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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES 74, rue de la Fédération, 7 5 Paris (15 e ) - Tél.: (1) 783.94.00 SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60 EVACUATION DES EAUX RESIDUAIRES DE LA DISTILLERIE DE FAUVILLE-en-CAUX (Seine-Maritime) par R. PANEL J.C. ROUX Collaboration technique H. ARTIS J.P. FLORIN Service géologique régional PICARDIE - NORMANDIE 18, rue Mazurier, 7 6 Mont-Saint-Aignan - Tél.: (35) 70.38.64 12, rue Lescouvé, 80 Amiens - Tél.: 91.73.87 2, rue général Moulin, 14 Caen - Tél.: 81.86.96

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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES74 , rue de la Fédération, 75 Paris (15e) - Tél.: (1) 783.94.00

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60

EVACUATION DES EAUX RESIDUAIRES

DE LA DISTILLERIE DE FAUVILLE-en-CAUX(Seine-Maritime)

par

R. PANEL J.C. ROUX

Collaboration technique

H. ARTIS J.P. FLORIN

Service géologique régional PICARDIE - N O R M A N D I E

18, rue Mazurier, 76 Mont-Saint-Aignan - Tél.: (35) 70.38.64

12, rue Lescouvé, 80 Amiens - Tél.: 91.73.87 2, rue général Moulin, 14 Caen - Tél.: 81.86.96

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R E S U M E

Afin que cesse le rejet en bétoire naturelled1effluents polluants, l'Agence de bassin Seine Normandie estintervenue auprès de la Distillerie coopérative de Pauville -en - Caux. Celle-ci a confié au Service Géologique Régionaldu B.R.G.M., l'étude hydrogéologique des conditions d'évacua-tion par aspersion de ses eaux résiduaires (25 000 m3 à ladernière campagne).

Un terrain de 15 hectares situé en tête d'un vallonsec, en amont de la bétoire naturelle, a été retenu pour cetteopération.

Des analyses des eaux résiduaires et des eaux deruissellement ont été réalisées. Ces eaux ne peuvent pénétrer "le milieu souterrain sans épuration préalable.

L'expérience de coloration du 6 mars 1972, a mis enévidence une relation entre la bétoire et deux sources aufond du Bosco1 à Héricourt en Caux. La vitesse d'écoulementse situe entre 9,^ et 5,1 mètres par heure.

Quinze sondages de faible diamètre montrent que leslimons sont partout présents sur le terrain retenu pourl'aspersion. Leur épaisseur varie de 2 à 6m.

Six essais établissent que leur perméabilité moyenneest de 2,39 10-6 m/s.

En conclusion, le site choisi est favorable àl'aspersion des eaux résiduaires de la distillerie. La bétoiresera comblée.

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TABLE DES MATIERES

Pages

1 - INTRODUCTION 1

2 - GENERALITES 2

3 - ANALYSE DES EFFLUENTS 3

31 - Résultats des analyses chimiques 332 - Observations h

321 - Eau du bassin de décantation k322 - Eau de ruissellement 6

k - SONDAGES DE RECONNAISSANCE 7

5 - ESSAIS DE PERMEABILITE 7

6 - COLORATION SUR LA BETOIRE 9

61 - Expérience de coloration 9611 - Réseau d'observation 9612 - Réalisation de la coloration 11613 - Résultats 11

7 - CONCLUSIONS 12

LISTE DES FIGURES

1 -• Situation générale de la zone d'étude

2 • • DiagrarsTie d ' analyse d ' eau

3 - Implantation des essais de perméabilité et des sondagesde reconnaissance

h - Expérience de colorationSituation de la bétoire et des points d'observations

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EVACUATION DES EAUX KESIDUAIRES

DE LA DISTILLERIE DE FAUVILLE-EN--CAUX

( Seine-tiarit irae )

1 - INTRODUCTION

La distillerie de Fauville-en-Caux (Seine Maritime)évacue depuis sa création, ses eaux de fabrication, environ25 Killions de litres de vinasses, dans une bétoire naturellesituée à 1 km de l'usine.

L'agence de bassin Seine-Noriaandie est intervenuepeur que cesse cette pollution du sous-sol. l'Entreprise aalors envisagé d'éliminer les vinasses par aspersion sur unesurface de 15 îia environ.

Avant de donner son accord, l'agence de bassinSeine Normandie a demandé à l'industriel agricole de faireprocéder à une étude hydrogéologique du problème. Le Servicegéologique régional du B.R.G.M. ayant été consulté, proposale progratiiue suivant :

- Analyse des eaux résiduaires ;

- Coloration des eaux infiltrées dans la bétoireet observation dans les bassins hydrologiquesenvironnants ;

- Etude de la nature des formations superficielles ;

- Calcul des valeurs de perméabilité des formationssuperficielles ;

L'ensemble de ces études a été réalisé en rears - avril1972, pour le coripte de la distillerie de Fauville en Caux.Le présent rapport en donne les principaux résultats.

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2 GENERALITES (Voir Fig. 1)

La distillerie est située au nord de l'agglomérationde Fauville en Caux, Chef lieu de canton du centre du plateaude Caux, à la cote +136 N.G.F., le long de la route M.P.26Rouen-Fécanp. La bétoire servant à l'évacuation des vinasses,se trouve à 1200ni au nord de la distillerie, dans la tête d'unvallon sec, le long de la D.50 sur la coEiuune de Ste Margueritesur Fauville. Á noter que les eaux de ruissellement d'unepartie de la N 26 et de la distillerie, sont évacuées dans unfossé qui longe la D.50 et aboutit également à la bétoire oùelles sont absorbées.

Cote N.G.F. : +123 j * I

Le sous sol de la région est composé de 10 à 20in delirions des plateaux et d'argile à silex, puis par la craieblanclie à silex du Sénonien. La nappe d'eau souterraine(nappe de la craie) est située à 20rsî de profondeur. D'aprèsles cartes piézoœétriques dressées par le B.R.G.M. en 1970,la nappe s'écoule en direction du N-W, c'est à dire vers lebassin de la rivière de Valinont.

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3 • ANALYSE DBS EFFLUENTS

Afin de déterudLner la nature et la quantité deséléments polluants, on a ï>rccédé le 5 mars 1972, au prélèvementde 2 échantillons d'eau aux fins d'analyse chimique.

Le premier représente les eaux du bassin de décan-tation Nord, le second, des eaux de ruissellement provenant dela distillerie et de la N 26, et s'écoulant dans le fossé quilonge la route départementale n° 50 et la face est des bassinsde décantation. Les analyses ont été exécutées par les labo-ratoires du B.R.G.I"!. à Orléans la Source.

31 -• résultats des analyses chimiques.

Pxésistivité à 20°CpHTH Titre hydrotimétriqueT.A.C. Titre alcalimétri-

que coupletRésidu secï'ictiàres décantablesîvîc.tières en suspensionD.C.0. Demande chimique

en oxygèneD.B.G.tj. Desande biochi-

mique en oxygèneOxydabilité au perman-ganatePhénolsDétergentsPhosphates en PO. "Ammoniaque en NH4+Nitrites en NOjxCalcium eii Ca++

Magnésium en Mg + +

Sodium en Na+

Potassium en K+1Chlorures en Cl~Sulfates enNitratesBicarbonates en HCO3""Fer en Fe + +

Plomb en Pb++

Zinc en Zn++

en NOo-

Eaux du bassin dedécantation : E.1

236 /Vexa5,2

74,3°F

96°F3041 ,5 rag/l

5 ci.13/1147,7 Kg/1

3784 KgO2/l

41,1 îagO2/l

202,75 BgO2/l1,70 Eîg/10,16 m g / l

32,60 r.ig/1120 mg/l

0,085 m g / l201 , 2 rag/1

57,6 mg/l45,8 mg/l

640 mg/l90 mg/l

650 mg/l16 mg/l

1171,20 mg/l4400 ppb

<.100 ppb440 ppb

Eaux de ruissel-leoent : E.2

4787 J T V cru7,55,9°F

5,5O°F162 mg/l

1 CE13/I58,5 mg/l

28 agO2/l

2,1 iîigC2/l

4,15 agO2/O,GC1 ag/10,40 mg/l0,70 mg/l2 mg/l0,039 rag/1

21,6 mg/l1,3 mg/l

.7,2 mg/l12,2 rag/110,5 mg/l22 mg/l

7 mg/l67,10 mg/l

-<100 ppb<100 ppb

116 ppb

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Cuivre en Cu++

Manganèse en Mn + +

Cadmivun en Cd++ -Chrome hexavalent Cr+Ö

Silice en SiO2Arsenic en AsFluor en F~Lithium en Li+

40 ppb4400 ppb<1O ppbc100 ppb

12 mg/l50 ppb

400 ppb• 7 PPb

20 ppb140 ppb

-"<. 10 ppb-<100 ppb

2 mg/l-< 50 ppb130 ppb

4 ppb

32 - Observations

321 - Eau du bassin_de décantation

Au terme de la législation en vigueur (1), les rejetsen puits absorbants artificiels auxquels on peut assimiler lerejet en bétoire, sont soumis aux prescriptions suivantes :

- matières en suspension <£50 mg/l- D.B.O. -^ 100 mg/l

- Matières organiques( N < 30 mg/l( NH4 <-40 mg/l

On constate que les eaux analysées ont des teneurslargement supérieures en NH4 (E1 : 120 mg/l) et en matièresen suspension (E1 : 147,7 mg/l, E2 : 68,5 mg/l). Il n'estcertes pas besoin de commentaires pour juger de l'opportunitéd'un traitement de ces eaux préalablement à leur réceptionpar le milieu souterrain.

Les mêmes dispositions législatives précisent quantau rejet à même le sol en vue d'une épuration naturelle, que1'effluent sera neutralisé à l'aide de la chaux, que son pHsera compris entre 5,5 et 9»5» qu'il ne donnera lieu à aucunruissellement hors de la zone d'épandage préalablement fixée.

La neutralisation par la chaux favorisera nécessai-rement l'augmentation du pH et par là, le respect des pres-criptions. Il est cependant nécessaire de porter une attentiontoute particulière à cette opération.

(1) Instruction du 6 juin 1953 relative au rejet des eauxrésiduaires par les Etablissements classés comme dangereux,insalubres ou incommodes en application de la loi du19 décembre 1917. J.O. du 20 juin 1953.

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Quoique l'état d'agressivité d'une eau dépende desa composition chimique globale, il est essentiellement tenucompte du pH, de l'alcalinité, de la teneur en calcium et dela température pour son estimation par la méthode "Hallopeauet Dubin" que nous avons appliquée. Nous ne pouvons en attendreque des indications, l'eau qui nous intéresse étant très miné-ralisée et- sortant de ce fait du domaine étudié en général,par la plupart des auteurs qui ont traité de l'agressivité deseaux naturelles.

Nous nous sommes limités au domaine de températurecompris entre 5 et 15° Celsius dans lequel devrait évoluer l'eauà la période définie pour son aspersion. La méthode indiqueapproximativement, les apports de chaux suivants :

- 900 mg/l pour une température de 5°C., et- 650 mg/l pour une température de 15°C.les pH étant respectivement de 5>7 et 5,6. L'eauest alors à la limite de l'agressivité et de l'in-crustation.

Un paramètre important reste inconnu. Du fait de ladispersion des eaux résiduaires en gouttelettes au moment deleur aspersion, il y aura un apport d'oxygène dont il est im-possible d'apprécier la valeur à priori. Cette oxygénationrelèvera d'elle-même le pH et diminuera corrélativement l'agres-sivité ; les eaux préalablement neutralisées deviendront doncincrustantes ou nécessiteront moins de chaux pour leur neutra-lisation si celle-ci n'a pas déjà été effectuée.

Un choix devra donc être fait1quant au point du cir-cuit d'aspersion où sera réalisée la neutralisation. Il dépen-dra des risques de dégradation des installations mises en oeuvreet sera aussi guidé par le souci d'éviter les dépôts incrustantssur le sol.

Nous avons déjà noté la forte teneur des matières ensuspension, on note par ailleurs que le taux de matières décan-tables d'eaux qui ont cependant décantées plusieurs mois, estencore de 0,5$ en volume.

Considérant que l'analyse des seules eaux du bassinde décantation fournit des valeurs représentatives de la compo-sition chimique de la totalité des eaux résiduaires rejetées,soit 25.OOO m3 par an, c'est alors près de 3.7OO kg de matièresen suspension et 125 m3 de matières décantables qui, chaqueannée, sont à évacuer.

Cette observation ne peut que confirmer l'hypothèseavancée d'un colmatage des fissures en aval de la bétoire quijusqu'en 1971, a reçu les rejets. Elle pose par ailleurs, leproblème du colmatage possible des installations et de la sur-face d'aspersion, donc des risques de ruissellement consécutifs.

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L'ensemble des matières insolubles dont on vient devoir l'importance, est constituée pour partie par de la matièreorganique dont la destruction par les microorganismes du solsera favorisée par un débit d'aspersion limité, afin de pro-longer leur temps de contact avec l'atmosphère, facteur d'unebiodégradation rapide. Par ailleurs, les besoins conséquentsen oxygène dont témoignent un stade de nitrification peu avancé,la DBO5 et surtout la D.C 0 (3784 rng O2/1) des eaux du bassinde décantation, militent dans le même sens. Le sol doit pou-voir assurer ses échanges avec l'atmosphère en sorte quel'oxygène nécessaire à l'activité biologique et au processusd'oxydation soit renouvelé en permanence.

Eviter le colmatage, c'est assurer le maximum d'effi-cacité à l'épuration des eaux résiduaires tout'en conservantdes possibilités d'infiltration suffisamment conséquentesnécessaires au moindre coût de l'opération.

Des difféfents éléments dont la teneur a été déter-minée au cours de l'analyse, il faut particulièrement noterla très forte concentration en potassium et sulfates, respec-tivement 640 mg/l et 650 mg/l. Seule, une faible proportionsera utilisée par la végétation pour satisfaire à ses besoinsen éléments minéraux. On peut espérer encore une fixation aucours de la percolation des eaux dans leur trajet souterrainmais il paraît inévitable que se produise un enrichissementlocalisé en ces deux ions.

Bien entendu, une dilution suffisante devrait êtrerapidement acquise au niveau des eaux souterraines mais afind'écarter toute surprise, il ne pourra être envisager d'éven-tuel puits ou forage en aval de la nappe, qu'assez éloigné dela zone d'aspersion.

On peut encore remarquer des teneurs de 4,4 mg/l enfer et manganèse, leur origine plus que leur destinationparait devoir retenir l'attention. Dans quelle mesure en effet,les instatlations de la distillerie ont-elles participé àl'enrichissement des eaux dans ce cas particulier ?

Il n'apparait pas par ailleurs, d'éléments dont laconcentration est telle qu'elle fasse apparaître un danger ;on peut en effet, attendre de la végétation, l'assimilationdes phosphates et de l'azote dont les concentrations sont assezimportantes.

322 - Eau de ruissellement

A la concentration près, l'analyse montre, détergentsmis à part, un caractère de similitude avec les eaux du bassinde décantation. Le diagramme d'analyse d'eau de la Figure 2souligne cet aspect. Proportionnellement, potassium, sulfateset besoins en oxygène sont élevés. Cette observation ne peut

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étonner, les eaux de pluie lessivent en effet, les installationsde la distillerie et de ce fait, se chargent des éléments lesplus abondants que l'on retrouverait probablement dans la pous-sière des abords de la distillerie. Il apparait souhaitable queces eaux soient incluses dans le circuit d'aspersion.

k - SONDAGES DE RECONNAISSANCE

Quinze sondages de faible profondeur ont été réalisésà la moto tarière minutemann du 1 k au 17 mars 1971. • Ces sonda-ges répartis par 5 sur trois axes parallèles espacés de 62 et75m, avaient pour but de reconnaître la puissance des limonssur le terrain destiné à l'aspersion (Fig. 3).

Les limons de plateau ont été rencontrés dans tousles ouvrages ; c'est une formation brune argileuse et finementsableuse qui surmonte une argile rougeâtre à nombreux grossilex. On a constaté une variation importante de l'épaisseurdes limons : de 5 à 6m le long de la D.50, la puissance seréduit à 2m dans l'axe du vallon. Cette diminution de puis-sance est le résultat du processus d'érosion par les eauxsuperficielles.

5 - ESSAIS DE PERMEABILITE

Six essais de perméabilité ont été réalisés sur lesdeux axes extrêmes de sondages, à raison de trois essais paraxe (Fig. 3). Des excavations de 2 x 2 m de surface et 1m deprofondeur ont été creusées dans le limon à la pelle mécaniquepuis remplies d'eau sur 2/3 de la hauteur. Le but était deréaliser des essais de tranchée à niveau constant mais comptetenu de la très faible perméabilité du terrain, ce mode opéra-toire a du être abandonné. On a calculé la perméabilité enmesurant la dénivellation du plan d'eau pour une certaineunité de temps, ce qui fournit la quantité d'eau infiltrée.On a appliqué la formule de MATSUO

S+2H

K = perméabilité ¡. en m2/sQ = débit infiltré en m3/sS = surface de la tranchéeH = hauteur d'eau dans la tranchée

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Les résultats sont les suivants :

Essai n° 1 K = 2,17 • 10~6 m/sn° 2 K = 3,8 . 10-7 m/sn° 3 K = 7,1 .10-6 m/sn« 4 K = 5,95 • 10-7 m/sn° 5 K = 2,08 . 10-6 m/sn» 6 K = 1 ,87 . 10"6 m/s

Ces résultats ont été obtenus en prenant les débitsd'absorption sur les courbes de descente.

Un seul essai a pu être effectué à niveau constant(N° 3).

La perméabilité dans ces conditions est :

K = 9,6 . 10-6 m/s

Les valeurs extrêmes varient de 7,1 • 10"° à5,95 . 10-7 m/s, soit une valeur moyenne de 2,39 • 10"° m/s.

Les perméabilités sont plus homogenes à l'avalqu'à l'amont du terrain et plus forte dans l'axe du vallon. .

Le pouvoir absorbant des limons est donc estiméen moyenne à 2,39 . 10-6" m/s soit 0,86 cm à l'heure.

On voit que la perméabilité est largement suffisantepour infiltrer la lame d'eau annuelle de 10cm que représenteles vinasses de la distillerie.

L'absorption sera plus efficace à la fin du printempset en été (1er mai - 15 septembre).

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6 - COLORATION SUR LA BBTOIEE

Rappelons que l'expérience avait pour but de mettreen évidence les relations possibles entre le point d'injectionet les points d'eau situés en aval.

L'observation des bords de la bétoire et des déblaisconsécutifs à son aménagement en puits absorbant, a permisd'établir que l'infiltration avait lieu dans l'argile à silexet probablement à sa base.

Le volume infiltré dans l'heure est de l'ordre de12 ra3» ce qui indique une bonne perméabilité de l'argile àsilex et des formations sous jacentes dans l'axe du thalweg.

61 - Expérience de coloration

611 - Réseau d'observation (voir Fig. 4)

Les points d'eau qui ont fait l'objet des contrôlesont été choisis en fonction de leur situation, des caractéris-tiques dé l'écoulement des eaux souterraines dans la région(cartes de la surface piézométrique à 1/50 000 de Bolbec et deFécamp) et de leur importance (ouvrages d'adduction d'eaupotable). Au total, la surveillance a porté sur dix pointsdont quatre font l'objet de prélèvements à usage collectif.

Le tableau qui suit résume les caractéristiques et lasituation de tous les points observés, la carte à 1/100.000de la figure k en donne les implantations.

Chaque point observé était équipé de fluocapteursau charbon végétal activé permettant de fixer la fluorescéinemême à l'état de traces. Ils étaient relevés et remplacés àchaque tournée de contrôle

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índice declassementB.R.G.M.

57.6.5

57.6.39

57.6.41

57.6.48

57.6.70

57.8.6

57.8.7

57.8.51

57.8.52

57.8.58

Commune

VALMONT

VALMONT

VALMONT

LIMPIVILLE

BEC DE MOR-TAGNE

SOMMESNIL

HERICOURTEN CAUX

HERICOURTEN CAUX

HERICOURTEN CAUX

HERICOURTEN CAUX

Désignation

Source captée pour lesyndicat de Valiaont

Source alimentant lapisciculture de GreddUes

Source des cressonnières

Puits au hameau du fond

Forage du syndicatd'AEP, de FECAMP SW

Puits du captage à lasource St Firmin-Syn-dicat de Héricourt Nord

Captage. du syndicatd'AEP d'YVETOT Nord

Source du Moulin Bleu

Sources des cresson-nières , route de Fauville

Source à proximité ducaptage

Nature

S

S

S

P

F

S

S

S

S

sProf,

totale

en m.

-

-

-

21.95

21 .65

18

-

-

-

Prof.di

plan

d'eau

en m.

-

-

-

16.60

16.82

14.78

-

-

-

Bassin

Rivière deValmont

Rivière deValiiiont

Rivière deValmont

Ruisseau deGanzeville

Ruisseau deGanzeville

Durdent

Durdent

Durdent

Durdent

Durdent

Distance àla bétoire

9400

11700

10900

8050

11050

8000

8Í5O

7900i

7500

8150

S = Source P = Puits F = Forage

I

o

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612 - Réalisation de la coloration

Le 6 mars 1972 à 12 hOO, 10 kg de fluoiescéine ensolution aqueuse ont été déversées dans la tranchée d'arrivéedes eaux résiduaires à 20 mètres en amont de la bétoire. Lachasse d'eau a été en moyenne de 8 m3/h pendant 48 heures, ledébit maximal de 21 m3/h mesuré au début de l'opération, étaitduà l'apport des eaux de pluie. Il s'est avéré que le débitd'absorption limite était d'environ 12 m3/h.

613 - Résultats

Seize tournées de prélèvements ont été réaliséessur la totalité des points d'observation entre' le 7 mars 1972et le 10 mai 1972.

1 - 7.3.722 et 3 - 8.3.724 et 5 - 9.3.726 et 7 - IO.3.72

8 - 11 .3.729 - 13.3.72

10-14.3.7211 - 17.3.7212 - 20.3.7213 - 24.3.7214 - 31 .3.7215 - 14.4.7216 - 10.5.72

Des traces de colorant ont été relevées le 10 mai 1972à Héricourt en Caux, aux sources des cressonnières route deFauville (57.8.52) et à la source du Mculin bleu (57.8.51).

Aucun indice n'ayant été relevé par ailleurs, lecolorant est donc apparu entre les 40 et 65ème jours qui ontsuivi la coloration en ces deux seuls points d'observation.

La distance horizontale entre la source du Moulinbleu et la bétoire est de 7900 m.

La vitesse de circulation moyenne se situe doncentre 226 et 122 mètres par jour, soit entre 9,4 et 5,1 mètrespar heure.-

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7 - CONCLUSIONS

L'étude dont nous avons présenté ci-dessus les principauxrésultats, a démontré les points suivants :

- les eaux résiduaires de la distillerie de Pauville enCaux, estimées à 25 millions de litres de vinasse, sont extrêmementnocives pour les eaux souterraines; elles contiennent notamment defortes teneurs en'phénols, ammoniaque, potassium, sulfates, enoutre elles dépassent les normes autorisées pour les matières ensuspension et la D.B.O. Les eaux sont agressives. Les eaux de ruis-sellement, quoique moins chargées, contiennent également des te-neurs anormales pour les matières en suspension, la D.B.O. et l'am-moniaque. Les eaux de ruissellement ne doivent donc plus êtreabsorbées par une bétoire.

- Les effluents absorbés par la bétoire gagnent en profon-deur, la nappe de la craie, puis s'écoulent en direction des sourcesdes cressonnières 'au fond du Boscol, à Héricourt-en-Caux; la vitessed'écoulement est très lente : 9,k à 5,1 ra/h. Ces valeurs faiblespeuvent être imputées partiellement à un colmatage des fissures parles matières en suspension mais aussi à un degré de compacité éle-vé de la craie sous le plateau. Ces écoulements faibles sont favo-rables à l'épuration des effluents en milieu anaérobie; des ana-lyses chimiques poussées sont néanmoins nécessaires sur les sourcesd'Héricourt pour constater l'évolution de la composition chimiquede la nappe.

- Sur les terrains acquis par la distillerie pour procéderà l'aspersion des eaux résiduaires, les limons de plateau argilo- -sableux sont partout présents mais avec une puissance variable de2 à 6 m. Leur perméabilité moyenne est de 2,39-10-6 m/s soit0,86cm à l'heure.

Il apparaît en conclusion que les conditions semblent re-quises pour infiltrer par aspersion les eaux de fabrication de ladistillerie de Pauville; la perméabilité des limons, tout en étantfaible, est suffisante pour permettre l'infiltration de la lamed'eau de 10 mm que représentent les vinasses à éliminer;

La bétoire devra être comblée avec des matériaux argileuxet ne plus recevoir aucun effluent ni même les eaux de ruisselle-ment trop polluées.

C'est évidemment au printemps et en été, pendant les pério-des les moins humides, que les conditions seront les plus favorablespour l'aspersion, mais celle-ci pourra avoir lieu en toute saison(sauf pendant les gels) avec des rendements moindres.

MONT-SAINT-AIGNAN, le 18 mai 1972

J.C.ROUXIngénieur hydrogéologue

Chef du Service Géologique RégionalPICARDIE-NORKANDIE

Mesures sur le terrain

H. ARTIS Technicien géologue „ . , , R. PANELJ. FLORIN Géologue Hydrogeologue stagiaire au B.R.G.M.R. PANEL Hydrogéologue stagiaire

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Fig. 3

FAUVILLE EN CAUXEmplantation des essais de perméabilité

et des sondages de reconnaissance

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Fig. 4

EXPERIENCE DE COLORATION SUR LA BETOIRE

DE LA DISTILLERIE COOPERATIVE DE FAUVILLE-EN-CAUX

— Situation des points d'observation

- Situation de la bétolre

L E G E N D E• Point d'observation ayant revolé

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