualité sur un sujet donné.

[…] Pour ce qui est de Facebook ou d’autres réseaux comme Google+, le CNOM constate que « les frontières sont de plus en plus poreuses à la fois entre vie professionnelle et vie sociale et entre les différents médias en ligne auxquels chacun confie une facette de sa personnalité. » Pas question, dans ces conditions, de laisser les praticiens agir à leur guise dans ces espaces de communication. Pour l’Ordre, des règles de conduite s’imposent et la déontologie qui s’applique à la réalisation d’un site médical en ligne doit être respectée. « À̀ titre personnel, le médecin doit veiller à réserver l’accès à son profil et à paramétrer les filtres de confidentialité disponibles permettant de contrôler la divulgation des informations personnelles qui le concernent. Il doit refuser toute sollicitation de patients désireux de faire partie de ses relations en ligne (c’est-à-dire être “ami” au sens de Facebook). Cette proximité “virtuelle” comporte en effet le risque de compromettre la qualité de la relation patients-médecins qui doit rester celle de l’empathie et de la neutralité des affects. Les médecins – et étudiants en médecine – doivent se montrer vigilants sur l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes en ligne (leur e-réputation) et ne pas négliger l’influence que cette image peut avoir sur leur propre activité professionnelle comme sur la perception du corps médical dans son ensemble par les patients, et sur la confiance que ces derniers lui témoignent.

Dès lors qu’un médecin poste un commentaire personnel, humeur ou récit, il doit veiller à ne pas manquer de respect tant à l’égard des patients que de ses confrères ou de tout public visé par sa publication. Si l’humour et l’émotion sont caractéristiques de ces écrits, ils ne doivent pas déraper vers la moquerie, l’ironie blessante, la stigmatisation d’une catégorie sociale, l’injure publique voire la diffamation.

[…]

On ne badine pas avec la déontologie sur les réseaux sociaux (comme ailleurs), à tel point que l’Ordre rappelle que « tout médecin qui agirait ainsi de manière à déconsidérer la profession doit être averti qu’il pourrait devoir en répondre devant les juridictions disciplinaires, même si l’acte a été commis en dehors de son exercice professionnel, mais en faisant usage de sa qualification ou de son titre. » Des pseudonymes sous surveillance

Mieux vaut ne pas accepter un conseiller ordinal dans ses “amis”, se diront certains. D’autres penseront être protégés par un nom de plume ou par l’usage d’un pseudonyme. Il n’en est rien. Le Conseil de l’ordre des médecins « admet l’usage de pseudonymes, dans des contextes distincts du strict exercice professionnel et comme liberté d’expression de tout citoyen. Il demande toutefois à leurs utilisateurs de veiller à ne rien écrire qui puisse être lourd de conséquences ou reproché si l’identité venait à être révélée. Le pseudonyme d’un médecin doit impliquer les mêmes conditions éthiques et déontologiques que lorsque l’identité est connue. Conformément au code de déontologie médicale, le pseudonyme doit faire l’objet d’une déclaration auprès de l’Ordre. Le Cnom a engagé les travaux en vue de l’établissement d’un répertoire national qui puisse lui permettre de publier la qualité de médecin sous l’usage d’un pseudonyme, sans lever aucunement cet anonymat, ce qu’il exprime sous le vocable de “pseudonymat enregistré”. »

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Alors que pour l’article L 4163-5 du code de la santé publique (CSP) « l’exercice de la médecine, l’art dentaire ou la profession de sage-femme sous un pseudonyme est puni de 4500 euros d’amende » et que « la récidive est punie de six mois d’emprisonnement et de 9000 euros d’amende », le code de déontologie médicale (art. R 4127-75 du CSP) précise qu’« un médecin qui se sert d’un pseudonyme pour des activités se rattachant à sa profession est tenu d’en faire la déclaration au conseil départemental de l’ordre » Quand on sait que l’une des définitions de “libérale” est l’« ensemble des doctrines actuelles qui tendent à garantir les libertés individuelles dans la société », voilà qui prête à sourire concernant la médecine dans un tel cas, surtout quand, dans le même temps, les autorités chinoises et certains parlementaires français envisagent d’interdire l’usage du pseudonyme sur Internet. Empêcher un charlatan de se faire passer pour un médecin et de tromper un malade est un principe des plus légitimes, mais il convient de rester vigilant afin qu’il n’en vienne à servir d’autres desseins. Faut-il s’attendre à d’autres mesures visant à plus de “transparence” ? Le CNON « proposera aux médecins de référencer leur compte de micro-blogging sur le site web de l’Ordre national, agissant alors seulement en nom collectif, comme Twitter le propose actuellement aux sociétés. Ce référencement, qui ne vaut ni approbation ni improbation des contenus publiés sous la seule responsabilité légale de leur auteur, garantirait seulement contre l’usurpation d’identité numérique, qu’elle soit en nom propre ou sous pseudonyme enregistré. »

Internet et les réseaux sociaux sont devenus l’un des principaux vecteurs de l’information en ce début de XXIe siècle. On comprend que l’Ordre, garant du respect de la déontologie, s’y intéresse. À n’en pas douter, il va être amené à se servir de plus en plus de ces nouveaux espaces de communication pour faire passer des consignes aux praticiens ou à les surveiller pour être à même de sévir quand il se doit.

[…] Écrit par Charles Duchemin le 25 février 2012

Source comScore Droit-médical.com

1) Résumez le texte en 100+/- 5 mots

2) Quelles sont les règles déontologiques à appliquer envers les réseaux sociaux d’après l’article ?

3) Quels sont les qualités exigibles du professionnel de santé ?

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°8

Résumé Exemple de résumé :

Les réseaux sociaux sont envahissants et utilisés des professionnels de santé. Cela intéresse le Conseil National de l’Ordre des Médecins car ils permettent au praticien de diffuser, communiquer, surveiller des informations. Ainsi le CNOM constate une frontière infime entre vie professionnelle, privée et médias. Les professionnels doivent suivre des règles de conduite et déontologiques, contrôler les informations et en sont responsables. La proximité virtuelle peut altérer la relation patients-médecin. Le code de santé publique s’oppose au CNOM autorisant les pseudonymes, mais ils doivent être déclarés. Ainsi les réseaux diffusent des informations : les praticiens doivent respecter des consignes pour préserver les principes de déontologie. (104 mots)

Barème de correction (10 points) - Réseaux sociaux (1 point) - Envahissant (0,5 point) - Conseil National de l’Ordre des Médecins (1 point) - Diffuser (0,5 point), communiquer (0,5 point) surveiller (0,5 point) les informations - Règles de conduite (0,5 point), Déontologiques (0,5 point) - Contrôler la divulgation des information (0,5 point) - Responsabilité du praticien (0,5 point) - Proximité virtuelle (1 point) - Relation patients-médecin (0,5 point) - Pseudonyme déclarés (0,5 point) - Principe de déontologie (1 point) - Orthographe, grammaire, continuité (1 point) Question 2 : Exemple de réponse : Le terme de déontologie est apparu au XIXème siècle, il n’y a pas de déontologie autre que professionnelle. C’est l’ensemble des règles, droits et devoirs régissant la conduite à tenir pour les membres d'une profession C’est un glissement entre l’éthique et la déontologie : discours sur les devoirs. C’est une morale médicale qui s’appuie sur le serment d’Hippocrate. Les différentes règles déontologiques visent à ne pas compromettre la relation médecin-patient et ne pas entraîner une influence nocive sur son activité. Dans le cadre de l’utilisation des réseaux sociaux le médecin doit donc respecter les règles déontologiques suivantes fixées par le Conseil National de l’Ordre des Méde-cins (CNOM) :

- Réserver l’accès à son profil et paramétrer les filtres de confidentialité ; le médecin doit absolument contrôler la divulgation de ses informations personnelles

- Il doit refuser toute demande de sollicitation en ligne par ses patients - Le médecin doit veiller à sa e-réputation ; elle ne doit pas altérer la confiance avec le patient. - Chaque intervention (commentaire, publication) doit être faite dans le respect à l’égard du public

visé. - L’usage de pseudonyme ne peut être utilisé que dans des conditions distinctes de l’exercice profes-

sionnel et doit impliquer les mêmes conditions éthiques que si l’identité était connue. De plus l’usage de pseudonymes doit être déclaré au CNOM

Le manquement à ces règles déontologiques pourrait entrainer pour le médecin concerné des sanctions.

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Barème de correction (10 points) - Définition (ensemble des règles, droits et devoirs, discours sur les devoirs, morale médicale, guide

les professionnels …) (1 point) - Règles déontologiques (1 point) - Relation médecin-patient (1 point) - Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) (1 point) - Contrôler la divulgation de ses informations personnelles (1 point) - Veiller à sa e-réputation (1 point) - Ne pas altérer la confiance avec le patient. (1 point) - Intervention dans le respect à l’égard du public visé. (0,5 point) - Usage de pseudonyme (0,5 point) - Sanctions. (1 point) - Orthographe, continuité (intro, dvp, conclusion), grammaire (1 point)

Question 3 : Exemple de réponse Les qualités exigibles du professionnel de santé sont tout d’abord : moralité, probité et dévouement. Le professionnel est responsable de ses actes il doit prendre des décisions et les assumer. Il doit faire preuve d’une indépendance professionnelle, il ne doit pas subir de pression et doit avoir des objectifs fixés. Il se doit d’avoir des compétences à la fois initiales ainsi qu’un développement professionnel permanent dans le cadre d’une formation continue. Il doit exercer son métier en l’absence de toute discrimination à la fois sociale, ethnique et religieuse. Ses honoraires doivent être déterminés avec tact et mesure. Enfin il se doit de faire preuve de solidarité entre médecins par son devoir de confraternité. Barème de correction (10 points)

- Moralité (1 point) - Probité (1 point) - Dévouement (1 point) - Responsable de ses actes (1 point) - Indépendance professionnelle (1 point) - Compétences (1 point) - Absence de discrimination (1 point) - Honoraires déterminés avec tact et mesure (1 point) - Solidarité entre médecins (0,5 point), confraternité (0,5 point) - Orthographe, grammaire, continuité (1 point)

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UE7 - SSH : SUJET TYPE n°9

L’histoire des sciences et celle de la médecine ont connu, au cours du 20ème siècle, d’importantes transformations [...] La science est encore souvent décrite comme une activité de révélation de la Nature, essentiellement intellectuelle, réalisée par des universitaires œuvrant dans le seul but de faire progresser les connaissances, sans contrôle étatique, sans lien avec le commerce et l’industrie mais dont les découvertes sont utilisées par d’autres domaines de la société et contribuent, par leurs applications techniques, à l’amélioration des conditions de vie. La science continue aussi à être présentée comme productrice de connaissances qui n’ont pas à être remises en question parce qu’elles sont basées sur l’observation et l’expérience ; il suffit pour s’en convaincre de porter attention à l’argumentation publicitaire. Pourtant, de nombreux intellectuels – personnes, qui selon Jean Paul Sartre, se mêlent de ce qui ne les regardent pas – ont mis en doute ces conceptions de la science qui trouvent leur origine au 17ième siècle dans les écrits de Francis Bacon. Dans les années 1930, Karl Popper (1902-1994) décrivit la progression de la connaissance scientifique comme non linéaire, comme une succession d’essais et d’erreurs, de conjectures et de réfutations, dans laquelle on ne peut jamais dire d’une théorie qu’elle est vraie mais qu’elle est la meilleure disponible à un moment donné. Le médecin et bactériologiste polonais Ludwik Fleck (1896-1961) écrivit une histoire de la réaction de Wassermann pour la syphilis dans laquelle il attira l’attention sur l’existence de cultures ou manières de faire et de penser locales, spécifiques d’un groupe, ainsi que sur les aspects sociaux de la biologie et de la médecine. Il concevait la création scientifique et la création artistique comme des ensembles de contraintes et de liberté, la principale différence entre les deux résidant dans le plus grand nombre de contraintes matérielles et intellectuelles du domaine scientifique. Gaston Bachelard (1884-1962) critiqua également la vision positiviste de la science, à la progression cumulative, jalonnée d’instruments et productrice d’une histoire anachronique. Il privilégia les ruptures, montrant qu’à chaque moment de l’Histoire, on en sait moins par certains aspects et plus par d’autres que dans le cadre des théories antérieures. Durant cette période, certains historiens de la médecine, comme Henry Sigerist (1891-1957), concevaient leur discipline comme une partie de la médecine ; d’autres, comme Charles Singer (1876-1960) ou George Sarton (1884-1956), la percevaient comme une branche de l’histoire des sciences. Selon Henry Sigerist, la « science » était un aspect important de l’histoire médicale mais au même titre que l’économie, la religion, la sociologie et la politique [...] La neutralité de l’observation scientifique fut ébranlée par Norwood Hanson, qui montra que l’observation et la description de phénomènes naturels dépendaient de la formation, de l’environnement culturel, des expériences personnelles, des théories admises et des hypothèses de l’observateur. Thomas Kuhn (1922-1996) mit en évidence l’existence de règles implicites qui déterminent, pour un groupe de chercheurs et à un moment donné, ce qui est digne d’étude et la façon de mener cette étude. Il nomma « paradigme » l’ensemble des hypothèses, des lois et des techniques qu’utilise une communauté scientifique donnée. Il assimila les changements de paradigmes à des révolutions ou des conversions religieuses, les paradigmes successifs correspondant à des visions du monde si différentes qu’il n’est pas logiquement possible d’affirmer la supériorité de l’un d’entre eux. Cependant, l’histoire des sciences et de la médecine, [...], resta principalement conceptuelle jusque dans les années 1970 où elle devint « sociale » en ce sens qu’elle associa à l’histoire des théories, celle des aspects matériels, techniques, idéologiques, culturels, professionnels, économiques et politiques de l’activité scientifique. A partir de cette période, le savoir scientifique fut beaucoup plus largement étudié comme une création humaine, faite avec le matériel et les ressources disponibles, plutôt que la simple révélation d’un ordre naturel préexistant et indépendant des actions humaines [...] Une approche plus sociologique, initiée par Harry Collins, chercha à rendre compte de « la science telle qu’elle se fait » à partir d’interviews et de l’observation des pratiques au sein du laboratoire. La construction quotidienne des faits scientifiques fut étudiée avec un intérêt particulier pour les gestes et les savoirs tacites. Cette microsociologie des sciences réaffirma le caractère local, contextuel et hétérogène des pratiques scientifiques avant leur stabilisation, leur universalisation. Le laboratoire de recherche fut présenté comme un système d’inscription littéraire dont le but est de convaincre qu’un énoncé est un fait. Certaines de ces études ethnographiques ne s’intéressèrent même pas aux connaissances produites. La science perdit ainsi son caractère purement intellectuel, la frontière entre sciences fondamentales et appliquées s’estompa. Science,

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découverte, preuve, argument, expérience, fait, spécialiste, laboratoire, instrument, image, reproductibilité, loi, etc. s’analysent désormais dans leur situation historique [...]. Les conclusions et hypothèses relatives à la production des connaissances scientifiques et médicales sont actuellement les suivantes. Les sites d’élaboration de la connaissance ne se limitent pas aux laboratoires universitaires mais comprennent aussi l’industrie, l’hôpital, l’agriculture, etc. La production scientifique a d’abord un caractère local ; l’argumentation est propre à chaque équipe, les résultats ne sont jamais parfaitement comparables ni reproductibles par d’autres. Les communautés de chercheurs sont donc caractérisées par un style de recherche, englobant les phénomènes dignes d’étude, les façons d’observer, de manipuler, d’évaluer, de transmettre, dont l’originalité se situe dans la combinaison singulière de caractéristiques partagées avec divers autres groupes, avec lesquels ils forment des réseaux. Ces caractéristiques dépendent de divers facteurs : les instruments, la discipline, le lieu, les méthodes de collecte des données, la formation et l’histoire personnelle des acteurs, les coûts, etc. Les instruments ne sont pas de simples outils ; ils participent à la construction des notions scientifiques bâties sur les objets de leur analyse, comme les macromolécules. Le passage du local au général se fait par des processus de diffusion des résultats, des procédures, du matériel ; le transfert de savoir-faire nécessite souvent le déplacement des personnes. Des modifications, des réarrangements se produisent en cours de déplacement géographique ou disciplinaire, en fonction des lieux et des dates de passage.

Modifié d’après Christelle RIGAL, Contribution à l’histoire de la recherche médicale : autour des travaux de Jean Bernard et de ses collaborateurs sur la leucémie aiguë, 1940-1970. 1) Faire un résumé de 100 mots (± 5 mots) 2) Quelles sont les notions développées par l’auteur pour définir la science et les connaissances

scientifiques ? 3) Expliquez comment une théorie scientifique acceptée s’effondre-t-elle ?

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Correction UE7 – SSH : SUJET TYPE n°9 Question 1 : Exemple de résumé de 104 mots La science (1) peut être décrite comme une activité intellectuelle (0,25) de révélation de la Nature (0,25), ou comme productrice de connaissances (0,5) basées sur l’association de l’observation (0,5) et de l’expérience (0,5), qui n’ont pas à être remises en question. D’après Popper (0,25), la progression (0,25) de la connaissance scientifique est non linéaire (0,5). Bachelard (0, 25) critique le positivisme (1) : le savoir scientifique peut être perçu comme une création humaine (0,5), dépendant de l’observateur, du matériel et des ressources disponibles (0,25 chacun), dans une situation historique donnée (1) (paradigme (0,5)). Les sites d’élaboration de la connaissance scientifique (0,25) sont actuellement multiples. La production scientifique a d’abord un caractère local (0,5) (approche sociologique (0,5)) puis général (0,25) par l’intermédiaire de réseaux de communauté scientifique (0,5). Question 2 :

• La Science : La science est décrite comme une activité de révélation de la Nature, essentiellement intellectuelle, réalisée par des universitaires œuvrant dans le seul but de faire progresser les connaissances, sans contrôle étatique, sans lien avec le commerce et l’industrie mais dont les découvertes sont utilisées par d’autres domaines de la société et contribuent, par leurs applications techniques, à l’amélioration des conditions de vie. La science continue aussi à être présentée comme productrice de connaissances qui n’ont pas à être remises en question parce qu’elles sont basées sur l’observation et l’expérience. Le savoir scientifique peut être étudié comme une création humaine, faite avec le matériel et les ressources disponibles, plutôt que la simple révélation d’un ordre naturel préexistant et indépendant des actions humaines.

• La connaissance scientifique : - Non linéaire, comme une succession d’essais et d’erreurs, de conjectures et de réfutations, dans laquelle

on ne peut jamais dire d’une théorie qu’elle est vraie mais qu’elle est la meilleure disponible à un moment donné.

- Il existe un grand nombre de contraintes matérielles et intellectuelles dans le domaine scientifique. - La neutralité de l’observation scientifique fut ébranlée par Norwood Hanson, qui montra que

l’observation et la description de phénomènes naturels dépendaient de la formation, de l’environnement culturel, des expériences personnelles, des théories admises et des hypothèses de l’observateur.

• Science, découverte, preuve, argument, expérience, fait, spécialiste, laboratoire, instrument, image,

reproductibilité, loi, etc. s’analysent désormais dans leur situation historique. MOTS CLES :

- Science : 2 - Activité de révélation de la Nature : 1 - Productrice de connaissances : 1 - La connaissance scientifique : 2 - Succession d’essais et d’erreurs : 1 - Contraintes matérielles et intellectuelles : 1 - Neutralité de l’observation scientifique : 1 - Norwood Hanson : 0,5 - Situation historique : 0,5

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Question 3 : ANOMALIE → CRISE → RÉVOLUTION → REMPLACEMENT

• Anomalie : découverte de problèmes qui résistent à une solution • Crise : anomalies trop nombreuses, anomalies qui touchent le centre de la théorie

⇒ Le paradigme n’est plus accepté à l’unanimité, remise en question par certains

• Révolution : nouvelle théorie qui promet d’être un nouveau paradigme. ⇒ L’ancien paradigme et le nouveau paradigme entrent en compétition. L’adhésion à un paradigme s’explique plutôt par des facteurs sociologiques que par des arguments.

• Remplacement : la nouvelle théorie devient le paradigme. L’ancienne théorie est fausse mais elle n’est pas pour autant inutile.

MOTS CLES :

- Paradigme : 2 - Théorie : 1 - Anomalie : 1 - Crise : 1 - Révolution : 1 - Remplacement : 1 - Facteurs sociologiques : 0,5 - Compétition : 0,5 - Contexte historique : 0,5 - Progressif / évolutif : 1 - Acceptation : 0,5 (accepter la nouvelle théorie, ce qui n’a pas toujours été le cas dans l’histoire des

sciences)

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UE7 - SSH : Sujet type n°10 Sujet relu et corrigé par le Pr. Rongières

Extrait de: Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique.

Paris, Librairie philosophique Vrin, 1999 (1ère édition : 1938), chapitre 1er.

Quand on cherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Et il ne s'agit pas de considérer des obstacles externes, comme la complexité et la fugacité des phénomènes, ni d'incriminer la faiblesse des sens et de l'esprit humain : c'est dans l'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs et des troubles. C'est là que nous montrerons des causes de stagnation et même de régression, c'est là que nous décèlerons des causes d'inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques. La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres […] Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire » mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l'appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation.

L'idée de partir de zéro pour fonder et accroître son bien ne peut venir que dans des cultures de simple juxtaposition où un fait connu est immédiatement une richesse [...] Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés. Accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé.

La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion […] de sorte que l'opinion a toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter […] L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.

[…] Un obstacle épistémologique s'incruste sur la connaissance non questionnée. Des habitudes intellectuelles qui furent utiles et saines peuvent, à la longue, entraver la recherche. « Notre esprit, dit justement M. Bergson, a une irrésistible tendance à considérer comme plus claire l'idée qui lui sert le plus souvent ». L'idée gagne ainsi une clarté intrinsèque abusive. À l'usage, les idées se valorisent indûment. Une valeur en soi s'oppose à la circulation des valeurs. C'est un facteur d'inertie pour l'esprit. Parfois une idée dominante polarise un esprit dans sa totalité. […] L'instinct formatif est si persistant chez certains hommes de pensée qu'on ne doit pas s'alarmer de cette boutade. Mais enfin l'instinct formatif finit par céder devant l'instinct conservatif. Il vient un temps où l'esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit, où il aime mieux les réponses que les questions. Alors l'instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s'arrête.

[…] Mais, dès maintenant, il faut se rendre compte que la connaissance empirique, qui est celle que nous étudions presque uniquement dans cet ouvrage, engage l'homme sensible par tous les caractères de sa sensibilité. Quand la connaissance empirique se rationalise, on n'est jamais sûr que des valeurs sensibles primitives ne coefficientent pas les raisons. D'une manière bien visible, on peut reconnaître que l'idée scientifique trop familière se charge d'un concret psychologique trop lourd, qu'elle amasse trop d'analogies, d'images, de métaphores, et qu'elle perd peu à peu son vecteur d'abstraction, sa fine pointe abstraite. En particulier, c'est verser dans un vain optimisme que de penser que savoir sert automatiquement à savoir, que la culture devient d'autant plus facile qu'elle est plus étendue, que l'intelligence enfin, sanctionnée par des succès précoces, par de simples concours universitaires, se capitalise comme une richesse matérielle […]

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En fait, les crises de croissance de la pensée impliquent une refonte totale du système du savoir […]. Par les révolutions spirituelles que nécessite l'invention scientifique, l'homme devient une espèce mutante, ou pour mieux dire encore, une espèce qui a besoin de muter, qui souffre de ne pas changer. Spirituellement, l'homme a des besoins de besoins. Si l'on voulait bien considérer par exemple la modification psychique qui se trouve réalisée par la compréhension d'une doctrine comme la Relativité ou la Mécanique ondulatoire, on ne trouverait peut-être pas ces expressions exagérées, surtout si l'on réfléchissait à la réelle solidité de la science anté-relativiste [...].

On répète souvent aussi que la science est avide d'unité, qu'elle tend à identifier des phénomènes d'aspects divers, qu'elle cherche la simplicité ou l'économie dans les principes et dans les méthodes […]. Tout à l'opposé, le progrès scientifique marque ses plus nettes étapes en abandonnant les facteurs philosophiques d'unification facile tels que l'unité d'action du Créateur, l'unité de plan de la Nature, l'unité logique. En effet, ces facteurs d'unité, encore agissants dans la pensée préscientifique du XVIIIe siècle, ne sont plus jamais invoqués. On trouverait bien prétentieux le savant contemporain qui voudrait réunir la cosmologie et la théologie

Bernard Dantier, sociologue, 21 juillet 2004.

1) Résumer ce texte en 100 +/- 5 mots

2) D’après l’auteur, quels sont les différents obstacles au progrès de la science ?

3) A l’aide de vos connaissances, décrire ce qu’est la science ainsi que ses grandes théories/principes.

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Correction UE7 - SSH : Sujet type n°10 Résumé : Faire progresser la science consiste d’abord à surmonter des obstacles épistémologiques. Il peut s’agir de connaissances antérieures, de préjugés, de mauvaises habitudes ou d’opinions (premier obstacle) qui entravent la remise en cause scientifique. Ainsi accéder à science c’est se rajeunir. De même, la connaissance empirique est influencée par des aspects psychologiques qui peuvent fausser le raisonnement et la capitalisation de savoir ne suffisent pas à développer l’esprit scientifique. Les avancées scientifiques nécessitent une mutation et un abandon de la pensée unique. Ainsi la pensée scientifique nécessite de préciser, rectifier, se questionner et de ne jamais se satisfaire des acquis et certitudes. (102 mots) Barème :

- Progrès de la science ou développement de l’esprit scientifique (1) - Obstacles épistémologiques (1) - Connaissances antérieures (1) - Préjugés (0,5) - Opinions (1) - Connaissance empirique (1) - Aspect psychologique ou sensibilité (1) - Juxtaposition/Capitalisation de savoir (0,5) - Mutation ou refonte totale du système du savoir (1) - Abandon de la pensée unique (0,5) - Préciser/ Rectifier/ Se questionner (0,5) - Orthographe, grammaire, continuité (1)

Question 2 La science recherche le réel, elle vise la vérité. Elle est en constante évolution, et doit faire face à de nombreux obstacles épistémologiques, qui freinent son progrès. Premièrement, la connaissance scientifique s’oppose à l’opinion. Il est donc nécessaire de détruire l’opinion, qui lui a toujours tort, pour permettre à l’esprit scientifique de se poser les vraies questions (ou de savoir poser les problèmes), et donc de se libérer de toute forme de pensée. Ensuite, la science doit faire face aux habitudes intellectuelles. L’idée constitue un facteur d’inertie pour l’esprit, c’est-à-dire que ce qui nous sert le plus souvent nous paraît le plus évident, le plus vrai. Enfin, la science, pour évoluer se doit d’abandonner ses anciens facteurs philosophiques d’unification. L’Homme a besoin de muter et se doit d’accepter le renouvellement de son savoir, la contradiction du passé, en abandonnant tout préjugé. Il doit accepter de rajeunir spirituellement. Pour finir, l’homme aspire au savoir, à la connaissance plus qu’à se poser les bonnes questions. C’est ainsi que son instinct formatif laisse place à son instinct conservatif, qui constitue le dernier obstacle à la croissance spirituelle. La science évolue donc difficilement face à ces différents obstacles, mais elle constitue la seule base de connaissances universelles et véritables pour l’Homme. Barème :

- Science (1) - Réel (0,5) - Obstacles épistémologiques (1) et si que obstacle (0,5) - Progrès (0,5) - Connaissance (0,5) - Savoir (0,5) - L’opinion (1) - Poser les problèmes/questions/s’interroger (0,5) - Habitudes intellectuelles/notion de préjugé (0,5)

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- L’idée (0,5) - L’esprit (1) ou notion de spiritualité (0,5) - Renouvellement de son savoir/la contradiction du passé (0,5) - Notion de mutation de l’Homme/modification psychique (0,5) - Instinct formatif / instinct conservatif (1 si les 2 mentionnés) (0,5 si 1 seul est mentionné) - Facteurs philosophiques d’unification (0,5) - Orthographe, grammaire, continuité (0,5)

Question 3 Définition de la science : tout corps de connaissance ayant un objet déterminé et reconnu et, une méthode propre. La science vise une réalité et, a pour objectif, de décrire, d’expliquer et de comprendre et non directement d’agir. Elle a le souci constant de produire des critères de validations publiques. La science ne doit pas être herméneutique (science de l’interprétation) mais une phénoménologie (ce qui s’intéresse à la description des phénomènes qui sont observés et analysés par les sens). La science est hypothético-déductive :

• Abduction : création de conjectures et hypothèses • Déduction : recherche de ce que seraient les conséquences si les résultats de l’abduction étaient véri-

fiés. • Induction : mise à l’épreuve des faits, sur la base de cas individuels semblables, on propose une règle

générale.

Selon la science, la vérité est l’identité entre le penser et l’être, c’est l’identité entre le discours et la chose. La vérité est une valeur objective (placé devant moi) et non subjective (qui dépend de ce que l’on pense). La science montre qu’il n’y a que des vérités et pas de vérité absolue. D’après Xénophane (571 av. JC) : « Il n’y a pas de vérité absolue » Pour conclure, la foi n’est pas un savoir et la science n’est pas une foi. La science est donc l’ensemble des lois déduites des hypothèses, renforcées par l’expérience et, pouvant constituer les base d’une théorie qui, ensuite, prédira les phénomènes que l’on pourra tester par de nouvelles expériences. Barème :

- Définition complète de la science (1) - Réalité (0,5) - Ecrire, expliquer, comprendre (0,5 par mots) - Herméneutique et Phénoménologie (1 si les 2 mentionnés ou 0,5 si 1 seul) - Hypothético-déductive (1) - Abduction, déduction, induction (0,5 par mots) - Vérité (0,5) - Identité entre le penser et l’être (0,5) - Objective (0,5) - Lois ou/et hypothèses (0,5) - Expérience (0,5) - Théorie (0,5) - Phénomène (0,5)