Séquence 2 - Freefustuning.free.fr/pdf/Francais/80187TEPA0308_04.pdfBel-Ami, Maupassant, 1885 S...

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Étudier le thème à travers la synthèse et le développement personnel

SSéquence 2équence 2

OBJECTIFS

➧ Mettre en œuvre une réfl exion personnelle sur un sujet et un thème imposés

➧ Réutiliser les connaissances sur le thème « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? »

➧ S’entraîner à l’exercice de synthèse

➧ Construire une argumentation simple mais pertinente dans le cadre du dévelop-pement personnel

➧ S’entraîner à la rédaction

Activité 1 - Découvrir les documents .................................................... 106

Activité 2 - La synthèse de documents ................................................ 1151. Analyse des documents 2. Bilan du tableau comparatif 3. Recherche du plan à partir du bilan4. Rédaction de la synthèse5. Proposition de synthèse entièrement rédigée

Activité 3 - Le développement personnel .......................................... 1421. Analyser le sujet et formuler une problématique2. Rechercher le plan, les arguments et les exemples3. Rédiger le développement personnel

Ce qu'il faut retenir .......................................................................................... 157

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Grille d'objectifs

En auto-évaluation

Au retour du devoir

ACTIVITÉ 1 – Découvrir les documentsSavoir-faire

Lire attentivement les documents .....................................................................................................................................................

Éviter de négliger un document par rapport aux autres ......................................................................................

ACTIVITÉ 2 – La synthèse de documentsSavoirs

Connaître un auteur ...........................................................................................................................................................................................

Multiplier ses connaissances sur un thème .........................................................................................................................

Connaître la notion de plan ......................................................................................................................................................................

Connaître le contenu attendu d’une introduction, d’un développementet d’une conclusion .............................................................................................................................................................................................

Savoir-faire Prendre en compte l’environnement d’un document, le paratexte .........................................................

Analyser tout type de documents .....................................................................................................................................................

Extraire les éléments signifi catifs concernant un thème proposé ..........................................................

Construire un plan à partir d’un bilan prenant en compte l’ensembledes documents proposés ...........................................................................................................................................................................

Rédiger une synthèse en tenant compte des règles et contraintes du genre ........................

A

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Grille d'objectifs

En auto-évaluation

Au retour du devoir

ACTIVITÉ 3 – Le développement personnelSavoirs

Se poser les bonnes questions en face d’un sujet ....................................................................................................

Connaître les notions de problématique et de plan ..................................................................................................

Reconnaître arguments et exemples ..........................................................................................................................................

Connaître le contenu attendu d’une introduction, d’un développement et d’uneconclusion ......................................................................................................................................................................................................................

Savoir-faire Apprendre à analyser un sujet ............................................................................................................................................................

Formuler une problématique cohérente à partir de l’analyse du sujet .............................................

Regrouper les arguments pour bâtir un plan détaillé ..............................................................................................

Mobiliser ses connaissances personnelles pour argumenter ......................................................................

Illustrer les arguments par des exemples cohérents et des références variées ...................

Rédiger une introduction, un développement et une conclusion adaptés au sujet ...........

A

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Nous allons traiter ensemble un sujet d’examen complet à partir d’un corpus de textes sur le thème « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? »Voici le déroulement de cette séquence. Comme des exercices vous seront proposés pour vous aider dans votre tâche, munissez-vous d’un stylo, vous en aurez besoin !

ACTIVITÉ 1 – Découvrir les documents➧ S’approprier un corpus de documents

Ce corpus de textes porte sur la manipulation de l’information par les médias. Il se com-pose de quatre documents :– Yves-Marie Labé et Yves Mamou, « Cote d’alerte pour les médias », Le Monde, 1992.– Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885 – 1re partie, chapitre VI.– Daniel Schneidermann, Le Cauchemar médiatique, chapitre 3, « L’’effroyable impos-

ture », 2004, p. 125-131.– Wolinski, dessin paru dans BT2, n°183, 15 janvier 1986.

Voici l’énoncé complet d’un sujet de type examen.

Vous ferez des quatre documents suivants une synthèse. Puis, dans un développement personnel, vous vous demanderez si, comme l’écrivent Yves-Marie Labé et Yves Mamou, « la crédibilité des médias » vous semble « gravement mise en cause ». Vous vous appuierez sur les textes du corpus ainsi que sur les documents étudiés en classe.

Lisez maintenant ces quatre documents, sans rien noter et en vous concentrant sur chacun d’eux.

Remarques :• Le document 3 (extrait du Cauchemar médiatique, de Daniel Schneidermann) peut

vous sembler long mais sa taille est justifi ée par la réfl exion que développe l’auteur.• N’examinez pas distraitement le document 4 (le dessin de Wolinski) : c’est un document

à part entière !

À vous de chercher !

➢ Identifi ez le genre de chacun des documents ! Si vous avez un doute, relisez le cours de BTS 1re année (module 2, séquence 2, activité 1). Pour mémoire, les grands genres sont l’essai, le roman (ou la nouvelle, il s’agit du genre narratif), le théâtre, la poésie, l’article de presse (journal, magazine, revue). Remplissez le tableau ci-dessous.

Titre et auteur du document Genre du document

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Doc. 1 1/2

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« Cote d’alerte pour les médias », Y.-M. Labé, Y. Mamou

Doc. 1 2/2 Culture et Méthode, Français BTS, Hélène SABBAH, Hatier, 1998

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Bel-Ami, Maupassant, 1885

Doc. 2 Culture et Méthode, Français BTS, Hélène SABBAH, Hatier, 1998

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Doc. 3 1/4

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Doc. 3 2/4

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Doc. 3 3/4

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Doc. 3 4/4 SCHNEIDERMANN Daniel, chapitre 3 « L’effroyable imposture », Le Cauchemar médiatique,Livre de poche, 2004, pp. 125-131.

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Doc. 4 Extrait de Culture et Méthode, Français BTS, Hélène SABBAH, Hatier, 1998

Reprenons ensemble

Titre et auteur du document Genre du document

« Cote d’alerte pour les médias »Y-M. Labé et Y. Mamou

Article de presse

Maupassant, Bel-Ami Texte littéraire : extrait d’un roman

D. Schneidermann, Le cauchemar médiatique Extrait d’un essai

Wolinski Dessin satirique

N’oubliez pas le paratexte (sources, années de publication) qui livre souvent des ren-seignements intéressants.

Ne confondez pas titre d’un chapitre (noté le plus souvent entre « … ») et titre d’un livre (noté le plus souvent en italique).

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ACTIVITÉ 2 – La synthèse de documentsVous savez désormais comment se traite une synthèse et quels en sont les objectifs. Cet exercice a donc une valeur d’entraînement.

À vous de chercher ! ➢ Remplissez ce tableau : mettez en évidence trois exigences propres à la synthèse et trois erreurs à ne pas commettre sur le plan de la méthode. Trouvez des arguments variés !

Règles à respecter Erreurs à ne pas commettre

1) 1) Ne pas…

2) 2) Ne pas…

3) 3) Ne pas…

Reprenons ensemble

Règles à respecter Erreurs à ne pas commettre

1) Indiquer les sources dans la rédaction. 1) Ne pas donner son avis personnel.

2) Respecter les idées des auteurs.2) Ne pas utiliser d’abréviations : « doc. 1»

interdit.

3) Reformuler leurs idées avec nos propres mots.

3) Ne pas oublier de séparer par des espa-ces les grandes parties du devoir.

Bien sûr, d’autres réponses, tout aussi pertinentes, étaient possibles, comme, dans la colonne de gauche, « Sélectionner les idées essentielles », « Confronter les textes », ou encore « Construire un plan ». Dans la colonne de droite, on aurait pu proposer aussi « Ne pas oublier de présenter les textes dans l’introduction » ou « Ne pas paraphraser les textes ».

Venons-en à notre corpus des documents. Comme vous pouvez le constater, le corpus comporte - un texte littéraire, extrait du roman de Maupassant, Bel-Ami,- un article de presse, de Y.-M. Labé et Y. Mamou,- un extrait d’essai, de Daniel Schneidermann,- un dessin satirique, de Wolinski.

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1. Analyse des documents

1.1. Analyse de l’article d’Yves-Marie Labé et Yves Mamou

1.1.1. Exercices préparatoires


Les affi rmations ci-dessous vous semblent-elles fi dèles à l’article des deux journalistes ? Relisez le texte pour bien le maîtriser.

➢ Vous indiquerez le cas échéant les numéros des paragraphes où ces idées sont développées. Si les affi rmations ne fi gurent pas dans le texte, indiquez « Faux ».

Il s’agit de vous demander si l’affi rmation est juste par rapport au texte et non si vous la jugez vraie en général.

Bonne relecture de l’article… et à vos plumes !

Propositions d’affi rmations Vos réponses

1) Bernard Tapie a été manipulé par les médias et a dû se réfugier sur son yacht.

2) Patrick Poivre d’Arvor, sur TF1, a truqué une interview prétendument accordée par Fidel Castro et la direction de la chaîne l’a soutenu.

3) Les médias privilégient le sensationnel et la compassion au détri-ment des informations qui mettent en jeu la marche du monde.

4) La guerre du Golfe a des points communs avec la guerre duLiban.

5) Les journalistes mettent en danger leur métier car ils ne disent ou n’écrivent pas tout ce qu’ils savent.

6) L’opinion publique est devenue sceptique envers ce que la presse écrite publie dans les journaux.

Reprenons ensemble Le tableau ci-dessus comporte quatre erreurs : est-ce bien ce que vous avez trouvé dans votre analyse personnelle ? Dans la négative, parcourez à nouveau vos réponses et le texte !

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Propositions d’affi rmations Vos réponses

1) Bernard Tapie a été manipulé par les médias et a dû se réfugier sur son yacht.

Faux

2) Patrick Poivre d’Arvor, sur TF1, a truqué une interview prétendument accordée par Fidel Castro et la direction de la chaîne l’a soutenu.

Vrai : §5

3) Les médias privilégient le sensationnel et la compassion au détri-ment des informations qui mettent en jeu la marche du monde.

Vrai : §4

4) La guerre du Golfe a des points communs avec la guerre duLiban.

Faux

5) Les journalistes mettent en danger leur métier car ils ne disent ou n’écrivent pas tout ce qu’ils savent.

Faux

6) L’opinion publique est devenue sceptique envers ce que la presse écrite publie dans les journaux.

Faux

Quelques explications à propos des réponses fausses :

• Affi rmation 1 : C’est Bernard Tapie qui a manipulé les médias en annonçant publique-ment son projet de rachat de la marque Adidas afi n que les banquiers lui concèdent des prêts. Il est parti au large sur son yacht pour laisser les médias et la fi nance en ébullition.

• Affi rmation 4 : L’idée est déformée. La guerre du Golfe fi gure dans les annales des images truquées. Parmi celles-ci se trouvent des images de la guerre du Liban, bien antérieure à celle du Golfe, qui ont été insérées sciemment dans les vidéos diffusées dans les médias. C’est un exemple de manipulation de l’information : méfi ons-nous des images !

• Affi rmation 5 : Les auteurs critiquent le manque de rigueur et de vérifi cation des in-formations dont sont responsables certains journalistes.

• Affi rmation 6 : L’opinion publique est devenue sceptique envers les médias en général, et non envers la seule presse écrite ! Dans cet article, les auteurs attaquent surtout les dérives de la télévision.

Un peu de vocabulaire maintenant.

À vous de chercher ! ➢ Défi nissez avec vos propres termes les mots ou expressions ci-dessous. Si le sens de certains d’entre eux vous semble inconnu, tentez une interprétation d’après le contexte : aidez-vous de la phrase dans laquelle ils apparaissent.

Il vous faut répondre !

L’intoxication des journalistes (§ 1) :

Un colloque (§ 2) :

La personnalisation (§ 5) :

Les rets (§ 5) :

La crédibilité (§ 6) :

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Reprenons ensemble

Voici les réponses aux cinq mots ou expressions :

L’intoxication des journalistes (§ 1) : Fait d’infl uencer en faisant perdre tout sens critique, faire circuler une fausse information dans le but de manipuler.

Un colloque (§ 2) : Réunion organisée entre spécialistes de certaines disciplines sur un thème précis.

Les rets (§ 5) : Les fi lets. Il s’agit d’une image, d’une métaphore.

La crédibilité (§ 6) : La capacité à être cru, à tenir des propos dans lesquels on puisse avoir confi ance ; être fi able.

Maintenant que vous vous êtes familiarisé(e) avec l’article, passons au tableau compa-ratif de synthèse.


Le plus facile dans le tableau n’est sans doute pas de donner un titre aux différentes idées retenues ; pourtant, les titres sont utiles car ils problématisent les textes et permettent de construire un plan plus rapidement.

➢ Pour ce premier texte, vous devez maintenant trouver un titre à chaque paragraphe. Vous justifi erez votre choix par un ou deux arguments.

Il est parfois nécessaire de regrouper en un seul deux paragraphes qui se sui-vent.

Le texte comporte sept paragraphes : voici un tableau en sept lignes. Vous jugerez peut-être bon d’en regrouper certains !

§ 1 – Titre : --§ 2 – --§ 3 – --§ 4 – --§ 5 – --§ 6 – --§ 7 – --

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Reprenons ensemble

➢ Document 1

§ 1 et 2 – La manipulation de l’information- Ce n’est pas un phénomène récent.- Un journaliste doit vérifi er ses sources mais parfois la recherche du scoop ou la

désinvolture donnent une information faussée.- Des cabinets spécialisés dans les relations publiques se sont créés pour faciliter la

communication entre les hommes politiques, les hommes d’affaires et les médias.- Les journalistes eux-mêmes sont capables de truquer l’information.

§ 3 et 4 – Buts des manipulations de l’information- L’audimat mesure non pas la qualité d’un programme mais l’impact des images chocs

et du sensationnel.- Ces manipulations obéissent au schéma suivant : scoop = audimat = recettes publi-

citaires en hausse.

§ 5 – Le culte du journaliste-animateur- Certains animateurs se croient tout-puissants en matière d’information et n’hésitent

pas à l’aménager pour se mettre en valeur : cas de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor en 1992.

- Toute la rédaction a soutenu l’animateur-vedette, tel un demi-dieu.

§ 6 et 7 – Conséquences de cette désinformation : scepticisme envers les médias- Les médias ont perdu leur crédibilité aux yeux du grand public.- Le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) constate régulièrement des entorses à

la déontologie.

Nous obtenons ainsi quatre idées qui vont pouvoir constituer l’analyse du document 1 dans le tableau comparatif de synthèse.

1.1.2. Le document 1 dans le tableau de synthèseLa seule modifi cation nécessaire consiste à déplacer le cas emblématique de la guerre du Golfe mentionné dans les paragraphes 3 et 4 pour l’insérer dans l’idée 1 « Défi nition de la manipulation de l’information ».

1.2. Analyse du texte de Guy de Maupassant

1.2.1. Qui est Guy de Maupassant ?

Portrait de Guy de Maupassant

– Guy de Maupassant est né en 1850 et décédé en 1893.– Fils spirituel de Gustave Flaubert, il est lancé par la nouvelle Boule de suif publiée en 1880.– Brillant journaliste et conteur, il écrit de nombreuses nouvelles.– Il vient au roman : Une Vie en 1883, Bel-Ami en 1885.– Navigateur et voyageur : Corse, Italie, Algérie, Sicile.– Il est atteint de troubles mentaux dont ses nouvelles fantastiques se font l’écho.

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À vous de chercher ! ➢ Relisez le texte et complétez le cadre ci-dessous en vous aidant des mots propo-sés. Attention, ces mots ne sont pas tous dans le texte, mais ils reformulent les idées essentielles :des profi ts – parisienne et mondaine – critiques d’art – manipulateur – magistrat – hom-mes d’affaires – écrivains célèbres – rumeurs – grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire – courtisane – du fl air – insinuées – psychologie – faire vendre – formulées clairement – scrupules – informer

Pour manipuler l’opinion, le journaliste crée ou colporte des …………….. Le but de la direction est de …………………… le journal. Que l’on soit……………….. ou …………………., chacun doit trouver un sujet qui l’intéresse. Pour ne jamais lasser les lecteurs, les nouvelles seront plutôt ……………… que ……………………………… .Aussi le directeur de la rédaction doit-il posséder……………. et ne pas s’embarrasser de ………..……. . Il doit connaître la ……………………… du public et avoir des dons de ……………………. .La recette d’un journal à succès est simple : il lui faut une allure …………………………………….. qui fl atte les lec-teurs, d’où la présence dans l’équipe de ……………….. et d’ ………………………………….. Même le journaliste chargé des articles de politique n’est que la marionnette des ………………………………… . La vraie raison d’être d’un journal n’est donc pas d’ ………………….. mais de réaliser ………………… . Maupassant emploie d’ailleurs une métaphore très éloquente pour traduire sa vision du journalisme, celle de …………………………………. .

Reprenons ensemble Pour manipuler l’opinion, le journaliste crée ou colporte des rumeurs. Le but de la direction est de faire vendre le journal. Que l’on soit magistrat ou courtisane, chacun doit trouver un sujet qui l’intéresse. Pour ne jamais lasser les lecteurs, les nouvelles seront plutôt insinuées que formulées clairement.Aussi le directeur de la rédaction doit-il posséder du fl air et ne pas s’embarrasser de scrupules. Il doit connaître la psychologie du public et avoir des dons de manipulateur. La recette d’un journal à succès est simple : il lui faut une allure parisienne et mondaine qui fl atte les lecteurs, d’où la présence dans l’équipe de critiques d’art et d’écrivains célèbres. Même le journaliste chargé des articles de politique n’est que la marionnette des hommes d’affaires. La vraie raison d’être d’un journal n’est donc pas d’informer mais de réaliser des profi ts. Maupassant emploie d’ailleurs une métaphore très éloquente pour traduire sa vision du journalisme, celle de grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire.

Comme vous le constatez, de nombreux points communs apparaissent entre les deux textes malgré la distance temporelle qui les sépare. C’est dire que la tentation de la manipulation dans un but mercantile et lucratif affectait déjà la presse écrite au siècle dernier, bien avant l’existence de la télévision. Il s’agit maintenant de reprendre le texte de Maupassant paragraphe par paragraphe et de compléter le tableau comparatif de synthèse.

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1.2.3. Le document 2 dans le tableau de synthèse

Document 1 Document 2

Idée 1 : Défi nition de la manipulation de l’information

- Ce n’est pas un phénomène récent.- Un journaliste doit vérifi er ses sources mais parfois

la recherche du scoop ou la désinvolture donnent une information faussée.

- Des cabinets spécialisés dans les relations publiques se sont créés pour faciliter la communication entre les hommes politiques, les hommes d’affaires et les médias.

- Les journalistes eux-mêmes sont capables de truquer l’information.

- Un cas emblématique : la guerre du Golfe en 1991. La 5 a truqué des images d’une manifestation pro-irakienne à Alger en insérant des images de mani-festants armés fi lmés au Liban ! La chaîne a alors fait son mea culpa et rétabli la vérité.

- Le directeur de la rédaction lance ou colporte les rumeurs, insinue des faits, connaît la psychologie des lecteurs.

- Manipuler l’opinion publique est tout un art : « rouerie native »* : c’est un talent inné que le rédacteur doit cultiver.

- Les faits comptent moins que les réactions qui vont naître chez les lecteurs : les informations sont adap-tées au public dans sa diversité : stratégie pour plaire à tous les publics.

- Le journaliste crée l’événement.

* rouerie native = art de la ruse, de la fourberie que certains individus possèdent en naissant.

Idée 2 : Buts des manipulations de l’information

- L’audimat mesure non pas la qualité d’un programme mais l’impact des images chocs et du sensation-nel.

- Ces manipulations obéissent au schéma suivant : scoop = audimat = recettes publicitaires en hausse

- La presse écrite est inféodée au monde des fi nan-ces : même les journalistes en charge de la politique subissent les pressions des hommes d’affaires et s’y plient.

- Le but du journal n’est pas de diffuser des informa-tions vraies et vérifi ées mais de faire vendre le plus de journaux possibles

Idée 3 : Le culte du journaliste-animateur

- Certains animateurs se croient tout-puissants en matière d’information et n’hésitent pas à l’aménager pour se mettre en valeur : cas de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor en 1992.

- Toute la rédaction a soutenu l’animateur-vedette, tel un demi-dieu.

- Le succès d’un journal dépend de la recette qui en est le fondement : le journal emploie les services de deux écrivains célèbres et de critiques d’art pour se donner une allure « parisienne et mondaine » : le journal a alors un alibi culturel au milieu des rumeurs avilissantes qu’il colporte.

Idée 4 : Conséquences de la manipulationdes médias

- Scepticisme envers les médias. - Les médias ont perdu leur crédibilité aux yeux du

grand public.- Le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) constate

régulièrement des entorses à la déontologie.

- Lucidité de Maupassant sur le monde de la presse au XIXe siècle : les journalistes n’ont pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules, ce ne sont pas des professionnels : « grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire ».

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1.3. Analyse de l’article de Daniel Schneidermann

1.3.1. Qui est Daniel Schneidermann ?

Portrait de Daniel Schneidermann

- Il est né en 1958 à Paris.- C’est un journaliste passé par le Centre de formation des journalistes.- Il est nommé Grand reporter au journal Le Monde en 1983.- 1992 : il fait ses débuts à la télévision à travers des chroniques.- Presse écrite : il assure des chroniques dans le journal Le Monde, puis dans Libération.- 2003 : il publie son essai Le Cauchemar médiatique et est licencié par la direction du journal

Le Monde.- 1995-2007 : il dirige et présente l’émission de télévision « Arrêt sur images » sur Fran-

ce 5.- Arrêt de cette émission sur décision de la chaîne. Il crée en septembre 2007 un site Internet

dont l’objectif est de transposer l’émission sur le Net.


À vous de chercher ! ➢ Relisez attentivement l’article proposé. Complétez le tableau ci-dessous qui aborde quatre aspects de l’article.

1) Relevez dans l’article deux expres-sions ironiques de l’auteur envers la thèse de Thierry Meyssan.

2) Quelles sont les faiblesses de la thèse de Meyssan sur l’attentat contre le Pentagone ? (deux répon-ses au moins)

3) En quoi avons-nous une image négative des médias qui permet de tenir pour vraie la thèse de Meyssan selon laquelle aucun avion terroriste ne s’est écrasé contre le Pentagone lors des attentats du 11 septembre ? (deux réponses)

4) Qu’est-ce que l’affaire du Waterga-te, citée à la page 3 du document ? Faites des recherches et notez les éléments - clés de cette affaire !

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Reprenons ensemble

1) Relevez dans l’article deux expres-sions ironiques de l’auteur envers la thèse de Thierry Meyssan.

- « … explique le prophète de L’Effroyable im-posture chez Thierry Ardisson… »

- « Quand Meyssan (…) intervient à la télé-vision, sa référence principale, sa preuve centrale, la clé de voûte de sa démonstration est cette photo. »

2) Quelles sont les faiblesses de la thèse de Meyssan sur l’attentat contre le Pentagone ? (deux répon-ses au moins)

- Toute l’argumentation de Meyssan repose sur la seule photo du bâtiment du Pentagone que l’on trouve sur la couverture de son livre (photo d’« Associated Press »).

- Sa démonstration se limite à des commentai-res dénués de fondement scientifi que : « vous avez » ici, « vous avez là », « on voit que », « on peut constater ». Daniel Schneidermann dénonce la faiblesse de l’argumentation par cette formule : « Pour Meyssan, démontrer, c’est avant tout montrer. »

3) En quoi avons-nous une image négative des médias qui permet de tenir pour vraie la thèse de Meyssan selon laquelle aucun avion terroriste ne s’est écrasé contre le Pentagone lors des attentats du 11 septembre ? (deux réponses)

- L’opinion publique est persuadée que les mé-dias cachent souvent la vérité : « la conviction, installée par une culture du complot d’origine nord-américaine, que les médias et les hom-mes politiques nous mentent ».

- En France, les médias américains ont mau-vaise presse : on les croit soumis au pouvoir politique, donc leurs informations ne seraient pas fi ables et seraient manipulées. Les fi lms et séries télévisées accréditent cette thèse que le mal se loge toujours « au cœur du pouvoir ».

4) Qu’est-ce que l’affaire du Waterga-te, citée à la page 3 du document ? Faites des recherches et notez les éléments - clés de cette affaire !

- Scandale qui a poussé le Président républi-cain Richard Nixon, pourtant très populaire, à démissionner en 1974.

- Point de départ : un cambriolage dans les locaux du parti démocrate dans l’immeuble du Watergate à Washington en 1972.

- Investigations des deux journalistes Wood-ward et Bernstein et longue enquête vont révéler des pratiques illégales de grande envergure au sein de l’administration prési-dentielle.

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1.3.3. Le document 3 dans le tableau de synthèse

Document 3

Idée 1 : Défi nition de la manipulation de l’information- Une information fondée sur des photos de presse est jugée crédible en dehors de

toute autre preuve. - Règne du visuel, de l’image pour faire circuler toutes sortes de thèses : celle de

Meyssan concerne l’attentat contre le Pentagone et l’avion qui n’aurait jamais percuté le bâtiment.

Idée 2 : Buts des manipulations de l’information - Entretenir la légende du complot médiatico-politique : la corruption des médias serait

constante, y compris lors des attentats du 11 septembre.

Idée 3 : Le culte du journaliste-animateur- Les journalistes ont connu leur heure de gloire : cas des journalistes Woodward et

Bernstein dont les investigations ont permis de révéler le scandale du Watergate. Ils symbolisent les journalistes au service de la vérité et indépendants envers le pouvoir en place.

- Cette époque est révolue : doute systématique envers les informations livrées par les journalistes. Le scepticisme s’est installé et non le culte de l’animateur !

Idée 4 : Conséquences de la manipulation des médias- Les journalistes jouent sur les émotions et les sentiments du public après un drame :

cas du 11 septembre.- Au nom de ces mêmes sentiments se fondera la thèse de la manipulation de l’infor-

mation : indignation du public mais la rumeur court et fi nit par sembler crédible.- Le faux et le vrai fi nissent par se ressembler.- Le journaliste perd son rôle d’analyste rationnel au profi t du compassionnel : le

11 septembre qui a ébranlé l’opinion publique sert à justifi er la guerre en Irak, stratégie fabriquée par George Bush.

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1.3.4. Tableau comparatif de synthèse des trois premiersdocuments

Document 1 Document 2 Document 3


- Ce n’est pas un phénomène ré-cent.

- Un journaliste doit vérifier ses sources mais parfois la recherche du scoop ou la désinvolture don-nent une information faussée.

- Des cabinets spécialisés dans les relations publiques se sont créés pour faciliter la communication entre les hommes politiques, les hommes d’affaires et les médias.


- Un cas emblématique : la guerre du Golfe en 1991. La 5 a truqué des images d’une manifestation pro-irakienne à Alger en insérant des images de manifestants ar-més fi lmés au Liban ! La chaîne a alors fait son mea culpa et rétabli la vérité.

- Le directeur de la rédaction lance ou colporte les rumeurs, insinue des faits, connaît la psychologie des lecteurs.

- Manipuler l’opinion publique est tout un art : « rouerie native » * : c’est un talent inné que le rédac-teur doit cultiver.

- Les faits comptent moins que les réactions qui vont naître chez les lecteurs : les informations sont adaptées au public dans sa diver-sité : stratégie pour plaire à tous les publics

- Le journaliste crée l’événement.

* rouerie native = art de la ruse, de la four-berie que certains individus possèdent en naissant.

- Une information fondée sur des photos de presse est jugée cré-dible en dehors de toute autre preuve.

- Règne du visuel, de l’image pour faire circuler toutes sortes de thè-ses : celle de Meyssan concerne l’attentat contre le Pentagone et l’avion qui n’aurait jamais percuté le bâtiment.


- L’audimat mesure non pas la qualité d’un programme mais l’impact des images chocs et du sensationnel.

- Ces manipulations obéissent au schéma suivant : scoop = audi-mat = recettes publicitaires en hausse.

- La presse écrite est inféodée au monde des fi nances : même les journalistes en charge de la poli-tique subissent les pressions des hommes d’affaires et s’y plient.

- Le but du journal n’est pas de diffuser des informations vraies et vérifi ées mais de faire vendre le plus de journaux possibles.

- Entretenir la légende du complot médiatico-politique : la corruption des médias serait constante, y compris lors des attentats du 11 septembre.


- Certains animateurs se croient tout-puissants en matière d’infor-mation et n’hésitent pas à l’amé-nager pour se mettre en valeur : cas de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor en 1992.

- Toute la rédaction a soutenu l’ani-mateur-vedette, tel un demi-dieu.

- Le succès d’un journal dépend de la recette qui en est le fondement : le journal emploie les services de deux écrivains célèbres et de critiques d’art pour se donner une allure « parisienne et mondaine » : le journal a alors un alibi culturel au milieu des rumeurs avilissantes qu’il colporte.

- Les journalistes ont connu leur heure de gloire : cas des journa-listes Woodward et Bernstein dont les investigations ont permis de révéler le scandale du Watergate. Ils symbolisent les journalistes au service de la vérité et indépen-dants envers le pouvoir en place.

- Cette époque est révolue : doute systématique envers les informa-tions livrées par les journalistes Le scepticisme s’est installé et non le culte de l’animateur !

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Idée 4 : Conséquences de la manipulation des médias

- Scepticisme envers les médias. - Les médias ont perdu leur crédibi-

lité aux yeux du grand public.- Le CSA (Conseil supérieur de

l’audiovisuel) constate régulière-ment des entorses à la déonto-logie.

- Lucidité de Maupassant sur le monde de la presse au XIXe siè-cle : les journalistes n’ont pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules, ce ne sont pas des professionnels : « grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire ».

- Les journalistes jouent sur les émotions et les sentiments du public après un drame : cas du 11 septembre.

- Au nom de ces mêmes sentiments se fondera la thèse de la manipu-lation de l’information : indignation du public mais la rumeur court et fi nit par sembler crédible.

- Le faux et le vrai fi nissent par se ressembler.

- Le journaliste perd son rôle d’ana-lyste rationnel au profi t du com-passionnel : le 11 septembre qui a ébranlé l’opinion publique sert à justifi er la guerre en Irak, stratégie fabriquée par George Bush.

1.4. Analyse du document iconographique de Wolinski

1.4.1. Qui est Wolinski ?

Portrait de Wolinski

– Arrivé en France à l'âge de treize ans, Wolinski commence sa carrière en dessinant pour des journaux satiriques Hara-Kiri et Charlie Hebdo, dont il est le rédacteur en chef quelques années.

– Il travaille également pour des quotidiens et magazines comme l'Humanité, Libération, Le Nouvel Observateur ou L'Écho des savanes.

– Il se défi nit comme un dessinateur de presse avant tout, mais a aussi de nombreux albums à son actif (compilations de dessins d'actualité et bandes dessinées).

1.4.2. Exercices préparatoiresUn document iconographique ne doit pas être réduit à une seule idée évidente : il y a souvent plusieurs idées à en extraire. Comment faire ?Il faut observer et interpréter toutes les composantes d’un dessin. Ainsi, pour celui de Wolinski, on ne s’intéressera pas seulement aux paroles qu’échangent les deux parents en train d’observer leur fi ls fouiller dans une poubelle, mais aussi :• à leur physionomie : quelle expression affi chent-ils ?• à leur aspect vestimentaire : quel est le milieu social représenté ?• à leur situation dans l’espace : rapport dominant – dominé, rôles de chacun ?• aux détails du dessin autres que les trois personnages : que symbolise le chat ?

À vous de chercher ! ➢ Remplissez le tableau ci-dessous qui va vous servir de guide pour interpréter le dessin. Auriez-vous remarqué ces détails sans un travail méthodique ?

0187 ■ T04–2 127


Au premier plan au centre - Que cherche l’enfant ?- Quelle est sa physionomie ?- Quelle interprétation donner à

cette image ?

Au premier plan sur la droite - Quelles réactions manifeste le

chat ?- Pourquoi ?

Au second plan - Quels sentiments traduisent

les visages des deux person-nages ?

- Quels détails vestimentaires ca-ractérisent les deux parents ?

Au second plan - Quel personnage parle en pre-

mier ?- Quel jugement donne-t-il du

spectacle auquel il assiste ?

Au second plan - Que répond l’autre parent ? - Comment faut-il interpréter cette

réponse ?- En quoi ces deux réactions s’op-

posent-elles ?

Reprenons ensemble Bien sûr, tous les éléments d’analyse qui vont suivre ne feront peut-être pas partie du ta-bleau, mais au moins vous pourrez être sûr(e) de n’avoir rien omis en terme d’analyse.

Au premier plan au centre - Que cherche l’enfant ?- Quelle est sa physionomie ?

- Quelle interprétation donner à cette image ?

- L’enfant fouille dans une poubelle.- Il le fait avec passion : sa recherche semble fruc-

tueuse. Il a le sourire, son activité ne lui fait pas honte, il ne s’en cache pas.

- Le futur journaliste est prêt pour rechercher le « scoop » à tout prix. Il ne s’embarrassera pas de scrupules et ne refusera pas de se salir les mains pour obtenir une information.

Au premier plan sur la droite - Quelles réactions manifeste

le chat ?- Pourquoi ?

- Le chat est furieux et feule. Il est très agressif.

- Le petit garçon lui a pris sa poubelle et lui a volé son territoire… et peut-être aussi son repas.

128 0187 ■ T04–2


Au second plan- Quels sentiments traduisent

les visages des deux person-nages ?

- Quels détails vestimentaires caractérisent les deux pa-rents ?

- La mère désapprouve le comportement de son fi ls et en est navrée. Elle est affl igée par ce qu’elle voit, ce que traduisent ses bras joints. Elle se place en éducatrice offensée.

- Le père est plus philosophe et s’amuse de la scène : la passion de son fi ls pour les poubelles annonce un avenir professionnel : ce n’est pas une faiblesse, mais une force.

- Le père porte une chemise, la mère une robe et un collier de perles : c’est la classe moyenne qui est ici dépeinte, soucieuse d’éducation et d’avenir professionnel pour ses enfants.

Au second plan - Quel personnage parle en

premier ?- Quel jugement donne-t-il du

spectacle auquel il assiste ?

- La mère parle en premier.

- Elle critique l’attitude de son fi ls et en est agacée : « ce gosse », « fouiller dans la poubelle ». Le fi ls a une attitude indigne d’elle.

Au second plan - Que répond l’autre parent ?

- Comment faut-il interpréter cette réponse ?

- En quoi ces deux réactions s’opposent-elles ?

- Le père n’est pas inquiet : il voit son fi ls comme un futur journaliste, un paparazzi, qui fouille dans les poubelles et la vie privée des célébrités.

- Le père voit le journaliste sous un jour peu fl atteur : ce dernier informe sans vérifi er ses sources, il se livre à des investigations peu propres. Mais cette position sociale convient au père.

- On retrouve des rôles traditionnels : la mère inquiète, l’éducatrice idéaliste ; le père plus pragmatique et réaliste.

1.4.3. Le document 4 dans le tableau

Document 1 Document 2 Document 3 Document 3


- Ce n’est pas un phéno-mène récent.

- Un journaliste doit vé-rifi er ses sources mais parfois la recherche du scoop ou la désinvolture donnent une information faussée.

- Des cabinets spécialisés dans les relations publi-ques se sont créés pour faciliter la communica-tion entre les hommes politiques, les hommes d’affaires et les médias.

- Le directeur de la rédac-tion lance ou colporte les rumeurs, insinue des faits, connaît la psycho-logie des lecteurs.

- Manipuler l’opinion pu-blique est tout un art : « rouerie native » * : c’est un talent inné que le ré-dacteur doit cultiver.

- Une information fondée sur des photos de presse est jugée crédible en dehors de toute autre preuve.

- Règne du visuel, de l’image pour faire cir-culer toutes sortes de thèses : celle de Meys-san concerne l’attentat contre le Pentagone et l’avion qui n’aurait jamais percuté le bâtiment.

- Les paparazzi fabriquent l’information en « fouillant les poubelles. »

- Le matériau sur lequel travaillent les journalis-tes est comparé à des ordures.

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- Un cas emblématique : la guerre du Golfe en 1991. La 5 a truqué des images d’une manifes-tation pro-irakienne à Alger en insérant des images de manifestants armés fi lmés au Liban ! La chaîne a alors fait son mea culpa et rétabli la vérité.

- Les faits comptent moins que les réactions qui vont naître chez les lec-teurs : les informations sont adaptées au public dans sa diversité : stra-tégie pour plaire à tous les publics.

- Le journaliste crée l’évé-nement.

* rouerie native = art de la ruse, de la fourberie que certains indi-vidus possèdent en naissant.


- L’audimat mesure non pas la qualité d’un pro-gramme mais l’impact des images chocs et du sensationnel.

- Ces manipulations obéis-sent au schéma suivant : scoop = audimat = re-cettes publicitaires en hausse

- La presse écrite est inféodée au monde des fi nances : même les jour-nalistes en charge de la politique subissent les pressions des hommes d’affaires et s’y plient.

- Le but du journal n’est pas de diffuser des in-formations vraies et vé-rifi ées mais de faire ven-dre le plus de journaux possibles.

- Entretenir la légende du complot médiatico-poli-tique : la corruption des médias serait constante, y compris lors des atten-tats du 11 septembre.

- Passion de l’enfant à explorer les poubelles symbolise le « scoop », l’exclusivité inédite.


- Certains animateurs se croient tout-puissants en matière d’information et n’hésitent pas à l’amé-nager pour se mettre en valeur : cas de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Ar-vor en 1992.

- Toute la rédaction a sou-tenu l’animateur-vedette, tel un demi-dieu.

- Le succès d’un journal dépend de la recette qui en est le fondement : le journal emploie les ser-vices de deux écrivains célèbres et de critiques d’art pour se donner une allure « parisienne et mondaine » : le journal a alors un alibi culturel au milieu des rumeurs avi-lissantes qu’il colporte.

- Les journalistes ont connu leur heure de gloi-re : cas des journalistes Woodward et Bernstein dont les investigations ont permis de révéler le scandale du Watergate. Ils symbolisent les jour-nalistes au service de la vérité et indépendants envers le pouvoir en place.

- Le paparazzi travaille dans l’ombre : il fouille les poubelles. Il n’est pas un « journaliste-ve-dette. »

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Idée 4 : Conséquences de la manipulation des médias

- Scepticisme envers les médias.

- Les médias ont perdu leur crédibilité aux yeux du grand public.

- Le CSA (Conseil supé-rieur de l’audiovisuel) constate régulièrement des entorses à la déon-tologie.

- Lucidité de Maupas-sant sur le monde de la presse au XIXe siècle : les journalistes n’ont pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules, ce ne sont pas des professionnels : « grande tribu merce-naire des écrivains à tout faire. »

- Les journalistes jouent sur les émotions et les sentiments du public après un drame : cas du 11 septembre.

- Au nom de ces mêmes sentiments se fondera la thèse de la manipulation de l’information : indigna-tion du public mais la rumeur court et fi nit par sembler crédible.

- Le faux et le vrai fi nissent par se ressembler.

- Le journaliste perd son rôle d’analyste rationnel au profi t du compassion-nel : le 11 septembre qui a ébranlé l’opinion publique sert à justifi er la guerre en Irak, stratégie fabriquée par George Bush.

- Le paparazzi empiète sur le territoire des gens (l’enfant accapare la poubelle du chat) : il n’a pas de limites et éprouve un sentiment de jubi-lation (comme l’enfant) devant son métier, il n’en a pas honte. C’est une vi-sion du journaliste sans morale que cautionne implicitement le père.

2. Bilan du tableau comparatif

Bilan

Idée 1 - Défi nition de la manipulation de l’informationDocuments 1 à 4.

Idée 2 - Buts des manipulations de l’informationDocuments 1 à 4.

Idée 3 - Le culte du journaliste-animateurDocuments 1 à 4.

Idée 4 - Conséquences de la manipulation des médiasDocuments 1 à 4.

Comme vous le constatez, les quatre documents abordent les mêmes thèmes mais en défendant des idées différentes.

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3. Recherche du plan à partir du bilan

Comme il y a quatre idées majeures à retenir des documents, le plan ne fait guère de mystère car peu de variantes sont possibles !

Voici un plan possible

I – L’information est-elle manipulée ?Vers une défi nition.

II – Les dérives de l’information

1) Idée 1 - Défi nition de la manipulation de l’information

Documents 1 à 4

1) Idée 2 - Buts des manipulations de l’informationDocuments 1 à 4

2) Idée 3 - Le culte du journaliste-anima-teurDocuments 1 à 4

2) Idée 4 - Conséquences de la manipula-tion des médiasDocuments 1 à 4

4. Rédaction de la synthèse

4.1. L’introduction


À vous de chercher ! ➢ Rappelez quelles sont les trois étapes de l’introduction pour une synthèse.1 ......................................................................................................................................2 .....................................................................................................................................3 .....................................................................................................................................

Reprenons ensemble !1 – Présenter le thème2 – Présenter les documents brièvement mais sans omission 3 – Annoncer le plan

À vous de chercher ! ➢ Corrigez l’introduction ci-dessous. Elle ne comporte pas de fautes de français mais deux oublis et des maladresses de style.

Les documents à étudier traitent des médias et de la manipulation de l’information. II y en a 4. On a un article de Yves-Marie Labé et Yves Mamou, « Cote d’alerte pour les médias », Le Monde, 1992, de Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885 – 1re partie, chapitre VI, de Daniel Schneidermann, Le Cauchemar médiatique, 2004 – Chapi-tre 3, L’Effroyable imposture, p.125-131 et de Wolinski, dessin paru dans BT2, n°183, 15 janvier 1986.

On se demandera comment défi nir la manipulation de l’information, puis les dérives que ça engendre.

132 0187 ■ T04–2


Vos commentaires et modifi cations ........................................................................................................................................ ........................................................................................................................................ ........................................................................................................................................ ........................................................................................................................................ ........................................................................................................................................ ........................................................................................................................................

Reprenons ensemble

Voici une série d’observations

• Pas de véritable entrée en matière : les documents apparaissent immédiatement.• Maladresse : « il y en a 4 ». Les chiffres ne sont pas admis (sauf pour les dates).• Maladresse : indiquer « On a », formule de style catalogue.• Maladresse : indiquer « On a un article » alors que trois documents suivront qui ne

sont pas des articles de presse ! • Dans l’annonce du plan, le mot « ça » doit être remplacé par « cela » ou par « cette

manipulation ».

4.1.2. Un exemple d’introductionLes médias sont entrés, comme bien d’autres formes de pouvoir, dans l’ère du soupçon. Il est de bon ton de douter de la fi abilité des informations qu’ils véhiculent. La manipulation est-elle vraiment une fatalité, une réalité ?

Les médias sont entrés, comme bien d’autres formes de pouvoir, dans l’ère du soupçon. Il est de bon ton de douter de la fi abilité des informations qu’ils véhiculent. La manipulation est-elle vraiment une fatalité, une réalité ? Nous disposons de quatre documents variés pour examiner ce problème. Déjà au XIXe siècle l’écrivain Guy de Maupassant dénonçait les méthodes employées par les journalistes dans son roman de 1885 intitulé Bel-Ami. Le sujet passionne toujours un siècle plus tard, qu’il s’agisse d’un dessinateur comme Wolinski en 1986 dans BT2 ou du journaliste Daniel Schneidermann, auteur d’un essai au titre révélateur Le Cauchemar médiatique paru en 2004. La presse écrite n’est pas en reste comme en témoigne l’article publié dans Le Monde en 1992 avec pour auteurs Yves-Marie Labé et Yves Mamou qui évoquent la « Cote d’alerte pour les médias ».Pour mesurer les enjeux de l’information, nous tenterons de défi nir les manipulations médiatiques puis les dérives que ce phénomène engendre.

4.2. Le développement

4.2.1. Exercices préparatoires sur la première partieEn suivant le tableau comparatif de synthèse, rédigez dans le cadre la première partie du plan, qui se compose des idées 1 et 3. Prenez le temps de vous mettre à l’épreuve et soignez la rédaction. Plus vous vous entraînerez à l’écrit, plus vous gagnerez en aisance.

Voici quelques phrases pour vous aider à commencer chaque paragraphe, mais ce sont simplement des propositions !

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Avant de se demander si l’information est manipulée, il convient de défi nir en premier lieu ce que ce terme recouvre. Nos quatre auteurs insistent sur la responsabilité des journalistes, que ceux-ci émanent de la presse écrite, de la télévision ou qu’ils soient des paparazzi. (à compléter) En outre, le pouvoir des journalistes semble parfois démesuré. Ils se voient et sont considérés comme des demi-dieux, ce que soulignent… (à compléter)

Reprenons ensemble

Avant de se demander si l’information est manipulée, il convient de défi nir en pre-mier lieu ce que ce terme recouvre. Nos quatre auteurs insistent sur la responsabilité des journalistes, que ceux-ci émanent de la presse écrite, de la télévision ou qu’ils soient des paparazzi. Déjà, au XIXe siècle, Guy de Maupassant déplore à travers Georges Duroy que tromper l’opinion soit tout un art et que les meilleurs journalistes de la presse écrite soient ceux qui possèdent « une rouerie native ». Selon lui, le directeur de la rédaction lance ou colporte les rumeurs, insinue des faits tout en connaissant la psychologie des lecteurs. C’est ce même abus que condamnent Yves-Marie Labé et Yves Mamou, un siècle plus tard, lorsqu’ils évoquent la capacité des journalistes eux-mêmes à falsifi er l’information. Et de citer le cas emblématique de la Guerre du Golfe en 1991, durant laquelle il a été prouvé que « La 5 » avait truqué des images d’une manifestation pro-irakienne à Alger en insérant des images de manifestants armés fi lmés au Liban ! Mais nos auteurs signalent aussi que la chaîne a fait son mea culpa et rétabli la vérité sitôt la supercherie découverte. Il semble aussi que les manipulations soient dues à l’absence de vérifi cation des sources, comme le rappellent Yves-Marie Labé et Yves Mamou, ou à la volonté de plaire au public, d’où l’idée développée par Maupassant que les faits comptent moins que les réactions qui vont naître chez les lecteurs : les informations sont alors adaptées au public en fonction de sa diversité. Le journaliste crée l’événement au lieu de le rapporter fi dèlement. Le culte de l’image explique également ces dérives. Daniel Schneidermann s’indigne qu’une information fondée sur des photos de presse puisse être jugée crédible en dehors de toute autre preuve. Il fustige le règne du visuel qui permet de faire circuler toutes sortes de thèses, comme celle de Meyssan concernant l’attentat contre le Pentagone et l’avion qui, à ses dires, n’aurait jamais percuté le bâtiment. Le journaliste peut aussi, d’après le dessin de Wolinski, s’avilir en « fouillant les poubelles » pour fabriquer l’information, tels les paparazzi dont le matériau sur lequel ils travaillent est explicitement représenté sous forme d’ordures. En outre, le pouvoir des journalistes semble parfois démesuré. Ils se voient et sont considérés comme des demi-dieux, ce que soulignent Yves-Marie Labé et Yves Mamou. En effet, certains animateurs se croient tout-puissants en matière d’information et n’hésitent pas à aménager cette dernière pour se mettre en valeur : tel est le cas de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor en 1992. Malgré cette entorse faite à la déontologie de la profession, toute la rédaction de la chaîne a soutenu l’animateur-vedette. Nous sommes bien au-delà du stratagème imaginé par le directeur de la rédaction du journal dans Bel-Ami pour masquer la médiocrité de ses informations. Il s’agissait d’employer les services de deux écrivains célèbres et de critiques d’art pour donner au journal une allure « parisienne et mon-daine ». Ainsi le journal pouvait se prévaloir d’un alibi culturel au milieu des basses rumeurs qu’il colportait. Les journalistes ont pourtant connu leur heure de gloire lors de l’affaire du Watergate, précise Daniel Schneidermann. Les investigations de Woodward et Bernstein ont permis de révéler le scandale impliquant un président des États-Unis en fonction, ce qui a conduit Richard Nixon à présenter sa démission. Ces deux journalistes symbolisent la quête de vérité et l’indépendance envers le pouvoir en place. Mais cette époque paraît bien révolue : le doute systématique envers les informations livrées par les journalistes s’est installé. Et ce ne sont pas les paparazzi, qui travaillent dans l’ombre, qui pourront restaurer la confi ance dans les journalistes. Telle est l’interprétation que l’on peut faire du dessin de Wolinski.

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4.2.2. Exercices préparatoires sur la deuxième partie

Passons maintenant à la deuxième partie, intitulée « les dérives de l’information ». Voici deux exercices destinés à vous faciliter la tâche pour classer rapidement et logi-quement les données retenues dans chaque texte pour une même idée.

À vous de chercher ! Exercice 1 : travailler sur le premier argument de la deuxième partiePour l’idée 2 du tableau, qui constitue le premier argument de la deuxième partie, vous devrez répondre aux deux questions suivantes, après relecture. Pour une plus grande clarté, je reproduis ici l’idée 2.


Idée 2 – Buts des manipulations de l’information

- L’audimat mesure non pas la qualité d’un programme mais l’impact des images chocs et du sensationnel.

- Ces manipulations obéissent au sché-ma suivant : scoop = audimat = recet-tes publicitaires en hausse.

- La presse écrite est inféodée au mon-de des fi nances : même les journalis-tes en charge de la politique subissent les pressions des hommes d’affaires et s’y plient.

- Le but du journal n’est pas de dif-fuser des infor-mations vraies et vérifiées mais de faire vendre le plus de journaux possi-bles.

- Entretenir la lé-gende du complot médiatico-polit i-que : la corruption des médias serait constante, y com-pris lors des at-tentats du 11 sep-tembre.

- Passion de l’enfant à explorer les pou-belles symbolise le « scoop », l’exclu-sivité inédite.

Questions

➢ 1. Quel est le but commun défi ni par les documents 1 et 2 ? Justifi ez brièvement votre réponse.

➢ 2. Dans quel ordre placeriez-vous les données des documents 3 et 4. Pourquoi ?

Reprenons ensemble

1- Questions 2 - Réponses

1 - Quel est le but commun défi ni par les documents 1 et 2 ? Justifi ez brièvement votre réponse.

Le but commun à ces deux textes est l’argent :- Dans le texte le plus ancien, celui de Maupassant,

nous avons pu lire que le but du journal n’est pas de diffuser des informations vraies et vérifi ées mais de faire vendre le plus de journaux possibles.

- Dans le texte d’Yves-Marie Labé et Yves Mamou, l’ar-gent revêt la forme de recettes publicitaires : scoop = audimat = recettes publicitaires en hausse.

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2 - Dans quel ordre place-riez-vous les données des documents 3 et 4.Pourquoi ?

- Il est préférable de placer, juste après le thème de l’argent, les données du document 4 qui constituent une suite logique à l’idée du document 1 : le scoop et l’argent qui s’y rapporte. En effet, le document 4 montre un futur journaliste potentiel, l’enfant, en train de chercher un scoop, une information inédite et peu propre dans les poubelles.On gardera l’idée du document 3 pour la fi n du para-graphe. Daniel Schneidermann amène ici un nouveau but expliquant les manipulations de l’infi rmation : la légende du complot politico-médiatique pour nier la véracité de l’attentat du 11 septembre contre le Pentagone.

Par rapport à la ligne composant l’idée 2, on rédigera les données des textes dans cet ordre : documents 2, 1, 4, 3.En voici l’application : rédaction de la deuxième partie.

Les dérives de l’information sont indéniables, mais quels sont les buts de ces mani-pulations ? Que peuvent bien rechercher les journalistes qui trichent avec la vérité, au risque que leurs manœuvres soient découvertes ? Pour Guy de Maupassant et les deux journalistes Yves-Marie Labé et Yves Mamou, la motivation des imposteurs de l’information est claire : c’est l’argent qui cor-rompt aussi les milieux de la presse. Ainsi, le premier auteur met en scène la collusion entre la presse écrite et le monde des fi nances : même les journalistes en charge de la politique subissent les pressions des hommes d’affaires et s’y plient. C’est pourquoi le but du journal n’est pas de diffuser des informations vraies et vérifi ées mais de faire vendre le plus de journaux possibles. Au XXe siècle, l’argent prend la forme de la publicité. Les recettes que celle-ci va amener sont directement liées aux résultats de l’audimat qui mesure le nombre de personnes ayant choisi tel programme télévisuel. Or, l’audimat, selon nos auteurs, mesure non pas la qualité d’un programme, mais l’impact des images chocs et du sensationnel. On obtient alors un scénario qui conduit aux manipulations de l’information : il faut des « scoops » pour obtenir des succès en termes d’audimat -quitte à les fabriquer ou à les arranger de toutes pièces-, lesquels seront suivis par des rentrées publicitaires considérables. C’est une sorte de cercle vicieux dont le ressort est l’argent. Au nom du scoop, de la recherche de l’exclusivité à tout prix, le journaliste en herbe du dessin de Wolinski explore passionnément les poubelles et ne cache pas sa satisfaction. L’ironie du dessinateur en dit long symboli-quement sur l’image très négative des journalistes qui deviennent des paparazzi. Mais certains mensonges médiatiques obéissent à d’autres buts et existent pour entretenir la légende du complot médiatico-politique : la corruption des médias serait constante, y compris lors des attentats du 11 septembre. C’est une autre dérive que Daniel Sch-neidermann met en lumière : le scepticisme envers les médias est si grand, comme l’affi rment aussi Yves-Marie Labé et Yves Mamou, que l’opinion publique accepte toutes les thèses et ne dispose plus d’outils pour identifi er les imposteurs.

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Exercice 2 : travailler sur le second argument de la deuxième partie

Voici pour mémoire les données de l’argument 4 du tableau, qui constitue notre dernier argument à rédiger.


Idée 4 – Conséquences de la manipulation des médias

- Scepticisme en-vers les médias.

- Les médias ont perdu leur crédi-bilité aux yeux du grand public

- Le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) constate régu-lièrement des entorses à la déontologie.

- Lucidité de Mau-passant sur le monde de la pres-se au XIXe siè-cle : les journalis-tes n’ont pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules, ce ne sont pas des professionnels : « grande t r ibu mercenaire des écrivains à tout faire. »

- Les journalistes jouent sur les émotions et les sent iments du public après un drame : cas du 11 septembre.

- Au nom de ces mê-mes sentiments se fondera la thèse de la manipula-tion de l’informa-tion : indignation du public mais la rumeur court et finit par sembler crédible.

- Le faux et le vrai finissent par se ressembler.

- Le journaliste perd son rôle d’analyste rationnel au profi t du compassion-nel : le 11 septem-bre qui a ébranlé l’opinion publique sert à justifier la guerre en Irak, stratégie fabr i-quée par George Bush.

- Le paparazzi em-piète sur le ter-ritoire des gens (l’enfant accapare la poubel le du chat) : il n’a pas de limites et éprouve un sentiment de jubilation (comme l’enfant) devant son métier, il n’en a pas honte. C’est une vision du jour-naliste sans mo-rale que cautionne implicitement le père.

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➢ Vous allez devoir placer les mots de liaison de la liste ci-dessous dans les espaces où ils manquent. Ces espaces sont signalés par des points de suspension. L’enchaîne-ment logique des idées est essentiel dans une synthèse : il ne faut pas artifi ciellement juxtaposer les données du tableau.

De ce fait – ainsi – à ses yeux – déjà – mais maintenant – d’ailleurs

Les conséquences de la désinformation médiatique sont lourdes en termes d’image. ……………… Guy de Maupassant était lucide et sans illusions sur le monde de la presse au XIXe siècle : il déplorait que les journalistes n’aient pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules. Au lieu d’être des professionnels, les journalistes formaient la « grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire. » …………………… , le scepticisme s’est étendu à la presse audio-visuelle, comme le signale avec force Daniel Schneidermann. …………………, le journaliste a perdu son rôle d’analyste rationnel au profi t du compassionnel. Les attentats du 11 septembre qui ont ébranlé l’opinion publique ont ensuite servi à justifi er la guerre en Irak, stratégie fabriquée par George Bush. ……………….. , les journalistes jouent sur les émotions et les sentiments du public après un drame. Au nom de ces mêmes sentiments se fondera la thèse de la manipulation de l’information de Meyssan : la rumeur court et fi nit par sembler crédible. ……………. , le faux et le vrai fi nissent par se ressembler. Les médias ne sont plus crédibles, thèse partagée également par Yves-Marie Mamou et Yves Labé qui rappel-lent que régulièrement le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) constate des entorses à la déontologie du métier de journaliste. Il semble ……………… que les paparazzi, tels que les conçoit Wolinski à travers son dessin satirique, n’aient pas honte de leur métier qui consiste à fouiller dans les poubelles et donc dans la vie privée de leurs cibles. Le père de l’enfant repré-senté interprète la tendance de son fi ls à chercher avec jubilation dans les ordures ménagères comme le signe d’une vocation précoce au métier de journaliste avec ces paroles « On en fera un journaliste ». Le trait fait rire mais témoigne aussi de la piètre image des médias de nos jours.

Reprenons ensemble

Les conséquences de la désinformation médiatique sont lourdes en termes d’image. Déjà Guy de Maupassant était lucide et sans illusions sur le monde de la presse au XIXe siècle : il déplorait que les journalistes n’aient pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules. Au lieu d’être des professionnels, les journalistes formaient la « grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire. » Mais maintenant, le scepticisme s’est étendu à la presse audio-visuelle, comme le signale avec force Daniel Schneidermann. À ses yeux, le journaliste a perdu son rôle d’analyste rationnel au profi t du compassionnel. Les attentats du 11 septembre qui ont ébranlé l’opinion publique ont ensuite servi à justifi er la guerre en Irak, stratégie fabriquée par George Bush. Ainsi, les journalistes jouent sur les émotions et les sentiments du public après un drame. Au nom de ces mêmes sentiments se fondera la thèse de la manipulation de l’information de Meyssan : la rumeur court et fi nit par sembler crédible. De ce fait, le faux et le vrai fi nissent par se ressembler. Les médias ne sont plus crédibles, thèse partagée également par Yves-Marie Mamou et Yves Labé qui rappellent que régulièrement le CSA (Conseil supérieur de l’audio-visuel) constate des entorses à la déontologie du métier de journaliste. Il semble d’ailleurs que les paparazzi, tels que les conçoit Wolinski à travers son dessin satirique, n’aient pas honte de leur métier qui consiste à fouiller dans les poubelles et donc dans la vie privée de leurs cibles. Le père de l’enfant représenté interprète la tendance de son fi ls à chercher avec jubilation dans les ordures ménagères comme le signe d’une vocation précoce au métier de journaliste avec ces paroles « On en fera un journaliste ». Le trait fait rire mais témoigne aussi de la piètre image des médias de nos jours.

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4.3. La conclusion

4.3.1. Exercice préparatoireComme vous le savez, la conclusion doit faire le bilan des deux parties et répondre à la problématique. Il faut aussi formuler une courte opinion personnelle, mais sans y consacrer trop de temps car la synthèse est suivie d’un développement personnel qui ne doit pas être négligé.

À vous de chercher ! ➢ Voici trois propositions de phrases destinées à faire le bilan des deux parties. Laquelle vous paraît préférable et pourquoi ?

Propositions Votre opinion

Nous venons de montrer ce qu’est une manipulation de l’information et les dérives de l’information.

Après avoir défi ni ce que sont les manipu-lations de l’information et ses dérives.

En somme, nous avons montré que les manipulations de l’information sont une réalité, mais sans doute pas une fatalité. Il nous a fallu en donner une défi nition et en cerner les enjeux.

Reprenons ensemble

Propositions Votre opinion

Nous venons de montrer ce qu’est une manipulation de l’information et les dérives de l’information.

À ne pas retenir : formulation identique à celle du plan, répétition évidente.

Après avoir défi ni ce que sont les manipu-lations de l’information et ses dérives.

À ne pas retenir : la phrase est inachevée et ne comporte pas de verbe principal conjugué.C’est une grave faute de syntaxe à éviter.

En somme, nous avons montré que les manipulations de l’information sont une réalité, mais sans doute pas une fatalité. Il nous a fallu en donner une défi nition et en cerner les enjeux.

Proposition à retenir : elle propose une réponse à la problématique posée dans l’introduction. La deuxième phrase dresse le bilan des deux parties sans reprendre mécanique-ment les intitulés de chaque partie.

4.3.2. Un exemple de conclusionEn somme, nous avons montré que les manipulations de l’information sont une réalité, mais sans doute pas une fatalité. Il nous a fallu en donner une défi nition et en cerner les enjeux.

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On ne peut que regretter que le mot d’ordre envers le métier de journaliste soit devenu « méfi ance ! ». Cela s’explique en partie par le statut de vedette de certains journalistes, qui d’ailleurs se retrouvent régulièrement dans les magazines « people ». Leur notoriété devrait au contraire les inciter à une rigueur professionnelle encore plus grande. C’est au citoyen de multiplier ses sources d’information et de conserver une distance critique. Nul ne peut plus penser désormais que l’image seule puisse suffi re pour informer. On peut ici s’inspirer de la formule d’Ignacio Ramonet, « S’informer fatigue » qui souligne la démarche volontariste que le citoyen doit adopter pour ne pas se laisser abuser.

En somme, nous avons montré que les manipulations de l’information sont une réalité, mais sans doute pas une fatalité. Il nous a fallu en donner une défi nition et en cerner les enjeux. On ne peut que regretter que le mot d’ordre envers le métier de journaliste soit devenu « méfi ance ! ». Cela s’explique en partie par le statut de vedette de certains journalistes, qui d’ailleurs se retrouvent régulièrement dans les magazines « people ». Leur notoriété devrait au contraire les inciter à une rigueur professionnelle encore plus grande. C’est au citoyen de multiplier ses sources d’information et de conserver une distance critique. Nul ne peut plus penser désormais que l’image seule puisse suffi re pour informer. On peut ici s’inspirer de la formule d’Ignacio Ramonet, « S’informer fatigue », qui souligne la démarche volontariste que le citoyen doit adopter pour ne pas se laisser abuser.

5. Proposition de synthèse entièrement rédigée

Les médias sont entrés, comme bien d’autres formes de pouvoir, dans l’ère du soupçon. Il est de bon ton de douter de la fi abilité des informations qu’ils véhiculent. La manipulation est-elle vraiment une fatalité, une réalité ?Nous disposons de quatre documents variés pour examiner ce problème. Déjà au XIXe siècle l’écrivain Guy de Maupassant dénonçait les méthodes employées par les journalistes dans son roman de 1885 intitulé Bel-Ami. Le sujet passionne toujours un siècle plus tard, qu’il s’agisse d’un dessinateur comme Wolinski, en 1986 dans BT2, ou du journaliste Daniel Schneidermann, auteur d’un essai au titre révélateur Le Cauchemar médiatique paru en 2004. La presse écrite n’est pas en reste comme en témoigne l’article publié dans Le Monde en 1992 avec pour auteurs Yves-Marie Labé et Yves Mamou qui évoquent la « Cote d’alerte pour les médias ».Pour mesurer les enjeux de l’information, nous tenterons de défi nir les manipulations média-tiques, puis les dérives que ce phénomène engendre. Avant de se demander si l’information est manipulée, il convient de défi nir en premier lieu ce que ce terme recouvre. Nos quatre auteurs insistent sur la responsabilité des journalistes, que ceux-ci émanent de la presse écrite, de la télévision ou qu’ils soient des paparazzi. Déjà, au XIXe siècle, Guy de Maupassant déplore à travers Georges Duroy que tromper l’opinion soit tout un art et que les meilleurs journalistes de la presse écrite soient ceux qui possèdent « une rouerie native ». Selon lui, le directeur de la rédaction lance ou colporte les rumeurs, insinue des faits tout en connaissant la psychologie des lecteurs. C’est ce même abus que condamnent Yves-Marie Labé et Yves Mamou, un siècle plus tard, lorsqu’ils évoquent la capacité des journalistes eux-mêmes à falsifi er l’information. Et de citer le cas emblématique de la Guerre du Golfe en 1991, durant laquelle il a été prouvé que « La 5 » avait truqué des images d’une manifestation pro-irakienne à Alger en insérant des images de manifestants armés fi lmés au Liban ! Mais nos auteurs signalent aussi que la chaîne a fait son mea culpa et rétabli la vérité sitôt la supercherie découverte. Il semble aussi que les manipulations soient dues à l’absence de vérifi cation des sources, comme le rappellent Yves-Marie Labé et Yves Mamou, ou à la volonté de plaire au

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public, d’où l’idée développée par Maupassant que les faits comptent moins que les réactions qui vont naître chez les lecteurs : les informations sont alors adaptées au public en fonction de sa diversité. Le journaliste crée l’événement au lieu de le rapporter fi dèlement. Le culte de l’image explique également ces dérives. Daniel Schneidermann s’indigne qu’une information fondée sur des photos de presse puisse être jugée crédible en dehors de toute autre preuve. Il fustige le règne du visuel qui permet de faire circuler toutes sortes de thèses, comme celle de Meyssan concernant l’attentat contre le Pentagone et l’avion qui, à ses dires, n’aurait jamais percuté le bâtiment. Le journaliste peut aussi, d’après le dessin de Wolinski, s’avilir en « fouillant les poubelles » pour fabriquer l’information, tels les paparazzi dont le matériau sur lequel ils travaillent est explicitement représenté sous forme d’ordures. En outre, le pouvoir des journalistes semble parfois démesuré. Ils se voient et sont considérés comme des demi-dieux, ce que soulignent Yves-Marie Labé et Yves Mamou. En effet, certains animateurs se croient tout-puissants en matière d’information et n’hésitent pas à aménager cette dernière pour se mettre en valeur : tel est le cas de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor en 1992. Malgré cette entorse faite à la déontologie de la profession, toute la rédaction de la chaîne a soutenu l’animateur-vedette. Nous sommes bien au-delà du stratagème imaginé par le directeur de la rédaction du journal dans Bel-Ami pour masquer la médiocrité de ses informations. Il s’agissait d’employer les services de deux écrivains célèbres et de critiques d’art pour donner au journal une allure « parisienne et mon-daine ». Ainsi le journal pouvait se prévaloir d’un alibi culturel au milieu des basses rumeurs qu’il colportait. Les journalistes ont pourtant connu leur heure de gloire lors de l’affaire du Watergate, précise Daniel Schneidermann. Les investigations de Woodward et Bernstein ont permis de révéler le scandale impliquant un président des États-Unis en fonction, ce qui a conduit Richard Nixon à présenter sa démission. Ces deux journalistes symbolisent la quête de vérité et l’indépendance envers le pouvoir en place. Mais cette époque paraît bien révolue : le doute systématique envers les informations livrées par les journalistes s’est installé. Et ce ne sont pas les paparazzi, qui travaillent dans l’ombre, qui pourront restaurer la confi ance dans les journalistes. Telle est l’interprétation que l’on peut faire du dessin de Wolinski.Passons maintenant à l’analyse des abus commis en matière d’information : comment en est-on arrivé là ? Les dérives de l’information sont indéniables, mais quels sont les buts de ces manipulations ? Que peuvent bien rechercher les journalistes qui trichent avec la vérité, au risque que leurs manœuvres soient découvertes ? Pour Guy de Maupassant et les deux journalistes Yves-Marie Labé et Yves Mamou, la motivation des imposteurs de l’information est claire : c’est l’argent qui corrompt aussi les milieux de la presse. Ainsi, le premier auteur met en scène la collusion entre la presse écrite et le monde des fi nances : même les journalistes en charge de la politique subissent les pressions des hommes d’affaires et s’y plient. C’est pourquoi le but du journal n’est pas de diffuser des informations vraies et vérifi ées mais de faire vendre le plus de journaux possibles. Au XXe siècle, l’argent prend la forme de la publicité. Les recettes que celle-ci va amener sont directement liées aux résultats de l’audimat qui mesure le nombre de personnes ayant choisi tel programme télévisuel. Or, l’audimat, selon nos auteurs, mesure non pas la qualité d’un programme, mais l’impact des images chocs et du sensationnel. On obtient alors un scénario qui conduit aux manipulations de l’information : il faut des « scoops » pour obtenir des succès en termes d’audimat - quitte à les fabriquer ou à les arranger de toutes pièces -, lesquels seront suivis par des rentrées publicitaires considérables. C’est une sorte de cercle vicieux dont le ressort est l’argent. Au nom du scoop, de la recherche de l’exclusivité à tout prix, le journaliste en herbe du dessin de Wolinski explore passionnément les poubelles et ne cache pas sa satisfaction. L’ironie du dessinateur en dit long symboliquement sur l’image très négative des journalistes qui deviennent des paparazzi. Mais certains mensonges médiatiques obéissent à d’autres buts, et existent pour entretenir la légende du complot médiatico-politique : la corruption des mé-dias serait constante, y compris lors des attentats du 11 septembre. C’est une autre dérive que Daniel Schneidermann met en lumière : le scepticisme envers les médias est si grand, comme l’affi rment aussi Yves-Marie Labé et Yves Mamou, que l’opinion publique accepte toutes les thèses, et ne dispose plus d’outils pour identifi er les imposteurs.

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Les conséquences de la désinformation médiatique sont lourdes en termes d’image. Déjà Guy de Maupassant était lucide et sans illusions sur le monde de la presse au XIXe siècle : il déplorait que les journalistes n’aient pas de déontologie et ne s’embarrassent pas de scrupules. Au lieu d’être des professionnels, les journalistes formaient la « grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire. » Mais maintenant, le scepticisme s’est étendu à la presse audio-visuelle, comme le signale avec force Daniel Schneidermann. À ses yeux, le journaliste a perdu son rôle d’analyste rationnel au profi t du compassionnel. Les attentats du 11 septembre qui ont ébranlé l’opinion publique ont ensuite servi à justifi er la guerre en Irak, stratégie fabriquée par George Bush. Ainsi, les journalistes jouent sur les émotions et les sentiments du public après un drame. Au nom de ces mêmes sentiments se fondera la thèse de la manipulation de l’information de Meyssan : la rumeur court et fi nit par sembler crédible. De ce fait, le faux et le vrai fi nissent par se ressembler. Les médias ne sont plus crédibles, thèse partagée également par Yves-Marie Mamou et Yves Labé qui rappellent que régulièrement le CSA (Conseil supérieur de l’audio-visuel) constate des entorses à la déontologie du métier de journaliste. Il semble d’ailleurs que les paparazzi, tels que les conçoit Wolinski à travers son dessin satirique, n’aient pas honte de leur métier qui consiste à fouiller dans les poubelles et donc dans la vie privée de leurs cibles. Le père de l’enfant représenté interprète la tendance de son fi ls à chercher avec jubilation dans les ordures ménagères comme le signe d’une vocation précoce au métier de journaliste avec ces paroles « On en fera un journaliste ». Le trait fait rire mais témoigne aussi de la piètre image des médias de nos jours. En somme, nous avons montré que les manipulations de l’information sont une réa-lité, mais sans doute pas une fatalité. Il nous a fallu en donner une défi nition et en cerner les enjeux. On ne peut que regretter que le mot d’ordre envers le métier de journaliste soit devenu « méfi ance ! ». Cela s’explique en partie par le statut de vedette de certains journalistes, qui d’ailleurs se retrouvent régulièrement dans les magazines « people ». Leur notoriété devrait au contraire les inciter à une rigueur professionnelle encore plus grande. C’est au citoyen de multiplier ses sources d’information et de conserver une distance critique. Nul ne peut plus penser désormais que l’image seule puisse suffi re pour informer. On peut ici s’inspirer de la formule d’Ignacio Ramonet, « S’informer fatigue », qui souligne la démarche volontariste que le citoyen doit adopter pour ne pas se laisser abuser.

L’ essentielL’ essentiel

Rédiger une synthèse de documents sur le thème « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? », c’est :- analyser les documents proposés - bâtir un plan à partir du bilan d’un tableau comparatif - rédiger une introduction qui présente le thème, les documents et qui annonce le plan - rédiger un développement construit - rédiger une introduction qui fasse le bilan, qui réponde à la problématique et qui ex-pose brièvement votre opinion personnelle.

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ACTIVITÉ 3 – Le développement personnel➧ Analyser un sujet : en comprendre les nuances et se poser les bonnes questions➧ Présenter typographiquement son développement ➧ Rédiger des références variées➧ Rédiger une introduction et une conclusion dans les normes

1. Analyser le sujet et formuler une problématique

Rappel du sujet du développement personnelVous vous demanderez si, comme l’écrivent Yves-Marie Labé et Yves Mamou, « la crédibilité des médias » vous semble « gravement mise en cause ». Vous vous appuierez sur les textes du corpus ainsi que sur les documents étudiés en classe.

1.1.

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