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TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES DES MEMBRES SUPERIEURS

METHODE D’ANALYSE EN TROIS ETAPES

MESURES

OBSERVATION

DEPISTAGE

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE: DONNEES DE LA LITTERATURE

CHAPITRE 1 - DEFINITION ET DESCRIPTION DES TMS DES MEMBRES SUPERIEURS

A. Généralités

1. TMS: maladie, affection, trouble, ... ?

2. Une définition de TMS

3. TMS des membres supérieurs

B. Affections tendineuses: tendinites - ténosynovites

C. Affections nerveuses

D. Affections neurovasculaires

E. Le Tension Neck Syndrome

F. Défauts articulaires

CHAPITRE 2 - LES FACTEURS DE RISQUE

A. La multiplicité de facteurs et modélisation

B. Les facteurs biomécaniques liés au travail

1. L'hypersollicitation biomécanique

2. La force

3. La répétitivité

4. Les postures

5. Les contraintes mécaniques et autres facteurs de risque

C. Les facteurs individuels

1. Les caractéristiques personnelles

2. Les activités extra-professionnelles

3. Les pathologies associées

D. Les facteurs psychosociaux liés à l'entreprise DEUXIEME PARTIE: METHODE D'ANALYSE PHILOSOPHIE D'APPROCHE

CHAPITRE 1- ETAPE I: ANALYSE GLOBALE

A. Le questionnaire

1. Conception générale

2. Les items en détails

B. L’examen clinique

1. Conception générale

2. Les items en détails

C. Passation du questionnaire et de l’examen clinique

D. La check-liste

1. Conception générale

2. Les questions de la check-liste

3. Interprétation des résultats

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CHAPITRE 2- ETAPE II: ANALYSE PAR OBSERVATION

A. Introduction

B. Identification d'une période de travail représentative

C. Enregistrements par vidéo

1. Introduction

2. Procédure d’ enregistrement

D. Décomposition du travail en opérations élémentaires

E. Détermination du niveau de force pour chaque opération

1. Comparaison des méthodes disponibles

2. Choix et mise en pratique

F. Observation des enregistrements vidéo et encodage

1. Technique d’observation

2. Catégorisation des postures

G. Interprétation des données

CHAPITRE 3- ETAPE III: ANALYSE QUANTITATIVE

A. Introduction

B. Identification d’une période de travail représentative

C. Réalisation des mesurages

1. Mesurage des forces

2. Mesurage des angulations du poignet

3. Protocole de mesurage

D. Analyse des enregistrements

E. Interprétation des résultats

TROISIEME PARTIE- EXEMPLE D’APPLICATION BIBLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION

Cumulative trauma disorders (CTD), Overuse Syndrome (OS), Repetitive Strain Injury (RSI), Troubles Musculosquelettiques (TMS), Work related disorders, .. tels sont quelques termes utilisés dans la littérature pour indiquer une altération pathophysiologique du système musculosquelettique. Ces troubles musculosquelettiques ne sont pas le résultat d'un accident ou d’une contrainte aiguë mais résultent plutôt d'une dégradation progressive suite à une accumulation de microtraumatismes. L'aspect progressif de l'apparition des symptômes fait qu'au début ils sont ignorés et que le trouble évolue vers une phase chronique avec des lésions irréversibles.

Un ensemble de facteurs sont à la base du problème mais le concept de "cumulatif", qui est largement décrit dans la littérature, fait référence à un manque de récupération du système musculosquelettique, une situation particulièrement présente dans le milieu du travail. Les conditions de travail et notamment les trois facteurs: force, répétition et posture ont été largement étudiés dans la littérature scientifique.

La présente méthode a été développée afin de pouvoir évaluer l'exposition des travailleurs à ces facteurs de risque.

La méthode est basée sur une classification, par observation systématique, des postures de travail et de leur niveau d'effort. L'analyse peut être effectuée en trois phases de complexité croissante:

- La première (l'analyse de dépistage) est réalisée au moyen d'une check-liste et permet de déterminer la zone corporelle la plus à risque. Cette phase de l'analyse a été conçue de façon à pouvoir être utilisée par les non-spécialistes en ce qui concerne les problèmes musculosquelettiques.

- La deuxième étape consiste en une analyse par observation. Les postures, les niveaux d'effort et la répétitivité des gestes sont évalués sur base d'observations réalisées en direct ou au moyen d'enregistrements vidéo. Il s'agit ici d'une analyse plus approfondie et semi-quantitative de la contrainte biomécanique. La pratique de cette méthode requiert une compétence particulière en ergonomie.

- La dernière étape consiste en une analyse quantitative par des spécialistes et à l'aide principalement de:

- goniomètres permettant le relevé en continu des angulations de segments corporels, des vitesses de ces mouvements et la quantification de la répétitivité des mouvements;

- l'EMG de surface permettant d'évaluer indirectement avec plus ou moins de précision l’activité musculaire mise en jeu.

Cette analyse est envisagée lorsqu'une évaluation précise de la contrainte biomécanique est souhaitée pour le choix optimal de solutions techniques par exemple. Cette dernière méthode est développée actuellement pour les TMS au niveau des poignets.

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PREMIERE PARTIE: DONNEES DE LA LITTERATURE

CHAPITRE 1 : DEFINITION ET DESCRIPTION DES TMS DES MEMBRES SUPERIEURS

A. GENERALITES

1. TMS: maladie, affection, trouble, ... ? L’appellation "maladie professionnelle" ne peut guère être utilisée, une relation directe et spécifique entre une seule cause et un effet n’existant pas pour les TMS. Hagberg (1995) mentionne par exemple que l'effet dû à une exposition à un facteur de risque isolé est en général faible: des forces de préhension palmaire élevées p.e. n'entrainent pas nécessairement le développement du Syndrome du Canal Carpien (SCC). Les TMS ont au contraire la plupart du temps une étiologie multifactorielle, c.à.d., résultant d'une combinaison de répétitions, forces de préhension, mouvements au delà des limites physiologiques de l'articulation, etc... .

Les Anglo-saxons préfèrent parler de "disorder", défini comme une perturbation de fonction, de structure ou les deux. L'expression "Work related disorder" (WRD) est pour Hagberg (1995) une appellation générale qui ne définit ni les mécanismes pathologiques ni les critères de diagnostique.

Le terme français "Troubles Musculosquelettiques" (TMS) de Ranaivosoa et coll. (1992) respecte cette vision générale.

2. Une définition de TMS La définition opérationnelle que nous avons adoptée est celle de Kroemer (1989): "On appelle troubles musculosquelettiques un ensemble de symptômes tels que de l'inconfort, une faiblesse, une incapacité ou une douleur persistante dans les articulations, les muscles, les tendons ou autres tissus mous, avec ou sans manifestations physiques".

Tous les TMS partagent les caractéristiques communes suivantes:

a. Ils ne sont pas le résultat de lésions soudaines ou spontanées, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas accidentels;

b. Ils résultent de l'application de contraintes mécaniques (microtraumatismes, forces, étirements, écrasements, ...), soutenues ou répétées sur de longues périodes;

c. Ils peuvent aussi résulter de contraintes mécaniques au niveau des structures préalablement lésées ou déjà malades (Ayoub et Wittels, 1989).

3. TMS des membres supérieurs Les TMS des membres supérieurs sont une catégorie de troubles particulièrement fréquents parmi les ouvriers de nombreuses entreprises (Brusco et Malchaire 1993). Ces troubles peuvent être répartis selon la zone corporelle atteinte: la nuque, les épaules, les coudes et les mains et poignets. Certains TMS sont plus spécifiquement définis d'après l'activité qui semble jouer un rôle prépondérant dans leur développement (ex. tennis elbow, épaule du chauffeur, main de maçon ..)

Les TMS les plus fréquemment cités dans la littérature sont: le Tension Neck Syndrome (TNS) et le syndrome cervical de la nuque, l'affection sus-épineuse, la ténosynovite du long chef du biceps, le syndrome de l'articulation acromio-claviculaire et l'épaule gelée pour l'épaule, l'épicondylite latérale et médiale pour le coude et les péritendinites et ténosynovites du poignet et de l'avant-bras ainsi que les syndromes du canal carpien et du canal de Guyon pour la main et le poignet.

B. AFFECTION TENDINEUSES: TENDINITES ET TENOSYNOVITES Une tendinite est une inflammation de l'unité muscle-tendon qui peut être due, essentiellement à:

- la répétition à grande vitesse d'un geste sans charge;

- ou, au contraire, à la manipulation, éventuellement même à vitesse lente, d'un poids excessif (Pujol 1993).

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Les ténosynovites sont plus spécifiquement des inflammations des tendons et de leur gaine. Ce sont des affections périarticulaires particulièrement invalidantes et fréquentes (Pujol 1993). On les classe en quatre groupes suivant leur particularité histologique: exsudatives, crépitantes, nodulaires ou sténosantes.

Les types d’affections tendineuses les plus souvent décrits sont:

1. Au niveau du POIGNET ET DE LA MAIN a. La maladie de de Quervain est une ténosynovite du long abducteur et du court extenseur du

pouce dont les deux tendons coulissent dans une même gaine lors de leur passage à la face externe de l'apophyse styloïde radiale.

b. La ténosynovite sténosante crépitante au niveau des fléchisseurs des doigts ou du pouce est une forme de sténose de la gaine tendineuse avec la présence de nodules tendineux.

2. Au niveau du COUDE L’épicondylite latérale (Tennis elbow) est caractérisée par une surcharge des tendons extenseurs

des doigts et du poignet tandis que l'épitrochléite ou épicondylite médiale (Golfers’ elbow) est due à une irritation des tendons fléchisseurs des doigts et du poignet.

3. Au niveau de l’ EPAULE a. la tendinite sus-épineuse: le muscle sus-épineux fait partie de la coiffe des rotateurs. Par son

insertion sur la tête humérale, c.à.d. dans le défilé osseux entre l'humérus et l'acromion, le tendon est progressivement mis sous tension et comprimé lors de certains mouvements du bras tels que l'abduction (accrochage douloureux).

b. la ténosynovite bicipitale: il s’agit cette fois de l’ irritation du tendon du biceps lors de son passage dans la gouttière bicipitale au niveau de l'humérus.

C. AFFECTIONS NERVEUSES Il s'agit de syndromes canalaires où les manifestations neurologiques se présentent suite à l'atteinte mécanique d'un nerf lorsqu'il traverse un défilé musculaire, musculo-aponévrotique, ou ostéo-fibreux (Pujol 1993). La lésion du nerf peut se faire par trois mécanismes:

- la compression: elle est secondaire au conflit entre le nerf et l'arcade fibro-musculaire;

- l'étirement: elle peut être secondaire à une compression ou secondaire à une position extrême et forcée de l'articulation;

- l'ischémie: par réduction mécanique de la vascularisation du nerf.

Les types principaux d’affections nerveuses sont::

1. Le Syndrome du canal carpien (SCC) qui est l'affection la plus souvent décrite. Elle est due à la compression du nerf médian lors de son passage dans le canal carpien. Ce canal est une ouverture en-dessous du ligament antérieur du carpe et délimité par les os du carpe. Ce canal inextensible est traversé par le nerf médian et les tendons fléchisseurs des doigts (Kroemer 1989). Toute augmentation de pression intra-canalaire se répercute sur le nerf médian.

2. Le Syndrome du Canal de Guyon qui est une affection plutôt rare mais régulièrement reprise dans la littérature scientifique. Il résulte de la compression du nerf cubital lors de son passage dans le canal de Guyon au niveau du carpe.

D. AFFECTIONS NEUROVASCULAIRES Il s'agit d'une forme de T.M.S. qui se manifeste à la fois au niveau des nerfs et au niveau vasculaire. Les troubles nerveux se traduisent principalement par des paresthésies et des douleurs. Les troubles vasculaires résultent d’une diminution de l'apport sanguin et donc d'oxygène aux différentes structures.

Les manifestations neurologiques résultent des trois mécanismes décrits ci-dessus.

Les troubles vasculaires se présentent suite à une compression directe (mécanique) ou

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indirecte (par l'intermédiaire d'un relais nerveux) des vaisseaux sanguins.

Les types principaux d’affections neurovasculaires sont:

1. Le syndrome du défilé thoracique qui est une des pathologies neurovasculaires les plus fréquentes. Une diminution de la vascularisation par compression du plexus brachial lors de certaines activités ou postures (principalement le travail avec les bras au-dessus des épaules) prive les structures adjacentes de leur oxygène.

2. Le phénomène du doigt blanc ou syndrome de Raynaud qui est caractérisé par des attaques occasionnelles ou fréquentes de blanchissement des doigts suite à une oblitération des artères digitales (vasospasmes). Ce syndrome peut être déclenché par une exposition au froid et trouve une étiologie importante dans les efforts de préhension élevés et l'exposition à long terme aux machines vibrantes.

E. LE TENSION NECK SYNDROME Le tension neck syndrome (TNS) est une défaillance des muscles de la nuque par ischémie ou perturbation du métabolisme énergétique due à une surcharge musculaire par des efforts isométriques et répétitifs en milieu professionnel. Les facteurs psychologiques ont pu être mis en évidence comme facteurs étiologiques (Bongers et Winter 1992). Des prévalences importantes ont été constatées chez les employés du secteur tertiaire avec travail sur écran (Patkin 1988).

F. DEFAUTS ARTICULAIRES Il s'agit de dommages des surfaces articulaires, du cartilage et des capsules, ce qui entraîne une diminution de l'espace interarticulaire et éventuellement un blocage de l'articulation (Ayoub et Wittels 1989).

Les différents types sont:

1. L'ostéo-arthrose cervicale ou syndrome cervical: il s'agit d'une des causes les plus fréquentes de douleurs dans le membre supérieur chez les sujets d'âge moyen. Du fait d'une dégénérescence des surfaces articulaires, les racines des nerfs périphériques sont comprimées, ce qui provoque des perturbations neurologiques dans le territoire du nerf.

2. L'épaule gelée se développe après une série d'affections au niveau de l'épaule, généralement repris sous le nom de "Périarthrite scapulo-humérale" (PSH) et se caractérise d'abord par une douleur du moignon de l'épaule irradiant vers le trapèze et la région scapulaire postérieure, puis par une raideur et perte de mobilité et ensuite par une phase de récupération spontanée. Cette douleur peut être nocturne (Pujol 1993) et apparaît progressivement.

3. Le syndrome de l'articulation acromio-claviculaire est une ostéoarthrose de l'articulation acromio-claviculaire.

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CHAPITRE 2 LES FACTEURS DE RISQUE

A. LA MULTIPLICITE DE FACTEURS ET MODELISATION L'étiologie des TMS est multifactorielle. Ces troubles se développent au cours du temps et le nombre de facteurs pouvant les déterminer est pratiquement illimité. Cependant, parmi ces facteurs, le travail semble être déterminant. En général, on considère trois groupes de facteurs de risque (Ayoub et Wittels 1989):

- les facteurs individuels: capacité fonctionnelle de l'individu, habitudes, maladies, etc...,

- les facteurs susceptibles d’entrainer des hypersollicitations biomécaniques: forces, angulations, répétitivité, ... ;

- et les facteurs organisationnels: organisation de l'entreprise, climat social, etc... .

S'il paraît logique d'un point de vue didactique de séparer les catégories de facteurs, ceux-ci ne peuvent être vus séparément car leurs interactions sont souvent responsables du développement de TMS. C'est pourquoi différents modèles ont été présentés permettant de relier ces différentes catégories de facteurs de risque.

Un modèle "pragmatique" a été proposé par Cnockaert et Claudon (1994) (figure 1) où les auteurs ont défini le risque comme étant "le résultat d'un déséquilibre entre la sollicitation à laquelle est soumise le sujet et la capacité fonctionnelle de l'individu". La sollicitation est exprimée par les trois contraintes biomécaniques fondamentales que représentent les efforts, la répétitivité des mouvements et les postures extrêmes. Ces trois contraintes sont exprimées par leur durée. La capacité fonctionnelle de l'individu dépend de sa condition physique, du vieillissement de l'appareil locomoteur, de l'état de stress et des paramètres de ‘’l’équation personnelle", c'est à dire de son état de santé général, en partie génétiquement déterminé, et de son passé pathologique.

DUREE

EFFORT

REPETITIVITE

SOLLICITATION RISQUE = CAPACITE FONCTIONNELLE

CONDITION PHYSIQUE

STRESS EQUATION PERSONNELLE

FIGURE I: EQUATION LIANT LES DIFFERENTS FACTEURS DE RISQUE CNOCKAERT & CLAUDON (1994)

POSTURES

VIEILLISSE-MENT

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Un autre modèle, élaboré par Aptel (1993) (figure 2) établit une double distinction, d'une part, entre les facteurs qui tiennent à l'individu et ceux qui tiennent à l'entreprise et d'autre part, entre les facteurs de risque indirects (cofacteurs) et les facteurs de risque directs.

Les facteurs de risque directs sont d'une part ceux qui tiennent à l'individu et qui entrent dans "l'équation personnelle" (état de santé et passé pathologique) et, d'autre part, les facteurs biomécaniques et autres facteurs fonction des conditions de travail. Les facteurs de risque indirects comportent d'une part ceux qui tiennent à l'individu, c'est à dire essentiellement l'état de stress, et d'autre part l'organisation du travail qui dépend de l'entreprise.

L'état de stress intervient indirectement sur le risque de survenue de TMS par l'intermédiaire d'une action sur l'équation personnelle et sur les facteurs biomécaniques. L' organisation du travail retentit indirectement sur les TMS en agissant sur les facteurs biomécaniques. L'avantage de ce modèle est qu'il permet de hiérarchiser les différents facteurs de risque.

FIGURE II: FACTEURS ET CO-FACTEURS DE RISQUE DE TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES (APTEL1993)

En résumé, ces modèles montrent clairement qu'il n'y a pas de TMS sans hypersollicitation biomécanique mais que les facteurs de risque de TMS ne se limitent pas seulement aux facteurs biomécaniques.

B. LES FACTEURS BIOMECANIQUES LIES AU TRAVAIL

1. L'hypersollicitation biomécanique D'après Ayoub et Wittels (1989), la contrainte physique peut être exprimée comme la résultante des contraintes de posture, de force, de répétitivité et de contraintes mécaniques diverses.

Plus ces contraintes sont élevées, plus le risque d'hypersollicitation, d’ hypovascularisation et d'accumulation de fatigue augmente. Les éléments hypovascularisés comme les tendons, les nerfs,

INDIVIDU ENTREPRISE

STRESS ORGANISATION DU TRAVAIL

(climat social, ..)

TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES

EQUATION PERSONNELLE

(sexe, age, antécédents médicaux,..)

FACTEURS BIOMECANIQUES ET AUTRES FACTEURS (répétitivité, efforts, posture,

froid, gants, vibrations,..)

CO- FACTEURS

DE RISQUE

FACTEURS

DE RISQUE

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les capsules et certaines parties des muscles sont particulièrement sujets au développement des TMS parce que leur capacité de récupération est plus limitée.

2. La force La force utilisée pendant l'exécution des différentes tâches a largement été décrite comme un facteur critique dans le développement des TMS (Kuorinka et Forcier 1995; Armstrong et coll. 1982; Silverstein et coll. 1986; Fransson-Hall et coll. 1995).

La force est un concept facile à définir, mais un paramètre difficile à estimer. En simplifiant, on peut dire qu'il y a deux approches d'estimation majeures:

1. la force vue comme contrainte: la charge externe, les poids manipulés,.. ou

2. la force vue comme astreinte: son impact sur les structures corporelles (EMG);

D'après Kuorinka et Forcier (1995), il est important de faire la distinction entre le poids de l'objet manipulé et la force nécessaire pour pouvoir le manipuler. L'effet du poids absolu de l'objet ou de l'outil à manipuler dépend fortement de la position de l'objet ou de l'outil par rapport à l'axe du corps. Du fait des bras de levier importants, la manipulation des objets ou outils, même de faibles poids, peut exiger des efforts importants et augmente le risque pour les articulations de l'épaule et du coude (Keyserling et coll. 1991). La méthode américaine développée par le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH 1981) pour quantifier l'importance du risque dorso-lombaire associé à un lever de charges tient d'ailleurs compte à la fois des caractéristiques de la charge, de la fréquence de manutention et de la position de la charge dans l'espace pour déterminer une charge limite recommandée.

L'évaluation du degré de nocivité du facteur force dépend, d'après Rodgers (1992), non seulement du niveau d'effort mais également de deux autres paramètres et de leurs interactions, à savoir le temps de maintien momentané et la fréquence d'activation par minute de chaque muscle.

L'impact du facteur force au niveau de la main dépend également de la forme de l'outil ou de l'objet à manipuler. Les conditions de travail comme le travail avec des gants protecteurs (Armstrong 1986) ou avec des machines vibrantes (Wieslander et coll. 1988; Radwin et coll. 1987), ou des postures de préhension contraignantes comme des prises en forme de pince peuvent augmenter le niveau d'effort requis et aboutir à une surcharge des tissus musculosquelettiques du membre supérieur (Silverstein et coll. 1986; Welch 1972).

Associations établies entre le travail à composante de force élevée et les TMS:

La force et son impact sur le système musculosquelettique ont été étudiés de manière très diversifiée: au moyen de questionnaires, de modèles biomécaniques, en terme de poids manipulés, d'EMG, etc... Quelles que soient les méthodes utilisées, les études ont toutes mis en évidence une association nette entre la force et le développement des TMS. Pour les TMS au niveau des épaules et de la nuque, les auteurs suivants ont trouvé que la force élevée est un facteur de risque (Wells et coll. 1983; Herberts et coll. 1984; Silverstein et coll. 1986; Berg et coll. 1988). Pour les avant-bras et les mains, les mêmes conclusions ont été apportées par Little et Fergusson (1972), Silverstein et coll. (1985), Silverstein et coll. (1987), Nathan et coll. (1988), Kurppa et coll. (1991), Viikari-Juntura et coll. (1991) et Kuorinka et Forcier (1995).

3. La répétitivité La répétitivité est un facteur de risque associé au développement des TMS du membre supérieur (Kuorinka et Forcier 1995; Silverstein et coll. 1986; Armstrong 1993). La notion de répétitivité reste cependant ambiguë et difficile à définir. Pour le public en général un travail ‘répétitif’ est fréquemment synonyme de travail monotone où la même posture est maintenue ou la même force est exercée de manière statique. Dans le monde scientifique, par contre, la répétitivité est plutôt vue comme une sollicitation variable mais répétée des mêmes tissus et correspond à la variabilité gestuelle ou en force.

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Tanaka et coll. (1993) définissent la répétitivité comme le nombre de produits similaires fabriqués par unité de temps. Cette appréciation de la répétitivité ne paraît pas satisfaisante parce qu'il existe, d'après Pichené (1995), une mauvaise corrélation entre le nombre de mouvements et le nombre de pièces produites.

Luopajarvi et coll. (1979) la définissent par le nombre de cycles de travail accomplis au cours d'une journée de travail.

Silverstein et coll. (1987) considèrent la répétitivité comme élevée lorsque le temps de cycle est inférieur à 30 secondes ou lorsque plus de 50 % du temps de cycle est composé des mêmes séquences de gestes.

Stetson et coll. (1991) utilisent le nombre d'efforts par cycle de travail, multiplié par le nombre de cycles par poste.

D'autres approches, plus sophistiquées, déduisent un indice de répétitivité de l'analyse du signal d'EMG et d'électrogoniométrie: Ranaivosoa (1992) définit la répétitivité comme la rapidité des gestes et retient deux indices dynamiques: un indice angulaire (vitesse angulaire moyenne), comme le fait également Aptel (1993) et un indice de force (nombre de manipulations par minute ("pics" d'EMG)).

Malchaire et Cock (1995) définissent la répétitivité comme étant le nombre de passages par unité de temps d'une situation neutre à une situation extrême en termes de mouvements angulaires, de force ou à la fois de mouvements et de force.

L'évolution dans la définition de la répétitivité démontre la difficulté de quantifier ce facteur.

Associations établies entre le travail répétitif et les TMS

Malgré les divergences concernant la définition et la quantification de la répétitivité, la littérature met clairement en évidence une association entre les TMS en général et la répétitivité. (Silverstein 1986, 1987), Marras et Schoenmarklin 1991, 1993). Les troubles affectant les muscles de l'épaule, du bras et du poignet ont été associés au travail répétitif, entre autres dans les études de Ferguson (1971), Kuorinka et Koskinen (1979), Vihma et coll. (1982) et English et coll. (1995). Bjelle et coll. (1981) ont mis en évidence l'association entre les troubles tendineux de l'épaule et la répétitivité. L'association entre les TMS au niveau de l'avant-bras et du poignet (et principalement le SCC) et la répétitivité a été mise en évidence par Silverstein et coll. (1986, 1987) et Feuerstein et Fitzgerald (1992). Différentes études (Kilböm 1994, Malchaire et coll. 1996, 1997) ont montré que le paramètre de répétitivité, quelle que soit la façon de le calculer, était hautement correlé aux paramètres de positions angulaires et principalement au paramètre de force de sorte que le rôle spécifique joué par la répétitivité dans le développement des TMS est difficile à préciser.

4. Les postures Les postures défavorables peuvent conduire au développement de TMS, qu’il s’agisse de postures statiques ou de variations posturales de grande amplitude ou à grande vitesse au cours de l'exécution de la tâche.

L'observation de la posture est relativement facile et la variation posturale permet également d'estimer la répétitivité comme indiqué précédemment. La revue de la littérature indique que la posture est un facteur prépondérant pour le développement des TMS particulièrement au niveau des épaules (Kuorinka et Forcier 1995).

Les postures défavorables les plus citées dans la littérature scientifique sont: l'élévation des épaules, la flexion avec torsion ou inclinaison latérale de la tête, les postures extrêmes dans les coudes comme la flexion, l'extension, la pronation, et/ou la supination, les déviations dans les poignets comme la flexion, l'extension totale, la déviation radiale et/ou cubitale extrème. Plus encore que les postures simples, c'est la combinaison des postures qui paraît contribuer le plus directement au développement des TMS.

Associations établies entre le travail à composante posturale et les TMS

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Les TMS au niveau de l'épaule semblent, en ce qui concerne le facteur postural, difficilement séparables de ceux de la nuque parce que les muscles de la nuque s'insèrent sur l'épaule et vice versa. L'élévation du bras de plus de 30° (Järvholm et coll. 1988) ou de plus de 60° (Bjelle et coll. 1981) augmente le risque de développement de la tendinite sus-épineuse de l'épaule. Elle augmente également le risque de développement des syndromes tensionnels de la nuque (TNS) (Hagberg 1981). Cette différence au niveau du seuil (30° vs 60°) démontre cependant qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de concensus parmi les différents auteurs.

D'autres TMS au niveau de l'épaule et le syndrome du défilé thoracique (SDT) ont été associés à un travail avec les bras au-dessus du niveau des épaules (Bjelle et coll. 1987). Une autre posture contraignante pour les épaules et spécifiquement pour le SDT est le travail avec les bras tendus vers l'arrière et vers le bas (Putz-Anderson 1988).

Une flexion extrême maintenue dans le coude peut entraîner une compression du nerf cubital au niveau du coude (Cubital Tunnel Syndrome) (Feldman et coll. 1983; Pujol 1993). Les épicondylites et les épithrochléites sont associées à des mouvements extrêmes de rotation de l'avant-bras (Kurppa 1991), éventuellement combinés aux mouvements de flexion ou d’extension du poignet (Armstrong et coll. 1982).

Les ténosynovites au niveau de la main et du poignet sont principalement associées à la répétition de mouvements en flexion et extension et sont aggravées par des déviations cubitale et radiale extrèmes (Armstrong et coll. 1982; Pujol 1993; Putz-Anderson 1988).

Armstrong et coll. (1982) et Armstrong (1986) ont, par ailleurs, décrit une série de prises contraignantes qui contribueraient au développement du SCC: la prise en forme de pince ("pinch grip") et la prise large ("grasp grip") seraient les plus nocives.

5. Les contraintes mécaniques et autres facteurs de risque Une contrainte mécanique localisée peut résulter d'un contact physique entre le corps et un objet ou outil à bord tranchant (p.e. les avant-bras en repos sur le bord tranchant du plan de travail) ou quand l'opérateur utilise la paume ou la base de la main comme outil de frappe.

Les contraintes de posture et de force peuvent être aggravées par une mauvaise conception des outils: formes, emplacements et dimensions des poignées, poids de l’outil, ... (Armstrong 1986), vibrations et chocs notamment au démarrage et à l’arrêt, ... .

L’exposition aux vibrations manu-brachiales a été mise en relation avec l'augmentation de la force de préhension nécessaire au maintien de la machine vibrante (Radwin et coll. 1987) et augmente donc la probabilité de développement des TMS, principalement au niveau du poignet et de la main.

Comme pour les machines vibrantes, l'utilisation de gants de protection entraîne un risque pour le développement de TMS parce qu'ils réduisent la sensibilité tactile, ce qui engendre une augmentation de la force de préhension nécessaire au maintien de l'outil (Radwin et coll. 1987). Ceci cependant n'ôte rien à l'importance de l'utilisation de gants dans le cadre de la prévention des accidents de travail.

L'exposition au froid (généralisé ou local) réduirait la sensibilité tactile et la dextérité manuelle, ce qui requiérerait des efforts de préhension compensatoires (Armstrong 1986; Williamson et coll. 1984).

C. LES FACTEURS INDIVIDUELS De nombreuses études ont montré l’association entre les TMS et certains paramètres individuels (Ayoub et Wittels 1989; Pujol 1993; Brusco et Malchaire 1993). Parmi ceux-ci, les plus fréquemment cités sont les caractéristiques personnelles, les pathologies associées et les activités extraprofessionnelles.

1. Les caractéristiques personnelles

Sexe

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Les femmes sont plus sujettes aux TMS que les hommes (Kuorinka et Forcier 1995). Le pourcentage plus élevé de femmes atteintes est essentiellement attribué à des changements d'état hormonal (la prise de contraceptifs oraux, la grossesse, la ménopause, l'hystérectomie avec ovarectomie bilatérale). Cependant, comme l'ont montré diverses études (Silverstein 1986; Barnhart et coll. 1991), la contrainte professionnelle peut être suffisamment élevée que pour masquer la contribution des autres facteurs, de sorte que hommes et femmes ont le même risque de développement de TMS. Enfin, les activités professionnelles de la main d'oeuvre féminine sont plus généralement caractérisées par des gestes répétitifs effectués à cadence élevée et sont donc, plus générateurs de TMS.

Les facteurs psychosociaux liés à l'individu Selon Patkin (1988), l'anamnèse des sujets se plaignant de douleurs musculosquelettiques révèlerait souvent des problèmes psychologiques, familiaux ou d'ordre social. Bon nombre de symptômes attribués au travail seraient surtout un mode d'expression de problèmes plus personnels.

2. Les activités extra-professionnelles Leur importance comme facteur de risque doit être mise en évidence. On constate une association avec les activités ménagères, les activités de loisirs (jardinage, bricolage, ...) et les activités sportives (a fortiori de compétition) (Hagberg 1987).

3. Les pathologies associées Certaines maladies peuvent contribuer au développement des TMS. Il s'agit principalement de maladies systémiques sévères comme le myxoedème, l'acromégalie, l'hypertension, l'amyloïdose, l'hyperthyroïdie, la goutte, la polyarthrite rheumatoïde et le diabète.

De plus, des blessures anciennes, des traumatismes tels que des fractures des os et des traumatismes chroniques sont présents en grand nombre chez les patients souffrant de TMS.

D. LES FACTEURS PSYCHOSOCIAUX LIES A L'ENTREPRISE Parmi ces facteurs, ce sont la tension psychologique élevée au travail (stress), la monotonie, la contrainte du temps, la charge mentale, le manque d'autonomie et de contrôle et les mauvaises relations avec les collègues et/ou avec les supérieurs qui ont été mis en évidence comme facteurs de risque (Bongers et Winter 1992; Bongers et Houtman 1995, Houtman et coll. 1994; ANACT 1996). Ces facteurs semblent principalement être associés aux TMS au niveau de la nuque.

Kilböm (1990) suggère l'hypothèse d'une relation entre une tension psychologique élevée au travail et l'apparition du "Tension Neck Syndrome". Toomingas et coll. (1991) ont observé dans leur étude une possible relation entre des exigences psychologiques importantes au travail et l'existence d'un risque élevé de pathologies musculosquelettiques de la nuque. D'après Waersted (1991), le travail devant écran d’ordinateur peut induire le développement d'une tension musculaire "psychogénique" (due à une charge mentale importante) qui serait à l'origine de douleurs musculosquelettiques au niveau de la nuque et des épaules.

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DEUXIEME PARTIE: METHODE D'ANALYSE PHILOSOPHIE D’APPROCHE Une analyse de poste qui permet de quantifier l'ensemble des facteurs de risque susceptibles d'être à l'origine des troubles musculosquelettiques des membres supérieurs (TMS) doit être structurée, cohérente, objective et argumentée.

Cette argumentation ne peut s'appuyer que sur des éléments objectifs et en particulier sur la quantification des contraintes biomécaniques (force, répétitivité, posture) qui constituent les principaux facteurs de risque de TMS (cfr chapitre 2 première partie). Sur base d'une revue de la littérature (Bjelle et coll. 1981, Bongers et Winter 1992, Keyserling et coll. 1991, Kuorinka et coll. 1987, Mc Atamney et Corlett 1993, Rodgers 1992), il s'avère nécessaire de concevoir une méthodologie d'approche s'intéressant non seulement aux contraintes biomécaniques mais également aux caractéristiques du travailleur, à savoir:

. ses caractéristiques individuelles; âge, poids, taille, ..;

. son état de santé, ses habitudes tabagiques, de consommation d'alcool, de pratique sportive, ses caractéristiques psychosociales;

. son attitude vis-à-vis de sa condition de travail, son degré de satisfaction, la monotonie, les relations, ....

La méthode présentée est une analyse en trois étapes de complexité croissante.

La première étape est une analyse de dépistage où, au moyen d'une check-liste, d'un questionnaire et d’un examen clinique, la zone corporelle la plus à risque quant au développement de TMS est déterminée, de même que la prévalence de plaintes et de pathologies. Cette analyse n'a pas pour but la quantification du risque mais plutôt d'orienter la deuxième étape de l'analyse vers la ou les zones des membres supérieurs les plus concernées.

Dès que la ou les zones corporelles à risque sont déterminées, une analyse par observation (deuxième étape) est pratiquée dans le but de quantifier ce risque. Il s'agit d'une analyse quantitative de la contrainte biomécanique (des postures, des niveaux d'effort et de la répétitivité) mais qui reste basée sur de simples observations à partir d'enregistrements vidéo.

Alors que la première étape demeure réalisable par des personnes sans formation spécialisée en ce qui concerne les problèmes musculosquelettiques, l'analyse par observation requiert une compétence particulière en ergonomie.

Lorsqu'une analyse plus précise est nécessaire, une analyse quantitative approfondie (troisième étape) est menée. Nous aborderons dans ce travail principalement l'analyse au niveau des poignets.

Cette dernière étape doit être réalisée par des spécialistes et à l'aide de matériel sophistiqué comme par exemple l'EMG de surface, l'électrogoniométrie, etc... . Le risque est exprimé en termes de déplacement, de vitesse angulaire, de répétitivité, de force (% FMV), etc.... Clairement, cette troisième étape ne peut être mise en oeuvre qu'exceptionnellement du fait de la complexité et du coût des techniques et des compétences particulières requises.

En résumé: la démarche d'analyse peut être représentée sous forme de pyramide dont la base correspond à l'analyse de dépistage, la phase intermédiaire à l'analyse par observation et le sommet à l'analyse quantitative détaillée.

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Objectif Précision de l’information

obtenue

Difficulté Utilisateurs

Materiel Requis

Quantification

Quantification exacte facteurs biomécaniques

haute haute

spécialistes

EMG goniomètres

vidéo

Importance des

facteurs biomécaniques

moyenne moyenne

ergonomes

vidéo fiches

d’observation

Orientation et Indication

faible

faible

non spécialistes

Check-liste Questionnaire

TABLEAU I: ANALYSE DES CONTRAINTES ET DU RISQUE MUSCULOSQUELETTIQUE DU MEMBRE SUPERIEUR

EN TROIS ETAPES DE COMPLEXITE CROISSANTE .

OBSERVATION

D E P I S T A G E

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TRAVAILLEUR POSTE DE TRAVAIL

Caractéristiques individuelles

âge, poids, taille

santé, caractéristiques psychologiques,

habitudes personnelles

Degré d’atteinte TMS

Zone corporelle,

sévérité, diagnostique évoqué

Vécu du poste de travail

satisfaction,

relations, monotonie, autonomie,

charge mentale et physique

Analyse de dépistage

Poste plus contraignant,

% d’occupation, tâches,

facteurs de risque

Analyse par observation

forces,

angulations, répétitivité

Analyse quantitative

Angulations, vitesses angulaires,

force, répétitivité,

ETAPE II

ETAPE III

* Questionnaire * Check-liste * Questionnaire (volet A) * Questionnaire ergonomique (volet A) * Examen clinique (volet B) * Questionnaire (volet B)

* Analyse par observation

* Analyse par EMG et électrogoniomètres

ETAPE I

TABLEAU II: METHODOLOGIE D’APPROCHE: CONTRAINTES DU POSTE VERSUS CARACTERISTIQUES DU TRAVAILLEUR - ETAPES D’ANALYSE ET OUTILS-

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CHAPITRE 1 : ETAPE I: ANALYSE DE DEPISTAGE A. LE QUESTIONNAIRE

1. Conception générale Sur base d’ une revue de la littérature (Silverstein et coll. 1987, Putz-Anderson 1988, Pujol 1993, Hagberg et coll. In: Kuorinka et Forcier 1995) un questionnaire a été conçu. Il comprend un total de 112 questions concernant:

1. les données personnelles

2. l’état de santé général au cours des 12 derniers mois

3. la santé psychique au cours des 12 derniers mois

4. les habitudes personnelles

5. les antécédents musculosquelettiques

6. les caractéristiques des postes de travail antérieurs et actuel

7. les facteurs psychosociaux du poste de travail

8. la perception physique des efforts et gênes au poste de travail actuel.

Chacune des questions est formulée de façon fermée, c.à.d. avec un choix de réponses limité et une métrique qui a, dans la mesure du possible, un sens progressif.

Un choix de réponse est offert, soit en terme d'intensité (ex.: charge de travail: légère, moyenne, lourde) ou de fréquence (ex.: irrité: rarement, parfois, souvent, toujours).

Les réponses aux questions permettent, d'une part, de décrire les antécédents professionnels et extraprofessionnels et, d'autre part, de relever le vécu de l'opérateur à son poste, ainsi que de mettre en évidence l'importance des facteurs de risque non-professionnels.

2. Les items en détails . Les données personnelles: identification du sujet; sexe; âge; poids; taille et main dominante.

. L'état de santé général au cours des 12 derniers mois: appréciation subjective de son état de santé; présence de maladies chroniques et de problèmes de santé aigus; prise de médicaments; accidents de vie privée ou de travail; fréquence des consultations médicales (pour des raisons différentes) durant les 12 derniers mois.

. La santé psychique au cours des 12 derniers mois: état psychique du travailleur, investigué par la fréquence d'irritabilité, de troubles de mémoire, de troubles du sommeil, de céphalées, d'anxiétés, de sensations de fatigue anormale.

. Les habitudes personnelles: tabagie; consommation de boissons alcoolisées; activités sportives; hobbies demandant des efforts physiques importants des bras ou l'utilisation d'outils vibrants.

. Les antécédents musculosquelettiques: pour chaque région (nuque, épaules, coudes, poignets et mains), le sujet est interrogé quant à la survenue d'épisodes douloureux au cours de la vie, au cours des 12 derniers mois et durant les 7 derniers jours (Kuorinka et coll. 1987).

Les personnes interrogées doivent en préciser le mode d'apparition (progressif, brutal, avec ou sans récidives) et éventuellement le diagnostic évoqué au moment de l'épisode douloureux, de même que les conséquences éventuelles en termes d'incapacité de travail.

. Les caractéristiques des postes de travail antérieurs et actuel: ancienneté aux postes de travail actuel et antérieurs et description d'une séquence de travail "type".

. Les facteurs psychosociaux du poste de travail: relations avec la hiérarchie et avec les collègues; autonomie; degré de contrôle; contrainte de temps et charge mentale.

. La perception physique des efforts et gênes au poste de travail actuel: Les questions concernent l'estimation subjective du degré d'effort pendant le travail pour la nuque, les épaules, les coudes, les poignets et mains. Le degré d'effort est exprimé en terme d'intensité. D’autres questions concernent la perception de fatigue aux différentes zones corporelles.

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B. L’EXAMEN CLINIQUE

1. Conception générale L'objectif de cet examen (Cock et Masset 1994) est de proposer des critères standardisés pour diagnostiquer objectivement les troubles musculosquelettiques de la nuque et des membres supérieurs les plus souvent rencontrés. L'esprit a été de limiter le nombre de tests pour qu’il puisse s’intégrer dans un examen médical de routine effectué par le médecin du travail. Un ensemble de critères prédéterminés est présenté pour chaque pathologie. Le diagnostic de la pathologie n'est posé que si l'ensemble de critères est présent. L'examen n'est évidemment pas exhaustif et d'autres pathologies peuvent se présenter. C'est pourquoi une connaissance anatomique et clinique approfondie est nécessaire à l'examinateur de façon à effectuer un diagnostic différentiel si nécessaire.

Le diagnostic final doit être évoqué par un médecin spécialiste.

2. Les items en détails L’examen clinique est décrit en détails dans la publication de Cock et Masset (1994), on trouvera ci-après un résumé opérationnel.

EXAMEN CLINIQUE DE LA NUQUE 1. La cervicarthrose

(Britz 1988; Hagberg 1987; Hagberg et coll. 1987; Richardson 1975; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979; Waris 1980)

L'ostéoarthrose cervicale est diagnostiquée si:

- la personne se plaint de douleurs dans la nuque irradiant vers les membres supérieurs;

- elle ressent des paresthésies ou des engourdissements dans les bras;

- la mobilité active assistée de la nuque est limitée et douloureuse. La mobilité s'effectue avec l'aide de l'examinateur dans les trois axes de mouvement c'est-à-dire la flexion et l'extension de la nuque, les rotations et les inclinaisons latérales.

2. Syndrome tensionnel de la nuque (Tension neck syndrome)

(Britz 1988; Hagberg et coll. 1987; Kroemer 1989; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979; Waris 1980)

Le syndrome tensionnel de la nuque est diagnostiqué si:

- la personne ressent une fatigue ou une raideur dans la nuque;

- elle perçoit des douleurs dans la nuque ou des maux de tête d'origine cervicale;

- à la palpation, l'examinateur détecte au moins deux points indurés ou douloureux pour le sujet, au niveau des muscles de la nuque;

- les mêmes muscles semblent contracturés ou tendus lors de la palpation.

3. Syndrome du défilé thoraco-brachial (Thoracic outlet syndrome)

(Britz 1988; Corwin et coll. 1989; Feldman et coll. 1983; Hagberg 1987; Hagberg et coll. 1987; Kroemer 1989; Putz-Anderson 1988; Sällström et coll. 1984; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979; Waris 1980)

Le syndrome du défilé thoraco-brachial est diagnostiqué lorsque:

- le sujet se plaint de douleurs irradiant vers le membre supérieur;

- le sujet se plaint de paresthésies et/ou d'engourdissements;

- le signe de Morley est positif: la compression exercée sur les muscles scalènes lors de la palpation réveille une douleur;

- la manoeuvre d'Adson est positive: l'examinateur prend le pouls radial du côté douloureux et amène le membre supérieur à 90° d'abduction, en rotation externe et en extension. Il demande

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au sujet d'inspirer profondément et de tourner le visage vers le bras examiné. Le pouls diminue ou disparaît. Ce test peut être positif chez des sujets ne souffrant pas du syndrome.

Une asymétrie dans la position des épaules peut être présente sans être indispensable.

EXAMEN CLINIQUE DES EPAULES 1. Tendinite de la coiffe des rotateurs (Britz 1988; Caillens et coll. 1975; Hagberg et coll. 1987; Herberts et coll. 1981; Kroemer 1989; Pujol 1993; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979, Waris 1980)

La tendinite du sus-épineux est diagnostiquée lorsque:

- le sujet se plaint, à l'anamnèse, de douleurs à la région antéro-externe de l'épaule;

- la palpation de la coiffe des rotateurs exacerbe la douleur. La palpation s'effectue en dessous du bord antéro-externe de l'acromion lorsque le membre supérieur est placé en légère rétropulsion avec la main du sujet dans le dos. Les muscles sont palpés dans leur ensemble. Il est difficile de distinguer le sus-épineux des trois autres muscles de la coiffe;

- l'abduction contre une résistance appliquée par l'examinateur est douloureuse;

- le signe de la chute du bras est positive. L'épreuve, réalisée par la personne, consiste à abaisser lentement le bras préalablement porté en abduction maximale.

Cette épreuve est positive dans les cas suivants: le sujet ressent une douleur entre 120° et 60°, il est incapable de contrôler ce mouvement et laisse chuter le bras;

- le test de Neer est positif. L'examinateur place le bras du sujet à 90° d'antépulsion, coude fléchi à 90°. Il place une main à la face postérieure de l'épaule examinée et grâce à l'autre main déplace passivement le bras horizontalement vers la première main. Cette manoeuvre provoque une douleur s'il existe une tendinite du sus-épineux, par accrochage du tendon sous l'acromion.

2. Ténosynovite du long chef du biceps brachial (Britz 1988; Caillens et coll. 1975; Hoppenfeld et coll. 1984; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979; Waris 1980)

Une ténosynovite de la longue portion du biceps est diagnostiquée lorsque:

- le sujet se plaint d'une douleur à la face antérieure de l'épaule;

- la douleur est exacerbée par la palpation du tendon dans la gouttière bicipitale. La palpation se fait alors que le bras du sujet est contre le corps avec l'épaule en rotation externe, le coude fléchi à 90° et l'avant-bras en supination.

Un balayage horizontal de l'avant-bras permet de sentir le déplacement du tendon sous les doigts de l'examinateur.

- l'étirement du tendon réveille la douleur. Pour étirer le muscle, l'examinateur place le bras en rétropulsion et le sujet étend le coude.

- le signe de Yergason est positif. Ce signe implique les deux actions du biceps sur l'avant-bras, c'est-à-dire la flexion et la supination. Pour l'exécution du test, le coude du sujet est fléchi à 90° et l'avant-bras placé en pronation. L'examinateur demande à la personne d'amener l'avant-bras en supination contre la résistance qu'il oppose.

L'examinateur demande également de maintenir la flexion du coude tandis qu'il essaye de l'étendre.

3. L'épaule gelée (Frozen shoulder)

(Caillens et coll. 1975; Hagberg et coll. 1987; Pujol 1993; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979)

L'épaule gelée est diagnostiquée lorsque:

- le sujet se plaint à l'anamnèse de douleurs et d'un enraidissement progressif depuis quelques semaines;

- à l'examen, on observe une limitation dans la mobilité active et passive de l'épaule surtout en élévation, en rotation externe et en abduction.

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4. Syndrome de l'articulation acromio-claviculaire

(Herberts et coll. 1981; Pujol 1993; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979; Waris 1980)

Le syndrome acromio-claviculaire est diagnostiqué lorsque:

- à l'anamnèse le sujet se plaint d'une douleur localisée à l'articulation;

- la palpation de la région acromio-claviculaire est douloureuse;

- la percussion de la clavicule est douloureuse. La percussion de la clavicule est effectuée par l'examinateur alors que le sujet, bras tendus et verticaux, appuie fortement les mains sur une surface plane. Un test complémentaire de mobilisation de l'épaule peut éventuellement s'avérer douloureux chez certaines personnes. Il consiste à porter le bras en rotation interne forcée ou en antépulsion maximale ou encore en adduction horizontale extrême.

EXAMEN CLINIQUE DES COUDES 1. L'épicondylite (Tennis elbow)

(Kroemer 1989; Kurppa et coll. 1991; Thompson et coll. 1990; Thorson et coll. 1989; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979)

Un tennis elbow est diagnostiqué lorsque le sujet se plaint de douleurs localisées à l'insertion tendineuse et aggravées lors de la palpation ainsi que lors de l'effort en extension du poignet et des doigts.

2. L'épitrochléite (Golfer's elbow)

(Kroemer 1989; Kurppa et coll. 1991; Thompson et coll. 1990; Thorson et coll. 1989; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979)

Un golfer’s elbow est diagnostiqué lorsque le sujet se plaint de douleurs localisées à l’insertion tendineuse et aggravées lors de la palpation ainsi que lors de l’effort en flexion du poignet et des doigts.

EXAMEN CLINIQUE DES POIGNETS 1. Les ténosynovites (Kroemer 1989; Pujol 1993, Putz-Anderson 1988, Thompson et coll. 1990; Thorson et coll. 1989; Viikari-Juntura 1983; Waris et coll. 1979)

Les critères suivants doivent exister pour diagnostiquer:

1. une ténosynovite:

- douleur localisée;

- douleur à la palpation du tendon;

- douleur lors de mouvements sollicitant le tendon (mouvements simples ou contrariés);

- tuméfaction locale.

2. un doigt en ressort:

- les quatre symptômes de la ténosynovite;

- palpation de nodosités;

- mobilité active en saccade ou immobilisant le doigt en flexion.

3. Le syndrome de de Quervain:

- douleur localisée à la styloïde radiale pouvant irradier vers le pouce ou l'avant- bras;

- douleur à la palpation;

- douleur lors de mouvements du pouce;

- tuméfaction locale;

- test de Finkelstein positif déterminé comme suit:

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le sujet fléchit le pouce sur la paume puis les doigts en entourant le pouce; l'examinateur effectue passivement une déviation cubitale de la main en tenant le métacarpe de l'index. Le signe de Finkelstein est positif lorsque cette manoeuvre éveille une douleur.

Des signes, tels que rougeur et chaleur cutanées, ainsi qu'une faiblesse dans certaines prises d'objets entraînant éventuellement la chute de ceux-ci peuvent s'ajouter aux symptômes précités du syndrome de de Quervain sans être indispensables. Ils permettront de confirmer le diagnostic.

2. Syndrome du canal carpien (Bleecker 1986; Feldman et coll. 1983; Harter 1989; Konz 1990; Kroemer 1989; Pujol 1993; Putz-Anderson 1988; Schenck 1989; Thompson et coll. 1990; Thorson 1989; Viikari-Juntura 1983)

Le syndrome du canal carpien est diagnostiqué lorsque:

- la personne se plaint de paresthésies ou de douleurs dans le territoire cutané innervé par le nerf médian et lorsque ces symptômes réveillent le sujet la nuit;

- la compression du nerf médian appliquée par l'examinateur au niveau du canal carpien réveille une douleur ou des paresthésies;

- le test de Phalen est positif: l'hyperflexion des poignets, obtenue en appliquant la face dorsale des mains l'une contre l'autre, maintenue pendant une minute au minimum, réveille des paresthésies dans le territoire innervé par le nerf médian.

Le signe de Tinel peut également être positif: douleur ou sensation de décharge électrique vers les doigts lors de la percussion de la face antérieure du poignet. Ce n'est cependant pas toujours le cas. Le manque de sensibilité ou une certaine malhabileté ainsi qu'une douleur irradiant vers les coudes ou les épaules peuvent également exister. Ces symptômes ne sont pas déterminants mais confirment le diagnostic.

3. Le syndrome de la loge de Guyon (Bleecker 1986; Feldman et coll. 1983; Hagberg 1987; Harter 1989; Hoppenfeld et coll. 1984; Kroemer 1989; Pujol 1993; Thorson et coll. 1989; Viikari-Juntura 1983)

Le sujet souffre d'une compression cubitale au niveau du poignet si:

- il se plaint de paresthésies dans les deux derniers doigts de la main (auriculaire et annulaire);

- la compression du nerf est douloureuse et/ou réveille des paresthésies;

- le signe de Tinel est positif. La percussion s'effectue cette fois au niveau de la loge de Guyon.

Une faiblesse musculaire lors de l'abduction et de l'adduction des doigts peut éventuellement exister.

C. PASSATION DU QUESTIONNAIRE ET DE L’EXAMEN CLINIQUE La passation du questionnaire doit se faire au cours d'une interview où la situation est discutée et la réponse la plus adéquate sélectionnée.

Afin de faciliter l'utilisation du questionnaire, on a regroupé les différentes catégories de questions dans deux volets séparés:

- Le volet A comprend l'ensemble des questions concernant les caractéristiques du travailleur, c.à.d., les données personnelles, son état de santé général et psychique, ses habitudes personnelles et les antécédents musculosquelettiques.

- Le volet B comprend les questions concernant le poste de travail, c.à.d., les caractéristiques du poste de travail actuel, le vécu psychosocial du poste de travail et la perception physique des efforts.

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D. LA CHECK-LISTE

1. Conception générale La check-liste est inspirée de celle de Keyserling et coll. (1993) pour les poignets et

les mains et élargie aux autres zones du membre supérieur. Elle comprend une série de

24 questions groupées en 4 sections correspondant aux principaux facteurs de risque:

. les postures inadéquates des membres supérieurs;

. les forces utilisées;

. la répétitivité;

. les contraintes mécaniques localisés et d’autres facteurs de risque.

Chaque question a pour but d’ évaluer la présence et/ou la durée d'exposition aux facteurs d'exposition précités pour la nuque, les épaules, les coudes et les mains et poignets.

Le système de scores est défini comme suit:

Jamais = 1: la contrainte est insignifiante;

Parfois = 2: une exposition modérée aux facteurs de risque est présente, indiquant un risque potentiel;

Souvent = 3:

des contraintes réelles et importantes sont présentes pendant plus d’un tiers du cycle de travail ou de la journée de travail indiquant un risque significatif;

Toujours = 4: des contraintes réelles et importantes existent indiquant un risque très significatif nécessitant des mesures de correction immédiates.

La check-liste est remplie par l’observateur avec la participation du travailleur. Elle concerne l’ensemble des conditions et des activités rencontrées par le travailleur.

2. Les questions de la check-liste Le choix des facteurs de risque a été justifié, en détails, au chapitre 2 première partie . Les 24 questions sont groupées en 4 sections:

a. Les postures inadéquates : 8 questions concernent les postures des membres supérieurs: les déviations de la tête par rapport à la position neutre, l'étirement de l'épaule vers le bas et l'arrière, les rotations, l'élévation et l'abduction de l'épaule, la pro-supination de l'avant-bras ainsi que les déviations du poignet et certaines prises.

b. Les forces utilisées: 6 questions cherchent à évaluer les facteurs de risque professionnels associés aux efforts réalisés, comme lors de la manutention de matériel ou d'outils lourds. Sont considérés également le type d'effort et les caractéristiques de l'interface main-outil/objet.

c. La répétitivité: la répétitivité est déterminée en fonction du pourcentage du temps de travail pendant lequel les mêmes gestes sont répétés pour chaque région du membre supérieur. De plus une question concerne la survenue de mouvements rapides.

d. Les contraintes mécaniques localisés et autres facteurs: il s'agit de facteurs susceptibles d’induire principalement des dommages locaux:

. les contacts physiques entre les tissus mous et un objet ou outil de travail dur ou tranchant;

. l'utilisation de la paume de la main comme marteau.

Deux questions se rapportent à ces contraintes mécaniques.

Six questions se rapportent à d’autres facteurs:

. les caractéristiques de la poignée de l'outil utilisé (2 questions);

. l’utilisation de machines vibrantes;

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. l'utilisation de gants;

. l'exposition aux chocs de la main;

. l'exposition au froid.

3. Interprétation des résultats Après le remplissage de cette check-liste, le nombre total de "1", "2", "3" et "4" est déterminé pour les différentes zones du membre supérieur. Il a été choisi de ne pas calculer de score moyen qui implicitement accorderait le même poids, la même importance à toutes les questions. Il appartient en fait à celui qui conduit l’analyse de réfléchir à ces poids relatifs dans le cas étudié et de décider ce qui est déterminant. La check-liste donne des éléments de réflexion quant à la zone corporelle la plus à risque. Elle ne donne pas la réponse.

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CHAPITRE 2 : ETAPE II: ANALYSE PAR OBSERVATION A. INTRODUCTION Cette analyse par observation va donc porter sur la zone du membre supérieur identifiée comme étant la plus à risque au cours de l’étape antérieure. La procédure est inspirée de la méthode OWAS (Karhu et coll. 1977). Elle est basée sur une observation instantanée à intervalles de temps réguliers (par exemple de 30s) et repose sur l'hypothèse que la distribution des paramètres observés est identique à la distribution des paramètres s'ils étaient observés en continu.

La méthodologie générale consiste en bref:

- à identifier une période de travail représentative;

- à réaliser un enregistrement vidéo en temps réel durant cette période représentative;

- à décomposer le travail en opérations élémentaires;

- à évaluer pour chacune de ces opérations le niveau de force;

- à réaliser les observations instantanées en encodant l'opération effectuée ainsi que les catégories de postures dans lesquelles se trouve, à cet instant précis, la zone corporelle concernée.

- à interpréter les résultats en identifiant les opérations de travail les plus dangereuses et l'importance des facteurs de risque.

B. IDENTIFICATION D'UNE PERIODE DE TRAVAIL REPRESENTATIVE Le problème est celui de l’évaluation de l'exposition moyenne d'un travailleur occupé à un certain nombre d'activités au cours de la journée, voire de plusieurs jours. L'exposition aux facteurs de risque étant rarement stable ou régulière, une analyse ergonomique préalable est nécessaire pour déterminer la durée, appelée ‘’Intervalle de stationnarité’’, incluant toutes les variations de la tâche. Une stratégie de mesurage doit ensuite être mise en place afin d'assurer un échantillonnage représentatif couvrant les périodes de travail caractéristiques au cours de cet intervalle de stationnarité.

L’analyse ergonomique requise a pour but de collecter l’information de base concernant les activités du travailleur et la variation temporelle de ces activités.

Cette analyse comprend deux composantes dont les informations sont comparées:

- observation du poste de travail et des activités

- recueil d'informations auprès du travailleur

L'observation du poste de travail doit répondre aux questions suivantes:

- Quels sont les types de travaux effectués?

- Quelles sont les opérations principales?

- Quelle est la répartition temporelle des opérations?

L’information requise auprès du travailleur consiste principalement en:

- Quel est l’horaire de travail?

- Quelle est l’organisation générale du travail?

- Y-a-t-il des rotations de poste et quelle est la répartition temporelle sur la journée, la semaine, ... ?

- Quels sont les antécédents musculosquelettiques, âge et ancienneté?

A partir des différences inter-cycles constatées, l’intervalle de stationnarité (IS) est défini comme étant l’intervalle de temps, couvrant plusieurs cycles de travail s’ils existent, tel que toutes les variations de travail susceptibles d’influencer l’exposition aient été rencontrées, qu’elles soient dues aux conditions de travail ou aux pratiques adoptées par le travailleur. L’intervalle de stationnarité est donc la période de temps (en heures, en jours,...) au cours de laquelle sont

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réalisées toutes les activités typiques (qui se répètent dans le temps) ainsi que les activités spécifiques (qui ne se répètent pas dans le temps). Il tient également compte des variations dans la procédure de travail susceptibles de survenir du fait du travailleur, de son état de fatigue, .. .

Une fois l’intervalle de stationnarité défini, le plan de mesurage est élaboré en répondant aux 3 questions suivantes:

1. combien de périodes d’observations (Ne) doivent être considérées?

2. de quelle durée (Δt)?

3. à quels moments aléatoires sur la période représentative?

1. Combien de périodes d’observation au cours de l’ IS (Ne)? La démarche proposée consiste à prendre au départ 3 périodes d’observation, d’étudier la cohérence des résultats et d’augmenter le nombre d’échantillons par après si cette cohérence est insuffisante.

2. Pendant combien de temps (Δt)? La durée des mesurages doit rester guidée par le bon sens pratique: en fonction du temps de cycle ou des circonstances de travail, elle varie en général entre 15 et 60 minutes.

3. A quels moments aléatoires sur la période représentative? Au hasard, en évitant les périodes d’inactivité systématique (pauses), de sorte que les périodes d’échantillonnage correspondent aux moments de travail effectif.

C. ENREGISTREMENT PAR VIDEO

1. Introduction La classification et l'encodage des postures selon les trois axes corporels en temps réel est susceptible de très rapidement surcharger les capacités d'observation et d'interprétation de l'observateur. Une méthode d'observation par enregistrement vidéo a comme avantage principal le confort d'analyse: la possibilité d'arrêt sur image p.e. permet à l'observateur de prendre son temps avant de décider quel score il attribuera à la posture observée. Si désiré, la posture d'une zone corporelle peut être comparée à celle d'une autre zone du membre supérieur. Dans cette optique, une méthode par enregistrement vidéo paraît en pratique indispensable dans le cas de situations complexes où les modes opératoires varient rapidement.

La critique majeure émise par Keyserling (1986) sur cette méthode est la difficulté d'observer des phénomènes tri-dimensionnels par des moyens bi-dimensionnels. Ericson et coll. (1991) par contre n'ont observé aucune différence entre les observations en direct et celles par enregistrement vidéo pour les postures de la nuque et du tronc.

2. Procédure d'enregistrement: a. Choix du positionnement de la caméra de façon à avoir la meilleure visibilité de la zone

corporelle concernée:

- absence d'obstacles dans le champ de prise de vue;

- champ de vision permettant de visualiser l'entièreté du mouvement réalisé par la ou les zone(s) du membre supérieur concernée(s) par l’analyse.

Fransson-Hall et coll. (1995) proposent une prise de vue sagittale. Nous avons constaté qu'une position entre les axes sagittal et frontal donne les meilleurs résultats.

b. Mise en place d’auto-collants (par exemple, au niveau de l'acromion, de l'épicondyle latérale et/ou du processus styloïde radial) de manière à faciliter l'observation ultérieure.

c. Surveillance et réglage en continu de l'enregistrement, de façon à garder la zone corporelle concernée dans le champ de vision tout au long de l'enregistrement.

D. DECOMPOSITION DU TRAVAIL EN OPERATIONS ELEMENTAIRES

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Dans cette phase de l’analyse, on va observer le(s) poste(s) de travail afin d’établir une liste d’opérations élémentaires. Il ne s’agit pas d’une décomposition détaillée au niveau des micro-éléments (cfr les ‘‘therbligs’’ de Gilbreth ou le MTM- system) comme p.e. prise, pression, grasp, dépose, .., mais plutôt d’une décomposition en activités (sous-tâches) qui se répètent chronologiquement tout au long du cycle de travail. Un cycle de travail au poste de la sellerie (habillage des sièges de voiture) p.e. pourrait être décomposé en 5 opérations élémentaires: placement de tringles métalliques sur la housse, fixation de la housse sur la mousse, retournement de la housse, placement d’un support métallique et agrafage de la housse sur le support.

Dans le cadre de l’analyse, on préconise d’établir une liste de 10 opérations élémentaires au maximum afin d’éviter une décomposition trop en détails, ce qui entrainerait une complication inacceptable de l’analyse.

Parfois il s’avère nécessaire de décomposer la tâche en phases avant de progresser à une décomposition plus fine en terme d’opérations élémentaires. Ceci est p.e. le cas pour la sellerie où la tâche contient 4 phases (sièges avant et arrière, dossiers avant et arrière) composées des mêmes 5 opérations élémentaires mentionnées ci-dessus. Dans ce cas, une analyse doit être effectuée pour les différentes phases séparément.

E. DETERMINATION DU NIVEAU DE FORCE POUR CHAQUE OPERATION

1. Comparaison des méthodes disponibles Il existe principalement trois approches utilisées dans des méthodes d'analyse de poste par observation pour estimer le niveau de force au cours d’une opération:

- l'estimation à partir des poids externes manipulés (Armstrong 1982; Silverstein 1987; Stetson 1991);

- la technique de "force matching" où l'on demande au travailleur de reproduire le niveau de force développé au cours de l’opération, grâce à un dynamomètre de type Jamar (Drury 1987);

- l'utilisation de l'échelle subjective de Borg où le travailleur indique sur une échelle allant de 0 à 10 le niveau d'effort qu’il estime avoir exercé au cours de l’opération élémentaire. (Borg 1990)

Chaque approche a ses avantages et désavantages:

a. Mesure des poids externes manipulés - Avantages : la mesure est facile et objective.

- Désavantages : cette méthode:

. ne tient pas compte des distances des objets manipulés par rapport au corps;

. ne tient pas compte de la forme de l'objet et donc du type de prise;

. n'est pas applicable pour les prises sans déplacement d'un objet libre (p.e. vissage, travail en sellerie, travail à l'écran);

. donne une valeur absolue qui n'est pas en rapport avec les capacités fonctionnelles de la personne;

. nécessite un matériel de mesurage adapté aux charges rencontrées.

b. Force matching - Avantages : cette méthode donne une valeur semi-objective et en rapport avec les capacités fonctionnelles de la personne (% FMV).

- Désavantages : . les variations intra-individuelles sont très importantes;

. un matériel spécialisé (Jamar) est nécessaire;

. la méthode est uniquement applicable pour l'estimation du niveau de force de prises (et non pour d'autres types d'effort comme p.e. au niveau de la nuque).

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c. Echelle de Borg à 10 points (figure 3) - Avantages: cette méthode:

. mesure l'astreinte ("perceived exertion") et donne donc une valeur indirectement en rapport avec les capacités de la personne;

. est applicable pour les différents types d'effort et pour chaque zone corporelle;

. est facile et ne nécessite pas de matériel;

. a été validée.

- Désavantages: la méthode:

. est subjective;

. nécessite de demander l'avis du travailleur au cours de l'exécution de l’opération, ou juste après celle-ci.

FIGURE 3:

L’échelle de Borg (1990) 0 Rien du tout (Nothing at all) 0.5 Extrèmement faible (Just noticeable) 1 Très faible (Very weak) 2 Faible (Weak-light) 3 Modéré (Moderate) 4 5 Fort (Strong- heavy) 6 7 Très fort (Very strong) 8

9 10 Extrèmement fort (Extremely stong) . Maximale (Maximum) Il est à souligner que la valeur 10 de l’échelle ne correspond pas, selon Borg (1990) à l’effort maximal (FMV) (que la personne ne connaît pas), mais à la valeur subjectivement la plus élevée.

2. Choix et mise en pratique La méthode de Borg nous paraît la plus appropriée après comparaison des points forts et faibles des trois méthodes.

La procédure est simple.

La liste des opérations élémentaires ayant été dressée, il s’agit d’y faire correspondre les scores de Borg pour le travailleur qui fait l’objet de l’étude. Chaque opération doit être suivie au minimum à 3 reprises et le score est demandé au travailleur pour la ou les zones corporelles concernées. On retient la valeur moyenne des 3 scores enregistrés.

F. OBSERVATION DES ENREGISTREMENTS VIDEO ET ENCODAGE

1. La technique d’observation L'enregistrement vidéo est observé par arrêt sur image à intervalles de temps fixes de 10 à 30 secondes. Le code de l’opération élémentaire réalisée ainsi qu’un code numérique caractérisant la posture sont enregistrés, soit, sur une feuille de récolte de données telle que celles présentées en

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annexe, soit, directement sur ordinateur. Le nombre total d’observations (par phase) doit atteindre 100 au minimum, pour être statistiquement représentatif de l’exposition.

Le code introduit est constitué de 3, 4 ou 5 chiffres selon la zone corporelle analysée.

Pour le poignet et la main p.e., le premier chiffre correspond à l’opération élémentaire ; les trois autres chiffres à la posture (en flexion/extension, en déviation et au type de prise) (figure 4).

FIGURE 4 Encodage: poignet et main

opération élémentaire: vissage

Au code d’opération élémentaire, correspond le code de l’échelle de Borg qui a été enregistré antérieurement.

2. Catégorisation des postures Des catégories de postures ont été établies pour chaque zone du membre supérieur et selon les trois axes corporels, c.à.d.:

- pour la nuque: flexion/extension, rotations et déviations latérales;

- pour l'épaule: flexion/extension, abductions horizontale et verticale et rotations;

- pour le coude: flexion/extension et pro-supination;

- pour le poignet et la main: flexion/extension, déviations latérales et types de prises.

Pour chaque composante du mouvement, un score est donné allant d'un extrême du mouvement à l'autre (p.e. composant flexion/extension de l'épaule: extension = 1, neutre = 2, flexion 20 à 45° = 3, flexion 45° à 90° = 4, flexion > 90° = 5).

En comparaison avec la méthode RULA (Mc Atamney et Corlett 1993), le score correspond à une position et non à une classe de nocivité. La méthode ne combine donc pas dans une même classe deux postures extrèmes (p.e. flexion et extension des poignets), ce qui a comme avantage de connaître ultérieurement la distribution exacte de chaque posture.

La classification des postures s'est basée:

a. pour la NUQUE: sur l'étude de Kilböm et coll. (1986) et de Chaffin (1973)

Les codes utilisés sont les suivants:

FLEXION/EXTENSION FLEXION LATERALE ROTATION

1 extension 1 flexion latérale gauche 1 rotation gauche

2 neutre (0°) 2 neutre (0°) 2 neutre (0°)

3 flexion 3 flexion latérale droite 3 rotation droite

b. pour l'EPAULE: sur la méthode RULA (Mc Atamney et Corlett 1993) pour le plan flexion/extension et appliquée par analogie pour l'abduction/adduction horizontale et verticale:

FLEXION/EXTENSION ABDUCTION/ADDUCTION ABDUCTION/ADDUCTION

VERTICALE HORIZONTALE

1 extension >20° 1 adduction > 20° 1 adduction > 20°

2 neutre de -20 à +20° 2 neutre de -20 à +20° 2 neutre de -20 à +20°

3 flexion de 20 à 45° 3 abduction de 20 à 45° 3 abduction de 20 à 45°

type de prise: pince deviation: cubitale flexion/ext.: neutre

4 2 3 3

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4 flexion de 45 à 90° 4 abduction de 45 à 90° 4 abduction de 45 à 90°

5 flexion > 90° 5 abduction > 90° 5 abduction > 90°

Pour la rotation, on a opté pour trois classes qualitatives:

ROTATION

1 rotation interne bien visible

2 neutre

3 rotation externe bien visible

c. pour les COUDES: sur l'étude de Grandjean (1988). Cependant, là où Grandjean ne fait pas de distinction entre un travail avec les coudes complètement tendus et un travail en légère flexion (de 0° à 60°), nous avons ajouté une classe afin de pouvoir mieux discriminer:

FLEXION/EXTENSION

1 extension-flexion de 0 à 20°

2 flexion de 20 à 60°

3 flexion de 60 à 100°

4 flexion >100°

Les pro-supinations ne sont prises en compte que lorsque le mouvement devient extrême:

PRO-SUPINATION

1 pronation extrême

2 neutre

3 supination extrême

d. pour le POIGNET et la MAIN: sur les études de Armstrong et coll. (1982) et de Punnett et Keyserling (1987):

EXTENSION/FLEXION DEVIATIONS

1 extension > 45° 1 déviation radiale extrême

2 neutre de -45 à +45° 2 neutre 0°

3 flexion > 45° 3 déviation cubitale extrême

Armstrong et coll. (1982) ont décrit six prises différentes qui sont plus contraignantes que d'autres. Elles ont été reprises tout en rajoutant une classe "marteau hypothénar" (quand la base de la main est utilisée comme outil de frappe) et une classe "autre prise".

1. pas de prise

2. pince digitale

3. pince latérale

4. pince palmaire

5. "grasp" médiale (prise où la main entoure l'objet ou l'outil complètement)

6. "grasp" digitale (prise où l'objet est seulement en contact avec les doigts)

7. pression avec le bout des doigts et la main à plat

8. marteau hypothénar

9. autre prise.

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G. INTERPRETATION DES DONNEES L’interprétation se fait sur la base de:

- la distribution de chaque composante posturale séparément (pe. flexion du poignet) c.à.d., le pourcentage de temps pendant lequel survient cette composante;

- la distribution des postures par opération élémentaire;

- les opérations ayant une composante "effort importante";

- des indices de "variabilité gestuelle" pour chaque composante.

Comme décrit auparavant, la répétitivité comme facteur de risque peut être vue de deux manières différentes: soit comme un mouvement répété, soit comme un effort musculaire répété sans mouvement. La première interprétation a été adopté et, la "répétitivité" est définie en terme de "variabilité gestuelle". Si la variabilité gestuelle est grande, la répétitivité est dite importante.

Nous proposons de calculer un indice de variabilité gestuelle en observant si le code relatif à un élément de posture (par exemple, figure 5, mouvement de flexion/extension de l’épaule) se modifie (différence=1, quelle que soit l’importance de la modification) ou ne se modifie pas (différence = 0, même si entre les deux instants consécutifs d’ observation, la posture a varié).

La moyenne de ces différences est l’indice de variabilité gestuelle proposé. Elle varie forcément entre 0 et 1:

- si la moyenne= 0, la "variabilité" est nulle et donc la posture est maintenue de manière continue.

- si par contre la moyenne= 1, la variabilité est maximale et donc la posture est très variable et les mouvements très nombreux.

FIGURE 5 Evolution dans le temps du mouvement de flexion /extension de l’épaule Déplacement

CODE

5 Flexion > 90°

4 Flexion de 45 à 90°

3 Flexion de 20 à 45°

2 Neutre de -20 à 20°

1 Extension > -20°

1 2 3 4 5 6 7 8

Dans l’exemple de la figure 5, la moyenne des différences successives est égale à 5/7= 0,71 et indique donc une variabilité gestuelle importante.

Les distributions des paramètres de posture et/ou de force ayant été calculées pour chaque observation ainsi que les valeurs des indices de variabilité gestuelle, il est nécessaire avant de globaliser pour l’ensemble des périodes d’observation de vérifier si les données des différentes

1 variations 0

Instants d’observation successifs

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périodes sont cohérentes ou non. Cette vérification, à partir de 3 périodes, ne peut qu’être qualitative.

- Si les trois observations donnent respectivement 33, 28 et 35% du temps en flexion extrême, les données sont manifestement cohérentes.

- Si par contre les 3 valeurs sont par exemple 32, 35 et 60%, il existe clairement une différence entre la troisième période et les deux premières.

Aucun critère quantitatif ne peut être donné pour juger si il y a cohérence ou non et il appartient à l’ergonome d’exercer son jugement critique.

En cas de discordance importante, les raisons doivent en être recherchées.

- Il peut s’agir de variations dans les conditions de travail: autre produit, autre vitesse, ... . Dans ce cas, si ces variations n’étaient pas attendues, l’étude ergonomique de base doit être reprise. Si ces variations étaient attendues, il peut s’avérer nécessaire de pondérer les résultats en fonction du temps pendant lequel les différentes conditions de travail sont rencontrées. Dans le doute, on peut être amené à augmenter le nombre de périodes d’observation de manière à mieux décrire la situation dans son ensemble.

- Il peut s’agir également de variations dans la procédure adoptée par le travailleur, variations dues à l’apparition de fatigue ou destinées à alterner les contraintes. A nouveau, un jugement doit être porté quant aux raisons de ces variations et quant à la nécessité de périodes d’observations complémentaires.

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CHAPITRE 3 ETAPE III: ANALYSE QUANTITATIVE

A. INTRODUCTION Une analyse précise permettant de caractériser de manière approfondie et de quantifier les contraintes n'est possible à l'heure actuelle qu'en ce qui concerne les poignets (Silverstein et coll. 1986, 1987, Aptel,1993, Ranaivosoa et coll. 1987, Marras et Schoenmarklin, 1993, Malchaire et Cock, 1995). Les facteurs d'exposition professionnelle pris en compte sont:

- la force manuelle - les angulations du poignet - la répétitivité - la vitesse des mouvements.

Ils sont évalués au moyen de goniomètres électroniques et d'électrodes de surface placés au niveau des avant-bras.

La méthodologie générale suit la même chronologie que celle décrite pour l’étape II., c.à.d.:

- identification d’une période de travail représentative et établissement d’un plan de mesurage;

- réalisation des mesurages suivant ce plan;

- analyse des enregistrements en laboratoire;

- interprétation des résultats: quantification de l’exposition aux facteurs de risque pour les poignets et mains.

B. IDENTIFICATION D’UNE PERIODE DE TRAVAIL REPRESENTATIVE Cette phase essentielle de l’analyse a été décrite en détails au chapitre 2.

C. REALISATION DES MESURAGES

1. Mesurage des forces L'activité myoélectrique de deux groupes musculaires (les fléchisseurs du poignet et des doigts) est captée à l'aide de trois électrodes de surface appliquées sur la peau préalablement nettoyée à l'alcool. La première électrode, de masse, est fixée sur l'épitrochlée. Les deux autres sont fixées sur le tiers proximal de l'avant-bras, sur une trajectoire oblique qui relie l'épitrochlée à la moitié du poignet lorsque l'avant-bras est placé en supination.

Le signal brut est filtré entre 20 et 500 Hz puis redressé pour donner la valeur RMS (Root mean square) qui est échantillonnée 10 fois par seconde et enregistrée sur un data logger digital porté par le sujet.

Le signal électrique ainsi mesuré est fonction non seulement de l'activité myoélectrique, mais du type d'électrodes, de la conductance de la peau, de la morphologie individuelle,... . Afin de supprimer autant que faire se peut l'influence de ces facteurs non désirés, un étalonnage est réalisé. Cet étalonnage a lieu au cours d'un test d'effort maximal de préhension effectué à l'aide d'un dynamomètre par exemple de type JAMAR. Cet effort est effectué avec le bras le long du corps, l'avant-bras à l'horizontale, le coude fléchi à 90°, le poignet en position neutre et le dynamomètre, dont la poignée est réglée au deuxième cran, dans la main (Mathiowetz 1990). L'effort demandé est un effort progressif pour atteindre le maximum que le sujet maintient quelques secondes. Un encouragement verbal accompagne les quatre essais effectués. Les valeurs maximales de l'EMG lors des trois derniers essais sont moyennées pour donner la valeur EMGmax de référence.

Lors du dépouillement en laboratoire, le signal EMG brut en microvolts est traduit en valeur relative (% EMGmax) en le divisant par la valeur EMGmax enregistrée lors de l’ étalonnage.

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La méthode d’étalonnage décrite ci-dessus est criticable pour les raisons suivantes:

- Un phénomène dynamique est rapporté à une valeur de référence obtenue lors d’un effort statique.

- Alors que pendant l’étalonnage statique, la position des électrodes sur les muscles est fixe, au cours des activités, et principalement lors des rotations de l’avant-bras, cette position varie et l’activité myoélectrique enregistrée pour un même effort varie.

- Duque et coll. (1995) ont démontré que la relation entre le signal électrique et les forces statiques développées sont fortement fonction de la posture du poignet. Idéalement, un étalonnage statique devrait être réalisé pour différentes postures du poignet. Ceci est cependant, en pratique, extrèmement difficile à réaliser et à utiliser lors de l’interprétation.

- Le signal EMG obtenu ne représente pas seulement la force développée par les fléchisseurs des doigts mais également celle développée par les fléchisseurs du poignet qui sont plus superficiels.

Cette méthode d’enregistrement de l’EMG et son étalonnage ne permettent donc pas une estimation précise des forces développées par le poignet et la main. Elle doit être comprise comme étant une estimation de la contrainte musculaire totale au niveau du poignet et de la main, contrainte qui reflète probablement mieux que la simple force de préhension ou de pression, le degré de risque encouru.

2. Mesurage des angulations du poignet Les mesurages des angulations du poignet sont réalisés à l'aide de goniomètres électroniques (p.e. PENNY & GILES, type M110), qui donnent un signal électrique proportionnel à la position angulaire du poignet dans les deux plans de mouvement, c.à.d., en déviation radio-cubitale et en flexion-extension.

Le goniomètre Penny & Giles est constitué de deux jauges de contrainte montées dans un câble extensible entre deux masselottes à fixer sur la main et l'avant-bras. Cet ensemble est relié à son tour au même data logger. La gamme d'angulations s'étend de -180 à 180° dans chaque axe de mouvement. La précision est de l'ordre du degré.

L'examinateur réalise, en premier lieu, un étalonnage électrique qui consiste à enregistrer les signaux correspondant aux angles de référence de 0°, +90° et -90° pour chacun des deux canaux. Ensuite le goniomètre est installé sur le sujet et l'étalonnage anatomique consiste à enregistrer le signal électrique correspondant aux déplacements maximaux dans les 2 plans de mouvement, ce qui permettra, ultérieurement, d’exprimer les angulations enregistrées en valeurs relatives. Au cours du travail, le signal est filtré par un filtre passe-bas à 10 Hz puis échantillonné 10 fois par seconde et enregistré sur le data logger.

3. Protocole de mesurage Le sujet est appareillé et les capteurs (goniomètres et EMG) sont reliés au data logger. Celui-ci est placé au moyen d'une ceinture ou d’un harnais, dans le dos du travailleur afin de gêner le moins possible l'exécution du travail habituel. Ensuite, la personne est suivie au poste de travail où elle effectue son travail. Les mesurages sont effectués selon le plan de mesurage établi préalablement.

D. ANALYSE DES ENREGISTREMENTS Les données sont ensuite analysées en laboratoire. Les étapes de l'analyse, assez complexe, sont les suivantes: - transfert des données de la carte mémoire sur ordinateur; - vérification de la cohérence des données; - dépouillement des données avec calcul des valeurs relatives des angles et de l’EMG à partir des

valeurs de référence enregistrées initialement.

Selon Marras et Schoenmarklin (1991), la vitesse et l'accélération des mouvements des poignets discriminent assez bien les différents postes quant au risque de développement du syndrome du

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canal carpien. L'analyse inclut dès lors le calcul de la vitesse du mouvement (en degrés par seconde), en dérivant le signal angulaire enregistré lors de l'analyse de poste.

Les paramètres pris en considération pour caractériser la contrainte biomécanique des poignets sont les suivants.

Pour l’EMG (soit indirectement la force): - le niveau d’activité musculaire développé en moyenne par le travailleur et exprimé en valeur

relative (en pourcentage du signal EMGmax développé lors de l'effort maximal volontaire de préhension) (mEMGr);

- le pourcentage de temps pendant lequel l’activité musculaire du sujet a été supérieure à 15% de l'EMGmax (Byström 1991, Mathiassen et Winkel 1991, Kilböm 1994)) (pEMG%).

Pour les angulations du poignet: - les angles moyens relatifs adoptés par le travailleur (en % du déplacement maximal individuel)

en déviations radiale ou cubitale (mDr), en extension ou flexion (mFr) (les valeurs sont redressées en valeurs positives afin d’éviter une moyenne arithmétique qui serait proche de zéro).

- le pourcentage de temps pendant lequel le sujet a travaillé dans des angulations dépassant certains seuils préétablis en déviation radio-cubitale (pD%) et en flexion-extension (pF%)

Les seuils correspondent à des angles limites au delà desquels l'amplitude de mouvement est considérée comme extrême et susceptible d'engendrer certains dommages (Armstrong 1986), tels que le syndrome du canal carpien. Les seuils utilisés sont exprimés en terme de "pourcentage d'une valeur maximale individuelle" et non en valeurs absolues. Ces limites sont fixées à 50% des déviations radio-cubitales maximales (Stetson 1991) et à 60% des flexions-extensions maximales développées par le travailleur (Armstrong 1986; Stetson et coll. 1991).

Pour la répétitivité: - le nombre de changements d'état par unité de temps (min)

. pour l’EMG relatif (Remg)

. pour les deux axes combinés (radio-cubital ou flexion-extension)(Rang)

. pour ces deux axes et l’activité musculaire (Rtot).

Le changement d'état peut avoir lieu en angulations comme en force. Il correspond au passage d'une angulation extrême, c.à.d. supérieure aux limites décrites ci-dessus, à une angulation neutre ou vice versa, et/ou au passage d'une activité musculaire inférieure à 15% de l’EMGmax à une activité musculaire supérieure ou vice versa.

Une valeur limite de 25 transitions (d’une zone neutre à une zone extrème et vice versa) par minute est adoptée comme suggéré par Hammer (dans Pelmear et coll., 1992).

Pour la vitesse: - les vitesses moyennes de mouvement pour les axes de mouvement en déviation radio-cubitale

(mVd) et en flexion-extension (mVf);

- les pourcentages de temps pendant lesquels les vitesses de mouvement dépassent certains seuils préétablis (pVd%, pVf%). Les seuils ont été calculés sur base de l'étude menée par Marras et Schoenmarklin (1991), qui présentent des vitesses moyennes de mouvement, dans les deux axes, chez des travailleurs occupant des postes à haut risque et sans risque de SCC (incidence nulle). Les seuils de discrimination entre postes à haut risque et à faible risque sont égaux à 30°/s et 50°/s respectivement pour les deux axes de mouvement précités.

Le tableau IV reprend l’ensemble des paramètres évalués par l’analyse

quantitative.

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TABLEAU IV: Paramètres pris en compte lors de l’analyse quantitative.

Symbole Paramètre

ANGULATIONS mDr (%)

mFr (%)

pD% (% de temps)

pF% (% de temps)

angulation moyenne relative en déviation

angulation moyenne relative en flexion ou extension

% de temps en déviations extrèmes (>50% Dev.max)

% de temps en flexion/ext. extrèmes (>60% Ang.max)

EMG mEMGr (%)

pEMG% (% de temps)

EMG moyen relatif

% de temps avec un EMG relatif >à 15% EMGmax

REPETITIVITE Rang (#/min)

Remg (#/min)

Rtot (#/min)

# de transitions/min > angles limites

# de transitions/min > 15% EMGmax

# de transitions/min en angles et force

VITESSES mVd (°/s)

mVf (°/s)

pVd% (% de temps)

pVf% (% de temps)

vitesse moyenne en déviation

vitesse moyenne en flexion ou extension

% de temps avec une vitesse en déviation >à 30°/s

% de temps avec une vitesse en flexion/ext. >à 50°/s

E. INTERPRETATION DES RESULTATS Avant de globaliser les résultats des différentes périodes d’observations (3 au départ), on veillera, comme décrit pour la méthode par observation, à étudier la cohérence entre les 3 ensembles de données. A nouveau une discordance peut être imputable à des variations des conditions de travail, variations extrinsèques (dues au travail à effectuer) ou intrinsèques (dues au travailleur). On décidera de même si des observations complémentaires sont nécessaires.

Le tableau V décrit les valeurs limites d’exposition permettant d’interpréter les résultats de l’analyse en terme de risque.

TABLEAU V: Valeurs limites d’exposition pour les paramètres issus de l’analyse quantitative.

Paramètres Valeurs limites d’exposition

ANGULATIONS mDr (%)

mFr (%)

pD% (% de temps)

pF% (% de temps)

50%

60%

25%

25%

EMG mEMGr (%)

pEMG% (% de temps)

15%

25%

REPETITIVITE Rang (#/min)

Remg (#/min)

Rtot (#/min)

25 transitions / minute

25 transitions / minute

25 transitions / minute

VITESSES mVd (°/s)

mVf (°/s)

pVd%(% de temps)

pVf% (% de temps)

30°/s

50°/s

25%

25%

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TROISIEME PARTIE: EXEMPLE D’APPLICATION

Le but de cet exemple est d’illustrer l’application de la méthode de dépistage et de la méthode d’analyse par observation proposées dans ce document.

ANTECEDENTS DU PROBLEME - Plusieurs travailleurs du poste "sellerie" se sont présentés au service médical de l'entreprise

avec des plaintes au niveau des poignets et des mains.

- Un travailleur s'est déjà absenté plusieurs mois en raison d'un syndrome de canal carpien objectivé par examen clinique.

- Le médecin du travail lance une demande d'analyse de poste.

DESCRIPTION DE LA TACHE: POSTE DE SELLERIE Le travail consiste à recouvrir les sièges de housses provenant de la coupe couture. La fabrication des sièges de voiture et en particulier leur habillage est une des opérations qui n'est pas automatisée et nécessite l'intervention de l'homme. L'image de marque de la firme exige que le tissu, relativement peu élastique, soit tendu très fermement sur le support métallique recouvert de mousse. L'opération qui consiste à enfiler la housse sur le support et à tendre le tissu, est réalisée manuellement, le support étant simplement fixé sur un banc vertical. Ceci requiert des postures du dos mais surtout des membres supérieurs a priori très défavorables.

A. ANALYSE DE DEPISTAGE 5 travailleurs ont participé aux interviews, les volets A et B du questionnaire ont été remplis.

Un exemplaire rempli de la check-liste est donné ci-dessous:

Les résultats majeurs obtenus sont:

1. La check-liste: détermination des facteurs de risque et de la zone corporelle la plus à risque.

- La présence de scores égaux à 3 (="risque significatif"): nécessité d'une analyse en profondeur.

- La présence d'un facteur de risque du volet "Stress mécanique et autres facteurs de risque ", p.e. ,dans ce cas, l'utilisation d'outils vibrants: des mesures doivent être prises afin de réduire le temps d'utilisation de ces outils.

- La zone corporelle déterminée comme étant la plus à risque est le poignet et la main droite (suivi par le poignet et la main gauche): l'analyse par observation sera réalisée pour ces zones.

2. Le questionnaire Volet A: détermination des caractéristiques des troubles musculosquelettiques.

- 1 ouvrier sur 4 présente des plaintes importantes au niveau du poignet et de la main au cours des 12 derniers mois.

- l'examen clinique objective un cas de syndrome de canal carpien.

3. Le questionnaire Volet B: avis des travailleurs sur les aspects psychosociaux du poste de travail et information de base pour la mise en oeuvre du plan de mesurage (périodes caractéristiques de travail).

- les travailleurs se plaignent du manque d'autonomie et de responsabilité à leur poste de travail.

Conclusion: Intégrant les informations obtenues de la check-liste et du questionnaire, la décision est prise d’entamer l’étape II qui est l'analyse par observation dirigée vers les poignets et les mains.

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B. ANALYSE PAR OBSERVATION Démarche suivie:

1. Identification de la période de travail représentative

2. Décomposition du travail en opérations élémentaires

3. Détermination du niveau de force pour chaque opération

4. Enregistrements vidéo

5. Observations et encodage

6. Analyse des résultats

1. Identification de la période de travail représentative Au cours d’une analyse ergonomique du poste de travail, l’ergonome a collecté toute l’information possible concernant les activités, la variation temporelle des activités et les différences inter-cycles. Il a constaté que le même cycle de travail est répété tout-au long de la journée sans qu’il se produise de variations inter-cycles. La durée d’un cycle de travail est de 5 minutes.

Comme il n’existe pas de variation dans les activités au cours de la journée, trois périodes d’environ 20 minutes chacune à des moments aléatoires de la journée peuvent être choisies pour décrire l’ensemble du travail.

2. Décomposition du travail en opérations élémentaires Les opérations à effectuer sont les suivantes:

- placement de 4 tringles métalliques sur l’envers de la housse

- fixation via ces tringles de la housse sur la mousse

- retournement de la housse

- placement du support métallique du fond

- agrafage de la housse sur le support

3. Détermination du niveau de force Pour chaque opération effectuée et à 3 reprises, l’ergonome a demandé au travailleur d’estimer le niveau de force requis sur l’échelle de Borg.

La moyenne des 3 valeurs a été de :

3 (=effort moyen) pour l’opération 1 (placement des tringles)

4 (=effort moyen à fort) pour l’opération 2 (fixation)

2 (=effort faible) pour l’opération 3 (retournement)

5 (=effort fort) pour l’opération 4 (placement du support)

7 (=effort très fort) pour l’opération 5 (agrafage)

4. Enregistrement vidéo Trois enregistrements vidéo de 20 minutes ont été réalisés en respectant les critères de visibilité (absence d’obstacles dans le champ de prise de vue, prise de vue entre sagittal et frontal, focalisation vers les poignets et mains, ...) et en veillant à garder les poignets et mains dans le champ de vision tout au long de l’enregistrement. Ils ont débuté 1h., 4h10’ et 6h20’ après le début de la journée de travail.

5. Observations et encodage. L’enregistrement vidéo a été étudié par arrêt sur image à intervalles de temps de 12 secondes (100 observations réparties sur les 20 minutes). Un exemple des données enregistrées sur la fiche d’observation est donné à la page suivante.

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6. Analyse des résultats Les résultats des 3 périodes d’observation ont été traités par le programme informatique fourni en annexe et on a constaté que les résultats par période étaient cohérents. L’échantillonnage de 3 périodes suffit donc pour décrire la situation de travail dans son ensemble et il ne s’avère pas nécessaire d’augmenter le nombre de périodes.

Les 3 ensembles de résultats étant cohérent, l’ergonome a décidé de les globaliser. Ces résultats globaux sont présentés dans le tableau suivant:

% Observé OPERATIONS

1 2 3 4 5 Global Lim

Durée (% tps) 20 22 14 20 24 100 Angles: Flexion >45�

Extension >45� Déviation rad Déviation cub

12 23 9

42

7 33 6 17

10 19 10 28

9 6 3 14

43 36 29 11

17 24 12 21

25 % 25 % 25 % 25 %

Prises: Pincement Grip

Marteau

49 26 0

11 16 0

46 39 0

17 28 0

62 4 36

37 21 9

Force SCORE BORG Moy 3 4 2 5 7 4,5

Répétitivité: Indice

Flexion/extension Déviations

Prises

0,27 0,47 0,68

7. Conclusions:

En ce qui concerne la contrainte angulaire: Globalement le travail en sellerie respecte les limites d’exposition de 25% du temps pour les 4 composantes posturales considérées.

Pour la variable ‘’Prise’’, des valeurs limites n’ont pas été définies, cependant, la prise en forme de pince qui est décrite comme étant un facteur de risque important pour le développement du SCC (Armstrong et coll. 1982) est observée pendant 37% du temps.

L’opération 5, l’agrafage, se distingue clairement des autres opérations: elle est manifestement la plus contraignante. La limite d’exposition a largement été dépassée pour les composantes angulaires en flexion, extension et déviation radiale.

D’autres opérations à risque sont la fixation de la tringle métallique (2), du fait du nombre élevé de mouvements en extension (33% de temps) et le placement du support métallique (1) qui impose des positions extrêmes en déviation cubitale pendant 42% de temps.

La prise en forme de pince est très présente dans 3 des 5 opérations, ce qui doit être amélioré. Plutôt que d’utiliser leur marteau en caoutchouc pour enfiler la housse sur le support métallique (opération 5: agrafage), les travailleurs utilisent la base de la main (marteau hypothénar) pendant 36% du temps, ce qui est inacceptable.

En ce qui concerne la contrainte de force: Globalement on obtient une score moyen de 4,5 (‘’fort’’ sur l’échelle de Borg). Ceci correspond à un niveau d’effort inacceptable en continu. On peut donc considérer que les efforts posent un risque. La quantification de ce risque ne serait possible cependant que par une analyse quantitative approfondie.

L’opération 5 ressort à nouveau comme étant très contraignante par rapport aux autres opérations.

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En ce qui concerne la répétitivité : La variabilité gestuelle en flexion/extension est relativement faible. Elle est plus importante en déviation. Par contre, en ce qui concerne les différentes prises, la variabilité est très élevée.

En conclusion: Cette étape de l’analyse a permis de quantifier la contrainte posturale, de force et de répétitivité. Les informations principales qu’on a pu tirer de cette analyse sont:

- Globalement le poste respecte les valeurs de limites d’exposition;

- L’opération 5 est l’opération la plus contraignante et nécessite d’être améliorée;

- Une alternative devrait être trouvée afin de diminuer les prises en forme de pince et les travailleurs devraient être informés des dommages encourus par l’utilisation du marteau hypothénar.

- Un système de rotation est une des solutions envisageables afin de diminuer les risques dus aux facteurs répétitivité et force.

Comme les valeurs observées permettent clairement de distinguer l’opération la plus à risque des autres opérations ainsi que les facteurs à prendre en considération en vue d’une adaptation du poste de travail, on peut prendre la décision de s’arrêter là et de ne pas procéder à la troisième étape d’analyse.

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8

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9

ANNEXES

1. Check-liste ergonomique

2. Questionnaire A

3. Questionnaire B

4. Examen clinique

5. Fiches d’observation:

- Nuque

- Epaule

- Coude

- Poignet/main

6. Programme informatique d’analyse

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10

SCORE

ZONE DU MEMBRE SUPERIEUR

1= jamais

Nuque

Epaule

Coude

Poignet/Main

2= parfois 3= souvent (>1/3 temps) 4= toujours

G

Dr.

G

Dr.

G

Dr.

1. Y-a-t-il des déviations (quelles qu’elles soient) de la tête par rapport à la position neutre? (rotations, inclinaisons latérales, flexions, extensions ou torsions)

2. Des postures ou des gestes déterminés sont- ils imposés par la tâche?

3. Y-a-t-il des phases où l’épaule est dirigée vers le bas et l’arrière avec le coude tendu?

4. Y-a-t-il des mouvements de la main et de l’avant-bras dans le plan horizontal qui induisent des rotations importantes dans l’épaule?

5. Y-a-t-il des mouvements où le coude se situe à hauteur ou plus haut que la poitrine ou mi-thorax?

6. Y-a-t-il des mouvements de torsion de l’avant-

bras? (pe. essorage, vissage,..)

7. Y-a-t-il des déviations par rapport à l’axe neutre

du poignet? (flexions ou extensions extrèmes, déviations radiales ou cubitales, pro-supinations)

8. L’opérateur utilise-t-il une des prises suivantes?

CHECK-LISTE ERGONOMIQUE

DETERMINATION DES FACTEURS DE RISQUE ET DE LA (DES) ZONE(S) LA (LES) PLUS A RISQUE

P O S T U R E

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11

ZONE DU MEMBRE SUPERIEUR Nuque Epaule Coude Poignet/main G Dr. G Dr. G Dr.

9. Y-a-t-il des efforts de levage, pousser/tirer

d’objets ou d’outils de plus de 2 kg?

10. Est-ce que l’opérateur manipule des outils ou objets d’un poids égal ou > à 1 kg par main?

11. Utilise-t-il des objets ou des outils dont la surface est glissante ou qui nécessitent une prise fixe?

12. Le bout des doigts est-t-il utilisé pour des

opérations de pression, de traction ou de poussée?

13. L’opérateur exerce-t-il des efforts

statiques, p.e. postures maintenues pendant plus d’une minute?

14. Exerce-t-il des efforts brusques ou des efforts qui

montent très rapidement en intensité?

15. Il y a-t-il répétition des mêmes gestes pour une des régions du membre supérieur?

16. Il y a-t-il des mouvements rapides pour l’une des régions du membre supérieur?

F O R C E

REPET I T I V

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12

ZONE DU MEMBRE SUPERIEUR Nuque Epaule Coude Poignet/Main G Dr. G Dr. G Dr.

17. Y-a-t-il un contact direct avec des objets , outils

ou parties du poste de travail à bord tranchant ou qui entraînent une compression locale?

18. L’opérateur utilise-t-il la paume ou la base de

la main comme outil de frappe? (marteau hypothénar)

19. La poignée de l’outil est-elle trop petite ou

trop grande?

20. La poignée de l’outil induit-elle

un travail en position non neutre du poignet?

21. L’opérateur utilise-t-il des machines vibrantes?

22. L’opérateur porte-t-il des gants?

23. Y-a-t-il une exposition au froid:

-par un courant ou souffle d’air froid -ou par un contact avec un objet froid -ou par une ambiance froide (p.e. travail à l’extérieur)

24. L’outil entraîne t-il des secousses dans la

main?

CONTRAINTE S MECANIQUE S & A U T R E S

NOMBRE TOTAL DE:

ZONE(S) CORPORELLE(S) LA (LES) PLUS A RISQUE:.................................................................

1 2 3

4

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13

QUESTIONNAIRE - volet A ANAMNESE

1. Date de l’entretien: 2. Interviewer: 3. N° de dossier:

.................................. ....................................................................

4. Entreprise: 5. Département: 6. Poste/Fonction:

......................................................................................................

DONNEES PERSONNELLES

7. Nom: 8. Prénom: 9. Sexe: 10. Age: 11. Poids (kg):

...........................

.............. H 0 F 1

...........................

.......

12. Taille (cm): 13. Main dominante:

........................... gaucher 0

droitier 1

ambidextre 2

ETAT DE SANTE GENERAL (au cours des 12 derniers mois)

14. Comment trouvez-vous votre santé? 15. Souffrez-vous d'une maladie chronique? 16. Souffrez-vous d'un problème de santé aigu? 17. Prenez-vous régulièrement des médica- ments? 18. Souffrez-vous d'une pathologie cardiaque, vasculaire ou respiratoire? 19. Avez-vous déjà été accidenté au cours de la vie (fracture, entorse, coupure, brûlure,..) hors du travail ou au travail en ce qui concerne les membres supérieurs? 20. A combien d’occasions avez-vous consulté un médecin dans la dernière année pour différentes raisons autres que les TMS?

mauvaise 0 moyenne 1 bonne 2 excellente 3

non0

oui 1

nature:.............................

non 0

oui 1

nature:.............................

non 0

oui 1

lesquelles:.........................

non 0

oui 1

nature:..............................

non 0

oui 1

nature:..............................

0 0

1 ou 2 1

3 à 5 2 6 et + 3

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14

SANTE PSYCHIQUE (au cours des 12 derniers mois)

21. Vous sentez-vous souvent irrité sans raison particulière? 22. Avez-vous des difficultés à mémoriser? 23. Avez-vous des troubles du sommeil? 24. Avez-vous mal à la tête? 25. Avez-vous des épisodes d’anxiété? 26. Etes-vous anormalement fatigué après une bonne nuit de sommeil?

rarement 0

parfois (1 fois/mois) 1 souvent (1fois/semaine) 2 toujours (tous les jours) 3

rarement 0

parfois (1 fois/mois) 1 souvent (1fois/semaine) 2 toujours (tous les jours) 3

rarement 0

parfois (1 fois/mois) 1 souvent (1fois/semaine) 2 toujours (tous les jours) 3

rarement 0

parfois (1 fois/mois) 1 souvent (1fois/semaine) 2 toujours (tous les jours) 3

rarement 0

parfois (1 fois/mois) 1 souvent (1fois/semaine) 2 toujours (tous les jours) 3

rarement 0

parfois (1 fois/mois) 1 souvent (1fois/semaine) 2 toujours (tous les jours) 3

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15

HABITUDES PERSONNELLES (au cours des 12 derniers mois)

27. Etes-vous fumeur? 28. Etes-vous consommateur d'alcool, bière, vin, apéritif? 29. Avez-vous eu au cours des 12 derniers mois des activités sportives qui concernent les bras? 30. Avez-vous des hobbies, des activités extraprofessionelles impliquant des efforts des bras? 31. Avez-vous des hobbies, des activités extraprofessionelles impliquant l'utilisation d'outils vibrants?

non0 ancien (arrêt depuis plus de 6 mois)1 peu (<10 c/jour)2 moyen (10-20 c/jour)3 beaucoup (>20c/jour)4

non0 petit1 (< 15 verres/sem.) moyen 2 (15-35 verres/sem.) grand 3 (> 35 verres/ sem.)

rarement0 1 fois/semaine1 >1 fois/semaine2 compétition3

rarement0 <5heure/semaine1 >5heure/semaine 2

lesquels? ................................

non0 oui1

lesquels? ................................ nombre d'heures par semaine?

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16

REPONDRE DANS TOUS LES CAS Avez-vous eu des problèmes (douleur, inconfort) qui persistaient quelques jours ?

REPONDRE SEULEMENT SI VOUS AVEZ EU DES PROBLEMES DURANT LES 12 DERNIERS MOIS

durant les 12 derniers mois

auparavant et ces 7 derniers jours

Incapacité de travail (12 mois) et (si oui) nombre de jours sur les 12 derniers mois

-NUQUE- 32. non 0 oui 1

33. non 0 oui1

34. non0 oui1

35. non 0 oui 1 36. ... jours 2

-EPAULES- 37. non 0 oui 1

38. non 0 oui1

39. non0 oui1

40. non 0 oui 1 41. ... jours 2

42. non 0 oui 1

43. non 0 oui1

44. non0 oui1

45. non 0 oui 1 46. ... jours 2

-COUDES- 47. non 0 oui 1

48. non 0 oui1

49. non0 oui1

50. non 0 oui 1 51. ... jours 2

52. non 0 oui 1

53. non 0 oui1

54. non0 oui1

55. non 0 oui 1 56. ... jours 2

-POIGNETS & MAINS- 57. non 0 oui 1

58. non 0 oui1

59. non0 oui1

60. non 0 oui 1 61. ... jours 2

62. non 0 oui 1

63. non 0 oui1

64. non0 oui1

65. non 0 oui 1 66. ... jours 2

Quel a été le mode d'apparition de ces troubles (au cours des 12 derniers mois)? 67. Au niveau de la nuque: 68. Au niveau des épaules: 69. Au niveau des coudes:

(*) cochez ‘non-applicable’ si pas de plainte ou de consultation médicale

pas applicable 0 (*) progressif 1 soudain 2

pas applicable 0 progressif 1 soudain 2

pas applicable 0 progressif 1 soudain 2

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17

70. Au niveau des poignet/mains: Dans le cas où vous avez consulté un médecin pour ces problèmes (au cours des 12 derniers mois) ... 71. Quel a été le diagnostic principal évoqué pour les problèmes de nuque? (cochez 1 case seulement) 72. Quel a été le diagnostic principal évoqué pour les problèmes de l'épaule? (cochez 1 case seulement) 73. Quel a été le diagnostic principal évoqué pour les problèmes de coude? (cochez 1 case seulement) 74. Quel a été le diagnostic principal évoqué pour les problèmes de poignet/main? (cochez 1 case seulement)

pas applicable 0 progressif 1

soudain 2

pas applicable 0 (*)

inconnu 1 tension neck syndrome 2 ostéoarthrose 3 fracture 4 autre 5:.........................

pas applicable 0 inconnu 1 tendinite sus-épineuse 2 tendinite sous-épineuse 3 PSH épaule gelée 4 ténosynovite biceps 5 syndrome acromio-clavic 6 fracture 7 autre 8..........................

non applicable 0 inconnu 1 épicondylite latérale 2

épicondylite médiale 3 synd. du rond pronateur 4 fracture 5

autre 6:..................

non applicable 0 inconnu 1 tendinite 2 kyste synovial 3 syndrome du canal carpien 4 tendinite de de Quervain 5 syndrome de Raynaud 6 fracture 7 autre 8................

75. Avez-vous souffert au cours des 12 derniers mois d’autres troubles au niveau des poignets? Si oui: avez-vous souffert de: 76. blanchissements des doigts? 77. picotements, fourmillements? 78. pertes de sensibilité? 79. pertes de force? 80. maladresse? 81. autres? Si oui: lesquels?

non 0 oui 1

non 0 oui 1

non 0 oui 1

non 0 oui 1

non 0 oui 1

non 0 oui 1

non 0 oui 1

......................................

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18

82. Avez-vous été opéré au cours de votre vie pour des problèmes musculosquelettiques aux membres supérieurs? 83. Avez-vous reçu au cours des 12 derniers mois des infiltrations (p.e.: corticostéroïdes) au niveau des membres supérieurs?

non 0 oui 1

nature: ........................

non 0 oui 1

nature: ........................

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19

QUESTIONNAIRE - volet B

POSTE DE TRAVAIL

1.Date de l’entretien: 2. Interviewer: 3. N° de dossier:

.....................

.....................

.....................

4. Entreprise: 5. Département: 6. Poste/Fonction:

...................................

...................................

................................

DOSSIER POSTE DE TRAVAIL

LES CARACTERISTIQUES DU TRAVAIL ACTUEL Depuis combien d’années travaillez-vous: 78. Depuis votre 1er emploi? 79. Dans l’entreprise? 80. A votre poste de travail actuel?

.................................................. .................................................. ...........................................................

Pourriez-vous faire une description schématique d’une journée de travail

type »: Phases de Début pause repas

travail Fin pause

Description des phases de travail: A:................................ B:................................ C:................................ D:................................ E:................................ F:................................ G:................................ H:................................ (*): Indiquez la lettre correspondante à la phase de travail sur l’axe du temps

?

Phases (*)

Temps

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FACTEURS PSYCHOSOCIAUX DE TRAVAIL

81. Comment jugez-vous vos relations avec la hiérarchie? 82. Comment jugez-vous vos relations avec vos collègues? 83. Estimez-vous que vous êtes libre d’influencer votre planning et/ou votre organisation du travail? 84. Trouvez-vous que vous pouvez intervenir dans plusieurs tâches ou même dans toute la phase de production, y compris la planification et le contrôle? 85. La contrainte de temps à votre poste de travail est-elle? 86.Trouvez-vous que la fatigue mentale due à votre travail est...?

Indiquez sur l’échelle une valeur de 0 à 10 0 = Très mauvais 10= Très bon

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

PERCEPTION DES EFFORTS ET GENES POSTE DE TRAVAIL ACTUEL

Votre travail exige-t-il ... 87. des efforts de levage? non0 oui1

88. une répétition de mouvements identiques? non0 oui1

89. l’utilisation d’outils vibrants? non0 oui1

Votre travail s’effectue-t-il ... 90. assis? jamais0 parfois1 souvent2 tjs.3

91. debout? jamais0 parfois1 souvent2 tjs.3

92. debout penché? jamais0 parfois1 souvent2 tjs.3

Les activités au travail exigent-elles des efforts au niveau d’une ou plusieurs de ces régions et queest la fatigue locale perçue en général? nulle0 légère1 moyenne2 lourde3

Niveau Effort habituel Fatigue perçue habituelle

Nuque 93. 94. Epaule droite 95. 96. Epaule gauche 97. 98. Coude droite 99. 100. Coude gauche 1O1. 102. Poignet/main dr. 103. 104. Poignet/main g. 105. 106.

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EXAMEN CLINIQUE

1. N° de dossier: 2. Date de l’examen: 3. Examinateur:

.............................

.............................

.............................

4. Nom: 5. Prénom:

.............................

.............................

NUQUE 6. Cervicarthrose 1 Douleurs projetées aux membres supérieurs? 2 Mobilité - Limitation? 3 Douleurs provoquées par le test de mobilité? 7. Syndrome tensionnel de la nuque (TNS) 1 Sensation de fatigue ou raideur dans la nuque? 2 Douleur dans la nuque/maux de tête? 3 Au moins 2 points douloureux ou endurés des muscles de la nuque? 4 Muscles de la nuque contracturés? 8. Syndrome du défilé thoraco-brachial (TOS) 1 Douleurs perçues aux membres supérieurs? 2 Paresthésies et/ou engourdissements? 3 Signe de Morley positif? 4 Manoeuvre d’Adson positive?

Oui Oui Oui

Oui Oui Oui

Oui

Oui Oui Oui Oui

Diagnostic

NON 0 OUI1

NON 0 OUI1

NON 0 OUI1

EPAULE Tendinite du sus-épineux Dr. Ga. Diagnostic 1 Douleurs région antéro-externe de l’épaule?

2 Palpation région sus-épineuse douloureuse? 3 Abduction contre résistance douloureuse? 4 Signe de la chute du bras? 5 Test de Neer positif?

Oui Oui Oui Oui Oui

Oui Oui Oui Oui Oui

9. Droite NON 0 OUI1

10. Gauche NON 0 OUI1

Ténosynovite du long chef du biceps brachial 1 Douleur face antérieure de l’épaule?

2 Palpation gouttière bicipitale douloureuse? 3 Etirement du tendon douloureux? 4 Signe de Yergason positif?

Oui Oui Oui Oui

Oui Oui Oui Oui

11. Droite NON 0 OUI1

12. Gauche NON 0 OUI1

Epaule gelée (Frozen shoulder) Diagnostic 1 Douleurs progressives aux épaules + raideur?

2 Limitation mobilité active/passive? Oui Oui

Oui Oui

13. Droite NON 0 OUI1

14. Gauche NON 0 OUI1

Syndrome de l’articulation acromio-claviculaire 1 Douleurs localisées à l’articulation?

2 Palpation région acromio-clav. douloureuse? 3 Douleur lors du test de percussion?

Oui Oui Oui

Oui Oui Oui

15. Droite NON 0 OUI1

16. Gauche NON 0 OUI1

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COUDE Epicondylite (Tennis elbow) Dr. Ga. Diagnostic 1 Douleurs localisées à l’épicondyle latéral ?

2 Résistance à l’extension du poignet et doigts? Oui Oui

Oui Oui

17. Droite NON 0 OUI1

18. Gauche NON 0 OUI1

Epitrochléite (Golfers’s elbow) 1 Douleurs localisées à l’épicondyle médial

2 Résistance à la flexion du poignet et des doigts?

Oui Oui

Oui Oui

19. Droite NON 0 OUI1

20. Gauche NON 0 OUI1

POIGNET

Ténosynovites Dr. Ga. Diagnostic 1 Douleurs localisées, exacerbées par la

palpation et par la sollicitation des tendons? 2 Tuméfaction locale? 3 (spéc.) Doigt en ressort: + nodosités palpables et bloquage du doigt en flexion? 4 (spéc.) Syndrome de de Quervain: + test de Finkelstein positif?

Oui

Oui Oui

Oui

Oui

Oui Oui

Oui

21. Droite NON 0 OUI1

22. Gauche NON 0 OUI1

Syndrome du canal carpien (CTS)

1 Paresthésies ou douleurs dans les 3 premiers doigts et réveillant le sujet la nuit? 2 Paresthésies ou douleurs lors de la compression du nerf ? 3 Test de Phalen positif?

Oui

Oui

Oui

Oui

Oui

Oui

23. Droite NON 0 OUI1

24. Gauche NON 0 OUI1

Syndrome de la loge de Guyon

1 Paresthésies dans les deux derniers doigts? 2 Paresthésies ou douleurs lors de la compression du nerf? 3 Signe de Tinel positif?

Oui Oui

Oui

Oui Oui

Oui

25. Droite NON 0 OUI1

26. Gauche NON 0 OUI1

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Obs. Opération POSTURE Obs. Opération POSTURE N° N° Flex/ext. Flex. lat. Rotation N° N° Flex/ext. Flex. lat. Rotation 1 51 2 52 3 53 4 54 5 55 6 56 7 57 8 58 9 59 10 60 11 61 12 62 13 63 14 64 15 65 16 66 17 67 18 68 19 69 20 70 21 71 22 72 23 73 24 74 25 75 26 76 27 77 28 78 29 79 30 80 31 81 32 82 33 83 34 84 35 85 36 86 37 87 38 88 39 89 40 90 41 91 42 92 43 93 44 94 45 95 46 96 47 97 48 98 49 99 50 100

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Obs. Operat. POSTURE Obs. Opérat. POSTURE N° N° Flex/ext Abd/add

Vert. Abd/add Horiz.

Rotat. N° N° Flex/ext Abd/add Vert.

Abd/add Horiz.

Rotat.

1 51 2 52 3 53 4 54 5 55 6 56 7 57 8 58 9 59 10 60 11 61 12 62 13 63 14 64 15 65 16 66 17 67 18 68 19 69 20 70 21 71 22 72 23 73 24 74 25 75 26 76 27 77 28 78 29 79 30 80 31 81 32 82 33 83 34 84 35 85 36 86 37 87 38 88 39 89 40 90 41 91 42 92 43 93 44 94 45 95 46 96 47 97 48 98 49 99 50 100

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Obs. Opération POSTURE Obs. Opération POSTURE N° N° Flexion/ext. Pro/supination N° N° Flexion/ext. Pro/supination 1 51 2 52 3 53 4 54 5 55 6 56 7 57 8 58 9 59 10 60 11 61 12 62 13 63 14 64 15 65 16 66 17 67 18 68 19 69 20 70 21 71 22 72 23 73 24 74 25 75 26 76 27 77 28 78 29 79 30 80 31 81 32 82 33 83 34 84 35 85 36 86 37 87 38 88 39 89 40 90 41 91 42 92 43 93 44 94 45 95 46 96 47 97 48 98 49 99 50 100

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Obs. Opération POSTURE Obs. Opération POSTURE N° N° Ext/flex. Déviation Prise N° N° Ext/flex. Déviation Prise 1 51 2 52 3 53 4 54 5 55 6 56 7 57 8 58 9 59 10 60 11 61 12 62 13 63 14 64 15 65 16 66 17 67 18 68 19 69 20 70 21 71 22 72 23 73 24 74 25 75 26 76 27 77 28 78 29 79 30 80 31 81 32 82 33 83 34 84 35 85 36 86 37 87 38 88 39 89 40 90 41 91 42 92 43 93 44 94 45 95 46 96 47 97 48 98 49 99 50 100

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EVALUATION DU RISQUE DE TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES DU MEMBRE

SUPERIEUR

PROGRAMME TMS

Unité hygiène et physiologie du travail UCL Institut National de Recherche sur les Conditions de Travail, INRCT

A. INTRODUCTION

B. INSTALLATION DU PROGRAMME

C. UTILISATION DU PROGRAMME

1. Considérations générales

2. Menu principal

3. Sélection des données à traiter

4. Préparation de l’encodage

5. Transfert des données

6. Analyse des données

D. ENCODAGE ET TRANSFERT DES DONNEES

1. en LOTUS pour DOS

2. en EXCELL pour WINDOWS

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A. INTRODUCTION

Le programme TMS a pour but de faciliter le traitement et l’analyse des données recueillies lors des deux premières étapes de la méthode d’évaluation du risque de troubles musculosquelettiques du membre supérieur.

a première étape, visant à déterminer la ou les zones corporelles les plus à risque quant au développement de TMS du membre supérieur, est réalisée au moyen d’une check-liste, d’un questionnaire et d’un examen clinique.

La check-liste ergonomique est remplie au poste de travail par l’observateur, en collaboration avec les travailleurs. Elle est donc unique par poste de travail et un simple comptage permet de déterminer les facteurs de risque et la ou les zones corporelles concernées. Un traitement informatique systématique des données de la check-liste n’est donc pas nécessaire.

Par contre pour le questionnaire et pour l’examen clinique, le nombre de sujets examinés peut être important et un traitement informatique des données s’avère indispensable.

Il en est de même lors de l’étape 2 pour les données provenant de l’analyse vidéo d’une ou de plusieurs zones corporelles.

L’encodage des données est toujours l’étape la plus pénible de tout traitement informatique. Nous avons renoncé à créer un programme spécifique d’encodage qui n’aurait pu être qu’un sous produit de logiciels performants existant sur le marché depuis de nombreuses années (Tableurs LOTUS sous DOS ou EXCELL sous WINDOWS) et connus par de nombreux utilisateurs potentiels du programme TMS. Cela ne signifie pas pour autant que le programme TMS ne soit destiné qu’à des utilisateurs chevronnés de ces logiciels. L’encodage ne requiert en effet pas la connaissance complète du logiciel employé mais seulement de quelques commandes élémentaires: récupérer un fichier, entrer au clavier des caractères et des chiffres, se déplacer dans le tableur et sauver le fichier.

Le programme TMS permet donc de traiter les données provenant soit du questionnaire ou de l’examen clinique de l’étape 1, soit des observations vidéo de la nuque, de l’épaule, du coude ou du poignet de l’étape 2 de la méthode d’analyse des TMS du membre supérieur.

L’utilisation du programme TMS requiert bien entendu une connaissance suffisante de la méthode d’analyse et des documents servant au recueil des données sur le terrain.

B. INSTALLATION DU PROGRAMME

Le matériel informatique requis au minimum est:

Ordinateur PC-compatible

Processeur 386

Disque dur (environ 1Mbyte nécessaire au programme)

Lecteur de disquette 3,5’’

Carte graphique et écran V.G.A

Imprimante accordée au port parallèle LPT1 (généralement le cas)

De manière à ce que l’impression des résultats puisse se faire sur le plus grand nombre d’imprimantes possibles, et cela sans devoir reconfigurer ces imprimantes, toutes les impressions réalisées par ce programme se font en évitant expressément l’emploi de toute accentuation et de tout caractère spécial.

Pour installer le programme sur le disque dur:

- placez la disquette dans le lecteur

- tapez A: ou B: selon le nom de votre lecteur (3,5’’) suivi de la touche ENTER

- puis tapez INSTALL suivi de la touche ENTER.

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Le programme demande alors si vous désirez installer le programme TMS sur votre disque dur (Y ou N). Si vous répondez Y, le programme demande ensuite le nom de votre lecteur (A ou B) et ensuite installe automatiquement le programme, c’est à dire:

- crée le répertoire \TMSHYTR \ sur le disque dur (C:) ainsi que les sous répertoires \TMSHYTR\DATA\ et \TMSHYTR\FICHIERS\.

- copie tous les fichiers nécessaires au programme soit dans le répertoire \TMSHYTR\ soit dans le répertoire \TMSHYTR\FICHIERS\.

- se place dans le répertoire C: \TMSHYTR\

Le répertoire \TMSHYTR\DATA\ est vide après l’installation du programme. Il

servira à stocker tous les fichiers de données relatifs aux études que vous réaliserez.

Pour entrer dans le programme, tapez TMS au clavier suivi de la touche ENTER.

C. UTILISATION DU PROGRAMME

1. Considérations générales

De manière à faciliter l’utilisation du programme TMS, un menu principal et des sous-menus ont été créés pour guider l’utilisateur en fonction des données qu’il souhaite analyser. C’est la raison pour laquelle il lui est demandé, avant de rentrer dans chaque sous-menu:

- la nature de ses données (étape 1 ou 2 de la méthode d’analyse, questionnaire ou examen clinique pour l’étape 1, zone corporelle observée pour l’étape 2),

- le nom de l’application - ce qui détermine le nom des fichiers contenant les données - et, si nécessaire, le logiciel utilisé lors de l’encodage (LOTUS ou EXCELL).

Pour choisir une option de ces menus ou répondre à une question du programme, il suffit généralement à l’utilisateur d’introduire, comme proposé, soit un chiffre, soit une lettre, suivi de la touche ENTER pour valider le choix.

2. Menu principal

Pour exécuter le programme, il faut se placer dans le répertoire C:\TMSHYTR\ et taper TMS suivi de la touche ENTER.

Le menu principal apparaît alors à l’écran. Ce menu principal permet de choisir entre 4 options:

• Option 1: Préparation de l’encodage

Cette partie du programme est destinée à créer les fichiers LOTUS ou EXCELL servant à l’utilisateur pour encoder ses données dans le logiciel LOTUS pour DOS ou EXCELL sous WINDOWS.

• Option 2: Transfert des données

Cette option est nécessaire pour transférer les données encodées en LOTUS ou en EXCELL vers un fichier de données dont la structure est aisément exploitable par le programme TMS.

• Option 3: Analyse des données

Cette partie du programme est celle qui permet de réaliser tous les calculs nécessaires à l’interprétation des données encodées.

• Option 4: Sortie du programme

3. Sélection des données à traiter.

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La première information à donner à l’ordinateur concerne le type de données à analyser. Dès qu’une option du menu principal est choisie, le programme demande:

⇒ Entrez le n° de l’étape à considérer? Entrez 1 pour traiter les données provenant soit du questionnaire soit de l’examen clinique (étape 1).

Entrez 2 pour traiter les données provenant de l’observation vidéo d’une zone corporelle (étape 2).

Le programme demande ensuite:

⇒ Entrez le nom de votre application? Entrez un nom composé de 6 caractères au maximum qui servira à identifier les diverses applications et à partir duquel seront créés les différents fichiers informatiques. Il est conseillé de n’utiliser dans ce nom que des lettres et des chiffres et d’éviter l’emploi de caractères spéciaux comme par exemple les caractères accentués, les tirets, les points, ... . Il appartient à l’utilisateur de vérifier que le même nom n’a pas déjà été utilisé pour une autre application, ce qui risquerait de mélanger les données de deux applications. Le programme vérifie autant que possible l’existence de fichiers portant déjà le nom choisi, signale cette existence à l’utilisateur et lui demande de confirmer ou d’infirmer son choix.

Le programme demande ensuite selon l’option du menu principal choisie:

⇒ Désirez-vous encoder les données en LOTUS (L) ou en EXCELL (E)? ou bien ⇒ Avez-vous encodé les données en LOTUS (L) ou en EXCELL (E)?

Le programme a besoin de connaître pour la préparation des fichiers (option 1 du menu principal) et ensuite pour le transfert (option 2 du menu principal), le logiciel employé pour l’encodage des données.

Entrez L ou E suivi de la touche ENTER selon que le logiciel LOTUS ou EXCELL sera ou a été utilisé.

Dans les options 2 (transfert) et 3 (analyse) du menu principal, le programme demande ensuite quelles données doivent être traitées:

• Pour l’étape 1: Données du questionnaire (1) Données de l’examen clinique (2)

• Pour l’étape 2: Données VIDEO NUQUE (1) Données VIDEO EPAULE (2) Données VIDEO COUDE (3) Données VIDEO POIGNET (4) ⇒ Entrez le n° correspondant aux données à traiter.

4. Préparation de l’encodage (option 1 du menu principal)

Après avoir demandé la nature des données à traiter, le programme affiche un sous-menu comportant 2 ou 3 choix selon l’étape considérée.

• Etape 1

Préparer les fichiers pour l’encodage (1) Quitter le menu de préparation des fichiers (2) Répondre 2 pour retourner au menu principal

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Suite à la réponse 1, le programme propose de créer deux fichiers LOTUS avec l’extension WK1 ou deux fichiers EXCELL avec l’extension XLS, reprenant le nom de l’application suivi des lettres AB pour le questionnaire et EX pour l’examen clinique. Si un de ces fichiers existe déjà, un message en avertit l’utilisateur.

Répondre Y pour créer ces deux fichiers ou n’importe quelle autre touche pour retourner au sous-menu sans créer ces fichiers.

• Etape 2

Préparer les fichiers pour l’encodage (1) Encoder la force correspondant aux opérations (2) Quitter le menu de préparation des fichiers (3)

Répondre 3 pour retourner au menu principal.

Si l’option 1 est choisie, le programme propose de créer quatre fichiers LOTUS (WK1) ou EXCELL (XLS) reprenant le nom de l’application suivi des lettres NQ pour les données relatives à la NUQUE, EP pour l’EPAULE, CD pour le COUDE et PG pour le POIGNET. Si un de ces fichiers existe déjà, un message en avertit l’utilisateur.

Répondre Y pour créer ces quatre fichiers ou n’importe quelle autre touche pour retourner au sous-menu sans créer ces fichiers.

Si l’option 2 est choisie, le programme propose d’encoder le niveau d’effort déterminé pour chacune des opérations repérées durant l’observation vidéo. Ce niveau d’effort est estimé sur l’échelle de Borg allant de 0 à 10.

Grâce à l’encodage de ces niveaux d’effort, encodage qui doit se faire impérativement avant le transfert des données (option 2 du menu principal), le programme va attribuer à chacune des observations instantanées réalisées le niveau d’effort correspondant au numéro de l’opération encodé. Un paramètre supplémentaire sera donc créé lors du transfert des données de l’analyse vidéo.

Le programme demande ensuite successivement:

- d’entrer le numéro de la zone corporelle concernée (Nuque, Epaule, Coude ou Poignet) - d’entrer éventuellement un commentaire relatif à l’étude - d’entrer le nombre d’opérations prédéterminées pour l’analyse vidéo - d’entrer pour chacune de ces opérations une valeur comprise entre 0 et 10 (Echelle de

Borg). Le programme affiche toutes les valeurs encodées et demande si celles-ci sont correctes:

- Répondre Y pour créer le fichier avec l’extension OPE et retourner au sous-menu.

- Répondre N en cas d’erreur pour recommencer l’encodage des niveaux d’effort.

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5. Transfert des données (Option 2 du menu principal)

Après avoir demandé la nature des données à traiter (voir ci-dessus), le programme affiche un sous-menu comportant 3 choix:

Répondre 3 pour retourner au menu principal.

Répondre 1 pour transférer les données encodées en LOTUS ou en EXCELL. Le transfert des données contenues dans un fichier LOTUS (extension WK1) vers un ficher lisible par le programme TMS (extension DON) nécessite la création d’un fichier intermédiaire (extension PRN). En EXCELL (extension XLS), un fichier intermédiaire (extension CSV) est également nécessaire.

La dernière partie de ce mode d’emploi explique en détails comment créer ces fichiers intermédiaires. Le programme propose de transférer le fichier intermédiaire portant le nom de l’application choisie. Si un autre nom a été utilisé pour ce fichier intermédiaire, entrez ce nom suivi de la touche ENTER sinon pressez directement la touche ENTER.

Si le fichier de données (extension DON) requis pour l’analyse par le programme TMS existe déjà, un message en avertit l’utilisateur.

Pressez Y suivi de ENTER pour créer le fichier de données (extension DON) ou n’importe quelle autre touche pour retourner au sous-menu sans créer ce fichier.

Si le transfert concerne l’étape 2 (observation vidéo) et que les niveaux d’effort pour les différentes opérations n’ont pas encore été encodés (option 1 du menu principal), le transfert n’est pas possible et un message en avertit l’utilisateur.

Répondre 2 pour éditer une variable du fichier de données (extension DON). Cette option est intéressante pour lister les valeurs d’une variable, par exemple le n° de dossier ou le n° de l’observation, et vérifiez ainsi si le transfert s’est déroulé normalement. Pour ce faire, entrez le n° de la variable correspondant à un paramètre du questionnaire, de l’examen clinique ou de l’observation vidéo. Pressez ensuite chaque fois ENTER pour lire la donnée suivante. La touche F suivi de ENTER permet de retourner au sous-menu tandis que la touche M sert à modifier la valeur affichée dans le fichier de données (extension DON). En cas d’erreur réalisée lors de l’encodage ou du transfert et mise en évidence lors de la vérification des données (voir Analyse des données, option 3 du menu principal), il est possible en éditant la variable de corriger cette erreur directement dans le fichier de données (extension DON). Il est cependant généralement préférable de corriger toutes les erreurs dans les fichiers d’encodage (LOTUS ou EXCELL) et de recommencer le transfert de toutes les données.

6. Analyse des données (Option 3 du menu principal)

Après avoir demandé la nature des données à analyser (voir ci-dessus), l’ordinateur affiche un sous-menu comportant 5 ou 7 choix selon l’étape considérée:

• Etape 1: Vérification des données (1) Distribution des données (2) Réaliser des tests Chi2 (3) Imprimer les analyses (4) Quitter le menu (5)

• Etape 2 Vérification des données (1) Synthèse des résultats (2) Distribution des données (3)

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Réaliser des tests Chi2 (4) Analyser par opération (5) Imprimer les analyses (6) Quitter le menu (7) Tous les choix proposés à l’étape 1 sont communs à ceux de l’étape 2 qui en propose deux supplémentaires (les choix 2 et 5).

Vérification des données (choix 1 des étapes 1 et 2)

Des statistiques élémentaires (nombre de valeurs, valeurs minimales et maximales et la somme des valeurs) sont automatiquement calculées et affichées à l’écran pour tous les paramètres du fichier de données. Pour les variables continues (âge, poids, ... du questionnaire par exemple) la moyenne (m) et l’écart type (s) des valeurs sont également calculés. Les valeurs minimales et maximales ainsi que le nombre de valeurs sont très utiles à l’utilisateur car elles lui permettent de se rendre compte soit d’erreurs d’encodage (âge trop élevé, choix non possible à une question, ... ) soit d’une erreur de manipulation des fichiers lors du transfert des données.

Distribution des données (choix 2 de l’étape 1 et 3 de l’étape 2)

Automatiquement, le programme compte pour chaque paramètre le nombre de données dans chacune des catégories définies dans le questionnaire, dans l’examen clinique ou dans les fiches d’observation vidéo. Il exprime ces comptages également en terme de pourcentages du nombre total de données.

Réaliser des tests Chi2 (choix 3 de l’étape 1 et 4 de l’étape 2)

Le test statistique du Chi2 permet d’étudier le lien entre deux paramètres et de répondre à des questions telles que:

- les plaintes à la nuque sont-elles liées aux plaintes aux épaules?

- les hommes se plaignent-ils plus ou moins que les femmes?

- la posture en flexion du poignet observée à la vidéo est-elle adoptée en même temps que celle en déviation extrême du poignet?, ...

Le programme TMS permet le calcul de ce test entre toute paire de paramètres. Il appartient à l’utilisateur de déterminer si ce test est utile et la signification à lui donner. Des notions de statistique sont indispensables pour bien en comprendre les implications et les limites.

Le programme offre la possibilité de calculer les tests Chi2 systématiquement entre toutes les paires de variables (1) ou en choisissant les 2 variables précises (2).

Le calcul systématique (choix 1) permet de mettre en évidence les relations éventuelles entre toute paire de variables (Chi2 significatif). Les résultats des tests Chi2 sont affichés avec leur signification statistique (p<5%, p<1%). A nouveau, il appartient à l’utilisateur d’étudier si cette liaison à un sens ou non.

Si une relation apparemment intéressante est mise en évidence, il importe ensuite de l’étudier plus en détails. Le calcul du test du Chi2 en choisissant les deux variables (choix 2) donne la table de comparaison détaillant cette relation. La table reprend pour les deux variables, le nombre de valeurs observées, le nombre de valeurs attendues si aucune relation n’existait entre les deux variables et la contribution au Chi2 global de chacune des cases. Un début d’explication de la relation entre les 2 variables est affiché sur base des deux cases où les différences relatives entre les valeurs observées et attendues sont les plus grandes.

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Sauf pour le questionnaire, le programme TMS affiche la liste des numéros et des noms des variables, facilitant ainsi le choix des deux variables à comparer. Il suffit à l’utilisateur d’entrer le numéro de la variable pour la choisir, numéro qui correspond par ailleurs également au numéro du paramètre repris dans les documents de recueil des données sur le terrain.

En ce qui concerne le questionnaire, vu le grand nombre de questions, des groupes de variables ont été prédéfinis pour le calcul (systématique ou un au choix) des tests Chi2. C’est ainsi que le programme permet de comparer les prévalences de plaintes au cours des 12 derniers mois entre 2 zones corporelles, ou encore, les plaintes relatives à une zone corporelle avec le reste du questionnaire.

Remarque: Si une des 2 variables ne comprend qu’une seule classe (par exemple si toutes les personnes interrogées sont des hommes), le programme en avertit l’utilisateur en indiquant le message NON VALIDE.

Lorsqu’une ou plusieurs classes d’une même variable sont vides (par exemple pour la question relative à l’état de santé, 4 choix sont possibles mais tous ont répondu uniquement bonne ou excellente santé), le programme TMS en tient compte lors du calcul du Chi2 et en avertit l’utilisateur en plaçant le symbole ‘’!’’ à côté du nombre de classes affiché lors des tests Chi2 systématiques.

Imprimer les analyses (choix 4 de l’étape 1 et 6 de l’étape 2)

Le programme TMS permet soit d’afficher tous les résultats à l’écran (choix 2), soit de les envoyer à l’imprimante (choix 1).

Synthèse des résultats (choix 2 de l’étape 2)

Le programme calcule et affiche automatiquement tous les résultats nécessaires à l’interprétation des observations vidéo.

La synthèse des résultats reprend pour toutes les observations et pour celles relatives à chaque opération:

- la durée (en % du temps total)

- la moyenne de la force (Borg)

- le % du nombre d’observations correspondant aux différentes postures

- la variabilité par posture comme défini dans la méthode d’observation par vidéo.

Analyser par opération (choix 5 de l’étape 2)

La vérification des données et la distribution des données (options du sous-menu analyse) peuvent se faire pour l’ensemble des opérations définies lors de l’observation vidéo ou bien pour une seule de ces opérations.

Entrez le numéro de l’opération (de 1 à 10) que vous désirez analyser plus en détails.

Entrez 0 pour que ces deux options portent à nouveau sur toutes les opérations.

D. ENCODAGE ET TRANSFERT DES DONNEES

1. en LOTUS 123 pour DOS

a. encodage

En utilisant l’option 1 du menu principal (préparation de l’encodage), le programme TMS a créé des fichiers LOTUS (extension WK1) dont les premières lettres (6 au maximum) correspondent au nom de l’application et les deux dernières lettres au type de données:

######AB.WK1 pour l’encodage du questionnaire

######EX.WK1 pour l’encodage de l’examen clinique

######NQ.WK1 pour l’encodage des observations vidéo - nuque

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######EP.WK1 pour l’encodage des observations vidéo - épaule

######CD.WK1 pour l’encodage des observations vidéo - coude

######PG.WK1 pour l’encodage des observations vidéo -poignet

Lancez le programme LOTUS 123 et récupérez dans le répertoire ‘’C:\TMSHYTR\DATA’’ le fichier correspondant aux données que vous désirez encoder (exemple demoAB.WK1 pour le questionnaire). Les deux premières lignes de chaque fichier donnent le numéro et le nom du paramètre à encoder. Encodez dans les colonnes correspondantes les données en utilisant une seule ligne par sujet ou par observation réalisée. Chaque case du tableau LOTUS ne peut comprendre qu’une seule valeur. Si une donnée est manquante, la case doit être laissée vide (case vide de départ ou case vidée en utilisant la commande pour effacer la case si elle contenait déjà une valeur). (Remarque: une case peut paraître vide sans l’être réellement, si elle est initialisée pour contenir du texte par une apostrophe, un guillemet, ... )

Il est recommandé de sauvegarder le fichier régulièrement durant l’encodage et bien entendu à la fin de celui-ci. L’utilisation du programme TMS par la suite ne permet absolument pas, durant l’encodage, de modifier l’ordre des colonnes, d’insérer de nouvelles colonnes ou d’effacer des colonnes. Si pour une raison quelconque, un ou plusieurs paramètres sont manquants, il faut laisser la colonne entièrement vide dans le fichier. De même, il faut absolument éviter d’insérer des lignes blanches entre différents questionnaires, examens cliniques ou observations. Tout non respect de ces consignes entraînerait des erreurs détectables ou non par le programme TMS lors du transfert des données et, bien entendu, lors de leur analyse.

b. transfert des données

Afin de transférer les données encodées vers le programme TMS (Option 2 du menu principal), un fichier intermédiaire entre le LOTUS et le programme TMS doit être créé. Avant de le créer, l’utilisateur doit s’assurer que le tableau comprend exactement le même nombre de colonnes que de paramètres encodés et le même nombre de lignes en plus des deux premières que le nombre de sujets vus ou le nombre d’observations réalisées.

Toute autre colonne ou ligne supplémentaire doit impérativement être effacée qu’elle soit comprise dans le tableau d’encodage ou se situe en dehors (par exemple le calcul de statistiques en fin de colonne après la dernière ligne encodée). Le premier paramètre devra toujours se trouver dans la première colonne A.

Le fichier intermédiaire (extension PRN) du LOTUS est créé comme suit:

/ PRINT FILE

nom du fichier: entrez le nom du fichier intermédiaire (il est conseillé de lui donner le même nom que le fichier LOTUS) suivi de la touche ENTER. Le programme LOTUS ajoutera automatiquement l’extension PRN à ce fichier.

RANGE définir uniquement le tableau des données après les deux premières lignes. Le RANGE commencera donc toujours à la case A3.

OPTION OTHER CELL FORMULAS

touche ESC du clavier

GO

Le fichier intermédiaire PRN est ainsi créé. S’il se trouve ailleurs que dans le sous-répertoire ‘’C:\TMSHYTR\DATA’’, il est nécessaire de l’y copier ou mieux de l’y transférer.

Utilisez ensuite l’option 2 du menu principal pour traduire les données de ce fichier intermédiaire dans le fichier de données DON utilisable par le programme TMS.

2. en EXCELL pour WINDOWS

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a. encodage

En utilisant l’option 1 du menu principal (préparation de l’encodage), le programme TMS a créé des fichiers EXCELL (extension XLS) dont les premières lettres (6 au maximum) correspondent au nom de l’application et les deux dernières lettres au type de données:

######AB.XLS pour l’encodage du questionnaire

######EX.XLS pour l’encodage de l’examen clinique

######NQ.XLS pour l’encodage des observations vidéo - nuque

######EP.XLS pour l’encodage des observations vidéo - épaule

######CD.XLS pour l’encodage des observations vidéo - coude

######PG.XLS pour l’encodage des observations vidéo -poignet

Lancez EXCELL et récupérez dans le répertoire ‘’C:\TMSHYTR\DATA’’ le fichier correspondant aux données que vous désirez encoder (exemple demoAB.XLS pour le questionnaire). Les deux premières lignes de chaque fichier donnent le numéro et le nom du paramètre à encoder. Encodez dans les colonnes correspondantes les données en utilisant une seule ligne par sujet ou par observation réalisée. Chaque case du tableau EXCELL ne peut comprendre qu’une seule valeur. Si une donnée est manquante, la case doit être laissée vide (case vide de départ ou case vidée en utilisant la commande pour effacer la case si elle contenait déjà une valeur). (Remarque: une case peut paraître vide sans l’être réellement, si elle est initialisée pour contenir du texte par une apostrophe, un guillemet, ... )

Il est recommandé de sauvegarder le fichier régulièrement durant l’encodage et bien entendu à la fin de celui-ci. L’utilisation du programme TMS par la suite ne permet absolument pas, durant l’encodage, de modifier l’ordre des colonnes, d’insérer de nouvelles colonnes ou d’effacer des colonnes. Si pour une raison quelconque, un ou plusieurs paramètres sont manquants, il faut laisser la colonne entièrement vide dans le fichier. De même, il faut absolument éviter d’insérer des lignes blanches entre différents questionnaires, examens cliniques ou observations. Tout non respect de ces consignes entraînerait des erreurs détectables ou non par le programme TMS lors du transfert des données et, bien entendu, lors de leur analyse.

b. transfert des données

Afin de transférer les données encodées vers le programme TMS (Option 2 du menu principal), un fichier intermédiaire entre EXCELL et le programme TMS doit être créé. Avant de le créer, l’utilisateur doit s’assurer que le tableau comprend exactement le même nombre de colonnes que de paramètres encodés et le même nombre de lignes en plus des deux premières que le nombre de sujets vus ou le nombre d’observations réalisées.

Toute autre colonne ou ligne supplémentaire doit impérativement être effacée qu’elle soit comprise dans le tableau d’encodage ou se situe en dehors (par exemple le calcul de statistiques en fin de colonne après la dernière ligne encodée). Le premier paramètre devra toujours se trouver dans la première colonne A. Le fichier intermédiaire (extension CSV) de EXCELL est créé comme suit:

Page 79: TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES DES - … INRCT/livre_inrct.pdf · troubles musculosquelettiques ne sont pas le résultat d'un accident ou d’une contrainte aiguë mais ... défini

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Au lieu d’utiliser la commande classique ‘’Enregistrer’’ pour sauvegarder le document EXCELL, choisissez l’option ‘’Enregistrer sous ..’’ du menu ‘’FICHIER’’. Sélectionnez ensuite dans l’option ‘‘Type de fichier’’ du panneau ‘’Enregistrer sous’’ la ligne ‘’CSV (séparateur: virgule)’’. Par défaut, le nom du fichier CSV est le même que celui du fichier EXCELL. Il suffit donc de presser ‘’OK’’ pour créer le fichier intermédiaire CSV.

La création du fichier intermédiaire est par conséquent plus aisée en EXCELL qu’en LOTUS.

Remarque importante:

Bien que, dans la sélection du ‘’Type de fichier’’ (CSV (séparateur: virgule)), le mot virgule soit toujours affiché, en réalité EXCELL utilise pour séparer les colonnes du fichier CSV le ‘’séparateur de liste’’. Si WINDOWS est configuré en anglais, le séparateur de liste est par défaut la virgule ‘’,’’ . Par contre, pour le WINDOWS français par exemple, le séparateur de liste est le point-virgule ‘’;’’. Avant de créer le fichier intermédiaire CSV, il appartient à l’utilisateur de vérifier que le séparateur de liste est bien la virgule dans la configuration des paramètres internationaux du WINDOWS.

Pour ce faire:

- Quitter EXCELL

- Ouvrir le GROUPE PRINCIPAL

- Ouvrir le PANNEAU DE CONFIGURATION

- Ouvrir INTERNATIONAL

- Vérifier le séparateur de liste.

- Si le séparateur de liste n’est pas une virgule, modifier le PAYS et choisissez les ETATS UNIS. Le séparateur de liste est automatiquement modifié.

- Presser OK pour enregistrer la configuration et quitter le PANNEAU DE CONFIGURATION et le GROUPE PRINCIPAL.

- Relancer EXCELL et créer le fichier intermédiaire CSV comme décrit ci-dessus.

- Après avoir créé le fichier CSV, ne pas oublier de replacer WINDOWS dans sa configuration initiale.