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Suivi de la qualité de l’air intérieur – Maison de Hautepierre 96 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015 Référence : 118-15 Association pour la Surveillance et l’étude de la Pollution Atmosphérique en Alsace La Maison de Hautepierre (Strasbourg) Rapport relatif aux trois phases de suivi du - 09 au 13 avril 2015, - 15 au 20 avril 2015, - 20 au 24 juillet 2015. Qualité de l’air intérieur 5, rue de Madrid 67300 SCHILTIGHEIM

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1 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

Suivi de la qualité de l’air intérieur – Maison de Hautepierre

96

ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

Référence : 118-15

Association pour la Surveillance et l’étude de la Pollution Atmosphérique en Alsace

La Maison de Hautepierre (Strasbourg)

Rapport relatif aux trois phases de suivi du

- 09 au 13 avril 2015,

- 15 au 20 avril 2015,

- 20 au 24 juillet 2015.

Qualité de l’air intérieur

5, rue de Madrid

67300 SCHILTIGHEIM

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Intervenants :

Intervenant technique :

- Prélèvements / mesures : Christelle Schneider et Régis Moritz

Intervenants études :

- Gestion du projet : Nathalie Leclerc

- Organisation de la campagne : Christelle Schneider

- Rédaction du rapport : Christelle Schneider

- Tiers examen du rapport : Nathalie Leclerc

- Approbation finale : Emmanuel Rivière

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CONTENU

1. CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE ................................................................................................ 5

2. CAMPAGNE DE MESURES ........................................................................................................... 6

2.1 Les substances actives issues du traitement ................................................................................ 6

2.1.1 Les produits phytosanitaires ............................................................................................................................ 6

2.1.2 Information sur le produit de traitement : ...................................................................................................... 7

2.1.3 Comportement dans l’air des substances actives du produit.......................................................................... 9

2.2 Les composés organiques volatils ............................................................................................. 10

2.3 Stratégie de mesure ................................................................................................................. 11

2.4 Site de prélèvement et phase de mesure .................................................................................. 11

2.5 Méthodes d’échantillonnage .................................................................................................... 13

2.5.1 Prélèvements passifs ..................................................................................................................................... 13

2.5.2 Prélèvements actifs : Partisol Plus ................................................................................................................. 15

2.5.3 Température, humidité relative .................................................................................................................... 17

2.6 Modalités de renouvellement d’air au sein des locaux .............................................................. 17

3. RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE MESURES .............................................................................. 18

3.1 Stratégie de comparaisons et limites ........................................................................................ 18

3.1.1 Limites – polluants ......................................................................................................................................... 18

3.1.2 Valeurs de référence ..................................................................................................................................... 18

3.1.3 Données de référence - COV ......................................................................................................................... 19

3.2 Températures et humidités relatives ........................................................................................ 20

3.3 Concentrations en COV par tubes passifs .................................................................................. 22

3.4 Concentrations en produits phytosanitaires .............................................................................. 26

4. CONCLUSION ........................................................................................................................... 27

Annexe 1 : Présentation des polluants mesurés ................................................................. 28

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Formule chimique développée de la perméthrine ............................................................................................. 7 Figure 2 : Formule chimique développée du propiconazole ............................................................................................. 7 Figure 3 : salle LAPE – prélèvements des phytosanitaires et des COV ............................................................................. 14 Figure 4 : Préleveur Partisol Plus sur support dans salle LAPE (en haut à droite) – Raccord préleveur/ cartouche (en haut au milieu) – Cartouche Chemcomb ® (en haut à gauche) – Intérieur de la cartouche (en bas) ............................... 16 Figure 5 : représentation des moyennes de T et HR dans le diagramme de Fauconnier(20-24/07/2015) ...................... 20 Figure 6 : évolutions temporelles de la température et de l’humidité relative dans la salle LAPE (20-24/07/2015) ...... 21 Figure 7 : concentrations en COV par tubes passifs – code145 et code 130 (µg/m

3)....................................................... 24

Figure 8 : concentrations par tube passif code 165 (µg/m3) en formaldéhyde. .............................................................. 24

Figure 9 : concentrations par tube passif code 145 (µg/m3) en benzène. ........................................................................ 24

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : tableau extrait de la fiche de données sécurité du produit ............................................................................. 7

Tableau 2 : récapitulatif des échantillonnages ................................................................................................................. 17

Tableaux 3 et 4 : valeurs réglementaires et valeurs indicatives pour quelques polluants de l’étude .............................. 19

Tableau 5 : médianes et percentiles 95 de la campagne nationale logements de l’OQAI. .............................................. 19

Tableau 6 : statistiques sur la température et l’humidité relative des locaux (20-24/2015) ........................................... 20

Tableau 7 : concentrations en COV par tubes passifs code 165 (aldéhydes) et code 145 + code 130 (autres COV) en µg/m

3 ................................................................................................................................................................................ 23

Tableau 8 : masses (ng) et concentrations (µg/m3) en composés phytosanitaires ......................................................... 26

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Au regard des différentes informations relatives au produit de traitement appliqué et pour permettre une caractérisation de la qualité de l’air intérieur en lien avec la construction du bâtiment, il a été proposé de suivre :

Les deux substances actives contenues dans le produit phytosanitaire appliqué (propiconazole et perméthrine) via une mesure permettant d’appréhender les phases particulaire et gazeuse simultanément.

Plus largement les composés organiques volatils (COV) en phase gazeuse (20 composés majoritaires) ainsi que les aldéhydes (8 aldéhydes dont formaldéhyde, acétaldéhyde et hexaldéhyde).

Trois phases de mesures ont été programmées afin de visualiser l’impact du traitement et de suivre l’évolution des teneurs :

Avant application (avril 2015) ; Le lendemain de l’application (avril 2015) ; Avant ouverture du LAPE au public (juillet 2015).

1. CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE

L’ASPA a mis en œuvre un suivi de la qualité de l’air intérieur au sein du bâtiment Pôle de Services situé à Hautepierre en cours de réhabilitation. Ce suivi s’inscrit dans le cadre de l’application d’un traitement préventif contre les champignons et insectes xylophages sur les dalles en bois du plafond.

Ce suivi vise un double objectif :

Evaluer les niveaux après application du traitement dans les zones concernées ; Evaluer l’exposition du public (composé notamment de jeunes enfants dans le cadre du lieu accueil

parent enfant-LAPE) lors de la mise en service du bâtiment et avant ouverture au public.

Dans le cadre de son Plan régional de Surveillance de la Qualité de l’Air 2011-2015, l’ASPA met en œuvre une stratégie régionale de surveillance de la qualité de l’air intérieur. Cette stratégie vise notamment à apporter des éclairages sur une prise en compte intégrée des aspects énergétiques et sanitaires dans la construction en proposant à ses partenaires une réflexion en amont de la conception de nouveaux bâtiments permettant de faire les choix techniques favorables à une bonne qualité de l’air pour les occupants. L’impact de traitements phytosanitaires sur la qualité de l’air intérieur entre dans le cadre de la stratégie régionale de l’ASPA, en écho avec le suivi de l’exposition aux produits phytosanitaires en air ambiant mis en œuvre en Alsace depuis 2013.

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2. CAMPAGNE DE MESURES

2.1 Les substances actives issues du traitement

2.1.1 Les produits phytosanitaires

Les produits phytosanitaires sont définis au niveau européen dans le règlement (CE) n° 528/2012/CE pour les substances utilisées dans les secteurs professionnels ou dans le cadre d’utilisations domestiques. Ce sont des mélanges qui contiennent une ou plusieurs substances actives et un diluant qui est une matière solide (talc, argile ...) ou un liquide (solvant) et divers adjuvants (tensio-actifs, agents mouillants ...) qui améliorent leur efficacité.

Les substances actives, phytoprotecteurs ou synergistes dans le cadre du traitement préventif du bois sont destinées à protéger le bois contre tous les organismes nuisibles ou prévenir l’action de ceux-ci. Les produits phytosanitaires sont classés selon le type de nuisibles visés, dans le cas de l’étude :

Fongicides, utilisés contre les champignons, mousses et bactéries. Insecticides, pour éliminer les insectes et acariens.

Les substances actives peuvent être classées par familles chimiques1 :

carbamates : esters de l'acide carbamique, ils sont principalement utilisés comme insecticides

neurotoxiques. On peut également en trouver comme herbicides et fongicides ; organochlorés : famille comprenant un grand nombre d'insecticides neurotoxiques maintenant

interdits, du fait de leur toxicité et leur persistance dans l'environnement (lindane, DDT…) ; organophosphorés : développés dans les années 40 avec le parathion éthyl et le parathion méthyl, ce

sont des insecticides aujourd'hui interdits. Ils peuvent avoir une action neurotoxique lorsqu'ils se dégradent en oxons ;

pyréthrinoïdes : composés halogénés dérivés des pyréthrines naturelles, utilisés comme insecticides par les agriculteurs et les particuliers. Ils s'utilisent à plus faibles doses que d'autres insecticides et présentent une toxicité moindre ;

triazoles : fongicides utilisés de manière préventive.

1 La liste des familles chimiques n’est pas exhaustive.

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2.1.2 Information sur le produit de traitement :

Le traitement préventif contre les champignons et les insectes xylophages appliqué est un produit de protection du bois en émulsion en phase aqueuse à base de deux substances actives : le propiconazole (famille des triazoles) et la perméthrine (famille des pyréthrinoïdes). Ces informations sont issues de la fiche de données sécurité du produit, révisée le 30-11-2010. A noter qu’une nouvelle classification selon le règlement CLP (règlement CE n° 1272/2008 « classification, labelling and packaging ») est applicable aux préparations à partir du 1er juin 2015.

Nature chimique : Produit de protection du bois à base de propiconazole et de perméthrine

Contient

Numéro CAS Dénomination % Classification Phrases-R

60207-90-1

52645-53-1

Propiconazole

Perméthrine

4,50

1,25

Xn, : nocif N Dangereux pour l’environnement

Xn, : nocif N Dangereux pour l’environnement

22 : nocif en cas d’ingestion – 43 Peut entraîner une sensibilisation par

contact avec la peau–

50/53 :

R50 : Très toxique pour les organismes

aquatiques R53 : Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour

l'environnement aquatique

20/22 R20 : Nocif par inhalation R22 :

nocif en cas d’ingestion –

43 – Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau–

50/53 : R50 : Très toxique pour les organismes aquatiques R53 : Peut

entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique

Tableau 1 : tableau extrait de la fiche de données sécurité du produit

Figure 2 : Formule chimique développée du propiconazole

Figure 1 : Formule chimique développée de la perméthrine

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La mise en œuvre du produit proposée est via une aspersion du produit de traitement par pulvérisation, ce qui diffère des processus industriels mentionnés (trempage court, aspersion sous tunnel ou autoclave double vide) notamment dans le certificat CTBP+. Le produit est recensé dans la liste des produits industriels de traitements préventifs disposant d’un certificat du CTBP+ en date du 19 mars 2015 (http://ctbpplus.fr/liste/preventif.pdf).

Les dalles installées, sont commercialisées en soulignant le « caractère sain ». Il n’y pas de traitement chimique lors de la fabrication des éléments car le taux naturel d'humidité du matériau de construction variant entre 8 et 13% environ, qui est trop faible pour favoriser les attaques parasitaires et fongiques ». Les dalles disposent par ailleurs du label Natureplus.

Sur une brochure commerciale générale à la gamme de produit les indications suivantes sont mentionnées : Conformité réglementaire L’efficacité du produit répond aux exigences des normes européennes et a fait l’objet d‘essais d’évaluation. Cette efficacité a été aussi confirmée par des organismes certificateurs. Le produit est conforme au Règlement CE 1907/2006 (REACH), car l’ensemble des substances contenues dans ce produit ont été

pré-enregistrées, et/ou enregistrées par les fournisseurs, et/ou, sont exclues de la réglementation, et/ou, sont exemptées de l´enregistrement.

Émissions dans l´air intérieur : Le bois traité avec le produit est conforme au décret n° 2011-321 sur les émissions de composés organiques volatils (COV) et sont affectés à la classe d’émission A+. NB : Les dalles en bois qui doivent faire l’objet du traitement in situ sont en bois massif assemblées avec une colle à base de PMDI (polymère de methylène diphenyl diisocyanate), qui limite les émissions de formaldéhyde.

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2.1.3 Comportement dans l’air des substances actives du produit

Compte tenu des propriétés physico-chimiques des substances considérées, celles-ci présentent un potentiel de volatilisation faible. Les éléments recensés sur les deux substances sont mentionnées ci-dessous :

Propiconazole : pression de vapeur 5,6.10-5 Pa à 25°C. Dans le cadre d’un dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché d’un produit phytosanitaire, l’ANSES2 détaille le comportement du propiconazole : « il présente un potentiel de volatilisation faible selon les critères définis par le document guide FOCUS (2008). De plus, son temps de résidence dans l’air calculé selon la méthode d’Atkinson est compris entre 3,4 et 14h. »

Perméthrine : pression de vapeur 1,7.10-6 Pa à 25°C. Un mémoire sur l’exposition aux pyréthrinoïdes en population générale adulte3 indique le comportement des pyréthrinoïdes dans l’environnement (extrait ci-dessous) : « Les pyréthrinoïdes sont principalement émis dans l’air par pulvérisation ou fumigation. Ces composés organiques semi-volatils (COSV) sédimentent ensuite rapidement sur les surfaces (sol, eau, poussières…) en raison de leur faible volatilité. Les pyréthrinoïdes sont rapidement dégradés sous forme gazeuse dans l’air par photolyse et oxydation. Ils sont plus stables après avoir été adsorbés sur des particules en suspension ou des poussières sédimentées. En conséquence, la durée de vie des pyréthrinoïdes est très courte dans la phase gazeuse de l’air (de quelques minutes à quelques jours) mais bien plus longue dans la phase particulaire de l’air et dans les poussières sédimentées (de plusieurs mois à 1 an) ».

Afin de permettre de caractériser l’exposition par inhalation aux produits phytosanitaires (substances actives), il est indispensable de suivre la phase particulaire et la phase gazeuse pour appréhender les phénomènes de revolatilisation des composés piégés.

2 ANSES : dossiers n°2012-1660-DIFURE PRO demande d’autorisation de mise sur le marché.

3 Marie Hermant - EHESP-ANSES « mise en place d’une méthode d’évaluation des expositions externes en vue de la

caractérisation des risques » - octobre 2014.

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2.2 Les composés organiques volatils

De nombreuses études sur la qualité de l’air intérieur ont déjà été menées, et ceci dans différents lieux de vie : habitats, écoles, bureaux, etc. Elles ont toutes mis en évidence une spécificité de la pollution de l’air intérieur. Il s’avère qu’en phase gazeuse les composés chimiques présents sont principalement des Composés Organiques Volatils (COV) regroupant une multitude de substances de familles chimiques distinctes. Sont ainsi décelés dans les ambiances intérieures de manière plus significative que d’autres familles chimiques, certains aldéhydes (dont le formaldéhyde majoritairement et de manière quasi-systématique retrouvé), certains hydrocarbures aromatiques dont le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes communément appelés BTEX, mais également des COV appartenant aux terpènes, cétones, alcools, éthers de glycol, esters… Parmi les COV, deux composés suscitent un intérêt particulier au regard de leur effets sur la santé : le formaldéhyde et le benzène. Ils sont classés cancérogènes avérés par le CIRC (groupe 1). Les études épidémiologiques ont permis à l’ANSES d’établir des seuils sanitaires à ne pas dépasser sur le long terme pour prévenir des effets néfastes sur la santé. Ces seuils ont été repris par décret dans le cadre de la surveillance réglementaire de certains ERP (décret 2011-1728). Ces substances chimiques peuvent être émises par de nombreuses sources telles que les matériaux de construction et de décoration, mobiliers, produits d’entretien, peintures, vernis, colles, revêtements de sols, appareils à combustion (voir annexe I). Les teneurs en polluants dans l’air intérieur vont dépendre de plusieurs facteurs complémentaires aux émissions des matériaux de construction et celles liées aux systèmes de chauffage: sources d’émissions extérieures4, activités humaines (utilisations de produits et d’appareils domestiques, tabagisme5…), réactions chimiques6, température et humidité relative des locaux7, ventilation (mécanique et/ou naturelle)8.

Dans le cadre du protocole OQAI-BPE, visant à qualifier la qualité de l’air intérieur au sein de bâtiment performant en énergie, un socle de COV indicateurs a été retenu : fruit d’un compromis entre l’intérêt sanitaire (hiérarchisation basée sur les travaux de l’OQAI entre 2002-2010), les émissions des matériaux de construction, les valeurs de référence… Dans le cadre de ce suivi il a été proposé de se baser sur un nombre de 20 composés majoritaires à quantifier qui seront mis en perspectives avec ceux de la liste du protocole OQAI-BPE lors de la phase avant ouverture.

4

CSTB, (2001) : Étude expérimentale des conditions de transfert de la pollution atmosphérique d’origine locale à l’intérieur des bâtiments d’habitation, Convention de recherche ADEME, Rapport final. 5 Halios, C., Assimakopoulos, V., Helmis, C., Flocas, H : Investigating cigarette-smoke indoor pollution in a controlled

environment. Science of The Total Environment, Vol 337, Issues 1–3, pages 183-190, 2005. 6 Thèse de Mélanie Nicolas (2006) : Ozone et qualité de l’air intérieur : interactions avec les produits de décoration et

de construction – CSTB. 7 De Bellis, L ., Haghighat, F., Material Emission Rates : Litterature review and the impact of indoor air temperature

and relative humidity. Buildings and environment, 1998, Vol. 33, No 5. pp. 261 -277. 8

Poupard O., Blondeau P., Iordache V., Allard F. Statistical analysis of parameters influencing the relationship between outdoor and indoor air quality in schools. Atmospheric Environment, n° 39, p. 2071-2080, 2005.

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2.3 Stratégie de mesure

L’objectif initial visait à appréhender :

d’une part l’exposition des futurs corps de métiers devant intervenir après application du traitement dans les zones concernées (exposition professionnelle) ;

d’autre part, l’exposition du public (composé notamment de jeunes enfants dans le cadre du lieu accueil parent enfant-LAPE) après la mise en service du bâtiment (exposition de la population générale).

En sachant :

qu’il n’existe aucune réglementation européenne ou nationale régissant les seuils de contamination de l’air par les pesticides (en milieu professionnel ou non), ni obligation de surveillance des phytosanitaires dans l’air ;

que pour caractériser une exposition professionnelle, la première étape est de définir le ou les polluants à quantifier. Dans le cas précis, les substances actives du produit ne disposent pas de valeur de référence, les composés de la phase de dissolution et adjuvants ne sont pas mentionnés et le fabricant indique un étiquetage A+ pour un bois traité avec les produits de cette gamme ;

que peu de données sont disponibles pour une mise en perspective (intérêt de pouvoir comparer l’évolution des niveaux juste après traitement et à l’ouverture de la structure).

Il a été proposé :

de mettre en œuvre une méthodologie s’orientant vers une exposition long terme et de ne pas se centrer sur des mesurages visant à appréhender une exposition professionnelle ;

de suivre les composés organiques volatils et les produits phytosanitaires sur une même période de référence (4,5 jours), qui est celle recommandée dans le cadre de la surveillance réglementaire de certains lieux accueillant du public.

NB : Pour les produits phytosanitaires, les mesures concernent uniquement la voie d’exposition par inhalation (particules dans l’air) et non par ingestion (contamination des poussières sédimentées).

2.4 Site de prélèvement et phase de mesure

Le traitement a concerné les quatre bâtiments où sont installées les dalles avec des durées adaptées aux surfaces à traiter.

- Le bâtiment 3 (salle d’animation) - Le bâtiment 5 (LAPE) - Le bâtiment 6 (Médiathèque) - Le bâtiment 8 (Accueil Jeunesse)

Au regard de la sensibilité du public accueilli et la surveillance réglementaire sur le suivi de la qualité de l’air intérieur dans les établissements accueillant de jeunes enfants, le bâtiment dédié au lieu accueil parent enfant (LAPE) a été instrumenté. Il est noté dans le protocole de traitement transmis par la société chargé de sa mise en œuvre qu’«à la fin du traitement de chaque secteur, les locaux sont rendus accessibles aux autres entreprises dès le lendemain de la fin de l’opération, après une nuit de séchage et de ventilation ».

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Un suivi en trois phases a ainsi été planifié :

- Phase 1 avant application du traitement préventif (en phase chantier) : du 09 au 13 avril 2015 - Phase 2 après application du traitement préventif (en phase chantier) : du 15 au 20 avril 2015 (après

application du traitement le 14 avril 2015). - Phase 3 à la livraison du bâtiment, avant ouverture au public : du 20 au 24 juillet 2015.

Nb : il n’a pas été réalisé de mesures de phytosanitaires avant application du traitement car les substances suivies sont liées au produit appliqué. En revanche, un état initial en termes de COV et aldéhydes a permis de situer l’influence des matériaux à ce stade de l’avancée des travaux.

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Les résultats des COV autres que les aldéhydes présentés ci-après sont les valeurs les plus élevées obtenues sur cartouches code 145 ou code 130 (le signe « * » indique les valeurs des cartouches code 130).

2.5 Méthodes d’échantillonnage

2.5.1 Prélèvements passifs

2.5.1.1 Principe et matériels

Le suivi des concentrations dans l’air des COV (aldéhydes, hydrocarbures etc) a été réalisé dans la salle LAPE au moyen de tubes à diffusion passive. Sans connaissance de la situation de la charge en polluant dans la pièce, pour la mesure des COV autres que les aldéhydes, deux types de cartouches (adsorbants et analyses différents) ont été employées.

Les cartouches Radiello® code 145 sont des tubes de 4,8 mm de diamètre en acier inoxydable à la maille 3x8 µm, rempli avec 350±10 mg de charbon graphité (Carbograph 4) 35-50 mesh. Elles sont analysées par désorption thermique.

Les cartouches code 130 sont des tubes de 5,8 mm de diamètre en acier inoxydable à la maille 100 mesh, rempli avec 530 ± 30 mg de charbon actif 35-50 mesh. Elles sont analysées par désorption solvant (disulfure de carbone CS2).

Les prélèvements des COV de la famille des aldéhydes ont été réalisés à partir de cartouches Radiello® code 165 associées aux corps diffusifs bleus Radiello® code 120-1. Pour les autres familles de COV, les cartouches Radiello® code 145 ont été associées à des corps diffusifs jaunes Radiello® code 120-2 et les cartouches code 130 à des corps diffusifs blancs code 120. A noter que des blancs de lot (en amont de la campagne à réception des supports de prélèvements - cas des aldéhydes) et de terrain ont été réalisés (analyse de ces supports non exposés) afin de vérifier l’absence de contamination initiale ainsi que celles potentiellement liées au transport et à la mise en œuvre sur site.

Le principe de la mesure repose sur la diffusion d’un composé gazeux (à travers une membrane poreuse - corps diffusif), jusqu’à une surface de piégeage spécifique aux polluants recherchés (cartouche greffée de 2.4-DNPH pour les aldéhydes, cartouche en charbon pour les autres COV). La quantité de molécules piégées est proportionnelle à la concentration dans l’air.

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Pour appréhender les transferts extérieur-intérieur, le suivi intérieur a été complété par une mesure extérieure des BTEX (benzène - toluène - éthylbenzène - xylènes) à l’extérieur de l’établissement.

Figure 3 : salle LAPE – prélèvements des phytosanitaires et des COV

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2.5.1.2 Analyse des échantillons – échantillonnage passif

Concernant les aldéhydes, l’analyse a été réalisée au GIE-LIC Laboratoire Inter-régional de Chimie9

par une chromatographie liquide haute performance (HPLC) couplée à un détecteur Ultra-Violet (UV), selon la norme NF-ISO 16000-4 (Air intérieur, Partie 4 : Dosage du formaldéhyde – Méthode par échantillonnage diffusif).

Concernant les autres COV suivis par cartouches code 145 et code 130 en intérieur (20 COV majoritaires), l’analyse a été réalisée par le laboratoire TERA environnement par chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse (GC-MS), selon la norme NF-ISO 16017-2 (Air intérieur, air ambiant et air des lieux de travail - Echantillonnage et analyse des composés organiques volatils par tube à adsorption/désorption thermique/chromatographie en phase gazeuse sur capillaire, Partie 1 : Echantillonnage par diffusion).

Pour le prélèvement extérieur, les BTEX ont été analysés au GIE-LIC par chromatographie en phase

gazeuse couplée à un détecteur FID (ionisation de flamme), selon la norme NF-ISO 16017-2 (Air intérieur, air ambiant et air des lieux de travail - Echantillonnage et analyse des composés organiques volatils par tube à adsorption/désorption thermique/chromatographie en phase gazeuse sur capillaire, Partie 1 : Echantillonnage par diffusion).

Pour les polluants gazeux prélevés par tubes passifs, les résultats, calculés à partir des masses quantifiées par les laboratoires d’analyses, sont rendus à la température de prélèvement. Pour les aldéhydes, la valeur du blanc de lot (représentative de la quantité de polluants présente initialement dans la cartouche) a été retranchée si elle était supérieure à la limite de quantification du laboratoire.

2.5.2 Prélèvements actifs : Partisol Plus

2.5.2.1 Principe et matériel

Il n’existe pas de méthode normalisée pour le prélèvement et l’analyse des produits des phytosanitaires dans les environnements intérieurs en phase particulaire ou gazeuse. Un préleveur dit "bas débit" (Partisol Plus) avec un débit d’environ 1 m3 d'air par heure a été utilisé en lien avec les recommandations des normes XP X 43-058 « air ambiant – dosage des substances phytosanitaires (pesticides) dans l’air ambiant – prélèvement actif » et XP X-43-059 « air ambiant – dosage des substances phytosanitaires (pesticides) dans l’air ambiant – préparation des supports de collecte – analyse par méthodes chromatographiques ». Note : la capacité de rétention du matériel n’a pas pu être testée durant cette étude. Il est donc possible que les concentrations mesurées soient sous-estimées comme précisé dans la norme XP X 43-058.

9

GIE-LIC : laboratoire au sein duquel coopèrent plusieurs AASQA (Associations Agréées de surveillance de la qualité de l’air) et qui exerce son activité dans les locaux de l’ASPA.

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ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015 16

Mousses en polyuréthane Quatre mousses en série sont mises dans la cartouche, afin de minimiser les pertes de produits par revolatilisation. De plus, un temps de passage plus long sur les mousses (lié à leur longueur) augmente l’efficacité de rétention du matériel. Coupure granulométrique Concernant la phase particulaire, il a été choisi de faire une mesure sans coupure granulométrique (mesure des TSP – Total Suspended Particules).

2.5.2.2 Conditionnement et analyses

Le laboratoire d’analyses est MicroPolluants Technologies situé à Metz, accrédité Cofrac pour l’analyse de pesticides (selon la norme XP X 43-059). L’analyse des composés les plus volatils se fait par chromatographie gazeuse (gaz vecteur = hélium) couplée à la spectrométrie de masse (source d’ions =impact électronique ; analyseur = simple quadripôle). Les composés thermiquement les moins stables sont analysés par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (source d’ions = impact électronique ; analyseur = triple quadripôle). Pour l’analyse des échantillons, la phase gazeuse et la phase particulaire ne sont pas séparées. En effet, il est difficile d’évaluer clairement la part de chaque phase, car il est possible que des particules piégées sur le filtre se volatilisent et soient adsorbées par les mousses. Enfin, combiner les deux phases permet d’atteindre plus facilement les limites de détection et de quantification du laboratoire.

Figure 4 : Préleveur Partisol Plus sur support dans salle LAPE (en haut à droite) – Raccord préleveur/ cartouche (en haut au milieu) – Cartouche Chemcomb ® (en haut à gauche) – Intérieur de la cartouche (en bas)

L'air passe à travers une cartouche en inox contenant un filtre de quartz (47 mm) pour récolter les particules, et des mousses en polyuréthane (47 x 16 mm) pour retenir la phase gazeuse. Il s'agit du matériel recommandé par la norme XP X 43-058 relative au prélèvement de pesticides dans l’air, matériel couramment utilisé par les AASQA (Association Agréée de Surveillance de la Qualité de l'Air) pour la mesure des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) et métaux lourds. Les cartouches sont de la marque ChemComb, les mousses sont fournies par Ecomesure et les filtres par MicroPolluants Technologies.

17 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

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2.5.3 Température, humidité relative

Les paramètres de température et d’humidité relative (T et HR) ont été enregistrés sur des pas de temps de 10 minutes par des sondes Ebro-Ebi dans la salle LAPE et à l’extérieur.

Phase de suivi Suivi pesticides-

prélèvement actif

Suivi COV

Code 130

Suivi COV

Code 145

Suivi aldéhydes Code 165

Suivi T et HR

Etat des lieux initial avant application du

traitement - LAPE

X (incluant

un blanc

terrain)

X (incluant

un blanc

terrain)

X (incluant un

blanc terrain) X

Suivi de la QAI après application

traitement-LAPE

X (incluant un blanc

terrain) X X X X

Etat des lieux QAI avant ouverture au

public

X X X X (incluant un

doublon) X

2.6 Modalités de renouvellement d’air au sein des locaux

Dans le cadre de la rénovation des locaux, le renouvellement d’air est assuré par la mise en place d’un système de VMC double flux. En fonctionnement, la salle LAPE dispose de deux bouches d’extraction et de deux bouches d’insufflation. NB : Lors des mesures avant et après application du produit de traitement du bois (avril), le système n’était pas en fonctionnement. Il l’était en revanche lors des mesures avant ouverture au public (juillet) d’après les informations transmises par la ville de Strasbourg.

Tableau 2 : récapitulatif des échantillonnages

Sonde EBRO-EBI

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ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015 18

3. RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE MESURES

3.1 Stratégie de comparaisons et limites

3.1.1 Limites – polluants

Les résultats des tubes passifs présentés dans cette étude permettent d’établir un état des lieux de la qualité de l’air sur les périodes de mesures. En raison des conditions de mesures (chantier en cours en avril : travaux, utilisation de produits etc…) ou une seule phase d’aménagement en juillet), l’étude ne permet pas de qualifier les niveaux observés au regard des valeurs guides en air intérieur. En effet, pour pouvoir se référer à des valeurs guides long terme, il est recommandé d’effectuer deux séries de prélèvements, chacune dans des conditions climatiques contrastées, et en période d’occupation normale (exposition réelle des personnes). La moyenne des deux séries de prélèvements permet d’approcher un état annuel de la qualité de l’air en prenant en compte les variabilités temporelles des concentrations de polluants dans l’air.

Les niveaux déterminés sont ainsi considérés comme représentatifs des périodes couvertes ; les références aux valeurs guides sont données à titre indicatif.

3.1.2 Valeurs de référence

Les valeurs guides ou d’actions réglementaires sont publiées au Journal Officiel. Ce sont des valeurs pour lesquelles les pouvoirs publics ont fixé des seuils réglementaires à ne pas dépasser dans certains types de bâtiment. Le formaldéhyde et le benzène disposent ainsi de seuils fixés par décret (décret 2011-1727 et 2012-14) à respecter dans certains Etablissements Recevant du Public (ERP - écoles, crèches, lycées…).

Les valeurs indicatives sont soit des valeurs guides établies ou des valeurs d’aide à la gestion dans l’air des espaces clos établies sous forme d‘avis ou de rapport.

Les valeurs guides de qualité de l’air intérieur (VGAI) : elles ont été définies comme des concentrations dans l’air d’une substance chimique en dessous desquelles aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu pour la population générale en l’état des connaissances actuelles (OMS – Organisation Mondiale pour la Santé). Etablies sur les bases de données toxicologiques, cliniques, et épidémiologiques, elles n’intègrent aucun critère technico-économique. En France, les VGAI sont établies par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). A défaut, les VGAI établies par l’OMS en 201010 ou reconnues à l’échelle européenne (projet

INDEX11) peuvent être utilisées.

Les valeurs repères d’aide à la gestion dans l’air des espaces clos : le HCSP (Haut conseil de la santé publique) propose à partir des VGAI de l’ANSES, des valeurs dites de « gestion » avec un calendrier d’application associé. En outre, il propose des outils d’aide à la gestion en formulant des valeurs aux dessus desquelles des actions sont à entreprendre pour améliorer la qualité de l’air intérieur.

10

OMS, 2010, WHO (World Health Organization) Guidelines for indoor air quality : selected pollutants. 11

Critical Appraisal of the Setting and Implementation of Indoor Exposure Limits in the EU: The INDEX project. Joint Research Centre (JRC). Institute for Health and Consumer Protection, Physical and Chemical Exposure Unit. 337p – Koistinen et al, 2008.

19 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

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Tableau 5 : médianes et percentiles 95 de la campagne nationale logements de l’OQAI. Résultats en µg/m

3 - OQAI - 2006, mise à jour mai 2007

Les tableaux ci-dessous donnent les valeurs règlementaires et indicatives à respecter pour quelques polluants étudiés :

Pour les autres polluants, les valeurs de références seront mentionnées en cas de niveaux s’y rapprochant.

3.1.3 Données de référence - COV

Etat des lieux de la qualité de l’air dans les logements (2003-2005)

La campagne nationale « logements » menée par l’OQAI entre 2003 et 2005 a permis d’obtenir une image représentative de la qualité de l’air à l’intérieur des habitats français (567 logements enquêtés sur 7 jours).

Les résultats obtenus lors de cette campagne, pour les polluants communs à la présente étude sont renseignés dans le tableau ci-dessous :

form

ald

éh

yde

acé

tald

éh

yde

he

xald

éh

yde

be

nzé

ne

1-m

éth

oxy

-2-p

rop

ano

l

tolu

èn

e

éth

ylb

en

zèn

e

m-

+ p

-xyl

èn

e

styr

èn

e

o-x

ylè

ne

n-d

éca

ne

et

iso

res

1,2

,4-t

rim

éth

yl-b

en

zèn

e e

t

autr

es

aro

mat

iqu

es

C9

95ème

percentile µg/m

3

46,7 30,0 50,1 7,2 17,8 86,7 15,0 42,3 2,7 14,7 56,2 21,3

médiane 50ème

percentile µg/m

3

19,6 11,6 13,6 2,1 1,9 12,2 2,3 5,6 1,0 2,3 5,3 4,1

Polluants Valeurs réglementaires

formaldéhyde

A respecter à compter de 2015 : 30 µg/m

3,

2023 : 10 µg/m3

(décret 2011-1727) Actions immédiates : > 100 µg/m

3

(décret 2012-14) Exposition court-terme (deux heures) :

50 µg/m3 (HCSP, 2009)

benzène

A respecter à compter de : 2013 : 5 µg/m

3,

2016 : 2 µg/m3

(décret 2011-1727) Actions immédiates : > 10 µg/m

3

(décret 2012-14)

Polluants Valeurs indicatives

acétaldéhyde ANSES : 160 µg/m3 (2014)

(m+p)-xylènes et o-xylène

INDEX : 200 µg/m3 (2005)

styrène INDEX : 250 µg/m3 (2005)

limonène INDEX : 450 µg/m3 (2005)

Tableaux 3 et 4 : valeurs réglementaires et valeurs indicatives pour quelques polluants de l’étude

Médiane = 50ème

percentile : 50% des logements ont des teneurs inférieures à cette valeur. xxème percentile : xx % des logements ont des teneurs inférieures à cette valeur

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Tableau 6 : statistiques sur la température et l’humidité relative des locaux (20-24/2015)

3.2 Températures et humidités relatives

Au niveau du confort hygrothermique (température et humidité relative), bien qu’il soit subjectif et dépendant d’autres paramètres (vitesse de l’air, habillement…), il est possible de définir des plages jugées acceptables. Par exemple, le diagramme de Fauconnier12 (figure 5 ci-dessous) suggère pour un confort optimal les plages de températures et d’humidité relative associées. Une humidité trop faible (<30%) peut donner une sensation de sécheresse gênante sur le plan respiratoire, cutanée et oculaire. Une humidité relative trop importante (>70%) peut favoriser le développement de moisissures.

Le système de ventilation mécanique double flux étant en fonctionnement durant la semaine du 20 au 24 juillet, les données de température et humidité relative observées sont indiquées dans le tableau ci-après et représentées sur le diagramme. La figure 6 permet de visualiser les fluctuations journalières.

TEMPERATURE (°C) HUMIDITE RELATIVE (%)

Salle LAPE moyenne max min moyenne max min

9-13 avril 2015 20,7 31,5 16,8 47,6 60,9 21,3

15-20 avril 2015 21,8 26,1 18,4 43,9 59,5 28,1

20-24 juillet 2015 31,4 33,0 29,8 44,5 51,5 34,8

12

R. Fauconnier, Diagramme des plages de confort température-humidité - article « L’action de l'humidité de l'air sur la santé dans les bâtiments tertiaires » - numéro 10/1992 de la revue Chauffage Ventilation Conditionnement – 1992.

1 : Zone à éviter vis-à-vis des problèmes de sécheresse. 2 et 3 : Zones à éviter vis-à-vis des développements de bactéries et de micro-champignons. 3 : Zone à éviter vis-à-vis des développements d'acariens. 4 : Polygone de confort hygrothermique

Figure 5 : représentation des moyennes de T et HR dans le diagramme de Fauconnier (20-24/07/2015)

21 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

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Figure 6 : évolutions temporelles de la température et de l’humidité relative dans la salle LAPE (20-24/07/2015)

Pour la phase avant ouverture de juillet (salle aménagée), les variations de températures (comprises entre 29,8°C et 33°C) et d’humidités relatives (comprises entre 34,8% et 51,5%) sont de faibles amplitudes.

Peu aérée, les principales fluctuations de la pièce sont une baisse des températures (de 3°C maximum) durant la nuit.

L’humidité relative évolue inversement par rapport à la température. En journée, elle diminue suivant la hausse progressive des températures et la nuit elle augmente.

Le mois de juillet a été un mois particulièrement chaud (la température moyenne mensuelle a été de 3°C supérieure à la normale mensuelle13) et la semaine de mesure a fait partie de la deuxième vague de chaleur intense du mois de juillet 2015 qui s’est étalée du 10 au 24 juillet. La température moyenne extérieure entre le 20/07 et le 24/07/2015 a été d’environ 26°C (station de mesures du réseau ASPA à proximité du bâtiment). Dans ces conditions climatiques particulières, la salle instrumentée se situe en dehors de la plage de confort hygrothermique.

13

Météo-France - Bulletin climatique mensuel - Juillet 2015

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ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015 22

3.3 Concentrations en COV par tubes passifs

Les composés organiques volatils (COV) regroupent une multitude de familles chimiques (aldéhydes, hydrocarbures, terpènes, éthers de glycol, alcool, composés chlorés…) aux sources d’émissions diverses (cf. annexe 1). Il n’y a pas de réglementation en France concernant la somme totale de COV à ne pas dépasser dans un environnement intérieur. Les seuils de référence sont associés à des polluants pris individuellement (formaldéhyde, benzène…). A titre d’information, l’Allemagne préconise une valeur cible de 300 µg/m3 14 pour les COVT.

Au sein de la famille chimique des aldéhydes se trouve le formaldéhyde. Il est classé cancérogène avéré (groupe 1) depuis juin 2004 par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) sur la base d’un excès de cancers du nasopharynx observé lors d’expositions professionnelles. C’est également un irritant des yeux, de la gorge et du nez pouvant causer fatigue et maux de tête. Parmi les hydrocarbures, le benzène est classé cancérogène avéré par le CIRC (groupe 1) ainsi que par l'Union Européenne sur la base de leucémies observées dans des études épidémiologiques et animales. De ce fait, le formaldéhyde et le benzène sont des polluants disposant de valeurs réglementaires (2011-1727) dont le suivi est identifié dans le cadre de la surveillance réglementaire de certains d’établissements recevant du public (décret 2011-1728 modifié par le décret 2015-1000).

Seuls les BTEX ont été recherchés en ambiance extérieure (les autres COV étant des composés retrouvés majoritairement en ambiance intérieure. Pour les aldéhydes plus particulièrement, les faibles niveaux dans l’air ambiant sont principalement liés à leur forte réactivité au rayonnement solaire ultraviolet).

Pour rappel :

Les 20 COV majoritaires ont été quantifiés sur deux types de supports de prélèvements. Pour les polluants listés ci-après, le résultat le plus élevé obtenu sur une des deux cartouches est présenté.

Les résultats des prélèvements par tubes passifs pour un certain nombre de COV sont présentés dans le tableau 7 et la figure 7 ci-après. Les figures 8 et 9 ciblent plus particulièrement le formaldéhyde et le benzène au regard des valeurs réglementaires, à titre indicatif.

14

Seuil proposé par la Commission - Hygiène de l’air intérieur - de l’Agence fédérale allemande pour l’environnement (pour information : > 300 - 1000 µg/m

3 : pas d’impact spécifique mais augmentation de la ventilation recommandée).

23 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

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Concentrations en COV (µg/m3) – SALLE LAPE – maison de Hautepierre

AVANT trait. Avril 2015

APRES trait.

Avril 2015

AVANT OUVERTURE Juillet 2015

Diff. APRES /AVANT

trait.

Diff. APRES trait.

/AVANT ouverture

Extérieur (après trait.)

Extérieur (avant ouv.)

AN

ALY

SES

GIE

LIC

cart

ou

che

co

de

16

5

Aldéhydes

formaldéhyde 20,7 13,2 28,7 -7,5 15,5

acétaldéhyde 19,1 12,0 27,6 -7,1 15,6

hexaldéhyde 52,9 36,3 127,2 -16,6 90,9

propionaldéhyde 3,6 2,7 9,3 -0,9 6,6

butyraldéhyde 12,8 8,9 22,9 -3,9 14

benzaldéhyde 2,3 1,2 1,8 -1,1 0,6

isovaléraldéhyde 0,8 2,6 < 0,5 1,8

valéraldéhyde 9,6 7,1 25,4 -2,5 18,3

An

alys

es

TER

A E

NV

IRO

NN

EMEN

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ou

che

s co

de

145

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de

14

5 G

IE-L

IC

Hyd

roca

rbu

res

benzène 1,6 1,0 1,8 -0,6 0,8 0,9 1,5

benzène, 1-méthyl-4-(1-méthyléthényl)-

29,2 71,0 29,2 41,8

toluène 22,3 12,7 8,8 -9,6 -3,9 1,2 1,7

famille éthylbenzènes 17,4 14,7 -2,7 -14,7

famille triméthylbenzènes 21,8 38,1 16,3 -38,1

éthylbenzène 21,8 13,5 15,0 -8,3 1,57 1,0 0,8

m- + p-xylène 78,3 33,9 20,9 -44,3 -13,0 3,9 3,0

o-xylène 26,6 19,7 11,6 -6,8 -8,1 1,8 1,6

styrène 294,2 20,7 17,9 -273,5 -2,7

cyclohexane* 6,8 6,8

cyclohexane,1,3-diméthyl cis 7,3 -7,31

cyclohexane, méthyl 5,8* 4,2* 51,3 -1,6 47,1

cyclohexane, 1,1,2-triméthyl- 13,4 13,4

butane, 2-méthyl* 1735,1 1593,4 452,3 -141,7 -1141,1

pentane 466,5 268,8* 51,2* -197,7 -217,6

heptane 10,6 15,9 -10,6 15,9

nonane 8,8 14,7 8,8 5,8

Undécane* 1,8 20,6 28,3 18,8 7,7

décane 10,7 25,4* 10,7 14,7

dodécane* 10,7 17,4 6,7 -17,4

ester osopropylacétate 26,3 11,1 -15,2 -11,1

cétone acétone* 29,5 29,5

alcools

1-Butanol 8,1 -8,1

2-heptanol 70,4 -70,4

2-propanol,1-méthoxy 5,3 -5,3

propylène glycol 37,7 40,7 3,0 -40,7

1-hexanol, 2-éthyl-* 28,2 28,2

acides acétic acid butyl ester 11,0 4,0* -11,0 4

acétic acid, méthyl ester* 74,7 74,7

terpènes

limonène 32,2 33,1 39,8 0,9 6,7

alpha Pinène 429,8 108,2* 184,6* -321,6 76,4

béta Pinène 92,1 48,6* -92,1 48,6

pinène 98,7 80,2 98,7 -18,5

3-Carène 62,1 23,1 41,0* -39,0 18,0

camphène 46,8 181,7 46,8 134,9

cyclène 71,3 71,3

m+p-Cymène 149,6 149,6

famille C10H14 p-cymène inclus 166,1 166,1

o-cymène 33,6 33,6 -33,6

SOMME des composés majoritaires

(à titre indicatif) 3619 2587 2148

Tableau 7 : concentrations en COV par tubes passifs code 165 (aldéhydes) et code 145 + code 130 (autres COV) en µg/m

3

* : code 130

Suivi de la qualité de l’air intérieur – Maison de Hautepierre

ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015 24

Figure 8 : concentrations par tube passif code 165 (µg/m

3) en formaldéhyde.

Figure 9 : concentrations par tube passif code 145 (µg/m

3) en benzène.

Figure 7 : concentrations en COV par tubes passifs – code145 et code 130 (µg/m3)

25 ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015

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Situation par rapport aux valeurs guides réglementaires : (comparaison réalisée à titre indicatif car ces trois phases ne sont pas représentatives d’une exposition annuelle et se déroulent en période de chantier ou d’aménagement :

La salle LAPE se situe sur les trois phases en dessous des valeurs guides réglementaires en vigueur pour le formaldéhyde et benzène.

En ce qui concerne les aldéhydes en général et notamment l’hexaldéhyde :

les niveaux ont augmenté entre les phases d’avril et celle de juillet en lien avec l’influence d’une partie de l’aménagement/arrangement de la pièce (ajout de mobiliers etc…) et des températures plus élevées en juillet.

Le formaldéhyde présente un profil saisonnier avec habituellement des teneurs plus élevées en phase estivale. En effet, l’appartenance du formaldéhyde à la classe des Composés Organiques Très Volatils (COTV) renforce son émission sous l’effet de la chaleur. Les différentes études réalisées ces dernières années en France (campagne nationale logements de OQAI, mesures dans les crèches et les écoles), montrent que les teneurs en formaldéhyde mesurées en saison chaude sont significativement supérieures à celles mesurées en saison froide.

Les températures moyennes durant les deux phases d’avril étaient de 20,8°C (avant traitement), de 21,9°C (après traitement). En juillet, les 31°C sont approchés en moyenne sur la semaine de mesures. A noter que le mois de juillet a été un mois particulièrement chaud en Alsace, notamment au cours de la période de mesure.

Pour les autres COV :

Les teneurs des composés présents lors de la 1ère phase diminuent en majorité. Elles restent lors de la 3ème phase de mesure à des niveaux non négligeables, proches de 2000 µg/m3 avec une contribution de près 50% d’un composé le 2-méthylbutane. NB : différents travaux ont eu lieu dans les pièces attenantes lors des mesures d’avril dont il n’est pas possible d’évaluer l’impact sur les niveaux de COV mesurés.

L’analyse des cartouches de type Radiello® code 130 met en évidence la présence accrue de composés appartenant à la famille des hydrocarbures, constituants de produits à phase solvant (2-méthylbutane principalement). Le 2-méthylbutane demeure sur les trois phases le composé majoritaire. Les teneurs détectées sont loin de la valeur de référence disponible à ce jour pour une exposition professionnelle15.

Les terpènes, notamment l’alpha-pinène sont couramment retrouvés dans des ambiances intérieures présentant des revêtements en bois.

Vis-à-vis de la campagne nationale logements de l’OQAI, parmi les polluants communs à ce suivi, il ressort majoritairement du styrène (dépassement du percentile 95). Ce polluant est utilisé dans la fabrication de matières plastiques, de caoutchouc synthétique, de polystyrène, de résine pour les matériaux de construction…), mais uniquement au cours du premier suivi (état initial avant application du traitement. Lors du projet INDEX (2005), une valeur guide de 250 µg/m3 a été retenue pour ce composé.

15

Le 3-méthylbutane dispose d’une VME (valeur limite moyenne d’exposition aux postes de travail) de 3 000 000 µg/m

3 - JORF (Journal officiel de la République française - 2004) - Arrêté du 30 juin 2004 établissant la liste des valeurs

limites d'exposition professionnelle indicatives en application de l'article R. 232-5-5 du code du travail. Version consolidée du 5 juillet 2013.

Suivi de la qualité de l’air intérieur – Maison de Hautepierre

ASPA 15051901-ID, version du 14 septembre 2015 26

3.4 Concentrations en produits phytosanitaires

Les résultats des deux semaines de prélèvements (avril-juillet) sont présentés dans le tableau 8.

Extraction S/L_LCMSMS selon XP X43-059

blanc (sans pompage de l’air)

salle LAPE (après traitement) salle LAPE (AVANT OUVERTURE)

Composé masse

(ng/échantillon) masse

(ng/échantillon)

concentration (µg/m

3) - (volume

de prélèv. = 121,4 m

3)

masse (ng/échantillon)

concentration (µg/m

3) - (volume

de prélèv. = 99,8 m

3)

2,4-D < 40 < 40

< 40

2,4-DP (Dichlorprop) < 40 < 40

< 40

Clopyralid < 40 < 40

< 40

Dicamba < 80 < 80

< 80

Flazasulfuron < 8 < 8

< 8

Fluroxypyr < 80 < 80

< 80

MCPA < 80 < 80

< 80

MCPP (Mécoprop) < 40 < 40

< 40

Myclobutanil < 8 < 8

< 8

Permethrine < 8 < 20

45 0,00045

Propachlor < 8 < 8

< 8

Propiconazole < 8 1066 0,009 258 0,0026

Tebuconazole < 8 < 8

< 8

Fenpropimorphe < 8 < 8 28 0,00028

Triclopyr < 80 < 80

< 80

Légende : < Valeur (caractère simple) : valeur inférieure à la limite de quantification < Valeur (caractère gras, italique) : valeur inférieure à la limite de détection

Note : la capacité de rétention du matériel n’a pas pu être testée durant cette étude. Il est donc possible que les concentrations mesurées soient sous-estimées comme précisé dans la norme XP X 43-058.

Après traitement du bois, sur la période de prélèvement de 5 jours (volume d’air total prélevé de 121,4 m3), la masse de perméthrine est inférieure à la limite de quantification du laboratoire. Le propiconazole est quant à lui détecté et quantifié. Toutefois, en ramenant la masse au volume prélevé, la concentration obtenue de 0,009 µg/m3 reste métrologiquement très faible.

Avant ouverture, quelques mois après le traitement et en conditions de ventilation mécanique opérationnelle, les teneurs en propiconazole ont baissé. En revanche, la permethrine est détectée à une très faible teneur, alors qu’elle ne l’avait pas été en avril, les jours suivant le traitement du bois. Un autre composé, le fenpropimorph, qui ne fait pas parti des agents actifs du produit de traitement de bois, et qui n’était pas présent lors des mesures après traitement, se dégage en très faible proportion au cours du suivi avant ouverture. Les températures élevées durant la semaine de mesures peuvent expliquer ces détections.

Tableau 8 : masses (ng) et concentrations (µg/m3) en composés phytosanitaires

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4. CONCLUSION

Le suivi de la qualité de l’air intérieur réalisé dans la salle LAPE de la maison de Hautepierre aux mois d’avril (avant et après application d’un traitement pour le bois) et de juillet (avant ouverture au public, dans des conditions de ventilation mécanique opérationelle et dans des conditions climatiques maximisant les émissions potentielles) souligne :

Pour les polluants disposant de valeurs guides réglementaires (comparaison menée à titre indicative) :

Les niveaux de formaldéhyde obtenus au mois d’avril et de juillet (avec des températures moyennes lors des mesures entre 21°C et 22°C et 31°C), se positionnent en dessous de la valeur guide effective entre 2015 et 2023 fixée à 30 µg/m3.

Les niveaux de benzène se situent sur l’ensemble des phases sous la valeur guide en vigueur fixée à 5 µg/m3 mais aussi celle plus contraignante de 2 µg/m3 à respecter d’ici 2016.

Les teneurs en COV :

Elles sont globalement en diminution d’une phase à l’autre excepté pour les aldéhydes qui voient leur concentration totale multipliée par deux en lien avec le renforcement des teneurs en hexaldhéhyde en lien potentiel avec l’aménagement de la pièce instrumentée (ajout de mobilier, jouets etc…).

Avant ouverture, les COV présentent des teneurs prochent de 2000 µg/m3 avec une forte contribution d’hydrocarbures et principalement le 2-méthyl butane (environ 50%).

Les terpènes observés et notamment les dérivés du pinène peuvent être liés en partie à la présence de bois au sein du bâtiment.

Concernant les substances actives du produit de traitement du bois :

A l’issue de l’application du produit de traitement du bois et avant ouverture au public, les teneurs des deux substances actives (perméthrine et propiconazole) restent métrologiquement très faibles dans les conditions de mesure.

Quelques jours après application, si la masse de perméthrine prélevée est inférieure à la limite de quantification du laboratoire, en juillet, une quantification est possible avec toutefois une concentration métrologiquement très faible.

Le propiconazole est quant à lui quantifié en avril après application du produit à des teneurs limitée (de l’ordre du nanogramme/m3) et en juillet avant ouverture, sa concentration diminue.

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ANNEXE 1 : PRESENTATION DES POLLUANTS MESURES

Les aldéhydes

Les aldéhydes sont des composés organiques comportant une double liaison entre un atome de carbone et un atome d’oxygène, l'atome de carbone étant lié exclusivement à des atomes d’hydrogène ou de carbone.

formaldéhyde : produits de construction et de décoration contenant des colles ou des liants urée-formol (panneaux de particules, panneaux de fibres, panneaux de bois brut et aggloméré, parquets, laines minérales, moquettes, mobiliers, stratifiés…), peintures et colles en phase aqueuse, vernis, sources de combustion (fumée de tabac, encens, bougies, cheminées…), livres et magazines neufs, photocopieurs, imprimantes laser, produits d’entretien, désinfectants, vernis, colles, revêtements de sol ; Le formaldéhyde est également omniprésent dans l’industrie de la finition textile (utilisation de résines, traitements pour en augmenter la résistance, brillance, empêcher le rétrécissement, faciliter le lavage…). Le formaldéhyde peut également être formé par réaction chimique de l’ozone avec certains matériaux de construction et revêtements.

acétaldéhyde : photochimie, fumées de tabac, encens, bougies, photocopieurs, panneaux de bois brut, panneaux de particules ;

benzaldéhyde : peintures à phase solvant, photocopieurs, parquet traité ; isovaléraldéhyde : parquet traité, panneaux de particules ; propionaldéhyde : fumée de cigarettes, plantes, désodorisants, désinfectant (lingettes, produits liquides, gel…),

peinture à phase solvant, conservateur dans des produits de type peinture, bois… butyraldéhyde : photocopieurs ; imprimantes, laser, solvants. valéraldéhyde : émissions des livres et magazines neufs, peintures à phase solvant, panneaux de particules. hexaldéhyde : panneaux de particules, émissions des livres et magazines neufs, produit de traitement du bois,

panneaux de bois brut, des revêtements muraux comme la peinture à base de solvant, utilisation de produits ménagers, de parfums ou désodorisants d’intérieur…

Les autres COV

Le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes regroupés sous le terme BTEX sont des hydrocarbures aromatiques gazeux composés d’un noyau aromatique et de ramifications, se formant naturellement lorsque des matières organiques (composées de carbone et d’hydrogène) sont exposées à des phénomènes de combustion ou de pyrolyse. Aussi, leurs principales sources d’émissions sont la combustion de dérivés du pétrole (fioul, charbon, essence etc), l’évaporation de carburant (réservoirs automobiles, phases de stockage– transport–distribution), la fumée de cigarettes, la combustion de biomasse (bois pour le chauffage notamment). Mais chacun de ces composés peut être émis également par : xylènes : peintures, vernis, colles, insecticides.

éthylbenzène : peintures, vernis, colles de moquettes, pesticides.

benzène : synthèse chimique d’hydrocarbures aromatiques substitués (éthylbenzène, phénol, cyclohexane…), produits de bricolage, d’ameublement, de construction et de décoration, fumée de cigarette, encens, bougies parfumées, désodorisant.

toluène : produits d’entretien, solvant organiques, peintures, vernis, colles, encres, colle de moquettes, désodorisants, tapis.

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Autres hydrocarbures aromatiques : Styrène : matières plastiques, matériaux isolants.

1,2,4-triméthylbenzène et isomères : intermédiaire de synthèse. Constituant de solvants pétroliers (white-spirit ordinaire, solvant naphta, solvants aromatiques, etc. …) utilisés pour la formulation de diluants, peintures, vernis, encres, pesticides. Constituants de carburants et de goudrons.

Alcanes : Les alcanes sont des hydrocarbures constitués uniquement d'atomes de carbone (C) et d’hydrogène (H), liés entre eux par des liaisons simples.

Sources d’émissions

n-heptane et isomères : solvant pour colles, encres, caoutchoucs et matières plastiques. Solvant d’extraction.

n-décane : white spirit, colles pour sol, cires, vernis à bois, sol, moquettes, tapis, huile pour parquet, solvant.

n-undécane : white-spirit, colles pour sol, cires, vernis à bois, nettoyants pour sol, moquettes, tapis, huile pour parquet, solvant.

2-méthylbutane : solvant pour la fabrication du caoutchouc.

Alcools Un alcool est un composé organique dont l'un des carbones est lié à un groupement hydroxyle (-OH).

butanol : solvant dans les industries des laques, peintures, vernis, encres et résines, solvant de nettoyage.

Phénol : utilisé dans l’industrie des matières plastiques, pour la fabrication de plastifiants, d’adhésifs, de durcisseurs, de dissolvants, d’isolants.

Acétates (esters) isopropyl acétate : solvant utilisé comme diluant pour peintures, encres d’imprimerie, colles,

laques et vernis. Agent d’extraction dans l’industrie pharmaceutique. Solvant utilisé pour la fabrication de cuirs artificiels, plastiques, fils photographiques. Arômes et parfums pour l’industrie alimentaire. Cosmétiques (dissolvant pour vernis à ongles..).

Terpènes alpha-pinène, limonène et autres terpènes : désodorisant, parfum d’intérieur, produits

d’entretien, bois.

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