Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation au … · Thème 2 : Les dynamiques de la...

13
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat 1 Exercice amorce : Document 1 : Forum social de Porto Alegre (2002) Source : La mondialisation en débat, 2004 Questions à poser à l’oral : 1. Décrivez chacun des documents et expliquez le phénomène qu’ils mettent en évidence. Document 1 : Les participants sont très différents : en majorité des hommes, mais aussi quelques femmes… On note aussi des personnes d’origines sociale ou géographique différentes. Les organisations politiques de gauche dominent : drapeau du P.T et communiste (faucille et marteau sur fond rouge). Le forum de Porto Alegre avait accueilli beaucoup d’hommes politiques de gauche dans une période électorale : Noël Mamère, Olivier Besancenot, Bertrand Delanoë, François Hollande, Jean-Pierre Chevènement… Des groupes non politiques, des organisations non gouvernementales sont également présentes : Indiens (en costume traditionnel, à droite de l’image), des militants de Greenpeace (quelques drapeaux verts), d’Attac… Ce qui est le plus frappant, c’est l’importance du nombre d’Américano-Européens qui portent la banderole… Peu d’Africains et d’Asiatiques sont associés à cette manifestation (en 2004, à Bombay, les Asiatiques seront beaucoup plus nombreux…). En fait, il y a eu à Porto Alegre 60.000 participants de 123 pays. L’objectif commun est de proposer au monde une alternative au seul modèle de développement existant depuis la chute du communisme : le modèle libéral, emblématique des Etats-Unis. Le slogan « Contre la guerre et pour la paix » en portugais et en anglais s’inscrit d’abord dans une logique de contestation vis-à-vis des Etats-Unis, prétendus « gendarmes du monde » (en janvier 2002, menaces de guerre contre l’Irak, Bush en janvier 2002 parle d’un « axe du mal, armé pour menacer la paix dans le monde » comprenant l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord) mais aussi intervention en Afghanistan après le 11 septembre 2001. Pour les manifestants, la mondialisation est responsable de la progression de la violence armée et du terrorisme international. Le mouvement altermondialiste est donc pacifiste. Il est également anti-libéral « un autre monde est possible »… c’est à dire une condamnation du modèle de développement et non du développement en lui-même. On passe ici de la simple contestation du capitalisme et du libéralisme (antimondialisation) à la tentative de proposition d’un nouveau modèle (altermondialisation) mais dont les bases idéologiques ne sont pas clairement définies, notamment du fait de la diversité des manifestants… Les deux langues sont le portugais et l’anglais. Le portugais se justifie par le lieu de la manifestation, au Brésil. L’anglais est la langue internationale, mais aussi la langue de la mondialisation. On peut noter ici une contradiction entre les objectifs du mouvement altermondialiste et les moyens qu’il utilise lui-même. Document 2 : L’enclave espagnole de Melilla au Maroc Source : Le monde.fr (2010)

Transcript of Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation au … · Thème 2 : Les dynamiques de la...

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

1

Exercice amorce : Document 1 : Forum social de Porto Alegre (2002)

Source : La mondialisation en débat, 2004 Questions à poser à l’oral : 1. Décrivez chacun des documents et expliquez le phénomène qu’ils mettent en évidence. Document 1 : Les participants sont très différents : en majorité des hommes, mais aussi quelques femmes… On note aussi des personnes d’origines sociale ou géographique différentes. Les organisations politiques de gauche dominent : drapeau du P.T et communiste (faucille et marteau sur fond rouge). Le forum de Porto Alegre avait accueilli beaucoup d’hommes politiques de gauche dans une période électorale : Noël Mamère, Olivier Besancenot, Bertrand Delanoë, François Hollande, Jean-Pierre Chevènement… Des groupes non politiques, des organisations non gouvernementales sont également présentes : Indiens (en costume traditionnel, à droite de l’image), des militants de Greenpeace (quelques drapeaux verts), d’Attac… Ce qui est le plus frappant, c’est l’importance du nombre d’Américano-Européens qui portent la banderole… Peu d’Africains et d’Asiatiques sont associés à cette manifestation (en 2004, à Bombay, les Asiatiques seront beaucoup plus nombreux…). En fait, il y a eu à Porto Alegre 60.000 participants de 123 pays. L’objectif commun est de proposer au monde une alternative au seul modèle de développement existant depuis la chute du communisme : le modèle libéral, emblématique des Etats-Unis. Le slogan « Contre la guerre et pour la paix » en portugais et en anglais s’inscrit d’abord dans une logique de contestation vis-à-vis des Etats-Unis, prétendus « gendarmes du monde » (en janvier 2002, menaces de guerre contre l’Irak, Bush en janvier 2002 parle d’un « axe du mal, armé pour menacer la paix dans le monde » comprenant l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord) mais aussi intervention en Afghanistan après le 11 septembre 2001. Pour les manifestants, la mondialisation est responsable de la progression de la violence armée et du terrorisme international. Le mouvement altermondialiste est donc pacifiste. Il est également anti-libéral « un autre monde est possible »… c’est à dire une condamnation du modèle de développement et non du développement en lui-même. On passe ici de la simple contestation du capitalisme et du libéralisme (antimondialisation) à la tentative de proposition d’un nouveau modèle (altermondialisation) mais dont les bases idéologiques ne sont pas clairement définies, notamment du fait de la diversité des manifestants… Les deux langues sont le portugais et l’anglais. Le portugais se justifie par le lieu de la manifestation, au Brésil. L’anglais est la langue internationale, mais aussi la langue de la mondialisation. On peut noter ici une contradiction entre les objectifs du mouvement altermondialiste et les moyens qu’il utilise lui-même.

Document 2 : L’enclave espagnole de Melilla au Maroc

Source : Le monde.fr (2010)

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

2

Document 2 : Le document met en évidence une zone de frontière entre le Maroc et l’Union Européenne puisque Melilla, avec Ceuta, est l’une des enclaves espagnoles sur le territoire marocain. La photo montre une double rangée de clôtures électrifiées surmontées de barbelés longées par une route côté espagnol. La frontière est donc renforcée par ce que l’on appelle un mur frontalier. Cela montre une fermeture des frontières entre Nord et Sud, et un intérêt croissant pour limiter les migrations non autorisées entre ces deux parties du monde. Ici, le cas évoque le mur entre un pays du Maghreb, donc un pays en développement et un relais des migrations clandestines internationales, et l’Espagne, pays de l’UE, très attractif pour les migrants.

Source : Science politique, cartothèque

2. D’après vos connaissances sur la mondialisation, identifiez la ou les questions que posent ces documents par rapport à ce phénomène.

Problématique : En quoi la mondialisation, phénomène d’uniformisation et de mise en réseau du monde, est-elle responsable de mouvements contraires qui conduisent à la fragmentation des Etats et au regain d’intérêt pour les frontières alors qu’il semble que le rôle politique et économique des Etats est réduit et leur souveraineté limitée ? Quels débats et quelles contestations le processus de mondialisation nourrit-il ? I. Etats, frontières et mondialisation

A. Un monde entre fragmentation et attention accrue aux frontières 1) L’explosion de nouvelles frontières

Documents à utiliser : carte 1 p. 168, carte la mondialisation n’efface pas les frontières (manuel Hachette TLES), document 1 p. 186. Document : La mondialisation n’efface pas les frontières

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

3

Questions : 1. Montrez que les frontières se sont multipliées depuis 1991. Depuis 1991, plusieurs phénomènes sont à l’origine de la multiplication des frontières : éclatement du bloc soviétique, séparation à l’amiable, guerres civiles. En 1991, la fin de l’URSS amène la multiplication des divisions étatiques en Europe de l’Est :

- Soit en raison de l’éclatement des frontières des anciens Etats : o Cas de l’URSS : 15 Républiques deviennent indépendantes comme la Russie,

l’Ukraine, la Biélorussie, Géorgie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan entre autres

o Cas de la Tchécoslovaquie qui se scinde en deux pour créer deux pays - Soit en raison de guerres civiles :

o En Europe, ce la conduit à l’éclatement de la Yougoslavie en 7 entités différentes : Serbie, Bosnie-Herzégovine, Montenegro, Croatie, Slovénie, Macédoine, Kosovo

o En Afrique, c’est la création d’entités séparatistes dans le cadre des guerres civiles comme au Sud Soudan ou en Somalie par exemple.

2. Identifiez les raisons expliquant l’augmentation du nombre de frontières depuis cette date. Les raisons essentielles sont d’ordre militaire, diplomatique et géopolitique :

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

4

- Volonté de certains Etats de se séparer de la tutelle d’un Etat plus puissant, et notamment de l’une des superpuissances de la Guerre Froide

- Volonté de synchroniser nation et territoire - Division interne aux Etats d’autres politique mais aussi ethnique, voire religieux dans

certains cas comme dans l’ex-Yougoslavie.

2) De la fermeture juridique aux murs frontaliers Documents à utiliser : carte 2 p. 168, documents 1et 2 p. 173, texte les murs, des barrières efficaces ? (source : S. Mekdjian, Mobilités et mondialisation. Le monde en mouvement ? in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de la mondialisation, 2011), document 1 p. 186. Document 1 : Les murs, des barrières efficaces ? Le sociologue américain Douglas Massey (2006) travaillant le mur Etats-Unis/Mexique, remet en cause son efficacité. L’autre montre combien ce mur n’empêche pas les flux de migrants mexicains vers les Etats-Unis mais au contraire réduit les possibilités de retour au Mexique des migrants illégaux, entraînant un effet inverse à celui officiellement recherché. Le passage vers les Etats-Unis étant particulièrement difficile, les migrants arrivés de l’autre côté sont contraintes à s’installer durablement aux Etats-Unis, réduisent très fortement les activités d’allers-retours. Alors qu’au début des années 1980 environ la moitié des Mexicains entrés illégalement aux Etats-Unis retournaient au Mexique dans l’année qui suivait leur arrivée, ce taux étant passé à 20 % en 2000. La construction du mur relève de raisons électoralistes dans un contexte de lutte contre le « terrorisme » associé aux migrations illégales.

Source : S. Mekdjian, Mobilités et mondialisation. Le monde en mouvement ? in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de la mondialisation, 2011.

Questions : 1. Montrez que les frontières ont tendance à se renforcer dans le monde, notamment entre les

Nords et les Suds. Les frontières se renforcent dans le monde comme le montre le montre la carte, le texte et la caricature. Les frontières sont renforcées de plusieurs manières : accentuation des contrôles et présence de murs. Ces murs sont érigés pour limiter notamment les échanges de population entre les Etats, pour diminuer les mobilités et les possibilités pour les populations de passer d’un pays à un autre. Les murs sont de plus en plus nombreux entre les pays du Nord et les pays du Sud comme le montre les murs entre les Etats-Unis et le Mexique, Israël et les territoires palestiniens, notamment Gaza et l’Union Européenne et le Maroc dans le cadre des enclaves de Ceuta et Melilla. Cependant, le renforcement aux frontières peut aussi limiter l’accès du territoire comme le montre les contrôles et les demandes de plus en plus strictes en termes de documents pour l’entrée dans l’Union Européenne, pour les populations extérieures au marché commun et à l’espace Schengen. 2. Identifiez les raisons qui peuvent expliquer la multiplication des contrôles et des murs aux

frontières entre certains pays ou groupes de pays. Plusieurs raisons expliquent la multiplication des contrôles et des murs aux frontières :

- Cas d’un regain de tensions entre les deux pays de part et d’autre de la frontière comme entre le Pakistan et l’Inde ou Israël et les territoires palestiniens.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

5

- Contrôler les mouvements migratoires, notamment les mouvements migratoires clandestins : le Zimbabwe et le Botswana1, l’Union Européenne et les pays du Maghreb, notamment au niveau des enclaves de Ceuta et Melilla, la frontière américano-mexicaine, entre les Emirats Arabes Unis et leurs voisins, notamment l’Arabie Saoudite2.

3. Le renforcement des frontières, notamment par l’intermédiaire des murs, est-il efficace ? Les pays se calfeutrent et se protègent derrières de barrières qui doivent permettre de rendre l’entrée dans le pays infranchissables. Si, dans certains cas, dans le cas de tensions géopolitiques fortes, comme entre le Pakistan et l’Inde, les circulations sont difficiles en raison de la militarisation de la frontière, il semble que dans le cas des murs visant à limiter les migrations, ils sont plus ou moins efficaces. Sur des territoires de très grande superficie comme la frontière de la Mexamérique, les migrations ne semblent pas avoir diminuée mais, en revanche, cela a eu pour conséquence de limiter les possibilités d’aller-retour entre le pays d’origine et le pays d’accueil. Dans le casde territoires plus étroits, comme Ceuta et Melilla, les murs frontières semblent plus efficaces. Conclusion partielle : Certains auteurs ont pu dire que la mondialisation a créé un monde sans frontières, est-ce pertinent selon vous ? L’idée d’un monde sans frontières peut sembler pertinente à l’échelle de certains continents comme l’Europe, où une partie du continent est marquée par une disparition des frontières internes. Cependant, les Etats, dans le cadre de la mondialisation, sont de plus en plus jaloux de leur souveraineté, de leurs prérogatives et tentent de limiter les intrusions non souhaitées sur leur territoire, et tentent également de limiter l’afflux de migrants qui ne pourraient vivre décemment ou qui ne pourraient être intégrés dans l’économie des pays. Certains autres pays renforcent leurs frontières pour se prémunir d’éventuelles attaques du voisin ou pour l’affaiblir comme le montre le cas Israélien. Quoi qu’il en soit, la mondialisation a plutôt amené à parler d’une « obsession des frontières » comme le souligne Michel Fouché que comme un monde sans frontières.

B. Les Etats, acteurs des réseaux et de la gouvernance internationale

1) Des Etats victimes de la mondialisation ? Documents à utiliser : document 3 p. 171, document quand l’Argentine tournait le dos au FMI (Source : J.-L. Buchet, comment l’Argentine s’est redressée après 10 ans de faillite, La Tribune, 26 décembre 2011), document les Etats responsables de la mondialisation (L. Carroué, La mondialisation en question, 2004). Document 1 : Quand l’Argentine tournait le dos au FMI Le 23 décembre 2001, un président intérimaire déclarait l’Argentine en cessation de paiements sur sa dette souveraine. Etranglé par les plains d’ajustement imposés par le FMI, et par son endettement, le pays était en récession depuis trois ans. Dix ans après, l’Argentine affiche une insolente santé économique, avec une croissance de 8 % par an depuis 2003. 1 Dans le cadre d’un regain de tension concernant le marché du travail et les migrations entre les pays africains. Le Botswana a mis en place une barrière électrifiée visant à décourager toute migration à destination de leur pays, puis de l’Afrique du Sud. 2 Au début du XXIème siècle, les Emirats arabes unis, fédération formée en 1971, est devenu un centre secondaire de la mondialisation des échanges attirant des migrants clandestins venant de l’Afrique du Nord-Est ou d’Asie, suscitant aussi des convoitises en raison de ressources en hydrocarbures. Depuis 2006, le pays s’est engagé dans un processus de « barriérisation » de sa frontière avec l’Oman, de contrôle à partir de systèmes de surveillance ultra-modernes de ses frontières avec l’Arabie Saoudite.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

6

L’Argentine est repartie dès 2002 en décidant de tourner le dos au FMI, qui réclamait plus d’austérité pour payer la dette. Le gouvernement donne la priorité à la lutte contre la pauvreté et à la remise en ordre de l’économie réelle. La demande reprend et les entreprises, plus compétitives du fait de la dévaluation, peuvent y répondre. Elie en 2003, Nestor Kirchner rompt avec le FMI et impose aux créanciers une décote de plus de 50 % de la dette, estiment que l’Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des recettes fiscales en hausse, il multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et les programmes sociaux. L’autorité et le rôle de l’Etat sont restaurés. Les Argentins ont gardé des événements de 2001 une grande méfiance à l’égard des banques et de la finance internationale.

Source : J.-L. Buchet, comment l’Argentine s’est redressée après 10 ans de faillite, La Tribune, 26 décembre 2011.

Document 2 : Les Etats responsables de la mondialisation Les Etats ne sont pas toujours les victimes de la mondialisation et ne sont pas impuissants face à ce phénomène. D’abord ce sont eux qui ont, à partir des années 70, permis la libéralisation du marché. Les Etats du Nord comme les Etats-Unis ont d’ailleurs imposé cette libéralisation aux Etats plus faibles. L’État demeure un acteur central : selon sa taille et sa puissance, il assure la défense de ses intérêts, les besoins collectifs de sa population et de ses entreprises. Il rend l'espace national plus ou moins attractif par ses choix budgétaires, ses lois, sa politique d'aménagement du territoire. Ils sont des acteurs actifs de cette mondialisation dans la mesure où ils se livrent à une concurrence acharnée pour attirer les firmes transnationales, sources d’emplois et d’investissements. Cependant, dans cette compétition, tous ne sont pas égaux. La mondialisation hiérarchise les Etats.

Source : L. Carroué, La mondialisation en question, 2004 Questions (Utilisez les connaissances des chapitres précédents) : 1. Montrez que la mondialisation peut fragiliser la souveraineté et la légitimité des Etats. Dans le cadre de la mondialisation, notamment dans le cadre de la capitalisation financière, les Etats sont souvent soumis aux aléas des marchés financiers et à la dette que ceux-ci peuvent contracter sur les marchés. Comme l’ont montré le cas de la Grèce ou le cas de l’Argentine, ou encore les accords au sein de l’Union Européenne, les organisations internationales comme le FMI ou l’Union Européenne peuvent imposer aux Etats des plans d’action pour sortir de la crise, avec notamment la question des remboursements de la dette. La souveraineté de l’Etat en matière financière est donc minimisée, voire niée. Dans ce cadre, la légitimité de l’Etat dans l’action financière peut être remise en cause. 2. Montrez cependant que les Etats ne sont pas forcément victimes de la mondialisation. Toutefois, si certains Etats sont victimes de la mondialisation, les Etats sont aussi à l’origine de l’organisation, de la dérégulation financière et de l’arbitrage international mis en place par le FMI et la Banque mondiale notamment. Cependant, ces instances sont dirigées par les pays les plus développés et les plus puissantes des trois aires de puissance mondiale. D’autres pays peuvent aussi renoncer à accepter les décisions prises par le FMI, comme l’ont montré le cas argentin, ou plus récemment le cas islandais. 3. Montrez que tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation Tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation. Les premières puissances économiques mondiales des aires de puissance, de par leur organisation, les lois, leur capacité à intégrer et à prendre les décisions qui transforment le monde sont privilégiées et peuvent se protéger dans le domaine de l’organisation et de l’intégration à la mondialisation. Ces Etats sont mêmes les moteurs du processus mondial.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

7

En revanche, les Etats dépendants ou en marge de la mondialisation, pour cause de déficit économique, de mal développement, ou d’instabilité interne ont du mal à se faire entendre des puissants et surtout à s’intégrer au marché mondial car ils ne sont pas perçus comme des lieux susceptibles de contenir des consommateurs potentiels ou comme des lieux pouvant servir les intérêts, notamment productifs des firmes transnationales.

2) Les Etats au cœur de la nouvelle gouvernance mondiale Documents à utiliser : carte la gouvernance mondiale et ses oppositions (Manuel Hatier), texte les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale (source : F. Louveaux, Mondialisation et géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de la mondialisation, 2011), texte et si on réformait les instances économiques multilatérales ? (source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011), carte gouvernance mondiale et organisation régionale (Manuel Belin). Document 1 : La gouvernance mondiale et ses oppositions

Manuel Hatier

Document 2 : les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale ? Sommets et contre-sommets deviennent des rituels obligés, médiatisés, mondialisés. Ils répondent aux besoins nouveaux de réponses rapides, immédiates et médiatisées à des situations de crise, de tensions, mais aussi à une demande pressente et multiforme de régulation de la mondialisation. Du côté de la société civile, aux sommets annuels de Davos répondent les forums sociaux. Les Etats se réunissent aussi régulièrement depuis 1975 : au G6 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) succède le G7 avec le Canada en 1976 ; me G8 en 1998 avec la Russie, puis le G20 à partir de 1999, avec des pays émergents et l’UE en tant que telle. Les pays du G20 représentent aujourd’hui les deux tiers de la mondialisation mondiales, les quatre cinquième du commerce mondiale et 90 % de la richesse produite dans le monde. […] Aux sommets à vocations générales s’ajoutent les sommets thématiques touchant à des préoccupations globales et d’abord l’environnement (1er sommet de la Terre à Rio en 1992). Ces sommets font entrer ne jeu un nouvel acteur, le groupe d’experts, supposé être scientifique, impartial, indépendants des Etats comme des

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

8

intérêts économiques : le GIEC (Groupe d’Experts Internationaux sur l’évolution du climat né à l’occasion d’un G7 en 1988) en est l’illustration. Source : F. Louveaux, Mondialisation et géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de

la mondialisation, 2011 Document 3 : Et si on réformait les instances économiques multilatérales ? L'OMC, le FMI ou encore la Banque mondiale sont en panne de leadership (les Etats-Unis ne les soutiennent plus), de légitimité (les pays émergents commencent juste à y trouver leur place) et d'idéologie (le libéralisme ne fait plus recette). Comment sauver ces enceintes multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de force bilatéraux ? Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…). Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie. Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.

Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

9

Document 4 : Gouvernance mondiale et organisation régionale

Manuel Belin

Questions : 1. Montrez que les décisions à l’échelle mondiale sur l’avenir du monde se prennent au sein

de réseaux et d’organisations internationales. A l’échelle internationale, les principales décisions sur l’avenir économique, politique voire environnemental du monde se prennent au sein des grands sommets internationaux au sommet desquels on trouve des groupes comme le G8 ou le G20 qui regroupe pays développés et émergents dans le but de coordonner les décisions mondiales, notamment en matière économique et financière. Le G20 est une sorte de club des grandes puissances du monde. Cela correspond bien au nouveau mode de fonctionnement du monde. Le G20 sert de cadre à

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

10

des rencontres régulières au niveau intermédiaire des ministres et des experts. Des rencontres thématiques précédent et suivent les sommets des chefs d’Etat et de gouvernement. A tour de rôle, un pays coordonne, assure la présidence, prépare les rencontres, prévoit les thèmes et préside les séances.

� Sorte de nouvelle gouvernance mondiale assumée par les Etats, alliance de l’ancien et du nouveau. Restent qu’intérêts nationaux et gouvernance mondiale sont rarement synonymes et que les pays non membres ou les ONG protestent contre ce leadership autoproclamé.

L’Onu joue elle-aussi un rôle dans le développement de la prise de décision internationale dans le cadre de ses agences comme l’OIT ou l’Unicef qui tentent de réguler à l’échelle mondiale l’organisation des principaux problèmes liés au mal développement et aux difficultés d’intégrer les réseaux mondiaux de développement économique. De plus, les réseaux jouent un rôle important dans le développement de la diffusion de l’information. La mondialisation repose sur des réseaux qui s’inscrivent par-delà le pavage classique des Etats et de leurs frontières, met en valeur la circulation, la vitesse, et bien sûr, pour ceux qui sont reliés, l’instantanéité. Les réseaux sociaux permettent de mobiliser, de faire circuler l’information, de conforter des actions locales en montrant à leurs acteurs qu’ils ne sont pas isolés : le local trouve son sens dans le national et au-delà. Les réseaux sont des outils de transformation profonde du jeu géopolitique, car ils ont de fortes implications culturelles et politiques, ambivalentes d’ailleurs. La circulation des images et des idées influe sur les opinions publiques, nouvelles venues dans le jeu géopolitique. Les actions terroristes exploitent pleinement ces logiques. Les réseaux ont des actions contradictoires. Ils permettent de diffuser des idées et d’en combattre d’autres, de lancer des mots de mobilisation ou de boycott, de faire de la propagande ou de la contre-propagande. Ils mettent en présence l’autre, l’altérité, invitent à comparer. 2. Montrez néanmoins que cette gouvernance mondiale ne peut rien sans les Etats. L’ensemble des organisations internationales et des grands sommets qui prennent les principales décisions concernant la mondialisation sont dirigés par les grands Etats de la planète, les pays développés et les puissances émergentes dans certains cas (G20). Les Etats négocient entre eux les principales transformations des interactions mondiales, les principales normes et transformations qui doivent être faites pour assurer le développement durable. Les sommets de la terre, notamment le protocole de Kyoto, en sont un bon exemple. 3. Montrez aussi que cette gouvernance mondiale fait l’objet de critique. Les critiques face à cette gouvernance mondiale sont de plus en plus fortes. En effet, beaucoup d’acteurs, des ONG et les mouvements altermondialistes, critiquent le fait que cette gouvernance est le fait des Etats qui dirigent la mondialisation et que la part de l’ensemble de la planète n’est pas prise en compte. D’autres ajoutent que cette gouvernance n’a rien de démocratique puisqu’elle n’est pas faite par des représentants élus. Des forums et contre-sommets sont organisés dans le but de donner une envergure mondiale à ces critiques. L’exemple le plus emblématique est celui du forum social. Le premier forum social mondial de Porto Alegre en 2001 sous l’impulsion d’ATTAC et d’ONG brésiliennes se veut fondateur de l’altermondialisation. Les premières formes de contestation de la mondialisation datent des années 1990 avec les premières manifestations comme les sommets du G8 ou la création de l’OMC à Seattle en 1999. L’objectif du forum social, après une anti-mondialisation, est de développer une altermondialisation, de proposer une alternative à la mondialisation libérale : priorité au social et non à l’économie. Face au forum économique mondial, les forums sociaux sont organisés dans le Suds jusqu’à celui de Dakar en 2011. Ces forums visent à prendre en compte toutes les diversités, les oubliés ou les victimes de la mondialisation.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

11

4. Montrez que les Etats tentent de se regrouper en organisation régionale pour être plus puissant au sein de la gouvernance mondiale et pour tenter de maîtriser l’impact de la mondialisation sur leurs territoires.

Partout se développent des organisations régionales : - Accords douaniers : MERCOSUR - Marchés communs : UE - Accords de libre-échange : ASEAN, ALENA qui peuvent être des préludes à des accords politiques et diplomatiques. Elles se dotent d’un contenu et d’organes politiques, au moins consultatifs. Ces aires régionales semblent permettre de donner une réponse à la mondialisation. Elles permettent d’atteindre une taille suffisante pour les marchés mais aussi jouer de la proximité. Les Amériques constituent le fuseau le plus visible, à la fois physique et à cause de l’influence des EU, mais il regroupe des pays économiquement très inégaux. La limite Nord-Sud reste ici bien visible. L’ALENA, pour l’Amérique du Nord, a une vraie réalité. Les différentes versions du « projet des Amériques » témoignent de la volonté de construire une zone américaine privilégiée, mais autour du Brésil, se dessine un ensemble sud, le Mercosur. A une moindre échelle, un tropisme pacifique peut être envisagé. L’Asie est multipolaire. Plusieurs organisations : ASEAN et APEC. L’Europe constitue un ensemble à la fois très visible et incertain. Intégration européenne et mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. Avec l’extension de l’UE après la chute du bloc de l’Est, l’UE recouvre une grande partie du continent européen. Cependant, l’ère d’extension d’une possible géopolitique européenne reste difficile à dessiner. Le continent africain, par sa proximité, par son histoire croisée avec certains Etats européens peut sembler la zone logique d’extension de l’influence européenne, en continuité spatiale ou presque. Ce serait oublier que l’Afrique, nouveau réservoir de forte croissance mondiale potentielle, attire désormais les puissances majeures, comme la Chine et les EU. Il y a aussi « des Afriques » entre un Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui s’organise en partie autour d’une nouvelle puissance émergente, la République sud-africaine, et d’autres sous-ensembles, encore partiellement calqués sur les héritages coloniaux. Le faisceau entre Europe et Afrique ne peut guère se construire qu’autour de la Méditerranée. II. Débats et contestations

A. La gouvernance mondiale, vers le respect des droits des peuples et de la planète Documents à utiliser : documents 1 et 2 p. 179, Texte les débats de l’Obs, faut-il résister à la mondialisation ? (source : Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008), texte et si on réformait les instances économiques multilatérales ? (source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011). Document 1 : Les débats de l’Obs, faut-il résister à la mondialisation ? Nous avons eu raison sur toute la ligne, non seulement sur la nécessité d'une taxe sur les transactions financières, mais aussi sur la nécessité de fermer les paradis fiscaux (regardez encore le scandale du Liechtenstein); sur l'annulation de la dette du Sud parce que ces pays s'enfoncent dans la misère, comme le prouvent les récentes émeutes de la faim provoquées par la spéculation sur les marchés financiers des céréales. Nous avons alerté de ces risques depuis dix ans. Mais nous avons en face de nous des néolibéraux très puissants qui ne veulent rien céder parce qu'ils font des profits immenses. […]Depuis vingt ans, tout a été dérégulé. Il faut donc des instances de régulation. […]L'OMC, nous l'aurions soutenue si elle avait inclus des clauses sur le travail, sur la protection de l'environnement... Mais vous avez 800 pages, plus 20 000 pages d'annexés, sans un mot sur les droits des travailleurs, des salariés, ni sur la

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

12

protection de l'environnement. Nous avons passé notre vie à essayer, à Attac, de ne pas mettre tout dans le marché. Est-ce que l'eau, l'énergie, la santé, l'éducation, la recherche pharmaceutique doivent être dans le marché ou régulées et prises en charge par la collectivité ?

Attac, mouvement phare de l'altermondialisme, fête son dixième anniversaire. Sa fondatrice débat avec un économiste réputé des métamorphoses du

capitalisme par Elie Cohen et Susan George, Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008.

Document 2 : Et si on réformait les instances économiques multilatérales ? L'OMC, le FMI ou encore la Banque mondiale sont en panne de leadership (les Etats-Unis ne les soutiennent plus), de légitimité (les pays émergents commencent juste à y trouver leur place) et d'idéologie (le libéralisme ne fait plus recette). Comment sauver ces enceintes multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de force bilatéraux ? Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…). Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie. Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.

Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011 Questions : 1. Identifiez les principaux principes et droits que les personnes qui voudraient une autre

mondialisation veulent voir mettre en place dans le cadre de la nouvelle gouvernance mondiale.

Quelques grands domaines se distinguent : - Celui des droits humains déclinés en droits politiques, conditions des femmes, travail des

enfants par ex. L’objectif est une réelle implication des principes d’égalité et de liberté et le refus de l’exploitation d’une partie de la population mondiale.

- Dans le domaine économique, c’est la revendication de comportements « éthiques et responsables » dans les entreprises, d’un commerce équitable.

- Dans le domaine de la défense de l’environnement, les implications géopolitiques sont plus fortes et le consensus semble plus importable, notamment concernant les changements climatiques globaux. La grande nouveauté est de mettre en avant non plus seulement l’échelle mondiale – la communauté des pays – mais aussi une échelle globale, celle d’un fonctionnement systémique de la planète. Autre nouveauté introduite, l’idée que ce global est lié au local, que les phénomènes locaux – déforestation, pollution des eaux par exemple – ont des conséquences générales et que leur gestion ne peut être seulement locale. Ex : la forêt amazonienne. Ex : l’Equateur décide de ne pas exploiter en 2011 les ressources pétrolières du territoire des Yasuni en échange d’une aide internationale. Les accords de Kyoto introduisent des droits à polluer qui peuvent être achetés.

2. Montrez que cette nouvelle gouvernance mondiale doit reposer sur la participation des citoyens et la régulation de l’hypermondialisation.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 5 : La mondialisation en débat

13

Selon les altermondialistes et ceux qui s’opposent à la mondialisation, les organisations internationales qui sont responsables des sommets et qui prennent les principales décisions en matière de régulation des échanges, de libéralisation du monde économique doivent être marquées par un meilleur respect des droits, par une diminution de la part de la spéculation financière et boursière, notamment sur les produits de première nécessité. L’idée d’une taxe sur les transactions financières a été depuis longtemps proposée par des groupes comme ATTAC qui pensent que c’est l’un des moyens d’éviter l’hyper-mondialisation. Pour ces groupes et organismes, il est aussi indispensable que la gouvernance mondiale s’ouvre à plus de démocratie, par une réelle implication des citoyens, non seulement dans les débats mais dans la nomination des instances dirigeantes dans le monde.

B. Des alternatives à la mondialisation, l’importance de l’échelle locale. Ce mouvement global est aussi en lien avec l’affirmation des acteurs locaux et des territoires de proximité dans la gouvernance comme dans les échanges. La montée du « local » croise une exigence de qualité et de traçabilité des produits et accompagne l’essor de préoccupations éthiques, environnementales et sociales. Ces débats débouchent sur des initiatives collectives très concrètes, qui veulent organiser un « mieux-vivre » dans les espaces urbains comme dans des régions rurales, dans les pays du Nord et du Sud : systèmes d‘échanges non monétaires, réseaux de solidarité intergénérationnelle, boucles d’approvisionnement alimentaire locales, etc. Certains participants à ce débat, reprenant les fondements de la pensée écologiste issue du Club de Rome, interrogent ainsi la validité même de la notion de mondialisation (en défendant le principe d’une « démondialisation ») et critiquent l’intérêt d’une croissance à tout prix (introduisant l’idée de décroissance).