SLAB fanzine issue 5

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SLAB bodyboard art fanzine issue 5 " The Vintage "

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Pic: Cahal lutz Dahm

SOMMAIRE

EDITO ---------------------------------------

p.5

R.FACCINI------------------------------------

p.6

YOUNG BLOOD----------------------------------

p.14

THE VINTAGE ---------------------------------

p.24

DRÔLE DE TROPIQUE ---------------------------

p.30

HARD/WAII -----------------------------------

p.32

SHOOTING GALLERY ----------------------------

p.38

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BIENVENUE dans l'issue 5 /

Slab 2011.

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J’aime pas me coucher avant minuit un vendredi mais je déteste rater une bonne session, j’aime pas les nuits sans sommeil mais je déteste attendre le réveil les jours de swell, j’aime pas la marée qui descend trop vite mais je déteste la marée qui monte trop lentement, j’aime pas l’eau marron mais je déteste voir le fond, j’aime pas attacher mes palmes mais je déteste encore plus les perdre, j’aime pas salir ma board neuve mais je déteste encore plus glisser sur elle, j’aime pas m’échauffer mais je déteste par dessus tout avoir des crampes, j’aime pas cacher les clés de la caisse mais je déteste rentrer à pied à la maison, j’aime pas avoir les doigts fripés mais je déteste faire des sessions de 30 minutes, j’aime pas manger qu’une salade à midi mais je déteste encore plus vomir mon steak dans l’eau...

La vie autour du boogie, comme en général d’ailleurs, est faite de ces contradictions. On pense que la vie est dure alors qu’on sait pertinemment combien elle peut l’être cent fois plus. Si j’ai une solution ? Bien sûr que non voyons. Je suis français tout de même. Râler et pester, c’est culturel. Maintenant voilà, au regard des pages qui vont bientôt défiler sous vos doigts, la routine du «moins pire au pire» s’atténuera. Vous vous laisserez envahir par une sensation de bien-être, avec une seule idée en tête...

ALLEZ, À L’EAU.

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www.lecerfblanc.fr

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ROCK, C’EST LE PARFAIT QUALIFICATIF. DEPUIS QUAND N’A-T-ON PAS ENTENDU CE GENRE D’ADJECTIF POUR QUALIFIER L’UNIVERS DU BOOGIE ? IL REVIENT COMME UNE CLAQUE. JUSTE APRÈS DIN-GUES, OUF, MORTELLES, WOUHAAA ET AUTRES C’EST BÔÔÔÔÔ. EN TOUT CAS, C’EST LE PREMIER MOT QUI ME VIENT À L’ESPRIT LORSQUE L’ON ÉVOQUE SON NOM, RENAN FACCINI (À DES MIL-LIERS DE KILOMÈTRES DE L’IMAGE QUE POURRAIT RENVOYER SON PATRONYME).Ce mec est comme Fonzi, il est juste cool ! Ce ne sont pas ses cheveux mi-longs décolorés et la mèche luisante qui coupe son regard à la manière d’un Albator des temps modernes, ce n’est pas non plus son tatouage en lettres gothiques Menace to Society en travers de la gorge comme un crachat à la gueule de tous ceux qui ne disent rien mais qui n’en pensent pas moins, oh non, ce ne sont pas non plus ses jeans slims blancs, ses photos avec des sirènes brésiliennes, ses concerts déjantés et ses soirées alcoolisées qui font de lui un mec cool. Même si tout ça n’est pas pour nous déplaire.Ce qui fait de Renan un mec cool en lettre CAPITALE, c’est ce qu’il a dans sa caboche ou pas, quand il charge les reefs à sec de Sao Paulo. Ce mec est cool parce qu’il amène un vent de fraîcheur dans cet univers aseptisé qu’est en train de devenir le boogie. A l’heure où les élans poétiques de pseudos réalisateurs de 16 piges commencent à vraiment agacer et ou les couchers/levers de soleil dans les vidéos sont désormais devenu la marque emblématique de ceux qui ont des minutes à combler, Renan est rock dans son attitude et sa façon de voir les choses.Découvert au travers de nos pérégrinations sur le net, le teaser de sa prochaine vidéo, Addiction, a ravivé en nous certaines images des héros qui avaient donné toutes leurs lettres de noblesses au boogie. Ceux qui étaient prêts à vivre leur vie sans concession, ceux qui n’ont pas rendu les armes. L’esprit «rock» du boogie renaît de ses cendres et le phénix est blond platine.

Enfin, bref, je crois que le mieux c’est de lui laisser la parole...Hi, j’ai 21 ans et je suis né au Brésil dans l’état de Sao Paulo, une des plus grandes villes au monde, mais je suis allé vivre aux USA très jeune à l’âge de cinq ans, et grandi en faisant des allers retours entre les deuxendroits. Je fais du bodyboard depuis 13 ans mais j’ai vraiment chopé le virus quand j’ai ridé pour la première fois un slab d’ici appelé The Rock, à l’âge 13 ans.

Tu vis à Guaruja. Présente-moi un peu plus ton île ?Guaruja est une île de l’Etat de Sao Paolo : de l’eau chaude, des filles, une bonne vie nocturne, des potes et des vagues correctes si on sait chercher. Pour l’heure je vis là bas mais en fait je suis toujours plus ou moins en trip à la recherche de vagues le long de la côte brésilienne donc de temps en temps je m’absente un mois ou deux.

Texte & View : S. Da Silva

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Plus généralement, où faut-il aller pour surfer de bonnes vagues au Brésil ?Il y a de bons spots dans l’Etat de Sao Paolo, comme aux alentours de Rio de Janeiro et Espirito Santo. Et la recette est toujours la même pour scorer : de la chance, un bon swell et du vent off-shore.

Est-ce que tu serais capable de me donner 3 bonnes raisons de partir en surftrip au Brésil ?Eau chaude, pas de requins et des filles avec des petits bikinis hehehe.

Tes potes et toi avez l’air de vraiment bien s’éclater sur votre petit Slab. Allez, je veux tout savoir sur cette vague. Elle marche souvent ? Vous la surfez depuis quand ? Tu t’es éclaté combien de fois sur la dalle ?Ce slab, c’est « The Rock » et il est vraiment consistant. Il marche 20 jours par mois et au pied de labaraque. J’ai commencé à le surfer à 13 ans quand je suis arrivé de Calif ’ pour vivre ici. Et depuis, j’essaye encore d’esquiver le reef et les boites.

Quels sont les voyages qui t’ont le plus marqué au Brésil et pourquoi ?Un trip vers Angra dos Reis. On a roulé 7 heures, plus 3 heures de bateau pour atteindre le reef, mais ça valait vraiment le coup. Des sets massifs et parfaits nous attendaient, tout le monde criait et les potes filmaient. Une journée mémo-rable…

J’ai l’impression que ta génération apporte beaucoup de fraîcheur dans le Boogie au Brésil: comment te perçoi-vent les anciennes générations ? Et si je te dis Guillerme Tamega, qu’est-ce que ça t’évoque ?Le sport a changé et est devenu plus hardcore, avec des riders qui se mettent une grosse pression pour exécuter des tricks hyper clean. Tamega a poussé

le sport vers le haut en chargeant de grosses vagues et en plaçant des tricks a des endroits bien chauds à l’époque.

Arrives-tu à concilier compét et free-surf ?En compet’ ça a toujours pas mal marché. Je suis triple champion de l’Etat et ma dernière compét’ était le Shore Break Challenge de Rio de Janeiro qui réunissait les 16 meilleurs riders du Brésil. J’avais la chance d’être sponso par le parrain du contest donc j’ai chopé une wild card et fini 3e avec le prize money du meilleur trick. Mais ce que je préfère c’est les films et photos en free surf, je commence à me fatiguer de me faire juger par des gens qui ne sont pas bodyboarders et ne comprennent pas le sport. Ici on ne juge pas le style ou la fluidité mais on comptabilise le nombre de tricks et on mesure la hauteur des airs, mais bon ce n’est pas qu’ici et que dans le body qu’il y a ce genre de pro-blèmes... Comme le dit Ben Player dans une ITW récente, chacun voit midi à sa porte.

Tu dis que la manière de juger le body n’est pas la bonne. Quel serait pour toi le meilleur format de compétition et quels seraient les changements à faire ?Le jugement en compét’ s’améliore, mais je pense que les tricks devraient être jugés plus par rapport à leur flow, et les riders sur leur capacité à interagir avec chaque vague. Les spots sont aussi la clé, puisque le boogie est surtout plai-sant pour les spectateurs dans des vagues consistantes.

Est-ce qu’il y a encore une recon-naissance médiatique du boogie. On sait que le Brésil appuie et compte beaucoup sur les sportifs et soutient le sport de manière générale. Quelle est la place du boogie au Brésil ?Non, aucune reconnaissance. Le boogie reste un sport assez méconnu au Brésil, encore plus par rapport aux sports ma-jeurs comme le foot et autres. Mais on y travaille, mes potes et moi, à travers nos vids sur le net.

Justement, il y a beaucoup de buzz à propos de la vidéo qui arrive. Addic-tion revient aux sources du boogie: du fun et l’action. On retrouve très claire-ment l’esprit des vidéos des années 90, le côté punk-rock. Comment est née l’idée de ce projet et où en êtes-vous dans la production?On a eu l’idée de nous lancer dans un film après avoir travaillé ensemble, mon frère Luke et moi, sur quelques clips (produit pas Youth TV) diffusés sur le net. Après en avoir parlé à des potes, ils m’ont aidé à rassembler le matos pro nécessaire. Ma contribution au film c’est essentiel-lement du ride et de l’action, jesuis également passé un peu derrière la caméra et j’apporte des idées sur le montage et l’édition vidéo.

C’est quoi le genre de son qu’on va entendre dans Addiction ?La BO de Addiction sera assez originale, avec des titres pas si faciles à trouver. Il y aura principalement de l’électro et de l’’indie rock. Pour pimenter le tout, mon frère a apporté sa touche perso en mixant les deux styles.

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Pic: Joao_zms >

Pic: Joe Faccini V

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Pic1: Fabricio Alabarce

Pic2: Fabricio Alabarce

Pic3: Ramon Miranda

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Et alors, comment se passe la relation entre frères dans un tel projet ?On travaille différemment. Tout d’abord, il vit et bosse dans une autre ville d’où il fait le montage du film. Il travaille dans le secteur du web design, ce genre de choses, donc quand il s’occupe de l’édition, c’est mon pote Fabio Paim qui filme... et il est sacrement exigeant, ouf !

Explique-nous le rapport entre Youth TV et Addiction. Est-ce que ce sont les mêmes personnes derrière ?Oui c’est la même équipe derrière; Youth TV produit divers projets, dont Addition.

L’après-film : que comptes-tu faire après la sortie du film ?Je vais développer mon site web perso en anglais, pour les gens voulant en savoir plus sur la scène brésilienne. En dehors de ça, j’aimerais bien apprendre à mixer mai je n’ai pas eu le temps cette année, trop concentré sur le bodyboard et la finalisation du film. Et puis j’ai encore un autre projet mais il est trop tôt pour en parler…

On sait que tu es sponso par Respect. Quelles sont tes relations avec la marque. Comment cette collaboration est-elle arrivée?Je surfe leurs boards, je leur donne un feed-back dessus et essaye de développer l’image de la marque à travers mes différentes vidéos. Notre collab’ a commencé début 2010, quand Elmo, le proprio de Ride It ! Magazine m’a présenté au boss de Respect, Rui Ferreira. De fil en aiguille, je me suis retrouvé à leurs côtés avec un profil sur leur website.

Au fait, ne crois pas t’en sortir sans m’avoir avant parlé de ces fameuses soirées que j’ai pu voir en photos.Les «Spinning-head blow-away» parties. Sans me vanter, les meilleures soirées de cette petite île. Ca commence avec beaucoup d’énergie et de bons potes. L’objectif est atteint lorsque tu as le cerveau complètement retourné et l’impression d’avoir atterri sur une autre planète hahaha.

Quel est ton meilleur souvenir en soirée ?Finir avec deux nanas au pieu et tout le monde à poil dans la piscine. Le hic : c’est que je trouve encore des photos compromettantes de cette fameuse soirée sur le Net, et qu’elles pourraient m’attirer de sacrés ennuis...

Bon tu me dis que tu veux apprendre à mixer. Tu préfères écouter quoi comme zic en soirée?J’adore les bonnes grosses soirées électros car je trouve qu’on s’en lasse moins vite que d’autres styles.

Et tu choppes plus facilement au Brésil quand tu es DJ ?Etre un DJ n’aide pas particulièrement à choper ici car il y a un tas de DJs au Brésil maintenant. Mais bon de toutes façons ici il y a plus de nanas que de mecs donc à moins d’être très lent, t’arrive toujours à enchopper une.

Pardonne-moi ma curiosité, mais tes tatouages sont dingues. Ça t’es venu comment?Menace to Society tatoué sur mon cou parce que tout ce qui est différent est considéré comme une menace dans nos sociétés modernes. Dans ce monde, tu es représenté comme un danger lorsque tu sors de la norme et que tu es unique. J’ai aussi 5 corbeaux sur mon torse qui pour moi symbolisent la mort, histoire de me souvenir de vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Et puis je n’ai pas autant de tatouages que je le voudrais car je dois rester minimum 20 jours hors de l’eau à chaque fois, pfff !

Bon quand est-ce que tu viens en France surfer et faire des soirées ?Je vais venir en Europe cette année pour surfer aux Canaries et au Portugal, et je serais super content de vous rencontrer les gars pour faire la fête. Merci à vous les gars de ‘Slab Mag de nous avoir mis en avant et j’espère que ça permettra à vos lecteurs d’en savoir un peu plus sur la scène boogie locale, ici au Brésil !

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Pic: Fabricio Alabarce

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A LA RÉDAC’, À L’HEURE OÙ NOS YEUX POCHÉS ET NOS CERVEAUX PAS EN-CORE CAFÉINÉS SE POSENT DEVANT LA BÉCANE, UN PHÉNOMÈNE TOUT À FAIT PARTICULIER SE PRODUIT. TOUT D’ABORD, LA PARTIE INFÉRIEURE DE LA MÂCHOIRE DE L’INDIVIDU SE DÉCROCHE, ENSUITE UN MINCE FILET DE BAVE S’ÉCOULE LENTEMENT SUR SON TSHIRT FROISSÉ, PUIS UN RÂLE S’ÉCHAPPE DE SA GORGE. IL APPELLE ALORS SES CONGÉNÈRES QUI REPRODUISENT EXACTEMENT LE MÊME SCHÉMA. AVERTISSEMENT,CE PHÉNOMÈNE EST CONTAGIEUX (Y COMPRIS POUR LES ADULTES).A L’ÂGE OÙ D’HABITUDE ON NE PENSE QU’À METTRE LES PALMES, CER-TAINS, DE L’AUTRE CÔTÉ DU GLOBE, PENSENT EXPOSITION, OUVERTURE DE DIAPHRAGME ET PROFONDEUR DE CHAMP. DU COUP, ON NE PEUT S’EMPÊCHER DE VOUS FAIRE PARTAGER CES CLICHÉS, DÉSORMAIS PER-SUADÉS QUE LA RELÈVE EST ASSURÉE.

CAHAL LUTZ DAHM, 18 ANS, PERTH.Equipement : Canon 50D, caisson Spl Surf Housing, fisheye Tokina, objectifs 70-200 mm F4, 100-400 mm, 50 mm 1.4, 17-40 mm F4. Lorsque cet apprenti charpentier descend de son toit, c’est pour pour shooter son «home wedge», derrière la baraque. A part ça même topo : voyager (un coup au nord, un coup au sud), pêcher, surfer, kiffer.

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OWEN MILNE, 15 ANS, COPACABANA - NSW.Equipement : Canon 50D, caisson Spl Surf Housing, fisheye To-kina 10-17 mm, objectifs 18-55 mm, 75-300 mm, 80-200 mm, 50 mm 1.4. Vous pourriez me dire «ouais, encore un gamin qui déboîte, pff !». Et moi, vous répondre «yep, et alors ?!». Depuis sa naissance, comme bon nombre de ses compatriotes, il a grandi en parfaite symbiose avec l’environnement qui l’entoure. Il a quand même trouvé bon ton de me rappeler qu’il prend encore le bus pour aller au lycée, et non un kangourou. Une journée normale chez lui c’est choisir entre surfer ou shooter des mecs qui surfent. C’est beau ce genre de problème tout de même.

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JAMES RAPER, 23 ANS, SYDNEY.Equipement : Canon 50D, caisson Aquatech, fisheye Tokina, objectifs 70-200 mm 2.8, 24-105 mm, 50 mm 1.8.Malgré ses nombreux trips dans des endroits paradisiaques (Bali, Sumbawa, les côtes sud et nord de l’Australie), il ne déménagerait pour rien au monde. Le mec est plombier, ce qui lui bouffe tout son temps mais bon après tout, faut bien payer le matos. Bon, il a le culot de nous avouer que «je peux quand même surfer le fameux onshore après le taff, et puis les weekends je m’arrache en trip le long de la côte». Effectivement, pas pas de quoi se plaindre!

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CLAY ELLIOTT, 15 ANS, NSW CENTRAL COAST.Equipement : Canon 40D, caisson custom «Dave Kelly» et deux objectifs «probablement parmi les pires objos du monde» 18-55 mm et 75-300 mm. Il consacre la majeure partie de son temps à la photographie et au boogie, quand il n’est pas à l’école ou avec ses potes et il a un avis déjà bien précis sur son environne-ment : «la Central Coast est plutôt cool, il y a de bonnes vagues. Le problème : les spots sont blindés et le nombre de mecs qui ont un melon pas possible».

Pic: C. Elliot

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DANIEL SCOTT, 19 ANS, BONNY HILLS - NSW.Equipement : Nikon D300, objectif 150-500 mm.Pour le moment, à part étudier le manuel d’utilisateur de son boîtier, shooter reste sa principale occupation. Dans un petit bled, lorsque c’est flat, il n’y a pas grand-chose à faire à part squatter le skatepark ou refaire le monde avec les potes. Par contre quand le swell est présent, Daniel saute dans son 4X4 et fait le tour desspots. Port Macquarie, à 15 minutes, est vite blindé. Là-bas, les mecs déchirent tellement que c’est vraiment difficile pour les nouveaux venus de sortir du lot. Du coup, il préfère longer la côte et faire des sessions en solo avec son pote Blake Mckanzie, et pour notre plus grand plaisir.

Pic: D. Scott

BennetPic: D. Scott

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BEN JACKSON, 15 ANS, URUNGA - NSW.Equipement : Canon 1D Mark II, caisson Aquatech, fisheye Tokina 10-17 mm, objectifs 50 mm 1.8, 70-200 mm F4.On a réussi à capter ce jeune renard, aussi simple que doué, à son récent retour d’un trip aux îles Cook avec les riders Sam Bennett, Liam Vanderwaal et Alex Lincoln, plus un cameraman Morgan Sherry, qui n’est autre que son géniteur. C’est avec lui qu’il s’échappe régulièrement de sa petite ville côtière, Urunga, versdes destinations paradisiaques comme Bali ou les îles Cook. Avec ses potes, ils descendent régulièrement vers Coffs Harbour pour scorer et sont toujours à la recherche d’une bonne session. Ses projets : des allers/retours vers la côte sud de NSW, un petit trip d’un mois dans le sud de l’Australie, un passage par l’Indo et par hawaii, en fonction de la tréso. On a qu’une fois 15 ans nom de dieu!

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Alex Lincoln / B.jackson

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Pic: D. Scott >Pic: B. Jackson V

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< Pic: J. Rapper

Pic: B. Jackson V

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DERNIER REJETON D’UNE LONGUE LIGNÉE D’ENGINS DE GLISSE, LE BOOGIE SOUFFLE SES 40 BOUGIES, CE QUI SIGNIFIE QUE LA PLUPART DES PRATIQUANTS DE LA PREMIÈRE HEURE SONT SÛREMENT PASSÉS À AUTRE CHOSE ET QUE PAS MAL DE PRATIQUANTS ACTUELS COMMEN-CENT À ACCUSER UN BON NOMBRE D’ANNÉES AU COMPTEUR. CEUX-LÀ, MAIS AUSSI LES PLUS JEUNES, SEMBLENT AVIDES DE DÉCOUVRIR OU RETROUVER LE LIFESTYLE, L’IMAGERIE ET LES PERSONNALITÉS QUI ONT JOUÉ UN RÔLE ESSEN-TIEL DANS L’ÉVOLUTION DU BODYBOARD.Les images des 80’s et 90’s sont assez rares: elles datent d’avant le numérique, avant Internet, Viméo et Facebook, un monde que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Les images en plus d’être rares, étaient chères. Une bonne vieille VHS coûtait 35$ en 1990 soit beaucoup plus en équivalent dollar actuel. Conséquence : elles n’en ont été que plus absorbéespar nos rétines et fantasmées par nos cerveaux à force d’être vues et revues, alors qu’aujourd’hui la profusion d’images chassant d’autres images est bien différente.Constat est fait que les vidéos VHS mythiques s’effacent, les magazines religieusement conservés des années finissent par se perdre dans un déménagement. Sauf grâce à quelques fondus passant leurs longues soirées d’hiver à bronzer sous les scans pour numériser tout ça.D’abord sans plan préconçu, puis de plus en plus et de mieux en mieux. Du haut de son très vieil âge, 36 ans, Arnaud Frene en a passé plus de la moitié en Afrique, plus précisément au Sénégal où la lumière lui a été révélée à l’âge de 10 ans, et depuis la foi dans le boogie ne l’a plus quitté. Il a finalement été adopté par les Landes, ou il concilie vie de famille, surf et accessoirement histoire avec un grand H. Sa passion pour l’histoire du bodyboard, qui lui vient peut être de la difficulté d’avoir eu accès aux mags et vidéo depuis Dakar pendant son adolescence, s’est développée et a su combler les longues soi-rées hivernales. Du coup, nous l’avons soumis à un feu roulant de questions...

Mais d’abord Arnaud, quand et comment t’es venue cette idée de collecter les reliques du boogie?Il y a un peu plus d’un an suite à une opération des ligaments qui m’a maintenu de longs mois hors de l’eau. Passionné d’histoire et de lecture, j’ai commencé à chercher sur le net si je pouvais y trouver des images, des films datant de l’époque de mes débuts en body, c’est à dire du milieu des années 80. D’abord mes archives perso (il me restait quelques revues, stickers et posters), puis j’ai amassé de la documentation via les forums et sites de ventes et je continue encore aujourd’hui.

Dans tes recherches, as-tu isolé des phases de l’histoire du sport? Il faut bien déterminer quand finit le vintage et quand commence l’ère moderne! Concernant l’historique, il y a une évolution plus ou moins séparable en trois parties: lapériode International Morey Boogie World Championships de 1982-1992, celle des pionniers à Hawaii et aux US du prone, du drop, du stand-up et de la domination au Pipe des tube riders (Stewart, Severson ou Mc Gee) suivie de la période «GOB» de 1993-2002, celle des riders novateurs, aériens et explosifs (Eppo, Tamega, Botta) et enfin l’ère moderne, l’ère IBA, marquée par une prise en main australienne de l’industrie et de l’imaginaire du body dans un format «grosse dalle - super style codifié» aux dépens peut être de la variété underground (drop knee, stand-up, «waves next door») des débuts du body.Maintenant, si tu me demandes quand commence l’ère moderne du body, sans hésiter je te dis les années 2000! Les australiens prennent le pouvoir au niveau du business, des tricks, et surtout de l’engagement dans les vagues. Puis le reste du monde prend exemple sur eux.

Tes recherches portent sur tous les supports de l’époque mais le Graal c’est bien sûr de revoir les vieilles VHS. Quelles sont les Vidéos mythiques du boogie selon toi?La première vidéo indispensable (qui s’avère être en plus la première véritable réalisation vidéo de body), c’est « Hottest Manoeuvers ». Cameron Steele, Jay Reale et Keith Sasaki vousexpliquent ce qu’est le bodyboard( une sorte de Fundamental avant l’heure...). Ensuite j’ajouterais 5 vidéos de la série des Tom Boyle (lui-même rider accompli avec une 4e place en84 et une 3e place en 87 au Morey Boogie Pipeline Contest): « The Tribal Trials » qui permet de voir rider Sandy Beach en format contest en 1988, « Winter on the Rocks », qui parle

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de l’hiver 88/89 sur le North Shore (beaucoup « d’images d’Épinal » des années «vintage» viennent de cet hiver); «Indonésian Expérience », certainement la première fois l’on voyait un tel niveau de body en Indo (et de l’aqua) en 1990. A noter dans ce film le festival de barrel en drop de Kainoa Mc Gee. Et enfin « Killer Days » qui commence à montrer un style plus radical en 1991. Puis dans un autre genre, on trouve « Mutant Slabs and Monster Barrels », rien que pour la couv’ avec Gina Bielmann tenant en laisse le chien fou Chris Won. On est en 1992, une nouvelle ère approche.

Clair que ces vidéos sont mythiques, et d’ailleurs toutes ont tellement tourné sur mon magnétoscope que Papa - Maman s’inquiétaient pour ma santé mentale! Vois-tu autre chose ?J’ajouterais deux autres réalisations. Un film nommé sobre-ment « Hawaii », réalisé par un certain Jacques Dupont en 1987 qui parle de windsurf, de surf et de body. C’est avec ce film (français en plus) que j’ai vu pour la première fois de ma vie Jack Lindholm en drop à Pipe etPat Caldwell mettant rollo sur rollo. Le second n’est autre que ce que j’appelle le « Free Ride du body », « l’Endless Summer de la biscotte », j’ai nommé « The Inside » en 1996, LA référence. On passe du body à la papa à un vrai sport complet, hardcore, avec des « gueules » (Roach, Barba). Avec eux dans ce film vous compre-nez que c’est la fin du fluo/flash/fun (remplacé par du reggae en bande son et un parti pris écologiste très avant-gardiste). Là on fracasse, on shoote, on élève un peu plus le niveau. Scott Carter, le réalisateur étant un excellent DK rider, sponso, il savait s’y prendre et a réussi un film unique. Après Inside, lesfilms qui m’ont le plus marqué car j’avais le sentiment de re-trouver un peu de Scott Carter, c’est les premiers No Friends. Réalisation au poil et une nouvelle génération de ridersinfluencés notamment par Eppo.Côté français, une vidéo du BZ Contest de Hossegor de 1991 signait aussi les débuts de la médiatisation VHS du body fran-çais. Toutes ces images quand on les a vues à l’époque nous ont tellement marqué qu’elles reviennent en gros flashback.

Toi qui échanges sur ce sujet avec pas mal de monde, quelle est la perception de ces images?Différentes! Les trentenaires sont effectivement contents de revoir des images rappelant leur jeunesse, leur années lycées. Cela pourrait être un lieu commun que de dire les «vieux» sont toujours nostalgiques, mais je crois que ce qui nous fait plaisir en revoyant ces archives c’est qu’on a le sentiment d’avoir vécu l’histoire en direct. A l’époque chaque chose était nouvelle et même si le body existait depuis les années 70 son

apogée médiatique, économique et «iconique» reste les 80’s et 90’s. Pour les kids, je crois que ce qui les surprend le plus ce sont les boards de l’époque. J’ai entendu parler de « paque-bots », de « planches à pain » et force est de reconnaître qu’ils n’ont pas tort. Maintenant les prouesses d’un Stewart sur son Mach-7 ou d’un Hauoli Reeves sur son Mach-VF leur montrent que la planche ne fait pas tout. Après, certains ont vraiment accroché sur le look de l’époque. Mais là c’est le côté vintage qui leur plaît.

Le fameux Fluo. Qui semble un peu revenir! ?La mode du fluo n’est pas exclusive au body des années 80, elle est LA mode de cette époque. Peut être que l’insouciance généralisée de l’époque voulait ça… Plusieurs choses ont été deforts vecteurs de cette mode. La musique bien sûr (regardez les clips de l’époque) mais aussi tout un tas de sports «extrêmes» (le BMX, en a énormément consommé, le Skate…). Les plusreprésentatifs de cette époque sont pour moi Danny Kim et Ben Severson. Il faut dire que tous deux étaient sponso par BZ qui attachait beaucoup d’importance aux coloris de ses boards. En plus, ils avaient pris la bonne habitude de faire publier des photos d’eux lors de sessions hawaïennes dans des eaux translucides. Le paradis quoi! A titre de comparaison, la norme aujourd’hui c’est des photos dans d’énormes slabs aux eaux sombres et noires alors que durant les eighties, c’étaient plutôt Hawaiian style à Sandy Beach, sable blanc et eau bleuturquoise, board jaune et top lycra rose.

D’ailleurs que sont devenus ces riders sponsorisés, en d’autres termes les seigneurs d’autrefois?Stewart, on va dire qu’entre deux contrats pour Science, il shoote Pipe et accessoirement il gagne une épreuve IBA. Hauoli Reeves bosse également chez Science je crois. Pat Caldwell s’occupe de météo à Hawaii. Keith Sasaki est très impliqué dans Toys Bodyboards à Hawaii, et JP Paterson bosse pour Morey. Jay Reale a son site de vente sur le web et Jack Lindholm produit des customs. Eppo cartonne bien aussi avec son shop et son site de vente online.Roach, eh bien, il continue à faire des snaps! Ben Severson gère BSD mais apparemment il s’est aussi lancé dans une marque de Custom avec Pat Caldwell. Ah j’oubliais Kainoa Mc Gee (qui n’a jamais gagné au Pipe mais a fini 2e en 91, 92, 94 et 96… frustrant!) qui suit une voie de waterman complet, qui est passé au shortboard et fait dorénavant beaucoup de stand up paddle (on l’a vu l’été dernier lors de l’étape du championnat du monde à Anglet). Bref, tout ce petit monde à l’air de pas mal évoluer mais est resté assez connecté au monde

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du boogie en général comme en témoigne la liste des partici-pants du Pipe 2011 et pas que dans la «finale des légendes».

Certains sont donc restés très connectés au boogie mais certains sont passés au shortboard. Une cohabitation qui fonc-tionnait plutôt bien à l’époque. Comment a évolué selon toi la relation entre le bodyboard et le surf ?Effectivement, au début le surf n’avait rien à redire concernant le body. Les marques les plus célèbres voyaient en ce sport une nouvelle manne, de nouveaux clients. L’essor du body enCalifornie favorisait cet engouement. Le surf business y était installé et les bodyboarders pro également donc il y avait une synergie. Sasaki était sponso O’Neill, Severson était chez Body Glove et Local Motion, Lindholm c’était Quik, Stewart indissociable de Gotcha. Même en Europe c’était le cas, Rip Curl avait beaucoup de riders. De plus, il y avait une certaine admiration des bodyboarders. Surfer Mag n’hésita pas en 1990 à mettre en couverture la question: « Mike Stewart est-il le meilleur surfer de tous les temps? » Incroyable! Tom Curren (qui s’y connaît question style, victoire et courage) le clama également. Les incroyables bottom-turns en drop de Jack « da Ripper » Lindholm au Pipe ont également radicale-ment changé la perception du boogie à l’époque.C’est vrai. Puis la relation s’est détériorée, les surfers sont devenus plus agressif (peut-être le nombre croissant de body-boarders y est-il pour quelque chose). Les marques se sontdésengagées, laissant le sentiment aux bodyboarders d’avoir exploité leur sport jusqu’au trognon! Je crois qu’a partir de là le bodyboard s’est renfermé (un peu par la force des choseset par esprit de rébellion) dans son monde underground et le shortboard de son côté a développé un sentiment de supério-rité (le business et l’exposition médiatique des années 90 àaujourd’hui le confortant dans son esprit de «sport de rois»).

Après les seigneurs, les lieux. Où est passée la scène US si forte à l’époque?Ah la scène US! Bodyboarding Mag, les pros, les compets, la Calif ’, etc. Deuxième point du globe (avec Hawaii bien sûr) où il fallait se rendre quand on était bodyboarder à cette époque. Hé bien, force est de constater qu’elle a quasiment disparu à l’exception notable mais très locale du Wedge. Tu te rends compte qu’un mec comme Jay Reale s’est imposé dans l’histoire du body en arrivant de la côte Est des USA! Aujourd’hui, le body est quasi mort aux States.Les kids préfèrent le surf, le stand up voire le longboard. Pour certains c’est dû à la relative rareté de dalles propres à une mé-diatisation spécifique du body. Mais tout n’est pas perdu caril reste des poches de résistance: Toobs y joue un rôle et sa no-toriété et sa longévité font référence. Madrid, célèbre marque crossover (body, skate...) est en train de faire un retourremarqué. Il y a également les activistes que sont Manny Var-

gas et son freak fest ou encore Ron Ziebel et son shop Alterna-tive Surf qui font du bon boulot. Toutefois il y a aujourd’hui peu de bodyboarders américains très reconnus en dehors de Paul Roach! Peu de relève donc pour un si grand pays à la culture surf si importante.

Au-delà de la scène US, est-ce qu’il te vient à l’esprit d’autres grandes bascules en matière de médiatisation des spots?Waimea shore break par exemple a connu son heure de gloire jusqu’au milieu des années 90. Depuis les parutions de riders sur ce spot ont quasiment disparu. Je sais que les locaux ysurfent encore mais pour les pros ce n’est plus un passage obligé. Plus besoin d’avoir LA photo de l’hiver quand on sait qu’on pourra l’avoir à The Left, à Supers ou encore au Fronton. Pourtant il me vient en mémoire des images fortes de Caldwell, de Macca ou de Severson. Même les français y ont fait preuve de témérité à l’image d’une célèbre pub de Cap2 pour Gotcha, époque More Core Division. Max Marianne également s’y fit remarquer. J’ai aussi retrouvé récemment une séquence de Tim Jones où il part en late (pléonasme pour ce spot) et nous gratifie d’un superbe free fall rappelant le célèbre wipe out de Botha à Teahupoo.Dommage que cette vague si photogénique soit un peu tombée dans l’oubli. Autre spot qui ne fait plus trop recette au sein des mags, c’est Sandy Beach, même si elle reprend un peu des couleurs sur le Net, à l’image de films publiés par Toys, Aka Lyman et tout le crew de ce sanctuaire du bodyboard. Car il faut se rappeler que ce spot fut l’épicentre médiatique (avec la Calif ’) du body durant les années 80. Pas un Bodyboarding Mag sans des photos de Pipe Little ou d’autres pics de cette plage. De plus c’est d’ici que sont sortis des Mc Gee, des Sasaki, des Severson, bref du lourd.

Côté style et technique, quelle a été l’évolution?Une évolution pas comparable! Le prone a atteint un niveau que nul ne pouvait imaginer. Je ne crois pas que des types comme JP Paterson, Pat Caldwell ou Daniel Kaimi aient pu imaginer un seul instant que les gars des années 2000 fracasse-raient autant! Déjà concernant la taille mais aussi la caracté-ristique des vagues: avant, en matière de vagues hardcore les références étaient Waimea shore break, de gros Sandy Beach et le Wedge. Aujourd’hui vous avez tous les mois une photo d’un gonze attaquant un slab de malade ou shootant un shore break à vous faire frémir rien qu’en regardant la photo. De ce point de vue l’apport des australiens est considérable. Du coup, l’ensemble des pros s’y est mis. Les photos de PLC ou d’Amaury en Australie en sont la preuve.Concernant les tricks, c’est tout autant stupéfiant! Non seule-ment les tricks sont de plus en plus techniques mais surtout ils les replaquent dans toutes conditions et pas seulement dansdu 1m glassy et alors qu’à l’époque cela se passait unique-

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ment SUR la vague (belly, reverse, éventuellement un float) aujourd’hui on est beaucoup AU DESSUS de la vague. Même les barrels sont plus profonds… à l’époque des vrais tube riders il y en avait peu en dehors des hawaïens. Donc en prone c’est un énorme progrès qui fut accompli. En drop c’est différent. On se rend compte que le niveau d’hier n’a rien à envier au niveau d’aujourd’hui. Les riders avaient beaucoup de style et faisaient preuve d’autant d’engagement (surtout les hawaïens). La principale évolution c’est l’avènement de Roach. Depuis j’ai l’impression que cela n’a pas beaucoup évolué. Franchement, les gars à l’époque fracassaient déjà beaucoup. Et puis surtout ils favorisaient la polyvalence. Reale, Severson,Tenneberg, Won et même Barba étaient aussi doués en drop qu’en prone (Sasaki et Lindholm étaient vraimentdes icônes du drop en revanche). A l’heure actuelle si on veut parler de polyvalence je n’ai que peu de noms qui me viennent à l’esprit: Winny, Amaury (on le voit de plus en plus) et dansune certaine mesure Dub (même si ce dernier est clairement catalogué drop). Et puis il faut ajouter que dans les 80’s le drop était fortement représenté dans les mags avant un grospassage à vide dans les médias, mais cela semble revenir sous l’impulsion de gars comme Rose, Feast et surtout Dub qui pousse les limites. Par contre, pour être tout à fait complet quant aux évolutions du body, je pense qu’on ne peutomettre le stand up et surtout Danny Kim. Il était un conden-sé à lui tout seul de ce qu’était la période 80’s et 90’s: belle gueule, du fluo à gogo, le sens de la pose de stickers, des spon-sors en veux tu en voilà, un pro model chez BZ qui a cartonné et un niveau en stand up à faire pâlir plus d’un surfer. Il a aussi créé des vocations, il n’y qu’a voir Cavin Yap ou Chris Won.

Et niveau shapes?En termes de shape le standard s’appelle le Mach-7, c’est à mon avis à partir de ce premier boogie vraiment abouti que les shapers ont essayé d’innover: on a eu le Mach-10 avec unesorte de décrochement sur les rails, le Mach-20 RS avec des ailerons rétractables, le Turbo-Z avec aussi des décrochements sur le bas des rails et le nose découpé (comme un tail), le Turbo XL R8 qui avait un shape classique mais le nose lui aussi coupé. Puis BZ a ajouté les rail 50/50 (diamond rail), Morey a lancé le nose amovible avec le Mach-VF (si le nose était gadget, le body en lui même était plutôt réussi). Même constat avec le Mach-8 TX: le speed skin alvéolé pour avoir plus de vitesse était une belle rigolade (en deux sessions le skin était complètement plat!) mais le shape, les rail 50/50, son épaisseur en faisaient une board très réussie et polyvalente.Puis Le Mach-7 SS est arrivé avec les rails plus gros sur le tiers supérieur de la planche. Parfait pour le drop, un peu moins pour le prone. Du coup ils ont complètement inversé le concept en «creusant» des sillons au niveau des rails sur le dessus de la board. Et là c’était parfait pour la position des

mains. Le pro model de Jay Reale (grand succès commercial) en était pourvu.

Justement, quand sont arrivés les « pro models » (qui ont permis de s’affranchir de noms de planches dignes de l’indus-trie automobile) et lesquels ont le plus marqué les débuts du boogie selon toi?D’abord le Danny Kim de chez BZ, en vinyl, au shape stand up et au prix prohibitif qui fut un succès. Le Jay Reale donc, les Sasaki et « Jack the Ripper » de chez Wave Rebel avec comme innovation un model en surlyn, la Tamega qui se vendit très très bien aussi, la Ben Holland de chez Réhopaipo avec le tail droit, la Manta Wingnut, etc (toutes les nommer est impossible). A propos de Manta, ils furent parmi les pre-miers à utiliser de la mousse polypropylène. Il faut aussi rendre hommage à Ben Severson pour son implication technique car il fut toujours à la pointe de l’innovation.En réalité c’est vers de plus en plus de choix qu’on s’est dirigé: le choix de la taille, des matériaux, du tail, etc… Il est évident que les shapes ont beaucoup évolué mais aussi les matériaux, avec d’inévitables déchets et « fausses bonnes idées » comme dans tous les sports de glisse. En pratique, on peut dire qu’on aura tout eu! Des premiers body en mousse de chez Morey appelés Aussie, 136, 138 au Launch Vehicle de Mike Stewart en passant par l’universel et intemporel Mach-7/7 à la taille unique!

Finalement, au-delà de la nostalgie, que peut apporter au body de se replonger vers son passé?Le jeune kid énervé te répondrait: rien! Le trentenaire te dirait, ça fait du bien! Se retourner vers son passé, permet surtout au body de ne pas nourrir de complexe vis à vis du surf ou d’autres sports. Aujourd’hui, nous avons nous aussi un passé, des légendes, des icônes, des moments historiques, des moments moins glorieux bref tout ce qui fait une histoireavec un grand H. D’ailleurs la création de site tel que Body-board Museum, le nombre de topic sur différents forums, cet article par exemple prouvent que «l’historique» a sa placeaujourd’hui, qu’il y a une vraie volonté de légitimer notre histoire et de rendre à tous les pionniers et acteurs de l’époque toute la considération qu’ils méritent pour leur apport et leurengagement en faveur de notre sport.On comprend finalement comment et pourquoi le boogie s’est fait une place de gré ou de force sur les spots et on voit surtout à qui on le doit.

Textes & View : Arnaud Frene, Laurent Bory, Serge Da SilvaArchive photo: Arnaud Frene

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// HAWAII, SUR UNE PÉRIODE RELATIVEMENT COURTE, DEVIENT LE CAR-REFOUR MONDIAL DE L’UNIVERS DU BOOGIE. TOUT LE MONDE SE CROISE SUR CES QUELQUES KILOMÈTRES CARRÉS DU NORTH SHORE, DU PLUS ILLUSTRE COMPÉTI-TEUR AU PARFAIT INCONNU. ENTRE CES DEUX CATÉGORIES D’INDIVIDUS, SE CACHE UNE TROISIÈME, CELLE DES FIGURES QUI OCCUPENT L’ESPACE MÉDIATIQUE DE MA-NIÈRE PLUS FEUTRÉE, DONT LA PRÉSENCE RÉCURRENTE FAIT QU’ON FINI PAR L’OU-BLIER UN PEU. C’EST POURQUOI, GREG SISCO, PASSIONNÉ DE DK DEVANT L’ÉTERNEL, S’EST FAIT UN RÉEL PLAISIR DE RETROUVER POUR NOUS SON POTO, MONSIEUR MA-SON ROSE, SUR LE NORTH SHORE DURANT L’HIVER DERNIER. RETOUR RAPIDE SUR LA TOUTE NOUVELLE VIE DE MASON À HAWAII, SES PROJETS, SON SURF.

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NOUVELLE VIE & FAMILLE

Aujourd’hui tu vis sur l’île d’Oahu à Hawaii. A quel endroit exactement ?Je vis sur la côte Sud-Est de l’île, à 7 minutes en voiture de Sandy Beach et de Makapu’u. Et à 5 minutes de celui qui a influencé mon drop, M. Aka Lyman.

Pourquoi ne vis-tu pas sur le North Shore ?Le Nord-Ouest de l’île est vraiment beau mais la meilleure période pour les vagues ne dure que 3 à 4 mois par an. En dehors de cette période, les locaux bougent sur le sud de l’île ou ailleurs. Ainsi la vie s’éteint un peu. C’est pour cela que je préfère le Sud-Est, il y a de bonnes vagues et plus de vie, c’estdonc un bon compromis. Mais quand j’ai le temps, je n’hésite pas à faire mon heure de voiture pour aller rider des spots comme Velzyland.

Tu as fondé une famille maintenant, que ressens-tu ?J’en avais vraiment envie. C’est incroyable quand tu as un en-fant, ton temps est le sien. Tu dois travailler dur pour lui mais de le voir progresser et grandir c’est trop bon!

Quel est le nom de ton fils et quel futur espères-tu pour lui ?Son nom est Phoenix Rose et je suis fier d’être père ! Je veux qu’il soit surtout en bonne santé et lui donner toute l’énergie dont il aura besoin pour réussir sa vie et qu’il soit heureux. Il va avoir un an cette année et il prendra bientôt sa première vague.

Comment s’est déroulé ton mariage à Hawaii ?Stressant mais je suis très heureux car c’est ce que je voulais. C’est le niveau supérieur dans une relation, un engagement plus radical comparable à un gros take-off sur Pipe! Ps: mon enterrement de vie de garçon a été terrible.

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Ton intégration à Hawaii a-t-elle été facile pour toi ?Oui au niveau humain car cela fait des années que je viens ici mais les procédures administratives : carte verte, visas, etc, sont difficiles à obtenir. Maintenant tout est OK !

Est-ce que ta nouvelle vie t’empêche de surfer ou de voyager autant qu’avant ?Oui de temps en temps mais ma femme est très ouverte d’esprit sur ma liberté. Tant que je gagne ma vie et que je lui donne souvent des nouvelles pendant mes déplacements, tout va bien !

Tu as d’autres jobs en dehors du bodyboard ?Je travaille depuis 10 ans dans le multimédia (films, photo-graphies, design) ainsi je participe au développement et à la communication de l’un de mes sponsors, Turbo Bodyboard.

Et sinon, ta nouvelle vie, tu l’aimes ?Oui, je kiffe cette vie! Je suis à 5 minutes de la plage qui a vu naître le bodyboard. Mes amis et ma famille me manquent mais il faut évoluer. Hawaii étant un peu similaire à l’Austra-lie, avec une culture bodyboard plus forte, passer au niveau supérieur coulait de source. J’aimais ma vie en Australie,mes racines sont là-bas et j’y retourne dès que je peux mais aujourd’hui je suis très excité par ma nouvelle vie. J’aime les changements et les évolutions, j’aime le feeling hawaiien. J’en rêvais, tout simplement. Et puis c’est là que ça se passe, et les hawaiiens sont de véritables guerriers qui inspirent ma glisse.

HAWAII & LE SURF

Où est-ce que tu surfes le plus souvent ?Rocky Point, Off The Wall, Velzyland, Makapu’u et plein d’autres secrets spots... Makapu’u reste mon spot préféré de l’île.

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Quels sont les gars avec qui tu surfes le plus souvent ?Micah McMullen, Shawnee et Aka Lyman, Skipp, Hubb, Eugine, Noa… Et bien d’autres locaux complètement malades, de vrais dingues.

Quels sont tes objectifs aujourd’hui autour du bodyboard ?Cette année j’ai eu beaucoup de travail et ma condition physique a été mise de côté ! C’est pour cela que j’étais un peu underground mais j’aimerais pour l’année prochaine reprendre de façon régulière le sport (footing, capoeira, etc). Les années passent et la récupération n’est plus la même, il faut s’entretenir.

Futurs trips ?Portugal, Colombie, Philippines et en octobre, le sud de la France. Je vous dirai bientôt où !

Je t’ai vu aux platines à la soirée de Matt Lackey pour l’avant-première de son film à Hawaii. Est-ce que c’est toi qui a organisé la soirée ?Oui j’ai organisé en partie la soirée, j’aime bien être polyva-lent. Je mixe une fois par semaine au Indigo Bar à Honolulu. Mais je ne suis pas le seul sur l’organisation, mon crew s’ap-pelle le Hypnotic Funk Kids… la folie.

Et le film, qu’en as-tu pensé ?J’ai bien aimé mais j’aurais apprécié voir plus de profondeur dans son personnage. Le montage et les musiques sont plutôt cool. Toutefois ce n’est pas Fumanchu, il manque du lifestyle et le retour d’un crew comme du temps de Fred Booth, Rol-lins Wood, etc.

Ainsi quand Paul Roach dit : «le meilleur film de DK depuis Fumanchu» à propos du «Lackey Project», quelle est ta réaction ?Oui c’est vrai, Fumanchu est le meilleur film qui ait été fait sur le dropknee ! Une bande de potes, un même objectif : s’amuser et tout déchirer peu importe les conséquences ; tout cela sur du hip hop bien lourd. Cela serait vraiment difficile aujourd’hui, voir impossible, de faire mieux. Donc je préfèreFumanchu mais encore une fois le film de Matt est excellent.

N’y a-t-il pas un retour du DK ?Le drop n’est jamais parti. Il a toujours été présent à Hawaii mais il est vrai que selon les pays, on peut mesurer des diffé-rences.

Et que penses-tu de la DK Wars ?Pas organisé du tout mais une très bonne ambiance, cela met en évidence la grande famille du dropknee. No stress, que du bonheur.

Et alors, à quand un «Mason Rose Project» ?Ppfff, j’aurais la longueur maintenant ! J’ai des rushs de moi depuis l’âge de 10 ans!Mais est-ce que ça intéresserait les gens ?

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// Interview G.Sisco

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Pendant les grandes vacances, il y a d’autres amourettes que celles que l’on a tous connu. La petite voisine aux dents de fer, hummm le panard. Du haut de nos 13 ans, on se dit que l’été sera chaud ou ne sera pas... Le temps passe, l’été touche à sa finet on l’a dans la peau. On ne joue plus, on ne cache plus nos sentiments derrière des joues rosées par la timidité. Bien au contraire, on s’exhibe. Partout où l’on va, depuis la baraque à frites jusqu’à la plage, on la traîne avec fierté, au bout du leash.L’amourette s’est transformée en passion, une passion qui brûle et qui pousse à faire des choses insensées comme surfer la mer du Nord par une eau en-dessous de 5°c pour Macario et Martijn ou encore à organiser le championnat boogie alle-mand dans les Landes.La petite sphère boogie de Mer du Nord est un bel exemple de cette passion : ces Reno Raines* du boogie que l’on voit l’été sur nos côtes restent à l’affût le reste de l’année, pour des sessions « à la maison », tout le temps frisquettes, souventingrates, parfois parfaites mais qui maintiennent la flamme allumée en attendant de repartir au soleil.Le bodyboard est implanté de longue date en Hollande, à une époque où personne ne pensait vraiment à surfer dans le pays, ce qui reste d’ailleurs en général un peu le cas. Seulementvoilà, d’autres hollandais en ont décidé autrement, et ont rapporté dans leurs valises, de France, Espagne, Portugal, une certaine addiction.Ici pas de « world class » mais de bons jours et, quelques trop rares fois dans l’année, des jours mémorables. La plupart du temps ce sont des houles courtes et ventées de sud-ouest de2 à 4 pieds, mais de temps en temps, la Hollande capte des houles longues provenant de dépressions en Islande, Ecosse ou Norvège beaucoup plus puissante. La vie étant cruelle, cecia lieu souvent en automne et en hiver, donc dans une eau qui peut tomber à 3 degrés…Sables, sables, sables, les beach-breaks sont légions. Les seuls « points » se situent près des jetées, barrages et entrées de ports. Domburg par exemple, offre un bon banc de sable à marée basse, alors que Hoek van Holland est un shore-break à marée mi-haute, assez puissant, selon les standards locaux. Des spots finalement assez sensibles à la marée. Heureusement qu’il y a E.T., le slab. Quelques fois dans l’année, Evil Twin, peut deve-nir fort sympathique. Comme le dit Lars, spécialiste du spot, « c’est ce genre de jours rares qui entretiennent la flamme pour nous les Dutchies »

Pareil, quand on pense «Allemagne», on pense plutôt aux grosses berlines ou à l’Oktoberfest. Il est vrai que malgré ses 2 400 km de côtes ce ne sera jamais, sauf gros bouleversementgéologique, une destination surf majeure. Pour autant, une trentaine de spots sont répertoriés et là aussi quelques per-sonnes sont bien gravement atteintes par la « boogie fever ».La scène locale, faite de beachbreaks sur la Mer du Nord, pro-fite au mieux des bons jours hivernaux, que ce soit sur les îles du Nord (notamment Sylt, la plus connue, mais aussi parfoisBorkum, Nordeney) ou sur la côte est, plus capricieuse encore mais réservant parfois de bonnes surprises (Fehmarn, Dahme, Timmendorfer Strand). Enfin, pas mal de surfeurs allemands poussent jusqu’au Danemark quand les conditions y sont bonnes. Ces deux étranges nations ont poussé le vice jusqu’à créer des structures et des compétitions. Les premiers contests datent du début des années 90, d’abord au sein de compé-titions de surf, donc pas forcément notées selon des critères boogie. Plus tard, les bodyboarders ayant grossien nombre se sont pris en main et ont formé une petite communauté soudée qui organise même un Dutch Bodyboard Tour (sont fous ses hollandais) avec le soutien d’un shop local. Le Tour fonctionne depuis 2 saisons avec des épreuves sur les meilleurs spots du pays : Domburg, Petten, Hoek van Hol-land, Kijkduin et d’autres. L’idée : faire progresser le niveau et le nombre de riders régulièrement.A tort ou à raison, les allemands sont partis dans une autre di-rection (voire un autre pays même), puisqu’ils ont été jusqu’à exporter le championnat allemand, qui se tient depuisquelques années à Mimizan, durant le mois d’octobre. Des pros allemands se sont même fait une petite place à l’interna-tional. Oui, oui, après avoir sillonné les spots et les contests locaux, ils se sont exportés vers des eaux plus clémentes. Pablo Prieto (blond et né à Hambourg) a remporté l’Expression Session de Sopelana en 2009 ou Joana Schenker a fini 5ème au dernier Sintra Pro.Deux destinations ingrates : un surf compliqué, frisquet, ca-pricieux, dépendant des marées dans des eaux peu profondes, mais bien vivant et bon enfant, sans trop de monde à l’eau etsans vraiment faire grand cas du « niveau » des uns et des autres. En somme, la preuve que pour entretenir la flamme de la passion, certains sont prêts à se cramer les doigts... de froid,et c’est ça qu’on aime.

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Merci à :- Macario, qui surfe en Hollande depuis 20 ans, un des fonda-teurs de la Bodyboarding North Sea Association (BBNSA) et qui cherche à fédérer les ridersnordiques.- Martijn qui de son côté a créé il y a 5 ans la communauté boogie online hollandaise.- Alex Karantinas, le webmaster de la communauté boogie online allemande.

Plus d’info sur le bodyboard en Mer du Nord:www.bbnsa.comwww.bodyboarder.nlwww.bodyboarder.de

Pic: Bart Huijbers

Rider: Lars de KeijserPhotograph: Bart Huijbers

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Joana_Schenker in Germany

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Qui d’entre nous ne s’est jamais demandé : « Serais-je capable de surfer Pipeline » ?

C’est bien là une question existentielle pour nous autres bodyboarders. Bien sûr, depuis notre lointaine France, cette interrogation reste la majeure partie du temps en suspens et ne peut trouver de réponse concrète. Elle peut même déranger et créer un certain malaise intérieur. « Si j’avais la chance d’êtreface à ce divin joyau, repousserais-je mes limites ou resterais-je assis sur le sable, faisant retraite devant le doux rêve d’un surf musclé au Pipe à cause d’une évidence trop sévère ?» Pourquoi, chaque rider qui évoque cette vague tient-il le même discours: « surfer Pipeline, marque à jamais ». C’est avec ces effroyables questions qui tarabustent le plus profond de ma conscience, que j’embarque pour Hawaii. Direction le North Shore.Mais avant cela, je dois avouer qu’envisager de me rendre à Hawaii en saison hivernale me taraudait l’esprit depuis quelque temps déjà. C’est aussi parce que mon meilleur ami, Gareth Sheehan, vit sur Honolulu et qu’il ne manquait jamais de ponctuer d’un « quand est-ce que tu viens me voir? » chacune de nos cyber-conversations. Cependant, ce voyageur invétéré se refusait de considérer ma phobie des transports aériens. En effet, loin de moi l’idée de traverser le monde entier dans les cieux et qui plus est à l’intérieur d’une énorme carlingue métallique à étage. Oui, j’ai peur des avions! Mais je suis forcé de reconnaître qu’au fil du temps, je me suis laissé peu à peu convaincre par les arguments de Gareth.La disponibilité? Je l’ai. Le budget? Aussi. Le logement? Egalement. Tous ces éléments réunis, m’ont permis d’entamer une longue réflexion. C’est fatalement avec la plus grande des convictions que je me décide à franchir le pas.A partir du mois de décembre, soit deux mois avant mon départ, je me suis mis à préparer le voyage de ma vie. J’ai com-mencé à m’entraîner physiquement dans le but avoué de surfer Pipe à taille respectable. Il fallait bien que je mette toutes les chances de mon côté pour relever ce défi le plussereinement possible. Si Pipeline m’offrait la session que j’osais secrètement espérer, je me devais d’être prêt. Pendant cette période, j’ai arrêté les fast-foods et rééquilibré mon ali-mentation et m’imposais une heure de course à pied intensive trois fois par semaine. J’essayais aussi de surfer les spots expo-sés par chez moi. Quand un gros swell de décembre toucha enfin la Côte Basque, je pus tester ma condition et fus rassuré: mon endurance ce jour consolida ma confiance, comme si les deuxallaient de pair!

Deux mois vite écoulés. Aujourd’hui, j’embarque déjà pour l’île d’Oahu avec le sentiment d’être préparé. Vingt trois heures d’avion se sont paisiblement écoulées, c’est alors que je réalise que ce long voyage s’est plutôt bien passé. La puissance des cachets anti-anxiolytiques a efficacement dompté mespensées dépravées.

La première semaine en terre Hawaiienne se passe à merveille malgré le flat persistant sur le NorthShore. En effet, les trains de houles ont tendance à toucher Sandy Beach et Makapu’u.L’occasion de surfer régulièrement ces deux spots mythiques dont la température de l’eau n’a d’égal que la sympathie des locaux: élevée. Après une semaine de surf régulier sur ces plages magiques, je parviens à discuter avec les gars. Ceux qui ont pourtant une si mauvaise réputation depuis ma Francenatale, sont en fait bien cools. Ils semblent apprécier les fran-çais et en leur évoquant mon pays d’origine, le nom de Pierre Louis s’immisce toujours dans nos conversations.Un soir, je reçois un mail de Keith Sasaki: « Nicolas, demain, ils annoncent des grosses vagues sur le North Shore, moi je travaille, et je ne pourrai pas venir avec toi ». Immédiatement, Gareth et moi consultons les prévisions qui confirment l’arri-vée de houle d’Ouest dans la nuit. Les modèles prévoient10 à 12 pieds à 18 secondes de période. C’est l’estomac noué que je prends conscience de la situation.

L’heure a sonné. J’ai traversé la terre entière pour ce moment là. Je suis sur le point de répondre à la question qui tourmente mon esprit depuis des mois. Mais demain: en serai-je capable?La nuit aura été courte pour moi. C’est à l’aube que je me réveille, anxieux. Gareth quand à lui, prend son petit déjeuner avec son flegme légendaire qui le caractérise tout en checkant la webcam du Pipe.« Hey Poni, shit, let’s get craking » s’exclame-t-il. Il faut comprendre par là que c’est bon! Aussitôt, on s’empresse de prendre la « highway » en direction du North Shore. C’est entre champs d’ananas et cultures de café que la route qui mène à la côte Nord nous offre un point de vue panoramique des plages en contre bas. En dépit de la distance qui nous sépare de l’Océan Pacifique, on distingue clairement la houle rentrer!Sur place, le parking est blindé. Cela nous oblige à station-ner assez loin du spot. En marchant vers le lieu sacré, nous empruntons la célèbre piste cyclable. Ici et là je remarque quelques plaques mortuaires fraîchement fleuries de colliers

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McMullinPic: Nicolas Breluzeau

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Pics: Nicolas Breluzeau

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hawaiiens. J’en déduis que ces dernières font office de mé-morial dédiés aux personnes disparues ici. C’est à cet instant précis que la pression s’empare de moi. Sans même avoir vu les conditions, j’ai le coeur qui s’emballe. Je suis gagné par l’appréhension. Je me retrouve seul avec moi-même. Pétrifié, mes affaires à la main, je sens mes bras et mes jambess’engourdir. Ma poitrine est comme saisie par un corset de fer. Il fallait néanmoins faire face à cette situation imprévue et c’est soudainement, en m’avançant penaud, que je découvre Pipeline.

Pipeline avec ses indissociables lifeguards, quads, drapeaux rouges, locaux, mais surtout avec ce public dense, cette atmos-phère pesante et ce shape si unique qui casse là, devant moi. Quand aux prévisions, elles avaient vu juste. C’est costaud. Le second reef marche. Ce qui est étonnant, c’est l’impression de « déjà vu ». Sur les fat ones, Pipeline pète comme dans les vidéos. A l’identique.Chacun d’entre nous aurait eu la même réflexion: « j’ai déjà maté cette scène ». Par contre, la vérité est toute autre: ça ferme pas mal. C’est étrange, mais cela ne me surprend pas. Je m’étais fait à l’idée que Pipeline pouvait fonctionner ainsi. C’est assurément l’unique comparaison envisageable avec lesvagues de chez moi. Malgré tout, je reste convaincu que des bombes vont passer dans le lot.A l’eau, on peut compter une dizaine de personnes, pas plus. Soudain, un élan d’enthousiasme incontrôlé s’empare de moi. Aussitôt, je salue Gareth et je me précipite, heureux, vers les autres riders. Je ne saurai expliquer pourquoi mais toutes mes craintes, toutes mes angoisses et toutes mes frayeurs anté-rieures se volatilisent en un instant. Qu’importe si « ça fuit » comme disent ceux qui réfléchissent trop: j’y vais! Sans plus tarder, je me jette dans la passe!En remontant au peak, pendant que les gars se calent de jolis barreaux, j’en profite pour analyser le spot. Je suis tout de suite surpris par les forts mouvements d’eau et d’aspiration que les vagues provoquent. Il faut immédiatement palmer fort. Loin de moi alors l’idée de me laisser aller au jeu irréfléchi de la contemplation du paysage, pourtant somptueux, non, je reste concentré et attentif. En remontant, je remarque aussi que la

passe est un endroit de sécurité où les vagues arrivent enmousses; non plus en zone d’impact. Mais ce qui me choque le plus, c’est la violence du premier reef !Un grondement aussi puissant que le tonnerre retentit à chaque impact. Je suis médusé, moi le petit bodyboardeur méditerranéen inconnu. Les bombes explosent l’opaque roche volcanique tandis que les mecs crient plus loin au line up! Tous semblent super motivés et détendus. J’arrive enfin à leur hauteur. Je me place, nous sommes peu nombreux. J’attends. Ca y est, dans quelques instants, je vais avoir l’extrême privi-lège de rider Pipeline!Tout à coup, une série lève au large. Tous, sans exception, ramons en diagonale vers l’outside-passepour ne pas ramasser. Le jus est de plus en plus important. Les amples mouvements d’eau s’amplifient, l’eau se retire, le reef se découvre: le set arrive et s’apprête à rentrer. Pour ma part, jepalme de toutes mes forces pour ne pas me retrouver en zone interdite mais le courant est tel que je fais du sur-place. Il m’est impossible d’avancer. Je suis comme pris par un piège de re-mous. A ce moment là, je réalise que le danger est omniprésent et que tout peut basculer très vite ici! Sans même avoir encore ridé une vague, je connais ma première frayeur à l’eau suite à un mauvais placement. La première vague pète au second reef à quelques mètres de là. Je suis contraint de réussir mesprochains canards sous peine de me retrouver en zone inter-dite. Le set passé, je reprends peu à peu mes esprits et c’est averti que je redescends vers le peak.La suite de la session correspondait à l’ordinaire pour le com-mun des riders pros. Elle marquera le bodyboardeur amateur que je suis à jamais. Le swell a grossi tout au long de la session et pour l’anecdote, je n’ai eu droit qu’à une seule très bonne vague surfée. Le reste du temps oscillait entre wipe-outs, canards, closiers et de quelques bonnes vagues qui ouvraient ici et là. Mais franchement, l’important était ailleurs ce jour là.

Pic: Jack Johns

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Pics: Jack Johns

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Keiki throw Pic: Jack Johns SLAB /////5

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Voilà un an, jour pour jour, que cette session s’est déroulée. Aujourd’hui, avec un peu plus de recul, je me remémore fré-quemment ces précieux moments. De la décision de partir en avion, en passant par la préparation physique chez moi, jusqu’à cette fameuse session au Pipe. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est au quotidien que je m’appuie le plus souvent sur cette expérience. Qu’importe son statut, qu’importent ses origines, qu’importent ses aspirations, cette aventure hawaïenne est la preuve formelle que dans la vie tout est réalisable avec beaucoup de détermina-tion et d’envie. Le plus dur serait peut-être d’arrêter de se sous-estimer pour commencer à croire en ses rêves les plus fous.

Textes & Récit : Nicolas MarinelliPhotos action: Gareth SheehanPhotos Lifestyle: Jack Johns

BP Pic: Jack JohnsNico / Pipe Pic: Gareth Sheehan

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Liam Tomkins sur LE bowlPic: Ben Sowry

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Lachie cramsiePic: Dylon Parr

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Pic: S. Powyer

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Jul Miremont / Hawaii 11Pic: N.Breluzeau

Fronton impact

Pic: M. Hemon

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T. Goyenetch / AngletPic: B. Hemidy

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Nick GornallPic: Eric Medclaff

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Pic: Ellis Cowan

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Liam TomkinsPic: Ben Sowry

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BP / Pipe 2011Pic: Justin Mack

Backdoor 2011

Pic: Justin Mack

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Pic: D. Scott

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Slab 2011.

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- Special Thanx: Jack Johns, Laurent Bory, Sam Powyer, Renan Faccini, Arnaud Frene Nico "ponicoto" Marinelli, Nico Breluzeau, Jérome Bironneau, Greg Sisco

- Traduction: Laurent Bory, Patrice Carlean

, Greg Sisco

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