Senegal: Profil Urbain de Dakar

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    SNGAL:PROFIL URBAIN

    DE DAKAR

    Division de la Coopration Technique et Rgionale

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    HS/1003/08FISBN: 978-92-1-131982-8

    Printing: UNON, Publishing Services Section, Nairobi, ISO 14001:2004-certified

    Les publications du Programme des Nations unies pour les tablissement Humains sont disponibles au bureau rgional et

    dinformation de lONU HABITAT ou directement \ ladresse suivante:P.O.Box 30030, GPO 00100Nairobi, KenyaFax: + (254 20) 762 4266/7E-mail: [email protected]

    Programme Participatif de llaboration des profils urbains dans les pays africains, caraibes et pacifiques (ACP)

    Mme Ndye Fatou D. Guye et Dr. Oumar Ciss avec laide de El Housseynou Ly et Moussa Sy ont prpar le profil national du secteururbain au Sngal auprs des acteurs cls du secteur urbain et galement de consultations conduites dans diffrentes villes du Sngal. Surla base de ce document et Kerstin Sommer ont ensuite prpar ce profil. Le projet et le prsent rapport furent superviss par MohamedEl Sioufi. Alioune Badiane, Farrouk Tebbal, Clarissa Augustinus, Mohamed Halfani, Lucia Kiwala, Eduardo Moreno, Ole Lyse, Raf Tuts,

    Joseph Guiebo, Gwendoline Mennetrier et Nicolas Marchal.

    Mise en page: Nicolas Marchal et Kerstin Sommer.

    DNI DE RESPONSABILIT: Les termes employs et le matriel utilis dans cette publication ne refltent pas ncessairement les pointsde vue du Secrtariat des Nations unies ou des diverses organisations qui lui sont lies. Les appellations employes et les informationsprsentes nimpliquent de la part de lONU HABITAT et de son conseil dadministration, aucune prise de position quant au statut

    juridique des pays concerns, la dlimitation de ses frontires, ou compromettant les autorits en place, le systme conomique tabli ouencore le degr de dveloppement. Les analyses, conclusions et recommandations de ce rapport ne refltent pas non plus ncessairementle point de vue du programme des Nations unies pour les tablissements humains (ONU-HABITAT), son conseil dadministration etde ses tats membres.

    La prsente publication peut tre reproduite, entirement ou en partie, sous nimporte quel format ou support, des fins ducatives maisnon lucratives, sans lautorisation pralable du dtenteur des droits dauteur, la condition quil soit fait mention de la source. ONU-

    HABITAT souhaiterait quun exemplaire de louvrage o se trouve reproduit lextrait lui soit communiqu. La prsente publicationne peut tre ni revendue ni utilise dautres fins commerciales sans lautorisation pralable du Programme des Nations unis pour lestablissement Humains.

    Publi par le Programme des Nations unies pour les tablissements Humains. Copyright 2008

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    T A B L E D E S M A T I R E S

    AVANTPROPOS DE LA DIRECTRICE EXCUTIVE ................................ 2

    PROFIL URBAIN DE DAKAR INTRODUCTION.......................................4

    PROFIL URBAIN DE DAKAR RSUM EXCUTIF..................................4

    PROFIL URBAIN DE DAKAR CONTEXTE...................................... ..........6

    PROFIL URBAIN DE DAKAR GOUVERNANCE......................................10

    PROFIL URBAIN DE DAKAR BIDONVILLES........................................... 14

    PROFIL URBAIN DE DAKAR QUIT DES SEXES ET VIH/SIDA.......16

    PROFIL URBAIN DE DAKAR SERVICES URBAINS...............................18

    PROFIL URBAIN DE DAKAR ENVIRONNEMENT..................................22

    PROJETS PROPOSSGOUVERNANCE.........................................................................................24

    BIDONVILLES..............................................................................................26QUIT DES SEXES ET VIH/SIDA..........................................................28ENVIRONNEMENT.....................................................................................30

    SNGAL:

    PROFIL URBAINDE DAKAR

    Programme des Nations Unies pour les tablissements HumainsDivision de la Coopration Technique et Rgionale

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    La croissance annuellede la populationurbaine en AfriqueS u b s a h a r i e n n eapproche les 5%, soitdeux fois suprieure

    celle des paysdAmrique Latineet dAsie. Cest parailleurs sur ce continentque lon enregistre laplus forte proportionde citadins rsidantdans un bidonville.

    A u j o u r d h u i , i l sseraient 187 millions de personnes vivre dans ces conditionssoit pas moins de 72% de la population habitant dans uneville. ous, rejoignent les mtropoles dans lespoir dunevie meilleure, si la tendance se confirme, cette populationpourrait doubler tous les quinze ans. Les dfis auxquels sontconfrontes les villes africaines sont donc immenses: il nousfaut fournir pour chacun un habitat dcent. Ceci impliqueque ce lieu de vie ait accs aux services urbains de base.En outre, dans la mesure du possible, il nous faut garantirque la construction de ces zones dhabitation prserveralenvironnement en mme temps quelle contribuerait audveloppement conomique de la rgion.

    ONU-HABIA est lagence qui la premire, porte la re-sponsabilit daccomplir les objectifs de dveloppement duMillenium (ODM), cible 10 (rduire de moiti le nombre

    des personnes qui nont pas accs leau potable) et cible11 (amliorer de manire signifiante, les conditions de viedes habitants des bidonvilles Au moins, pour 100 millionsdentre eux et ce, dici 2020. Lune des principales strat-gies de ONU-HABIA pour mettre fin cette crise, est detravailler en partenariat avec la Commission europenne afinde promouvoir en Afrique, dans les Carabes et dans les paysdu Pacifique, un dveloppement urbain durable. Consid-rant lurgence et la multitude des besoins, ONU-HABIA

    juge plus que ncessaire la cration dun outil permettant dedresser rapidement le bilan de la situation afin dtablir despriorits sur les actions entreprendre, sur le court, moyen

    et long terme. En 2002, toujours dans le cadre de la coopra-tion avec la Commission europenne et afin de fixer les lignesdirectrices dans la ralisation dun dveloppement urbain quisoit durable, lONU-HABIA est parvenu et ce, pour lapremire fois, raliser une tude sur le secteur urbain enSomalie. Cette tude consistait identifier les besoins afin,dans un second temps, de mettre en uvre trois ambitieuxprogrammes soutenus et financs par un certain nombre debailleurs de fonds.

    En 2004, le Bureau rgional de ONU-HABIA pourlAfrique et les pays arabes prit linitiative de dveloppercette approche afin de lappliquer vingt nouveaux pays.Ceci fut alors ralis en collaboration avec dautres dparte-ments au sein mme de lagence, la Branche en charge dudveloppement urbain, la Section environnement urbain,lObservatoire urbain global, le Programme pour les tablisse-ments humain, le Bureau de gouvernance urbaine, le Bureau

    politique en genre, le Bureau denvironnement et la DivisionFormation Renforcement des capacits. Cette nouvelle ap-proche, ralise en coopration avec divers bureaux de ONU-Habitat, est connu sous lacronyme RUSPS (Rapid UrbanSecteur Profiling for Sustainability) qui pourrait tre traduitpar : Analyse du milieu urbain (dune ville et/ou lchelle

    dun pays) dans la perspective dun dveloppement durable(de la ville tudie).Il est maintenant important de prciser, que jamais le RUSPSnaurait vu le jour sans le concours de lItalie, de la Belgiqueet des Pays-Bas. La principale vocation du RUSPS consiste mieux formuler puis orienter les politiques consistant rduire la pauvret urbaine, lchelle locale bien sr, maisaussi rgionale et nationale. Ceci implique quil faille valuerles besoins mais aussi prendre connaissance des opportunitset des dfis relever lavenir. Pour ce faire, il est essentieldlargir le dialogue avec le plus grand nombre dacteurs pos-sible et ce, en engageant la responsabilit de toutes les partiesprenantes. Notre action consiste donc identifier les meil-leures mthodes appliquer mais surtout, de les mettre ex-cution, en gardant lesprit notre but: atteindre les Objectifsdu Millnaire pour le Dveloppement (OMD).

    RUSPS aborde principalement cinq grands thmes: la gou-vernance, la condition de vie dans les bidonvilles, lquitentre les sexes, le VIH/SIDA et lenvironnement. Concrte-ment, son rle consiste travailler llaboration de quatreprofils au total, lun lchelle nationale, les trois autres surdes villes pralablement choisies par le pays concern. G-nralement, le choix se porte dune part sur la capitale ou dfaut, sur la plus importante ville du pays, dautre part,

    sur une ville moyenne et une autre enfin, de taille modeste.Sur la base dentretiens avec les parties prenantes, les profilsrelatent la situation dans chacune des villes, les informationsalors obtenues permettent de produire dans un deuximetemps le profil national, offrant ainsi une vue densemble surla ralit urbaine du pays. Les consultations ralises avec lesdiffrents acteurs permettent dtablir les priorits. Les infor-mations collectes au niveau des villes ont rendu possible la

    juste valuation de la situation lchelle du pays, quand bienmme des consultations dans les domaines des institutions,de la lgislation en cours et des finances, au niveau national,constiturent un complment dinformation. Cest ainsi

    que ces profils devraient permettre dencourager la crationde stratgies lchelle des villes mais aussi des pays, maisgalement la mise en place dune politique de dveloppementefficace. De plus, la ralisation de ces profils urbains aurarendu plus simple lanalyse et donc la comprhension de lasituation dans la sub-rgion - pralable indispensable pourtablir des stratgies et des politiques communes traverslidentification des besoins rels et des priorits dans laditergion. Enfin, cette dmarche permet dclairer les agencesinternationales sur le rle potentiel quelles pourront jouerdans le dveloppement de la zone, notamment en ce qui con-cerne le renforcement des capacits.

    Au Sngal, la ralisation des profils fut prise en charge parles autorits locales et nationales. La ralisation des profilsurbains et du profil national fut, elle, ralise localement parles villes de Dakar, Kaolack et Kanel. Le profil national est lasynthse des conclusions dun bureau dtudes, dentretiensavec les acteurs cls et dinformations communiques par

    A V A N T P R O P O S

    AV

    ANTPROPOS

    DE

    LADIRE

    CTRICE

    EXC

    UTIVE

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    les autorits. Les diffrents participants aux consultations se sontentendus sur la ncessit de dlimiter leurs domaines de recherchesur les aspects marquants des problmes rencontrs dans les villes, savoir la pauvret urbaine, les problmes dorganisation notammenten ce qui concerne la gouvernance, laccs aux services de base, lesdiffrentes formes de discrimination, la pollution etc. Un consensusfut ensuite obtenu sur les interventions prioritaires, sur ce qui devaittre entrepris que ce soit sous la forme de programme daction ou

    des projets mettre en uvre.

    Je souhaiterais saluer le travail de monsieur Mohamed El Sioufi quidans un premier temps, conut le concept des profils urbains, le cor-donnateur du programme Alain Grimard et puis Kerstin Sommerqui prit en charge la coordination. Je souhaiterais galement citertous les membres du personnel qui ont contribu la ralisationde ce rapport. Je nommerai entre autres Alioune Badiane, JosephGuiebo, Farrouk ebbal, Clarissa Augustinus, Mohamed Halfani,Lucia Kiwala, Eduardo Moreno, Ole Lyse, Raf uts, GwendolineMinnetrier et Nicolas Marchal.

    Jaimerais enfin remercier monsieur Assane Diane, Ministre delUrbanisme et de lAmnagement du territoire, monsieur OumarSarr, ministre du Patrimoine bti, de lHabitat et de la construction,ainsi que tous ceux qui ont particip et soutenu cette initiative etles fliciter pour avoir contribu son succs. Jattends dsormaisavec impatience de constater sur le terrain, les progrs qui aurontt raliss Dakar.

    Anna Kajumulo TibaijukaSous-secrtaire Gnral des Nations-Unieset Directrice Excutive.UN-HABIA

    AVANT

    PROPOSDEL

    ADIRECTRIC

    EEXCUTIVE

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    PROF

    ILURBAINDEDAKARR

    SUMEXCU

    TIF

    G n r a l i t s

    Lorsque le commandant franais, Protet, faisait hisser ledrapeau franais sur Dakar le 25 mai 1857, la future grande

    ville situe sur lextrmit occidentale du Sngal, en bordurede lOcan Atlantique, ntait quun petit village Lbou. Maissa position gographique privilgie, son rayonnement deville carrefour (entre lAfrique, lEurope et lAmrique) ainsique certains vnements survenus au cours de son dveloppe-ment urbain (capitale de lAOF) feront de Dakar un grandcentre qui impose ds lors son influence et sa polarisation surle plan national et international.

    Le relief gnralement bas, se caractrise au nord de la ttede la presqule, par deux monts qui constituent les pointsculminants de la rgion et tirant leur nom de leur allure quirappelle deux mamelles (105 mtres de haut pour la plusleve).

    Lextrmit ouest et les parties sud sont assez leves (10 20mtres) et forment des falaises sur la ligne de rivage.

    Le climat de Dakar est un climat tropical deux saisons(sche et humide) propre la bande sahlo-soudanienne,

    mais sa position en faade ocanique tempre la chaleur et lascheresse du climat.La ville se trouve entre les isohytes 625mm (Ouakam) et635mm (Mbao). La temprature moyenne pour une bonnepartie de la saison humide de juillet octobre est au dessusde 27C. Les tempratures combines une forte humiditrendent le climat trs inconfortable par rapport la saisonsche.Le climat de la zone qualifi de sub-canarien est plutt dif-frent dans son rythme, sa temprature et son humidit decelui de lintrieur du Sngal.

    I n t r o d u c t i o n

    Le but ultime du Profil du Secteur Urbain est de contribuer au dveloppement de la politique de rduction de la pauvret urbaine aux niveauxlocal, national et rgional en Afrique et dans les Pays Arabes. Il sagit ici dvaluer les besoins et les mcanismes de rponse appropris et ce, engardant toujours lesprit les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD). Notre politique consiste soutenir des activits telleque le renforcement des capacits (formation des cadres dans ladministration; attribution de matriel; conseil en organisation etc.), des pro-grammes de dveloppement visant faciliter laccs un habitat dcent et aux services urbains de base pour les plus dmunis et de promouvoirune lgislation en faveur de lquit entre les sexes et dun plus grand respect de lenvironnement. Lapproche est base sur les DR standards

    dvelopps par la Commission europenne (CE) et dj mis en uvre par ONU HABIA en Somalie.Cette approche, lorsquelle fut applique en Somalie, a permis une intgration spatiale/territoriale multisectorielle et une collaboration inter-sectorielle dans lanalyse des questions urbaines ainsi que dans la conception des interventions qui sont ce jour mises en uvre.Ltude, si elle est ralise une chelle locale, doit cependant reflter les tendances urbaines mergentes, les questions urbaines communes enconsidrant toutefois les spcificits propres chacune des villes - , les problmes rsoudre et les opportunits sur lesquelles sappuyer pour lesinterventions de dveloppement venir. Les rapports nationaux fourniront les donnes indispensables pour rdiger les Documents Stratgiquesde Rduction de la Pauvret (DSRP) et pour tablir les Plans Cadres pour lAssistance des Nations Unies au Dveloppement (UNDAF). Ilspermettront en outre dorienter la politique nationale des pays concerns et ce, grce lidentification des ventuelles insuffisances dans les do-maines institutionnel, juridique et procdurale et permettront par la mme de mieux former le personnel en charge desdits domaines. Cettedmarche vise clairement assurer une vritable prennit aux projets de dveloppement parce quelle permettra aux pays participant ce pro-cessus, datteindre le degr dautonomie ncessaire.

    Mthodologie

    La phase unconsiste dresser un tableau des conditions de vie dans les villes, lchelle locale mais aussi nationale. Les profils porteront sur lacapitale du pays ou dfaut, la ville la plus importante, une ville moyenne et une autre enfin, de taille modeste. Les villes seront slectionnesde manire offrir une bonne reprsentativit de la situation urbaine du pays. Lanalyse dveloppe six grands thmes: la gouvernance, les con-ditions de vie dans les bidonvilles, le genre, le VIH/SIDA, les services urbains de base et lenvironnement. Les informations sont obtenues autravers dentretiens et de discussions avec les acteurs cls et les institutions. Une fois analyses, il sera possible didentifier les forces, les faibles-ses, les opportunits et menaces (mthode SWO) que rencontrent les villes et pays concerns dans leur dveloppement. Ces conclusions se-ront ensuite prsentes lors de consultations dans les villes et au niveau national, afin, ventuellement, dtre revues, modifies. Un consensusdevra alors tre obtenu entre les diffrents acteurs engags dans le processus, afin de dgager les priorits pour les interventions futures.

    La phase deux, sur la base des priorits identifies dans la phase 1, et aprs tude de faisabilit, consiste mettre en place un programme deformation pour les cadres dans ladministration et dterminer ce que seront les projets dinvestissement prioritaires.

    La phase troisest la phase de ralisation des projets envisags lors des deux phases prcdentes. Mais il est essentiel de donner les moyens quipermettront aux pays concerns de travailler seuls, au dveloppement dans leurs villes. Ce degr dautonomisation sera rendu possible, entreautres, par la mise place de cadres institutionnels solides.

    Le prsent rapport est la synthse du travail ralis par Dakar lors de la phase 1 du processus RUSPS.

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    PROFIL

    URBAIN

    DED

    AKARRSU

    MEXCUTIF

    q u i t e n t r e l e s s e x e s e tV I H / S I D A

    Entre 1998 et 1999, le taux brut de scolarisation des filles atteint85,3% contre 94,7% pour les garons. Ce taux cache cepen-dant des disparits entre les familles et entre les zones pauvreset riches. Au Sngal, les femmes participent faiblement auxinstances de dcisions et disposent dun pouvoir conomique

    restreint les disposant une dpendance conomique certaine.Par ailleurs, le travail des femmes (pour celles qui lexercent dansle secteur informel) demeure une activit souvent mconnue desinstances officielles. Les femmes, analphabtes pour la plupart,ignorent tout de leurs droits. Les pratiques socioculturelles etreligieuses les installent dans une situation de dpendance et desoumission vis--vis des hommes. Cette situation relve dunevritable discrimination base sur le sexe avec comme corollairetoute une panoplie de violences exerces sur elles.

    G o u v e r n a n c e

    La ville de Dakar est une personne morale de droit public.Le conseil municipal, organe dlibrant, rgle, par ses dlibra-tions, les affaires de la ville. Il est compos de conseillers etconseillres lus pour cinq ans au suffrage universel direct, quilisent le maire et les adjoints qui composent le bureau mu-nicipal. Le conseil municipal se runit en sessions ordinaires

    quatre fois par an (janvier, avril, juillet, octobre) et des sessionsextraordinaires peuvent se tenir chaque fois que le maire lejuge utile ou que la majorit des membres dudit conseil, enexprime le souhait.

    B i d o n v i l l e s

    Si la structure urbaine de lagglomration dakaroise, dont leport est le centre nvralgique et stratgique, procde dunelogique coloniale bien tablie, elle sest anarchiquementmodifie dans les annes qui ont suivi sa cration. Cette pri-ode sest traduite par le dveloppement et la diversification deformes irrgulires de production et doccupation de lespacepour lhabitat. En effet, la rgion de Dakar qui couvre unesuperficie estime prs de 0,3% du territoire national, abritela moiti de la population urbaine du pays. Loccupation spa-tiale est caractrise par lhabitat spontan, gnralement dansles dpartements de Pikine et de Rufisque, ainsi que dans leslocalits dnommes villages traditionnels comme Ouakam,

    Yoff et Ngor. Le taux dirrgularit est estim 21,76% danstoute la rgion avec respectivement 2,98% pour le dparte-ment de Dakar, 42,42% pour le dpartement de Pikine et9,57% pour le dpartement de Rufisque.

    A Dakar, lhabitat irrgulier occupe plus de 30% des superfi-cies habites et la ville se caractrise par une urbanisation double registre: celle de la ville dite rgulire, jouissant dunstatut lgal doccupation du sol et celle de cette autre villedite irrgulire dont la cration se fait en dehors des cadreslgaux.

    E n v i r o n n e m e n t

    Ltat de lenvironnement de la ville de Dakar est aujourdhuicaractris par une pollution des eaux marines (Baie de Hannen particulier), de lair, due particulirement aux dysfonction-nements dans les transports urbains, par la disparition progres-sive des espaces verts en ville, et lamplification des risquesindustriels.

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    A D M I N I S T R A T I O N

    La ville de Dakar constitue pour la rgion, un cadre politique etconomique important du fait quelle regroupe lessentiel desservices administratifs et les siges des institutions nationaleset internationales. La forte concentration conomique etdmographique en fait un important cadre dchanges etdaffaires. Elle constitue galement un important creuset

    culturel et humain.

    Cependant, aprs la communalisation intgrale de la rgionde Dakar par la loi N 64.02 du 19 janvier 1964, la loi du18 fvrier 1983 rorganisa la rgion de Dakar en crant troisdpartements: Dakar, Pikine et Rufisque. Cette loi instituadans le mme temps la communaut urbaine de Dakar(CUD), charge dassurer la gestion de certains servicespublics relevant des trois communes. La CUD a t dissouteen 2000 par les nouvelles autorits qui prvoient en lieu etplace une communaut de commune, mais qui na toujourspas vu le jour.

    Aujourdhui, la rgion de Dakar concentre plus de 46% desfonctionnaires sngalais, 97% des salaries du commerceet des transports, 96% des employs de banques, 95% desentreprises industrielles et commerciales et 87% des emploispermanents. La loi 96 06 du 22 mars 1996 subdivisela rgion en six communes, quarante trois communesdarrondissement (CA), deux communauts rurales etquatre dpartements. Chaque CA est gre par une mairiedarrondissement.

    Lalina 4 de larticle 77 des collectivits locales stipule quela commune darrondissement est dote de la personnalit

    juridique et de lautonomie financire. Il rsulte de cesdispositions que la commune darrondissement est unecollectivit part entire. Au regard de cette disposition, laCA doit pour exister, disposer de comptences propres etdtermines pour lexercice desquelles des moyens sont mis sa disposition et tre assujettie un contrle organis.

    PRO

    FILURBAIND

    EDAKARC

    ONTEXTE

    A M N A G E M E N T U R B A I N

    La rgion de Dakar couvre une superficie de 550 km avec unepopulation estime en 2002 2 267 356 habitants, son tauxdurbanisation slevait en 2004 96,6%. La mme anne, elleconcentrait 23% de la population du pays sur 0,3% du territoirenational, ce qui reprsente une densit de 4 145 hts/km.Cet accroissement rapide de la population qui ne sest mal-

    heureusement pas accompagn dune croissance conomiqueconsquente. La ville ne possde pas les possibilits daccueil,tant en emplois quen logements. Cette croissance incontrlede la ville a donn naissance aux bidonvilles et des taudismanquant de tout type dinfrastructures. Pratiquement tous lesindicateurs (consommation deau, dnergie, les transports, etc.)seront multiplis par deux, trois, voire quatre dans les dcennies venir, situant Dakar au cur des problmes de dveloppement,denvironnement, de scurit, de sant publique, etc. Elle est in-contestablement le lieu o se concentre tous les potentiels maisaussi tous les risques.

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    PROFILURBAIN

    D

    EDAKARCONTEXTE

    C O N T E X T E M A C R O

    C O N O M I Q U E

    Dakar (rgion et ville) est incontestablement le moteur delconomie sngalaise. Dakar occupe une place charniredans le secteur du commerce aussi bien sur le plan nationalquinternational. Le port autonome de Dakar, laroport In-ternational, le centre international du commerce au Sngal

    (CICES), le tourisme et ses grands marchs constituent desatouts pour le secteur.Cependant, le Sngal, linstar de plusieurs pays de la sous-rgion ouest-africaine, fait face une crise conomique etsociale particulirement aigu. Cette crise cre de multiplesdsquilibres conomiques et financiers et secoue fortementles fondements de la socit surtout dans les zones urbaines.La mise en uvre de diverses politiques dajustement et delibralisation conomique a aggrav cette situation et fait appa-ratre de nouveaux problmes. Il a par ailleurs rvl, avec plusdacuit, les insuffisances et linadaptation du cadre de vie offertaux populations. Ltat ne parvient pas assurer son rle dansdivers domaines jugs essentiels comme lducation, la sant,laccs leau potable, le logement, la scurit etc.

    Accs au logement

    Lun des problmes majeurs du secteur de lhabitat rside danslinsuffisance de couverture des besoins en logement et en par-celles Dakar. En dpit des actions menes par le priv et legouvernement, cette situation est aggrave par des procdureslongues, coteuses et dcourageantes lies au prix lev desterrains et aux difficults daccs au crdit bancaire.

    Cette situation est rendue plus difficile par laugmentationtrs rapide dune population qui double tous les 10 ans.Lurbanisation est une chane dentranements qui voitlaugmentation de la population induire une demande fon-cire plus forte. La prtention un logement pour fixer desindividus en nombre croissant, une fois satisfaite, entrane son tour lextension et/ou la densification de la ville.

    A ces facteurs dmographiques, sajoute le problme li laspculation rendant laccs au logement encore plus difficile Dakar du fait du prix du sol lachat mais aussi des loca-tions.Cette situation conduit certaines familles sentasser plus-ieurs dans une mme pice et certains travailleurs de Dakar chercher un logement dans les autres dpartements, voireles autres rgions comme Tis (72 km de Dakar). Elle agalement contribu la cration de bidonvilles dans certainsquartiers de Dakar comme Fass, Colobane, Grand Dakar,Khar Yalla, etc.

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    PRO

    FILURBAIN

    DEDAKARC

    ONTEXTE

    R P A R T I T I O N D E S S E C T E U R S D EL C O N O M I E

    Le secteur primaire

    Lagriculture Dakar tait particulirement oriente vers la pro-duction marachre en raison de facteurs physiques et climatiquestrs favorables au dveloppement de cette activit (sols hydro-

    morphes, alluvionnaires, aliz maritime, nappe phratique peuprofonde). Mais avec lexplosion dmographique et lextensionde lhabitat sur les surfaces agricoles, Dakar ne prsente plus quequelques poches de cultures marachres. Par ailleurs, llevage devolailles et des petits ruminants est aussi pratiqu dans certaineszones de Dakar mais des degrs moins importants.Le secteur de la pche est en revanche, lun des secteurs cls delconomie. Plus de 100 000 tonnes de poissons sont produitesen moyenne chaque anne dont 80% destins la productionindustrielle. Les rsultats macroconomiques affichs pour lapche maritime apparaissent globalement positifs tant sur le planconomique que sur le plan de lalimentation des populationset dans la promotion sociale (La pche maritime totalise chaqueanne plus de 600 000 emplois directs et indirects dont les 2/3dans la production et la transformation artisanale et plus de 80%voluant au niveau de la pche artisanale.)

    Le secteur secondaire

    Lindustrie est incontestablement lun des secteurs les plus ac-tifs comme le montrent les diffrentes statistiques: 87% du nombre des entreprises industrielles 75% de leurs chires daaire 71% de leur valeur ajoute 71% des eectifs.

    Lartisanat est galement en pleine volution et totaliseaujourdhui dans la rgion de Dakar plus de 45 636 emplois(dont plus de 4760 femmes), et comptabilise 20705 units deproductions dont seules 1902 sont inscrites au rpertoire de lachambre des mtiers (Recensement national ralis en 1992).Il constitue un secteur propice dinsertion socioconomiquedes jeunes et surtout des migrants.

    Le secteur tertiaire

    Dakar dispose de lessentiel des quipements marchands au d-

    triment des autres dpartements de la rgion : 48% des marchscentraux, 89% des centres commerciaux et 96% des banques.Une tude ralise dans le cadre du plan damnagement duterritoire en 2002 montre que 75% des trajets intrieurs demarchandises ont pour origine ou pour destination Dakar. Surle plan international, Dakar entretient des relations commer-ciales avec lAfrique, lEurope et lAmrique.

    Aprs la pche, le tourisme constitue lun des secteurs qui con-tribue de faon importante lconomie nationale et locale.La rgion de Dakar dtient 47% de la capacit daccueil dutourisme international. Carrefour culturel et conomique, Da-kar accueille chaque anne des milliers de touristes grce sesinstallations htelires, ses plages et surtout son accessibilit partoutes les voies (air, mer, terre).

    Le secteur priv et informel

    281 600 units de production informelle (UPI) emploient434 200 personnes dans les branches marchandes non agri-coles. Selon la DPS, 42,4% des emplois du secteur informel

    sont occups par les femmes, que lon trouve concentresdans les emplois les plus prcaires, notamment parmi les tra-vailleurs leur compte ou comme aides familiales. Si les UPIse concentrent dans les secteurs de circulation, notammentcommerciaux, les activits de type industriel jouent un rlenon ngligeable. Le commerce compte 46,5% des units deproduction, lindustrie 30,6%, les services 21,3% et la pche1,6%.Faut-il considrer cette ralit comme un pis-aller, une situ-ation provisoire ? Ou au contraire, devons nous prendre encompte le secteur informel comme un secteur conomique part entire, apportant sa contribution au dveloppementdurable des conomies locales et nationales ? Une analyseattentive des donnes ci-dessus nous amne remettre encause bien des ides reues: Alors que ce secteur est habituellement considr

    comme un secteur de petits services, il comprend Dakar une composante manufacturire.

    Les revenus quil distribue sont dans lensembleplus consquents quon ne pourrait le supposer.

    Sil est vrai quune partie du secteur informel se caractrisepar sa fonction de survie et joue un rle damortisseur dela pauvret et des consquences sociales des programmesdajustement structurel (PAS), une autre composante, que

    certains qualifient dactivits transitionnelles, est reprsen-tative dune conomie en volution. Ces activits menespar des entrepreneurs ayant une certaine qualification,mobilisent un capital de dpart significatif et jouent un rleessentiel dans certains secteurs cls (le btiment, le transport,la transformation des produits locaux, etc.).

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    D M O G R A P H I E

    La ville de Dakar est une conurbation qui sest dveloppe trsrapidement passant de 374 000 habitants en 1961 955 897habitants en 2002. Ce dveloppement de la ville sest effectusous leffet combin du dynamisme de la croissance naturelle desa population, de son rle de principal carrefour conomique etde zone daccueil de migrants.

    Plus de 54% des citadins sngalais vivent dans lagglomrationurbaine de Dakar qui est alimente par une forte migration. Laville de Dakar couvre une superficie de 82,2 km correspondant celle du dpartement soit 14,9% de la superficie rgionale etse caractrise par un profil dmographique pouvant se rsumercomme suit: Une croissance de la population de lordre de 4%; Une forte densit de la population de lordre de 11630 hts/km;

    Une population trs jeune, puisque 55% de la popu-lation est ge de moins de 20 ans.

    PROF

    ILURBAIN

    D

    EDAKARCO

    NTEXTE

    Source: Guide du Routard du Sngal

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    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L

    Le conseil Municipal

    Il est compos de 90 conseillers qui, lus au suffrage univer-sel direct par dlibration, sont en charge des affaires de laville. Il est par ailleurs, associ aux travaux prparatoires dellaboration du plan rgional de dveloppement conomique

    et social et peut intervenir sur toutes les questions dintrtconomique et social.

    Le bureau municipal

    Il est compos du maire et de ses dix-neuf adjoints et est chargdarrter lordre du jour des sessions du conseil municipal. Ilse runit parfois en formation largie, accueillant les prsidentsde commission et les secrtaires lus la table des dbats.

    Le secrtariat municipal

    Il assure la liaison entre le maire, le conseil municipal et lereprsentant de ltat. A ce titre, il prpare les convocationsdu conseil municipal et du bureau municipal, rdige les procsverbaux et les projets de dlibration, se charge de leur en-registrement conformment la lgislation et la rglemen-tation en vigueur et enfin, en assure le suivi. Le secrtariatmunicipal comprend plusieurs services dont la direction delamnagement urbain.

    Les autres acteurs institutionnels

    Au niveau central, le ministre de la dcentralisationet des collectivits locales avec plusieurs directions

    dont celles des collectivits locales; Pratiquement tous les ministres sectoriels inter- viennent dans la gestion des collectivits en vertu

    des neuf domaines de comptences transfrs par lecode des collectivits locales;

    Les services dconcentrs de ltat; Les ONG dappui et les bailleurs.

    Il faut galement noter la prsence sur le terrain de plusieursorganisations communautaires de base (OCB).

    C A D R E L G A L

    La loi fixant lorganisation administrative et financire de lacommune darrondissement (CA) et ses rapports avec la villeoffre lapparence rassurante des textes sans quivoque. Pour-tant, soumise lpreuve des faits, cette loi rvle des faillesquon peut essentiellement situer au niveau des points relatifs la gestion des marchs, la situation du personnel des CA et la dotation globale de la ville.

    Conflits de comptence entre la ville et les communesdarrondissement.

    Le transfert des comptences la ville et auxcommunes darrondissement en vertu de la loi96 06 du 22 mars 1996 portant code des col-lectivits locales:

    Les comptences transfres la ville: Le vote et lexcution du budget de la ville;

    la gestion des grands marchs et des grands

    travaux; le recrutement du personnel des services munici-paux;

    la police municipale; la programmation du dveloppement local et son

    harmonisation avec les orientations rgionales etnationales;

    participation la prparation du plan rgional dedveloppement conomique et social;

    lexploitation des services dintrt public cara-ctre industriel et commercial;

    la redistribution du fond de concourt aux com-munes darrondissements.

    Les comptences transfres la communedarrondissement:

    la gestion des marchs de quartiers; les petits travaux dassainissement et dhygine; la participation la collecte des ordures

    mnagres; la surveillance et lentretien courant du rseau

    dclairage public; le dsensablement et lentretien des rues, places et

    espaces vert; la participation llaboration du plan de dvel-

    oppement de la ville; la gestion de ltat civil; lentretien des quipements scolaires, sanitaires et

    socioculturels; lavis en matire durbanisme, dducation, de

    jeunesse, de sport et de sant;

    P E R F O R M A N C E E T

    R E S P O N S A B I L I S A T I O NLinformation et la communication constituent le compl-ment indispensable la bonne gestion dune ville et dans lecas de Dakar, les insuffisances dans le domaine constituentun obstacle majeur sa gouvernance urbaine. Le dcoupagede la ville en plusieurs communes darrondissement renddifficile la mise en place dune stratgie efficace et communeainsi que dune bonne circulation de linformation. Unepolitique de communication et dinformation auprs despopulations, des techniciens etc., si elle est bien mene, per-mettra de mobiliser et de sensibiliser les citoyens aux ques-tion de tolrance et du respect de la diversit culturelle, defaire voluer les comportements vers davantage de civisme,et de motiver les populations participer au dveloppementde la cit.

    PROF

    ILURBAIND

    EDAKARGO

    UVERNANCE

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    Rares sont les communes darrondissement qui, avec lappuides partenaires, font leffort de mettre en place les cadresdchanges et dinformation entre les autorits municipales etles populations. Mme si ces cadres existent, leur animation etleur fonctionnement posent souvent problme. Ce qui limiteconsidrablement la participation des citoyens au dbat sur ledveloppement de la ville. Ceux-ci ignorent jusquaux servicesfournis par les services municipaux.

    Cest pour combler ce vide que la ville de Dakar vient de creren octobre 2004, la Radio Municipale de Dakar (RMD), uneradio de proximit dont les objectifs majeurs sont: Promouvoir et expliquer la dcentralisation. Servir de cadre dinformation et de communication

    entre tous les acteurs de la dcentralisation. Permettre aux populations dinterpeller directement

    les lus. Informer les citoyens sur leurs droits et leurs devoirs. Motiver ceux-ci davantage dengagement civique et

    citoyen.

    PROFIL

    URBAIN

    DED

    AKARGOU

    VERNANCE

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    PROF

    ILURBAIND

    E

    DAKAR

    GOUVERNANCE

    Lessentiel des recettes de la ville provient des produits do-maniaux, notamment de la location de souks, des droits demarch, de la location des proprits communales, des re-cettes provenant du stationnement urbain etc. Il est heureuxde noter quentre 1999 et 2000, le budget de la ville a connuune augmentation notable, de lordre de 9,49%. La tendancesest poursuivie de 2000 2005 o le budget connu uneaugmentation de plus de 100% passant de 10 936 436 982 24 821 000 F CFA. Une telle augmentation sexplique parune meilleure organisation des services de recouvrement (re-crutement des agents et mise leur disposition des moyens detransports adquats).

    La capacit financire de la ville de Dakar est de loin

    suprieure celle des autres communes de la rgion. Mais sesbesoins en matire dinvestissement sont aussi nettement plusimportants. En effet, linvestissement, correspondant 16%du budget, necouvre que 50% des besoins de la ville. Sesdpenses restent domines par les frais de fonctionnementcourant qui reprsentent eux-seuls, plus de 80% du budget.De 1996 1999, 46,6% des dpenses dinvestissement ontt consacres lamnagement urbain, contre 54% sur lapriode allant de 1987 1996. Les dpenses dadministrationont progress de 10%, il en est de mme des dpenses lies la sant et lducation, qui ont connu des progressionsrespectives de 2 et 7%.

    La ville de Dakar a mis en place une stratgie en matire demobilisation des recettes qui est essentiellement axe sur unemeilleure matrise des impts locaux et des taxes et redevancesmunicipales, en crant la division des recettes municipales,structure dont lobjectif essentiel est dassurer une amliora-

    tion substantielle des ressources financires locales. Nouslavons vu, ces dispositions ont port leur fruit, pourtant, lamobilisation des ressources financires bute toujours sur lesdifficults et contraintes suivantes: Labsence totale de toute implication du maire et

    de ses services dans le processus dmission et derecouvrement des impts locaux qui reprsententplus de 90% des ressources ordinaires. Il rsultede cette situation des cas de sous estimation dansla dtermination de lassiette et de la liquidationdes impts locaux;

    Labsence de mise jour du chier des contribua-

    bles; Le manque et linsusance des moyens logistiques,financiers et humains pour le recensement exhaus-tif et le recouvrement de certaines taxes, redevanceset impts;

    La prdominance des dpenses de fonctionnementsur celles relatives aux investissements.

    R E N F O R C E M E N T D E SC A P A C I T S H U M A I N E S E TF I N A N C I R E S

    La nouvelle rforme de la dcentralisation engage depuis 1996et mise en uvre le 1er janvier 1997, consacrant les communesdarrondissement, a procd une amputation des ressourcesfinancires de la ville au profit des communes darrondissement.

    Cest ce qui apparat dans le tableau ci-dessous o de 1997 1999, le budget a connu une baisse sensible. A la fin de lagestion 1996, les recettes de la ville se sont considrablementrduites, et les taxes municipales dvolues la ville ont t re-streintes. Cette rforme qui accorde une plus grande responsa-bilit aux collectivits locales, manifeste lengagement pris parltat, privilgier la gestion de proxi-mit afin dassurer unemeilleure prise en charge des besoins des populations.

    VOLUTION BUDGTAIRE DE LA VILLE DEDAKAR DE 1996 2005

    Anne Budget en FCFA

    1996 11 775 013 775

    1997 9 656 850 291

    1998 9 942 577 314

    1999 9 851 936 542

    2000 10 936 436 982

    2001 12 559 559 982

    2002 12 550 000 000

    2003 16 870 011 399

    2004 21 581 635 304

    2005 24 821 000 000

    Source : Bureau budget - ville de Dakar, janvier 2005

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    PROFIL

    URBAIN

    DEDAKARGOU

    VERNANCE

    Source: Rpublique du Sngal. Forum sur la gouvernance en Afrique

    Source: Gouvernance locale et rduction de la pauvret: cas du Sngal. 2002

    LES BUDGES DE LA VILLE DE DAKAR E DES AURES VILLES DE LA RGION DE1999 2000 E LEUR AUX DACCROISSEMEN RESPECIF

    Ville Budget 1999 Budget 2000 Taux daccroissement

    Dakar 9 942 577 314 10 936 436 982 9,49%

    Pikine 2 472 500 000 2 245 000 000 -9,20%

    Gudiawaye 718 000 000 912 537 377 27,09%

    Rufisque 1 942 017 000 2 039 117 850 5%

    Bargny 275 760 071 282 325 958 2,38%

    RPARIION DES DPENSES DINVESISSEMEN DE 1996 1999

    Nature investissement Montants Pourcentage

    Administration 674 044 278 15,14%

    Amnagement urbain 2 074 759 067 46,61%

    Sant 682 096 595 15, 32%

    ducation 987 460 672 22,18%

    GOUVER-

    NANCE

    N2

    Projet propos

    Systme dinformation citoyenne

    GOUVER-

    NANCE

    N1

    Projet propos

    Forum public annuel sur le budget

    GOUVER-

    NANCE

    N3

    Projet propos

    Renforcement des capacits des lus surlexercice du pouvoir: organe de dlibration;planification, gestion de projet, communica-tion et ngociation, gestion des conflits, s-curit urbaine

    P R I O R I T S

    Forum public annuel sur le budget;

    Systme dinformation citoyenne;

    Renforcement des capacits des lus sur

    lexercice du pouvoir: organe de dlibra-

    tion, gestion de projets, communication et

    ngociation;

    Gestion des conits, scurit urbaine.

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    Le secteur de lurbanisme et de lhabitat, au Sngal, estrgi par la loi 88-05 du 20 juin 1988 portant sur le codede lurbanisme. Ce code traite dans sa partie lgislative desconditions dlaboration et dapprobation des plans cadresdurbanisme, et dans sa partie rglementaire, des autorisationsde lotir et du contrle des constructions.

    En plus du code de lurbanisme et des documents de plani-fication susmentionns, il y a les lois et dcrets suivants quiadressent aussi les questions lies lhabitat: La loi N 64-46 du 1er juin 1964 relative au

    domaine national indique que la totalit des terresqui nont pu tre immatricules au profit des privset celles nayant pas t classes dans le domainede ltat, sont de fait intgres au domaine national.

    Le dcret 78-599 du 17 juin 1978 tablit lesvillages traditionnels en zone spcialedamnagement foncier et stipule:

    * Limmatriculation obligatoire au nom de ltat, desterrains du domaine national dans ces zones.

    * Lobligation doprer lalignement, la normalisationdes limites, la modification et le recensementdes proprits et labandon de surfacesi cela est ncessaire.

    Le dcret 91-748 du 29 juillet 1991 porte surlorganisation et lexcution des projets de restruc-turation et de rgularisation foncire des quartiersnon lotis.

    La loi N 96-06 du 22 mars 1996 portant sur lecode des collectivits locales, dfinit le rgime decomptence de la commune (qui est identique celui de la rgion) lui permettant dassurer

    lensemble de la population, sans discrimination,les meilleures conditions de vie possible.

    Le dcret 96-1138 du 27 dcembre portantsur lapplication de la loi de transfert de comp-tence en matire durbanisme et dhabitat stipuleque la commune est comptente pour:

    * Llaboration des Plans directeurs durbanisme(PDU), des Schmas directeur damnagementurbain (SDAU), des plans durbanisme de dtaildes zones damnagement concertes, desrnovations urbaines et de remembrement.

    * Lextension ou la restructuration des lotissements,

    la dlivrance du permis de construire, des certificatsdurbanisme et des permis de dmolir. * La dlivrance de permis de clturer, de permis

    dabattre les arbres. Le nouveau code de lenvironnement (loi N 2001-

    01du15 janvier 2001) en son article L 29, stipuleque les permis de construire relatifs aux projets delotissement sont soumis au visa du ministre delenvironnement et doivent respecter les proccupa-tions environnementales.

    Les lois sur le domaine national et le domaine public et privde ltat auraient d clarifier le rgime foncier au Sngal.Mais en raison des traditions coutumires, des pressions poli-tiques et faute de pouvoir mettre fin loccupation illgaledes sols, le march foncier nest pas bien matris.

    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L

    Dans la mise en uvre de la politique de lhabitat plusieursministres interviennent par le truchement de leurs directionstechniques parmi lesquelles: La direction de lamnagement du territoire. La direction de lurbanisme et de larchitecture. La direction des espaces-verts urbains.

    La direction de la construction et de lhabitat. La direction des tudes et de la programmation. La direction des travaux publics. La direction de lhydraulique et de

    lassainissement.

    Naturellement la liste de ces services techniques de ltat nestpas exhaustive puisque la production dun cadre bti passencessairement par des actions concertes de lensemble desdpartements ministriels.Un certain nombre dinstitutions publiques, parapu-bliqueset prives interviennent dans le secteur de lhabitat, on peutciter, entre autres: La Socit Immobilire du Cap Vert (SICAP); La Socit Nationale des Habitations Loyer Mo-dr (SNHLM); La Direction des parcelles assainies de la SNHLM; La Socit damnagement des terrains urbains(SCA-URBAM); Le Bureau dassistance aux collectivits pour lhabitatsocial (BAHSO) qui apporte une assistance technique auxcoopratives dhabitat.

    Il faut aussi signaler lexistence dune brigade des contrlesdes sols qui a t cre par le ministre de lurbanisme et de

    lamnagement du territoire pour contrler les occupationsillgales. Elle est sous la direction de la gendarmerie nation-ale.

    La 3me catgorie dacteurs est constitue par les populations, travers les coopratives dhabitat (regroupements sociaux ouprofessionnels qui reoivent des logements cls en main ou desparcelles) et les initiatives personnelles (lautoconstruction).

    C A D R E L G A L

    Pendant des dizaines dannes, la pratique consistait, chaque

    fois que le besoin se prsentait, dexpulser les habitants quioccupaient illgalement les terrains communaux pour yconstruire des habitations planifies. Ces expulsions forcestaient parfois accompagnes doprations de relogementdans des zones pralablement amnages. Le caractre abusifde ces politiques ont cependant permis la ville de Dakar dese moderniser (Fithmith, Baye Gand, Angle Mousse, Kib-Koko, etc.). Mais prenant conscience de laspect immorale detelles pratiques, ltat du Sngal, appuy par la cooprationallemande, sest orient en 1985 vers la rgularisation de cesoccupations informelles.Ltat a galement favoris (par la loi 95-11 du 7 avril 1995)lmergence dun organisme priv dutilit publique, la fon-dation droit la ville (FDV) qui intervient comme matredouvrage dlgu dans les oprations de restructuration et dergularisation foncire de lhabitat spontan pour ltat et lescollectivits locales.P

    ROFILURBAIND

    EDAKARBIDONVILLES

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    Daprs la loi, seuls les titres enregistrs dans le livre foncieront valeur lgale. Ceci vaut aussi bien pour la proprit priveque pour la proprit publique (domaine public et priv deltat). Seul 1% des sols est pourvu dun titre lgal. Le resteappartient au domaine national qui est inalinable, moinsdengager une procdure longue et complique dont la pre-mire tape, obligatoire, consiste tablir le titre au nom deltat. Dmarche qui savre tre inutile puisque les tribunaux

    reconnaissent aux personnes occupant illgalement le do-maine national, le droit dtre ddommags. De plus, la pres-sion de la demande est telle que ltat lui-mme reconnatque des actes administratifs comme les baux emphytotiques,les permis doccupations et les certificats administratifs sontdes titres valables mme pour des parcelles non enregistres.

    Ceci dit, pour raliser ses programmes de logement publics,ltat recourt au droit de premption et lexpropriation,mais le manque de moyen empche souvent la procduredaboutir, ce qui dbouche sur des situations foncires trsconfuses. outes les procdures juridiques enregistrentdnormes retards pour les mmes raisons (insuffisances auniveau logistique, des ressources humaines).

    ype dhabitat et rgime foncierLhabitat de type planificorrespond aux zones dhabitations o les normes urbanis-tiques ont t respectes. Cette zone regroupe les quartiersdu Plateau, de Mermoz, du Point E, des Almadies, de HannMaristes, etc. Ces quartiers sont le fruit des programmes delogement raliss par les socits publiques, parapubliqueset prives (SNHLM, SICAP, HAMO) et des cooprativesdhabitat.

    Selon le PDU, en 1980, dans lensemble de la rgion de

    Dakar, 57% des mnages se dclaraient propritaires de leurlogement, pour 38% de locataires et 5% dhbergs. En 2001,la situation se prsente diffremment. En effet les enqutesralises dans le cadre de la ractualisation du PDU, font res-sortir que 81% des rsidents de la rgion sont propritaires,contre 17% de locataires et 2% dhbergs.Labsence de programme de construction de logements relle-ment sociaux et de filire souple daide la construction pourles bas revenus, amne les habitants entreprendre des ini-tiatives individuelles en devenant leur propre promoteur. Ilsfinancent et dirigent eux-mmes lopration de construction.La construction en dur reste pour la plupart des familles

    lobjectif de toute une vie, en tant que matrialisation decette insertion tant souhaite et constitution dun patrimoinetransmissible. Mais elle se fait dans des sites trs difficilesdaccs, trs enclavs par rapport aux services que peut fournirla ville et sont donc dpourvus des quipements urbains lesplus lmentaires.

    PROFIL

    URBAIN

    DED

    AKARBIDO

    NVILLES

    Lhabitat de type villageois.On parle ici des villages tradi-tionnels de pcheurs de Hann, Ngor, Yoff, Ouakam Cam-brne, dissmins le long de la presqule, o les habitantsont toujours fait prvaloir un droit coutumier sur la terre.Le sol appartient lensemble de la collectivit lbou qui re-distribue aux familles des lots quelles revendiquent commeleur bien propre, comme leur proprit. Loccupation etla rpartition des sols se sont fait de manire anarchique. Ce

    type dhabitat constitue 7,97% dans la ville de Dakar.

    Lhabitat spontan irrgulier correspond aux quartiers deGrand Mdine, une partie de Fass Delorme, etc. Ces quartierssont la rsultante de la migration rurale. Loccupation de cetespace sest faite de faon anarchique, sans titre foncier nirtribution financire do le nom qui leur est attribu de quartiers flottants . Les rues y sont trs troites, sablonneuseset difficiles daccs pour les vhicules motoriss.

    Lhabitat spontan rgulier se concentre dans les quartiersde la Mdina, Gueule ape, Grand Dakar, Colobane etParcelles Assainies. Lhabitat dans ces quartiers est ralispar auto-construction sur des lotissements approuvs. Ilsbnficient dune bonne desserte en quipements et en in-frastructures urbains.

    Lhabitat spontan, tel que le conoit le plan direct-eur durbanisme (PDU) de Dakar, stend aux quartiersdhabitation rgulire et irrgulire et aux quartiers de typevillageois. Il sagit dun habitat dmanation populaire le plussouvent difi en dehors des normes fixes par la politique deplanification urbaine.

    BIDON-VILLES

    N3

    Projet propos

    Perce de voies

    BIDON-VILLES

    N2

    Projet propos

    Rnovation urbaine

    BIDON-VILLES

    N1

    Projet propos

    Restructuration de lhabitat irrgulier

    P R I O R I T S

    Restructuration de lhabitat irrgulier;

    Rnovation urbaine;

    Perce de voies.

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    M A N C I P A T I O N

    Outre les discriminations qui rsultent de dispositions l-gales et rglementaires, les femmes sont victimes dingaliten raison du rle qui leur est dvolu par la socit. Ces in-galits sont manifestes dans:

    Laccs lducation

    Entre 1998 et 1999, le taux brut de scolarisation des fillesatteint 85,3% contre 94,7% pour les garons. Ce taux cachecependant des disparits entre les familles et entre les zonespauvres et riches. Lenqute IFAN-ORSOM ralis en2000 rvle qu Dakar les femmes dge actif non scolar-ises reprsentent plus de 41% de la population fminine.Le pourcentage des femmes ne sachant ni lire ni crire, con-stitue une contrainte majeure pour les programmes relatifs la sant de la mre et de lenfant. Les rsultats de lEnqutedmographique et de sant (EDS) de 1993 montrent en effetque le nombre denfants courant le risque de dcder avantlge de cinq ans est trois fois plus lev chez ceux dont lamre na pas t scolarise que chez ceux dont la mre unniveau de scolarisation secondaire.

    Laccs aux ressources

    La loi sur le domaine national de 1964 qui tablit lgalitdaccs la terre pour ceux qui la mettent en valeur et laloi de 1996 qui renforce le pouvoir des collectivits localesnont malheureusement pas pris en compte le statut par-ticulier des femmes qui selon le droit ne peuvent accder ni la proprit, ni au contrle de la lgislation foncire. Il fautcependant saluer les dispositions de larticle 15 de la consti-tution qui affirment que le droit de proprit de la terre est

    dsormais garantie aussi bien lhomme qu la femme. Lesrestrictions coutumires laccs des femmes la terre sontdsormais interdites.

    Laccs au crdit

    Les textes qui rgissent les banques et les institutions sp-ciales de crdit ntablissent pas de discrimination lgarddes femmes. Pourtant elles bnficient peu du financementen raison de la faiblesse de leurs revenus (insuffisance delapport personnel exig), du manque de garantie (titre fon-cier, biens, etc.)

    La vie politique

    Dans les collectivits locales sngalaises, lingalit entrehommes et femmes persiste dans la vie publique et dansles instances dcisionnelles. Les femmes sont en effet sous-reprsentes dans les assembles locales. A Dakar, on compte22 femmes conseillres sur 90 et 3 femmes maires de com-munes darrondissement sur 19. les femmes sont donc, dansla vie politique sous reprsentes alors quelles constituentla frange la plus importante de llectorat (plus de 50%).Pour ce qui est de la dfense de la place des femmes en poli-tique, certes il existe des organisations comme Siggil jigenn,COSEF, le RADI, Enda iers Monde 3D etc., qui luttentpour leur inscription massive sur les listes lectorales et laprise en compte de leur influence. Mais ces organisations tra-vaillent essentiellement sur un plan pdagogique et formatif,peu au niveau politique.P

    ROF

    ILURBAIND

    EDAKARQ

    UITENTRE

    LESSEXESETVIH/SIDA

    L A V I O L E N C E L E N C O N T R ED E S F E M M E S

    Chaque anne des centaines de personnes subissent de gravesatteintes physiques, psychologiques, morales et matrielles. Lephnomne de violence au Sngal nest lapanage daucunsexe mais il faut cependant reconnatre que les femmes appa-raissent comme des victimes dsignes de violence de toutes

    natures notamment due leur morphologie et aux ralitssocioconomiques et culturelles Cette violence revt plusieursformes: Ce sont les violences physiques avec les coups et

    blessures volontaires parfois suivis de mort. Violences sexuelles: viol dans le couple ou en de-

    hors, attentats la pudeur, inceste. Violences psychologiques: menaces verbales, injures,

    humiliation, privation des ressources. Violences conomiques par abandon familial. Pratiques traditionnelles comme les mutilations

    gnitales fminines, les mariages prcoces, le lvirat,le sororat et le mariage forc.

    Le harclement sexuel exerc sur le lieu du travail.

    Une autre violence lencontre des femmes est la lenteur desprocdures judiciaires de divorce lorsque la demande manedune femme. On a le sentiment que pour les interlocuteurs(juges), la dcision de la femme demander le divorce nest

    jamais suffisamment rflchie, mais relverait dune natureimpulsive, infantile, presque immature, que les lenteurs proc-durires permettraient de temprer et mme de rsorber, anni-hilant par la mme occasion une fragile dtermination fmininesouvent durement tiquete dailleurs de fministes.

    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L E T L A B O R A T I O N D E S P O L I T I Q U E S

    Le code de la famille en son article 152 confre au mari lestatut de chef de famille, une position qui lui reconnat tous lespouvoirs sur sa famille. Par consquent, la puissance paternellelui est attribue par larticle 277 du code de la famille; ce quilui assigne lentire responsabilit concernant lducation desenfants. Ces deux articles sont en totale contradiction avec laconvention des Nations Unies pour llimination de toutes lesformes de discrimination lgard des femmes, ratifie par le

    Sngal.Le cadre politique et juridique demeure donc encore peu fa-vorable au changement souhait. La faute aux politiques quinont pas intgr la notion de genre, certaines lois discrimina-tives lgard de la femme et la non-application des lois quifavorisent lmancipation des femmes.Le code des collectivits locales par lequel ltat a transfrcertaines de ses comptences, na pas rglement la questiondquit entre les sexes alors que par ailleurs, la parit hom-mes/femmes est rendue obligatoire dans tous les secteurs de lavie. A cette absence de rglementation tant tatique que localesajoute le fait que les lus locaux ignorent lapproche genre ouseulement, lorsque cela sert leurs intrts politiques.

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain de Dakar

    19/3617

    Les projets de dveloppement obligent les lus locaux : Promouvoir lgalit entre les hommes et les femmes

    pour laccs et le contrle des moyens de pro- duction; A accrotre la participation des femmes aux pro-

    cessus de dcision et de formulation des politiques tous les niveaux;

    A rduire la charge de travail des femmes et offrir

    davantage de possibilits demploi rmunr; A liminer les ingalits concernant laccs lducation;

    A punir svrement la violence lgard des femmes. A rduire la disparit entre les hommes et les

    femmes dans le domaine de la gestion desressources naturelles.

    S E N S I B I L I S A T I O N ,A U T O N O M I S A T I O N E TR E S P O N S A B I L I S A T I O N

    Malgr leur vidente volont dinstaurer lgalit de genre,ltat et les collectivits locales ne prennent pas toutes lesmesures appropries pour atteindre cet objectif. On peut sur-tout expliquer la responsabilit de la ville dans la perptua-tion des ingalits de genre par le fait quil nexiste pas pour lemoment une politique labore dans ce cas et que les moyensaussi font dfaut face lampleur de la situation. outefois, desefforts louables sont enregistrs ces dernires annes. On peutnoter entre autres: Laugmentation de lappui nancier aux groupe-

    ments de promotion fminine; La faveur accorde aux femmes dans les emplois

    temporaires. Les bourses dtude et dexcellence accordes aux

    filles dans certains tablissements; Lappui au projet SCOFI; La mise en place du crdit municipal qui encourage

    surtout les femmes pargner; Lappui pour la mise en place du G5 qui est une

    fdration des organisations fminines travaillantpour la promotion des droits et le renforcement despouvoirs des femmes.

    Le G5 a par ailleurs, men une campagne citoyenne pour

    linscription massive des femmes sur les listes de candidatureaux lections. Il a eu organiser avant les lections locales,des forums avec la participation de tous les acteurs de la viepublique, les partis politiques, les mouvements de femmes,sur la confection des listes et llaboration des programmes decampagne.

    PROFIL

    URBAIN

    DEDAKARQU

    ITENTRELE

    SSEXESETV

    IH/SIDA

    VIH/ SIDA

    Mme si le taux de prvalence du Sngal reste encore trsfaible par rapport la moyenne de la sous-rgion ouest afri-caine, la pandmie du Sida gagne du terrain chez les femmes.Ces dernires constituent 57% des personnes atteintespar linfection du VIH/Sida. En quinze ans, le nombre defemmes contamines a quadrupl alors que la progression de

    la maladie chez les hommes durant cette mme priode nafait que doubler. Une importante proportion de cette popu-lation fminine contamine, a t victime de violences.Les violences exerces sur les femmes sont la fois une causeet une consquence du taux croissant de linfection par levirus du Sida; une cause parce que les viols et les agressionssexuels reprsentent les principaux facteurs de risque pourla transmission du Sida. Elles sont une consquence en cesens que les tudes dmontrent que les femmes sroposi-tives sont davantage exposes toute sorte de violence, ladiscrimination et la stigmatisation. Dans certains milieuxen effet, limpossibilit pour la femme de dire non est unvecteur de transmission de la maladie.

    QUIT

    ENTRE

    LES SEXESN1

    Projet propos

    Formation en approche genre

    QUIT

    ENTRE

    LES SEXESN2

    Projet propos

    Sensibilisation en approche genre

    P R I O R I T S

    Formation en approche genre;

    Sensibilisation sur le genre.

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain de Dakar

    20/3618

    Le rseau est long de 1 457 km, il sest dvelopp dune faonplus ou moins rationnelle pour rpondre aux besoins duneurbanisation galopante. Cependant, les plans fournis par laSDE, nindiquent quun rseau long de 729 km environ. Cer-tains tronons sont vtustes, les coupures deau ou baisses depressions sont provoques par linsuffisance des ressources en

    eau et la faible capacit des rservoirs. A cela sajoutent desperturbations engendres par des casses de conduites ou desfuites deau importantes.

    Les modes dalimentation en eau potable de la ville de Dakarse font par branchements individuels (58 329 abonns) etpar bornes fontaines (351 en tat de fonctionnement.). Il est noter que la gestion des bornes fontaines est prive. Selonles statistiques, laccs leau potable dans la ville de Dakaravoisine un taux de 96%. Mais il faut noter que ce taux cachedes disparits entre les communes darrondissement et entreles quartiers. Pour certaines dentres-elles, leau potable nestpas transporte dans de bonnes conditions, elle perd sa po-tabilit, ce qui expose les populations de certaines zones auxmaladies hydriques.

    A S S A I N I S S E M E N T

    Certains quartiers sont envahis par les eaux uses, dautressont rgulirement inonds pendant lhivernage. Une en-qute ralise en 2004 par la direction de lassainissementrvle que 13% seulement des mnages ont accs au rseaudassainissement et 14 % des eaux uses seulement sont trai-tes dans une station dpuration, tandis que les 86% restants

    sont rejetes sans traitement la mer.

    Le rseau souffre dans son ensemble dun dfaut dentretienrgulier. Il est en permanence obstru par les ordures et desobjets solides rendant ainsi difficile lcoulement des effluentsvers les exutoires. Ces effluents vont alors spandre hors desrseaux et polluer le milieu naturel.

    PROF

    ILURBAIN

    D

    E

    DAKAR

    SE

    RVICES

    URBAINS

    DE

    BASE

    A C C S L E A U P O T A B L E

    NIVEAU DE CONSOMMAION (L/JOUR/HABIAN) DEAU SUIVAN LES YPES DHABIA

    Village Spontan irrgulier Spontan rgulier Planifi Grande maison spare Immeuble

    3825

    3926

    5441

    8662

    133104

    156118

    Les chiffres en caractres gras reprsentent la consommation deau pendant lhivernage et ceux en italiquereprsentent la consommation en saison sche.

    Source: BETURE SET/SONED-AFRIQUE

    D C H E T S S O L I D E S

    La gestion des ordures mnagres sur le territoire rgional estconfie deux structures: lagence pour la proprit de Dakar(APRODAK) et les collectivits locales.

    Cest la socit concessionnaire AMA qui est charg de lacollecte et de la gestion des ordures dans la rgion de Dakar.En plus du systme de collecte domiciliaire, il a mis en place lacollecte par des moyens de conteneurs avec des frquences deleves rgulires (tous les deux jours.). Cette collecte groupeest surtout favorise dans les zones o il existe des problmesdaccs et o les containers sont poss sur les voies centrales.

    Selon les statistiques de AMA, 1 250 tonnes dordures sontenleves chaque jour dans la rgion de Dakar, 1 600 tonnesle lundi et plus de 2 000 tonnes le jour de la tabaski ou lelendemain des grandes ftes.

    Cependant, la socit AMA rencontre dnormes difficultsdans sa mission. Les causes en sont multiples:

    Le comportement des populations; Linaccessibilit des certaines zones; Linsuffisance de poubelles (bien que ltat ait con-

    senti pour ce secteur, un budget de cinq milliardsde FCFA.).

    Dchets biomdicaux

    De nos jours, aucune gestion particulire nest rserve auxdchets biomdicaux bien que les centres de sant, dispen-saires, hpitaux et cliniques en produisent quotidiennementdes quantits importantes. Malgr le fait quils constituent ungrand danger sanitaire, les dchets biomdicaux sont vacusdans certains centres comme les ordures mnagres. Raressont les dchets qui sont limins correctement. En 1996 laquantit des dchets biomdicaux tait estime 29211 mpar jour soit 7,3 tonnes par an.

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain de Dakar

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    La voirie

    La ville de Dakar est dote dun rseau compos de plus de469,546 km de voies revtues. Il est constitu de 127 kmde voirie classe (27 %), 342,546 km de voirie communaleet de voies non amnages surtout dans les communespriphriques. La voirie classe est constitue de trente septaxes routiers convergeant principalement vers le complexe

    Plateau Mdina. La voirie revtue est dgrade hauteur de60 %.

    La capacit de la voirie urbaine est insuffisante pour coulerla demande actuelle de trafic principalement oriente vers lecentre-ville et les zones industrielles. Les principaux axes drai-nent quotidiennement 15 000 vhicules en moyenne, ce quiexcde denviron 50%, leur capacit pour que la circulationsoit fluide. Laccroissement du nombre de vhicules privsque lon value plus de 8% par an, contribue sans cesse aggraver une situation dj dsastreuse:

    Accroissement de la congestion du trafic urbain

    A cause du nombre important de vhicules Dakar, on es-time que plus de 200 000 heures ont t perdues chaque jouren 2000 dans les embouteillages, ce qui reprsenterait 4,6%du PNB du Sngal. Les embouteillages ont fait chuter lavitesse des bus de 15km/h moins de 10 km/h sur certainesroutes (soit la moyenne des bicyclettes.).

    Augmentation de la pollution atmosphrique et sonore

    Le parc automobile de Dakar a mis en 2000 presque 4,5millions de tonnes mtriques de gaz carbonique (CO2). En

    2010, si rien ne change, il mettra peu prs 8,38 millionsde tonnes mtriques par an. 84% des vhicules sont des vhi-cules doccasion imports dEurope, lge moyen du parc estestim plus de 15 ans et 40% des vhicules fonctionnentau diesel.

    Augmentation significative du nombre daccident.

    PROFIL

    URBAIN

    DEDAKARSERVICESURBAIN

    SDEBASE

    Dchets industriels

    La concentration des usines et des industries de transformation Dakar et sa rgion ne fait quaggraver le problme de pollu-tion environnementale et les risques lis ces dchets.Ces dchets aussi bien liquides que solides, sont en effet sou-vent dverss librement dans la nature, dans les cours deau,dans la mer ou dans les dpotoirs sans aucun traitement pral-

    able. Les modes de transport

    C I R C U L A T I O N U R B A I N E E TI N F R A S T R U C T U R E S R O U T I E R E S

    Le transport urbain reprsente 7% du PIB du Sngal et g-nre plus de 32 000 emplois. Il est cependant caractris par lafaible organisation des professionnels, la vtust des vhiculeset la faible taille des entreprises. A Dakar, comme plusieurs

    capitales africaines, les entreprises prives du secteur informelont peu peu occup lespace laiss vacant par les entreprisesstructures.

    Dans le secteur formel, la socit Dakar Dem Dikk(DDD), cre sur les cendres de la SORAC assure le trans-port urbain. Elle ne parvient pas desservir tous les quartierset ses 263 bus ne couvraient jusqu une date rcente, que25% des besoins. La situation sest toutefois, considrable-ment amliore depuis peu, avec lacquisition de nouveauxbus et louverture de lignes supplmentaires.

    Les insuffisances de Dakar Dem Dikk sont cepen-dant combles par le secteur informel constitu des cars

    rapides dont le nombre tait valu 3 000 en 2000. Consi-drs par la plupart des citoyens comme de vritables facteursdaccidents, ils sont nanmoins accueillis par dautres commela providence. Ils convoient en effet plus 875 000 personnespar jour et couvrent avec les taxis 60% des besoins (15% pourles clando: les taxis clandestins, improviss.). Le transport urbain Dakar, se caractrise aussi parlutilisation des charrettes et calches dont le nombre est dif-ficile valuer et qui servent essentiellement au transport demarchandises ou matriaux.

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain de Dakar

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    N E R G I E

    Lalimentation en lectricit de la ville est assure par laSENELEC. Sa mission se rsume la production, au transportet la distribution de lnergie lectrique des cots acces-sibles la clientle.

    La rgion de Dakar regroupe 250 000 des 450 000 abonnsque compte le pays, soit une proportion denviron 55% utili-sant 65% de lnergie lectrique consomme au Sngal.

    La ville possde environ 687 km de voies claires sur unelongueur totale de 765 km de ligne basse tension (B). Laville de Dakar paye aujourdhui une facture mensuelle deplus de 80 millions de FCFA pour lclairage public. Il fautnoter que la consommation dlectricit a toujours constituun fardeau pour Dakar et pour lensemble des communes duSngal. Cest ainsi quun dcouvert de 500 millions de francsCFA avait t accord la ville en sus des rglements sur fondspropres, pour payer lintgralit des arrirs sur lclairage pub-lic qui se chiffraient plus de un milliard de francs CFA.

    Des efforts damlioration ont t faits ces dernires annestant pour llectrification publique que domestique. Mais ilfaut reconnatre quil existe encore des disparits entre lesquartiers et les communes

    PROF

    ILURBAIND

    E

    DAKAR

    SE

    RVICES

    URBAINS

    DE

    BASE

    S E R V I C E S D E S A N T

    La ville de Dakar concentre elle seule 33% des hpitaux et50% des cliniques et cabinets privs. Elle compte cinq hpi-taux nationaux (Aristide Le Dantec, CHU de Fann, AlbertRoyer, lhpital Militaire IHO, Abass Ndao). On comptegalement Dakar huit centres de sant, trente postes desant et quatre districts sanitaires (Nord, Ouest, Sud et cen-

    tre) qui sont sous la responsabilit de la ville et des communesdarrondissement.

    Les tarifs de consultations et dhospitalisations dans ces cen-tres se prsentent comme suit:

    Ces tarifs considrs comme sociaux par la Direction des Af-

    faires Sociales et Sanitaires (DASS) sont jugs chers par lespopulations demandent la mairie de les revoir la baisse.

    Dans le priv, on compte 22 cliniques, 77 officines et 7 labo-ratoires danalyses mdicales dont linstitut Pasteur. Les deuxhpitaux privs sont parmi les plus importants de la rgionsur le plan de la capacit daccueil et de la qualit du service.Il sagit de lHpital Principal et lHpital Gnral de Grand

    Yoff. Le secteur priv participe de manire significative lacouverture sanitaire des populations mais le cot des presta-tions dpasse les capacits financires de la grande majoritdes familles sngalaise.

    Dune manire gnrale, toutes ces structures hospitaliresoffrent des prestations dont les principaux bnficiaires sontvidemment les habitants de la rgion de Dakar, mais gale-ment de lensemble du pays, et mme au-del des frontiresnationales, desservant ainsi beaucoup de pays de la sous-rgion ouest africain.

    Catgories de patient Tarifs

    Adulte 500 FCFA

    Enfant 200 FCFA

    Prnatale 200 FCFA

    Accouchement 3000 FCFA

    vaccination 100 FCFA

    Source: Direction des Affaires Sociales et Sanitaires(DASS)

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    PROFIL

    URBAIN

    DEDAKARSERVICESURBAIN

    SDEBASE

    Lducation pour tous en 2015. Pari difficile mais ralisable.En dcidant de consacrer 40% du budget national partir de2005 lducation, le gouvernement du Sngal veut termetenir ce pari. Dailleurs des efforts ont t toujours faits aveclappui des partenaires comme la JICA, lUNICEF, le FED,aiwan, Aide Action, etc. mais les disparits entre villes et

    communes darrondissement sont manifestes. oujours dansle cadre des efforts au niveau de lducation, il faut inscrirellaboration et la mise en uvre du programme dcennal delducation et de la formation (PDEF) avec des objectifs court, moyen et long termes couvrant la priode de 2001 2003. Entre autres objectifs le PDEF vise lhorizon 2010:

    La scolarisation universelle. Une augmentation de 50% du taux de passage de

    lenseignement lmentaire lenseignementgnral.

    En dpit des discours tendant prsenter lducation commeun secteur hautement prioritaire, laccs lcole demeure unprivilge rserv une minorit denfants en ge dtre scolar-iss. Le taux brut de 80% annonc par les services concernsest ingalement rparti entre les communes darrondissement.Lanalyse de la situation scolaire dans le cadre de ce proces-sus ne concerne que les coles prscolaires et lmentairesqui relvent de la comptence de la ville et des communesdarrondissement.

    D U C A T I O N

    Vtustes et mal entretenues, beaucoup des coles lmen-taires sont par ailleurs confrontes linsuffisance des sallesde classes (surcharge) et au manque de mobilier. Il fauttoutefois reconnatre que Dakar a plac la mission ducativeparmi ses grandes priorits. En plus de la prise en charge desinfrastructures scolaires, de la masse salariale du personnel

    dappoint, des factures deau et dlectricit, des bourses etaides scolaires, la ville parraine un certain nombre de mani-festations culturelles et ducatives comme les jeux gest, leconcours gnral, la semaine nationale de lalphabtisation,les kermesses des coles, des jumelages, etc.

    L E S T A L I B S

    Vritable flau national, le phnomne des talibs na de cesse dmouvoir la communaut nationale etinternationale depuis des annes. Les talibs sont des enfants gnralement issus de familles musulmanes d-favorises qui les confient un marabout qui, en change de leur suppose instruction coranique, du couvertet du logis, leur demande de chercher laumne dans la rue quelques heures par semaine. La ralit est touteautre.

    Certains marabouts accueillent plusieurs dizaines de trs jeunes enfants, parfois peine gs de 4 ou 5

    ans, les maltraitent, ne les soignent pas et les obligent mendier 7 jours sur 7, durant toute la journe, voirmme la nuit. Le rsultat est effarant : des milliers denfants en haillons, mal nourris, sales, pied-nus, souventmalades qui courent les rues la recherche des quelques pices de monnaie exiges par le marabout. Sil neremplit pas son contrat, lenfant sexpose alors des svices corporels.

    La ville de Dakar compte elle seule plus de 150 000 enfants des rues, dont 50 000 100 000 sadonnentquotidiennement la mendicit . En dix ans, le phnomne a quintupl. Tous ces enfants ne sont pas snga-lais. 21% des enfants qui mendient Dakar sont dorigine trangre. Ils arrivent par trains entiers de la sous-r-gion : Guine, Guine-Bissau, Burkina Faso, Gambie. Le train Bamako-Dakar regorge de ces enfants, dracins,marginaliss, qui viennent grossir la foule denfants dj prsents. Livrs eux-mmes, ils sadonnent la pe-tite dlinquance et la drogue - 31 % des enfants mendiants sont accrochs la drogue.

    Pourtant une loi de 1973 interdit formellement la mendicit au Sngal. Dans les faits, la lgislation nestpas applique. Une journe du talib a t symboliquement dcrte en 1994, et dans le cadre du pro-

    gramme Enfant en situation particulirement difficile , lUNICEF avait allou une enveloppe de 3 millions dedollars dans les annes quatre-vingt-dix. Le programme est arrt depuis 1999. Dans les centres daccueil da-karois les enfants affluent. Les structures sont pourtant nombreuses et les initiatives ne manquent pas maisleur nombre est difficile valuer et leur repre introuvable.

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    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L

    PROF

    ILURBAIND

    EDAKAREN

    VIRONNEME

    NT

    Aux termes du dcret N 96 1134 du 27 dcembre 1996:les collectivits locales veillent la protection et la gestionrationnelle des ressources naturelles et de lenvironnement.Elles suscitent la participation de tous les acteurs dans le strictrespect des principes, des orientation politique, des options

    techniques et de la rglementation en vigueur.

    Larticle 31 de la loi 96-07 porte sur le transfert des com-ptences aux rgions, aux communes et aux communautsrurales stipule en son article 31 relatif la planification envi-ronnementale que la commune labore un plan communaldaction pour lenvironnement, cadre de rfrence permet-tant lintgration de la dimension environnementale dansle processus conomique et social de la commune. Ce planconstitue galement un cadre stratgique de planification lintrieur duquel les projets soutenus par le conseil municipalsorganisent en programmes cohrents identifis comme pri-oritaires au niveau communal.Les comptences de la commune relatives la gestion delenvironnement par rapport cette loi touchent galementla pollution des eaux, les dchets solides, lexploitation desforts, la protection de la faune.

    Les acteurs du secteur de lenvironnement

    A ct des collectivits locales, nombreux sont les autresacteurs qui interviennent galement dans la gestion delenvironnement, ce qui nest pas sans poser des problmes decoordination des actions entreprises, des chevauchements etdes conflits de comptence comme susmentionn. Les prin-

    cipaux acteurs sont: Le Ministre de lenvironnement; Le Ministre de la prvention, de lhygine et de

    lassainissement; Ministre de lhydraulique; Le Ministre de lhabitat; La SONEES; LONAS; Les ONG; Les OCB, etc.

    C A D R E L G A L E T L A B O R A T I O N

    Problmes institutionnels

    Le secteur de lenvironnement est confront aux contraintessuivantes: La multiplicit et le manque de coordination en

    tre les acteurs qui interviennent dans la gestion delenvironnement crent souvent des situations de

    chevauchement; Manque de formation et de renforcement des capacits des lus par rapport leur mission dans lecadre de la gestion environnementale;

    Manque de comptences en matire de gestionde lenvironnement dans les communesdarrondissement;

    La loi sur la dcentralisation dans sa formulation,est inaccessible la majorit des populations (letexte est rdig en franais);

    Manque doutils et de moyens pour lapplicationeffective de ladite loi;

    Insusance dinformation, de sensibilisation etdimplication des populations dans la gestion

    de lenvironnement.

    Le code de lenvironnement adopt en 2001 introduit denouvelles dispositions relatives aux projets susceptiblesdentraner des modifications sur lenvironnement. Cestainsi que pour crer une industrie, le promoteur doit tresoumis lobligation de raliser, ses propres frais, une tude

    dimpact environnementale. Ainsi en son article L 48, le codedispose que dsormais tout projet de dveloppement ouactivit susceptible de porter atteinte lenvironnement, demme que les politiques, les plans, les programmes, les tudesrgionales et sectorielles devront faire lobjet dune valuationenvironnementale. Larticle 101 du Code prvoit mme dessanctions pnales et une amende de 500 000 2 000 000FCFA appliquer pour toute personne ayant fait fonctionnerune installation ou utilis un objet mobilier en violation desdispositions de lutte contre la pollution.Mais entre le texte et son application, le foss est grand. Lanon-rtroactivit de certaines dispositions de ce code pose de

    srieux problmes quant la pollution que produisent cer-taines industries trs vtustes.

    D E S P O L I T I Q U E S

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    PROFIL

    URBAIN

    DEDAKARENVIRONNEMENT

    S E N S I B I L I S A T I O N E T

    R E S P O N S A B I L I S A T I O N

    Les dchets solides

    Ltat a mis en place un budget annuel de cinq milliards (5000 000 000 F CFA) pour la gestion des dchets solides ur-

    bains de Dakar. Le montant du contrat est de 420 millionspar mois dcaisser par ltat dont 143 millions pour le trait-ement et 277 millions pour la collecte et le nettoiement.

    Le systme mis en place dans la rgion de Dakar a connudepuis mars 2002 un autre dveloppement avec le dcoupagedu territoire en 12 zones gres chacune par une entreprise.La collecte porte porte est le mode privilgi avec quelquespoints de collecte groupe o sont entreposs des conteneursou caisses de poly-bennes. Les dchets collects sont encoreachemins la dcharge de Mbeubeuss dans lattente de laralisation de la nouvelle dcharge contrle. A terme, letraitement sera effectu en sus de la mise en dcharge con-trle, par un processus de mthanisation.

    La gestion des eaux uses

    Dimportants programmes de construction de vidoirs collec-tifs ont t raliss Dakar mais ces ouvrages sont gnrale-ment en mauvais tat cause du colmatage des grilles.

    La plus importante station dpuration des eaux uses estsitue Dakar. La station dpuration de Cambrne a unecapacit de traitement de 100 000 quivalent-habitant, ex-tensible jusqu 200 000 quivalent-habitant. La station est

    du type boues actives. Elle fonctionne normalement maisdemeure sous-alimente.

    La gestion des dchets biomdicaux

    Les dchets issus du systme de sant ne sont pas adquate-ment pris en charge par les structures sanitaires qui selon larglementation ont la responsabilit de leur collecte, de leurtransport et de leur limination. Rares sont les structures desant qui disposent dincinrateurs adquats (tempratureleve, systme de traitement de la fume et de la poussire)et la plupart de ces dchets dangereux finissent par emprunter

    la mme filire que les ordures mnagres.

    Les ressources vgtales

    Plusieurs plantations sont en dveloppement le long des axesroutiers o on assiste mme une meilleure protection desplants contre les animaux et une mise en place de systmesdarrosage. Lalternative que reprsente la rutilisation deseaux uses exprimente dans lagriculture urbaine nest pasencore introduite pour larrosage des plantations et leurs ap-ports lments nutritifs.

    ENVIRON-

    NEMENT

    N1

    Projet propos

    Renforcement des capacits en matireenvironnementale

    ENVIRON-

    NEMENT

    N2

    Projet propos

    laboration dun Plan Stratgique de

    Dveloppement Urbain (PSDU)

    PRIORITS

    Cration dune unit de traitement et de recyclagedes dchets urbains;

    Renforcement des capacits en matire environ-nementale;

    laboration dun Plan Stratgique de Dveloppe-ment Urbain (PSDU);

    Cration dune usine dpuration des eaux uses.

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain de Dakar

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    PROJETPROPOS

    SGOUVERN

    ANCE

    Forces Oppor tunits Faib lesses Menaces Pr io r itsINFORMATION, COMMUNICATION ET TRANSPARENCE

    Processus de dcen-tralisation; Existence des struc-

    tures oprationnelles; Existence des or-ganisations de base; Existence des insti-tutions dappui; Possibilit de recourspour les citoyens; Mdias indpen-dants.

    Existence des texteset des documents; Institutions de

    formation; Contrle citoyen.

    Formulation com-plique des textes delois;

    Insusancede formation etdinformation deslus; Discontinuit deladministrationlocale Imprcisions dansles textes de la d-centralisation; Manque de statutde llu.

    Rcupration poli-tique; Analphabtisme des

    lus; Clientlisme politique.

    Forum public annuelsur le budget; Systme dinformation

    citoyenne; Renforcement descapacits des lus surlexercice du pouvoir:organe de dlibration,gestion de projets, com-munication et ngocia-tion; Gestion des conits,scurit urbaine.

    GOUVER-

    NANCE

    N1

    Projet propos

    Forum public annuel sur le budget

    LOCALISATION: Ville de Dakar.

    DUREE EN MOIS: 12 mois.

    BNFICIAIRES: lus, socit civile, population.

    PARTENAIRES DANS LA MISE EN UVRE: Ville,OCB, ONG.

    COT ESTIM: US$ 100 000.SITUATION: Limplication de la population dans la gestionlocale est un gage de bonne gouvernance et de responsabilit.Il se trouve que les populations sont de moins en moins as-socies aux dcisions majeures concernant la cit. Le cas dellaboration du budget est un exemple patent. On ne re-cueille pas assez le point de vue des populations dans son

    laboration.

    OBJECTIFS: Informer, sensibiliser et impliquer les popula-tions dans llaboration du budget. Accepter de partager lepouvoir de dcision sur lallocation des ressources.Fonder les rapports entre la ville et les populations sur une basede dialogue permanent.

    PRINCIPAUX ATTENDUS: Les populations sont informeset impliques dans llaboration du budget. Leur contribu-tion est juge satisfaisante. Les points de vue pertinents sontpris en compte. Les rapports entre la ville et les populationssamliorent.

    PRINCIPALES ACTIVITS: Information et sensibilisation.laboration participative du plan daction.Forum.

    COMMENT LE PROJET SERA MIS EN OEUVRE: Laville de commun accord avec les organisations de base et lasocit civile dfiniront le cadre de sa mise en oeuvre

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    PROJET

    SPROPOSS

    GOUVERNA

    NCE

    LOCALISATION: Ville de Dakar

    DURE EN MOIS: 12 mois

    BNFICIAIRES CIBLS: Populations.

    PARTENAIRES DANS LA MISE EN UVRE: tat;ONG; OCB.

    COT ESTIM: US$ 20 000 000.

    OBJECTIFS: Mettre la disposition de la population unsystme fiable dinformation. Permettre la population dedcouvrir les centres de dcisions et dtat civil.

    PRINCIPAUX RSULTATS ATTENDUS: La populationest bien informe. La population comprend et dcouvre lescentres locaux de dcision et dtat civil.

    SITUATION:Manque dinformation et de communicationFaible connaissance des centres locaux de dcision et dtatcivil. Faible connaissance de la dcentralisation et de ses avan-tages.

    PRINCIPALES ACTIVITS: Information. Mise en placedu systme. Vulgarisation du systme.

    COMMENT LE PROJET SERA MIS EN OEUVRE:La

    ville; les OCB et les ONG dappui dfiniront les modalitsde sa mise en oeuvre.

    BNFICIAIRES CIBLS: lus locaux.

    PARTENAIRES DANS LA MISE EN UVRE: Ministrede la dcentralisation, Institutions dappui aux communes et la socit civile, ONG.

    COT ESTIM: US$ 30 000 000.

    OBJECTIFS: Informer et sensibiliser les lus sur le projet.Mettre leur disposition des outils efficace de gestion.

    PRINCIPAUX RSULTATS ATTENDUS: Les lus sontinforms, sensibiliss et forms. Ils ont leur disposition desoutils efficaces de gestion et sen servent.

    SITUATION: Les lus dont certains