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Bilan des opportunités stratégiques de développement des bio-industries au Québec Évaluation préliminaire des segments d’affaires : Santé humaine Nutrition humaine Santé animale Bioproduits industriels Biotechnologies marines MAI 2007

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Bilan des opportunités stratégiques de développement des bio-industries au Québec

Évaluation préliminaire des segments d’affaires : Santé humaine Nutrition humaine Santé animale Bioproduits industriels Biotechnologies marines

MAI 2007

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Table des matières Page

Introduction Les segments d’affaires des bio-industries au Québec 1 Tableau Les secteurs et les segments d’affaires des bio-industries L’analyse des segments d’affaires 5 Note méthodologique 6 Tableau : Critères et symboles utilisés pour l’évaluation synthèse des segments Section 1 – Analyse du secteur Santé humaine Profil 9 Synthèse des éléments déterminants 13 Analyse détaillée Produits thérapeutiques 15 Produits diagnostiques 19 Matériel médical 23 Recherche pharmaceutique et médicale 25 Section 2 – Nutrition humaine Profil 29 Synthèse des éléments déterminants 33 Analyse détaillée Nutraceutiques 35 Aliments fonctionnels 37 Additifs alimentaires 39 Transformations alimentaires 41 Cosméceutiques 43 Section 3 – Santé animale Profil 45 Synthèse des éléments déterminants 49 Analyse détaillée Produits de santé animale 51 Produits de nutrition animale 53 Reproduction animale 55 Section 4 – Bioproduits industriels Profil 57 Synthèse des éléments déterminants 61 Analyse détaillée Bioénergie 63 Matériaux d’origine naturelle 67 Bioproduits de chimie verte 69 Bioproduits pour la productivité végétale 73 Bioassainissement 77 Section 5 – Biotechnologies marines Profil 79 Synthèse des éléments déterminants 81 Analyse détaillée Biomolécules marines 83 Aquaculture et mariculture 85

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Bilan des opportunités stratégiques de développement des bio-industries au Québec et

évaluation préliminaire des segments d’affaires INTRODUCTION Les segments d’affaires des bio-industries au Québec Le secteur des bio-industries a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie : multiplication des acteurs et des pôles d’action, diversification et complexification des champs d’activité, mondialisation des échanges et des partenariats, internationalisation des financements, hausse sensible des premiers appels publics à l’épargne, compétition accrue relativement aux incitatifs et avantages fiscaux, etc. Dans ce contexte, l’identification et l’évaluation de technologies, de projets et de nouvelles opportunités exigent des informations crédibles plus nombreuses et plus spécifiques, et ceci dans un laps de temps plus court. Actuellement, ce type d’informations manque cruellement au Québec et, pourtant, ces données sont nécessaires si l’on veut que le Québec continue de représenter une grappe importante dans le tableau continental, voire mondial, des bio-industries. Le CQVB reconnaît cette lacune majeure dans le système d’innovation des bio-industries québécoises et il souhaite, dans son nouveau plan quinquennal, contribuer à la combler. C’est pourquoi, capitalisant sur l’expertise accumulée depuis plusieurs années dans le domaine des bio-industries, il précise et améliore son offre en termes d’intelligence stratégique. Cette piste est cruciale pour stimuler et soutenir le transfert et l’innovation technologique dans les bio-industries au Québec. De plus, ceci permettra au CQVB d’accentuer l’adéquation de ses actions de veille, de liaison et de transfert avec les besoins des milieux industriels et de la recherche, et donc d’augmenter la valeur de ses interventions dans le processus d’innovation. Pour amorcer le travail dans cette voie, le CQVB a identifié une vingtaine de segments d’affaires dans lesquels il est déjà actif ou qui présentent un potentiel important pour le futur. Ces segments ciblés couvrent tous les marchés des bio-industries reliés à la mission du CQVB. Se basant sur les caractéristiques technologiques, les marchés, les acteurs et les dynamiques d’innovation et d’affaires, ces segments ont été regroupés en cinq secteurs (voir tableau page suivante). Un tel regroupement apparaît naturel car les segments regroupés constituent en fait une même industrie, avec sa dynamique propre, ses marchés et ses acteurs spécifiques. Ainsi les produits touchant la santé humaine sont regroupés ensemble alors que les produits dérivant des sciences et technologies animales sont regroupés dans un autre secteur. Bien que les frontières ne soient pas imperméables d’un secteur à un autre, le regroupement respecte davantage les dynamiques inhérentes à chaque secteur. Plusieurs avantages découlent de ce regroupement des segments en secteurs. Le regroupement permet de : • mieux cerner le contexte global, international et national et influence l’avenir des segments d’un secteur ; • mettre en évidence les interrelations entre les marchés et les acteurs des divers segments d’un secteur ; • évaluer avec précision et pertinence les éléments communs du processus d’innovation des divers segments d’un secteur

(politiques, réglementations, normes, propriété intellectuelle, enjeux économiques et concurrentiels, perceptions des financiers, opinions du public, éthique, etc.) ;

• mieux identifier les possibilités d’applications croisées, de transferts technologiques, de partenariats et d’alliances d’un segment à un autre ;

• avoir une grille d’analyse mieux articulée et plus intégrée qui facilite les recherches et les études à effectuer, notamment le travail d’intelligence stratégique ;

• servir de toile de fond pertinente pour définir avec plus de justesse les interventions et les activités sur des bases sectorielles et de réseaux d’actions.

Les 19 segments d’affaires ciblés ont été analysés dans la perspective de positionner le Québec sur les divers marchés identifiés et de préciser ce qu’il peut offrir (savoirs, technologies, produits, possibilités de transfert, partenariats) sur ces marchés. Cette première démarche d’analyse stratégique veut faire en sorte que les actions sectorielles puissent devenir la base opérationnelle du CQVB permettant ainsi d’être plus proches des préoccupations concrètes des acteurs, de livrer des activités de liaison et de diffuser de l’information répondant mieux à leurs besoins. Elle met aussi en place une base de réflexion qui pourra servir d’assise à un projet plus élaboré d’intelligence stratégique.

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Cette démarche d’analyse des secteurs et segments d’affaires montre l’importance de l’intelligence stratégique pour affiner l’offre de services du CQVB afin de mieux servir le secteur des bio-industries au Québec. Les éléments stratégiques (opportunités, menaces, forces, faiblesses) fournis dans l’analyse stratégique détaillée des segments et les facteurs déterminants qui constituent la toile de référence dans laquelle doivent s’insérer les interventions pertinentes à faire en début de processus d’innovation permettront d’esquisser des pistes d’interventions souhaitables. Ces pistes, en prenant en compte l’état de développement du segment, pourront aider à orienter et baliser les interventions futures requises pour accroître l’intensité d’innovation et le niveau de succès en commercialisation, à savoir des activités appuyant et facilitant des transferts à court terme et des activités orientées sur la promotion ou la préparation de transferts futurs.

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TABLEAU : SECTEURS ET SEGMENTS D’AFFAIRES DES BIO-INDUSTRIES AU QUÉBEC

SECTEURS DES BIO-INDUSTRIES

SANTÉ HUMAINE

NUTRITION HUMAINE

SANTÉ

ANIMALE

BIOPRODUITS INDUSTRIELS

BIOTECHNOLOGIES

MARINES

IDENTIFICATION DES SEGMENTS

D’AFFAIRES

Produits thérapeutiques 1. produits / molécules

de synthèse 2. produits / molécules

biologiques (vaccins, protéines recombinantes)

3. systèmes d’administration

4. thérapies cellulaires et géniques

--------------------- Produits diagnostiques 1. produits 2. équipements --------------------- Matériel médical 1. biomatériaux 2. équipements médicaux

--------------------- Recherche pharmaceutique et contractuelle 1. génomique 2. chimie combinatoire 3. bioinformatique 4. recherche

préclinique et clinique

Nutraceutiques 1. vitamines et

minéraux 2. produits végétaux 3. suppléments

spécialisés (enzymes, pro-biotiques, oméga 3, antioxydants, etc.)

--------------------- Aliments fonctionnels 1. nutrition grand

public 2. nutrition spécialisée

(diabète, sport, etc.)

--------------------- Additifs alimentaires 1. agents de

conservation 2. agents de texture 3. colorants 4. révélateurs de goût --------------------- Transformations alimentaires 1. ingrédients 2. fermentations 3. outils de contrôle

de qualité --------------------- Cosméceutiques 1. tous les produits

cosméceutiques

Produits de santé 1. produits

thérapeutiques et vaccins

2. outils de diagnostic 3. outils de traçabilité 4. matériel et

instruments vétérinaires

--------------------- Produits de nutrition 1. fourrages et

matières premières

2. additifs et suppléments alimentaires

3. agents et techniques de conservation

--------------------- Reproduction

1. reproduction assistée et conservation de gamètes

2. biotech nouvelles de reproduction

3. sélection génétique et génomique

Bioénergie et biocarburants 1. biocarburants 2. biogaz 3. syngaz et dérivés 4. biocombustibles secs

--------------------- Matériaux d’origine naturelle 1. bioplastiques 2. biopolymères 3. biofibres 4. biocomposites

--------------------- Chimie verte 1. lubrifiants / solvants 2. adhésifs / résines 3. détergents/surfactants 4. peintures / encres 5. précurseurs 6. biocatalyseurs

--------------------- Phytoproduction 1. biopesticides 2. fertilisants / engrais 3. inoculants biologiques 4. agents de conservation 5. biotechnologies et cultures

végétales 6. plantes transgéniques --------------------- Bioassainissement 1. épuration de l’air 2. traitement des eaux 3. bioremédiation de sols 4. biotraitement de lisiers /

fumiers et compostage 5. valorisation de résidus 6. biosenseurs et biocapteurs

Biomolécules marines 1. substances

naturelles et extraits

2. valorisation de coproduits marins

--------------------- Aquaculture et mariculture 1. produits

thérapeutiques 2. produits

diagnostiques 3. nutrition 4. reproduction

TECHNOLOGIES HABILITANTES

PORTEUSES D’INNOVATION

• interférence à l’ARN • épigénèse • nanotechnologies • ingénierie tissulaire • biomarqueurs et

biosenseurs • pharmacogénétique

• techno « omiques » • bioprocédés et

biosenseurs • conservation de la

fraîcheur des aliments

• probiotiques • ingrédients actifs • transformation

alimentaire • antivieillissement • amélioration du

système immunitaire

• vaccinologie • biologie

moléculaire • génomique •

pharmacogénomique

• glycomique • nanotechnologie et

biosenseurs • systèmes

d’information

• catalyse biologique et chimique

• génétique moléculaire et génie métabolique

• culture de cellules • procédés de fermentation

industrielle, d’extraction et de purification

• chimie verte • procédures de formulation • nanotechnologies

biosenseurs

• procédés d’extraction et de purification

• techniques de criblage moléculaire

• extraites in vitro à haut débit

• micro-encapsulation • production de micro-

algues hyper concentrées

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L’analyse des segments d’affaires L’analyse stratégique effectuée se présente en cinq sections couvrant les cinq secteurs suivants : Section 1 – Santé humaine Section 2 – Nutrition humaine Section 3 – Santé animale Section 4 – Bioproduits industriels Section 5 – Biotechnologies marines Pour chacun des secteurs, l’analyse stratégique de ses segments et du contexte global dans lesquels opèrent les bio-industries est présentée de la manière suivante : • un profil global de chaque secteur mettant en évidence :

a) Les grandes tendances et les moteurs qui influencent le secteur et ses segments ; b) Les marchés importants c) Les principales technologies d) Les sources de potentiels de transfert technologique spécifiques au Québec

• une synthèse des éléments déterminants et des facteurs clés de chaque segment qui peuvent influencer les

occasions de développement et les défis à relever au Québec. Cette synthèse est présentée sous la forme d’une grille construite à partir de huit critères, regroupés en trois catégories (la première esquisse le contexte mondial, les deux autres regardent ce qui se passe au Québec).

Contexte mondial :

- marchés mondiaux visés; - dynamisme mondial de l’industrie; - dynamisme mondial de la RD.

Dynamisme et capacité de l’industrie à innover au Québec : - capacité industrielle d’intégration; - capacité industrielle d’innovation; - climat d’affaires d’innovation.

Dynamisme et potentiel de transfert de la RD au Québec : - Ressources RD; - Portefeuille de technologies pour d’éventuels transferts.

La grille synthèse de chaque secteur vise à esquisser, en un coup d’œil, une vision globale du secteur qui permet de visualiser, de manière impressionniste, les relations et comparaisons pouvant exister entre segments du secteur pour un même critère et entre critères pour un même segment. Bien qu’elle possède une part de subjectivité, l’évaluation des critères est le fruit d’un consensus des membres de l’équipe du CQVB qui ont effectué ces évaluations. Le tableau en pages suivantes présente les définitions qui ont servi de balises à ces évaluations. L’ampleur de chaque critère caractérisant l’état actuel a été estimée sur la base de trois niveaux d’importance: majeure ou dominante; moyennement importante ou significative; peu importante ou peu significative. De plus, une indication de la tendance, i.e. de l’évolution anticipée de cet état sur un horizon de trois ans, a aussi été présentée (sauf pour les deux critères du contexte mondial dépeignant le dynamisme de l’industrie et de la RD, une telle estimation ayant été jugée trop subjective à faire, donc trop imprécise et peu utile).

une analyse détaillée de chaque segment du secteur en prenant en considération les dimensions économiques, politiques et techniques ont été prises en considération. a) L’environnement global du segment, en termes d’opportunités et de contraintes. b) L’environnement spécifique québécois, en termes de forces et de faiblesses.

Dans les cinq sections qui suivent, vous trouverez le profil global de chaque secteur, la grille synthèse des éléments déterminants et l’analyse stratégique détaillée des segments de chaque secteur.

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Note méthodologique Préparée par l’équipe du CQVB, chacune des analyses détaillées de secteurs a cependant profité de la contribution de plusieurs experts reconnus qui en ont validé le contenu et enrichi les problématiques et les données de leur expérience professionnelle sectorielle. Ces personnes que nous tenons à remercier sont : • Santé humaine : Francis Bellido (consultant), Bertrand Bolduc (Mistral Pharma), Danielle Tanguay (Groupe Tréma),

Pierre Bourassa (PARI-CNRC). • Nutrition humaine : Dupuis Angers (consultant), Serge Yelle (Atrium), Alexandre Blais (PARI-CNRC). • Santé animale : Michel Noiseux (consultant), Marc-André Sirard (Université Laval), Georges Lagacé (PARI-CNRC). • Bioproduits industriels : Roger Bernier (consultant), Adrien Pilon (IRB), Denis Morrissette (PARI-CNRC). • Biotechnologies marines : Guy Viel et Allain Guillou (CRBM), Luc Picard (Groupe conseil Roche), Sylvain Lafrance

(SODIM). TABLEAU : CRITÈRES ET SYMBOLES UTILISÉS POUR L’ÉVALUATION SYNTHÈSE DES SEGMENTS

D’AFFAIRES DES BIO-INDUSTRIES

ÉVALUATION DE L’AMPLEUR DES CRITÈRES INDICATION DE LA TENDANCE POSSIBLE CARACTÉRISANT L’ÉTAT DE SITUATION AU COURS DES 3 PROCHAINES ANNÉES

majeure ou dominante ↑↑ tendance en forte hausse

● moyennement importante ou significative ↑ tendance à la hausse

● peu importante ou peu significative ≈ tendance plus ou moins stable

↓ tendance à la baisse Contexte mondial

Ampleur des marchés mondiaux visés Estimation de l’ampleur des marchés globaux accessibles pour les technologies (produits et procédés) en développement dans le segment

● marchés importants pour plusieurs technologies du segment et ces marchés

apparaissent majoritairement accessibles et propices à des ventes potentielles

● certains marchés significatifs existent pour quelques technologies du segment mais les marchés apparaissent moyens ou faibles ou difficilement accessibles pour de nombreuses technologies

● peu de marchés accessibles ou des marchés limités pour la majorité des technologies du segment

Dynamisme de l’industrie face aux innovations Vivacité et ouverture de l’industrie pouvant mener à des innovations commercialisables

● milieu industriel proactif : la majorité des entreprises est intéressée par les

développements novateurs et l’innovation joue un rôle dominant dans la dynamique du segment; l’industrie possède le savoir-faire technologique et peu de contraintes majeures semblent vouloir freiner l’adoption de nouvelles technologies

● milieu industriel ouvert mais attentiste : un certain nombre d’entreprises est intéressé par les développements novateurs malgré le fait que l’innovation joue un rôle dans la dynamique du segment; l’industrie ne possède pas nécessairement le savoir-faire technologique et plusieurs contraintes peuvent freiner l’adoption de nouvelles technologies

● milieu industriel conservateur : peu d’entreprises intéressées par les développements novateurs et l’innovation est peu présente dans le segment; l’industrie ne possède pas le savoir-faire technologique et de nombreuses contraintes freinent l’adoption de nouvelles technologies

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Dynamisme de la RD Vivacité et diversité de la recherche mondiale apte à produire des résultats pouvant mener à des innovations commercialisables

● fort dynamisme : recherche très dynamique dans le segment (plusieurs

centres/groupes de recherche dédiée couvrant tout le segment, de nombreux chercheurs reconnus au niveau international qui génèrent un nombre élevé de publications et/ou de brevets, plusieurs champs disciplinaires contribuent de façon significative au développement du segment)

● dynamisme moyen : recherche moyennement dynamique (quelques centres de recherche dédiés, certains chercheurs internationalement reconnus, quelques champs disciplinaires collaborent de façon active au développement du segment)

● faible dynamisme : recherche peu active ou limitée dans le segment (peu de centres de recherche dédiés et souvent jeunes, peu de chercheurs reconnus, peu de champs contribuant au développement du segment, publications/brevets peu nombreux)

Dynamisme et capacité de l’industrie québécoise à innover

Capacité industrielle d’intégration Savoir-faire industriel (personnel technique formé, expertise) et facilité d’implantation (adaptations requises pour accueillir et intégrer les technologies nouvelles dans l’industrie)

forte capacité à innover: les technologies nouvelles (produits, procédés) sont assez bien connues, les entreprises ont l’expertise (du moins partiellement) pour les adopter et les contraintes d’adaptation sont faibles ou ne semblent pas vouloir freiner leur intégration

● capacité incertaine: les technologies nouvelles sont relativement connues mais les firmes manquent d’expertise interne ou plusieurs contraintes d’adaptation sont présentes

● capacité faible: les technologies nouvelles sont généralement peu connues par les entreprises du segment, les firmes n’ont majoritairement pas l’expertise interne pour les intégrer et de nombreuses contraintes d’adaptation doivent être résolues

Capacité industrielle d’innovation Intérêt et culture d’innovation des entreprises du segment

culture stimulante: un noyau important d’entreprises est intéressé par les développements novateurs et l’innovation est partie intégrante de la dynamique du segment

● culture en évolution: quelques entreprises seulement manifestent de l’intérêt pour les développements novateurs même si le segment apparaît ouvert à l’innovation ou ne manifeste pas trop de réticences majeures

● culture conservatrice: peu d’entreprises du segment sont intéressées par les développements novateurs et le segment montre peu d’ouverture à l’innovation

Climat d’affaires pour l’innovation État des facteurs externes à l’entreprise qui peuvent influencer (sur horizon 0-3 ans) la vitesse d’évolution de l’innovation dans le segment (réglementations, normes et standards, propriété intellectuelle, fiscalité, perceptions et confiance des investisseurs, accès au capital, soutien préalable à la commercialisation)

climat stimulant : la majorité des facteurs ci-haut mentionnés sont favorables et le climat global incite au développement

● climat limitant : quelques facteurs sont favorables, certains représentent des freins mais le climat global permet l’innovation malgré certains délais ou obstacles

● climat peu propice : plusieurs des facteurs ci-haut mentionnés sont défavorables

et le climat global ne favorise pas l’innovation technologique

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Dynamisme et potentiel de transfert de la RD au Québec

Etat des ressources RD Capacité de recherche québécoise apte à produire des résultats pouvant mener à des innovations commercialisables (centres de recherche dédiés au segment, chercheurs reconnus, publications, brevets) et diversité de champs disciplinaires objets de recherches dynamiques

masse critique établie et bien appuyée : plusieurs centres/groupes de recherche spécifique jouissant d’un historique couvrant la plupart des axes du segment, noyau significatif de chercheurs de calibre international (au moins 4 ou 5), publications et brevets en nombre élevé, plusieurs champs disciplinaires objets de recherches dynamiques

● masse critique émergente ou en consolidation : quelques centres de recherche dédiés mais encore jeunes ou couvrant une partie seulement du spectre du segment, quelques chercheurs reconnus au plan international mais flux moyen ou faible de publications/brevets, quelques champs disciplinaires activement objets de recherche mais encore peu d’historique

● noyau de recherche inexistant ou embryonnaire : aucun centre de recherche

dédié, peu de chercheurs reconnus internationalement, peu de publications/brevets, peu de champs de recherche dynamiques

Portefeuille de technologies potentiellement transférables État de maturité des technologies (produits, procédés), ampleur du pipeline pouvant mener à des transferts sur un horizon 0-3 ans et impact compétitif des technologies

portefeuille riche et varié : plusieurs technologies assez matures et potentiellement compétitives avec des preuves de concept réalisées ou en voie de l’être et un pipeline significatif de transferts envisageables à moyen terme

● portefeuille en construction : plusieurs technologies avec des preuves de concept à l’étape de préfaisabilité ou faisabilité mais un pipeline encore limité ou un impact compétitif incertain

● portefeuille faible : la plupart des technologies encore au stade initial de

développement (opportunité) et un pipeline de transferts très restreint

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Section 1 – Analyse du secteur Santé humaine 1.1 Profil du secteur Santé humaine au Québec Segments retenus Quatre segments composent le secteur : • produits thérapeutiques : produits et molécules de synthèse, produits et molécules biologiques, systèmes

d’administration, thérapies cellulaires et géniques ; • produits diagnostiques : produits, équipements • matériel médical : biomatériaux, équipements médicaux ; • recherche pharmaceutique et contractuelle : génomique, chimie combinatoire, bioinformatique, recherche clinique

et préclinique Tendances et moteurs Un secteur majeur en croissance continue Les avancées technologiques dans le secteur de la santé humaine ont largement amélioré l’espérance de vie et le niveau de santé depuis la seconde guerre mondiale. Elles sont le fruit des investissements de recherche en croissance continue, conduits par les industries pharmaceutique, biotechnologique et aussi l’industrie d’équipements médicaux. Aujourd’hui, ce secteur est devenu la première industrie mondiale avec un chiffre d’affaires de 2 000 milliards $ US et une perspective de 4 000 G$ US pour 2010. Le Canada se classe 2e dans le monde, juste après les États-Unis, pour le nombre d’entreprises de biotechnologie dans le secteur de la santé. Il est premier pour les dépenses de RD par employé. Dans les pays industrialisés, la croissance de ce secteur est stimulée en tout premier lieu par le vieillissement manifeste de la population, conséquence de l’allongement de l’espérance de vie. Selon les prévisions, le nombre de Nord-américains de 65 ans ou plus doublera d’ici 2030 pour atteindre 70 millions, exerçant alors des pressions croissantes sur les budgets de soins de santé. Cette croissance est aussi le fruit de la hausse de l’incidence de certaines maladies infectieuses, de pathologies cardiovasculaires, de cancers, du diabète, de l’obésité et de maladies neuro dégénératives. Tous ces facteurs feront que la recherche et le développement liés au secteur de la santé humaine continueront à jouer un rôle crucial en révolutionnant les techniques de prévention, de diagnostic, de traitement, de réadaptation et de suivi de maladies. Une force au Québec Au Québec, les universités, centres de recherche hospitaliers, hôpitaux et centres de recherches gouvernementaux jouent un rôle majeur dans l’essor du secteur, sans oublier les compagnies multinationales et les PME actives qui développent des médicaments innovateurs ou génériques, d’origine chimique ou biotechnologique, des appareils médicaux, des matériels biotechnologiques et des services (CROs). À cet effet, le Québec regroupe le plus grand nombre d’entreprises en biotechnologie au Canada, soit plus de 150 firmes représentant 36 % du total canadien. Montréal est considéré comme la plus avantageuse de toutes les villes internationales d’importance dans les secteurs de la recherche biomédicale, de la fabrication biopharmaceutique et de la gestion des essais cliniques. Selon une étude de la firme KPMG, une entreprise localisée à Montréal dont l’activité principale est la fabrication pharmaceutique profite d’un avantage de coûts de 13 % par rapport à la moyenne aux États-Unis. Cet avantage est de 22 % pour une entreprise en recherche biomédicale et de 27 % pour une firme en gestion d’essais cliniques. La fiscalité québécoise est aussi très compétitive en regard de l’impôt des sociétés, de la création d’emplois, de l’investissement en capital et des avantages fiscaux pour chercheurs étrangers. Principaux marchés En général, les marchés mondiaux des produits thérapeutiques sont très amples. Le marché des produits pharmaceutiques était de l’ordre de 602 G $US en 2005 et pourrait atteindre 842 G$ US en 2010. L’industrie pharmaceutique est la plus lucrative de toutes les industries. Au Canada, les ventes totales de produits thérapeutiques s’élèvent à près de 10 G$ US, soit 1,8 % du marché mondial (9e rang au monde). Le marché mondial des médicaments biotechnologiques était de 22,3 G$ US en 2003 (avec 371 médicaments en cours de développement issus des biotechnologies cliniques) et celui des vaccins (traditionnels et thérapeutiques) d’environ 11,5 G$ en 2005. Pour les systèmes d’administration, le marché mondial est estimé à plus de 67 G$ US en 2006. Du côté des produits diagnostiques humains, le marché mondial du diagnostic in vitro était estimé à 31 G$ US en 2002 (chiffre englobant les ventes de réactifs et d’instruments utilisés pour la réalisation d’analyses de biologie médicale), celui des tests rapides (doctor’s tests et home tests) est estimé à 4 G$ US et celui des tests génétiques à 1,2 G$ US (il s’agit d’un des vecteurs de croissance les plus importants sur les marchés de la prévention médicale). Le marché des biopuces est estimé à

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680 millions $ US et celui des biomarqueurs est passé de 0,63 G$ US en 2004 à 2,9 G$ US en 2008 (un marché en forte expansion). Finalement, le marché mondial des technologies médicales était de 200 G$ US en 2003. Le marché canadien de l’équipement médical est le septième plus important au monde. Pour les technologies protéomiques, on estime le marché à 6 G$ US. Au niveau des créneaux de marchés, les domaines suivants sont prometteurs. • Le cancer, seconde plus importante cause de décès après les maladies cardiovasculaires, n’est pas adéquatement traité

par les chimiothérapies traditionnelles et représente un important débouché pour le développement des médicaments. Les thérapies ciblées pour les patients qui surexpriment certains récepteurs de tumeurs ou qui sont destinées à bloquer des mécanismes symptomatiques particuliers font partie des tendances les plus prometteuses de la recherche. Cependant, ces thérapies nécessitent le développement de tests de diagnostic complémentaires (biomarqueurs ou théranostiques) pour identifier les patients susceptibles de réagir à la thérapie.

• L’accident vasculaire cérébral, troisième plus importante cause de décès, bénéficierait de diagnostics plus rapides et de thérapies qui pourraient offrir un plus large éventail de possibilités ou, à plus long terme, de nouvelles thérapies capables d’induire les cellules cérébrales à se régénérer.

• L’insuffisance cardiaque congestive est la plus fréquente des causes d’hospitalisation des personnes de plus de 65 ans. Les pronostics qui s’y rapportent laissent à désirer et il existe un grand besoin pour des médicaments offrant de nouveaux mécanismes d’action.

• L’Alzheimer et le Parkinson détériorent la qualité de vie de millions de personnes et grugent une tranche importante du budget de santé. Les médicaments qui peuvent retarder la progression de la maladie constitueront une amélioration importante par rapport aux thérapies existantes.

• L’obésité et ses conséquences (dyslipidémies, diabètes de type II, hypertension, etc.) • Les autres maladies liées au vieillissement, telles que l’ostéoporose, l’arthrite, le diabète et les maladies du foie et

du rein offrent aussi d’importantes perspectives de percées pour la recherche. • Les maladies infectieuses continueront de représenter un élément dominant de la politique internationale de santé

publique pour le XXIe siècle, sous l’impulsion de facteurs tels que l’augmentation de la population mondiale, la pauvreté, les voyages internationaux et les pratiques sexuelles. Les antibiotiques traditionnels sont de moins en moins efficaces pour traiter les infections hospitalières et ambulatoires à cause de l’émergence de plusieurs souches résistantes. Les exploitations pour la production alimentaire sont un réservoir de nouveaux agents infectieux tels le SRAS, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et la grippe H5N1. Exception faite de la recherche sur le VIH, et plus récemment sur le bioterrorisme, le marché des anti-infectieux a été trop négligé.

Technologies importantes Plusieurs avancées technologiques contribuent largement à l’évolution rapide du secteur : • L’interférence à l’ARN : elle peut non seulement industrialiser la validation et l’identification des cibles in vivo mais

peut aussi permettre qu’une molécule puisse être convertie en un agent thérapeutique capable de bloquer l’expression du gène.

• L’épigénèse : elle a révolutionné l’étude des modifications héréditaires de certaines fonctions génétiques qui se produisent sans modification de la séquence d’ADN. L’épigénèse est particulièrement importante dans le cancer et les maladies liées au vieillissement. La compréhension des mécanismes moléculaires a permis d’identifier de nouvelles cibles pour le développement des médicaments anticancéreux.

• La nanotechnologie : elle contribue à la mise au point de nouveaux outils appliqués aux systèmes de distribution, aux diagnostics moléculaires et à la thérapie génique.

• L’ingénierie tissulaire : elle permet des méthodes de culture tissulaires plus performantes et ouvre la voie à une médecine régénérative nouvelle.

• Les biomarqueurs et la pharmacogénétique : ils ont largement profité de l’apparition des nouvelles technologies de génomique*, protéomique*et métabolomique* combinées avec le développement des automates et l’amélioration dans la sensibilité analytique.

• Modélisation et design : modélisation des cibles thérapeutiques, modélisation pharmacocinétique, chimie combinatoire et design in silico.

Sources des potentiels de transferts technologiques au Québec Le réseau public de la recherche en santé au Québec compte plus de 10 000 chercheurs et plus de 300 groupes de recherche publique en santé avec quelque 75 centres de recherche actifs, tels l'Institut de cardiologie de Montréal (200 chercheurs), l'Institut de recherches cliniques de Montréal (400 chercheurs), l'Institut neurologique de Montréal et son hôpital affilié (plus de 270 chercheurs). Il faut ajouter que quatre des neuf universités québécoises sont reconnues pour

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leurs programmes d'enseignement et de recherche en santé, soit les universités McGill, Laval, de Montréal et de Sherbrooke. McGill se classe 2e au Canada pour les sciences de la santé, regroupant 25 instituts et centres de recherche réputés et six hôpitaux universitaires affiliés. L'Université de Montréal possède un réseau de 24 centres de recherche, huit chaires universitaires et dix hôpitaux affiliés. Les chercheurs québécois excellent dans plusieurs domaines, notamment en neurosciences, immunologie, génomique et cellules souches. Montréal est reconnue mondialement comme la Mecque de la recherche sur le cerveau et sur le système nerveux. Le Québec se distingue aussi pour ses recherches sur le cancer, les maladies cardiovasculaires, le vieillissement, les maladies musculosquelettiques, les troubles immunitaires et la pédiatrie. Le Québec est également bien positionné dans le domaine de la chimie médicinale, qui est à la base même de la découverte de nouveaux médicaments. Plusieurs réseaux canadiens de recherche sont très présents au Québec : le Réseau canadien pour l’élaboration de vaccins et d’immunothérapies (CANVAC); le Réseau canadien de recherche sur les bactérioses (RCRB); le Réseau canadien de maladies génétiques (RCMG); le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires (RCACV); le Réseau sur les cellules souches (RCS). Le Fonds de recherche en santé du Québec (FRSQ) subventionne 15 réseaux de recherche en santé. Le Québec détient : 68 % des brevets canadiens pour des médicaments sous ordonnance; 41 % des investissements de la biotechnologie en RD; 32 % des subventions de recherche accordées par des pairs au Canada.

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1.2 Grille synthèse de l’analyse du secteur Santé

CONTEXTE MONDIAL en matière d’innovation en bio-industries

DYNAMISME ET CAPACITÉ DE L’INDUSTRIE

À INNOVER AU QUÉBEC

DYNAMISME ET POTENTIEL DE TRANSFERT

DE LA RD AU QUÉBEC

Marchés

mondiaux visés

Dynamisme

mondial de l’industrie

Dynamisme

mondial de la RD

Capacité

industrielle d’intégration

Culture

industrielle d’innovation

Climat

d’affaires d’innovation

Ressources

RD

Portefeuille

de technologies pour transferts

Segments d’affaires

État actuel

et Tendance

État

actuel

État

actuel

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

Produits thérapeutiques

↑↑

↑↑

Produits diagnostiques

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

Matériel médical

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

Recherche pharmaceutique et contractuelle

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

Légende : (état jugé majeur ou dominant) ; (moyennement important ou significatif) ; (peu important ou peu significatif)

↑↑ (tendance en forte hausse) ; ↑ (tendance en hausse) ; ≈ (tendance plus ou moins stable) ; ↓ (tendance à la baisse)

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1.3 Analyse détaillée des segments du secteur Santé humaine

Segment 1.3.1 : PRODUITS THÉRAPEUTIQUES Produits/molécules de synthèse ; produits/molécules biologiques ; systèmes d’administration ; thérapies cellulaires/géniques Environnement global Opportunités économiques • marché mondial aux perspectives de croissance forte • vieillissement et allongement des espérances de vie

(82 ans pour les femmes et 74 ans pour les hommes) dans les pays industrialisés

• émergence d’une classe moyenne avec un pouvoir d’achat significatif dans des pays à forte densité de population (Chine, Inde, Brésil, etc.)

• augmentation de l’incidence des maladies chroniques dites « de civilisation » (cancer, diabètes, maladies cardio-vasculaires, troubles neurovégétatifs), pour la plupart incurables et très coûteuses pour les systèmes de santé

• hausse de l’incidence de plusieurs maladies infectieuses, telles que les infections bactériennes et virales dues notamment à l’émergence de souches résistantes aux antibiotiques classiques ou antiviraux récents, à l’augmentation des contacts interhumains (voyages, etc.) et l’apparition de nouveaux pathogènes (SARS, etc.)

• utilisation grandissante de substances d’origine chimique ou végétale comme « médicaments de confort » non pour traiter des maladies mais pour améliorer ou pallier les multiples incommodités de la nature et de l’âge (apparence physique, dysfonctionnement sexuel, fatigue, etc.)

• les ventes totales du marché canadien des produits thérapeutiques s'élèvent à près de 10 G $Can, soit environ 1,8 % du marché mondial total (9ème rang au monde)

• secteur ayant la plus forte intensité de recherche au Canada

Produits et molécules de synthèse : • marché mondial des produits pharmaceutiques a été de

l’ordre de 602 G $US en 2005 (hausse de 7,7 % par rapport à 2004); il peut atteindre 842 G $ en 2010

• l’industrie pharmaceutique : la plus lucrative des industries Molécules biologiques : • vastes champs d’applications • le marché mondial des molécules biologiques

(médicaments biotechnologiques) était de l’ordre de 22,3 G $US en 2003; il existe actuellement 371 médicaments issus des biotechnologies en cours de développement clinique

• succès pour de nouvelles thérapies impliquant des protéines thérapeutiques et des anticorps monoclonaux

• développement de biogénériques très ardu causé par des

Menaces/défis économiques • l’industrie pharmaceutique est la plus inflationniste de

toutes les industries avec une hausse du coût de développement de nouvelles molécules thérapeutiques d’environ 15% par année

• explosion de la dépense de marketing : les coûts de marketing et de mise en marché des médicaments sont trois fois plus élevés que ceux liés à la recherche et au développement

• importance grandissante des génériques Produits et molécules de synthèse : • en 2006, les génériques représentent déjà plus de 50 %

des prescriptions aux États-Unis.) • un très important nombre de molécules dites

« blockbusters » vont devenir génériques dans les prochaines années créant un manque à gagner important pour les grands groupes pharmaceutiques

• augmentation du nombre de rappels de médicaments et d’échecs après leur lancement commercial (Vioxx, Zelnorm, Prepulsid, Cholstat, Redux, Ponderal, etc.) dû essentiellement à l’apparition d’effets secondaires non répertoriés durant les essais cliniques

• déclin dans le nombre de nouvelles entités chimiques qui sont homologuées comme des médicaments par les autorités de santé et reçoivent une autorisation de mise sur le marché

Molécules biologiques : • avènement du générique dans le secteur des molécules

biologiques (biogénériques): les brevets des premiers médicaments biotechnologiques sont en voie d’expiration (les brevets 17 médicaments biotechnologiques sont déjà tombés dans le domaine public)

• peu de médicaments transgéniques se sont rendus au marché

• problèmes de sous-capacité de production industrielle théorique mais difficile à estimer car dépendant du taux

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coûts de production élevés, des difficultés de parcours et les caractéristiques physico-chimiques des molécules biologiques dépendantes de leur méthode de fabrication, d’où une barrière à l’entrée importante et un incitatif majeur pour les producteurs de biomolécules

• mise au point de nouveaux vaccins à base de protéines recombinantes immunisantes, d’où création d’une véritable protection intellectuelle

• vaccins (traditionnels et thérapeutiques) : marché de l’ordre de 11,5 G $US (2005) peut atteindre 15,1 G$ en 2009

• vaccins conventionnels : hausse continue de la demande • apparition de nouveaux besoins (VIH/SIDA, bioterrorisme,

SRAS, Grippe aviaire, etc.) • vaccins thérapeutiques : émergence de nouvelles

technologies à l'origine d'une forte croissance de ce marché

• quelques succès récents pour les vaccins contre le cancer Systèmes d’administration : • marché estimé à plus de 67 G $US en 2006 (croissance de

8 % /an) • les brevets de plusieurs médicaments vedettes viennent à

échéance dans les prochaines années, d’où nécessité de se différencier via le système d’administration

Thérapies cellulaire et génique : • les traitements à base de thérapie cellulaire ou génique

laissent entrevoir la possibilité de s’attaquer aux causes fondamentales de plusieurs grandes maladies et d’offrir le potentiel d’une efficacité plus grande, voire la guérison

• marché mondial de la thérapie cellulaire est en croissance rapide, ce marché peut atteindre 3,5 G$

• marché mondial de la thérapie génique est estimé à 125 M$ US en 2005 (peut atteindre 6,5 G$ en 2011)

• la croissance des partenariats et alliances entre grandes pharma et biotech contribue à accélérer le développement du segment (mais les grandes pharma n’ont pas montré beaucoup d’intérêt pour la thérapie génique, à l’exception de Novartis au début des années 2000)

politiques • secteur très réglementé (FDA, AMM ; Santé Canada, etc.) • le régime de brevets au Canada (20 ans) incite au

développement de nouveaux produits • mesures fiscales canadiennes et québécoises favorisant la

RD et le recrutement de chercheurs internationaux • les technologies liées aux systèmes d’administration (DDS)

peuvent profiter du faible risque de développement clinique associé à la reformulation de médicaments déjà présents sur le marché

d’attrition effectif des biomolécules en développement • l’industrie du vaccin est le parent pauvre de l’industrie

pharmaceutique (aujourd'hui moins de 2 % des ventes du secteur pharmaceutique)

• vaccins anti-infectieux : les marges sont jugées trop modestes comparativement aux médicaments

• marché dominé par un petit nombre de producteurs (5 multinationales se partagent 75 % du marché)

• nombre limité d'acheteurs internationaux (surtout des gouvernements)

Systèmes d’administration : • compétition féroce entre plusieurs compagnies • les systèmes d’administration sont devenus des

« commodités » car une multitude de technologies peu différenciées sont disponibles pour couplage avec des médicaments afin de modifier leurs propriétés pharmacocinétiques et plus rarement pharmacodynamiques

• leur valeur ajoutée est cependant difficile à évaluer car basée sur les données précliniques et nécessitant souvent l’atteinte des jalons de phase III

Thérapies cellulaire et génique • la thérapie génique a un historique court (2003 : la

Gendicine, premier agent de thérapie génique au monde dont la commercialisation a été approuvée en Chine)

• bilan mitigé (quelques échecs en clinique) : entre 1999 et 2003, les autorisations annuelles d’essais ont chuté à travers le monde de 113 à 53

• l’index thérapeutique de la thérapie cellulaire et génique est perçu aujourd’hui comme défavorable

• le succès ultime de la thérapie cellulaire et génique va dépendre de la mise au point de vecteurs de transmission plus efficaces et sans danger

politiques • le succès de commercialisation dépend du remboursement

des produits par les compagnies d’assurance et les régimes publics

• réglementation des prix (CEPMB, RAMQ, ODB, etc.) • vide juridique pour les biogénériques (faute d’existence

légale, aucun produit biogénérique n’a encore été homologué en Amérique du Nord ni en Europe)

• manque d’harmonisation entre les différentes agences réglementaires à l’échelle planétaire

• beaucoup de lobbying nécessaire auprès des pouvoirs publics pour un remboursement favorable des médicaments

• molécules transgéniques : réglementation encore ambigüe • thérapie cellulaire : confrontée aux préjugés d’ordre

éthique (notamment les cellules souches)

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techniques • segment qui profite des avancées en génomique

(cartographie du génome humain), en protéomique, en bioprocédés et en chimies analytique, fine, et combinatoire

• l’externalisation de la RD encourage la réalisation d’alliances entre grandes pharmaceutiques et petites firmes biotechnologiques

• généralement on a une bonne maîtrise de la production industrielle des molécules thérapeutiques et des vaccins

• thérapie génique : dispositif réglementaire très sévère (aspect éthique)

• technologies liées aux DDS permettent l’extension du cycle de vie des molécules originales

• le Canada consacre moins que les pays développés pour la RD. Il représente 2 % du marché pharmaceutique mondial et ne s’approprie que 1 % des dépenses de RD

techniques • secteur très tributaire de la RD et de l’innovation, donc

incertitude technologique élevée; au Canada la fabrication des produits thérapeutiques est à la source de plus de 10 % de toutes les dépenses en RD

• demande accrue en dépenses RD et en infrastructures • temps de développement des produits thérapeutiques très

long, coûteux et sans garanties de succès • thérapie cellulaire : développement handicapé par la

difficulté d’accès aux cellules souches thérapeutiques et par le risque de rejet immunologique

Environnement spécifique au Québec Forces/atouts économiques • segment dynamique de l’industrie québécoise • une trentaine d’entreprises pharmaceutiques

internationales ont leur siège social canadien au Québec • les multinationales ont créé plusieurs partenariats de

recherche et de formation spécialisée avec des centres de recherches affiliés aux universités québécoises

• près de la moitié de l’industrie biopharma canadienne se trouve au Québec ; la majorité des activités de recherche fondamentale et clinique au Canada est mené à Montréal

• Montréal se classe 4e en Amérique du Nord pour la densité d’emplois dans le secteur pharmaceutique. Plusieurs pharmas de niveau international y ont un centre de recherche privé, employant au total près de 1000 chercheurs

• recherche de nouveaux médicaments : 39 entreprises • présence d’un géant dans le secteur de la production de

vaccins : GSK-vaccin • systèmes d’administration : secteur bien représenté au

Québec avec au moins 9 entreprises • thérapies cellulaire et génique : 2 entreprises au Québec politiques • mesures fiscales canadiennes favorisant la RD et le

recrutement de chercheurs internationaux • segment pouvant profiter de la présence de plusieurs

fonds de capital de risque basés au Québec ; plusieurs fonds américains ont pignon sur rue à Montréal mais l’expertise et le centre de décision sont aux Etats-Unis

• plus grande couverture des produits pharmaceutiques par la RAMP que les autres provinces (BAP 15 ans)

Faiblesses/contraintes économiques • concurrence de la part des autres provinces canadiennes

et des états américains pour attirer des multinationales • le Québec perd sa place de chef de file canadien :

- l’Ontario semble être en tête quand au nombre d’entreprises et le Québec pourrait même se faire dépasser par l’Alberta et la Colombie-Britannique

- les entreprises québécoises font en moyenne 25% moins d’alliances que les entreprises ontariennes

- capitalisations boursières des biotech plus grandes en Ontario et en Colombie-Britannique qu’au Québec

• la situation financière des biotech québécoises est plus précaire que dans le reste du Canada et des États-Unis : 44 % des compagnies québécoises ont moins de 12 mois d’encaisse et 79 % ont moins de deux ans

• les entreprises biotech dans le domaine de la santé humaine sont jeunes : 63 % ont au moins un produit en phase préclinique, 30 % ont au moins un produit en phases I / II, seulement 12 % ont un produit en phase III

• pression sur les jeunes entreprises à s’associer à des entreprises pharma avec possibilité de déménagement à l’extérieur du Québec

politiques • baisse des fonds publics en capital de risque et la relève

en capital de risque privé s’améliore mais est encore faible • nécessité de créer une véritable industrie du capital de

risque privée au Québec qui pourrait attirer des gestionnaires avec des compétences opérationnelles et faire le lien avec des réseaux internationaux d’investisseurs (des tentatives ont échoué parce que les objectifs des VC québécois divergent des VC américains : perception de développement versus ROI réel)

• le manque de capital de risque privé peut réduire les chances de réalisation de valeur et de sortie pour les investisseurs; la création récente de nouveaux fonds devrait pallier en partie cette carence (Go capital, CTl)

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techniques • masse critique importante avec des plateformes

technologiques uniques : suivi immunologique, génomique, protéomique, oncologie, diabète, cardiovasculaire, pharmacogénomique, nanotechnologies appliquées au vivant

• investissement en RD en croissance (3 G$Can en 2004) • les multinationales ont consenti des investissements

colossaux dans les infrastructures dédiées au développement des produits thérapeutiques

• excellente expertise du Québec dans la biofabrication de protéines thérapeutiques ; présence de quelques manufacturiers de protéines thérapeutiques : Institut de recherche en biotechnologie (CNRC); Medicago ; PharmAthene, ProteoCell Biotechnologies

• DSM Biologics, filiale du groupe international DSM, a construit à Montréal une usine de production de 8 000 litres et l’embryon d’installations pour 60 000 (l’usine est présentement fermée mais rumeur d’un rachat prochain)

• coûts d’études cliniques exorbitants; lorsque sont intégrés les échecs aux différents stades de développement cliniques, les sommes moyennes pour amener un médicament à sa commercialisation sont de l’ordre du milliard de dollars US (Tufts University)

techniques • concurrence féroce pour attirer chercheurs et

gestionnaires de haut calibre • au niveau du transfert de technologie, au Québec on

pratique un essaimage de technologies de façon prématurée, (on investit ici en moyenne 2,5 M$ dans une technologie avant sont transfert dans une structure privée, comparé à 9,0 M$ aux États-Unis)

• principales raisons qui ont incité DSM Biologics de Montréal à relocaliser ses activités aux Etats-Unis : - des problèmes de validation/conformité - la perte d’un important client américain causée par ces délais de conformité

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Segment 1.3.2 : PRODUITS DIAGNOSTIQUES Produits ; équipements

Environnement global Opportunités économiques • le marché mondial du diagnostic in vitro (DIV), concentré à

85 % dans les pays développés (Amérique du Nord, Europe, Japon), est estimé en 2002 à 20 G $US pour les applications cliniques (croissance de 5 %/an) et 1 G $US pour les applications industrielles (croissance de 10 %/an)

• la demande pour les maladies infectieuses et les applications industrielles devrait croître plus fortement que celle du diagnostic in vitro au cours des cinq prochaines années

Ceci est dû notamment ; - pour les maladies infectieuses : à la globalisation des échanges qui favorise l’émergence et la diffusion très rapide de nouveaux pathogènes (exemple, SRAS et grippe aviaire), au développement des résistances aux agents anti-infectieux et à la lutte contre le bioterrorisme - pour les applications industrielles : à la globalisation de l’industrie, à la sensibilité de l’opinion publique à la traçabilité des matières premières et aux risques de contamination à partir des aliments (ex : encéphalopathie spongiforme bovine) ou de l’environnement (ex : légionellose) et au poids croissant des réglementations

• 2ème segment dans le secteur des biotech santé; • place de plus en plus importante de la médecine

préventive dans le secteur de la santé humaine • soucis de détection précoce des maladies • temps de développement relativement rapides

comparativement aux produits thérapeutiques • les progrès scientifiques et techniques offrent les moyens

de diagnostiquer de façon précoce l’apparition de bon nombre de pathologies

• émergence de nouvelles pathologies infectieuses (SIDA, maladie de Creutzfeld-Jacob, grippe aviaire, etc.)

• les pouvoirs publics souhaitent des moyens de détecter l’utilisation d’armes chimiques ou biologiques

• la croissance du segment DIV est portée par la mise au point de kits de diagnostic rapide notamment pour les maladies infectieuses où la vitesse joue un rôle primordial d’efficacité

• le segment DIV est fortement représenté par de grands groupes internationaux, qui investissement en moyenne entre 8 et 11% de leur chiffre d’affaires en RD

• adoption accrue par le consommateur de tests DIV qui ne nécessitent pas de matériel de labo et avec des délais de résultats très courts; marché évalué à 4 G $US, et devrait progresser rapidement

• plusieurs leaders mondiaux : Roche diagnostics; Abbott, Johnson & Johnson, Bayer diagnostics

• le marché des tests génétiques est estimé à 1,2 G$US en 2000 avec une croissance de 20 %. 4 G$ prévus en 2010

• le marché des biopuces atteindra 1,2 G $US en 2006 • sous-segment profitant beaucoup du cumul de données

sur le génome humain, de l’apparition des biopuces et de la sophistication des appareils qui s’y rattachent

• applications dans plusieurs domaines • mise en marché récente réussie de tests génétiques,

permettant par ex. des cancérothérapies personnalisées

Menaces/défis économiques • marché moins lucratif que les produits thérapeutiques car

les marges de profit sont basses en raison des réticences des payeurs vis-à-vis des nouvelles technologies

• marché captif au niveau des débouchés commerciaux de quelques grands groupes : Biomérieux, Roche diagnostics; Abbott, Johnson & Johnson, Bayer diagnostics

• la mise au point d’un produit diagnostique exige souvent l’utilisation de plateformes ou technologies appartenant à de grands groupes auxquels il faut payer de fortes redevances

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basées sur les profils génétiques des patients • le développement de biomarqueurs pour le diagnostic

humain : un enjeu important pour les industries pharma car permet la sous-segmentation des populations de patients et une plus grande efficacité médicamenteuse

• les biomarqueurs se situent à la frontière entre diagnostic et thérapeutique (theranostics) : plusieurs biomarqueurs peuvent à la fois servir de cible thérapeutique et d’identificateur de maladie

• le marché global des biomarqueurs croît de 28,5 %/an, passant de 0,63 G $US en 2004 à 2,9 G $US en 2008

• investissements majeurs par les entreprises leaders en biotech au cours des dernières années pour la découverte de nouveaux biomarqueurs

• les progrès en biomarqueurs ont beaucoup contribué à la diminution des coûts de développement des médicaments

• l’imagerie médicale se développe rapidement depuis 20 ans, surtout avec des techniques comme l’IRM (imagerie par résonance magnétique) et la TPE (tomographies à émission de positons) qui favorisent le développement de médicaments (permettant un suivi plus précis du devenir des nouvelles molécules dans l’organisme)

politiques • procédures réglementaires relativement plus simples que

dans le cas des produits thérapeutiques; • aucune réglementation sur les biomarqueurs en Europe,

mais la FDA en a

politiques • secteur fortement réglementé et les règles de mise en

marché et d’utilisation des dispositifs de DIV sont propres à chaque pays; ceci signifie la disparition dans cette industrie d’entreprises avec des modèles d’affaires variés; ex : nombre de fabricants américains de dispositifs de DIV pas prêts pour le marquage CE médical exigé par la CEE

• le niveau de consommation de réactifs de dispositifs servant à la réalisation d’analyses est étroitement lié au système de santé en place dans les pays et aux facteurs culturels liés à la notion de prévention

• tests de diagnostics génétiques : perception éthique et pression réglementaire surtout pour les tests prédictifs. La découverte de gènes prédisposant au développement de certaines maladies, et la possibilité de dépister des sujets à risque (encore en bonne santé) alors que les moyens préventifs ou curatifs ne sont pas encore développés suscitent des débats éthiques. De plus, les lois bioéthiques ne sont pas les mêmes partout et restent sans effet sur les individus désireux de les transgresser

• la commercialisation de kits de diagnostics génétiques est conditionnée par des autorisations relatives à la mise sur le marché de DIV (marquage CE en Europe, FDA aux ÉU)

• la grande majorité des firmes impliquées dans le développement de nouveaux tests de diagnostic génétique sont en phase de démarrage. Cependant plusieurs fusions et acquisitions ont été enregistrées au cours de ces dernières années avec de grandes compagnies.

• nouveaux modèles économiques aux États-Unis : le marché de la génétique tend à dissocier la réalisation des tests proprement dits de la consultation génétique et du suivi des personnes à risque), ce qui n’est pas le cas en Europe. Le développement, via l’Internet, de la vente par correspondance pourra ouvrir la porte à des dérives dans l’utilisation des tests génétique prédictifs

• problème de monopole d’exploitation génétique pour la mise au point d’outils diagnostiques (brevetabilité des gènes)

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techniques • vastes champs d’applications : reproduction, infectiologie,

maladies neurodégénératives, cancers, etc. • le secteur du diagnostic humain profite largement de la

révolution génomique et protéomique • innovation permanente dans le domaine des kits de DIV

réservé à usage de laboratoire • course à la miniaturisation pour les appareils de lecture et

les instruments permettant la réalisation d’analyses in vitro • l’automatisation des techniques de laboratoire permet

d’augmenter le nombre d’analyses réalisées • DIV profite largement des nouvelles technologies de

génomique, protéomique et métabolomique, du développement d’automates et de l’amélioration de la sensibilité analytique

• l’avènement des biomarqueurs en diagnostic favorise la détection des anomalies à des stades précoces

• le recours aux biomarqueurs apporte aux industries pharma de nouvelles opportunités pour améliorer l’efficacité en termes de coût et temps de développement des médicaments

• 22 % des biomarqueurs sont utilisés pour détecter des maladies et jouent un rôle crucial en médecine clinique

les biomarqueurs sont importants dans les politiques de recrutement de patients pour identifier les populations les plus susceptibles de développer une maladie

techniques • problème de variabilité des résultats selon les techniques

utilisées; ex : cancer de la prostate où le dosage du taux de l’antigène PSA a des seuils qui diffèrent selon le test

• problème du nombre de faux positifs ou négatifs : exemple la détection de l’ostéoporose où il n’existe aucun marqueur satisfaisant pouvant évaluer la masse osseuse et l’ostéodensimétrie ou prédire le risque de fracture

• absence totale de test de diagnostic pour des maladies comme la maladie de Creutzfel-Jacob où on s’active à développer un test diagnostic anté-mortem

• du côté de la bioinformatique, il existe encore de nombreux défis à surmonter au niveau des biopuces à ADN avant leur utilisation en routine clinique

• le coût d’acquisition de stations de travail permettant de faire des analyses génétiques utilisant la technologie des biopuces est encore un frein majeur pour l’équipement des labo d’analyses privés et la réalisation de test génétique en routine (ex : Nanochip TM coûte 275 K$)

les biopuces présentent souvent des problèmes de fiabilité et nécessitent encore des travaux approfondis : de nombreux facteurs entrent en jeu et sont difficiles à maîtriser (quantité d’ADN déposée, température, mésappariement…)

Environnement spécifique au Québec économiques • Présence d’une dizaine de compagnies dans le secteur

dont certaines ont atteints le stade de maturité ; • un grand succès au Québec : IDI qui a été acquise en

2006 par GeneOhm Sciences (maintenant Beckton Dickinson),

politiques • le développement d’outils de diagnostic fait partie des

priorités de Génome Québec • plusieurs projets ont été financés par le Fonds de la

recherche en santé du Québec au cours des dernières années

• le Réseau de bioinformatique du Canada s'efforce d'offrir aux scientifiques et aux chercheurs Québécois un accès commode et rapide aux bases de données et aux outils les plus utilisés en bioinformatique

techniques • Présence de plusieurs équipes de recherches, souvent

réunies en consortia, et dont les travaux de recherches couvrent la mise au point de procédés de diagnostic surtout à base de techniques de génomique et de protéomique et ce pour divers domaines thérapeutiques (infectiologie, Cancer, diabète, neurodégénérescence, … etc.)

Faiblesses/contraintes économiques • plusieurs des entreprises dans le secteur du diagnostic ne

sont pas encore rentables et sont continuellement à la recherche de financement.

• aucun des grands groupes du diagnostic n’est présent au Québec, la plupart des firmes du segment sont des PME se spécialisant dans un type de produits bien particulier

• les modèles d’affaires composés uniquement d’outils de diagnostic sont peu finançables au Québec

politiques • à l’ère biotech, les distinctions entre diagnostic et

thérapeutique sont de moins en moins évidentes et les mêmes enjeux politiques sont souvent valables pour les deux secteurs

techniques • la mise au point des tests modernes de diagnostic requiert

l’intégration de la biologie moléculaire avec des composants électroniques de plus en plus complexes

• la mise au point de nanopuces et autres méthodes de criblage à haute densité nécessite des infrastructures en réseau qui ne sont accessibles au Québec et au Canada

• la mise au point finale du kit de diagnostic exige souvent l’utilisation de plateformes qui sont la propriété de grands groupes tel la PCR de Roche, à qui il faut payer de fortes redevances pour l’exploitation commerciale du kit (mais les brevets expirent bientôt)

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Segment 1.3.3 : MATÉRIEL MÉDICAL Biomatériaux ; équipement médical

Environnement global Opportunités économiques • marché mondial des technologies médicales de 200 G US$

en 2003, avec croissance annuelle stabilisée à 6 ou 7 % • le marché US domine avec une part de 40%.Europe 27 %,

le Japon 10 %, le reste du monde 23 % • en 2003, le marché de l'instrumentation médicale

représentait : 71 G $US; environ 40 % du marché mondial • la demande totale d’équipement médical devait atteindre

97,7 G $US aux États-Unis en 2005, une hausse de 10 % par rapport à 2004

• le marché canadien de l’équipement médical est le 7e plus important au monde; il est en grande partie alimenté par des importations provenant des Etats-Unis; 90 % des exportations de matériel médical du Canada sont destinés aux États-Unis

• le Québec importe près de 80% de ce qu’il consomme en matière de technologies de la santé

• forts moteurs du développement i) vieillissement de la population et demande croissante

de soins médicaux ii) volonté d’améliorer la qualité de vie des personnes

âgées et des handicapés iii) développements technologiques iv) désir de maintenir les dépenses publiques en santé à

un niveau acceptable en privilégiant de nouveaux outils pour un diagnostic précoce et fiable

• temps de mise en marché relativement rapide comparativement aux produits thérapeutiques

politiques • partout en Occident, les mesures de compression des

coûts en santé incluent : i) le dépistage préventif des maladies ; ii) l’achat en vrac d’équipements médicaux par les

fournisseurs de soins de santé • environnement réglementaire en général moins

contraignant que celui du secteur pharmaceutique • au niveau réglementaire, le Canada a harmonisé sa

politique avec celle des pays européens techniques • l’appareillage médical pour l’être humain évoque une

multitude hétéroclite de matériel, équipement, instrument, accessoire : a) pour le diagnostic, le traitement, l’atténuation ou la

prévention d’une maladie, d’un désordre, d’un état physique anormal ou de leurs symptômes ;

b) pour la restauration, la correction ou la modification d’une fonction organique ou de la structure corporelle ;

c) pour le diagnostic de la gestation ; d) pour les soins pendant la grossesse et les soins

prénataux et post-nataux, dont soins de sa progéniture

Menaces/défis économiques • en 2000, au Canada, 93 % des entreprises du secteur se

consacraient essentiellement à la fabrication et 80 % de celles-ci étaient de petites entreprises avec moins de 50 employés

• les grandes entreprises (effectif de plus de 150 employés) représentaient 10 % seulement du total d’établissements, mais près de 50 % des ventes nettes totales générées par la fabrication de matériels médicaux ; environ 60 % cumulaient, outre leur activité principale, une activité de distribution et près de 50 % une activité de recherche

• dans le domaine de l’imagerie médicale, 4 géants issus des industries électriques et électroniques laissent peu de place à la concurrence : GE, Phillips, Siemens, Toshiba ; pour chacun, les activités en technologies médicales représentent une part importante de leur chiffre d’affaires total : environ 6 % pour GE Medical Systems, 8 % pour Siemens et près de 15 % pour la division « Medical Systems » de Phillips (données 2001)

politiques • selon la FMSQ, un appareil de radiologie sur deux était

désuet au Canada en 2002 ; et un investissement urgent d’environ 2 G $ aurait été nécessaire pour remettre à niveau les services d’imagerie du pays

• le Canada accuse un déficit technologique considérable quant à la disponibilité d’appareils d’imagerie diagnostique de pointe (imagerie par résonance magnétique, tomographie par émission de positrons, accélérateurs nucléaires, tomodensitométrie axiale), déficit tel que le Canada fait figure de « pays du tiers monde ». Selon la FMSQ, la situation dans les autres secteurs de la médecine spécialisée où la technologie est essentielle au diagnostic ou au traitement n’est pas meilleure

techniques • déplacement des infrastructures de production vers l’Asie • la mise au point des tests modernes de diagnostic

requiert l’intégration de la biologie moléculaire avec des composants électroniques de plus en plus complexes

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• tendance vers les appareils médicaux non invasifs, capables de lire, interpréter, monitorer et moduler des paramètres biologiques tout en transférant les résultats à distance

• les plus récents développements technologiques poussent à un très haut niveau de complexité l’intégration de la biologie et de l’ingénierie mécanique/électronique, à travers notamment la mise au point de technologies de plus en plus convergentes telle celle des biosenseurs

Environnement spécifique au Québec Forces/atouts économiques • en 2004, un profil statistique sur l’industrie des

technologies de la santé identifiait 611 entreprises et plus de 15 000 emplois, avec des ventes de produits et de services dépassant 1,5 G $

• au Québec, l’industrie représente une force égale à celle des biopharmaceutiques bien que beaucoup plus diversifiée et fragmentée, ce qui représente un défi pour réunir ses participants et créer un sentiment d’appartenance

politiques • plusieurs formations collégiales et universitaires :

l’Université de Montréal offre le certificat Technologies biomédicales – Instrumentation électronique ; Poly offre un diplôme d’études supérieures spécialisées en génie biomédical et une maîtrise et un doctorat en génie biomédical ; l’Université McGill offre un programme d’études supérieures en génie biomédical pour personnes possédant un bac en ingénierie, sciences ou un doctorat en médecine

• selon l’Association des techniciens en génie biomédical, il y a quelque 500 techniciens en génie biomédical au Québec

• présence au Québec d’une association des industries des équipements médicaux (l’AITS) qui regroupe plus de 125 compagnies membres et a pour mission de stimuler le développement de l’industrie, tout en étant un carrefour pour établir des liens d’affaires sur les marchés locaux, nationaux et internationaux

techniques • en 2000, l’industrie canadienne des matériels médicaux a

investi quelque 126 millions $ en RD ; environ 90 % de cet argent provenait des entreprises du secteur et 9 % de l’État (sous forme de prêts, subventions, contributions)

• en 2000, près de la moitié de toutes les entreprises de matériel médical ont demandé le crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental

Faiblesses/contraintes économiques • la plupart des firmes du segment au Québec sont des PME

spécialisées dans un type de produits particuliers; peu de multinationales comme Tyco Healthcare (fabrication de produits destinés aux hôpitaux : seringues, cathéters) et Baxter (technologies de transfusion) ont fait du Québec leur port d’attache canadien

• le marché québécois des technologies de la santé ne représente que 0,5 % de la demande mondiale

• la croissance des entreprises repose sur les marchés mondiaux et des portefeuilles constamment renouvelés de produits et de services ; un enjeu stratégique crucial que les entreprises doivent saisir si elles veulent bénéficier de la croissance prévue d’ici cinq ans

• 90 % des exportations de matériel médical du Canada sont destinés aux États-Unis

politiques • faible demande interne : le ministère de la Santé et des

Services sociaux, via des régies régionales, octroie par année 70 millions $ pour remplacer les équipements désuets au moyen du Plan triennal d’équipements, dont près de 50 millions $ pour le remplacement d’équipements médicaux ; un second budget annuel, d’environ 15 millions $, vise les équipements de haute technologie

techniques • la mise au point des nanopuces et autres méthodes de

criblage à haute densité nécessite des infrastructures en réseau qui ne sont accessibles au Québec et au Canada

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Segment 1.3.4 : RECHERCHE PHARMACEUTIQUE ET MÉDICALE

Génomique, chimie combinatoire, bioinformatique, recherches précliniques et cliniques Environnement global Opportunités économiques • le marché des technologies protéomiques est de 6 G $US

(10 G $ en 2010 et 18 G $ en 2015) • au Canada, les secteurs de la génomique et de la

protéomique comprennent quelque 64 petites sociétés en pleine croissance, réparties comme suit : développement génomique, fabrication d’outils, fournisseurs de logiciels de bioinformatique et firmes d’information

• depuis cinq ans, le financement stratégique par le truchement de Génome Canada a fait du Canada un des endroits les plus propices dans le monde pour la recherche en génomique et en protéomique

• le marché mondial de la recherche pharma contractuelle (CRO) est de l’ordre de 4 G $US (7 G $ en 2009)

• il est reconnu que l’industrie des CRO apporte une contribution essentielle en termes de vitesse, de coût, et de conseil aux industries pharma et biotechnologique

• pour beaucoup de grandes pharma, l’externalisation du développement clinique est une façon de contenir les coûts, alors que les plus petites compagnies, outre le problème des coûts, ont besoin d’avoir accès à l'expertise et aux conseils fournis par les CRO

• ces dernières années, le rôle des CRO s’est renforcé (ou valorisé) avec le début de l’homologation des produits biologiques; plusieurs grandes pharma avaient besoin des conseils des CRO surtout sur le plan réglementaire pour mener leurs études cliniques

• en 2004, les CROs ont mené plus de 23 000 études cliniques Phase I-IV sur 152 000 sites dans le monde.

politiques • Génome Canada est la principale source de financement et

d'info sur la génomique et la protéomique au Canada • l’Initiative en génomique et en santé (IGS) du Conseil

national de recherches du Canada visait à apporter les bénéfices des progrès révolutionnaires en sciences génomiques et en recherches sur la santé à différentes régions et différents secteurs industriels canadiens

techniques • déchiffrage complet du génome humain, en 2003 • nombreux champs d’application pour la génomique et la

protéomique : traitements thérapeutiques, diagnostics, • les potentiels de développement offerts par la pharmaco-

génomique aux CRO sont considérables : l’exploitation génétique des bases de données des patients testeurs et le recrutement de patients à partir de leur profil génétique permettront d'offrir aux entreprises pharma la possibilité d'obtenir des résultats plus significatifs avec un nombre réduit de patients et ainsi de faire d’importantes économies de temps et d'argent

Menaces/défis économiques • technologies liés à la génomique et la protéomique très

coûteuses ; le recours systématique à la pharmaco-génomique est considéré par les grands groupes pharma comme une arme à double tranchant : les coûts et les temps de développement pourraient s’améliorer mais les marchés pourraient en même temps être restreints par un ciblage préférentiel sur des patients susceptibles de bénéficier du traitement

politiques • génomique et protéomique : plusieurs préjugés d’ordre

éthique et ambiguïtés par rapport aux droits de la propriété intellectuelle

• CROs : préjugés d’ordre éthique techniques • la pharmacogénomique est au début de son champ

d’application et les paramètres pour une utilisation systématique dans la recherche préclinique et clinique sont encore sujets à controverse

Environnement spécifique au Québec

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Forces/atouts Économiques • le Québec offre un avantage concurrentiel d’au moins 30%

sur les coûts d’opération en recherche clinique par rapport aux États-Unis

• une dizaine de compagnies au Québec; • les normes canadiennes facilitent l'harmonisation

internationale des dossiers; • la recherche contractuelle mobilise au Québec 4 300

personnes et compte près de 20 firmes qui offrent une gamme complète de services, de la recherche préclinique à la pharmacovigilance.

• une douzaine de CROs au Québec. politiques • Génome Québec soutient financièrement les recherches en

génomique et protéomique ainsi que leurs applications, en partenariat avec les milieux académiques et privés

• protéomique : le CNRC a établi une plateforme technologique centrale en protéomique située à l’Institut des sciences biologiques (ISB) à Ottawa ; tous les groupes de recherche du CNRC et les organisations de recherche collaboratrices du milieu universitaire, du secteur privé et d’autres pays ont accès à ces installations

• les normes relatives aux essais cliniques et à la préparation de dossiers de soumission réglementaires respectent les standards internationaux (FDA et EMEA)

•deux réseaux de centres d’excellence ont une composante en protéomique ou génomique: le Réseau des cellules souches et le Réseau d’excellence en sciences protéique

techniques • Génome Québec : un centre de renommée internationale

en génomique et en protéomique d'innovation • la protéomique et la génomique fonctionnelles constituent

une thématique importante des activités de RD de l’Institut de recherche clinique de Montréal

• présence de plus de 20 hôpitaux universitaires regroupés dans cinq centres majeurs

• 15 réseaux de recherche regroupant des spécialistes de divers domaines thérapeutiques permettant un accès rapide à l'expertise québécoise, mais pas aux patients

• possibilité de recrutement de patients pour essais cliniques • CRO : des médecins spécialistes avec une longue

expérience des exigences de la FDA; une base de patients potentiels d'origine européenne, asiatique, latine et sud-américaine; des standards cliniques communs pancanadiens

• génomique, protéomique et CRO : personnel hautement qualifiés

• Genizon, de Montréal, veut tirer profit du bagage génétique assez homogène de la population fondatrice du Québec (composée d'environ 6 millions de sujets descendant d'un nombre relativement restreint de fondateurs), une population idéale pour la recherche de gènes impliqués dans les maladies ; elle veut offrir à l'industrie du médicament des services de pharmaco-génomique uniques et innovateurs en misant sur les outils et technologies issus de ses programmes de découverte de gènes associés aux maladies, notamment : - un réseau clinique composé de plus de 900 cliniciens qui

Faiblesses/contraintes économiques • entreprises jeunes : stades précoces de RD • difficile de desservir les États-Unis, le plus grand marché

du monde, pour les services contractuels à partir du Québec.

• CROs : concurrence féroce de la part de l’Inde et de la Chine

politiques • le manque de personnel qualifié, c’est-à-dire ayant

développé une bonne expérience sur des essais cliniques « pivotaux » est un frein important au développement de ce segment au Québec

techniques • forte compétition provenant d’autres pays qui possèdent

encore des vestiges de populations fondatrices : Costa Rica, Islande, Terre-Neuve, Finlande, etc.

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recrutent parmi la population fondatrice du Québec; - une base de données comptant des informations sur plus

de 35 000 personnes ayant participé aux programmes d'associations pangénomiques de Genizon;

- le génotypage de SNPs à haut rendement, basé sur la technologie Illumina et ayant une capacité de 100 millions de génotypes par jour;

- GeneSys : le pipeline d'analyse génétique de Genizon qui associe les gènes et les biomarqueurs avec la réponse aux médicaments.

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Section 2 – Analyse du secteur Nutrition humaine 2.1 Profil du secteur Nutrition humaine au Québec Segments retenus Cinq segments composent le secteur : • nutraceutiques : vitamines et minéraux, produits végétaux, suppléments spécialisés; • aliments fonctionnels : nutrition grand public, nutrition spécialisée; • additifs alimentaires : agents de conservation, agents de texture, colorants, révélateurs de goûts; • transformations alimentaires : ingrédients, fermentation, outils de contrôle de qualité; • cosméceutiques : tous les produits cosméceutiques. Tendances et moteurs Une industrie en expansion

On note une tendance soutenue à la hausse pour les produits et ingrédients élaborés à partir de principes scientifiques et fournissant aux consommateurs des produits alimentaires dont les bénéfices pour la santé sont prouvés. Au Canada, entre 1999 et 2003, les ventes d’aliments fonctionnels, de produits de soins personnels et d’aliments naturels et organiques ont augmenté de 40 %. Les produits de santé naturels (PSN) connaissent une croissance très rapide. Après un doublement du marché au cours des cinq dernières années, le secteur représente maintenant plus de 2,5 milliards (G)$ en ventes au détail au Canada et emploie plus de 25 000 Canadiens. L’industrie est présente partout au Canada, mais la majorité des firmes est encore aux étapes de développement. L’évidence scientifique s’accumule sur les relations de causes à effets entre l’alimentation et le développement de maladies chroniques (troubles cardiovasculaires, diabète de type 2, certains cancers, obésité) qui exercent une pression croissante sur les dépenses en santé. Le fardeau économique dû aux maladies reliées à l’alimentation se chiffre, au Canada, entre 35 et 45 G $ par an. On anticipe que ces marchés connaîtront des hausses de 5 à 10 % par an. Importance de la recherche

Cette expansion exige des études scientifiques démontrant avec plus de rigueur les impacts bénéfiques de nouvelles molécules bioactives, l’efficacité des produits, leur innocuité et les interactions des produits alléguant des bienfaits avec des produits pharmaceutiques. Ces études devraient mener à une stratégie pour améliorer l’acceptabilité des aliments fonctionnels par le consommateur et les professionnels. Nutritionnistes et médecins sont enclins à recommander davantage les aliments fonctionnels que les nutraceutiques et ils préfèrent les aliments fonctionnels naturels aux aliments fonctionnels enrichis. Impact de la réglementation

La réglementation devient de plus en plus exigeante au niveau des procédés de fabrication et des allégations sur les produits et les ingrédients. La règlementation canadienne concernant les aliments fonctionnels n’est pas claire, ce qui engendre confusion et un accès limité aux produits. Du côté des PSN, suite à la nouvelle réglementation de 2004, Santé Canada a engagé, en 2005, 5 millions $ pour créer un programme de recherche sur les PSN. Aux États-Unis, depuis le 1er janvier 2006, la Food and Drug Administration (FDA) oblige les manufacturiers à indiquer la quantité de gras trans sur l’étiquette de leurs produits. Afin d’assurer la conformité des produits, cette hausse des critères de qualité entraîne une augmentation des coûts de production. Le critère majeur dans la fabrication des PSN étant la qualité, l’industrie devra, pour rencontrer l’ensemble de ces nouvelles exigences, être appuyée pour la commercialisation des produits au niveau de l’innocuité, de la sécurité et de l’efficacité. Des consommateurs plus conscientisés

De plus en plus informés, les consommateurs se tournent vers une forme d’automédication qui devrait créer une croissance importante dans divers segments du secteur. L’intérêt des consommateurs pour un mode de vie plus sain, les effets secondaires de certains médicaments synthétiques et le fait que les aliments fonctionnels offrent une alternative accessible et moins coûteuse favorisent les aliments fonctionnels par rapport aux médicaments. Il est cependant essentiel de fournir des informations claires aux consommateurs et de vulgariser les avantages du produit. Des pistes pour le Québec

L’industrie québécoise des aliments fonctionnels doit innover et mettre en marché des produits plus performants, tout en assurant un volet santé aux consommateurs. Les produits dérivés du lait représentent certainement un bassin potentiel important pour le Québec qu’il faudrait exploiter davantage. On note un besoin d’expertise au niveau des technologies pour

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les produits liquides comme les boissons énergétiques, expertise qui devrait s’orienter vers des formulations à multiples ingrédients et offrant une excellente dissolution des protéines en forme aqueuse. Un effort de collaboration avec les grandes entreprises cosmétiques, dont plusieurs ont des installations au Québec, devrait être déployé pour encourager un rapprochement entre ces entreprises et des firmes innovatrices d’ici. Les entrepreneurs ont besoin d’accompagnement du laboratoire au projet pilote et du projet pilote à l’échelle industrielle. Une démarche pour les appuyer en ce sens est fortement souhaitée. Principaux marchés Pour 2010, le marché mondial des nutraceutiques et aliments fonctionnels (NAF) est estimé à 500 G $US avec les États-Unis, le Japon et l’Europe comme principales régions de croissance. Le marché des ingrédients nutraceutiques, très concurrentiel, était dominé en 2005 par cinq firmes : Solae, Cargill, DSM Nutritional Products, ADM Natural Health and Nutrition et BASF, qui occupaient 36 % du marché ; 3 500 producteurs se partageaient le reste du marché. La Chine et l’Inde représentent des opportunités par la taille de leur population et leurs habitudes de consommation, mais sont aussi une menace à cause de leurs habiletés à fabriquer des ingrédients de bonne qualité à des prix que la compétition nord-américaine et européenne peut difficilement concurrencer. La Chine deviendra, en 2015, le plus grand marché de nutraceutiques avec des ventes annuelles de 3, 8 G $US. Entre 2005 et 2010, une hausse annuelle de 8 à 10 % de la demande mondiale des NAF est prévue et le développement de ces produits se situe parmi les dix filières technologiques reconnues à l’échelle internationale. Au niveau canadien, la plupart des exportations de NAF vise le marché américain. Les ventes canadiennes de produits de nutrition sont évaluées à 4,8 G $US pour 2,7 % du marché mondial. Au Québec, les ventes de PSN dépassent 300 millions $US et représentent 17 % du marché canadien. Face à cette réalité, les entreprises québécoises doivent continuer à innover pour protéger leur marché local, réduire leurs coûts de RD et développer le marché international. D’autre part, les ventes potentielles de produits automatisés se chiffreront à 30 G $US dans quelques années. Au niveau des créneaux de marchés, les domaines suivants sont prometteurs : • Les maladies chroniques (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires) constituent des préoccupations importantes

pour les consommateurs au niveau de leur santé (55 % des causes de mortalité sont dues aux problèmes cardio-vasculaires). La hausse de l’obésité enfantine fera augmenter la demande pour des produits amaigrissants. Aux États-Unis et en Europe, on prévoit une hausse annuelle de 10 % de la demande des produits santé et de bien-être pour le diabète et l’obésité, l’obésité infantile, la santé infantile, la santé des femmes, les allergies et le système immunitaire.

• L’ingrédient actif est l’élément stratégique pour le développement de l’industrie des PSN, ce qui explique sa forte demande. L’industrie des aliments fonctionnels, premier utilisateur d’ingrédients actifs naturels, est en forte croissance. Les fabricants canadiens et québécois d’ingrédients actifs éprouvent actuellement de la difficulté à pénétrer les marchés internationaux en raison d’une qualité technique insuffisante, de prix de vente excessifs, d’une connaissance insuffisante de la mise en marché et de marchés très concurrentiels. Malgré cela, certains produits du Québec réussissent à se différencier par rapport aux produits concurrents et le secteur jouit d’une expertise dans l’extraction d’ingrédients actifs naturels de la part des entreprises et d’institutions de recherche. En plus des activités d’extraction, les entreprises de PSN du Québec se spécialisent dans la caractérisation et la transformation primaire des biomasses marines et dans les produits laitiers. Les biomasses marines et végétales nordiques, particulières aux régions froides comme le Québec, pourraient fournir des ingrédients actifs prometteurs, notamment pour des applications cosméceutiques.

• Certains produits spécifiques connaissent une vive hausse de demande. Les marchés pour les aliments fonctionnels à base de protéines de soya, d’isoflavones, de fibres de psyllium, d’oméga-3, de probiotiques, de lycopène, de calcium et de magnésium représentent, en 2006, 200 G $US dont 15,5 G $US pour les omégas-3 et le soya, les deux nutriments les plus populaires. La demande pour les formes liquides de suppléments contenant de multiples ingrédients est aussi en hausse. Le marché des antioxydants synthétiques devrait décliner mais ceux des antioxydants naturels et des vitamines E et C devraient croître. Pour le marché des extraits d’herbes, une hausse de la demande de 6.5 % par an est anticipée, pour atteindre 2,5 G $US en 2015. Le marché des multi-vitamines augmente de 6,5 % depuis 2004, engendrant des ventes de 760 millions $US en 2005. Les probiotiques et les huiles de poisson représentent aussi des lignes de produits en forte progression. La consommation de produits laitiers fonctionnels s’avère plus facile pour les personnes âgées et représente un marché intéressant. La demande pour des produits énergisants faciles d’absorption est aussi à la hausse. On estime les demandes pour ces produits à consommation rapide à 40 G $US en 2009, aux États-Unis et en Europe. Les ventes d’additifs alimentaires nutraceutiques sont estimées à 370 millions $US en 2008. Le marché des saveurs, plus grand segment du marché des additifs alimentaires, est estimé à près de 2 G $US en 2008 et ce marché devrait profiter de la forte demande pour des produits ethniques. Enfin, on prévoit une hausse de la demande pour divers produits naturels : produits moins nocifs pour l’environnement, contenant des antibactériens, spécifiques aux consommateurs ethniques, pour l’aromathérapie et pour les spas.

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• Les produits de remplacement sont des marchés à ne pas négliger. Pour les produits de texture et de remplacement

de gras, les ventes mondiales sont estimées à 820 millions $US pour 2008. Le marché des substituts du sucre représente aussi une excellente opportunité avec des ventes mondiales estimées à 181 millions $US pour 2008. Aux États-Unis, une hausse de 31 % a été notée pour la demande des produits organiques en 2005 par rapport à 2003.

• Les cosméceutiques, composés de plusieurs ingrédients actifs rassemblés en un seul produit, ont l’avantage d’être plus performants et moins irritants que les cosmétiques conventionnels. Les marchés les plus prometteurs sont l’Europe, l’Asie et les États-Unis. Les produits de soins personnels constituent 20 % du marché des PSN. Les principales demandes sont pour les produits traitant l’acné, les rides, les taches brunes, le psoriasis, les verrues ainsi que pour les produits anti-vieillissement, un filon prometteur pour les femmes des baby-boomers. Une tendance plus récente : la croissance de la demande des produits pour hommes. Dans ce segment, le Québec possède un avantage au niveau de la production industrielle, étant donné la qualité de l’eau et le savoir-faire industriel en dermatologie et en cosméceutique. Le territoire montréalais compte 60 % des ventes canadiennes du secteur.

Technologies importantes Sept technologies offrent des opportunités intéressantes pour le secteur : • L’intégration des technologies « omiques » (génomique, protéomique, métabolomique, etc.) à la transformation

alimentaire et à la nutrition représente une voie intéressante. • L’amélioration des procédés et biosenseurs : gains d’efficacité et de productivité, réduction des coûts

(fractionnement, séchage, conditionnement, protection des molécules actives, substitution des gras trans). • La mise au point de techniques pouvant améliorer la conservation de la fraîcheur des aliments et d’en prolonger le

cycle de vie. • Pour les probiotiques, l’amélioration des procédés de caractérisation et de fabrication. • Pour les ingrédients actifs, la mise au point de procédés d’extraction novateurs et la recherche de nouvelles

productions à haute valeur ajoutée. • Pour l’anti-vieillissement, la conception et la mise au point de nouveaux produits et les applications plus particulières

d’instrumentation médicale. • Toutes les plateformes ayant pour but d’améliorer le système immunitaire.

Sources des potentiels de transfert technologiques au Québec En ce qui concerne la recherche, le Québec compte sur une structure institutionnelle bien organisée et sur des plateformes de recherche bien équipées dans le domaine des PSN. La Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l’Université Laval réunit une centaine de chercheurs dont l’expertise couvre la phytoprotection, la génomique animale et végétale, le génie agroalimentaire, le développement de molécules nutraceutiques, les ingrédients laitiers et bactéries probiotiques (et les interactions aliment, nutrition, santé), l’étude du comportement du consommateur. La faculté compte 25 centres, chaires et groupes de recherche dont : le Centre de recherche en économie agroalimentaire ; le Centre de recherche en horticulture ; le Centre de recherche en sciences et technologie du lait ; des Chaires de recherche du Canada (Alimentation et santé cardio-vasculaire ; Biofonctionnalité des probiotiques et des aliments laitiers fermentés ; Protéines, les biosystèmes et les aliments fonctionnels) ; 2 Chaires industrielles CRSNG et 4 Chaires capitalisées. De plus, l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) regroupe 60 chercheurs et 150 étudiants, majoritairement de l'Université Laval mais aussi de 8 autres institutions québécoises. L’INAF est doté d’équipements de pointe, constituant une opportunité unique de développement pour le Québec et le Canada car peu d’installations à travers le monde permettent de couvrir tous les aspects de la chaîne (caractérisation, extraction, utilisation, démonstrations in vitro, in vivo et cliniques). L’expertise de l’INAF couvre les aliments fonctionnels et nutraceutiques ; l’identification et caractérisation ; les études comportementales ; les procédés ; la qualité, stabilité et protection ; les technologies « omiques » ; les bio-essais in vitro et in vivo ; les études cliniques et les domaines d’application. L’INAF compte plus de 60 partenaires industriels actifs et participe à des projets d'envergure nationale et internationale (réseau canadien AFMnet ; IFREMER et INRA en France ; Brésil ; Mexique ; TNO Institute aux Pays-Bas). L’Université McGill travaille en collaboration avec l’INAF et compte 9 centres de recherche, instituts, réseau et groupes de recherche dont, par exemple, le Centre d’études sur la nutrition et l’environnement des peuples autochtones, le Centre de recherche sur les interactions hôte-parasite, The Brace Centre for Water Resources Management et The Plant Productivity Research Network.

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D’autres expertises se retrouvent au Centre de recherche et de développement sur les aliments, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, situé à Saint-Hyacinthe et comptant 26 chercheurs et professionnels de recherche. Les sujets de recherche concernent les bio-ingrédients, produits laitiers, produits carnés, fruits et légumes, produits de boulangerie ou technologies de conservation et d'emballage, de fermentations, de qualité et traçabilité des denrées ou de génie alimentaire. Également à Saint-Hyacinthe, Cintech agroalimentaire, est formée d’une équipe multidisciplinaire de 30 experts en science et technologie des aliments, microbiologie, procédé industriel, recherche appliquée, nutrition et commercialisation. Pour sa part, le CRIQ, avec une équipe de 26 agents de recherche et développement et techniciens spécialisés, mène des travaux reliés à l'agroalimentaire, les biotechnologies et la nutrition. Il entretient des liens privilégiés avec plusieurs centres de recherche, associations industrielles et partenaires. Ses spécialités touchent principalement l’automatisation de procédés de fabrication, le développement d'équipements industriels et les essais de qualification et de certification de produits.

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2.2 Grille synthèse de l’analyse du secteur Nutrition humaine

CONTEXTE MONDIAL en matière d’innovation en bio-industries

DYNAMISME ET CAPACITÉ DE L’INDUSTRIE À INNOVER AU QUÉBEC

DYNAMISME ET POTENTIEL DE TRANSFERT DE LA RD AU QUÉBEC

Marchés mondiaux visés

Dynamisme mondial de l’industrie

Dynamisme mondial de la RD

Capacité industrielle d’intégration

Culture industrielle d’innovation

Climat d’affaires d’innovation

Ressources RD

Portefeuille de technologies pour transferts

Segments d’affaires

État actuel et Tendance

État actuel

État actuel

État actuel et Tendance

État actuel et Tendance

État actuel et Tendance

État actuel et Tendance

État actuel et Tendance

Nutraceutiques

Aliments fonctionnels

↑↑

Additifs alimentaires

Transformations alimentaires

Cosméceutiques

↑↑

Légende : (état jugé majeur ou dominant) ; (moyennement important ou significatif) ; (peu important ou peu significatif)

↑↑ (tendance en forte hausse) ; ↑ (tendance en hausse) ; ≈ (tendance plus ou moins stable) ; ↓ (tendance à la baisse)

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2.3 Analyse détaillée des segments du secteur Nutrition humaine

Segment 2.3.1 : NUTRACEUTIQUES Vitamines et minéraux, produits végétaux, suppléments spécialisés (enzymes, probiotiques, omega-3, antioxydant, etc.)

Environnement global Opportunités économiques • ventes canadiennes de produits de nutrition évaluées à 4,8

G $US représentant 2,7% du marché mondial • les effets secondaires de certains médicaments

synthétiques incitent à la consommation de PSN • certains iincidents médicaux sont liés à l’utilisation

simultanée (sans contrôle) de PSN et de produits pharmaceutiques ou thérapeutiques traditionnels

• marché global en 2006 : 200 G $US dont une demande de 15.5 G $US pour les omégas 3 et pour le soya (les deux nutriments les plus populaires)

• hausse en moyenne de 5.8% annuellement jusqu’en 2010 • hausse de la demande des pays de l’Europe et du Brésil

pour formulations naturelles à base de vitamine E liquide provenant d’herbes non génétiquement modifiées

• hausse de la demande de 6.5% annuellement des extraits d’herbes, de 1.35 G $US en 2005 à 2.5 G $US en 2015

• hausse des nutriments et minéraux de 6.3% annuellement de 7 M $US en 2005 à 12.7 M $US en 2015;

• hausse des vitamines de 4.6% annuellement, de 3.33 G $US en 2005 à 5.2 G $US en 2015

• les nutriments sous forme liquide évalués à 8% du marché global des suppléments

• en 2005, ventes de 70 M $US de vitamines en liquide par les chaînes de distribution principales et par la poste directement ; hausse de 9.1 % depuis 2004

• en 2005, ventes de 760 M $US de multivitamines ; hausse de 6.5 % depuis 2004)

• des partenariats entre fabriquants et grands distributeurs rendent la concurrence plus féroce (ex : Rockstar energy drink et Coca-Cola pour le produit Von Dutch)

• États-Unis, Japon et Chine sont les plus grands consommateurs de nutraceutiques au monde

• population totale de l’Asie près de 3 milliards; pays à surveiller : Thaïlande (plus grand marché potentiel en termes de revenus), Malaisie, Singapore (plus grand pouvoir d’achat, marché quasi saturé), Philippines et Indonésie (peu d’intérêt pour nutraceutiques vus comme produits de luxe), Vietnam (plus grande hausse potentielle)

politiques • Santé Canada a engagé 5 millions $ en cinq ans pour créer

un Programme de recherche sur PSN (mai 2005) • conscience accrue des consommateurs au sujet des

bienfaits d’un mode de vie plus sain • hausse des critères de qualité de la FDA entraînant une

hausse des coûts de production pour assurer la conformité des produits

Menaces/défis économiques • concurrence globale en raison de l’implication de grandes

entreprises chimiques, pharmaceutiques et alimentaires • forte demande à l’international pour ingrédients actifs en

santé préventive (PSN, alimentation et soins personnels, etc.)

• le marché de la nutrition de l’Inde vaut 6.8 G $US et on anticipe son doublement d’ici cinq ans

• le marché des nutraceutiques de l’Inde augmentera de 1.4% annuellement au-dessus de la moyenne mondiale ; en 2045, ventes estimées à 5.3 G $US

• la Chine deviendra en 2015 le plus grand marché de nutraceutiques avec des ventes annuelles de 3, 8 G $US, surpassant les États-Unis (marché de 2, 5 G $US en 2005

• programme de communication sur les bienfaits du thé car impopulaire aux É-U ; des ventes estimées à 10 G $US en 2010.

politiques • la nouvelle réglementation de Santé Canada sur les PSN

(01/01/2004) affecte les entreprises: allégations santé, licences de production et d’exploitation, normes de production, vente, emballage, étiquetage, importation, distribution et entreposage

• au Canada, produits visés par réglementation : nutra-ceutiques, remèdes homéopathiques, traditionnels ou à base d’herbes médicinales, vitamines, minéraux, probiotiques, aminoacides et acides gras essentiels

• nutritionnistes et médecins canadiens recommandent moins les nutraceutiques que les AF

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techniques • plusieurs travaux de recherche scientifique et clinique

confirment l’efficacité et l’innocuité des PSN • besoin de produits de meilleure qualité (appui scientifique

plus soutenu, mise en marché plus efficace) • les consommateurs préfèrent les suppléments sous forme

liquide plutôt que des pilules

techniques • la qualité : critère majeur pour la fabrication des PSN • l’ingrédient actif est l’élément stratégique pour le

développement de l’industrie des PSN • effets secondaires de PSN causés par un usage abusif

et/ou prolongé (surtout avec plantes médicinales)

Environnement spécifique au Québec Forces/atouts économiques • au Québec, les ventes de PSN sont de plus de 300 M $US

et représentent environ 17 % du marché canadien du segment

• le Fonds Bio-Innovation du CQVB stimule la croissance de ce segment en émergence

techniques • présence de plusieurs centres de recherche et de

laboratoires spécialisés dans le domaine • expertise d’entreprises et d’institutions dans l’extraction

d’ingrédients actifs naturels • les biomasses marines et végétales nordiques, particulières

aux régions froides, sont susceptibles de fournir des IA • l’INAF stimule la croissance économique de ce secteur en

émergence • structure institutionnelle bien organisée et plates-formes

de recherche bien équipées dans ce domaine

Faiblesses/contraintes économiques • forte concurrence avec fournisseurs de matières 1ères des

pays en développement (Chine, Inde, Amérique latine) • nécessité d’investir en commercialisation et en promotion

pour percer les marchés • certaines firmes collaborent avec de grandes entreprises

internationales disposant de bons réseaux de distribution • l’expertise des scientifiques du domaine des substances

naturelles est reconnue • top 5 des ingrédients nutraceutiques : Solae, Cargill, DSM

Nutritional Products, ADM Natural Health and Nutrition, et BASF ; en 2005, ils ont une part de marché de 36 %, 3500 producteurs se partagent le reste du marché.

techniques • importance de mettre au point des procédés d’extraction

d’ingrédients actifs innovateurs et de viser une production à haute valeur ajoutée

• les fabricants d’IA disposent de moyens de production relativement faibles et la qualité de production est encore déficiente

• les fabricants de PSN disposent d’une expertise limitée en commercialisation sur les marchés internationaux d’IA pour les NAF et les cosméceutiques

• absence d’entreprise importante de chimie fine susceptible de créer une masse critique pouvant favoriser le développement de l’industrie des PSN

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Segment 2.3.2 : ALIMENTS FONCTIONNELS Nutrition grand public, nutrition spécialisées (diabète, sport, etc.)

Environnement global Opportunités économiques • fardeau économique causé par les maladies reliées à

l’alimentation : entre 35 et 45 G $Can / année au Canada. • des percées importantes pourraient aider à réduire les CSS

au Canada • en 2010, le marché mondial des NAF est prévu jusqu’à 500

G $US • préférence récente pour AF par rapport aux médicaments,

vue comme une alternative accessible et peu coûteuse • la plupart des exportations canadiennes de NAF vise le

marché américain • l’Ontario et l’Ouest canadien dépensent plus pour PSN que

le Québec et les Maritimes • hausse de la demande pour la prévention car génération

vieillissante (baby-boomers) • hausse de la demande pour AF à base de protéines de

soya et d’isoflavones, psyllium, fibres, omega-3, acides gras, probiotiques, lycopènes, calcium et magnésium à cause de leurs bienfaits pour la santé

• hausse de 18 % des breuvages de 2004 à 2005; des ventes totalisant 1,8 milliard $US

• hausse de l’obésité enfantine et de la demande pour des produits d’amaigrissement

• prévision 2010 : 46 % des enfants d’Amérique du Nord et du Sud auront un surplus de poids, 15 % seront obèses

• dans les 4 prochaines années 40 % des enfants dans l’Est de la Méditerranée seront obèses, 38 % en Europe, 27 % dans la région Pacifique et 22 % dans le Sud-est asiatique

• nombreuses recherches par les entreprises pour offrir des produits laitiers présentant des bienfaits (ex. : lait enrichi de glucosamine, probiotiques dans yogourts)

• AF : hausse de demande de 8-10 % / an entre 2005-2010 • en 2006, AF représentent 3 % des ventes alimentaires aux

États-Unis (devrait doubler dans les prochaines années) • Royaume-Uni : plus grand marché d’AF en Europe de

l’ouest • Allemagne : grand intérêt pour AF car population très

consciente de sa santé et de son bien-être politiques • le développement des NAF se situe parmi les 10 filières

technologiques reconnues à l’échelle internationale; • le nouveau Guide alimentaire canadien inclut des nouveaux

aliments comparativement à l’ancien • 55 % des causes de mortalité sont dues aux problèmes

cardiovasculaires • le rythme de vie accéléré augmente la demande pour les

produits énergisants rapides et faciles d’absorption • le système immunitaire : préoccupation des

consommateurs (devant la gestion du poids et produits de bien-être)

• hausses contradictoires entre tests scientifiques / cliniques sur les bienfaits de l’ail pour améliorer fonctions cardiovasculaires, saw palmetto pour hyperplasie bénigne, thé vert pour prévention du cancer et perte de poids, black cohosh pour diminuer les symptômes de la préménopause

• plus facile pour personnes âgées de consommer des

Menaces/défis économiques • importante progression des maladies chroniques (obésité,

diabète, MCV et certains cancers) • les Etats-Unis occupent plus de 50 % des importations

canadiennes de PSN • entreprises canadiennes des NAF débutent l’exportation • demande des pharmacies et des grands magasins

désirant produire leurs propres marques privées de PSN • Hausse de la demande des produits de bien-être et de

santé naturelle • Chine et Inde vont devenir rapidement deux grands

marchés grâce à leur grande productivité et diversité de produits

• le Japon est le plus grand marché (support gouvernemental pour recherche) suivi par États-Unis

• la France représente un petit marché vu leurs attitudes conservatrices liées à l’alimentation

politiques • la documentation des interactions nutriments-PSN-

médicaments : un sujet hautement prioritaire pour Santé Canada

• nutritionnistes et médecins canadiens préfèrent les AF naturels aux AF enrichis

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produits laitiers fonctionnels que d’avaler des pilules techniques • la métagénomique pourrait engendrer des retombées

majeures pour l’industrie alimentaire (ex. : meilleure sélection des bactéries lactiques d’intérêt probiotiques)

• au Canada, de nombreux partenariats réalisent des activités de RD dans les NAF

• la majeure partie des firmes canadiennes dans NAF sont des sociétés canadiennes privées ne faisant pas de RD

techniques • démontrer rigoureusement les impacts bénéfiques des

nouvelles molécules bioactives : stratégie nécessaire pour améliorer l’acceptabilité des AF par les consommateurs)

• nutritionnistes et médecins canadiens ont des connaissances modérées sur les composés bioactifs

• au Canada, manque de main-d’œuvre dans le secteur NAF pour commercialisation, recherche et production

Environnement spécifique au Québec Forces/atouts économiques • intérêt des firmes en biotechnologies pour la recherche en

partenariat avec l’INAF (concentration au Québec plus élevée qu’au Canada)

• le secteur des PSN compte environ 125 entreprises, employant plus de 3 000 personnes

politiques • nombreux travaux (INAF, Groupe de recherche sur la

phytochimie et le métabolisme, Université McGill et CRDA) générant des données probantes pour l’élaboration d’allégations santé

techniques • accès pour industriels à nouvelles méthodes analytiques,

nouveaux biomarqueurs et tests rapides et efficaces pour valider l’innocuité (INAF)

• offre de services développée par INAF et TransBIOtech pour industriels (services analytiques Nutra +)

• l’INAF, un réseau de chercheurs de grande expertise et doté d’équipements de pointe, une opportunité unique de développement pour le Canada

• presque la moitié des découvertes de l’INAF a fait l’objet de transferts à l’industrie

• peu d’installations à travers le monde comme l’INAF permettant de couvrir tous les aspects avec un continuum (caractérisation, extraction, utilisation, démonstrations in vitro, in vivo et cliniques)

• possibilité de rétention, recrutement et formation de scientifiques de haut niveau (INAF)

Faiblesses/contraintes économique • coûts des études cliniques nutritionnelles élevés pour les

entreprises politiques • concurrence internationale féroce, manque d’une structure

qui intégrerait les acteurs suivants : privé, public et recherches dans un seul endroit. Ex : Agwest à Saskatoon, Mars à Toronto

• la prudence de Santé Canada freine le développement des allégations santé pour aliments fonctionnels

techniques • les excellentes équipes en NAF au Québec manquent d’un

organisme regroupant tous les intervenants pour une meilleure optimisation des services et ressources

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Segment 2.3.3 : ADDITIFS ALIMENTAIRES Agents de conservation, agents de texture, colorants, révélateurs de goût

Environnement global Opportunités économiques • marché antioxydants naturels, extraits d’herbes et vitamine

E et C en croissance et antioxydants synthétiques en déclin • additifs alimentaires : croissance prévue de 2 à 3 % / an

pour 3 prochaines années, atteignant 24,9 G $US en 2007 • États-Unis, marché estimé en 2008 à 5,1 G $US en hausse

de 8,3 % /an • produits alternatifs au sucre : ventes estimées à

181 millions $US en 2008 • additifs alimentaires nutraceutiques : ventes estimées à

370 M $US en 2008 • agents de conservation : ventes estimées à 415 M $US en

2008 • saveurs : plus grand segment du marché des additifs

alimentaires (40 % du total) estimé à 1,97 G $US en 2008 • la forte demande pour des produits ethniques augmentera

la demande pour les saveurs • produits de texture et de remplacement de gras : ventes

estimées à 820 millions $US en 2008 • possibilité de nouveaux agents de cuisson diminuant coûts

de production et augmentant performance de cuisson pour produits tels croissants et brioches (Cognis)

techniques • production d’additifs alimentaires organiques (ex. :

couleur provenant de produits d’origine naturelle pour fromage cheddar Annatto), les couleurs peuvent être utilisées comme phytonutriments (Hansen)

• production d’une gomme ayant comme additif alimentaire du calcium (Wrigley’s a 4 G $US de ventes globales)

• création d’un émulsifiant permettant de conserver les gâteaux pour un minimum de 24 mois comparativement à 12 mois (Paslgaard, Danemark)

• les extraits de pépins de raisin et d’écorce de pin utilisés comme additifs alimentaires dans la viande cuite performent mieux que les agents de conservation synthétiques au niveau de l’oxydation et des effets microbiens

Menaces/défis économiques • l’Asie a la capacité d’offrir des additifs alimentaires

acidulants à moindre coût diminuant ventes globales de 4 % en 2005 (ex. : citrique, lactique et acide sorbique)

• hausse de la demande de produits organiques et de produits sans hormones

Environnement spécifique au Québec Forces / atouts • les additifs aident à la conservation, ou facilitent le

traitement ou le conditionnement : avantage face à la production et à la transformation de produits hautement périssables

• synthèse en réacteur, un des procédés utilisés pour la formation d’additifs alimentaires

• surveillance continue par Santé Canada pour détecter les réactions et les effets indésirables

Faiblesses / contraintes • peu d’entreprises dans le segment • débat : aspartame, cancérogène ou pas? • en l’absence de précisions dans le Règlement sur les

aliments et drogues, les additifs alimentaires doivent être conformes aux dispositions du Codex des produits chimiques alimentaires

• réticence des consommateurs face aux additifs et en lien avec le mouvement biologique (réactions allergiques, cancers, etc.)

• colorant l’amarante est interdit

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Segment 2.3.4 : TRANSFORMATIONS ALIMENTAIRES Ingrédients actifs, fermentations, outils de contrôle de qualité

Environnement global Opportunités économiques • croissance des ventes mondiales d’IA prévue entre 5 et 8

% /an entre 2005 et 2010 • l’industrie des AF est le plus grand utilisateur d’ingrédients

actifs naturels, en forte croissance pour années à venir • hausse des ventes des produits étiquetés « sans gras

trans » de 12 % de 2003 à 2004 engendrant des ventes totales de 64,4 M $US aux Etats-Unis

• hausse des ventes de yogourt de 8 % /an depuis 30 ans; 58 % de la hausse provient des 5 dernières années

• hausse des ventes de produits pour emballage et de transformation automatisée augmentant les ventes totales des équipements totalisant 860 M $US en 2004

• ces produits automatisés changeront le marché de 25 %; ventes anticipées de 30 G $US dans quelques années

• de 2002 à 2005, les produits avec équipement d’emballage automatisé sont passés de 40 à 250

• hausse de la demande pour produits organiques de 31 % aux Etats-Unis en 2005 par rapport à 2003

• ventes totales de 14 G $US en 2005 aux Etats-Unis pour les produits suivants : viandes : 55,4 %, condiments 24,2 %, produits laitiers 23,5 %; la demande surpasse l’offre pour les produits organiques

• ventes de produits à consommation rapide estimées à 40 G $US en 2009, aux Etats-Unis et en Europe

• le marché des produits alimentaires pour enfants pourrait atteindre 38 G en 2007

politiques • hausse de la demande des produits santé et de bien-être

pour : diabète, obésité, obésité infantile, santé infantile, santé des femmes, allergies et système immunitaire (hausse prévue de 10 %/an aux Etats-Unis et en Europe)

• en 2005, croissance de la demande de produits ethniques de 14 %/an en Europe et 5 %/an aux Etats-Unis

techniques • l’intégration des technologies « omiques » pour la

transformation alimentaire et la nutrition constitue un potentiel

• les entreprises de PSN de CB, des Maritimes et du QC se spécialisent dans activités d’extraction, de caractérisation et dans la transformation primaire des biomasses marines et des produits laitiers

• les entreprises de PSN du Man., Sask. et Ont. sont actives en production et transformation primaire de produits provenant de céréales et d’oléagineux/protéagineux

• le marché européen des systèmes d’automatisation génèrera des revenus de 691 M $US entre 2005-2011 et le segment de l’alimentation et des boissons démontre la plus grande hausse (36,9 %)

Menaces/défis économiques • marché des IA très hétérogène • concurrence des pays de l’Océanie, de l’Europe nordique

et du Sud-est asiatique • les entreprises québécoises doivent innover pour protéger

leur marché local et développer le marché international politiques • les entreprises canadiennes dans NAF sont divisées

concernant les répercussions de l’appariement des normes canadiennes aux normes américaines

• depuis le 1er janvier 2006, la FDA oblige les manufacturiers à indiquer la quantité de gras trans sur l’étiquette

techniques • support à l’industrie dans la commercialisation de produits

(innocuité, sécurité, efficacité) • amélioration des gains d’efficacité et de productivité pour

l’industrie agroalimentaire et des biotech (fractionnement, séchage, conditionnement, protection des molécules actives ou de substitution des gras trans)

• autour de 200 entreprises actives en RD de produits fabriqués par nanotechnologie (nanofood) au monde. Les Etats-Unis sont premiers, suivis du Japon et de la Chine.

• procédé de Caroline Soy Product permettant de produire de l’huile à partir du soya en gardant propriétés bénéfiques (ex. : Omega-3 et vitamine E) et en évitant les gras trans

• procédé de Fonterra prolongeant la date d’expiration des yogourts ayant des cultures vivantes et actives

• en Chine, coûts de productivité très bas

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Environnement spécifique au Québec Forces/atouts économiques • 70 % des entreprises québécoises du secteur des PSN ont

été créées début des années ’90 techniques • accès pour les industriels à des tests rapides et efficaces

pour valider qualité et efficacité de leurs produits (INAF) • présence d’un laboratoire pilote en transformation

alimentaire (INAF)

Faiblesses/contraintes économiques • difficulté des fabricants d’IA à percer les marchés

internationaux : qualité technique insuffisante, prix de vente excessif, connaissance insuffisante de la mise en marché et marchés très compétitif

• aucun producteur québécois d’IA dans le domaine de la fabrication de vitamines ou de minéraux n’est présent sur les marchés les plus importants

• les entreprises québécoises du secteur des PSN commercialisent surtout au niveau local

• peu d’entreprises québécoises du secteur des PSN effectuent de la transformation et très peu s’intéressent à la RD

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Segment 2.3.5 : COSMÉCEUTIQUES Tous les produits cosméceutiques

Environnement global Opportunités économiques • les produits de soins personnels constituent 20 % du

marché des PSN avec taux de croissance de 8,8 % (2003) • présence de L’Oréal Canada, leader de l’industrie

cosméceutiques au Canada. • filon prometteur : les femmes des baby-boomers

préoccupées par vieillissement de la peau • demande pour produits traitant : acné, rides, taches

brunes, psoriasis, verrues • produits pour hommes : hausse de la demande (produits

de rasage, crèmes hydratantes, crème anti-oxydante) • les 3 plus grands marchés : Europe, Asie et États-Unis • produits offrant des bénéfices thérapeutiques additionnels

avec IA : hausse de la demande de 9,2 % /an • secteur des produits naturels : la plus forte croissance

anticipée • hausse de demande pour produits moins nocifs pour

l’environnement, contenant des antibactériens, pour consommateurs ethniques et pour aromathérapie et spas

• ventes globales de 13,3 G $US en 2005; les produits de soin pour la peau représentent 7 G $US de ce marché

• potentiel de ventes annuelles de 17 G $US en 2010 • marché européen vaudra 4,4 G $US en 2009, hausse

annuelle de 5 % • les Japonais : grands consommateurs de cosméceutiques

avec un marché de 1,2 milliard $US par rapport aux États-Unis avec 710 millions $US

politiques • 20 ans d’exclusivité sur brevets d’innovation canadiens • les cosméceutiques, non considérés comme médicaments

par le FDA, n’ont pas une réglementation aussi rigoureuse que d’autres types de produits (injectables, produits RX)

techniques • cosméceutiques : plusieurs IA rassemblés en un produit • cosméceutiques plus performants que les cosmétiques

conventionnels : moins d’irritation, meilleure réduction des rides avec les IA pour le même prix

• ingrédients pouvant modifier l’aspect de la peau • hausse de 11 à 14 % du marché des médispas (spas

traitement à base d’herbes médicinales) ainsi hausse de la demande pour produits de qualité identique aux spas pour un traitement chez soi (ex. : huiles, savon, bain moussant)

• 41 % de la génération des 18-24 ans sont intéressés par des produits antivieillissement en rétroaction plutôt qu’en prévention

• demande en hausse pour des produits sans traitement chirurgical

• tendances pour nouvelles technologies : produits naturels, minéraux / vitamines, huiles naturelles, herbes végétales, lait, eau

Menaces/défis économiques • réduction des coûts de RD et offrir des produits moins

chers pour pénétrer le marché « mainstream » • facilité de distribution intérieure : par Internet, structure

développée et accessibilité par magasins, pharmacies, grandes surfaces des grandes firmes ayant les ressources nécessaires pour un tel investissement

• marché des hommes plus complexe que celui des femmes : stéréotypes masculins (métrosexuel, homosexuel), produits doivent se distinguer de ceux des femmes

• pénétration des produits oraux sur le marché « mainstream » plus complexe face à des consommateurs réticents

techniques • amélioration des procédés pour produits existants

(moindre coût et plus grande efficacité) • hausse de la demande pour les produits naturels mais

nécessaire de développer la RD (ex. : DMV (lait), extraits botaniques, soya, huiles naturelles)

• le marché chinois a une longueur d’avance pour les produits naturels (herbes), ils en consomment au quotidien depuis longtemps

• développement de produits à base de minéraux et de vitamines, ex. : produit Avon contient vitamine E et SPF 15 pour protéger la peau et contrer le vieillissement

• Mauritius Cosmetic / Produit Kamill Body lotion (extrait de camomille combiné d’hydratants naturels et d’acides aminés) pour ralentir le cycle de la peau, vitamine E la régénère et la protège

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Environnement spécifique au Québec Forces / atouts économiques • ventes de 311 M $CA (2004) dont 55 % exportées surtout

vers les États-Unis et Asie • Montréal compte 60 % des ventes canadiennes du secteur • Montréal affiche des coûts de RD très compétitifs

comparés à Dallas-Fort Worth et Paris • Plus de 130 distributeurs de produits de soins personnels • 60 entreprises comptant 6 400 employés • la plupart des chaînes de pharmacies vendent ces produits • centre de distribution de L’Oréal à Montréal (depuis 2001) • taux de croissance de 2003 à 2006 au Canada :

- soins de la peau pour hommes : 14,9 % - traitement faciaux : 5 % - produits solaires : 9,1 %

• le secteur est dominé par 2 types d’entreprises : filiales de multinationales et PME de propriété québécoise

• 60 fabricants québécois de produits de soins personnels, incluant les fabricants à façon

• quinzaine de fabricants à façon (25 % des 60 fabricants au Québec); certains ont leurs propres marques de fabrication

• l’Ontario est le leader dans la fabrication à façon, suivi du Québec

• principaux produits fabriqués au Québec : soins capillaires, soins pour la peau, pour le bain et la douche

techniques • savoir-faire industriel en dermatologie et cosméceutiques • RD en croissance au Québec, 20 compagnies font RD • intérêt pour production industrielle : qualité de l’eau • l’environnement nordique (faune, flore) peut fournir des

biomolécules pour applications nouvelles

Faiblesses/contraintes économiques • au Québec, plus de 130 distributeurs de produits de soins

personnels (produits québécois et autres) • la production dans ce secteur est dominée par de très

gros fabricants internationaux (L’Oréal, Unilever, Avon, Gillette)

• concurrence féroce entre plusieurs fabricants afin de décrocher des contrats de sous-traitance des grands distributeurs ou pour des marques maisons locales (Lise Watier, par ex.)

• les entreprises québécoises détenues strictement par des capitaux québécois sont petites et fabriquent en petits lots, souvent pour d’autres, notamment pour des multinationales

• grands joueurs dans le marché des produits de soins personnels au Québec : L’Oréal Canada (filiale de la multinationale française), Avon, Lise Watier

politiques • Contexte législatif canadien sévère : - produits de soins personnels : loi des aliments et

drogues et règlement sur les cosmétiques (composition, innocuité, étiquetage et publicité)

- loi sur emballage et étiquetage des produits de consommation (étiquetage bilingue, emballage, publicité trompeuse, quantités nettes en unités de mesure métriques et normalisation de la taille des contenants)

- loi sur la radiodiffusion (annonce de cosmétiques examinée et approuvée par la Direction générale de la protection de la santé de Santé Canada avant diffusion à la radio ou à la télévision)

- législation sur le dépôt des marques : enregistrement d’une marque de commerce auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada, même si pas propriétaire de la marque, la distribution exclusive du produit sur le marché canadien

techniques • défi de la démonstration des propriétés ayant des effets

bénéfiques

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Section 3 – Analyse du secteur Santé animale 3.1 Profil du secteur Santé animale au Québec Segments retenus Trois segments composent ce secteur : • produits de santé : produits thérapeutiques et vaccins, outils de diagnostic, outils de traçabilité, matériel et

instruments vétérinaires; • produits de nutrition : fourrages et matières premières, additifs et suppléments alimentaires, agents et techniques de

conservation; • reproduction : reproduction assistée et conservation de gamètes, biotechnologies nouvelles de reproduction, sélection

génétique et génomique. Tendances et moteurs Un secteur vital pour le Québec

Le secteur agricole est un moteur important de l’économie québécoise (15 % des emplois et 12 % du PIB) avec des recettes de 6,3 G $ générées par près de 30 000 entreprises agricoles employant environ 50 000 personnes. Au niveau des exploitations agricoles, 63 % sont spécialisées en production animale. Le maintien d‘un secteur de production animale compétitif tant au niveau national qu’international impose de relever des défis de plus en plus grands. La compétition sur les marchés mondiaux et la concentration sur le marché du détail des distributeurs nationaux et internationaux ont obligé et obligeront plusieurs producteurs à se tourner vers une production à grande échelle et à recourir à des technologies plus performantes et souvent plus coûteuses pour s’inscrire dans la logique du meilleur prix. Il faudra se tourner vers la deuxième et troisième transformation pour ajouter de la valeur à nos produits et nous différencier des autres pays producteurs à bas coûts telle la Chine. C’est là que la biotechnologie agroalimentaire sera le plus utile. Les produits reliés à la santé et à la nutrition animales se subdivisent en deux grands types de marchés : les produits et services pour les animaux de compagnie (incluant les chevaux) et les produits et services pour les animaux de ferme (bovin, porc, volaille) aux caractéristiques très différentes. Sur le marché des animaux de compagnie, le consommateur est peu sensible aux prix des produits mais les producteurs agricoles y sont très sensibles. Les exigences réglementaires sont moins importantes et il y est plus facile d’enregistrer un produit auprès des agences réglementaires. De plus, l’utilisation de produits développés pour les humains y est fréquente, par exemple : anti-inflammatoires (surtout pour les chiens), analgésiques, insuline et anti-hypertenseurs. Du côté des animaux de ferme, on parle davantage de production de masse, le prix est un critère crucial de décision et les exigences réglementaires sont fortes. Des défis à relever

L’augmentation de la productivité et de l’efficacité, liée à la mondialisation du secteur de la production animale, ne pourra se réaliser sans une amélioration de la salubrité et du bien-être des animaux. Ceci suppose un contrôle rigoureux sur les zoonoses (grippe aviaire, par exemple) et autres maladies (encéphalopathie spongiforme bovine) qui affectent les animaux et qui ont un fort impact dans le commerce international des animaux et des produits. L’amélioration génétique du troupeau et l’optimisation de la régie d’élevage sont deux autres voies d’accès incontournables vers une meilleure rentabilité. Enfin, le consommateur, premier aiguilleur de ces tendances, a développé sa conscience environnementale et son désir d’une alimentation saine a fortement été augmenté, obligeant les producteurs à réviser leurs méthodes d’élevage et à offrir de nouveaux produits mieux adaptés à ces nouvelles exigences. La croissance du secteur exige que les industries reliées à la production animale s’adaptent aux nouvelles règles des gouvernements, aux exigences spécifiques des consommateurs, des partenaires commerciaux et des autres acteurs de la chaîne alimentaire. Ils devront aussi se conformer aux réglementations nationales et internationales rigoureuses et en constante évolution. Les enjeux sont de taille et les outils pour y répondre doivent s’affiner et s’ajuster. Les innovations en biotechnologies appliquées à la santé, la nutrition, la reproduction, la traçabilité, et le contrôle de la production animale offriront des nouvelles perspectives économiques aux nombreuses entreprises reliées à la production des animaux.

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Principaux marchés L’évaluation du marché des produits pour la santé et la nutrition animales varie d’une source à l’autre. Selon JainPharmaBiotech, le marché de la santé animale devait atteindre 22,2 milliards (G) $US en 2005 et les produits et services issus de la biotechnologie 5,2 G $US (dont 1,8 G $US pour le marché nord-américain) avec un taux de croissance annuel de 22 %. Le marché des animaux de ferme serait de 3,1 G $US et celui des animaux de compagnie de 2,2 G $US. Les traitements génétiques pourraient générer des ventes de 150 millions (M) $US en 2005. Les ventes de produits biotechnologiques vétérinaires se répartissaient comme suit :

- Animaux de compagnie : Anti-parasitiques : 50 % Vaccins : 25 % Antibiotiques : 12 % Autres (dermatologie, anti-inflammatoires, anesthésiques): 13 %

- Animaux de ferme : Anti-parasitiques : 20 % Antibiotiques : 40 % Vaccins : 25 % Autres (reproduction, réhydratant, vitamines) : 15 %

En 2003, 28 % des entreprises biotechnologiques canadiennes, soit 137, œuvraient en agroalimentaire, générant 45 % des revenus d’exportation du secteur biotechnologique total. Il faut cependant noter que le nombre d’entreprises a diminué de 30 % en 2001 à 28 % en 2003, les revenus d’exportation ont suivi la même tendance, passant de 58 % à 45 %. Au niveau des créneaux de marchés, les domaines suivants sont prometteurs. • Les aliments pour animaux représentent un intrant significatif dans la production animale. Le marché mondial de la

nutrition animale est de 6 G $US (dont 3,3 G $US pour les additifs alimentaires nutritionnels incluant 555 M $US en acides aminés et 1,3 G $US pour les vitamines). Les ventes annuelles de stimulateurs de la digestion totalisent 1,3 G $US (dont 73 % pour les stimulants de la performance des antibiotiques). Les ventes annuelles de substances auxiliaires représentent 971 M $US (dont 52 % pour les caroténoïdes et 25 % pour les acides organiques). Les ventes annuelles d’agents préventifs s’élèvent à 485 M $US (les produits antiprotozoaires pour le poulet sont les plus importants). L’alimentation pour les animaux de compagnie était de 120 M $US en 2005 et on y note une forte demande pour des aliments de meilleure qualité.

• Le marché des nutraceutiques pour animaux de compagnie était évalué, en 2004, à 960 M $US. Il est surtout constitué de produits pour les articulations (notamment la glucosamine avec des ventes d’environ 60 M $US) et d’acides gras essentiels. On compte 13 manufacturiers principaux.

• Le marché des additifs alimentaires est surtout composé d’enzymes (presque la moitié est composée de phytases pour le poulet et le porc), suivi des substances microbiennes (levures, bactéries, champignons), des acidifiants et des huiles essentielles. Le marché des additifs alimentaires pour les animaux de compagnie est estimé à 2 G $US. Le marché des produits alternatifs et naturels en santé animale (homéopathie, herbes médicinales, thérapie nutritionnelle) était de 444 M $US.

• Le marché des vaccins vétérinaires est particulièrement important en santé animale, représentant plus de 20 % de l’ensemble des produits destinés aux animaux avec des ventes totalisant 3,2 G $US en 2004 et une croissance d’environ 7 % par an. Les six plus grandes entreprises couvrent 75 % du marché. On prévoit des ventes de 4 G $US en 2009. De nombreux vaccins de nouvelle génération sont actuellement au stade expérimental. La vaccinologie prend de plus en plus le nom de « vaccinomique » et tend à intégrer des expertises multiples : immuno-pathologie, épidémiologie, biologie cellulaire et moléculaire, bactériologie, virologie, parasitologie, bioinformatique et galénique.

• Le marché des produits diagnostics vétérinaires, estimé à 1,1 G $US, est très fragmenté (la plus grande entreprise, Abbott, ne détient que 13 % du marché). Les domaines prometteurs sont les immuno-diagnostics, les acides nucléiques et les biopuces. Près de la moitié des tests diagnostics sont faits à l’extérieur de laboratoires accrédités; on prévoit que le nombre de tests fait dans les cliniques vétérinaires augmentera substantiellement.

• Les produits thérapeutiques vétérinaires, comme la découverte et la mise au point de médicaments pour animaux, constitue un marché important, notamment pour le traitement des infections parasitaires. La thérapie génique commence à émerger : mucopolysaccharidose IV chez les chiens, infections, amélioration de la résistance aux maladies, contrôle des infections, anémie, troubles endocriniens, arthrite, tumeurs du cerveau, cancer du sein chez les chiens, mélanome chez les chevaux et les chiens. On prévoyait que ce marché atteindrait 250 M $US en 2005.

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Technologies importantes La biotechnologie est un outil important pour la modernisation de l’industrie de la production animale, même si ses applications à la production des animaux sont encore embryonnaires. De plus en plus, les biotechnologies animales offrent de multiples solutions pour, par exemple : prévenir et contrôler les maladies des animaux, améliorer l’alimentation, la reproduction et le bien-être des animaux, et favoriser la préservation de l’environnement. Plusieurs technologies offrent des opportunités futures intéressantes : • vaccinologie : avancements importants en immuno-pathologie, épidémiologie, biologie cellulaire et moléculaire,

bactériologie, virologie, parasitologie, bioinformatique et galénique pour le développement de vaccins; développement de nouveaux systèmes de distribution/adressage (virus artificiels, microsphères);

• biologie moléculaire : outil pour le développement de vaccins et le diagnostic vétérinaire; applications du PCR en temps réel, immunodiagnostics, micropuces, biosenseurs, diagnostics moléculaires; tests plus rapides pour l’identification de toxines dans les aliments pour animaux (ex. : aflatoxines);

• génomique : permet le développement de biomarqueurs aux multiples applications : identification des animaux, marquage et sélection génétique, traçabilité des animaux et des produits, manipulation génétique de plantes pour l’alimentation animale ou l’amélioration et la production d’additifs (enzymes, probiotiques / bactéries intestinales, conservation des fourrages, production d’acides aminés, vitamines, antibiotiques) ; meilleure compréhension des mécanismes de reproduction des animaux comme support aux techniques de reproduction assistée ; amélioration des techniques de transgénèse et clonage ; plateformes de production de médicaments à base de plantes et d’animaux transgéniques;

• pharmacogénomique. découverte et mise au point de nouveaux médicaments pour animaux ; traitement des infections parasitaires;

• glycomique : aide à la découverte de nouveaux additifs dérivés de glucides et pour l’étude des mécanismes d’action des additifs déjà utilisés;

• nanotechnologies et nanocapteurs : permet la mis au point de nouvelles techniques de détection rapides, portables, efficaces, flexibles et économiques (nano-puces, plateformes portatives, nano-pores, nano-senseurs); thérapie génique, utilisation des techniques développées pour la santé humaine;

• systèmes d’information : permettent une gestion centralisée de l’information pour le contrôle efficace de la salubrité et l’amélioration constante de la qualité des produits dérivés des animaux.

Sources des potentiels de transferts technologiques au Québec Un répertoire de groupes de recherche québécois ouvrant dans le secteur de sciences et technologies animales à été réalisé en 2006 par le CQVB (Réseau Zoo-Innovation). Une quarantaine de groupes de recherche du secteur a été identifiée. Le profil de ces groupes et une analyse de la recherche du secteur est disponible sur le site Internet suivant : http://www.reseaubio-innovation.com/ . Les segments les plus étudiés dans les centres de recherche québécois sont la santé animale (sujet principal), la nutrition et la reproduction animale. Il y a aussi des travaux de recherche sur le contrôle de la production, le contrôle de la pollution de l’environnement et la génétique animale. Les espèces animales les plus étudiées sont les animaux de ferme (porc, bovins, volailles). Les animaux de compagnie les plus étudiées sont les chevaux. En général, les perspectives de transferts technologiques les plus intéressantes concernent les produits développés (vaccins, diagnostics, additifs alimentaires). La Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal est spécialisée en santé animale, notamment le développement de nouveaux vaccins et de tests diagnostics. Elle abrite une quinzaine de groupes et chaires de recherche dont un groupe en reproduction animale, un groupe sur la volaille et une chaire de recherche en clonage et biotechnologie de l’embryon. Elle héberge aussi le réseau canadien sur la mammite et celui sur les maladies du porc. Ses chercheurs sont reconnus pour leurs travaux sur les maladies du porc, les zoonoses et en épidémiologie. La Faculté a aussi un service de diagnostic et offre des services aux producteurs. Pour la recherche dans le secteur avicole, la Faculté de médecine vétérinaire et l’université McGill ont des installations complémentaires pour la recherche en nutrition, reproduction et santé de la volaille (Salles d’élevage à McGill et un bâtiment expérimental du niveau de sécurité 2 à l’Université de Montréal). Dans la région de Saint-Hyacinthe, on trouve la cité de la biotechnologie agroalimentaire et environnementale et le laboratoire de biotechnologie vétérinaire et alimentaire (LBVA) qui a des installations pour la conception et la mise à l’échelle de vaccins et d’outils diagnostiques. Le Centre de recherche sur le bovin laitier et le porc d’AAC à Lennoxville a, entre autres, de l’expertise et des installations pour la recherche en nutrition animale, le traitement de lisiers et le bien-être des animaux.

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La Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval est un autre important centre de recherche au Québec. Particulièrement forte en reproduction, la Faculté réalise des activités de recherche dans deux domaines : 1) la physiologie animale et la biotechnologie de la reproduction ; 2) la génétique et la génomique animales. Elle possède d’ailleurs une chaire de recherche en génomique fonctionnelle appliquée à la reproduction animale. La trentaine de professeurs pilote plus de 50 projets de recherche en sciences animales, notamment en nutrition animale, dans le secteur des produits laitiers et en aquaculture. Le campus MacDonald de l’Université McGill, pour sa part, a 16 professeurs dans les domaines de recherche suivants : biotechnologie et biologie moléculaire, physiologie de la reproduction, nutrition, génétique et reproduction animale, systèmes d’information. Le rapport annuel 2006 décrit une quinzaine de projets, la plupart de nature fondamentale. Finalement, on note peu de projets à l‘INRS-IAF et à l’Université de Sherbrooke et, dans ce dernier cas, les projets sont généralement réalisés en collaboration avec la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

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3.2 Grille synthèse de l’analyse du secteur ZOO

CONTEXTE MONDIAL en matière d’innovation en bio-industries

DYNAMISME ET CAPACITÉ DE L’INDUSTRIE

À INNOVER AU QUÉBEC

DYNAMISME ET POTENTIEL DE TRANSFERT

DE LA RD AU QUÉBEC

Marchés

mondiaux visés

Dynamisme

mondial de l’industrie

Dynamisme

mondial de la RD

Capacité

industrielle d’intégration

Culture

industrielle d’innovation

Climat

d’affaires d’innovation

Ressources

RD

Portefeuille

de technologies pour transferts

Segments d’affaires

État actuel

et Tendance

État

actuel

État

actuel

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

Produits de santé animale

↑↑

Produits de nutrition animale

Reproduction animale

Légende : (état jugé majeur ou dominant) ; (moyennement important ou significatif) ; (peu important ou peu significatif)

↑↑ (tendance en forte hausse) ; ↑ (tendance en hausse) ; ≈ (tendance plus ou moins stable) ; ↓ (tendance à la baisse)

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3.3 Analyse détaillée des segments du secteur Santé animale

Segment 3.3.1 : PRODUITS DE SANTÉ ANIMALE Produits thérapeutiques, vaccins, outils diagnostiques, outils de traçabilité, matériel et instruments vétérinaires

Environnement global Opportunités économiques • les ventes des vaccins vétérinaires totalisaient 3,2 G $US

en 2004 et connaissent actuellement une croissance d’environ 7 % annuellement

• diminution, par la vaccination, de la consommation de médicaments, de l’impact sur l’environnement et de la présence de résidus dans la chair de l’animal

• réduction des barrières commerciales et des pertes causées par la fermeture des marchés internationaux causés par la présence d’ESB

• nouvelles politiques d’importation plus exigeantes en ce qui concerne la prévention des maladies, comme l’ESB

• préoccupations grandissantes en matière de sécurité et de protection contre le bioterrorisme

politiques • existence d’institutions internationales qui régulent la santé

des animaux et la biosécurité des aliments (FAO, OMS, OIE, OMC) ; plusieurs accords internationaux en place

• limites plus strictes quant à la présence des microorganismes tels Salmonella, Campilobacter, E. coli, Listeria, etc. dans les carcasses des animaux

• implantation des régimes de gestion des risques • systèmes de diffusion de l’information diagnostique :

ferme- vétérinaires-laboratoires nationaux/internationaux • programmes de surveillance nationale et internationale

pour contrôle des maladies des animaux et des zoonoses • nouveaux centres de gestion de crises dans différents pays • mesures d’identification et de traçabilité mises en place

dans plusieurs pays (É.U., Union européenne) • l’Office international des épizooties (OIE) a inscrit le bien-

être des animaux de production parmi ses priorités techniques • nombreux vaccins de nouvelle génération actuellement au

stade expérimental • progrès techniques en biologie moléculaire (identification

et clonage de gènes) et dans l’identification des pathogènes et de leurs facteurs de virulence

• avancées en protéomique et transcriptomique • « vaccinomique » Intégrée des expertises multiples :

immuno-pathologie, épidémiologie, biologie cellulaire et moléculaire, bactériologie, virologie, parasitologie, bioinformatique et galénique

• création de nouveaux vaccins non-vivants inactivés, de vaccins sous-unitaires, vaccins vectorisés et vaccins génétiques, vaccins marqueurs et nouveaux adjuvants.

• développement de nouveaux systèmes de distribution / adressage (ex. virus artificiels, microsphères)

Menaces/défis économiques • adaptation lente au nouvel environnement d’affaires,

notamment dans la dynamique de gestion de la demande, de la capacité d’innovation, des nouvelles technologies, des normes de qualité et des pratiques d’affaires

• apparition de l’antibiorésistance • augmentation des déplacements d’animaux • méthodes d’élevage de plus en plus intensives • transmission intraspécifique des infections (ex. : grippe

aviaire) • demande de recourir à des approches scientifiques et à

des analyses de risques pour déterminer la santé des animaux et éviter les barrières commerciales

• coût de développement des vaccins très élevé • coûts trop élevés des nouvelles technologies

diagnostiques pour être utilisées de façon routinière dans le secteur des soins vétérinaires

• manifestations de bioterrorisme politiques • certains pays, comme les pays scandinaves, priorisent

plutôt l’éradication que la vaccination • besoin d’amélioration des systèmes de surveillance pour

retracer les maladies des animaux. Meilleure coordination et participation des producteurs

• réglementations futures plus exigeantes pour la traçabilité des animaux et des produits

techniques • la grande majorité des vaccins vétérinaires commercialisés

est de type traditionnel (vaccins vivants atténués par des méthodes traditionnelles, vaccins inactivés et anatoxines)

• élaboration de « vaccins intelligents » pour traiter les maladies et pour pouvoir différencier entre animaux vaccinés et non vaccinés

• le développement de la génomique et de la sélection génétique assistée par marquage d’ADN faciliteront l’apparition d’animaux résistants aux maladies et qui n’auront pas besoin des vaccins

• progrès en génétique et génomique microbienne par le développement des techniques de détection

• besoin d’outils diagnostiques portables, rapides, efficaces et flexibles

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• nouvelles technologies de diagnostic par protéines

recombinantes; emploi accru de techniques de diagnostic de biotechnologie moléculaire (PCR en temps réel, test d’anticorps monoclonaux, dosage immunoenzymatique, hybridation in situ en fluorescence, senseurs micropuces)

• mise au point des méthodes de traçabilité; • la thérapie génique pour animaux de compagnie profite

des techniques utilisées dans les essais cliniques réalisés pour trouver de nouvelles thérapies pour humains

• développement des nanotechnologies pour le diagnostic des maladies animales (nano-puces, plateformes portatives, nano-pores, « cantilever arrays », nano-senseurs, diffusion de la lumière par résonance)

• nouveaux tests pour l’identification des toxines dans les aliments

Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • l’agriculture occupe 61 % des emplois du secteur primaire • la croissance des ventes en agroalimentaire résulte

principalement des exportations internationales • concentration du capital et géographique (Montérégie,

Chaudière-Appalaches et Centre du Québec) • revenus agricoles très sensibles aux crises causées par les

maladies (ex. ESB) • efforts de réduction des coûts des toxi-infections

alimentaires et des zoonoses et des temps de réponse aux urgences et aux crises

• présence plus marquée de mesures favorisant la stabilisation des revenus agricoles (gestion de l’offre et assurance stabilisation des revenus agricoles)

• mise en valeur des aliments ayant des propriétés « santé » • les produits biologiques ont une croissance de 25 % /an politiques • mise en place du programme québécois d’assurance de la

qualité couvrant 5 volets principaux : salubrité alimentaire, qualité du produit, respect de l’environnement, conditions d’élevage et traçabilité

• encadrement réglementaire des biotechnologies vétérinaires et agro-environnementales en changement

• réseau d’épidémio-surveillance coordonné par l’INSA • réseau d’épidémio-surveillance pour la santé animale • traçabilité, à l’avant-garde à l’échelle canadienne, et une

expertise reconnue • programmes de salubrité des aliments basés sur les

principes du HACCP • certaines tables de filières sectorielles se préoccupent déjà

du bien-être animal techniques • recherche dynamique : masse critique de chercheurs et

d’institutions (plus de 30 centres et groupes de recherche bien structurés qui travaillent en santé animale; plus de 150 chercheurs spécialisés en santé animale)

• Québec investira 77 millions $ pour éviter la propagation de maladies animales d’ici 2010

• investissement dans le Centre de recherche avicole-U.de Montréal-U.McGill (7,5 millions $)

• au cours des dernières années, plus d’une cinquantaine de projets de recherche universitaire en aviculture ont été financés pour un investissement total de 3,7 millions $

• le MAPAQ a contribué à plusieurs projets de recherche sur les thèmes reliés à la santé des animaux

Faiblesses/contraintes économiques • dépenses des universités québécoises moindres que celles

des autres provinces • possible apparition de crises ou d’épizooties • coûts trop élevés des nouvelles technologies diagnos-

tiques pour utilisation routinière dans le domaine des soins vétérinaires

• mesures de contrôle nécessaires pour maintenir la confiance des consommateurs

• changements dans les habitudes alimentaires des québécois en réponse aux préoccupations et aux besoins (diminution de la consommation de viandes rouges, consommation accrue de légumes, mets préparés, yogourts et fromages de spécialité, produits de boulangerie, etc.)

politiques • l’évolution des politiques commerciales vers la libération

des marchés peut modifier la gestion de l’offre • la traçabilité, la réglementation et l’approche canadienne

diffèrent de la réglementation et de l’approche québécoise • antibiorésistance, un consensus difficile à obtenir des

partenaires sur les actions à privilégier • concernant le bien-être des animaux, Québec, à la

différence du Canada, des États-Unis et de l’Europe, où l’on utilise le code criminel en l’absence d’une loi opérationnelle sur la sécurité ou le bien-être des animaux

techniques • entretien et remplacement des équipements scientifiques

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SEGMENT 3.3.2 : PRODUITS DE NUTRITION ANIMALE fourrages et matières premières, additifs et suppléments alimentaires, agents et techniques de conservation

Environnement global Opportunités économiques • interdiction d’inclure des protéines animales dans les

aliments pour animaux de ferme et de compagnie et dans les fertilisants

• augmentation de l’utilisation d’additifs comme substituts aux antibiotiques et aux facteurs de croissance (ex. : probiotiques, prébiotiques.)

• financement gouvernemental et privé de projets de recherche liés à la substitution des antibiotiques (Santé Canada, associations de producteurs)

• les ventes de produits biologiques augmentent plus rapidement que n’importe quel autre segment de l’industrie alimentaire

• besoin d’augmenter l’efficacité de la conversion alimentaire des animaux (utilisation de protéases, cellulases, etc.)

• valorisation des produits dérivés d’animaux politiques • existence de programmes nationaux et internationaux de

surveillance de la résistance antimicrobienne ; ex. CIPARS –Canada et NARMS – États-Unis

• politique stricte de renforcement de la réglementation reliée aux antimicrobiens

• politique d’harmonisation de la réglementation canadienne sur les antimicrobiens, au niveau national et international (spécialement avec les États-Unis)

• systèmes de production alimentaire plus exhaustifs faisant appel à l’emploi de BPF, au Système d’analyse des risques, à HACCP et à d’autres mécanismes de gestion structurés

techniques • nouvelles techniques de manipulation génétique des grains

et des plantes oléagineuses pour l’alimentation animale (meilleure santé et meilleure performance des animaux, nouvelles façons d’inclure des additifs dans l’alimentation, formulation des aliments plus facile, réduction du coût des fourrages, fourrages moins polluants, produits normalisés)

• au Canada, 80 % des fourrages sont destinés à l’ensilage pour les ruminants, soit 43 millions de tonnes; outre le maïs et d’autres céréales, des graminées et légumineuses sont utilisées pour le stockage de nourriture pour ruminants

• nouveaux produits (enzymes, levures, etc.) pour la conservation et l’amélioration des propriétés des ensilages

• importantes contributions de la biotech à la nutrition animale (production de protéines unicellulaires, modification génétique de la valeur nutritive des fourrages et additifs tels enzymes, probiotiques et autres additifs pour l’entreposage des fourrages, etc.)

• recherche intense de techniques améliorant la productivité des ruminants (ionophores, cultures microbiennes)

• nouvelles biotechnologies (ingénierie génétique) pour la production d’additifs tels acides aminés, vitamines et antibiotiques (afin de réduire les coûts de production,

Menaces/défis économiques • coûts associés à la mise en place et au respect des

règlements et bonnes pratiques de fabrication • hausse dans les coûts d’additifs politiques • étiquetage des aliments dérivés de la bio-ingénierie. • groupes de pression (Greenpeace et autres) techniques • le mécanisme d’action de plusieurs additifs alimentaires

est inconnu (difficulté de contrôle, qualité instable, résultats non constants)

• nouvelles techniques pour la surveillance et le diagnostic de la résistance antimicrobienne

• souches d’ensilage améliorées • besoin de tests plus rapides pour l’identification de toxines

dans les matières premières et dans les aliments pour animaux; ex. AgraStrip (pour aflatoxines)

• progrès accomplis en glycomique pour aider à la découverte de nouveaux additifs dérivés de glucides et pour l’étude des mécanismes d’action des additifs déjà utilisés et pour le contrôle des maladies et du bioterrorisme

• la manipulation génétique des bactéries intestinales pour faciliter la digestion et améliorer la nutrition des animaux

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améliorer la qualité et minimiser l’impact environnemental) • développement de nouveaux additifs et amélioration des

additifs existants (oligosaccharides, adsorbants de mycotoxines, séléno-acides aminés, etc.)

Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • Lallemand, Probiotec et Jefo font de la recherche en

alimentation animale au Québec (animaux de ferme) • les facteurs de croissance sont en forte diminution, donc

créent des opportunités pour des substituts • peu de recherche sur l’alimentation des animaux de

compagnie; ce sont surtout les grandes entreprises qui font de la recherche et elles sont surtout américaines et font leur recherche aux États-Unis

politiques • l’ACIA interdit l’inclusion de protéines animales capables de

transmettre l’EBS dans les aliments pour animaux et dans les fertilisants

• réglementation au Québec pour l’utilisation par prescription des antimicrobiens; les producteurs doivent obtenir une prescription vétérinaire avant d’administrer un médicament

• sensibilisation importante pour la réduction des antibiotiques comme facteurs de croissance

• souvent l’amélioration de l’alimentation animale est faite avec l’objectif d’améliorer l’alimentation humaine

techniques • plusieurs groupes de recherche spécialisés en nutrition

animale (Universités McGill et Laval, IRDA, AAC Lennoxville et le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ)) ; le gros bailleur de fonds de l’IRDA est le MAPAQ

• collaboration entre les universités et l’industrie (ex. McGill fait de recherche à contrat pour Purin)

• le MAPAQ subventionne 3 centres de recherche au Québec pour les reproducteurs : porc, mouton et bovin ; il évalue l’efficacité des aliments dans ces centres ; l’entreprise privée peut utiliser ces installations

• le Centre de recherche en production animale de Deschambault (CREPAQ) appartient à l’Université Laval; l’IRDA et le CDPQ utilisent ces installations

Faiblesses/contraintes économiques • les fermes au Québec sont en général plus petites que

dans d’autres pays (É.U. par exemple) • pour concurrencer les États-Unis, les producteurs ciblent

des niches de qualité (sélection génétique et alimentation peuvent les aider dans ces niches); la recherche devrait donc cibler des niches précises

• la force du dollar canadien rend les entreprises moins concurrentielles sur les marchés internationaux

• la production d’éthanol à partir de plantes traditionnellement destinées à l’alimentation animale peut influencer le prix du maïs et d’autres matières premières; les résidus des fermentations pour produire l’éthanol à partir des plantes sont utilisés pour l’alimentation animale et plusieurs études cherchent de nouvelles enzymes et d’autres additifs pour améliorer la qualité de ces résidus

politiques • contrôle de l’utilisation des additifs médicamentés dans les

aliments du bétail • le MAPAQ distribue son argent surtout à l’interne (IRDA

en particulier) • la réglementation canadienne n’est pas très claire sur les

revendications qu’une entreprise peut faire, tant du point de vue de la PI que de la publicité

• la réglementation canadienne est plus sévère que la réglementation américaine et elle est plusieurs années de retard sur la réalité

• il n’y a que deux catégories d’additifs alimentaires au Canada; pour les produits vivants (levures), il faut prouver que le produit est encore vivant dans le produit final; très difficile à réaliser et généralement les entreprises évitent cette classe, préférant la 2e classe qui consiste en des extraits de produits (levure, levure inactivée non-vivante)

• le Canada risque de se rapprocher de la réglementation européenne qui définit les types d’additifs alimentaires et les revendications qui peuvent être faites

techniques • généralement, les nouveautés dans ce secteur sont des

recettes plutôt que des produits; difficiles à breveter • la plupart de ces nouveaux produits sont des recettes qui

proviennent des Etats-Unis • la recherche très souvent est fondamentale et se prête

peu à un transfert technologique; il en est de même pour la recherche subventionnée par le MAPAQ

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SEGMENT 3.3.3 : REPRODUCTION ANIMALE Reproduction assistée et conservation de gamètes, biotech nouvelles de reproduction, sélection génétique / génomique Environnement global Opportunités économiques • contribution de 503 000 $ en 2006 de la par de l’AAC à la

CLGA (Canadian Livestock Genetics Association), comme support au développement des marchés internationaux de la génétique de vaches laitiers

• les produits génétiques (embryons, semence, etc.) forment un marché en croissance dans plusieurs pays tels les Etats-Unis et le Canada (en volume mais pas nécessairement en $)

• les stratégies génétiques pour le contrôle de maladies ont plusieurs avantages : permanence et consistance dans les effets, faibles coûts de gestion et plusieurs retombées

• le marché des animaux de compagnie pourrait offrir des possibilités (ex. des chats qui n’ont pas d’allergies)

politiques • acceptation par l’industrie et par le public des techniques

de reproduction assistée et de conservation de gamètes • pas de structures claires dans la réglementation des

applications éventuelles de la transgénèse et du clonage chez les animaux de ferme ainsi que sur le contrôle de l’introduction d’animaux modifiés génétiquement dans l’environnement. Canada attend apprend la réglementation américaine

techniques • plus de recherche en reproduction assistée pour le bovin

(FIV, MIV, transfert d’embryons, conservation de gamètes) • nouvelles possibilités d’application des techniques liées à

l’ADN pour le marquage, identification et traçabilité des animaux et des produits

• avancées en génomique fonctionnelle : relation entre la «preuve» génétique et la physiologie et le phénotype des animaux (ex. cartographie génétique et qualité de la viande du porc)

• nouvelles applications des librairies de puces ADN et ETS (Expressed Sequence Tag)

• diverses applications de la transgénèse en agriculture : biopharmaceutique, xénotransplantation, modèles animaux des maladies de l’homme, etc.

• énormes progrès des méthodes de manipulation transgénique au cours des dernières années

Menaces/défis économiques • difficulté d’obtenir du capital de risque pour le

développement des nouvelles techniques de reproduction appliquée aux animaux de ferme (applications médicales plus économiquement attirantes et rentables)

• le coût élevé et le faible taux de succès des nouvelles biotechnologies diminuent l’intérêt pour des applications en agriculture

• les techniques «traditionnelles », telle la sélection génétique, concurrencent les nouvelles techniques par leurs coûts et leurs rendements

• coûts de caractérisation de l’ADN actuellement élevés • besoin d’augmenter l’investissement dans le contrôle des

maladies par la sélection génétique • le développement des biotech de reproduction a besoin de

personnel très qualifié et d’équipements et d’installations de haute gamme

• le marché des animaux de compagnie pourrait offrir des possibilités (ex. chats sans d’allergies)

politiques • l’introduction d‘animaux résultant de nouvelles

biotechniques (clonage, transgénèse) est refusée en production commerciale agricole et dans la chaîne d’alimentation humaine et n’est pas acceptée, en général, par le public (débats éthiques et sociaux)

• nombreuses questions reliées à la régulation / biosécurité de l’emploi d‘animaux transgéniques en agriculture

• harmonisation des règlements afin d’être applicables à tous les niveaux, provincial, national et international

• opposition des associations d’équitation et propriétaires de chevaux de course à l’emploi d‘animaux modifiés génétiquement

techniques • plusieurs techniques de reproduction assistée (transfert

d’embryons, production d’embryons par fertilisation in vitro, sexage de la semence, cryopréservation de gamètes, etc.) n’ont pas un rendement optimal ni une efficacité économiquement rentable

• recherche moins intense pour des espèces animales autres que les bovines

• faible efficacité des nouvelles biotechnologies • faible prévisibilité de l’expression des transgènes (moment

de l’expression et localisation) • avancées dans les techniques de cartograpĥie génétique

chez les bovins, les porcs, les moutons, les poulets et les animaux de compagnie

• besoin de développer des techniques d’identification des modifications génétiques chez les animaux

Page 60: Santé humaine Nutrition humaine Santé animale Bioproduits ...

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Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • l’Alliance Boviteq est l’une des seules firmes qui fait de la

recherche dans ce domaine tout en y commercialisant des produits et services; présence aussi du CIAQ

techniques • collaboration centres de recherche et industrie (ex. :

l’Alliance Boviteq); Transfert de technologie important • groupes de recherche importants (ex. : U. de Laval, U. de

Montréal) reconnus au niveau international • l’industrie laitière a été la première à développer une

stratégie de transfert et de valorisation de la recherche et des technologies (1993) ; une stratégie a été développée pour le secteur porcin, d’autres stratégies sont en cours pour l’industrie de la volaille et l’industrie ovine

• utilisation de systèmes avancés d’information pour la sélection génétique des animaux et le contrôle de la production laitière (PATLQ)

Faiblesses/contraintes économiques • manque de gestion, de la part du système d’inspection

des aliments québécois (et canadien), de la perception du risque par les consommateurs vis-à-vis des nouveaux produits à valeur ajoutée ou issus du génie génétique

• opposition des certains groupes sociétaux concernant l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés dans la chaîne alimentaire

politiques • la réglementation n’est pas claire • au Québec, tous les actes tombent sous la juridiction d’un

vétérinaire; on ne peut pas utiliser un technicien • pas de politique gouvernementale (selon l’Alliance Boviteq techniques • innovations techniques dans la cryoconservation de

gamètes, maturation in vitro d’ovocytes, fécondation in vitro, production des embryons, clonage par transfert nucléaire, entre autres

• peu d’opportunités de travail pour les gradués (Ph. D.) spécialisés dans le secteur

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Section 4 – Analyse du secteur Bioproduits industriels 4.1 Profil du secteur Bioproduits industriels au Québec Segments d’affaires retenus Cinq segments composent le secteur :

♦ bioénergie et biocarburants : biodiesel, bioéthanol, biogaz, syngaz et dérivés, biocombustibles solides, additifs; ♦ matériaux nouveaux d’origine naturelle : bioplastiques et précurseurs, biopolymères, biocomposites, biofibres; ♦ produits de la chimie verte : lubrifiants, solvants, adhésifs et résines, détergents et surfactants, peintures et encres,

éléments précurseurs (acides, alcools, esters), enzymes et biocatalyseurs industriels; ♦ produits pour la productivité végétale : biopesticides, biofertilisants, engrais d’origine naturelle, inoculants

biologiques d’ensilage et de fourrage, agents biologiques de conservation, biotechnologies et cultures végétales, plantes transgéniques;

♦ bioassainissement : bioépuration de l’air, biotraitement des eaux, bioremédiation des sols (biostimulation, bioaugmentation, biorestauration intrinsèque, bio-oxydation), phytoremédiation, biolixiviation, biotraitement des lisiers et fumiers, compostage, biocapteurs et biosenseurs.

Tendances et moteurs Vers un développement industriel durable

Depuis la décennie 1920, l’économie s’était tournée vers l’utilisation des ressources fossiles. Les progrès réalisés en biotechnologie et en génie, la conscientisation environnementale et des changements économico-politiques liés principalement à la pétrochimie ont amorcé un retour vers les ressources renouvelables. La biomasse à base d’hydrates de carbone peut être réarrangée pour fabriquer des produits équivalents ou supérieurs aux produits d’origine pétrolière actuellement utilisés. La diversité des biomasses utilisables comme matières premières (sucres, huiles, protéines, lignocellulose) et les nombreuses technologies de conversion disponibles permettent d’envisager des applications multiples. Ces nouveaux bioproduits offrent des perspectives de diversification économique et représentent une opportunité réelle (innovations en termes de produits et/ou procédés) pour de nombreux créneaux industriels. Ils favorisent aussi un développement durable : réduction de notre dépendance vis-à-vis les ressources pétrolifères, amélioration de notre sécurité énergétique, avènement d’une industrie plus propre, support aux économies locales et régionales. Une bio-économie prometteuse si…

Plusieurs facteurs laissent entrevoir un futur prometteur : un immense effort de RD, l’émergence de nouveaux marchés potentiels, l’intérêt de grands groupes industriels (Cargill, DuPont, Shell, etc.) et l’émergence de modèles manufacturiers nouveaux (production simultanée de plusieurs produits à partir de biomasses variées dans une bioraffinerie). Cependant, certains éléments, si non affrontés, peuvent freiner le développement d’une industrie des bioproduits au Québec : • peu de récepteurs technologiques ayant un rayonnement international tels les Cargill et ADM; • une base pétrochimique et sucrière peu développée; • la quasi inexistence d’une base de fermentation industrielle à grande échelle; • une juridiction fédérale contraignante en matière de politiques et de processus d’homologation et de certification pour

plusieurs types de bioproduits; • l’absence de politiques gouvernementales audacieuses et visionnaires comme celles qui ont positionné le Québec comme

chef de file en hydroélectricité et dans la production d’aluminium; • un financement inadéquat dû à des investisseurs mal ou peu informés du potentiel de marché de certaines de ces

technologies; • une faible sensibilisation des consommateurs québécois à la nécessité de migrer vers une chimie verte tout en gardant

le cap sur la réutilisation, la réduction et le recyclage. Urgence d’agir

La biomasse lignocellulosique sert de matière première pour de nombreux bioproduits. La crise aigüe que vit actuellement l’industrie forestière québécoise (et canadienne) rend difficile la survie de l’industrie mais peut en même temps offrir des opportunités. Les facteurs à la source de cette crise sont nombreux et plusieurs hors de notre contrôle : coûts de production élevés, accessibilité plus difficile aux forêts matures, compétition accrue en matière de fibres naturelles et traitées, concurrence vive dans la pâte et le bois d’œuvre (Brésil, Asie du sud-est, Chine), taux de change défavorables et barrières tarifaires, perception négative du public face à la gestion des ressources forestières, conflits territoriaux avec certaines communautés autochtones.

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L’industrie des bioproduits est marquée actuellement par de nombreux partenariats et alliances stratégiques. Son évolution dépendra notamment d’un climat politique, fiscal, réglementaire et d’affaires facilitant. Tout en reconnaissant que les enjeux dépassent souvent le cadre québécois et canadien, il y a urgence d’agir, en particulier au Québec. Principaux marchés Les bioproduits présentent un intérêt immédiat pour le secteur agro-forestier et offrent de belles opportunités pour plusieurs industries importantes : énergie, matériaux, produits chimiques, environnement. Les experts prédisent qu’en 2050, possiblement 50% des produits chimiques et des matériaux industriels seraient fabriqués à partir de matières renouvelables. Plusieurs produits d’origine naturelle ont déjà pénétré certains marchés et l’amélioration des technologies pourrait faciliter l’arrivée de nouveaux bioproduits pouvant concurrencer de nombreux produits d’origine pétrolière. En général, les critères coût et performance sont cruciaux pour permettre de pénétrer un marché mais des analystes affirment que dans certains créneaux (par exemple, les bioproduits de chimie verte) on a davantage besoin de caractéristiques nouvelles et d’efficacité que de réduction de coûts. Plusieurs de ces marchés sont émergents mais les signes d’un virage vers les bioproduits industriels sont tangibles. Estimations de certains marchés mondiaux : • Selon McKinsey & Associates, le marché mondial des bioplastiques et des produits chimiques devrait atteindre 140 à 210

milliards (G) $US en 2010 (soit environ 15% du marché total), soit une hausse importante par rapport aux 60 G $US en 2003.

• Le marché mondial de la bioénergie et des biocarburants devrait se situer autour de 150 G $US en 2050 par rapport aux 3-5 G $US en 2003 (la biomasse fournirait alors environ 30% des besoins globaux en termes d’énergie et de biocarburants selon USDOE).

Au niveau des créneaux de marchés, les domaines suivants sont prometteurs. • La bioénergie devrait connaître une croissance importante au cours des prochaines années. Au Canada, la production

d’énergie renouvelable, principalement issue de la biomasse, devrait passer de 641 PJ en 1995 à 983 PJ en 2020. Actuellement, au Canada, plus de 85 mégawatts d’électricité sont produits par captation du méthane des sites d’enfouissement. Dans ce domaine, on note une demande à la hausse pour la méthanisation des déjections animales et des biomasses agricoles.

• Au niveau des biocarburants, plusieurs hausses du marché sont anticipées: aux États-Unis, la production de bioéthanol devrait passer de 6,1 G de litres aujourd’hui à 28,4 en 2016 et celle de biodiesel de 132 millions de litres à 3 028 pour la même période. Le Canada, pour sa part, s’est fixé des objectifs politiques en la matière. Pour 2010, on vise une pénétration du marché nord-américain de 5 % pour le biodiesel et de 10 % pour le bioéthanol, ce qui signifie, dans ce cas, une hausse de la production de 750 millions de litres.

• L’industrie des biopolymères offre des opportunités majeures. La seule production américaine de polymères dépasse actuellement les 46 millions de tonnes métriques par an. Les bioplastiques représentent un marché dynamique qui offre l’un des plus grands potentiels parmi les bioproduits (d’ici 10 ans, ils pourraient compter pour 20 - 30 % du marché global des plastiques, soit environ 80 millions de tonnes métriques). Avec une production estimée à 3,6 millions de tonnes métriques par an en 2010, le PLA, à lui seul, pourrait atteindre 50 % du marché mondial des biopolymères à moyen terme, soit 10 G $US. Les PHA pourraient viser des marchés encore plus prometteurs que ceux du PLA, à condition que les technologies de production soient adéquatement mises au point. Dans ce segment, les emballages représentent le premier marché cible d’application.

• Les biofibres sont aussi un créneau prometteur. Compte tenu de la possible pénurie future de fibres de bois et de l’avantage en termes de caractéristiques et de coûts que les fibres naturelles peuvent offrir par rapport aux fibres ligneuses et de verre, les biofibres sont de bonnes candidates pour des produits nouveaux ou de remplacement. Plusieurs cibles sont envisageables: bois-plastiques par injection, géotextiles, composites pour renforcement et remplissage, isolants thermiques/acoustiques, absorbants, non tissés (auto, fibres industrielles), litières pour animaux, préservatifs du bois, etc.

• Les bioproduits de la chimie verte sont nombreux à espérer remplacer des produits d’origine fossile, grâce notamment aux nouvelles réactions de la chimie verte et à l’oléochimie. Pour les biosurfactants, on prévoit une hausse de 24 % d’ici 2010, soit un marché de 880 à 1 100 kilotonnes. Les surfactants non-ioniques présentent le plus haut taux de croissance et ils peuvent facilement être produits à partir d’huiles végétales. Pour les biolubrifiants et les huiles biodégradables, des perspectives importantes s’offrent comme substituts aux huiles qui constituent des pertes totales et pour les huiles à moteur et d’engrenage. Pour les surfactants, on note une tendance vers les produits oléochimiques. Les adhésifs représentent un bon potentiel à moyen terme, (adhésifs à chaud pour emballage, adhésifs sensibles à la pression, composites polymériques). Du côté des éléments précurseurs, le PDO (1,3 propènediol), intrant nécessaire pour la fabrication de plastiques de type PTT (polypropylène téréphthalate), a un marché estimé à 11 G $US. Produit par fermentation microbienne, ce seul produit pourrait représenter des ventes de plus de 800 M $US en 2020. D’autres

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précurseurs intéressants peuvent aussi être produits à partir de matière renouvelable : le 1-propanol, le 1-hexanol et le 1-nonanol.

• Les biopesticides sont un segment en croissance qui profite du souci d’accroître de façon durable la productivité agricole. Le marché des plantes et semences transgéniques a explosé depuis dix ans. Certains chiffres sont révélateurs : en 2005, 90 millions d’hectares à travers le monde entier, le marché des semences transgéniques s’établissait à 5,25 G $US en 2005.

• L’industrie du bioassainissement représente une force au Québec. On estimait à 400 M $Can, en 2005, le marché canadien des biotechnologies environnementales. Dans ce domaine, le Canada est un leader en termes d’investissements en RD et de revenus générés par firme. Seulement au niveau du traitement de l’eau (eaux municipales, industrielles, de ruissellement et d’écoulement), on parle d’un marché entre 35 et 50 G de dollars en Amérique du nord. Certaines niches prometteuses : traitement des eaux, traitement de l’air, biodégradation de certains polluants spécifiques, biosenseurs et biocapteurs donnant des mesures instantanées. Gros pollueur, l’industrie agricole représente un potentiel important d’applications.

Technologies importantes Plusieurs progrès en biotechnologie, en génétique et en chimie offrent des opportunités fort intéressantes : • catalyse chimique et biologique : enzymes plus performantes, plus stables et visant des applications spécifiques,

pyrolyse contrôlée de la biomasse, co-cristallisation, solvants néotériques (fluides supercritiques), modification chimique d’enzymes et autres catalyseurs;

• génétique moléculaire et génie métabolique : criblage à haut débit, séquençage, évolution dirigée et ingénierie des voies métaboliques;

• culture de cellules et procédés de fermentation industrielle : simplification des milieux de culture, taux d’expression plus élevés, densités accrues de biomasse, production de métabolites secondaires, nouvelles techniques d’immobilisation, bioréacteurs plus performants, moléculture, biotransformation et bioconversion, génie des procédés;

• procédés d’extraction et de purification : nouvelles technologies membranaires et chromatographiques, meilleure modélisation et optimisation des procédés, plus grande pureté des produits finaux, meilleur choix des matières premières et composés intermédiaires;

• procédures de formulation: amélioration des caractéristiques, optimisation de la composition des matières utilisées, application des nanotechnologies aux matériaux polymérique;

• nouveaux mécanismes réactionnels en chimie verte, notamment la métathèse et les liquides ioniques; • biosenseurs et biocapteurs permettant notamment des mesures in situ et instantanées ; • nanotechnologie : nouveaux produits chimiques (adhésifs, absorbants, revêtements, etc.), matériaux

composites et polymères, nano-systèmes productifs, nano senseurs Ces avancées peuvent faciliter la production des biomasses, augmenter les rendements de conversion, offrir des produits nouveaux ou améliorés et réduire les rejets et les déchets. Les principaux facteurs clé de succès sont : • la réduction des coûts de production; • l’amélioration des performances des procédés; • des produits innovateurs qui répondent efficacement aux besoins des consommateurs; • des technologies qui s’intègrent bien dans les chaînes actuelles d’approvisionnement, de production et de distribution; • un régime fiscal et réglementaire qui encourage à la fois les investissements dans ces secteurs ainsi que la

consommation de ces produits; • un processus décisionnel moins long, plus simple et moins coûteux; • une sensibilisation accrue du consommateur et du législateur à l’importance et aux bénéfices des bioproduits. Il faut cependant admettre que le virage amorcé vers la chimie verte va demander un effort concerté de toutes les couches de la société. Il faudra augmenter fortement la production de matières renouvelables et cela entraînera une demande accrue pour des intrants qui, actuellement, sont dérivés principalement de la pétrochimie : fertilisants inorganiques, pesticides de synthèse et carburants nécessaires pour la machinerie agricole et manufacturière. Il faudra donc démontrer que les chaînes d’approvisionnement et de production offrent une balance énergétique positive en termes de GES et de pollution environnementale. Sinon, nous risquons de voir une érosion importante du support des consommateurs et des groupes de pression et par le fait même du soutien politique.

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Sources des potentiels de transferts technologiques au Québec Le secteur étant diversifié, il est difficile qu’une institution couvre l’éventail complet des bioproduits et bioprocédés industriels mais le Québec peut compter sur une quinzaine de centres ou institutions comme sources de compétences et d’inventions. L’Institut de recherche en biotechnologie du CNRC (IRB-CNRC) abrite plusieurs équipes qui travaillent à divers stades de la chaîne d’innovation : matières premières, procédés, bioproduits, mise à l’échelle. Les expertises sont nombreuses à l’IRB-CNRC, notamment en caractérisation des produits naturels, génomique et modifications métaboliques, diversité microbienne, biocatalyse, techniques de fermentation, procédés d’extraction et de purification, digestion anaérobie et transformation des résidus. Deux importants projets pilotés par l’Institut touchent « les fibres naturelles pour la production de produits biochimiques et de biomatériaux" et « la transformation de résidus organiques en bioénergie ». L'IRB abrite aussi une installation de partenariat industriel. Dans le domaine de la bioénergie, le Québec possède des expertises en biotechnologie industrielle, digestion anaérobie, génie des procédés et génie génétique regroupées dans plusieurs centres de recherche dont l’Université McGill (biocarburants), l’Université de Sherbrooke (bioénergie), Oleotek (biodiesel et oléochimie industrielle), CNETE (technologies membranaires et bioéthanol), REAP-Canada (bioénergie), FERIC, Forintek et Paprican (bioénergie d’origine forestière) et Canmet-Varennes. Pour les biomatériaux, les expertises couvrent les biopolymères (PHA et biopolymères à base de protéines), les biofibres, le génie génétique, les enzymes, avec des centres de compétence tels l’RB-CNRC (PHA et biofibres), l’Institut des matériaux industriels (biopolymères et biocomposites), le Centre du bois de l’Université Laval (composites du bois). Concernant les bioproduits de chimie verte, le Québec possède un noyau significatif de RD (une quarantaine de chercheurs) spécialisés dans les nouvelles réactions de la chimie verte (Universités McGill, de Sherbrooke et de Montréal), en enzymologie (INRS et Université de Montréal) et de solides bases en agriculture et foresterie. Dans le domaine des bioproduits pour la productivité végétale, le Québec possède une masse critique de RD en lutte biologique, biocontrôle et productivité végétale (Universités de Montréal, McGill, Laval et Sherbrooke, l’IRBV, le Service canadien des forêts et le Centre de Lennoxville d’Agriculture et Agroalimentaire Canada) ainsi que plusieurs consortia de recherche pouvant appuyer l’industrie, en particulier le Centre Sève, le Réseau Biocontrôle, le Réseau de recherche québécois en phytoprotection et le Réseau ligniculture Québec. Le bioassainissement représente une force incontestable au Québec où l’on a beaucoup d’expertise et de savoir-faire en bioremédiation (IRB), biotraitement des eaux et des lisiers (IRB, INRS, Universités Laval et de Sherbrooke) et compostage, sans compter plusieurs firmes actives en RD dans ce secteur.

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4.2 Grille synthèse de l’analyse du secteur des bioproduits industriels

CONTEXTE MONDIAL en matière d’innovation en bio-industries

DYNAMISME ET CAPACITÉ DE L’INDUSTRIE

À INNOVER AU QUÉBEC

DYNAMISME ET POTENTIEL DE TRANSFERT

DE LA RD AU QUÉBEC

Marchés

mondiaux visés

Dynamisme

mondial de l’industrie

Dynamisme

mondial de la RD

Capacité

industrielle d’intégration

Culture

industrielle d’innovation

Climat

d’affaires d’innovation

Ressources

RD

Portefeuille

de technologies pour transferts

Segments d’affaires

État actuel

et Tendance

État

actuel

État

actuel

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

Bionergie Biocarburants

↑↑

↑↑

↑↑

Bioproduits de chimie verte

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

Matériaux d’origine naturelle

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

↑↑

Phyto- production

Bio- assainissement

≈ ou ↓

Légende : (état jugé majeur ou dominant) ; (moyennement important ou significatif) ; (peu important ou peu significatif)

↑↑ (tendance en forte hausse) ; ↑ (tendance en hausse) ; ≈ (tendance plus ou moins stable) ; ↓ (tendance à la baisse)

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4.3 Analyse détaillée des segments du secteur Bioproduits et bioprocédés industriels

Segment 4.3.1 : BIOÉNERGIE biodiesel, bioéthanol, biogaz, syngaz et dérivés, biocombustibles solides, additifs

Environnement global Opportunités économiques • hausse importante de la demande mondiale d’énergie

(pétrole) à cause notamment du développement économique accéléré de la Chine et de l’Inde

• facteurs favorables au développement de la bioénergie: protocole de Kyoto et après Kyoto, hausse des prix du pétrole, demande de raffinage difficilement comblée par manque d’infrastructures ou désastres naturels, baisse des coûts relatifs pour transformer les biomasses et fournir des bioproduits à des prix voisins de ceux du brut, besoin d’améliorer la gestion des résidus

• au Canada, la production d’énergie renouvelable, principalement issue de la biomasse, devrait passer de 641 PJ en 1995 à 983 PJ en 2020.

• hausses majeures anticipées du marché des biocarburants : - éthanol (de 6,1 à 28,4 G litres aux É.-U. en 2016) - biodiesel (de 132 M à 3,028 G litres aux É.-U. en 2016)

• biodiesel: marché cible premier, le transport lourd mais possibilité aussi de filière courte (ex. : Allemagne)

• bioéthanol: plusieurs marchés cibles dont biocarburant (additif), antigel, lave-glace

• demande de plus en plus grande pour des additifs de performance et de réduction de pollution dérivés de la chimie verte comme le diéthyle succinate pour l’essence, le diesel et les huiles à chauffage

• plusieurs produits sont possibles à partir du syngaz: H2, méthane/propane/butane, méthanol, paraffines, oléfines, aromatiques, cétones, aldéhydes, acides gras

• BP Plc et DuPont Co vont commercialiser à grande échelle du biobutanol en Angleterre à partir de 2007

• demande accrue de main d’œuvre locale et autres intrants • demande pour davantage de méthanisation des déjections

animales et biomasses agricoles • plus de 85 mégawatts d’électricité est produit, au Canada,

par captation du méthane de sites d’enfouissement • l’utilisation de la biomasse offre d’importants avantages à

d’autres industries locales, par exemple l’élimination d’arbres morts, malades ou de mauvaise qualité afin de produire du combustible prépare la région à la replantation d’espèces de plus grande valeur

• la bioraffinerie : un modèle prometteur pour intégrer des projets et relancer/rééquilibrer les économies rurales

politiques • tendance des politiques favorisant la protection de

l’environnement et la sécurité énergétique • la bioénergie, une priorité aux États-Unis (dollars investis,

programmes, législations favorables) • une volonté politique canadienne (objectifs 2010) : • biodiesel : 5% pénétration du marché nord-américain • bioéthanol : 10% pénétration du marché nord-américain • (i.e. augmenter la production de 750 Ml)

Menaces/défis économiques • prix encore élevés des bioproduits énergétiques (moins un

enjeu pour le biodiesel utilisé comme additif) • entrée difficile sur les marchés (surtout bioéthanol) • le marché du biodiesel commercial est encore presque

inexistant au Canada • compétition pour l’usage des terres et des ressources

agricoles (bioénergie vs alimentation) • consommateurs pas encore prêts à payer le surcoût

imposé par les bioproduits • impératif de faire intervenir de grands joueurs clé de

l’industrie manufacturière et de l’énergie sur l’échiquier politique et financier ; d’où, nécessité de développer une politique nationale de financement de projets et d’infrastructures permettant de les attirer et d’en favoriser l’implantation

• la crise forestière actuelle (principalement au Québec) risque d’entraîner une augmentation des coûts/rareté de matière et de résidus ligneux à transformer

politiques • besoin d’incitatifs : détaxation des biocarburants et norme

obligatoire pour l’utilisation de carburants renouvelables (par exemple, une norme obligatoire de 2 % pour le biodiesel pourrait résulter en une opportunité nouvelle de marché de l’ordre de 400 millions de litres au Canada)

• absence de réglementation sur le biofarming (face à une possible contamination de la chaîne alimentaire par des OGM à usage industriel)

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• applications potentielles pour les milieux sensibles, les climats nordiques et à la ferme

• évolution positive des perceptions et comportements des utilisateurs et de l’industrie

• avantages environnementaux importants : diminution des GES, du souffre, des composés aromatiques

techniques • pénétration des bioprocédés dans le secteur énergie

• une réglementation proactive de la gestion des déchets et

des rebus (municipaux et industriels) favorisant les bioénergies

• besoin d’adapter les cadres réglementaire et fiscal à la problématique des bioénergies

• absence d’une politique nationale, québécoise et municipale sur le transport en commun

• un besoin pressant de nouveaux projets pilotes menés par des joueurs importants et crédibles (e.g. Société de transport de Montréal) pour susciter le support des consommateurs et des décideurs

techniques • remplacement long et coûteux des infrastructures

existantes de production et de chaîne d’approvisionnement par celles requises par les biotech industrielles

• applications encore peu développées des «buildings blocks» ou synthons (acides lactique / succinique, 3HP, PDO) développement de formulations de biodiesel adaptées aux conditions climatiques du Québec et du Canada

• la balance énergétique positive de certains procédés n’est pas démontrée

• les grands enjeux technologiques sont : prétraitement efficace des matières résiduelles, hydrolyse enzymatique et/ou chimique plus performante et moins coûteuse, conversion éthylique microbienne améliorée, une intégration des procédés, une stratégie et une logistique d’approvisionnements optimisés (en tenant compte des quantités énormes en jeu)

• la transition demeure encore difficile, coûteuse et risquée entre le laboratoire et la production commerciale

Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • projets industriels moteur en cours : usines de production

de bioéthanol et de biodiesel • une douzaine de firmes dans le segment couvrant divers

créneaux : bioéthanol, biodiesel, syngaz, bioconversion, méthanisation, cogénération, valorisation de résidus industriels, biocombustibles solides

politiques • Conseil québécois du biodiesel : promoteur actif pour

encourager l’utilisation du biodiesel • ProÉthanol : regroupement de 500 producteurs du

Québec, appuyé par l’UPA, prônant la production de bioéthanol et partenaire du projet de Varennes (2,5 M $)

Faiblesses/contraintes économiques • l'énergie de la biomasse ne représente que 6 % des

approvisionnements d'énergie primaire au Canada, donc efforts importants à faire pour pénétrer ce marché

• un seul distributeur de bioéthanol au Québec (Sonic) et aucun distributeur de biodiesel

• prix encore élevés des biocarburants • pour le moment, peu de clients potentiels (PME) • le bois et les autres sources d'origine agricole présentent

une faible densité énergétique en comparaison avec les combustibles fossiles comme le pétrole et le gaz naturel

• nos partenaires d’affaires (producteurs de pâtes et papier, bois d’œuvre et aciéries) vivent une crise financière sans précédent ce qui risque de nuire, du moins à court terme, à certains développements et partenariats stratégiques

politiques • absence de programme d’aide à l’innovation et à la

démonstration de filières biocarburants/biocombustibles • absence de politique fiscale incitative pour favoriser

l’utilisation de carburants renouvelables • manque d’expertise et de normes pour développer

l’utilisation des biocarburants en milieu nordique

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techniques • matières premières renouvelables disponibles (résidus

agro-forestiers, urbains, industriels) et terres en jachère • expertise en biotech industrielle, digestion anaérobie,

génie des procédés et génie génétique (ex. : cellulases, hémicellulases et enzymes lignolytiques)

• plusieurs centres de RD pour appuyer l’effort industriel : Oleotek, CNETE, Canmet-Varennes, Paprican

• plusieurs technologies déjà commercialisables • plusieurs projets de démonstration reliés au biogaz et au

biodiesel (BioBus, BioMer, BioPêche, Bioship, projet de la carrière Miron et production d’électricité à partir de gaz d’enfouissement)

techniques • résidus de biomasse éparpillés (des analyses de cycle de

vie seraient ici fort utiles) • RD requise pour développer des projets de petite ou

moyenne taille • besoin de développer une expertise plus pointue en

sylviculture et en micropropagation d’espèces à croissance rapide et à haute valeur énergétique

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Segment 4.3.2 : MATÉRIAUX D’ORIGINE NATURELLE bioplastiques et précurseurs, biopolymères, biofibres, biocomposites

Environnement global Opportunités économiques • potentiels prometteurs pour les nouveaux biomatériaux,

tant marchés de niche que produits de masse • bioplastiques : marché dynamique offrant les plus grands

potentiels parmi les bioproduits (d’ici 10 ans, peut représenter 20-30% du marché global des plastiques, soit ≈ 30 millions TM)

• le PLA : est anticipé représenter 50% du marché mondial des biopolymères à moyen terme (10 G $US) (production estimée en 2020 de 3,6 milliards de kg par an)

• les PHA : marchés possiblement plus prometteurs que ceux du PLA si technologie adéquatement mise au point

• la hausse des prix du pétrole favorise les bioplastiques • coût avantageux des polymères provenant de ressources

renouvelables par rapport aux polymères synthétiques d’origine pétrolière

• marchés porteurs : emballages et matériaux particulaires biodégradables, textiles et matériaux non tissés, fibres industrielles et de rembourrage, emballages alimentaires qui augmentent la qualité et la stabilité des aliments

• nombreuses fusions/acquisitions/partenariats (Metabolix / ADM, Kaneka / Procter & Gamble, Dupont / Tate & Lyle)

• biofibres/composites naturels : marchés en croissance (ÉU : 4,6 G $), aux applications multiples (auto, construction, textiles) avec une demande récemment émergente

• avantage des fibres naturelles sur les fibres ligneuses et de verre en termes de caractéristiques et de coût

• pénurie future de fibres de bois: ouverture pour biofibres • créneaux cibles : bois-plastiques par injection, géotextiles,

composites pour renforcement et remplissage, isolants thermiques/acoustiques, absorbants, non tissés (auto, fibres industrielles), litières pour animaux, préservatifs du bois

• substitution de certaines cultures agricoles et forestières actuelles par des variétés à haut contenu en fibres

• certains polyols (marché actuel mondial de plus de 4 G $) peuvent être produits à partir de matières renouvelables comme certaines huiles végétales

• le PDO (1,3 propènediol) entre dans la fabrication de plastique de type PTT (polypropylène téréphthalate) avec un marché estimé à 11 G $. Il peut être produit par fermentation microbienne et ce seul produit devrait représenter des ventes de plus de 800 millions $ en 2020

• d’autres précurseurs intéressants peuvent être produits à partir de matières renouvelables : 1-propanol, 1-hexanol, 1-nonanol

Menaces/défis économiques • bioplastiques : un marché très concurrentiel dominé par

les multinationales et des chaînes de distribution fortement intégrées

• au Canada, absence de gros joueurs comparativement aux ÉU, notamment pour les bioplastiques

• la pénétration de marché dépend beaucoup de la réduction des coûts de production

• un risque financier majeur en termes d’infrastructures (production et approvisionnement) et de marketing : prétextant que les consommateurs n’étaient pas prêts à payer le surcoût des bioproduits, Dow s’est retiré récemment du partenariat avec Cargill

• biocomposites : malgré un potentiel important, marché très compétitif et incertain (notamment pour les panneaux de fibres), mais plusieurs niches possibles

• le coût des fibres non ligneuses peut être une limite pour des utilisations à grande échelle

• concurrence de matériaux moins coûteux : synthétiques, bois, coton et autres fibres libérisées (bast)

• concurrence venant de pays à faibles salaires • dumping par pays qui subventionnent certaines fibres

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politiques • volonté politique canadienne (objectifs 2010) :

- bioplastiques : attirer un grand producteur étranger - composites : cibler les matériaux de construction

• le PLA a été désigné fibre générique (US Fed Trade) • la politique encourageant le compostage des matériaux

biodégradables en Europe a donné une grande impulsion aux plastiques biodégradables

• la production de bioplastiques peut réduire les GES techniques • RD dynamique pour réduire certains coûts de production • pas ou peu de percée technologique requise pour saisir les

opportunités offertes par les fibres naturelles • nouveaux matériaux possibles via plantes et protéines • possibilité pour licences de technologies en bioplastiques

politiques • les succès de l’industrie européenne des fibres naturelles

et non tissées est le résultat du fort appui gouvernemental à tous les stades de la chaîne de production; sans un tel support le succès apparaît difficile au Canada

• demande anticipée de plus de 2,5 milliards d’hectares en Europe pour la production de matière renouvelables destinées aux secteurs industriels des polymères, lubrifiants, solvants et surfactants; une telle pression pourrait se produire au Canada

• manque de vision nationale et de stratégie globale en la matière au Canada

technique • un impératif : s’assurer que les différents précurseurs

produits par chimie verte soient compatibles avec les procédés actuels de fabrication et qu’ils offrent des fonctionnalités avantageuses, par exemple meilleur rendement, durabilité, malléabilité, moins polluant, etc. (certains disent cependant qu’un coût inférieur pourrait être le critère décisionnel déterminant)

• besoin pressant par le secteur papetier de produits de finition biodégradables pour faciliter le recyclage du papier journal et du papier fin

Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • quelques firmes dans le segment, notamment dans les

absorbants et les composites • activités en développement dans certaines régions du

Québec intéressées par le segment des biofibres : Fibres Lanaupôle de Lanaudière (associé à un pôle français de compétitivité) et la région du Saguenay/Lac-St-Jean (CRDA- Alma)

• l’industrie des plastiques au Québec est bien structurée et s’appuie sur des associations actives

• compte tenu de nos expertises et des opportunités d’affaires, certains marchés de niche apparaissent intéressants

techniques • expertise en biopolymères (PHA et biopolymères à base de

protéines), composites du bois, génie génétique/enzymes • solides bases de RD en agriculture et foresterie • plusieurs centres de recherche peuvent appuyer

l’industrie : IRB (pôle reconnu au Canada dans les PHA et biofibres), IMI (biopolymères), Centre du bois de l’Université Laval (composites du bois), Université McGill (Plant Science)

Faiblesses/contraintes économiques • absence de grandes firmes jouant un rôle de leader • les bioplastiques sont un marché hétérogène et morcelé • l’industrie québécoise des plastiques en est une de trans-

formation et est peu active en recherche et développement

• les fibres agricoles doivent être stockées et les résidus de cultures sont plus chers que ceux du bois

politiques • peu de réglementations et d’incitatifs gouvernementaux

comparativement en particulier à l’Europe • une transition importante des cultures céréalières et

maraîchères vers les biofibres va demander une action concertée avec le secteur agricole et pourrait entraîner un déséquilibre en production alimentaire

techniques • l’approvisionnement en matières premières et en résidus

doit être bien analysé • trop peu d’installations pour tester et transformer de

façon commerciale les fibres

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Segment 4.3.3 : BIOPRODUITS DE CHIMIE VERTE

lubrifiants, solvants, adhésifs et résines, détergents et surfactants, peintures et encres, éléments précurseurs (acides, alcools, esters), biocatalyseurs/enzymes industriels

Environnement global Opportunités économiques • une industrie chimique plus verte et plus responsable qui

mise sur de nouvelles tendances : prévention plutôt que nettoyage des déchets, économie dans l’emploi d’intrants, choix de matières premières renouvelables, recours à des intermédiaires ou produits de synthèse moins toxiques, réduction des solvants, catalyseurs et autres intermédiaires, évitement de transformations catalytiques non essentielles et meilleur choix des catalyseurs utilisés, procédés moins énergivores incluant des pressions et températures réduites, des produits finaux plus biodégradables, des mesures en temps réel intégrées aux processus de synthèse pour réduire les sous-produits indésirables ou hautement toxiques

• des chaînes complètes de distribution existent maintenant au Canada comprenant une vingtaine de firmes (coop agricoles, agri-business, multinationales pétrochimiques)

• le segment offre de belles occasions pour remplacer des produits importés et peut profiter de certains succès d’affaires (encres végétales, biolubrifiants, biosolvants)

• uniquement dans le secteur des encres, plus de 25 % du marché de l’encre en Amérique du Nord est à base d’huile végétale. Il existe d’autres marchés à combler notamment celui des journaux, des imprimantes maison, des photocopieurs, les plumes et stylo à billes

• les grands joueurs de ces marchés peuvent aussi être des clients/partenaires pour les PME biotech

• possibilités de productions conjointes (plusieurs produits fabriqués de façon complémentaire); le modèle de la bioraffinerie semble intéressant pour le segment

• biolubrifiants et huiles biodégradables: plusieurs perspectives importantes (substituts aux huiles constituant des pertes totales et bons marchés pour les huiles à moteur et d’engrenage)

• surfactants : tendance vers produits oléochimiques, bon potentiel de marché (moins de 15 % sont d’origine naturelle); on prévoit une hausse de 24 % d’ici 2010 pour des surfactants biologiques (880 kT à 1 100 kT)

• actuellement, les surfactants non-ioniques ont le plus fort taux de croissance et ils peuvent facilement être produits à partir d’huiles végétales

• adhésifs : fort potentiel long terme, peut interfacer avec plusieurs secteurs industriels; niches prometteuses pour composés de haute performance (adhésifs à chaud pour emballage, adhésifs sensibles à la pression, composites polymériques)

• le secteur forestier canadien offre de grandes perspectives pour le développement de nouveaux lignosulfonates et autres adhésifs à partir de lignine; de plus, l’expertise amenée par Énergie Atomique du Canada permet des recherches intéressantes dans le domaine des « radiation-cured adhesives »

Menaces/défis économiques • entrée difficile sur ces marchés due à la présence de

grands joueurs très actifs (dans le segment des enzymes, l’industrie termine une phase de consolidation: Novozymes, Genencor, Diversa, Maxygen)

• gros investissements nécessaires en termes d’innovation et d’infrastructures

• la mondialisation tend à faire diminuer les subventions agricoles et à ouvrir les frontières, entraînant une baisse du coût des matières premières agricoles et forestières

• en fait, la fluctuation des coûts de la matière première (culture végétale) ou des produits dérivés (huiles) représente un facteur déterminant dans l’évolution de ce marché; de plus, toute explosion de demande résultant de changements dans le choix des matières premières (passage d’une économie pétrochimique à une économie verte) représentera des défis de taille en termes d’approvisionnement, de ségrégation des cultures et de la pollution qui pourrait en découler

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• produits chimiques de type plateforme (notamment solvants) : potentiels intéressants pour plusieurs d’entre eux : lactate d’éthyle, sorbitol, propylène glycol naturel, glycol d’éthylène, acide succinique et dérivés

• enzymes industrielles : le marché (2 G $ +) croît entre 3 et 5 % en moyenne par année; des taux de croissance plus importants sont inventoriés dans le secteur de la nourriture et des breuvages, notamment en boulangerie (100 % depuis 10 ans)

• Procter et Gamble vient de signer une entente de 600 M $ pour les 5 prochaines années avec Genencor concernant l’approvisionnement d’enzymes pour le marché des détergents et savons à vaisselle (45 % du marché des enzymes industrielles)

• forte demande pour de nouvelles enzymes dans tous les secteurs industriels, notamment en alimentation: conservation des aliments, imitation de saveurs de viande et de fromage, pour les bières spécialisées, aussi comme additifs nutritifs (e.g. lactase)

• l’autre secteur important de croissance des enzymes concerne l’alimentation des animaux de boucherie et de compagnie

politiques • les ÉU et l’Europe prennent le virage de la chimie verte et

poussent pour des normes d’achat et de consommation • les nouvelles législations/politiques mises en place peuvent

avoir un impact majeur sur l’emploi de produits chimiques de synthèse

• Protocole de Montréal sur la couche d’ozone, Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants et la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement sont de grandes mesures incitatives si les gouvernements mettent en place des politiques et un monitoring adéquats

techniques • demande accrue d’efficience et de performance dans les

procédés de production et intérêt de l’industrie chimique pour les bioprocédés

• des progrès en biotechnologie industrielle, génie génétique, procédés chimiques et des additifs plus performants rendent concurrentiels plusieurs produits (ex. : biolubrifiants)

• la cellulose forestière offre possiblement une option alternative à l’amidon agricole comme source d’hydrates de carbone

• l’utilisation de résidus : une opportunité réelle pour des productions locales

• la bioraffinerie : option intéressante pour l’industrie chimique et celle des pâtes et papiers

politique • les enjeux environnementaux et de sécurité peuvent jouer

un rôle moteur dans le segment mais un leadership politique est nécessaire

• due à l’absence de compagnies majeures au Canada et malgré les belles opportunités qu’offre le segment, peu d’actions seront initiées dans le domaine sans le support des gouvernements (législations, incitatifs)

• méfiance des consommateurs face à la piètre qualité de nombreux bioproduits de première génération

techniques • RD faible au Canada par rapport à USA / UE

principalement due à l’absence de firmes résidantes innovatrices et productrices dans le secteur des lubrifiants industriels, solvants, résines et adhésifs. Il faut trouver un moyen de se rapprocher des grands joueurs dans ces marchés soient les Henkel Corporation, National Starch, 3M et Borden Chemicals pour nommer que ceux-là

• la recherche appliquée et le génie génétique ne pourront donner de bons résultats sans une meilleure compréhension de la chimie des liaisons impliquant à la fois des matériaux bio- et pétrochimiques

• 95 % des 8 milliards de livres de résines produites aux ÉU sont à base de formaldéhyde, ce qui représente une opportunité énorme pour la production de résine « verte ».

• facteurs macroéconomiques favorisant le développement d’une industrie des résines et adhésifs verts: boom immobilier continu dans certaines régions, bonne base industrielle canadienne en matériau laminé, sciences de la radiation, foresterie et sylviculture et un bon accès à certaines matières premières renouvelables

• le marché des enzymes requiert des enzymes mieux ciblées dans des formulations adaptées au besoin du consommateur

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Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • certains marchés spécialisés semblent intéressants :

lubrifiants, solvants, résines et aussi la valorisation des résidus industriels

techniques • noyau de recherche important en chimie verte au Québec

(40 % des chercheurs du Réseau canadien de chimie verte soient des chercheurs des universités McGill, Sherbrooke, Montréal, Laval, UQAM, École Polytechnique, de l’INRS-Eau et de l’IRB)

• expertise en agriculture, enzymologie et aussi intérêt pour les bioraffineries (École Polytechnique, Paprican, Centre affilié des pâtes et papiers de l’Université McGill, CIPP de l’UQTR)

• Oleotek : un catalyseur éventuel pour développer l’industrie des biolubrifiants et des huiles biodégradables

Faiblesses/contraintes économiques • une dizaine de firmes au Québec dont quelques-unes sont

reconnues sur les marchés extérieurs exportant plus des 3/4 de leur production

• pas de groupe industriel chimique majeur au Québec apte à mobiliser les ressources financières/techniques requises pour développer ces filières

politiques • peu d’appui et de vision de la part des autorités

gouvernementales techniques • les décideurs industriels connaissent peu la chimie verte

et les biotechnologies

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Segment 4.3.4 : BIOPRODUITS POURLA PRODUCTIVITÉ VÉGÉTALE

biopesticides, biofertilisants, engrais d’origine naturelle, inoculants biologiques d’ensilage et de fourrage, agents de conservation, biotechnologies et cultures végétales, plantes transgéniques

Environnement global Opportunités économiques • le segment profite du souci d’accroître de façon durable la

productivité agricole : utilisation réduite de pesticides en général, produits plus ciblés, impact environnemental moindre dû au ruissellement et à des produits moins écotoxiques, plus grande importance accordée au concept des cultures biologiques (plus de 20 % par année dans certaines juridictions), culture accrue en serre et en pépinière

• demande pour de nouvelles technologies de transformation végétale, d’expression cellulaire et tissulaire et de propagation pour contourner des monopoles de PI appartenant à quelques joueurs clés de l’industrie (Monsanto, DuPont/Pionner, Syngenta)

• biopesticides : marché mondial en croissance (variable selon les insectes ciblés et les sous-segments de marché) et qui devrait atteindre 1 milliard $ en 2010; parallèlement, le secteur des pesticides conventionnels de synthèse décline d’environ 1,5 % par année

• la plupart des biopesticides sont des marchés de niche, donc des productions à petite échelle sont possibles

• demande constante pour de nouveaux produits plus performants et moins toxiques, principalement due à une résistance généralisée (et même à la hausse) envers les anciens et nouveaux pesticides, l’apparition de nouveaux ravageurs et un plus grand souci des organismes réglementaires en termes de toxicité et d’écotoxicité

• on recherche avant tout de nouvelles familles de composés e.g. azoxytrobine et imidaclopride démontrant de nouveaux modes d’action et pouvant contrer, pour un certain temps, la résistance des ravageurs

• dans un contexte de lutte intégrée, avec des produits et protocoles adéquatement définis, plusieurs croient que des bénéfices économiques et environnementaux sont possibles

• engrais : le Canada est un fournisseur important d’engrais (potassium, souffre) et plusieurs producteurs majeurs d’engrais sont localisés au Canada

• bonne capacité de réception des firmes utilisatrices • le marché des plantes et semences transgéniques a

explosé littéralement depuis 10 ans; quelques chiffres révélateurs : - en 2005, 90 millions d’hectares dans le monde (8,5

millions de fermiers dans plus de 21 pays dont les principaux sont les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, l’Argentine et la Chine

- le marché des semences transgéniques en 2005 s’établissait à 5,15 G $US

- les cultures visées sont le soya, le maïs, le coton et le colza

Menaces/défis économiques • perception encore négative de certains manufacturiers,

distributeurs et utilisateurs face aux biopesticides, inoculants biologiques et agents biologiques de conservation

• les efforts et les coûts de développement, de production, d’homologation et de distribution reliés aux produits de phytoproduction/phytoprotection par rapport à la petitesse du marché canadien représentent un frein majeur

• le coût de développement et d’homologation nord-américaine pour un biopesticides varie généralement entre 5 et 10 millions $ alors que ce coût peut dépasser les 100 milllions $US pour un nouveau composé de synthèse à large spectre

• biopesticides : des multinationales contrôlent le marché (aucun producteur majeur de propriété canadienne)

• prudence requise face aux biopesticides destinés à de grands marchés car ils exigent une capacité (production et distribution) pouvant bénéficier d’économies d’échelle

• biofertilisants : peu de formulations faites au Canada • l’infrastructure québécoise de production agricole se prête

moins bien au développement des cultures transgéniques

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politiques • aux États-Unis, et dans une moindre mesure au Canada, le

bannissement de plusieurs produits déjà homologués, la ré-homologation de produits existants et un durcissement généralisé dans la réglementation antiparasitaire créent des opportunités de développement pour de nouveaux produits; au Québec, le bannissement généralisé de plusieurs pesticides tant en production de champ, en serre ou dans le marché de détail crée un vide à combler

• en principe l’agence canadienne d’homologation des pesticides (ARLA) favorise les biopesticides et la lutte intégrée, mais dans les faits la situation demeure difficile principalement lorsqu’il s’agit de pesticides de type extrait botanique; il existe également un processus harmonisé Canada-Etats-Unis d’homologation pour les biopesticides, mais la lenteur du système canadien peut retarder l’homologation américaine

• du côté européen, le processus d’homologation des pesticides incluant les biopesticides est en révision; le peu d’harmonisation entre les pays rend cependant le processus lent, coûteux et compliqué; certains pays, comme la Hollande, bénéficient d’une voie rapide pour certains produits organiques ou botaniques

techniques • bonne masse critique de RD en lutte biologique et

biofertilisants avec l’appui de plusieurs consortia de recherche en productivité végétale, propagation et biocontrôle (Centre Sève, RQRP, etc.)

• bon nombre de brevets (ou propriété intellectuelle) à valoriser

• intérêt des multinationales pour acquérir de nouvelles technologies reliées à la productivité végétale

• peu de produits biologiques développés à ce jour pour les grandes cultures (donc une fenêtre d’opportunité)

• possibilité, grâce aux OGM, de créer une immunité à certains pesticides synthétiques peu chers (Round up) ou des variétés nouvelles de semences internalisant la protection (mais Bt)

• possibilité d’une meilleure connaissance des propriétés microbiologiques des sols et de restituer les consortia microbiens naturels par la génomique

politique • peu de volonté gouvernementale pour améliorer le

processus d’homologation et le développement de nouveaux produits biologiques

• manque de ressources humaines et financières chez l’ARLA pour accélérer le processus de révision et d’octroi des permis et des étiquettes

• absence d’un réseau de chercheurs et d’utilisateurs, semblable au programme IR-4 Biopesticide Program aux États-Unis pour favoriser le développement et l’homologation des biopesticides

• absence d’une réglementation gouvernementale semblable à celles que nous avions au Québec, Ontario et Nouveau-Brunswick dans les années 70 et 80 pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette et la livrée des forêts, réglementations qui avaient favorisé l’utilisation du BT au détriment de pesticides conventionnels chimiques

• barrière tarifaire et perception négative (principalement en Europe) envers les cultures transgéniques et autres nouveautés biotechnologiques dans le domaine agroalimentaire (le Protocole Européen en matière de biosécurité et en France l’adoption du principe de mesures précautionnaires, par exemple)

techniques • les risques potentiels que peuvent présenter les

biopesticides pour les humains demeurent un enjeu majeur (mais la nouvelle génération devrait être moins risquée)

• une concentration importante des technologies habilitantes utilisées dans le développement des plantes transgéniques par une poignée de multinationales limite le « freedom-to-operate »; cela crée à la fois une barrière à l’entrée mais également des opportunités de RD considérable

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Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • expertise de pointe au Québec en lutte biologique,

productivité végétale, génomique et agriculture et possibilité de constituer un bon portefeuille de propriété intellectuelle, en particulier relié aux biopesticides

• une quinzaine de firmes dans le segment au Québec allant des biopesticides et des engrais à la production de plantes via des techniques biotechnologiques

• amorce de maillage avec des pôles de compétitivité en France (exemple : Anjou)

techniques • noyau de recherche significatif en productivité végétale et

agricole et en biocontrôle (universités McGill, Laval, Sherbrooke, INRS, etc.) et plusieurs groupes et réseaux pour appuyer la recherche (Sève, RQRP, CRDH, IRDA, CRDA, Centre de recherche et de développement sur les sols et les grandes cultures à Ste-Foy et une ferme de recherche en Normandie)

• plusieurs projets nouveaux ces dernières années • quelques technologies assez matures reliées aux

biopesticides

Faiblesses/contraintes économiques • peu de producteurs et de récepteurs technologiques au

Québec par rapport aux Prairies (45 %) et à l’Ontario (35 %)

• capacité de réception encore limitée des entreprises car les firmes sont petites et actives sur des marchés régionaux

• mise en marché complexe et peu de succès à ce jour • les produits bio offrent un retour sur investissement limité

donc ils devraient répondre à des besoins différents ou spécifiques

• coûts d’homologation élevés pour les PME québécoises techniques • peu de RD au niveau industriel, principalement dans les

segments comme les inoculants, les agents de conservation et des technologies habilitantes comme par exemple dans le domaine des plantes transgéniques

• l’infrastructure québécoise de production agricole ne se prête pas vraiment bien au développement des cultures transgéniques

• peu de mise au point de matières actives

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Segment 4.3.5 : BIOASSAINISSEMENT bioépuration de l’air, biotraitement des eaux, bioremédiation des sols (biostimulation, bioaugmentation, biorestauration intrinsèque, bio-oxydation), phytoremédiation (phyto-extraction, phytodégradation, rhizofiltration, phytovolatilisation,

phytostabilisation), biolixiviation, biotraitement des lisiers et fumiers, compostage, valorisation des résidus, biocapteurs et biosenseurs

Environnement global Opportunités économiques • le Canada est un leader dans le domaine des

biotechnologies environnementales en termes d’investissements en RD et de revenus générés par firme (de petits chiffres malgré tout)

• le Conference Board (2005) estime à 50 millions $ en 1999 le marché des biotech environnementales et 400 millions $ en 2005

• niches prometteuses : traitement des eaux, traitement de l’air, biodégradation de certains polluants spécifiques, biosenseurs et biocapteurs donnant des mesures instantanées

• l’industrie agricole demeure un gros pollueur, donc un potentiel d’applications intéressant

• seulement pour le traitement de l’eau (eaux municipales, industrielles, de ruissellement et d’écoulement), on parle d’un marché entre 35 et 50 G $US en Amérique du Nord pour l’élimination des composés organiques, métaux lourds, substances radioactives et autres composés inorganiques (sans tenir compte de la nouvelle problématique de la pollution des eaux municipales par des composés pharmaceutiques, œstrogènes et autres composés)

politiques • plusieurs tendances peuvent être mobilisatrices : Kyoto,

changements climatiques, problématiques environnementales devant être réglées, coût énergétique élevé des processus actuels (surtout les processus physico-chimiques lorsque comparés aux processus biologiques)

techniques • plusieurs groupes de recherche spécialisés (université, IRB,

INRS, CEMRS, Centre AAC de Lennoxville) mais peu de réseaux d’experts multidisciplinaires québécois comme certains réseaux dans d’autres segments

• expertise (académique et industrielle) en biotraitement des sols et des eaux, décontamination et biodégradation de polluants, digestion anaérobie, biotraitement des lisiers et fumiers

Menaces/défis économiques • marchés difficiles car devant répondre à des exigences

techniques, réglementaires et sociales de plus en plus sévères; c’est de plus un segment très fragmenté

• certains segments déjà matures (donc moins d’opportunités nouvelles) et d’autres difficiles à faire émerger (dépendant des législations et normes)

• une industrie pas toujours bien organisée • risque financier majeur à cause de l’imputabilité de

l’entreprise et de ses dirigeants (selon les juridictions et les projets en cause); les retours sur l’investissement sont généralement plutôt modestes

politique • absence d’une politique nationale comme le Superfund

Law (voté par le Congrès américain en 1980) qui oblige la localisation, l’investigation et le nettoyage de sites industriels super pollués a eu un impact incroyable sur le développement de biotechnologie environnementale

• besoin de législations et normes environnementales plus articulées et plus incitatives (exemple que l’on vit au Québec par rapport aux cyanobactéries est un bel exemple)

• la réglementation sur les nouvelles substances est mal comprise et jugée mal appropriée par les firmes biotech du segment; on la perçoit comme un frein au développement

• le chevauchement et le flou juridique entre les juridictions fédérales, provinciales et municipales rend les politiques d’intervention et les réglementations très difficiles et souvent contraignantes pour peu de résultats

techniques • compte tenu des travaux de restauration déjà réalisés, le

bioassainissement devient une tâche de plus en plus complexe

• besoin de plus de connaissances de base en écologie des systèmes vivants (plantes et microbes), comportement des populations microbiennes dans différents environnements hydrologiques et géochimiques, influence des stress anthropogéniques sur la dynamique des populations

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• plusieurs technologies matures ou proches de la

commercialisation (compostage, traitements de l’air, de l’eau et des lisiers, biodégradation de polluants)

• nombreuses opportunités en phytoremédiation encore inexplorées (0lus de 1 000 sites existent déjà aux États-Unis); les approches sont généralement peu coûteuse, s’adressent à un large éventail de polluants (métaux lourds, HAP, produits organochlorés, résidus pétroliers), requièrent des installations in situ et habituellement plaisent car respectueuse de l’environnement; cependant, la décontamination peut être lente et limitée par la capacité intrinsèque des systèmes vivants utilisés et soumise aux conditions environnementales et climatiques; on doit également surmonter une certaine incrédulité des entreprises et des élus

• serait utile un réseau tel le US Geological Survey (réseau panaméricain) qui conçoit et met au point des mesures d’analyse de la pollution, des suivis de contaminants dans l’environnement, étudie les effets de la pollution sur différents écosystèmes et met en place des modèles de simulation pour le design de sites de décontamination, le monitoring ainsi que les stratégies de remédiation (voir le USGS Toxic Substances Hydrology Program)

• peu de technologies environnementales sont des procédés clés en main; ils demandent tous beaucoup de RD in situ

• en fait, ce segment des bioproduits est de loin le plus complexe au point de vue scientifique, technologique et réglementaire

Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • expertise et savoir-faire industriels reconnus (même à

l’extérieur du Québec), notamment en bioremédiation, biotraitement des eaux et compostage

• présence de joueurs internationaux importants (ex. : Golder)

• plusieurs firmes dans le segment : A.C. Carbone, AFA Environnement, Air Science, Biogénie, Biomax, BioNest, BioScan, Biosor, CO2 Solution, Ecotech, Envirogain, Fafard, EIT-Aqua-recherche, Golder et associés, GSI Environnement, H2O Innovation, Inspec-Sol, John Meunier, Lab_Bell, Mabarex, Nuvac, Premier Tech, Sanexen, Smartsoil, Sodexen

politiques • le Québec a plusieurs législations pouvant favoriser le

domaine (Politique nationale de l’eau, Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés, Projet de loi 72, Règlement sur l’enfouissement des sols contaminés, etc.)

techniques • plusieurs groupes de recherche (CEMRS, INRS, IRB

Environnement, IRDA) : donc masse critique de RD pour appuyer l’industrie

• nombreuses technologies de pointe, notamment pour la bioremédiation in situ et le biotraitement des eaux

• main-d’œuvre qualifiée disponible

Faiblesses/contraintes économiques • fragmentation de l’industrie en secteurs distincts (absence

de masse critique dans des sous-secteurs cibles) • entreprises petites aux ressources financières limitées • en général, capacité d’exportation encore faible (sauf

certains succès comme Biogénie et GSI) • produits souvent difficiles à commercialiser • opportunités de partenariat pour le transfert de

technologies vers d’autres marchés • manque de financement chronique (capitalisation

moyenne à forte) politiques • industrie dépendante des lois, règlements et initiatives

gouvernementales • plusieurs lois ou règlements manquent de « dents » techniques • manque de support pour la preuve de concept ainsi que la

mise à l’échelle commerciale

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Section 5 – Analyse du secteur Biotechnologies marines 5.1 Profil du secteur Biotechnologies marines au Québec Segments retenus Deux segments composent ce secteur : • biomolécules marines : substances naturelles et extraits, valorisation de coproduits marins; • aquaculture / mariculture : produits thérapeutiques, produits diagnostiques, nutrition, reproduction. Tendances et moteurs Les biomolécules marines : un secteur en émergence prometteur

La demande mondiale de produits et services en biotechnologies marines passera de 2,2 G $US en 2001 à 3,2 G $US en 2007. Cela représente une progression des plus vives dans le monde des technologies émergentes. Les pays du G8 investissent de façon importante dans le développement de leur industrie des biotechnologies marines. Actuellement, le Japon est le pays qui investit le plus dans ce domaine. Dans le marché des biotechnologies au Canada, on estime à 5 % la part des biotechnologies marines. Les biomasses marines ouvrent de très importantes perspectives quant à la découverte de molécules actives et de bioproduits d’intérêt pour des marchés très diversifiés (pharmaceutique, nutraceutique, cosméceutique, cosmétique, alimentaire, horticole, agricole, environnemental, industriel et autres). La très grande diversité génétique des organismes marins, par rapport aux organismes terrestres et dulcicoles, signifie une plus grande chimio-diversité. Aquaculture et mariculture; des bénéficiaires potentiels

Globalement, la biotechnologie marine a le potentiel d’améliorer de deux façons la compétitivité et la rentabilité de l’aquaculture et ce, à différents niveaux de la chaîne des productions aquicoles et maricoles. Premièrement, les contributions actuelles et potentielles des outils et procédés biotechnologiques peuvent améliorer de nombreux aspects directement reliés à la production aquicole dont l’alimentation et la nutrition, la reproduction, la santé et la gestion des maladies, la qualité de l’environnement et l’innocuité des produits aquicoles. Cependant, compte tenu que l’industrie maricole québécoise est, pour le moment, surtout caractérisée par l’élevage de mollusques en milieu naturel, les possibilités court terme d’applications des biotechnologies se trouvent principalement du côté de la valorisation des produits et coproduits. Deuxièmement, la biotechnologie marine permet de valoriser, dans différents marchés, les coproduits de la première transformation des organismes aquicoles comme ceux provenant des produits de la pêche et de la récolte. Cet aspect représente, à court terme, la meilleure opportunité de maillage entre mariculture et biotechnologie Des potentiels à exploiter

Plusieurs facteurs laissent entrevoir un futur prometteur aux biotechnologies marines : l’émergence de nouveaux marchés; le potentiel de la biomasse marine comme source de nouvelles biomolécules d’intérêt; l’amélioration des technologies d’extraction, de purification et de criblage moléculaire; l’intérêt des grandes compagnies pharmaceutiques pour des molécules actives de sources naturelles et l’immense effort de RD consentis par les PME et les institutions de recherche. Par ailleurs, certains facteurs sont à considérer puisqu’ils peuvent représenter un frein au développement du secteur : • difficulté pour les entreprises du secteur d’obtenir du financement ; les retours sur l’investissement ne sont pas rapides

dans ce secteur; • importance des coûts de recherche et développement pour des nouveaux produits; • absence d’une entreprise québécoise phare sur le marché pour positionner le Québec au niveau mondial; • difficulté pour les entreprises québécoises à trouver des réseaux de distribution pour leurs produits; • tissu industriel embryonnaire nécessitant appui et réseautage pour se développer. Principaux marchés De nombreux produits issus de la biotechnologie marine se retrouvent déjà dans plusieurs secteurs économiques et plusieurs autres produits sont en développement. Au niveau des créneaux de marchés, les domaines suivants sont prometteurs. • Les biomolécules marines présentent un intérêt immédiat pour le domaine pharmaceutique. Ce segment devrait voir

apparaître plusieurs produits marins nouveaux pour le traitement des maladies du cœur, du cancer et des maladies infectieuses.

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• Le marché des produits cosmétiques présente un potentiel élevé pour les molécules de remplacement des lipides d’origine animale et peut répondre à une demande croissante pour les ingrédients naturels.

• Les marchés des pesticides et fertilisants offrent de belles opportunités de remplacement pour les produits chimiques déjà utilisés.

• Le marché des nutraceutiques a un potentiel d’affaires considérable grâce à des marges de profits potentiellement élevées et à une prise de conscience plus grande des consommateurs envers les produits nutraceutiques.

• Au niveau de l’aquaculture, en 2003, le marché mondial des produits aquicoles montrait des ventes de plus de 60 G $US avec une croissance de 9 % par année depuis 1970. Ceci constitue la croissance la plus rapide de tous les segments économiques de l’agriculture. On peut donc supposer que la demande pour des produits biotechnologiques comme outils d’aide au développement de cette industrie devrait être elle aussi en croissance. À titre d’exemple, le marché mondial des tests diagnostiques in vitro était estimé à 24,7 G $US en 2004 en progression 5,2 milliards depuis 1998, soit une moyenne de 3,5 % par année durant cette période.

Technologies importantes Plusieurs progrès en biotechnologie et en chimie offrent des opportunités de développement intéressantes : • Les procédés d’extraction et de purification rendent possible l’obtention de biomolécules pures, plus stables et

pouvant répondre aux critères des entreprises pharmaceutiques. • Les techniques de criblages moléculaires et d’extraits in vitro à haut débit permettent d’obtenir beaucoup plus

rapidement des informations sur l’activité d’un très grand nombre d’échantillons. • Les techniques de micro-encapsulation de composés actifs et thérapeutiques permettent de traiter (vaccin,

antibiotique, hormone, probiotiques, etc.) un grand nombre de poissons simultanément, rapidement et avec des coûts nettement inférieurs à ceux offerts par les procédures standards.

• Les technologies de production de micro-algues hyper-concentrées à fort rendement et de qualité biochimique optimale permettent d’obtenir rapidement une très vaste gamme de biomasses marines et aquatiques nouvelles utilisables dans les secteurs de l’alimentation humaine et animale, des ingrédients cosméceutiques, nutraceutiques et cosmétiques, des biomatériaux et des molécules pharmaceutiques.

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5.2 Grille synthèse de l’analyse du secteur des biotechnologies marines

CONTEXTE MONDIAL en matière d’innovation en bio-industries

DYNAMISME ET CAPACITÉ DE L’INDUSTRIE

À INNOVER AU QUÉBEC

DYNAMISME ET POTENTIEL DE TRANSFERT

DE LA RD AU QUÉBEC

Marchés

mondiaux visés

Dynamisme

mondial de l’industrie

Dynamisme

mondial de la RD

Capacité

industrielle d’intégration

Culture

industrielle d’innovation

Climat

d’affaires d’innovation

Ressources

RD

Portefeuille

de technologies pour transferts

Segments d’affaires

État actuel

et Tendance

État

actuel

État

actuel

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

État actuel

et Tendance

Aquaculture et mariculture

↑↑

Biomolécules marines

↑↑

↑↑

Légende : (état jugé majeur ou dominant) ; (moyennement important ou significatif) ; (peu important ou peu significatif)

↑↑ (tendance en forte hausse) ; ↑ (tendance en hausse) ; ≈ (tendance plus ou moins stable) ; ↓ (tendance à la baisse)

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5.3 Analyse détaillée des segments du secteur Biotechnologies marines

Segment 5.3.1 : BIOMOLÉCULES MARINES Substances naturelles et extraits, valorisation de coproduits marins Environnement global Opportunités économiques • croissance soutenue d’environ 6 % par année (1999-2007)

du marché mondial des produits issus de la biotechnologie marine

• reconnaissance grandissante de l’apport des composés et des molécules naturelles comme source de médicaments innovateurs et efficaces

• 30 % de la demande pour des produits et services en biotechnologies marines provient des États-Unis. C’est le marché le plus effervescent

politiques • en Europe et pour de nombreux autres pays, il y a une

interdiction d’utiliser des agents texturants dans les produits cosmétiques provenant des ovins et des bovins (risques de contamination). Ce phénomène risque de s’étendre à tous les animaux d’élevage d’ici la fin de la décennie. Les molécules issues de la mer sont donc une avenue importante pour cette industrie

techniques • les coproduits de la pêche sont valorisés pour les enzymes,

hydrolysats, protéines antigel, peptides antimicrobiens qu’ils contiennent

• différents biomatériaux peuvent aussi être obtenus à partir de coproduits de la première transformation des produits de la pêche

• c’est dans les organismes sans équivalent terrestre tels les algues rouges et brunes, les éponges, les cnidaires, les bryozoaires, les tuniciers, etc. que les chercheurs auront le plus de chance de trouver de nouveaux modèles moléculaires d’intérêt (Kornprobst, 2005)

Menaces/défis économiques • résistance de la population face aux produits issus de la

biotechnologie souvent associée aux OGM • positionnement et promotion de la biotechnologie marine

dans un secteur distinctif des biotechnologies • le développement d’investissement financier stable et

patient. Il y a peu d’investisseurs en capitaux de risque dont la vocation est d’investir à moyen et long terme. La tendance est à la capitalisation rapide des investissements

politiques • réglementation et délais d’approbation pour des

nouveaux produits variable d’un pays à un autre. Ceci rend difficile la commercialisation

• harmonisation du respect de la protection intellectuelle des découvertes et des innovations à travers le monde. Certains pays ne respectent tout simplement pas les brevets et les marques de commerce déposées

techniques • formation de personnel spécialisé dans ce domaine

d’expertise. La formation du personnel est souvent faite par l’entreprise. Une formation plus spécialisée permettrait de rendre les entreprises plus performantes et rentables

Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • près d’une vingtaine d’entreprises valorisent des coproduits

marins ou font l’extraction de substances naturelles issues de la mer pour en faire des produits à valeur ajoutée

• quelques entreprises implantées depuis environ 10 ans dans un tissu industriel embryonnaire mais en progression

• crédits d’impôts intéressants pour les entreprises innovantes qui investissent en RD

• qualité de vie reconnue dans le Québec maritime

Faiblesses/contraintes économiques • peu d’entreprises ont des réseaux de distribution

internationaux • absence d’une entreprise vedette québécoise reconnue

mondialement pour positionner le Québec sur la scène internationale

• tissu industriel mince et répartition inégale des entreprises sur le territoire

• aide à la commercialisation des produits et services est pratiquement absente

• difficultés importantes de rétentions des jeunes diplômés en régions éloignées des centres urbains

• démographie défavorable

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politiques • le développement des biotechnologies marines offre des

perspectives de diversification économique pour plusieurs régions de la province et plus particulièrement pour le Québec maritime

• le Québec maritime (Bas St-Laurent, la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine et la Côte-Nord) est privilégié pour le développement de cette filière du créneau d’excellence « Ressources, sciences et technologies marines » par le Gouvernement québécois (Plan d’action 2006-2011 du Projet ACCORD)

• le plan d’action quinquennal du projet ACCORD prévoit le développement de la filière « Capture et transformation de la biomasse marine » entre autre par la valorisation des biomasses marines résiduelles issues de la transformation des produits marins à l’aide des biotechnologies

• plusieurs programmes d’aide avec des mesures incitatives telles que : crédits d’impôt à la R-D, à la transformation et à la masse salariale

techniques • proximité et abondance de la biomasse et des coproduits

résiduels le long du Fleuve St-Laurent et de l’Estuaire • les transformateurs de produits marins sont de plus en

plus sensibilisées au potentiel économique que peuvent représenter les coproduits issus de la première transformation (exemple, le chitosane présent dans la carapace des crustacés)

• les espèces végétales et animales vivant en eaux froides ou polaires ont encore été très peu étudiées

• nouvelle entreprise spécialisée dans la production de micro-algues, sources importantes de molécules actives

• plusieurs centres de R-D sont présents au Québec pour appuyer l’effort industriel (CRBM, CTPA, INAF)

• demande de financement en évaluation auprès du CRSNG pour un réseau national de recherche sur les biomolécules marines regroupant 35 chercheurs dont 22 proviennent du Québec

politiques • au Canada, la réglementation sur les Produits de santé

naturelle est un frein pour la commercialisation de certains produits au Canada

• manque de cohérence entre les besoins des entreprises et les activités de formation post-secondaire

techniques • les principaux enjeux technologiques sont : constance et

approvisionnement en biomasses qualité, technologies d’extraction plus performantes et moins coûteuses

• les chercheurs dans ce domaine essaient de se regrouper en réseau. Financement pour assurer les activités d’un réseau de recherche difficile à obtenir

• coordination des institutions d’enseignement post-secondaire afin de pouvoir former des spécialistes à différents niveaux (techniques, professionnels, chercheurs et administrateurs)

• les dirigeants d’entreprises ne connaissent pas bien l’offre de services des centres de recherche et institutions d’enseignement

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Segment 5.3.2 : AQUACULTURE ET MARICULTURE produits thérapeutiques, produits diagnostiques, nutrition, reproduction

Environnement global Opportunités économiques • forte croissance mondiale du marché aquicole (plus de

9 % par année) et très forte croissance des produits aquicoles au Canada (15 % à 25 %)

• l’alimentation est le poste le plus important en termes de coûts dans la majorité des élevages aquicoles

politiques • réglementation des quotas de pêche et gestion des

ressources naturelles techniques • près de 80 % de la production aquicole mondiale repose

sur l’élevage et la culture de 29 espèces seulement

Menaces/défis économiques • faibles coûts de production d’espèces tropicales dans les

pays en voie de développement. politiques • réglementation concernant la qualité et l’innocuité des

produits aquicoles • réglementation environnementale concernant la

production aquicole techniques • problèmes de production liés à la qualité de

l’environnement du milieu Environnement spécifique au Québec

Forces/atouts économiques • une entreprise émergente au Québec connaît du succès

dans les systèmes de relargage d’ingrédients actifs pour les poissons d’élevage

• la Société de développement de l’industrie maricole (SODIM) et le Regroupement pêches et aquaculture Québec sont des organismes de réseautage et de support à l’industrie. La SODIM est un gestionnaire de fonds d’investissement et de RD

politiques • le Bas-St-Laurent, la Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine

sont des régions privilégiées pour le développement de cette filière du créneau « Ressources, sciences et technologies marines » par le Gouvernement québécois (Programme ACCORD)

techniques • le Réseau Aquaculture Québec (RAQ) est un réseau de

recherche qui rassemble une vingtaine de chercheurs du domaine

• présence de centres de RD et de transfert technologique pour appuyer les entreprises du secteur aquicole (CTSS, MAPAQ, CCTTP)

• vaste zone côtière de plus de 3 000 km présentant de nombreuses zones propices à la production aquacole en mer et sur terre

Faiblesses/contraintes économiques • les entreprises québécoises qui développent des produits

biotechnologiques destinés au domaine aquacole devront vendre une part importante de leurs produits à l’étranger puisque l’industrie canadienne dans ce domaine est modeste et composée très généralement de petites entreprises

• difficulté pour les entreprises à trouver du financement politiques • contraintes légales et réglementaires relatives au droit de

propriété ou au droit d’usage du domaine public • manque d’harmonisation des politiques des divers paliers

gouvernementaux techniques • difficulté à démarrer commercialement les activités du

CTSS • la rigueur climatique au Québec l’hiver (glace, basses

températures de l’eau, etc.) ne favorise pas l’élevage et l’ensemencement piscicoles d’espèces en eau douce et en eau salée

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