TFE Myotest Fabien Culemme

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HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Section kinésithérapie Promoteur : Mémoire présenté par : Madame Sigrid Theunissen Fabien Culemme Licenciée en éducation physique Pour l’obtention du I.S.E.K Master en Kinésithérapie Année académique : 2011-2012 Evaluation de la puissance, puissance maximale, force et vitesse unipodale mesurées à l’aide du Myotest pro.

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HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK

I.S.E.K. Section kinésithérapie

Promoteur : Mémoire présenté par :

Madame Sigrid Theunissen Fabien Culemme

Licenciée en éducation physique Pour l’obtention du

I.S.E.K Master en Kinésithérapie

Année académique : 2011-2012

Evaluation de la puissance, puissance maximale, force et

vitesse unipodale mesurées à l’aide du Myotest pro.

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Evaluation de la puissance, puissance maximale, force et vitesse unipodale mesurées à

l’aide du Myotest pro.

Evaluation of power, maximum power, strength and speed on one leg measured with the

Myotest pro.

Fabien Culemme, Sigrid Theunissen.

Résumé Introduction : Le but de cette étude est de

mesurer la différence de puissance, de puissance

maximale, de force et de vitesse en comparant

des membres dominants d’une part, et des

membres non dominants d’autre part entre deux

exercices, grâce au Myotest pro. Dans le but de

l’utilisation quotidienne du Myotest par des

kinésithérapeutes.

Background : The aim of this study is to

measure the difference in power, maximum

power, strength and speed by comparing

members of a dominant and non-dominant

members between two exercises, thanks to

Myotest pro. In order to use daily Myotest by

physiotherapists

Matériel et méthode : 48 sujets ont réalisé dans

un premier temps une montée d’escalier avec la

jambe dominante puis avec la jambe non

dominante. Dans un second temps, ils ont réalisé

un squat unipodal avec la jambe dominante puis

la jambe non dominante.

Materiels and method : 48 subjects performed

initially a stair climbing with the dominant leg

and then with the nondominant leg. In a second

step, they achieved a squat on one leg with the

dominant leg and non-dominant leg.

Résultats : Il y a une différence significative

(P<0,05) entre les deux exercices pour les deux

jambes pour l’ensemble des paramètres à

l’exception de la vitesse (p>0,05). Lors du

rapport jambe dominante/non dominante il n’y a

plus de différence significative (p<0,05) pour

l’ensemble des paramètres. De plus il y a une

différence significative entre les membres

dominants et non dominant (P<0,05) pour

l’ensemble des paramètres musculaire et pour

les deux exercices.

Results: There is a significant difference (P

<0.05) between the two exercises for both legs

for all parameters except speed (p> 0.05). On the

ratio leg dominant / non dominant there is no

significant difference (p <0.05) for all

parameters. In addition there is a significant

difference between dominant and nondominant

members (P <0.05) for all parameters and

muscle in both exercises.

Conclusion : Cette étude nous montre que le

Myotest est fiable pour mesurer les paramètres

musculaires lorsque l’on compare le membre

dominant au non dominant ou le membre

pathologique au membre sain, lors d’une activité

de la vie quotidienne comme une montée

d’escalier. Il peut donc être utilisé par des

kinésithérapeutes pour effectuer un bilan ou

pour évaluer l’évolution d’un traitement.

Conclusion : This study shows that the Myotest

is reliable for measuring muscle parameters

when comparing the dominant leg to the

nondominant leg or the member pathological to

the healthy limb, during activities of daily living

like a stair climbing. It can be used by

physiotherapists to perform an assessment or to

assess the evolution of treatment.

Mots clés : Myotest, membre dominant et

membre non dominant, paramètres musculaires,

montée escalier, squat unipodal.

Keywords : Myotest, dominant leg and

nondominant leg, muscle parameters, stair

climbing, one leg squat.

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Introduction

L’évaluation de la force musculaire apparait comme essentielle en kinésithérapie tant dans

l’élaboration d’un bilan, que dans le suivi de l’évolution du traitement du patient. Pour cela, le

kinésithérapeute dispose de divers outils de mesure, comme notamment le testing musculaire

manuel, les dynamomètres (Jamar, isocinétisme…) et les accéléromètres dont fait partie le

Myotest pro.

Le testing musculaire manuel permet d’attribuer une valeur numérique allant de la cotation 0,

représentant l’absence d’activité musculaire, à 5, réponse normale ou aussi normale que peut

évaluer un test musculaire [1]. Pour une bonne réalisation de ce testing musculaire, plusieurs

paramètres entrent en jeux : le thérapeute, ses connaissances et son adresse déterminent la

précision et la crédibilité de ce test musculaire (anatomie précise, position du patient,

influence inconsciente des résultats, perception de la bonne cotation…). Le patient, par son

implication au test, son inconfort et sa douleur, son incompréhension des consignes ainsi que

de l’utilité du test peut influencer grandement les résultats. Il est donc clair, que l’évaluation

manuelle de la fonction musculaire est une habileté clinique qui demande de la précision, et

seule l’expérience permet d’élever cette compétence [1].

Le kinésithérapeute dispose également de différents dynamomètres pour évaluer la force. Les

plus répandus sont les dynamomètres manuels comme le dynamomètre mécanique de Jamar.

En 2012, Mafi et al., ont publié une revue de la littérature sur l’utilisation de la dynamométrie

dans les pratiques cliniques pour évaluer les patients au niveau des traumatismes de la main. Il

ressort de cette revue, que le Jamar a un potentiel important quant à son utilisation dans le

traitement [2]. D’autres études confirment la fiabilité des dynamomètres pour la mesure de la

force [3,4]. La mesure de la force par dynamométrie se fait également par les dynamomètres

isocinétiques de type Biodex. Il est incontestable à l’heure actuelle, que le testing musculaire

le plus fiable est celui effectué par isocinétisme. Calmels et al. en 1991, ont démontré la

fiabilité et la reproductibilité des mesures des paramètres de force par l’isocinétisme en

comparant différentes études où les mesures étaient effectuées à différentes vitesses et angles

de contraction musculaire [5]. Il ressort également dans cet ouvrage que le patient peut

influencer grandement les valeurs par sa coopération, comme pour l’ensemble des tests qui

peuvent être effectués [5]. La fiabilité de l’isocinétisme est démontrée dans plusieurs études

[6-8]. Cependant, l’isocinétisme est un matériel très onéreux et très peu de kinésithérapeutes

en ont à leur disposition.

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Le Myotest pro est un outil de mesure portable de petite dimension permettant de mesurer

différents paramètres, comme la force, la puissance, la puissance maximale, la vitesse, la

hauteur d’un saut, le temps de contact au sol. Il se fixe soit à un appareil de musculation à

l’aide d’un support, soit directement sur la personne avec une ceinture (tout dépendra de la

modalité des mesures). De ce fait, il peut s’inscrire pleinement dans une logique de mesure

musculaire, dans un bilan kinésithérapeutique, ou dans l’évaluation de l’évolution d’un

traitement. Le Myotest permet notamment d’avoir une valeur chiffrée précise des résultats,

comme pour les dynamomètres et permet de percevoir des évolutions ou non de différents

paramètres musculaires, à l’inverse du testing musculaire manuel. La validité et la fiabilité du

Myotest pro, ont été prouvées dans des études. En effet, en 2011, Comstock, Solomon-Hill

ont comparé le Myotest à une plate forme de force classique sur des exercices de squat et de

développé couché et ils ont mesuré la force et la puissance obtenue à des charges égales à

30% d’une répétition maximale. Selon eux, les résultats obtenus montrent un haut degré de

fiabilité de l’appareil [9]. Cette validité a également été prouvée pour les sauts verticaux en

2011 dans l’étude de Nuzzo et al, où ils comparent le Myotest à deux autres appareils de

mesures classiques et fiables lors d’un contre mouvement jump [10]. Différentes universités et

recherches, ont montré la fiabilité du Myotest pour l’ensemble des protocoles de l’appareil

[10-16].

L’objectif de cette étude est de mesurer la différence de puissance, de puissance maximale,

de force et de vitesse en comparant des membres dominants d’une part, et des membres non

dominants d’autre part entre deux exercices, une montée d’escalier et un squat unipodal, grâce

au Myotest pro. Ces mesures sont effectuées sur des exercices types, un exercice de squat où

l’appareil est fiable et valide, et un exercice de montée d’escalier afin de démontrer son

efficacité sur un geste de la vie quotidienne. Cette étude devrait permettre de constater si le

Myotest pro peut être utilisé au quotidien par les thérapeutes, lors du bilan ou dans

l’évaluation de l’évolution du traitement.

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1. Matériel et méthode

Mon échantillon est composé de 48 hommes, n’ayant aucuns antécédents médicaux au niveau

des membres inférieurs. Le recrutement de l’ensemble des participants de cette étude s’est

effectué à la salle de fitness du Da Vinci Fitness Center (Bruxelles, Belgique) où les

expérimentations ont eu lieu.

L’ensemble des mesures de cette étude, se fait sur une seule séance pour les participants. Les

paramètres mesurés sont la force (N), la puissance (P), la puissance maximale (Pmax) et la

vitesse du mouvement (cm/s). Ces valeurs sont mesurées par un accéléromètre de type

Myotest pro sur deux exercices types, une montée d’escalier unipodale et un squat unipodal.

La jambe dominante est déterminée de façon subjective en demandant aux sujets avec quel

pied ils frappent dans un ballon.

Dans un premier temps, les sujets débutaient par l’exercice de montée d’escalier. La marche

était simulée par un step pour le fitness, réglable en hauteur permettant de s’adapter au mieux

aux sujets. Ils devaient effectuer la montée d’une seule marche, et l’angle de flexion des

jambes est de 90°. Il existe plusieurs études biomécaniques pour les montées et les descentes

d’escaliers, et la plupart d’entre elles trouvent une flexion de 90° du genou avec des hauteurs

de marche standard entre 17 et 20 centimètres [17]. L’angle, était mesuré à l’aide d’un

goniomètre. Il entraînait une variation de la hauteur de la marche en raison des différentes

tailles des participants. Pour cet exercice, le Myotest pro était placé au niveau du sacrum des

participants et était fixé grâce à une ceinture spécifique de l’appareil.

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L’exercice se déroulait de la manière suivante. Les sujets démarraient pieds joints sur le step,

au premier signal sonore émit par l’appareil, ils descendaient le pied dominant en gardant

l’autre en appui sur le step. Au second signal, ils remontaient sur la marche le plus rapidement

possible. Les sujets devaient effectuer cinq répétitions pour une jambe, et ensuite, ils

effectuaient la même chose avec la jambe non dominante. Un temps de 45 secondes de repos

était observé entre chaque répétition [18], et seules les trois meilleures performances ont été

conservées pour l’analyse chiffrée de cette expérience.

Dans un second temps, les sujets réalisaient l’exercice de squat unipodal, se faisant à l’aide

d’un appareil de musculation autoguidé. Cet exercice a été choisi car il s’agit d’un exercice

standard utilisé dans la plupart des études de la force [19]. La charge lors de cet exercice était

la seule barre de squat de 10kg, cette charge étant décomptée par la suite de l’ensemble des

résultats. Les sujets devaient effectuer cinq répétitions avec une flexion de 90° pour chaque

jambe. Cette angle a été choisi, car il est le même que l’exercice précédent, mais également

par le protocole d’utilisation du Myotest préconisant, pour les squats un angle de 90° de

flexion au niveau du genou. La mesure de l’angle de 90° était mesuré par un goniomètre et

pour être certain que l’angle soit toujours le même, la barre était bloquée par des cales pour

qu’elle ne descende pas en dessous de cet angle. Lors de cet exercice le Myotest Pro était fixé

à la barre de squat comme le décrit le protocole de celui-ci.

90°

90°

90°

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L’exercice se déroulait de la manière suivante, à savoir que le sujet s’installait les pieds joints

et charge la barre sur ses épaules. Au premier signal sonore émit par l’appareil, il descendait

jusqu’à 90°, et au second signal sonore il remontait le plus rapidement possible. Entre chaque

répétition un temps de 45 secondes de repos était observé [18]. Seules les trois meilleures

valeurs ont été gardées pour l’expérimentation.

Les valeurs sont présentées en moyenne écart type. Après avoir vérifié les normalités, les

différences entre les résultats des deux exercices sont identifiés par le Test-t pairé de Student,

si les valeurs sont paramétriques ou par le test de Wilcoxon si les valeurs sont non

paramétriques. Le seuil de signification est fixé à p < 0,05.

90°

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2. Résultats

Les paramètres anthropométriques de la population sont représentés par le tableau 1.

Paramètres Résultats Ecart type

Age 27,33 ± 8,65

Taille en cm 181,98 ± 5,52

Poids en kg 80,33 ± 10,99

BMI en % 18,43 ± 3,36

Nombre de 2,69 ± 0,73

hebdomadaires

Tableau 1 : paramètres anthropométriques de la population de l’expérimentation.

2.1 Puissance et puissance maximale

2.1.1 Comparaison des puissances des membres dominants et non

dominants entre le squat et l’escalier

La comparaison entre l’exercice de squat (15,76 4,4 W/kg ; p > 0,05) et l’escalier (18,15

5,725 W/kg ; P = 0,05) montre qu’il y a une différence significative (P< 0,01) au niveau de

la puissance développée sur les deux exercices par les membres dominants. Concernant les

membres non-dominants, la comparaison entre l’exercice de squat (13,37 3,51W/kg ;

P > 0,05) et l’escalier (15,36 4,96 W/kg; P < 0,05) montre qu’il y a une différence

significative (P < 0,05) au niveau de la puissance développée sur les deux exercices. (figure 1)

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Ensemble des puissances des membres

dominants et non dominants

squat

dom

inan

t

esc

alie

r dom

inan

t

squat

non

dom

inan

t

esc

alie

r non

dom

inan

t

0

5

10

15

20

*

**

Figure 1: ** différence significative (p<0,01) entre le squat et l'escalier pour les membres dominants;

* différence significative (P<0,05) entre le squat et l'escalier pour les membres non dominants.

pu

issa

nce e

n W

/kg

2.1.2 Comparaison de la puissance maximale des membres dominants et

non dominants entre le squat et l’escalier.

Pour la puissance maximale, au niveau des membres dominants, les valeurs du squat (15,77

4,4 W/kg; P > 0,05) et de l’escalier (18,09 5,64 W/kg; P >0,05) et cette différence entre

les deux exercices est significative (P < 0,01). Concernant les membres non dominants, la

puissance maximale développée pour le squat est ( = 13,37 3,51 W/kg ; P > 0,05) et pour

l’escalier (15,35 4,96 W/kg; P < 0,05), la différence entre les deux est significative (P <

0,05). (Figure 2).

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Ensemble des puissances maximales des

membres dominants et non dominants

squat

dom

inan

t

esca

lier dom

inan

t

squat

non d

omin

ant

esc

alie

r non d

omin

ant

0

5

10

15

20

**

*

Figure 2: **différence significative (p<0,01) entre l'exercice de squat et l'escalier pour les membres dominants;

* diiférence significative (p<0,05) entre l'exercice de squat et l'escalier pour les membres non dominants.

pu

issa

nce m

ax e

n W

/kg

2.2 Force

2.2.1 Comparaison des membres dominants et non dominants entre le

squat et l’escalier

Les paramètres mesurés par le Myotest Pro concernent aussi la force. La comparaison pour le

membre dominant entre l’exercice de squat (15,43 1,79 N/kg ; P < 0,05) et la montée

d’escalier (21,02 2,86 N/kg ; P > 0,05) ces résultats montrent qu’il y a une différence

significative de force entre les deux exercices (P < 0,001). Pour les membres non dominants,

les résultats sont eux aussi significatifs (P < 0,001) puisque pour l’exercice de squat, les

valeurs sont (14,59 1,71 N/kg ; P > 0,05) et pour la montée d’escalier (19,50 2,75 N/kg ;

P > 0,05). (Figure 3).

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Ensemble des forces entre les membres

dominants dominants et non dominants

squat

dom

inan

t

esc

alie

r dom

inan

t

squat

non

dom

inan

t

esc

alie

r non

dom

inan

t

0

5

10

15

20

25

******

Figure 3: *** différence significative (p<0,001) pour la comparaison des forces entre les

exercices de squat et d'escalier pour les membres dominants et non dominants.

forc

e e

n N

/kg

2.3 Vitesse

2.3.1 Comparaison des membres dominants et non dominants entre le

squat et l’escalier

Pour les paramètres de vitesse, la comparaison pour le membre dominant entre l’exercice de

squat (123,3 25,24 cm/sec ; P < 0,05) et la montée d’escalier (117 24,57 cm/sec ;

P < 0,05) montre qu’il n’y a pas de différence significative de vitesse entre les deux exercices

(P > 0,05). Il en est de même pour les membres non dominants, car pour l’exercice de squat

(112,3 20,22 cm/sec ; P > 0,05) et pour la montée d’escalier (107,4 23,92 cm/sec ; P <

0,05) cette différence n’est pas significative (P > 0,05) (Figure 4).

Page 12: TFE Myotest Fabien Culemme

Ensemble des vitesses entre les

membres dominants et non dominants

squat

dom

inan

t

esc

alie

r dom

inan

t

squat

non

dom

inan

t

esc

alie

r non

dom

inan

t

50

70

90

110

130

150

Figure 3: pas de différence significative (p>0,05) pour la comparaison des vitesses entres les

exercices de squat et d'escaliers pour les membres dominants et non dominants.

vit

ess

e e

n c

m/s

ec

2.4. Comparaison des différences du rapport membre dominant / non dominant

Enfin, pour la comparaison de l’ensemble des paramètres dans le rapport entre les membres

dominants et non-dominants les résultats sont les suivants. La comparaison des différences de

puissance entre l’exercice de squat (118,7 15,59 % ; P < 0,05) et l’escalier (119 15,69 %;

P < 0,05) montre qu’il n’y a pas de différence significative (P > 0,05) au niveau de la

puissance développée sur les deux exercices. Pour les puissances maximales, lors de

l’exercice de squat la différence entre les membres dominants et non dominants est pour le

squat (118,7 15,58 %; P < 0,05) et l’escalier (118,9 15,78 %; P < 0,05), cette différence

est non significative (P > 0,05). Pour les différences de force pour le rapport dominants et non

dominants entre l’exercice de squat (106 8 % ; P > 0,05) et l’escalier (108,2 9,65 %; P <

0,05) cette différence n’est pas significative (P > 0,05) au niveau de la force développée sur

les deux exercices. La comparaison des différences de vitesse dans le rapport membres

dominants et membres non dominants entre le squat (109,8 9,78 % ; P > 0,05) et l’escalier

Page 13: TFE Myotest Fabien Culemme

(109,6 9,65 %; P < 0,05) montre qu’il n’y pas de différences significatives (P = 0,05) au

niveau de la vitesse développée sur les deux exercices.

La comparaison des jambes dominantes par rapport aux jambes non dominantes montre une

différence significative (p < 0,05) pour l’ensemble des paramètres de puissance, puissance

maximale, de force et de vitesse. (Figure 5).

Comparaison du rapport membres

dominants/nondominants entre le squat et l'escalier

pour l'ensemble des paramètres

puissa

nce

puissa

nce m

ax

forc

e

vite

sse

50

70

90

110

130

150squat

escalierns

* *

ns

* *

ns

* *ns

* *

Figure 5: pas de différence significative (ns) entre l'exercice de squat et la montée d'escalier

pour l'ensemble des paramètres de puissances, puissances maximales, forces et vitesse;

* différence significative ( p < 0,05) entre le membre dominant et non dominant.

% d

es

vale

urs

du

mem

bre n

on

do

min

an

t

Page 14: TFE Myotest Fabien Culemme

3. Discussion

Dans la première partie de l’analyse, nous comparons la puissance, la puissance maximale, la

force et la vitesse des membres dominants d’une part, et des membres non dominants d’autre

part entre les deux exercices, la montée d’escalier et le squat unipodal.

Nous pouvons constater qu’il existe une différence significative entre l’exercice de squat et la

montée d’escalier pour la puissance, la puissance maximale et la force. Cela veut donc dire

que le Myotest ne permet pas de calculer les valeurs pour un geste de la vie quotidienne

comme une montée d’escalier.

En revanche, différentes études ont démonté la fiabilité du Myotest sur des exercices de squat

[9-16]. Cette différence pourrait s’expliquer par la différence des mouvements. Lors de

l’exercice de squat, la poussée est réalisée de façon strictement verticale du bas vers le haut,

alors que pour la montée d’escalier la poussée est également verticale mais se fait avec un

mouvement de translation vers l’avant.

Dans la majorité des études, les dynamomètres restent les outils de mesure les plus utilisés de

part la fiabilité de leur résultats. De Ruiter et al., en 2009, ont utilisé la dynamométrie pour

déterminer la relation entre la hauteur d’un squat jump et la production de force isométrique

d’une jambe dominante et non dominante [20]. Dans l’étude de Kollock et al. en 2010, la

fiabilité des dynamomètres portatifs est démontrée pour mesurer la force produite par le

genou et la hanche lors d’une flexion ou d’une extension de genou en assis, et en position

debout où les sujets réalisent une flexion ou une extension de hanche [21].

En revanche, pour les paramètres de vitesse les résultats ne sont pas significatifs entre les

deux exercices que ce soit pour membres dominants ou les membres non dominants. Le

Myotest permet donc de donner une mesure précise des paramètres de vitesse. Les résultats

sont donc cohérents avec l’étude menée par Yamauchi et al. en 2011, montrant la relation

entre la fréquence des appuis, la longueur des appuis et la vitesse de course dans différents

type de course (jogging, semi-marathon, 10000 mètres, 1500 mètres) mesurées par le Myotest

[12].

Dans la seconde partie des résultats, ont été comparé l’ensemble des paramètres mesurés dans

le rapport entre la jambe dominante et non dominante, par rapport aux deux exercices

effectués. Nous pouvons observer que pour la totalité des paramètres musculaires de

Page 15: TFE Myotest Fabien Culemme

puissance, puissance maximale, de force et de vitesse, aucune différence n’est constatée entre

l’exercice de squat et la montée d’escalier.

Ces résultats montrent que dans le rapport membres dominants membres non dominants, les

mesures effectuées par le Myotest, avec le protocole de cette étude, sur l’ensemble des

paramètres, donnent des résultats précis sur un geste de la vie quotidienne tel qu’une montée

d’escalier.

En revanche, nous pouvons remarquer qu’il existe une différence significative entre les

membres dominants et non dominants pour la puissance, la puissance maximale, la force et la

vitesse au sein de chaque exercice.

Dans la littérature, deux points de vue s’opposent. D’une part, ceux ne démontrant pas de

différence significative entre les membres inférieurs comme dans l’étude de Schiltz et al. en

2009 dans laquelle il compare les membres inférieurs de joueurs de basket professionnels à

des juniors. Il obtient seulement une différence significative chez les sportifs ayant eu un

antécédent de blessure au genou [22].

D’autre part, ceux en accord avec les résultats de cette étude, comme McCreesh et Egan, en

2011, qui ont objectivé une différence de force entre le membre dominant et non dominant

chez les joueurs de football gaélique au niveau du tibial antérieur [23].

Cette différence entre les membres dominants et non dominants peut s’avérer importante dans

le cadre des blessures, selon Ruedl et al., en 2012, qui ont étudié durant deux hivers une

population de skieuses. Leur étude nous montre que le risque d’avoir une rupture du ligament

croisé antérieur est deux fois plus important sur la jambe non dominante [24].

En 2010, Fousekis et al., ont montré qu’il y avait un déséquilibre dans entre les membres

inférieurs chez les footballeurs professionnels, qui néanmoins à tendance à s’estomper au fil

des années de pratique professionnelle, ce qui permettrait de réduire le risque de blessure.

Selon cette étude, ces résultats sont intéressants dans la prévention des blessures des membres

inférieurs [25].

Le Myotest peut donc être utilisé par des kinésithérapeutes au quotidien pour effectuer un

bilan ou pour évaluer l’évolution d’un traitement. Néanmoins cette utilisation, pour être

valide, doit se restreindre à la comparaison entre la jambe saine et la jambe pathologique.

Page 16: TFE Myotest Fabien Culemme

Au vu des résultats de cette étude et de la fiabilité du Myotest démontrée dans la littérature, il

faudrait entreprendre d’autres études plus approfondies.

En effet, il serait intéressant de voir la capacité du Myotest à mesurer les groupes musculaires

de façon plus analytique et non pas par rapport à l’ensemble des membres inférieurs. Comme

pour les dynamomètres dans l’étude de Kollock et al. en 2010 [21], il faudrait essayer de

mesurer les paramètres musculaires de certains muscles.

Pour cela, puisque le Myotest prend les mesures dans le sens opposé de la gravité, il devrait

être attaché à une colonne de charge, de la même façon qu’il est attaché à une barre lors des

exercices de musculation. Ces résultats permettraient de savoir si le Myotest peut être utilisé

dans un registre plus étendu répondant plus aux exigences des kinésithérapeutes. Lorsqu’ils

réalisent un bilan musculaire, cela leur permettraient de le faire de manière plus analytique en

isolant chaque groupe musculaire comme pour le testing manuel.

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Conclusion

Lors de l’analyse des résultats nous avons observé une différence significative entre l’exercice

de squat et la montée d’escalier pour les membres dominants et non dominants pour les

paramètres de puissance, puissance maximale et de force mais pas pour les paramètres de

vitesse. Cependant, nous avons pu constater qu’il n’y a pas de différence significative pour

l’ensemble des paramètres lors du rapport membres dominants/non dominants entre les deux

exercices. Nous avons également constaté une différence significative entre les membres

dominants et non dominants pour l’ensemble des mesures réalisées. Cette étude nous a donc

montré que le Myotest est fiable pour mesurer les paramètres musculaires lorsque l’on

compare le membre dominant au non dominant ou le membre pathologique au membre sain,

lors d’une activité de la vie quotidienne comme une montée d’escalier. Il peut donc être utilisé

par des kinésithérapeutes pour effectuer un bilan ou pour évaluer l’évolution d’un traitement.

A partir des résultats de cette étude, il serait intéressant d’étudier si le Myotest permet de

réaliser des mesures plus analytiques sur les groupes musculaires.

Page 18: TFE Myotest Fabien Culemme

Bibliogrphie

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Worthingham. 2006;7ème

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