Scolarisation, dans le premier degré, des élèves...

46
Scolarisation, dans le premier degré, des élèves présentant des troubles spécifiques du langage et des troubles des apprentissages associés N.Guimont

Transcript of Scolarisation, dans le premier degré, des élèves...

Scolarisation, dans le premierdegré, des élèves présentantdes troubles spécifiques dulangage et des troubles desapprentissages associés

N.Guimont

Les troubles des apprentissages (TSA) correspondentà une atteinte durable et persistante affectant une ouplusieurs fonctions cognitives. Ces troubles cognitifsneuro-développementaux perturbent l’acquisition, lacompréhension, l’utilisation et le traitement de l’informationverbale ou non verbale.

Ils ne s’expliquent pas par des facteurs externes. Ilssurviennent chez un enfant d’intelligence normale.

Les troubles des apprentissages ne résultent pas :- d’une mauvaise formation scolaire ;- d’un contexte familial défaillant ;- d’un manque de volonté d’apprendre.

Ils doivent être distingués de la « simple » difficulté.

On distingue entre autres :

La dyslexie/dysorthographie : trouble d’apprentissage du langage

écrit (lecture, transcription)

La dysphasie : trouble du développement de la parole et du langage

entraînant une restriction notable d’acquisition du langage expressif

(ce que l’on produit) et/ou réceptif (ce que l’on comprend)

La dyspraxie : trouble de la planification et de l’automatisation des

gestes volontaires

La dysgraphie : trouble des gestes graphiques.

La dyscalculie : trouble des outils de logique mathématiques

Le T.D.A.H : trouble du déficit de l’attention avec ou sans

hyperactivité

Les troubles des fonctions exécutives (trouble de la planification, du

traitement séquentiel, et de la mémoire de travail)

Quelques aspects du langage :

C’est la capacité à exprimer correctement une

pensée, un sentiment ou à raconter une histoire.

Le langage est un outil de pensée, un outil de

communication, un indicateur fort pour la suite de la

scolarité.

Le langage est la clé des savoirs, le savoir des

savoirs.

LANGAGE PAROLE

Aspect conceptuel Aspect mécanique, articulation, système

buco-phonatoire

RETARD DE LANGAGE

Le déficit est à la fois phonologique et

syntaxique. Aux symptômes du retard de

parole s’ajoutent des difficultés à associer

les mots en phrase et à manipuler les

composantes grammaticales.

Le retard de langage est défini par son

évolution comme un trouble maturatif. Le

développement du langage se fait plus

tardivement mais en respectant les stades

normales de développement. Son évolution

est favorable.

RETARD DE PAROLE

Il s’agit d’une forme phonologique pure

dans laquelle la programmation – c’est-a-

dire le choix des phonèmes entrant dans la

constitution d’un mot, ainsi que leur mise

en séquence correcte – est perturbée.

On entend des simplifications et les erreurs

sont sensibles au procédure de facilitation,

de répétition.

" zème bien le socolat ” “ z’ai pli la blosse sul la table ” TROUBLE/RETARD DE L ’ARTICULATION Affecte la prononciation

“ zè bien e tola ” “ z’ai pwi a bro su la ta ” TROUBLE/RETARD DE LA PAROLE Affecte la réalisation des mots

“ é bon cocola ” “ pri a bro a tab moi ” TROUBLE/RETARD DU LANGAGE Affecte vocabulaire et construction

des phrases avec trouble articulation et/ou trouble de la parole

Contrairement aux retards simples de parole et de

langage, les dysphasies développementales

constituent des troubles significatifs, sévères et

durables de l’évolution du langage oral.

Elles se caractérisent par :

- des troubles perceptifs,

- un phonétisme très incomplet,

- des troubles phonologiques,

- des troubles morphosyntaxiques,

- Etc…

On regroupe classiquement les dysphasies en trois groupes.

– Les dysphasies dont les troubles prédominent sur le versant expressif :

Il peut s’agir d’un trouble important de la programmation

phonologique, avec une parole fluente mais peu ou pas

du tout intelligible ou, à l’opposé, d’une atteinte sévère

de l’articulation de la parole, avec une réduction de la

fluence et parfois une absence totale de parole. Dans les

deux cas, la compréhension (versant réceptif) est

normale ou quasi normale.

– Les dysphasies en rapport avec un trouble de la

formulation du langage :

La parole est fluente, les phrases correctement

structurées et le vocabulaire adapté. En revanche, le

langage est inadapté au contexte et la compréhension

d’énoncés complexes est déficiente. Le déficit lexico-

syntaxique est caractérisé quant à lui par une syntaxe

immature et un trouble de la compréhension des

énoncés complexes.

– Les dysphasies avec des troubles portant à la fois sur

le versant réceptif et sur le versant expressif :

Le déficit phonologico-syntaxique constitue la forme la

plus fréquente. Sur le versant expressif, la fluence

verbale est troublée, l’articulation altérée, la syntaxe est

défaillante. Sur le versant réceptif, la compréhension est

réduite, mais dans des proportions moindres que ne le

laisserait supposer l’importance des troubles de

l’expression. Le déficit phonologico-syntaxique peut être

majeur et par conséquent confiner au mutisme.

Le langage et la communication sont entravés.

L’entourage est désorienté ce qui peut provoquerdes modifications significatives de la stimulationlangagière : réduction des interactions, excès dedirigisme, angoisse, impatience.

Perturbations psychologiques consécutives à unéchec prolongé (sentiment d’impuissance,angoisse…).

Troubles de la conduite (agitation, opposition,inhibition …).

Fatigabilité, concentration fluctuante.

Lenteur d’exécution.

Mémoire de travail faible.

Troubles d’abstraction, de généralisation,

d’anticipation.

Structurations temporelle et spatiale déficientes.

Difficultés pour traiter des doubles tâches.

Entrée dans le langage écrit difficile.

Outils spécifiques : ERTL 4 et 6, CLEM, BSEDS.Quand s’inquiéter : Pas de mots à 18 mois, vocabulaire très chuté,

pas de phrases de 2 mots à deux ans. Quand à trois ans un enfant ne communique pas

(langage, regard, gestes). Quand à 4 ans il est inintelligible, il ne comprend

pas les consignes simples. Quand à 5 ans la prononciation est encore très

difficile, les erreurs ne sont pas toujours lesmêmes. La répétition n’améliore rien.

C’est la persistance qui est inquiétante.

Organisation dans la classe.

Activités langagières à l’école.

L’écrit améliore l’oral.

Mettre en place des rituels : vider son cartable,

ranger ses affaires, préparer sa trousse…

Sous-mains différents en fonction des matières et

évolutifs : vocabulaire en fonction des matières.

Aider à l’organisation du travail : que dois-tu faire,

que vas-tu faire en premier et ensuite ?

Laisser des listes de mots, des outils (cahier

répertoire par matière).

Se mettre à la hauteur de l’enfant, parler

lentement en articulant.

Eviter la double tâche.

Mettre l’enfant devant, au milieu par rapport

au tableau.

Nommer l’enfant lors de la passation des

consignes.

Privilégier un voisin calme.

Objectif : mettre en place des aménagements

pédagogiques pour que l’enfant ne soit pas exclu

des apprentissages et permettre l’apprentissage de

la lecture.

Démarche : Se demander quelles sont les

prochaines étapes développementales que

l’enfant doit atteindre à court et moyen terme.

Situation formelle :

Compréhension, imitation immédiate,

expression induite puis généralisation en

langage spontané.

L’adulte sait ce que l’enfant doit dire et

inversement.

Le but est d’obtenir l’approbation (c’est bien),

pas d’échange véritable d’information.

Situation fonctionnelle:

L’adulte prépare des situations réellement

communicatives.

Il y a nécessité de langage afin d’atteindre le

but défini.

Cela n’exclut pas des objectifs très ciblés.

Grâce à certaines variables on peut compliquer

la situation : choix possibles, nombre de

locuteurs, le temps, l’aspect.

Travailler les difficultés avant de jouer vraiment.

L’enseignant sert de modèle.

Idée d’effort cognitif comme effort physique.

Travail d’abord sur la compréhension avant la production, on ne produit que ce que l’on a compris.

Besoin de situations redondantes.

Imitations, inductions.

Quelques outils :

- Les albums Echo (albums de culture de l’oral).

- Idéogrammes.

- Apprendre la grammaire avec des jeux de cartes (Retz).

- Une phrase à la fois (Chenelière).

La fille mange la pomme.

L’écrit est à la fois un objectif pédagogique et unoutil visant à l’amélioration des compétencesorales.

Le langage écrit peut améliorer l’oral : en permettant à l’enfant une production

phonologique facilitée car la programmation sonoreest déjà établie,

en améliorant la communication. la lecture à haute voix aide à automatiser la

production. la lecture améliore le contrôle du débit oral, par les

pauses induites par la ponctuation.

Les enfants dysphasiques sont très souvent

également dyslexiques.

Définition de la dyslexie :

C’est une trouble spécifique d’apprentissage du

langage écrit.

Déficit durable, persistant et significatif du langage

écrit.

Retard d’au moins 18 mois par rapport à la norme,

sans déficience mentale,

sans déficience motrice ou sensorielle,

sans lésion cérébrale,

sans trouble du développement,

sans carence éducative ou fréquentation aléatoire

de l’école.

On distingue trois formes de dyslexies :

Dyslexie phonologique : C’est la forme la plus

fréquente (70% des cas) . La lecture des

pseudomots et de mots nouveaux longs est

chutée ; erreurs phonémiques ; dysorthographie

associée surtout sur les pseudomots ; écriture non

phonologique ; mémoire de travail faible.

Dyslexie de surface ou idéo visuelle : La lecture

et écriture phonologique sont préservées mais il y

a des difficultés avec les mots irréguliers ; erreurs

visuelles (radio/rabio), traitement visuel faible,

absence de difficultés en conscience

phonologique.

Dyslexie mixte : Elle associe les troubles

repérables dans les deux formes précédentes.

La gerre et langlter eclate an 1337. la gerrene pa contine : Elle duretra 116 ans La France subira de nonbres defete.

Ans 1415 la fise et reconu come futur roi de fanse. Jene darce et tu perzane ci defiundramiliter etcise se vera une ptite arme enu

La guerre entre la France et l’Angleterre éclate en 1337. La guerre ne sera pas continue. Elle durera 116 ans. La France subira de nombreuses défaites. En 1415 le fils du roi d’Angleterre est reconnu comme futur roi de France. Jeanne d’arc est une paysanne qui deviendra militaire et se verra confier une petite armée. Elle libérera Orléans.

Mémoire de travail déficitaire.

Impossibilité dans les doubles tâches.

Lecture/transcription souvent difficiles.

Lenteur pour se mettre au travail.

Concentration fluctuante, rapidité à être distrait.

Compétences transversales• Faire apprendre l’essentiel.

• Prévoir une activité de rupture.

• Éviter la surcharge au niveau de la mémoire.

• Passer par du « non textuel ».

• Encourager féliciter.

• Dédramatiser l’orthographe.

• Ne pas sanctionner l’orthographe quand ce n’est

pas ce qui est évalué.

Aider dans le démarrage de l’activité en passant

par l’oral.

Faire organiser les idées : schémas, cartes

heuristiques.

Donner le canevas attendu de la production

attendue.

Demander des phrases courtes.

Autoriser les ratures.

Poser les questions avant le texte.

Apprendre à utiliser les surligneurs.

Privilégier l’évaluation orale ou, au moins,

vérifier ses connaissances à l’oral en cas

d’échec à l’écrit.

Envisager un tiers temps supplémentaire ou un

équivalent (réduction du nombre de questions).

Le laisser répondre aux questions dans le

désordre et l’encourager à sauter des questions

quand il ne sait pas répondre.

Mettre en place un barème aménagé : trouver

un système de notation lui permettant de juger

de ses progrès, pas seulement de se comparer

aux autres. (ex : % de mots justes en dictée).

En lecture

Proposer un support de lecture tapé, aéré,

écrit en gros caractères (police 14/16 arial,

comic, tahoma), logiciel Dys-Vocal.

Eviter la lecture à voix haute devant toute la

classe, jamais sans préparation.

Lecture : autoriser la subvocalisation, donner

des indices sur le contenu pour faciliter la

compréhension.

Lecture d’ouvrage : utilisation de livres

parlés.

Pour l’écrit

Alléger la copie et privilégier la compréhension orale.

Ne jamais demander de copier pendant une

explication, penser à proposer la photocopie du cours.

Favoriser les exercices à trous pour limiter le coût

orthographique.

Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée,

rédaction…)

Correction : limiter le nombre de lignes que l’élève

aura à corriger ; faire la correction par étape, sur un

seul aspect à la fois.

Eviter pour certains la recherche dans le dictionnaire.

ELFE : ÉVALUATION DE LECTURE EN FLUENCE POUR LES CLASSES

DU CE1 AU CM2

TEST ELFE

Pas de difficulté en lecture.

Dictée

Des difficultés en lecture.

Dictée

Écriture non phonétique Apprentissage avec l’imprégnation syllabique des sons simples et complexes.

Ecriture phonétique

Entraînement à la fluence

RAS

Mise en place d’activités en orthographe

Le ROC : Repérage Orthographique Collectif

Cet outil se compose d’une épreuve de « Jugement

orthographique » dans laquelle les élèves doivent

repérer et corriger les erreurs introduites dans un

texte et d’une « dictée de phrases » qui comporte un

score d’orthographe d’usage et un score

d’orthographe d’accord. Une épreuve individuelle

supplémentaire de « lecture de texte » en une

minute est proposée aux élèves repérés par leur

score en orthographe.

L’Alouette

La lecture par imprégnation syllabique, Ortho Edition .

Fluence, Edition La Cigale.