Théâtre Aimé Césaire saison 2013 2014

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Théâtre Aimé Césaire Programme Octobre 2013 - Juin 2014

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

TARIFS THÉÂTRE

PLANNING DES REPRÉSENTATIONS

Tout public : 20 €Retraités / Etudiants / Chômeurs / Handicapés : 15 €

Enfants : 9 €

TARIFS DANSE / MUSIQUETout public : 22 €

Retraités / Etudiants / Chômeurs / Handicapés : 20 €Enfants : 15 €

En règle générale les représentations commencent à l’heure (19h30).Ouvertures des portes ¼ heure avant le début du spectacle.

Les spectateurs retardataires ne pourront être placés que lors d’une interruption du spectacleen fonction de l’accessibilité ; les places numérotées ne sont alors plus garanties.

Pour des raisons de sécurité, l’accès à la salle est interdit aux enfants de moins de 3 ans.

Carte de saisonCarte de saison d’octobre 2013 à juin 2014.

Délivrance de la carte sur demande(fiche à remplir, de septembre à octobre).

La carte donne droit aux tarifs suivants :ThéâtreTout Public : 15 €Retraités / Etudiants / Chômeurs / Handicapés : 12 €Musique / DansesTout Public : 20 €Retraités / Etudiants / Chômeurs / Handicapés : 15 €

Mode de règlement :- Chèque à l’ordre : Régisseur Recettes Théâtre Municipal- Carte de crédit (possibilité de règlement par téléphone)- Espèces

Horaires : Bureau 1er étage- Lundi et Mardi de 8h à 15h30- Mercredi, jeudi et vendredi de 8h à 12h30

Horaires guichet, les soirs de spectacles :- 18h30 à 20h

Les réservations sont maintenues48h avant la date de représentation

Représentations Dates Horaires Particularités

“ La vie de Galilée “Création 2013

9, 10, 11, 12,Octobre 2013

19h30 Tout public

“ La Voix Humaine “Création 2013

14, 15, 16Novembre 2013

19h30 Tout public

“ Rendez-vous Musique “ 13, 14Décembre 2013

19h30 Tout public

“ Sainte Jeanne des Abattoirs “ 16, 17, 18Janvier 2014

19h30 Tout public

“ Nous étions assis sur le rivage du Monde “ Création 2014

13, 14, 15Février 2014

19h30 Tout public

“ Chants d’exil “Création 2014

13, 14, 15Mars 2014

19h30 Tout public

“ Pull “Création 2014

3, 4, 5Avril 2014

19h30 Tout public

8ème Rencontre Théâtre Amateur :3 spectacles.En Guest star “ La nuit des assassins “Création 2014

9 au 31Mai 2014

19h30 Tout public

“ Rideau ! “Création 2014

12, 13, 14Juin 2014

19h30 Tout public

“ Fête de la Musique “ 21 Juin 19h30 Tout public

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Sommaire

OCTOBRE 2013 - Création 2013« LA VIE DE GALILÉE » de Bertolt BRECHTMise en scène Christophe LUTHRINGER - Compagnie du Grand Soir

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NOVEMBRE 2013 - Création 2013« LA VOIX HUMAINE » de Jean COCTEAUMise en scène Marja-Leena JUNKER - Théâtre du Centaure

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Décembre 2013RENDEZ-VOUS MUSIQUEQCM - Quintet Classique Martinique

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JANVIER 2014« SAINTE JEANNE DES ABATTOIRS » de Bertolt BRECHTMise en scène Irène FAVIER - Compagnie Les Ehontées

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FÉVRIER 2014 - Création 2014« NOUS ÉTIONS ASSIS SUR LE RIVAGE DU MONDE » de José PLIYAMise en scène Nelson Rafael MADEL - Compagnie Théâtre des 2 saisons

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MARS 2014 - Création 2014« CHANTS D’EXIL » Textes de Bertolt BRECHTMise en Scène Serge BARBUSCIA - Théâtre du Balcon

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AVRIL 2014 - Création 2014« PULL » d’Hervé DELUGEMise en Scène Hervé DELUGE - Compagnie Île Aimée

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MAI 20148ÈME RENCONTRE DE THÉÂTRE AMATEUR : 3 troupes1 spectacle professionnel en ouverture« LA NUIT DES ASSASSINS » de José TRIANA - Création 2014Mise en scène Ricardo MIRANDA - Compagnie L’Autre Bord

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JUIN 2014 - Création 2014« RIDEAU ! » texte de Laurent BERNATMise en scène Gladys ARNAUD - Compagnie Las Tablas

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FÊTE DE LA MUSIQUE : 21 juin 201465

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Octobre 2013

Avant-Propos

Cette nouvelle saison sera sans nul doute celle des créations. Elles seront au nom-bre de sept sur les spectacles programmés et cela sans comptabiliser celles de la

rencontre théâtre amateur du mois de mai.

Il s’agit pour la saison 2013-2014 de proposer à nouveau la mise en scène de textes d’auteurs avec en tête de pont Bertolt Brecht, dramaturge incontournable du 20ème siècle.

Le théâtre est un livre d’histoire que nous donnons à lire à notre public. Il est vrai égale-ment que la démarche de proposer un théâtre populaire de qualité nous tient à cœur. Toutefois, la programmation du théâtre Aimé Césaire se fait sans complaisance avec le souci de présenter des auteurs incontournables de tous siècles confondus afin que les spectateurs s’immergent dans l’écriture théâtrale et sa transposition à la scène.

Après les cycles Shakespeare et Victor Hugo, nous redécouvrirons donc le théâtre de Ber-tolt Brecht, ses fables populaires, sociales, humoristiques, simples mais terriblement bien construites.Un théâtre musicalUn théâtre d’idéesUn théâtre pour tous.

Ces dernières années ont été difficiles pour les créations locales et c’est un véritable défi que de survivre dans le désert théâtral d’aujourd’hui. C’est donc avec grand plaisir que nous présenterons à nos spectateurs la création d’Hervé DELUGE, un enfant du pays qui nous propose pour cette nouvelle saison, une pièce de jeunesse écrite lors de son dur apprentissage de comédien.Son titre : « Pull », une comédie douce amère qui traite en filigrane de la condition des artistes.

Nous inaugurerons également pour cette nouvelle saison une résidence artistique avec le théâtre des 2 saisons dirigé par Nelson-Raphaël MADEL qui nous a séduit avec la création dans nos murs de la pièce de Koffi KWAHULE « P’tite souillure » symbole à nos yeux de la détermination d’exister et de se renouveler.

Je remercie aussi vivement la Régie Scénique du SERMAC, qui construit les décors des spectacles.

Nous vous souhaitons une très bonne saison riche en découvertes et en émotions vitales.

Michèle CESAIREDirectrice artistique

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Octobre 2013

LA VIE DE GALILÉEDe Bertolt BRECHT

C r é a t i o n 2 0 1 3

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“La vie de Galilée “De Bertolt BRECHT

OCTOBRE 2013

Mercredi 9,jeudi 10,vendredi 11,samedi 12à 19h30

Mise en scène Christophe Luthringer, traduction Eloi Recoing (l’Arche Editeur)Scénographie Juliette AzopardiSon Sébastien DeveyRégie Sebba BenzoniCostumes Hélène VanuraLumières Alexandre UrsiniRégisseur tournée Jéremy ThanelLes voix de Christophe Alèvèque, François Cadol et Pierre DourlensAvec le soutien du Département de Seine Saint-Denis, La Fondation Groupe RATP, La Ville d’Herblay, La Région île de France, La ville de Clichy sous Bois.

AvecRégis Vlachos /GaliléeAurélien Gouas /Mme Sarti, le Trésorier scène 3, Sagredo, le philosophe, le prélat.Charlotte Zotto /Andréa, la duchesse, Nina Hagen, une none.Jeremy Braitbart/Ludovico, le Trésorier scène 3, le mathématicien, le vieux prélat, le petit moine.Jean Christophe Cornier /Gilles Vincent Kapps / le conteur ou SDF

Durée 1h20

Compagnie du Grand Soir

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

“La vie de Galilée “

La pièce

Galilée, est le savant qui révolutionna la science au XVIIème siècle. Il démontre que la Terre tourne autour du soleil, mais sa contribution au savoir humain va plus loin : avec lui la vérité devient tout autre chose. Ce qui est vrai n’est plus ce qui est écrit dans les li-vres depuis des siècles, mais ce qu’on voit et ce qu’on expérimente : la science moderne nait avec lui.Il est écrit par exemple depuis des siècles que la Terre est la seule planète autour de laquelle tournent les astres, puisqu’elle est censée ne pas bouger. Or Galilée découvre avec sa lunette les satellites de Jupiter ; c’est l’une des nombreuses découvertes qui fragilisent les croyances religieuses qui disent que Dieu a placé la Terre au Centre.Une lutte acharnée se met alors en place entre Ga-lilée et la religion. On lui promet d’être brulé vif ou torturé s’il persiste dans ses recherches. Que fera-t-il ?La vie de Galilée est l’œuvre testamentaire de Bertolt Brecht. Elle n’a été montée que cinq ou six fois depuis la mort de Brecht en 1956 du fait de sa longueur (4h) et du nombre de ses personnages (43). L’adaptation de la compagnie du Grand Soir (1h20) rend enfin cette pièce accessible joyeuse-ment sans rien renier à son intelligence profonde.Ce texte nous plonge à l ‘époque de la Renaissance, dans ce terrible combat que menè-rent les autorités scientifiques et religieuses de l’époque contre celui qui pensait qu’un autre monde était possible.Dans une jouissive énergie, quatre comédiens, tour à tour chanteurs et musiciens, in-terprètent une vingtaine de rôles. Un conteur amusé, poly instrumentiste, créateur des sons et musiques en direct, insuffle une pliure du temps. Il symbolise l’homme contem-porain, désabusé, mettant en résonance et à distance les propos de Brecht.Ce spectacle est une création dont l’ambition est de conjuguer un théâtre humaniste, scientifique, populaire et joyeux et la diffusion de pratiques artistiques.C’est une pièce de théâtre au plus près des faits historiques. Commencée en 1938 alors que Brecht fuit l’Allemagne nazie, il est donc question du pouvoir politique qui fait plier ses contradicteurs. Mais Brecht poursuivra l’écriture après Hiroshima : quelle doit être l’attitude du scientifique vis-à-vis de ses découvertes ?Dans cette pièce Galilée n’est pas forcément un héros : on participe avec lui à ses regards passionnés sur les étoiles, mais on plonge aussi dans ses faiblesses, humaines, trop hu-maines... Son combat scientifique devient malgré lui une lutte politique. La nôtre ?La mise en scène de Christophe Luthringer se veut ludique et festive et donne à enten-dre ce superbe texte de Brecht : « Je crois à la douce violence de la raison sur les hommes. Penser est un des plus grands divertissements de l’espèce humaine ! »

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Mise en scèneIl s’agit de faire ressortir la distanciation brechtienne et son humour, condition de ce spectacle populaire.De la musique, du rire, mais aussi de l’engagement et de la poésie pour cette œuvre magistrale et peu connue de Brecht, qui nous éclaire sur la Renaissance et fait écho à notre siècle.Galilée est entouré de personnages énigmatiques, caricatu-res d’une époque prisonnière de son idéologie : la nôtre ?Révolution des astres et du peuple pour un spectacle burlesque et scientifique où tout se joue autour et dans une malle mystérieuse, d’où surgissent les folies de l’esprit du savant et de l’Inquisition.Le lien entre géocentrisme et capitalisme est la clé de voûte de cette pièce que l’on croit seulement scientifique : ces deux systèmes sont ils aussi indépassables ? Pourquoi laisse-t-on les gens dans l’ignorance et la misère ? Quels sont les espoirs : « Je crois à la douce violence de la raison sur les hommes ».Mais Galilée n’est pas un héros, il court après l’argent et la gloire pour faire reconnaître ses découvertes. On participe avec lui à ses regards passionnés sur les étoiles et les hommes... et aussi à ses compromissions.

Christophe LUTHRINGER

Bertolt BrechtLe dramaturge allemand est longtemps revenu jusqu’à sa mort sur cette œuvre testamen-taire pour lui. Synthèse magistrale d’un théâtre épique et politique, la vie de Galilée est le fruit d’un remarquable travail historique et philosophique. Et la fameuse distanciation brechtien-ne prend dans cette mise en scène un sens jubilatoire qui donne mieux à entendre ce texte si fort. Œuvre testamentaire car Galilée porte sur ses épaules l’étincelle de la révolution popu-laire ainsi que les compromissions de Brecht lui même avec le pouvoir en RDA.

La Compagnie du Grand Soir - Qui sommes nousLa compagnie du Grand Soir, basée à Clichy-sous-Bois, poursuit depuis sa création en 2010 l’ambition de conjuguer un théâtre humaniste, scientifique, populaire et joyeux à la diffusion de pratiques artistiques en Seine-Saint-Denis. Ces ateliers ont pour théma-tiques le combat autour des préjugés que les jeunes mettent en mots en jeu. La com-pagnie est soutenue par la ville de Clichy-sous-Bois, le Conseil Général de Seine Saint Denis, le Conseil Régional Ile de France, la fondation groupe RATP et la ville d’Herblay.

L’équipeChristophe Luthringer, Metteur en scène. Il a commencé sa carrière avec des textes classiques qui se sont joués dans le monde entier. Puis il s’est dirigé vers une pensée contemporaine et a récem-ment mis en scène La Danse du Fumiste de Paul Emond au Théâtre Poème de Bruxelles, L’Hôtel des Roches Noires de Françoise Cadol et Stéphane Corbin au Vingtième Théâtre (2012), Ex-Voto de Xavier Durringer au Lucernaire, Pierre et Papillon de Muriel Magellan au théâtre des Mathurins. Il a monté les opéras

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Faust de Gounod et La Flûte Enchantée de Mozart au Théâtre Roger Barat à Herblay. Ses der-nières créations sont Family Dream qui a vu le jour au festival d’Avignon 2012, puis en 2013 Renaissance au théâtre du Gymnase (janvier) et la Danse du Fumiste (Lucernaire, janvier).

Régis Vlachos, Galilée. Comédien, professeur de théâtre et de philosophie à Clichy sous Bois, Régis est le fondateur de la compagnie du Grand Soir. Diplômé du Cours Florent, il a notamment interprété Obéron dans le Songe d’une nuit d’été et Antonio du Limousin, une création originale, burlesque et politique au festival Off d’Avignon en 2009. Auteur de théâtre, il travaille avec François Bourcier : Résistance sera jouée au Festival d’Avignon 2013, et Go Ahead,

un drame historique sur Hiroshima à la rentrée 2013.

Charlotte Zotto, Andréa, la duchesse, Nina Hagen, une none. A 24 ans c’est la benjamine et seule femme de l’équipe. Diplômée du cours Florent, elle a joué dans Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Doublage de petits rôles dans « Drive » de Nicolas Winding Refn en 2011. Elle anime des ateliers théâtre au lycée Alfred Nobel de Clichy sous Bois ainsi qu’au collège Pierre de Geyter à Saint Denis. Bientôt sur les planches dans un duo comique et musical.

Jeremy Braibart, Ludovico, le Trésorier scène 3, le mathématicien, le vieux pré-lat, le petit moine. Après l’ENSATT (rue Blanche) où il rencontre Stuart SEIDE et J.C. GRINE-VALD, il retourne dans l’ouest avec entre autre à Brest : B. LOTTI, au CDN de Limoges : A. TEPHANY et au Centre Dramatique des Pays de Loire :P. PELLOQUET. Alternant textes classiques et contemporains, il explore parallèlement le clown, ce qui l’amène au cabaret avec les ACHILLE TO-

NIC et au jeu masqué avec Mario GONZALEZ avec qui il a joué et travaille depuis 1997. Enfin, il joue dans divers téléfilms dont plusieurs de la série « P.J. » sous la direction de G. Vergez, F. Krivine et C. de La Rochefoucauld.

Aurélien Gouas, Mme Sarti, le Trésorier scène 1, Sagredo, le philosophe, Le Prélat. Diplomé du Cours Florent, Aurélien a cofondé la Compagnie Théâtrale des Aléas, avec qui il a largement travaillé autour de l’auteur Israel Horovitz, dont il a interprété de nombreux personnages Depuis 2006, Aurélien a également participé à de nombreux courts métrages et projets télévisuels. En parallèle de son activité de comédien, il anime depuis 2009 des ateliers-théâtre. Dès 2013, il sera aussi à l’affiche de La Chambre à Jazz, de Dominique Branier.

Jean-Christophe Cornier, le conteur ou SDF. Musicien de théâtre, multi-instrumentiste (cordes, vents, percussions et inventions...), compositeur et comédien. Il est créateur d’univers sonores joués en direct, accompagnateur et partenaire. Depuis ses premières ex-périences dans la troupe d’Eugène Durif, il participe à des spectacles dans lesquels la musique se mêle intimement à l’action et qui ont souvent des formes très différentes (Cabaret, Duo clownesque, Cirque, Théâtre de Rue, textes Classiques...).

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Revues de presse

Théâtreauteur.comMars 2013

C’est une synthèse magistrale à laquelle il nous est donné d’assister. Le tout est ludi-que, hilarant tout en restant respectueux du message polico-social que Brecht avait vou-lu. Une heure vingt de plaisir intense qui dé-clenche l’enthousiasme du public tellement ce qui nous est montré ici est jubilatoire.

Simone Alexandre

www.froggydelight.comMars 2013

Rythme soutenu qui n’empêche pas Chris-tophe Luthringer de respecter le texte de Brecht, d’en montrer les beautés et de resti-tuer la personnalité complexe du savant ita-lien. Dans le rôle-titre, Régis Vlachos mouille son pourpoint, se montre capable de passer de la farce à l’émotion, de la lumière à l’obscu-rité. Cette version astucieuse et rythmée de « la vie de Galilée » prouve une fois de plus l’intérêt et la modernité du théâtre de Brecht, surtout quand il ne fait pas l’objet d’une ex-cessive sacralisation et qu’il n’est pas accaparé par des pédants mais est servi par une troupe qui aime jouer et qui le joue bien.

Philippe Person

Rue du théâtreMars 2012De la musique, de la danse, des travestisse-ments et autres « joyeusetés ». Cette version de la pièce de Berthold Brecht, proche ici de la « commedia dell Arte », se veut légère. Mais elle ne rate ni le débat scientifique, ni les oppositions critiques des religieux, ni les conditions sociales de l’époque.

Jean-Pierre Bourcier

Sortir.comFévrier 2013

Nous sommes dan le théâtre de Brecht, le fa-meux effet de « distanciation ». « La vie de Gali-lée » n’est pas seulement un spectacle scienti-fique et historique, mais aussi burlesque (une gondole de tissu rouge et nous sommes à Ve-nise !), joyeux et populaire. Certes, Galilée s’est emparé de la lunette astronomique inventée en Flandres, mais pardonnons à ce personna-ge énigmatique qui a fourni les preuves qu’un autre monde était possible : quelle « révolu-tion » au Lurcenaire ! Précipitez –vous pour un spectacle décalé et jubilatoire....

L.BV

Sélection SpectacleMars 2013Brecht avait ôté à son Galilée les pieuses paillettes qui voilaient l’homme célèbre, pour le montrer entaché et si humaine banalité. Pas moins de 43 personnages composaient la fresque initiale sur fond de Renaissance italienne, quatre personnages vont ici tournoyer, en traduisant l’esprit tout en lui conférant une tonalité burlesque mise au goût de notre époque contemporaine. Sans pour autant galvauder l’efficacité en miroir de cette leçon d’intelligence. Le ton est donné dès le début par un témoin laté-ral sans dénomination fixe, sdf goguenard, blasé, intempestif, qui raconte, intervient et commente. Une énorme malle se prête à tous les jaillissements, anachronismes et métamorphoses jubilatoires. La mise en scè-ne fourmille de trouvailles et de cabrioles. Il n’est qu’à se réjouir devant la chorégraphie aimantée des deux universitaires stupides, à regarder rêveusement la gondole de la Duchesse...Trois personnages protéiformes mènent la sarabande autour d’un Galilée d’autant plus émouvant qu’il ne renie pas ses faiblesses et ses petites lâchetés. Et le sdf donne le ton, le son, le rythme, avec des

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

instruments improbables. Dans sa lumière qui s’éteint au soir de la vieillesse, Galilée nous interroge une ultime fois, comment est la nuit ? Et, sans hésiter, nous lui répon-dons : claire.

Annick Drougou

Unfauteuilpourlorchestre.comFévrier 2013

Adaptée pour tous, idéale pour les scolaires, cette version offre une jolie panoplie des techniques théâtrales. Mimes, chants poly-phonique, musique, conte, acrobatie, dis-tanciation brechtienne, mise en abîme, ma-nipulation d’objets, servie par d’excellents acteurs, qui endossent superbement les multiples rôles nécessaires et indispensables à la bonne compréhension de l’histoire. Bref, ce spectacle vaut le détour ! Et c’est le cœur léger, mais la tête bien remplie, que nous sortons du théâtre et levons la tête, vers le ciel, pour observer les étoiles.

Rachelle Dhéry

Le DauphinéJuillet 2012« Tout en gardant un œil militant sur l’actua-lité, Christophe Luthringer et sa troupe ont tout à la fois honoré Brecht et apporté une fantaisie voire une dimension clownesque que n’aurait pas renié Molière »

La MarseillaiseJuillet 2012« Fidèle au vœux de Brecht de faire un théâ-tre réflexif et critique, le metteur en scène Christophe Luthringer nous embarque en même temps dans un univers théâtral féé-rique et jubilatoire »

Zibeline vous recommande au Lucernaire, dans l’autre capitale, La vie de Galilée de Ber-tolt Brecht par la compagnie du Grand Soir.Nous les avions encore remarqués cet été

au Festival Off dans leur nouvelle mise en scène, et nous ne fumes pas les seuls. Encen-sés par la presse à Avignon, ils sont à présent programmés, jusqu’en juin, au théâtre du Lu-cernaire à Paris, une des rares salles privées parisiennes à accueillir les compagnies dans des conditions acceptables, c’est-à-dire sans exiger un minimum de recettes garanti, et en faisant convenablement son travail de communication... Un système privé que l’on pratique peu dans la région mais qui permet d’avoir accès à cette presse dite nationale, et dans les faits si parisienne...Nos «provinciaux» leur plaisent, donc ! Ve-nue de Marseille, basée aujourd’hui à Clichy, la Compagnie du grand soir parvient même à être un coup de cœur du Figaro, qui ne partage pas vraiment les mêmes vues po-litiques. C’est que cette Vie de Galilée mise en scène par Christophe Luthringer est vive, rythmée, usant sans lourdeur de l’art du clown, revivifiant le Song brechtien, in-troduisant des références bienvenues à nos aliénations d’aujourd’hui, à nos ignorances... pour nous faire entrer sans effort dans le texte brechtien, considérablement raccourci (1h15), mais dont il garde très habilement l’essentiel : ainsi chacun peut entendre le terrible combat que menèrent les autorités scientifique et politique de l’époque contre celui qui pensait qu’un autre monde était possible. Galilée, symbole pour Brecht de l’amour de la connaissance, de «la douce violence de la raison sur les hommes», per-dra son combat, mais transmettra l’essentiel, c’est-à-dire le besoin de vérité, et l’império-sité de sa quête.Ce texte très politique et didactique, com-plexe dans ses concepts donc perçu comme rebutant, du moins dans le circuit du théâ-tre privé, y est rarement monté. Là comme dans le off avignonnais, le message politique passe sans effort : Charlotte Zotto, pétillante et émouvante, mène le bal, virevoltant dans plusieurs rôles avec une justesse étonnante ;

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Novembre 2013

Régis Vlachos habite Galilée, passant du bon-heur du scientifique face à la découverte, au marasme de l’homme qui, prêt à se battre contre un pouvoir imbécile, finit par se sou-mettre à la force. AGNÈS FRESCHEL 2013

Rhinoceros.euMars 2013

Judicieuse et inventive, la mise en scène de Christophe Luthringer tourne autour d’une grande malle noire d’où surgit tout un ima-ginaire foutraque et joyeux. Jouant avec elle, les quatre comédiens très à l’aise dans leurs nombreux rôles, jonglent d’un personnage à l’autre avec beaucoup de conviction. Et les idées fusent. Ainsi, l’apparition de la du-chesse dans sa gondole vénitienne est un ra-vissement absolu. Ou encore, le duo aimanté du scientifique et du philosophe d’un effet comique redoutable.

Cécile Malaskian

http://jacportes.blog.fr/Mars 2013

Cette pièce ambitieuse est montée comme une BD avec des références contemporaines cocasse, Galilée se douche, se déplace dans une automobile chevrotante, mais aussi plus profonde sur l’hypocrisie régnante et sur l’injustice sociale. Les comédiens chantent et dansent alors qu’un conteur annonce les scènes en jouant à la guitare ou la mandoline. Le rythme est soutenu avec beaucoup de scè-nes cocasses, très bien rendues par Aurélien Gouas, Charlotte Zotto, Philippe Risler et Régis Vlachos qui incarne avec puissance Galilée.

Le guide théâtre.comMars 2013

Un beau spectacle porté par une mise en scène pleine de surprise et des comédiens énergiques et talentueux qui donne du ryth-me à la pièce.

Gilles K

ZibelineJuillet 2012

D’une redoutable efficacité, des scènes tota-lement magiques le ton est donné, la portée universelle, la lutte contre l’obscurantisme toujours d’actualité. Les comédiens habitent plusieurs rôles avec bonheur, verve, enthou-siasme, une justesse de jeu qui contribue au rythme sans faille de la pièce. On rit beau-coup, jamais sottement !

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Novembre 2013

LA VOIX HUMAINEDe Jean COCTEAUC r é a t i o n 2 0 1 3

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“La Voix Humaine“De Jean COCTEAU

NOVEMBRE 2013

Mise en scène Marja-Leena JUNKER

Scénographie et Lumières Jean FLAMMANGDécor sonore René NUSSCostumes Caroline KOENERAssistante à la mise en scène Renelde PIERLOTAvecNicole DOGUEProduction théâtre du Centaure, avec le soutien du ministère de la Culture, de la Ville du Luxembourg et du Fond Culturel National.

Durée 1h10

Jeudi 14, vendredi 15, samedi 16 à 19h30

Théâtre du Centaure

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

L’auteurJean Cocteau partage avec Rostand, Gide, Proust et Va-léry, qu’il a connus – pour citer des noms parmi les plus notoires de son époque- le privilège d’être né au 19e siècle et d’avoir laissé son empreinte distinctive au 20e.Pour lui « le passé..., c’est du présent devenu vieux », il prit pour devise : « à l’impossible je suis tenu» et pendant un demi-siècle a touché à toutes les formes d’expression artistiques possibles, que son éditeur nommait toutes « poésie » : poésie tout court (par ex. L’Ange Heurtebise, Plain-chant, Appogiatures,...), poésie de roman (Thomas l’imposteur, Les Enfants terribles,...), poésie critique (Let-tre aux Américains, Gide vivant, Journal 1942-1945,...), poésie de théâtre (Les Parents terribles, Orphée, OEdipe roi, La Voix Humaine,...) poésie graphique (dessins, céramique, Saint-Blaisedes-Simples, chapelle de Villefranche,...), poésie cinématographique (l’Eter-nel retour, La Belle et la Bête, La Princesse de Clèves,...), mais encore : livres illustrés et créations avec des musiciens : Satie, Auric, Poulenc, Milhaud, Honegger, Stravinski, Menotti,...Qui n’a-t-il connu ? Icône, avec quelques autres, de son époque, ce prince parmi les poètes inspira nombre de modes dont lui-même disait : « la mode est ce qui se dé-mode». Le style, et il en avait, pour lui « est une façon très simple de dire des chosescompliquées ». « Ecrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture ». A la fois adulé et attaqué, il n’admettait pas la violence. « Ne haïr que la haine » écrira-t--ilplus tard. Jeune encore il pensait déjà qu’il faut « être un homme vivant et un artiste posthume ». Son oeuvre d’écrivain et de poète fut estimée « légère et profonde », un survol de « lumière dansante ».Cocteau meurt le 11 octobre 1963, après avoir appris dans la matinée la disparition de son amie Edith Piaf.La Voix humaine, qu’il termine fin 1927 à Chablis, le suivra longtemps; la pièce sera représentée à la Comédie Française en 1930; en 1947 Rossellini en fera le film avec Anna Magnani; Poulenc y ajoutera sa musique pour un opéra donné à l’Opéra-comi-que, en 1959.

Le mot du metteur en scèneCher Jean COCTEAUJe m’adresse à vous bien humblement pour vous avertir que je m’apprête à mettre en scène en 2013 cette Voix Humaine dont vous nous avez donné le texte il y a plus de 80 ans déjà.Tout d’abord, permettez-moi de vous dire combien j’aime cette pièce, qui a été pour moi personnellement comme une clé pour entrebâiller la porte de l’art mystérieux d’interpréta-tion d’un texte dramatique. J’ai eu la chance de jouer votre texte plus de 160 fois...il y a certes maintenant bientôt 30 ans! Ces représentations resteront toujours comme un fondement, une base solide pour mon métier de comédienne et metteur en scène.Et voici, comme vous le précisez dans la préface à La Voix Humaine, c’est une comédienne jeune, qui va jouer aujourd’hui pour nous le rôle qu’au départ vous aviez confié à Berthe

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Bovy. Cette comédienne, très en vue au Français, mariée à Pierre Fresnay en 1929...quittée la même année, lui parti refaire sa vie avec Yvonne Printemps. Aviez-vous été directement inspiré par cette histoire en écrivant La Voix Humaine? Ou étaient-ce vos expériences per-sonnelles qui ont apporté cette vérité humaine simple et bouleversante à ce monologue célèbre?Cher Monsieur Cocteau, vous me demandez peut être pourquoi je veux monter aujourd’hui cette pièce créée en 1930, une époque où pour communiquer il fallait passer par les demoiselles du Téléphone, quand les femmes étaient encore dépen-dantes de leur mari et que certaines avaient pour seule occupation d’attendre le retour de l’être aimé, l’époque qui ne connaissait ni téléphone portable, ni Face-book (Oh, je rêve en vous imaginant très actif aujourd’hui sur les réseaux sociaux... vos commentaires si cocasses, si profonds et si poétiques sur notre quotidien nous auraient ravis! Vraiment, cher Jean Cocteau, vous nous manquez cruellement !) ?Eh bien, vous pouvez le croire, dans sa sobriété votre oeuvre nous dit aujourd’hui comme il y a 80 ans - et comme rarement - ce que c’est que d’aimer d’un amour ab-solu et ce que c’est que d’être quitté, abandonné par l’être aimé! On pense évidem-ment à Bérénice, à Eurydice, mais votre génie, cher Jean Cocteau, est de dire cette expérience humaine par les mots d’une femme « ordinaire », vous dites même « mé-diocre » et demandez à l’interprète de respecter les fautes de syntaxe que vous avez si savamment semées dans le texte.Vous y décrivez la passion, l’amour et la douleur, une histoire dans laquelle l’on se reconnaît immédiatement, car tous, nous l’avons vécu, tous, d’un côté ou de l’autre. La femme de la pièce n’a pas de nom; elle est nous toutes, elle pourrait aussi bien être un homme, ce personnage est avant tout humain.La Voix Humaine est aussi une pièce pour une comédienne d’exception - elle à été jouée par les plus grandes -, capable de porter cette parole, si simple d’apparence, mais qui dit une tragédie. Une tragédie humaine de tous les jours et «qui ne fait pas de bruit».Cette bouleversante Voix Humaine gardera toujours une force unique. Je vous re-mercie, cher auteur, de m’en faire le cadeau et le privilège de pouvoir passer ces mo-ments en votre compagnie. Je vais tâcher de faire en sorte que cette mise en scène vous sera fidèle.Votre admiratrice dévouée,Marja-Leena Junker

L’équipe de créationNicole DOGUÉD’origine martiniquaise et vivant à Paris, Nicole Dogué a été formée à Paris à l’ENSATT de la rue Blanche et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique où elle a eu comme professeur Claude Régy.Nicole vient de créer le rôle de Fanta dans la pièce de Jean-René Lemoine: Erzuli Daho-mey à la Comédie Française dans la mise en scène de Eric Génovèse.

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Nicole Dogué a travaillé avec Jean-Paul Wenzel (Passion, Mado); Claude Régy (Intérieur de Maeterlinck et Trois voyageurs regardent un lever de soleil de Wallace Stevens); Laurence Fé-vrier (La Dispute de Marivaux).Elle a également joué dans les mises en scène de Pascal Ram-bert (John and Mary); Dido Likou-dis (Oedipe à Colonne de Sopho-cle); Antoine Caubet (Ambulance de Gregory Motton, Le soleil ni la mort, et Montagnes d’après Thomas Mann) et de Brigitte Jacques (La mort de Pompée de Corneille); Hammou Graia (Martin Luther King Junior); Clotilde Ramondou (Les Perdrix); Jean-René Lemoine (L’Ode à Scarlett O’Hara, Ecchymose); Matthias Langhoff (Femmes de Troie); Alain Ollivier (Les Nègres de Genet, Pelleas et Mélisande de Maeterlinck). La Voix Humaine sera la cinquième collaboration avec Marja-Leena Junker au Théâtre du Cen-taure, après Mademoiselle Julie de Strindberg, L’Echange de Claudel, Agatha de Duras et Electre de Sophocle.Au cinéma, elle a travaillé notamment avec René Allio (Transit 1989, France) Claire Denis (35 Rhums 2009, France), et Raoul Peck (Moloch Tropical 2009, Haïti).

Marja-Leena JUNKERMetteure en scène et comédienne d’origine finlandaise, Marja-Leena Junker vit au Luxembourg depuis 1966. Directrice artistique du Théâtre du Centaure depuis 1992, elle est chargée de cours honoraire du Conservatoire de Luxembourg, où elle a ensei-gné de 1985 à 2010.Met en scène plus de 40 pièces de théâtre à Luxembourg, en France, en Belgique et en Suisse.Elle monte des oeuvres de Molière, Racine, Claudel, Strindberg, Ibsen, Camus, Sartre, Williams, Mamet, Hikmet, Chalem, Marcel Reuland, Jemp Schuster, Serge Basso de March... comme : Bonsoir Maman de Marsha Norman, Le Baiser sur l’Asphalte de Nelson Rodrigues, Trahisons de Harold Pinter, Histoire du Soldat de Orphélins de Lyle Kessler, Stravinsky/Ramuz, La femme comme champ de bataille de Mateï Visniec, Les Monologues du Vagin de Eve Ensler, L’Echange de Paul Claudel, Je suis Adolf Eichmann de Jari Juu-tinen, Agatha de Marguerite Duras, Electre de Sophocle, La Mouette de Tchekhov, Les Femmes savantes de Molière...

Jean FLAMMANGArchitecte et urbaniste, scénographe et metteur en scène, Jean Flammang est Profes-seur d’architecture à la FH Dortmund University of Applied Sciences.Apprend la scénographie comme assistant de Johannes Schütz au Schauspielhaus Bo-chum et à La Monnaie, Bruxelles. Scénographe indépendant depuis 1990 en Allema-gne, en France, en Belgique et au Luxembourg. De 1997 à 2003 membres fondateurs et

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co-directeur du Théâtre National du Luxembourg.Productions e.a.: Scénographies: Faust 1, Orestobsession (Théâtre des Capucins, Luxem-bourg); Crossfade (Mousonturm, Frankfurt am Main); L’Annonce faite à Marie, Agatha, Electre( Théâtre du Centaure, Luxembourg); Wir sind daheim (Nationaltheater Mann-heim); Das Salome Prinzip (Musiktheater im Revier, Gelsenkirchen); Les Nègres, Auftrag/Godot, Dans la solitude des champs de coton (Théâtre National du Luxembourg), «K», Der Theatermacher, Ein Traumspiel, Die Demonstration (Théâtre National du Luxembourg / Ruhrfestspiele Recklinghausen).Mises en scène: La Fille bien gardée, Die Präsidentinnen, Kvetch, Bremer Freiheit (Théâtre du Centaure); Pierrot Lunaire (Théâtre National du Luxembourg), Une Chemise de nuit de flanelle (Théâtre National du Luxembourg / Théâtre du Centaure).

René NUSSMusicien luxembourgeois indépendant, formé au Conservatoire de Luxembourg et à la Swiss Jazz School, René a composé et interprété les musiques originales et réalisé les créations sonores pour plus de 110 pièces de théâtre.Il est « le maître de musique » attitré de Frank Hoffmann, le metteur en scène et di-recteur du Théâtre National de Luxembourg et des Ruhrfestspiele Recklinghausen. En France, René NUSS a composé la musique pour les mises en scène de Frank Hoffman de Billy the Kid de Michael Ondaatje et de Dostoïevski, va à la plage de Marco de la Parra au Théâtre de la Colline (avec Maria Casarès et Isabelle Carré), Dans la solitude des champs de coton de Koltès au Théâtre de la Commune (avec Serge Merlin et Denis Lavant) et pour la mise en scène de Jorge Lavelli de Homebody Kaboul de Tony Kushner au Théâtre du Vieux-Colombier.René NUSS a composé la musique pour des films de fiction, des films documentaires et publicitaires, participant à des nombreux festivals.Il a travaillé avec Marja-Leena Junker pour Le Baiser sur l’Asphalte de Nelson Rodrigues, L’Echange de Paul Claudel, Agatha de Marguerite Duras et Electre de Sophocle.Il a travaillé aussi au Théâtre de Cologne, Théâtre de Bonn, Théâtre National de Kassel, Théâtre de Brème, Théâtre de Bâle, Théâtre National de Darmstadt, Freie Volksbühne Berlin, Théâtre de la Renaissance Berlin, Sankt Pauli Theater Hambourg, Théâtre Natio-nal d’Oslo, Théâtre National de Stockholm...

Caroline KOENERLuxembourgeoise, diplômée en ‘’ Costume Design for Screen & Stage’’ à l’Arts University College at Bournemouth. Caroline obtient son Bachelor’s degree ainsi que son Masters en 2007/2008, tous deux avec distinction. Elle crée des costumes de théâtre et de film.Caroline conçoit les costumes pour différentes productions de théâtre: Hiver (2012) au Grand Théâtre du Luxembourg, «La Longue et Heureuse Vie de M. et Mme Toudoux» (2011), et «Waffensalon» (2011) au Théâtre d’Esch, «Super-Heroes» (2011) de Bernard Baumgarten, «Electre» (2011) au Théâtre du Centaure, «Pink Slip Party» (2011) au Théâtre des Capucins, «Pool (no water)» (2008) mise en scène de Hester Chilington au Arts Insti-tute Bournemouth.

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Revues de presse“ La voix humaine “ de Jean CocteauEn 1930, La voix humaine est jouée pour la première fois à la Comédie Française...Marja-Leena JUNKER : « A l’époque, c’était révolutionnaire. Non seulement le fait d’utiliser le téléphone comme une secon-de personne, donneur de réplique, mais aussi d’avoir une femme seule sur scène, et sur cette scène en plus. »Depuis, ce monologue poignant est de-venu célèbre...Marja-Leena JUNKER : C’est un classique maintenant, même si La Voix humaine sous sa forme théâtrale a été assez peu jouée ces dernières décennies, éclipsée par l’adaptation opéra. Le sujet parle à tout âge et traverse toutes les époques. »Chacun peut s’y identifier...Marja-Leena JUNKER : « Oui. La pièce reste actuelle aujourd’hui même si les moyens de communication ont changé. On a tous vécu, d’un côté ou de l’autre, une histoire de rupture. La souffrance d’aimer d’un amour absolu et d’être quitté, est univer-selle. Le personnage aurait aussi bien pu être un homme. »Mais Cocteau a écrit la pièce pour une femme...Marja-Leena JUNKER : « Il l’a écrite pour Berthe Bovy. Il y avait là-dedans un peu de cruauté de sa part puisqu’elle avait été quit-tée par son grand amour Pierre Fresnay.

Mais ce n’était sans doute pas son unique inspiration. Il connaissait si bien le genre humain. Le rôle a depuis été interprétée par les plus grandes. Il faut une comé-dienne d’exception pour porter ces mots. C’est ce qui explique la présence de Nicole Dogué, sur la scène du Théâtre Centaure. »Avec Nicole Dogué dans le rôle de la fem-me abandonnée et trompée, la mise en scène de Marja-Leena Junker, la scénogra-phie et lumières de Jean Flammang, le dé-cor sonore de René Nuss, les costumes de Caroline Koener et l’assistance à la mise en scène de Renelde Pierlot.

Tragédie OrdinaireThéâtre Nicole Dogué endosse le rôle de la femme abandonnée et trompée dans le pièce de Jean Cocteau, la vois hu-maine, mise en scène par Marja-Leena Junker.Cette année marque le cinquantième anni-versaire de la mort de cet artiste « complet et fascinant », selon les mots de la direc-trice du Centaure. Elle retrouve ici une de ses pièces « fondatrices », dont le jeu est confié à une comédienne « d’exception », Nicole Dogué. Vieille de 80 ans, l’oeuvre garde tout son impact, avec cette histoire de rupture, ô combien universelle.Et revoilà Jean Cocteau ! Qu’on se le dise, cet auteur protéiforme est, cette année, au centre des honneurs, revenant régulière-

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Dans le milieu du film et de l’audiovisuel, elle a signé les costumes de quelques courts et longs métrages, ainsi que de clips musicaux dont : «Vogue» (2012) de Inborn, «D’Symme-trie vum Päiperlek» (2011) de Paul Scheuer, «Der Solist» (2010) de Pierre Hansen (Lux), «Ed and Tina» (2008) de Christophe Vielliard, ainsi que «The Plotspoiler» (2006) de Jeff Desom qui a gagné le premier prix du court-métrage au Festival du Film Luxembourgeois.

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ment au devant de la scène. Logique. On fête, en effet, les 50 ans de sa disparition. L’occasion, donc, pour ressortir ses oeuvres du grenier et les exposer sur la place pu-blique. Une démarche nécessaire aux yeux de Nicole Dogué, évoquant un écrivain et poète « tombé un peu en désuétude» et qu’il « faut faire écouter ». Alors, an-niversaire ou non, ce devoir patrimonial a du bon. Mieux, il est « fondamental ». «Bien sûr, il faut s’intéresser aux auteurs d’aujourd’hui, lâche Marja-Leena Junker, mais il ne faut surtout jamais oublier les classiques. »La Voix humaine est de ceux-là. Créer en 1930, la pièce a été interprétée par les plus grandes, et a même été l’objet d’un opéra et d’un film. Pour le metteur en scène qui s’est plongée dans l’univers poétique de Cocteau dès ses débuts, avec ses élèves du conservatoire - Ce retour aux sources était un brin déroutant. Compréhensible, quand on sait qu’elle l’a déjà joué 160 fois, il y a de ça 25 ans, et qu’elle connaît encore « le texte par coeur »« Je le connais trop bien, confirme-t-elle. J’avais une crainte d’être trop étouffan-te. » Une inquiétude rapidement dissipé face à Nicole Dogué – dont leur dernière collaboration remonte à Electre de Sopho-cle, présenté à Avignon l’année dernière.La comédienne, qui avait eu la «velléité» d’aborder cette pièce « il y a très long-temps », se sent dès lors plus à son aise pour aborder le rôle de cette femme aban-donnée et trompée par son amour de tou-jours.En tout cas, Nicole Dogué s’est senti « très libre » dans son interprétation, permise par un texte d’une écriture limpide. En effet, ici, on est loin d’un Racine – même si avec la thématique de l’abandon et du renonce-ment, on s’en approche- avec des phrases

«sans sophistication», des « mots de tous les jours », révélateurs d’une « vérité uni-verselle » ; Avec la voie humaine, on est comme emporté par une vague. Et ça remue sévère, renchérit la comédienne. Car ce sont souvent les choses les plus simples qui sont les plus vibrantes. »Reste cette souffrance qui colle à la peau, et cette volonté d’embellir un tableau gâté. Faire que les souvenirs ne soient pas tâchés. « Elle veut aimer jusqu’au bout, tentant d’éviter que tout son monde s’écroule, note Nicole Dogué, même si l’issue est inéluctable.

Grégory Cimatti

Ne coupez pas, ne coupez pas !

« La voix humaine » de Jean Cocteau, mise en scène par Marja-Leena Junker au Théâtre du Centaure, réussit une des conjonctions espérées de toutes les repré-sentations théâtrales, celle d’une réalité et d’une prise de rôle.La voilà qui surgit dans la lumière, dans une scénographie volontairement abstraite de Jean Flammang (comme une longue estra-de de défilé de mode, bleu froid), où rien, si ce n’est quelques objets nécessairement significatifs, ne nous distraira de l’essen-tiel humain qui va s’y jouer. Elle est figée dans l’attente, ce que suggère immédia-tement l’environnement sonore proposé par René Nuss : comme un tic tac, comme ces bruits déplaisants – ces acouphènes- qui nous submergent quand le silence est trop lourd. Elle a les traits marqués, elle est défaite, ravagée par on ne sait qu’elle douleur, vieillie (et on sera heureux après la représentation de retrouver la comé-dienne aussi lumineuse que d’habitude). Tétanisée ou arpentant mécaniquement son espace, elle est toute entière focalisée

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sur un objet, disproportionné sous le feu du projecteur : un téléphone noir à cadran. Attente. Silence. Douleur. Désespoir. Sou-dain enfin, il sonne. Une erreur.« Ne me quitte pas »Il sonne encore. « C’est lui » : « Allo, mon chéri... » Et pendant une heure, ce seront les derniers mots, les dernières phrases d’une « condamnée de l’amour » Nous ne l’entendrons jamais. Lui, mais à ses réac-tions à Elle, à ses questions, à ses réponses, nous imaginerons tout ce qu’il lui dit. Elle, c’est Nicole Dogué, qui réussit une fois de plus sa « prise de rôle ». Une prise de rôle difficile qui aurait pu devenir insupporta-blement mélodramatique dans les excès de cris, des larmes et supplications, dont il fallait réussir les ruptures de tonalités, les (re)bondissements d’espoirs, les effon-drements du désespoir, les susurrements méchants aussitôt regrettés, les implora-tions ou les évocations souriantes. Nicole Dogué en est l’exacte interprète. Une in-terprétation patiemment et finement éla-borée avec Marja-Leena Junker, la metteur en scène, et qui est le bon résultat de leursuperbe complicité. C’est leur cinquième collaboration.La réalité, celle de ce « Ne me quitte pas » si extraordinairement chanté par Jacques Brel, celle de la femme dont on se sépare après l’avoir sans doute aimé (amour ou désir ?), mais qui gêne à présent qu’a surgi « un meilleurs parti » une plus belle, ou une plus jeune ou une plus drôle, ou tout simplement une plus nouvelle.Celle à qui l’on fait l’aumône « d’une der-nière heure » au temps compté. Celle pour qui l’on se croit obligé d’être « chevaleres-que » en l’écoutant une ultime fois, tout en mentant encore et encore.Jean Cocteau le fantasque, multiple, l’in-saisissable, le génie dilettante-travailleur

acharné installe cette éternelle séquence de la rupture amoureuse dans sa moder-nité d’alors : celle du téléphone. L’appel que l’on attend, l’erreur de numéro, la li-gne encombrée, coupée, m’éloignement invisible. (Où est-il ? Avec qui ? Comment dit-il ce qu’il me dit ?)...Et de traduire cela en terme d’aujourd’hui : « je n’ai pas de réseau, ma batterie est presque vide suis chez moi, je t’entends. La métaphore était évidement beaucoup plus concrète alors : qu’il était « au bout du fil », sa vie était liée « à ce fil », qu’il ne fait pas qu’il « coupe »....

Stéphanie Gilbart

Edipress Luxembourg S.A

« La voix humaine » ou de la poésie de théâtre selon Jean CocteauOui, poétique, « La voix humaine » l’est, telle-ment chaque mot compte, pèse de tout son poids. Pas de vers, une langue ordinaire truf-fée ci et là de fautes de syntaxe. Mais un vrai chant de l’âme.Jean Cocteau a crée La voix humaine en 1972. En 1930, la pièce est jouée pour la première fois à la Comédie française. Elle n’a depuis lors cessé d’être réadaptée. Et d’inspirer compositeurs – Francis Poulenc en fit un opéra – et cinéaste – Roberto Rossellini avec L’amore de Pedro Almodo-var avec Femmes au bord de la crise denerfs, pour ne citer qu’eux.La voix humaine qui se joue actuellement sur les planches du Théâtre du Centaure est mise en scène par Marja-Leena Junker, la même qui à l’époque, à partir de 1985, l’a jouée plus de 160 fois. Pourquoi cette pièce exerce- telle une telle fascination ?Il y cette odeur de soufre qu’elle traîne dans son sillage car il fallait être révolutionnaire pour créer un dialogue téléphonique dont le public ne peut entendre que la moitié

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des répliques, l’autre moitié étant laissé à son entière imagination et pour confier un monologue a une femme – car même si comédiennes il y avait, elles étaient biensouvent cantonnées dans des rôles de faire-valoir.Et il y a surtout l’universalité de l’histoire, un fait divers en fin de compte : la rupture amoureuse. Celle que tout un chacun a vé-cue, quel que soit son âge, dont il a pensé qu’il ne s’en remettrait pas, voire qu’il en mourrait.Impossible ruptureLes cartésiens resteront de marbre, les autres s’exalteront devant la prestation charnelle de Nicole Dogué, qui incarne une femme quittée, dont le coeur et le pouls tambourinent, les membres trem-blent, la bouche sourit comme une ca-resse ou se tord, la voix se casse, les larmes coulent. Elle l’a aimé, elle l’aime toujourspassionnellement, d’un amour absolu.La pièce, en un acte, met en scène la der-nière conversation – téléphonique ! – qu’il lui a promise. Il est lâche, il veut se rassu-rer sans doute, régler les dernières petites choses assurément, mais surtout s’éviter de la voir et de ressentir la moindre once de culpabilité.Jadis, les seuls téléphones existant étaient fixes. D’où son attente chez elle auprès de l’appareil et sa crainte qu’il ne fonctionne pas. Jadis encore, il fallait passer par l’en-tremise d’une Demoiselle du téléphone pour obtenir une communication. Le sort s’en mêle. A plusieurs reprise, la commu-nication est coupée où ils se retrouvent à plusieurs sur la ligne. Elle qui ne sait comment (sur) vivre désormais pourrait le supplier, ramper, ramper, quémander. Elle n’en fait rien. Malgré l’indicible douleur qui la ronge, elle reste aimante, à l’écou-te, compréhensive, dévouée. Elle lui tait

ses souffrances, son manque d’appétit et sa tentative de suicide. Et pourtant on la trouve admirable, tellement belle et fière. Consciente que « ce fil, est le dernier qui nous rattache encore à nous », c’est malgré tout de sa bouche que sort le fatidique «vas y coupe !» Un magnifique hymne à la femme.

Florence Becanne

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Décembre 2013

RENDEZ-VOUS MUSIQUE

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“Rendez-Vous Musique“Nous vous proposons en décembre un rendez–vous musical et festif.

DÉCEMBRE 2013

vendredi 13, samedi 14 à 19h30

Le Groupe QCM (Quintet Classique de Martinique) est un quatuor à cordes classique et piano sera en concert au Théâtre Aimé Césaire ces vendredi 13 et samedi 14 décembre prochain.

Les musiciens : Mano CESAIRE 1er Violon, Nona LAWRENCE 2ème Violon, Julie KLEIN Alto, Capucine LAUDARIN Violoncelle, et Olga VALIENTE Piano ;

Le programme vous fera voyager au travers de compositeurs Latino Américains tels : Astor PIAZZOLLA, Heitor Villa-Lobos, George GERSHWIN, Carlos GUASTAVINO, Alberto GINASTERA et d’autres encore...

Quintet Classique de MartiniqueQCM

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Janvier 2014

“ Sainte Jeanne des Abattoirs “De Bertolt BRECHT

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“Sainte Jeanne des Abattoirs“De Bertolt BRECHT

JANVIER 2014

Mise en scène : Irène FavierGraphisme et scénographie : Cléo Duplan, Marie Fages assistées de JulietteAngottiCréateur lumière : Etienne ExbrayatCostume : Domitille Roche-MichoudetSons : Louis NiermansPhotos : David Koskas et Qentin MichardAvec : Jessica Berthe, Alexandre Blazy, Pauline Maharaux, Elisa Oriol,Christian Geffroy, Louis Niermans, Clara Schmidt, Boris Sztulman,Marie-line Vergnaux.

Durée : 1h40

Jeudi 6,vendredi 7,samedi 8à 19h30

Compagnie Les Ehontées

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“Sainte Jeanne des Abattoirs“

L’auteurBertolt BRECHTNé dans une famille bourgeoise, il entame des études de médecine qui le conduisent, en 1918, à intervenir comme infirmier au front. Cette expérience le conduit à un rejet du militarisme, et, plus généralement, de la soumission aux puissants. Cette tendance à l’anarchisme est lisible dans ses premières pièces : «Baal», puis «Tambours dans la nuit», et «L’Opéra de Quat’sous», dans lesquels il ridiculise les valeurs de la bourgeoisie et prône un hédonisme individuel.À la fin des années 1920, il s’intéresse à l’économie politique pour écrire «Sainte Jeanne des Abattoirs». Il adhère alors au marxisme sans proprement adhérer au parti commu-niste. L’arrivée d’Hitler au pouvoir le contraint à un exil américain où il écrit «Mère Courage» et «Galilée». Après la chute du Reich, il rejoint l’Allemagne de l’Est où le prestigieux Berliner Ensemble lui est confié. Il y met en scène ses dernières pièces auprès d’une équipe cons-tituée de fidèles.Sa veuve, Helene Weigel continuera à faire fonctionner le théâtre après sa mort et de jeunes metteurs en scène formés par le maître y produiront des spectacles d’un « brechtisme » de plus en plus rigide.Il fut un grand théoricien du théâtre, s’intéressant à tous les aspects de la production d’un specta-cle. Le jeu, la scénographie, le costume, mais aussi la régie, la machinerie ou le maquillage, tout par-ticipait à induire chez le spectateur une réaction critique vis-à-vis de ce qui lui était présenté. Ce qu’il appelait « distanciation » impliquait aussi l’usage de toute sorte de techniques : masques, pancartes, pauses narratives et absence d’un per-sonnage positif susceptible de recevoir l’adhé-sion de public. Brecht n’entend jamais donner de leçon mais déciller les yeux de son spectateur.

La pièceMention spéciale du concours 2012 / prix ThéâtreLe Chicago des années 20 : en crise, en musique, et en noir et blanc

Chicago, fin des années 1920 : la superproduction alliée aux guerres spéculatives des fabricants entraîne le marché de la viande dans la crise. Le roi de la viande, Pierpont Mauler, nourrit des ambitions monopolistiques qui le conduisent à écarter ses concur-rents. Les premières victimes de cette guerre économique débridée sont les ouvriers

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des bas-fonds de Chicago, privés de reve-nus. Dans le chaos ambiant se fait enten-dre la voix religieuse des chapeaux noirs, armée du salut venue prêcher la bonne parole au sein des populations ouvrières.Parmi eux, Jeanne Dark, jeune missionnai-re animée d’une inépuisable foi, se prend de pitié pour ces populations, et tente de comprendre l’origine de leurs problèmes. Elle en est aussitôt punie, mais poursuit sa quête : chassée des chapeaux noirs, elle descend dans les bas-fonds pour y organiser la grève générale. C’est alors qu’elle flanche, et rencontre les limites de son engagement religieux : elle refuse de recourir à la violence et fait échouer le mouvement ouvrier, qui ne lui pardon-nera pas. Jeanne, isolée, est alors sacrifiée puis sanctifiée sur l’autel de l’alliance en-tre religion et monde de l’argent.Ni la charité de Jeanne ni les doutes de Pierpont Mauler ne viennent à bout du système qui régit les abattoirs - face auquel, semble suggérer Brecht, il n’est de re-

cours que politique.

La mise en scèneQue valent nos valeurs en temps de crise?C’est sur cette question que lecteur et spectateur quittent Sainte Jeanne des abattoirs. OEuvre à la fois brute et complexe, Sainte Jeanne se saisit du problème de la morale, du bien et de la non-violence en période de chaos économique. Réactivant la figure de l’illuminée Jeanne d’Arc, la pièce met en question la pertinence de l’espoir religieux. Elle invite le spectateur tenté de s’en remettre à Dieu à s’interroger plutôt sur les mécanis-mes qui conduisent l’économie à sa faillite, et l’individu à sa déchéance morale.Pièce noire et satirique, Sainte Jeanne trouve un curieux écho dans la période contem-poraine - où l’on assiste, médusé, à un retour presque imprévu du religieux, sous ses formes les plus ardentes.Curieusement, le monde du théâtre a le premier été pris dans la tourmente de cet étrange engouement pour le fondamentalisme. Lors des manifestations fondamenta-listes qui ont accompagné les créations des pièces de Romeo Castellucci et de Rodrigo Garcia, le théâtre s’est vu rappeler son ancrage dans une société en proie au désarroi

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spirituel et idéologique. La mise en scène que je propose ici ne prétend ni poursuivre les polémiques suscitée à la faveur de ces événements, ni « surfer » sur la vague de scandale qui en est née; elle essaie plutôt de s’interroger, en toute modestie, sur le déli-tement social qui est à l’origine de cette attirance intime pour le sectaire.

Rencontrer enfin Brecht.Le choix de mettre en scène Brecht est particulièrement significatif pour moi. Souf-fle théorique, mystère théâtral, source d’inspiration: Brecht plane sur une partie du théâtre contemporain, soucieux d’en revisiter les propositions afin de renouveler les formes de représentation du monde actuel. La lecture des Correspondances de Brecht invite en effet à centrer le travail théâtral sur les problèmes majeurs de l’individu en société, sans en nier la profondeur intime ni les angoisses existentielles.Grand lecteur de journaux, amateur de sciences sociales, Brecht pousse la mise en scène contemporaine à se tourner vers le monde, à en interroger les ressorts, et à le représenter sous une forme théâtrale adéquate. Sa mise en question des présupposés fondamentaux du théâtre européen, personnage, émotion, identification, ouvre sur une grande liberté en matière de mise en scène. J’y vois une autorisation donnée de chercher d’autres formes.Brecht et sa pensée du théâtre m’a accompagnée durant les mises en scène que j’ai eu la chance de réaliser précédemment : Vinaver comme Marlowe invitaient à leur façon à se plonger dans l’univers brechtien. Le premier par sa prise directe avec le monde du travail et l’impact que ses chocs produisent sur les intimités; le second par sa mise en cause du récit linéaire, et par sa conscience de la violence brute inhérente au monde moderne.

Représenter la crise sur un plateau : actualité et inactualité du théâtreLe désir de mettre en scène Sainte Jeanne des abattoirs est en partie lié à ma lecture fréquente des journaux, et par le sentiment que nous sommes en train de changer d’époque. Crise financière (les start-up, les subprimes), deux crises économiques (les restructurations d’entreprise), crise sociale (montée du chômage), crise politique (montée de l’extrême-droite et démantèlement des services sociaux): les visages de la crise accompagnent notre quotidien depuis plusieurs mois et modifient, peut-être, nos rapports les uns aux autres.Le théâtre contemporain n’y est pas resté indifférent: Sylavin Creuzevault s’est plongé aux sources de notre modernité politique (Notre terreur), Rodolphe Dana relisant John Cheever se demande comment la consommation nous transforme de l’intérieur (Bul-let Park), Lise Maussion et Damien Mongin font le portrait d’une classe moyenne en perdition (Sandrine). Ces pièces m’ont profondément marquées: elles dessinent les traits d’un individu à la fois modernisé et ringardisé par la période contemporaine, qui semble aller toujours plus vite que lui. On pense au vers de Baudelaire: « La forme d’une ville change plus vite, hélas, que le coeur d’un mortel ».

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L’équipeLes comédiens et musiciens

Jessica BERTHEJessica croise un jour le chemin de Daniel Vial, metteur en scène et directeur de la com-pagnie L’Entracte, à Lyon. De leur collaboration naîtront plusieurs spectacles dont : « Les Amazones » de Jean- Marie Chevret, « C’est Jean Moulin qui a gagne » de Jean-Paul Allè-gre, « Les sorcières de Salem » d’Arthur Miller. Cinq ans plus tard, en 2009, elle monte sur Paris où elle suit une formation au Cours Florent puis au conservatoire Charles Munch Dernièrement, elle a joué dans « A la renverse » de Michel Vinaver, « Massacre à Paris » de Christopher Marlowe, « Les vieux démons » mises en scène par Irène Favier. Elle fait ses premiers pas au cinéma en 2012 dans « Le capital » de Costa Gavras. Son premier court métrage en tant que réalisatrice, « Cavale » , est actuellement en préparation.

Alexandre BLAZYFormé aux conservatoires du VIIème et du XIème à Paris, aux ateliers de Commedia dell’arte d’Eduardo Galhos, Alexandre travaille d’abord en Espagne où il joue dans di-verses pièces sous la direction d’Abraham Gomez Rosales (« A Toda Pastilla » - 1er Prix National au Festival d’Albox, « Darwin Dice », « SHHH ») à Madrid et en tournée. En 2006, il traduit, adapte, met en scène et interprète « SHHH ». La pièce se jouera à guichets fer-més au Festival Avignon Off 2010 au Théâtre des Béliers, sera programmée au Ciné13, à la Comedia, au Théâtre du Marais, au Festival « Nous n’irons pas en Avignon » « SHHH » est Lauréat Paris Jeunes Talents 2007&08, Prix du public Arte Avignon Off 2010 et a reçu un très bon accueil auprès de la critique. Avec Fulguro production, la structure qu’il a mon-tée, Alexandre prépare « Le Roi Nu » d’Evguéni Schwartz d’après les contes d’Andersen. La pièce sera jouée au Théâtre de Belleville, au 20ème théâtre et à Avignon dans le off au Théâtre Buffon en 2012.

Christian GEOFFROYAprès avoir suivi des cours chez Alain Janey-Paulette Frantz, puis au Centre américain dans la classe de Michel Santelli, Christian Geffroy fait du café théâtre au Café d’Edgar notamment. Il met en scène pour Avignon 1985 « L’heureux stratagème » de Marivaux, puis joue dans « Les Justes »avec Oliver Marchal, par Catherine Brieuc en 1990 au Théâ-tre des Cinq Diamants. Après avoir travaillé pour le cinéma et la télévision, il joue pour Fabrice Eberhard au festival de Collioure à partir de 2005. Il y a récemment interprété le premier rôle dans « L’école des femmes ».

Pauline MAHARAUXElle débute à Vernouillet au sein de la compagnie Textes et Rêves dirigés par Henri Ron-se et Marie Poumarat. Elle intègre ensuite le master classe de Scène d’aujourd’hui sous la direction de Philippe Honoré et Serge Ridoux. Elle joue dans divers théâtres parisiens puis intègre le conservatoire du 11ème, au sein des classes de Philippe perussel et Alain Hitier. Elle mène aujourd’hui divers ateliers et intègre la compagnie La Caravane des Poètes dirigée par Marie Poumarat en région centre Au sein de la compagnie les éhon-tées elle assiste a la mise en scène Irène Favier.

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Clara SCHMIDTElle s’essaye très tôt à la pratique de divers instruments avant de se fixer sur le chant en 2003, quand elle se présente au concours d’entrée du Département Supérieur de For-mation pour Jeune Chanteur du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris (CRR). Sensibilisée pendant 6 ans à de nombreuses disciplines tant physiques (chant, théâtre, danse, Qi Gong, technique Alexander) que théoriques (FM, langues étrangères, analyse, étude des styles, écriture), elle sort en 2009 titulaire d’un DEM et d’un DEMS. Depuis elle est apparue dans des productions diverses au théâtre de l’Athénée, à la scène nationale de Saint Quentin en Yvelines, Salle Pleyel... Lauréate en 2011 des Saisons de la Voix, elle se perfectionne en Lied et Mélodies Françaises aux côtés de Jeff Cohen et Leontina Vaduva, mais aussi en musique ancienne auprès de Frédéric Michel.

Boris SZTULMANAprès une année au Cours Florent, Boris est reçu au conservatoire du Centre et du XIè-me de Paris où il est actuellement en 3ème année. Modèle et comédien dans plusieurs court-métrages, il joue dans « Le Balcon » de Genet mis en scène par Aurore Stanek et Apoline Roy et dans Le Prix Martin de Labiche dans une mise en scène de François Del-valez. Il interprète Jean-Louis Grangé et Eric dans « Radio Intérieur Nuit. »

Elisa ORIOLOriginaire de la région Roannaise où elle suit les ateliers de la compagnie Kraft puis les cours de Georges Montillier à Lyon, Elisa intègre le Conservatoire du XIe arrondisse-ment en 2006.De là s’en suivent multiples rencontres qui lui permettront de jouer au sein de plusieurs projets comme « La jeunesse des mousquetaires » (A.Dumas), « Juste la fin du monde » (J.L Lagarce) « Mon Ismenie », « La Dame aux jambes d’azur » (E.Labiche), «La nuit de Valogne» (E.Schmitt), « Phèdre », et dernièrement « Bed and B reakfast » au Théâtre 14. Elle sera à l’affiche de « Proudhon modèle Courbet » au Théâtre de l’Essaion puis au Musée d’Orsay en 2013.

Marie Line VERGNAUXElle débute sa formation à l’école Les Enfants Terribles et fonde Les Azurpateurs. Au sein de la compagnie, elle joue dans « L’Impromptu » d’après Molière (M.SC. François Frion – th. Darius Milhaud) et « Les sept jours » de Simon Labrosse de Carole Fréchette (M.SC. Maxime Le-roux – th. Le Guichet Montparnasse). Elle a également participé à plusieurs courts-métrages, séries (dont Nos Enfants chéris – réal. Benoit Cohen – Canal +), doublages de films (prod. Alter Ego) et spectacles jeune public (Compagnie Glou). Elle pratique depuis plusieurs années le piano, le chant et la danse.

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Revues de presseLes trois coupsBrecht burlesque : ça vaut le pèlerinageBrecht n’a pas pris une ride. Non seule-ment, « Sainte Jeanne des Abattoirs » pré-sente d’étranges échos avec notre présent – c’est reparti comme en 29 ! –, mais sur-tout, la bouillante compagnie des Éhon-tées, la rajeunit sans vaine actualisation. Irène Favier et ses comparses nous font en effet redécouvrir un Brecht burlesque et noir dans une proposition audacieuse et pertinente, servie par de très bons in-terprètes.1929. Chicago. La Bourse s’affole. C’est le moment pour Pierpont Mauler, le magnat des abattoirs, de tout bazarder afin de ra-fler la mise plus tard. Les rats quittent donc le navire, mais les ouvriers sont broyés, au sens propre comme au figuré. Pas de mo-rale possible quand on crève de faim, pas de salut si ce n’est par l’homme : c’est ce que comprend peu à peu Jeanne Dark.Celle qui au sein des Chapeaux noirs prô-nait la pureté va descendre par trois fois dans les bas-fonds et perdre ses belles certitudes.Faut-il parler de pièce didactique, ici ? La première qualité de la proposition des Éhontés est, en tout cas, de ne pas éludercette question, mais d’entretenir avec elle un rapport ludique, et surtout créatif. Brecht en noir et blanc ? Qu’à cela ne tienne, la scénographie, les costumes adopteront ce bi chromatisme pour faire penser au ci-néma des années 1930. Jeanne Dark aura alors le visage d’une héroïne expression-niste : blancheur de la peau et blondeur de la chevelure presque irréelles, comme éclairées par les projecteurs éblouissants. Mauler et ses congénères s’apparenteront, eux, aux monstres obscurs de Murnau, mais

aussi aux farcesques gendarmes à mousta-ches qui poursuivent Charlot. Diables bur-lesques, burlesque en diable !Le rire n’exclut donc pas la noirceur. Par ailleurs, le burlesque induit un rythme trépidant. Et le jeu doit être impeccable et implacable. D’ailleurs, on a parfois l’im-pression d’assister à une danse macabre, d’être happé par la machine... théâtrale.Pour que la proposition tienne, il fallait à la fois des comédiens de talent et un tra-vail de troupe. C’est bien le cas. Le choeur des ouvriers, plein de gouaille, est excel-lent. Nul besoin d’une flopée d’interprètes pour l’incarner. La scène bruit des paroleséchangées, des commentaires désabusés et drôles de chacun. L’espace est sans ces-se occupé d’une manière signifiante. Avec la distanciation. Par ailleurs, les comé-diens semblent s’en donner à coeur joie. Ils changent de personnages comme dedéfroques, en un clin d’oeil. Ils jouent à jouer : la fameuse distanciation brechtien-ne prend tout son sens, elle constitue unaiguillon pour le jeu burlesque…

Philippe Tesson

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Février 2014

NOUS ETIONS ASSISSUR LE RIVAGE DU MONDE

De José PLIYA

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“Nous étions assis sur le rivage du monde“De José Pliya

FÉVRIER 2014

Mise en scène: Nelson-Rafaell Madel

AvecJean-Christophe Folly, Daniély Francisque, Guillaume Malasné, Emmanuelle Ramu.Scénographie : Aurélien MailléProduction : Compagnie Théâtre des deux saisonsAvec le soutien de la DRAC Martinique.

13, 14, 15 à 19h30

Compagnie Théâtre les deux saisons

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“Nous étions assis sur le rivage du monde“

Résidence au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-FranceLors de la première expérience de ce spectacle en Martinique, nous devions jouer au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France avant que celui-ci ne ferme pendant la grève.Pour la création du dernier spectacle de la compagnie, P’tite Souillure de Koffi Kwahulé, nous avons pu investir le théâtre durant dix jours avant les représentations. Travailler au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France est un privilège et présente des conditions de travail de qualité évidente pour la résidence de création de Nous étions assis sur le rivage du monde. Une belle étape dans le développement de la compagnie Théâtre des Deux Saisons.

Compagnie théâtre des deux saisonsFondée en 2007 à l’initiative de Nelson-Rafaell MADEL, d’une envie de créer des échan-ges artistiques originaux entre la Martinique et ailleurs tout en privilégiant la création de texte contemporain.2009 : Nous étions assis sur le rivage du monde, de José Pliya, sur une proposition de Nelson-Rafaell MADEL, mise en scène d’Evelyne Torroglosa, en résidence de création en Martinique.2011 : participation au festival « Imaginer Maintenant » à la scène nationale de Guade-loupe - mise en espace de Fleur de pays, texte d’un jeune lycéen, lauréat d’un concours ETC Caraïbes.2013 : P’tite Souillure, de Koffi Kwahulé, mise en scène de Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel, en résidence dans le Poitou-Charentes et en Martinique.Prochainement : 1ère édition du festival « AUBE », en Martinique. Festival itinérant de théâtre. Au programme des spectacles mobiles s’installeront dans les communes.“Quand on me demande d’où je suis, je réponds que je suis de la géographie de ma langue. Et ma question centrale est celle-là : quelle langue pour dire le monde ? “ José

Pliya

La pièceUne femme revient sur son île natale. Elle a rendez-vous avec des amis sur une plage qu’elle a connu petite, et qu’elle est impatiente retrouver : le Rivage du monde.Mais un homme se dresse sur sa route. Il lui signifie rapidement que ses amis ont du se tromper en lui donnant rendez-vous en ces lieux, car cette plage est désormais privée, interdite.Elle n’acceptera pas. Elle ne bougera pas tant qu’il ne lui aura pas livré les «véritables raisons» de ce rejet. Un dialogue s’entame. La situation s’enlise, imperceptiblement les tensions se nouent : «L’Homme : Ne jouez pas avec moi. Pas de ce jeu-là. Vous êtes une agitatrice, une provocatrice, et vous êtes venue en connaissance de cause me chercher pour

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me bousculer, attirée par l’interdit que vous connaissiez; un peu comme ces militants qui s’enchaînent aux grilles des barreaux pour recevoir des coups».L’espace se rétrécit, l’air se raréfie. Tout se fige, seules les paroles sont en mouvement. Jusqu’à l’éclatement.“De quoi s’agit-il? Il est question de territoire. Il est question de rapports premiers entre les êtres. Il est question de l’autre. “ José Pliya

L’auteurJosé Pliya :Né à Cotonou au Bénin le 17 avril 1966. Après des études de Lettres modernes à La Sorbonne, il suit des cours de théâtre, fait de la mise en scène et commence à écrire : journal intime, historiettes, nouvelles et une première pièce de théâtre. Puis il s’installe à Lille où il passe son CAPES de Lettres Modernes. En 1996, il est nommé directeur de l’Alliance Française de N’gaoundéré au Cameroun. Il s’y occupe de la programmationartistique et du développement culturel régional. En 1998, il est nommé directeur de l’Alliance Française de la Dominique où il créé le festival de théâtre franco créole, le fes-tival de musique créole et le festival de cinéma et des arts visuels «Noir tout couleurs» de la Dominique. En 2002, il quitte le réseau des Alliances Françaises et s’installe à la Martinique où il est accueilli en résidence de création au Centre Martiniquais d’Action Culturelle, Scène Nationale. En août 2003, il fonde «ETC_Caraïbe». Cette association a pour ambition de promouvoir les écritures théâtrales de cette partie du monde. En juillet 2005, il est nommé par le Conseil Général de la Guadeloupe et le ministère de la Culture, directeur général de l’Artchipel, Scène Nationale de la Guadeloupe.José PLIYA a reçu en novembre 2003, le prix du jeune théâtre André Roussin de l’Aca-démie Française pour Le complexe de Thénardier et l’ensemble de son oeuvre, riche à ce jour d’une douzaine de pièces (Les Effracteurs ; Une famille ordinaire ; Cannibales ; Nous étions assis sur le rivage du monde ; Quête ; Pudeur) publiées aux éditions l’Avant-scène théâtre, collection des Quatre Vents.

La mise en scèneD’abord il y a eu la rencontre avec ce texte Nous étions assis sur le rivage du monde. C’est en 2003, lors d’une répétition ouverte de la pièce, dans la mise en scène de Denis Mar-leau. Déjà la langue et le propos de la pièce m’interpellent.Puis, en 2009, je choisis de faire de Nous étions assis sur le rivage du monde, le premier projet professionnel de ma compagnie créée quelques années auparavant. Ce specta-cle s’inscrit dans la continuité d’un atelier auquel j’avais participé à l’université Paris VIII. Tous les acteurs, et la personne a qui je propose de prendre en charge la mise en scène sont issus de cet atelier. Nous décidons d’aller en résidence de création en Martinique pour que l’équipe s’imprègne pendant un temps donné du quotidien de l’île qui avait

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inspiré la pièce à José Pliya. Sauf que, ce qui devait être le quotidien est devenu une grève historique (cf 5 février 2009) qui a immobilisé le département pendant environ un mois. Pour mes compagnons, le texte prenait alors tout son sens fondamental.Nous avons décidé tant bien que mal de continuer le travail en Martinique, jusqu’à une présentation devant un public restreint dans une salle de réception. Quelques mois plus tard, nous présentons la pièce lors d’une représentation unique au Théâtre de l’Epée de Bois, où José Pliya nous a honoré de sa présence et nous a dit combien il avait été tou-ché par l’instinctivité, la brutalité et tout le travail sur le corps qui avait été développé.Pour des raisons personnelles, l’une des comédiennes a dû quitter le projet. Continuer sans elle après tout ce qui s’était passé et qui constituait la sève même de notre specta-cle, n’avait plus beaucoup de sens.Aujourd’hui, Nous étions assis sur le rivage du monde, me titille encore vivement. Le re-cul, les expériences favorisent l’infusion et accentuent à mes yeux l’intensité de cette pièce et la nécessité inépuisable d’aborder sur une scène de théâtre des thèmes comme l’identité, la liberté, le territoire. Je sais aujourd’hui que j’ai besoin d’être à la place de metteur en scène pour chercher à faire de nouveau résonner ce texte.Je veux montrer comment ces deux êtres, La Femme et L’Homme, ne se rencontrent pas. Comment ils restent chacun dans leur principe, dans leur vision d’un monde, dans leur liberté. Ils ne veulent surtout pas faire se côtoyer leur intimité, leur nudité, leur sincérité. C’est au moment où La Femme dit à L’Homme, « Vous êtes beau... », Que ce dernier est désarmé et qu’il la gifle. C’est quand La Femme gifle L’Homme, instinctivement, pour se défendre, que L’Homme ressent du désir pour elle. La Femme s’en va et il est trop tard.J’ai fondé la compagnie Théâtre des Deux Saisons avec l’envie de créer des échanges artistiques originaux entre la Martinique et ailleurs. Je vis depuis sept ans à Paris, je voyage en Martinique au moins trois fois par an. L’insularité c’est pour moi cette identité magnifique de pouvoir partir pour irrémédiablement revenir.Aujourd’hui Paris, demain Barcelone, et peut-être un jour San Francisco, mais toujours la Martinique. Je voudrais raconter au public martiniquais et d’ailleurs mon rêve pre-mier dans lequel le monde est ouvert.

Nelson-Rafaell MADEL“J’écris rarement des personnages en pensant à une couleur. Ou une origine.J’écris des personnages qui vivent un conflit. “ José Pliya

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Le metteur en scèneNelson-Rafaell MadelMetteur en scène de : «Minoé», d’Isabelle Richard-Taillant (lille, 2010), «P’tite souillure» de Koffi Kwahulé (Martinique, Avignon, 2013).Assistant à la mise en scène de : Claude Buchvald, Pierre Guillois, Marie Ballet, Naidra Ayadi, Néry, Paul Nguyen.

Comédien dans : «Roméo et Juliette» de Shakespeare et «Chacun sa vérité» de Pirandello M.E.S Yoshvani Médina (Martinique, 2005, 2006) ; «Falstafe» de Valère Novarina M.E.S Claude Buchvald (TH. National de Chaillot, 2008) ; «Le ravissement d’Adèle» de Rémi De-vos M.E.S Pierre Guillois (th. du Peuple, 2008) ; «Horace» de Corneille M.E.S Naidra Ayadi (th. de la Tempête, 2009) ; «Iliom» de Ferenc Molnar M.E.S Marie ballet (th. de la Tempête, 2009) ; «Nous étions assis sur le rivage du monde» de José Pliya, M.E.S Evelyne Torroglosa (Martinique, 2009) ; «La résistante» M.E.S Sandrine Brunner (Perpignan, 2011); «Erotokri-tos» de Vitzensos Cornaros M.E.S Claude Buchvald (La Chartreuse, 2011, 2012), «Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort» d’après Racine M.E.S Néry (th. Rutebeuf, th. Silvia Monfort, 2012), «Le jeu de l’amour et du hasard» de Marivaux M.E.S Paul Nguyen (th. de la Faisanderie, 2012) ; «Le dragon» d’Evguéni Schwartz M.E.S Néry (th. Accord).

Francisque Daniely, comédienne

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Mars 2014

CHANTS D’EXILTextes de Bertolt BRECHT

C r é a t i o n 2 0 1 4

“ ... Moi Bertolt BRECHT, jeté hors des forêts noires dans les villes d’Asphalte “

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“Chants d’Exil“Textes de Bertolt BRECHT

MARS 2014

Mise en scène - Serge BARBUSCIA

AvecAïni IFTEN et Serge BARBUSCIA

Yvonne HAHN

Scénographie et lumière - Sébastien LEBERT

Durée 1h30

Jeudi 13, vendredi 14, samedi 15 à 19h30

Compagnie Théâtre du Balcon

Une épopée qui retrace 15 années d’errance.

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“Chants d’Exil“

CHANTS D’EXIL dévoile une face intime de Bertolt Brecht au travers de ses poèmes et de ses chansons, mais aussi d’anecdotes et de témoignages...Ce spectacle retrace le long voyage de cette errance qui passe par le Danemark, la Fin-lande pour rejoindre les États-Unis.Durant toutes ces années et malgré les épreuves, Brecht a su rester mobilisé et engagé, accroché à son poste radio comme tous les déracinés pour y glaner la moindre infor-mation...Le spectacle suit l’humeur provoquée par les bonnes ou les mauvaises nouvelles...Il lui fallait continuer à vivre, et dans cette fuite, il devait faire le deuil d’une partie de lui-même.Fortement influencé par l’ambiance des « Ca-baret Parlé- Chanté», on pourrait penser que nous jouons l’une des pièces du dramaturge ... mais là, il s’agit de son histoire.....Et c’est son histoire qui rejoint le chant pro-fond de tous ses «Frères d’Exil» : Victor Hugo, Pablo Neruda, Nazim Hikmet, François-René de Chateaubriand, Fiodor Dostoievski, Ovide, Alexandre Soljenitsyne ...et tant d’autres ...

“... Quand nous nous retrouvions réunis, nous qui commentions naguère les poèmes de Baudelaire... Nous nous surprenions à parler d’autorisations ou d’affidavit et nous nous demandions s’il fallait solliciter un visa permanent ou un visa touristique... “ Bertolt Brecht

“ L’exil est rondUn cercle, un anneauTes pieds en font le tour,Tu traverses la terreEt ce n’est pas la terreLe jour s’éveilleEt ce n’est pas le tien,La nuit arriveIl manque tes étoilesTu te trouves des frèresMais ce n’est pas ton sang.“Pablo Neruda

Bertolt Brecht a écrit de nombreuses chansons qui expriment la douleur de son déra-cinement.

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Il se pense comme étranger à lui même. Il a été contraint de s’expliquer devant les mac-carthistes.... L’une des plus célèbres sur une musique de Kurt Weill est “ I am a stranger here myself “En 1928, Brecht est très célèbre en Allemagne grâce au triomphe de “ l’Opéra de 4 sous“.En mai 1933 ses écrits flambent sur le grand bûcher dressé devant l’Opéra de Berlin...Considéré par le régime nazi comme un artiste dégénéré, déchu de sa nationalité alle-mande, Bertolt Brecht doit fuir....Ainsi, près de 30000 intellectuels et artistes allemands ou autrichiens sont proscrits de leurs pays... Thomas Mann, Arnold Schönberg, Arthur Rubistein, Fritz Lang, Marlène Dietrich....Brecht passera 15 ans de sa vie sans théâtre, souvent sans argent, vivant dans des pays dont la langue n’est pas la sienne...“ Contraint à changer de pays plus vite que de chaussures “...Et pourtant durant cet exil forcé il écrit ses pièces les plus célèbres : La vie de Galilée, Mère Courage et ses enfants, La bonne âme de Se-Tchouan, La résistible ascension d’Arturo Ui, Le cercle de craie caucasien...“ J’ai toujours trouvé faux le nom qu’on nous donnait, émigrants. Le mot veut dire expatriés “.“ Mais nous ne sommes pas partis de notre gré, pour librement choisir une autre terre.Nous n’avons pas quitté notre pays pour vivre ailleurs...Au contraire, nous avons fui.Nous sommes expulsés.Nous sommes des proscrits.Et le pays qui nous reçut ne sera pas un foyer mais l’exil... “

L’équipeMetteur en scène Serge BarbusciaComédien, metteur en scène, auteur, il fonde en 1983 avec sa compagnie le Théâtre du Balcon / Scène d’Avignon. Ses créations se révèlent comme une nécessité où s’imbri-quent des expressions multiples : texte, musique, chant, peinture, danse... Autant de matériaux que Serge Barbuscia aborde pour élaborer un langage théâtral singulier. Ses spectacles rencontrent un public exigeant qui ne vient pas au théâtre « pour oublier le monde mais pour le comprendre ». Les écritures contemporaines jalonnent son parcours artistique. Ainsi, Serge Barbuscia organise chaque année des lectures avec la complicité de l’Association Beaumarchais / SACD, en invitant des auteurs comme José Plyia, Remi de Vos, Jean Louis Leconte, Natacha de Pontcharra, Adeline Picault, Isabelle de Toledo, Christian Petr, Anne Jolivet, Pascal Bancou ...Au sein du « Balcon », dont il est le directeur artistique, Serge Barbuscia affirme une action permanente orientée principalement sur la découverte de nouveaux talents, ouvrant son théâtre à des artistes tels que : Jean Luc Revol, Christophe Lidon, Michel Fau, Carlo Boso, Nemanja Radulovic, Patrick Timsit, Yolande Moreau, Michel Bruzat, etc...

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Aïni IftenConteuse Algérienne – Suisse Etudie à l’école de Chaillot avec Stuart Seide, chant au conservatoire de Toulouse avec Philippe Téchené. Travaille avec le Théâtre par le Bas, Augusto BOAL pour le Théâtre de l’Opprimé, joue Racine avec Silvia Monfort, le répertoire de Garcia Lorca avec Mounir Debbs, « Médée» d’Euripide avec René Albold, créations des pièces contemporaines de V. DERONZIER et F. MEYER, émissions dramatiques de France culture. Chante dans les chœurs berbères de l’Opéra équestre de Zingaro, crée le rôle chanté de Gretel dans « Hansel et Gretel »au Nada Théâtre. Chants berbères dans « Izorane » par Afida Tahri, au théâtre de Suresnes et au théâtre du Balcon en Avignon. Textes poétiques de VLADIMIR HOLAN à la Maison de la Poésie(Paris).

Yvonne HahnAprès une enfance passée entre Moscou et Berlin –Est, Yvonne HahnÉtudie la musique classique à la « Hochschule für Musik Hanns Eisler » (à Berlin). Marquée par sa vie au sein du bloc de l’est, elle s’engage dans des projets artistiques et pédagogiques qui cherchent à fusionner toutes formes d*art sans aucune censure. Elle se produit en concert en différentes formations dans un répertoire allant de la mu-sique classique et contemporaine au piano, à la musique d’Astor Piazzolla et celle du tango argentin traditionnel au bandonéon. A la recherche de nouvelles couleurs, elle expérimente des formations atypiques et cherche à faire connaître l’émouvante palette sonore de cet instrument. Aujourd’hui elle vit en France et partage son temps entre l’enseignement, les concerts et la céramique RAKU.La diversité instrumentale et la richesse culturelle, font d’YvonneHAHN une musicienne accomplie et ses différentes approches charmentpar leur finesse et la multiplicité de leurs couleurs, donnant un réel sensartistique et une émotion authentique.

Kurt Weill est un compositeur allemand né à Dessau le 2 mars 1900 et mort à New York le 3 avril 1950.Sa musique, considérée par les nazis comme « dégénérée », lui vaudra de voir ses partitions brûlées. Ses origines juives et ses sympathies pour le commu-nisme font qu’il est contraint de quitter l’Allemagne en 1933 avec Lotte Lenya qu’il avait épousée en 1927 et qu’il ré-épousera en 1937 après un divorce en 1933. Il séjourne à Paris où il compose Les Sept Péchés capitaux (Die sieben Todsünden) sur un texte de Brecht pour le Théâtre des Champs-Élysées et termine sa Seconde symphonie avant de se rendre aux États-Unis en 1935.Kurt Weill est issu d’une famille juive. À l’âge de 5 ans, Kurt commence le piano et il compose dès sa jeunesse. Il fréquente le collège supérieur (Oberrealschule) de Dessau et y brille par ses capacités musicales. Avant l’âge de 18 ans, il accompagne au piano une cantatrice locale lors de soirées de chant, grâce auxquelles il peut faire entendre ses premiers airs.

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Jugement Sur l’oeuvreKurt Weill est très proche de Mahler et de Schönberg. On le qualifie d’expressioniste atonal. Sa rencontre avec Bertolt Brecht engagé dans un idéal communiste, change sa façon d’écrire l’opéra : il se trouve à mi-chemin entre le théâtre et l’opéra. Ses deux opéras ; Mahagonny et L’Opéra de quat’sous sont des critiques sociales. Il écrit pour pe-tits ensembles, sur des thèmes populaires, dans l’idée de recréer l’opéra des gueux du XVIIIe siècle.Aujourd’hui, l’ensemble de son oeuvre est mieux connue (théâtre, comédies musicales, oeuvres instrumentales et symphoniques, cantates, lieder).

Parmi ses oeuvres mondialement connues, on peut citer : • L’Opéra de quat’sous (Die Dreigroschenoper - 1928) sur un texte de Bertolt Brecht. Une production à Broadway verra 2611 représentations de 1945 à 1956. Le rôle titre de Jenny était interprété par Lotte Lenya qui tenait déjà ce rôle à Berlin, lors de la créa-tion.

• Grandeur et décadence de la ville de Mahagony (Aufstieg und Fall der Stadt Maha-gonny - 1930) sur un texte de Bertolt Brecht.

• Les Sept Péchés capitaux, écrit en 1933, également sur des textes de Bertolt.Comme autres oeuvres, on peut citer ses deux symphonies écrites en 1921 et 1934.

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Avril 2014

PULL ! D’Hervé DELUGE

C r é a t i o n 2 0 1 4

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“Pull !“D’Hervé DELUGE

AVRIL 2014

Distribution en cours

Durée 1h18

Jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 à 19h30

Compagnie Île Aimée

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La piècePeut-être deux comédiens qui tournent en carré dans 20m2 autour d’un téléphone.Peut-être deux pantins sous un arbre qui scrutent le couvercle bleu au travers des feuilles.Peut-être un vol au-dessus d’un nid de poètes.Certainement des prédateurs mais alors des vrais,Des francs, des naturels pas hypocrites,Pas cérébraux, pas qui nous ressemblent.Certainement des anecdotes lourdes et légèresPeintures des mœurs et des caractères qui résument la vie ou une époque.Sûrement un homme noir, sûrement un homme blanc qui en attendant se régalent.Dans les angoisses, les peines de cœur, les certitudes dans leur fable c’est sûr,En attendant, ils se régalent.

Hervé DELUGE

PULL ! Comédie pour théâtre d’action.C’est l’histoire de….Deux tueurs à gages enfermés dans un théâtre désaffecté, en attente d’une information pour liquider … quelqu’un.Attente.Longue attente.Ils baignent et se noient dans l’univers des films américains mais ils ont laissé les grosses voitures et les pin-up à l’entrée du théâtre.Le théâtreDans ce lieu d’attente incongru pour ce genre de mission, nos crapules vont devoir trouver un équilibre entre le rêve américain et le huis-clos de leur réalité. Sont-ils des américains de banlieue ?Sommes-nous devenus une province américaine ?Ils se dévoilent, se libèrent de leurs peines de cœur et de leurs certitudes. Tout en guet-tant le moindre bruit. C’est qu’ils essaient surtout de tromper la peur et l’angoisse. Car ils sont, peut-être, eux-mêmes, susceptibles d’être peints, tués ou liquidés.

PULL ! L’idée…Faire du spectateur le complice de deux monstres, parce qu’affreusement humains.Parce que c’est un jeu de références, de références bien « revisitées ».Il ne s’agit pas de clamer « le monde est pourri !! »Il s’agit au milieu des demi-vérités, de ce poser cette question :Est-ce que aujourd’hui on peut faire mieux ?Humainement mieux ?Nos personnages sont au purgatoire, ils cherchent l’un à travers l’autre, si leur passé ne comporte pas un faste, malgré tout, une forme de fécondité, une auréole, susceptible de leur donner un certain éclat.

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Noir - Lumière….- Il y a quelque chose qui le titille….- C’est vrai que tu as les dents en or ?- D’où tu sais ça, toi ?- La Baleine.

…Noir - Lumière…..- C’est arrivé à tes oreilles ? Le canard c’est fait dessouder. On dit que c’est le cafard.

…Noir - Lumière…..- Nous ne bougeons pas. J’ai les yeux sur toi, tu as les yeux sur moi.

…Noir - Lumière…..- Si au moins il y avait une fenêtre, un hublot, une ouverture, histoire d’avoir une idée de ce qu’il y a de l’autre côté.

…Noir - Lumière…..- Qu’est ce qu’on fait ?- on attend.

…Noir - Lumière…..- Franchement depuis quelque temps les conditions de travail se sont détériorées.

…Noir - Lumière…..- Qu’est ce qu’on fait ? On attend ?

Le metteur en scène Hervé DELUGEAttaché à la compagnie «Ile Aimée»Formation & comédien au SERMAC, à la compagnie du Nowtéat et au CDRM (Centre d’art Dramatique Régional de la Martinique) École Régionale d’acteurs de cannes.Prix Jeune Talent, E.R.A.C Licence des arts du Théâtre (Université D’Aix-en-Provence).Auteur / Metteur en Scène / «Molière Folie’s» - de Michel Dural / «Un Marmonneur Pro-videntiel ? » « Je suis un gueuleur» / Adaptation de textes d’A. Césaire«Le guichet» de Georges Mauvois / Mise en scène«Zwell pou tout» de EMABEL / Mise en scène/«Lumina Femme flamme» de Gilbert Pago«Desincarcérés» de Christophe Cazalis /«Dézagréman» de Georges Mauvois / Mise en scène«1902» de Serges Bilé / «Un petit Déjeuner» de François Raffenaud /«Le potager magique de Man Tin’» de Suzy Singa /«I want it i’ll get it» Construction du spectacle et mise en scène«Tartuffe» de Molière / Mise en scène/«Ce soir on improvise» de Luigi Pirandello / Cie TAM Théâtre/«Petits Crimes conjugaux» d’E.E. Schmidt / Cie Les enfants de la mer, Collabo-ration à la mise en scène d’Orelie Dalmat. «Ti jean des villes» d’Ina Césaire / Co-mise en scène avec Aurélie Dalmat/«Le système Mako» adaptation de G. Feydeau / Mise en scène Hervé Deluge/« Man Chomil » de Georges Mauvois / Collaboration à la mise en scène d’Aurélie Dalmat/ « La nuit juste avant les forêts » de Koltés.

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Extrait de presse lors de la création en décembre 2000.Pull fictionDeux tueurs à gages, la gâchette facile, un blanc, un noir dans un décor d’arrière cour glauque.Ça rappelle forcément les séries américai-nes. Quand on y ajoute une organisation secrète et invisible, surnommée ici « la Ba-leine ». L’attente des ordres qui tardent à venir d’en haut et la parano qui s’installe,On est en plein, dedans. Construite en tableaux successifs, qui sont autant de feuilletons de cette nuit que passent les deux compères enfermés dans ce qui est en fait un théâtre désaffecté, la pièce verse allègrement dans l’univers décalé d’un Quentin Tarantino. Violente et drôle. Brillamment menée par deux comédiensQui savent toujours trouver le ton.

V.S. Marseille l’hebdo.

Ils tirent plus vite que leur ombre ces deux Lucky Luke sorties tout droit des cahiers d’écolier d’Hervé Deluge,Apprentis – auteur qui a branché son or-dinateur sur tout ce qui bouge. D’où sa comédie douce- amère qui transforme le Lenche en salle de tir à vue, avec passage obligé par l’antichambre de Beckett, nos lascars passant leur temps à attendre le cousin banlieusard de Godot Fana de la gâchette et expert du barillet. Deluge co-médien sert avec verve, force mimique et un indiscutable charisme l’auteur Deluge. Son complice Virgile Coignard vidant le chargeur de tout jeune comédien en rup-ture de conservatoire regrettant de ne pas

avoir été inscrit à l’actor’ Studio. Et comme le metteur en scène Fabian Darel (lui aussi jeune poulain piaffiant) sait son Woody Al-len sur le bout des doigts déjantés, Hervé Deluge ayant déjà assez de balles dans son gilet pour brûler les planches.

Edmée Santy, France Bleu Provence

Entre Godot et Tarantino deux tueurs s’engagentTrois copains de promo de l’Ecole Ré-gionale d’acteurs de Cannes ont uni leur spontanéité et leurs idées pour créer en ce moment Pull ! au Lenche, le théâtre étant co-producteur de cette comédie douce-amère, Hervé Deluge, d’abord, qui en est l’auteur et un des interprètes ; Virgile Coi-gnard, ensuite qui lui donne la réplique ; Fabian Dariel, enfin, qui signe la mise en scène.Dans un no man’s land, un squat, qui res-semble à une planque, deux tueurs à ga-ges attendent, les ordres qui doivent venir d’en haut par portable. Et en attendant de remplir leur contrat, ils tuent… le temps. C’est d’ailleurs cette expression qui sem-ble avoir inspiré Hervé Deluge à l’écriture. Ou comment deux hommes unis par le travail et l’amitié comblent le silence. On parle de tout, de rien, on évoque les ba-lances, les flingues récents, on se confie et on est prêt à appuyer sur la détente au moindre mot de travers, au moindre bruit perçu, au moindre faux pas de l’autre qui, pour être complice, n’en est pas moins un rival potentiel.L’interprétation, tonique, est à l’image du propos, avec un Hervé Deluge très clean, très zen mais sur les pieds duquel il ne faut pas marcher. Virgile Coignard est une fine gâchette impulsif, sur le qui vive et

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les nerfs en permanence. Dans un décor épuré et stylisé, Fabien Dariel fait ressor-tir au mieux ce qui se situe à mi-chemin entre une quête existentielle à la Beckett et un clin d’œil cocasse à toute la filmogra-phie américaine des polars, gangsters à la Tarentino en tête.

Patick Merie, La Provence

Théâtre « Made in Cannes » en plein dans le milleAvec « Pull » comédie-polar douce amère Hervé Deluge et Virgile Coignard ont visé juste.Décidement, « Made in Cannes » est une formule qui attire du monde à la Licorne.« pull », comédie présentée par la com-pagnie Ultra Style, formée de comédiens issus de l’ERAC, a « tiré » dans le mille.Un chaleureux public est entré dans le jeu d’Hervé Deluge, qui a également signé le texte de la pièce et de Virgile Coignard, intelligemment mis en scène par Alexan-dra Tobelaïm, qui se fait un nom dans ce domaine.Dans un théâtre déglingué, deux tueurs à gages attendent. Non pas Godot, clin d’œil à une référence « Beckettienne », mais le signal venu d’en haut qui leur don-nera l’ordre de tuer un inconnu.Ils ne savent pas quand le signal arrivera, ni s’il arrivera. En attendant, nos deux énervés de la gâchette toujours en éveil, suspicieux et pas tranquille.On a l’impression qu’ils interrogent le théâtre qui les entoure et qu’ils jouent à y répéter une pièce avec des éléments de leur vie absurde, vide et dérisoire, et avec leurs souvenirs de polars noirs américains, en cherchant des raisons d’espérer en un monde meilleur.

Comédie en sa 3ème version, c’est habile, drôle, ourlée d’une fantaisie qui fait que l’on entre, en toute complicité, dans le jeu qui circule entre les deux comédiens, épa-tants et justes, Virgile Coignard et Hervé Deluge.Sommes- nous au théâtre ou dans la réali-té de ces deux garçons pas si mauvais que ça finalement, très entourés dans le foyer de la Licorne une fois le rideau tombé sur leur succès, dans la ville d’où ils ont pris leur élan ?

Aurore Busser- Nice Matin

On a vu au Lenche Pull FictionDeux tueurs à gages, la gâchette facile, un blanc, un noir, dans un décor d’arrière cour glauque, ambiance fin de ville/fin de siècle. Ça rappelle forcément les séries américaines. Qand on y ajoute une orga-nisation secrète et invisible surnommée « la baleine », dans l’attente des ordres qui tardent à venir d’en haut et la parano qui s’installe, on est en plein dedans.Construite en tableaux successifs, qui sont autant de feuilletons de cette nuit que pas-sent les deux compères enfermés dans ce qui est en fait un théâtre désaffecté. La pièce verse allègrement dans l’univers du décalé d’un Quentin Tarentino. Violente et drôle. Livré à une angoisse grandissante, le duo écume les sujets de conversation, du sexe à la bagarre, des souvenirs de virées aux élu-cubrations quand à la mission en cours… Et sort son flingue pour ponctuer le tout.Si la pièce pèche parfois par manque de rythme et déséquilibre entre les séquen-ces, elle est brillamment menée par deux jeunes comédiens qui savent toujours trouver le ton.

V.S L’Hebdo

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Mai 2014

THÉÂTRE AMATEURDu 9 au 31 Mai

8ÈME RENCONTRE4 s p e c t a c l e s , 1 4 r e p r é s e n t a t i o n s

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“La nuit des assassins“De José TRIANA

MAI 2014

Durée 1h30

Mercredi 30 avril,Vendredi 2 et samedi 3 mai19h30

« L’amateur » est au sens propre celui qui aime et sa passion mérite d’être encouragée et soutenue.L’histoire du théâtre nous a plusieurs fois révélé que certains parmi ceux que l’on nom-me ainsi, se sont avérés par la suite aussi talentueux que d’éminents professionnels, tel Le Théâtre du soleil,Le Bread and puppet et bien d’autres…Des auteurs, des metteurs en scènes et des comédiens se mettront au service de leurs troupes pour s’exprimer et apporter à ce terme ses lettres de noblesses.

L’Autre Bord Compagnie est fière d’ouvrir le festival des rencontres amateurs du Théâtre Aimé Césaire. Comme chaque année, ces troupes ont le privilège d’investir ce lieu unique en Martinique. De plus, c’est une chance pour eux de montrer au pu-blic l’aboutissement de leur travail. Cette belle initiative renouvelle et redynamise le panorama théâtral martiniquais et offre au public un rendez-vous culturel différent. Le dynamisme et l’enthousiasme de ces comédiens amateurs méritent le soutien du public.

8 è m e R e n c o n t r e T h é â t r e A m a t e u r

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Contexte socio culturelL’accroissement de l’écart entre les riches et les pauvres, l’augmentation du nombre de chô-meurs, de l’échec scolaire, des conséquences des ruptures familiales pourraient avoir un impact sur la propension à des activités criminelles chez les jeunes.La jeunesse évolue dans un climat de plus en plus apathique, accablant et désespérant.Telle conjoncture devrait être une sonnette d’alarme pour l’individu et la société dans toutes ses composantes.

Depuis quelques années se succèdent divers mouvements de contestation populaire à l’échelle planétaire qui tente de résister face au système dominant. Le mouvement des Indignés en Espagne, en Grèce, le printemps arabe, les révoltes à Londres et au Chili, sont autant de manifestations d’un anticonformisme et du mal-être de la jeunesse.Ecoutons ces jeunes, ces « bons à rien », ces rappeurs, ces raggamans d’aujourd’hui, ces « délinquants », ces « coquilles vides » comme peuvent dire les « anciens ». Leur rejet épidermique et viscéral de la politique, leur indifférence, leur manque de repères ne peuvent être passé sous silence. Ecoutons-les se rebeller contre un système universel du pouvoir qui voudrait les cantonner à un système de valeurs, de courants de pensées et de croyances uniforme.

Ce qui est remis en question ce n’est pas seulement un système mais aussi la notion de famille en tant que structure fondamentale de la société. Selon l’anthropologue Claude Levi-strauss, « la famille crée entre ses membres une obligation de solidarité mora-le et matérielle censée les protéger et favoriser leur développement social, physique et affectif. » Quand la situation économique oblige certains membres d’une famille à émi-grer à la recherche d’un emploi, quand les mécanismes politiques s’enrayent, quand les excès de la consommation ravagent l’environnement, quand la pauvreté atteint des pro-portions inouïes, quand les nouvelles technologies se développent à un rythme effréné, quand les comportements sexuels changent, la famille est souvent contrainte d’adopter des stratégies d’adaptation qui portent atteinte à la santé des individus et des sociétés.

La pièce“ Le salon n’est pas le salon. Le salon est la cuisine. La chambre n’est pas la chambre. La chambre est le cabinet. “

Cette chanson en apparence enfantine surgit constamment dans la cave de la maison familiale où se retrouvent les trois frères et sœurs. A l’aide de jeux et de souvenirs d’en-fance, Lalo, Cuca et Beba facturent à leurs parents une éducation castratrice et répres-sive. Rien de mieux que le jeu pour soigner leurs plaies toujours béantes. Ensemble, ils créent un artefact théâtral, une mise en abyme où ils se transforment en acteurs qui interprètent leurs propres rôles, ceux des parents et des autres personnages liés au

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présumé parricide. L’auteur insiste sur les thématiques du pouvoir, de la mort et de la liberté, de manière abstraite. Que faut-il retirer de cette œuvre ? Le crime n’a pas d’importance majeure, c’est seulement sa re-présentation. Même si Lalo tue ses parents mé-taphoriquement, le crime n’est pas un problème du point de vue moral. Doivent-ils tuer leurs parents ? Cette question revêt un caractère trop pragmatique. Le problème fondamental réside dans le fait que les protagonistes se trouvent dans l’incapacité à générer une stratégie pour réorganiser leur territoire une fois conquis. Le non-aboutissement de l’action reflète l’incapacité du trio à affronter la vie. A la différence du théâtre grec où la liberté s’exprimait uniquement par la matérialisa-tion de la mort, José TRIANA propose la « libération » à travers le jeu symbolique. Em-prunter l’identité des autres personnages devient alors un moyen de chercher la vérité et de révéler la nature et la genèse du conflit.L’absence d’indications d’époque et de lieu dans le texte, ainsi que les thématiques abordées-la fa-mille, l’abus du pouvoir parental et l’oppression sur ses descendants, les conflits générationnels et la tolérance-, donnent à cette œuvre son ca-ractère universel. La forte symbolique politique sous-jacente est une évidence ; cependant, il ap-partient au public de se laisser emporter par la fable et de faire ses propres interprétations.

L’auteurJosé TRIANA (1931) fait partie de la génération d’auteurs cubains qui se sont fait connaî-tre au début des années soixante, au milieu de l’enthousiasme culturel qui a favorisé les débuts de la révolution cubaine. Son théâtre répond, d’une part, à deux courants de la scène européenne qui ont inspiré les auteurs hispano-américains de l’époque, c’est-à-dire l’esthétique absurdiste et le théâtre cérémonial, héritier du théâtre de la cruauté. D’autre part, la dramaturgie de TRIANA se nourrit de la réalité populaire cubaine et de son expression scénique appelée « Théâtre bufo ou vernaculaire », comédie autochto-ne qui a comme essence le costumbrisme (mouvement littéraire espagnol attaché à la description des mœurs) et qui aborde l’actualité du pays du point de vue politique. La nuit des assassins a donné une reconnaissance internationale à TRIANA en tant que dra-maturge en recevant le prix CASA DE LAS AMERICAS en 1965. Rapidement traduite en plusieurs langues et jouée dans différents pays d’Europe et d’Amérique, c’est une des pièces les plus étudiées du théâtre hispano-américain des années soixante.

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Le metteur en scène Ricardo MIRANDADanseur, comédien, formé à l’Ecole d’Arts Raul Sanchez de Pinard el Rio (Cuba) et plus tard à la Compagnie Greta où il joue dans des pièces de Federico Garcia Lorca et Hector Quintero. Installé en Martinique, ils créent la compagnie « Théâtre Si »;:« Besame Mucho » suivi de « Suicide-moi » en 2002 ( « Circuit fermé » , « Au-delà des mers » ,« l’épée de bois » En 2005 quatre pièces sont crées « Roméo et Juliette » « Quelques histoires d’amour très tristes » et « cinq filles couleur pêche » « A chacun sa vérité »..En 2006 et suite au départ de Medina pour les Etats-Unis, il crée avec Ludwin Lopez la compagnie Théâtre Corps-Beaux et c’est alors qui né le spectacle « Manteca » d’Alberto Pedro Torriente auteur contemporain cubain.) « Manteca ». Lopez il crée « Mar Nuestro » texte traduit par la compagnie, dans sa volonté de faire découvrir de textes du réper-toire hispanophone méconnues du publique francophone (d’autres pièces sont déjà traduites : « Désemparé » d’Alberto Pedro Torriente et « Le dernier bolero » de auteurs cubaines Iliana Prieto et Cristina Rebull). En 2010 il crée et présente au Théâtre Aimé Césaire le spectacle « Des dieux et autres fables » de l’auteur cubain Ulises Cala. Il joue dans le spectacle « Les sauveurs » de l’auteur Uruguayen Ricardo Prieto.Depuis 2011 il a intégré le groupe expérimental de danse contemporaine dirigé par le chorégraphe Christiane Emmanuelle et participe à la création de deux spectacles « Mangrove » et « Les petites choses de la vie ». En 2013 sa collaboration avec d’autres compagnies de l’île continue « Man Chomil » de Georges Mauvois et « Le système Mako » adaptation du « Système Ribadier » de Feydeau.C’est en 2013 qu’en collaboration avec deux autres acteurs Caroline Savard (Québec) et Guillaume Malasne (Martinique) ils dédisent de créer « L’Autre Bord Compagnie » qui s’inscrit dans la continuité de ce travail déjà entamé par « Théâtre Si » et « Corps Beaux » qui consiste a faire découvrir des textes du répertoire Latino-Américain.

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Juin 2014

RIDEAU !D’après une idée originale de Gladys Arnaud

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“Rideau !“DE Laurent BERNAT

JUIN 2014

D’après une idée originale de Gladys ArnaudCollaboration artistique Mylène WAGRAMInterprétation et mise en scène Gladys ArnaudConception Graphique: Éléonore D’AVOUT Photo: Juan-Pablo SARMIENTO BLUN Création Lumières: Marc-Olivier RENE

Durée 1h30

Jeudi 12, vendredi 13, samedi 14 à 19h30

Compagnie Las Tablas

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La pièce“ Échauffer ces rancunes contre toi, c’est encore être auprès de toi.

Cette bile qui macère m’est devenue si chère ! “

Dans la loge d’un théâtre, l’habilleuse d’une célèbre chanteuse de boléros s’affaire aux tous derniers préparatifs du récital qui va avoir lieu. Toute sa vie est consacrée à la chan-teuse et à sa voix. Elle connaît par cœur les boléros qu’elle entend sur scène et qu’elle se prend elle-même à entonner. Ayant sacrifié la carrière de chanteuse qu’elle ambi-tionnait et pour laquelle elle semblait réunir tous les dons, elle dialogue de manière imaginaire avec la vedette. Elle ressent des sentiments ambivalents : sous la rancœur, l’attachement le plus inflexible. Le drame avançant, une métamorphose progressive et troublante se produit : l’habilleuse imite les gestes de la chanteuse, se prend au jeu et chante comme si elle était sur scène...

Note d’Intention

Et si, au-delà du rideau, elle pouvait prendre sa place ? ! Si je devais répondre à la question : pourquoi un tel projet ?Je dirais que depuis longtemps, j’ai toujours eu envie de réaliser un travail autour du Boléro. Pour le chanter bien-sûr, mais surtout pour mettre l’accent sur l’aspect tragique et singulier de ces ‘’Histoires’’. Seul le théâtre répondait à une telle exigence.Le Boléro par sa voie trouve au théâtre toute sa dimension dramaturgique. Cette façon détournée qu’offre le chant de raconter ces histoires d’amour, fait surgir avec force émotion toute la noblesse des sentiments livrée par la plume de ces compositeurs dont nous avons encore nostalgie.Si j’ai pour référence ces artistes, célèbres figures du Boléro que sont Consuelo Veláz-quez (Août 1924-Janvier 2005), Armando Manzanero (Décembre1935), Isolina Carillo (Décembre 1907-Février 1996), Julio Gutierrez (1912-1990) pour ne citer qu’eux, j’ai toujours été interpellée par la puissante résonance de la voix de Chavela Vargas (Avril 1917-Août 2012) et l’interprétation théâtrale du Boléro sans aucune retenue de Soledad Bravo (née en Espagne le 1er janvier 1943, mais a émigré au Venezuela à l’âge de 7 ans avec ses parents. Elle est donc une chanteuse vénézuélienne, considérée comme l’une des principales voix d’Amérique latine).Alors que je cherchais un professeur de chant, je fus dirigée vers Laurent Bernat, profes-seur, oui mais...de philosophie... ce qu’il m’avoua après que nous eûmes discuté longue-ment autour du chant, de notre expérience en Amérique du Sud, lui en Colombie, moi au Venezuela et bien-sûr de notre passion commune pour le Boléro.Heureux quiproquo en fait que cette rencontre !Je n’avais jamais parlé de ce projet qui me tenait tant à cœur et que je portais sans m’en détourner depuis que j’avais quitté le Venezuela. Créer un personnage théâtral, qui par son histoire pourrait évoluer à travers ces deux expressions orales que sont la parole (le texte est dit) et ‘’la parole chantée’’, ne pouvant dissocier l’une de l’autre. Aussi, il m’appa-rut tout à fait normal de fonder ‘’Las Tablas’’ comme une empreinte de Rajatabla.

“Rideau !“

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

J’en fis part, je ne sais pourquoi, à Laurent qui, après m’avoir écoutée, me proposa de m’écrire un texte... !Après avoir reçu les premières moutures du texte, commencèrent alors les premières séances de travail.Je commençais petit à petit, avec beaucoup d’émotion à m’approprier ces boléros que bien entendu je connaissais déjà, mais de pouvoir les porter à la scène par l’incarnation d’un personnage me faisaient arriver peu à peu vers ce à quoi j’aspirais et qui corres-pondait à mon projet.Ainsi est né ‘’RIDEAU ! ‘’

Gladys ARNAUD

Le mot de l’auteur

Rideau ! Est d’abord le fruit d’une rencontre, celle de Gladys Arnaud et moi-même. J’ai souhaité lui proposer un texte qui lui aille comme un gant et qui fasse honneur à la force de ses incarnations dramatiques. Qu’elle y chante des boléros n’est pas un hasard : c’est un répertoire qu’elle et moi affec-tionnons et qui concentre l’expérience affective directe que nous avons de l’Amérique latine. Depuis longtemps, le lien entre le chant et le théâtre me passionne. J’y vois comme une association périlleuse mais ô combien séduisante. Hors de question pour moi cepen-dant de faire du chant un ingrédient additionnel conduisant à proposer des intermèdes chantés venant reposer l’attention du spectateur par rapport au drame : dans Rideau ! au contraire, les chansons prises dans le répertoire des boléros les plus classiques s’intè-grent au drame, drame et chant se justifiant l’un l’autre. C’est peut-être aussi que ce que présente la pièce, c’est le portrait d’une âme, celle d’El-le, l’habilleuse d’une chanteuse vedette, d’une âme en fin de compte comme la nôtre, comme celle du spectateur, ballottée par les sentiments les plus extrêmes et, en appa-rence, contradictoires. Quel plus efficace moyen que la voix oscillant du murmure au cri, de la voix parlée à la voix chantée, pour donner à sentir cette âme dans ses fibres les plus sensibles ?

Laurent BERNAT

Gladys ARNAUD : Metteur en scène, interprète

Après une formation au Cours Florent, c’est à Caracas que Gladys ARNAUD obtient son diplôme d’art dramatique au Taller Nacional de Teatro, après trois années d’études à La Fundacion Rajatabla. Pendant six ans, elle arpente les planches vénézuéliennes sous la direction de: Carlos Gime-nez, Carlos Orta, Anibal Grunn, Ruben Dario Gil, Sebino Salvato, Raul Brambilla entre autres... Elle séjourne en Martinique où elle rencontre José Alpha qui la dirige dans «L’Épreuve» de Marivaux et «Lazare et sa bien-aimée» de Khalil Gibran. Puis c’est au tour d’Igor Zo-

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lotovitsky et Sergueï Ziemstov du Théâtre de Moscou de la diriger dans «Hyménée» de Nicolas Gogol. Michèle Césaire la re-tient alors pour jouer dans trois projets : «Bal d’éventails», «Le Blues de Staggerlee» et «Le Chemin des petites Abymes». Elle s’installe finalement à Paris en 1997, où elle intègre le Collectif James Baldwin, fondé par Samuel Légitimus avec qui elle collabore sur de nombreux projets et qui la mettra en scène dans «Le Coin des Amen». Elle sera également appelée par Julius Amédée Laou, Nabile Farès, Odile Pedro Leal, Mohamed Rouabhi. De 2003 à 2006 c’est sous la direction de Jean-René Lemoine qu’elle joue dans «La Cerisaie» de Tchekhov. De 2010 à 2012 elle joue dans la pièce «Une saison chez Césaire» dramaturgie de Michèle Césaire mise en scène par Ruddy Sylaire. Cette même année on la retrouve au festival La Mémoire des Humbles dans la pièce «Écoute, c’est la vie !» de Robert Poudérou.Sa passion pour les textes et la langue espagnole l’amène à traduire trois pièces de théâtre : «Sor Juana Inès de la Cruz» ou «L’Obscène Innocence de l’écrivain cubain» Ulises Cala, «SOS Sida» de Maïra Marero et récemment «La Cerroprendio» du dramaturge véné-zuélien José-Gabriel Nuñez. Actuellement, elle se dédie à la traduction du monologue de Gabriel Garcia Marquez «Diatriba de Amor Contra un Hombre Sentado».En suivant des stages avec Alain Knapp, Jean-René Lemoine, Daniel Mesguich et à Ac-ting International, elle continue à enrichir son parcours.Sa curiosité pour les métiers de la voix la conduit, outre les cours de chant, à se diri-ger vers la voix-off en suivant avec succès une formation au centre Coaching Voix-Off dirigé par Lorenzo PANCINO. Elle sera, aussi la voix du film documentaire de Jocelyn Abatucci «An ka bel pou Lam» et du documentaire fiction «Clara et les Majors » de Guy Deslauriers / Patrick Chamoiseau. Depuis longtemps, le lien entre le chant et le théâtre me passionne. J’y vois comme une association périlleuse mais ô combien séduisante. Hors de question pour moi cepen-dant de faire du chant un ingrédient additionnel conduisant à proposer des intermèdes chantés venant reposer l’attention du spectateur par rapport au drame : dans Rideau ! Au contraire, les chansons prises dans le répertoire des boléros les plus classiques s’in-tègrent au drame, drame et chant se justifiant l’un l’autre. C’est peut-être aussi que ce que présente la pièce, c’est le portrait d’une âme, celle d’El-le, l’habilleuse d’une chanteuse vedette, d’une âme en fin de compte comme la nôtre, comme celle du spectateur, ballottée par les sentiments les plus extrêmes et, en appa-rence, contradictoires. Quel plus efficace moyen que la voix oscillant du murmure au cri, de la voix parlée à la voix chantée, pour donner à sentir cette âme dans ses fibres les plus sensibles ?

Laurent BERNAT

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Pourquoi les boleros ?

J’ai choisi pour ‘’ RIDEAU ! ‘’ D’interpréter les boléros les plus célèbres d’Amérique Latine. Ils traduisent selon moi, par leur texte, leur mélodie et leur rythme, une manière d’être et de vivre propre à cette ‘’Alma Latina’’.Cet aspect théâtral du Boléro que d’aucuns prennent pour un sentimentalisme désuet et naïf, concentre en réalité l’essence des plus intenses passions. La voix du Boléro requiert un Don Total de Soi dans l’abandon d’un cœur mis à nu don-nant à son écho cette dimension profonde.

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- Mais aussi les amours sublimées qui insufflent spiritualité et apaisement :

HISTORIA DE UN AMOR (Carlos E. Almaran)Siempre fuiste la razón de mi existir

Adorarte para mi fue religión...

Es la historia de un amor Como no hay otra igual

Que me hizo comprenderTodo el bien, todo el mal...

Ya no estás más a mi lado corazónEn el alma sólo tengo soledad

Y si ya no puedo verte¿Por qué Dios me hizo quererte

Para hacerme sufrir más ?

HISTOIRE D’UN AMOURTu as toujours été la raison de mon existence

T’adorer fût ma religion...

C’est l’histoire d’un amourcomme nul autre pareil

qui m’a fait comprendre, tout le bien, tout le mal...

Mon cœur, tu n’es plus à mes côtéset mon âme est pleine de solitude

et si je ne peux plus te voirPourquoi Dieu m’a t-il fait t’aimer

pour me faire souffrir encore plus ?

- Les Boléros racontent les amours tourmentées, contrariées voire impossibles

NOSOTROS (Pedro Junco)Nosotros, que nos queremos tanto

Debemos separarnos no me preguntes más

No es falta de cariño, te quiero con el alma ,

Te juro que te adoro y en nombre de este amorY por tu bien te digo adios.

NOUSNous, qui nous aimons tant

Nous devons nous séparer ne m’en demande pas plus

Ce n’est pas par manque d’amour, je t’aime de toute mon âme

Je jure que je t’adore et au nom de cet amour Et pour ton bien je te dis adieu.

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

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- Ils sont, à mon sens, par leur poésie - lueur d’espoir - la dédicace d’un amour éternel :

CONTIGO APRENDÍ ( Armando Manzanero)Contigo aprendí,

A conocer un mundo nuevo de ilusiones...

Contigo aprendí,A ver la luz del otro lado de la luna...

Aprendí Que puede un beso ser màs dulce y màs

profundo... Y contigo aprendí,Que yo nací el día,En que te conocí.

AVEC TOI J’AI APPRISAvec toi j’ai appris,

à connaître un nouveau monde d’illusions...

Avec toi j’ai appris,à voir la lumière de l’autre côté de la lune...

J’ai appris,Qu’un baiser peut être plus doux et plus

profond..Et avec toi j’ai appris,que je suis née le jour

où je t’ai connu.

La voix du Boléro requiert un Don Total de Soi dans l’abandon d’un cœur mis à nu don-nant à son écho cette dimension profonde.

L’équipeMylène WAGRAM : Collaboratrice artistiqueAprès des études de lettres et d’arts du spectacle, Mylène Wagram suit une formation au studio Charpentier et se perfectionne aux côtés de Phi-lippe Adrien, Daniel Mesguish, Jean-René Lemoine et Geetha Varma.Au théâtre elle joue sous la direction de Denis Marleau, Mo-hamed Rouabhi, Pascale Henry, Jean-René Lemoine, Gilles Chavassieux, Barry Goldman entre autres. Elle a interprété, Garcia Lorca, Tchekhov, Genet, Diderot, Utam’si, Roumain, O’Neil et en créations contemporaines Jean-Po Fargeau, José Pliya Lionel Truillot...Elle se met au service de Poètes tels Senghor, Césaire, Glissant et Damas qu’elle a porté dans ‘’L.G. Damas a franchi la ligne’’.Au cinéma, elle a travaillé avec Lucien Jean-Baptiste, Andréa Cohen, Sylvestre Amoussou.Elle a aussi à son actif des adaptations et mises en scène pour le théâtre. Elle enregistre des dramatiques et documentaires radio pour France Culture.C’est sous la direction de Frédérique Liebaut qu’elle prépare aux côtés de Elefterios Zacharopoulos, ‘’Et ce n’était pas qu’on allait quelque part’’ d’après RêvHaïti de Kamau Brathwaite.Actuellement on peut la voir dans ‘’Le Triangle des Muses’’ et ‘’Patito et Maryàn’’ au sein de la compagnie AWA.

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Laurent BERNAT : Auteur

Professeur certifié de philosophie à l’IUFM de la Martinique. Titulaire d’un DEA de philosophie obtenu à l’Université de Lille III, son sujet de mémoire portait sur le musicographe André Boucourechliev.D’abord choriste d’opérettes, puis fondateur d’un ensemble musical au lycée français de Bogota (Los Músicos del Francés), il est actuellement membre de l’ensemble vocal martiniquais «Madin’Voices». Il a participé à l’écriture et au montage de spectacles où la musique a toujours eu un rôle de premier plan. C’est dans ce cadre que s’inscrit Rideau ! Pièce qu’il a écrite sur mesure pour la comédienne Gladys Arnaud et qui intègre les Boléros les plus classiques. Sur le plan philosophique, sa spécialité est l’esthétique qu’il enseigne à l’IUFM et sur laquelle porte ses travaux de recherche universitaires. Il collabore à la revue Recherche en Esthétique, organe éditorial du CEREAP (Centre d’Etudes et de Recherches en Esthétique et Arts Plastiques), IUFM de Martinique.

Gladys ARNAUD : Metteur en scène, interprète

Elle s’installe finalement à Paris en 1997, où elle intègre le Collectif James Baldwin, fondé par Samuel Légitimus avec qui elle collabore sur de nombreux projets et qui la mettra en scène dans ‘’Le Coin des Amen’’. Elle sera également ap-pelée par Julius Amédée Laou, Nabile Farès, Odile Pedro Leal, Mohamed Rouabhi. De 2003 à 2006 c’est sous la di-rection de Jean-René Lemoine qu’elle joue dans La Ceri-saie de Tchekhov. De 2010 à 2012 elle joue dans la pièce « Une saison chez Césaire » dramaturgie de Michèle Césaire mise en scène par Ruddy Sylaire. Cette même année on la retrouve au festival La Mémoire des Humbles dans la pièce « Écoute, c’est la vie ! » de Robert Poudérou.

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21 Juin 2014

Fête de la musique

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

FICHE RENSEIGNEMENTPOUR DEMANDE DE CARTE DE SAISON

❑ Renouvellement ❑ Première demande

Nom : ...................................................................................

Prénom : ............................................................................

Adresse : .............................................................................................................................................................................

Code postal : ....................................................................

E-mail : ................................................................................

Téléphone : ......................................................................

Portable : ...........................................................................

TARIFS THEATRE Avec la Carte de saison

Tout public

15 € 20 €

Retraités / Etudiants / Chômeurs / Handicapés / Professionnels

12 € 15 €

Enfants

9 € 9 €

Joindre un justificatif pour les cartes handicapées, chômeur, professionnel, étudiants et retraités.

Bulletin à renvoyer avant le 31 octobre :Théâtre A. Césaire

rue Victor Sévère 97200 Fort-de-France

TARIFS DANSE / MUSIQUE Avec la Carte de saison

Tout public

20 € 22 €

Retraités / Etudiants / Chômeurs / Handicapés / Professionnels

15 € 20 €

Enfants

15 € 15 €

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

« Blanc à remplir sur la carte voyageuse du pollen »N’y eût-il dans le désertQu’une seule goutte d’eau qui rêve tout bas,Dans le désert n’y eût-ilQu’une graine volante qui rêve tout haut, C’est assez,Rouillure des armes, fissures des pierres, vrac des ténèbresDésert, désert, j’endure ton défiBlanc à remplir sur la carte voyageuse du pollen

Aimé CÉSAIRE

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Théâtre Aimé Césaire ■ Programme Octobre 2013 - Juin 2014

Théâtre de Fort-de-FranceRue Victor SévèreRéservations : 05.96.59.43.29Secrétariat : 05.96.59.42.39Fax : 05.96.59.60.32Mobile : 06.96.22.07.27Email : [email protected] : www.fortdefrance.fr

EQUIPE DU THEATRE DE FORT-DE-FRANCE

Michèle CESAIRE : Directrice Artistique/Administration.Michèle MONDESIR : Communication/Relations publiques.Joselyne MITRAM : Secrétariat – Accueil.Pierre MARIE-ROSE : Régisseur Général

TECHNICIENS : MAINTENANCE :Etienne DIBANDI George MOREAUJoseph CLOVIS Roland POLOMAT

Réalisation des décors : Régie Scénique du SERMAC

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