SOCIÉTÉ MAROCAINE

33

Transcript of SOCIÉTÉ MAROCAINE

Page 1: SOCIÉTÉ MAROCAINE
Page 2: SOCIÉTÉ MAROCAINE

SOCIÉTÉ MAROCAINE

CDARBONNIÈRt: ET MARITIMt:Société Anonyme au Capital de six millions de Francs

TOUS CHARBONSIndustriels, Foyers Domestiques, Soutes pour Navires

Transit • Affrètements • Consignation MaritimeAssurances : Incendie et Automobile

SIÈUB SOCIAL : 24, Boulevard du 48 Zouaves • CASABLANCATéléph. : A 49·17 (3 lignes) A 28.94

Dans tous les Ports et les principales ViIles du Maroc

Téléphone: A 20-78 T616gramme.: A.MSA.CASABLANCA

James M.OSS & Co (Moss Line) Ltd.Service Riguller Liverpool- Casablanca et la Syrie

Agents: Anglo-Moroccan Shipping AgencyAgence Maritime • Désarrimage - Transit - Assurances, etc•••

101, Bould. du 4° Zouaves - CASABLANCA (Maroc)

IMPRIMERIE RAPIDEA. MOYNIER

, COLLECTION DES CODES MAROCAINS

E01T10NS(Coae ae Commel'ce Mal'ocainCoae de l'Enl'egistl'ement et du Timbl'e= Code aes Obligations et Contrats)

Tous Travaux d'Impression - Reliure - Cartonnage

.. "',~ .-' ......... -,. ".".;..;"":~.~.... .J:'. ,'.1 .".' _- -_ " ...... _ ~

Page 3: SOCIÉTÉ MAROCAINE

Service Immobilier

du « Bulletin Commercial du Maroc »

221, Boul. de la Gare - CASABLANCA - Tél. : A. 43-64

Quelques affaires sélectionnées...

IMMEUBLES DE RAPPORT.

B!oc de deux immeubles de rapport, pla­cés à l'angle de la piace de Veli'dun et dela rue d'Alger, superbe emplacement, à 5minutes de l'Hôtel des Postes, des ServicesM.micipaux, des Banques, de la Place, defronce, face au Pdit lycée et à deux centsInèhes de la Cathédrale.

L'~n comporte hais étages et peut êtresurélevé de deux i l'autre comprend septétages, 54 mètres de façade.

Rapport locatif actuel : deux cent qua-he vingt trois mille francs par an. 44

13EAU DOMAINE ARBORICOLE à proxi­mité de Casablanca. Superficie : 31 hec­tares. Eau douce très abondante. Planta­tions : 22 hectares d'orangers plantés partechl'lkien épi'ouvé, arbres rigoureusementsék:diol1nés. Sept hectares de vigne, plantsrecherchés, raisins de table, variétés pri­meul's et de fin de saison. Nombreux arbres

fl'Uitiers de choix divers Bâtiments d'habi­

tatfion et d'exploitation. Affaire de tout

premier ordre. Prix à débattre. 47

EPICERIE. ArcadesMarché Central. Â

vendre pour cousesanté. Grosse clien­tèle. 79

VILLA MODERNE. Avenue Jules Ferry,

terrain 280 m2, surface couverte 210m2,2 ~lLIreaux, penderie, garage, buanderie,w.c. de service, entresol, hell, salon, sClll~

à manger, fumoir, chambre à coucher, sallede bains, 2 penderies, w.c., cuisine avec Kel­vin~tCir, escalier et terrasses.

A vendre pour cause départ. Prix à dé-battre. 48

GARAGE A VENDRE.Station service. Ate­lier mécanique centreCasa. Affaire intéres­sante. 81

LOT de terrain d'angle au Port de Casa­blancCII, cinquante mètres de façade,contenance 612 mètres carrés, belle expo­sition, situation de grand avenir, forte plus­value certaine. Prix : 600 h. le m2. 45

LOTISSEMENT de 200.000 m2, situé àCasablanca, à 3 km. 500 du Port. Vue surl'Océan et sur la ville· Affaire de tout pre­mier ordre et de grand avenir. A vendrepour cause de départ. Prix: 10 fI'. le m2. 46

Le Service Immobilier du Bulletin Commercial du Maroc tient à la disposition de toutacheteur le plus grand choix d'affaires intéressantes en immeubles de rapport, propriété,

agricoles, fonds de commerce.

Page 4: SOCIÉTÉ MAROCAINE

Service Imnlobilier (suite)

PROPRIETES AGRICOLES A VENDRE

FOUCAULD. - 430 h., dont 220 ensemen­cés ; 4 h. vigne, reste jachère, nombreux bâ­timents, important matériel et cheptel vif. Prixà débattre ~. possibilité prise en charge dettesagricoles. 18

REGION MEKNES. - 360 h., bâtiments,eau abondante, important cheptel. Prix à dé­battre, facilités de paiement. 19

PRES MEKNES - 255 h, dont 10 h. vignes,plein rapport, bâtiments très nombre~x, 2.000arbres toutes sortes. A vendre ou echangercontre bâtiment à Casablanca. 14

A BERRECHID. - Terrains lotissement;140.000 m2, comprenant 2 villas, 4 pièces etdépendances, un bâtiment de 19 chambres àlouer indigènes ; eau et électricité sur place.Prix à débattre. 15

CAMP CHRISTIAN. - 2 h. jardin, arbres,fruitiers, vigne, café-restaurant, 2 puits noria,en fer moulin et moteurs. Prix à débattre. 17,

ROUTE SALE A TIFLET. - 85 h., dont30 h. vigne plein rapport et 6 h. vigne 1 an,bâtiments, cave, logement, 1.000 hL, 3 puits,pompes, moteurs, cheptel, plusieurs milliersarbres fruitiers. Prix à débattre. Facilités. 20

REGION ZAERS. - Environ 90 h. tirs lé-gers et harnri. Prix : 650 fr. l'hect. 13

ENVIRONS IMMEDIATS CASABLANCA.- 12 h. 72 de vigne 5 à 7 ans, muscat et raisincuve, facilités location terres voisines, maison4 pièces, cuisine, salle de bains, w.c., buanderie,cave, eau courante, maison contremaître 4 piè­ces, 6 logements indigènes, une boutique aveclicence tabac, vastes écuries et basse-cour, re­mise à usage laiterie. Prix à débattre. Moitiécomptant. 21

ENVIRONS RABAT. - 80 h., bâtiments,2 puits, cheptel mort et vif, arbres fruitiers,7 h. vigne en rapport. Prix à débattre. 33

VALLEE DE L'OUERGHA. - 274 h. dont50 h. d'alluvions de 7 m. de profondeur surnappe d'eau inépuisable, terrains irrigables.Maison, bâtiments. Prix à débattre. 05

REGION FES. - 170 h. dont 80 h. défri-chés. Prix à débattre. 23

PRES FEDALA. - 60 h. dont 40 h. culturesmaraîchères, 2 h. arbres fruitiers, eau trèsabondante, habitations et dépendances, cheptelvif et matériel importants. Revenu annuel fr.:200.000. Prix à débattre. 06

REGION PETITJEAN. - 327 h. terre excel­lente, entièrement défrichée, jardin 4 h., eauabondante, habitation et bâtiments. Prix à dé­battre. Moitié comptant. 24

REGION MOGADOR. - 480 h., eau abon­dante, 100 h. terres labourables. Prix à dé­battre. 31

10 km. CASABLANCA. - 4 h. 71, terrainmaraîcher, eau abondante. Prix: 14.000 fr.l'hectare. 07

ENVIRONS RABAT. - 25.000 m2 maison5 pièces, salle de bains, grandes dépendances,eau abondante, cheptel 40 porcs, 6 truies. Prixà débattre. 25

ROUTE SALE A TIFLET. - 35 h. eau à20 m., 5 h. oliviers, 20 h. vigne. Prix: 2.000l'h. 34

BANLIEUE IMMEDIATE CASABLANCA.- 10 h. 5 dont 3 h. artichauts et 4 h. vignesde 5 ans, 600 amandiers en rapport; une villa;3 logements indigènes. Eau abondante, grandbassin irrigation. Prix à débattre. Moitié comp­tant. 22

REGION BOULHAUT. - 195 h. dont 4 h.cultures florales et maraîchères, maisons et bâ­timents 80 m3 eau par jour, 2 puits, grandbassin, 'possibilité élevage, forêt domaniale li­mitrophe. Prix à débattre. 02

ROUTE SIDI YAHIA GHARB A PETIT­JEAN. - 270 h., maison, hangar, 20 h., accaciaà tanin, eau abondante à 4 m. Prix: fr. 300.000Facilités. 01

REGION MEKNES. - 300 h. beaux tirshabitation, hangars, source abondante, prix :1 quintal de blé l'hectare, payable un quartd'avance, trois-quarts à la récolte. 12

REGION ZAERS. - 95 h. tirs légers ethamri. Prix à débattre. 13

PRES SIDI YAHIA GHARB. - 550 h. cultu­res et élevage, eau abondante, 40 h. irrigables.Prix à débattre. 16

BORDURE OUED, 10 h., près Casablanca,eau douce abondante, habitation et dépen­dances. Prix: 150.000 fr. 09

REGION CHAOUIA. - 200 h., 2 fermes,cantine, eau abondante. 2.500 fr. l'hectare ;matériel compris. 10

ENVIRONS CASABLANCA. - 4 h. terrainmaraîcher, eau abondante. Prix: 35.000 fr. 08

IMPRIMERIE RAPIDE CASABLANCA-FÈS.

Le Directeur-Gérant : P. VU1LLET.

Page 5: SOCIÉTÉ MAROCAINE

Jre Année 5 Juin 1954--~

BUJ~Lt:TIN COl'l~IEI~CIAL

MIAW' i~·2aa DU MAROC~

li !j rm

et Agricole,

• ~-!

--_.._---------VCILLBT

de la Gare, 221 -- CAS A fi LAN C A

Téléphone: A 43·641 an 60 frs - Etranger, 1 an 75 frs

-w

d'Inform&tions Commerciales, Indu.striellesBIMENSUEL

Direoteur • Fondateur : Pierre

Organe

RédactloD et AdministratioD : ZZ l, B@ulel'ard

Registre du Commerce 11.578ABONNEMENTS : France, Colonies et Protectorats,

SOMMAIRE

L'Education du Chef d'EntreprisePar Georges HARDY, Recteur del'Académie d'Alger.

La Construction au Maroc - Son Avenir.La Cote CommercialeMarché de la Main-d'œuvreLe Mouvement Commercial du Maroc en 1933Analyse du commerce extérieur du Maroc

pendant le le' trimestre de 1934Relations Commerciales avec l'Argentine,

par René RENARD.Chronique FinancièreEchos

Chronique AgricoleLd Crise Agricole Isuite).

Chronique ImmobilièreLes Transactions Immobilières avecl'Indigène Marocain.Pratique et Jurisprudence.

Chronique Météorologique

Chronique MaritimeInformations Maritimes.

Chronique Juridique et Fiscale

Page à nos abonnés étrangersLes Fruits et Primeurs du Maroc.

Afin de permettre la publication des statistiques et cour.~ mensuels dès qu'ils sont ëlablis, leBULLETIN COMMERCIAL DU MAROC paraîtra désormais le 5 et le 20de chf/que mois.

L'Éducation du Chef d'Entreprise

Tel est le titre d'un ouvrage récemmentpublié à la Librairie de l'Enseignementtechnique, par M. Pierre JoUy, et qui résu­me des conférences données sous le patro­nage de M. James H. Hyde et de l'Univer­sité Harvard. C'est, en réalité, plutôt qu'uneétude générale de la question, l'exposé d'unsystème spécial d'éducation, qui a été conçuà l'Ecole de droit de Harvard et qui a reçuses premières applications dans un autreétablissement de cette même Université, à laGraduate School of Business Administration.

Sujet d'une importance particulière, àl'heure où notre Enseignement technique,qui hésitait encore sur ses principes, se voitaux prises avec un monde d'affaires enplein bouleversement et des problèmes à peu

près totalement renouvelés. Plus que jamais,l'éducation du chef d'entreprise apparaîtcomme un élément important de réussite.« Les récents événements, note l'auteur,n'ont-ils pas prouvé que d'assez nombreusesdisparitions d'entreprises sont au moins au­tant imputables au fait de ceux qui en fu­rent les chefs et les états-majors, qu'auxseules causes extérieures ? Une prévisionet une compréhension mieux éclairées desfacteurs de troubles, une perception plusexacte et moins tardive de leurs indicesn'eussent-eUes pas assuré à bien des entre­prises - cellules de l'armature économique- une protection autrement efficace quel'empirisme auquel elles se sont parfoisabandonnées? »

Page 6: SOCIÉTÉ MAROCAINE

4 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

On connaît les reproches habituellementadressés aux formes courantes de notre en­seignement technique: il demeure trop théo­rique ; il sacrifie trop volontiers l'éducationà l'enseignement; ses programmes sontécrasants ; la mémoire, au lieu d'être « trai­tée par lui comme un serviteur », est « ado­rée comme un dieu» ; il s'abstrait des réa­lités; il prétend préparer à la vie en se sé­parant d'elle.

Or, quelles sont les qualités les plus né­cessaires au dirigeant ? De solides connais­sances techniques sans aucun doute, mais enmême temps et surtout une exceptionnellepromptitude de décision et d'action, un bonsens imbattable, une habileté constante àdiscerner l'essentiel de l'accessoire, des vueslarges, l'habitude du diagnostic, le goût del'organisation, le flair psychologique. Toutcela, une école conçue selon nos formulestraditionnelles n'est guère capable de l'in­culquer. Seul, « l'enseignement clinique »peut, en affaires, comme en médecine, com­biner harmonieusement la théorie et la pra­tique et, par là, orienter dans le seul sensqui convienne le futur chef d'entreprise :« Contre-épreuve de la formation dogma­tique, dit M. Jolly, la clinique apporte soncontingent de problèmes expérimentaux sanscesse renouvelés. Vivant de la pratique, ellelibère l'esprit des notions abstraites. Auxcadres fixes et conventionnels, aux conclu­sions tirées du syllogisme rigoureux, elleoppose la souple variété des notions de l'ex­périence. S'offrant aux investigations, elledéveloppe l'initiative et accroît l'activité per­sonnelle. Et, tandis qu'en théorie les lois gé­nérales fleurissent, les idées éclosent..., elletend à rendre plus évidente la spécifité per­sonnelle, soulignant qu'il n'y a pas de ma­ladies mais des malades, et que ce qui im­porte, comme le disait Claude Bernard,c'est de ramener les idées aux faits, et nonles faits aux idées... »

La clintque en affaires trouve, selon notreauteur, son expression parfaite dans « la mé­thode du cas », dans le case system qui peutse définir ainsi : « la substitution, non paspartielle mais intégrale, aux cours dogmati­ques, de discussions méthodiques portantsur des espèces concrètes et dirigées par leprofesseur, un peu à la manière de la maÏeu­tique de Socrate ». Pour plus de précisiondans le domaine qui nous occupe, le busi­ness case est « l'exposé de la situation d'Uneentreprise donnée, à un moment déterminéde son existence et qui se rapporte à desquestions d'organisation industrielle, com-

merciale, financière, de contrôle, de preVI­sion, d'administration, etc.. , plus générale­ment de politique intérieure ou extérieurede l'affaire, qui appellent, en définitive, unedécision de la part des dirigeants ». C'esten somme, « un problème d'état-major »,et c'est, non pas l'examen d'un événementaccidentel, mais « une espèce, une de cesmultiples opérations dont l'enchaînementréalise la vie d'une entreprise ».

En voici quelques exemples-types:a) Problème de distribution. - Une so­

ciété qui fabrique des appareils électriquesà usage domestique se rend compte que sonchiffre d'affaires ne progresse pas d'une fa­çon suffisante. Elle Se demande si ce fait neprovient pas d'un système de distributiondéfectueux. Doit-elle continuer à amplifierla prospection directe des détaillants, ou, aucontraire, travailler surtout avec les gros­sistes ? D'autre part, comment attaquer laclientèle rurale à peine explorée ?

b) Problème de politique de vente. - Unesociété spécialisée dans la vente des extinc­teurs, a toujours fabriqué des articles de lameilleure qualité; mais, par suite d'uneconcurrence de prix des plus sévères, lamarge brute de bénéfices est devenue trèsfaible. Tel qu'il se dégage de l'exposé com­plet des faits, un problème se pose dontchaque jour souligne l'urgence : la sociétéva-t-elle se décider à entreprendre la fabri­cation d'extincteurs de qualité inférieuredont le prix de revient peu élevé lui per­mettrait de lutter contre ses concurrents ?Continuera-t-elle, au contraire, la fabrica­tion d'articles de qualité ?

c) Transformation d'une affaire. - Aprèsavoir mis au point un médicament de réelleefficacité, un chimiste a emprunté des ca­pitaux pour exploiter son invention. Malconduite au point de vue commercial, l'af­faire n'a rencontré que des déboires. Il s'a­git de trouver une forme de société qui,tout en sauvegardant les intérêts du pro­moteur, permette de rembourser le capitalis­te qui a fourni les premiers fonds et de conti­nuer l'exploitation sur des bases nouvelles.

d) Réorganisation industrielle générale. ­Le problème se posait de rechercher les rai­sons pour lesquelles une imprimerie fonc­tionnant au maximum de sa capacité de pro­duction, réalise des bénéfices excessivementminimes. Le mauvais rendement est dû àune organisation industrielle très défectueu­se. Un remaniement progressif a été opéréportant sur les points suivants : Aménage­ment général de l'atelier ; fonctionnement

Page 7: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COM:MERCIAL DU MAROC 5

du magasin de matières premières ; ordon­nancement du travail de fabrication ; éta­blissement d'un nouveau système de calculdes prix de revient.

e) Problème commercial. - L'analyse descomptes-clients d'une fabrique de chaussu­res montre qu'un certain nombre de cescomptes se traduisent par un bénéfice nulou même par une perte. Comment les diri­geants de la société doivent-ils réagir devantcette constatation? La suppression descomptes déficitaires sera-t-elle accompagnéed'une diminution suffisante des frais géné­raux pour que l'opération se traduise parun bénéfice ? D'autre part, une politiquede « restriction» commerciale n'aurait-ellepas de graves inconvénients ?

f) Prévision budgétaire. - Il s'agit d'exa­miner comment une société, qui fabriquedes machines, a réalisé une coordinationefficace entre son activité commerciale etson activité financière, au moyen d'un bud­get très détaillé, périodiquement révisé, àl'établissement duquel concourent tous lesrouages de l'entreprise.

Manié par des maîtres inexpérimentés, lecase system court le risque de graves repro­ches : lenteur, superstition du précédent,verbalisme, abus de la méthode inductive.l'ilais il en va de cette méthode-là commedes autres: tout dépend de l'intelligence etdu soin de ceux qui l'appliquent. Du moins,doit-on reconnaître qu'elle est bien propre àcréer une atmosphère de curiosité et d'en-

train, à développer les facultés d'analyse,à imposer à l'étudiant un vif effort person­nel. En admettant qu'elle ne réponde pas àtous les besoins d'une éducation, on doit enattendrè assurément un bénéfice considéra­ble.

Pour être vraiment féconde, la méthodesuppose une étroite liaison de l'école et desentreprises industrielles et commerciales. Cesont elles qui procurent les matériaux et ga­rantissent ainsi aux problèmes posés unevaleur de réalité. Tel est l'objet des « Bu­reaux de recherches» qui représentent pourtoute Ecole d'affaires une annexe nécessaireet qui la couvrent « contre le risque de vivredans l'isolement ». Notons que l'idée a cesséd'être exclusivement américaine: la Cham­bre de commerce de Paris a créé, pour l'ad­joindre au Centre de préparation aux affai­res qu'elle a fondé en 1930, un Bureau derecherches industrielles et commercialessur le modèle du Bureau of Business Re­search de l'Université Harvard.

N'y a-t-il pas là, pour ceux de nos établis­sements d'enseignement technique qui n'ontpas encore mis cette méthode à l'épreuve,un essai qui vaille la peine d'être tenté ?Dans la tâche de réadaptation que nous im­posent les événements, tout ce qui tend àdonner le pas à l'intelligence sur l'automa­tisme doit retenir notre attention.

GEORGES HARDY,Recteur de l'Académie d'Alger.

La Construction au Maroc

- SON AVENIR -

Le rythme à peine ralenti des demandesd'autorisation de construire au Maroc, estpour certains un sujet d'étonnement. Com­ment, pensent-ils, des capitalistes peuvent­ils investir encore leurs fonds dans la cons­truction d'immeubles de rapport de 8 à 10étages, alors que les appartements actuelle­ment vacants, à Casablanca notamment, sontextrêmement nombreux! N'est-ce pas foliede la part de ces grosses compagnies d'as­surances françaises, de multiplier le nom­bre des locaux sans se soucier de qui pour­ra les louer! Cette politique s'expliquait en1929, lorsqu'un afflux continuel d'immi­grants augmentait la population de la zone

française du Maroc de deux cents à troiscents unités par mois, mais depuis que ledahir de décembre 1931 s'est chargé detarir à peu près cet afflux d'immigrants, quele gain des installations sur les départs dé­finitifs d'habitants du Maroc n'est plus quede vingt à quarante par mois, on comprendmal une politique de constructions qui jettemensuellement de 150 à 200 appartementssur le seul marché de Casablanca, et que nejustifie pas non plus l'accroissement inté­rieur de la population. Ces « pessimistes»ne manquent pas d'ajouter que le dévelop­pement de Casa en particulier, semble avoiratteint sinon son ap9gée, du moins devoir

Page 8: SOCIÉTÉ MAROCAINE

6 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

construction au Maroc pour Casablanca ettqute la zone française.

Ces chiffres appellent une première obser­vation : ils ne sont pas comparables, car leprix de tous les éléments de la constructiona énormément varié depuis le début de 1931et on peut soutenir que les 104 millions de1933 équivalent aux 217 millions de 1930,car, depuis 1931, les prix des matériaux deconstruction et de la main-d'œuvre ont ac­cusé une dévaluation sérieuse. D'après lesarchives du Service du Commerce (Bureaude Casablanca), nous avons pu dresser letableau suivant :

A Casablanca Dans l'cn ..\mbl~ct Il '~JMI'OC ["ançais

(en millions de francs)

rester au niveau actuel pendant un certaintemps. Sa jeune industrie lutte difficilementcontre la concurrence étrangère et demandeinstamment la révision de l'Acte d'Algésiras,la colonisation traverse une période critique,les débouchés n'ayant pas répondu à l'ac­croissement de la production. La créationde la voie ferrée Fès-Oujda va nuire à Ca­sablanca qui, de port du Maroc, verra sonhinterland se limiter à la seule région dela Chaouia, etc...

Et pourtant, comment croire à un engoue­ment irréfléchi, à une sorte de folie collec­tive de la construction, comme d'aucunsvoudraient l'appeler, quand on voit de pru­dentes sociétés d'assurances, qui ont l'ha­bitude de placer leurs fonds après étudesérieuse des conditions de sécurité des ca­pitaux, investir néanmoins des sommesconsidérables en immeubles de rapport !

Après avoir rappelé le rythme de la cons­truction au cours de ces dernières années,nous allons essayer de dégager les princi­pales raisons de cet accroissement et sug­gérer quelques remèdes au problème im­mobilier. Utilisant le précieux tableau pu­blié par « L'Entreprise au Maroc », nousreproduirons ci-dessous les chiffres de la

Années

1927192819291930193119321933

(3 premiersmois 1934

7086

256217285160104

26

137198461418533356257

v

Cocfticienl de

Janv. 1930 Janv. 1931 Janv. 1932 Janv. 1933 Janv. 1934deVHllli'l!;OU

de 1934

Prix du mètre super- pal' l'nl'portil (g:j()

ficiel de construction,par étage .......... 600/700 500/600 400/450 400/450 350/400 42%Prix du ciment local 290 265 170 155 135 53%Prix du ciment d'im-portation ........... 320 280 165 150 140 56%Prix de la chaux hyd. 200 175 160 145 110 45%Prix du plâtre ..... 200 210 210 160 140 30%Prix des briques ! creuses 250 210 200 130 97 61%

(le mille) (pleines 450 400 310 270 270 40%Prix des fers ronds,pour ciment armé; 125 92 65 57 75 40%(intervention des priximposés par le carteldu fer dès le milieude 1933).Prix de la main-d'œu-re sur la base d'une

journée de 10 heures,pour 8 h. 30 à 9 h. detravail effectif :

Maçon ( européen. 50/70 45/60 45/60 35/45 35/45 33%( indigène •. 35/50 20/30 15/25 15/20 15/17 61%

F 11 (européen 40/45 35/40 30/40 35/40 35/40 11%erraI eure d' ,lU Igene 20/30 15/25 15/20 15/20 15/17 36%

Terrassier manœuvreindigène ...... "... 12/18 7/12 6/8 6/8 2,50/7 83%

Page 9: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 7

Il semble inutile de commenter ce petittableau et de souligner la baisse réelle etconsidérable aussi bien sur la main-d'œuvreque sur les matériaux de construction ; re­marquons simplement :

10 Que le dahir sur l'immigration de dé­cembre 1931, dont le but était d'enrayer labaisse des salaires, n'a pas atteint son ob­jectif, et qu'une fois de plus l'arbitrairegouvernemental, avec la meilleure intentioncependant, n'a eu pour résultat que d'arrê­ter le développement de la colonisation etde précipiter la crise.

20 Que la baisse générale sur les maté­riaux de construction a été entraînée surtoutpar celle des ciments, grâce à la pressiondes ciments belges dès 1929. Qu'il nous suf­fise de reproduire ci-dessous le chiffre desimportations comparées des ciments étran­gers au cours des huit dernières années

AnUl'e!\ Pr:,y,,'oaw',e PrÜVt'nnnrefl'Hr,ç:-'iise hel?c

1926 38.000 tonnes 4.000 tonnes1927 41.000 5.0001928 72.000 8.0001929 109.000 33.0001930 91.000 93.0001931 60.000 120.0001932 14.000 10/1.0001933 7.000 64.000

1er trimestre 1934 : importation totale del'étranger: 14.000 T.

Cette importation étrangère est donc enrégression, grâce à une adaptation raisonnéeet bien comprise des usines marocaines auxnouvelles conditions du marché. On sait, eneffet, que l'importante industrie locale, com­posée des groupes Lafarge (Palmier) et de­puis le milieu de l'année 1931 Poliet etChausson, peut produire de 200 à 250.000tonnes de ciment annuellement. Ces usinestravaillent dans des conditions difficilespeut-être, mais rémunératrices néanmoins,et satisfaction leur a été donnée contre ledumping russe par le dahir du 30 janvier1933, instituant une taxe de compensationà l'importation sur les ciments russes.

* * *Mais si une large déflation s'est produite

depuis 1931, aussi bien sur le coût de lamain-d'œuvre que sur celui des matériaux,on ne constate pas un mouvement parallèleet correspondant sur le prix des loyers. Les

statistiques du Service du Commerce don­nent les chiffres suivants pour Casablancabasés sur le prix d'un appartement de 3pièces, cuisine, salle de bain (moyenne cal­culée sur les prix des logements au centreet à la périphérie).

..:\ j'PHI'l Pll1t'nl ~; piè:~es.cuit·;Ïnc, salle de bains

1 19:;0 700 francs

~ 1931 700 )}

:Mars ..... 19~2 700 II

( 19:~~~ G50 »

193't 625 »

I~onmcinnt de divaluation de Mors 1934 par rnp~ort à Mm 193e:10 '/.)

Les loyers d'habitation ont donc baissé de10% seulement en moyenne, tandis que lecoÎlt des éléments de la construction accusedes chutes allant de 30 à 83%. C'est cettemarge ou plutôt ce déséquilibre qui consti­tue le stimulant à la construction. Les so­ciétés d'assurances, dont nous avons parléau début et qui construisent maintenant, sa­vent bien que le public casablancais seraattiré par l'attrait du neuf et surtout duconfort, que ne possèdent pas souvent lesbâtiments édifiés il y a que1ques années.De plus, le rêve de chaque immigrant étantd'avoir Ulî petit coin de terre et sa villa, laconstruction des villas contin.ue sur un ryth­me d'autant moins ralenti que l'Etat, dansle but de fixer l'Européen, a consenti desfacilités de crédit pour les habitations à bonmarché par une législation bien connue etdéjà ancienne.

Que faut-il donc faire ?

D'un côté, la baisse du prix de revient dela construction est un stimulant à celle-ci,puisque la baisse des loyers n'est pas cor­respondante ; d'un autre, l'immigration esttarie en, fait par un dahir accordant un pri­vilège de travail aux seuls travailleurs quiont eu l'idée de se fixer au Maroc avantdécembre 1931! Quelques commerçantsviennent bien s'installer, car ils ne sont pasvisés par le dahir, mais le marché est déjàtellement encombré que cet apport de po­pulation est aléatoire et d'ailleurs très fai­ble. N'a-t-on pas vu depuis trois ans, à Casa­blanca, se multiplier les magasins de chaus­sures, de chapellerie, de photographie, d'a­limentation, les pharmacies, etc... à un telpoint qu'il semble impossible à d'autres detrouver une place désormais. La baisse desloyers serait une solution ; elle a déjà étéimposée pour les fonds de commerce seule­ment, par la récente législation sur les bauxcommerciaux, calquée sur la loi française,mais cette baisse serait catastrophique pour

Page 10: SOCIÉTÉ MAROCAINE

8 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

la plupart des propriétaires qui n'ont pas en­core eu le temps d'amortir les hauts prixpayés pour la construction d'il y a cinq ou sixans, et surtout qui ont fréquemment fait desopérations spéculatives en bâtissant avec lecapital des autres ce qui les a entraîné àconsentir des hypothèques lourdes à sup­porter. Et d'ailleurs, cette baisse des loyersne changerait pas le problème, car elle neferait pas surgir de nouveaux locataires,puisque l'immigration est arrêtée en fait !

Le nombre des demandes de location res­tant inchangé, les appartements vides, qu'ilest difficile d'évaluer à Casablanca, maisdont le chiffre est certainement très élevé,pèseraient toujours sur le marché. Le pro­cédé serait efficace seulement pour l'avenir,car il comblerait la marge signalée précé­demment entre le coût de la construction etcelui des loyers, mais il aurait le gros in­convénient d'arrêter net l'industrie du bâ­timent en accentuant le chômage dans cettebranche.

La seule solution du problème est doncdans la recherche du locataire éventuel,c'est-à-dire de l'immigrant. Il faut à toutprix que les entrées de nouveaux habitantsau Maroc reprennent, comme par le passé,sur la base de 150 à 300 immigrants par mois.Mais ces nouveaux venus ne devront êtreni des travailleurs, ni des gens actifs, com­merçants ou autres, mais uniquement desconsommateurs, donc des rentiers. Ces gens­là apporteront un peu d'argent frais à notreéconomie anémiée. Cette thèse se défend ;actuellement, on attire bien le touriste quiest un consommateur temporaire, pourquoine pas faire venir le rentier, consommateurpermanent ! Il appartiendra aux Servicescompétents de la Résidence de faire ressor­tir par une propagande aussi habile quecelle qu'ils mènent actuellement pour le dé­veloppement du tourisme, que le rentierqui vient au Maroc bénéficie d'avantagesnombreux. Le loyer est le seul élément decherté, mais la nourriture et l'habillement

sont bon marché (meilleur marché qu'enFrance en particulier). De plus, le seul im­pôt à payer est une taxe locative qui dépasserarement 200 francs par an.

Le climat tempéré de la côte en fait unpoint d'hivernage idéal et l'organisation dessîtes dans l'Atlas, poussée avec dévouementpar notre Syndicat d'Initiatives, permet dé­jà de passer l'été dans des régions fraîchesà des conditions assez avantageuses.

Cette propagande devrait porter sur lecontingent des retraités de l'Etat, qui vontêtre touchés par les dispositions des décrets­lois, et aussi sur les fonctionnaires des colo­nies dites d'exploitation, qui, comme on lesait, sont pris par la nostalgie, quand ils re­tournent dans la métropole, alors que le Ma­roc leur offrirait un abri agréable. Pourquoimême ne pas étendre la propagande à nosamis belges, par exemple, car nombreuxsont les fonctionnaires ou colons belges, quiayant passé une existence active au Congohésitent à retourner dans leur métropole parcrainte des brouillards nordiques ! Cetteimmigration au point de vue politique neprésenterait d'ailleurs aucun danger. LesAnglais nous tracent la voie puisqu'ils inci­tent leurs fonctionnaires des Indes à venirprendre leur retraite à Tanger.

Pour conclure, nous dirons que la seulesolution au problème de la construction auMaroc que nous avons posé d'une façon toutà fait objective, en nous appuyant sur desdocuments officiels et contrôlables, résidedans une augmentation du nombre des ha­bitants. C'est ce à quoi les pouvoirs publicsdevraient s'employer de toutes leurs forces,plutôt que de s'ingénier, par des mesuresplus ou moins inopportunes et qui n'attei­gnent certainement pas leur but (telle dahirsur l'immigration) à décourager au contraireles immigrants. Faute d'agir à temps, nousrisquons sous peu de sombrer dans une ca­tastrophe immobilière effroyable.

Page 11: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 9

la Cote Commerciale

PRIX DE GROS DES PRINCIPALES MARCHANDISES

Casablanca

205/240420 ­270 ­230 ­200 ­155 ­145/16025/40

500 ­45 ­70/8065/75

205/2304:-l0 ­270 ­230 ­200 ­155 ­145/16025/40

500 ­45 ­70/8065/75

30/50 30/509,50 9,50

76 - 76 -95/100 95/10065/68 65/68

100/122,50100/122,50110 - 110-

12,5 12,5092 - 92 -

Sucre en pain 100k logHuile d'olives du pays »Pétrole en fût de 200 1. le fû.lEssence " )}Houille la t.Bou",c1j'CS Fournier 4 cals&eS

······de25paQ" du pays )}

Thés verts 1" qualité .. , le kg.Café vert Rio N° 7 .... )}Cotonnades blanches fr.24 ydsVins d'import. bl. ou r. hect.Vins du pays" )}

EngraisSuperphosphates 100 k.Phosphates moulus )1

Phosphate bicalciqne 38-~2 % )}Nitrate de soude )}Sulfate d'amoniaque '" )}Sulfate de potasse »

Poudre de sang )}Chaux grasses en poudre )1

Chlorure de potassium, »

l' DÉSIGNATION NITR COURS COURS DÉSIGNATION É COURS COURS

U DU 28/5 4/6 UNIT DU 28/5 4/61 DES MARCHANDISES .I I_D_U II__D_E_S_M_A_RC_H_A_N_D_IS_E_S_.I__I I__D_U__II

IlBlé dur (Maroc) 100 k. 65 - -

:t (Chaouïa). . . . . .» 70 - -Blé tendre ............» 63 - 60

» » , )} Juin 51 Jn Jt 52,75» » Juill. 52 -

Orze ,......» 36 - 35» . . . . . . . . . . . . . .. » JuilI.:~4,5 Juin 34

Maïs ,....» (( 42 At Sept. 44Avoine .. » Juill. 40 Jn Jt 39

Graine de lin .. " .. ,... » Juill. 94 Jt At 98Fèves (tout venant) ....» (( 46 Jn Jt 44,5Pois chiches :t • • ,) Juill. 60 In At 63Alpiste , , » Juill. 76 Jt At 82Coriandre ., ,..... » - 67 Jt At 67Amandes douces » 625 - 625

:t amères. . . . . . » 525 - 525Crin végétal supérieur ..)} 62/64 62/64

1

Œufs (courant) lea/amlr;s 17/19 18/20

1

Cuirs bœufs salés verts 100 k. 165 - 150Peaux moutons :t la douz. 125 - 110Bœufs vivant ln qualité le k. 2,60/2,75 2,25/2,5

1

Moutons vivants .......» 1,50/3 1,50/3Porcs vivants maigres )} 2/3 2,50/3

- -

Cours de Matériaux de Construction

(PRIX DE GROS Mai 1934)

Chaux (fabrication indigène), le m3 : 70 à 80Chaux hydraulique (Le Palmier) la tonne 108Ciment (Le Palmier 20/25), la tonne: 133Ciment (Le Palmier 15/20), la tonne: 118Ciment (Le Palmier super), la tonne: 153Ciment « Coq » (20/25), la tonne .... 133Ciment « Bœuf» (15/20), la tonne '" 118Ciment belge « Obourg », la tonne 133/140Chaux hydraulique belge C.B.R. la tonne 110Plâtre PoHet-Chausson, la tonne 133Plâtre (Khémisset), la tonne 145Sable) le m3 16 à 18Moëllons (tout venant), le m3 16 à 18Gravette (à l'anneau de 2 c/m) 45/50Briques (pleines, 5x11x22), le mille 265Briques (creuses, 5x11x22), le mille 95Briques silico-calcaires (4x11x22) 280/300Carreaux ciro. (20X20) 1 cou!., le cent 35/40Buses en ciment (0 m. 4x1 m.) le m. 13/15Agglomérés de ciment (0,40xO,2) » 220/230

Tuiles (plates, genre Marseille), l'unité 0,75Tuiles demi-rondes vernissées

(grandes), le mille 650Tuyaux en ciment (0,15X1 m.) le m. 4,5 à 6Peinture (une couche), le m2 1,25 à 2Peinture (2 couches), le m2 2,25 à 3Peinture (3 couches), le m2 3,50 à 4,50Blanchiment (extérieur), le m2 0,75 à 1Blanchiment (intérieur), le m2 .. 0,60 à 0,75Plaques fibro-ciment (0,40XO,40) l'une 1,85Plâtre (d'Oran), la tonne 170/180Cuivre rouge en feuil. (2 m.x1 m.XO,001)

le kg. 7Zinc en feuilles (2x1 m., n°· 8 à 14)

le kg. 2,10Etain pur en masse 99%, le kg. 25,00Etain pour soudure (33% en baguettes)

le kg. 850Tôle ondulée (2 m. 44xO m. 60) l'unité ' 9Madriers sapin blanc (0,08XO,23), le m. 4,60

Page 12: SOCIÉTÉ MAROCAINE

10 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Madriers sapin rouge (do) , le m. 7,10Chêne de France (Avivé de 41 à 45)

le m3 1.000 à ~100

Verre à vitre (simple, 4" choix), la caissede 10 m2 65 à 75

Fers ronds pour ciment armé(12 à 16 m/m), le quintal 75/85

Poutrelles (120 à 140 m/m) 97/105Tôles planes noires (2 m.x1 m. et

2 m/m épaisseur) 99

Fonte de moulage (type P.L. n° 3) 45Tuyaux en fonte de descente pour

bâtiment 110/130Plomb en tuyau, diam. 8 à 40 mlm 1,70 à 1,80

RENSEIGNEMENTS GENERAUXPrix de la maconnerie ordo en moëllons

le m3 ..... ~ . . .. . . .. . . .. . . . ... 80 à 100Prix du mètre superficiel, par étage,

(construction europ.) 350 à 400

Marché de la Main - d'l"l::u-vre

A CASABLANCA, la situation semble envoie de stabilisation. Les employeurs ne pré­voient plus de licenciements et espèrent mê­me une reprise des affaires. D'assez nom­breux placements ont été effectués. Il a étéreçu environ 250 offres d'emplois (manœu­vres et terrassiers). Le salaire proposé à cestravailleurs n'a jamais été inférieur à 5francs par jour.

A MEKNES, bien que le nombre des de­mandes d'emploi soit en diminution, il seraitprématuré d'en conclure que l'état du mar­ché s'est amélioré. En effet, de nouveauxlicenciements sont encore prévus dans di­verses entreprises.

A MARRAKECH, les travaux de moissonpermettent de n'enregistrer qu'un nombrede plus en plus restreint de demandes d'em­ploi.

A FES, aucun renseignement n'a été four­ni sur l'état du marché de la main-d'œuvre.

A OUJDA, la situation reste assez bonne.Le placement s'effectue normalement.

A RABAT, plusieurs chantiers deconstructions viennent d'être ouverts; unereprise sensible Se manifeste aussi dans l'in­dustrie du bois; par contre, le chômage per­siste dans les industries du fer.

PRIX DE LA MAI N-D'ŒUVRE(Mai 1934)

(Basé sur une joul'llé~ de 10 heures pour 8 1/2 à (1 heures de travail effectif.)

ConstnLCtionMaçon (la journée)Plâtrier .. ,., , .. , ~

Ferrailleur ,... J')

Manœuvres J')

MétauxMécanicien (la journée)Plombier-zingueur J')

Serrurier-forgeron »Electricien J')

BoisCharpentier (la journée)Menuisier . . . . . . . . . J')

Ebéniste ,., .. ,. ~

Agricultu1'eContre-maître , ,. (au mois)Ouvrier agricole , ;)

Européens

30/4040/4530/40

25/3540/4535/4040/45

40/5025/3030/40

900/1100600/800

Indigèn~s

10/1515/2012/152,50/6

10/1510/1510/1510/12

15/2015/2015/20

(Plus pourcenl8j1;e, logéel quelques "'Tantag~s

en nature,)

.~

Page 13: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULUTIN COMMÈltcIAL DU :MAROC 11

PRIX DE DETA.ll DES PRINCIPALES DENREES ET PRODUITS DE CONSOMMATION

A CASABLANCA

PRODUITS

EpiceriePain Français .

~ Indigène ,Sucre scié .

~ en pains .Farine .Riz .Beurre (Russe ou Arg.)

li> (Européen) .Café grillé 1'" quaI. .

~ li> 2· ~ ..Thé (Lipton) ..Bougies .Savon « Marseille li> ••••

Pétrole .Essence .Lait frais .Huile d'olives .

~ ordin .Olives .Vin rouge ou blanc .Vinaigre .Haricots secs .Lentilles ..Œufs .

BoucherieViande de bœuf :

de France (hors série) .,1'" qualité .2' qualité .

Viande de mouton :hors série .1'· qualité .2" qualité ..

Viande de porc :hors série .ro qualité .2' qualité ..

Veau de France ..~ du pays .

PoissonsPageot .Merlan ,.Raie .Rouget .Soles .Sardines ..

UNITÉ

kilopainkilo

2kiloskilo»»

»

»

125 gr.paq.

500 gr5 lit.

»

litre»

»

kilolitre

»

»

douz.

kilo»

»»

kilo»

»

»

kilo»»

»»

»

kilo»

»»

»Il

PHlXdu :';0 Maiau 5 Juin

1,20 ­O,50à 0,602,20à 2,504,75à5 -

2,40­1,25à4 ­4,80 à 10

12 à 28­18 à 40­7,50 à 156,00 ­

2,25à5,50l, JO à 1,40

2,00 à 2,256,50à 9,902,75à3,906 à 8 ­

1,20à2­1,40à2,502 à 6­

2,40à8 ­2,50à7,20

l( à 24 ­10 à 12­6à 7 -

14 à 15 ­8à 10 ­6à 7-

12à 14 ­lOà 12 ­8à 9­

18à30 ­12à 18 -

3,25 à6,504 ­2 ­

10,60 à 7,7610,50 à 20,76

2,00 -

PRODUITS

Volaillespoulet .Oanard .Lapin .Pigeon .

LégumesArtichauts .Carottes ..Céleri en bottes .Choux '" .Choux-fleurs .Courgettes .Epinards ..Fèves fraîches .Haricots verts .Navets .Oignons secs .Petits pois .Poireaux 'Pommes de terre :

blanches ou rougesnouvelles .

Salades .Tomates .Topinambours .

FI'uitsAbricots secs .Amandes sèches .

)} vertes .Bananes ..Cerises .Citrons .IJattes ..Figues sèches .Fraises .Noix .Pommes .Poires .Pêches ..Oranges .Mandarines .

UNITÉ

unité»

»

piècekilo

bottepièce

»

»

kilo»

»

bottekilo

bottekilo»»

piècekilo

"

kilo

»

dOllz.kilo»

»

»

»

»

piècedouz.

»

PRIXdu 30 Maiau 5 Juin

8 à14­20 à25­16 à22­5 à 6-

O,20àO,250,75à2 ­2,50à3-

là2 ­là2,50­

0,20 ­là 1,25-

2 à 4­0,25 ­

làl,25 ­làl,25 ­

0,50 -0,90, 1,

1,25

Q,40, D,Sa, 0.1&l,50 ­l,50 -

3-5-87à8 ­2à3 -

4,50 à 5­6à8 ­

3 à 6­6 à 8 ­

2,50 à4­10 àl2 ­

8 ­4-6-8 ­8àl2 ­

Il à 12 -5àlO -

Page 14: SOCIÉTÉ MAROCAINE

12 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

LE MOUVEMENT COMMERCIAL

de la zone française du Maroc' pendant l'année 1933

DÉSIGNATION DES PUISSANCES

IMPORTATION EXPORTATION

FRANCE .ANGLETERRE .IRLANDE .BELGIQUE .ALLEMAGNE .SUISSE .ITALIE .ESPAGNE .PORTUGAL .TCHECOSLOVAQUIE .AUTRICHE .HONGRIE .ALBANIE .YOUGOSLAVIE .BULGARIE .GRECE .TURQUIE .ROUMANIE .U.R.S.S .FINLANDE .ESTHONIE .LETTONIE .LITHUANIE .POLOGNE .SUEDE .NORVEGE .DANEMARK .PAYS-BAS ..POSSESSIONS ANGLAISES

DE LA MEDITERRANEE .EGYPTE .TUNISIE .ALGERIE '"ILES CANARIES ..A.O.F .CAMEROUN .TOGO .UNION SUD-AFRICAINE .SyRIE .PERSE .IRAK .INDES ANGLAISES .INDES HOLLANDAISES .INDOCHINE .

TONNES

311.45094.419

7171.290

31.036420

14.33439.353

9.2059.893

577105

29.82619133

3.00363.39442.938

1.07812

3615

2.9994.972

5683.688

48.488

7103

1.22710.168

1.7832.008

830

160141

1.4125.1551.5926.6202.102

FRANCS

734.729.56194.332.052

28.41685.780.34030.810.060

8.286.83055.723.HOfl34.423.942

5.416.66815.719.898

2.742.625562.621

7.278.538149.590166.481607.285

62.498.54029.794.307

651.46835.705

807.57128.901

3.812.6095.335.277

567.7668.086.906

28.376.802

40.246671.999

3.307.75015.391.322

2.121.8762.141.780

637.853

947.647440.415

1.457.4013.685.4974.434.4947.648.9823.276.168

TONNES

532.98763.485

24.35467.281

231.257321.853

23.9263

101

3.7905

18.83117446

6267

15030

7.1001.616

12.510105.129

95.823

4.71424

97196.94520.676

2.134

143.6441.198

1.054

FRANCS

345.093.56620.100.515

8.336.54316.440.496

15.85031.524.80643.775.297

2.690.60015.00055.455

750731.141

2.3509.671.325

309.23032.115

34.13838.15484.38115.220

1.586.807556.002

1.726.01911.311.18912.775.241

1.715.18520.620

892.16760.642.097

8.125.6213.660.219

312600

4.972.790828.748

548.150

1.500

Page 15: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 13

IMPORTATION EXPORTATION

DÉSIGNATION DES PUISSANCESTONNES FRANCS TONNES FRANCS

CHINE .JAPON .AUSTRALIE '" .CANADA .ETATS-UNIS .MEXIQUE .MARTINIQUE .GUADELOUPE .VENEZUELA .BRESIL .URUGUAy .PARAGUAy .ARGENTINE .PEROU .CHILI .HAITI ..CUBA .Poss. Hollandaises en AmériquePoss. Anglaises en Amérique "Colonies Françaises n. dénom.Autres Pays d'Afrique .Autres Pays d'Asie .Autres Pays d'Amérique .

10.8716.796

60540

12.7404.683

20

1.7302.232

526223

3.2671010

16.0558.040

16.1794.540

455459125279

74.403.35165.217.325

101.5221.695.008

70.612.2082.186.447

110.847

1.226.0758.864.9542.048.218

659.4115.900.232

12.5836.500

8.276.fi4h4.644.023

17.458.€872.453.6292.199.!156

664 5;~()

329836383.182

23.4104978

10.128

11

37

88

502

8.9913

45

2.704.70745.612

105.0777.933.180

2.6852.0801.137

8.23215.000

72.021

45.1393.805

908.1537.160

47.072

Total des Importations

Total des Exportations

1.006.795.621 kg.

1.724.801.022 kg.

1.532.416.277 fr.

600.231.159 fr.

du Maroc

1934extérieur

de

Analyse du commerce

pendant le 1er trimestre

Le Service du Commerce vient de publierles résultats du Mouvement commercial etmaritime de la zone française du Maroc pen­dant les 3 premiers mois de 1934. Il ressortde cette publication que la France a venduau Maroc pour 162.848.000 fr. de marchan­dises, tandis que l'étranger en plaçait pourprès de 184 millions.

La part de la France tombe donc à moinsde 47%. Cette diminution est due à notrerecul sur les ventes de beurre, les ciments,les bougies, les tissus de coton en tous gen­res, les chaussures, etc... Par contre, la mé­tropole tient toujours la tête pour les fro­mages, 2.552 qx sur 4.475; les sucres raffinés262.442 qx sur 278.000 ; les huiles d'arachi­des et d'olives; les vins de liqueurs, 1.800

hl. sur 3.286 ; les rails 72.686 qx sur 72.794;les savons ordinaires 13.500 qx sur 13.750;les pneumatiques 1.149 qx sur 2.102 qx ;etc... La situation est stationnaire pour lesautomobiles carrossées, 479 françaises contre496 voitures étrangères.

Aux exportations qui se sont élevées à119 millions, dont 79 millions pour la Fran­ce, on remarque une progression sensibledes sorties de porcs 11.812 têtes contre 7.500pendant la même période de 1933 ; des pois­sons marinés et conservés, 29.750 qx contre14.400 en 1933 (1er trimestre) et 6.370 en1932 (1er trimestre) ; les primeurs, 15.800qx contre 13.500 l'année précédente ; lescitrons et oranges 5.484 qx ; les mineraisde manganèse 21.000 qx contre 12.000 qx. ;

Page 16: SOCIÉTÉ MAROCAINE

14 BULLETIN COMM:tRCIAL DU MAROC

tous ces produits étant presque exclusive­ment absorbés par le marché métropolitain.

Les ventes sur l'étranger sont en progres­sion pour le seul crin végétal 133.826 qx,contre 84.000 qx pendant le 1er trimestrede 1933. Elle est stationnaire pour les phos­phates. A noter l'apparition d'une nouvellerubrique à l'exportation marocaine: les vinsen fûts qui figurent pour 906 hl, dont 884à destination de l'étranger.

En résumé, la balance commerciale duMaroc marque une amélioration sensible,puisque les exportations se sont maintenues

à un chiffre sensiblement égal à celui del'année dernière, tandis que les importationsont baissé de 406 millions de francs (1er tri­mestre de 1933) à 347 millions (1er trimes­tre de 1934). A noter une forte augmentationde la consommation du beurre dont les im­portations passent, pour le 1er trimestre, de3.570 qx en 1932, à 4.418 qx en 1933 et6.707 qx en 1934, augmentation causée parla chute des cours puisque les prix corres­pondants furent de 3.248.000 fr. en 1932 ;2.459.000 en 1933 et 2.662.000 en 1934.

Ci-dessous, nous reproduisons la balancecommerciale des principaux pays :

VALEURS EN FRANCS

Importations Exportations

France ........ 160.214.931 69.202.917Japon ......... 23.966.188 958Belgique ...... 17.445.064 2.309.445Chine ......... 16.343.224 2.940Etats-Unis ..... 16.800.575 1.039.449Angleterre .... 15.939.822 3.424.702Roumanie ..... 13.791.531 10.060Italie ......... 12.838.022 6.770.355Espagne ...... 6.989.375 8.634.963U.R.S.S........ 6.842.678 11.050Pays-Bas ...... 6.623.254 4.170.858Allemagne .... 5.645.064 3.312.306Tchécoslovaquie 3.527.074 16.050Danemark .... 2.749.391 3.996.651Algérie o •••••• 2.632.606 9.667.685Yougoslavie ... 2.532.036 422.677Brésil ..... , '" 2.418.213 1.200Suisse ........ 2.287.111Argentine ..... 2.018.099Suède ......... 1.961.488 39.510Portugal ...... 1.799.287 269.254Pologne ....... 1.354.765 148.325Uruguay ...... 925.022Cuba ......... 698.229 5.700A.O.F. ....... . 549.723 1.623.517Tunisie ....... 302.841 89.60'7Iles Canaries .. 215.545 1.073.332Norvège ...... 206.861 397.563Autres Pays 17.228.757 2.398.619

TOTAUX 346.846.776 119.039.693

En plus aux exportations (en francs)

Espagne: 1.645.588; Danemark: 1.247.260;

Algérie: 7.035.079; A. O. F.: 1.073.794; Iles

Canaries: 857.787; 190.702.

On remarque que l'Angleterre, qui depuistoujours avait tenu la deuxième place, ré­trograde pour la 1re fois à la 6e• C'est ce quenous avions prévu dans notre article « Lesimportations au Maroc » page 6 de notrenuméro du 15 mai 1934.

Page 17: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 15

Relations Commerciales avec l'Argentine

Le Maroc se trouve acheteur de l'Argen­tine de différents produits : viandes conge­lées et refroidies, beurres, jambons, saucis­sons, fromages, conserves de viandes,etc... , dont les importations atteignent ac­tuellement près de six millions de francsannuellement.

La réciproque n'est pas vraie. L'Argentinene reçoit rien du Maroc. Or, tous les pays,et l'Argentine particulièrement, ont adoptéla politique du « donnant, donnant » c'est­à-dire d'acheter à qui vous achète. Le Marocétant un client de l'Argentine, il est doncnaturel que l'Argentine achète au Maroc.

Chaque mois, deux bateaux français, ve­nant de Buenos-Aires, touchent Casablanca,régulièrement, pour y apporter des produitsargentins ; il est nécessaire qu'il en soit demême à l'aller, c'est-à-dire de France enArgentine, afin que les produits marocainspuissent aller directement de Casablanca enAmérique du Sud. La chose est des plusfaciles. L'essentiel est d'ouvrir le marchéSud-Américain au Maroc. Cela se peut,étant donné que le Maroc est exportateurde produits nécessaires en Sud-Amérique,dont nous allons donner la liste, et en outreà raison de ce que le décalage de six mois,des saisons, permet au Maroc d'envoyer enplein hiver de l'hémisphère Sud, des pri­meurs et des fruits en Argentine, en Uru­guay et au Brésil. A cet égard, il suffitd'indiquer que Buenos-Aires est une villede trois millions d'habitants, à caractère net­tement européen, dont la consommation estextrêmement importante. Il en est de mêmede Rosario (500.000 habitants) ; lVIontevidéo,en Uruguay, a environ 800.000 habitants ;Rio-de-Janeiro, au Brésil, dépasse 1.200.000habitants ; Saint-Paul atteint près d'un mil­lion d'habitants. Toutes ces grandes agglo­mérations ont besoin, sans cesse davantage,de se procurer, en toute saison, tous les pro­duits comestibles frais.

Ainsi, d'une part, grâce à son décalage desix mois sur les pays de l'hémisphère Nord,l'Argentine peut envoyer aux Etats-Unis eten Europe, ses fruits frais: poires, pommes,raisins, mais elle doit, d'autre part, recevoirdes fruits de Californie et d'ailleurs, pendantles mois de mai, juin, juillet, août, septem­bre.

Ceci dit, voyons les produits marocainsqui peuvent convenir à l'Argentine. Il y ad'abord les produits qu'on ne trouve pas enArgentine et que l'on peut y exporter toutel'année. Nous citerons d'abord les pois chi­ches dont la consommation, en Argentine,est très considérable. Ces pois chiches sontimportés d'Espagne. Ils constituent les élé­ments principaux du plat national : le « pu­chero » qui se prépare à peu près journelle­ment dans tous les ménages.

Les lièges naturels ou préparés, venantprincipalement d'Espagne, ont un très granddébouché en Argentine. Les frigorifiques,les brasseries, utilisent en très grandequantité des plaques isolantes, agglomérésde liège et de goudron.

Le cumin, venant d'Europe et notammentd'Alsace, est très demandé par toutes lespopulations allemandes et de l'Europe cen­trale vivant en Argentine.

La semoule de blé dur est très recherchée.Enfin, tous les fruits et légumes secs ont

une très grande entrée en Argentine : abri­cots séchés, dattes, noix, noisettes, amandes,haricots.

Mais, à côté de ces produits, il y en auraitsans doute bien d'autres, comme les sardinesen boîtes, le tanin de tizra, etc...

L'Argentine reçoit, en outre, en grandequantité, du Nord de l'Afrique, des diato­mées, ou silices fossiles, pour la clarificationde ses pétroles, de ses huiles et de ses jusde sucre. Le Maroc doit en avoir aussi bienque la Tunisie et l'Algérie. Ces exploitationssont pour la plupart entre les mains d'alle­mands ou de nord-américains.

Un jour ou l'autre, quand l'Argentine ferade l'agriculture intensive, au lieu de cultu­res extensives, les phosphates marocains ytrouveront un débouché formidable.

Et enfin, tout ce qui est primeur trouve­rait une sortie facile en Argentine, à condi­tion d'y arriver dans la saison propice, c'est­à-dire, entre les mois de mai et de septem­bre, qui constituent la saison d'hiver. Parmices primeurs : les tomates, les haricots, lespetits pois, les artichauts, les pommes deterre nouvelles, les melons, les raisins yseraient accueillis avec faveur.

Page 18: SOCIÉTÉ MAROCAINE

16 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Tout cela est question d'organisation. Dèsqu'il y aura quelques demandes directesd'Argentine, il est certain que les bateauxde Bordeaux et de Marseille, qui font leservice de l'Amérique du Sud, n'hésiterontpas à faire escale à Casablanca pour y pren­dre le fret qui leur sera demandé. Ils lefont déjà au retour d'Argentine pour lesproduits Sud-Américains qui viennent auMaroc. Ce sont principalement des bateauxfrigorifiques dont les chambres froides con­viennent parfaitement au transport des fruitset des primeurs.

Il est à souhaiter que des efforts soientpromptement réalisés dans ce sens et ceciplus particulièrement dans l'intérêt des pro­ducteurs marocains.

Nous savons d'ailleurs que M. Dupré,Directeur de l'Office Chérifien du Contrôleet de l'Exportation s'est déjà engagé dansoette voie et nous sommes certains, paravance, que ses efforts seront couronnés desuccès.

René RENARD.

Chrol1iqtle 1"'il1ancière

l.1a Bourse de l~aris

La quinzaine qui vient de s'écouler a étémarquée par une baisse générale. Le facteurpolitique a suspendu pendant ces dernièressemaines l'activité spéculative. Les incidentsde la Sarre, la situation internationale, ladéception de Wall Street devant le bill pré­sidentiel au sujet de l'argent ont contribuéà alourdir le marché. La baisse de la livreest la marque la plus caractérisée de l'inquié­tude provoquée surtout par l'attitude de l'Al­lemagne, et cependant il faut noter que lemoratoire allemand ne fera que sanctionnerun état de choses existant depuis longtemps.

L'on serait d'autant plus mal fondé à semontrer pessimiste que d'autres facteursnon négligeables (détente du loyer de l'ar­gent, réforme fiscale imminente) doiventamener une reprise rapide principalementdans les compartiments nationaux.

Il faut également reconnaître que la situa­tion générale s'assainit : les indices géné­rauxde la production industrielle progres­sent, des signes encourageants d'améliora­tion se manifestent dans les domaines na­tionaux respectifs, le volume de l'endette­ment international à court terme qui étaitévalué à 70 milliards de francs suisses en1930, est tombé, selon un récent rapport dela B.R.!., à 32 milliards en 1933 ; autantde considérations qui doivent justifier notreoptimisme et nous inciter à profiter de lalourdeur actuelle du marché.

Bruits el Nou~elles

CHAUX, CIMENTS ET MATERIAUXDE CONSTRUCTION AU MAROC

Le tonnage des ventes, au cours de l'exer­cice 1933, est tombé de 158.000 tonnes à125.000 tonnes par suite des effets de laconcurrence étrangère. Bien que les prixde vente aient été, pour la même raison, en­core moins favorables qu'en 1932, le Conseila décidé dans sa dernière séance, de propo­ser le maintien du dividende à 10 francs paraction.

ETABLISSEMENTS HENRY HAMELLE

L'assemblée du 17 mai a approuvé lescomptes de 1933 et voté le dividende prévude 120 fr. contre 135 fr. par action, et de29 fr. 68 contre 34 fr. 75 par part. Le rap­port signale une augmentation du chiffred'affaires en France et en Algérie, pour lapremière fois depuis 1929. Les prix pratiquésen 1933 ont été inférieurs à ceux de 1932.

COMPAGNIE FRANCO-MAROCAINEDU PORT DE FEDALA

Les comptes de l'exercice 1933, qui serontprésentés à l'assemblée du 22 juin, se soldentpar un bénéfice du même ordre que le pré­cédent qui avait atteint 109.388 fr. Il ne serapas encore fait de répartition.

Page 19: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 17

BRASSERIES DU MAROC

, Bénéfices de 1933 : 6.514.874 fr. contre6.682.562 francs. Le dividende sera maintenuà 22 fr. 50 par action ancienne et fixé à11 fr. 25 par action nouvelle ; les parts rece­m'ont 153 fr. 125 contre 131 fr. 25.

ce FASI D'ELECTRICITE

Le rachat des parts sera proposé à uneassemblée extraordinaire convoquée pour le29 juin.

Cette opération s'effectuera par remised'actions gratuites créées par prélèvement

sur les réserves. La même assemblée auraà approuver l'augmentation du capital parcJ'éation d'actions nouvelles à prélever surles réserves et qui seront attribuées gratui­tement aux actionnaÏJ·es.

(De l'Agence Economique et Financière).

MAROCAINE AGRICOLE DE JACMA

Une assemblée aura lieu le 30 juin pourrapPoJ't du Comité de liquidation Sur lesopémt'ions effectnées du 1er octobre 1931 au30 septembre 1933 et répartition du soldedisponible conformément aux clauses duconcordat.

Il

les Valeurs Marocaines

COURS

du fJ/5

Maroc 5 % 1910 .Maroc 4 % 1914 .Maroc 5 % 1918 .Obligations Chemins de fer du Maroc 6 %Obligations Chemins de fer du Maroc 6,5 %Obligations Tanger-Fès 6,5% .Obligations Energie Electrique 7 % 1924 '"Obligations Energie Electrique 7 % 1926 .Obligations Ports Marocains 5 % .Obligations Ports Marocains 6 % .Obligations Paris-Maroc 6 % .Banque Commerciale du Maroc .Brasseries du Maroc, act. . .Brasseries du Maroc, parts .Chaux et Ciments du Maroc .Chemins de fer du Maroc .Compagnie Générale du Maroc .Compagnie Marocaine .Energie Electrique du Maroc .Marocaine Distribution Electricité .Port de Fédala .Ports Marocains .Superphosphates et Prad. Ch. Maroc .Tabacs du Maroc , .

Abonnez - vous

COURS

du 3115

au Bulletin ~ommercjal ~u ~taroc

Page 20: SOCIÉTÉ MAROCAINE

18 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

les Valeurs Mobilières au MarocBULLETIN DE L'OFFICE DE COMPENSATION DE CASABLANCA

nominale PAYR LE NET

1-500 1-4 - 34 20 -5UO 1-4 - 34 17,50500 1-4 - 34 15 -

1. 000 ll-l - 34 25 -

525530505

870502890

520502

COURS DU

2~ Mal 31 MaiVALEURS

Bons et ObligationsCaisse de Prêts Immobiliers du Maroc

Bons 8% ex cp 16 .» 7% .» et oblig. 6% .

Office Chérifien des Phosphates 5%

DERNIER COUPONValeur

7.3il4.606

38&.19025.000

NOMBREDR

TITRES

Actions- Caisse de Prêts Immobiliers du Maroc25 - 1 Anciens Etabl. Buisson Act. A .25 - :1> » » Act. B .

50 90

1.050 1.100

40.0004.4002 000

12.8004.2ÜO5.000

15.0003.600

30.00010.0009.000

45.00035 00060.00010.000

160.0003lJ.00016.0007.500

1.000 30 - 5-33500 5 -1-32500 5 - 1-3'2250 5 - 5-3350U 1-12-33500 1 -5-33100 1 -8-33500 15-12-33100 31-5-33500 31-12-33500 15-12-33100 15 - 7-33100 lii - 7-33100 15 - 6-30100 31-7-31250 1 - 8-33100 5-12-33100 16-10-33

1. 000 1 - 6-33

20 ­25­40 ­15­40-4,50

100­24,10J2­10,5012,5015­45-9,337-

100 -

Cl. Afr. At. Cons. Schwartz-HautmontEtabl. Bernard Héguy .Huileries et Savonneries du Maroc ..Africaine de Matériel Industriel .Anciens Etabl. Henri Bernard .CIe Autonome Chérifienne .Cle Africaine de Transports .cte Fasi d'E1ectricité .France-Auto, act. anc. . .

» act. nouv .Générale, Automobile Marocaine .Marocaine d'Automobiles .Omnium Nord-Africain '" .Tramways et Autobus de Fès .Tramways et Autobus de Meknès .Immob. et Finan. Chérifienne .

2.100

115

5059067

260

115

5906075

320240

145

2.1001.050

120

340

295310

3iO

115

620120

3.000500275

15-1-311-]2-325-]2-3331-7-316 - 6-33

Parts bénéficiaires25 - Anciens Etabl. Buisson .

110 - Etabl. Bernard Héguy .12'25 11 Compagnie Fasi d'Electricité .33,33 Marocaine d'Automobiles .

336,06 Immob. et Finan. Chérifienne .

425 455

3.100

--=--:=T====================;=====::;===:;=====ïlCours

précédentsA titre indicatif : Hors cote

COURS DU

1==::;===1 Demande OIIre24;5 31/5

4.500206542

50032

20

275

110

Actions Banque d'Etat du Maroc .» Marocaine d'Approvisionnements (S.A.M.A.) .» Mines d'Aouli V.P.» IVIines d'Erdouz . .» Comptoir Immob. du Maroc ..» Fez-Auto '" .» Auto-Rabat .» Mines du Bramrane Tensift .» Chérifienne d'Hivernage ........................•....» Briqueteries, Carrières et Usines d'El Hank .» Transports de Rabat-Salé .» Minière des Rehamnas .:1> Etablissements Industriels J. Lafon .

20 207045450

320

50

25

50040

200100

25600

500105

Page 21: SOCIÉTÉ MAROCAINE

l':CHOS

:BTJLLETIN COMMERCIAL DU MAllOC 19

LE PROJET DE REFORME FiSCALE

Le projet de réforme fiscale de M. Ger­main Martin déjà approuvé par le Conseildes Ministres, apporte des modifications etdes simplifications importantes et d'inspira­tion nettement démocratique à notre légis­lation de\?'enue trop complexe et trop lourde.

La réforme remanie l'impôt sur le revenu.Elle édicte un taux général de 12% pourtous les impôts cédulaires ; elle diminue cetaux de moitié pour les revenus 'du travail(traitements et salaires) ; elle le majore aucontraire en vue de combattre la fraude surles revenUs du capital qui se prêtent à l'éva­sion fiscale.

Quant à l'impôt général sur le revenu, il,est limité au double du taux des impôts cé­dulaires, soit 24% au maximum, au lieu de36%.

Le taux de l'impôt sur les salaires est ré­duit de 10 à 6% et même de 5 à 370 pourles salaires comptés entre 20.000 et 10.000 fr.

Aucune modification n'est prévue pour l'a­battement à la base tant à l'impôt généralqu'à l'impôt sur le salaire.

Le projet comporte en outre la suppres­sion pure et simple de l'impôt cédulaire surles bénéfices agricoles, mesure qui avantageparticulièrement les petits agriculteurs.

Par ailleurs, le taux de l'impôt cédulairesur le revenu des valeurs mobilières est éga­lement fixé à 12% pour les valeurs nomina­tives, taux éminemment favorable aux petitsporteurs qui ne se livrent pas à de fréquen­tes opérations. Ce taux reste maintenu à17% pour les valeurs au porteur.

Le taux de l'impôt sur les bénéfices indus­triels et commerciaux est réduit de 15 à 12%.

Signalons que la refonte du chiffre d'affai­res qui comporte l'unification des taux etla suppression de la taxe de luxe sur lesventes d'objets dits de luxe et les affairesfaites par les hôtels et établissements classésa été réclamée par le Syndicat des Contri­butions indirectes, dans un but réellementdémocratique.

Enfin, le projet comporte également la fu­sion des droits de succession et de la taxesuccessorale.

* * *Il semble qu'un grand pas sera fait vers

la reprise des affaires lorsque les Chambres

auront voté ce projet de réforme dont lebut est non seulement de simplifier notrelégislation fiscale et d'atténuer certaines iné­galités antidémocratiques, mais encore etprincipalement de combattre la thésaurisa­tion, de stimuler l'activité économique dupays et de lutter efficacement contre le chô­mage et le marasme actuels.

LES RELATiONS COMMERCIALES

ENTRE LE MAROC ET LA SUISSE

Le vendredi 25 mai, lVI. Ernest Judet don­nait sous les auspices du Service du Com­merce et de la Chambre de Commerce deCasablanca, une conférence sur le dévelop­pement des relations commerciales entre leMaroc et la Suisse.

Les auditeurs spécialement sollicités pOarcartes d'invitation, représentaient un publicsur lequel pouvait porter une telle confé­rence ; outre MM. Criblez et Fabre, Consulsde Suisse, M. Blondelle, représentant leService du Commerce à Casablanca ; M.Gay, inspecteur régional d'Agriculture; MM.Chapon et Abt, président et vice-présidentde la Chambre de Commerce; JVL Wagner,Président du Syrldicat d'Initiative etde Tourisme ; nous avons noté laprésence de divers exportateurs maro­cains parmi lesquels: M. Tarbouriech (pourles tapis); M. I\lIaurras, exploitant une 'car­rière de marbre à Bou Acila, près de Bou­jad, (marbre dont il fut longuement ques­tion, M. Judet estimant que la colorationspéciale de ce produit lui vaudrait en Suisseun débouché intéressant). Il y avait aussides représentants des différentes maisonsvinicoles de Casablanca, qui apprirent, grâceau conférencier dans quelles conditions ilspourraient exporter les produits de choixsur le marché suisse; M. Mercier, di­recteur de la Coopérative «Maroc Pri­meurs », qui entendit traiter de l'exporta­tion des fruits et primeurs sur la Suisse.

Après un brillé'nt exposé de ces questionsM. Judet s'est offert, en terminant,à servir d'interrDédiaire, ou plutôt d'a­gent de renseignements pour les ex­portateurs marocains sur le marché suisse.

Page 22: SOCIÉTÉ MAROCAINE

20 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

LES PRODUITS MAROCAINSA LA FOIRE DE PARIS

D'après des informations très précises pro­venant de l'Office du Maroc à Paris, les pro­duits marocains auraient trouvé cette annéeun accueil particulièrement favorable à laFoire de Paris.

Le « Grape Juice », jus de raisin frais,aurait retenu l'attention de plusieurs ache­teurs éventuels, ainsi que les échantillons

de fleurs de roses séchées, gomme sandara­que et arab1que, lin, crin végétal et chanvre.

Nous conseillons aux maisons marocainesspécialisées dans l'exportation de ces pro­duits de se mettre en liaison avec l'Officedu Maroc: 21, rue des Pyramides, à Paris.D'autre part, nous sommes à la dispositionde nos abonnés étrangers pour leur com­muniquer les adresses des exportateurs lesplus sérieux des produits ci-dessus.·

CllrOl1icltie i\gricole

La Crise Agricole (1) (suite)

LES TYPES DE CRISES

Au cours de précédents articles, je mesuis efforcé de montrer le mécanisme clas­sique des crises garicoles, oui, dans son es­sence, est le même que celui de toutes lescrises économiques: déséquilibre de la pro­duction et de la consommation. Ce déséqui­libre ne se traduit pas uniquement par dela surproduction : il y a aussi des périodespend,mt lesquelles la production est insuffi­sante. Les prix traduisent ces fluctuationspar des mouvements de hausse et de baisse:ils sont les indices d'un état de choses, plusencore que sa cause et pour agir sur euxc'est cet état de chose qu'il convient de mo­difier en ajustant la production et la consom­mation. Ajuster signifie d'ailleurs aussi bienaugmenter que réduire et vise aussi bien laconsommatoin que la production, mais cettenécessité d'ajuster l'une à l'autre voue à lastérilité tout effort qui consisterait - direc­ement ou indirectement - à augmenter ousimplement maintenir la production quandelle est en excédent ; et cela revient à direque tout effort tendant à maintenir les prixsans agir sur la production ou la consom­mation, quand il y a surproduction, est vouéà la stérilité, si même elle n'est pas nuisible.Il en va de même si la production est insuf­fisante : il faut l'ajuster, c'est-à-dire l'ac­croître et je répète les mêmes mots parce quele phénomène économique est le même dansson essence ; tout effort pour maintenir lesprix, les empêcher de monter,est égalementvoué à la stérilité si même il n'est pas nui­sible, si la somme payée par quintal de blépeut être maintenue fixe par la loi, si le

loyer payé en argent pour l'appartement nevarie pas, il y a d'autres éléments invisiblesdes prix qui interviennent : conditions delivraison, qualité de la marchanàise, etc... ,paul' le blé, et pour les logements il en vade même : ce sont par exemple les « pas deporte » payés aux concierges qui ont atteintdes sommes invraisemblables à Paris il y aune dizaine d'années, ou bien ce sont encoredes reprises de mobilier qu'il faut consentiraux locataires quittant l'immeuble, ou bienencore des frais d'entretien qu'il faut assu­mer ou des réparations nécessaires auxquel­les il faut renoncer.

Il est donc illusoire de toucher aux prixsans toucher à la production ou à la consom­mation : on ne fait en réalité que modifierleur mode de paiement ;on jette le désordredans l'organisation économique du pays; eton risque de détruire involontairement lesefforts de civilisations lentement élaborésau cours des siècles.

Si toutes les crises agricoles présentent cescaractères communs, inhérents même auxdéséquilibres qui les causent, est-ce à direqu'elles soient toutes semblables.

Outre la distinction entre les périodes desurproduction et de sous-production, il fautreconnaître qu'il existe plusieurs types decrises.

Je ne prétendrai pas ici faire un exposécomplet àe cette question; ce serait d'autantplus difficile que j'ai tendance à comprendresous le terme de crise des phénomènes éco-

(l) V. n"' 1, 2, 3, 4 cl 5 du BulletinCommercial du Maroc.

Page 23: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLE:'l'IN COMMERCIAL nU MAROC 21

nomiques agricoles de très petite impor­tance, que l'on néglige habituellement pourcette raison et dont le seul intérêt est, ensomme, de donner des exemples plus facilesà saisir et de faire comprendre la perma­nence du problème essentiel, que j'ai ra.ppeléci-dessus : l'équilibre des ressources et desbesoins.

Certaines crises de surproduction sontd'une amplitude si faible q1!'elles passentinaperçues ; en voici un exemple marocain:pendant la guerre, un colon, voisin d'uneville assez importante, s'aperçut qu'on netrouvait pas de choux sur le marché et queles prix étaient fort élevés. Il en cultiva unou deux hectares, réussit, apporta un tom­bereau de ce légume à la ville et l'écoulaà prix d'or. Ce jour-là, tout le monde man­gea du chou à B... et l'on s'en réjouit. Lelendemain un deuxième tombereau de chouxse vendit mal : il fallut rapporter entière­ment à la ferme le troisième envoi qui n'a­vait pas trouvé preneur.

Je n'ai pas su de façon certaine ce quefît notre colon. Peut-être s'est-il contentéde laisser les choux monter en graine et desupporter la perte provoquée par la sura­bondance de sa production.

Il ne faudrait pourtant pas s'imaginerqu'une crise de cette nature ne soit pas jus­ticiable des remèdes généraux aux crisesagricoles. Le problème ci-dessus, sans grandeimportance quand il s'agit d'une petite villedont l'approvisionnement général est aisé­ment assuré, devient plus grave s'il est ques­tion du ravitaillement de millions d'habi­tants, de ceux de Londres, par exemple. Lesproducteurs de choux d'Angleterre sont sou­mis aux mêmes aléas que ceux du Maroc,mais comme l'affaire est d'envergure, ils fontsouvent l'élevage du porc et lorsque les prixsont trop bas sur le marché, ils trouventquand même l'écoulement de leur marchan­dise pour l'affouragement de leurs animaux.

Autre exemple, marocain également. Vers1921, les maraîchers des environs de plu­sieurs villes du Maroc arrivèrent assez viteà satisfaire les besoins du marché local ;tandis que dans la plupart des cas ils furentcontraints de limiter leur production, parsuite de la baisse des prix; ceux des envi­rons de Casablanca s'acharnèrent à s'ouvrirun marché plus vaste et dès 1923 ils réus­sirent à envoyer quelques primeurs à Paris.On sait la suite de cette tentative, mais,dans cette étude, il convient de la rappro­cher d'une expérience australienne.

Vers 1870 ou 1880 - il ne m'est pas pos­sible de préciser - les colons de la hautevallée de la rivière de Brisbane s'aperçurentque leur pays ne convenait pas à l'élevagedu mouton : les bovins, par contre, réussis­saient très bien: ils se lancèrent dans cettevoie nouvelle: leur succès fut tel qu'au boutde quelques années, les bœufs, surabon­dants, ne pouvaient plus se vendre : leurprix était celui de la peau et des cornes.Après de longs efforts, ils réussirent à orga­niser le transport frigorifique des carcassesvers l'Angleterre et la fortune leur sourit ànouveau.

La même aventure est arrivée, dit-on, enArgentine.

Pour revenir à notre étude d'économierurale, nous devons conclure que certainescrises sont caractérisées par une surproduc­tion locale, mais que l'ouverture de nou­veaux débouchés permet de transformerl'excès en insuffisance de production.

C'est ce qui s'est passé au Maroc nonseulement pour les primeurs, mais égale­ment pour le blé, aux environs de 1922-23.

D'autres crises ont un caractère tout dif­férent : en 1900, le prix moyen du blé esttombé, en France, à 14 fI'. 77 par hectolitre,soit environ 74 fI'. de notre monnaie actuelleet, par quintal, un peu moins de 100 fI'.

Ce prix, comme on le voit, est très voisinde certains prix pratiqués clandestinementdans la métropole à l'heure actuelle. Mais,lors de cette crise, il y avait en France mê­me, sous-production, et c'est le marché mon­dial qui était surabondamment POUTVU enmarchandises. Dans notre pays, cette crisedu blé était donc d'un type tout à fait dif­férent de celui des crises citées tout à l'heu­re. Les droits de douane ont joué efficace­ment pour maintenir les prix intérieurs etune évolution culturale a permis de réduireles prix de revient.

Les Etats-Unis étaient, à cette époque, legrand pays d'exportation; leur agricultureévolua également. Quelques années plustard, l'équilibre était revenu et en 1910-11,les prix du blé à l'hectolitre ont été de 20fI'. environ, en France, soit par quintal à peuprès 130-135 fI'. de notre monnaie.

Voilà donc quelques distinctions fonda­mentales à faire entre les diverses crisesagricoles.

Dans les unes, celles des porcs, du cuminet de la coriandre, que j'ai déjà citées, l'é­quilibre s'atteint par modification desmoyens de production : extension ou res­triction des ensemencements ou des élevages.

Page 24: SOCIÉTÉ MAROCAINE

22 BULLETIN COMMÊRCIAL DU MAROC

Dans d'autres, celles que rappelle l'exem­ple de la production des choux, on s'organisepour faire varier la consommation: c'est leprocédé de choix pour remédier, par exem­ple, aux crises très fréquentes et très curieu­ses qui sévissent constamment dans la pro­duction du lait.

Une troisième série de crises sont justi­ciàbles d'une extension du marché : nousl'avons vu au Maroc aU cours de ces der­nières années, lorsque le marché local étantsatisfait, nous avons rétabli l'équilibre enintervenant sur un marché mondial défici­taire, par l'exportation de nos blés ou denos primeurs, mais l'exemple inverse se pré­sente, celui où la crise mondiale vient étouf­fer une production déficitaire par elle-même.Ce fut le cas de la crise du blé en France,aux environs de 1900. Les droits de douaneet une évolution des techniques culturalessont alors susceptibles d'apporter des re­mèdes.

Il existe aussi des crises d'une autre sorte,où il y a surproduction et sur ,le marché localet sur le marché mondial : c'est par exemple

ce type de crises qui sévit périodiquementau Brésil sur la culture du café. C'est égale­ment ce type de crise qui a sévi aux Etats­Unis lorsque l'agriculture de ce pays a pro­voqué la crise du blé de la seconde moitiédu XIX" siècle. On sait que le Brésil atténueses maux par la destruction massive descafés en excédent. Parmi les causes qui ontatténué la crise du blé aux Etats-Unis - àl'époque en question - on peut citer l'ac­croissement de la population et de laconsommation, d'une part, et, d'autre part,la substitution de la culture du maïs à celledu blé dans certains secteurs.

Ainsi donc, si les crises agricoles sonttoutes caractérisées par le déséquilibre dela production et de la consommation, encoreraut-il faire de larges distinctions suivantles caractères de ce déséquilibre. L'étudede la crise actuelle a montré que les pro­blèmes à résoudre sont encore plus com­plexes que ne le laissent supposer les exem­ples ci-dessus.

BAB N'IGRAN.(A suivre).

Cl1rOl1icilie Il111110bilière~~~~~~

Doctrine !Zt L,égislalion

LES TRANSACTIONS IMMOBlllERES AVEC l'INDIGENE MAROCAIN (1)

(Suite)

Cette solution se justifie, en pratique, parle fait que ces magistrats astreints à la stric­te observation de la loi religieuse du Chrâane peuvent concilier les règles impél'''üivesde leur religion av'~c le'; principe<; nouveauxdu droit foncier.

Dès lors, et par opposition à la règle quenous avons donnée dans la première partiede cette étude, il faut poser en principe fon­damental que toute personne traitant avecun indigène marocain relativement à unepropriété immatriculée - et désirant adop­ter la forme authentique - doit passer sonacte devant un notaire français ou devantl'un des secrétaires greffiers en chef desTribunaux de paix ou de 1"" instance qui lesupplèent dans certains cas.

Mais, ainsi que nous l'avons déjà indiqué,la forme sous seings-privés peut égalementêtre utilisée par les parties, à la condition« sine qua non », toutefois, qu'elles traitentavec un indigène lettré.

II est, en effet, indispensable à l'existencemême de l'acte que la signature de l'indi­gène soit apposée de sa propre main au basdu contrat. Une simple croix, une empreintedigitale sont absolument sans effet: on nesaurait les considérer comme une signaturerégulière et suffisante, et l'acte privé sur le­quel elles seraient apposées ne pourraientproduire en aucun cas les effets juridiquesd'un contrat parfait.

(1) Voir les Bulletins nO 4 et 5 des 1er

et 15 mai 1934.

Page 25: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 23

Ceci résulte expressément de l'article 477D.a.C. ainsi conçu: « Les écritures portantl'obligation des personnes illettrées ne va­lent que si elles ont été reçues par notairesou par officiers publics à ce autorisés. »

D'autre part, la loi foncière exige que lessignatures de l'Européen et de l'Indigènesoient légalisées par les autorités compéten­tes (art. 24 de l'arrêté viziriel du 3 juin1915).

Il nous paraît intéressant, à cet égard, derappeler brièvement les autorités auxquelleson peut s'adresser dans ce but.

Aux termes de l'article 1er du dahir du25 juillet 1915, modifié par le dahir du 10juin 1921, « la légalisation des signatures desparticuliers est confiée dans les villes pour­vues d'une organisation municipale auxchefs des services municipaux et, en dehorsde ces localités, à l'autorité du contrôie civilou militaire. »

En pratique, si le signataire justifie de sonidentité et appose sa signature en présencede l'agent légalisateur, la mention de léga­lisation est rédigée en ces termes : « Vupour légalisation de la signature apposéeci-dessus de M. X ... , qui. a signé devant nouset justifié de son identité. »

Mais, le plus souvent, surtout dans leslocalités importantes, l'agent légalisateurn'exige pas que les signatures soient appo­sées en sa présence et la mention est ainsitransformée : « Vu pour la légalisation dela signature de M. X ... apposée ci-dessus etconnue de nous, ainsi que l'identité du si­gnataire. »

En tout état de cause, les effets de l'uneet l'autre mention sont identiques et ellessont indifféremment acceptées par le Ser­vice foncier.

En dehors de ces formalités de signature,et de légalisation, la loi a laissé la plus gran­de latitude aux parties.

C'est ainsi que le contrat peut être entiè­rement rédigé en langue française, la signa­ture de l'indigène étant, par contre, apposéeen caractères arabes. Une erreur assez ré­pimdue consiste à mettre en cause la régu­larité de ces contrats en quelque sorte hy­brides. Cependant, la jurisprudence estconstante pour admettre la valeur juridiquede ces actes et ce point a une importancetoute particulière pour les intéressés. D'ail­leurs, les tribunaux ne font qu'appliquer

purement et simplement à la matière lesdispositions du Code des obligations etcontrats qui ne formulent aucune restrictionsur ce point.

La seule condition requise par le législa­teur marocain pour la validité d'un actesous seing-privé est que celui-ci soit signé« de la propre main de la partie ».

L'article 426 D.a.C. s'exprime à cet égarden ces termes: « L'acte sous seings privéspeut être d'une autre main que celle de lapartie pourvu qu'il soit signé par elle. Lasignature doit être apposée de la propremain de la partie au bas de l'acte : un timbreou un cachet ne peuvent y suppléer et sontconsidérés comme non apposés. »

L'application de ce texte à la matière per­met de décider qu'un acte sous seing privé,rédigé en langue française seulement, entreun indigène et un Français est parfaitementvalable, sous la seule réserve que l'indigèneait apposé sa signature de sa propre mainau bas du contrat.

La loi ne posant pas d'autre condition, etcelle-ci étant réalisée, la force probante d'u­ne semblable convention ne saurait être dis­cutée et est égale à celle de n'importe quelacte sous seing privé régulier.

Quant à l'objection qui consisterait à pré­tendre que les indigènes marocains ne con­naissant pas le français sont des illettrés ausens de l'article 427 D.a.C. déjà cité, elle estdépourvue de toute efficacité.

Un arrêt rendu le 16 janvier 1934 parla Cour d'appel de Rabat (1) faisant suiteà une longue jurisprudence, considère, eneffet, que lorsque des indigènes « ont revêtude leur signature en langue arabe des obli­gations stipulées en langue française, leurseule méconnaissance de cette dernière lan­gue ne saurait les constituer personnes illet­trées au sens de l'article 427. »

Enfin, l'expérience journalière révèle quel'Européen et l'Indigène Marocain adoptenttrès souvent cette manière de constater leursconventions en raison de l'indiscutable com­modité qu'elle leur offre.

Il nous reste maintenant à examiner ladernière hypothèse, celle dans laquelle l'in­digène est illettré.

(A suivre).

(1) Gazette des Tribunaux, nO 581, du24 mars 1934, page 89.

Page 26: SOCIÉTÉ MAROCAINE

24 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

l~ralique ~t Jurisprudence

Une précaution utile en matière de vente

immobilière O!.l de prêt hypothécaire

Un lecteur de cette rubrique nous télé­phonait récemment pour nous demander dequelles garanties il devait s'entourer pourne payer qu'à bon escient le prix de vented'une propriété immobilière titrée ou lemontant d'un prêt hypothécaire.

Et il suggérait de ne délivrer les fondsqu'à la Conservation Foncière, au momentde l'acceptation de l'acte au bureau du pu­blic.

La question intéressant plus ou moins toutle monde, nous lui répondons par la voiedu Bulletin.

La précaution envisagée peut être illu­soire. Le fait que la Conservation Foncièreaccepte un acte fait présumer qu'il sera ins­crit mais ne donne aucune certitude à cesujet. Un examen plus approfondi du contratpeut révéler un vice quelconque s'opposantà l'inscription. Auquel cas l'acte sera pure­ment et simplement restitué aux intéressés

pour régularisation. Et la partie qui auraversé le prix de vente ou le montant duprêt risquera d'être lésée par un vendeur ouun débiteur malhonnête.

Cette éventualité est évidemment trèsrare, mais sa possibilité el;lt indiscutable.

En réalité, POU1" être parfaitement garanti,il ne faudrait payer qu'après inscription dé­finitive de la convention sur les livres fon­ciers.

Et cela, parce que les actes relatifs à unepropriété immatriculée ne produisent effet,même entre parties, qu'à dater de leur ins­cription sur le titre foncier intéressé.

Un acquéreur ou un créancier hypothé­caire très prudent pourrait insérer, en consé­quence, dans son contrat, une clause ana­logue à celle-ci : « Le prix de vente ne serapayé (ou le montant du prêt ne sera délivréau débiteur) que sur production d'un certi­ficat délivré par M. le Conservateur de laPropriété Foncière et attestant que le pré­sent acte a été régulièrement inscrit sur leslivres fonciers ».

EL FQUIH.

CllfOl1iqtle Méléorologiqtle

LE TEMPS QU'IL A FAIT du 15 au 25 maiLe ciel peu nuageux les 11 et 12 mai,

malgré les brouillards matinaux, s'est sou­vent couvert les jours suivants et est devenutrès nuageux les 15 et 16 mai. Il s'est éclairciprogressivement par la suite, pour devenirpur ou presque le 21. Les jours suivants, lesnuages ont alterné avec des éclaircies, quifurent belles le 25.

Des pluies sont tombées par places du 12au 19 mai, brumes le 12 ; averses orageusesdu 13 au 16.

Après deux journées belles, les 20 et 21,les averses orageuses ont repris dans le Suddu Maroc occidental, le 22, puis dans l'en­semble du pays. Elles se sont poursuiviesdans les régions septentrionales et dans leMaroc oriental, le 25.

Les vents, modérés pendant toute la pé­riode envisagée, malgré les rafales signaléesdu 12 au 16 et du 20 au 24, ont soufflé d'a­bord du N-E et d'E., puis ils ont tourné à

l'Ouest à partir de l'après-midi du 13 mai,au N.-O. le 17 et au N. le 19. Ils sont alternésdu N.-E. et d'Est du 20 au 24 et le cherguis'est fait sentir par places. Les vents du S.-O.ont commencé· à souffler sur la partie Suddu littoral dès le 23, ils ont tourné à l'Ouestle 24 et se sont fait sentir dans tout le MarocOccidental. Puis les vents du N.-O. ont pré­valu le 25.

La température, d'abord stationnaire, ahaussé légèrement le 12 et le 13 pour s'a­baisser légèrement les jours suivants et res­ter stationnaire les 16 et 17, baisser à nou­veau faiblement le 18 et remonter d'abordlégèrement le 20 puis fortement le 21. Lesjours suivants ont marqué une baisse conti­nue mais irrégulière.

La mer, généralement bell,e a été un peuagitée par endroits, les 13, 16, 18, 19, 21 et ~4mai. La houle, habituellement très faible oufaible (1 à 2) a été faible à modérée (2 à 3)les 19 et 20 mai dans les ports du Sud.

Page 27: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Cllfoniqlle Marililne

25

COMPAGNIE GENERALETRANSATLANTIQUE

(Société Anonyme au capital de 209.000.000)

LIGNE CASABLANCA-BORDEAUXHoraire du mois de JUIN :

«MARRAKECH », le 12 juin à 13 heures.« MEKNES », le 19· juin, à 13 h. 30.« MARRAKECH », le 26 juin, à 12 h.« MEXIQUE », le 1er juillet, à 19 h.Service régulier sur Alger, tous les 14

jours, par les paquebots des CompagniesFABRE et FRAISSINET.

BLUE FUNNEL LINEService rapide :

Londres, Rotterdam, Hamburg, Hull.Pour fret et renseignements, s'adresser

W. E. Calvel' et Co Ltd, Imm. Banque An­glaise, Tél. : 41-51.

MESSAGERIES MAROCAINES

Transit, Douane, Transports, Affrètements,Consignation, Bagages

Agents de l'Armement DEPPE, d'Anvers;de la Navigation Libera Triestina, de Trieste,81, Boul. de la Gare, Casablanca, Tél. 39-28.

AMERICAN EXPORT lINE

Deux départs réguliers de New-York di­rect pour Casablanca, le 10 et le 20 de cha­que mois.

COMPAGNIE DES CHARGEURS REUNIS

Ligne Brésil, Plata, Bordeaux, Le HavreLes paquebots provenant de l'Amérique

du Sud, escalant mensuellement à Casablan­ca, prendront des passagers pour le Portugal.

Pour tous renseignements s'adresser à :l'Agence de la CiO GENERALE TRANSAT­LANTIQUE, 225, Boulevard de la Gare, tél.14-41, Casablanca.

COMPAGNIE OLDENBURG

Prochains départs :8/10 juin : « LARACHE », pour Anvers,

Hambourg.16 juin: « RABAT », pour Iles Canaries,

Hambourg, Rotterdam.21125 juin: «LISBOA », pour Hambourg,

Dantzig, Stettin, Gdynia.22 juin: « PORTO », pour Hambourg,

Anvers.Toutes les indications ci-dessus sont don­

nées sous réserve de modification.La Compagnie accepte des chargements

pour toutes destinations avec transborde­ments à Anvers ou Hambourg.

Pour tous renseignements, sadresser à M.H. G. Smith, 171, Avenue Général Drude,Tél. : 05-41 et 19-67.

JAMES MOSS and Co (MOSS LINE Ltd)

Agents: Anglo-Moroccan Shipping AgencyService régulic7' : Liverpool-Casablanca

et la Syrie

DET FORENEDE DAMPSKIBS-SELSKABCOPENHAGUE

Service régulier hebdomadaire entre les Ports du

Danemark, Norvège, Snède, Finlande, Esthonie, Lethonie, Pologne et AnversCASABLANCA

Départs réguliors sur

Tanger, Ce.ta, Mélilla, Oran, Aller, Tunis, Marseille, les Ports Italiens, les Ports Scandinaves et BaltesDéparts réguliers sur Anvers et les Ports Scandinaves et Baltes

Agents: HARALD STORNES «Co 11, Rue de la Douane - Tél. A 17-29 et A 36-00

Page 28: SOCIÉTÉ MAROCAINE

26 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Le régime du draw-back sur les conservesde poissons, de viandes et de légumes

destinés à l'exportation

Aux termes du dahir du 28 juillet 1931,les droits de douane, la taxe spéciale et lesdroits de consommation sur les huiles et surles emballages (boîtes, clefs, caisses, fûts,etc... ) utilisés pour la fabrication au Marocdes conserves de poissons, de viandes et delégumes, exportées par 'mer ou par terre,60nt remboursés d'après un taux moyen quele gouvernement détermine pour chaque es­pèce de conserves.

Un dahir en date du 23 avril 1934 spécifieque ce régime ne s'applique qu'aux conser­ves préparées avec des poissons de pêchemarocaine et avec des viandes ou des légu­mes originaires de la zone française.

Le remboursement n'est accordé que lors­que les produits fabriqués sont reconnus debonne confection, de qualité marchande eten bon état de présentation commerciale etde conservation.

TAXES SUR LES CEREALES

Les taxes instituées par le dahir du 13juillet 1933 et modifiées par les dahirs des21 août et 15 novembre 1933 en vue d'éten­dre les ressources de la « Caisse du blé :.ont été de nouveau modifiées comme suitpar un dahir en date du 23 mai 1934 :

La taxe spéciale sur les céréales secon­daires, seigle, avoine, maïs, sorgho) entranten zone française ou en sortant, est fixéed'après les tarifs ci-après :

Orge, avoine et seigle :

1 fr. 50 par quintal net.

Maïs et sorgho :

3 fr. 50 par quintal net.

La taxe spéciale sur le riz importé en zonefrançaise est fixée à 5 francs par quintalnet.

Dési raz - vous

AC HE TER une propriétéagricole, un fonds decommerce

PLACER DES CAPITAUXen première hypothèque

Adressez=vous

au Service Immo~i1ier ~uBULLETIN ~OMMER~IAL DU MARO~221., Boulevard de la Gare - CASABLANCA

Organisation unique Rayonnement dans tout le Maroc

Page 29: SOCIÉTÉ MAROCAINE

BULLETIN COMM1i:RCIAL DU MAROC 2'i

"a nos i\bol111és r-.: Ira11gers

Les Fruits et Primeurs du Maroc

1 - PRODUCTION ET EXPORTATION

DES PRIMEURS

HISTORIQUE

Le Maroc, par le fait de son climat ex­ceptionnel dû à sa situation géographiqueet à la protection de la haute barrière del'Atlas, se trouve, par rapport aux autrespays exportateurs de primeurs, dans unesituation privilégiée. Ses produits, très pré­coces, et d'excellente qualité arrivent à uneépoque où les autres pays producteurs sontdans l'impossibilité de les fournir à laconsommation.

La culture des primeurs, introduite auMaroc vers 1915, dans la région des Zénat­tas, se répandit rapidement pour atteindreun prodigieux développement. Près de 2.000hectares cultivés en 1934. Mazagan, Rabatet Berkane sont aussi des centres produc­teurs de primeurs et groupent à eux troisenviron 300 hectares.

Ces zones de culture sont susceptiblesd'être étendues considérablement. Les pri­meurs peuvent, en effet, être cultivées dansd'aussi bonnes conditions, sur toute la côteoccidentale qui va du Cap Blanc à Agadir,et qui jouit d'une température hivernaleparticulièrement douce (minimum + 7) àcondition, bien entendu, d'y trouver des ré­serves d'eau suffisantes.

Les débuts de cette nouvelle branche dela production marocaine furent assez lents.Pendant les 7 premières années (de 1920

. à 1927) d'exportation, les tonnages des ex­portations accusent un accroissement annueltrès faible. Par contre, à partir de 1928,cette progression s'accroît considérablement,pour atteindre, en 1933, le chiffre de 150.000quintaux (ponunes de terre comprises).

Le tableau ci-dessous fait d'ailleurs mieuxapparaître encore l'étonnante progressiondes expéditions de primeurs marocaines de­puis 1920 :

(Chiffres exprimés en tonnes) :

ANNÉRE Pommes da terre TOMATES Autres légumes

1920 0,07 0,5 11930 54!) 3.250 7521933 2.439 8.179 3.134

REGIONS DE PRODUCTIONLes principaux centres de production sont

les suivants :a) Région de Casablanca;b) Région de Mazagan ;c) Région d'Oujda-Berkane.Le centre primeuriste de Casablanca est

de beaucoup le plus important. Il comprend,d'une part, la majeure partie du territoire,compris entre Aïn,:,Seba (banlieue de Casa­blanca) et Pont-Blondin, à 4 km. environau Nord de Fédala ; et d'autre part, lasurface comprise entre les dunes littoraleset la route nationale de Casablanca à Rabat.

On y distingue trois zones principales deculture les Zénattas, Aïn Harouda et Fé­dala.

PRINCIPALES VARIETES CULTIVEES

1° Tomates - Jusqu'en 1932, la culturede la tomate portait surtout sur les variétésà fruits demi-cotelés (genre Marmande). En1933, étant donnée la demande de plus enplus grande de fruits ronds et lisses, lesvariétés suivantes ont été cultivées sur uneéchelle assez grande : Best of AIl, Tuck­wood, Sunrise, Kondine, Comet, Lisse d'Al­gérie, lisse de Marmande.

2° Pommes de terre. - Les principalesvariétés cultivées sont, par ordre d'impor­tance:

Page 30: SOCIÉTÉ MAROCAINE

28 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

A ceux de nos lecteurs étrangers qui disirtraientdes renseignements plus précis SUl' l'('xpol'laliondes pl'ifl:erlr$ du Maroc, nOlis conseiL/ailS vivementde s'adresser direclemenl à l'0flice C/;Crifien deConll'6le el d'Exportation (O. C. E.) 60, AvenuePoeymil'all, Casablanca.

Quantités de colis de tomates exportésdu Maroc et contrôlés par l'O.C.E. en 1933:

(Par destination et colis de 10 kg.)Destinations Quantités PourcentageMarseille 373.955 61,5%Bordeaux 212.680 35 %Zone espagnole 9.850 1,5%Dunkerque 6.590 1 %Hambourg 4.234 0,7%Dakar 1.856 0,3%Nantes 100

CONTROLE DES EXPORTATIONS. ­En plus du rôle que nous venons de définir,l'O.C.E. a pour objet d'exercer un contrôlequalitatif sur les expéditions de primeurs àdestination de la France et de l'Etranger.

A cet effet, des arrêtés du Directeur Gé­néral de l'Agriculture fixent les qualités mi­nima exigées pour l'exportation en Francedes différentes primeurs. Une Marque Na­tionale Chérifienne de garantie, dont l'usageest facultatif pour la France et obligatoirepour l'étranger, a été créée pour les produitsde tout premier choix. Pour l'accomplisse­ment de cette tâche, l'O.C.E. dispose d'uncorps de contrôleurs opérant dans chaqueport d'embarquement : Mogador, Mazagan,Casablanca, Port-Lyautey, Rabat et aux ga­res frontières de Martimprey et d'Oujda.

Pour compléter cette organisation, il a étécréé des postes de contrôle à Marseille, Bor­deaux, Paris et Nantes. Ce contrôle à la ré­ception fournit des indications très précieu­ses sur l'état des produits à l'arrivée, enmême temps qu'il est lille garantie supplé­mentaire de la bonne qualité des produitsd'origine marocaine.

Ce double contrôle prouve la ferme inten­tion du Maroc de se montrer de plus enplus strict sur la qualité de ses exportationsde fruits et primeurs. En créant l'O.C.E., etsurtout en lui conférant les attributions dontles grandes lignes viennent d'être exposées,le Gouvernement a voulu instaurer une po­litique de qualité procédant d'une unité devue toujours constante et tenant le plusgrand compte des desiderata des consomma-teurs. (A suivre).

100 %609.265

Royal Kidney, Santifolia, Dick Muizen,Idéal, Fluke, Majestic, Saucisse rouge etEarly rose. La Sterlingen, variété la pluscultivée l'an dernier, en raison de la beautéde ses tubercules, a donné de gros déboires,car très peu résistante au mildiou.

3° Haricots verts. - Lés principales va­riétés cultivées sont: Gloire de Deuil hâtif,(longs filets tigrés) ; Empereur de Russie(longs filets verts) ; Beurre d'Alger (cossescharnues jaunes) ; Mange-tout-Phénix (ha­ricots verts sans fils) ; Coco rouge et CocoDax. Le haricot Gloire de Deuil hâtif estle plus précoce et le plus cultivé.

4° Artichauts - Les variétés les plus ré­pandues sont: Vert quarantin (de beaucoup,le plus important) ; Violet d'Alger; Violetde Provence et Maco.

5° Petits POi.9. - Principales variétésMerveille d'Angleterre ; Petit ProvençalSerpette ; Téléphone, etc..

6° Carottes. - Principales variétés : Nan­taises et Muscades.

DEBOUCHES COMMERCIAUX

Par suite de l'énorme développement pris,dans ces dernières années,' par la culturedes primeurs, la recherche de nouveaux dé­bouchés sur les marchés étrangers s'imposecomme une impérieuse nécessité.

L'Office Chérifien de Contrôle et d'Ex­portation (O.C.E.) s'attache activement à ré­soudre cette question des débouchés par unepublicité bien comprise, par des expéditionsofficiellement contrôlées, par des accordsavec des firmes spécialisées, qualifiées pourmener à bien ce travail de prospection et desondage, par de nombreuses expositions, tanten France qu'à l'Etranger, etc... Ce problèmeest ardu, sa solution exigeant, en effet, unemodification de la technique culturale (pro­duction des variétés et qualités réclaméespar l'acheteur étranger) et commerciale (pré­sentation de la marchandise conformémentaux exigences des marchés destinataires).

RECHERCHES TECHNIQUES. - En 1932le Gouvernement a subventionné la créationd'un jardin d'essais dans la région des Zé­nattas, pour la recherche de nouvelles va­riétés de primeurs, le choix des engrais ap­propriés à chaque culture, les différentesméthodes d'irrigations, en résumé, la re­cherche. et la mise au point de tout ce quia trait à la culture des primeurs.

Page 31: SOCIÉTÉ MAROCAINE

UNE REVOLUTION DANS L'INDUSTRIE DU fROID

lp~ATlHnElFUIlEX

1 Francs 3.000AU COMPTANT

LARGES FACIlITÉS DE rAIEMENT

Est heureux de vousprésenter son nouveauRéfrigérateur et s'énor­gueillit de posséder lemodèle le plus moderne

et le MOINS CHER

Une Innovation!±

GD Fonctionnement automatique• Eclairage intérieur• Compartiment réfrigérant isolé

par une porte protégeant laglace des odeurs de mets

• Hydrovoir conservant la fral­cheur naturelle aux légumes

• Raffinement du mécanisme jus­Que dans l'ouverture de la porte

• Une garantie réelle de 2 ans• Prix sans concurrence puisque

saliS intermédiaire

Francs 3.000AU COMPTANT

LARGES FACIlITÉS DE rAIEMENT

SANTÉ - ÉCONOMIE - AGRÉMENT - TRANQUILLITE

PATHEPHONEDISTRIBUTEUR EXCLUSIF 86, Rue Blaise Pascal

et Au MÉNESTREL, Rue Nolly, CASABLANCA - Tél. A 55-97

Revendeurs autorisésSuccursalesRabat, Cours Lyautey, rue SouikaMeknès, avenue de la RépubliqueFès, Boulevard PoeymirauMarrakech, rue Derkaoua, Gal. KoutoubiaTanger, au Petit Socco

MOGADOR, M. Brahmi

MAZAGAN, M. BenallalSAFI, M. Attias

OUED-ZEM, M. Boboht

KASBAH-TADLA, M. Parienté

AGADiR, M. Martinelli

BENi-MELLAL, M. Azerath

Page 32: SOCIÉTÉ MAROCAINE

Fondée en '1885...

LA SOCIÉTÉ ANONYME

DES PAPETERIES ET IMPRIMERIES L. FOUQUEORAN - OUJ DA - CASABLANCAattire respectueusement l'attentionde MM. les Chefs d'Entreprisessur son organisation modèle qui luipermet de fournir immédiatement,et aux meilleures conditions:

TOUTES IMPRESSIONS TYPO ET LITHO

TIMBRAGE A LA CIRE - GRAVURE

PAPIERS A PLAT ET FAÇONNÉS - ENVELOPPES

MÉCANOGRAPHIE - FOURNITURES POUR

BUREAUX MEUBLES DE BUREAUX

SYSTÈMES DE CLASSEMENT, ETC.. ETC..

• Voyez son AgentGénéral au Maroc:

Pierre BLANCHETBOITE POSTALE 122

CASABLANCA

Librairie farairre67, Rue de Foucauld

CASABLANCA

Librairie Générale

Librairie Technique

Service Bibliographique

Abonnements aux Journaux

ENTREPRISE DE PUITS

SALADI~"

PROSPECTION

FORAGE DE PUITS

Les prix les plus bas

S'adresser: 221, Bould. de la Gareet Revues

Atelier de Reliure (2 8 étage) CASABLANCA

Page 33: SOCIÉTÉ MAROCAINE

COLON S, quelle que soit la profondeur de l'eau, les

ÉTABLISSEMENTS CASA-MOTO& HYDRO-MAROCAINS

MADRAS'229, Bd. de la Gare et 10, Rue Amiral Courbet - CASABLANCA

C. C. Postaux 2723 - Téléph. A 13-11 - R. C. 304

Vous fourniront celle qui vous est nécessaire grôce aux installations

qu'ils exécutent eux-mêmes de :

Moteurs, Pompes, Pompes Centrifuges «LEFI), Pompes Centrifuges à axe vertical

«LEDOUX), Pompes «CARUELLE» à bande multicellulaire, Micropompes

Electriques, Moteurs Industriels « MILLOT» et « REFORM »Courroies - Tuyauterie - Caoutchouc

Devis sur demande - Etude de chaque cas particulier

COLLECTION DES CODES MAROCAINS

EDITIONS A. MOYNIER - CASABLANCA

1. Code de Commerce Marocainsuivi des textes formant la législation commerciale marocaine avec notes et commen­taires d'après la jurisprudence.Format in-So, 450 pages. Prix: Frs. 55.

Il. Code Marocain de l'Enregislrement et du Timbre(Droits d'enregistrement et de timbre, frais de justice, taxe notariale)Textes mis à jour au 15 Mars 1934.Format in-So, 200 pages. Prix: Frs. 35.

III. Code Marocain des ObUgations et ContratsA paraître très prochainement~

E" vente aux Editions MOYNIER - Avenue d'Amade - CASABLANCAet dans toutes les librairies du Maroc