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Juin 2016 (2016/2) Site Web : http://www.cara-ibm.org/lagaude Bulletin de Juin 2016 (2016/2) Bonjour à tous, voici notre 2ème Bulletin de 2016, c’est l’été…. Nous ferons un survol des événements du 1er trimestre 2016, et nous verrons le programme des mois à venir. Nous continuerons également nos rubriques sur l’actualité de nos adhérents, du CARA, de l’industrie informatique, et de IBM Les événements récents Conférences o Introduction à l’énergie nucléaire o Stratégie IBM Les événements futurs Conférences Sorties et Visites Actualités, industrie informatique, IBM o Quelques caricatures de JP Ottavi o Nicolas Sekkaki (IBM France) : « Nous sommes dans une phase de transformation majeure » o IBM annonce des progrès sur la mémoire PCM o Local Motors lance Olli, minibus intelligent grâce à IBM Watson o IBM déclare avoir créé une macromolécule capable de neutraliser tous les virus o L’ordinateur quantique, un rêve prochain

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Juin 2016 (2016/2)

Site Web : http://www.cara-ibm.org/lagaude

Bulletin de Juin 2016 (2016/2)

Bonjour à tous, voici notre 2ème Bulletin de 2016, c’est l’été….

Nous ferons un survol des événements du 1er trimestre 2016, et nous verrons le programme des mois à venir.

Nous continuerons également nos rubriques sur l’actualité de nos adhérents, du CARA, de l’industrie informatique, et de IBM

Les événements récents

Conférences

o Introduction à l’énergie nucléaire

o Stratégie IBM

Les événements futurs

Conférences

Sorties et Visites

Actualités, industrie informatique, IBM

o Quelques caricatures de JP Ottavi

o Nicolas Sekkaki (IBM France) : « Nous sommes dans une phase de transformation majeure »

o IBM annonce des progrès sur la mémoire PCM

o Local Motors lance Olli, minibus intelligent grâce à IBM Watson

o IBM déclare avoir créé une macromolécule capable de neutraliser tous les virus

o L’ordinateur quantique, un rêve prochain

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[email protected]

04.93.24.80.63

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Les bonnes volontés pour participer aux activités du CARA seront les bienvenues : bureau, organisation d’événements...

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Les événements récents

Conférence ‘Introduction à l’énergie nucléaire’

Cette conférence a été organisée par Jean Gouix, et présentée par Alain Languille, expert du CEA; le 28 Avril 2016. Elle a réuni 27 participants.

La présentation faite pendant la conférence, et les documents associés sont disponibles sur notre espace partagé Dropbox

https://www.dropbox.com/sh/yqa66qj2hxjpyfy/AADgCgnuZDrq-rEMqPlZfKwQa?dl=0

Après cette introduction, d’autres conférences et visites sur le sujet se tiendront dans la 2ème moitié de l’année :

Conférence ‘Sécurité et futur du nucléaire’, présentée par Alain languille le 29 Septembre 2016

Visite du CEA Cadarache et du projet ITER, le 17 Octobre 2016

Conférence ‘Stratégie IBM’, repas amical et pétanque

Le 24 Juin, le CARA vous proposait une journée instructive, nourrissante et ludique

Comme il est de coutume, le CARA Sud Est organise chaque année une conférence qui permet d'avoir un bref aperçu sur les orientations stratégiques d'IBM. Ces 3 dernières années, Frédéric Allard, Vice-Président R&D IBM France, Directeur des Sites IBM de Nice et de Sophia-Antipolis a bien voulu se prêter à cet exercice. Il a ensuite partagé avec plus de 30 CARAistes un repas en toute convivialité.

Que retenir de ses propos ?

Fred s'est tout d’abord félicité du bon déroulement du déménagement d'IBM à Nice Méridia.

En dépit de scepticisme de nombreuses personnes, les délais ont été respectés, et c’est remarquable. A cette occasion il n’a pas manqué de remercier le CARA pour sa participation essentielle à l’opération « ancien mobilier » vers Haïti et le Burkina Faso, qui fut un grand succès.

Il nous a ensuite expliqué qu’IBM continuait sa profonde mutation, qui malheureusement allait entraîner une réduction d’effectifs d’environ 130 personnes au niveau d’IBM France. Le site de Nice/Sophia-Antipolis ne sera pas épargné, notamment au niveau des ressources « Outsourcing » et Administratives.

En effet, le Big Data et le Cloud demande des aptitudes qui s’avèrent être assez particulières. On peut citer, par exemple, la maîtrise d’algorithmes mathématiques permettant d’extraire des informations intéressantes ou cachées au premier abord.

Mais surtout, le Big Data et le Cloud exigent des connaissances qui ont constamment besoin d’être renouvelées, tant au point de vue technique que business.

Ainsi, il est fréquent de voir des développeurs d’IBM et un client spécifique, qui participent ensemble à une solution et qui la rendent opérationnelle dès que possible. La suite est fonction des résultats obtenus.

Cette philosophie exige bien sûr une main d’œuvre adaptée.

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Quelques participants

Fred a également évoqué les progrès de l’intelligence cognitive, c'est-à-dire, du logiciel Watson. On estime que son utilisation dans le domaine de la médecine a permis de sauver plusieurs milliers de personnes. Et les perspectives d’application dans d’autres domaines ne manquent pas…

Nous remercions encore Fred de son intervention, toujours aussi intéressante.

Quelques photos de Fred Allard pendant sa conférence.

Il fallait alors reposer les petites cervelles grises, Un repas copieux, agrémenté par des raviolis tant attendus par certains, nous a permis de reprendre des forces.

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Car l’après-midi, les participants étaient conviés à participer à un tournoi de pétanque. Huit présents se sont portés volontaires. La canicule a dissuadé nombre de candidats potentiels !

Tirage au sort des quatre doublettes suivantes:

Jean-Pierre Lorthiot - Jean-Paul Charbonniaux

Jean-Pierre Alfonsi - Gérard Depaye

Liliane Lorthiot – Marc Taraquois

Jacques Gros - Jean Gouix

Nous nous retrouvons sur un terrain ombragé de La Guinguette où les quatre équipes peuvent se confronter sur deux parties simultanées.

Jean Gouix rappelle les règles de base de la pétanque :

Pétanque qui vient du provençal signifie ‘pieds tanqués’, donc pieds au sol joints, contrairement à la boule Lyonnaise par exemple où le joueur court avec sa boule,

Tracer un cercle au sol,

Lancer le cochonnet entre 6 et 10 mètres,

La partie se joue en 13 points, et on ne parle pas de 2 points d’écart. La première équipe qui a 13 points a gagné.

Les 4 doublettes démarrent sur le terrain bien à l’ombre! Ouf !

Jean-Paul Tonnellier surveille le déroulement des parties, et la foule (au moins 4 personnes) est en délire !

Après le premier tour, finale des gagnants et finale de la consolante, suivies d’un pot pour tous les présents.

Le score importe peu. Le principal est d’avoir passé un bon moment, et en cette année de jeux olympiques, nous ajouterons que le principal est de PARTICIPER !

Nous espérons que cet article vous donnera envie de participer la prochaine fois…

Un album des photos de la journée est disponible sur notre espace partagé Dropbox

https://www.dropbox.com/sh/q2ifcwewm4c0927/AACPzYdUEM-EWxpJrnXyst4Fa?dl=0

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Les événements à venir

Les futures conférences

Plusieurs conférences sont en cours d’organisation pour le 3ème et 4ème trimestres 2016, des informations plus précises seront diffusées ultérieurement :

Energie nucléaire II – Sureté et futur du nucléaire, par Alain Languille, le 29 Septembre 2016. Cette conférence fait suite à l’introduction présentée par Alain au mois d’Avril. Elle est particulièrement intéressante pour ceux / celles d’entre vous qui participeront à la visite ITER / Cadarache le 17 Octobre.

Journal de voyage en Nouvelle-Calédonie, par Jacques Motte

Géologie IV – Le réchauffement climatique, par Jacques Besseyre

Conférence commune Cara / ADREP, prévue le 1er décembre, date à confirmer

Intelligence Artificielle II – traitement du langage naturel

Les lanceurs spatiaux II, par Charles Rheinart.

Les futures Sorties et Visites

Une liste préliminaire des visites et sorties possibles pour le 2ème semestre 2016

Visite de l’Observatoire de Nice et de l’Astrorama – Septembre 2016

Visite du CEA Cadarache et du site ITER, le 17 Octobre 2016

Musée Picasso Antibes

Voyage en Inde du Nord, Novembre 2016, voyage confirmé, 31 participants

....

Toute suggestion pour des sorties en 2016 sera la bienvenue.

Contacter :

Monique Fulconis, tél. 04 93 07 24 70, courriel : [email protected]

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Actualités, industrie informatique, IBM

Cette série d’articles a été collectée par Pierre Alliez, notre ‘veilleur technologique’.

Quelques caricatures de JP Ottavi

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Nicolas Sekkaki (IBM France) : « Nous sommes dans une phase de transformation majeure »

Publié sur www.lemagit.fr le 01 Juillet 2016 par Cyrille Chausson

Lors d’une rencontre avec LeMagIT, le patron d’IBM France revient sur la transition du groupe, sur son positionnement dans l’écosystème français et sur le rôle qu’il compte jouer dans l’Hexagone.

LeMagIT : IBM a entamé une phase de transition. Pouvez-vous nous expliquer les grands axes de cette transformation que mène le groupe en France ?

Nicolas Sekkaki : Le numérique a bouleversé la donne. Généralement, on développe un produit, on met quelques années à le développer, puis on va sur le marché. Il existe ensuite un temps de latence avant que le produit soit vraiment là. Cela prend quelques années. Aujourd’hui, sommes avons mis en place des processus de co-création avec les clients. Il s’agit d’abord de produits, établis donc en co-innovation, mais aussi de méthodologies. Celles-ci, comme le Studio, sont des méthodologies pour mettre en œuvre la transformation digitale chez nos clients. Depuis 12 mois, nous nous sommes demandé ce qu’il leur fallait pour réussir leur transformation digitale, et par corollaire, ce qu’il nous faut (à IBM, NDLR). Parfois nous sommes en avance de phase par rapport à nos clients, parfois, des clients ont des besoins que l’on détecte. Parfois on en crée. Cela crée un cercle très vertueux, la plupart du temps, sur des cycles très courts de quelques mois.

Nous avons aussi travaillé avec des cabinets de conseil, mais cette capacité à traduire en informatique est un plus chez nous. L’ambition est certes de développer des plateformes et des applications, mais le véritable enjeu pour les entreprises avec lesquelles nous discutons est qu’elles ont aussi un système existant. Vous pouvez également développer une informatique à côté, que vous appelez digitale. Mais à un moment donné, il faut connecter l’ensemble. Et sur ce point, nous apportons un véritable plus, car nous sommes très présents dans l’informatique de nos clients. Leur informatique actuelle leur est vitale et notre objectif est de leur montrer qu’il faut renforcer ce cœur car il va être beaucoup plus sollicité de l’extérieur, par le digital. Et ce, tout en étant capable de l’ouvrir. On l’ouvre et on le renforce. Si vous créez votre partie digitale indépendamment de la partie informatique, vous n’en tirerez pas la quintessence.

Enfin, on se rend compte que l’objectif est de leur créer des plateformes. Parce que nous sommes certes dans une phase créatrice, mais l’objectif est aussi d’avoir un socle suffisamment solide, flexible et ouvert pour pouvoir accepter des technologies qui n’existaient pas il y a 12 mois. Ces technologies peuvent aussi constituer une base d’innovation et d’industrialisation, connectée à leurs systèmes existants. Nous accompagnons aujourd’hui nos clients à bâtir des plateformes. Et cela nécessite d’avoir une vision extrêmement large de ce qu’est l’informatique.

Ensuite, il faut pousser le raisonnement. Comment industrialiser les développements ? C’est pour cela que nous avons par exemple créé à Lille un laboratoire agile. On s’est rendu compte qu’il faut être capable de tester les développements et les mettre en production très rapidement. Développement et production sont mis sur un même plateau.

Le quatrième élément porte sur la gestion des compétences. Comment je fais évoluer les compétences dans mon entreprise ? Comment puis-je acquérir de nouvelles compétences ? C’est la partie académique dans laquelle on retrouve aussi les start-ups.

Ce sont ces 4 grands blocs que nous avons développés ces 12 -18 derniers mois. De là, des éléments sont nés comme le Studio, le Bluemix Garage de Nice, le centre de Lille. Nous allons aussi ouvrir un laboratoire cognitif à Paris. On crée des méthodologies et des moyens, on étoffe ainsi notre offre, et nous pouvons au final proposer des services à nos clients en fonction de leurs besoins, quels que soient leur angle d’attaque de leur transformation numérique.

LeMagIT : Avec cette approche, vous vous adressez à de nouveaux métiers, allant bien au-delà de l’informatique, votre cœur historique. Comment faites-vous justement pour les cibler ?

Nicolas Sekkaki : Il faut avoir en effet des compétences qui comprennent l’industrie. La phase de transition d’IBM a été de se donner des capacités et de comprendre comment les appliquer à une

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industrie particulière et chez un client particulier. L’intelligence cognitive est par exemple différente dans le banque ou dans la santé. Il peut y avoir des ponts, mais il faut l’entrainer différemment, sur des cas d’usages différents. Une autre transformation d’IBM porte ainsi sur la transformation par industrie. Par exemple, après avoir créé le Software Group, avec l’analytique parmi ses assets, nous cherchons désormais à cibler l’analytique pour des industries spécifiques, comme la banque. Cela signifie qu’il faut que nous disposions dans notre propre transformation des compétences métiers, qui comprennent nos produits, nos capacités et le métier client. Depuis un an, nos architectes et commerciaux sont rassemblés par industries. Cette vision industrielle et sectorielle existe également dans chaque département. Nous avons aussi l’ambition forte de doubler le chiffre d’affaires et le nombre de personnes sur la partie consulting, davantage orientée intégration. Nous avons recruté l’année dernière, à tous les niveaux d’expertise. En doublant la taille, on est ainsi capable de façonner les compétences que l’on fait venir dans l’entreprise. Nous avons ainsi recruté des designers, des data scientists, des spécialistes de la santé. Nous avons un plan d’embauche sur GBS (Global Business Services, NDLR) de plusieurs centaines de personnes, tant sur la compétence produit qu’industrie.

Ce plan de transformation est rapide, et plutôt bien accueilli par les clients. On a gagné des références dans de nouveaux domaines ; quand on parle de Watson, on ne parle pas qu’à l’informatique, mais aussi au CEO. Il s’agit d’une transformation de modèle économique. Plus de 150 Comex sont venus nous voir ces 12 derniers moins.

LeMagIT : Particulièrement sur Watson ?

Nicolas Sekkaki : Oui. Il existe un véritable intérêt autour de Watson. Les entreprises s’intéressent à ce que fait l’intelligence augmentée, comment celle-ci leur permet de réinventer leur processus, leur positionnement vis-à-vis de leurs clients et leur efficacité opérationnelle.

LeMagIT : En terme d’usages de Watson, existe-t-il un secteur d’activité qui se dégage ?

Nicolas Sekkaki : Les banques sont assez actives sur ce sujet, car elles doivent se transformer massivement. Elles réinventent actuellement les services bancaires.

Toutefois, plusieurs poches se dégagent aujourd’hui, comme les call-centers où Watson a aussi une certaine pertinence, en matière d’expérience utilisateur. Le client peut par exemple interagir directement avec Watson (via par exemple, les capacités de langage naturel, NDLR) puis être dirigé ensuite vers le bon agent. Watson les aide à être encore plus pertinents. L’intégration de Watson dans les call-centers a une véritable valeur.

LeMagIT : Il est donc important que Watson comprenne bien les spécificités du français. Où en sommes-nous dans la francisation de Watson ?

Nicolas Sekkaki : Les choses se développent. Il sera disponible en 2016. Watson va parler 7 langues cette année. On commence à couvrir un spectre très large. Il ne s’agit pas simplement de la traduction, mais aussi du cognitif et des modèles de réflexion. Et cela est important pour la partie apprentissage.

LeMagIT : Vous avez précédemment évoqué la création d’un Cognitive Lab. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Nicolas Sekkaki : Il est difficile de dissocier le cognitif de la donnée et du numérique. Au fur et à mesure que nos clients développent leur digital lab, ils ont besoin d’avoir un data lab et aussi un cognitive lab.

Ce que l’on souhaite : à chaque fois que les clients ont une réflexion autour de l’intelligence augmentée, on leur dit de créer un laboratoire sur le cognitif, qui n’est que l’évolution naturelle du digital lab et de la donnée. Nous souhaitons donc avoir un Watson Labs en France, pour aider nos clients à bâtir leur propre solution cognitive. Il s’agit aussi de permettre à nos clients de le faire de façon autonome, avec ou sans nous, et avec ou sans les start-ups.

D’ici septembre, nous allons aussi mettre en place une Scale Zone. Nous nous sommes rendus compte qu’il existait de nombreuses start-ups, éparpillées, travaillant chacune sur des sujets différents. Avec la Scale Zone, nous voulons être capables d’apporter une solution industrielle, robuste et scalable, à un problème particulier. On peut par exemple rassembler un constructeur et

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une industrie, ainsi que plusieurs start-ups. Notre mission est d’arriver de faire converger ces 6 start-ups sur un produit que l’on peut maintenir et déployer de manière industrielle.

LeMagIT : Ce visage est celui d’un IBM qui se transforme. Le groupe met fortement en avant des secteurs à forte croissance comme l’analytique, le Cloud ou l’Internet des objets. Mais ceux-ci ne sont pas ceux qui génèrent actuellement le plus de revenu. Quels sont les secteurs les plus dynamiques en France et quand ces secteurs à forte croissance tireront les revenus du groupe ?

Nicolas Sekkaki : D’ici 2020, nous souhaiterions que le cognitif et le Cloud représentent 50% de nos revenus dans le monde. Aujourd’hui, quand on regarde toutes nos initiatives, nous sommes entre 25% et 30%. C’est une véritable transformation de ce que nous faisons et de la façon dont nous le faisons. Aujourd’hui 75% de nos revenus sont réalisés d’une certaine façon, mais le marché change dans sa façon de consommer. Et de nouveaux secteurs sont encore à créer. On a beaucoup travaillé sur ce dernier point.

Nous sommes dans cette phase de turbulences, qui est une phase normale. Mais dans la structure, dans les offres, et dans le marché, il faut être capable de faire cette transition. Avec cette phase de transition, les résultats baissent en partie parce que vous avez annualisé des solutions (avec le Cloud, ndlr). Mais le revenu futur est assuré si vous garantissez la qualité. On est dans cette phase de transformation majeure. J’entends les journaux dire que l’on fait 16 trimestres consécutifs de décroissance. Nous aurions aimé faire 16 trimestres de croissance, mais quand vous enlevez ce qu’on a vendu (comme ses serveurs x86, NDLR), qui est aussi un repositionnement, (le recul est assez réduit ; -1%, NDLR). Nous sommes une entreprise qui pèse 82 milliards de dollars, celle-ci est en train de se transformer de façon très rapide, avec des offres innovantes et de la création avec le cognitif.

Mon ambition en France est d’avoir des clients sur des sujets phares, de la start-up à la grande banque.

Mais nous commençons à bien décoller sur les thèmes à forte croissance et nous avons des clients sur des projets où nous n’étions pas jusqu’alors positionnés.

LeMagIT : IBM est concurrencé aussi par des start-ups, dans le stockage, les bases de données ou encore la gestion des données, ou dans le Cloud. Comment IBM se positionne-t-il ?

Nicolas Sekkaki : Nous devons composer avec cela. Je trouve cela rafraichissant. Toutes les avancées sont réalisées parce qu’il y a de la concurrence. Notre plateforme Bluemix est bâtie sur des composants ouverts et IBM investit massivement dans le modèle ouvert. Nous l’intégrons dans nos plateformes. Et c’est notre intégration qui permet à nos clients d’avoir une solution cohérente. Je crois beaucoup en Bluemix, et quand on a développé Watson, il fallait l’intégrer à Bluemix. Il faut donner à cet écosystème (de start-ups et de technologies, NDLR) un cadre cohérent.

LeMagIT : Les Smart Cities étaient il y a quelque temps au cœur du discours d’IBM en France. Mais ce discours s’est atténué. Existe-il aujourd’hui des points de résistance en France ?

Nicolas Sekkaki : Les Smart Cities continuent de se développer avec par exemple la voiture connectée chez PSA ou encore la ville de Nice. Il existe bien des cas d’usage. On a aussi travaillé avec la ville de Montpellier pour développer ce que serait une Smart City.

Nous développons aussi des services avec Veolia, autour de la collecte des points d ‘eau et de la détection de fuites. Ces problématiques sont liées à l’Internet des objets. Il faut un intégrateur qui soit capable de comprendre cela, capable de faire de l’analytique et du prédictif, de ma maintenance préventive avec de forts volumes partout dans le monde. C’est ce que nous faisons avec Veolia en ce moment.

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IBM annonce des progrès sur la mémoire PCM

Publié sur www.ZDNet.fr le 18 mai 2016

Technologie : IBM présente la nouvelle évolution de la mémoire PCM, sa dernière invention qui ambitionne de se placer comme une alternative à mi-chemin entre la DRAM et le stockage Flash. Big Blue espère pouvoir envisager d’attaquer ce marché dans les deux ou trois ans.

PCM pour Phase Changing Memory. Derrière ce nom se cache le nouveau cheval de bataille d’IBM en matière de stockage. Depuis plusieurs années, le constructeur travaille à améliorer cette nouvelle technologie de stockage qui promet des performances et une vitesse d’accès supérieures à celles des mémoires flash à un coût inférieur.

Et IBM est fier de ses progrès en la matière : le constructeur annonce être parvenu à développer une mémoire PCM capable de contenir 3 bits par cellule, une densité qui ouvre la voie à de nouvelles applications commerciales et représente un bond en avant par rapport aux premiers modèles de 2011, qui ne disposaient que de 2 bits par cellule.

10 millions de cycles de réécritures

« Atteindre 3 bits par cellule est un important point d’étape, car à cette densité, le coût de la mémoire PCM sera largement inférieur à celui de la DRAM et plus proche de celui du Flash » résume Haris Pozidis, chercheur chez IBM.

La mémoire PCM s’appuie sur l’exploitation des propriétés physiques de matériaux connus sous le nom de chalcogenures, notamment utilisés dans le développement de disques blu-ray réinscriptibles. IBM envisage pour l’instant des scénarios hybridant le PCM a d’autres solutions de stockage, notamment la mémoire flash.

La mémoire PCM serait principalement utilisée comme mémoire cache à haute vitesse : les équipes d’IBM évoquent ainsi la possibilité de stocker le système d’exploitation d’un smartphone dans une mémoire PCM afin d’accélérer les performances et de réduire les temps de chargement du téléphone au démarrage.

IBM met également en avant la plus grande durabilité de ce type de stockage, rappelant qu’une puce de stockage flash est capable d’atteindre une durée de vie d’environ 10.000 cycles de réécritures, tandis que la mémoire PCM peut théoriquement en supporter plus de 10 millions.

La mémoire PCM se veut également plus réactive et propose de meilleures performances que la mémoire Flash selon IBM, qui avance que le temps d’accès aux données sur ce type de mémoire est de l’ordre d’une microseconde là où la mémoire Flash plafonne à 70 microsecondes.

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Local Motors lance Olli, minibus intelligent grâce à IBM Watson

Publié sur www.aruco.com le 22 Juin 2016, par Geoffray Sylvain

Le groupe IBM et la startup Local Motors lancent « Olli », le premier minibus autonome imprimé en 3D utilisant les capacités cognitives du programme Watson IoT.

On connaissait déjà les capacités avancées des navettes autonomes de Navya, mais Local Motors vient d’annoncer sa réponse, avec l’aide du groupe informatique d’Armonk et de son programme Watson IoT.

La start-up technologique avait déjà fait parler d’elle il y a quelques mois en présentant ses véhicules open-source Strati, imprimés en 3D.

Plus récemment, Local Motors avait à nouveau fait parler d’elle en recevant un financement de la part du fond d’investissement d’Airbus

Fonctionnement du minibus Olli

Jeudi dernier, à l’occasion du nouveau site de production de Local Motors à National Harbor (Maryland), près de Washington DC, la société a présenté son nouveau produit, le minibus autonome Olli.

Ce véhicule autonome pourra transporter jusqu’à 12 passagers sur des parcours aléatoires grâce à 30 capteurs embarqués, permettant d’analyser et d’interpréter un ensemble de données variées. Ce sont notamment les capacités cognitives basées sur le cloud de Watson IoT qui seront mises à profit pour cela.

Le minibus Olli sera ainsi le premier véhicule autonome à bénéficier de la technologie de machine-learning adaptée à l’Internet des objets développée par IBM à Munich.

Watson intégré au véhicule

Le véhicule Olli embarqué également 4 des APIs autorisées par Watson IoT pour enrichir les intéractions avec les personnes transportées, dont les fonctions Speech to Text, Natural Language Classifier, Entity Extraction et Text to Speech.

Olli pourra ainsi répondre aux questions d’un passager concernant sa destination ou même fournir des recommandations à partir de l’analyse des préférences de chacun.

On pourra ainsi commander son trajet à l’avance vie son smartphone et demander par exemple : « Olli, conduis-moi au restaurant japonais le plus proche ») .

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Disponibilité et prix

Les prototypes de cette nature sont encore hors de prix. En effet, leurs composants sont très chers et les besoins d’ajustements techniques encore nombreux.

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Juin 2016 (2016/2) 15

Mais les premiers essais du minibus connecté Olli de Local Motors devraient débuter d’ici à la fin de l’année 2016 à Washington DC, près de Miami ainsi qu’à Las Vegas. D’autres villes auraient également montré des signes d’intérêt pour le système, dont Berlin et Copenhague.

A Paris, on préfère privilégier des capsules qui circuleraient de manière autonome sur la Seine. Projet non moins ambitieux d’ailleurs…

IBM déclare avoir créé une macromolécule capable de neutraliser tous les virus

Publié sur www.up-magazine le 16 mai 2016 par Charles-Elie Guzman

Les technologies développées dans les semi-conducteurs sont-elles transposables à la médecine ? C’est ce que tente de prouver IBM Research, associé pour l’occasion avec un institut de bio et nano technologie de Singapour. Leurs travaux viennent d’être publiés dans une revue scientifique. Les chercheurs affirment avoir créé une macromolécule capable d’éradiquer tous les virus, de la grippe à Ebola en passant par d’autres vecteurs de maladies virales.

James Hedrick, chercheur spécialisé dans les matériaux organiques pour IBM Research, explique au magazine Forbes comment son équipe, en partenariat avec l’Institut de bio-ingénierie et nanotechnologie (IBN) de Singapour, est parvenue à une avancée scientifique majeure qui pourrait contribuer à lutter contre les infections virales. Leurs travaux a fait l’objet récemment d’une publication dans la revue scientifique Macromolecules.

Les grands virus dévastateurs comme Ebola ou ceux de la Dengue échappent souvent aux vaccins et traitement grâce à leur capacité de changer de forme. Les souches de ces infections virales mutent rapidement de sorte qu’elles sont non seulement résistantes aux traitements, mais empêchent toute lutte efficace contre leur propagation.

Les scientifiques déclarent avoir conçu une macromolécule capable de s’attaquer à toutes sortes de virus grâce à une arme biologique unique à triple action. Contrairement à ce que font la majorité des chercheurs en virologie, ils ne se sont pas concentrés sur l’étude de l’ADN ou de l’ARN des virus ; ils ont au contraire regardé ce qui ne changeait pas quand un virus mutait. Et au lieu de travailler à l’intérieur du virus, ils attaquent l’extérieur du virus.

Les chercheurs se sont ainsi intéressés aux glycoprotéines qui entourent les virus. Ces glycoprotéines forment une substance que l’on peut, par simplification, comparer à du miel, qui colle le virus aux cellules saines et les rend malades. Interrogé par le magazine Fast Company, les chercheurs déclarent : « Quel que soit le virus et la façon dont il mute, il va avoir ces substances à sa surface ; elles ont des charges électriques (certaines positives, d’autres négatives) auxquelles des produits chimiques peuvent coller ».

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C’est par cette caractéristique que les chercheurs d’IBM et IBN envisagent de piéger le virus. En effet, la macromolécule qu’ils ont créée utilise ces liaisons électrostatiques pour s’accrocher par l'intermédiaire d'un polymère au virus et lui ôter toute faculté d’infecter des cellules saines. Les chercheurs appellent ce polymère la « magic bullet » (balle magique). Une fois le virus accroché par la macromolécule, celle-ci neutralise les niveaux d’acidité des cellules du virus. En contrôlant l’acidité, la macromolécule bloque toute possibilité de réplication du virus qui ne peut ainsi plus se propager. Enfin, la macromolécule dispose d’une troisième arme de choc. Elle délivre un sucre très particulier, le mannose, qui se colle aux cellules saines dans le système immunitaire et a pour fonction d'éviter l'infection.

Cette macromolécule, véritable arme de guerre contre les virus a été testée en laboratoire sur une large gamme de virus comme celui de la grippe, d’Ebola ou de l’herpès. Les recherches n’ont pas encore porté sur Zika mais cela ne saurait tarder. Les premiers résultats montrent que les virus n’opposent aucune résistance à ce type d’attaque montrant ainsi qu’ils n’ont pas le temps de muter.

Les chercheurs savent que l’utilisation de la macromolécule dans le corps humain demandera plusieurs années d’essai cliniques. Mais ils pensent à des applications plus immédiates en introduisant leur molécule dans du savon ou du détergent. Selon eux, en ajoutant quelques gouttes de la substance contenant leur macromolécule dans le l’eau suffirait à nettoyer instantanément une pièce infectée du virus Ebola par exemple. Ils estiment aussi que les applications pourraient, à terme, conduire à un nouveau mode de vaccination contre tout un ensemble d’infections virales.

Le Dr Yi Yan Yang, directeur de l’équipe de chercheurs de l’institut de bio-ingénierie et nanotechnologie de Singapour commente cette découverte prometteuse : « Nous avons créé une macromolécule antivirale qui peut lutter contre les virus, en les empêchant d’infecter les cellules, indépendamment de leurs mutations. Cette macromolécule est non toxique pour les cellules saines et d’une utilisation sans danger. Cette recherche prometteuse représente douze années de travail acharné et de collaboration d’une communauté mondiale de chercheurs ».

De son côté IBM estime que cette découverte est une première preuve que la conjonction de la recherche médicale avec les prouesses de calcul d’IBM Watson accélérera de manière sensible la découverte de nouveaux traitements et médicaments contre les maladies les plus dangereuses.

« Avec la récente flambée de virus tels que Zika et Ebola, réaliser des percées antivirales devient encore plus important », a déclaré le Dr James Hedrick, chercheur principal sur les matières organiques de pointe à IBM Research . Il ajoute : « Nous sommes enthousiasmés par les possibilités que cette nouvelle approche représente, et sommes donc à la recherche de collaboration avec les universités et d'autres organisations pour identifier de nouvelles applications. "

Avis aux amateurs.

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L’ordinateur quantique, un rêve prochain

Publié sur www.la-croix.com le 06 Mai 2016 par Audrey Dufour

IBM a créé la surprise en annonçant la mise à disposition d’un ordinateur quantique pour le grand public. À quoi cela sert-il vraiment ?

La physique quantique permettrait de créer des ordinateurs « universels », capables de n’importe

quel calcul.

Il y a eu les bouliers. Puis les premiers calculateurs analogiques, les calculatrices, les ordinateurs, les supercalculateurs. Et il y aura peut-être prochainement les ordinateurs quantiques. Encore objets de science-fiction il y a une décennie, les machines quantiques prennent forme.

IBM a ainsi annoncé, mercredi 4 mai, qu’il mettait à la disposition du public une tranche de 5 qubits, accessible à partir de n’importe quel navigateur. « Une nouvelle façon de penser » s’ouvrirait donc à l’internaute, selon la société informatique. Mais à quoi cela sert-il vraiment ?

La fin de la logique binaire

Pour le comprendre, il faut partir des ordinateurs actuels. À la base d’un ordinateur classique se trouvent des millions de transistors qui fonctionnent selon un système binaire. Ils ne peuvent connaître que deux états, en alternance, comme allumé ou éteint, ou oui ou non. Ce système binaire correspond aux longues suites de 1 et 0 que l’on observe en informatique. Chaque nombre de ces suites est appelé un bit. La suite 01100001 comprend ainsi 8 bits et forme un octet.

Imaginons maintenant qu’un bit est capable d’être à la fois un 0 et un 1, d’être à la fois oui et non. Difficile à concevoir ? C’est pourtant ce que propose l’informatique quantique. Les bits, rebaptisés qubits, représentent des 0, ou des 1 ou les deux en même temps. La logique binaire prend fin.

Pour comprendre le changement radical, prenons la suite 01100001 qui correspond à la lettre a. Pour y ajouter la lettre b, il faut la séquence 01100010. Au final, on obtient donc 0110000101100010, soit 16 bits qui donnent simplement ab. Mais si maintenant on utilise des qubits, leur nature quantique permet d’obtenir la première et la deuxième séquence simultanément. Et donc de gagner de la place et in fine, de la puissance.

Un danger pour la cryptographie ?

Les ordinateurs quantiques permettront, à terme, d’explorer des bases de données gigantesques, les big data, pour en tirer des liens pour l’instant impossible à déduire. Ils pourront aussi modéliser des combinaisons de molécules complexes dans le domaine de la chimie et des médicaments. Enfin, et c’est là le nerf de la guerre, ils seront capables de « casser » n’importe quel code.

« Avec un ordinateur quantique universel, il n’existe aucun calcul qui ne pourrait pas être fait », s’enthousiasme Eleni Diamanti, chercheuse au CNRS et membre du Paris Center for Quantum Computing. Une telle machine pourrait donc mettre à mal tous les mots de passe et les systèmes de chiffrement. « La communauté mathématique prend très au sérieux la menace de l’ordinateur

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quantique, prévient la spécialiste. En parallèle, on assiste à un développement rapide du domaine de la cryptographie quantique. » Fin avril, l’Union européenne a même annoncé un milliard d’euros de financement pour les technologies quantiques.

Alors IBM laisse-t-il l’opportunité à l’internaute de devenir le prochain Alan Turing, qui a cassé le code allemand durant la Seconde guerre mondiale ? Non. La société met à la disposition du public cinq qubits, or cela représente bien moins de puissance que les millions de bits normaux dans un ordinateur. L’accès grand public d’IBM ne permet ainsi que de tester des problèmes mathématiques simples, et à condition de comprendre le fonctionnement !

Capture d’écran de l’interface d’IBM

Pas encore d’ordinateur quantique universel

« Même si un qubit est plus puissant qu’un bit, il en faut au moins un millier pour concurrencer les machines actuelles sur les problèmes cryptographiques », explique Eleni Diamanti. Or, personne pour l’instant n’a réussi à en relier autant ensemble. De par leur nature, les qubits sont en effet sensibles à la lumière et aux radiations électromagnétiques. Il est extrêmement difficile de les faire interagir sans que le « bruit » environnemental ne perturbe les phénomènes quantiques.

Les « ordinateurs quantiques » actuels ne sont donc que de faibles tranches de qubits, bien loin de l’« ordinateur universel », qui en nécessiterait plusieurs milliers. « Les acteurs du secteur ont tendance à faire de la communication sans grand fond », dénonce Daniel Estève, directeur du groupe de recherche Quantronics au CEA. En 2011 déjà, les annonces de la société américaine D-Wave concernant un processeur de 128 qubits avaient créé une polémique dans la communauté scientifique, certains argumentant que ce processeur ne permettait pas de véritable progrès de vitesse et de puissance de calcul.

Beaucoup reste donc à découvrir dans la prochaine décennie. Et peut-être qu’un jour, des réfrigérateurs remplis de puces quantiques remplaceront les unités centrales.