Surveillance & Contre-Surveillance

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Surveillance & contre-Surveillance (verSion de travail - avril 2015)

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(Avril 2015 - Version de travail)Comprendre et se défaire des dispositifs de surveillance.

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  • Surveillance & contre-Surveillance(verSion de travail - avril 2015)

  • a. pratique de la Surveillance par leS ServiceS de Scurit

    1. Le droulement dune surveillance

    Les explications qui suivent ne feront pas de distinction entre les diffrents types de services luvre. Il sagit de prsenter ici une vue densemble, la plus gnrale possible, du droulement dune surveillance physique. ltape prliminaire : du bureau du procureur...En amont de toute surveillance, il est cens y avoir une dcision du parquet. Cette dcision peut maner du parquet lui-mme, comme elle peut rpondre une requte des services de police ou de lautorit politique.Une surveillance est gnralement lance quand il est prvisible que dautres formes dinvestigation seront sans rsultat, du moins est-ce en Allemagne ainsi que lon justifie la mise en place dune surveillance consquente; car cela cote cher en temps, en personnel, en argent. Pour la surveillance dune seule personne-cible, jusqu 20 agents peuvent tre mobiliss, pendant des journes entires, et il faut ajouter cela les vhicules et les moyens techniques. Les services reoivent bien plus de demandes quils ne peuvent en satisfaire ; il nest donc pas toujours dit quils puissent entrer en action au moment mme o on le leur demande. Il faut aussi prendre en compte que, pour la police, toute mise sous observation contient le risque que la personne cible grille la surveillance, et comprenne ainsi que lon enqute sur son compte.La gnralisation du contrle dans cette socit ne doit pas conduire croire que la police se livrerait aussi facilement que cela telle ou telle surveillance cible .De plus, de nombreux lments sur les mouvements dune personne-cible peuvent tre rassembls pour lenqute sans moyens coteux, par une surveillance technique (par les donnes tires dinterception des communications ou des donnes obtenues par la pose de camras caches).Une mise sous surveillance srieuse ncessite normalement que le parquet demande lintervention dune unit spciale dobservation. Cela peut prendre un certain temps. Lunit en charge de lintervention doit la prparer et a en gnral plusieurs affaires traiter en mme temps. Pour la prparation de chaque intervention, le protocole consiste dabord rassembler un certain nombre dlments pralables : Qui est la personne-cible ? Des photos rcentes sont-elles disponibles ? Y a-t-il une ou plusieurs personnes-cibles ? De quels renseignements dispose-t-on dj sur cette personne ? Sera-t-il ncessaire de louer un appartement pour la surveiller ? ce stade de lenqute, une surveillance tlphonique aura dj t effectue, ce qui aura permis de se renseigner sur quelques dtails concernant la personne-cible.Une premire surveillance de reconnaissance peut tre effectue avec des moyens et un temps rduits. Lobjectif est dobtenir une image en mouvement de la personne-cible, afin dtablir si elle loge effectivement ladresse suppose, quels moyens de transport elle utilise et quelles habitudes particulires peuvent tre constates.Il y a aussi des procdures dobservation superficielle qui consistent vrifier si la personne-cible se gare juste devant chez elle ou ailleurs.

    chapitre 1

  • ...au bureau de lunit de Surveillance Thoriquement, chaque unit de surveillance se runit une fois par semaine, par quipes. On y expose les nouveaux dossiers et le plan des interventions mettre en uvre. Par exemple, qui dirige lintervention sur le terrain ? Le chef dquipe ou un fonctionnaire subalterne ? Combien de personnes et de voitures seront mobilises ? Combien de temps et de journes sont prvus ? Quels moyens techniques seront mis en place ? Qui crira le compte-rendu dobservation ? partir de ce moment-l, lautorit judiciaire est certes tenue au courant de la progression de lenqute mais sans tre sur le terrain. Les agents de terrain napprcient gure dtre drangs par leurs collgues des bureaux .Les quipes de surveillance sont composes dune majorit dhommes ; il ny a la plupart du temps que deux ou trois femmes par quipe.Lquipe nest pas requise au complet en permanence. Suite quelques reconnaissances pralables, il peut tre dcid de ne mobiliser que quelques agents, lors de surveillances relativement simples. Quatre vhicules et 6 ou 7 personnes suffisent pour maintenir une surveillance autour dune personne-cible. Il peut aussi savrer ncessaire de surveiller la personne-cible 24h/24h et quun relais soit donc tabli entre plusieurs quipes de surveillance. De telles interventions sont coteuses et sont rarement mises en uvre plus dune ou deux semaines.Il existe aussi de grandes oprations menes grand frais et avec plusieurs units, le temps dune journe particulire o plusieurs personnes-cibles sont censes se rencontrer.Il sest aussi dj vu que, dans des affaires impliquant des personnes fiches comme potentiellement dangereuses, la surveillance soit intentionnellement irrgulire, par exemple dans le cas de groupes de lutte arme. Mais cela reste une exception.Ds quune affaire devient importante, plusieurs sections et units dun mme service se relaient. Ainsi, une surveillance peut tre mene pendant une semaine par une quipe de la DGSI, la semaine suivante par la SDAT et celle qui suit par la SAT1. Sur 24h, plusieurs services pourront se partager des crneaux horaires. La collaboration entre units de police rgulires et units anti-terroristes nest pas forcment courante, mais existe ; elle va rarement en France sans querelles de services et de comptences. En dpit du fait que les paramtres diffrent dune situation une autre, on peut donner une ide de ce que peut tre une surveillance sur une semaine avec 8h de travail par jour. Lquipe est dote pour ce travail de sa propre frquence radio depuis le rseau numrique technologie TETRA (ACROPOL en France pour la police nationale, les douanes, lAP et RUBIS pour la gendarmerie).Naturellement, les dispositifs radio dun vhicule de surveillance sont cachs, et les agents utilisent des kits main libres et des touches dappel caches, par exemple des interrupteurs enclencher avec le pied.La cl de la russite dune surveillance est lie la capacit de collecter en permanence de linformation. On ne peut esprer obtenir des informations prcises sur ce que lon cherche si lon ne prend pas tout le temps que cela requiert. Plus de donnes seront accumules, plus danalyses en retour seront possibles.Mme si une surveillance sur plusieurs semaines napporte aux policiers aucun lment concluant, mme sils perdent de vue la personne-cible, ils pourront en tirer une mosaque qui servira plus tard lenqute. Cette approche peut conduire un certain esprit routinier chez les agents des units spciales car ils savent que cest cette constance dans la rptition dune surveillance discrte qui les conduira le plus souvent la russite, au bout du compte.

    1. DGSI: Direction Gnrale de la Scurit Intrieure. SDAT: Sous-Direction Anti-Terroriste. SAT: Section Anti-Terroriste de la brigade criminelle de la prfecture de Paris

  • 2. Autour de la personne-cible : la position A et le dispositif en cloche

    En temps normal, une observation a lieu durant les horaires de travail habituels, cest--dire de 8h00 19h00, moins que la personne-cible nait un tout autre rythme de vie, qui sera alors pris en compte. Il est ainsi bon de savoir que les surveillances de routine sont souvent moins assidues le week-end quen semaine, voire parfois inexistantes, sauf circonstance exceptionnelle.Toute observation dbute par la mise en place dune position A autour de la personne-cible. Lagent en position A sera celui qui verra la personne-cible directement ou qui la verra en premier lorsquelle apparatra dans un primtre donn. Lobjectif peut tre le domicile de la personne-cible qui sera ds lors considr comme son lieu de rsidence officiel, ou un lieu de frquentation habituel de la personne-cible. La position A sera poste en fonction des possibilits prsentes par le lieu en question. La plupart du temps, la surveillance se fera depuis un vhicule, mais parfois aussi ce sera un client oisif assis la terrasse dun caf, une fumeuse dbonnaire sur le banc dun parc voisin, ou encore depuis une fentre avec des jumelles. Des vhicules banaliss de type sous-marins seront utiliss, dans lesquels les agents ne sont pas visibles depuis lextrieur, par exemple des mini-bus aux vitres latrales teintes ou avec des rideaux. Cest partir du point dtermin par la position A que les autres observateurs se positionnent pour former une cloche autour de lobjectif. Tous les chemins susceptibles dtre pris par la personne-cible sont ainsi couverts par le primtre de surveillance.Lors dune surveillance mise en uvre par des agents professionnels, il y aura toujours un agent dans la position A pour viter de perdre la personne-cible de vue. Les autres agents sannonceront en tant que position B qui peuvent relayer la position A en cas de besoin.Dans les situations o il est impossible de mettre en place une position A sans attirer lattention, on peut alors installer un dispositif en cloche autour de lobjectif en esprant voir apparatre la personne-cible lorsque celle-ci franchira les limites du primtre de surveillance. Une rue cible sera contrle aux deux extrmits pour intercepter la personne-cible ces endroits-l. La majorit des vhicules resteront alors proximit en attendant les nouvelles de la position A . Ils ne sloigneront pas trop afin dtre rapidement sur les lieux pour suivre les dplacements ventuels de la personne-cible. Le plus souvent, ils se postent au coin de la rue ou une deux rues perpendiculaires plus loin, en vitant quil y ait des feux de circulation ou une circulation trop dense qui les tiendraient distance de la personne-cible. Lagent qui mne lopration a un carnet de notes sur lui, pour pouvoir y inscrire en temps rel toutes les informations lintressant. En parallle, lagent en position A peut aussi donner des directives et des indications aux autres agents. La personne-cible est-elle clairement identifie ? Si ce nest pas le cas, une identification est-elle possible ? Si cest le cas, dans quelle direction est-elle en train de se dplacer ? Comment doivent se comporter les agents aux postes secondaires ? Doivent-ils se sparer, rester en place ou entreprendre une filature ? Pour ne rien omettre, et cela surtout lors de moments dacclration comme des courses-poursuites, les transmissions radio sont envoyes vers le central ou enregistres par dictaphone.Une fois en position, une longue priode dattente peut suivre. Lagent peut alors rvasser ou somnoler seul au volant, incliner le sige en arrire, couter la radio, voire sendormir. De temps autre, il peut y avoir des coups de stress lorsquun agent croit avoir repr la personne-cible et que ce nest quune fausse alerte. Lun ou lautre dentre eux peut aussi annoncer quil va chercher manger ou bien va se rendre aux toilettes. Si besoin, la position A peut tre relaye. Le relais ne sert pas uniquement viter dveiller lattention ; il est aussi ncessaire pour empcher que la concentration ne vienne baisser aprs un certain laps de temps.Si la personne-cible est chez elle, le relais va arriver heure fixe, en gnral lheure pile ou aux demi-heures. Si elle est absente et quon attend son retour, la position A reste sans remplacement mme pendant plusieurs heures. Pour ne pas se faire reprer, les autres vhicules changent de temps en temps de place. Mais il est invitable de rester en stationnement une place donne car on ne peut pas rester en permanence en mouvement. Des habitants attentifs et des promeneurs remarqueront probablement aprs un certain temps le mange des voitures devant eux. Mais, par exprience, cela naffecte pas le dispositif de surveillance. Les gens remarquent quune

  • surveillance a lieu, mais loublient aussitt et ne savent de toute faon pas vraiment ce qui est observ. En rgle gnrale, on peut dire que mme la personne-cible elle-mme ne prte pas attention plus de quelques minutes aux voitures, leur plaques, leurs signes caractristiques ou des personnes au comportement bizarre. Quand une surveillance est prvue pour staler sur plusieurs jours ou sur plusieurs semaines, lquipe va se trouver un coin tranquille proximit pour se retrouver sans que dventuels contre-observateurs puissent faire le lien entre eux et lopration en cours. Les endroits appropris pour cela peuvent tre les parkings des supermarchs, des rues isoles comme des impasses avec des places de parking libres ou un endroit dsert sous un pont de priphrique. Des runions dintervention sont menes au dbut et la fin de chaque opration dans ce type de lieu.

    3. La surveillance des dplacements un moment ou un autre, il faut bien que la personne-cible fasse surface ; cest cela qui provoque la mise en branle du dispositif. Au moins un des agents, et souvent plusieurs, dispose dun appareil photo numrique ou dun camscope et tentera de prendre des clichs de la personne-cible et des personnes avec qui elle entre en contact. Quand la personne-cible apparat, le premier geste est de bien la dcrire aux autres observateurs afin que tous puissent lidentifier parfaitement. Cest le rle de la position A qui, aprs cela, tient ses distances pour ne pas se faire reprer. leS dplacementS en voitureDans tous les films policiers, on voit la personne suspecte sloigner en voiture et le policier en planque se lancer immdiatement, 10 mtres derrire, dans la filature. Ce genre de scnes est videmment irraliste, car cela attirerait immdiatement lattention. Quand lobjectif se met en mouvement, le vhicule de la position A ne bouge pas et attend quun autre vhicule prenne en charge la filature. Entre le moment o la personne-cible entre dans sa voiture et le dmarrage, il y a gnralement assez de temps pour quun autre vhicule dobservation se mette en position. Parfois, le vhicule suiveur se place mme devant le vhicule-cible et se laisse doubler. Quand il sagit dobserver quelquun, filer sa voiture savre plutt pratique. Les liaisons radios sont plus faciles et plus discrtes en voiture. Les voitures sont fortement limites dans leurs dplacements cause des rgles de circulation et peuvent tre clairement identifies par leur modle, leur couleur et leur plaque, ce qui facilite la filature. De plus, les voitures de surveillance sont puissantes et pilotes par des personnes exprimentes : elles ne peuvent a priori pas tre semes vive allure. Si ncessaire pour garder la cible en vue, elles ne sen tiennent pas au code de la route, grillent les feux rouges, roulent sur le trottoir, ou en sens interdit. Le rglement permet aux forces de police de commettre toute infraction. Si lon voit une ou plusieurs voitures banalises grillant des feux vive allure, on peut en gnral en conclure que lon est en train dassister une opration de police. En ville, il est difficile de rattraper le retard d un feu rouge, non seulement parce que la voiture-cible peut alors parcourir un bon kilomtre ou bifurquer jusqu sortir du champ de vision en une minute, mais aussi parce quavec le trafic, de nombreux vhicules ont tt fait de sintercaler entre les suiveurs et leur objectif, faisant ainsi obstacle tout rattrapage du retard. Il faut donc, idalement, quau moins deux vhicules essaient de garder en permanence le contact visuel avec la cible.Dans les dernires annes, lutilisation de toutes sortes de balises par la police a t dcuple, notamment en France, tel point que leur usage a d tre lgalis. Elles cotent de moins en moins cher, sont de plus en plus fiables et permettent dconomiser beaucoup defforts et de personnel. Dans certains cas, le central transmet en temps rel aux vhicules dobservation la position du vhicule balis, de manire ce que celle-ci soit tout moment connue au mtre prs et puisse tre suivie sur une carte, mme lorsque les suiveurs en ont perdu la trace.Si la personne-cible conduit une voiture de location, les policiers contactent en gnral la socit de location pour obtenir plus dinformations, que ce soit sur le moment ou aprs coup. quel nom la voiture a-t-elle t

  • loue ? Avec quel numro de compte ? Combien de kilomtres ont t parcourus ? Au reste, pour simplifier la chose, de nombreuses voitures de location possdent dsormais leur propre appareil de golocalisation embarqu au titre de dispositif anti-vol, ou afin d optimiser la gestion de la flotte . Si la personne-cible est connue pour avoir rgulirement recours la location, au partage ou lemprunt de voitures, les policiers tcheront dans la mesure du possible de baliser les vhicules les plus frquemment utiliss.

    leS dplacementS piedLobservation dun individu pied est un exercice autrement plus contraignant. Les agents de filature pied doivent en effet veiller transmettre le plus discrtement possible les informations quils recueillent. Dans leurs communications radio, ils utilisent ainsi la plupart du temps un micro situ hauteur de larynx dans le revers du col de leur veste, au niveau du poignet, dans un sac main ou un sac dos, sacs qui peuvent ainsi tre transmis au collgue venant prendre le relais. Pour entendre ce qui se dit la radio, il faut alors un metteur dans loreille, que ce soient des couteurs de walkman ou une micro-oreillette de type Phonak . La micro-oreillette est certes en soi pratique, mais prsente galement des inconvnients : elle est discrte mais pas invisible, et celui qui est repr comme en portant une est grill. De surcrot, elle est sujette au brouillage, le son y est relativement faible, elle se bouche rapidement cause du crumen et tombe souvent de loreille au mauvais moment. De plus, pour la transmission, une bobine plate, de forme oblongue et relie lappareil radio est ncessaire, qui doit tre cache faible distance de la micro-oreillette (par exemple, dans lpaulette de la veste ou dans la bretelle du sac dos). Pour toutes ces raisons, beaucoup dagents prfrent les couteurs classiques. Il arrive aussi que des agents en civil, pied, cachent leur talkie-walkie dans une housse en forme de trousse, ce qui prsente le double avantage dattnuer la propagation du son et de noffrir la vue, de loin, aucune forme suspecte recense.Tout ce mange pouvant tre remarqu par des pitons, les agents en filature pdestre travaillent aussi bien avec des tlphones portables. Mais il faut alors quun collgue se charge dcouter ce qui est transmis et le traduise par radio aux autres membres de lquipe. Les tlphones portables ont dailleurs depuis des annes une fonction confrence permettant un groupe de personnes dcouter quand une personne parle. Mais cette fonctionnalit tant coteuse et plus complique que le recours la radio, il semble quelle ne soit utilise que sporadiquement. Et de toute faon, lintroduction de la radio numrique technologie TETRA la rendue superflue.La personne-cible se dplaant pied peut soudainement changer de direction, disparatre dans une maison ou emprunter un moyen de transport entrer dans un bus, prendre un vlo, sengouffrer dans une station de mtro... La cloche doit donc serrer troitement lobjectif, au mieux avec plusieurs pitons et des deux cts de la rue afin que si lobjectif change de trottoir, la position A ne soit pas force de traverser la rue elle aussi, ce qui pourrait veiller des soupons sur elle. Cependant, un objectif pied se dplace par nature assez lentement, ce qui permet dans la plupart des cas de ne pas le perdre, quand bien mme il ferait des mouvements imprvus.

    leS tranSportS en communQuand la personne-cible se dplace en transports en commun, il faudra quau moins un agent se positionne dans la mme rame ou le mme bus. Pour viter de se faire remarquer, lagent montera souvent un arrt aprs la personne-cible ou, si le temps dattente le permet et que la direction emprunte est indubitable, il peut mme monter un arrt avant la personne-cible. La position recherche par lagent dans le wagon sera celle qui se trouve le plus larrire afin de pouvoir observer toutes les entres et sorties. Les voitures du dispositif, quant elles, suivent du mieux quelles peuvent. Il est videmment difficile aux heures de pointe daller en voiture aussi vite quun mtro. Cest pourquoi les vhicules de filature essaient gnralement de partir en avance dans les directions de dplacement probables de lobjectif, alors mme que celui-ci attend encore sur le quai. Lorsque la personne-cible descend, linformation est transmise par lagent au reste du dispositif, qui prend le relais. Lagent, quant lui, sort gnralement la station suivante, o une voiture vient le prendre. Dans ces conditions, il est assez rare quun dispositif de filature perde la trace dune personne-cible. La possibilit de

  • semer la police dans le mtro demeure nanmoins, mme si elle a t largement surestime dans la littrature. Il arrive alors que les personnes-cibles soient perdues cause de problmes de communication entre les agents, parmi lesquels figurent effectivement les changements de quai, les informations lacunaires sur les diffrentes lignes et correspondances ; ce que les agents concerns navouent pas volontiers. Il est vident par contre que si la personne-cible a son portable avec elle, elle sera localisable en permanence, soit par ses conversations tlphoniques, soit par SMS furtifs ce dont les services de surveillance font un copieux usage.La vidosurveillance des quais et des rues est peu utilise dans le cadre de filatures. Quand une personne-cible sengouffre dans une station de mtro, il faut considrer quelle part peu prs une minute plus tard ; dans ce laps de temps, il est rigoureusement impossible denvoyer un agent au poste central pour y contrler les crans. En outre, les policiers sont dj assez occups comprendre quelle ligne va prendre lobjectif, quels sont les horaires de dpart des rames, quelles stations de correspondance doivent tre investies. De surcrot, les camras ont toujours des angles morts et leur qualit dimage est souvent mdiocre. Mme dans les conditions optimales (par exemple, la surveillance dun dealer qui vend rgulirement de la marchandise dans certaines stations), la vidosurveillance depuis le central ne sera quun instrument dappui lobservation directe, car il y a bien trop de possibilits de mouvement inopin pour une personne-cible, et qui ne sont pas contrlables par camra.

    leS dplacementS deux-roueSSe dplacer vlo ou moto peut rendre le travail des agents de police particulirement ardu, car ce sont des moyens de transport qui ne suivent pas le rythme gnral du trafic. Le vlo est trop lent pour les voitures et trop rapide pour la filature pied. La moto, elle, est la plupart du temps trop rapide pour tout autre moyen de transport. Les policiers nont alors dautre choix que de faire intervenir des vlos pour suivre les vlos et des motos pour suivre les motos ; ce qui prsuppose une certaine forme physique de la part des agents et des prparatifs lintervention. Dans les units de surveillance, il y a gnralement en plus du parc automobile, une deux motos et/ou scooters et quelques vlos ; si bien qu loccasion, cela peut tre les vlos privs des agents qui sont utiliss. Les vlos ont cette particularit dtre peu identifiables, ce qui peut constituer un avantage pour lobservation : la personne-cible ne reconnatra probablement pas un vlo quelle a crois plus dune fois dans la mme journe. Pour un objectif se dplaant vlo, il ne sera gnralement dploy quun vlo dobservation, mais dont le conducteur changera de temps autre de veste ou qui lchangera avec un collgue. Autant que possible, les vhicules du dispositif tenteront de garder un contact visuel avec lobjectif tandis que lagent vlo se tiendra peu de distance et se rapprochera immdiatement en cas dimprvu. Les voitures sefforceront alors de dpasser la personne-cible le moins possible do une trajectoire suspecte, incohrente, puisquils doivent se dporter sur la droite, puis nouveau avancer un peu, puis nouveau se dporter sur la droite. Ce type de conduite stop-and-go est le signe certain quune cible lente est en train dtre suivie.Une moto peut semer ceux qui la suivent en grillant un ou deux feux de signalisation et en se faufilant. L aussi, ce nest gure plus de deux motos, et le plus souvent une seule, qui sont mobilises lors dune filature de moto, le reste du dispositif suivant autant que possible en voiture. Cela dit, comme pour les filatures de voitures, ce sont les multiples contraintes du code de la route qui jouent ici en faveur des filocheurs, car dans la pratique une moto voit sa libert de mouvement grandement rduite par les feux rouges, les autres vhicules et les sens de circulation.

    4. Quand le filocheur perd la trace du filoch

    En temps normal, une quipe de filature ne cherche pas par tous les moyens garder le contact avec la personne-cible. Lorsque les policiers ont limpression que la surveillance sera dcouverte par leur cible, ou quand les mouvements de celle-ci deviennent excessivement erratiques, par exemple lorsquelle va et vient dans un tout petit primtre, les agents se placent un peu en retrait. Ils abandonnent au besoin la position A, largissent le dispositif et forment une cloche plus large autour de la zone en question. Ils se placent alors

  • aux points de passage obligs du vhicule . Il peut mme arriver quils cassent la filature pour la reprendre une nouvelle occasion, par exemple depuis le logement de lobjectif.Quand la personne-cible disparat, les environs sont inspects, des vhicules se rendent ladresse connue de lobjectif et attendent de voir si celle-ci apparat. Si les policiers estiment que la personne-cible est excessivement mfiante, ils peuvent dcider de lui laisser la laisse longue ; lobservation se mne alors avec des pauses, un jour sur deux ou une semaine sur deux.Il est relativement rare que la personne-cible soit perdue parce quelle a russi casser volontairement la filature. Le plus souvent, cela est d ce que lon a affaire des pros organiss dun ct, qui veillent ne pas se laisser semer, et de lautre des gens qui ne savent pas forcment comment on djoue un tel dispositif et qui sorganisent trop rarement afin de le dcouvrir. Ce nest pas parce que la surveillance pourrait tre repre par la personne-cible quelle est mcaniquement interrompue ; cela dpend du type dinformations que les policiers cherchent rcolter. Car la personne-cible a aussi, le plus souvent, un quotidien : travail, contraintes sociales et autres activits rgulires, quil nest pas toujours possible de reporter ou de suspendre. Dans certaines circonstances, les agents du police pourront saccommoder du fait que la personne-cible remarque quelques voitures et quelques visages (quelle oubliera vraisemblablement bientt) du moment que cela leur permet dobtenir une large quantit dinformations.

    5. Fin de journe pour les poulets

    Lorsque lquipe de surveillance a fini sa journe de travail, dont il nest pas rare quelle dure huit heures, un procs-verbal de surveillance doit tre crit. Il doit contenir le nom des participants et les faits constats avec lhoraire correspondant. Souvent ce procs-verbal, qui figurera dans les actes de lenqute en cours, est rdig sur la base dun rapport dobservation intgr au journal de bord de lunit et qui sert de notes brutes pour la rdaction du procs-verbal.

    En rgle gnrale, observation et arrestation sont des procdures distinctes. Certes, il y a des surveillances qui suivent la personne-cible dans le but avr de la prendre en flagrant dlit. Mais cela est assez rare, et se passe principalement dans le cadre de lactivit dun indic ou dun autre agent, par exemple lors de lachat de drogue. La rgle veut que la surveillance soit dabord exploite et que ce soient les responsables du dossier qui dcident de la poursuite de lobservation ou de larrestation ; arrestation qui ne survient donc pas lors de, mais la suite de la surveillance. Une remarque tire de lexprience mrite cependant dtre faite : en France, au moment o une personne cible se rend compte de manire rpte doprations de surveillance menes sur son compte, celle-ci doit se dire quil y a de fortes chances pour que larrestation sapproche grands pas. Ne serait-ce que parce que le fait que la personne-cible manifeste par son comportement quelle se sait surveille tend hter, du ct des policiers, les oprations. Mais aussi parce qu la veille dune arrestation, les surveillances peuvent tre plus grossires, et sont menes dans le but de sassurer de lendroit o la personne pourra tre cueillie le lendemain matin. Il faut alors savoir prendre rapidement, avant quil ne soit trop tard, la dcision douloureuse de se mettre au vert pour quelques temps, ou de poursuivre ses activits dans une autre rgion voire un autre pays. Il faudrait parvenir sexpliquer le dterminisme psychologique qui veut quen rgle gnrale, tout en se sachant sous surveillance, tout en se disant quils nen ont plus pour trs longtemps rester libres, la plupart des gens continuent leurs activits comme si de rien ntait , jusqu se faire cueillir.

    6. Le cas particulier de la filature de protection

    Quand les services de renseignement tentent de recruter un indic, la personne cible est auparavant mticuleusement observe, afin que les responsables du dossier soient correctement informs et que la prise de contact se passe au mieux et au meilleur moment. La prise de contact peut avoir lieu en pleine rue, au

  • domicile de la personne, par une convocation insignifiante au commissariat ou mme dans le cadre du travail. Parfois, cela consistera fixer la personne dsigne un rendez-vous ultrieur. La filature de prparation sera alors gnralement mene en quelques jours, mais dans certains cas complexes, elle peut stendre sur des semaines. Le jour de la prise de contact, dans la plupart des cas, une quipe de surveillance est mobilise, au cas o la personne cible ragirait de manire agressive vis--vis de lagent qui laborde et aussi afin dtudier le comportement de celle-ci aprs la discussion. Passe-t-elle des coups de fil ? Qui consulte-t-elle en premier? Dans lventualit o la prise de contact se droule favorablement pour les policiers, les rencontres suivantes seront elles aussi possiblement surveilles. Les policiers observent si lobjectif dpense immdiatement largent obtenu, sil sassocie dautres personnes. Dans le cas dune discussion tactique , cest--dire dune prise de contact qui na pas pour but de recruter un indic, mais seulement dinstrumentaliser dune manire ou dune autre la personne-cible, la filature peut se limiter une filature de protection le jour de la discussion. Le but dune telle discussion tactique peut tre de balancer quelques informations ou quelques intox calcules, ou de provoquer une raction dtermine qui peut tre exploite dans le cadre de lenqute, par exemple grce une interception tlphonique.

  • b) quelqueS aSpectS particulierS

    1. Radio

    De nombreuses considrations sur la radio sont devenues caduques au moment du passage la radio numrique dans de nombreux services de police europens.

    technique

    Le systme radio TETRA (pour Terrestrial Trunked Radio), cr par un consortium international dentreprises sigeant Rome, a t repris par diffrents pays europens : ACROPOL en France, TETRA en Allemagne, TETRON en Autriche, ASTRID en Belgique, POLYCOM en Suisse. Il est en passe de devenir le standard numrique europen des communications des services de scurit.

    En France, ACROPOL (pour Automatisation des Communications Radiotlphoniques Oprationnelles de POLice) est le systme de communication radio de la police nationale depuis 1994. Des dclinaisons existent suivant les services : ANTARES pour la scurit civile, les pompiers et le SAMU, SERVIR pour larme franaise, CORAIL NG pour la gendarmerie mobile, RUBIS pour la gendarmerie... Mme le rseau de bus de Lille, Transpole, bnficie dun tel systme de communication. Tous sont des productions dEADS. La police municipale ne serait pas encore quipe.

    Cest lINPT (Infrastructure Nationale Partageable des Transmissions) qui regroupe ces diffrents systmes, elle dispose de 1500 sites relais en France, qui permettent de couvrir 95 % du territoire mtropolitain.Pour la petite histoire, des policiers ont port plainte contre leur hierarchie pour des nauses, maux de tte et destomac quils imputent au systme TETRA. La radio TETRA en soi peut tre intercepte, mais lentiret des donnes mises sont cryptes, et paraissent pour lheure indchiffrables.Ce cryptage repose sur la mise en place dune puce. Chaque appareil radio a un numro didentification. Ceci permet de bloquer immdiatement tout appareil port disparu. Chaque groupe radio est dfini prcisment de sorte que ne peuvent y participer que les appareils radio autoriss par leur numro didentification, cest--

    Antenne RUBIS situe Taigny, dans le 89.

  • dire ceux pour qui le groupe en question a t ouvert. Cela permet dassurer une scurit supplmentaire vis--vis de toutes oreilles indsirables.La radio TETRA se diffuse dans la tranche de 380-395 MHz ( bande de 70cm ), il existe- comme pour les anciennes radio duplex analogiques une sous-bande et une sur-bande : les participants mobiles mettent sur le canal bas ( up-link ) et reoivent sur le canal haut ( down-link ). Lcart entre les canaux up-link ( partir de 380 MHz) et down-link ( partir de 390 MHz) est de 10 MHz. La trame du canal reste 25 MHz. La puissance dmission est relativement leve, en raison dune haute frquence, mais pas assez pour la diffusion dimages. Cette possibilit est en cours dlaboration.

    pratique radiophoniqueEn ce qui concerne les larges groupes Radio impliquant de nombreux participants, la discipline de la radio enseigne lors de la formation aux agents spcialiss est indpendante de la capacit dventuels opposants lintercepter, limportant reste la comprhension mutuelle : tous les messages doivent tre brefs, il ne faut parler que lorsque cela est ncessaire, utiliser des formulations claires, etc...Ceci est moins obligatoire dans le cadre des surveillances car le groupe radio a des limites plus restreintes et le canal nappartient qu lquipe en poste. Autrefois, la discipline lors de lusage de la radio tait plus importante respecter pour les agents en poste cause du risque dinterception. Le livre de formation cet usage prvoit dabrger Personne en P , Personne-cible en P1 , les contacts connus en P2 , les voitures en V , les lieux en L , etc Dans la phase de prparation, les vhicules et lieux connus doivent dj tre familiers tous les agents et ne doivent tre dcrits au cours de lopration que par leurs abrviations.Les noms des rues doivent tre autant que possible abrgs ou modifis : la rue o habite la P1 devient par exemple la rue cible , les autres rues du voisinage proche la rue K ou rue B , etc. Voil pour la thorie.Dans la pratique, cela a t et reste encore peu respect la lettre ds lors quil ne sagit pas de cas particulirement sensibles. Mme avec beaucoup de bonne volont, des vnements imprvus vont dstabiliser les plans, la discipline laisse dsirer ou cause dun moment dexcitation un mauvais mot chappe aux agents en poste. Lorsque la P1 se dplace dans plusieurs rues, il est peu prs impossible de parler de faon code car alors les collgues ny comprennent tout simplement plus rien. On voit plutt se crer au sein des units un jargon particulier, qui permet dviter certains mots-cls, sans rapport direct avec ce qui peut tre appris dans les livres de formation.La discipline est peu suivie dans certaines units spciales. Le nom mme de lunit nest plus cit, puisquils parlent entre eux. Normalement, les messages sadressent des numros, de deux ou trois chiffres, que le vhicule ou lagent peut identifier. Au lieu de cela, cest souvent par le prnom quils sappellent et des sujets secondaires sont abords par radio quand il ne se passe rien de spcial. Beaucoup se connaissent en dehors du boulot et se tutoient. Cela va probablement saccentuer avec le numrique et entraner des discussions encore plus loignes du sujet lors de phases calmes de lopration.Un autre aspect du numrique rside dans le fait que les appareils de radio portatif des marques MOTOROLA et SEPURA ont dj plus ou moins lapparence de tlphones portables (voir photo), ou sont difficiles distinguer des appareils radio dentreprises. On peut imaginer que se dveloppe des appareils radios de plus en plus semblables des tlphones portables. Cela simplifierait grandement leur usage dans certains contextes comme pour les filatures pied. Ou encore, cela pourrait faciliter les rapports effectus par les policiers en civils qui occupent la tte des manifestations ; rapports qui jusquici taient transmis par communication portable vers le central, qui redirigeait avec un certain dlai les informations au reste des effectifs policiers. lavenir, ces communications seront intgres directement au groupe radio de toute lunit. Tlphoner avec ce qui semble tre un portable veille bien moins lattention que de murmurer dans le revers de sa veste.

  • 2. Moyens techniques

    Surveillance tlphoniqueLors des surveillances actuelles, des coutes sont mises en place la plupart du temps, incluant des interceptions sur le rseau internet et les e-mails. Mais dans la pratique, cest principalement les lignes tlphoniques qui sont avant tout mises sous surveillance. Il faut distinguer plusieurs domaines au sein des interceptions des communications : la collecte des donnes de communication, la localisation des tlphones portables, et lcoute qualitative du contenu des conversations et des messages envoys.Le juge dinstruction peut demander des coutes tlphoniques pour une dure de 4 mois maximum (renouvelables), dans le cadre dune enqute criminelle pour un dlit ou crime dont la peine encourue est de 2 ans minimum.

    donneS de communicationLes donnes de communication sont constamment recenses par les oprateurs tlphoniques, enregistres pendant un certain temps et transmises sur demande des autorits, auxquelles elles sont lgalement tenues de fournir leurs donnes : en France, ces donnes sont conserves un an par les oprateurs, ce qui permet aux policiers de se renseigner sur lanne dj coule. Les obstacles juridiques pour lobtention des donnes sont moins nombreux que pour les coutes qualitatives, car les donnes de communication sont trs rgulirement demandes par la police. Les informations manent du bureau de loprateur vers la direction de la section en charge de la surveillance qui est ainsi informe si le tlphone de la P1 est actuellement en train dtre utilis, de qui tlphone avec qui et, en ce qui concerne les tlphones portables, sil est allum et quelles bornes du rseau il est reli.Ces donnes sont donc rgulirement et rapidement disposition de la police. Il suffit la police, commission rogatoire en main, de faxer le numro du mobile loprateur tlphonique concern. Ensuite, la ligne transite automatiquement vers le central dcoute o les policiers disposent de fonctions identiques tout bon lecteur MP3 (enregistrement, retour en arrire, etc.). En moins de 24 heures et pour la modique somme de 700 euros que le ministre de la Justice rgle loprateur. 25 000 coutes sont autorises chaque anne selon Le Canard enchan, et 4 millions de rquisition tlphonique. 22. Ecoute tlphonique et filature l'heure du numrique , L. Bourrelly, http://www.adicie.com/archives/51

    Appareil main ici fix sur un socle adapt pour la voiture.

    MRT (appareil standard) de MOTOROLA HRT (appareil main) de SEPURA

    Appareils TETRA actuellement utiliss :

  • Pour la localisation au mtre prs dun tlphone, de plus en plus de formulaires sont exigs, mais la plupart du temps cela nest pas ncessaire grce aux bornages des antennes-relais qui dlimitent dj une zone assez prcise. Ainsi les agents de surveillance, avec leur connaissance pralable des habitudes et mouvements de la personne-cible, ont de bonnes chances de la trouver ou plus prcisment de savoir o son tlphone se trouve. Pour une localisation plus parfaite, le procd par triangulation peut tre utilis. En comparant les donnes de communications de plusieurs antennes-relais, on peut dterminer quelques mtres prs la position dun tlphone portable. Beaucoup de tlphones portables modernes, dIphone et autres appareils de navigation et options Internet sont dj pr-rgls cet effet.Quand le signal GPS devient trop faible pour mettre une localisation prcise, par exemple cause du mauvais temps ou des murs dun btiment, le recours au procd de triangulation sera automatique. Pour localiser de lextrieur un tlphone portable de cette manire, une collaboration directe avec loprateur est ncessaire. Les agents ne peuvent pas recueillir les informations sur simple coup de fil. Une triangulation aprs coup grce lenregistrement des donnes ne devrait normalement pas tre possible car seules les donnes des antennes-relais sont enregistres.Toutes les donnes de communications produites ne sont pas sauvegardes. En allumant ou en teignant un tlphone portable, lors du passage dun rseau dantennes un autre, lors doscillations de la force du signal mis comme lors de PLU (Periodic Localisation Update), le tlphone prend contact avec le service de base sans que ces donnes ne soient recenses au sens propre comme donnes de communication. Mais lors dune surveillance du tlphone en cours, celui-ci est toujours localisable en temps rel.Les donnes de communication au sens propre, qui sont enregistres par le central, sont produites lors des activits dmission et de rception. Ceci permet la localisation du tlphone portable par SMS furtifs (en jargon spcialis : Pings ).Ce type de SMS utilis par les policiers ne saffiche pas sur le tlphone portable, mais produit des donnes. Des Pings peuvent tre envoys intervalles rguliers sur un tlphone-cible, non seulement pour le localiser mais aussi pour vrifier sil est allum. Ceci avant tout pour les personnes-cibles dont on suppose que leurs habitudes dactiviste impliquent dteindre intentionnellement leur tlphone. On peut facilement en conclure que les services de renseignement mettent en place ce systme depuis longtemps de faon routinire et automatise contre de nombreuses personnes suspectes, en particulier contre les suspects de terrorisme pour tablir des scnarios de leurs mouvements, par exemple sous la forme de Pings envoys toutes les heures 24h/24 ou une fois tt le matin et une fois tard le soir. Lorsque plusieurs tlphones cibles ne sont plus joignables au mme moment, ils peuvent en conclure quune rencontre a lieu des fins suspectes.Aucune donne de communication ne provient dun tlphone teint, tant que lappareil na pas t manipul directement par des agents.

    coute qualitative deS contenuSLcoute qualitative dun tlphone demande un certain travail. Les conversations doivent tre coutes, souvent aussi retranscrites, parfois traduites et exploites. Ceci demande beaucoup de personnel.En France comme aux tats-Unis, il existe des logiciels qui pratiquent des coutes alatoires, et dclenchent lenregistrement lorsquils reconnaissent un mot ou une suite de mots appartenant un rpertoire pr-tabli (exemple : Al Qaida, bombe...). Lenregistrement est ensuite rcout par un agent, pour vrifier le contenu de la conversation.Lutilisation en temps rel des informations tires dcoutes, cest--dire leur transmission directe lquipe en poste sur le terrain, nest pas si frquente. Cela se fait uniquement si lenjeu est de taille, que laffaire soit dimportance ou quil y aille de la vie dune personne. Cela vaut aussi pour la sonorisation de logements ou de vhicules.On ne peut ngliger ce sujet une composante culturelle qui fait que tel pays, par exemple lItalie, est plus friand quun autre de la pose de micro-camras et de la sonorisation des lieux, domiciles et vhicules quils

  • surveillent.Pour les tlphones portables, il y a dautres possibilits techniques, qui sont entres rcemment dans les habitudes des services de renseignements et ne jouent encore aucun rle lors de surveillance. Cela vaut aussi pour le fameux IMSI-Catcher , dans le primtre duquel les tlphones portables encore inconnus des services de police peuvent tre identifis et mis sur coute.Cette technologie est coteuse et son utilisation est rserve des affaires particulirement signales ou lorsque toutes les donnes sont ncessaires immdiatement, par exemple dans des cas de demande de ranon ou denlvement. Pour recenser des tlphones portables dans une zone prcise, comme preuve pour identifier des participants un rassemblement particulier, il est bien plus simple et moins cher de demander les donnes de communications aux oprateurs (appels, SMS mis ou reus dans la zone peu avant ou peu aprs...). Ce procd exige normalement une validation judiciaire.La police ne surveille pas des centaines et des milliers de tlphones portables lors dune grosse manifestation, pour dcouvrir lintention de perturbateurs . Tout simplement parce quelle ne peut pas se le permettre en termes de personnel. Par contre, il est possible que des tlphones jugs potentiellement intressants soient mis sous surveillance.

    camraSLors doprations de surveillance, les camras interviennent principalement sous deux aspects: pour photographier ou plutt filmer la personne-cible et ses contacts. Ou pour surveiller discrtement les entres de logements ou dautres lieux importants.Pendant la surveillance, il y a toujours au moins un vhicule avec une camra embarque, et parfois plusieurs. Ils travaillent avec tout ce que le march propose, avant tout avec des appareils photo reflex avec un tlobjectif puissant et de petits appareils photo numriques. Ceux-ci ont la plupart du temps une rsolution trop faible pour faire des portraits utilisables, mais ils permettent denregistrer les faits et gestes et constituent un aide-mmoire. De quelle maison est sortie la personne ? Dans laquelle est-elle entre ? Le tableau des sonnettes, les noms sur les botes aux lettres se laissent rapidement photographier et ne demandent pas quon reste pendant des heures plant avec un bloc-note devant lentre de faon suspecte. Pour la surveillance des entres dimmeubles et autres, de puissants tlobjectifs sont utiliss pour pouvoir identifier nettement les personnes. De tels appareils doivent tre bien camoufls. Un reportage tl de promotion de la DGSI montrait de telles camras dissimules dans des panneaux de signalisation de travaux, des bornes incendie, des troncs darbres vids. Et il est arriv que lon dcouvre dans un lment tubulaire dchafaudage bizarrement dispos loeil dune camra donnant sur un point prcis de la rue.

    SouS-marinSPour la dissimulation, ce sont la plupart du temps des fourgonnettes type Trafic, Vito... qui sont utiliss. Ceux-ci ont des vitres latrales teintes, obtures ou caches avec des rideaux, surtout quand il y a des personnes lintrieur. De tels vhicules prsentent lavantage dtre dusage courant et adaptables. Ils peuvent rapidement changer de place au cours de la surveillance. La caractristique principale de ces vhicules est que lintrieur nest pas visible depuis lextrieur, mme sil a des fentres. Leffet de dissimulation est permis par le calfeutrage complet de lintrieur. Lpaisseur de la vitre teinte est observer par larrire en saidant dune source lumineuse, par contre par lavant une lumire ne serait daucune utilit. Les vitres peuvent tre aussi caches par des rideaux ou des miroirs sans tain, cest--dire des surfaces avec une seule face miroir, qui nest pas directement plaque sur la vitre pour tre plus discret. Les petites lucarnes entre le sige conducteur et lespace arrire dun petit utilitaire sont bien appropris pour cela. Linconvnient des vitres teintes est la perte de lumire, cest pourquoi les camras de tels vhicules ne peuvent tre mises en place que de jour et dans de bonnes conditions mtorologiques, bien avant le crpuscule.

  • camraS camoufleS danS leS vhiculeS et leS logementSLes voitures avec des camras camoufles lintrieur sont certes plus discrtes mais linconvnient est que lobjectif doit tre redirig vers la cible chaque nouveau mouvement du vhicule. Cest pourquoi de tels vhicules seront mis en place quand il sagit denregistrer sur une longue priode les alles et venues dune personne une place fixe. On se confronte ici au problme de lautonomie en nergie des batteries et des capacits denregistrement, en particulier en hiver. Ces dispositifs doivent tre rgulirement ravitaills. En rgle gnrale, une camra fixe sera place au plus proche de la cible observer, et avec le moins dobstacle gnant la vue.Cest seulement sil est impossible de faire autrement quun vhicule avec une camra sera gar de lautre ct de la rue, car dans ce cas la circulation va invitablement perturber la surveillance.Une camra pourra tre installe depuis un logement en face du lieu observer, si cela semble plus efficace ou quil est impossible de garer un vhicule en face.Un appartement lendroit adquat ne se loue pas aussi rapidement ni aussi facilement que a. Si laffaire est urgente, un contact sera pris avec des propritaires conciliants, qui il est facile dexpliquer que leur appartement doit tre cd pour surveiller des dealers de drogue ; cette excuse est connue pour tre acceptable pour la plus grande partie de lopinion publique. Si cest possible, lappartement doit tre situ un tage au-dessus car la vue est meilleure. La surveillance sera aussi moins facile remarquer pour la P1 . Mais il ne faut pas tre trop haut non plus, pour ne pas avoir des arbres ou des stores qui pourraient boucher la vue. La camra sera par exemple camoufle dans un pot de fleur, une jardinire, un store ou un tuyau.

    Agent l intrieur dun transporteur en planque. La grande fentre droite est un miroir l extrieur ou est teinte.

  • Le soir ou la nuit, les fentres sont soigneusement protges des regards extrieurs par des rideaux ou alors les agents travaillent sans lumire.Mme un cran peut tre reconnu de loin par les reflets bleutres sur les murs et le plafond. En raison du cot lev, la location dappartements nest utilise que dans des cas majeurs. En Allemagne, certaines surveillances vidos de ce type se sont tales sur des mois voire des annes. Une autre variante est la location temporaire despaces commerciaux, laisss par des entreprises ou des propritaires, ou lusage de biens immobiliers bien situs et appartenant directement ltat, une caserne de pompiers, un poste de police ou des btiments de ladministration. Pour surveiller les portes de sortie des immeubles, une petite webcam peut tre place discrtement nimporte o et la qualit de limage importe peu. Ceci reste une exception. Les enregistrements vidos peuvent tre transmis en direct aux vhicules de surveillance.Lors de surveillances en lien avec une entreprise terroriste et/ou lors de mise en place dune sonorisation, une vido-surveillance de lentre des maisons concernes est une des premires mesures.

    baliSeSAvec les progrs technologiques actuels, la surveillance des voitures par pose de balise est devenue une routine. Lmetteur radio classique cde peu peu la place la balise GPS.Pour la transmission des donnes par radio, un petit metteur est fix sur la voiture-cible. La porte du signal est faible, peu prs de 2 km seulement en ville. Et pour pouvoir lutiliser, les vhicules de filature doivent avoir le dispositif correspondant bord : entre autres 2 antennes de rception. Les signaux indiquent par leur prsence lloignement de la voiture cible et dans le mme temps sa position en fonction des points cardinaux. Malgr les balises, les vhicules de filature doivent rester proximit relative de la voiture-cible, et passer du temps sa recherche le cas chant.La localisation par GPS exige plus de technique et des units spciales pour la poser. Mais ceci est compens par le bnfice que les policiers en retirent dans la filature, devenue bien plus confortable. Pour la localisation GPS, il faut une antenne bien plus sensible, un module GPS pour le transfert de donnes, une unit denvoi GSM, un module de tlphone portable techniquement adapt et une alimentation lectrique. Il y a principalement deux types dengins : la balise portative appele aussi Quick pack , qui peut tre fixe en quelques secondes de lextrieur sur un vhicule-cible, et le dispositif pour lenregistrement combin des paroles et des trajets qui

    quick pack La taille dune balise dpend de la taille de la batterie utilise, celle-ci est en gnral aussi grande quun gros livre de poche. Elle est fixe avec des gros aimants, quelque part vers larrire de la voiture, lendroit le plus discret possible et le plus protg, mais aussi un endroit rapidement accessible sans dclencher dalarme. Les endroits les plus appropris sont, en fonction des modles, le bas de caisse autour des roues, le pare-choc, ainsi que les espaces vides autour des garde-boue ou du rservoir. Le moteur est un endroit o lon regarde

  • trop souvent pour tre adquat et vers le pot dchappement un endroit peu appropri du fait de la chaleur. Le mtal de la carrosserie a un effet de brouillage, mais qui est si faible quon peut sen accommoder tant que le mtal nentoure pas totalement lappareil. La balise dispose normalement dune batterie haut de gamme avec une dure de vie de plusieurs mois et dun capteur de secousses qui lactive ds que le moteur est mis en marche ou que la voiture roule. La balise localise ensuite progressivement le dplacement ; lunit dmission transmet ces donnes au central. Ainsi, les dplacements de la voiture-cible peuvent tre suivis au mtre prs depuis un bureau, 24h/24. Les donnes sont en outre enregistres aussi sur la plupart des appareils afin que, mme en cas de dfaillance de lunit dmission, les donnes puissent tre lues plus tard aprs rcupration de la balise.Une autre possibilit est de brancher la balise sur une source dlectricit du vhicule accessible depuis lextrieur, par exemple des rtroviseurs rglables lectriquement ou lhorloge de bord. Cette manipulation est moins discrte que de placer un Quick Pack sous une voiture et demande un peu plus de temps. Mais cela vite aussi davoir recours une grosse batterie. Les units dmission et de rception peuvent tenir dans un petit paquet de cigarettes, et se logent donc facilement dans les rtroviseurs extrieurs des vhicules modernes.

    diSpoSitifS fixeSPour mettre en place un appareil combin permettant lenregistrement des trajets et des paroles, qui non seulement localise le vhicule-cible mais avec lequel les dialogues lintrieur du vhicule peuvent galement tre couts, un accs scuris la voiture-cible est ncessaire, et le mieux est de pouvoir le faire dans un atelier. Il faut donc la plupart du temps enlever le vhicule pour quelques heures. Ceci implique des dpenses considrables et le risque dtre dcouvert. Une astuce peut tre de vous refiler une voiture avec un mouchard lors dune location ou de profiter dun passage un peu long de votre vhicule chez un garagiste jaune . Il est galement possible que les policiers pucent un vhicule neuf ou doccasion dont ils savent (par coute tlphonique par exemple) que vous allez lacheter. Lors du dmontage du dispositif, les mmes problmes reviennent. Les autorits peuvent tre trs inventives pour obtenir un accs discret au vhicule-cible. En Allemagne, dans la procdure denqute contre des membres supposs des Militante Gruppen (MG), les policiers allrent jusqu saboter une barrire de parking, afin que le vhicule-cible ne soit plus labri du vol et placer une voiture similaire en change de celle enleve sur la place de parking.Pour autant, le dispositif install est autrement plus difficile dtecter que les balises cites prcdemment, et ce mme si lon effectue des recherches prcises dans ce sens. Les voitures actuelles ont beaucoup de recoins et peu de composants identifiables, de plus la complexit du systme lectronique rend difficile lidentification de mouchards branchs sur un circuit lectrique, mme avec des appareils de mesure professionnels. Nanmoins il faut prendre au srieux comme un indice de balisage potentiel les problmes de dchargement trop rapide de la batterie et tout dysfonctionnement lectrique. La difficult pour la police rside dans le choix de lemplacement du ou des micros, car il y a beaucoup de bruit dans lhabitacle. En pratique, seules des bribes de conversations sont comprhensibles. La simple localisation GPS par balise est devenue une pratique routinire pour les units spciales de la police. Avant leur rcente lgalisation, les balises ntaient en France que des supports techniques pour des filatures effectives, elles ntaient jamais mentionnes dans les procs-verbaux eux-mmes. Si bien que les policiers faisaient rgulirement passer de simples donnes de golocalisation pour des procs-verbaux de surveillances qui navaient jamais eu lieu.Les appareils dcrits peuvent tre installs dans tous les vhicules, les balises peuvent aussi tre installes sur des motos, mme si cela est plus coteux car il y a moins de cachettes potentielles. Pour les vlos, cest encore une autre affaire : on ne peut les cacher que dans le cadre, ce qui est moins efficace cause de leffet protecteur ( anti-ondes ) du mtal.Les alternatives pourraient ici tre davoir recours la dynamo et aux parties en plastique avec des recoins comme les rflecteurs et le phare. De plus, pour une personne-cible, il est facile dinspecter rapidement son vlo pour dmasquer un dispositif tranger. La surveillance dun vlo avec des balises classiques est donc quasiment exclure.

  • 3. Les nouvelles technologies de surveillance

    Les trois moyens techniques dcrits (donnes de communications tlphoniques, camras vidos et localisation GPS) sont le quotidien des units de surveillance. Dautres techniques, traites abondamment dans la littrature spcialise, comme les micros directionnels ou dissimuls, la capture des contenus des crans dordinateurs constituent des exceptions et se rencontrent dans des cas particuliers lors doprations de services secrets, des services de renseignement autour de questions dtat et dans lespionnage conomique. Dans les mdias, de nouvelles mthodes sont dcrites comme faciles mettre en uvre que ce soit lenregistrement des rayonnements dcrans dordinateurs (tempest) ou lcoute et lidentification des portables grce au dispositif IMSI Catcher ou le brouillage des signaux GPS ( GPS Jammer ). Il faut ici faire la part du sensationnel. Les technologies correspondantes paraissent simples en thorie, mais sont en pratique trs coteuses et sensibles aux parasitages. Elles sont dune mise en uvre assez complexe et ne sont donc utilisables que pour des experts avec des moyens financiers et techniques considrables.

    Il faut bien faire attention ceci : chaque technologie de surveillance est mise en place avec un certain budget. Ce qui veut dire que les rsultats doivent tre la mesure de linvestissement. Beaucoup de dpenses, cela veut dire en premier lieu beaucoup de dpenses en personnel. Quand on obtient facilement des donnes utilisables avec peu de moyens comme la technique de localisation par GPS, la technologie en question devient une routine. Quand au contraire les policiers doivent passer beaucoup de temps exploiter des donnes sans intrt comme par exemple la surveillance acoustique des espaces dune personne-cible mfiante qui parle peu, ils peuvent tre induits y renoncer. Cela explique que beaucoup de technologies trs en vogue dans les mdias aient peu de sens dans le quotidien de la surveillance.

    imSi-catcher En ce qui concerne le lgendaire IMSI-Catcher , cette technologie passe pour tre trs chre et singulire. Un IMSI-Catcher moderne cote plusieurs centaines de milliers deuros et ne peut tre utilis que par des spcialistes largement rmunrs. La crim rgionale de Berlin avait par exemple prvu, pour 2011, 500 000 euros pour lachat dun tel appareil. Pour mettre en oeuvre un moyen si coteux, il doit y avoir des raisons importantes : cela concerne principalement les personnes-cibles souponnes dappartenir au terrorisme international et au crime organis . Pour lheure, la crainte que les tlphones portables soient surveills par IMSI-Catcher lors de manifestations relve de la paranoa.Il semble en tre de mme pour les mthodes de surveillance distance telles que les micros directionnels ou les tempest . Ces technologies sont dispendieuses et sensibles aux parasitages. Elles ne peuvent tre intgres au quotidien de la surveillance car elles exigent des spcialistes. En outre, des informations dtailles sur la personne-cible doivent tre accessibles et un simple mauvais temps suffit tout gcher.Cela ne veut pas dire que de telles technologies soient insignifiantes. Hier davant-garde, elles sont aujourdhui plus courantes. Cela est avant tout d au fait que le volume de transmission de donnes numriques augmente trs rapidement dune anne sur lautre. Ainsi, il devient peu peu possible de transmettre des quantits dinformations par radio, ce qui semblait inimaginable il y a quelques annes.

    la Surveillance optiqueLenregistrement dimages et de sons ncessite beaucoup despace de stockage et envoyer de grosses quantits de donnes rclame beaucoup dnergie. Dans quelques annes, il ne sera pas plus difficile de poser des camras et des dispositifs dcoute dans des vhicules que des balises GPS aujourdhui ; ils se prsenteront eux aussi sous la forme de kits en paquets faciles manier. Demeurera le problme de pntrer dans une voiture sans

  • tre vu, et de trouver un bon emplacement pour lappareil. Pour autant ceci reste une technique spciale pour des cas isols car lexploitation de donnes demande encore beaucoup de travail. Apparemment, les services de renseignement utilisent dj depuis des annes des mini-camras, pour illustrer par limage litinraire dun vhicule. La surveillance optique, au moins aux abords dun logement, par exemple de son entre, quand il ne sagit pas du logement lui-mme, est considre par les policiers comme digne dtre enregistre. Avec laugmentation du nombre de camras de vido-surveillance et la mise au point de logiciels biomtriques, il devient possible de suivre une personne la trace dans les rues dune ville.Lidentification automatique des personnes par vido est certes thoriquement avance, mais dans sa mise en pratique elle est source de quantit derreurs. Elle a vocation ne jouer quun rle marginal au cours doprations de surveillance car les dpenses en terme de personnel pour lexploitation en temps rel des donnes sont bien trop leves. De telles technologies savreront intressantes pour les enqutes aprs coup.

    lecteur de plaqueS automatiqueS

    On trouve dores et dj le long des autoroutes europennes des scanners optiques ressemblant des radars mobiles, et qui effectuent un recensement automatis des vhicules et tablissent des photos en mouvement de ceux-ci.

    Ce systme a t mis en place depuis 2007 en France, et est encadr par la loi du 23 janvier 2006 relative la lutte contre le terrorisme : il ne peut pour linstant pas servir constater des infractions au code de la route (les crimes viss sont : vol et recel, criminalit organise, infraction au code des Douanes, activits terroristes). LAPI, embarqu dans une voiture de police, de douane ou de gendarmerie, avec une camra pivotante dans la rampe lumineuse sur le toit ou colle sur le rtroviseur intrieur, scanne les plaques des voitures rencontres et vrifie, grce un logiciel de reconnaissance, si elles figurent dans les fichiers, ractualiss deux fois par jour, FPR (Fichier Personnes Recherches) ou FVV (Fichier des Vhicules Vols et Signals)

    et au SIS (Systme dInformation Schengen). En 2001 ce fichier contenait plus de 10 millions dentres, dont seulement 15% pour des personnes (pour indication, en France, lorsquun policier vrifie une identit ou une voiture au FPR, vrification automatique est faite auprs du SIS). Lanalyse est rapide : en cas de

    Ce sont avant tout les dmes qui deviennent les plus rpandus grce leur discrtion dans le paysage urbain.

  • rponse positive, LAPI dclenche lalerte en moins dune seconde. Les informations collectes par LAPI sont censes disparatre automatiquement huit jours aprs lidentification de la plaque, 30 jours plus tard si il y a eu alerte (voire plus en cas denqute). Une photographie du vhicule est prise, o les passagers ne seraient pas reconnaissables, mais o lon peut dterminer leur nombre, voire leur genre.Ce systme serait fiable 95%, et serait altr par grand soleil ou au contraire par trop peu dclairage. Il est aid par la nouvelle surface rflchissante des plaques dimmatriculation.LAPI lit des plaques 30 mtres de distance, sur une largeur allant jusqu 18 mtres. Ce systme a cot 14 millions deuros sur la priode 2009-2011. Pour donner un ordre dides, environ 100 vhicules quips en le-de-France ont contrl 7,9 millions de plaques sur les trois premiers mois de 2012... et nont retrouv que 359 voitures voles.En Grande Bretagne, lANPR (Automatic Number Plate Recognition) existe dans de nombreuses grandes villes. Les informations, conserves 2 ans, voire plus, sont : numro de plaque, date, heure, coordonnes GPS du vhicule, et photo couleur du conducteur.La technique RFID (Radio Frequency Identification) pourrait tre promise un grand avenir en matire de surveillance. Les puces RFID sont dores et dj utilises dans des milliards de produits et avant tout dans le commerce de marchandises et le contrle de laccs des lieux et certaines portions dautoroute. Les puces RFID classiques passives sont minuscules et nont pas besoin dnergie, elles ragissent juste au signal mis par un scanner. Leur porte va seulement de quelques centimtres quelques mtres. Les puces RFID actives et semi-actives disposent, elles, dune petite batterie et peuvent linverse atteindre des portes de plusieurs centaines de mtres. Cest ainsi, en principe, que des mini-balises peuvent tre poses, avec lesquelles non seulement des voitures mais aussi des vlos ou des personnes peuvent tre suivies. Mis part cela, des puces RFID passives sont montes dans de plus en plus dobjets de la vie quotidienne pour permettre leur identification. Pour des utilisations massives comme le contrle daccs certains btiments, les billets lectroniques, ou le passage au tlpage, des lecteurs RFID sont installs dans de plus en plus de lieux. Leur utilisation des fins de surveillance rclamerait que ces lecteurs soient connects entre eux et dots dune capacit de traitement plus grande que celle dont ils disposent pour lheure. Les normes didentification et de transmission devront tre adaptes pour cela, et les conditions juridiques et techniques pour la transmission de ces donnes devraient tre mises en place sur le modle de celles qui rgissent la surveillance des tlcommunications et il serait alors possible de tracer des puces RFID de manire compltement automatique.Avec la prolifration de cette technologie, tt ou tard, chaque personne aura sur elle une puce sur une carte quelconque, qui sera enregistre quelque part par ltat et donc traable.Dici ce que cela soit une routine pour les units de surveillance, il reste encore quelques annes. Mais il est certain que les techniciens des services de renseignement travaillent dores et dj des applications pratiques allant dans ce sens.

    lidentification deS ipDe plus en plus dappareils lectroniques disposent dune adresse Internet Protocol (smartphone, portables, Ipad, frigidaire ou cafetire connects, etc...) et lavenir encore plus en seront dots. Par exemple, les ordinateurs de bord des voitures en ont dj. Lorsque ces appareils se connectent sur Internet par une WLAN (Wireless Local Area Network), cest--dire par une connexion sans fil, lorigine de la connexion se fait localiser comme cela se fait pour les tlphones portables.Le tlguidage dordinateurs et de tlphones, ainsi que la surveillance acoustique et optique des lieux qui lui est associ, exige beaucoup de savoir-faire technique. Mais il est de plus en plus attractif, au fur et mesure que les gens shabituent laisser leurs appareils constamment allums et perdent un certain recul face aux attraits de la technologie.Les vieux portables devaient encore tre manipuls physiquement pour les transformer en dispositifs dcoute. Les nouvelles gnrations de portables ont dj tellement de logiciels intgrs que la plupart peuvent tre

  • hacks et programms distance comme un ordinateur. Cela concerne aussi la mise en place de micros. Puisque lexploitation des donnes qui en dcoulent demande beaucoup de personnel, de telles surveillances seront toujours uniquement diriges contre des personnes dont le suivi est un enjeu rel.

    4- Vhicules

    Les vhicules de surveillance sont presque exclusivement des vhicules de tourisme de toutes sortes. De la petite voiture au minibus. Quelques motos et vlos sont disposition des units et les plus spcialises ont aussi des taxis.Les vhicules doivent remplir les critres suivants : discrtion dans la circulation normale, possibilit dintervention dans des environnements varis, maniabilit par de nombreux conducteurs diffrents, facilit de rparation et dentretien, donc aucune marque exotique. Dans lensemble, ils ont lair assez impersonnels et se confondent avec des vhicules de fonction ou de location. Les peintures tape- lil et originales sont rarement utilises.Les vhicules sont en rgle gnrale propres, bien entretenus et sans signe distinctif ; il est par exemple rare de voir des objets suspendus au rtroviseur central. Les voitures sont puissantes. Elles nont presque jamais dquipements supplmentaires, cest--dire pas de pneus larges, daileron, de jantes ou de siges en cuir... Elles ont quasiment toujours quatre portes, et disposent de la clim. Il peut y avoir dans lhabitacle des objets qui trahissent : par exemple un extincteur main, ou mme un gyrophare de police. Un rtroviseur central supplmentaire, comme dans les voitures dauto-cole, est lindice de vhicules destins la protection des personnes. Les autocollants seront utiliss avec parcimonie, et de faon plutt phmre. Les accessoires de camouflage ne seront en gnral utiliss que trs rarement, car cest un procd double-tranchant : ce qui rend passe-partout la voiture au premier coup doeil, peut devenir par la suite signe distinctif et peut vraiment attirer lattention sur le vhicule. Sont gnralement vits en particulier les faux affichages dentreprise avec numro de tlphone, car il est craindre que quelquun appelle effectivement.

    antenneSSi les antennes ne sont plus un indice aussi vident quauparavant, il nen reste pas moins quune bonne radio

    exige, aujourdhui comme hier, des antennes extrieures. Mme les modles de voitures que lon croise dans le trafic sans antenne ou juste avec un moignon dantenne (antennes GSM/GPS pour tlphone portable et appareil de navigation) comme les Audi et les BMW, seront souvent quipes pour les missions dintervention avec des antennes plus longues ou avec des antennes mobiles pied aimant.

    La radio numrique se dploie sur la bande70 cm . La longueur dune antenne doit idalement tre une partie prcise de la longueur dondes (L = lambda), cest pourquoi les vhicules ont t de plus en plus quips dantennes de 70 cm, une longueur dantenne absolument inhabituelle dans le trafic urbain. Ces antennes de 70 cm ne se trouvent pas seulement sur chaque voiture de police, mais aussi sur de nombreux vhicules banaliss. Comme les techniciens comptents se sont aperus de ceci entre-temps, les voitures banalises ont peu peu t rquipes dantennes plus discrtes. Pour les units spciales, les antennes camoufles auront pour la plupart une longueur L/2 (35cm) ou L/4 (17cm). 35 cm dantennes se font assez bien passer pour des antennes radio habituelles, ce qui se faisait depuis longtemps. Les antennes de 17 cm ressemblent au contraire plutt des antennes de tlphonie mobile, et beaucoup de vhicules modernes nont de toute faon plus dantennes radio visibles, mais seulement ces espces de moignons dantennes GSM/GPS.

    numroS minralogiqueSLes plaques minralogiques peuvent tre des sources dinformation. Elles sont presque toujours propres et

    entretenues. Les plaques des units spciales sont choisies soigneusement pour ne pas attirer lattention (pas de numros ou de lettres identiques). Cest dailleurs un critre policier pour le choix de noms demprunts ou

  • dobjets quils soient passe-partout. Chaque vhicule dobservation dispose dun jeu de plaques de rechange dans le coffre. Durant une observation, il est rare que les plaques soient changes, cest le cas lorsque les policiers se disent que la personne cible pourrait avoir remarqu la filature. Lorsque la voiture-cible quitte la ville et que tout porte croire quelle part pour un long trajet, des plaques du dpartement voisin, ou dautres grosses villes seront montes aussi vite que possible. Le changement de plaques pendant une surveillance se fait la main dans un endroit discret comme un parking de supermarch seul James Bond dispose dun mcanisme rotatif de changement de plaques. Les vhicules de surveillance changent leurs plaques de temps autres : il faut noter que les units antiterroristes en changent plus frquemment que les units rgulires.

    2. Le personnel

    Le travail dans les units dobservation est fatigant et moins pay quun poste denquteur criminel plus haut plac, ou dexploiteur de donnes. Aussi, a ne reprsente pas, pour la majorit des agents, lapoge de leur carrire mais plutt une tape intermdiaire. Ce travail est attractif avant tout pour les policiers de rang moyen qui briguent une promotion. Aprs quelques annes, les policiers en planque (ou leurs proches) en ont marre de rester assis des heures durant dans des voitures des heures indues, ou de passer tout le week-end sur les routes sans rsultat. Seuls peu dobservateurs, hommes ou femmes, ont plus de 40 ans, ou alors ils sont en majeure partie dans les forces de commandement. Cest seulement au sein des services secrets que les units de surveillance sont plus souvent accompagnes dagents mrites, expriments et lair dbonnaire. Le cas typique, cest lagent entre 25 et 35 ans, qui vient des services de police, et qui correspond aux critres de taille et de condition physique. On ne verra pas de personne avec des handicaps physiques, de trs petite taille ou en surpoids vident. Lattitude corporelle requise est la suivante : on se tient droit, on est matre de soi, lexpression du visage est attentive, le regard souvent concentr. Le sentiment dappartenir un corps dlite, de connatre des secrets et de pouvoir exercer un pouvoir invisible en tant que groupe conduit une attitude le plus souvent placide, dtendue et dominante ; ce nest que lors des premires interventions que dominent la nervosit et la fbrilit.Dans presque toutes les surveillances, surtout quand aucune filature rapproche pied nest pas prvue, la meilleure dissimulation des observateurs est leur caractre moyen. Ils ressemblent des milliers dautres dans la rue. On entend parfois dire que les policiers en civil taient auparavant reconnaissables grce leur moustache, toujours la mme, alors quaujourdhui ils seraient dguiss avec des piercings et du gel dans les cheveux : en fait, il sagit simplement dune modification des normes socitales vers une plus grande diversit dapparences, qui a t prise en compte par les agents de police. Des tatouages discrets, des boucles doreilles et des coupes de cheveux oses existent aujourdhui mme chez les CRS. Il ne faut tout de mme pas sattendre une apparence exagrment excentrique, car cela ne correspond pas au profil des gens qui embrassent cette carrire. Des mesures actives de dissimulation ne seront prises qu court terme ou par des units spciales particulires : les agents de lantiterrorisme emmnent parfois une perruque avec eux. Toutefois, il y a quelques agents infiltrs qui poussent trs loin ladaptation au milieu et qui portent dj depuis un moment piercings, tatouages sur le corps3, coupe iroquoise de punk. Mais les agents ont en gnral aussi une vie prive, et nont pas envie de sexposer aux regards de travers de leur voisinage petit-bourgeois pendant leur temps libre, mme pas du tout puisquen tant membres de lantiterrorisme ils peuvent entrer dans la lgende tout en poursuivant lexistence ennuyeuse de lemploy.Les vtements doivent avant tout tre discrets et pratiques : vtements lambda confortables, de style casual . La plupart du temps, ils portent des vestes (dj pour planquer lappareil radio) et presque exclusivement des baskets. Comme il est moins facile de changer de chaussures que de veste, et quil faut compter pouvoir marcher pendant des heures, les chaussures doivent tre confortables. Les petits souliers vernis, les escarpins et les santiags sont donc exclus. Les femmes portent presque toujours des pantalons et ne shabillent pas de 3. Comme c'tait le cas de Marc Kennedy/Stone, infiltr anglais dans les milieux cologistes radicaux, qui s'est finalement fait griller par ses camarades en 2010.

  • faon visiblement fminine , car cela attire le regard, et nest donc pas adapt aux filatures. Les hommes ne portent normalement pas de cravate ni de costume, moins que la personne-cible nvolue dans un milieu de ce genre. Seront bien sr vites les couleurs criardes et les accessoires tape--loeil. On pourra en revanche frquemment voir des lunettes de soleil et des casquettes.Dans certains cas, surtout lors de surveillances dans un milieu de gauche , un peu plus dattention sera prte lapparence : en ne se rasant pas pendant trois jours, en enfilant une vieille veste tache ou en changeant de coupe de cheveux. Seuls quelques agents de lunit de surveillance se dguisent aussi bien, car la plus grande partie de la surveillance seffectue partir des vhicules dobservation .

    exempleS

    Lgendetendue approximative de la cloche. (Ray. env. 250m)Adresse cible

    Secteur idal pour la position A

    Bonne position proximit, par ex. pour des claieurs

    Bonne position pour une filature sur un axe de grande circulationPoints de RDV possibles discuter et se reposer

  • env. 500m

    Conditions de dpartSupposons une surveillance avec 8 vhicules. Le sous-marin (vhicule 8) ne peut tre bien positionn cause dune interdiction de stationner mais reste proximit, en cas de besoin.Le vhicule 1 prend la position A, et reste dans cette zone de stationnement interdit, prt partir.Au coin de la rue, le vhicule 2 est en position B, pour avancer au signal du vhicule 1 (ou envoyer un piton), dans le cas o une personne intressante devrait tre observe.Le vhicule 3 se trouve ct de lentre de mtro au cas o la personne-cible entrerait dans la station demtro juste ct de ladresse surveille (station avec quatre destinations possibles).Les vhicules restants se rpartissent dans les environs en fonction du trafic.Dans le vhicule 5 (chef dquipe) se trouve le copilote avec un carnet de notes afin de consigner ce qui estobserv et le cas chant mener des activits en ligne (par ex. des recherches internet).

    Vue densemble de la situation

    Structure schmatique dune surveillance (l exemple du centre-ville de Berlin a t choisi arbitrairement)

    tendue approx. de la cloche de surveillance

    Position de repos,point de rencontre pour discuter Adresse cible

    Points importants couvrir (par exemple carrefours, entres de mtro)

    Vhicule 8 (sous-marin)

    Vhicule 3(station M)

    Vhicule 5 (chef dquipe)

    Vhicule 4

    Vhicule 7

    Adresse cible

    Vhicule 6

    Position A

    position B (guetteur)

  • Dplacement piedLa personne-cible quitte la maison et se rend pied lentre de mtro.Le vhicule 1 (position A) sloigne pour plus de sret, au cas o la personne-cible ne ferait que passer devant lentre de mtro. Le vhicule 2, cach par le coin de la rue, place un piton qui va la rencontre de la personne cible, et roule lentement jusquau croisement pour regarder ce quil se passe. Le vhicule 2 et son piton reprennent ainsi la position A. Le vhicule 3 dpose galement un piton qui se dirige vers la station de mtro. Le vhicule 3 et les autres vhicules se mettent lentement en mouvement. Tant que le dplacement venir de la personne-cible est flou, ils roulent vers une des quatre destinations possibles du mtro, pour tre l en cas de besoin. Le vhicule 8 (fourgon) attend encore.

    Dplacement en voitureLa personne-cible quitte son domicile en voiture.Le vhicule 1 quitte la position A et part prendre place larrire du dispositif. Le vhicule 5 (chef dquipe) a vite ragi lannonce du dpart et sest plac en bonne place pour la position A. Le vhicule 4 sest plac devant le vhicule cible ( en V ), pour se faire dpasser plus tard. Les autres vhicules suivent (le vhicule 8 galement). En fonction des feux rouges, le vhicule 2 circulera galement en V, ou se rangera derrire le vhicule 5 en position B. Le vhicule 7 remonte le trafic contre-sens, pour maintenir le contact.

    Vhicule 5 (chef dquipe)

    Vhicule 7

    Vhicule 7

    Vhicule 8 (sous-marin)

    Vhicule 8 (sous-marin)

    Vhicule 3

    Vhicule 4

    Vhicule 5

    Vhicule 6Vhicule 1

    Position A

    Adresse cible

    Personne-cible

    Vhicule 6

    Vhicule 3

    Vhicule 3

    Vhicule 4

    Vhicule 1

    Vhicule-cible

    Adresse cible

    Position A Vhicule 5

    (Chef dquipe)

    Vhicule 2

  • Dplacement en voitureLa voiture-cible revient dun trajet et se retrouve proximit de ladresse-cible. Ce nest pas encore clair : la voiture va t-elle simplement poursuivre sa route ou se garer ? Un retour au domicile semble pourtant probable.La plupart des vhicules dobservation restent derrire le vhicule-cible, dans le trafic routier.Le vhicule 4 dcroche et essaie de se trouver une bonne place vers ladresse-cible, pour pouvoir observer larrive de la personne-cible.Le vhicule 1 sest laiss dpasser pour se retrouver en bout de file car la personne-cible aurait pu le remarquer un peu plus tt dans la journe.Le vhicule 8 (fourgon) mise sur le fait que la personne-cible veut rentrer chez elle et se dirige vers sa place de parking prcdente.

    Dplacement piedLa personne-cible a quitt ladresse-cible et suit la rue principale vers louest. (sur limage gauche). Lobservateur A suit du mme ct de la rue, lobservateur B de lautre ct, sur le trottoir en face. Cest A qui dtient la position A mais B met aussi des rapports.Au croisement, la personne-cible change de ct de la rue et se tient maintenant au feu pour traverser la rue transversale. Lobservateur B prend maintenant en charge la position A.Lobservateur A se laisse dpasser pour plus de scurit, mais reste dans la course.Les vhicules 1 et 3 ont suivi la personne-cible le plus lentement possible, mais suivent maintenant le trafic principal. Le vhicule 2 se rapproche depuis la rue de ct et annonce une bonne visibilit sur la personne-cible.Le vhicule 4 se rapproche de louest et annonce galement avoir vue sur la personne-cible.

    Vhicule 8 (sous-marin)

    Vhicule 4

    Vhicule 1

    Vhicule 4

    Position A

    Adresse cible

    Vhicule-cible

    Vhicule 3

    Vhicule 1

    Vhicule 2

    Personne-cible Observateur B

    Observateur A

  • Dplacement piedLa personne-cible a travers la rue transversale et a tourn vers la droite. Lobservateur B est rest de lautre ct de la rue et se dplace lgrement vers larrire en position A. Lobservateur A sattarde un peu sur la rue principale, pour refroidir . Lobservateur C (du vhicule 4) avec une couverture suffisante (grce la distance et au coin de la rue) est sorti et sest empress de traverser, pour soutenir lobservateur B et dcharger lobservateur A.Le vhicule 4 sarrte au croisement pour sengager dans la rue transversale. Le vhicule 2 attend encore au feu rouge, pour galement suivre dans le prolongement de la rue.Les vhicules 1 et 3 circulent lentement dans le flot du trafic, passent lintersection et, par prudence, ne tournent pas droite. Le vhicule 8 (fourgon) sest approch et gar dans la rue transversale, pour pouvoir faire une bonne photo de la personne-cible lorsquelle passera devant.

    Dplacement piedLa personne-cible a, de faon surprenante, fait demi-tour et poursuit maintenant sur la route principale en direction de louest. Lobservateur C a d laisser passer la personne-cible et poursuivre un bout de chemin pour ne pas tre remarqu. Il capte brivement lobservateur B, qui a travers la rue, pour discuter de la suite de la filature. Lobservateur A a continu sur sa lance et a repris la position A, depuis lautre ct de la rue. Le vhicule 3 a la personne-cible en vue, et informe de ses dplacements, il doit cependant la dpasser.Le vhicule 2 est maintenant engag dans la rue centrale et cherche lopportunit de sarrter discrtement sur la droite, pour viter davoir dpasser la personne-cible.Le vhicule 4 a d finir son demi-tour dans la rue transversale, quil descend maintenant. Si ncessaire, les observateurs B et C montent. Le vhicule 8 (fourgon) na pas pu faire de photo et suit maintenant le mouvement. Le vhicule 1 a tourn gauche (en revenant plus ou moins lancienne position A devant ladresse-cible) et sengage dans la rue transversale, pour maintenir le contact.

    Vhicule 8 (sous-marin)

    Vhicule 8 (sous-marin)

    Personne-cible

    Observateur B

    Observateur AVhicule 4

    Vhicule 3

    Vhicule 1

    Vhicule 2

    Vhicule 4

    Observateur A

    Observateur B

    Observateur C

    Observateur C

    Personne-cible

    Vhicule 2 Vhicule 1Vhicule 3

  • chapitre 2

    djouer la Surveillance

    a) conSidrationS gnraleS

    Nous naborderons pas les actions publiques ou rponses juridiques que lon peut lancer suite la dcouverte dune surveillance, pour nous concentrer spcifiquement sur les contre-mesures techniques possibles. Les ractions changent en fonction des mthodes de surveillance, ce qui veut dire que de bons observateurs sont aussi de bons contre-observateurs, et vice-versa. Qui voudra se mettre labri de la surveillance, que ce soit pour des motifs politiques ou autres, devra sen donner les moyens (financiers, techniques et collectifs).Dans la plupart des cas, ceux qui pensent avoir un bon flair, qui ont lu tous les textes publis sur le sujet, ds lors quils sont en situation, peuvent avoir tendance minimiser le risque prsent.En rgle gnrale, les manifestations diffuses de la surveillance et leurs consquences sont tout aussi sur-values que la surveillance individuelle est sous-value. La plupart des gens se sentent surveills cause des camras dans le mtro ou des interfrences sur la ligne tlphonique, mais ne voient pas ce quil entre de surveillance dans un simple contrle de police.Cela sexplique psychologiquement : le danger est plus grand quand il est dirig directement vers soi que lorsquon parle dun danger gnral. Il semblerait quun mcanisme de dfense pousse une personne directement menace ne pas ladmettre et dans les discussions, bien souvent, on vite de prendre cette menace au srieux. Trop de personnes susceptibles dtre surveilles valuent le risque de manire trop optimiste, et cela mme quand ils ont des tendances paranoaques.Ceux qui ne connaissent pas exactement les mthodes de surveillance mises en oeuvre et qui nen ont pas dexprience personnelle, ont de la peine dcider quels agissements peuvent les mettre en danger, eux-mmes et les autres. Ils se laissent guider par des sentiments qui, dans lurgence, peuvent conduire des erreurs dapprciation considrables.Par exemple, il y a cette thse dans la police quune perquisition dun appartement est tout aussi efficace lorsque la personne en est avertie ; celle-ci, ne sachant pas ce que cherche la police, omettra dans bien des cas des choses importantes lors du nettoyage de lappartement. Cela vaut aussi pour des situations dobservation. Ltourderie et la paranoa ne sexcluent nullement, mais au contraire se compltent malheureusement, induisant des conduites irrflchies, motives par la peur ou laffolement. La crainte dtre suivi ne permet pas de savoir ce que les suiveurs voient, savent ou font. Les ractions personnelles sont alors dtermines par des reprsentations imaginaires, des peurs et des voeux pieux sur ce que serait une observation.Dans ce cas, le syndrome de lautruche joue un rle important. Par exemple, le dsir que la situation soit moins srieuse que ce quelle est vraiment va conduire des gens qui ont pourtant peru la surveillance ne pas la reconnatre pour ce quelle est.Les gens pensent plus aux consquences aprs une action ralise (consquences juridiques entre autres) qu la surveillance sur le vif. Ils se soucient de ne pas laisser de traces qui pourraient plus tard tre retrouves, analyses et utilises contre eux, mais ils ne font pas attention leur environnement proche et omettent ainsi

  • de voir quils sont dj sous surveillance rapproche.Il est difficile de donner des conseils. Bien sr que ltourderie et la paranoa doivent tre combattues, mais comment ?En dehors de lexprience pratique dtre sous surveillance (que nul ne recherche sciemment, bien sr), il ny a gure dautre secours quun certain nombre de vertus bien connues : vivre les yeux grand ouverts, tre attentif son environnement, dvelopper ses propres capacits danalyse critique et dobservation, ne pas en rester des penses schmatiques ou des tabous, amliorer sa capacit dabstraction et partager son point de vue avec les autres, rester calme et respirer profondment, ne pas tre trop rapidement convaincu par un point de vue, ne pas se sur-valuer, etc.Pour ceux qui ont dj connu des expriences concrtes dobservation avec les consquences affrentes, ils ont certainement appris certaines choses, mais il reste souvent difficile de gnraliser cette exprience et de ladapter dautres situations.On peut se souvenir dvnements particuliers, de visages ou de mthodes sans connatre le systme densemble dans lequel ils entrent. Cest pour cela quapprendre est difficile. Dans le cas o les personnes-cibles se rendent compte dune s