Thème 3 : Des mobilités généralisées (12-14 heures) · 2020. 4. 4. · en 2011, la Lybie...

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Thème 3 : Des mobilités généralisées (12-14 heures) Questions Ø Les migrations internationales. Ø Les mobilités touristiques internationales. Commentaire Le monde est profondément transformé par les mobilités. Celles-ci peuvent être motivées par de nombreux facteurs (fuir un danger, vivre mieux, travailler, étudier, s’enrichir, visiter…). Les flux migratoires internationaux représentent des enjeux très différents (géographiques, économiques, sociaux ou encore politiques et géopolitiques), tant pour les espaces de départ que pour les espaces d’arrivée. Ils sont marqués par une grande diversité d’acteurs et des mobilités aux finalités contrastées (migrations de travail, d’études, migration forcée, réfugiés…). Ils font l’objet de politiques et de stratégies différentes selon les contextes. Avec le développement et l’évolution des modes de transports, les mobilités touristiques internationales sont en plein essor et se diffusent au-delà des foyers touristiques majeurs. Études de cas possibles : Ø La mer Méditerranée : un bassin migratoire. Ø Dubaï : un pôle touristique et migratoire. Ø Les mobilités d’études et de travail intra-européennes. Ø Les États-Unis : pôle touristique majeur à l’échelle mondiale. Question spécifique sur la France Ø La France : mobilités, transports et enjeux d’aménagement. Commentaire Quotidiennes, saisonnières ou encore ponctuelles, les mobilités sont multiples en France métropolitaine et ultramarine. Elles répondent à des motivations diverses et rendent compte aussi d’inégalités socio-économiques et territoriales. L’étude de la configuration spatiale des réseaux de transport et des réseaux numériques de communication invite à analyser les formes de la mobilité. Elle met en évidence la mise en concurrence des territoires en fonction de leurs atouts, mais également de la distance-temps qui les sépare des principaux pôles économiques, administratifs et culturels. En jouant avec les échelles, l’étude des transports et des mobilités permet d’appréhender, d’une part, les enjeux de l’aménagement des territoires, de la continuité territoriale et de l’insertion européenne ainsi que, d’autre part, la transition vers des mobilités plus respectueuses de l’environnement. I – Les migrations internationales Ø Etude de cas : La Mer Méditerranée : un bassin migratoire Carte et vidéo (France.TV) 4’13 Vidéo : Magnard les portes de Lampedusa (vidéo téléchargée) Étude de cas : la Méditerranée, espace migratoire (jeu de rôle / débat : carte Migrant(s)/ UE/ réseau de passeur/ONG/touriste Questionnaire à construire à partir de la transcription ci-dessous Transcription du texte de la vidéo Flux migratoires : focus sur la Méditerranée « Depuis 2010, les conflits au Maghreb, au Moyen Orient, dans la Corne de l’Afrique et la péninsule Arabique sont la raison majeure du déplacement des populations et de leur fuite vers l’Europe via la Méditerranée. Ces afflux ponctuels sont les conséquences de problèmes politiques et économiques auxquels les pays européens répondent par des politiques migratoires toujours plus restrictives. Avec l’application en 1995 de l’accord de Schengen sur la libre circulation au sein de 26 États européens, ces derniers ont renforcé les contrôles sur leurs frontières extérieures et durci les voies légales d’entrée dans l’espace Schengen. L’Europe externalise aussi le contrôle à ses frontières : elle demande à d’autres pays de contenir sur leur territoire et d’arrêter ou d’expulser tout migrant qui tenterait de faire le voyage en Europe hors des voies légales. C’est ainsi que la Libye a longtemps maintenu les migrants sur son territoire à la demande de l’Europe, moyennant finances et assurant une reconnaissance internationale à Kadhafi. Suite à la guerre civile qui débute

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  • Thème 3 : Des mobilités généralisées (12-14 heures) Questions

    Ø Les migrations internationales. Ø Les mobilités touristiques internationales.

    Commentaire Le monde est profondément transformé par les mobilités. Celles-ci peuvent être motivées par de nombreux facteurs (fuir un danger, vivre mieux, travailler, étudier, s’enrichir, visiter…). Les flux migratoires internationaux représentent des enjeux très différents (géographiques, économiques, sociaux ou encore politiques et géopolitiques), tant pour les espaces de départ que pour les espaces d’arrivée. Ils sont marqués par une grande diversité d’acteurs et des mobilités aux finalités contrastées (migrations de travail, d’études, migration forcée, réfugiés…). Ils font l’objet de politiques et de stratégies différentes selon les contextes. Avec le développement et l’évolution des modes de transports, les mobilités touristiques internationales sont en plein essor et se diffusent au-delà des foyers touristiques majeurs. Études de cas possibles :

    Ø La mer Méditerranée : un bassin migratoire. Ø Dubaï : un pôle touristique et migratoire. Ø Les mobilités d’études et de travail intra-européennes. Ø Les États-Unis : pôle touristique majeur à l’échelle mondiale.

    Question spécifique sur la France

    Ø La France : mobilités, transports et enjeux d’aménagement. Commentaire Quotidiennes, saisonnières ou encore ponctuelles, les mobilités sont multiples en France métropolitaine et ultramarine. Elles répondent à des motivations diverses et rendent compte aussi d’inégalités socio-économiques et territoriales. L’étude de la configuration spatiale des réseaux de transport et des réseaux numériques de communication invite à analyser les formes de la mobilité. Elle met en évidence la mise en concurrence des territoires en fonction de leurs atouts, mais également de la distance-temps qui les sépare des principaux pôles économiques, administratifs et culturels. En jouant avec les échelles, l’étude des transports et des mobilités permet d’appréhender, d’une part, les enjeux de l’aménagement des territoires, de la continuité territoriale et de l’insertion européenne ainsi que, d’autre part, la transition vers des mobilités plus respectueuses de l’environnement.

    I – Les migrations internationales Ø Etude de cas : La Mer Méditerranée : un bassin migratoire

    Carte et vidéo (France.TV) 4’13 Vidéo : Magnard les portes de Lampedusa (vidéo téléchargée) Étude de cas : la Méditerranée, espace migratoire (jeu de rôle / débat : carte Migrant(s)/ UE/ réseau de passeur/ONG/touriste Questionnaire à construire à partir de la transcription ci-dessous Transcription du texte de la vidéo Flux migratoires : focus sur la Méditerranée « Depuis 2010, les conflits au Maghreb, au Moyen Orient, dans la Corne de l’Afrique et la péninsule Arabique sont la raison majeure du déplacement des populations et de leur fuite vers l’Europe via la Méditerranée. Ces afflux ponctuels sont les conséquences de problèmes politiques et économiques auxquels les pays européens répondent par des politiques migratoires toujours plus restrictives. Avec l’application en 1995 de l’accord de Schengen sur la libre circulation au sein de 26 États européens, ces derniers ont renforcé les contrôles sur leurs frontières extérieures et durci les voies légales d’entrée dans l’espace Schengen. L’Europe externalise aussi le contrôle à ses frontières : elle demande à d’autres pays de contenir sur leur territoire et d’arrêter ou d’expulser tout migrant qui tenterait de faire le voyage en Europe hors des voies légales. C’est ainsi que la Libye a longtemps maintenu les migrants sur son territoire à la demande de l’Europe, moyennant finances et assurant une reconnaissance internationale à Kadhafi. Suite à la guerre civile qui débute

  • en 2011, la Lybie sombre dans le chaos et devient un des principaux points de départ des migrants. En Syrie débute également une terrible guerre civile en mars 2011. Sept ans après, près du quart de la population - environ 6 millions de personnes - ont été contraintes de fuir le pays. Différentes routes migratoires traversent actuellement la Méditerranée. À l'Ouest, les exilés sub-sahariens arrivent au Maroc et passent en Espagne principalement via Ceuta et Melilla, deux enclaves espagnoles situées sur le territoire marocain. Au centre, souvent originaires de la Corne de l'Afrique, du Yémen, de l’Érythrée, du Soudan et de la Somalie, les migrants arrivent en Libye et entrent en Italie par la Sardaigne, la Sicile ou Lampedusa. À l'Est, fuyant guerres et conflits au Moyen Orient, en Syrie, en Afghanistan ou en Irak, les migrants arrivent en Turquie et passent en Grèce en traversant la mer Égée. Le 3 octobre 2013, au large de Lampedusa, un bateau de pêche transportant plus de 500 migrants fait naufrage. Bilan : 366 morts. L'Italie déclenche alors Mare Nostrum, une opération militaro-humanitaire pour secourir les naufragés et dissuader les passeurs. Plus de 100 000 personnes sont repêchées entre le 15 octobre 2013 et le 31 octobre 2014. Le 1er novembre, Mare Nostrum est remplacée par Triton : cette simple opération de police aux frontières de l'agence européenne Frontex laisse les bateaux en détresse sans solution. À l'été 2018, jusqu’à 5 bateaux gérés par des ONG ont porté secours aux migrants en Méditerranée. L'association SOS Méditerranée qui apportait depuis février 2016 une réponse humanitaire d'urgence en Méditerranée centrale avec le navire Aquarius, a annoncé mettre temporairement fin à ses opérations le 6 décembre 2018. L’association dénonce le harcèlement politique, administratif et judiciaire qui vise les ONG de recherche et de sauvetage. D’autres ONG européennes, comme la catalane Proactiva Open Arms, patrouillent encore. Mais face à de nombreuses difficultés, elles font surtout de la surveillance. En 2017, selon l'Organisation internationale des migrations, 3 119 migrants sont morts ou portés disparus en traversant la Méditerranée. Selon Médecins sans frontières, 2 133 personnes y auraient trouvé la mort depuis le début de l'année 2018. À ce jour, l'Europe n'apporte aucune solution satisfaisante, ni pour prévenir les conflits dans les pays d'émigration, ni pour le sauvetage et la prise en charge des migrants. » POUR EN SAVOIR PLUS « Atlas des migrations. Un équilibre mondial à inventer » par Catherine Wihtol de Wenden (éd. Autrement, 2018) « La question migratoire au XXIe siècle. Migrants, réfugiés et relations internationales » par Catherine Wihtol de Wenden (Presses de Sciences Po, 2017) « L’Année stratégique 2019 » sous la direction de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018) « Géopolitique illustrée » de Pascal Boniface (éd. Eyrolles, 2018) « Atlas des relations internationales. 100 cartes pour comprendre le monde de 1945 à nos jours » de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018) Longtemps vue comme une terre d’émigration, l’Europe est aujourd’hui l’une des principales régions d’immigration au monde. La complémentarité entre les deux rives de la Méditerranée est aujourd’hui entravée par des politiques migratoires visant à durcir les frontières de l’Union européenne. Capacité : Exercice : du texte au croquis « Revenu des ténèbres » : le témoignage de Kouamé Kouamé a 20 ans et vit à Toulouse. Il a fui son pays parce qu’il était en danger de mort. Il ne révèle pas d’où il vient pour protéger ses proches restés sur place. Il raconte les étapes et de son parcours entre l’Afrique subsaharienne et la Méditerranée. Vous avez traversé le Ghana, le Burkina Faso, le Niger, la Libye, l’Algérie, le Maroc, avant d’arriver en Espagne. […] En 2012, je me suis retrouvé dans une prison à Gatron à la frontière avec le Niger, où s’entassaient des centaines de personnes […]. Il y avait peut-être vingt personnes par cellule, sous un toit de tôle, avec juste une couverture. Il y avait trois toilettes pour 300 personnes. […] Vous avez survécu ensuite à la traversée en Méditerranée. Les passeurs nous ont pris 1 200 euros chacun pour la traversée. D’autres ont payé 2 500 euros parce qu’on leur a fait croire qu’ils allaient monter dans un vrai bateau. En fait, tout le monde s’est retrouvé dans le même petit zodiaque de 6 mètres de long. Nous étions 54 personnes. […] Les passeurs avaient des armes, des machettes. Ils nous ont dépouillés du peu qu’on avait, nous assurant que de l’autre côté de la mer, en Europe, on aurait accès à tout ce qu’on voulait. On est parti à 5 heures du matin de Nador [ville du Nord du Maroc, sur la côte méditerranéenne). On nous avait affirmé qu’on serait en Espagne en 45 minutes. On a été secourus à 19 heures. […] Plusieurs personnes sont mortes. Sarah Diffala, « Kouamé, rescapé des camps de migrants : "J’ai fui sans me retourner, j’ai fui la mort" », L’Obs, 31 mars 2018

  • À partir du témoignage de Kouamé cartographiez les étapes de son parcours migratoire depuis l’Afrique jusqu’en Europe. Étape 1 Afin de construire la légende, repérez les éléments suivants dans le texte. De quelle région part-il ? Que fuit-il ? Par quelles routes passe-t-il ? Quels obstacles rencontre-t-il ? Où arrive-t-il ? Étape 2 Complétez la carte et la légende en ajoutant les figurés. Étape 3 Ajouter un titre.

    B- La croissance et la diversité des flux migratoires dans le monde

    Dans le contexte actuel de la mondialisation, les flux migratoires s’accroissent à un rythme élevé. Aujourd’hui on estime à plus de 258 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde contre 150 millions environ en 2000 (source INED). Même si les migrants vont encore en majorité dans des pays proches de leur pays d’origine, on constate que les flux migratoires sont de plus en plus lointains. Les principales régions d’accueil des migrants internationaux sont les régions les plus développées (l’Amérique du Nord, l’Océanie et l’Europe occidentale) ainsi que certains pays émergents comme les États du Golfe (Émirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Qatar...).

    Les facteurs des migrations sont multiples. On distingue les migrations forcées et les migrations choisies : Les migrations forcées correspondent aux flux de réfugiés politiques fuyant les zones de conflits (les Syriens par exemple) ou l’oppression politique (les Tibétains par exemple) et les réfugiés climatiques de plus en plus nombreux en raison des catastrophes provoquées par le réchauffement climatique global (Bengladesh)

  • Les migrations choisies répondent généralement à des motivations économiques mais sont toutefois très diverses : espoir de meilleures conditions de vie et d’existence pour les populations pauvres des PMA, recherche de carrières ou de salaires plus intéressants pour les travailleurs diplômés et qualifiés des pays du Nord ou des PED, mobilité́ pour étudier à l’étranger ou tout simplement volonté de découvrir un autre pays.

    B - Les migrants acteurs de la mondialisation

    Les migrants jouent un rôle dans la mondialisation pour différentes raisons. Les migrants contribuent à l’augmentation des flux financiers et dans une certaine mesure au développement des PED par les transferts financiers vers leur pays d’origine. Les travailleurs qualifiés migrent pour répondre aux besoins de main d’œuvre des FTN qui s’implantent sur tous les continents et trouver des salaires plus attractifs. Les diasporas jouent aussi un rôle majeur dans le brassage des cultures (notamment dans les grandes métropoles mondiales comme Londres ou New York) et dans l’entretien de relations intenses entre leur pays d’origine et les pays d’accueil.

    Mais les migrations contribuent aussi parfois à accroître les inégalités entre le Nord et le Sud, notamment par la « fuite des cerveaux » (médecins, ingénieurs, etc.) qui handicape fortement les PMA en les privant d’une main d’œuvre qualifiée nécessaire à leur développement, alors qu’elle avantage les pays du Nord ou les pays émergents qui accueillent une main d’œuvre qualifiée meilleur marché.

    C - Des réseaux et des flux polarisés et déséquilibrés Les pays développés du Nord ferment de plus en plus leurs frontières aux migrants pauvres et peu qualifiés en provenance des pays du Sud ou de l’Est de l’Europe ce qui donne lieu à l’apparition et à la multiplication depuis une vingtaine d’années de « frontières blindées » ou murs pour empêcher le passage des migrants clandestins. C’est le cas notamment de la frontière États-Unis – Mexique et des frontières extérieures de l’Union Européenne en Méditerranée. Mais les pays développés du Nord ainsi que certains pays émergents du Sud sont aussi confrontés au manque de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs d’activité et ouvrent donc leurs frontières aux travailleurs diplômés (médecins, ingénieurs, ...) : c’est le principe de l’immigration choisie. Les politiques migratoires restrictives des États développés sont souvent dictées par des motifs économiques mais aussi par le poids de l’opinion publique et une tendance certaine à la xénophobie. Toutefois, en raison du vieillissement de la population que connaissent tous les pays du Nord, une ouverture plus large des frontières aux migrants en provenance des pays du Sud est inéluctable.

  • Evaluation : analyser un document Les flux migratoires, un enjeu économique majeur pour les pays des Nords et des Suds

    II - Les mobilités touristiques internationales. Ø Étude de cas : Dubaï (voir manuel) p. 182-185

    Membre de la Fédération des Émirats arabes unis, Dubaï compte plus de 3 millions d’habitants, dont 85 % d’étrangers. Sans grandes réserves pétrolières, l’Émirat a développé d’autres secteurs économiques rentables. Aujourd’hui, le tourisme est devenu une priorité. En 2017, Dubaï a accueilli près de 16 millions de touristes grâce à ses infrastructures haut de gamme et à un réseau aérien performant.

    Comment Dubaï est-elle devenue une grande destination touristique Réponses aux questions / Schéma ou tableau bilan p. 185 Le tourisme est une activité de loisir au cours de laquelle on passe au moins une nuit hors de chez soi. • On peut ainsi distinguer les tourismes suivants. Le tourisme balnéaire, surtout estival. L'Europe méditerranéenne et l'espace caraïbe sont ici favorisés. Le tourisme montagnard d'abord hivernal (sports d'hiver), avant le développement récent d'une saison estivale. Le massif alpin est le premier massif touristique au monde. Le tourisme culturel, qui s'attache à la découverte des lieux historiques et culturels. Les grandes capitales européennes, surtout Paris, en sont les premières bénéficiaires. Le tourisme vert, qui se développe dans les campagnes, en retrait des espaces balnéaires surpeuplés pendant la saison estivale. Le tourisme religieux, qui persiste, avec des pèlerinages comme ceux de Rome et La Mecque. Le tourisme gastronomique, particulièrement ancré en France. Le tourisme thermal, plus anecdotique et lié aux grandes villes de cure. Le tourisme cinématographique, qui se développe (on visite les lieux de tournage du Seigneur des anneaux en Nouvelle-Zélande, ou encore ceux qui ont inspiré le film Avatar en Chine). Ces différents types de tourisme ne sont pas exclusifs les uns des autres : on peut profiter de vacances au bord de l'eau pour visiter un musée puis prendre un repas gastronomique à une grande table !

  • A - Un phénomène en forte croissance P. 198-199 • En 2017, environ 1,3 milliard de touristes internationaux ont été dénombrés. Les mobilités touristiques sont en forte croissance depuis 1945 : seulement 25 millions en 1950, 277 millions en 1980, 435 millions en 1990, 675 millions en 2000 et 1 milliard en 2012 et 1,3 milliard en 2017. L'Organisation mondiale du tourisme prévoit 1,8 milliard de touristes pour 2030. • Le tourisme est ainsi devenu un secteur économique majeur, qui génère 1 000 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Ce qui représente environ 5 % du produit mondial brut, c'est-à-dire de la richesse créée dans le monde en une année, 30 % des exportations mondiales de services et la 4e activité exportatrice mondiale. Le secteur emploie entre 6 et 7 % de la main d'œuvre mondiale, sous la forme d'emplois directs (par exemple, le loueur de planche à voile) ou indirects (l'ouvrier qui fabrique la planche en question). • Dans les pays développés, le tourisme contribue entre 2 % du PIB (là où le tourisme est une activité marginale) et jusqu'à plus de 10 % dans les pays les plus touristiques (presque 7 % en France). Dans les petits États à forte vocation touristique, la place du tourisme est encore plus grande. • L'enrichissement des populations explique ce développement du tourisme. Le développement de la société des loisirs, depuis 1945 en Europe occidentale et en Amérique du Nord, se poursuit à présent dans les pays émergents. De même, le vieillissement de la population mondiale, particulièrement marqué dans les pays les plus riches, contribue à la croissance du phénomène touristique. La révolution des transports (et notamment du transport aérien) allonge la distance et la durée des flux touristiques.

    B - Des flux relativement concentrés mais en voie de diversification • Pendant longtemps, les pays développés ont concentré l'essentiel des départs et des arrivées de touristes internationaux. Mais le paysage change : leur part s'est réduite et celle des pays émergents et en développement a progressé de 31 % à 47 % entre 1990 et 2010. Autrement dit, la moitié des touristes dans le monde seront bientôt issus des pays en développement. Sur les années 2000-2010, la croissance annuelle du nombre de touristes internationaux a été de 1,8 % dans les pays développés mais de 5,6 % dans les pays émergents. • L'Europe reçoit encore plus de la moitié (51,3 %) des touristes internationaux, surtout l'Europe méditerranéenne (18,6 % du total mondial), mais sa part relative diminue. Après avoir doublé le nombre de touristes en dix ans à 216 millions, l'Asie-Pacifique est désormais le 2e pôle touristique mondial, avec 22 % du total mondial. Elle devance la zone Amérique (15,9 %), dont la croissance est moins forte. Avec 5,1 % et 5,7 %, l'Afrique et le Moyen-Orient ferment la marche, occupant une place encore marginale mais fortement croissante dans l'économie touristique mondiale : le nombre de touristes y a plus que doublé depuis l'an 2000. Les flux traditionnels vers l'Europe et l'Amérique du Nord sont donc à présent de plus en plus contestés par l'émergence

    d'autres destinations. Le tourisme régional intra-asiatique a ainsi très fortement augmenté ces dernières années. • Les recettes touristiques nuancent sans le contredire le tableau des arrivées. On dépense toujours plus dans les pays développés que dans les pays en développement : 63 % des dépenses pour les premiers contre 37 % pour les deuxièmes. L'Europe chute à 44,2 % des recettes, au profit de l'Asie-Pacifique (27 %) et des Amériques (20 %). • Le pays le plus touristique du monde reste la France : 90 millions d'arrivées en 2018, contre 77 millions aux États-Unis, (deuxième pays pour le nombre de visiteurs, mais premier pour les recettes) et 30,5 millions en Chine (2018), qui continue de progresser.

    C - Vers un tourisme durable ? Le caractère saisonnier plus ou moins marqué du tourisme pose problème. Les équipements doivent être adaptés à des pics de fréquentation. L’afflux de population entraîne une surconsommation des ressources locales, notamment celles en eau. Les impacts sur les paysages peuvent être importants. Certains littoraux, comme la côte méditerranéenne espagnole, ont été bétonnés par de vastes ensembles immobiliers en bordure des plages. La Côte d’Azur française est totalement urbanisée par un mitage très dense de constructions individuelles. L’essor du tourisme de masse se traduit par de multiples dommages : dégradation du patrimoine visité, qu’il soit naturel ou historique, pollutions et risques divers. Il entre en concurrence avec les autres activités et provoque un renchérissement des prix du foncier et de l’immobilier. Certains centres-villes historiques se « muséifient »

  • avec le départ des habitants et des commerces de proximité. Les populations locales dénoncent les méfaits de la fréquentation touristique sur leur ville et appellent au respect des cultures locales. Les déséquilibres territoriaux engendrés par le tourisme sont tels qu’ils peuvent le remettre en cause. L’activité touristique doit être régulée pour préserver les ressources et la qualité de vie des populations locales. De plus en plus, les flux d’entrée sur les sites ont tendance à être limités (Machu Picchu au Pérou, Santorin en Grèce) et les offres d’hébergement réglementées. Des formes de tourisme durable se développent. L’écotourisme est centré sur la découverte de la nature : le Costa-Rica par exemple en a fait une marque de fabrique. Le tourisme équitable cherche à faire profiter davantage les populations locales des revenus qu’il génère. C’est un enjeu très important dans les pays en développement où les revenus du tourisme sont principalement captés par les grands groupes internationaux.

    Développement des croisières dans des espaces fragiles Publicité de l’agence de voyages Grands Espaces pour des croisières au Spitzberg (2018).

  • III - La France : mobilités, transports et enjeux d’aménagement. En quoi l’évolution des mobilités et l’organisation des réseaux révèle-t-elle l’inégale connexion du territoire français sur l’Europe et le monde et quels sont les enjeux liés à la mobilité ?

    Élèves en écoute active : objectif : composition à la fin de la séquence A. Des mobilités à toutes les échelles Des mobilités de plus en plus importantes

    La population française est désormais connectée à l'espace-monde au travers du « village global » (via internet), mais aussi grâce à des réseaux aériens performants. Elle fréquente aussi plus facilement des lieux à toutes les échelles (locale, régionale, nationale) : les Français sont devenus plus mobiles.

    Ø Ils sont plus mobiles à l'échelle locale car le phénomène de périurbanisation a entraîné une augmentation des migrations pendulaires (entre le lieu de travail et le lieu de résidence). Carte p. 220

    Ø Ils sont aussi plus mobiles à l'échelle interrégionale, puisqu'il est devenu facile d'aller passer un week-end à l'autre bout de sa région (ou dans une autre région) du fait de la multiplication des transports régionaux (TER, lignes aériennes intérieures) et des infrastructures routières.

    Se déplacer fait donc aujourd'hui partie intégrante du mode de vie des Français, qui n'hésitent plus à déménager dans d'autres régions pour trouver du travail. À ce titre, les régions les plus attractives restent la région Provence-Alpes-Côte d'Azur-Corse (qui attire des actifs à très haut niveau de qualification du fait de la concentration des centres d'innovation et de la qualité de vie), l'Ouest, mais aussi l'Île-de-France (qui concentre une part très importante des activités et des emplois intéressant les jeunes actifs). Carte p. 223 Les Français se déplacent également en dehors des frontières du territoire, en particulier sur le territoire européen et dans l'espace Schengen où ils peuvent librement circuler. Cette situation a favorisé l'augmentation des mobilités transfrontalières pour raisons professionnelles et le développement de régions transfrontalières. Les mobilités transfrontalières sont aussi liées au commerce, et surtout au tourisme. C'est alors plutôt les touristes européens qui viennent en France.

    B - Des flux de plus en plus importants, mais des territoires français plus ou moins intégrés

  • La France est totalement intégrée à la mondialisation en tant que grande puissance européenne. Dans ce contexte, les grands axes de desserte la reliant au reste de la dorsale européenne, et au reste du monde, se sont fortement développés avec l'augmentation des flux humains, mais aussi des flux de marchandises et des flux financiers. Cette situation a encore renforcé l'intégration de l'axe Lille/Paris/Lyon/Marseille au territoire de l'Union européenne mais aussi aux grands réseaux de l'archipel mégalopolitain mondial. Les régions transfrontalières du nord et de l'est de la France sont au cœur des flux vers le nord mais aussi vers l'Ouest de l'Europe (Alsace-Lorraine ; Alpes). Les régions frontalières du sud permettent également une ouverture vers la péninsule ibérique. Les grandes métropoles françaises, et en tout premier lieu Paris, sont également des territoires très intégrés à l'espace européen. En tant que ville-monde, Paris est par ailleurs l'un des carrefours les plus importants au cœur des communications internationales, grâce à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, un hub de niveau mondial et une importante plateforme multimodale (c'est-à-dire un lieu qui permet un transfert facile des flux entre différents types de transports – aériens, fluviaux, routiers, ferroviaires).

    Pour pallier les problèmes d'enclavement, l'État et les collectivités territoriales ont investi dans la construction d'infrastructures de desserte, en particulier l'A75 qui relie Clermont-Ferrand à Bézier (avec la construction emblématique du viaduc de Millau). Cette autoroute a facilité les relations du Massif central avec les métropoles régionales (Lyon, Montpellier) et a renforcé le phénomène de périurbanisation le long de son axe. Mais elle a aussi un « effet tunnel » : la plupart des flux traversent la région sans s'y arrêter, cette dernière subit ainsi les nuisances engendrées par l'infrastructure sans en profiter. Connecter la « diagonale continentale » aux réseaux les plus dynamiques reste donc un enjeu.

    Les politiques d'aménagement françaises visent aussi à renforcer l'intégration des régions de l'Ouest au cœur du dynamisme européen en améliorant leur connexion avec les régions reliées à la dorsale (axe rhodanien, Est et Nord-Est de la France). Des axes transversaux sont donc en développement (Rennes /

    Nantes-Paris-Strasbourg, Nantes-Lyon-Genève). Le développement des technologies de l'information et de la communication et l'amélioration de la couverture du réseau internet en France vise aussi à améliorer l'intégration de zones enclavées ou en marge en favorisant le développement d'activités telles que le télétravail encore faut-il que les territoires soient tous équitablement connectés !

    C - Le développement des transports durables et l'intégration de tous les territoires est un enjeu important

    Documents p. 230-231 Mais la multiplication des infrastructures visant à une meilleure intégration de l'ensemble des territoires (équité territoriale chère à l'Union européenne et à l'État) n'est pas sans poser problème. Les constructions et aménagements entraînent en effet l'artificialisation de certains milieux ou le mitage d'espaces naturels et d'espaces ruraux (exemple type de la multiplication des réseaux routiers et des périphériques autour des villes).

    Le choix français d'une densification du réseau des autoroutes permet, certes, une excellente desserte du territoire et une nette amélioration du rapport distance-temps, mais elle favorise aussi l'explosion des transports individuels et

  • du nombre d'automobiles qui génèrent un volume important de gaz à effet de serre, pointés du doigt par le protocole de Kyoto. Exemple de Strasbourg : transport et développement durable : https://storage.gra1.cloud.ovh.net/v1/AUTH_2e379e37cf4645fd882e7f4f741be2a3/edulib__production__site__assets/paperclip_assets/textbook_resource/5d07a11ae6b8fb0d78bb8ba9/video/5d0c8429451c95233cb1e624_original.mp4?1561101354

    De nombreuses collectivités locales (régions mais surtout grandes métropoles) ont donc cherché à mettre en place des politiques de transport durable. Certaines sont devenues des modèles, y compris au niveau international, comme Nantes qui a reçu le label européen de ville durable. L'objectif de ces municipalités est d'encourager par tous les moyens l'utilisation des moyens de transport collectifs pour réduire le volume des déplacements en voiture (qui génèrent pollution et engorgements des réseaux routiers urbains) : à cette fin les pouvoirs publics ont multiplié les offres de transports collectifs peu polluants (tramways, bus fonctionnant avec des biocarburants) et ont développé

    l'intermodalité entre les différents moyens de déplacements (parkings au terminus des lignes de tramways par exemple). Cette politique locale est relayée depuis 2007 (Grenelle de l'environnement) par une politique nationale qui vient compléter les efforts européens pour favoriser les transports « propres » : les lignes internationales de TGV, le développement des transports fluviaux ou du cabotage sont des priorités pour les aménageurs.

    Question problématisée : 1 h