Good Questions, Good Products: 31+ Questions for Product Makers and Managers
The Only / The OnlyLyon's makers magazine : business & good ...
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1 E R S E M E S T R E 2015
T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 3
by ONLYLYON
M O N S I E U R PAU L 58 — D E S I G N 08 — S I L E X 36 — N E U R O C A M P U S 82E N T R E P R E N E U R I AT 24 — G E R L A N D 48 — TO U S A D D I C T E D 94
3
É D I TO1926. UN DESTIN.
IL Y A 89 ANS, LE PETIT PAUL NAISSAIT. ET SA BONNE ÉTOILE COMMENÇA À SCINTILLER…
LUMINEUX, AMBITIEUX, GÉNÉREUX, LE GRAND PAUL CUISINE COMME IL VIT ET ÉCLAIRE LA GASTRONOMIE MONDIALE DE SON EXIGENCE… 3 ÉTOILES AU MICHELIN, DEPUIS 50 ANS.
IL N’Y A PLUS ASSEZ DE QUALIFICATIFS ET DE SUPERLATIFS POUR EMBRASSER MONSIEUR BOCUSE.
INTRONISÉ SUCCESSIVEMENT « CUISINIER DU SIÈCLE », « PAPE DE LA GASTRONOMIE », « CHEF DU SIÈCLE », PAUL BOCUSE C’EST AVANT TOUT UNE PASSION. LA PASSION DE LA CUISINE, LA PASSION DE L’EXCELLENCE, LA PASSION DE LA TRANSMISSION, LA PASSION DU PARTAGE ET DE LA REMISE EN QUESTION PERMANENTE. PLUS QU’UN ÉNIÈME HONNEUR DU CHEF PLANÉTAIRE, DU GRAND HOMME, DE LA RÉFÉRENCE DÉSORMAIS UNIVERSELLE, « THE ONLY »VOUS OFFRE UN MOMENT INTIME ET EXCLUSIF AVEC L’HOMME.
2015. UN DESTIN.
DANS 89 ANS, ON CÉLÈBRERA LA NAISSANCE DE LA MÉTROPOLE DE LYON. GUIDÉE PAR LA BONNE ÉTOILE DES TALENTS QU’ELLE NOURRIT, ELLE AURA AUSSI ACCOMPLI DE GRANDES ET BELLES CHOSES ET OFFRIRA DU BONHEUR ET DE L’ENVIE. COMME PAUL.
MAIS CHUT ! C’EST UNE AUTRE HISTOIRE ET LE SILENCE EST D’OR. COMME BOCUSE.
Stéphanie VONDIÈRE, Responsable Gestion d’Actifs Immobiliers chez Poste Immo à Lyon (France)Je ne suis à Lyon « que » depuis 10 ans, mais c’est aujourd’hui MA ville. Nous vivons dans la 2e région de France en termes d’attractivité immobilière et de dynamique économique. Mais en termes de qualité de vie, c’est la 1e ! Je suis fière à l’idée de faire profiter ma famille de chaque Fête des Lumières. Aussi fière que de voir des sièges nationaux choisir de s’implanter sur mon territoire. Je suis émerveillée par le renouvellement des grands quartiers, autant que par la luminosité des quais de Saône en fin de journée…Lyon est un savant équilibre. C’est mon équilibre.
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LA MÉTROPOLE
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1 E R S E M E S T R E 2015
T E R R I TO I R E S P E R F O R M A N C E S
CO N V E R S AT I O N S 08-15CO N F L U E N C E D E V I S I O N S 08-15
P O S I T I O N S 16-17
E X PA N S I O N S 18-23M O D É L I S AT I O N U R B A I N E G E R L A N D 18-19
L E PA P I E R FA I T D E L A R É S I S TA N C E 20-21
LYO N C I T Y D E S I G N 22-23
I N C U B AT I O N S 24-27S K I N JAY 25
FA B’ E N T E C H E T WAO U P 26-27
P R O J E C T I O N S 30-35LO Ï C D E V I L L A R D ( C B R E) 30-31
T U B À 32-34
B O R N E O 35
R É A L I S AT I O N S 36-39PA RT- D I E U 36-39
O R I E N TAT I O N S 40-47C H I F F R E S CO N J O N T U R E 40-43
P R O G R A M M E S 44-47
A M B I T I O N S 48-56G E R L A N D 48-51
CO N F L U E N C E 52-55
T E C H L I D / C A R R É D E S O I E 56-57
V I S I O N S 58-67PAU L B O C U S E 58-67
A D D I C T I O N S 94-101B É R E N G È R E K R I E F ( CO M É D I E N N E) 94-95
H É L È N E O L I V I E R- B O U R B I G O U ( I F P E N E R G I E S N O U V E L L E S) 96-97
DA R K VA D O R ( S TA R WA R S) 98-99
M O U R A D M E R Z O U K I ( P Ô L E P I K, B R O N) 100-101
I L L U S T R AT I O N 102-103
S AT I S FAC T I O N S 70-73B O C U S E PA R M E S P L È D E 70-73
V I B R AT I O N S 74-81A N O O K I 74-75
B I E N N A L E I N T E R N AT I O N A L E D U G O Û T 76-77
S I D O 78-79
L E S R O B OT T I M E S CO N N E C T 80-81
P E R C E P T I O N S 82-89N E U R O S C I E N C E S 82-85
G R A N D S É V É N E M E N T S E N I M AG E S 86-89
D E S T I N AT I O N S 90-93H U T TO P I A 90-91
B I E N N A L E I N T E R N AT I O N A L E D U D E S I G N 92-93
B I E N V E N U E À LYO N 93
69 .29 .07 .
A F F I N I T É S
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CO N V E R S AT I O N S 08-15
P O S I T I O N S 16-17
E X PA N S I O N S 18-23
I N C U B AT I O N S 24-27
P E R F O R M A N C E S
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TROIS QUESTIONS À HÉLÈNE LAFONT-COUTURIER, DIRECTRICE DU MUSÉE
uelle est la particularité de ce lieu et sa vocation ? C’est une architecture remarquable au sens
vrai du terme ! Et qui n’est pas seu-lement un bâtiment, mais aussi la transcription d’un défi, celui de donner à voir et comprendre ce que Claude Lévi-Strauss nommait « l’arc-en-ciel des cultures humaines ». Et dans lequel nous pouvons déambuler. Les espaces intérieurs sont stupéfiants, vastes et chaleureux. C’est un musée qui a pour ambition de parcourir l’aventure humaine des origines à nos jours,
d’observer le maillage du vivant, d’interroger la formation des sociétés, de questionner leur relation à la mort. Et aussi de mesurer l’avancée des sciences et techniques à son ap-port à la médecine, aux industries pharmaceutiques, automobiles et textiles et, aujourd’hui, aux industries innovantes.
Comment le public a-t-il accueilli son ouverture ?Dès le premier jour, nous avons eu des témoignages très émouvants du public. Il y a une forme d’appropriation des visiteurs qui emploient le possessif à propos du musée et rien ne me fait plus plaisir. Je suis également surprise par cette adoption rapide, et par le nombre de pass annuels délivrés.
Comment expliquer l’évidence de cette rencontre ? Par la beauté des collections et l’intel-ligence des différentes scénographies. Plus globalement, ce musée ouvre les portes du monde et permet tous les regards. L’essentiel est ici de pouvoir faire se croiser le plaisir de la connais-sance avec le goût de la découverte, mêler le savoir et le songe, les questions et les émotions, aller à la découverte de cette immensité de la condition humaine… Ce lieu est par essence une philosophie de la rencontre, une intelli-gence des regards croisés. Les échanges entre Bruno Bonnell et Bernard Reybier le montrent… Écoutons-les, ils en sont les meilleurs interprètes.
À LA CONFLUENCEDE VISIONS Quand deux patrons visionnaires, Bruno Bonnell et Bernard Reybier, se rencontrent autour des curiosités et trésors du Musée des Confluences, la magie des lieux opère instantanément et leurs échanges nous emmènent très vite très loin… Des moments d’intenses émotions, réflexions et projections d’avenir encouragés et décryptés par Hélène Lafont-Couturier.
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PERFORMANCESCO N V E R S AT I O N S
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Quelles sensations et réactions vous inspirent le Musée des Confluences ?
B. Bonnell : Il y a clairement à Lyon un avant et un après Musée des Confluences. Cet endroit intriguant n’a laissé personne indifférent jusqu’à son ouverture. Critiqué pour de bonnes ou mauvaises raisons, parfois incompris dans sa forme et dans son fond, il a généré une attente considérable. Et fina-lement, je me rends compte que tous ceux qui y sont venus, sans aucune ex-ception, ont été conquis, tout à la fois par le contenant, ses volumes, ses matières, ses lumières, ses espaces… et par les contenus, ses collections, ses expositions. On peut le qualifier désormais de chef-d’œuvre architectural dont la complexité révèle l’harmonie. Le vrai pari de ce type de lieu tient à « Est-ce que ça va intéresser le public? Est-ce qu’il va y avoir suffi-samment de richesses accessibles pour donner l’envie de venir et de revenir ? ». Or, les visiteurs viennent et reviennent…
B. Reybier : Ce bâtiment imposant et mystérieux interpelle. Je retiens surtout le contraste entre le côté imposant du bâtiment, qui fait presque peur, et les collections que l’on trouve à l’intérieur avec des objets qui sont tous prêts à aller raconter leur histoire. Il y a tellement de diversité, de variété…Quand on est face aux objets, on oublie le côté grandiose - pour certains - impo-sant ou massif – pour d’autres. De ce point de vue, je trouve que c’est déjà une réussite. J’apprécie aussi le contraste d’ambiance des lieux : très lumineux lorsqu’on arrive dans le hall d’entrée puis très vite plus sombre pour se laisser pénétrer par l’intimité des expositions.
B. Bonnell : L’importance de ce musée tient du nouveau référentiel muséal qu’il établit. Le musée traditionnel propose une collection, un pan de mémoire solidifié. Aujourd’hui, on n’a plus besoin de cela pour accéder à des multitudes d’objets sous toutes les formes. Notre mémoire des « formes » est disponible en ligne. Le Musée des Confluences révolutionne l’expérience muséale en proposant un lieu de vie où cohabitent casseroles, bagnoles, oiseaux ou tombeaux. Cette
accumulation apparemment chaotique mais finalement organisée démontre que notre écosystème de vie bien plus complexe que la simple « collectionnite » devenu inutile à l’heure du numérique. Le musée prend une nouvelle dimension en s’éloignant du catalogue, pour inviter à l’émotion de l’objet.
B. Reybier : C’est la narration qui change, à la fois modeste et très universelle. Autant le bâtiment est impression-nant, autant la narration est facilement accessible et intuitive. Elle ne fait pas peur. Elle séduit tout le monde, les jeunes comme les plus vieux. Il n’y a pas besoin d’être un spécialiste pour apprécier.
B. Bonnell : Tout à fait, c’est la force de ce lieu : l’adoption spontanée par les gens. Dès les premiers jours d’ouverture, il y a eu un vrai appel par le public. S’il n’y avait pas eu cet appel, on se serait posé des questions...
Le design est omniprésent dans les collections, design dont on sent bien que l’évolution suit celle des technologies?
B. Bonnell : (devant une vitrine dédiée aux télécommunications)Cette vitrine consacrée aux télécommu-nications est un exemple intéressant : c’est un résumé du XXe siècle où le Design prend pour moi tout son sens. On observe, depuis la fin du XIXe siècle, avec un télégraphe morse, à celle du XXe, avec un téléphone portable, combien les technologies ont considérablement évolué. Et, à chaque étape, combien les hommes ont cherché à inventer des formes toujours adaptées à la technologie. À une certaine époque, fabriquer des haut-parleurs nécessitait d’avoir des caisses de résonance importantes. Les structures ont donc été pensées très volumineuses, comme cette espèce de « bigophone » imposant qui débute la série. Puis, l’autre bout de la chaîne avec la miniaturisation électronique et les amplificateurs nous apporte le be-bop ou le portable, qui tiennent dans une demi-main. Technique et design ne savent évoluer qu’ensemble.
B. Reybier : Cette vitrine est aussi une interrogation sur le temps. L’accéléra-tion de l’obsolescence, des évolutions que l’on a sous les yeux, pose la question suivante : « Si l’on revient dans un siècle, que trouvera-t-on dans cette vitrine ? »
B. Bonnell (devant un véhicule du début du XXème siècle) : Cette voiture Berliet des années 1910 nous parle de design urbain. La grande révolution du début du XXe siècle a été l’apparition et le déve-loppement de l’automobile dans la ville. Cet objet luxueux, complexe, composé de plusieurs matériaux, néces-sitait alors le savoir-faire de nombreux artisans. Mais il a surtout transformé la ville en élargissant ses rues, construisant des parkings... La grande révolution du XXIe siècle sera probablement la dispa-rition de cette même voiture dans les centres urbains au bénéfice de véhicules autonomes et connectés. Nous sommes bien au départ d’un nouveau cycle de transformation où le design urbain va devoir repenser la ville.
B. Reybier : Quand je regarde une voiture de ce type, je suis frappé par la réflexion sur l’esthétique des formes et sur les fonctions. Aujourd’hui, dans une voiture, les fonctions sont cachées derrière une seule forme, homogène. Alors que sur cette voiture Berliet, toutes les fonctions sont repérables : le radiateur, l’éclairage, le marche-pied... À l’époque, l’affirmation de la fonction faisait partie du design. Je vois le radiateur, donc la vie est belle ! Alors qu’aujourd’hui, l’esthétique prime, ce qui est un changement radical.
Le musée pose la question de la création. D’où vient l’étincelle créative ? Qu’est-ce qui fait qu’on créé ?
B. Bonnell : Au commencement est la vision… Il faut relire « Le vingtième siècle » d’Albert Robida qui y exprime en dessins la manière dont il voyait le XXe siècle en 1884. C’était l’époque de la conquête de l’air, de l’avion et en 500 pages ne figure aucun dessin de voiture. Ce qui montre combien il est difficile de se projeter, d’imaginer l’avenir, notamment d’une ville, parce que les technologies qu’on
utilisera à ce moment-là n’existent pas pour la plupart d’entre elles, ou pas encore... Aujourd’hui, si on dessinait le XXIIe siècle, on représenterait des drones ou des voitures à la Google sans conducteur... Ou des tubes pneumatiques reliant Los Angeles et San Francisco en 10 minutes, comme l’imagine l’entrepreneur et créa-teur américain Elon Musk. Aujourd’hui, ça nous semble impensable. Tout comme l’a été, à l’époque, l’idée d’aller plus vite qu’un cheval au galop avec l’invention du train !
B. Reybier : Créer, c’est voir, plus que pré-voir. On n’a jamais rien prévu comme le montre d’ailleurs un inventaire assez cocasse de phrases de grands capi-taines d’industrie. Bill Gates, lui-même, ne croyait pas à l’avenir de l’informa-tique grand public ! De la même façon, au début du XXe siècle, l’aviation n’était pensée qu’à des fins d’observations militaires...
Quel est le rôle du design dans la création ? La création est-elle seulement réservée à l’art/aux arts ? Quelles sont les inte-ractions entre art et design ?
B. Bonnell : Selon moi, le geste artistique réalisé à la main n’a pas le monopole de l’acte de création. La mise en place de processus créatifs systématiques ou ité-ratifs permet aussi d’obtenir des produits de très grande qualité et fiables. Cette technicité ne diminue pas la valeur de l’invention.Dans le domaine sensible de la cuisine par exemple, on peut tout préparer à partir de produits bruts ou assembler des préparations. Dans les deux cas, on ob-tient de très « bons » résultats. Acceptons les technologies et leurs assemblages, ils peuvent changer la donne créative.
B. Reybier : Pour moi, il y a une différence assez radicale entre art et design. Je dis toujours « L’art est une question, le design doit être une réponse ». Quand quelque chose m’interroge, c’est de l’art. Alors que le design, tout en intégrant l’esthé-tique, se doit d’apporter une réponse sur l’usage, l’ergonomie. Bien sûr, si l’harmonie et la poésie rejoignent le design, c’est encore mieux.
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Ce musée interroge aussi la légitimité de la création : créer, pour quoi faire ? Ce qui parle justement de la problématique de l’adaptation aux usages...
B. Bonnell : Le design contribue à véhi-culer des idées nouvelles, parfois inat-tendues ou contre-intuitives. Lyon City Design (ndlr, voir p. 22-23) propose par exemple d’exposer des créations de designers travaillant sur la mutation des villes. L’une d’entre elles est un « bocal de silence » dans l’espace urbain qui inter-roge. Pratiquement absolument inutile, il interroge sur le besoin de ménager des temps de pause dans la ville. En 2013, Lyon City Design a fait circuler des véhi-cules autonomes rue de la République. Leur seule existence montre que des alternatives à la voiture en ville sont possibles. Le design amène des éléments disruptifs dans la réflexion autour de l’usage et les usagers, là où les artistes questionnent la forme ou la couleur…
B. Reybier : J’ajoute à cette réflexion la notion de temps qui, en soi, ne sert à rien. Ce qui est intéressant, c’est de le réinvestir
dans autre chose. À New-York, nous avons équipé des parcs de Manhattan avec des chaises Fermob. Ces chaises interpellent les passants, sont un objet incongru qui interrompt leur déroulé temporel. Elles incitent à regarder autre-ment ce qui nous entoure, génèrent des discussions spontanées entre les gens. Raison pour laquelle je dis souvent que nous ne vendons pas uniquement des chaises mais du lien social et du temps !
Le Musée pose évidemment la question du temps puisque la création s’inscrit forcément dans une temporalité. Mais quelle temporalité ?
B. Reybier : Pour moi, la nature est le plus grand designer du monde. Sa par-ticularité est de s’inscrire dans le temps long. Plantes, minéraux, espèces vi-vantes ont pris le temps, des milliers ou millions d’années parfois, pour évoluer en s’adaptant à leur environnement. Moi, je rêverais d’un designer qui ait la capacité d’expérience de la nature, dans un temps imparti plus court !
Néanmoins, le temps long me semble essentiel. Dans mon cadre profession-nel, nous sommes capables d’évoquer des concepts de chaises pendant un, deux, trois ans, sans voir un seul dessin ! Pour moi, c’est la définition du temps long : pas de cahier des charges, pas d’échéance. La concrétisation arrive au bout de plusieurs années, dans une complète abstraction des contraintes.
B. Bonnell : S’inscrire dans le temps long est difficile, surtout à l’échelle d’une ville. À Lyon par exemple, différents maires se sont succédés. L’un d’entre eux a fait passer une autoroute dans notre ville, déchirant l’une des plus belles places de Lyon de l’époque, la Place Carnot, en y imposant un anévrisme routier inextricable. Un autre a choisi de bannir les parkings des berges pour les rendre accessibles aux citadins. L’un a été salué et l’autre critiqué en son temps... Puis cela s’est inversé plus tard... Deux beaux exemples de l’absolue néces-sité de la réflexion sur le temps long.
B. Reybier : La liberté totale de créer, c’est déjà du temps long !
B. Bonnell : Depuis que je suis tout- petit, je considère que le temps est de mon côté. Il faut parfois certes l’accélérer, parfois le ralentir, attendre justement… Avoir le sens du temps est néanmoins une des clés du bonheur.
B. Reybier : De mon côté, je dis avec humilité que je suis le maître du temps. Au sens où, finalement, j’ai toutes les échéances en mains...
Le musée pose aussi le rôle indispensable du design dans la ville d’aujourd’hui et celle de demain ?
B. Bonnell : On peut s’interroger sur ce rôle. Si on laisse un quartier se dévelop-per comme il veut, sans direction, on s’aperçoit finalement que progressive-ment, il va trouver son rythme, natu-rellement. La politique a tendance à vouloir imposer, donner des directions et ce n’est pas toujours nécessaire. Prenons l’exemple du quartier de la Croix-Rousse : très babacool dans les années 70-80, il s’est organisé au fil du temps pour aller vers une nouvelle formule de quartier. Il
faut être assez humble sur l’influence réelle qu’on a sur les choses.
B. Reybier : Ça nous ramène à l’aptitude réelle de tout environnement à s’auto-adapter à ses usages et à ses fonctions. Ce qui n’est pas incompatible avec la notion de temps long. Des projets qui ont été bien réfléchis sont en général parfois plus aboutis que des projets qui n’ont pas été mûris, même si parfois le hasard fait bien les choses... Le temps long implique d’avoir intégré la nécessité de la réflexion, qu’on oublie parfois dans nos approches de la ville…
Vous partagez une forte expérience de l’international. Comment se positionne la métropole lyonnaise ? Comment la vivez-vous ? Quel est son rôle ?
B. Reybier : Lyon est d’abord une ville de France. Nous avons l’immense chance d’avoir des racines. Et je suis convaincu que, pour avoir une histoire après, il est important d’avoir une histoire avant. Evidemment, il faut la décrypter correc-tement. Je constate qu’à l’international, les pays qui ont peu d’histoire ont peur du vide.
B. Bonnell : J’aime m’inscrire dans trois structures civiques : la métropole, la ré-gion et l’Europe. Vous avez dû remarquer que je n’ai pas cité la France. Parce que, dans mon esprit, la France est d’abord un ensemble de valeurs et de manières de voir le monde. La métropole, par contre, a un rôle géographique fédérateur à jouer à l’égard d’une tribu pour qu’elle trouve une cohésion et un mieux vivre ensemble. Elle doit s’inscrire de façon déterminée à la fois pour des raisons économiques et politiques dans sa région et à une échelle
européenne.La Métropole lyonnaise sera, j’en ai la conviction, une des grandes « europoles » du XXIe siècle.
B. Reybier : Lyon en a le potentiel, je suis d’accord. Elle le sera si, justement, elle arrive à préciser et à faire ressortir ses racines. Quand je parle de racines, quand je parle de la France, ce sont les valeurs qui m’intéressent évidemment, pas les frontières et les bureaux de douane ! Il faut que Lyon arrive à trouver le sens de son histoire et à l’exprimer. Sinon, elle ne sera qu’un objet économique, qui au fil des évolutions, sera porté un jour par la chimie, demain, par le digital ou je ne sais quoi d’autre...
B. Bonnell : Le composant essentiel de l’ADN de la métropole est pour moi l’équilibre. Un équilibre géographique, au cœur de l’Europe, entre le Nord et le Sud ; entre l’Est et l’Ouest, à la confluence de deux fleuves, ni en bord de mer, ni com-plètement dans les terres. Lyon a ce sens assez instinctif des équilibres, qui contribue à son attractivité naturelle. Il y a très peu de villes comme Lyon dans le monde.
B. Reybier : Moi, j’ajouterais au mot d’équilibre - et dans le contexte actuel, ça prend encore plus d’importance - une ville de respect, qui comporte une notion de pondération à tous les niveaux. Dans l’urbanisme ou dans les affaires.
B. Bonnell : Cet équilibre lyonnais est une réalité. Si j’avais à choisir une ville qui ressemble à Lyon, je dirais Berlin pour l’admiration que je lui porte dans la réinvention de la ville. D’autant que presque totalement détruite, elle n’avait pas le choix. On peut d’ailleurs faire une comparaison entre deux villes martyres :
“ Quand quelque chose m’interroge, c’est de l’art. Alors que le design, tout en intégrant
l’esthétique, se doit d’apporter une réponse sur l’usage, l’ergonomie. ”
B. REYBIER
PERFORMANCESCO N V E R S AT I O N S12
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Berlin et Séoul à la fin de la seconde guerre mondiale. Quand on les traverse, la différence est frappante. La première a plongé dans ses racines et s’est auto-risée du temps long de reconstruction. La seconde a poussé de façon plus anar-chique et frénétique dans une ambiance très Far-West. L’une a conservé une âme, l’autre la cherche toujours.
Aujourd’hui, tout s’accélère. On dit que nous sommes à l’aube d’une nouvelle mutation : laquelle selon vous?
B. Bonnell : Le Musée nous rappelle que le télégraphe a été installé en 1911, il y a 100 ans à l’Observatoire de Lyon pour régler le trafic ferroviaire de la région. La technologie évolue de façon exponen-tielle, donc 10 ans d’aujourd’hui valent 50 à 100 ans d’hier. Imaginer ce qu’il pourrait bien se passer dans 100 ans, avec cette accélération, est de l’ordre de l’impossible. Nous serons toujours en deçà de la réalité.
B. Reybier : D’autant qu’on ne sait pas dire en quoi l’évolution de plus en plus rapide de la technologie modifie le com-portement. On n’a jamais expérimenté ce phénomène, pas avec l’accélération que l’on connaît aujourd’hui en tout cas...
B. Bonnell : On peut tout de même sup-poser que le référentiel de l’être humain, dans un ou deux siècles, n’aura plus rien à voir avec le nôtre. Aujourd’hui, la géné-ration de nos grands-parents nous rac-croche encore à un référentiel commun. Mais d’ici deux générations, cet héritage va disparaître. Par exemple, je suis de la dernière génération à avoir connu durant toutes ses études la « règle à calcul » : les premières calculatrices ne sont ap-parues qu’en 1979-80. On faisait glisser une réglette en plastique pour faire des calculs complexes, sans électronique ! Qui s’en souviendra ?
B. Reybier : C’est là justement que le Musée des Confluences a un rôle fondamental pour les générations à venir. Nous, nous avons appris à repla-cer dans le temps les éléments clés de notre histoire. Mais les jeunes ne l’apprendront pas comme nous. C’est pour eux que ce musée est fait, parce qu’il propose des balises qui seront indispensables à ceux qui n’ont pas reçu notre type d’éducation.
B. Bonnell : Nous allons vers un monde toujours plus connecté et riche d’intel-ligence embarquée, c’est indiscutable. Un exemple ? J’ai toujours beaucoup écrit. Depuis quelques années, le clavier
a remplacé le stylo, puis le correcteur orthographique m’assiste désormais en permanence. Plus récemment, j’ai com-mencé à utiliser des logiciels d’assis-tance à l’écriture puis des moteurs de re-cherche-rédacteurs... Je ne conçois plus mes textes de la même manière, mes plans sont dynamiques et interactifs. Est-ce que je sais encore écrire ?
B. Reybier : Ne plus écrire du tout à la main va permettre de réhabiliter d’autres fonctions au bénéfice de l’artistique ou du sensuel. Je suis un éternel optimiste ! Notre civilisation se touche peu, d’ailleurs nos bébés ne seraient pas assez caressés pour être rassurés et épanouis. C’est à ce type d’évolution qu’il faut s’attendre, par essence assez imprévisible.
Justement quel avenir se dessine devant nous, selon vous ? À quel genre de société, d’individu peut-on s’attendre ?
B. Reybier : L’une des interrogations de Michel Serres porte sur la révolution du digital qui nous libère de la servitude de la mémoire, partant de l’idée que toute la partie de notre cerveau, qui jusqu’alors était concentrée sur la mémorisa-tion, va être libérée. Au profit de quoi ?
Aucune certitude, mais Michel Serres émet l’hypothèse d’un retour sur soi et sur son corps. Il rappelle que, quand l’homme s’est levé et s’est mis à marcher sur ses deux jambes, ses bras ont commencé par s’atrophier. Cette perte est ensuite ce qui a permis la cueillette, le langage, puis tout l’enchaînement de l’évolution. Moi, je pense qu’on est peut-être à l’aube d’une révolution de ce type, d’une mutation aussi gigantesque…
B. Bonnell : Cette approche nous ren-voie à la théorie nietzschéenne de l’Übermensch qui n’a rien à voir avec le « surhomme » aryen mais parle de l’homme en réseau. Elle suppose que de la place se libère dans le cerveau, notamment en s’affranchissant de tout mémoriser. Cette évolution va permettre de nous reconnecter à d’autres compo-santes. Et l’homme ne sera plus individu mais groupe. Le principe fédérateur de la ville n’est-il pas de proposer de nom-breux réseaux ? Pour le moment, il s’agit de réseaux amicaux organisés. Mais on peut imaginer que demain, les réseaux fonctionneront de manière plus auto-nome et spontanée, liant des personnes sans qu’on sache vraiment pourquoi ou comment… Par ailleurs, l’homme du XXIIIe siècle sera urbain ou ne sera pas. Ça ne veut pas dire qu’il n’appréciera pas la nature, mais qu’il en aura perdu le référentiel. Le grand-père qui coupe la tome de chèvre avec un opinel sur une table en bois deviendra un concept, à la manière de nos ancêtres les Gaulois. Aujourd’hui, ramener de la nature dans la ville est une obsession. Alors qu’en réalité, on ne remet pas de la nature dans la ville, on replace des élé-ments naturels dans un contexte urbain. Notons d’ailleurs, que dans la nature il n’y a pas de lignes droites. Ici, en ville, il n’y a que des lignes droites…
On revient à la ville, notamment à la ville intelligente, comprise comme celle qui permet la création de réseaux entre les gens...
B. Bonnell : C’est évident ! Intelligente, mais pas ingénieuse comme Paris le clame car l’intelligence n’est pas juste faite de technique mais également de sensibilité. Je me retrouve pleinement dans ce que dit Gérard Collomb notam-ment quand il évoque la nécessité de ras-sembler l’humain et l’urbain. La ville n’est intelligente que si l’on garde l’humain en son centre, pour mieux vivre en ville. La ville ne doit pas manquer ce grand rendez-vous. Demain, nous n’aurons plus besoin de préciser où l’on se trouve pour se rencontrer, nos téléphones portables et nos GPS qui communiquent entre eux s’en chargeront. Le déplacement sera quasi instantané et la manière d’envi-sager la ville devra être complètement différente si elle veut répondre à cette évolution. La France a mis 50 ans pour passer de l’hippomobile à l’automobile, les décrets d’interdiction des chevaux en ville datant de… 1950 ! Je table sur le fait qu’il fau-dra moins de 50 ans pour proposer un centre-ville où il sera interdit de conduire une voiture. Aujourd’hui, certains crient à la liberté individuelle… En 1949, certains disaient encore « moi, je ne conduirais que mon cheval ! »
B. Reybier : Est-ce que l’homme libéré de la servitude de la mémoire va évo-luer vers l’homme en réseau ? Face à cette question centrale, je trouve que la rencontre avec ce musée propose des réponses très intéressantes. Le Cabinet de Curiosités notamment interpelle et offre des rencontres inattendues, parfois déstabilisantes ; je trouve ça fabuleux !
B. Bonnell : Parce qu’il n’y a rien à com-prendre. La volonté de comprendre est la marque de notre siècle. Parfois, on ne peut pas comprendre, il faut juste se laisser porter. C’est ce qu’on appelle de la poésie, qui ne doit pas rentrer dans une logique de compréhension, mais de ressenti.
Il se rêvait la tête dans les étoiles, il est tombé amoureux de l’informatique. Du jeu vidéo avec INFOGRAMES, à la robotique avec AWAbot, il est avant tout multi-entrepreneur et se voit comme un capitaine qui doit « convaincre de sa vision et tenir fermement la barre pour conduire son navire ».
BRUNOBONNELL
BERNARD REYBIER
HÉLÈNE LAFONT-COUTURIER
Tombé dans l’entrepreneuriat quand il était tout petit, il suit ses intuitions et rachète en 1989, sur un coup de cœur, Fermob dans l’Ain. En plaçant le design au cœur de sa stratégie, il veut conquérir le monde… et y parvient ! Sa devise : « Faites-vous plaisir ! »
Femme de culture, passionnée par la mémoire, le partage est sa devise, les rencontres sont son terrain de jeu. De Bordeaux à Paris, elle relève les challenges et ouvre deux musées. Défi d’entre les défis, le troisième sera lyonnais, à la … confluence de son parcours.
PERFORMANCESCO N V E R S AT I O N S14
“l’homme du XXIIIe siècle
sera urbain ou ne sera pas”
B. BONNELL
1716
REMARQUABLEATTRACTION
VILLE POUR L’ACCUEIL DE PROJETS D’INVESTISSEMENT ÉTRANGERS SOURCE : GLOBAL LOCATION TRENDS, IBM, 2014
PRIX EUROPÉEN INTERMODES 2014RÉCOMPENSANT TOUTE LA POLITIQUE DE MOBILITÉ DURABLE
2 000 ANS D’HISTOIRE1998, INSCRIPTION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’ UNESCO
1ÈRE SMART
CITY FRANÇAISELYON EN TÊTE DU PALMARÈS DES VILLES DE DEMAIN SOURCE: M2OCITY NOVEMBRE 2013
PLUS DE 200 000 PERSONNES ACCUEILLIES POUR LE SALON MONDIAL HÔTELLERIE ET RESTAURATION
SIRHA ET LES BOCUSE D’OR
19ÈME VILLE MONDIALE (SUR 445) AYANT UNE VISION INNOVANTE DU DÉVELOPPEMENT ÉC ONOMIQUE ET SOCIALSOURCE : 2THINKNOW, INNOVATION CITIES™ INDEX 2014
INCONTOURNABLE DESTINATION
34 % DE LA POPULATION LYONNAISE A MOINS DE 25 ANS (INSEE)
VILLE F R A N Ç A I S E POUR L’ALLIANCE C A R R I È R EQUALITÉ DE VIE SOURCE : APEC 2014
VILLE FRANÇAISE POUR SA CULTURE LE JOURNAL DES ARTS NOV 2013
BEST FOOD CITY AU MONDEUCIT YGU IDES.COM
1ÈRE 2ÈME 3ÈME
DESTINATION N°1 DU TOP 10D E D E S T I N AT I O N S C I T Y BREAKPAR LE JOURNAL ANGLAIS TELEGRAPH
466 CONGRÈS ET SALONS PROFESSIONNELS ORGANISÉS/AN
3ÈME DESTINATION FRANÇAISE PRÉFÉRÉE DES VOYAGEURS INTERNATIONAUX EN 2014 SOURCE : TRIPADVISOR
FÊTE DES LUMIÈRES : PLUS DE 3 MILLIONS DE VISITEURS EN 2014 (ESTIMATION) VILLE
DE TOURISME D’AFFAIRES FRANÇAISE
31ÈME VILLE DANS LE MONDE À DÉCOUVRIR AVANT DE MOURIR(SOURCE : HUFFINGTON POST CANADA)
2ÈME
NUITS DE FOURVIÈRE
142 000 SPECTATEURS EN 2014
MUSÉE DES BEAUX ARTSDE LYON 1ER MUSÉE DE FRANCE HORS PARIS (FRÉQUENTATION, EXPOSITIONS, ACTIVITÉS CULTURELLES)
JOURNAL DES ARTS
16 17
17ÈME
PERFORMANCESP O S I T I O N S
1ÈRE VILLE GAY FRIENDLY EN RÉGION (SOURCE : TÊTU, MAI 2014)
1918 PERFORMANCESE X PA N S I O N S18
UN PROGRAMME
AMBITIEUX
UN PROJET ÉTALÉ SUR 33 MOIS
UN BUDGET PRÉVISIONNEL DE 4 830 080 €
- dont -
950 000 € FINANCÉS PAR
LE GRAND LYON,
3 368 542 € PARLE GROUPEMENT
ET 511 538 € PAR LA CAISSE DES DÉPÔTS
(convention EcoCité)
PLUS DE 50 ACTEURS
MOBILISÉS
Décider de l’évolution d’un territoire et planifier son aménagement en connaissancede cause… C’est le challenge que doit relever MUG. Un projet de R&D, planifié sur trois ans, pour dessiner l’avenir de Gerland.
UG comme Modélisation Urbaine Gerland. C’est le projet de R&D labellisé EcoCité1 que le Grand Lyon a confié en juillet 2014 à un groupement d’entreprises
composé de ForCity, The CoSMo Company, Veolia Recherche et Innovation et EDF. Son objectif est de doter les décideurs publics d’une plateforme numérique leur permettant de simuler les impacts possibles de leurs choix d’aménagements futurs à l’échelle du territoire de Gerland. « L’originalité de la plateforme tient au fait qu’elle embrasse tous les champs de la ville :transports, déchets, eau, énergie, voirie, propreté, implantation économique… », expli-que Christine Malé, chef de projet EcoCité, Modélisation Urbaine Gerland. « Il s’agit d’un outil de modélisation systémique qui mobilise toutes les composantes de la ville, jusque dans leurs interactions, ce qui en fait son innovation. » Quel sera l’impact d’un futur parking sur le trafic, les émissions de CO2 ou encore le prix du foncier d’un quartier ? Et si, au lieu d’un parking, on construisait une ligne de bus ou de tramway ? Véritable outil d’aide à la décision, MUG propose aux décideurs de comparer ces divers scénarios et de hiérarchiser leurs priorités. À terme, il permettra de discuter des choix d’aménagement avec les habitants, lors des phases de concertation.
UNE CO-CONSTRUCTION PUBLIQUE/PRIVÉE ORIGINALE
MUG est en cours de construction : « la plateforme collaborative ouverte existe certes déjà », commente Thomas Lagier, directeur général de ForCity, la start up mandataire du consortium. « Mais avant d’y injecter des données et des modèles, il faut bien définir les questions auxquelles on souhaite répondre et les actions à scénariser ». C’est l’objet de la phase 1 qui implique une démarche de co-construction atypique, mobilisant un grand nombre d’acteurs publics (Grand Lyon, Ville de Lyon, Agence d’Urbanisme) et privés du territoire (immobilier, santé, services…), ainsi que les futurs utilisateurs réunis en workshops et entretiens thématiques. « Cette phase amont doit déboucher en mars 2015 sur un portait de territoire dessiné tous ensemble », poursuit Thomas Lagier. Puis dans une 2ème phase, commencera le travail de modélisation qui s’étalera jusqu’à fin septembre 2016. « Nous travaillons de manière agile, en assurant des interactions régulières avec les parties prenantes, afin de valider si l’outil développé correspond bien au besoin » note Thomas Lagier. Enfin, en phase 3, à compter d’octobre 2016, MUG sera pris en main et utilisé en temps réel sur plusieurs cas concrets. Avec MUG, le Grand Lyon se dote d’un nouvel outil pour préparer l’agglomération à ce qu’elle sera demain : plus intelligente et plus durable.
M
1 Depuis 2013, le Grand Lyon a rejoint le cercle des ÉcoCités de France, appel à projets du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie qui vise à soutenir les initiatives les plus marquantes en matière de ville durable.
POURQUOI GERLAND ?
700 HA DE SUPERFICIE, 30 000 HABITANTS, 30 000 EMPLOIS, 3 000 ÉTUDIANTS
LE 1ER QUARTIER INDUSTRIEL
4 ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE RECHERCHE
LE 3ÈME SITE TERTIAIRE DU GRAND LYON (12 % DE L’OFFRE GLOBALE DE LA MÉTROPOLE), SOUMIS À UNE FORTE PRESSION DE DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Modélisation Urbaine Gerland
PRÉVOIR L’AVENIR : DU RÊVE À LA RÉALITÉ
À GERLAND
2120 PERFORMANCESE X PA N S I O N S
I
Malgré son côté geek, son addiction aux innovations technologiques ou son siège au Conseil d’administration de la Cuisine du Web, Nicolas Guillemot appelle à la résistance du papier
et du crayon. Son concept : une marque de carnets lancée en juin 2013, qui défient de plein front Moleskine et font déjà leur place dans les points de vente « select » de Lyon, Paris… New York !
ls sont Lyonnais, ils appellent à résister, à gribouiller et ils cartonnent… Pourtant le secteur de la papeterie n’a pas le vent en poupe et ce n’est pas nouveau. Dans les rayons, les carnets sont dix fois moins
nombreux qu’il y a 20 ans à se disputer le marché, derrière les deux géants Hamelin et Clairefontaine qui captent 75 % des ventes, représentés à 60 % par les produits scolaires. Ils rivalisent donc de gadgets, matières, couleurs et couvertures tendances pour attirer les consommateurs et ne pas rater le cap de la rentrée.
Mais loin des cahiers et listes de fournitures, quelques éditeurs français percent dans une niche a priori épargnée : le petit carnet noir. Beaucoup s’essaient alors – mais peu s’approchent d’aussi près – à imiter l’éditeur milanais, marque « préférée » d’Hemingway, Van Gogh ou Picasso. Le Papier Fait de la Résistance ose. Ose ouvrir la vente de ses produits un 18 juin, lancer un appel à la résistance… et à l’impertinence.
UN PRODUIT DE QUALITÉ POUR UNE CIBLE DÉJÀ CAPTÉE
Nicolas Guillemot l’assure, « les vrais fans de Moleskine, les créatifs, les rêveurs, ceux qui ont toujours leur petit carnet avec eux sont déçus.
Ils voient la marque se démocratiser, pire, se populariser. Leur crainte : ne plus être les seuls à le sortir de leur poche ».C’est cette clientèle que la Résistance capte. Ceux-là mêmes qui peuvent rester des dizaines de minutes dans un rayon de librairie pour hésiter entre le noir, le bleu, le rose poudré, le rouge et le gris, le 21 x 13 centimètres ou le dernier né 19 x 27 centimètres. Se laisser tenter par les pages numérotées et détachables, son papier 90 g/m2 - « crème du papier » - ou le design sobre de la couverture rigide et texturée…
LE MARCHÉ BTOB TRÈS VITE INVESTI
À peine deux mois après son lancement, Le Papier attire déjà Pinterest, ONLYLYON ou RTL qui s’offrent un cadeau client au ton légèrement décalé, 100 % adapté : « écrire libère les bonnes ondes ». Une personnalisation sur le fond comme sur la forme qui séduit. Pourtant, pas question pour l’éditeur de toucher à la nature de son carnet. « Nous tenons le bon produit et sommes fermes sur les demandes. La seule personnalisation touche la jaquette et le logo en couverture et sur la tranche », affirme le dirigeant. Deux raisons à ce positionnement : l’un pratique, permettant de proposer aux plus petits des commandes partant de 20 exemplaires (pour la jaquette), sans contrainte de production. La seconde est marketing,
cherchant à conserver envers et contre tout l’âme du carnet, sa texture, sa sobriété, sa marque de fabrique… son ADN.
DES POINTS DE VENTE TRIÉS SUR LE VOLET
Côté grand public, le Papier se vend aujourd’hui dans 20 librairies papeteries en parallèle de la boutique e-commerce. La dernière fierté du Papier, la librairie Albertine de l’ambassade de France new-yorkaise, placée sur la 5ème Avenue face à Central Park… « Ils nous ont directement appelés, en nous précisant qu’ils voulaient distribuer LA marque de carnets français. C’est bon pour le moral des “ troupes “ ! », confie Nicolas Guillemot.À Lyon, chez Decitre, le succès est aussi au rendez-vous. Tatjana Ferrière, chef de produit papeterie du groupe, a lancé en décembre dernier une phase de test sur les produits Le Papier : « nous avons l’envie de soutenir des entreprises lyonnaises, mais pas seulement. Nous avons été convaincus par la qualité de la marque, son élégance et son rapport qualité-prix. Ces carnets sont tout ce que recherche le client Decitre. Le bonus, c’est cette histoire, ce ton décalé qui visiblement plaît autant à nos vendeurs qu’à certains de nos clients. L’avenir et les ventes nous diront si le produit restera dans nos rayons ! »
“ Malgré tout ce que Steve, Bill ou Zuck
ont bien pu inventer, lorsque les idées
leur viennent, c’est sur un carnet qu’ils
aiment les noter ”
EN PRATIQUE
Le Papier Fait de la Résistance sur www.le-papier-fait-de-la-resistance.com et sur la terre ferme à Lyon chez Kiosque In Lyon (2ème), L’exquise Trouvaille (2ème), Serly (6ème), Alter & Terre (4ème), Decitre Confluence (2ème) et Decitre Bellecour (2ème).
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2322
BIEN VULa Palissade par AREP
Plus qu’un élément d’information sur le chantier en cours, la palissade devient un support d’expériences : belvédère pour offrir un point de vue et enrichir sa vision au moyen d’un écran interactif, judas ouvert sur une vidéo du chantier…
Jalonnée d’éclairage, elle se plie et se déplie pour former un mobilier urbain d’appoint.
SECONDE VUE Projet Walk’n’Roll par l’Atelier Supernova
Une signalétique pour créer de nouvelles connections piétonnes entre les lieux emblématiques de la Part-Dieu. Les indications sont exprimées en temps plutôt qu’en distance. Accompagnées d’expériences sonores, elles offrent une découverte sensorielle renouvelée et poétique du quartier.
HAUTEUR DE VUES Projet City Zoom par Team 22
Un mobilier urbain et un espace d’échanges pour se connecter à la ville demain. Des lunettes interactives et immersives permettent de découvrir la ville vue d’en haut, à partir de prises de vues aériennes réalisées avec des drones.
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VILLEVILLE
Lyon City Design Urban Forum
SENSIBLE,
À VIVRE !
Le quartier de la Part-Dieu est pour nous le symbole de la mutation urbaine. Il est à l’aube d’une requalification profonde, génératrice de questionnements.
Il est aussi riche d’une grande diversité de popu-lation, avec des flux importants et où se jouent par ailleurs de nombreuses expérimentations de ville intelligente… », explique Olivia Cuir, di-rectrice des événements LYON CITY DESIGN. « Pour nous, c’était un terrain de jeu natu-rel pour ancrer la capacité du design urbain à accompagner la transformation du territoire. »
Car tel est bien l’enjeu de l’événement : montrer que le design urbain est un vrai levier de mieux vivre ensemble. Comment créer de l’interaction entre résidents et usagers d’un quartier ? Comment faire de l’environnement d’un chantier un espace à vivre et non à fuir ? « Le design urbain permet de (re)connecter la vie à la ville parce qu’il crée du lien. Nous nous attachons à promouvoir un design concret, tourné sur l’usage et son bénéfice », conclut Bernard Reybier, président de l’association LYON DESIGN.
DÉCOUVRIR, ÉCOUTER, PARTICIPER
Parmi les 56 projets internationaux reçus dans le cadre d’un appel à projet lancé en mars 2014, l’équipe de LYON DESIGN a rete-nu 16 projets qui, durant près de 3 semaines, seront proposés au fil d’une balade aux usagers et visiteurs du quartier Part-Dieu. « Nouveaux services ou mobiliers urbains innovants, ils ont été choisis selon plusieurs critères : leur capacité à faciliter la vie au quo-tidien, à favoriser la réappropriation de l’es-pace urbain ou à promouvoir un entrepreneu-riat innovant. Tous proposent une nouvelle expérience de la ville » explique Olivia Cuir de LYON CITY DESIGN.
Au-delà des expositions, le public pourra également participer à des animations, workshops et cycles de conférences, en résonance avec la Biennale Internationale du Design de Saint-Etienne. Découvrir, écouter, participer : LYON CITY DESIGN Urban Forum est avant tout un lieu d’échanges entre le public, expert ou novice, et les créateurs qui y partagent leur vision du futur.
Après le Grand Hôtel-Dieu en 2013, LYON CITY DESIGN Urban Forum pose les valises de sa deuxième édition à la Part-Dieu, du 19 mars au 2 avril prochain. Avec un carnet
de route : faire du design urbain le facilitateur des transformations de nos villes.
PERFORMANCESE X PA N S I O N S
‘‘1 ASSOCIATION, 2 ÉVÉNEMENTS
LYON CITY DESIGN Urban Forum a été
créé par l’association LYON DESIGN. Née
en 2012, elle regroupe autour de Bernard
Reybier, PDG de Fermob, des designers,
écoles, industriels et représentants
d’institutions, unis pour promouvoir les atouts de Lyon en matière de
design urbain.
252424 PERFORMANCESI N C U B AT I O N S
Un nouveau modèle d’entrepreneuriat monte en puissance sur le territoire de la Métropole, basé sur le partage d’expertise, le transfert de connaissances et la complémentarité des ressources. Une ouverture dans le référentiel de la protection absolue des idées. À découvrir au travers de trois histoires d’entreprises singulières et proches à la fois !
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L’ENTRE-PRENEU-RIAT À L’ÈRE DU COLLA-BORATIF
e « Nespresso » de la douche, une idée de marketeur ? Je suis un autodidacte qui, sans avoir eu son bac, a
toujours été intéressé par la technique. J’ai quitté la région lyonnaise en 1994 pour tenter ma chance au Canada et en Californie. Riche de ce parcours, je suis rentré en France, ai créé deux entreprises (7ème Zone en 1998 puis Intradot en 2002) avant d’intégrer LACIE, leader français des périphériques de stockage. J’ai fait un détour par l’univers du luxe. Puis, j’ai lancé Challengine en 2012, devenue depuis Skinjay, sur une intuition : le bien-être au quotidien est un segment d’avenir. Sans compétence particulière en cosmétique ou robinetterie mais avec la volonté d’adresser un marché plutôt haut de gamme et de faire preuve d’innovation.
Les premiers produits sont sortis fin 2014. Qu’est-ce qui a rendu possible ce timing ? Nous n’aurions pas avancé si vite sans le soutien des entreprises de l’agglomération lyonnaise, notamment pour tout ce qui touche à la R&D et à l’industrialisation de notre procédé. L’idée de départ ne fait pas le succès de l’aventure entrepreneuriale ! Nous nous sommes beaucoup appuyés sur Insavalor et le laboratoire Genimeca de l’INSA, sur OptiFluide également qui est une spin-off d’Insavalor. Tous
ces partenariats nous ont permis d’avancer plus vite tout en bénéficiant d’un très haut niveau d’expertise. La collaboration se poursuit d’ailleurs encore avec l’Insa. Nous faisons également partie d’Axel’One PMI, la pépinière chimie des matériaux, pour transformer nos capsules composées de matériaux 100 % recyclables en capsules bio-dégradables. Si le siège de la société est à Paris, notre volonté est de garder toute la R&D en Rhône-Alpes et d’y rapatrier toute la production, pour optimiser le contrôle qualité. L’Aderly et la BPI Rhône-Alpes nous appuient également sur ce volet.
Le réseau, une condition de la réussite ? Nous devons évoluer vers des modes de réflexion et de travail plus collaboratif, plus participatif. Pour ma part, je ne suis excellent en rien, moyen en tout ! Et je suis contre le modèle de l’hyperspécialisation. L’entrepreneur de demain sera celui qui s’intéresse à toute la chaîne de valeur de son business et qui sait aller chercher les expertises le moment venu. Paris ou Lyon ? Tout dépend du business. L’important, c’est de prioriser le networking, car c’est ce qui permet d’avancer !
L
LA ROBINETTERIEET LA COSMÉTIQUE AU SERVICE DE L’INNOVATION
6 lignes de capsules aromatiques
1 mixer à fixer sur le cordon de douche
Plusieurs brevets dont un autour de la micro-nébulisation©
100 % fabriqué en France
100 % naturel
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Skinjay
L’AVENTURE COLLECTIVE DU « NESPRESSO » DE LA DOUCHE
Skinjay est née en 2012 de l’idée de faire de la douche quotidienne un moment de détente absolue avec des capsules d’huiles essentielles, diffusées par un mixer. Encore fallait-il trouver les partenaires pour la porter…
NICOLAS PASQUIER,PDG de Skinjay
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asser les mythes, renverser les idées reçues… C’est la démarche qui sous-tend le projet Waoup, un « incuba-teur » d’un nouveau genre
né en février 2014. Jusqu’ici, rien d’extra-ordinaire, sauf qu’elle s’applique à l’uni-vers de l’entrepreneuriat et challenge la définition même de l’entrepreneur à la française. « Jusqu’alors, l’entrepreneu-riat est ramené à l’équation un homme + une idée + un parcours de création. Or, l’expérience prouve que l’idée initiale n’est souvent pas la bonne, une fois qu’on la confronte aux réalités du marché… », explique Emmanuel Gonon, cofondateur de Waoup, avec Hervé Kleczewski. Exit l’entrepreneur alors ? « Il faut tou-jours des entrepreneurs pour emmener les projets, mais chez Waoup, on favo-rise l’innovation et l’entrepreneuriat par la mise en œuvre d’une approche colla-borative, qui renverse complètement le processus » répond Emmanuel Gonon. Partant du principe que notre société a évolué et que chacun a compris la nécessité de prendre son destin en main. L’enjeu est clair : « Waoup a pour mission de créer massivement de l’em-ploi. Pour réussir, il nous paraît évident d’associer directement ceux qui en sont coupés ! » Tirant profit de l’expérience de ses fondateurs, tout en s’appuyant sur leur réseau d’experts, Waoup scanne le marché et identifie par secteur des besoins non satisfaits, potentielles sources de création d’emplois. Ces besoins donnent ensuite lieu à des challenges d’innovation qui réunissent 20 à 25 personnes issues d’horizon divers. Chaque session produit 15 ou 20
réponses différentes ; certaines seront abandonnées, d’autres approfondies. « Cette démarche nous permet d’explo-rer largement et rapidement un marché. Elle permet également d’augmenter les chances de succès, jusqu’au lancement ! » commente Emmanuel Gonon.
RÊVER EN GRAND, SANS PENSER AUX LIMITES
Qui sont les « waoupmakers » ? Sou-vent des personnes qui souhaitent créer une entreprise ou leur emploi mais qui n’osent pas se lancer. Certains trouvent dans la dynamique collective un fort levier de motivation. D’autres sont là clairement pour s’amuser tout en exer-çant leur talent. Un « modèle » ouvert mais pas totalement : « On cherche des gens qui rêvent en grand, sans penser d’abord aux limites et qui sont capables de faire eux-mêmes des choses, même les plus petites, tout en y prenant du plaisir. »Rêver donc… Encore faut-il pouvoir se donner les moyens de ses ambitions ! Sur ce sujet aussi, Waoup propose un mode de financement innovant : chaque valeur ajoutée apportée de manière individuelle est capitalisée sous la forme de point Waoups. Plus on s’investit et plus on acquiert de points Waoups… qui sont autant de partie du capital de l’entreprise qui sera créée. Une approche qui réduit le coût d’échec de la création d’entreprise et libère les énergies !
WAOUP
L’ENTREPRENEURIATDISRUPTIF
ÇA MARCHE !
1 CHALLENGE OPTIQUE lancé début 2014
CONCEPT Comment abaisser le coût de l’optique, tout en donnant de la liberté aux consommateurs
et en leur permettant de changer de lunettes comme
de chemises
AUJOURD’HUI10 prototypes réalisés
1 brevet déposé30 modèles bientôt
disponibles 3 marques créées,
5 salariés4 entreprises industrielles
régionales partenaires
5N1, Ebola... Autant de menaces contre la santé publique mondiale que, pensait-on, la commu-nauté médicale n’était
pas en mesure de soigner. Et pourtant, le premier traitement contre la grippe aviaire H5N1 existe. Et il a été mis au point à Lyon en 2013 par une toute jeune entreprise spécialisée dans les biotechnologies : Fab’entech. Depuis, la société redouble d’efforts pour proposer au plus vite des solutions contre le virus Ebola, la fièvre hémorragique Crimée-Congo ou le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-Cov)… qui pourraient être disponibles, pour l’Ebola, d’ici à la fin de l’année 2015. Demain ou presque.
UN CONCEPT D’EMPLOI TOTALEMENT INNOVANT
La spécialité de Fab’entech ? La lutte contre les maladies infectieuses émer-gentes : « Nos sérums permettent de soigner les patients qui sont atteints par ces virus dans les régions endé-miques et de protéger tous ceux qui sont potentiellement exposés au virus » explique Bertrand Lépine, PDG de Fab’entech, « ils concernent unique-ment des maladies très localisées, qui touchent peu de cas, mais ont un fort taux de mortalité. » Très efficaces pour une utilisation ciblée, les traitements de Fab’entech sont aussi très rapides à développer. « Nos sérums sont basés sur des anticorps polyclonaux spéci-
fiques qui sont la seule solution théra-peutique d’urgence à action immédiate et spécifique. En cas d’urgence sani-taire comme l’Ebola, chez Fab’entch, nous sommes capables de développer un nouveau produit en 10 ou 12 mois » commente Bertrand Lépine. Mais comment Fab’entech, née en 2009, a-t-elle mis au point si vite ses premiers traitements ? « C’est le concept d’emploi qui est nouveau. Nous nous appuyons sur les découvertes de Louis Pasteur en matière de sérothé-rapie et utilisons une technologie de purification d’immunoglobines mise au point par Sanofi Pasteur dans le cadre d’un transfert de technologie. Ce qui est innovant, c’est leur utilisation pour lutter contre les maladies émergentes » poursuit Bertrand Lépine… ancien cadre dirigeant de Sanofi Pasteur.
UN PROJET AVANT TOUT COLLABORATIF
La mise en point du premier traitement, Fab’entech la doit en grande partie à ses partenaires : « Ce traitement n’au-rait pu voir le jour sans Sanofi Pasteur bien sûr. D’autres acteurs se sont très vite intéressés à notre projet et ont apporté leur valeur ajoutée » tient à souligner Bertrand Lépine pour qui Fab’entech est d’abord et avant tout un projet collaboratif. « Le tissu des biotechnologies est très fort à Lyon, très porteur. Quand on travaille sur les virus à Lyon, les passerelles se créent automatiquement ». Hébergée dès sa création par le pôle de compétitivité Lyonbiopôle, l’entreprise en profite pour élargir son réseau et rencon-trer de nouveaux scientifiques de l’ENS ou de l’INSERM. Puis tout s’enchaîne : les portes du laboratoire P4 Jean Mérieux s’ouvrent, accompagnées du soutien en particulier de la Fondation et de l’Institut Mérieux, de Mérial et d’autres acteurs locaux. Dès sa création, Lyon BPI France soutient l’entreprise dans la recherche de financement, aux côtés du Grand Lyon et du ministère de la Recherche, rejoints ensuite par des fonds privés. Et ça marche : 10 M€ de fonds publics et 7 M€ d’investissements privés sont récoltés. Totalement indépendante, la société compte 22 salariés et ambitionne à 5 ans 50 M€ de chiffre d’affaire, grâce à la mise au point de 6 à 7 nouveaux produits. Pour cela, Bertrand Lépine s’apprête à construire une usine… sur le territoire du Biodistrict Lyon Gerland bien sûr. En « famille », ou presque !
H
Fab’entech
QUAND UNE PMELYONNAISE PART À L’ASSAUT DES PANDÉMIES
L’agglomération lyonnaise a vu naître nombre de générations d’entrepreneurs… C’est justement ici qu’est menée l’expérimentation Waoup. Une approche résolument singulière de la création d’entreprise.
C’est à Lyon que se fabriquent les premiers traitements spécifiquement développés contre le virus de la grippe aviaire H5N1. Une innovation que l’on doit à une PME, Fab’entech, dont le projet a su rallier les plus grands experts locaux du secteur de la biopharmacie.
PERFORMANCESI N C U B AT I O N S
C
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P R O J E C T I O N S 30-35
R É A L I S AT I O N S 36-39
O R I E N TAT I O N S 40-47
A M B I T I O N S 48-56
V I S I O N S 58-67
T E R R I TO I R E S
T E R
R I T O
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u’est-ce qui différencie le marché lyonnais ?Plusieurs facteurs peuvent expliquer le dynamisme du marché lyonnais. Tout d’abord, la présence d’un maire volon-
tairement interventionniste. Gérard Collomb a très vite imprimé sa marque, en proposant une stratégie de déve-loppement maîtrisée en collaboration avec les acteurs privés. Il a su planifier un développement à long terme sur des zones identifiées pour attirer des investisseurs, sans jamais se laisser impressionner par « les sirènes » de la spéculation immobilière.
En comparaison, lorsque des marchés comme Barcelone se sont laissés aller à un développement incontrôlé, Lyon a gardé la même stratégie et a continué de se dévelop-per en régulant les permis de construire. Résultat, 10 ans plus tard, Lyon a un stock renouvelé, des valeurs locatives stables, un des taux de vacance le plus faible d’Europe et a obtenu une place dans les marchés régionaux européens.
Comment mesurez-vous l’attractivité ?Au-delà du dynamisme économique de la région, Lyon offre une position géographique et une taille idéale pour attirer les talents à l’échelle européenne. Par ailleurs, elle offre un environnement universitaire de qualité, le prix des logements reste encore abordable pour les ménages, le temps de trajet domicile-travail est très inférieur aux grandes capitales européennes et les nombreux loisirs ac-cessibles pour une qualité de vie optimale. À cela s’ajoute, le travail efficace de l’Aderly pour attirer des sociétés dans la métropole lyonnaise.
Enfin, l’attractivité c’est aussi la capacité de se renouveler. Lyon a su se diversifier en proposant une grande variété d’opérations immobilières dans des secteurs différents de la ville. En 2013, des transactions de grandes surfaces ont vu l’implantation des sièges de la SNCF et de Sanofi. Avec 243 000 m2 de demande placée et de nouvelles « méga-transactions », 2014 confirme cette tendance . La très forte hausse de la demande placée des produits entre 1 000 et 10 000 m2 est un autre indicateur de la force du marché. Par ailleurs, pour la première fois, la demande placée de la Part-Dieu est supplantée par celle de Gerland. Ce résultat est la conséquence de l’arrivée d’offres immobilières sur de nouveaux pôles tertiaires à Lyon.
Et l’investissement ?Les investisseurs sont sensibles à la combinaison de trois facteurs. En premier lieu, la stabilité du marché : une offre maîtrisée, un taux de vacance faible et une demande pla-cée soutenue, les rassurent par rapport au couple risque/rentabilité qui définit la stratégie des investisseurs. En second lieu, les liquidités importantes investies sur le mar-ché immobilier lyonnais les confortent dans leur capa-cité à entrer et sortir du marché. Il n’y a rien de pire pour un investisseur que de constater que son actif n‘est pas liquide. Compte-tenu des volumes de transactions immo-bilières de ces trois dernières années, Lyon a rejoint ce que j’appelle le « club des milliardaires européens » : Lyon, Milan, Barcelone, Munich, Manchester sont désormais de véritables alternatives d’investissement aux grandes capi-tales européennes telles que Londres, Paris et Francfort.
Enfin, Lyon offre une économie diversifiée basée sur l’industrie pétrolière, la chimie, la pharmacie, le nucléaire et les services qui rassurent les investisseurs sur la capacité du marché à maîtriser le risque locatif. À ce titre, les deux années record (2013 et 2014), au niveau de la demande placée sont des messages très forts pour les investisseurs qui se positionnent sur des opérations lancées « en blanc », sans utilisateur. Comme les utilisa-teurs, les investisseurs n’hésitent plus à diversifier leurs risques et c’est encourageant.
Pour conclure ?Un message sur la nouveauté : la Métropole. Quand on sait que le marché immobilier lyonnais, second marché français, représente 10 % du marché parisien, on mesure bien l’intérêt de rechercher une meilleure coordination des acteurs et des moyens. La Métropole le permettra et donnera du poids à tout le marché régional au niveau européen.
Lyon en deux mots ?Dynamisme et qualité de vie.Loïc de Villard, 46 ans, originaire de Lyon, a pris la direction régionale de CBRE
(numéro 1 mondial du conseil en immobilier d’entreprise) à Lyon en mars 2013. Pendant 22 ans, Loïc de Villard a aiguisé son expertise immobilière à Paris,
Varsovie, Prague, Budapest, Rome et Milan. Son expérience, son parcours et ses fonctions actuelles offrent un point de vue privilégié sur le marché immobilier
lyonnais.
QLE MARCHÉ
IMMOBILIER LYONNAIS EST SUR LE POINT DE REJOINDRE LE « CLUB DES MILLIARDAIRES
EUROPÉENS »
TERRITOIRESP R O J E C T I O N S30
“ Lyon offre une position géographique et une taille
idéale pour attirer les talentsà l’échelle européenne ”
3332 TERRITOIRESP R O J E C T I O N S
PLUS QU’UN LIEU : UN ACTEUR AU SERVICE
DE L’INNOVATION URBAINEBienvenue au TUBÀ, « tube à expérimentations urbaines », inauguré
fin 2014. Un espace de 600 m2, unique sur le territoire, dédié à la création de nouveaux services urbains et à l’ensemble de ses acteurs : les porteurs
de projets et les citoyens.
omme tous les lundis après-midi, Clément et Charles se retrouvent au TUBÀ. Le premier est ingénieur en informatique et le second designer. Ils ont créé leur entreprise
il y a moins d’un an, autour d’une innovation technologique et souhaitent faire la preuve de leur concept. Depuis quelques semaines, ils font partie de la vingtaine d’entrepreneurs identifiés par l’équipe du TUBÀ. « Ce lieu s’adresse à tout porteur de projet, issu d’une startup, d’une PME ou d’un grand groupe, qui travaille à la création de nouveaux services autour des données urbaines et souhaite tester en réel sa solution », explique Léthicia Rancurel, directrice du TUBÀ.
La création d’une ville intelligente constitue le fil rouge de toutes les expériences qui y sont menées : « Rendre la ville plus facile, plus simple et plus durable, tout en favorisant l’émergence de nouveaux emplois » précise-t-elle.
DES ENTREPRENEURS EN CONDITIONS D’EXPÉRIMENTATION
Pourquoi rejoindre TUBÀ ? « Parce que le lieu est vraiment pensé pour faciliter les échanges, confronter les idées et susciter l’innovation », répondent en écho Clément et Charles. Ils apprécient particulièrement la conception de l’espace de 420 m2 qui leur est dédié au premier
étage : le TUBÀ MIX. S’ils se sont installés au « Gymnase », l’espace d’incubation proprement dit où ils ont accès aux données urbaines et privées de la plateforme Data du Grand Lyon, ils profitent tout autant du « Ring », une pièce hexagonale propice à l’imagination. Et ils ne sont pas les seuls : « sans être hébergées au TUBÀ, de nombreuses entreprises de la métropole utilisent l’espace pour des séances de travail où il faut justement sortir du cadre pour libérer la créativité », explique Léthicia. Des espaces d’échanges sont aussi prévus dans la zone centrale appelée « Mi-temps », organisée autour d’une table de ping-pong : « le premier étage a été pensé pour contribuer
au décloisonnement et susciter le networking auprès d’une génération d’entrepreneurs dont la manière de travailler a fortement évolué et se nourrit d’expertises ou points de vue complémentaires », remarque Léthicia.
DESSINER L’AVENIR DE LA VILLE AVEC SES USAGERS
TUBÀ, un espace de co-working spécialisé dans l’innovation urbaine et les datas ? « C’est beaucoup plus que cela, notamment parce que nous proposons un accompagnement aux porteurs de projet », note Léthicia. Sur-mesure systématiquement, mais rythmé chaque mois
C
32
3534 TERRITOIRESP R O J E C T I O N S
par des événements communs à tous : TUBÀ CRUNCH thématique pour faciliter les contacts entre entreprises innovantes, grands groupes ou laboratoires, TUBÀ K’FÉ pour impulser des échanges entre créateurs de nouveaux services et futurs usagers et bientôt d’autres évènements pour mixer créativité et convivialité…
Clément et Charles travaillent actuellement sur la conception de leur expérimentation qui sera abritée au rez-de-chaussée, au TUBÀ LAB. Cet espace de 180 m2, ouvert au public, est situé en plein cœur du quartier de la Part-Dieu, à deux pas de la gare. Il offre la possibilité d’y tester en direct les applications de mobilité, de santé ou de service public... « L’objectif du TUBÀ est de faire entrer l’usager très tôt dans le processus de création en venant utiliser les services et contribuer à leur amélioration », explique Léthicia. Grâce aux retours d’expérience exprimés par les visiteurs, les nouveaux services peuvent être améliorés par leurs concepteurs. Une façon optimale de réduire les délais de mise sur le marché, les risques d’échec et d’offrir des services vraiment adaptés aux besoins des citadins. Et pour le territoire, de contribuer à la création d’entreprises innovantes dans les meilleures conditions.
es usagers du centre commercial de la Part-Dieu ont été nombreux à découvrir cet objet élégant plutôt atypique, à la fois banc public, borne d’information et point d’éclairage :
Bornéo. Cette borne solaire publique a stationné durant 6 mois, de mi-2013 à début 2014, devant l’une des sorties du centre commercial Part-Dieu. « Il s’agissait d’expérimenter notre produit qui était encore en phase de déve-loppement dans un lieu emblématique de ce que sera la ville intelligente de demain », explique Damien Granjon, patron de l’entreprise Bornéo, basée à Gap (05). Pour la Mission Part-Dieu et le centre commercial, commanditaires de l’opération, ce test permettait d’en savoir plus sur les besoins et conditions d’usage de ce nouveau type de mobilier urbain, totalement cohérent avec les perspectives de transformation du quartier.
L’ USAGER AU CENTRE DE L’INNOVATION
Bornéo facilite le quotidien de ses utilisateurs. Parmi les services proposés à Lyon, la borne
permettait de recharger les appareils mobiles et d’accéder à des informations sur le centre commercial via un écran et un logiciel embarqués. Avec pour principe, une autonomie complète sur le plan énergétique, à des coûts d’installation réduits (la borne est autoportante et ne nécessite aucun travaux). Les résultats ont été riches d’enseignements pour Damien Granjon : « l’expérimentation a montré combien le choix d’implantation de la borne est stratégique. Et qu’il faut accompagner sa mise en place en la rendant visible des usagers ». Depuis, Bornéo est entrée en phase de commercialisation, avec un nombre de prestations accrues : accès wifi gratuit, bouton d’appel, capteur de la qualité de l’air ou de l’ambiance sonore… « L’équipement de chaque borne peut être personnalisé, pour répondre au besoin concret des clients, publics ou privés », commente Damien Granjon. Son retour est annoncé à Lyon, dans le nouveau pôle de la gare Part-Dieu, dont Bornéo pourrait accompagner les différentes phases de chantier…
Durant six mois, une borne solaire publique a été installée à la Part-Dieu. Une expérimentation grandeur nature qui a permis à ses concepteurs
de finaliser leur offre de services.
Bornéo
LE BANCINTELLIGENT BIENTÔT
DE RETOUR ?
L
35
3736 TERRITOIRESR É A L I S AT I O N S
UNE OPÉRATION D’ENVERGUE POUR FONCIÈRE DES RÉGIONS
Historiquement présente depuis plus de 10 ans sur les marchés métropoli-tains, Foncière des Régions réalise à Lyon avec Silex 1 & 2, une opération d’envergure ambitieuse qui lui permet d’enrichir et de développer sa pré-sence dans la Métropole et d’offrir à la Part-Dieu une nouvelle adresse d’excep-tion. « Lyon est le second marché de Foncière des Régions, après le Grand Paris, notamment parce qu’il répond parfaitement à notre stratégie », déclare
Audrey Camus, Directrice du Déve-loppement. « La taille du marché de la Métropole, son dynamisme, la qua-lité et la densité du tissu économique ainsi que la connectivité nationale et européenne, sans oublier la qualité du cadre de vie, sont pour nous des critères déterminants. Et à Lyon, plus qu’ailleurs, ils répondent à nos attentes et à celles de nos clients. » L’investissement d’envergure - en éner-gie et en moyens - sur le programme Silex 1 & 2 à la Part-Dieu est motivé par un climat collaboratif propice au déploiement d’opérations innovantes.
« D’abord, le fait de jouer la carte de la métropolisation très tôt est un signal fort envoyé aux investisseurs. Ensuite, le développement de différents pôles urbains en totale complémentarité, avec des spécialisations plus ou moins marquées, conforte cette démarche. Nous sommes très vigilants sur ce sujet de cohérence car la concurrence entre territoires fragilise bien souvent la visi-bilité des investissements. D’autant que nous sommes aujourd’hui dans un mar-ché de redéveloppement, c’est-à-dire de création de “meilleurs mètres carrés“, plus que d’expansion, soit “plus de
mètres carrés“ », précise Audrey Camus. C’est précisément tout l’objet de l’opé-ration Silex 1 & 2 qui s’inscrit au cœur de la Part-Dieu et vient nourrir la logique de concentration et de densité par une prise en compte exemplaire des attentes des utilisateurs et de la stratégie de croissance du quartier.
SILEX 1 & 2 : CONNECTÉ À LA VARIÉTÉ DES BESOINS DES UTILISATEURS
Opération complexe au cœur même du quartier d’affaires, à 200 mètres de la
Gare de Lyon Part-Dieu, l’îlot Silex - car c’est ainsi qu’il faut le considérer même si les opérations 1 & 2 s’inscrivent dans un calendrier différent - incarne à lui seul le modèle de Foncière des Régions et celui de la co-construction au service du marché. « En anticipation de la libéra-tion d’un de nos immeubles de bureaux, nous étudions d’abord la pertinence de sa localisation. Ensuite, soit nous consi-dérons que les fondamentaux immo-biliers sont bons et nous développons un projet de réhabilitation, soit nous détruisons pour reconstruire. Ici, nous avons les deux cas de figure, ce qui rend
Silex 1 & 2
TAILLÉS POUR NOURRIRLA STRATÉGIE DE MUTATION DE LA PART-DIEUAvec les programmes Silex 1 & 2, Foncière des Régions propose deux opérations qui illustrent parfaitement l’ambition et la stratégie tertiaire du quartier de la Part-Dieu : en couplant des opérations neuves qualitatives, qui enrichissent la sky-line et attirent de grands utilisateurs, à des programmes de réhabilitation agiles et adaptés aux besoins des entreprises.
Maître d’ouvrage :Foncière des Régions
Maître d’œuvre : AIA Architectes
9 900 m² de bureaux neufs répartis sur 9 niveaux en plateaux
flexibles de 1 200 m²
Double certification HQE et BREEAM et labellisation
BBC-effinergie
Livraison mi-2016
37
SILEX 1
3938 TERRITOIRESR É A L I S AT I O N S
l’opération unique : le petit immeuble accolé à l’ancienne Tour EDF présentait une disposition très profonde qui ne permettait pas de proposer des espaces lumineux. Nous l’avons détruit pour développer une programme neuf, Silex 1. À l’inverse, la tour, repère du paysage urbain, offrait de vrais atouts autour d’un noyau existant. En accord avec la mission Part-Dieu, il a été décidé de conserver son volume. En lui adjoi-gnant une seconde tour neuve, telle une greffe, avec des plateaux plus vastes et plus flexibles, faisant de Silex 2 une solution d’implantation ultra-qualita-tive. » Et Audrey Camus d’ajouter que « outre leur complémentarité dans les surfaces proposées, c’est bien la logique de services et de confort aux utilisateurs de Silex 1 & 2 qu’il convient de retenir. Sur les deux ensembles, les utilisateurs pourront bénéficier de restaurants, cafétéria, auditorium, espace fitness, patios paysagers et jardin, conciergerie, stationnements et un dernier étage VIP modulable notamment pour Silex 2. »Exemplaire du partenariat public-privé dans la conception et le phasage des projets, la commercialisation de l’îlot Silex est portée par sa situation stra-tégique. Foncière des Régions assume pleinement la gestion de risques : « Silex 1 est une opération lancée en blanc car nous sommes convaincus de la pertinence immédiate de ce produit par rapport aux attentes du marché. Silex 2,
notamment par sa taille, suppose une temporalité différente, un ciblage plus fin auprès de grands utilisateurs. » Par son positionnement Le projet s’inscrit dans la logique de parcours résidentiel d’entreprises promu à la Part-Dieu pour répondre aux besoins des utilisateurs du quartier que sont les banques/assu-rances et les entreprises d’ingénierie des systèmes urbains. Silex 1 est une solution d’implantation idéale pour des fonctions supports ou des sièges d’ETI alors que Silex 2 répond aux besoins d’adresse de prestige fonctionnelle et évolutive d’un grand groupe.
La révélation de la programmation de l’îlot Desaix est la preuve, si besoin était, de l’ambition la Part-Dieu en matière de qualité de vie en hyper-centralité métropolitaine, de mixité et d’innovation urbaine. Autour d’un îlot ouvert, les quatre bâtiments répondent à la tour exis-tante sur des hauteurs différentes en apportant transparence et respiration. Ce programme mixte très innovant intègre 218 logements neufs, la rénovation des 280 logements de la Résidence Desaix, un immeuble de bureaux de 5 150 m2, futur siège social du Groupe Amallia, 3 000 m2 de commerces et de services en pied d’immeubles pour les résidents et habitants du quartier dont une crèche de 550 m2 ainsi que 4 500 m2 d’espaces paysagers, des toi-tures habitées accueillant aire sportive, piscine, solarium, carrés potagers, jardins olfactif, espaces de détente et de partage…
Développé par Bouygues Immobilier pour le consortium Opac du Rhône/Alliade Habitat, ce bel équilibre entre programmes neufs et réha-
bilitation, entre originalité assumée et réponse raisonnée aux besoins, est signé par les Agences ELIZABETH ET CHRISTIAN DE PORTZAMPARC, CLÉMENT VERGELY ARCHITECTES, 51N4E et PENA PAYSAGE. Il se veut exemplaire en ma-tière de qualité architecturale, environnemen-tale et sociétale.
Maître d’ouvrage :Foncière des Régions
Maître d’œuvre : Ma Architectes, avec le concours
de l’agence Arte Charpentier
40 000 m² SDP au total
Livraison estimée à partir de 2018
SILEX 2
Îlot Desaix
LA PREMIÈRE OPÉRATION DE LOGEMENTS DU PROJET
LYON PART-DIEU
Début chantier : début 2015
Première livraison siège du Groupe Amallia : été 2017
PHASAGE
4140 TERRITOIRESO R I E N TAT I O N S
4140
CONJONCTURE IMMOBILIÈRE 2014LES BELLES PERFORMANCES
D’UN MARCHÉ RÉGULÉ
BAROMÈTRE
TAUX DE RENDEMENT PRIME : 5,5 %
LOYER PRIME À LA PART-DIEU : 270 € HT HC/M2/AN (300 € HT /m2 /an en IGH)
RENDEMENT MOYEN DE 6 %
INDICE DU COÛT À LA CONSTRUCTION : +0,93 % SUR UN AN À 1 627 (3ème trimestre 2014)
STOCK : 345 000 M2 DONT 134 000 M2 EN NEUF
IMMOBILIER TERTIAIRE
242 600 M2 DE DEMANDE PLACÉE-4 % PAR RAPPORT À 2013 : UN RÉSULTAT SUPÉRIEUR À LA MOYENNE DÉCENNALE DE 215 000 M2
1ER MARCHÉ IMMOBILIER FRANÇAIS (APRÈS PARIS)
MARSEILLE : 128 000
TOULOUSE : 142 000
LILLE : 158 000
AMSTERDAM : 240 000
LYON : 242 600
MILAN : 277 000
BARCELONE : 281 000
FRANCFORT : 378 000
en m² de demandée placée
VENTE : 68% LOCATION : 32%
VENTE : UNE HAUSSE AVEC 3 GRANDES TRANSACTIONS17 600 m2 à la Tour Incity pour la Caisse d’Epargne (acheteur et utilisateur)10 600 m2 à Techlid pour le Groupe Seb (rachat de son site)5 000 m2 à Marcy l’Étoile pour Biomérieux
LOCATION : 15 500 m2 à Gerland pour Sanofi Aventis Groupe
DEMANDE PLACÉE : HAUSSE DE LA VENTE
AUTRES TRANSACTIONS SIGNIFICATIVES
SECTEUR PRENEUR SURFACE
GERLAND METROPOLE DE LYON 6 670 m2
GERLAND AVEO 5 550 m2
COLOMBIER CIRMAD 4 990 m2
CONFLUENCE DELOITTE 4 880 m2
GERLAND INSEEC 4 730 m2
CONFLUENCEACIES CONSULTING GROUP 3 830 m2
La part du neuf au-dessus de 50 % : la preuve de l’exigence des utilisateurs pour un immobilier de qualité.
A noter également : + 10 000 m2 de stock de bureaux neufs dans Lyon intramuros.
LE NEUF EN HAUSSE
52% NEUF 48 % ANCIEN
ACTIFS CLÉS EN RÉHABILITA-TION NEW DEAL (LYON 7)Ô SAÔNE (LYON 5)TANGRAM (LYON 7)RÉCAMIER /DUQUESNE (LYON 6)
PRESQU’ILE / CONFLUENCEPLATEAU NORDVAISE / FOURVIÈRELYON 6e / PRÉFECTURETONKIN/SAINT-CLAIRVILLEURBANNE / CARRÉ DE SOIELYON PART-DIEUHÔPITAUX / LYON 8e
LYON 7E / GERLANDGRAND LYON NORD EST GRAND LYON ESTGRAND LYON SUD ESTGRAND LYON SUD OUEST (0 %)GRAND LYON NORD OUESTGRAND LYON - AUTRES SECTEURSHORS GRAND LYON
9%
2%
7%
5%
19%24%
1%
12%
11%
4% 2%
7%
5%
5%
1%
UNE ATTIRANCE POUR LES QUARTIERS CENTRAUXDEMANDE PLACÉE DE BUREAUX PAR SECTEUR
72 % DE LA DEMANDE PLACÉE SUR LES GRANDS QUARTIERS DE LYON ET VILLEURBANNE
GERLAND 1er QUARTIER EN DEMANDE PLACÉE AVEC 58402 M2
PART-DIEU : UN RAPPORT COÛT / INVESTISSEMENT EXCEPTIONNEL18,8 % de la demande placée totale Loyer prime : 240 € HT HC/m2/an (320 € HT HC/m2/an en IGH) contre 710 € HT HC/m2/an à Paris
INVESTISSE-MENTSINVESTISSEMENTS 2014 : 874 M €DONT 582 M€ INVESTIS DANS LES BUREAUX
+5 % D’INVESTISSEMENTS
DES TRANSACTIONS SUPÉRIEURES À 100 M€
TOUR INCITY POUR LA CAISSE D’EPARGNE À LA PART-DIEU
CAMPUS ALSTOM À CARRÉ DE SOIE (2013)
4342 TERRITOIRESO R I E N TAT I O N S
4342
LOCAUX D’ACTIVITÉ : + 0,6 % À 320 415 M² PLACÉS
55% DE LOCATION 45% DE NEUF
L’ANCIEN PRIME SUR LE NEUF88 % DE LA DEMANDE PLACÉE AVEC 182 000 M2 59 % DE PART LOCATIVE
-13 % de transaction dans le neuf, les utilisateurs se reportent sur la seconde main dans un marché où l’offre neuve manque. D’ou une hausse des loyers dans le neuf à 79 € / m2
VENTILATION DE LA DEMANDE PLACÉE PAR SECTEUR
LYONPLATEAU NORDVAL DE SAÔNEGRAND LYON NORD ESTGRAND LYON ESTGRAND LYON SUD ESTGRAND LYON SUD OUESTGRAND LYON NORD OUESTHORS GRAND LYON
7%3%
1%
17%14%
2%
4%
35% 17%
LE GRAND EST LYONNAIS, POUMON INDUSTRIEL DE L’AGGLOMÉRATION63 % DE LA DEMANDE PLACÉE TOTALE
BAROMÈTRE LOGISTIQUE + 7 % DE DEMANDE PLACÉE PAR RAPPORT À 2013
299 517 M2 PLACÉS DONT 38 % DANS LE NEUF
58% LOCATION 42% VENTE
RÉPARTITION DES INVESTIS-SEMENTS
LES PÔLES LOGISTIQUES CONCENTRÉS SUR L’EST LYONNAIS
ROCADE EST 38 %
GRAND LYON 23 %
NORD ISÈRE 19 %
CÔTIÈRE / PIPA 10 %
TERRITOIRES EXT. 10 %
TRANSAC-TIONS SIGNIFI-CATIVES SUR LA ZI LYON SUD EST CORA (21 434 M²), MISTER AUTO (12 743 M²) CEVA (6 000 M²)
DANS LA ZAC DES GAULNES UNE VENTE DANS LE NEUF UPS POUR 9 080 M²
BAROMÈTRE HÔTELLERIE : MOINS D’ÉVÉNEMENTS, MOINS DE PERFORMANCES
TAUX D’OCCUPATION : 63,1 % PRIX MOYEN : 81,2 €REVPAR : 51,3 € (-3,5 %)
UN DÉVELOPPEMENT DE L’OFFRE MOINS SOUTENU + 541 CLÉS EN 2014UNE ACCALMIE QUI PERMET AUX ÉTABLISSEMENTS EXISTANTS DE MIEUX APPRÉHENDER LE MARCHÉ EN 2015.
OFFRE DISPONIBLE
219 HÔTELS
13 794 CHAMBRES
37 RÉSIDENCES3 540
APPARTEMENTS
TOURISME
8,4 M. DE PASSAGERS
3,9 M. DE NUITÉES EN HÔTELLERIE
FOCUS COMMERCE
1 CHIFFRE : 15 000 M2 DE VENTE DE GLA AUTORISÉS SUR LE GRAND LYON
FAITS MARQUANTS 2014 LANCEMENT DE LA RÉVISION DU SCHÉMA DIRECTEUR D’URBANISME COMMERCIAL DE L’AGGLOMÉRATION LYONNAISE
Zzz
LYON CENTRE PRESQU’ÎLE : COMMERCIALISATION DU QUARTIER
GRÔLÉE – CARNOT PAR JLL RETAIL ET THOMAS BROQUET CONSEIL SUITE AU ACHAT DES LOCAUX PAR ADIA POUR 672 M€
ARRIVÉE D’HEMA PROGRAMMÉE EN 2015 SUR 900 M2
EXTENSION DE ZARA EN SUBSTITUTION DE VIRGIN MEGASTORE
PART-DIEU RÉNOVATION DU CENTRE COMMERCIAL
AU NIVEAU “ MÉTRO “ ET CRÉATION DE 2 000 M2 DE BOUTIQUES
ARRIVÉE DE BURGER KING (AINSI QU’À CONFLUENCE)
OUVERTURE D’UN MAGASIN PRIMARK EN SEPTEMBRE 2015
4544
T
T
M
M
MM
M
A47
A42
A43
A46SUD
A46NORD
A432
A6
A450
A7
ROCADEEST
PARIS
BOURGGENÈVE
ITALIECHAMBÉRYGRENOBLE
MARSEILLEMONTPELLIER
SAINT-ÉTIENNECLERMONT-FERRAND
TOULOUSE
PART-DIEU
CONFLUENCE
GERLAND
VALLÉE DELA CHIMIE
TECHLID
PRESQU’ÎLE
TERRITOIREPORTE DE
L’ISÈRE
PORTEDES ALPES
PARC DESGAULNES
AÉROPORTLYON-SAINT
EXUPÉRY
AÉROPORT DELYON-BRON
GRAND-CLÉMENT
CARRÉDE SOIE
VAISE
TGV
TGV
TGV
45
Grand projet urbain
Grand Lyon
Pôle mixte
Pôle tertiaire
Autoroute
Axes routiers en projet
Fleuve
Métro
Tram/Rhônexpress
Gare TGV
Aéroport
Espaces verts et parcs
Voie ferrée
M
T
GRANDLYON, UN BON PLAN
TERRITOIRESO R I E N TAT I O N S44
4746 TERRITOIRESO R I E N TAT I O N S
EQUINOX10 000 M2
SÈVEN6 000 M2
PLASTIC OMNIUM9 400 M2
INITIAL2 240 M2
107 RUE SERVIENT5 100 M2
VERT ANIS2 240 M2
TARGE1 164 M2
ORGANDI14 000 M2
LE CHARLEMAGNE4 000 M2
Ô SAÔNE11 000 M2
HÉLIO 75 927 M2
LE K2 600 M2
TERRASSES DES BRUYÈRES
1 200 M2
GREENPOLIS3 596 M2
NEW DEAL10 000 M2
ESPACE RIMBAUD4 000 M2
GERLAND PLAZA7 578 M2
PAVILLON 521 891 M2
CONVERGENCE11 300 M2
(6 100 + 4 300 + 900 M2)
BE6 000 M2
SILEX 110 000 M2
TERRALTA10 000 M2
SUNWAY3 500 M2
GREEN OFFICE8 559 M2
RUBIK5 032 M2
AMBRE4 200 M2
VIEW ONE15 000 M2
IVOIRE7 700 M2
PARTOUCHE1 130 M2
SAINT-SACREMENT2 200 M2
HIKARI2 600 M2
DES LIVRAISONS& DES PROGRAMMES
POUR S’IMPLANTER& INVESTIR
HARMONIE3 300 M2
UTEI VINCI7 811 M2
YNFLUENCES SQUARE9 320 M2
(2 720 + 6 600 M2)
SKY 5620 000 M2
HALL GÉCINA1 500 M2
GR CATUPOLAN3 500 M2
2015DISPO.IMMÉDIATE 2016
2017
2018
46 47
GRAND PROJET URBAIN
PART-DIEU TECHLID
AUTRES
PRESQU’ÎLE
GERLAND VAISE
AUTRESCONFLUENCE
CARRÉ DE SOIE
PÔLE MIXTE PÔLE TERTIAIRE
21 ECULLY PARC5 800 M2
4948
Tout sourit à Gerland. Des performances immobilières qui placent le quartier premier en termes de demande placée en 2014, dans le palmarès des pôles de la Métropole. Au sud, le Biodistrict Lyon-Gerland offre au quartier une vitrine internationale enviée, en regroupant des leaders mondiaux en sciences du vivant, des PME innovantes et des établissements d’enseignement supérieur et de recherche rassemblés au sein de Lyonbiopôle. Au nord, sur 17,5 hectares, la ZAC des Girondins tisse un modèle d’aménagement où les grands espaces se reconquièrent en cultivant la variété des usages dans un nouveau cœur de ville accueillant et équilibré. Nouvelles adresses tertiaires qualitatives pour grands utilisateurs et PME, des opérations majeures débutent leur commercialisation en proposant une vaste gamme de solutions d’implantation complémentaires.
REEN OFFICE LINK, UN BÂTIMENT POSITIF
« FOLLEMENT GERLAND »
Réalisé par Bouygues Immo-bilier, GREEN OFFICE Link im-
prime une empreinte environnementale dans la ZAC. Le bâtiment positif de 8 500 m2 produira plus d’énergie renouvelable qu’il ne consomme d’énergie fossile. La conception bioclimatique, associée à des techniques et équipements per-formants et à une production d’énergie à partir de sources renouvelables, permet de viser les certifications NF HQE, BREEAM niveau 4 et Bepos effinergie. Conçu par l’agence Brochet Lajus et Pueyo, GREEN OFFICE Link impose une silhouette saillante et élancée, qui abrite sept
plateaux flexibles et modulables. La qualité des prestations fait de ce programme une opportu-nité autant, pour un grand utilisateur que pour des offres multi-utilisateurs. L’ambition environnementale développée par Bouygues immobilier à Gerland se prolonge dans le même îlot par un programme baptisé « Follement Gerland ». Cet ensemble, organisé autour d’un vaste ensemble paysager, propo-sera des résidences, des logements étudiants et une offre de commerces et de services de proximité.
G
IVOIRE
Après les pro-grammes Ambre et Opale, Altarea
Cogedim et Icade lancent la commercialisa-
tion d’IVOIRE, un immeuble tertiaire de 7 700 m2. Signé
par le cabinet d’architecture
Gautier + Conquet, IVOIRE est situé
au pied du métro Jean-Jaurès, à deux pas de la
gare Jean Macé. Les opérateurs recherchent un
locataire pouvant s’engager pour
une livraison mi-2016.
TERRITOIRESA M B I T I O N S48
G E R L A N D L ’ A L T E R N A T I V ET E R T I A I R E
5150 TERRITOIRESA M B I T I O N S
Gecina, un acteur qui investit GerlandGECINA réalise pour le compte du Groupe EDF, un programme de bureaux d’environ 20 000 m2, répartis en trois bâtiments réunis sous forme d’un campus qui accueillera 1 000 salariés du SEPTEN, le Service Etudes et Projets Thermiques et Nucléaires.Conçu par le Cabinet d’Architectes Reichen et Robert & Associés, « La Grande Halle » intègre la restructuration d’une halle existante et vise les certifications HQE® niveau Excellent et BREEAM niveau Excellents. Livré courant 2017, ce programme sera complété par des programmes de logements libres et de logements sociaux ainsi que des commerces et bureaux.
BAUDOUIN DELAPORTE, Directeur Investissements et Arbitrages de GECINA, témoigne de l’attractivité de Gerland.
Pouvez-vous faire un point d’étape sur l’avancée des projets de Gecina sur la ZAC des Girondins, tant en termes de travaux que de commercialisation?Nous avons procédé à la démolition totale des anciens bâtiments sur notre foncier. À ce stade, nous mettons au point nos projets en partenariat avec la SERL, aménageur de la ZAC des Girondins.
Que pensez-vous de la logique de la régulation métropolitaine et de la collaboration partenariat public-privé ?La Métropole de Lyon met en place une politique dynamique de développement par quartier par le biais de missions (mission Gerland, misson
RTE
Autre opération menée par Icade, en partenariat avec Poste Immo, la réalisation d’un bâtiment de 14 000 m² entièrement dédié à RTE. Créé par le cabinet lyonnais AFAA, il est organisé autour d’un hall traversant, ouvert sur la ville et sur un jardin de 5 000 m2.
Fin 2017, il réunira les équipes régionales de RTE et accueillera notamment, le centre de pilotage du réseau électrique à haute et très haute tension de la zone Rhône-Alpes Auvergne. Le permis de construire a été déposé en février 2015.
1 000 COLLABORATEURS DE SANOFI EMMÉNAGENT DANS 15 000 M² SUR LE BIODISTRICT
Première étape du projet d’entreprise « Campus Sanofi Lyon », l’emménagement au printemps 2015, dans le premier bâtiment, concerne près 1 000 collaborateurs des fonctions supports mutualisées du groupe Sanofi à Lyon et des activités industrielles et commerciales du Groupe. Fin 2016, 700 collaborateurs supplémentaires intègreront un bâtiment voisin, nouveau siège monde de Sanofi Pasteur et Mérial.
Part-Dieu...), ce qui permet d’avoir une meilleure visibilité des principaux territoires de la ville et ainsi guider le planning des opérations sur une même zone. Pour un opérateur privé, la prédic-tibilité des événements est essentielle, surtout, pour des projets de développements d’ampleur. En ce sens, le travail conjoint public /privé mené à Lyon est un gage de réussite et de qualité.
Quelle est votre perception du marché lyonnais de l’immobilier tertiaire aujourd’hui et de son évolution?Les quartiers de la Part-Dieu, Gerland, Confluence et Carré de Soie sont très dyna-miques sur le marché tertiaire lyonnais. Gecina cible prioritairement ceux de la Part-Dieu et de Gerland. Le quartier de la Part-Dieu est au-jourd’hui sous-offreur avec un taux de vacance très faible et une valeur locative en croissance. Il attire de plus en plus les investisseurs internationaux et est comparable au QCA pari-sien. Quant à Gerland, de par sa localisation, la
proximité du métro et le pôle multimodal, que constitue désormais la gare Jean Macé, il offre un réel potentiel d’attractivité pour les entreprises, en témoigne les projets en développement sur ce secteur.
Quelles sont les grandes tendances d’évolution de la part des utilisateurs? Et spécifiquement sur vos dernières opérations, comment se manifestent-elles?
Avec un parc aujourd’hui vieillissant, les grands utilisateurs cherchent à rationaliser leur implan-tation avec des projets neufs clés en main, comme par exemple nos immeubles Velum sur la Part-Dieu et la Grande Halle à Gerland. Les immeubles doivent être encore plus effi-caces et modernes, accessibles et confortables avec une signature architecturale de qualité, et proposer encore plus de services aux salariés. C’est bien dans ce sens que nous privilégions des immeubles de nouvelles générations à Lyon.
ONLYNEWS
Démarrage travaux mi 2015
Livraison fin 2016/début 2017
5352 TERRITOIRESA M B I T I O N S
GÉRARD BADIN, Associé Deloitte, Directeur Régional de Deloitte Rhône-Alpes / Auvergne
ourquoi avoir choisi la Confluence ? Nous voulions donner un signal fort en choisissant un site qui soit particulière-
ment représentatif des valeurs Deloitte : l’innovation et l’esprit d’entreprise. La Confluence s‘est imposée comme une évidence. Ce quartier propose un for-midable élan vers le futur, avec une approche particulièrement durable et responsable du développement, notamment sur l’îlot à énergie positive Hikari où nous allons nous installer. Cela fait complètement écho à la ma-nière dont nous voulons accompagner nos clients, grandes entreprises, ETI, PME ou collectivités locales. C’est donc un choix cohérent avec notre approche du développement économique de Lyon et sa région. C’est aussi un choix de centralité, de confort, de fonctionna-lité pour nos clients et collaborateurs, d’image et d’attractivité pour ceux et celles qui, demain, nous rejoindront.
Comment les équipes Deloitte ont-elles pu s’impliquer dans la construc-tion de l’aménagement intérieur ? Avec les équipes du promoteur immo-bilier et de l’architecte, la collaboration a été constructive. Il y a eu de leur part un véritable intérêt pour nos métiers et une bonne compréhension de nos modes de vie professionnels, ce qui nous a permis de travailler main dans
la main dans la définition des caracté-ristiques d’aménagement du bâtiment Higashi. Les contraintes étaient pour-tant fortes de part et d’autre, avec d’un côté des technologies très avan-cées à intégrer et de l’autre une charte Deloitte précise à observer, garantis-sant une qualité optimale de notre environnement de travail. Le résultat auquel nous allons aboutir sera très cohérent et très satisfaisant !
Comment les collaborateurs vivent-ils cette évolution ? Nous sommes convaincus que l’adhé-sion est la base du succès. Aussi, nous avons associé très en amont les 350 collaborateurs concernés à ce projet de déménagement. Depuis qu’ils ont pu visiter le site en fin d’année 2014, l’impli-cation a cédé la place à l’impatience. Nous avons profité de cette étape importante pour créer un nouvel élan et donner un signal fort en interne. Pour nous, c’est une nouvelle étape dans la dynamique de croissance Deloitte en région Rhône-Alpes.
P
Confluence
« CHOISIR LA CONFLUENCE, C’EST PARTICIPER À UN FORMIDABLE ÉLAN VERS LE FUTUR »
Confluence
« UNE IMPLANTATION QUI VA ENRICHIR LA PERSONNALITÉ DE LA MARQUE »
À la rentrée de septembre, le cabinet d’audit et de conseil Deloitte ouvrira son nouveau siège régional à la Confluence, dans l’un des trois bâtiments de l’îlot Hikari. 5 200 m2 de surface lui seront intégralement dédiés.
CÉCILE LEVEAUX, Directrice des Ressources et Technologies
uels facteurs ont pesé dans le choix du quartier de la Confluence ? Depuis son installation
à Ecully en janvier 1993, Euronews a connu une forte évolution : la chaîne est passée en diffusion 24h/24 et de cinq rédactions linguistiques à 13 aujourd’hui. Avec un millier de salariés, il était urgent de trouver un bâtiment mieux dimensionné à nos besoins. Dès 2006, la problématique de doubler la surface du bâtiment est posée. La Confluence est apparue comme l’emplacement idéal en termes de dimension et de visibilité à l’échelle du territoire et bien au-delà. À fortiori dans un bâtiment conçu par les architectes Jakob + MacFarlane, l’un des plus surprenants de la Confluence par sa taille et son design.
Comment cette évolution est-elle vécue en interne ? Très tôt, les employés ont été impliqués dans le transfert d’activité. Le déménagement est l’occasion de s’interroger sur nos pratiques, afin de les mettre en adéquation avec nos enjeux. Au-delà de s’installer dans un quartier ultra moderne, la possibilité de partir
d’une page blanche et de moderniser l’ensemble des équipements et du workflow ont été perçus comme un nouveau départ. L’ensemble des salariés en est conscient et montre une forte implication. Lucian Sârb, notre directeur de la rédaction, parle d’une véritable création de notre environnement de travail « qui va permettre aux journalistes de passer d’une vieille maison à un loft ultra moderne à Confluence ». Cela va aussi enrichir la personnalité de la chaîne…
Quelles sont les prochaines étapes ? Depuis fin janvier, les sites Ecully et Confluence sont reliés et connectés en termes de réseau. Du personnel est déjà basé à la Confluence, afin de tester l’ensemble de notre process industriel. L’ensemble des salariés devrait rejoindre notre nouveau siège fin octobre, après deux mois de transfert des équipes.
Q
En octobre prochain, l’ensemble des collaborateurs d’Euronews aura quitté Ecully pour s’installer à la Confluence, dans un bâtiment qui va servir son image de première chaîne internationale d’information en Europe.
5554 TERRITOIRESA M B I T I O N S
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Au terme de presque trois ans de travaux, l’Université Catholique de Lyon (UCLy) inaugurera, à la rentrée universitaire prochaine, son nouveau campus, situé dans les anciennes prisons Saint-Paul et Saint-Joseph. D’une superficie de 35 000 m2 SDP, le campus Saint-Paul, à la porte de la Confluence, permet de répondre à la hausse régulière du nombre d’étudiants que connaît l’UCLy, tout en préservant son identité : « il était important pour
nous, de nous retrouver autour d’un projet de centre-ville, en lien direct avec notre second campus place Carnot et dans un environnement en plein développement », explique Anne Protheau, directrice de la communication.
À Saint-Paul seront accueillies notamment les formations du pôle Droit, Sciences économiques et sociales, dont l’ESDES, le pôle Sciences, la
bibliothèque universitaire, la salle de sport… L’ensemble des 10 000 étudiants de l’UCLy vont pouvoir profiter d’espaces modernes et d’équipements innovants (salle de codesign, espace multimédia, …) et de 20 amphithéâtres, dont un d’une capacité de 500 places. Maîtrise d’ouvrage : Pôles Développement (Pitance), architecte : Garbit et Blondeau.
CONFLUENCE
L’UCLY PRÉPARE SA RENTRÉE 2015 À LA CONFLUENCE
YNFLUENCES SQUARE EN PHASE DE COMMERCIALISATIONLa commercialisation des bureaux d’Ynfluences square vient de démarrer. Situé à l’intersection du secteur de la place nautique et du cours Charlemagne, ce programme s’inscrit dans la phase 2 du projet de La Confluence dont il porte les valeurs : ville « marchable », mixité, biodiversité et lutte contre le réchauffement climatique. Il se compose de huit bâtiments, dont deux dédiés au tertiaire (9 000 m2 dont 2 500 m2 de commerces et activités en rez-de-chaussée). Icade est le promoteur de cette opération, dont la livraison est prévue pour 2017.
NOUVELLES CONSULTATIONS À VENIR La phase 2 de Lyon Confluence s’accélère avec le lancement de deux nouvelles consultations courant 2015, l’une pour un programme de 2 300 m2 de bureaux et commerces en rez-de-chaussée, l’autre proposant 7 200 m2 de bureaux et commerces en rez-de-chaussée. Livraison prévue, pour les deux programmes, en 2019.
CONFLUENCE ÎLOT A3
APPEL DES 30 : 12 OFFRES EN EXAMENLancé fin 2014, l’Appel des 30, appel à projet d’implantation au cœur de la Vallée de la Chimie a rapproché des opérateurs immobiliers et des entreprises industrielles des secteurs chimie-énergie-environnement pour constituer des groupements opérationnels. Les partenaires du Comité Opérationnel de l’Appel des 30, qui réunit la Métropole de Lyon, les propriétaires fonciers et les partenaires techniques et financiers engagés dans l’appel à projets, étudient actuellement les offres afin que le Comité Stratégique désigne les lauréats début avril 2015.
VALLÉE DE LA CHIMIE
SLO, LE LIVING HOSTEL
Avoir l’ambiance d’une auberge de jeunesse et le confort d’un hôtel de luxe ? Passer un séjour convivial en plein centre-ville, garder son intimité et ne pas assommer son budget ? On l’a rêvé, SLO l’a fait… Le projet a ouvert ses portes à la Guillotière en juin 2014 et propose 2 chambres et des dortoirs de 2 à 8 personnes, pour un budget de 25 € à 85 €. So charming…
LYON 3
OKKO HÔTEL A OUVERT 4 NOUVELLES ÉTOILES À LYON
Après Nantes et Grenoble, la jeune chaîne 4 étoiles Okko s’est implantée à Lyon. Quai Sarrail, l’ancien bâtiment XIXème de la Préfecture a été rénové pour accueillir 85 chambres au design parfaitement mesuré.Une petite révolution dans le monde de l’hôtellerie avec une réservation totalement dématérialisée, un tarif accessible (130€ en moyenne) et tout compris, du Wifi à « l’aperitivo » du soir. La touche finale du concept, un Club convivial qui réunit cuisine, business corner, espace forme et boutique de produits locaux, rendant obsolètes les banques d’accueil et autres classiques salles de petit-déjeuner.
LYON 6
5756 TERRITOIRESA M B I T I O N S
Techlid
UNE VALEUR SÛRE DU BIEN INVESTIR ET DU BIEN VIVRE
Carré de Soie
TROIS VOIX NOUS PARLENT DE LA PROMESSE D’UN NOUVEAU QUARTIERBRUNO LEBUHOTEL, PDG de Katene bureau d’études techniques et du Groupe Quadriplus
WOOPA c’est quoi ?WOOPA, c’est l’association de 10 en-treprises privées organisées en coo-pératives qui ont décidé, en 2006, de se rapprocher et de partager leurs espaces de vie. À partir de là, nous voulions tous un immeuble qui nous ressemblait, original, différenciant, vitrine de nos savoir-faire… WOOPA est un bâtiment à énergie positive, un des premiers.
Et WOOPA au Carré de Soie, ça va de soi ? Oui. C’est une décision économique rationnelle que de choisir le Carré de Soie. Les charges foncières et locatives sont très raisonnables ; l’accessibilité est très bonne, particulièrement en transports en commun. Nous avons été des pionniers et en sommes fiers. Nous avons crédibi-lisé la promesse que ce quartier pouvait attirer les entreprises, sans préjugés, par une décision économique et que c’était un bon calcul. Mais c’est clair, choisir le Carré de Soie, c’est privilégier le coût d’implantation à la valeur de l’adresse.
Un mot totem pour ce quartier ?Accessibilité. Ou mixité. Vous savez, nous accueillons beaucoup de visiteurs à WOOPA, qui viennent de partout… et tous viennent en tramway depuis Part-Dieu ; tous voient un bâtiment exemplaire dans un quartier en plein développement. Tous voient des
PAULINE REY, Responsable communication, Alstom Transport Régions Bourgogne, PACA & Rhône-Alpes
Quels critères ont été déterminants dans le choix de votre nouvelle implantation à Carré de Soie ? Le choix de la localisation de notre nouveau bâtiment a été guidé par la volonté de pérenniser notre présence au Carré de Soie, puisque nous sommes déjà implantés dans ce quartier depuis plus de 40 ans. Nous souhaitons égale-ment conserver la facilité d’accès pour nos collaborateurs avec la proximité des transports en commun et notam-ment du pôle multi-modal du Carré de Soie. De plus, DCB International, le promoteur immobilier à qui nous louons les terrains et bâtiments actuels, a su répondre à nos demandes et à nos be-soins. Le choix s’est donc naturellement orienté sur cet emplacement.
ANTOINE AZZARONE, Directeur juridique et contractuel de Véolia Lyon Zone Grand Est
Carré de soie, comme une évidence ? Nous voulions d’abord être associés à la naissance d’un nouveau quartier, comme ce fut le cas il y a 20 ans à la Cité internationale. Nous tenions à être associés à une nouvelle aventure, sym-bole de notre capacité à aller de l’avant. Ensuite, nous souhaitions rejoindre un quartier pilote en matière de dévelop-pement durable. Il nous fallait aussi plus prosaïquement trouver une réserve foncière de 13 000 m2 pour accueillir nos 650 collaborateurs. Enfin, nous te-nions à assurer une forte connectivité de notre site au réseau de transport en commun, desservant la gare de la Part-Dieu, l’aéroport Saint-Exupéry et notre campus de formation de Meyzieu. L’approche du « vivre ensemble » a aussi été un vrai critère de choix. C’est d’ailleurs ce qui nous a amené à créer l’association Tous en Soie qui vise à tisser, au sein du Carré de Soie, des échanges et des complémentarités avec les entreprises déjà présentes ou à venir, pour impulser des démarches plus collaboratives.
DLC.com, Crédit agricole Centre-Est, Sanofi, SEB mais aussi ACOEM acoustique, ADP, 1000&1 repas : ces grands comptes ou PME/PMI
de niche, partagent le fait d’être leaders sur leur marché… et de s’être installés sur Techlid, pôle économique ouest de la Métropole. Elles sont plus de 6 000 entreprises à avoir fait le choix de déve-lopper l’effervescence économique du second pôle tertiaire de la métropole lyonnaise.
Niché entre les Monts D’or et les Monts du Lyonnais, Techlid capitalise sur un environnement préservé pour développer son attractivité : 40 % des actifs travaillent sur le territoire et y habitent, gage d’une complémenta-rité élevée entre bassin de vie et bassin d’emploi. Outre une forte qualité de services proposés (ressources humaines, conciergerie d’entreprise, micro-crèche, covoiturage…), les entreprises appré-cient également la présence de pôles de recherche et d’enseignement supérieurs sur le territoire (EM Lyon, Centrale Lyon, ITECH…), promesse de fertilisation croisée.
BIEN INVESTIR POUR BIEN VIVRE
Parfaitement connecté au réseau de transport lyonnais, Techlid propose en outre une offre tertiaire complète, au-tant en neuf qu’en éco-rénovation dont la dynamique fait particulièrement sens ici. SEB en a d’ailleurs fait le choix pour s’agrandir et s’installera d’ici la fin de l’année dans 9 000 m2 de surface à Parc Mail. Quelques mois plus tôt,
l’entreprise Materne aura déménagé dans ses nouveaux locaux de 2 000 m2 (immeuble Néovia) rénovés par Ariost. Deux autres projets de rénovation d’ampleur sont en cours à Limonest (K-Ouest, 8 000m2) et Ecully (Dardilly, 3 500 m2).
Pour répondre à la demande des entreprises, de nombreuses réalisations neuves offrent des opportunités d’implantation : dans la ZAC du Puy d’or, les programmes « Les Terrasses des bruyères » et « Plug and Play » proposent 30 000 m2 de disponibi-lité à Limonest. Preuve de la variété du territoire, un programme patrimonial de 3 500 m2 s’apprête également à sortir de terre, « le Vernus », à la sortie de l’autoroute A6.
Enfin, la dynamique d’investissement se confirme cette année avec notam-ment la Banque Populaire Atlantique qui a acquis un bâtiment de 3 600 m2
et Arioste qui investit pour sa part dans deux immeubles, « les jardins d’Eole », pour une réhabilitation.
LPôle tertiaire majeur de la métropole, Techlid capitalise sur un cadre de vie et de travail exceptionnel au cœur de la nature. Le parc se développe tant par des programmes neufs, que des éco-rénovations sur des bâtiments existants.
immeubles de logement se construire, des programmes tertiaires… Et ce qu’ont en commun ces bâtiments, quels que soient leurs usages, c’est qu’ils proposent au marché des offres abordables. Avec le Carré de Soie, la Métropole démontre qu’elle se développe en s’enrichissant d’un bassin de variété et d’accessibilité complémentaire des autres spots. La variété pour que chacun puisse s’y retrouver, c’est cela l’important.
5958 TERRITOIRESV I S I O N S
DANS L’INTIMITÉ DE
QUE L’ON NE S’Y TROMPE PAS, PAUL BOCUSE N’EST PAS UN POSEUR. IL EST NATURE. DROIT. HONNÊTE ET FIDÈLE EN AMITIÉ.SI ICI IL PREND LA POSE DANS L’ATELIER DU SCULPTEUR DANIEL DRUET, SOUS LES YEUX D’UN PABLO PICASSO UN PEU FIGÉ, C’EST POUR LA BONNE CAUSE : SON ENTRÉE AU MUSÉE GRÉVIN. AUCUN CUISINIER AVANT LUI N’AVAIT EU CET HONNEUR : LE PREMIER DONC. UNE FOIS DE PLUS…
6160 TERRITOIRESV I S I O N S60
Ce qui est
à la mode
est déjà
démodé .
Un formidable conteur d’histoires. Avec gestes à l’appui…
Et ce jour-là, sur les palissades ceinturant la future Brasserie de l’Ouest, Paulo joue les taggueurs !
6362 TERRITOIRESV I S I O N S
Robert Dubuis chef exécutif, Paul Bocuse en cuisine avec Raymonde et sa mère à la caisse :
le temps héroïque des premières étoiles.
En 1946, Paul a épousé Raymonde et passé avec elle plus d’un demi-siècle sous les étoiles…
63
Il n’y a
qu’une
cuisine,
la bonne .
6564
Monsieur l’Ambassadeur !Au Japon avec Shizuo Tsuji, fondateur des écoles culinaires
qui portent son nom, son épouse et Mado Point, on prend la pose devant le Fuji Yama.
Aux États-Unis avec Roger Vergé, Daniel Boulud et Gérard Nandron, halte sur la Vème Avenue.
TERRITOIRESV I S I O N S64
Travailler comme si on allait mourir
à cent ans et vivre comme si on allait mourir
demain .
6766 TERRITOIRESV I S I O N S
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Les vertus de l’amitié avec Robert Doisneau venu en découverte et avec Jean Ducloux qui lui a transmis sa passion des limonaires.
« Fini le temps des bistrots ouvriers à cuisine bourgeoise, arrive aujourd’hui celui des réceptions dans le Vatican de la bouffe somptueuse. Preuve de l’existence de Dieu sans nul doute »,
s’enthousiasma le célèbre photographe.
Les plus belles
réussites sont
celles qui durent
.
6968 A F F I N I T É S
A F F
I N I
T É S
S AT I S FAC T I O N S 70-73
V I B R AT I O N S 74-81
P E R C E P T I O N S 82-89
D E S T I N AT I O N S 90-93
A D D I C T I O N S 94-101
I L L U S T R AT I O N 102-103
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7170 AFFINITÉSS AT I S FAC T I O N S
Paul Bocuse
MONSIEUR L’AMBASSADEUR
C’est une maison bariolée au bord d’une rivière. Ou presque. Au sommet, devant la cheminée, dix lettres
en capitales : PAUL BOCUSE. Le nom du propriétaire de cette Auberge du Pont, où le cuisinier le plus emblématique de la planète exerce ses talents
depuis près de soixante ans, dont un demi-siècle à trois étoiles au Guide Michelin, valeur de référence
(s’il en est) sur l’échelle gourmande.« L’homme de la rivière », comme il se baptise lui-même
en référence à cette Saône qui a rythmé sa vie, est heureux. Et il n’a jamais songé à s’installer ailleurs qu’ici
portant au sommet de la gourmandise le nom de Lyon, « cette ville qui se trouve près de Bocuse », comme l’écrivit un jour Gustav Heinemann, ex-président de la République
fédérale d’Allemagne. Au jeu des questions/réponses, le chef renvoie la balle. Fermement.
’avez-vous jamais été tenté d’aller « voir ailleurs » si ce n’était pas mieux ?Je suis né en 1926 à Col-longes-au-Mont d’Or, j’ai
une maison de pays, je dors dans la chambre où je suis né, la tête au Nord et la Saône à gauche. Je n’étais pas un élève brillant mais je suis quand même allé au collège. Mais, le soir ou le matin, j’ai toujours été attiré par
cette rivière. On lui doit beaucoup et à une époque, elle nous a largement nourris quand j’allais pêcher des brochets ou des carpes (Un temps). Je suis l’homme de la rivière. On savait piéger, on se baignait et parfois on allait même chercher des noyés…Cela m’intéressait beaucoup plus que l’école et j’ai ensuite appris la géographie en voyageant.
Justement les voyages... Vous n’avez jamais été tenté de rester au Japon ou aux États-Unis ?Il y a toujours eu, à Lyon, une forte tradition culinaire et des cuisiniers de talent. J’ai dit que Lyon est une ville qui donne faim et que sa situa-tion privilégiée permettait de travail-ler les meilleurs produits et de boire les meilleurs vins. Je n’ai donc pas été tenté. J’ai commencé la cuisine
N
par Jean-François Mesplède
Ce 25 février 1975, Paul Bocuse reçoit la Légion d’Honneur des mains du Président de la République. Une « première »
pour un cuisinier au Palais de l’Élysée.
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“ Quand on pense avoir réussi, c’est parfois
qu’on a loupé ”
AFFINITÉSS AT I S FAC T I O N S
pendant la guerre, je me suis ensuite engagé, j’ai été démobilisé, j’ai travaillé au col de la Luère chez la Mère Brazier, à Vienne chez Fernand Point qui m’a envoyé à Paris chez Lucas-Carton. J’ai fait les saisons à Megève puis, dans les années cinquante, je suis revenu auprès de mon père. Définitivement.
Et, plus tard, vous avez mis votre nom en lettres capitales sur cette maison famille…Vous savez, mon grand-père avait vendu le fonds de commerce et le nom que mon père n’a jamais pu lui-même donner à son affaire. Alors quand j’ai pu le récupérer, je l’ai mis en haut du toit. Les gens ne savent pas ce que sait de perdre un nom…
Et vous êtes peu à peu monté vers les sommets étoilés !Avec mon père, nous avons eu la première étoile en 1958. Je pense que c’est Louis Rouchy, le propriétaire de la Brasserie Le Nord, qui avait orienté le Guide Michelin chez nous. Mais nous n’avons pas fait de fête particulière. Il n’y avait pas à l’époque le même engouement autour des étoiles.En 1960, pour la deuxième étoile, c’est mon ami de Roanne, Jean Troisgros, qui m’avait averti. En fait, le guide était envoyé en avance chez les concessionnaires de pneus et l’un d’entre eux le lui avait dit. Déjà, à cette époque, j’avais commencé à aller chez Michelin où une secrétaire nous recevait. On nous parlait toujours de la nécessité d’un accueil de qualité.
Avez-vous alors pensé à la consécration suprême ? A cette troisième étoile qu’avaient obtenus Eugénie Brazier et Fernand Point ?(Un temps) Elle me paraissait bien loin. Mais je me suis dit, après la deuxième pourquoi pas trois ? Et c’est arrivé en 1965 où j’étais le onzième à ce niveau et le plus jeune de l’après-guerre (NDLR : à 39 ans). Cela avait eu un gros retentissement et on a alors beaucoup parlé de Lyon puisqu’il y avait eu sept ou huit pages dans Paris Match. Par la suite, je peux dire que je n’avais pas forcément peur de la perdre mais la sortie du guide restait pour nous un moment particulier...
Vous étiez le chef de file d’une nouvelle génération et l’ambassadeur de votre ville…C’est vrai que quelques années plus tard, avec d’autres chefs eux aussi propriétaires de leur affaire, nous avons lancé le mouvement de la Grande Cuisine Française, devenue Nouvelle Cuisine à l’initiative de Gault et Millau. Peu à peu, je pense que cela a
permis aux cuisiniers d’être fiers de leur métier. (Songeur) J’ai fait sortir les chefs de leur cuisine mais aujourd’hui il faudrait bien qu’ils y reviennent…Lyon a toujours été une ville bien notée par le Guide Michelin. Pensez qu’en 1936, il y avait 35 étoiles pour une vingtaine de restaurants. C’est à cette époque que Curnonsky, le « Prince des Gastronomes » a sacré Lyon « capitale mondiale de la gastronomie ». Trente ans plus tard, en 1966, il y avait 26 étoiles pour 17 établissements. Et je pense qu’après Paris, Lyon est toujours la ville la plus étoilée de France. Je n’avais pas grand mal à être l’ambassadeur et je suis allé au Japon ou aux Etats-Unis avec mes amis cuisiniers. Et nous avons su faire venir les gens à nous avec l’organisation du SIRHA, avec ce concours du Bocuse d’Or où de nombreux pays sont représentés et que certains ont qualifié de Prix Nobel de la cui-sine. Je n’imaginais pas qu’il puisse se faire ailleurs qu’à Lyon.
C’est une belle réussite non ?Sans doute. Mais quand on pense avoir réussi, c’est parfois qu’on a loupé. La plus belle réus-site, c’est la santé. Je ne me grise pas. Je pense qu’il faut rester les pieds sur terre. Le robinet coule mais peut s’arrêter demain (sic). Mon style de cuisine est resté le même. J’ai entendu parfois « Bocuse est ringard ». C’est vrai, Bocuse est ringard avec 2 200 couverts par jour à Lyon. Si nous n’étions pas ringard, il n’y aurait plus rien pour les autres (rire) .
J’ai toujours milité pour une cuisine identi-fiable, avec des os et des arêtes, servie dans des assiettes normales. Si on avait voulu faire autre chose, on aurait pu. Mais chez nous, il n’y a pas de seringue, pas de siphon. On ne fait pas de cuisine virtuelle. L’important reste la qualité du produit et la transmission de notre métier. C’est un peu comme la musique. Derrière Beethoven, il n’y a pas eu grand monde mais une fois qu’on n’est plus là, les gens font ce qu’ils veulent. Il faut travailler comme si on allait mourir à cent ans et vivre comme si on allait mourir demain. La vie est un gag et il ne faut pas trop se prendre au sérieux car finalement la vie est trop courte.
POIDSET MESURES
Bon an, mal an, on peut estimer que dix mille personnes
dégustent quotidien-nement du Bocuse
dans le monde entier. Autrement dit, plus de trois millions et demi de personnes
sur l’année. La population de Berlin ou une fois et demi
celle de Paris.
À LA BONNE HEURE !
Dans le jargon des gourmets, le TGV partant à 9 h 58 de
la gare de Lyon est baptisé « TGV
Bocuse » car il permet de s’installer à table pour 12 h 30 !
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« La Saône est mon repère et je n’ignore rien de ses colères » professe Bocuse. Preuves à l’appui !
La brigade de Bocuse à Collonges dans les années cinquante.Jacques Marguin, Fritz, Irma et Georges Bocuse, Roger Jaloux et Flambeau (au premier rang)Raymonde et Paul Bocuse, Robert Subra, Auguste Liautaud, Pierre Orsi et Marcel Chaussière (au deuxième rang)
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Anooki
RENCONTREAVEC LES DEUX
INUITS PRÉFÉRÉSDES LYONNAIS
I
Deux petits Inuits ont conquis le cœur des internautes et du public de la Fête des Lumières de Lyon, remportant une nouvelle
fois le Trophée des Lumières 2014 – France 3 Région - avec leur prestation sur la façade de l’Opéra en décembre dernier.
Rencontre avec leurs créateurs lyonnais, Moetu Batle et David Passegand, vivant une success story comme on les aime.
AFFINITÉSV I B R AT I O N S
ls ont l’air angélique sur leur banquise. Si mignons qu’ils se permettent d’évoquer des sujets controversés sur un ton parfaitement sarcastique, à grand renfort d’onomatopées et de bruitages : le rachat
du PSG au Qatar, le nucléaire, les Anonymous ou Céline Dion… tout y passe ! Découverts par le public des Lumières en 2012, les Anooki sont nés d’un bureau de création lyonnais, voilà bientôt 7 ans…
LE PLATEAU DE LA CROIX-ROUSSE EN GUISE DE BANQUISE
Rencontrés sur les bancs d’une école de design parisienne, Moetu Batle et David Passegand créent Inook en 2000, bureau de création interactive, audiovisuelle et graphique. « Inook en inuit, cela veut dire deux individus », raconte David. « On aime cette idée d’une peuplade éloignée, qui prend du recul sur notre monde ultra-connecté et hyperactif, qui ouvre à chaque fois une sorte de page blanche ».Débarquée à Lyon en 2003, l’équipe de designers ouvre son bureau au cœur de la Croix-Rousse, empoche une Griffe Lyonnaise dans l’élan et séduit rapidement les clients avec ses créations web et vidéo. Une affinité toute particulière se
dessine avec les sujets culturels : Biennales de Lyon depuis 6 ans, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Musée des Confluences, Musée du Quai Branly, Fondation Louis Vuitton, etc. Les Anooki dans l’histoire ? Un succès venu des internautes - presque - par hasard…
UN ÉCRAN DE VEILLE AU SUCCÈS FULGURANT…
2008. Tout part d’une simple idée : donner vie aux deux personnages composant le logo Inook dans un amusant écran de veille. Lancée sur la toile, l’animation est un succès immédiat. « Nous avons eu des centaines de milliers de téléchargement, des témoignages d’internautes. On a compris que l’on tenait quelque chose… », se souviennent-ils. Un quelque chose qui plaît à tous les publics et donne envie au duo de transposer cet univers dans son cœur de métier : le multimédia.
DÉBUT D’UNE SUCCESS STORY
David et Moetu créent alors la société de production Aglagla avec le producteur Marc Guidoni. Premier défi : se lancer dans des appels à projets pour « tester » le concept. Lauréats des Ateliers Orange de la Création, ils décrochent
dans la foulée leur premier spectacle sons et lumières pour la Fête des Lumières de Lyon 2012. En projection sur la gare Saint-Paul, les deux Anooki se dandinent face à un public conquis, qui leur offre leur premier Trophée des Lumières.Départ immédiat pour les Émirats Arabes Unis à l’occasion du Sharjah Light Festival, puis quelques mois plus tard, dans les valises de la Ville de Lyon en charge de la programmation du Dubaï Festival of Lights. Moetu et David en sont presque essoufflés : « Au retour de ces expériences, nous avions très envie de revenir à Lyon et Jean-François Zurawik, directeur des événements de la Ville, nous a proposé l’Opéra pour les Lumières 2014 ! Un mécène, la CNR, a même soutenu le projet… »
2014, LES ANOOKI S’INVITENT À L’OPÉRA
Objectif Lumières ! Les deux directeurs de création montent rapidement leur équipe : un animateur effets spéciaux pour la 3D, un animateur 2D pour les Anooki, un comédien voix, le studio lyonnais Miroslav Pilon pour le son et enfin le musicien Klimperei, qui avec ses glinglins et ses pipeaux, créera LA musique.
Claps de mains, A, N, O, K et I pour seules paroles, chorégraphie entraînante et simple, tout est réuni pour faire danser les Lyonnais, avec un lieu presque magique pour créer une ambiance « cocon » face à l’Opéra. Les spectateurs se prennent au jeu, reprenant en tapant des mains « la chanson des Anooki ».
UN FACTEUR CLÉ DE SUCCÈS : LE PUBLIC
Moetu et David en sont sûrs : « On sent une sorte de maturité qui arrive dans les spectacles proposés. Les Lyonnais sont devenus exigeants. Ils aiment le côté « Whaouh », mais l’effet pour l’effet ne marche plus, sauf à être un excellent plasticien comme Yves Moreaux en 2014 à Saint-Jean. Le spectateur veut vivre quelque chose, se laisser raconter une histoire. Nous voulions créer en s’amusant la Macarena des Anooki, espérant secrètement que les Lyonnais dansent devant l’Opéra... Ça a littéralement dépassé nos espérances ! ». C’est décidé, le public veut participer !
ANOOKI SUR FRANCE 4
Les Nouvelles Écritures de France Télévisions s’intéressent aux deux Inuits en 2014 et commandent une web-série de 31 épisodes de 20 secondes, diffusés sur www.france4.fr en décembre 2014.Retrouvez-les sur www.anooki.com/la-serie/
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Biennale Internationale du Goût
LYON RÉ-AFFIRME SA
PLACE DE CAPITALEDE LA GASTRONOMIE
D’OÙ VIENT L’ENVIE DE CRÉER CETTE BIENNALE ?
L’idée a germé dès les débuts du Sirha,
depuis plus de 30 ans réservé aux professionnels. Les exposants nous ont toujours fait part de leur désir d’inviter leurs clients, de partager avec eux l’émulation générale. Côté grand public, ce salon fait envie, notamment avec les concours du Bocuse d’Or ou la Coupe du Monde de la pâtisserie qui sont médiatisés.
Nous voulions ouvrir cela en pleine rue et partager cette fête avec les Lyonnais.Notre ambition était aussi de faire rayonner l’ambiance du salon au-delà des portes d’Eurexpo, pour qu’un exposant ou visiteur du Sirha soit accueilli dans une ville vibrant pour la gastronomie durant 5 jours. La Mairie de Lyon et la Préfecture nous ont suivi à 100 %, en déposant par exemple un arrêté pour autoriser les restaurants et débits de boissons à rester ouverts jusqu’à 4 heures du matin. Institutions, chefs, habitants… tous attendaient cet événement !
QUELS ONT ÉTÉ LES TEMPS FORTS ?
Le Festiv’Halles a réunit 1 200 personnes aux Halles de Lyon, le FoodTruck n Troc aux Puces du Canal plus de 300 personnes… Tout a été un vrai succès, beaucoup de restaurants ont joué le jeu de Big. Mais le Tunnel du Goût a véritablement été le moment clé. Fermer le tunnel piéton de la Croix-Rousse a été particulièrement ambitieux ! Nous avons réuni sur 1,7 kilomètre des dégustations, des ventes de produits
Dans les rues de Lyon du 24 au 28 janvier dernier, sous le tunnel piéton de la Croix-Rousse, dans les restaurants, sous les platines de Djs au Sucre… Big ! La Biennale Internationale
du Goût a rassemblé des milliers de Lyonnais autour de leur sujet préféré : la gastronomie.Marie-Odile Fondeur, Directrice Générale du Sirha et de Big (GL Events Exhibitions) revient
sur une réussite gustative et événementielle.
régionaux, des ateliers, des restaurants éphé-mères, le plus grand plateau de fromage au monde… et la fameuse soupe de Monsieur Paul.Près de 10 000 personnes s’y sont donné rendez-vous ! Nous avions des contraintes, ne pouvions ni mobiliser le tunnel plus longtemps, ni faire entrer plus de 3 000 personnes à la fois. Il y a eu du monde, un peu trop de monde d’ailleurs puisque tous n’ont pas pu entrer mais c’est bien la preuve du succès du concept. Pour la prochaine édition, nous tiendrons compte de cet enthousiasme !
LYON EST LA CAPITALE DE LA GASTRONOMIE ET L’AFFIRME…
Au-delà d’être plus sensibles à la cuisine que partout ailleurs, les Lyonnais ont la chance d’être entourés de très bons produits avec de nombreuses AOC et AOP jusque dans la Vallée du Rhône. Nous avons des chefs de renom, des savoir-faire uniques. Pour ceux qui doutent encore de la place de Lyon comme capitale mondiale de la gastronomie, Big a été une nouvelle réponse.
VIVEMENT... 2016 !
Face au succès rencontré par Big,
Grand Lyon, la métropole, la
Ville et GL Events organisateur
de l’événement, ont conclu la
reconduite de la Biennale dès l’an
prochain dans les rues de Lyon.
Un décalage volontaire avec
le Sirha pour une organisation plus sereine.
Professionnels et grand public auront
donc chacun leur année…
DE LA BOUCHE AUX OREILLES
Djs et chefs ont fait le show au Sucre
160 gourmets ont eu la chance de se donner rendez-vous au Sucre le 26 janvier dernier pour assister à une première en Europe.Sur le rooftop le plus tendance de Lyon, trois Dj’s ont mixé en live, au rythme de la cuisine de trois chefs de renom, dressant leurs assiettes sur scène : Marc Boissieux (vainqueur de masterchef 4), Hubert Vergoin (Substrat) et Tony Ejarque (Le diable se déguise en gâteaux).
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LE SIRHA, « LÀ OÙ NAÎT LA TENDANCE ». JUSTEMENT QUELLE EST-ELLE ?
Le Sirha a accueilli cette année 189 028 visiteurs très exactement et près de 20 000 chefs du monde entier. Nous sommes fiers de dire qu’il est LE rendez-vous incontournable de la gastronomie.Ce salon est aussi un catalyseur d’innovations culinaires. Le moelleux au chocolat ou la crème brûlée y sont nés ! Aujourd’hui vous les retrouvez dans la grande distribution. Demain, nous allons revenir à l’identité des produits. Le consommateur veut les reconnaître dans son assiette. Nous allons aussi apprendre à manger différemment, accommoder nos restes, cuisiner des matières premières moins nobles par manque de ressources, de la sardine à la pelure de légume.On va de plus en plus se jouer des contrastes, en cuisinant vapeur tout en osant la transgression totale en pâtisserie, en consommant « glocal », un néologisme pour global et local… Les tendances sont très variées, nous éditons un Trends and Ideas Book 2015-2019, compilant les résultats d’une étude réalisée par le World Cuisine Summit pour le Sirha, auprès de plus de 600 experts internationaux dans 20 pays.Mais si je devais donner LA tendance, ce serait celle du plaisir…
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où est venue l’idée de créer un événement professionnel dédié à l’internet des objets ? Du constat qu’il n’existait pas en France et en Europe
d’événements exclusivement professionnels, alors que c’est un secteur prometteur : on parle d’un marché mondial de 1 900 Mds de dollars à l’horizon 2020. L’idée s’est très vite imposée de l’installer en Rhône-Alpes, première région industrielle française, en s’appuyant sur Grenoble et son réseau d’entreprises technologiques, Saint-Etienne orientée sur le design et Lyon dotée d’une filière numérique déjà très organisée. Le choix final s’est porté sur Lyon pour sa dimension stratégique, au cœur de l’Europe.
SIdO constitue la vitrine d’une filière en cours de structuration ? Plus qu’une vitrine, SIdO a pour ambition de contribuer à la création et à l’organisation de cette filière. De nombreuses questions se posent aujourd’hui : quels nouveaux usages, qui sont les acteurs, où sont les leviers de croissance, quels sont les business models adaptés… L’objectif de SIdO est de réunir les acteurs de cet écosystème pour apporter un maximum de réponses. Par ailleurs, l’internet des objets amène à créer des convergences entre deux mondes qui n’interagissent pas ou peu : les industriels qui doivent se digitaliser et ont besoin d’être plus agiles et les startup qui ont cette souplesse et cherchent des partenaires pour faire grandir leur projet. Pour l’ensemble des acteurs, SIdO doit contribuer à créer davantage de valeur et à la pérenniser en organisant la filière. Qui en sont les acteurs ?
SIdO s’appuie sur le soutien de la Région Rhône-Alpes, de Grand Lyon la Métropole et du programme ExpoBooster ainsi que de tous les réseaux professionnels actifs autour de l’IdO1. Cette caisse de résonnance nous permet de compter pour la première édition sur une centaine d’exposants inscrits, représentants de la filière technologique, des métiers de la conception, du digital ainsi que l’offre académique et universitaire. Côté visiteurs, nous attendons près de 3 000 décideurs professionnels, nationaux et euro-péens, représentants en grande partie du secteur industriel. Nous espérons leur faire vivre une expérience unique et mobilisons de grands speakers comme Mario Campolargo (Director Net Futures, DG CONNECT at European Commission), Dieter May (Senior Vice-President Digital Business Models - BMW Group), Bruno Bonnel (Robopolis)…
Deux jours pour organiser une filière et impulser de nouvelles complémentarités, c’est le challenge auquel doit répondre SIdO, un
événement professionnel unique en France dédié à l’internet des objets. Rendez-vous les 7 et 8 avril prochain, à la Cité internationale de Lyon.
1 Internet des objets / Minalogic, Cap’Tronic - Jessica France, Embedded France, Imaginove, ARDI Rhône Alpes, ENE, Cluster Edit, i-care, Thésame, Rezopole, Transition Numérique +
1 programme de conférences enjeux, prospectives et usages
1 cycle de workshops études de cas / solutions technologiques
1exposition showroom technoet usages
Des rendez-vousd’affaires planifiésà l’avance
1espace deco-working pour les startups
100 exposants
2 000 m2 d’exposition
3 000 visiteurs attendus
Le programme : www.sido-event.com
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PAOLA JESSON, co-fondatrice de Cobees, société organisatrice de l’événement
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L’OBJET CONNECTÉ
FAITSALON
ichel Roboam, Senior Advisor to the Head of Manufacturing d’Airbus sera le grand témoin de la deuxième édition des Robot Times Connect. Son intervention,
centrée autour de la vision de l’usine du futur par Airbus, donne le « la » d’un événement atypique en France, réservé aux professionnels de la robotique et des objets connectés.
Nés en novembre 2014, les Robot Times Connect concernent trois types d’entreprises : les fournisseurs de « briques technologiques », les concepteurs et fabricants de robots et d’objets connectés et les utilisateurs professionnels de robots ou d’objets connectés. Des univers qui s’adressent à des marchés
différents et fonctionnent encore en silo, alors que leurs complémentarités peuvent être créatrices de valeur... « L’enjeu de cet événement vise justement à décloisonner et impulser de nouvelles convergences », explique Benoit Georges, journaliste spécialisé en technologie / prospective et animateur de la première édition.
UN CASTING TRIÉ SUR LE VOLET
Son originalité ? « Par rapport à des temps forts comme Futur en Seine ou Osons la France, elle réside dans la capacité à mixer informations de filières, tables rondes et prises de contact sur un format court d’une soirée », poursuit Benoit Georges. Le casting est trié sur le volet :
« participants comme intervenants sont des experts dans leur domaine, ce qui donne lieu à des échanges très pointus alors que les secteurs d’activité concernés - la robotique et l’internet des objets - sont vastes ».
Pour Nicolas Cubaud, patron d’EyeSnap qui a participé à la première édition, « les Robot Times Connect sont un bon moyen de se faire connaître en attendant d’être reconnus ». Les chiffres le montrent : les 120 personnes présentes en novembre dernier ont déclaré avoir rencontré à titre individuel plus de 9 personnes en moyenne lors du cocktail et avoir noué plus de trois contacts intéressants. Certains ont même débouché sur la signature de contrats, notamment autour du showroom : la société Awabot va, par exemple, s’appuyer sur le réseau de distribution d’Orange, début 2015, pour commercialiser ses robots Beam.
Les Robot Times Connect ont pour particularité de cibler en majorité les entreprises situées sur le territoire de la métropole lyonnaise et sur celui du Pôle Métropolitain (Saint-Étienne Métropole, VienneAgglo et la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère). Organisé et
financé par le Grand Lyon, l’événement vise à faire du territoire un acteur de référence en Europe des rencontres, projets et entreprises robotique / objets connectés. Tout en s’appuyant sur ses points forts pour les développer davantage : la 3ème édition s’annonce comme un « mix » prometteur des Robot Times Connect et des Biotuesday, pour créer de nouvelles résonnances entre robotique et neurosciences…
Les acteurs locaux de la robotique et des objets connectés se préparent à la deuxième édition des Robot Times Connect en mars 2015.
Du networking professionnel dans un format réellement original.
“ les Robot Times Connect
sont un bon moyen de se faire connaître en attendant d’être
reconnus ”
RETOUR D’EXPÉRIENCE
120 personnes présentes au Sucre
9le nombre moyen de personnes rencontrées lors du cocktail
3 le nombre moyen de contacts « intéressants » noués (réponse à un besoin, client potentiel, partenaire potentiel,…)
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INNOROBO VOIT GRAND !
Du 1er au 3 juillet, le salon et congrès international de la robotique prend place une nouvelle fois à la Cité Centre de Congrès de Lyon. Cette année l’événement prend de l’ampleur et couvrira 6 thématiques phares :• les Smart Cities ;• l’usine du futur ;• la robotique de
terrain ;• la robotique médicale
et de santé ;• la maison intelligente ;• les nouvelles
technologies.Un rendez-vous clé autour d’expositions et de conférences réunissant les plus grands intervenants mondiaux.
ONLYNEWS
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Neurosciences
L’INTELLIGENCE COLLECTIVE FAIT LA
COURSE EN TÊTE Pourquoi voit-on double quand on a trop bu ? Pourquoi se souvient-on de nos rêves ?
Comment éduquer un robot compagnon ? Autant de questions qui relèvent des champs d’étude des neurosciences au même titre que les troubles de l’attention chez l’enfant,
l’épilepsie, les pathologies psychiatriques ou les maladies neurodégénératives de type Parkinson ou Alzheimer. De la cellule au comportement et de la paillasse au patient,
plus de 500 chercheurs et cliniciens collaborent sur le Neurocampus lyonnais et cultivent la spécificité d’une excellence reconnue à l’échelle mondiale.
Quand on fait visiter le site de l’hôpital neu-rologique Lyon Est à des chercheurs étran-gers, ils sont fascinés
par la concentration des moyens de recherche, la proximité entre les labo-ratoires de recherche fondamentale et les patients. Chercheur en biolo-gie cellulaire, médecins, réanimateurs neurophysiologistes, développeurs de logiciels, psychiatres… Tout le monde est là, au plus près des malades dans l’un des plus gros hôpitaux de spécia-lités en neurologie et neurochirurgie d’Europe. Une telle densité est unique en Europe » nous déclare François Mauguière, Directeur de la fondation Neurodis qui œuvre pour le finance-ment de la recherche sur le handicap neurologique et psychiatrique. Sous l’impulsion du CNRS, de l’Inserm, de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et en partenariat avec les Hospices Civils de Lyon, la communauté des neuros-ciences lyonnaise s’est concentrée dans ce qu’il convient maintenant d’appeler le Neurocampus. Pour Olivier Bertrand, Directeur du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (11 équipes pluri-disciplinaires pour 380 membres), la création du Neurocampus s’inscrit dans une continuité historique : « L’am-bition du projet, c’est de concentrer sur un seul lieu, disciplines et moyens pour regrouper et enrichir notre expertise. Notre force et notre particularité est de cultiver la proximité entre les approches, entre la recherche fondamentale, les développements technologiques et l’application clinique. Le Neurocampus, c’est un site unique, ce sont dès main-tenant de nouvelles infrastructures techniques et très prochainement deux nouveaux bâtiments qui offrent plus
que jamais les moyens concrets de l’ex-cellence, notamment avec l’imagerie, ainsi que la visibilité internationale dont nous avons besoin pour attirer des talents ».
800 MILLIARDS D’EUROS EN 2010
Mais que recouvre le champ des neurosciences ? François Mauguière, Professeur de Neurologie à l’Univer-sité Claude Bernard Lyon 1, neurologue consultant à l’hôpital Neurologique Pierre Wertheimer propose une porte d’entrée par les pathologies : « d’abord les maladies neurologiques qui sont liées à un dysfonctionnement ou à des lésions du système nerveux telles que l’épilepsie, les douleurs centrales, les accidents vasculaires cérébraux… Ensuite, il y a toutes les maladies qui vont toucher non pas les neurones eux-mêmes (non pas le corps des cellules), mais « les câbles » entre les différentes parties du cerveau, par exemple la sclérose en plaques. Et puis viennent les maladies neurodégénératives, où une dégénérescence des neurones est en cause : la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), et puis bien sûr, la maladie neurodégé-nérative par excellence, Alzheimer.
Enfin, le champ de la psychiatrie et des maladies mentales. Grâce à l’imagerie, on découvre des anomalies de la trans-mission neurochimique dans certaines grandes pathologies du système ner-veux pour essayer de comprendre pourquoi un cerveau peut se mettre à produire des idées erronées, des idées délirantes, des hallucinations. »
Le panel des pathologies concernées est donc très important. Selon l’European
Brain Council, le coût annuel des Mala-dies neurologiques et psychiatriques en Europe s’élevait en 2010 à 800 mil-liards d’euros . Ce sont des affections le plus souvent chroniques qui touchent 220 millions de personnes selon l’Institut Européen de Bioéthique… d’où l’impor-tance de pôles tels que le Neurocampus qui développent des stratégies de recherche et de soins optimisés.
UNE STRATÉGIE PRAGMATIQUE ET AMBITIEUSE
Pour Olivier Bertrand, la stratégie qui se déploie autour du Neurocampus concrétise une ambition et une vision partagée : « Le cerveau est complexe ; pour avancer dans sa compréhension, il faut croiser les approches et modéli-ser les résultats. Comprendre le cerveau dans son fonctionnement normal, c’est aussi comprendre ce qui se passe lorsqu’il y a une pathologie. En travaillant à la fois aux niveaux cellulaires et moléculaires en biologie, au niveau des dynamiques et des interactions des réseaux et sur les com-portements et la cognition, nous traçons un chemin pluridisciplinaire orienté vers la compréhension des différentes fonctions du cerveau : l’attention, la perception, la mémoire, la préhension… mais aussi les émotions, les interactions sociales, le rêve… Cartographier l’activation du cerveau quand vous prenez une tasse à café avec votre main, c’est avancer sur les méthodes de rééducation fonctionnelle et c’est aussi augmenter notre capacité d’apprentissage à un robot. » La stratégie scientifique et clinique du pôle neuroscience s’inscrit dans le « Human Brain Project », un projet euro-péen de 10 milliards d’euros sur 10 ans dont le but est d’affiner la compréhen-sion du cerveau par la modélisation.
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“ Lyon est certainement l’un des meilleurs endroits du monde pour travailler
en neurologie fonctionnelle ”
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Lyon y participe sous l’angle de l’épilepsie et de l’imagerie en collectant des données avec la plateforme d’imagerie multimodale CERMEP.
Les projets fourmillent sur le site de Neurocampus : inauguration en 2015 de cinq plateformes de haute-technologie portées par l’Institut CESAME – Cerveau et Santé Mentale – ; démarrage de la première plateforme d’imagerie hybride IRM-TEP en France combinant imagerie anatomique et métabolique ; ouverture en 2016 du premier Institut Européen dédié à l’épilepsie dans le bâtiment IDEE où seront réunis en un même lieu médecins, chercheurs, industriels spécia-lisés et association de patients mobilisés autour de cette pathologie ; école doc-torale « neuroscience et cognition depuis 2009, signature en septembre 2014 d’un accord de partenariat entre la Fondation Neurodis de Lyon et celles de l’Aston Brain Centre de Birmingham sous l’égide des élus des deux villes jumelles… » Une dynamique qui fait dire à François Mauguière que « la vraie force de Lyon, c’est la structuration et la mutualisation des plateformes et
des ressources. Avec les capaci-tés d’imagerie du CERMEP, la multi-disciplinarité du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL), l’Institut des Neurosciences Cogni-tives qui se consacre aux relations entre la cognition et le fonctionne-ment du système nerveux central, et l’Institut cellules souches et cerveau, qui travaille en biologie sur les cultures cellulaires souches pour développer des neurones qui pourraient remplacer les neurones qui dégénèrent, Lyon est cer-tainement l’un des meilleurs endroits du monde pour travailler en neurologie fonctionnelle ».
REMÉDIATION ET BIG DATA
François Mauguière, pionnier de l’enregis-trement des signaux produits par le cer-veau par stéréo-électro-encéphalogra-phie rappelle que « les grands progrès de la neuroscience doivent beaucoup aux physiciens et aux ingénieurs. Pratique-ment toutes les techniques d’imagerie cérébrale apprises pendant mes années d’études dans les années 70 ont été abandonnées. C’est un changement de
monde total. L’imagerie a été une révo-lution pour les neurosciences et nous a fait entrer dans une ère de Big Data du cerveau. La collecte des signaux du cerveau ouvre des perspectives énormes dans la correction des dysfonctionnements des réseaux neuronaux. La neurostimu-lation qui consiste, à stimuler ou modifier un réseau neuronal pour le reformater fonctionnellement, est un axe prometteur. Capter et utiliser les signaux émis par le cerveau pour compenser un handicap permet aujourd’hui par exemple à un patient enfermé sur lui-même, car inca-pable de se mouvoir ou de communiquer par le langage (locked in syndrome), mais dont le cerveau fonctionne, de pou-voir manipuler mentalement des objets et communiquer à partir uniquement de signaux émis par son cerveau. »
Parce qu’elles permettent de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain, les évolutions tech-nologiques en neurosciences ouvrent des pistes thérapeutiques innovantes. L’innovation technologique nourrit l’innovation comportementale avec des thérapies non pharmacologiques qui
ouvrent des perspectives de soins personnalisés, notamment par la stimula-tion cérébrale, la remédiation cognitive ou la réhabilitation par entraînement.Par exemple, les équipes d’Alessandro Farnè travaillent au CRNL en recherche fondamentale pour comprendre les fonctions cérébrales normales et leurs dysfonctionnements grâce à la neuro-immersion en utilisant des systèmes de réalité virtuelle de dernière génération et outils neuroscientifiques performants. Les applications cliniques utilisent la réalité virtuelle et les interfaces cer-veau-machine pour la stimulation et la rééducation cognitive. Concrètement ? Par la pensée et par les signaux qu’ils pro-duisent, deux individus peuvent jouer à « Puissance 4 » sans bouger ou échanger oralement. Cliniquement, en intégrant le jeu dans la rééducation d’un patient, ses performances sont meilleures (voir photo goal). Ces interfaces cerveau- ordinateur, développés par Jérémie Mattout au CRNL, offrent dès aujourd’hui des outils d’entrainement de l’attention et de rééducation au même titre que la neurorobotique ou les robots compagnons peuvent apporter de
l’assistance à des patients handicapés. Le regroupement programmé de tous les acteurs des neurosciences de Lyon sur le Neurocampus confirme, si besoin était, le rôle de premier plan de la métropole en Europe et dans le monde.François Mauguière précise, non sans malice, que « Lyon dispose en gastrono-mie de l’andouillette, du tablier de sapeur et de la cervelle de canut et qu’en sciences, l’excellence lyonnaise s’exprime dans la recherche sur le cancer et les maladies infectieuses et dans les Neurosciences. Il convient de ne pas se disperser car si l’on sait faire venir les talents, on n’en retient pas assez. Par ailleurs, chacun sait que la science, la recherche et le progrès ne se développent jamais aussi bien qu’en discutant autour d’un café, Le Neurocampus offre cette possibilité de dialogue interdisciplinaire perma-nent. Il faut capitaliser sur cet acquis car l’âme de Lyon, pour moi, c’est le sérieux, le travail et la collaboration efficace et conviviale. » Une posture que Léonard de Vinci aurait pu partager comme il offre sa maxime aux équipes des neurosciences de la métropole : « Savoir écouter, c’est possé-der, outre le sien, le cerveau des autres »…
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La 16e édition de la Fête des Lumières a fait briller, du 5 au 8 décembre 2014, les yeux de plus de 3 millions de visiteurs. Venus du coin de la rue ou du bout du monde, ils se sont pressés pour (re)découvrir la ville sous son meilleur « jour » au travers des installations de plus de 70 artistes. Couleurs, poésie, émotions, contrastes… la magie était, comme chaque année, au rendez-vous.
FÊTE DES LUMIÈRES 2014
CONFLUENCE
« J’AIME L’AMBIANCE UN SOIR DE SEMAINE. ON EST ENTRE LYONNAIS. »
PARC DE LA TÊTE D’OR
« MAGNIFIQUE »
PLACE BELLECOUR
« JE SUIS UNE ENFANT À QUI L’ON A RACONTÉ UNE HISTOIRE MAGIQUE, J’AI LES LARMES AUX YEUX… »
HÔTEL DE VILLE
« MERCI LE MÉTRO GRATUIT ! »
PALAIS DE JUSTICE
« JE VIENS POUR LA SIXIÈME FOIS ! 100% ADDICTED ! »
CROIX-ROUSSE
« ÉCLAIRER SA FENÊTRE, SON IMMEUBLE, SA VILLE : C’EST ÇA L’ESPRIT LYONNAIS ! »
CATHÉDRALE SAINT-JEAN
« C’EST PARFAITEMENT BEAU. ON A ENVIE DE RESTER 3, 4, 5 SÉANCES D’AFFILÉE ! »
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RÉTROSPECTIVEBLEND WEB MIX,
SAINTÉLYON, FESTIVAL LUMIÈRE, STAR WARS IDENTITIES,
RÉTROSPECTIVE ÉRRO, SIRHA.
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Huttopia - Indigo
DES LYONNAIS VONT FAIRE CAMPER LES CHINOIS…
n France aujourd’hui, on « campe ». Au Canada, on campe « Huttopia ». Demain en Chine, va-t-on camper « français » ? Incubées par
Novacité en 1999, la marque Huttopia et sa petite sœur Indigo réunissent 200 collaborateurs permanents et assurent une croissance progressive de 15 % à 20% par an depuis leur création. Céline et Philippe Bossanne, deux amoureux de la nature et campeurs invétérés, sont parvenus à faire de leur parfaite « utopie » une réussite entrepreneuriale et internationale.Le concept : offrir aux citadins une déconnexion complète du quotidien pour se reconnecter à la nature. Avec
des hébergements de bois et de toile, un restaurant, une épicerie, une biblio-thèque, une piscine… les « Villages- nature » Huttopia mêlent ainsi confort et environnement sauvage. Les campings Indigo s’adressent eux aux mordus de la toile de tente, dans le plus pur « esprit campeur ».
DE LA PREMIÈRE TENTE DU DAUPHINÉ JUSQU’À LA CHINE…
« Le retour à la nature n’est pas une mode, c’est une tendance de fond. Notre métier est donc de trouver de beaux sites naturels, les aménager sans les abîmer en intégrant des équipements respectueux des lieux et inviter notre clientèle à venir partager en famille des
moments de détente et de découverte, dans une philosophie en totale harmo-nie avec la mère-nature », explique Phi-lippe Bossanne.Depuis 1999 et ses premiers emplace-ments dans le Dauphiné, Huttopia et In-digo se sont déployés progressivement, à raison de 5 à 6 nouveaux campings chaque année.Aujourd’hui, les deux marques comptent 33 sites en France. Dès 2008, les parcs nationaux du Québec s’intéressent au concept et concluent avec Huttopia un accord d’exclusivité. Succès immédiat pour les 15 sites actuellement ouverts, surbookés pour la saison estivale dès le mois de janvier. En Chine, 30 campings nature sont déjà au programme…
Bienvenue les pieds dans l’herbe, version camping Indigo ou village Huttopia. Bienvenue dans un concept 100% lyonnais qui a fait près d’1 million d’adeptes depuis sa création en 1999, des centaines de milliers de canadiens et demain,
toute une province chinoise.
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PHILIPPE BOSSANNEPDG – fondateur Huttopia & Cie
Vous ouvrez votre 1er camping en Chine au mois de mai, d’où vient cette envie ?En 2013, la province du Sichuan a recher-ché un partenaire pour appliquer le 12ème Plan de Pékin et son volet tourisme. Il y est écrit « créer des campings » ! Nous avons alors été retenus face à une chaine de camping américaine et une australienne. Nous avons été identifiés grâce à l’accord de coopération qui existe entre cette pro-vince du Sichuan et le cluster Alpes dont nous faisons partie. Notre partenariat a débuté par la formation de nos futurs directeurs de camping, les faisant venir jusqu’à Saint-Genis les Ollières, puis par l’échange avec une équipe lyonnaise envoyée en Chine.
Pensez-vous capter facilement cette nouvelle clientèle ?Aujourd’hui, les chinois ne campent pas, les campings n’existent quasiment pas. Alors c’est un défi, mais un défi tout à fait à propos. La Chine reproduit notre modèle occidental. Les particuliers ont, à présent, des voitures et bougent beaucoup plus. Ils sont également de plus en plus ur-bains et étouffés par la pollution. Ils vont camper « français », et ce sera une forme de luxe. La French Touch a une aura énorme en Chine. Alors on a poussé jusqu’au cliché, avec une brasserie qui caricature quasiment le Café de Flore !
1 MILLION DE NUITÉES EN 2014 SUR LES SITES FRANÇAIS, DONT :
55 %DE CLIENTÈLE EUROPÉENNE
45 %DE CLIENTÈLE
FRANÇAISE
WIFI POCKET : LE HAUT DÉBIT AUX 4 COINS DE LYON
L’Office du Tourisme glisse désormais une connexion Internet haut débit dans les poches de ses visiteurs. À seu-lement 8 € par jour, le wifi de poche permet de connecter jusqu’à 10 appareils simulta-nément et donne de nouvelles dimensions à tous les salons et évé-nements (compatible smartphone, tablette, PC, réseau privé 4G jusqu’à 100 Mb/s, 6h d’autonomie). Rendez-vous place Bellecour au Pavillon ONLY LYON Tourisme pour s’équiper !
EUROSTAR RELIE LONDRES À LYON DÈS LE 1ER MAI
La liaison Londres - Lyon sera officielle-ment ouverte en mai 2015, reliant la gare de Saint-Pancras (quartier King’s Cross) à celle de la Part-Dieu en 4h30. Si la clientèle visée est prioritairement familiale et orientée loisirs, les professionnels trouve-ront vite un intérêt à rejoindre directement le centre de Londres et la City d’un simple coup de « tube » et à un tarif concurrentiel, annoncé à partir de 111 € A/R.Seule contrainte, l’heure de trajet supplémen-taire prévue dans le sens France-Londres, le temps de se plier aux formalités douanières britanniques en gare de Lille.
ONLYNEWS
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BIENVENUE À LYON :L’AGENDA DU
1ER SEMESTRE 2015
LUMIVILLE& LUMIBAT
2-4 JUIN
EUREXPO
Coup de projecteur sur ces deux salons et
les dernières innovations en matière d’éclairage
extérieur, intérieur et public.
NUITS DE FOURVIÈRE2 JUIN-31 JUILLET
THÉÂTREGALLO-ROMAIN
SALON DES ENTREPRE-
NEURS 2-3 JUIN
CENTRE DE CONGRÈS
PCHMEETINGS
25-26 MARS
ESPACE TÊTE D’OR (VILLEURBANNE)
QUAIDU POLAR
27-29 MARS
PARTOUTDANS LYON
SADECC10-13 AVRIL
EUREXPO
Le salon professionnel de la cuisine équipée et de
l’agencement de l’habitat emménage à Lyon pour
sa 5e édition.
WORLD GREEN CHEM 1-3 AVRIL
CENTRE DE CONGRÈS
L’ambition de ce salon ?Extraire l’ADN de
la chimie du futur en développant des synergies nouvelles entre la science
et l’industrie.
BIOVISION15-16 AVRIL
CENTRE DE CONGRÈS
Plongée au cœur du Forum Mondial des
Sciences de la Vie aux côtés d’experts et de
décideurs des secteurs santé, nutrition et environnement.
EUROPEAN LAB
13-15 MAI
LA CONFLUENCE
Dans ce forum, professionnels européens
et grand public imaginent ensemble l’avenir de la
culture dans nos sociétés.
LYONURBAN TRAIL
19 AVRIL
À TRAVERS LYON
NUITSSONORES
13-17 MAI
LA CONFLUENCE
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Biennale Internationale du Design 2015
SAINT-ÉTIENNE :CENTRE DU MONDE DESIGN
encontre culturelle et grand public, la Biennale intensifie à chaque édition sa relation au monde profes-sionnel. La Cité du Design, organisa-trice de l’événement, a ainsi cherché
cette année à impliquer les entreprises dans une démarche dépassant celle de la simple forme et fonction du produit : « nous les accompa-gnons pour qu’elles intègrent le design dans leur processus, ce qui leur permet de se différencier, d’innover, en se plaçant face à leur utilisateur. Nous ne devons plus voir le design comme un simple outil esthétique ou d’ergonomie. Il doit être placé le plus en amont possible du processus
d’innovation, en l’imaginant sous l’angle des services et des usages », assure Ludovic Noël, Directeur Général de la Cité du Design.
DU 30 MARS AU 5 AVRIL : BIENNALE TO BUSINESS
La Biennale devient un rendez-vous incontour-nable pour les entreprises avec 3 temps forts :
- Le Forum Design & Innovation (2ème édition) rassemble sur 3 jours des dirigeants du secteur de la R&D, directeurs marketing, patrons de PME et designers autour de conférences et workshops ;
- Design to Business, 4ème édition de la Con-vention d’affaires, organise des rendez-vous « qualifiés » de 30 minutes entre entreprises et designers ;
- Les Labos s’étalent eux sur les 5 semaines, offrant aux 30 entreprises exposantes un Living Lab inédit : la présentation et le test grandeur nature de leur concept aux quelques 140 000 visiteurs attendus.
SAINT-ETIENNE, DESTINATION MONDIALE DU DESIGN
« Nous accueillons pour chaque édition des pro-fessionnels, des designers et étudiants venus du monde entier, pour qui la France fait partie des leaders du design », assure Ludovic Noël. « La renommée de la French Touch est indiscu-table, notamment au travers de figures du design industriel français comme Philippe Starck.La ville de Saint-Étienne est, quant à elle, reconnue comme la Capitale française du design. Nous le savions mais le classement de Ville Unesco du Design en 2010 a été la reconnaissance « officielle ». Il n’en existe que 16 dans le monde.Les professionnels trouvent dans la Biennale, une variété des manières d’interpréter le design que l’on ne voit pas sur d’autres événements. Dans les nouvelles formes de mobilité, les outils numériques, les objets, les produits, les mobiliers, etc. On pense global et ça, c’est unique. »
En interrogeant « Les sens du beau », la 9ème Biennale Internationale du Design de Saint-Étienne décloisonne les genres et les méthodes, entre expérimentations et projets d’entreprises, design artistique et applications sociales. Une destination clé qui, du 12 mars au 12 avril 2015, fait se tourner tous les regards du design dans la même direction.
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60EXPOSITIONS
ET ÉVÉNEMENTS
140 000 VISITEURS
(FRÉQUENTATION 2013)
DU
12 MARSAU
12 AVRIL
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Bérengère Krief
’’ À LYON, TU AS LE CHOIX :
TU PEUX TOUT FAIRE LA MÊME JOURNÉE ’’
yonnaise de naissance, vous quittez la ville après vos études…Je suis née à Lyon et y ai découvert le théâtre à 9 ans.
J’ai vécu et fait mes études ici. Je suis partie à Paris à 21 ans, un peu comme ça. J’ai alors pris des cours, joué dans des pièces de théâtre et me suis installée. Mon one woman show me permet ensuite de rencontrer le succès et Kyan – Khojandi, auteur et acteur de la série Bref de Canal + -, puis de jouer le rôle Marla. Et là tout s’accélère. Une fois connu, on est reconnu… J’aurais aussi pu monter mon spectacle à Lyon qui a un réseau de cafés-théâtres très développé. Je ne sais pas si tout aurait été différent.
Élève de l’Acting Studio à Lyon, on aurait pu vous croiser dans Kaamelot ?Je suis arrivée à l’Acting Studio l’année où la série a été conçue mais je n’y ai jamais pris part. On était au milieu de tout cela, du clan Astier. C’était drôle de voir le projet démarrer et Alexandre avancer, créer son pilote.Hop ! Il touche M6, il tourne des épisodes, on diffuse ça dans l’école et on observe l’évolution et la folie que ça a pu être. C’est un peu ça Lyon
aussi, rien n’est compliqué, on peut tout faire, tout voir.
Revenir jouer à Lyon, c’est particulier ?Je ne sais pas si le public sait dans la salle que je suis Lyonnaise, ça ne change rien pour eux. Mais moi, je le sais ! Je sais que j’ai des amis, de la famille, des anciens professeurs de théâtre, j’ai déjà croisé ma maî-tresse de l’école primaire, c’est un peu Copains d’Avant dans la salle ! Ça me fait toujours quelque chose, on ne peut pas revenir jouer sur ses terres sans pression, ça fait partie du jeu.
Que venez-vous chercher à Lyon ?Je « rentre » quand je viens à Lyon et j’ai toujours hâte. Lyon est mon repère, c’est là que je viens me ressourcer, chercher du réconfort
auprès de ma famille, sur fond de goûters géants très très chargés en sucre !Mais pour comparer à ma vie pari-sienne, ce que j’aime ici, c’est la simplicité des choses.On peut aller où l’on veut sans que ce soit compliqué, sans faire de choix. On peut faire l’anniversaire de Stéphanie et la crémaillère de Clément le même soir.Je ne veux pas attendre 3 heures pour acheter ou voir quelque chose.A Lyon, on a le temps, c’est beau, c’est simple.
Quels sont vos lieux favoris ?J’adore trouver des bricoles déco chez Goodson, rue Chenavard. Quand je bois un thé avec une amie, j’ai l’adresse du Café des Négociants qui me vient en tête immédiatement, ça reste une référence. Mon dernier resto ? Le sauté de veau de ma mère ! Plus sérieusement, je vais souvent à l’Ouest, la Brasserie de Paul Bocuse à côté de chez mes parents dans le 9ème ou chez un ami, les Fines Gueules à Saint-Jean. Un petit bouchon lyonnais excellent, un élève de Bocuse encore !
Avec son one woman show simplement intitulé Bérengère Krief, la comédienne que l’on rattache inéluctablement à son rôle de « plan cul » dans la série Bref de Canal + a un parcours déjà long sur les planches. Bataclan, Bobino, Olympia… la jeune Lyonnaise, fraîche et attachante, multiplie les succès et fait salle comble.
L “ Je « rentre » quand je viens
à Lyon et j’ai toujours hâte. ”
« T’AS D’BEAUX YEUX
TU SAIS… »
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emme scientifique de l’année 2014 et lyonnaise ? Je suis née et j’ai grandi à Toulouse où j’ai effectué une bonne partie de mes
études. Ensuite, j’ai intégré une école d’ingénieur à Rennes puis mon sujet de thèse m’a amené à travailler à l’IFP Energies nouvelles (IFPEN) à Rueil-Malmaison que j’ai intégré après un séjour à l’étranger. Ce n’est qu’en 2003 que j’ai rejoint la région lyonnaise lorsque la direction de l’IFPEN a déménagé sur son site de Solaize.
Quitter la région parisienne a-t-il été difficile ? A titre professionnel, ce changement me motivait fortement. A Rueil , j’étais très proche de la recherche menée en amont, en laboratoire. Les équipes de Solaize m’offraient l’occasion d’interagir avec ceux qui font vraiment la mise en œuvre du procédé. Je suis passionnée par la recherche fondamentale mais je m’intéresse également à la mise en application concrète et à l’inno-vation, c’est-à-dire la rencontre de l’invention avec son marché. Solaize constituait l’opportunité de suivre toute la chaîne de valeurs, du labora-toire à la démonstration au plus près du réel et des conditions de l’applica-tion industrielle.
Quelle image aviez-vous de Lyon ? Comment avez-vous vécu vos premières années lyonnaises ? J’avais entendu parler de Lyon parfois comme une ville fermée. Ce n’est pas
du tout ce que nous avons vécu avec mon mari et mes deux enfants, au contraire ! On a très vite constitué autour de nous, un environnement très sympathique et finalement plus ouvert qu’en région parisienne. Nous avons également très vite ressenti une qualité de vie bien supérieure : on a découvert par exemple la mon-tagne et le ski. Il n’est plus question de s’en passer !
Quel rôle a joué Lyon dans votre carrière ? La région lyonnaise a beaucoup d’atouts pour favoriser le dévelop-pement d’un parcours comme le mien. La concentration d’industries chimiques, avec de forts enjeux autour de la catalyse, y est pour beaucoup, mais pas seulement. Le territoire de la Vallée de la Chimie est riche d’un ensemble de compétences et de passerelles qui permettent le transfert de compétences et amènent à créer de nouvelles synergies. Je pense aux pôles de compétitivité comme Axelera, aux Instituts théma-tiques d’excellence comme Ideel, aux plateformes collaboratives comme Axel’One et au futur projet SYSPROD
proposé dans le cadre du contrat Plan Etat Région, qui permettra d’intensifier le transfert techno-logique en Rhône-Alpes dans le domaine de la catalyse, des matériaux et des bio-produits.
Quels sont vos souhaits pour l’avenir ? Tous les outils sont là pour faire avancer la recherche. Il faut désormais déployer ce dispositif intégré et se l’approprier pour que ça marche. L’enjeu étant d’aboutir à des résultats concrets, sources d’innovation et de compétitivité. Je pense que les cher-cheurs ont besoin aujourd’hui de bien comprendre le fonctionnement de tous ces outils, leur rôle, leur imbrica-tion, d’être appuyés sur les nouveaux modes de collaboration que cela sous-entend aussi.
A titre personnel, quelles sont vos adresses favorites ? J’apprécie beaucoup le Vieux Lyon et Fourvière où je me balade souvent à pied. Je fais aussi visiter Confluence, qui pour moi est une des évolutions les plus marquantes de la ville ces dernières années. Plus globalement, j’apprécie les qualités esthétiques de Lyon, d’autant qu’elle reste à taille humaine. Je profite également de la programmation culturelle, avec la Fête des Lumières bien sûr ou l’Opéra de Lyon.
Directrice du département catalyseur moléculaire à l’IFP Energies nouvelles, Hélène Olivier-Bourbigou a reçu l’an dernier le Prix Irène Joliot-Curie 2014. Lyon est son port d’attache depuis plus de 10 ans. Le fruit du hasard. Mais pas seulement…
F
Hélène Olivier-Bourbigou
’’ L’INNOVATION À LYON : TOTALEMENT
INTÉGRÉE ! ’’
“ Lyon, une ville fermée ? C’est tout
le contraire ! ”
MOUVEMENT
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onsieur Vador, on ne pensait plus vous voir…« Votre manque de foi me consterne. » (Respiration) J’ai mes habitudes à Lyon
qui, pour moi, est aussi ressourçant que Tatooine ma planète natale. Il n’était pas envisageable que je m’implique dans une tournée mondiale de six ans sans que Lyon ne soit une des douze villes visitées.
Qu’est-ce qui vous lie à la ville ?(Silence) Une histoire commune. Vous savez la première fois que je suis venu ici, j’étais encore Anakin. Le prélèvement de mon sang qui a permis la détection de mon taux de 20 000 midi-chloriens a été analysé aux Hôpitaux Est… C’est également là que j’ai fait ma rééducation fonctionnelle (suite à la pose d’une prothèse à l’avant-bras droit). Ça crée des liens... (Soupir) Ce que je répète régulièrement à mon fils est aussi vrai pour cette ville : « Ton destin est lié au mien. »
Quelles sont vos adresses favorites ?Mes trois restaurants préférés sont L’ Archange, le Poivron Bleu et Au 14 février ; mes trois hôtels favoris sont la Maison d’Anthouard, le Carlton Lyon, le Mama Shelter*. Et quand j’ai un peu de temps pour moi, ce qui est rare, j’aime flâner au Parc de la Tête d’Or. Cela me rappelle de beaux moments avec ma
compagne Padmé Amidala… (soupir). Et bien sûr, la Basilique Notre-Dame de Fourvière, le Musée miniature et cinéma, le Mur des canuts, les traboules du Vieux Lyon*. Et puis bien sûr maintenant le Musée des Confluences ; une architecture digne des plus beaux vaisseaux impériaux. Si je n’avais pas eu le destin que j’ai eu, je pense que j’aurais vécu ici. C’est étrange cette attirance pour Lyon… (soupir) Comme dit ma mère Shim qui m’a élevé, porté et mis au monde : « Moi-même, je ne me l’explique pas ».
Une rumeur dit que la soie de votre cape vient de la Croix-rousse?« Impressionnant. Très impressionnant ». On vous a effectivement bien informé. Je ne connais pas moi-même mon fournisseur. Il me livre sans que l’on ne se soit jamais rencontré. C’est assez
obscur comme comportement. J’ai pourtant essayé de lui dire plusieurs fois « pour une fois, laisse moi te regarder avec mes propres yeux ». Mais non, il est très exigeant, comme moi, et veut rester très discret. (Respiration) « C’est à croire qu’il est protégé par la Force. »
Quel conseil donneriez-vous aux Lyonnais qui veulent, comme vous, conquérir l’univers?Soyez intransigeants ! « Si tu n’es pas avec moi, alors tu es contre moi ! » (il se lève et dégaine son sabre, se rassoit )… (Essoufflé) Le monde a bien changé… (soupir) Je pense que Lyon et les Lyonnais sont très attachés, comme je le suis, à une certaine vision de l’équilibre. C’est essentiel l’équilibre pour avancer.
Dark Vador
’’ ICI, JE SUBODORE QUELQUE CHOSE,
UNE PRÉSENCE QUE JE N’AI PAS SENTI
DEPUIS... ’’
Dark Vador est de passage à Lyon pour des raisons professionnelles. Il anime avec le talent qu’on lui connaît l’exposition Star Wars™ Identities qui a posé ses bagages à La Confluence depuis novembre 2014.
M
L’ÉQUILIBRE (ET JE SAIS DE QUOI JE PARLE)
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“ Ton destinest lié
au mien. ”
* Enquête « Traveller’s choice destinations 2014 » de Trip Advisor sur les avis des voyageurs en quantité et qualité des avis postés sur le site internet.
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ù avez-vous fait vos armes ?J’ai débuté à l’âge de 7 ans dans une école de cirque à Saint-Priest,
puis je suis passé au théâtre Théo Argence, vivant mon premier contact avec la scène, le public.J’ai ensuite eu la chance de rencontrer Guy Darmet, venu voir mon travail à Saint-Priest et m’invitant à rejoindre la Maison de la Danse. De cette rencontre, tout est né.À la direction artistique de la Biennale de la Danse, il en a fait une vitrine pour le reste du monde. Ça a été un déclencheur pour moi, pour la danse hip-hop. Si j’avais dû évoluer dans une autre ville, je n’en serais certainement pas là aujourd’hui.
Lyon est différente ?Quand je crée un spectacle, je pense à l’accueil que va me réserver Lyon ! Cette ville « vit » la culture. Le public a des exigences et compare toujours mon travail à ce qu’il connaît, ce qu’il a vu les années précédentes.Cette histoire avec Lyon me construit, m’inspire, m’encourage et stimule mon désir de continuer à être créatif. Mais il faut garder nos artistes. Il y a 19 centres
chorégraphiques en France, dont 2 centres dirigés par des Lyonnais, celui de Créteil et La Rochelle avec mon ami Kader Attou. Aujourd’hui, la danse issue du hip-hop est l’une de celles qui est le plus représentée à travers le monde. Lyon doit rester ce terreau de créateurs. S’en donner les moyens.
Quel est votre rêve d’avenir pour votre ville ?J’aimerais qu’avec la Métropole no-tamment, Lyon et ses communes limitrophes ne soient qu’un seul territoire. Mon rêve est que lorsque l’on vit ici à Bron, à Saint-Priest, on puisse aller voir un beau spectacle sans s’imaginer faire un voyage pour aller jusqu’à Lyon.On est dans une société où l’accès à la culture n’est pas si évident que cela. Il faut penser à la manière même dont on construit nos villes, repousser les logiques où l’on voit des barres d’immeubles et leur centre commercial d’un côté, le centre culturel de l’autre…C’est une question politique, mais j’y suis extrêmement sensible. Je viens de là. J’ai mis les pieds dans un théâtre pour la première fois à 18 ans. C’est dingue !Il faut assumer la richesse de notre pays, notre mixité. Et je crois en cette ville pour réussir cela, nous sommes déjà en chemin.
La culture devient un vecteur de rassemblement ?Quand on voit le nombre de participants pour le défilé de la Biennale, venus de tous horizons, se retrouver une journée devant tant de spectateurs, ça en dit long sur l’envie de partage des lyonnais.
Lyon nous permet cela. En tant qu’artiste, j’en suis juste le passeur.J’ai fait danser les foules Place des Terreaux, deux Biennales de suite. Quand vous avez 10 000 ou 15 000 personnes qui dansent à l’unisson, l’émotion est immense ! Vous levez la main gauche ? Ils lèvent tous la main gauche. Ce sont des moments inoubliables, où chacun fait tomber les barrières, voit l’autre différemment.
Quelle est votre expérience la plus folle ?Ma dernière carte blanche improbable était à la Préfecture du Rhône. C’était risqué, mais le Préfet a fait le choix d’ouvrir la maison du peuple… au peuple.Le public a pu découvrir à la fois un lieu magnifique et des artistes, de la danse. C’était un moment très fort.Et le but n’est pas là de faire de l’animation. On arrive, on fait du bruit et on s’en va.Non. Il y a une vraie démarche artistique, pour épouser le lieu avec nos corps, faire résonner la musique. On montre la danse où on ne l’attend pas. J’ai eu de nombreuses expériences comme celle-ci, une complètement magique au Musée des Beaux Arts, puis au théâtre des Célestins. On me propose un endroit fou ? Je dis oui ! C’est à vivre, à faire, c’est mon moteur.
Mourad Merzouki
’’ SI J’AVAIS DÛ ÉVOLUER DANS UNE AUTRE VILLE, JE N’EN SERAIS PAS LÀ
AUJOURD’HUI ’’
Né dans le 3ème arrondissement de Lyon et enfant de Saint-Priest, Mourad Merzouki s’expatrie aujourd’hui aux 4 coins du globe pour réinventer son art, mêler le hip-hop à toutes les danses et cultures du monde, et mieux retrouver Lyon, SA ville. Il est aujourd’hui Directeur du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig, et aux commandes du Pôle Pik à Bron.
O
“ La Biennale dela Danse de Lyon
est une vitrine pour le reste
du monde ”
S1NGULIÈRE
AFFINITÉSA D D I C T I O N S100
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STAFFADERLY Agence pour le Développement Économique de la Région Lyonnaise+33 (0)4 72 40 57 50www.investinlyon.com
GRAND LYON Délégation Développement Économique, Emploi et Savoirs+33 (0)4 37 91 29 68www.economie.grandlyon.com
LYON TOURISME & CONGRÈS+33 (0)4 72 77 69 69www.lyon-france.com
ONLYLYON+33 (0)4 72 40 57 59www.onlylyon.org
CONTACTSDirecteur de la publication :Benoît Quignon
Rédacteur en chef :Quentin Bardinet
Conception :J’ articule
Rédacteurs :Jean-François MesplèdeMarie LavillaineCécile VillardLaurent Coppin
Direction artistique :Saentys
Éditeur de la publication :Grand Lyon, la Métropole
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CRÉDIT PHOTOS : © JFM/Archives Page d’Écriture ©Muriel Chaulet – Ville de Lyon © Julien Weber © JAM photographies © David Polonia © Elisabeth Rull © Euronews – Jakob Marc Farlane © Okko hotels © Asylum © BIRA © SLO Living hostel © Henri Granjean – collectif ITEM © ISERM © Huttopia © Le Papier fait de la resistance © Michel Cavalca © Shutterstock © Neurodis © Gilles Reboisson © Blaise Adilon © J. Leone © Frédérique Ménard-Aubin © La folle entreprise © Ludovic Rivière © Cityzoom © Supernova © Ariane Epstein – AREP © Skinjay © Quentin Lafont CRÉDIT ILLUSTRATIONS : ©Arnaud Vacher / Saentys, © Emmanuel Romeuf
I LLUSTRATIONE M M A N U E L R O M E U F
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C E M AG A Z I N E VO U S E S T O F F E RT PA R