Théorie évolution du langage, période classique.

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THÉORIE ET ÉVOLUTION DU LANGAGE Période classique Christophe Guillotel-Nothmann

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Cours, Musicologie, période classique.

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  • THORIE ET VOLUTION DU LANGAGE

    Priode classique

    Christophe Guillotel-Nothmann

  • Avertissement

    Lorganisation de cette prsentation repose en partie sur le cours du CNEDcorrespondant, ainsi que sur le livre Lharmonie classique et romantique (1750-1900),lments et volution, Paris : Minerve, 2001, raliss tous deux par le professeurJean-Pierre Bartoli.

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique

    Lhritage de la thorie baroque Lenseignement du contrepoint Les traits de basse continue La thorie de la basse fondamentale de Rameau

    Linfluence des thories de Rameau lpoque classique Les polmiques autour de la thorie ramiste et son devenir en France Lascendant de la thorie de Rameau en Allemagne.

    Le vocabulaire harmonique lpoque classique Les accords parfaits et leurs renversements Les accords de dominante et de pr-dominante Le traitement des dissonances

    Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique La syntaxe harmonique classique La modulation La tonalit lpoque classique

    Sources

  • 1 Contrepoint, harmonie et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque

    Les trois catgories principales de traits lpoque baroque

    Les traits de contrepoint Johann Joseph Fux, Gradus ad Parnassum, Vienne 1725.

    Les traits de basse continue Johann David Heinichen, Der Generalbass in der Composition, 1728.

    Les traits de rhtorique musicale Johann Mattheson, Der Vollkommene Capellmeister, Hambourg, 1739.

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.1 Lenseignement du contrepoint

    Le Gradus ad Parnassum de Johann Joseph Fux

    Etablit une classification du contrepoint en cinq espces Note contre note Deux notes contre une note Quatre notes contre une note Syncopes Contrepoint fleuri (diffrentes valeurs)

    Formule les rgles denchanements intervalliques Consonance parfaite consonance parfaite : mouvement contraire ou oblique Consonance parfaite consonance imparfaite: librement Consonance imparfaite consonance imparfaite: librement Consonance imparfaite consonance parfaite; mouvement contraire et demi-ton une voix Dissonance consonance imparfaite par mouvement conjoint descendant lune des voix

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.1 Lenseignement du contrepoint

    Dissonance(imperfection)

    Consonance imparfaite

    Consonance parfaite

    Rapport contrepoint - harmonie

    1. Enchanements intervalliques:(imperfection) imparfaite parfaite

    2. Ralisation trois voix :

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.2 Les traits de basse continue

    Les principaux traits de basse continue

    Friedrich Erhardt Niedt Musicalische Handleitung, Anderer Theil / Von der Variation. Hamburg, 1706.

    Franois Campion Trait d'accompagnement et de composition, selon la rgle des octaves de

    musique. Paris, 1716.

    Johann David Heinichen Der General-Bass in der Composition, Dresde, 1728.

    Carl Philip Emanuel Bach Versuch ber die wahre Art das Clavier zu spielen, Zweyter Theil []. Berlin, 1762.

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.2 Les traits de basse continue

    Techniques de composition transparaissant travers les traits La basse est considre comme le fondement de lharmonie Les accords sont perus comme des entits verticales successives Les rgles de ralisation restent dtermines implicitement par les rgles contrapuntiques

    de la conduite des voix.de la conduite des voix.

    Rflexions thoriques abordes dans les traits Abandon des modes ecclsiastiques au profit des 12 modes majeurs et mineurs Modulation travers ces modes Successions harmoniques au sein des modes

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.2 Les traits de basse continue

    Rgles rgissant les enchanements harmoniques Les rgles des sixtes

    Dterminent les circonstances particulires dans lesquelles laccord de sixte est prfr laccord parfait

    La Tabula naturalis Passe en revue tous les mouvements possibles de la basse

    La rgle de loctave Indique lharmonie requise sur chacune des notes de la gamme du ton

    : I: ii ou II: V

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.3 La thorie de la basse fondamentale de Rameau

    Principaux traits de Jean-Philippe Rameau (1683-1764)

    Trait de l'harmonie rduite ses principes naturels, Paris, 1722. Nouveau systme de musique thorique, Paris, 1726. Dissertation sur les diffrentes mthodes d'accompagnement []. Paris, 1732. Dissertation sur les diffrentes mthodes d'accompagnement []. Paris, 1732. Gnration harmonique ou Trait de la musique thorique et pratique. Paris, 1737. Dmonstration du principe de l'harmonie. Paris, 1750.

    Trois concepts thoriques importants La thorie de la gnration de laccord Le principe du renversement La thorie des enchanements daccords

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.3 La thorie de la basse fondamentale de Rameau

    1. Thorie de la gnration des accords

    Cherche dduire les diffrents accords (parfaits) partir de la nature physique du son

    Ne parvient pas expliquer les accords mineurs

    Rvle limportance quacquiert la triade en tant quunit autonome donne par la nature

  • 1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.3 La thorie de la basse fondamentale de Rameau

    2. Principe du renversement

    Cherche dmontrer de manire rationnelle le principe du renversement dj mis en vidence parles thoriciens antrieurs

    Applique le principe du renversement non seulement aux triades, mais aussi aux accords de 7ecomportant 3 renversementscomportant 3 renversements

    Est le premier raliser que la basse fondamentale peut tre la base dune explication puissantedes progressions harmoniques

  • 3. Thorie des enchanements daccords

    La nature des enchanements dpend de deux aspects Lintervalle franchi par la basse fondamentale dun accord lautre Le caractre consonant ou dissonant de ces accords

    Les dissonances constituent le principal moteur de la progression harmonique

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.1 Lhritage de la thorie baroque 1.1.3 La thorie de la basse fondamentale de Rameau

    Les enchanements distance de quinte et de tierce (descendantes) sont considrs comme naturels Les enchanements distance de seconde sont priori contraires la nature. Ils sexpliquent:

    Par une progression sous-entendue dune tierce et dune quinte (exemple a) Par la thorie du double emploi (exemple b)

    IVIVI II IVII

    I V I

    a) b)

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.2 Linfluence des thories de Rameau lpoque classique

    Propagation des thories de Rameau en Europe

    En France : Louis Bertrand Castel (1688-1757) mentionne la thorie ramiste ds 1728 Jean dAlembert (1717-1783) diffuse la thorie ramiste par lintermdiaire de son trait Elmens

    de musique thorique et pratique, suivant les principes de M. Rameau. Paris, 1752

    En Allemagne : Christoph Schrter (1699-1782) rapporte avoir tudi le trait de Rameau ds 1724 Johann David Heinichen (1652-1719) cite le Trait de lharmonie dans son trait de basse

    continue de 1728 Friedrich W. Marpurg (1718-1795) traduit le trait de dAlembert en Allemand en 1757

    En Sude : Deux thses de 1727 et 1728 crites luniversit de Uppsala font tat du Trait de lharmonie.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.2 Linfluence des thories de Rameau lpoque classique 1.2.1 Les polmiques autour de la thorie ramiste et son devenir en France

    La controverse entre Rousseau et Rameau

    Choix des crits de Rousseau ayant aliment la polmique Dictionnaire de Musique, 1768. Lettre sur la musique franaise, 1753. Essais sur lorigine des langues, 1781. Essais sur lorigine des langues, 1781.

    Choix des crits de Rameau ayant aliment la polmique Observations sur notre instinct pour la musique, 1754. Erreurs sur la musique dans lEncyclopdie, 1755. Suite des erreurs, 1756.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.2 Linfluence des thories de Rameau lpoque classique 1.2.1 Les polmiques autour de la thorie ramiste et son devenir en France

    La musique dcoule de principesnaturels (acoustiques et physiques)

    La musique repose sur des valeursartistiques et morales

    Positions thoriques dfendues par Rameau

    Positions thorique dfendues par Rousseau

    Loreille nobit qu la nature qui estla mre des sciences et des arts

    La mlodie n'a d'autre principe quel'harmonie rendue par le corpssonore

    L'harmonie elle seule est capablede dchaner les passions

    La musique est intimement lie aulangage et la nature humaine

    La mlodie et la posie sont lefondement de la musique

    Les passions sont exprimes par lamlodie et par la voix

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.2 Linfluence des thories de Rameau lpoque classique 1.2.1 Les polmiques autour de la thorie ramiste et son devenir en France

    Les aspects de la thorie ramiste suscitant la controverse au dbut du 19e sicle Le primat de lharmonie sur la mlodie Lexplication de lharmonie par des phnomnes physiques Lorigine du mode mineur La dtermination des fondamentalesLa dtermination des fondamentales La prparation des dissonances Le rejet des enchanements de basse fondamentale distance de seconde

    Les principaux traits de la premire moiti du 19e sicle Charles Simon Catel (1773-1830), Trait d'harmonie, Paris, 1802. Alexandre Choron (1771-1834), Principes daccompagnement des coles dItalie, 1804. Jrme Joseph de Momigny (1762-1842), La seule vraie thorie de la musique, 1821. Antoine Reicha (1770-1836), Trait de haute composition, 1824. Jean-Charles Ftis (1784-1871), Trait complet de la thorie et de la pratique de lharmonie, 1844.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.2 Linfluence des thories de Rameau lpoque classique 1.2.2 Lascendant de la thorie de Rameau en Allemagne.

    Enchanements daccords et Thorie des degrs

    Georg A. Sorge (1703-1778), Compendium harmonicum, 1760. Etablit un lien direct entre lutilisation de laccord de 7e et les enchanements privilgis dans

    lharmonie Ces observations ne donnent pas lieu une thorisation des mouvements de la basse

    fondamentalefondamentale

    Johann P. Kirnberger (1721-1783), Die Kunst des reinen Satzes in der Musik, 1771. Attribue des fonctions de tonique et de dominante suivant le type daccord Reconnat que les enchanements privilgis sont ceux de quinte descendante

    Georg J. Vogler (1749-1814), Tonwissenschaft und Tonsetzkunst, 1776. Est lun des premiers utiliser des chiffres romains dans les cadences Rompt dfinitivement le lien entre la structure de laccord et sa fonction Concde que tout accord peut apparatre sur nimporte quel degr de lchelle diatonique

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.2 Linfluence des thories de Rameau lpoque classique 1.2.2 Lascendant de la thorie de Rameau en Allemagne.

    Naissance des principales thories de lharmonie du 19e sicle

    Thories systmatiques Ne prsupposent pas la supriorit de tel ou tel intervalle dans la progression dune

    fondamentale lautre Principalement reprsentes par Gottfried Weber (1779-1839)

    Thories intervalliques Etablissent leur systme de classification en fonction de lintervalle sparant les fondamentales Principalement reprsentes par Georg Joseph Vogler puis Simon Sechter

    Thories fonctionnelles Etablissent une hirarchie entre les diffrents degrs Concdent de lnergie et une dimension dynamique aux accords Principalement reprsentes par Hugo Riemann

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.1 Les accords parfaits

    Les accords parfaits et leurs renversements

    Laccord ltat fondamental Le seul pouvant tre utilis comme accord final dune cadence conclusive

    Laccord de sixte Dfinitivement compris comme un renversement de laccord ltat fondamental Dfinitivement compris comme un renversement de laccord ltat fondamental Sa basse (relle) est plus souvent double qu lpoque baroque Principalement quitt par mouvement conjoint la basse

    Laccord de quarte et sixte Dans la thorie classique, il est reconnu comme 2nd renversement de laccord parfait Dans le langage harmonique classique on distingue 4 types de quartes et sixtes

    Quarte et sixte de broderie Quarte et sixte de passage Quarte et sixte de renversement Quarte et sixte de cadence

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2 Les accords de dominante et de pr-dominante

    Les accords de dominante

    Accords de Pr-dominante

    Accords de Dominante Tonique

    Les accords de dominante Les accords de septime Les accords de quinte diminue Les accords de neuvime

    Les accords de pr-dominante (soit sous-dominants soit dominantes secondaires) La quinte et sixte de cadence La sixte napolitaine Les accords de sixte augmente

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.1 Les accords de dominante

    Accords de septime

    7e de dominante 7e diminue 7e de sensible 7e mineure 7e mineure 7e majeure

    Accords de quinte diminue

    Accords de neuvime

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.1 Les accords de dominante

    Accords de septime

    7e de dominante

    Accord de dominante le plus important Construit sur le degr V en mode majeur et mineur Sa rsolution favorise les progressions cadentielles (V-I, V-VI) Dans le langage harmonique classique il apparat sans prparation

    Ex. 2: Beethoven, Concerto n4 pour piano et orchestre, 1e mouvement, fin du 1e thme.

    Ex. 1: Progressions cadentielles impliques par la rsolution dune 7e de dominante.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.1 Les accords de dominante

    Accords de septime

    7e de dominante 7e diminue

    Construit sur le vii : Appartient la catgorie des accords de dominante Peut tre considr comme une 9e (mineure) de dominante sans fondamentale Acquiert souvent une dimension hautement expressive

    Construit sur le #iv : Appartient la catgorie des pr-dominantes

    Ne recle pas obligatoirement une dimension expressive. Ne recle pas obligatoirement une dimension expressive. Gnralement trait sur des valeurs brves

    Lempilement de tierces divise loctave en quatre parties gales Le nombre daccords de 7e diminue est limit trois Permet la modulation rapide vers des tons loigns

    Do: vii I fa: (V/V) V iEx. 2: Beethoven, Sonate n 1, menuet, mes. 34. Ex. 1 : Septime diminue.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.1 Les accords de dominante

    Accords de septime

    7e de dominante 7e diminue 7e de sensible 7e mineure

    En tant que dominante Peu utilis dans le langage harmonique classique Employ dans le langage romantique en tant que 9e de

    dominante sans fondamentale Utilis en tant que pr-dominante

    dans le cadre de procds squentiels 7e mineure 7e majeure

    dans le cadre de procds squentiels souvent le rsultat de retards

    Do: I IV vii iii vi ii V IEx. 1: Marche de 7e dans le cycle de quintes descendant.

    7e de sensible

    7e mineure

    7e majeure

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.1 Les accords de dominante

    Accords de septime

    7e de dominante 7e diminue 7e de sensible 7e mineure

    Assume une fonction de dominante quand il est construit sur le vii Assume une fonction de dominante secondaire sur les degrs

    restants (pr-dominante (V/V) sur #IV)

    7e mineure 7e majeure

    Accords de quinte diminue

    Do: vii I Fa: V/V V

    Ex. 2: Mozart, Sonate KV 330, II.Ex. 1: Quinte diminue.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.2 Les accords de pr-dominante

    Quinte et septime diminue sur le #IV

    Quinte et sixte de cadence

    Rle dterminant dans les tournures cadentielles ds le 17e sicle Peut tre construit de deux manires, en majeur:

    Accord parfait sur IV avec la sixte ajoute Accord de septime sur ii

    Peut devenir dominante de la dominante si la basse est altre

    V/V

    Peut devenir dominante de la dominante si la basse est altre Est toujours suivi de la dominante et jamais de la tonique Facilite le passage vers la dominante par la note commune (la 6te )

    I V I7+

    Ex. 1: Cadence paradigmatique.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.2 Les accords de pr-dominante

    Quinte et septime diminue sur le #IV

    Quinte et sixte de cadence

    Sixte napolitaine

    Doit sont nom lcole napolitaine dopra du 18e sicle Jusqu lpoque classique elle apparat en position de sixte et sexplique

    de deux manires: Comme un ornement chromatique du iv en mineur Comme un renversement du ii baiss

    Sixte napolitaine Utilise des fins expressives: signifie leffroi, la douleur, la stupeur Moyen de modulation trs efficace Utilise ltat fondamental la fin de lpoque classique (Beethoven,

    ouverture du Quatuor op. 95).

    do: i iv bii V i

    tierce diminue

    6te mineure

    Ex. 1: Sixte napolitaine.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.2 Les accords de pr-dominante

    Quinte et septime diminue sur le #IV

    Quinte et sixte de cadence

    Sixte napolitaine

    Accord altr de 3 ou 4 sons rsultant de la conduitecontrapuntique des voix

    Frquent dans le langage harmonique classique o elle seprsente comme entit autonome

    On distingue trois catgories de sixtes augmentes: Sixte augmente italienne

    Sixte napolitaine

    Sixte augmente

    Sixte augmente italienne Sixte augmente franaise Sixte augmente allemande

    Ex. 1: Conduite contrapuntique des voix selon le principe de la proximit.

    Sous-dominante hausse

    Sous-mdiante abaisse

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.2 Les accords de pr-dominante

    Quinte et septime diminue sur le #IV

    Quinte et sixte de cadence

    Sixte napolitaine

    Forme la plus simple Prsence dune tierce majeure au dessus du 6e degr baiss Se rsout principalement sur la dominante

    Sixte napolitaine

    Sixte augmente

    Italienne

    Mozart, Quatuor KV. 157, III, mes. 54-55.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.2 Les accords de pr-dominante

    Quinte et septime diminue sur le #IV

    Quinte et sixte de cadence

    Sixte napolitaine

    Plus rarement employe que les autres sixtes augmentes Prsence dune tierce majeure et dune quarte augmente au

    dessus du 6e degr baiss (couleur de gamme par ton) Se rsout principalement sur la dominante

    Sixte napolitaine

    Sixte augmente

    Italienne Franaise

    Mozart, Quatuor K. 465, III, mes. 100-102.

  • Trs frquente Prsence dune tierce majeure et dune quarte doublement

    augmente (ou quinte juste par enharmonie) impliquant unesonorit de 7e de dominante

    Permet la modulation vers le degr napolitain La rsolution sur la dominante implique des quintes

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.2.2 Les accords de pr-dominante

    Quinte et septime diminue sur le #IV

    Quinte et sixte de cadence

    Sixte napolitaine La rsolution sur la dominante implique des quintessuccessives Sixte napolitaine

    Sixte augmente

    Italienne Franaise Allemande

    Mozart, Sonate K. 282, II, mes. 13-14.

    Mozart, Quatuor K. 159, III, mes. 85-88.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.3 Le traitement des dissonances

    Depuis la Renaissance : La diffrenciation entre dissonances et consonances se situe au niveau de lintervalle La thorie musicale distingue deux familles de dissonances

    les suspensions (syncopes) :

    les notes de passage :

    A lpoque classique : La diffrenciation entre dissonances et consonances se situe au niveau de laccord Les deux familles de dissonances sont charges de nouvelles significations

    La dissonance harmonique ayant fusionn avec laccord :

    La dissonance mlodique nayant pas fusionn avec laccord :

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.3 Le traitement des dissonances

    Les dissonances harmoniques Les dissonances doivent tre prpares et rsolues dans lcriture stricte Les dissonances suivantes peuvent tre utilises sans prparation dans le style libre :

    Laccord de 7e de dominante Laccord de septime de sensible Laccord de septime diminue Les intervalles de quinte et de quarte augmente et diminue Lintervalle de sixte augmente Laccord de quarte et sixte de cadence

    Les diffrents types de dissonances harmoniques : Le retard : prpar et se rsolvant principalement par mouvement conjoint descendant Lappoggiature: retard non prpar

    1) 2) 3)

    Beethoven, Sonate op. 2, n1, Adagio.Exemples slectionns dans C.P.E. Bach, Versuch ber die wahre Art das Clavier zu spielen [], chap. II, art. 2, 5.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.3 Le vocabulaire harmonique lpoque classique1.3.3 Le traitement des dissonances

    Les dissonances mlodiques Friedrich Marpurg contribue la distinction entre notes constitutives dun accord et notes trangres

    Les notes principales (Hauptnoten) Se trouvent sur un temps relativement fort Sont constitutives de lharmonie

    Les notes secondaires (Nebennoten)Se trouvent sur un temps relativement faible Se trouvent sur un temps relativement faible

    Sont soit harmoniques (incluses dans laccord) soit mlodiques (trangres laccord) Les dissonances mlodiques sont trs frquentes dans le style classique

    Se rencontrent principalement sous la forme de notes de passage, de broderies et dchappes. Permettent de passer par des mouvements conjoints dune consonance lautre et ornent la composition

    Mozart, Don Giovanni, Ouverture, mes. 23-27..

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classique

    La thorie des vecteurs harmoniques Lenchanement de quarte ascendante est la

    progression principale dans lharmonie tonale

    Lenchanement de tierce descendante sexpliquepar la thorie de substitution de Riemannpar la thorie de substitution de Riemann

    Lenchanement de seconde ascendante sexpliquepar la thorie du double emploi de Rameau

    Vecteurs dominants Vecteurs sous-dominantsProgressions principales quarte ascendante (+4) quarte descendante (-4)

    Substitutions tierce descendante (-3) seconde ascendante (+2)

    tierce ascendante (+3) seconde descendante (-2)

    +2

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classique

    La thorie des vecteurs harmoniques Les progressions du rpertoire tonal sont composes en grande majorit (environ 70%

    80%) de vecteurs dominants (+4, -3, +2) Les enchanements sont reprsents soit sous forme de progressions principales soit sous

    forme de substitutionsLes successions de vecteurs dominants ne sont gnralement pas reprsentes Les successions de vecteurs dominants ne sont gnralement pas reprsentesuniquement par des progressions principales mais impliquent des substitutions: Une phrase tonale bien forme doit comporter au moins une substitution Une cadence paradigmatique se prsente comme un cycle de quinte incomplet

    +4 +2 +4 +4 +4 +4 +4 +4 +4 +4Do: I IV V I Do: I IV VII III VI II V I

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classique

    Explication de la direction des enchanements par les thoriciens classiques 1e explication dorigine contrapuntique propose par Sorge, Kirnberger, de Momigny

    Principe de la consonance: la prparation et larsolution des dissonances de 7e implique lesenchanements harmoniques usuels (+4, -3, +2)

    [La septime] entrane presque avec force lharmonie une bonne succession (progression) vers uneautre triade qui lui est proche. Faites entendre sol-si-r-fa. La septime nindique-t-elle pasimmdiatement la triade do-mi-sol, ou aussi la-do-mi et laccord de sixte sol#-si-mi ? Ainsi, laseptime nous guide travers tout le cycle des quintes .

    SORGE, Andreas, Vorgemach der musicalischen Composition[], Lobenstein: lauteur, 1747, vol. III, p. 341-342.

    2e explication dorigine harmonique, propose par Humanus Hartong, Catel, (Schoenberg)

    +4

    -3

    +2

    Principe des notes communes: dans les conditionsusuelles des enchanements harmoniques la bassefondamentale du premier accord joue un rlehirarchique moins important dans lempilement de tiercedu second accord.

    +4

    -3

  • Lutilisation plus frquente des enchanements +4, -3, +2 par rapport aux enchanements -4,+3, -2 est propre tout le rpertoire tonal du 17e au 20e sicle

    La focalisation des successions harmoniques autour du cycle fonctionnel est spcifique lasyntaxe harmonique classique: Des mouvements entiers de sonates peuvent se ramener la ralisation du cycle fonctionnel : T-S-D-T La ralisation du cycle fonctionnel peut tre courte: T -D-T

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classique

    La ralisation du cycle peut tre tendue : T - (portion du cycle de quintes)-S-D-T

    Beethoven, Concerto n4 pour piano et orchestre, I, premier thme.

  • Prolongations harmoniques de surface Se prsentent comme des interpolations mlodico-harmoniques non constitutives de la

    syntaxe harmonique classique Relvent de procds squentiels Dcoulent de la conduite linaire des voix et se manifestent trs souvent par des

    mouvements de sixtes parallles.Chromatisme

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classique

    Chromatisme Ne remet pas en cause le droulement du cycle fonctionnel, mais vient sinsrer entre ses

    lments constitutifs pour laccentuer par contraste Intervient de manire localise (dveloppements thmatiques centraux, introductions lentes) Peut acqurir des significations expressives et descriptives

    employ en tant queffet de contraste par rapport au diatonisme (notamment chez Mozart) employ pour la description du surnaturel, notamment dans les opras

    Haydn, Sonate [n59], Hob. XVI/49, Finale

  • Caractristiques du parcours tonal dans les uvres de la priode baroque[exemple Fantaisie BWV 542] Installation du ton principal par des progressions cadentielles La modulation correspond un simple point darticulation

    Implique une perptuelle transition vers des tapes tonales intermdiaires Contribue la varit du langage harmonique et rsulte deffets de couleurs tonales. Na pas dincidence directe sur la forme

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.2 La modulation lpoque classique

    Na pas dincidence directe sur la forme Confirmation du ton initial lextrme fin, dans les formules cadentielles

    Caractristiques du parcours tonal dans les uvres de la priode classique[exemple Sonate KV 545] Installation du ton principal dans lexposition du premier groupe thmatique La modulation se prsente comme un procd de composition dterminant

    Affirme une tonalit secondaire clairement marque (dominante, relatif) et advient soit par un bref point darticulation nanmoins trs expos et accentu par une section tonalement instable en contraste dynamique avec la prcdente

    Cherche contester la hirarchie au cours du mouvement. Devient un vnement structurel de la forme.

    Retour prolong du ton principal la fin du mouvement.

  • Quest-ce qui est considr comme une modulation ?

    La grande majorit des thoriciens classiques maintient les explications issues de latradition de la basse continue Toute altration entrane invitablement un changement de ton

    Certains thoriciens suggrent que lutilisation brve du chromatisme peut tre perue

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.5. Aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.5.2 La modulation lpoque classique

    Certains thoriciens suggrent que lutilisation brve du chromatisme peut tre peruecomme des digressions temporaires Andreas Sorge et Johann Philipp Kirnberger concdent que les altrations peuvent apparatre

    occasionnellement sans que se produise un changement de ton Heinrich Christoph Koch anticipe la distinction entre une tonalit locale et un changement de tonalit

    proprement parler en tablissant la distinction entre: La modulation accidentelle, arbitraire, entrane pas des altrations passagres La modulation passagre, prsupposant le maintien prolong de la nouvelle tonalit La modulation formelle qui rclame une cadence dans le nouveau ton

    Jrme Joseph de Momigny adopte un point de vue radicalement monotonal La modulation nadvient que dans le cas dun bouleversement intgral de la hirarchie tonale Le ton se dfinit comme la population entire des sons, placs par la nature sous la

    dpendance dune mme tonique

  • Comment module-t-on ?

    Selon la majorit des thoriciens baroques et classiques, on module par lintroduction dela note sensible de la tonalit que lon cherche atteindre

    A partir de la seconde moiti du 18e sicle certains auteurs (Daube) invoquentlintroduction du ton de la dominante et insisteront sur le changement de fonction des accords pivots

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.2 La modulation lpoque classique

    accords pivots

    Dans le rpertoire courant, la modulation seffectue en trois tapes:

    Dstabilisation du ton principal

    Installation du nouveau ton par laltration des degrs

    Confirmation du nouveau ton par des cadences

    Mozart, Sonate en r mineur, KV 332, III, mes. 39-41r: t D t TSol: D T

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.2 La modulation lpoque classique

    Vers quels tons module-t-on ? Depuis le dbut du 18e sicle:

    Certains thoriciens tablissent les rapports entre les tonalits selon le critre du nombrede notes communes et daccords communs entre deux tonalits (les tonalits distancede quinte et de quarte sont les plus proches)

    Les rapports entre les 12 modes majeurs et mineurs sont expliqus par desreprsentations circulaires. Elles illustrent:

    A lpoque classique Certains thoriciens (Marpurg, Riepel, Sorge) largiront les modulations aux tonalits

    homonymes, la sous-mdiante et la sus-mdiante Les descriptions mtaphoriques proposes par les thoriciens (Riepel) visent instaurer

    un ordre hirarchie entre la tonalit principale et les tonalits secondaires abordes Les tonalits vers lesquelles lon module dans la pratique sont principalement la

    modulation au relatif et la dominante (les autres modulations apparaissent rarement)

    Le degr de parent entre les diffrentes tonalits Le parcours tonal permettant datteindre une

    tonalit A partir dune tonalit B Johann David Heinichen,Neu erfundene undgrndliche Anweisung [],Hamburg 1711.

  • Schmas de modulation dans les expositions de formes sonate (majeur)

    Le V du ton principal devient le I du ton de la dominante (Ex. Haydn, Quatuor op. 76, n3):T: I VD: I V I

    La majorisation du ii se transformant en V du ton de la dominante (Ex. Mozart, Sonate KV 333) :

    1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.2 La modulation lpoque classique

    T: I II

    D: V I

    Le vi du ton principal devient le ii du ton de la dominante (Exemple, Haydn, Symphonie 103):T: I vi (VI)D ii (II) V I

    Combinaison des schmas prcdents (Ex. Mozart, Sonate KV 332):Fa: I V/vi vir: i V iUt: ii-V -i bVI-V/V-i-V-I

  • Schmas de modulation dans les expositions de formes sonate (mineur)

    Le iv (IV) du ton principal devient le ii (II) du ton relatif (Ex. Beethoven, Sonate op. 2 N1):t: i iv (IV)R: ii (II) V I

    Le VI (vi) du ton principal devient IV (iv) du ton de la dominante (Ex. Haydn, Sonate Hob.XVI/32) :

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.2 La modulation lpoque classique

    t: i bVI (vi)R: IV (iv) V I

    Combinaison des schmas prcdents (Ex. Mozart, Sonate KV. 310):t : i V/bVI bViR : IV V/ii ii V (i) V I

  • Apparition progressive du concept de tonalit

    Le mode en musique nest pas autre chose que lordre prescrit entre les sons, tant enharmonie quen mlodie, par la progression des quintes. Ainsi trois sons fa, ut, sol, & lesharmoniques de chacun de ces trois sons, cest--dire leurs tierces majeures & leursquintes, composent le mode majeur dut. Donc la progression ou basse fondamentale

    1 Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.3 La tonalit lpoque classique

    quintes, composent le mode majeur dut. Donc la progression ou basse fondamentalefa, ut, sol, dans laquelle ut tient le milieu, peut tre regarde comme reprsentant lemode dut .

    Alembert, Jean le Ron d, Elmens de musique thorique et pratique, Pari: David l'ain, 1752, p. 25.

    Deux conceptions thoriques identifiables se rattachant la tonalit: Lide statique dun centre harmonique, la tonique, autour duquel gravitent la sous-

    dominante ( la quinte infrieure) et la dominante ( la quinte suprieure) Lide dynamique que lorganisation du mode tient lordre des successions

    mlodiques et harmoniques rgules par les progressions de quinte.

  • Origine du terme tonalit et son apparition dans les crits thoriques

    Alexandre Choron (1771-1834), Dictionnaire historique des musiciens [], 1810-1811.

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.3 La tonalit lpoque classique

    Franois H. J. Castil-Blaze (1784-1857), Dictionnaire de musique moderne, 1821. Philippe-M.-A., Geslin (?), Cours dharmonie, 1826. Daniel Jelensperger (?), Harmonie au commencement du dix-neuvime sicle [], 1830. Franois-J. Ftis (1784-1871), Trait complet de la thorie et de la pratique de l'harmonie, 1844.

  • 1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4 Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.3 La tonalit lpoque classique

    Le concept de tonalit selon Ftis

    La tonalit se forme de la collection des rapports ncessaires, successifs ousimultans des sons de la gamme

    FTIS, Franois-Joseph, Trait complet de la thorie et de la pratique de l'harmonie, Paris, Schlesinger, 1844, p. 22..FTIS, Franois-Joseph, Trait complet de la thorie et de la pratique de l'harmonie, Paris, Schlesinger, 1844, p. 22..

    Les mouvements mlodiques dattraction et de rsolution sont chargs de significationsharmoniques: Ils dterminent les successions daccords et lorganisation diatonique de la gamme

    Les gammes rsultent non pas de lois mathmatiques ou acoustiques prtablies, mais ont descauses mtaphysiques

    Le phnomne de la tonalit est une construction humaine, culturelle et sociale soumise desmutations. Ces mutations se manifestent travers 4 types de tonalits: la tonalit unitonique,transitonique, pluritonique et omnitonique.

    Les rapports ncessaires , caractristiques de latonalit sont des forces dattraction entre les intervallesdissonants et les intervalles consonants

  • Un aspect caractristique du fonctionnement tonal pendant la priode classique

    De nombreux thoriciens dfinissent la tonalit comme un systme de relations en gravitation autour duncentre tonal stable et tabli: Marpurg considre la tonique comme le sige de la musique Momigny compare lorganisation de la gamme diatonique autour de la tonique lorganisation

    hliocentrique de la gravitation des plantes autour du soleil Dans le style classique, limportance accorde la tonalit principale et la tonique en tant que centres

    gravitationnels se rencontre diffrents niveaux:

    1. Harmonie, contrepoint et tonalit lpoque classique 1.4. Les aspects du fonctionnement tonal lpoque classique1.4.3 La tonalit lpoque classique

    gravitationnels se rencontre diffrents niveaux: Au niveau de la phrase tonale telle quelle est reprsente par le cycle fonctionnel I-IV-V-I

    [La cadence I-IV-V-I] se prsente comme la manifestation la plus simple du principe fondamental de latonalit harmonique : la conception selon laquelle la tonique apparat la fois comme la mdiation et lersultat de lopposition entre la sous-dominante et la dominante

    Carl Dahlhaus, Untersuchungen [], Kassel: Brenreiter, 1988, p. 96. Au niveau de la modulation:

    Il semble que les thories de la tonalit et de la modulation soient alles dans une mme direction []. Leconcept mme de tonalit harmonique simpose de plus en plus comme un systme gnral gravitationneldont la comprhension ne se fait quau moyen dune pense relativiste

    Jean-Pierre Bartoli, Lharmonie classique [], Paris: Minerve, 1988, p. 36. Au niveau de la forme:

    Dans une uvre tonale, tout passage ayant quitt la tonique est dissonant par rapport au morceau dansson ensemble, une rsolution est indispensable pour que la forme soit bien ferme et la nature de lacadence respecte

    Charles Rosen, Le style classique [], Paris: Gallimard, p. 29.

  • SourcesBARTOLI, Jean-Pierre, Lharmonie classique et romantique (1750-1900), lments et volution, Paris : Minerve, 2001.

    DAHLHAUS, Carl, La tonalit harmonique: tude des origines, trad. de lallemand par Anne-Emmanuelle Ceulemans, Lige : Mardaga, 1993.

    GROTH, Renate, Die franzsische Kompositionslehre des 19. Jahrhunderts, Wiesbaden : Steiner, 1983.

    LESTER, Joel, Compositional Theory in the Eighteenth Century, Cambridge-Massachusetts : Harvard University Press, 1992.

    MEES, Nicolas, Thories de la tonalit, Bibliographie commente, tat provisoire dune recherche en cours, avec la MEES, Nicolas, Thories de la tonalit, Bibliographie commente, tat provisoire dune recherche en cours, avec la collaboration dAnne-Emmanuelle Ceulemans, Paris : Universit de Paris IV Sorbonne, centre de recherches Langages musicaux, 1997, [en ligne : http://www.crlm.paris4.sorbonne.fr/mt/indexmt.html].

    MEEUS, Nicolas, Vecteurs harmoniques , Musurgia X/3-4 (2003).

    MEEUS, Nicolas, Vecteur harmoniques et thories no-riemanniennes, site Internet du CRLM, [en ligne: http://www.crlm.paris4.sorbonne.fr/VH+NR.pdf].

    Mees, Nicolas et alii Les rgles des sixtes : un moment du dveloppement de la thorie modale au XVIIe sicle Musurgia III/2 (1996).

    RATNER, Leonard, Classic music, Expression, Form and Style, New York : Schirmer Books, 1980.

    ROSEN, Charles, Le style classique, Haydn, Mozart, Beethoven, traduit de langlais par Marc Vignal, Paris : Gallimard, 1978.

    SADAI, Yizhak, Harmony in his Systematic and Phenomenological aspects, Jerusalem: Yanetz, 1980.

    SCHOENBERG, Arnold, Structural Functions of Harmony, New York : Norton, 1996.