Stöckli plaquette commémorative
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Plaquette commémorative
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4 La fascination du sport
6 Sir Arnold Lunn, père du ski de compétition
8 La propagation du « virus du ski »
12 De la vapeur produite par une cuve à lessive
18 Conjoncture favorable pour les spécialistes en brevets
22 Une décision judicieuse
26 Le prix de la reconnaissance
28 Des bases solides
36 Plateforme publicitaire internationale
40 Prophète dans son propre pays
42 Ambassadeur d’une région économique forte
44 Marquer l’histoire de son empreinte
48 Stöckli – «le Stradivarius du ski»
50 Quand le coeur des gourmets bat plus fort
54 Quand Stöckli fait rimer ski avec vélo
58 Du dépliant au catalogue de produits
62 Des skis pour têtes couronnées
64 Skis et vélos Stöckli – deux produits hors normes
68 «Mon contrat avec Stöckli est une aubaine»
70 Assurer des places de travail à long terme
72 Chronologie 75 ans Stöckli Swiss Sports AG
78 Impressum
SOMMAIRE
75 ANS
3
La météo est pleine de promesses :
neige fraîche et soleil radieux. Depuis
plusieurs jours déjà, les amateurs de
sports d’hiver se tortillent sur leur chai-
se de bureau ou à leur place de travail. Le
week-end arrive enfi n et des milliers de
Suisses se rendent dans leur station de
ski favorite. Ce mouvement migratoire
n’est pas uniquement un phénomène
propre à notre société axée sur les loi-
sirs. Il y a de ça 75 ans, le ski fascinait
déjà des millions de personnes dans le
monde entier, et mon père Josef Stöck-
li en faisait aussi partie. Chaussé de ses
premiers skis faits maison, il se lançait
de façon téméraire sur les pentes de Sö-
renberg et Heiligkreuz. La fascination
pour ce sport est à l’origine du succès de
notre entreprise familiale.
Beni Stöckli, président du conseil d’administration
de Stöckli Swiss Sports AG
La fascination du sport
Mon père nous a transmis des bases soli-
des. En compagnie de ma femme Rita et de
mon frère Walter, nous nous sommes engagés
avec détermination pour poursuivre l’oeuvre
de nos parents, Marianne et Josef Stöckli.
nous avons eu la possibilité de développer
de nouvelles idées qui ont joué un rôle dé-
cisif dans la croissance de Stöckli Swiss Sports
AG, aujourd’hui une chaîne de magasins de
sport forte qui peut s’appuyer sur sa propre
production de skis et de vélos. La fascination
du sport court aussi dans les veines de la troi-
sième génération Stöckli. Il y a tout juste trois
ans, j’ai eu l’honneur de remettre la direction
de la société à notre fi ls Beni Stöckli. Il s’est
parfaitement préparé pour relever ce défi et
je suis persuadé qu’il réussira, par ses idées et
sa vision des affaires, à marquer de nouvelles
pierres blanches l’histoire de notre entreprise.
Si nous pouvons lancer un regard fi er sur
les succès de ces 75 dernières années, nous
devons aussi être conscients que nous avons
travaillé dur pour cela. Lorsque je dis « nous »,
je pense à tout le personnel de Stöckli
Swiss Sports AG. Des collaboratrices et col-
laborateurs motivés et parfaitement formés
ont toujours été et sont encore la clé de notre
succès. Jour après jour, ils donnent vie au cre-
do proclamé par mon père :
« Je ne vends que ce dont
je suis convaincu ».
La fascination du sport est et restera not-
re véritable motivation.
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75 ANS
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Beni Stöckli :
« Des collaboratrices et collaborateurs motivés
et parfaitement formés sont la clé de notre succès. »
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Qui est né et a grandi dans les mon-tagnes n’apprécie pas forcément leur beauté et les traite avec une certaine in-différence. Qui n’a jamais vu les mon-tagnes ne saura par contre pas ce qu’il a perdu. Un enfant qui partage sa jeunes-se entre Londres et les Alpes doit quant à lui compter avec des moments de dé-sespoir et de longs mois d’attente avant de se retrouver pour quelques courtes semaines au paradis.
Sir Arnold Lunn, Angleterre, père du ski de compétition
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Lorsque l’on parle aujourd’hui de
l’origine du ski de compétition, on se
réfère la plupart du temps à l’audace de
nos arrière-grands-pères et à l’époque
de Sir Arnold Lunn, lorsque celui-ci a
découvert les plaisirs du ski, il y a de ça
une centaine d’années. L’origine du ski
remonte cependant à une époque bien
plus lointaine. Des fragments de skis dé-
couverts dans des marécages et des tour-
bières de Scandinavie ainsi que certaines
traces écrites prouvent que des individus
se déplaçaient déjà avec des skis il y a
de ça plusieurs milliers d’années. Au mo-
yen d’études géologiques, des morceaux
de skis retrouvés dans des tourbières du
Nord ont pu être datés et leur âge fi xé à
environ 4’000 ans. Les dessins rupestres
découverts à Helleristinger, sur la côte
norvégienne, sont aussi révélateurs ; les
archéologues attribuent ceux-ci au début
de l’ère du néolithique. D’autres pein-
tures rupestres d’âge similaire et illust-
rant des skis ont aussi été mises à jour en
Russie. Ces informations ne permettent
toutefois pas de répondre à la questi-
on de savoir comment les premiers skis
sont apparus. Comme souvent, les scien-
tifi ques ont un avis partagé sur le sujet.
Le professeur Uuno Taavi Sirelius (1872
– 1929), chercheur en préhistoire fi nnois,
estime que les skis trouvent leur origine
plus au sud et étaient utilisés pour se dé-
placer dans les marais. Son collègue sué-
dois R.B Viklund pense quant à lui que
les skis se sont développés à partir des
bottes laponnes en peau, sous lesquelles
on aurait fi xé une planche en bois durant
l’hiver pour éviter de s’enfoncer dans la
neige.
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La propa-gation du « virus du ski »
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Avec un grand amour du détail, Willy Amrhein a réuni en 1904 de
nombreuses informations dans le livre de courses du ski-club Engelberg.
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« Les planches en bois fixées aux pieds glissaient à peine »
Un événement très différent a cependant
servi de moteur important à la percée décisive
du ski. Le 15 août 1888, accompagné de trois
norvégiens et de deux Lapons, l’explorateur
polaire et prix nobel de la Paix Fridtjof nan-
sen commence une traversée du Groenland
d’est en ouest, « chaussures à neige » aux
pieds. Lorsque nansen atteint son but le 3
octobre de la même année, le moyen de
transport utilisé par l’explorateur soulève une
vague d’enthousiasme auprès de la jeunesse
d’Europe centrale. La traversée du Groenland
par nansen marque le début de l’ère moder-
ne du ski. Enchanté par le livre « La première
traversée du Groenland », un certain Chris-
toph Iselin, de Glaris, fabrique durant l’hiver
1891 une paire de ces dénommées « chaussu-
res à neige » et effectue ses premiers essais
« seulement dans la nuit noire ou en
pleine tempête de neige »,
comme il l’avouera plus tard. Ces planches
en bois fi xées aux pieds glissaient à peine, ou
alors seulement dans des pentes très raides.
Christoph Iselin n’abandonne pas pour autant;
il rencontre en 1892 à Wintertour un norvé-
gien qui fait venir, pour lui et quelques cama-
rades, des skis Huitfeld depuis Christiania. Le
Scandinave se rend ensuite personnellement
à Glaris pour montrer comment utiliser de
telles planches. Les Glaronais sont restés en
admiration lorsque le norvégien s’est extrait
de la neige pour sauter un mur haut de 60
centimètres. Le ski-club Glaris, premier de
Suisse, a été fondé en 1893, suivi rapidement
par des ski-clubs à Berne et zurich. Le « virus
du ski » s’est dès lors propagé toujours plus
rapidement à travers tout le pays. Les norvé-
giens travaillant ou étudiant en Suisse ont été
les principaux responsables de la progression
de cette épidémie à ses débuts.
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Depuis l’adoption du ski par la Suisse,
presque toutes les traces laissées dans la
neige sont documentées.
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De la vapeur produite par une cuve à lessive
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De la vapeur produite par une cuve à lessive
Josef Stöckli a fabriqué ses premiers
skis avec des moyens rudimentaires.
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Fabrication maison
Josef Stöckli a toujours eu l’esprit inven-
tif. Pour économiser du poids, il a eu l’idée
de creuser la surface du ski et c’est ainsi qu’a
surgi la première véritable paire de skis
« Stöckli ». La qualité était certainement au
rendez-vous, car rapidement des amis et des
connaissances se sont intéressés à cette « fa-
brication maison ». L’on raconte qu’en 1935,
Josef Stöckli passait la plupart de son temps
dans la charpenterie familiale, où il exerçait
par ailleurs sa profession principale, et dans
la buanderie de sa maman, où il façonnait ses
planches au-dessus de la cuve à lessive. Le pre-
mier hiver déjà, le jeune constructeur de skis
vend une cinquantaine de paires fabriquées
durant ses heures libres. C’est ainsi qu’est née
la marque « Stöckli Ski », unique fabricant su-
isse ayant survécu jusqu’à ce jour.
Un « chien fou »
Josef Stöckli était un jeune homme sans
grande expérience et un peu inconscient.
Lorsqu’il se retrouvait sur ses skis, plus rien
ne pouvait l’arrêter. C’était un « chien fou »,
un véritable casse-cou. Il a déclaré lui-même
à propos de sa bande d’amis : « Nous skii-
ons comme des bandits ». Ils appréciaient en
particulier une pente raide au First, située à
Heiligkreuz dans l’Entlebuch. Les skieurs
« normaux » descendaient cette pente en
effectuant des virages, mais pas Josef Stöckli
et ses copains. Chacun essayait de surpasser
ses collègues et ces descentes téméraires ne
se terminaient pas toujours de la meilleure
manière. Une des photos favorites de Josef
Stöckli a été prise dans cette région : on y voit
le constructeur de skis en train de réaliser un
salto, skis aux pieds. À cette époque, le terme
« freestyle » ne faisait pas encore partie du
vocabulaire des skieurs.
Que faisaient les jeunes au début du
20e siècle lorsqu’ils souhaitaient skier,
mais que l’argent manquait pour s’offrir
une paire de skis, un bien par ailleurs
hors de prix à cette époque ? Exacte-
ment… ils fabriquaient eux-mêmes leurs
skis à partir de planches en bois, ce qui
est cependant plus simple à dire qu’à
faire. Les arbres ne grandissent en effet
pas forcément à la bonne taille et avec
la courbure correspondante, mais la né-
cessité est souvent à l’origine de bonnes
idées ! Le frêne par exemple se laisse
aisément courber si l’on a pris soin aupa-
ravant d’exposer les planches à un bon
bain de vapeur. Quoi de mieux pour cela
que de profiter de la vapeur produite par
une cuve à lessive ? C’est ainsi qu’au dé-
but des années 1930, Josef Stöckli a rem-
pli d’eau et fait chauffer la grande cuve à
lessive de sa maman, non pas pour laver
du linge sale, mais pour former et façon-
ner à la vapeur les planches en frêne pré-
cédemment sciées dans la charpenterie
familiale.
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Des planches en frêne pliées à
la vapeur au-dessus de la cuve à lessive
de maman : les skis de la marque « Fait
maison » sont prêts.
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À l’heure où Josef Stöckli effectuait ce salto à Heiligkreuz avec des
skis de 2,05 mètres, le terme « ski acrobatique » n’existait pas encore.
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De la vapeur pour une chaleur constante
Josef Stöckli ne vendait que ce qu’il avait
lui-même testé et qu’il connaissait. Il était son
propre essayeur, et surtout le meilleur. Cha-
cune de ses inventions était testée sous tou-
tes ses coutures. Ses idées innovatrices, voire
révolutionnaires, étaient déjà légendaires. Il
a par exemple construit en 1945 les premiers
skis encollés en hickory et en frêne. Une pres-
se à skis de cette période se trouve d’ailleurs
encore en état de marche actuellement et,
contrairement aux presses de l’époque chauf-
fées à l’électricité, celle-ci utilise de la vapeur.
La vapeur, un thème déjà abordé bien plus tôt
! « La vapeur », comme l’a découvert lui-mê-
me Josef Stöckli « répartit la chaleur de mani-
ère bien plus constante ». Il s’agissait encore
de trouver la bonne colle et la température la
mieux adaptée pour obtenir la meilleure qua-
lité d’encollage des skis.
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Du métal à la place du bois
Pour le fondateur de la marque, un ski ne
ressemblait pas à un autre ski. Chaque paire
était presque unique, même si entre-temps
les principaux revenus de la famille ne pro-
venaient plus de la charpenterie, mais bel
et bien de la production de skis. Un premier
événement décisif a eu lieu en 1957. L’esprit
toujours alerte, Josef Stöckli accompagnait de
près l’évolution de l’industrie du ski. Ce n’est
donc pas étonnant qu’il ait été le premier à
reprendre l’idée de Head ; la même année,
il commence à produire ses premiers skis en
métal. Les trois paires initiales ne répondaient
cependant pas encore à ses attentes, mais les
tests effectués au Claridenstock lui ont permis
de découvrir « ce qu’il fallait modifi er dans la
construction ». Le fait que la petite fabrique
de skis située aux portes de l’Entlebuch ait
été, aux côtés des marques Head et Attenho-
fer, la seule à commercialiser des skis en métal
à cette époque a fait la fi erté de Josef Stöckli
jusqu’à un âge avancé. En 1959, un an avant
que le Français Jean Vuarnet ne remporte son
titre olympique sur des skis en métal à Squaw
Valley (USA) et que ce type de modèle ne per-
ce véritablement sur le marché, Stöckli avait
déjà choisi cette construction pour l’entier de
sa production. Environ 1’100 paires de skis en
métal ont quitté l’atelier de Wolhusen à cette
époque.
17
« Deux planches conquièrent toute une
vallée » : un document établi à Engelberg
conte l’histoire du ski dans le village ab-
batial depuis le début des années 1900.
Dans les faits, les deux planches appe-
lées skis n’ont pas seulement conquis
une vallée, mais tout un pays. L’avancée
du ski, qui existait déjà depuis des cen-
taines d’années dans sa forme primiti-
ve, ne pouvait plus être arrêtée. À peine
les nouveaux engins de sport ont-ils fait
leur apparition en Europe centrale que
les gens du lieu ont ressenti le besoin
d’apporter des modifications à ce mo-
yen de locomotion trop primitif à leurs
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Conjoncture favorable pour les spécialistes en brevets
yeux. Ces planches devaient à tout prix
être améliorées et les chercheurs et au-
tres constructeurs se sont alors immédi-
atement mis au travail. Chacun espérait
révolutionner l’univers du ski avec son
invention. Les spécialistes en brevets ne
pouvaient pas se plaindre d’un manque
de travail et leurs étagères se rempliss-
aient petit à petit de nombreux plans et
autres dessins. De nouvelles idées étai-
ent brevetées et inscrites sans disconti-
nuer auprès des autorités. Une grande
partie de ces projets n’ont toutefois ja-
mais dépassé le stade de prototype au
fond d’un atelier.
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Profil en dents de scie sur les skis
Il existait cependant aus-
si des chercheurs ingénieux
qui vivaient en avance sur
leur temps, comme le cons-
tructeur de skis d’Engelberg
Louis Beerli. Le 1er novem-
bre 1946, il dépose un
brevet pour la fabrica-
tion d’un ski « avec des
chants en partie incur-
vés ». Personne ne par-
lait encore de carving à
l’époque mais dans les
faits, Louis Beerli dé-
posait à ce moment
un brevet décrivant
la géométrie des skis
de carving actuels. Josef Stöckli, fondateur
de l’actuelle société Stöckli Swiss Sports AG,
faisait aussi partie des constructeurs de skis
toujours prêts à développer de nouvelles
idées pour améliorer les skis et les compo-
sants les accompagnant, comme les fi xations,
les aides à la montée, etc. Depuis plusieurs dé-
cennies déjà, les skieurs espéraient trouver un
moyen plus effi cace que les peaux de phoque
fi xées à l’aide de sangles pour les aider à
remonter les pentes. Josef Stöckli a franchi
une étape déterminante dans ce domaine en
mettant au point des sortes de « couteaux »
qui empêchaient les peaux de glisser laté-
ralement lors des montées en traversée. Un
profi l métallique en forme de U était installé
dans la région de la fi xation. Selon le brevet
déposé le 15 février 1966, la pièce en métal
dentée avait pour but de faciliter la montée.
Avec cette invention,
Josef Stöckli a partagé le destin de nom-
breux collègues et contemporains également
dotés d’un esprit inventif : son idée ne l’a pas
rendu riche.
Un précurseur de l’industrie moderne du ski
Une autre invention de Josef Stöckli lui
aurait permis de gagner de l’argent plus fa-
cilement ; « aurait », car le projet n’a mal-
heureusement pas abouti : la demande de
brevet a été déposée, mais celle-ci n’a jamais
été acceptée. on parle ici de la forme « en
trapèze » des skis, qui s’est imposée dans la
branche et qui est aujourd’hui encore mise
en œuvre. Josef Stöckli testait lui-même ses
produits et leur fai-
sait subir toutes sortes
d’épreuves redoutables.
Il serait dépeint de nos
jours comme un « chien
fou » n’ayant peur de rien
ni de personne sur ses skis.
Lors d’une séance de tests,
il s’est rendu compte que les
chants présentant un angle
droit par rapport à la semel-
le freinaient les skis lorsque le
skieur se penchait plus forte-
ment. La solution fut vite trou-
vée : Josef Stöckli a commencé à
creuser les chants des skis en par-
tant de la semelle vers la surface,
ce qui dessinait une coupe en
forme de trapèze. Son invention a
refait surface bien plus tard, quand
les premiers skis de carving ont fait
leur apparition sur le marché. Ces
nouveaux skis permettent aux spor-
tifs d’adopter des positions extrêmement
penchées lorsqu’ils évoluent sur la piste. Sans
la construction en trapèze, cela ne serait tout
simplement pas possible. Que ce soit avec ou
sans brevet déposé, on peut affi rmer que Jo-
sef Stöckli a fortement infl uencé l’industrie
moderne du ski.
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Une décision judicieuse
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« L’idée de vendre mes skis directement
aux consommateurs se faisait de plus en plus
pressante »,
déclara un jour le fondateur de
l’entreprise, et ce qui devait arriver arri-
va. Après une visite rendue à un commer-
ce de sport de la Zürichstrasse à Lucerne,
Josef Stöckli rentre à la maison d’assez
mauvaise humeur. Le jeune entrepreneur
se confi e alors à sa femme Marianne et
lui annonce que, dès cet instant, les skis
Stöckli seront distribués uniquement se-
lon le principe de la vente directe. Il en
avait par-dessus la tête des commerçants
et acceptait déjà par sa décision de deve-
nir le mouton noir de la branche.
De la qualité à prix abordable
Il fallait du courage pour suivre cette
voie. En 1967, Josef Stöckli n’imaginait sûre-
ment pas que ce qui aurait pu être une jour-
née noire serait en fait sa véritable planche
de salut. Les commerçants en articles de
sport ont commencé à maudire le fabricant
de ski de l’Entlebuch, mais en contrepartie,
le succès auprès de consommateurs allait
en grandissant. Le nombre d’adeptes de la
marque Stöckli augmentait hiver après hiver
et l’admiration pour le petit fabricant de skis
croissait sensiblement, à même titre que les
ventes. Une admiration restée cependant
discrète dans un premier temps, car la marque
était encore et toujours le mouton noir de la
branche – sans que Stöckli se fasse du souci
pour autant. Avec le système mis en place par
Josef Stöckli, la marge normalement dévolue
aux intermédiaires profi tait directement aux
clients et le fait de ne pas avoir à traiter avec
les revendeurs ne présentait que des avanta-
ges : il restait ainsi plus de temps pour la mise
au point de nouveaux modèles.
Josef Stöckli a commencé à produire
des skis à Wolhusen alors que de nom-
breuses fabriques de skis existaient en-
core en Suisse, une trentaine selon les
chiffres de l’époque. Authier, Schwende-
ner ou Attenhofer étaient des sociétés
relativement importantes dans le milieu
et le marché était fl orissant. Les citoyens
suisses avaient à nouveau plus de temps
à consacrer aux loisirs après la Deuxième
Guerre mondiale et le ski comptait de
plus en plus d’adhérents. Avec le boom
de la branche, la pression exercée sur les
marges par les concurrents augmentait
continuellement. La situation a commen-
cé à inquiéter de plus en plus sérieuse-
ment Josef Stöckli.
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Bäbu, alias Josef Stöckli, savait exactement comment faire fonctionner un ski
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Le jeune entrepreneur était de plus en
plus convaincu que le passage à la vente di-
recte était la seule décision judicieuse à ce
moment. Cette stratégie permettait de pro-
poser au public des skis performants et de
haute qualité à des prix plus qu’abordables.
Ce principe s’applique aujourd’hui encore et
les clients trouvent dans les rayons des ma-
gasins les modèles originaux utilisés par les
cracks de la Coupe du monde skiant pour la
marque. La structure de distribution vertica-
le et directe établie en 1967 est actuellement
encore un des secrets du succès de la société.
Si Josef Stöckli ne s’était pas fié à son instinct
ce jour-là, l’entreprise aurait très certaine-
ment suivi la destinée des marques comme
Attenhofer, Authier ou Schwendener, ses
concurrents de l’époque aujourd’hui dispa-
rus. Stöckli a pour sa part survécu et a su con-
quérir sa place au sein de l’exigeant marché
international du ski.
Jusqu’à peu de temps avant sa mort, au
printemps 2010, le fondateur de la société
accompagnait encore avec grand intérêt le
développement des nouveaux modèles. Les
employés de l’unité de production de Malters
regrettent tous la disparition de Josef Stöck-
li, qui se rendait régulièrement à l’usine le
vendredi matin au volant de sa voiture pour
partager avec eux le casse-croûte matinal et
pour parler ski en leur compagnie. « Il n’était
pas un théoricien, mais un véritable praticien
qui voulait tout connaître avec précision et
être informé des nouveautés dans le détail »,
se souvient Ruedi Arnet, directeur du dépar-
tement R & D chez Stöckli. À une certaine
époque, c’était encore lui qui souhaitait tout
apprendre de la part de Josef Stöckli. Ruedi
Arnet a appris le métier de constructeur de
skis en partant de zéro, il y a de ça environ 30
ans. Le fondateur de l’entreprise Josef Stöckli
était son maître d’apprentissage et c’est lui
qui a instruit Ruedi Arnet sur la manière de
construire un ski et d’obtenir la dynamique
souhaitée. « Bäbu, alias Josef Stöckli, savait
exactement comment faire fonctionner un
ski. Il n’a pas gardé ses connaissances pour
lui, mais les a au contraire retransmises à la
génération suivante avec une grande ouver-
ture d’esprit ».
Le système de vente directe a
permis à Stöckli de proposer à ses clients
des skis performants et de haute qualité
à des prix plus qu’abordables.
25
Le prix de la reconnaissance
Sur les traces de son père, Beni Stöck-
li avait un défi important à relever : les
autres commerces d’articles de sport con-
tinuaient de voir d’un mauvais œil son
entreprise, et son succès toujours gran-
dissant ne pouvait pas grand-chose con-
tre cela. La vente directe n’encourageait
en effet pas l’amélioration de l’image
auprès des concurrents, mais Beni Stöckli
ne serait pas Beni Stöckli s’il avait dévié
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de sa ligne de conduite. De leur côté, les
fournisseurs de fixations, de chaussures
et de vêtements de ski reconnaissaient
depuis longtemps l’importance de Stöck-
li, sans qui leur chiffre d’affaires aurait
été fortement réduit année après année.
Malgré cette situation, le fabricant de
skis de l’Entlebuch continuait de ne pas
être pris au sérieux dans la branche, et
certains en rigolaient même. Les cho-
ses n’ont pas non plus changé lorsque
Stöckli décide de faire son entrée dans
le ski de compétition en équipant Elmar
Reindl, un athlète de niveau régional re-
connu. Le succès fut au rendez-vous dès
la première saison pour Elmar Reindl, qui
prouvait ainsi que Stöckli était capable
de construire des skis performants et de
qualité.
Le fondateur de l’entreprise Josef Stöckli (au milieu) avec la
deuxième génération Stöckli formée par Walter (à gauche) et Beni (à droite).
26
Le prix de la reconnaissance
Les résultats obtenus par Elmar Reindl
avec ses skis Stöckli ont commencé à faire du
bruit dans le milieu, mais approcher de jeunes
espoirs du ski était encore une autre affaire.
Même si certains de ces sportifs se sont laissé
appâter, ils quittaient ensuite rapidement la
marque. Stöckli, qui ne faisait pas partie du
tout-puissant Swiss-Ski-Pool à l’époque, ne
pouvait en effet rien faire face à ses concur-
rents. À l’image du skieur de l’Entlebuch Lo-
renz Aregger qui a vécu la situation de près,
un jeune skieur qui atteignait les cadres de la
Fédération Suisse de Ski n’était plus en droit
de chausser des skis Stöckli. Le citoyen de Has-
le, qui survolait ses concurrents et s’imposait
sans discuter avec ses skis Stöckli, a motivé la
marque à s’engager en Coupe du monde, le
plus haut niveau du ski de compétition.
Bien que Stöckli ait déjà acquis une certai-
ne importance à cette époque, Lorenz Areg-
ger s’est vu obligé de changer de marque en
milieu de saison. Tout est allé de travers pour
lui dès cet événement qui a servi de signal
fort pour Beni Stöckli. Celui-ci ne voulait plus
jamais voir un jeune espoir faisant confiance
à ses skis souffrir comme Lorenz Aregger. Dès
cet instant, Stöckli a lutté durant plusieurs an-
nées et de toutes ses forces pour être accep-
té au sein du Swiss-Ski-Pool. Stöckli a obtenu
le statut de membre supporter au cours de
l’hiver 1991/92 et est devenu équipementier
officiel du Pool deux ans plus tard. Les athlè-
tes pouvaient enfin courir avec des skis Stöckli
en Coupe du monde et un nouveau chapitre
de l’histoire de la marque s’ouvrait à ce mo-
ment.
Ne plus jamais voir souffrir un jeune talent
27
L’entreprise Stöckli, sise à Wolhus-
en (LU), a été construite sur des bases
solides par son fondateur Josef Stöckli
et ses descendants se chargent d’en as-
surer la continuité. Beni Stöckli, fils de
Josef, a tout d’abord repris les parts de
son frère Walter, suivies par celles de leur
père. Un changement de stratégie a eu
lieu à ce moment. Seulement présents
dans l’arrière-boutique en petites quan-
tités, des articles comme les chaussures,
les fixations ou les bâtons de ski ont fait
partie intégrante de l’assortiment dès
cet instant. La stratégie de vente directe
pour les skis de la marque a par contre
été conservée par Beni Stöckli, nouveau
directeur général et président du conseil
d’administration dès 1982. Il franchit sans
hésiter le pas de simple fabricant de skis
à celui de marchand d’articles de sport et
de distributeur complet dans le secteur
de l’outdoor. « En effet », déclare l’actuel
président du conseil d’administration de
Stöckli Swiss Sports AG,
« nous ne pouvons pas vivre uniquement
de la production de skis. Une telle situation
nous aurait obligés à fermer boutique depuis
longtemps ».
Beni Stöckli s’en tient alors à une
stratégie bien définie et ciblée pour élar-
gir et solidifier les bases de son entrepri-
se. Parmi les mesures engagées, on peut
citer le développement du département
confection. Depuis le début des années
80, les personnes qui franchissent le pas-
de-porte d’un magasin Stöckli peuvent
acquérir tout ce dont elles ont besoin
pour leurs activités sportives en plein
air. Pour atteindre cet objectif, le souti-
en de sa femme Rita n’a pas été de trop
pour Beni Stöckli. C’est en effet elle qui a
mis en place tout le département confec-
tion et qui en a fait ce qu’il est devenu
aujourd’hui.
Des bases solides
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Le siège de Stöckli Swiss Sports AG
est situé à Wolhusen depuis la fondation
de l’entreprise en 1935.
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Révolution dans la confection sportive
Au début de cette phase, la branche des
vêtements de sport venait de subir des chan-
gements importants.
« Goretex a révolutionné
la mode sportive »,
assure Rita Stöckli. Lorsqu’elle repense à
ses débuts, elle ne peut s’empêcher de sou-
rire. Seuls un modèle de pantalon de ski de
la marque Ted Stone et une veste de ski grif-
fée Brunex étaient disponibles en rayon. Ces
produits se vendaient cependant comme des
petits pains. Les vestes de ski de l’époque étai-
ent lourdes et surtout très volumineuses. Les
pièces prétendument
« résistantes à l’eau »
absorbaient une telle quantité d’eau que,
selon Rita Stöckli,
« leur poids augmentait encore sensib-
lement. Les vêtements de sport de l’époque
n’étaient ni imperméables ni coupe-vent, et
encore moins respirants. De nos jours, ce sont
ces trois éléments qui font la qualité des pi-
èces fonctionnelles ».
Si par le passé l’on portait un pull épais
sous une veste de ski doublée, on utilise
aujourd’hui diverses couches de vêtements
fonctionnelles pour se maintenir au chaud. La
mode, le design et le flair pour les nouveau-
tés ont toujours fait partie de l’univers de Rita
Stöckli :
« Je vis la mode et j’apprécie les relations
humaines ».
Rita sait établir rapidement de bons
contacts avec les clients et perçoit immédia-
tement ce qui leur plaira. Le conseil à la cli-
entèle est prioritaire, comme l’apprennent les
collaborateurs de Stöckli dès le premier jour.
« Les clients doivent quitter notre ma-
gasin avec un bon sentiment »
est le credo de Rita Stöckli.
30
Une propre ligne de vêtements
Cela fait longtemps que Stöckli n’est plus
seulement actif en hiver et l’immense assorti-
ment incluant le vélo, le trekking, la marche,
la course à pied et l’Inline répond à toutes les
attentes. Parallèlement, Stöckli a progressive-
ment mis en place une propre ligne de vête-
ments dans le domaine du ski, du trekking, de
la course à pied et du vélo, qui porte claire-
ment la griffe de Rita Stöckli.
« De l’idée de départ au produit fini en
passant par la production, nous pilotons
nous-mêmes toutes les étapes. Cela est indis-
pensable »,
assure Rita Stöckli,
« car nous nous devons d’être meilleurs
que nos concurrents. En outre, le rapport
prix-performance doit aussi être au rendez-
vous ».
Stöckli est devenu entre-temps la chaîne
de magasins de sport offrant le plus grand
choix de vêtements de ski en Suisse. Une
réforme était donc nécessaire et Skifabrik
Stöckli AG est devenu Stöckli Swiss Sports AG.
Un nouveau logo apparaît en octobre 2007 et
le nom Stöckli est désormais accompagné de
l’appellation « outdoor sports » dans le do-
maine de la communication.
31
32
Stöckli, un fournisseur complet
Stöckli occupe aujourd’hui une place
prédominante sur le marché suisse du sport.
L’expansion extra-muros s’est aussi faite sans
accrocs, à l’image du passage de fabricant de
skis au statut de marchand de sport complet.
Après l’ouverture en 1981 de la première
succursale à Sörenberg, le mouvement s’est
poursuivi dès 1987 pour atteindre aujourd’hui
un nombre de 14 succursales. Avec la centrale
de Wolhusen, celles-ci font actuellement de
Stöckli la plus grande entreprise suisse parmi
les commerces de sport indépendants.
Sous la direction de Beni Stöckli senior,
le pas entre le statut de simple fabricant de skis
à celui de marchand d’articles de sport et de
distributeur complet dans le domaine de
l’outdoor est franchi avec succès.
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Des propres points de vente au service de la croissance
Aujourd’hui comme par le passé, le cli-ent est au cen-tre de notre attention,
déclare Beni Stöckli à propos de la philo-
sophie de l’entreprise. Celui-ci a entre-temps
remis la direction de la société à son fils Beni
Stöckli junior, qui représente la troisième gé-
nération aux commandes de l’entreprise. Le
petit-fils du fondateur a repris le poste de di-
recteur général au 1er avril 2008. Beni Stöckli
senior reste quant à lui lié aux affaires en tant
que président du conseil d’administration de
la société.
La proximité des clients est vécue au quo-
tidien par Stöckli dans les 14 points de vente
de la marque mis en place au fil des années
et auprès des 35 magasins partenaires. Beni
Stöckli senior a pu s’appuyer sur les bases
solides léguées par son père pour stimuler
la croissance de la société. Alors que le chif-
fre d’affaires atteignait environ 3 millions
de francs en 1982, il s’élève aujourd’hui à 60
millions de francs. L’entreprise familiale em-
ploie actuellement 240 collaborateurs fixes
dans ses 14 points de vente. Le maintien de la
production de skis de qualité, la consolidation
du département Bike avec sa propre ligne de
vélos et le renforcement des activités dans le
domaine des sports outdoor font partie des
objectifs de la troisième génération Stöckli.
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7
8
AB
C
succursales
1 3627 HEIMBERG
Stockhornstrasse 11
2 3063 ITTIGEn / BERnE
Ey 5A
3 8302 KLoTEn
Balsberg•Balz-Zimmermann-Strasse7
4 5702 nIEDERLEnz
Lenzburgerstrasse 2
5 1806 ST-LéGIER S/VEVEy
z.I. Rio Gredon 11
6 8820 WäDEnSWIL
Florhofstrasse 13 (i de alte Fabrik)
7 9501 WIL/SG
Sirnacherstrasse 1
8 6110 WoLHUSEn
Kommetsrüti 7
9 4528 zUCHWIL
Ausserfeldweg1•GewerbezentrumN5
centre De location & De service
A EnGELBERG
Residenz an der Aa
(vis-à-vis grosser Parkplatz Titlisbahnen)
B HoCH-yBRIG
Talstation•Bergstation
C MELCHSEE-FRUTT
Stöckalp
D SöREnBERG
Rothorncenter
partenaire
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Urs Kälin a fait partie du team de
compétition Stöckli durant de longues années.
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La bombe a été lancée au milieu de
l’été : Stöckli, récemment admis comme
équipementier officiel au sein du Swiss-
Ski-Pool, annonce l’arrivée d’Urs Kälin
dans ses rangs. L’athlète schwyzois était
encore tout auréolé de sa médaille de
bronze glanée aux Jeux olympiques de Lil-
lehammer, breloque remportée sur les skis
d’une grande marque mondiale à laquelle
il faisait confiance depuis longtemps. Le
transfert d’Urs Kälin chez Stöckli s’est fait
de manière réfléchie et en calculant parfai-
tement les risques des deux côtés. « Dans le
mille ou coup dans l’eau », titrait à l’époque
le journal de boulevard zurichois « Blick ».
La frontière entre coup de maître et cata-
strophe semblait ténue pour les profanes,
au contraire des acteurs principaux. Beni
Stöckli était absolument convaincu que
son entreprise pouvait fournir du matériel
performant à son nouveau porte-drapeau,
et Urs Kälin s’est très rapidement senti à
l’aise sur ses nouveaux skis.
Plateforme publicitaire inter-nationale
« Je veux prouver qu’en Suisse aussi, on est
capable de construire des skis qui gagnent »,
déclarait Urs Kälin avec confiance,
avant de rajouter :
« Je ne suis en tout cas pas en position
de hors-jeu ».
De son côté, Beni Stöckli assurait
de manière franche et ouverte qu’il ne
s’inquiétait pas de savoir
« quelles conséquences auraient des résul-
tats négatifs pour notre entreprise, car nous
sommes persuadés que tout va fonctionner ».
37
ce que Beni Stöckli avait prédit aux journalistes
à la conférence de presse tenue deux ans plus
tôt à Wolhusen, lors de l’engagement d’Urs Kä-
lin : « … nous sommes persuadés que tout va
fonctionner ». Le responsable du ski auprès du
« Blick » à l’époque supposait pour sa part que
le chef d’entreprise Beni Stöckli ne faisait que
satisfaire un rêve d’enfant en se lançant dans
la Coupe du monde. Les résultats ont prouvé
le contraire et même si le patron de la marque
suisse reconnaît qu’il n’avait pas évalué les dé-
penses de la manière la plus rigoureuse qui soit,
il suivait une stratégie claire avec cette décision.
championnats suisses à Flumserberg, offrant du
coup son premier titre officiel à Stöckli. Après
cette couronne de champion suisse, Stöckli n’a
pas dû attendre très longtemps pour fêter la
première victoire internationale. Le 6 janvier
1996 à Flachau (Autriche), Urs Kälin survole la
concurrence sur ses skis suisses. Pour la premi-
ère fois de l’histoire, un athlète chaussé de skis
Stöckli grimpait sur la plus haute marche du po-
dium en Coupe du monde. Le meilleur restait
cependant encore à venir : le même hiver, les
championnats du monde étaient programmés
à la Sierra nevada. Fort de sa meilleure saison
en Coupe du monde jusqu’à ce jour, le pilote de
la marque s’est rendu dans la station de sports
d’hiver andalouse avec « l’envie de tout don-
ner ». Le reste de l’histoire est connu : seul le
fantasque Italien Alberto Tomba fut plus rapide
que Kälin et ses skis Stöckli ce jour-là. Champi-
on suisse, victoire en Coupe du monde et vice
champion du monde : une ascension fulguran-
te pour la marque de Wolhusen. Rappelons ici
L’entrée de Stöckli en Coupe du monde fut
un immense succès. Lors de la première course
au plus haut niveau déjà, un slalom géant dis-
puté à Tignes, Urs Kälin terminait à la cinquième
place. Pour l’équipe récemment arrivée en Cou-
pe du monde, ce classement représentait bien
plus qu’une place sur le podium pour n’importe
quelle marque déjà établie. À ce moment, Urs
Kälin prouvait que l’on était bel et bien capa-
ble de construire des skis rapides en Suisse ! La
voie du succès était alors ouverte : lors des sept
slaloms géants de Coupe du monde disputé au
cours de cette première saison, Urs Kälin et ses
skis Stöckli n’ont jamais terminé plus loin que le
13e rang. Le 25 mars 1995 est une date à mar-
quer d’une pierre blanche dans l’histoire de la
marque : Urs Kälin remporte le slalom géant des
Moments historiques à Flumserberg,
Flachau et Sierra Nevada
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Paul Accola a fait partie du team de
compétition Stöckli durant de longues années.
39
Les bannières et autres drapeaux d’un
pays sont plus que de simples marques
dans le paysage. Ils symbolisent la nati-
on et son peuple et revêtent un aspect
émotionnel, du moins chez les person-
nes pour qui la patrie est une valeur
importante. Les couleurs d’un drapeau,
sa symbolique et ses motifs permettent
des associations d’idées conscientes ou
spontanées qui agissent avec force sur
l’identité nationale. Le symbole natio-
nal de la croix blanche sur fond rouge
est aujourd’hui plus fort que jamais et
Monsieur et Madame Helvétie exhibent
à nouveau leur bannière avec fierté. Ils
sont conscients que le label suisse revêt
encore et toujours une grande valeur.
Une étude révèle que les produits et les
services « Swiss made » jouissent d’une
excellente réputation et sont considérés
comme fiables et de qualité, à l’intérieur
de nos frontières comme à l’étranger.
Une plus-value économique importante
est aussi accordée au label helvétique et
il n’est donc pas étonnant que toujours
plus d’entreprises nationales mettent à
profit ce bonus. Le thème « swissness » et
« Swiss made » est aussi d’actualité chez
Stöckli.
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CK
LI Pour l’exportation en particulier,
le label Swiss made est un argument
important. Les Suisses ont par contre
besoin d’être convaincus dans la pratique.
40
« Swissness » en été également
Les hauts standards de qualité auxquels ré-
pondent et continueront de répondre les pro-
duits Stöckli parlent en faveur de la marque.
Pour une commercialisation à l’étranger, une
image positive du pays d’origine à elle seule
n’est de loin pas suffisante. Si le concept de
« swissness » en tant que facteur de différen-
ciation revêt un certain poids, le produit cor-
respondant doit aussi être perçu comme étant
de qualité et typiquement suisse. Stöckli n’a
jamais renié ses origines, ce qui a permis de
créer une bonne image sur le marché interna-
tional. Le chocolat ou les montres ont depuis
toujours fait honneur aux compétences éle-
vées propres à la Suisse. Stöckli a réussi à se
faire un nom sur les marchés au cours de ces
dernières décennies en s’appuyant sur son sa-
voir-faire et son esprit innovant, tenant ainsi
la comparaison avec la concurrence internati-
onale. Ce que l’entreprise Stöckli a réussi avec
ces skis, elle souhaite aussi le réaliser avec son
deuxième plus important pilier commercial, à
savoir le secteur du vélo.
« Autant que possible, nos VTT sont
conçus et équipés dans l’esprit ‘swissness’,
et les exigences sont ici aussi haut placées ».
Comme pour les skis, les collections de vé-
los doivent présenter une qualité irréprocha-
ble. L’investissement dans ce secteur permet
en outre à Stöckli de créer des postes de tra-
vail supplémentaires, une conséquence égale-
ment fort bienvenue.
« Nous sommes une entreprise famili-
ale suisse qui affiche clairement son esprit
‘swissness’ »,
déclare Beni Stöckli en pointant fière-
ment du doigt la croix suisse qui forme le logo
de la marque.
« Dans le secteur de l’exportation en par-
ticulier, le label ‘Swiss made’ est un argument
important ».
Les Suisses ont besoin d’être convaincus
on entend souvent le proverbe « nul n’est
prophète en son pays », et Stöckli pourrait
même écrire un livre à ce sujet. Pour de nom-
breux Helvètes, le néologisme et nouveau
concept de « swissness » n’était de loin pas
une motivation suffisante pour acheter des
skis suisses. Stöckli a dû passer par l’étranger
pour se faire mieux accepter, un chemin tout
sauf facile. Beni Stöckli est aujourd’hui con-
vaincu que
« cet effort en valait la peine. Nous de-
vions tout d’abord prouver que nos produits
sont bons et nous imposer sur le marché in-
ternational ».
Les résultats en Coupe du monde ont été
déterminants dans ce processus et Stöckli a
su utiliser cette plateforme internationale de
manière intelligente.
« Le grand saut en Coupe du monde était
très important d’un point de vue publicitaire »,
déclare Beni Stöckli à ce propos ;
le seul fabricant suisse de skis a ap-
pris à se faire respecter auprès des grandes
marques. La reconnaissance à l’étranger est
allée crescendo, ce qui a grandement favori-
sé l’exportation des skis Stöckli. Comme be-
aucoup de pionniers suisses avant lui, Beni
Stöckli s’est rendu compte que, pour être pro-
phète dans son propre pays, il faut se faire re-
connaître à l’étranger dans un premier temps.
« Le fait de nous être engagés en Cou-
pe du monde et de pouvoir nous maintenir
ainsi à la pointe du développement était
peut-être encore plus important. Nous avons
l’avantage de pouvoir nous adapter très rapi-
dement aux nouvelles tendances. Le savoir-
faire acquis en Coupe du monde profite di-
rectement aux consommateurs, qui trouvent
dans les rayons de nos points de ventes des
produits absolument identiques à ceux utili-
sés en compétition ».
Les résultats obtenus lors de nombreux
tests de skis internationaux prouvent que la
marque Stöckli est aujourd’hui parfaitement
établie. Plus personne ne s’étonne de voir
Stöckli figurer en tête de ces tests avec ses
produits. Aujourd’hui, Beni Stöckli sait
« qu’avec le label ‘Swiss made’ à lui seul,
la survie n’aurait pas été possible. C’est la
qualité de nos produits qui assure notre pér-
ennité ». D’autres marques, comme les anci-
ens concurrents Attenhofer, Schwendener ou
Authier, produisaient aussi des skis « made in
Switzerland »,
mais ceci ne leur a pas suffi pour survivre.
Est-il possible que le concept de « swissness »,
né vers la fin des années 1990 dans le cœur
de nombreux Suisses et Suissesses, soit arrivé
trop tard pour certains, ou d’autres facteurs
sont-ils aussi à considérer ?
Prophète dans son propre pays
41
Ambassadeur d’une région économique forte
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Max Pfister, conseiller d’État du canton de Lucerne :
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Ambassadeur d’une région économique forte
Personne n’imaginait, il y a de ça 20
ans seulement, que Stöckli Swiss Sports
AG ferait aujourd’hui partie des entre-
prises phares du canton de Lucerne. Les
marques suisses de skis étaient à la peine.
Les tentatives de sauvetage au moyen de
rachats d’entreprises ont toutes fait long
feu. Diverses fabriques ont dû fermer
leurs portes et le nombre de marques suis-
ses de skis a fondu comme neige au soleil.
Une seule société a résisté à cette spirale
infernale : Stöckli à Wolhusen. La vente di-
recte, ce système de distribution original
et si souvent décrié par la concurrence, a
permis de surmonter la crise générale qui
a touché l’industrie suisse du ski à cette
époque. Stöckli fut ainsi la seule marque à
survivre dans un pays doté autrefois d’une
production de skis importante et faisant la
fierté de beaucoup.
Un rôle de formateur et de four-nisseur d’emplois
L’image exemplaire affichée par Stöck-
li Swiss Sports AG réjouit particulièrement
Max Pfister, conseiller d’état et directeur de
l’économie du canton de Lucerne :
« Stöckli apporte une contribution impor-
tante à notre économie, aussi bien comme
fournisseur d’emplois que comme formateur
dans différents secteurs professionnels ».
Pour Max Pfister, le fait
« qu’une société suisse puisse représenter
la nation sur le marché international du ski »
est d’importance capitale pour la Suisse,
pays de tourisme et de sports d’hiver par excel-
lence. Le directeur de l’économie lucernois fran-
chit encore une étape en hissant l’entreprise fa-
miliale de Wolhusen au rang d’ambassadeur de
la région économique de Lucerne.
« Avec le titre olympique remporté par
Mike Schmid, la marque a prouvé qu’elle fait
partie des principaux producteurs de skis au
niveau mondial. La famille Stöckli, les collabo-
rateurs de l’entreprise et tout le canton de Lu-
cerne peuvent en être fiers ».
Des solutions sur mesure
Ces dernières années, le canton de Lucerne
s’est développé pour devenir un pôle écono-
mique attractif en Suisse.
« Les efforts déployés pour offrir des con-
ditions favorables au développement des ent-
reprises portent leurs fruits »,
assure le directeur de l’économie Max Pfis-
ter. Les besoins propres à chaque société sont
pris en compte de manière individualisée. La
transparence affichée par cette région écono-
mique permet au canton de Lucerne de réagir
rapidement et avec souplesse. Des solutions
« sur mesure » sont proposées aux sociétés. Les
dirigeants de Stöckli ont pu en faire l’expérience
encore récemment, lors des discussions en vue
de l’agrandissement de l’usine et des entrepôts
à Wolhusen.
Des modèles haut de gamme frap-pés de la croix suisse
Max Pfister est persuadé que Stöckli pour-
suivra encore longtemps sur la voie du succès.
L’optimisme du ministre de l’économie lucernois
fait en grande partie référence à l’engagement
important démontré par la famille dirigeante
et par ses collaborateurs,
« qui s’investissent avec beaucoup de cœur
au sein de l’entreprise ».
Le fait que les adeptes de sports d’hiver
puissent dévaler fièrement les pistes avec des
produits Stöckli aux pieds est un autre facteur
déterminant pour Max Pfister.
« Pouvoir chausser un modèle haut de
gamme fabriqué dans notre canton et frappé
de la croix suisse et entrevoir le regard envieux
du voisin de télésiège est un sentiment incom-
parable »,
avoue sans ambages M. Pfister, adepte in-
vétéré de la marque Stöckli.
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Organiser la succession opération-
nelle et financière au sein d‘une société
est un sérieux défi pour un entrepreneur
de nos jours. Ce processus est une des
tâches les plus importantes, et aussi une
des plus difficiles, de la planification à
long terme. Beni Stöckli senior peut lan-
cer un regard satisfait sur la transmissi-
on des pouvoirs au sein de l’entreprise.
Lors qu’il a remis, il y a de ça trois ans,
la direction des opérations de Stöckli
Swiss Sports AG à son fils Beni junior,
cela ne s’est heureusement pas fait dans
la douleur. C’était en effet le résultat de
longues années de préparation et d’une
planification minutieuse. Beni Stöckli
est bien conscient que le passage de té-
moin à son fils est une chance formida-
ble. De nos jours, seul un tiers environ
de toutes les entreprises familiales su-
isses trouvent un successeur au sein de
leur giron. Selon des études récentes,
cette situation pourrait avoir des réper-
cussions néfastes sur le marché du tra-
vail en Suisse. Environ 45‘000 à 60‘000
processus de succession au sein de PME
sont prévus ces cinq prochaines années
dans le pays, ce qui représente entre
trois et quatre pour cent des entreprises
de ce secteur. Toujours selon ces études,
environ 73‘000 places de travail seront
perdues ces cinq prochaines années en
raison de transmissions ayant échouées
ou n‘ayant pas trouvé de solution. La
situation est heureusement différente
chez Stöckli : le passage de témoin à la
troisième génération a été réalisé avec
précaution et des emplois supplémen-
taires ont même été créés.
Marquer l’histoire de son empreinte
Trois générations Stöckli qui ont profondément marqué l’histoire
de l’entreprise familiale. De gauche à droite : Beni Stöckli junior,
le fondateur de la société Josef Stöckli et Beni Stöckli senior.
45
Nous sommes avant tout des entrepreneurs
En repassant la direction des affaires
à son fils, Beni Stöckli senior participait,
en tant qu’acteur principal, à son deuxi-
ème changement de génération au sein
de la maison Stöckli.
A-t-il été plus facile de reprendre les affai-
res de l’entreprise des mains de votre père ?
Beni Stöckli senior : Si cela a été plus
facile pour moi, c’est aujourd’hui encore dif-
ficile à dire. C’était une tout autre époque et
une comparaison n‘est pas vraiment possible.
Beni Stöckli junior : De mon côté, je suis
persuadé que cela a été plus aisé pour moi.
Contrairement à mon père, j’ai eu la possibi-
lité de bien me préparer pour mes nouvelles
tâches. Mon père a dû se débrouiller seul dès
son premier jour de travail à la tête de la so-
ciété. J’ai par contre pu profiter d’une bonne
formation et me préparer ainsi à mes obliga-
tions futures. J’ai en outre été l’assistant de
mon père durant un certain temps, ce qui m’a
permis de prendre connaissance du travail à
réaliser.
Estimez-vous que la pression qui a pesé
sur vos épaules était plus forte ?
Beni Stöckli senior : Je ne vois aucune
différence. Elle était forte à mon époque et
elle n’est certainement pas moindre pour
mon fils.
Beni Stöckli junior : La pression est cer-
tainement un peu plus forte lorsqu’on est
propriétaire de l’entreprise. nous nous con-
sidérons en premier lieu comme des entre-
preneurs. Cela signifie que nos réflexions et
notre conduite sont établies à long terme. La
responsabilité envers nos 240 collaborateurs
est particulièrement importante pour nous.
Savoir répondre aux attentes
Des études démontrent que seule
un tiers des PME familiales sont encore
reprises par un descendant direct, ten-
dance à la baisse. Cette situation est rela-
tivement surprenante si l‘on sait qu’une
transmission des pouvoirs « à l’interne »
est presque toujours plus simple qu’une
solution externe. Un passage de témoin
au sein de la famille ne se fait cependant
pas toujours sans frictions. Souvent, la
génération qui se retire exige sensible-
ment plus d’un descendant direct que
d’un successeur externe.
Avez-vous pensé à ne pas reprendre les
affaires ?
Beni Stöckli junior : oui, cela m’est
passé par la tête à un certain moment. nous
ne savions en fin de compte pas, en tant que
père et fils, comment nous allions nous enten-
dre au sein de la même entreprise. Je me suis
donc aussi consacré à des études d’ingénieur
informatique durant ma formation. Cela me
laissait une porte de sortie si l‘entente n‘avait
pas été possible avec mon père. Je me suis ce-
pendant rapidement rendu compte que nous
pouvions travailler en parfaite harmonie en
plus de nous compléter l’un l’autre.
Beni Stöckli senior : Je suis très heureux
que Beni ait accepté de relever cet immense
défi. À l’époque, je ne m’étais pas posé la
question de savoir si j‘allais m‘engager ou
non. Reprendre l’entreprise familiale faisait
partie de mes objectifs et j’ai assumé très tôt
la destinée de la société Stöckli.
En tant que descendant direct de la fa-
mille, devez-vous vous engager plus intensé-
ment qu‘une tierce personne qui occuperait
le poste de directeur général ?
Beni Stöckli junior : Je pense que oui,
car mon père attend plus de moi, ce qui est
parfaitement légitime. D’un autre côté, il ré-
pond aussi toujours présent lorsque j’ai be-
soin d’un conseil de sa part. Ce qui importe
est qu’il peut exprimer son opinion de mani-
ère très ciblée et que notre vision stratégique
soit identique.
Profiter de l’expérience des anciens
L’aspect émotionnel d’un processus
de transmission est trop souvent sous-
estimé. De nombreux entrepreneurs
considèrent surtout le côté rationnel du
passage, mais ont parfois de la peine à
se défaire émotionnellement de leur œu-
vre d‘une vie. Ne pas pouvoir exprimer
son esprit d’entreprise n‘est pas imagi-
nable pour beaucoup. Avec la passation
de pouvoir, l‘opinion et l‘expérience de
la personne sont parfois déconsidérées.
Des études montrent que lors de trans-
missions au sein de la famille en particu-
lier, le successeur est évalué en se basant
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sur les résultats obtenus par son prédé-
cesseur. Dans ce processus, il est impor-
tant que le successeur ne se contente pas
uniquement de suivre les traces de son
prédécesseur, mais qu’il marque aussi
l’histoire de son empreinte personnelle.
Beni Stöckli, quel bilan tirez-vous trois
ans après la passation de pouvoirs ?
Beni Stöckli junior : Le processus de
transmission s’est passé sans difficulté. nos
opinions divergent bien entendu de temps en
temps, mais nous discutons de nos différences
et nous les aplanissons. J’apprécie particuli-
èrement les conseils de mon père. Son expéri-
ence et son intuition sont de grande valeur
pour moi.
Beni Stöckli senior : Tout est allé très
vite lorsque j’ai repris la société des mains de
mon père. J’ai par contre pu me préparer pour
la transmission des affaires à mon fils. Le fait
qu’il soit en charge de la direction des opéra-
tions au sein de l’entreprise ne me pose aucun
problème. La croissance vécue durant 40 ans,
du simple fabricant de skis à une société com-
merciale internationale, m’a coûté pas mal
de force et d‘énergie. J’apprécie aujourd’hui
de pouvoir vivre un peu en retrait. Je n‘ai ce-
pendant pas le temps de m’ennuyer, même si
je ne participe plus directement aux affaires
quotidiennes. En tant que président du con-
seil d‘administration, je suis toujours étroite-
ment lié à la société Stöckli Swiss Sports AG.
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Fabriqué un ski de course parfait
est comme construire un violon
de maître pour un soliste.
48
Que le célèbre fabricant de violons
italien Antonio Giacomo Stradivari et
Stöckli, le seul producteur suisse de skis
encore actif, peuvent-ils bien avoir en
commun ? À peu près rien à première
vue. On trouve d’une part un luthier du
18e siècle ayant élaboré de géniaux in-
struments de musique se vendant aux
enchères pour des sommes atteignant
les millions de francs. De leur côté, les
amateurs de ski qualifient eux aussi de
géniaux les skis fabriqués par Stöckli
dans son usine de Malters. Cela ne suf-
fit cependant pas encore pour établir
un parallèle direct entre Stradivarius et
Stöckli. Le lien apparaît lorsque, après
un test de skis, un journaliste sportif ita-
lien compare sans détour les skis de la
maison Stöckli aux violons de Stradiva-
rius dans une publication sur papier gla-
cé. Les skis Stöckli, écrit le journaliste,
sont les « Stradivarius du ski ». Quelques
années plus tard, un journaliste suisse
franchit encore une étape en affirmant
que « construire un ski de course parfait peut
se comparer à la fabrication d’un violon de
maître pour un soliste ».
Sans bois, rien ne va
Des études ont démontré que, pour fa-
briquer ses instruments, Antonio Giacomo
Stradivari utilisait une qualité de bois deve-
nu introuvable de nos jours. Cela explique
pourquoi, même à l’aide de technologies
high-tech, il est actuellement impossible de
fabriquer des instruments de même sonorité.
Le bois joue aussi un rôle prépondérant dans
la construction de skis. Un noyau en bois est
aujourd’hui encore une des clés pour obte-
nir un bon ski. Les qualités de ce matériau,
en tant que matière dynamique entrant dans
la construction d’un ski, ont souvent été imi-
tées mais jamais égalées. En association avec
d’autres éléments, un noyau en bois fait en-
core actuellement presque toujours partie in-
tégrante des skis de compétition. « Le bois »,
déclare le directeur R & D de Stöckli Ruedi
Arnet, « est un produit high-tech naturel. Les
matières synthétiques n’atteignent jamais
son élasticité, sa précision, son dynamisme et
sa flexibilité ».
Les véritables vertus d’un ski
À l’image d’un luthier qui recherche tou-
jours le meilleur bois pour ses instruments,
le constructeur de skis choisit avec autant
de minutie les noyaux en bois pour ses pro-
duits. Plus de cent facteurs devant cohabiter
harmonieusement sont aussi bien considérés
lors de la fabrication d’un violon que de cel-
le d’un ski. Dans un cas comme dans l’autre,
les processus de production sont particulière-
ment complexes. Chaque élément, aussi pe-
tit ou discret soit-il, doit répondre aux plus
hauts critères de qualité. L’interaction entre
ces différents paramètres détermine en fin de
compte si un instrument saura répondre aux
exigences du soliste. L’excellence d’un violon
se mesure à la qualité du son produit. La qua-
lité d’un ski de compétition se mesure quant
à elle aux performances dont celui-ci est ca-
pable. Les véritables vertus du « matériel »
ne peuvent cependant être mises pleinement
en valeur qu’avec le concours d’un soliste, ou
d’un skieur le cas échéant, doté de capacités
bien au-dessus de la moyenne.
Stöckli – « le Stradivarius du ski »
49
Bctem veros euisi
eugait luptat. Ut wissit la
consecte dunt.
Quand le célèbre cuisinier et natif de
Kriens Armin Amrein prend place derriè-
re les fourneaux de son hôtel Walserhof
à Klosters, il est probable qu’il se met-
te à préparer un repas pour les princes
d’Angleterre. Le prince Charles et ses fils
passent traditionnellement et volontiers
leurs vacances de ski à l’hôtel Walserhof ;
la tradition veut aussi que chez Armin
Amrein, seuls des ingrédients de première
fraîcheur entrent dans les plats gastrono-
miques confectionnés par ses soins. 17
points Gault-Millau et une étoile Michelin
distinguent l’art du chef Amrein, qui fait
ainsi partie de l’élite des cuisiniers helvè-
tes. En hiver, durant ses heures de loisir, il
dévale volontiers les pistes de ski en com-
pagnie de sa femme Corina, skis Stöckli
aux pieds :
« Comme en cuisine, je ne fais confiance
qu’à des produits de qualité pour le ski »,
affirme l’ancien présentateur
d’émissions culinaires, son célèbre sourire
aux lèvres.
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Pour le grand chef Armin Amrein,
seuls les meilleurs produits entrent dans
la composition d’un menu gastronomique.
Comme dans sa cuisine, il ne fait confiance
qu’à des produits de qualité sur la neige.
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Quand le coeur des gourmets bat plus
fort
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Les ingrédients font la différence
La comparaison entre la cuisine gastrono-
mique et la construction de skis plait à Ruedi
Arnet, directeur du département R & D de
Stöckli et membre du conseil d’administration
de la société. « Comme en cuisine, les ingré-
dients sont aussi déterminants dans la const-
ruction d’un ski. Un grand chef fait ses achats
directement chez le producteur et il en va de
même dans l’industrie du ski. Nous sommes
en permanence à la recherche des meilleurs
matériaux pour nos skis ». Ce que le cuisinier
Armin Amrein présente dans l’assiette de ses
hôtes peut être qualifié d’« harmonieux »
ou de « merveille culinaire » par les critiques
gastronomiques. Et dans le domaine du ski ? Ici
aussi, les différents éléments doivent être com-
binés harmonieusement. Les concepteurs par-
lent alors d’un ski qui « fonctionne ». À l’image
du cuisinier qui utilise des ingrédients différents
pour du poisson ou une viande rouge, un mo-
dèle Laser se distingue d’un modèle Cross par
ses ingrédients, c’est-à-dire par les matériaux
mis en oeuvre et par la façon de les apprêter.
« De fait », déclare Ruedi Arnet, « seuls les
meilleurs matériaux sont suffisamment bons
pour nos skis ».
Notes maximales lors des tests de skis
Fabriquer des skis n’est pas un travail à
la chaîne. Comme la cuisine gastronomique
d’Armin Amrein, la construction d’un ski Stöckli
exige beaucoup de savoir-faire manuel. C’est en
effet le soin apporté aux détails qui fait un bon
ski. « Si le cuisinier sale trop son plat, celui-ci
n’est pas agréable. Si l’on n’utilise pas la bon-
ne colle ou que l’on en met trop, le ski perd
une partie des caractéristiques recherchées »,
dit Ruedi Arnet en établissant un parallèle avec
le travail du chef. Pour que le plat réjouisse les
papilles gustatives ou, en terme de ski, pour
que le résultat réponde à toutes les attentes,
Stöckli travaille depuis des années avec divers
partenaires scientifiques comme les ingénieurs
de l’Institut Fédéral pour l’étude de la neige et
des Avalanches de Davos ou de l’EPF de zurich.
Ensemble, ils recherchent des solutions pour
augmenter les performances et le plaisir sur la
neige. Un proverbe allemand dit que trop de
cuisiniers réunis font tourner la soupe. Qu’en
est-il dans la fabrication de skis ? Pour Ruedi Ar-
net, il est important de trouver le bon mélange :
tous les acteurs doivent travailler main dans la
main sur le même puzzle, jusqu’à la livraison
du produit fini. En cuisine également une per-
sonne s’occupe de la viande pendant qu’une
autre apprête les accompagnements. Un climat
harmonieux doit régner pour pouvoir satisfaire
les gourmets. En fin de compte, c’est l’hôte qui
évalue le résultat du travail exécuté en cuisine.
Chez Stöckli également, ce sont les clients qui
déterminent, par leurs achats et souvent de
manière inconsciente, quelles seront les ten-
dances suivies par l’industrie du ski. Les points
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À l’image du célèbre chef de
cuisine, le directeur R & D de Stöckli
Ruedi Arnet est toujours à la recherche
des meilleurs matériaux pour les skis.
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Gault-Millau ou les étoiles Michelin sont au cui-
sinier ce que les résultats des divers tests sont
au fabricant de skis. Depuis plusieurs années
déjà, les nouveaux modèles Stöckli obtiennent
de nombreuses notes maximales lors de tests
internationaux. « Nous prouvons de cette
manière que, en tant que fabricant suisse de
skis, nous sommes non seulement capables
de nous battre au plus haut niveau, mais que
nous pouvons aussi gagner », déclare non
sans une certaine fi erté Ruedi Arnet.
La otivation du fa icant de sk is
La recherche du meilleur, du ski parfait est
la plus grande motivation du concepteur de
skis Stöckli. « L’avenir est une course en avant
constante », dit Ruedi Arnet avec conviction.
Les skis de carving ont donné une nouvelle
impulsion au ski en général et lui ont redon-
né ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, le car-
ving est universellement considéré comme la
plus grande révolution du ski depuis de nom-
breuses décennies. De nouvelles modes sont
arrivées pour contester sa suprématie sur la
neige, mais leur succès n’a été que passager.
« L’important », selon le directeur R & D de la
marque, « n’est pas de courir après chaque
nouvelle mode, mais de rester fi dèle à sa
ligne ». Et comme Armin Amrein qui, saison
après saison, met au point de nouvelles re-
cettes gastronomiques pour son restaurant
aux 17 points Gault-Millau, Stöckli travaille
déjà au développement des skis du futur.
Ruedi Arnet est convaincu : « L’avenir ap-
partient aux skis polyvalents dotés d’un
large spectre d’utilisation, couvrant
aussi bien la piste que le freeride ».
Rece eRecette pour les époques froides de l’année par Armin Amrein, grand chef décoré de 17 points Gault-Millau et d’une étoile Michelin........................................................................................Petit gâteau à la pomme
1 pomme, découper en rondelles et retirer le cœurPâte de raifort
Pâte tempura (magasin asiatique)Sucre à la cannelleSucre en poudreEnduire les rondelles de pomme avec la pâte de raifort.Mélanger la pâte tempura selon le mode d’emploi et la maintenir au frais.Passer les rondelles de pomme dans la pâte tem-pura et frire jusqu’au brunissement, les rouler dans le sucre à la cannelle puis les arroser de sucre en poudre........................................................................................Glace au vinaig alsamique de pomme
250 gr lait¼ gousse de vanille (pulpe)100 gr jaune d’oeuf100 gr sucre3 gr émulsifi ant pour glace250 gr crème30 gr vinaigre balsamique de pomme
Faire bouillir le lait avec la vanille, laisser reposer un instant. Mélanger le jaune d’œuf, le sucre et l’émulsifi ant pour glace puis verser le lait à la vanille et cuire jusqu’à la nappe. Passer, rajouter la crème et le vinaigre balsamique de pomme, laisser refroidir, congeler et pacosser........................................................................................Pré de pomme au raifo
200 gr purée de pommes vertes (Boiron)80 gr vin blanc40 gr sucre une pointe de pâte de raifort
Cuire tout les ingrédients ensemble et laisser refroidir.
.......................................................................................Espuma de chocoa anc160 gr lait une pointe de gingembre160 gr chocolat blanc200 gr crème év. un peu de zeste de citron vertFaire bouillir le lait avec le gingembre, laisser repo-
ser un instant. Retirer le gingembre puis incorporer au chocolat blanc, rajouter la crème et passer le tout dans un siphon ISI. (1 cartouche).......................................................................................Garnitu s
Chips de pommeFeuilles de mentheVermicelles chinois fritsCoulis de framboise
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Quand Stöckli fait rimer ski avec vélo
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Le département Bike de Stöckli
est un pilier important de l’entreprise.
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« Urs Huber remporte
l’Eiger-Bike-Challenge »
« Le team Stöckli termine
la Transalp au 5e rang final »
« Urs Huber tient sa revanche
des championnats d’Europe
de marathon VTT à la Dolomiti
SuPerbike »
« Succès pour Konny Looser
et Anita Steiner »
« Des stars de la Coupe
du monde au marathon
VTT Stöckli du Napf »
C’est avec de tels titres que le Stöckli-Bike-Team fait régulièrement parler de lui.
Les athlètes Stöckli ne sont pas seulement rapides sur des skis en hiver, mais font
aussi partie de l’élite mondiale dans la discipline du VTT. En comparaison au ski,
l’histoire du VTT au sein de la société Stöckli est relativement récente. La collection
lancée avec trois modèles de VTT il y a de ça 14 ans s’est développée pour atteindre
aujourd’hui 26 modèles. En faisant un parallèle avec les skis, on peut affirmer que
Stöckli ne laisse rien au hasard dans le domaine du bike également ; la différence
est faite ici aussi en accordant la priorité à la qualité, un des signes distinctifs de
Stöckli. Peu importe que l’on ait à faire à un vélo entrée de gamme ou à une machine
de course performante, tous les composants d’un modèle présentent un niveau de
qualité identique.
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Beni Stöckli junior:
« Nous souhaitons être aussi forts dans le vélo
que dans le ski. »
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Le plus suisse possible
La collection de vélos Stöckli est re-
marquable. La conception des vélos se fait
intra-muros au sein du département R & D,
l’expérience acquise en compétition jouant un
rôle prépondérant dans ce domaine. Les pro-
totypes sont soumis à des tests intensifs par
les personnes responsables. Jour après jour,
le team de compétition soumet les cadres et
les composants à des épreuves impitoyables
afin d’évaluer leur solidité. Les informations
réunies sont ensuite traitées et intégrées dans
le processus de développement pour offrir un
degré d’innovation élevé et garantir de bons
résultats sur le marché, comme le fait déjà
Stöckli dans la production de skis. Au moment
d’acquérir un vélo Stöckli, le client peut être
certain que celui-ci est « le plus suisse possib-
le ». Tous les composants sont sélectionnés et
testés par les ingénieurs de Stöckli, qui éta-
blissent autant que possible des partenariats
avec des fabricants suisses.
Renforcer le pilier « été »
Le fait que Stöckli investisse intensé-
ment dans son département Bike aux côtés
du secteur Ski est basé sur un fondement
logique. Beni Stöckli explique : « Avec cette
nouvelle stratégie, nous assurons nos arriè-
res en cas de mauvais hiver également ». En
raison du changement climatique, le nombre
d’hivers pauvres en neige risque d’augmenter.
Stöckli appuie donc plus fort sur les pédales
depuis un certain temps. « D’ici cinq à dix
ans », dit le directeur général Beni Stöckli,
« nous souhaitons être aussi forts dans le vélo
que dans le ski ». L’hiver génère encore 70
pour cent du chiffre d’affaires actuellement,
mais le glissement en direction de l’été se fait
clairement ressentir. « Le public prend consci-
ence que nous ne commercialisons pas uni-
quement des produits de pointe pour l’hiver,
mais également pour l’été. Nos efforts sont
progressivement récompensés ». Ces affirma-
tions sont également étayées par les chiffres :
l’année des « 75 ans de Stöckli », l’entreprise
a enregistré une progression en % de deux
chiffres dans ses ventes estivales. À l’image
d’un Urs Kälin qui a fait connaître le produit
« Ski » lors de ses débuts avec Stöckli en Coupe
du monde, Urs Huber, champion incontesté
de marathon VTT, représente parfaitement la
marque Stöckli sur le marché du vélo. Et com-
me tout le monde le sait, un produit qui ré-
pond aux attentes d’un compétiteur comme
Urs Huber ne peut qu’apporter des avantages
à la grande masse d’adeptes de cyclisme.
Un vélo n’est pas forcément un simple vélo
Le VTT est une invention typiquement
américaine, cela va de soi. Vers 1973, Gary
Fisher et sa clique d’« allumés » ont commen-
cé à transformer des vélos afin de les rendre
suffisamment robustes pour évoluer dans le
terrain. Gary fut aussi le premier à monter un
système de changement de vitesse moderne
sur un vieux modèle, ainsi qu’un serrage rapi-
de pour le réglage de la selle. Le VTT a gagné
progressivement ses lettres de noblesse dans
les années 80. Le boom fut tel en Europe que
les chiffres de vente de VTT dépassèrent rapi-
dement ceux des autres types de vélo. Le VTT
a boosté le marché du vélo, en déclin à cette
époque, de la même forme que le carving a
relancé l’industrie du ski. Les cadres ont su-
ivi un processus d’évolution constant et des
matériaux innovants ont permis de rigidifier
et d’alléger les vélos. Actuellement, outre
les cadres construits au moyen de tubes en
acier fin, divers types de matériaux comme
l’aluminium, le titane ou le carbone compo-
sent la plupart des modèles vendus. Les élé-
ments de l’équipement ne sont pas en reste
non plus. De nos jours, un VTT n’est plus for-
cément un simple VTT. Bien que l’on retrouve
certains points communs sur ces machines,
chaque modèle se distingue fortement de son
voisin en accord avec le domaine d’utilisation
recherché. Un modèle de cross-country ou de
randonnée ne dispose pas du tout des mêmes
caractéristiques qu’un VTT destiné à dévaler
les parcours de descente.
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1987/1988
1989/1990
1976/1977
1978/1979
Dans le studio du photographe de re-
nom Simon Bolzern, basé à Kriens (Suisse
centrale), les affaires vont bon train en
prévision de la prochaine saison. Dehors,
le soleil brille et le thermomètre grimpe
à des températures respectables. Dans
le studio, les modèles ne profi tent que
de quelques courtes pauses dans une at-
mosphère qui rappelle l’hiver. Les scènes
sont enregistrées et enchaînées sans
répit les unes après les autres. Quel bon-
net et quel modèle de ski se combinent
avec quelle tenue ? Tout a été parfaite-
ment planifi é lors de la préparation des
séances. On essuie en vitesse quelques
gouttes de sueur sur le front d’un modè-
le, on s’assure que le maquillage n’a pas
coulé chez un autre et on passe déjà à
la séquence suivante. En seulement trois
jours, toutes les photos du nouveau ca-
talogue hiver sont en boîte grâce la con-
centration totale de tous les acteurs.
Du dépliant au catalogue de produits7
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1986/1987
1989/1990
1991/1992
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1980/1981
1981/1982
1984/1985
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1996/1997
1997/1998
1999/2000
2003/2004
2007/2008
100 pages de nouveautés
Avant le véritable début de la saison
d’hiver, les nouveaux catalogues de produits
doivent encore être livrés au siège de Stöckli à
Wolhusen ainsi que dans les propres points de
vente de la société. Photos, textes, graphisme,
impression : une coordination parfaite est exi-
gée. Fort de ses 100 pages, le nouveau cata-
logue permet d’éveiller la curiosité des clients
et de lancer la saison d’hiver à venir. Stöckli
outdoor Sports y présente le plus grand choix
de chaussures, de casques et de vêtements de
ski de Suisse, ainsi que de nombreuses nou-
veautés issues d’une centaine de marques re-
connues. Les responsables pour la production
des catalogues Stöckli ne peuvent cependant
pas s’offrir beaucoup de repos. À peine le ca-
talogue hiver est-il terminé que les travaux
pour le prochain catalogue été commencent.
Dépliant, prospectus, catalogue
Chez Stöckli, une attention particulière
est portée sur la présentation des propres
produits de la marque. Le dépliant initial, im-
primé sur quatre à six pages, a évolué durant
ces 40 dernières années pour déboucher sur
le catalogue actuel. À la fi n des années 1970,
les skis alpins et les skis de fond de la marque
ainsi que divers accessoires comme bâtons de
ski, gants en cuir ou housses à ski frappées du
logo Stöckli était présentés dans un prospec-
tus imprimé sur seize pages. Avec le passage
du statut de simple fabricant de skis à celui de
revendeur spécialisé, le nombre de pages des
prospectus a augmenté année après année.
Le dépliant des débuts s’est imposé comme
un instrument publicitaire incontournable,
pour devenir ensuite le catalogue de produits
raffi né publié à l’heure actuelle.
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1999/2000
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Il était une fois… Les contes narrant les aventures
de rois et de princes commencent en général par cette formule. Dans quelques années, l’on pourra peut-être aussi raconter les histoires de Stöckli en commençant par « Il était une fois… ». Le moment présent revêt cependant plus d’importance et l’histoire actuelle, bien réelle, n’a rien d’un conte de fées. C’est une his-toire dans laquelle les rois jouent un rôle important. Juan Carlos, Thomas Sutter, DJ Bobo, Donghua Li, Bruno Kernen ou Mike Schmid – tous sont des têtes couronnées, à leur mani-ère. Juan Carlos, roi d’Espagne, est ainsi une tête couronnée dotée d’un château et de tout ce qui accompa-gne son statut. La Suisse n’a quant à elle pas de monarchie, et encore moins de roi, et pourtant… Thomas Sutter est aussi roi depuis 1995, an-née où il a conquis le titre de roi de la lutte suisse. Une année plus tard seulement, c’est Donghua Li, citoy-en lucernois, qui remporte les lauri-ers olympiques en gymnastique ar-tistique. Depuis, Donghua Li est le roi incontesté des gymnastes helvé-tiques. DJ Bobo, star internationale de la musique qui vit aussi dans le canton de Lucerne, a conquis de-puis longtemps le statut de roi de la pop. Il y a aussi Bruno Kernen qui, en obtenant un titre de champion du monde en 1997, est devenu roi
Des skis pour têtes couronnées
de la descente et du ski ce jour-là. Sans oublier le plus jeune d’entre eux, Mike Schmid, vainqueur olym-pique en skicross. Toutes ces têtes couronnées ont un point commun : elles sillonnent les pistes chaussées de skis Stöckli.
Les compliments d’un roi
Que ce soit durant le réglage des fixations
de ski ou lors du contrôle final à l’achat d’un
vélo, les clients de Stöckli sont gentiment invi-
tés par le personnel à prendre un café ou une
boisson. Au bar du magasin de Wolhusen, les
curieux découvriront diverses photos de cé-
lébrités montrant fièrement leurs skis Stöck-
li. Une image frappée d’une couronne do-
rée attire plus particulièrement l’attention :
c‘est la photo montrant Juan Carlos, roi
d’Espagne, posant aux côtés de son profes-
seur de ski, une paire de skis Stöckli rouges
à la main. Par un message écrit de sa propre
main, le roi Juan Carlos remercie personnelle-
ment Beni Stöckli pour les « wonderful skis ».
Quel compliment pour une marque de skis su-
isse ! Le roi d’Espagne a certainement raison
de faire confiance à la qualité suisse, comme
le champion olympique Mike Schmid vient de
le confirmer. Le citoyen de l’oberland bernois
chaussait aussi des « wonderful skis » lors de
sa victoire historique en skicross !
63
Jeux olympiques d’hiver de Vancou-
ver 2010 : le skieur suisse Mike Schmid
se concentre au départ de la finale du
skicross. Cette nouvelle discipline, qui
exige de nombreuses qualités de la part
des athlètes, fait pour la première fois
partie du programme olympique officiel.
Comme en boardercross, les concurrents
franchissent sauts, vagues et virages re-
levés le long du parcours. Quatre skieurs
s’affrontent lors de chaque manche et se
qualifient selon le système du K.O. Dans
quelques instants, ce sera tout ou rien
pour l’athlète suisse. Tout autre résul-
tat qu’une victoire serait une déception
pour le citoyen de l’Oberland bernois,
grand favori de la course. Toute une na-
tion s’enflamme devant la télévision à
une heure de grande écoute. Le départ
est parfait : Mike Schmid se retrouve im-
médiatement en tête et ne cèdera plus
sa place jusqu’à l’arrivée. La joie est im-
mense pour le nouveau champion olym-
pique qui brandit ses skis en direction
des caméras de télévision. La publicité
est fantastique pour Stöckli, son équipe-
mentier basé à Wolhusen, qui fête à ce
moment le premier titre olympique de
son histoire.
Skis et vélos Stöckli – deux produits hors normes
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Skis et vélos Stöckli – deux produits hors normes
La qualité avant la quantité –
les skis et les vélos Stöckli resteront des
produits exclusifs à l’avenir également.
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Stöckli domine le skicross aux
Jeux olympiques de Vancouver avec
Mike Schmid (à gauche) en or et
Audun Grønvold en bronze.
Comme pour ses skis, Stöckli
ne met en œuvre que les meilleurs
composants sur ses vélos.66
Des skis originaux pour les clients
Les skis brandis par le champion olym-
pique Mike Schmid devant des millions de té-
léspectateurs sont uniques, il n’en existe à ce
moment précis qu’un seul exemplaire. Ils ont
été mis au point et construits exclusivement
pour cette compétition. Mike Schmid s’est
décidé pour ce modèle après d’innombrables
tests, chaque paire disposant de ses caracté-
ristiques propres. Les skis Stöckli ont quelque
chose de particulier. Bien que la marque pro-
duise entre temps 50’000 paires de skis par
an, elle se distingue de ses concurrentes par
une fabrication laissant une place importante
au travail fait à la main et à l’amour du dé-
tail. Les clients sont les premiers à profi ter des
innovations apportées sur les skis du champi-
on Mike Schmid. Dans les points de vente, le
public peut maintenant trouver les modèles
originaux utilisés par les pilotes Stöckli lors
de grands événements comme les Jeux olym-
piques d’hiver.
Un caractère exclusif plein d’avenir
À l’image du département Ski, Stöckli
applique la même politique dans son secteur
Bike. Lancée en 1996, la collection s’est établie
sur le marché avec une rapidité étonnante. La
victoire aux championnats d’Europe longue
distance en 2002 a été le premier grand suc-
cès remporté en course. L’expérience acquise
en sport de compétition est directement mise
à profi t lors de la conception de nouveaux
modèles. Bien que la marque Stöckli soit
aujourd’hui présente dans toute la Suisse, ses
différents produits sont vendus de manière
exclusive. En accord avec cette stratégie, un
réseau composé de 35 magasins de sport suis-
ses triés sur le volet a vu le jour. Le principe de
« la qualité avant la quantité » s’applique ici
aussi ; Stöckli a ainsi l’assurance qu’à l’heure
d’acquérir des skis ou un vélo, les clients se-
ront aussi bien conseillés auprès des magasins
partenaires que dans ses propres points de
vente. Les skis et les vélos Stöckli resteront des
produits exclusifs à l’avenir également. Beni
Stöckli junior est catégorique à ce sujet :
« Si nous abandonnions notre principe de
distribution pour nos produits phares, ce se-
rait le début de la fi n pour notre entreprise ».
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Mike Schmid, champion olympique :
Mon contrat avec Stöckli est une aubaine7
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Médaille de bronze pour Audun Grøn-
vold (NOR) en skicross, deux médailles
d’argent pour Tina Maze (SLO) en Super-G
et slalom géant et médaille d’or pour
Ashleigh McIvor (CAN) et Mike Schmid
(SUI) en skicross lors des Jeux olympiques
d’hiver 2010 à Vancouver. La moisson est
incroyable pour Stöckli, unique fabricant
suisse de skis. Le vainqueur olympique
suisse Mike Schmid parle de l’évènement
qui a changé sa vie, et aussi de « fusées
sous les pieds ».
Mike Schmid, quel était votre sentiment
au départ de la fi nale de skicross des Jeux
olympiques de Vancouver ?
Mike Schmid : J’étais si nerveux que je
ne me rendais même plus compte de ce qui
se passait autour de moi. La physiothérapeu-
te et mon serviceman m’ont raconté plus tard
qu’ils ne m’avaient jamais vu dans un tel état.
C’était un moment très spécial et il est certain
que l’on est totalement concentré dans une
situation de ce genre. Toute l’attention se
porte sur la manche à venir, l’environnement
et les alentours sont comme effacés, ils
n’existent plus.
68
À ce moment, quelle est l’importance de
savoir que l’on dispose du meilleur matériel
possible ?
Mike Schmid : C’est plus que la moitié
du chemin à parcourir. Cela permet de se sen-
tir en confi ance et fournit aussi la force et le
calme nécessaires pour se concentrer unique-
ment sur le départ. Et lorsque l’on sait qu’on
luttait déjà en tête lors des manches chrono-
métrées, la motivation et l’assurance sont en-
core décuplées.
Qui décide en fi n de compte quelle paire
de skis sera utilisée pour la course ?
Mike Schmid : Je fais entièrement et
aveuglément confi ance à mon serviceman
dans ce domaine. Quand il me tend une paire
de skis, je sais qu’ils sont rapides et je n’ai pas
besoin de me poser des questions à ce sujet.
Vous êtes très rapide au départ et vous
distancez généralement vos adversaires à ce
moment. Vous vous entraînez spécialement
pour cela ?
Mike Schmid : Il faut beaucoup de puis-
sance pour s’extraire du box de départ et cela
demande un entraînement spécifi que. Celui-
ci commence par des unités de force et des
séances sur la neige en été déjà. En été 2009,
nous avions à Saas-Fee une rampe de départ
installée devant la maison et nous pouvions
entraîner les départs même sans neige, sur un
tapis.
Vu de l’extérieur, vous donnez
l’impression de ne jamais perdre votre calme.
Comment se fait-il que vous vous transfor-
miez en bête de course sur la piste ?
Avec votre succès à Vancouver, le skicross
s’est d’un coup fait connaître auprès des per-
sonnes ne suivant pas le ski de près. Mike
Schmid est-il le Winkelried du skicross ?
Mike Schmid : S’il s’agit de divulguer
notre sport et d’éveiller l’intérêt d’une plus
grande partie de la jeunesse, alors oui, je
veux bien être le Winkelried du skicross, qui
est une discipline fascinante.
Depuis Vancouver, ou peut-être déjà
avant, le monde entier sait que Stöckli fab-
rique les meilleurs skis de skicross. Pour vous
personnellement, cela est-il plutôt un avan-
tage ou un inconvénient ?
Mike Schmid : Signer un contrat avec
Stöckli, il y a de ça quatre ans, fut une aubai-
ne pour moi. Les skis fonctionnent parfaite-
ment depuis le début et la concurrence sait
que nous disposons de skis performants. Il est
certain qu’un plus grand nombre d’athlètes
s’intéressera maintenant à un contrat avec
Stöckli, mais tout le monde sait que la concur-
rence est stimulante.
Cela signifi e-t-il aussi que le défi pour
conserver la place de premier pilote chez
Stöckli sera encore plus grand ?
Mike Schmid : En tant que champion
olympique, je suis maintenant la cible de tous
les chasseurs et continuer à m’imposer est un
défi que je relève avec le plus grand plaisir.
Mike Schmid : Je ne peux pas nier que
dans le privé, je suis une personne plutôt ré-
servée. Je m’extériorise par contre complè-
tement sur la piste. En skicross, il faut faire
montre d’une certaine agressivité sur le par-
cours.
Cela est-il aussi dû au fait qu’en skicross,
il faut se battre bec et ongles pour gagner ?
Mike Schmid : oui, il faut se battre
et cela me plait particulièrement. La lutte
d’homme à homme a quelque chose de fasci-
nant et baisser pavillon à ce moment n’est pas
vraiment dans mon caractère.
De quelle manière votre vie a-t-elle chan-
gé après le titre olympique ?
Mike Schmid : J’ai bien entendu vécu
quelques moments différents, mais je ne pen-
se pas que ma vie ait beaucoup changé. on
me reconnaît certainement plus dans la rue
aujourd’hui qu’avant mon titre olympique.
J’ai aussi dû répondre présent à un plus grand
nombre de rendez-vous publicitaires et pho-
tographiques pour mes sponsors. C’est quel-
que chose d’un peu inhabituel pour moi, mais
c’est volontiers que j’assume ces obligations
supplémentaires.
La victoire olympique vous a-t-elle ou-
vert les portes de sponsors supplémentaires ?
Mike Schmid : Pour l’un ou l’autre des
sponsors, mon image est devenue un peu
plus intéressante après les Jeux olympiques.
J’aimerais cependant dire que pour moi, ce
qui compte vraiment est que tous les spon-
sors qui me faisaient confi ance avant les jeux
continueront de me soutenir à l’avenir.
69
Beni Stöckli, que vous vient-il spontané-
ment à l’esprit en pensant à ces 75 années
d’histoire de la marque ?
Beni Stöckli : De la reconnaissance en
premier lieu. La production de skis de mon
grand-père est à l’origine de tout ce mouve-
ment. Durant ces 40 dernières années, mon
père et ma mère ont transformé une simple
fabrique de skis en une entreprise de portée
internationale. Aussi bien mon grand-père
que mon père ont établi des lignes straté-
giques claires qui ont permis à Stöckli de
survivre comme unique fabrique de skis en
Suisse. Il y a de ça trois ans, j’ai eu la chance
de reprendre les rênes d’une entreprise saine
à tous points de vue. Je peux actuellement
compter sur des produits de haute qualité et
surtout sur des collaborateurs très motivés et
en harmonie avec les principes de notre so-
ciété.
Quels sont vos objectifs pour ces prochai-
nes années ?
Beni Stöckli : En raison de l’aspect his-
torique de l’entreprise, Stöckli est encore
fortement dépendant de l’hiver. La tâche de
la troisième génération Stöckli est de réduire
cette dépendance et c’est la raison pour la-
quelle nos efforts vont en direction des sports
estivaux.
Cela ne risque-t-il pas d’affaiblir le com-
merce hivernal, pilier de la société ?
Beni Stöckli : Absolument pas. L’été
doit être renforcé sans pour autant affaiblir
l’hiver. nous n’avons de loin pas épuisé le
potentiel des activités hivernales, et cela aus-
si bien à l’intérieur de nos frontières qu’à
l’étranger. notre objectif est d’offrir des bases
plus étendues à la société à moyen et à long
terme. nous pourrons de cette forme assurer
les places de travail à long terme, y compris
en cas de mauvais hivers.
Est-ce cela qui a motivé le changement de
nom de « Stöckli Swiss Ski » en « Stöckli Out-
door Sports » il y a de ça trois ans ?
Beni Stöckli : Cette mesure en est une
parmi d’autres. Avec ce repositionnement de
la marque, nous voulons montrer que nous
offrons des produits pour toute l’année. De
plus, nous avons réalisé un effort particulier
dans le domaine du vélo. nous souhaitons
que lorsque nos clients parlent de Stöckli, ils
pensent à une marque de sport outdoor avec
un accent mis sur le ski et le vélo.
Modifier la perception des clients ne sera
pas forcément chose aisée ?
Beni Stöckli : Je suis parfaitement con-
scient de cela et ce processus demandera de la
patience. nous avons heureusement suffisam-
ment de temps à disposition pour atteindre
notre objectif. Cela est seulement possible
parce que nous sommes une société familiale.
Dans une entreprise où la priorité est donnée
aux gains des actionnaires, il ne serait pas
possible d’atteindre ce but. Je le répète ici :
notre objectif premier est de créer des places
de travail et de les maintenir à long terme.
Assurer des places de travail à long terme7
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Beni Stöckli junior,
CEo Stöckli Swiss Sports AG
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Assurer des places de travail à long terme
Les collaborateurs motivés s’identifient pleinement
avec la philosophie de l’entreprise familiale et garantissent
ainsi son succès.
Silvan Aemmer, Malters, 4e année d‘apprentissage. Sept apprentis
constructeurs de skis sont actuellement en formation (1 à 2 par année)
71
Chronologie 75 ans Stöckli Swiss Sports AGUne chronologie cite les étapes importantes de l’histoire et en 75 ans, de nombreux événements méritent d’être cités.
Nous vous invitons ici à découvrir une vue d’ensemble de l’histoire de Stöckli Swiss Sports AG.
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Stöckli : une histoire jalonnée de succès
et qui ne trouve pas d’égale en Suisse.
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1935Josef Stöckli produit ses premiers skis en frê-
ne massif dans la charpenterie familiale. Des
amis et des connaissances lui commandent
environ 50 paires de skis. La production et la
vente sont des activités complémentaires et
de loisirs.
1945Production des premiers skis encollés en Hi-
ckory et en frêne, avec des carres en acier
vissées. Premières expériences avec des carres
supérieures en celluloïd collées.
1951Construction d’une maison comportant deux
appartements et un petit atelier, aujourd’hui
siège de la société à Wolhusen. Augmenta-
tion de la production avec l’engagement de
deux ouvriers.
1957Fabrication des premiers skis en métal.
1959Toute la production est axée sur les skis en
métal. Les skis entièrement en bois disparais-
sent de la collection Stöckli, déjà bien fournie
à cette époque.
Chronologie 75 ans Stöckli Swiss Sports AG
1965Fabrication des premiers skis compound et à
base de matériaux synthétiques.
Jusqu’en 1967Distribution via les commerces de sport, pas-
sage au système de vente directe.
1967Augmentation continue de l’offre dans le do-
maine des articles de sport (fixations de ski,
chaussures de ski, skis de fond et accessoires).
1978Beni Stöckli senior reprend des mains de son
père Josef la direction de l’entreprise.
1981ouverture de la 1re succursale Stöckli à Sören-
berg (LU).
1986Inauguration de la nouvelle unité de produc-
tion à Malters.
1987ouverture de la 2e succursale Stöckli à Heim-
berg/Thoune (BE).
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1988ouverture de la 3e succursale Stöckli à Wä-
denswil (zH). L’entrée au sein du Swiss-Ski-
Pool est refusée pour la première fois, Stöckli
n’étant membre ni de l’association des four-
nisseurs ni de celle des magasins de sport, en
raison du système de vente directe.
1989ouverture de la 4e succursale Stöckli à Wil
(SG).
19902e refus à l’entrée de Stöckli au sein du Swiss-
Ski-Pool.
1991Stöckli devient membre du « Liechtenstei-
nischen Skipool ». Premiers pas officiels de
Stöckli en Coupe du monde avec le skieur du
Liechtenstein Marco Büchel.
19923e demande d’entrée au sein du Swiss-Ski-
Pool.
1993ouverture de la 5e succursale Stöckli à Vol-
ketswil (zH).
1994Entrée au sein du Swiss-Ski-Pool. Le vice cham-
pion olympique Urs Kälin et Marcel Sulliger
sont les premiers Suisses à skier sur Stöckli en
Coupe du monde.
1995ouverture de la 6e succursale Stöckli à zuchwil
(So). Modification du système de distribution.
Suite aux premiers succès en Coupe du mon-
de, la demande en skis Stöckli augmente sur
le marché international. En Suisse, Stöckli
commence à distribuer ses skis en exclusivité
auprès de magasins de sport sélectionnés. Ce
sont entre-temps 35 magasins de sport spé-
cialisés qui sont livrés. L’exportation explose.
Aujourd’hui, les produits Stöckli sont distri-
bués dans 31 pays.
Urs Kälin offre son premier titre national à
Stöckli lors du slalom géant des championnats
suisses disputé à Flumserberg.
1996L’hiver de tous les succès. Première victoire
d’Urs Kälin en Coupe du monde lors du slalom
géant de Flachau. Lors des championnats du
monde disputés à la Sierra nevada, seul Al-
berto Tomba est plus rapide qu’Urs Kälin en
slalom géant. Lancement de la propre collec-
tion de VTT Stöckli. Stöckli équipe le freerider
extrême Dominique Perret ; tournage de son
film « natural Born Skier ».
1997En compagnie de Jean Troillet, Dominique
Perret tente la première descente à ski de la
face nord du Mt Everest. Le sommet n’est pas
atteint en raison de conditions météorolo-
giques exécrables, mais la descente a lieu à
partir d’une altitude de 8’500 mètres, record
du monde !
1998ouverture de la 7e succursale Stöckli à St-Lé-
gier s/Vevey (VD).
Les trois athlètes du team Stöckli Urs Kälin,
Marco Büchel et Paul Accola se classent tous
parmi les neuf premiers au classement géné-
ral de la Coupe du monde de slalom géant.
Conception du premier ski de freeride Stöckli
« SToRMRIDER » en compagnie de Dominique
Perret. Avec ce modèle, le freerider établit un
nouveau record du monde de dénivelée en
descente (120’000 mètres) au Mount Alberta,
exploit réalisé en seulement 14 heures !
1999Première victoire de Stöckli en slalom de Cou-
pe du monde avec Didier Plaschy. Marco Bü-
chel devient vice champion du monde de sla-
lom géant à Vail. Agrandissement de l’unité
de production à Malters. Réalisation de «
Soul Pilot », troisième film tourné avec Domi-
nique Perret. Le freerider entre dans le team
« Sector no Limit », composé de 30 sportifs de
l’extrême du monde entier.
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2000ouverture du 1er centre de service & location
Stöckli à Melchsee-Frutt/Stöckalp.
Création du « Stöckli Bike Team » avec sept
athlètes et participation à l’« Elvia-Swiss-Cup
»/« Strom-Cup ».
2001ouverture du 2e centre de service & location
Stöckli à Hoch-ybrig.
2002Agrandissement de la surface de production à
Malters (+ 600 m2).
Andrea Huser remporte les championnats
d’Europe de VTT longue distance à Bad Gö-
isern (AUT).
2003Moisson de médailles avec 4 breloques rem-
portées à l’occasion des championnats suisses
de ski alpin disputés à Verbier. Le « Stöckli
Bike Team » devient un poids lourd sur longue
distance avec 9 athlètes au sein de l’équipe.
2004Transformation et rénovation de la centrale
de Wolhusen et ouverture de la succursale
Stöckli à Kloten sur 2’200 m². ouverture du
3e centre de service & location Stöckli à En-
gelberg.
2005Les inondations du siècle touchent aussi le
magasin de Wolhusen. Le rez-de-chaussée
doit être entièrement rénové.
Belle saison du « Stöckli Bike Team » avec ent-
re autres une victoire en Coupe du monde de
marathon.
2006Agrandissement de la succursale de zuchwil
et du centre de service & location de Hoch-
ybrig.
Ambrosi Hoffmann remporte la médaille de
bronze au Super-G des Jeux olympiques de
Turin et les athlètes du Bike-Team Stöckli-
Craft signent à nouveau d’excellents résultats
durant la saison. Urs Huber (U23) et Thomas
Stoll terminent au 1er rang du classement gé-
néral de l’« iXS swiss bike classic » dans leur
catégorie respective. Thomas zahnd rempor-
te le général de l’ « Euro Bike Extremes ».
2007Une réforme est nécessaire et Stöckli devient
« Stöckli Swiss Sports AG ». Un nouveau logo
(Stöckli outdoor Sports) et un nouveau slo-
gan (résolument différent) sont lancés le 1er
octobre 2007.
Stöckli remporte avec Andrej Jerman la pre-
mière descente de Coupe du Monde de son
histoire à Garmisch-Partenkirchen. En été, le
Bike-Team Stöckli-Craft brille à nouveau avec
des résultats de premier ordre. Titre de vice
championne suisse pour Renata Bucher en
cross country, victoire à la « Jur’Alp Cup » et à
la « Coupe fribourgeoise » pour Xavier Daff-
lon, première place au classement général de
l’« iXS swiss bike classic » et de l’« iXS Euro
Bike Extremes » pour Urs Huber. Thomas Stoll
étoffe encore le résultat en terminant 2e du
classement général de l’« iXS swiss bike classic ».
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2008Le 1er avril 2008, Beni Stöckli senior remet la
direction de la société à son fils Beni Stöck-
li junior. Stöckli outdoor Sports est ainsi en
mains de la troisième génération Stöckli.
L’ancien directeur général reste président du
conseil d’administration et occupe des fonc-
tions représentatives dans le domaine des ac-
tivités commerciales, de l’exportation et de la
compétition.
nombreux succès en Coupe du monde de ski
alpin avec Andrej Jerman (podium en descen-
te à Chamonix) et Fabienne Suter, vainqueur
de deux Super-G durant la saison. Les athlè-
tes Stöckli de skicross signent aussi plusieurs
podiums. Alois Mani et Richard Spalinger re-
joignent Mike Schmid au sein des cadres de
l’équipe nationale. Succès sur toute la ligne
également pour l’équipe Stöckli de carving FIS
qui remporte le titre de champion d’Europe.
René Stössel s’adjuge en outre le titre en ca-
tégorie individuelle et Ivan Eggenberger est
vice champion d’Europe.
La vague de succès continue en été égale-
ment. Diverses victoires et nombreux podi-
ums pour le Bike-Team Stöckli-Craft en mara-
thon, XTerra et triathlon. Le point fort de la
saison est la nouvelle victoire d’Urs Huber au
classement général de l’« iXS swiss bike classic »
et la troisième place de Thomas zahnd.
2009ouverture de la 8e succursale Stöckli à Ittigen
(BE), suivie du 5e centre de service & location
à Hoch-ybrig/Laucheren.
En Coupe du monde de ski alpin, Stöckli
s’adjuge le classement général par marque
en Super-G féminin grâce aux nombreux po-
diums et victoires de ses athlètes. L’équipe de
skicross remporte de nombreux podiums et
victoires en Coupe du monde, aux champion-
nats du monde et aux X-Games. Le classement
général de la FIS Carving Cup 2008/09 revient
au team Stöckli.
Le Bike-Team Stöckli-Craft signe à nouveau
une saison exceptionnelle. Urs Huber gagne
pour la troisième fois consécutive le classe-
ment général de l’« iXS swiss bike classic »
et Thomas zahnd termine troisième. Manu-
el Küng est champion d’Europe de triathlon
U23. Renata Bucher devient championne
d’Europe de Cross Triathlon ITU et s’adjuge
victoires et podiums au XTerra.
Bruno Kernen est promu ambassadeur de
Stöckli. Avec Dani Mahrer, ce sont deux anci-
ens champions et skieurs de Coupe du monde
qui se retrouvent dans le giron de Stöckli.
201075e anniversaire de Stöckli outdoor Sports.
Le fondateur de la société Josef Stöckli décè-
de le 19 février à l’âge de 94 ans.
Stöckli remporte cinq médailles aux Jeux
olympiques de Vancouver :
• MikeSchmid(SUI),orenskicross
• AshleighMcIvor(CAN),orenskicross
• TinaMaze(SLO),argentenSuper-G
• TinaMaze(SLO),argentenslalomgéant
• AudunGrønvold(NOR),bronzeenskicross
ouverture de la 9e succursale Stöckli à nieder-
lenz (AG). Les magasins de Wolhusen et Wä-
denswil sont transformés et agrandis.
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Édition
Stöckli Swiss Sports AG
Kommetsrüti 7
6110 Wolhusen
Téléphone 041 492 62 62
www.stoeckli.ch
Mise en page/graphisme
Werner Riedmann
Ridi-Woerkgroup, Klaus
Textes
Beat Christen
akomag Kommunikation &
Medienmanagement AG, Stans-Lucerne
Traduction française
Jacques Muheim
Photos
Simon Bolzern
Atelier für Werbefotografi e, Kriens
Archives
Stöckli Swiss Sports AG, Wolhusen
Impression
Swissprinters AG, zofi ngen
Direction du projet
Adrian Albrecht,
Stöckli Swiss Sports AG, Wolhusen
Liens d’amitié
Peu d’entreprises sont capab-
les d’écrire l’histoire, et Stöckli Swiss
Sports AG l’a fait durant ses déjà 75 ans
d’existence. Des amis et des collègues
de Josef Stöckli ont acquis chez lui leurs
premiers skis frappés du label « Faits
maison ». Depuis cette époque, d’autres
amis et proches accompagnent en per-
manence le travail de la famille Stöckli.
Les artisans de cette plaquette commé-
morative en font partie :
• Depuis deux décennies, Werner Ried-
mann est responsable pour le design et le gra-
phisme des skis Stöckli. Il sait prévoir les ten-
dances et est à l’origine du design toujours
reconnaissable des skis de la marque.
•Quandils’agitdedonnerjourauxnou-
veaux catalogues, Simon Bolzern s’affaire
sans relâche derrière son appareil de photos
et présente les produits sous leur meilleure
apparence.
•Journalistesportifayantcouvertdurant
de longues années les compétitions de ski,
Beat Christen a toujours participé de près à
l’histoire de la marque Stöckli.
Werner Riedmann, Simon Bolzern et Beat
Christen portent ensemble une responsabilité
importante dans la réalisation de cette pla-
quette commémorative « 75 ans de Stöckli ».
75 ANS
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