Saisi l’instantané dans une ville en pepétuel...

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Saisir l’instantané dans une ville en perpétuel mouvement Introduction : Baudelaire a dit : «La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable». Mais face à cette affirmation, il faut reconnaitre une certaine difficulté pour les artistes : non seulement ils doivent capter un instant pour lui faire défier le temps, mais en plus, ils doivent composer avec la diversité et le perpétuel fourmillement de la ville… Ce sont là les points que nous allons aborder au cours de cette activité. Présentation des documents : Document 1 : Jacques Dutronc, Il est cinq heures Paris s’éveille, 1968 Document 2 : Gustave Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie, 1877 Document 3 : Gustave Caillebotte, Toits sous la neige, 1878 Document 4 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Le Crépuscule du soir », 1857 Document 5 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Le Crépuscule du matin », 1857

Transcript of Saisi l’instantané dans une ville en pepétuel...

  • Saisir l’instantané dans une ville en perpétuel mouvement

    Introduction : Baudelaire a dit : «La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont

    l'autre moitié est l'éternel et l'immuable». Mais face à cette affirmation, il faut reconnaitre une certaine difficulté

    pour les artistes : non seulement ils doivent capter un instant pour lui faire défier le temps, mais en plus, ils doivent

    composer avec la diversité et le perpétuel fourmillement de la ville… Ce sont là les points que nous allons aborder au

    cours de cette activité.

    Présentation des documents :

    Document 1 : Jacques Dutronc, Il est cinq heures Paris s’éveille, 1968 Document 2 : Gustave Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie, 1877 Document 3 : Gustave Caillebotte, Toits sous la neige, 1878 Document 4 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Le Crépuscule du soir », 1857 Document 5 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Le Crépuscule du matin », 1857

  • I. Une chanson

    Lorsque au cours d’un dîner, le directeur artistique Jacques Wolfsohn propose à Jacques Dutronc et Jacques

    Lanzmann d’écrire une chanson sur le thème de « Paris le matin », les deux artistes débutent dès le soir même

    l’écriture de la chanson « Il est cinq heures Paris s’éveille » qu’ils achèveront au petit matin. Pour cela, ils s’inspirent

    de la chanson « Tableau de Paris à cinq heures du matin », écrite en 1802 par Marc Antoine Madeleine Désaugiers.

    Pendant l’enregistrement ils ne sont pas satisfait de la musique jusqu’à ce que Roger Bourdin, un flûtiste qui travaille

    dans un studio à côté du leur, improvise un solo de flûte qui donnera la version finale de la chanson.

    http://www.youtube.com/watch?v=3WcCg6rm3uM

    Compréhension orale :

    Exercice 1 : Les paroles de la chanson

    -Ecoutez la chanson et répondez aux questions suivantes :

    -La chanson raconte ce qui se passe à Paris à cinq heures du matin ou du soir ?

    -À cinq heures, la ville est-elle calme ou animée ?

    -Pour l’auteur, cinq heures est-ce le début ou la fin de la journée ? Que fait-il ?

    -Écoutez la chanson et remplissez les paroles manquantes.

    Paroles :

    Je suis l'dauphin d'la place………….. …………………à froid aux pieds Et la place …………a mauvaise mine ……………………..est ranimé Les camions sont pleins de lait Et ………………. est bien dressé Les balayeurs sont pleins d'balais Entre la nuit et la journée Il est cinq heures Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s’éveille Paris s'éveille Paris s’éveille Les travestis vont se raser Les banlieusards sont dans les gares Les stripteaseuses sont rhabillées A ……………….on tranche le lard Les traversins sont écrasés Paris by night, regagne les cars Les amoureux sont fatigués Les boulangers font des bâtards Il est cinq heures Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s’éveille Paris s'éveille Paris s’éveille Le café est dans les tasses Les journaux sont imprimés Les cafés nettoient leurs glaces Les ouvriers sont déprimés Et sur le boulevard………………… Les gens se lèvent, ils sont brimés …………n'est plus qu'une carcasse C'est l'heure où je vais me coucher Il est cinq heures il est cinq heures Paris s'éveille Paris se lève Paris s'éveille Il est cinq heures Je n’ai pas sommeil

    Traversin = sorte d’oreiller de forme allongée

    Bâtard = un type de pain

    -Quel est le point commun entre tous les mots manquants ? Allez voir des photos sur internet.

    http://www.youtube.com/watch?v=3WcCg6rm3uM

  • Compréhension écrite :

    Exercice 1 : Reliez chacune des phrases de la chanson (colonne de gauche) à la phrase qui la définit (colonne de

    droite)

    -Les camions sont pleins de lait -les oreillers sont aplatis car c’est la fin de la nuit -Les balayeurs sont pleins d'balais -les excursions de visite nocturnes se terminent -Les banlieusards sont dans les gares -les camions livrent le lait tôt le matin

    -Les stripteaseuses sont rhabillées -les journaux quotidiens sont prêt à être vendus

    -À la Villette on tranche le lard -les employés des services de nettoyage balayent les rues

    -Les traversins sont écrasés - les spectacles dénudés ont lieu la nuit -Paris by night, regagne les cars - on prépare le marché des viandes de Paris -Les boulangers font des bâtards -c’est le début de la journée, les ouvriers doivent aller travailler -Les journaux sont imprimés -tôt, avant le lever du jour le boulanger cuit son pain avant de le vendre -Les ouvriers sont déprimés -les habitants des banlieues prennent le train pour travailler dans Paris Exercice 2 : Classez ces activité en fonction de si elles se rapportent à des activités nocturnes ou diurnes. Les gens se lèvent/Les camions sont pleins de lait/Les balayeurs sont pleins de balais/Les banlieusards sont dans les gares/Les travestis vont se raser/Les stripteaseuses sont rhabillées /les traversins sont écrasés/Paris by night regagne les cars/Les boulangers font des bâtards /les ouvriers sont déprimés/Je vais me coucher

    Activités nocturnes Activités diurnes

    Répondez aux questions suivantes : -Paris est-il plus animé le jour ou la nuit ? -Que font principalement les gens le jour ? -Que font principalement les gens la nuit ? -Quelle impression cette chanson donne-t-elle de Paris ?

  • II. Des tableaux Gustave Caillebotte est un peintre, collectionneur et mécène français qui vécut de 1848 à 1894. Il appartient au mouvement de l’impressionnisme et à sa mort il lèguera sa collection de peintures impressionnistes et de dessins à l'État.

    Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte, Toits sous la neige, Gustave Caillebotte, 1878,

    1877, huile sur toile, 212,2 cm × 276 cm Huile sur toile, 64x82cm

    Interprétation et compréhension:

    -Ces tableaux représentent-ils des scènes de la vie quotidienne ou des faits extraordinaires ?

    -Est-il possible de voir exactement ces scènes si on se promène à Paris ? (même luminosité, mêmes personnes,

    mêmes ombres, même disposition)

    -Observez les noms des tableaux, ils sont à chaque fois composés de deux éléments différents

    -un élément figé :

    -une situation particulière :

    -Caillebotte représente-il des éléments figés à n’importe quel moment de la vie quotidienne ? (ce tableau est-il le

    plus représentatif de cette rue ? Ces toits sont-ils représentés sous leur forme la plus habituelle ?)

    -Qu’en déduisez-vous de l’intention de l’artiste ?

  • III. Des poèmes

    Ces deux poèmes appartiennent à la section des Tableaux parisiens, ils ont été ajouté en 1861 lors de la deuxième

    édition des fleurs du mal. Le Crépuscule du soir occupe la dixième place dans la section et annonce le passage du

    jour à la nuit, c’est-à-dire l’arrivée de l’obscure et du vice. Il précède Le Crépuscule du matin, en dix-huitième

    position, qui annonce un retour au jour, la fin de l’angoisse et le retour du labeur des hommes.

    Le Crépuscule du soir est composé d’Alexandrins répartis en quatre strophes de 4, 24, 8 et 2 vers chacune. Les rimes

    sont plates -ou suivies- (AABB) et respectent l’alternance entre rimes féminines et rimes masculines.

    Le Crépuscule du matin est composé d’Alexandrins répartis en quatre strophes de 2, 9, 13 et 4 vers. Les rimes sont

    plates -ou suivies- (AABB).

    Extrait du poème Le Crépuscule du soir de Baudelaire Extrait du poème Le Crépuscule du matin de Baudelaire

    « Voici le soir charmant, amis du criminel ; Il vient comme un complice, à pas de loup

    1 ; le ciel

    Se ferme lentement comme une grande alcôve2,

    Et l’homme impatient se change en bête fauve3.

    Ô soir, aimable soir, désiré par celui Dont les bras, sans mentir, peuvent dire : Aujourd’hui Nous avons travaillé ! –C’est le soir qui soulage Les esprits que dévore une douleur sauvage, Le savant obstiné dont le front s’alourdit, Et l’ouvrier courbé qui regagne son lit. Cependant des démons malsains dans l’atmosphère S’éveillent lourdement, comme des gens d’affaire, Et cognent en volant les volets et l’auvent

    4.

    À travers les lueurs que tourmente le vent La Prostitution s’allume dans les rues ; Comme une fourmilière elle ouvre ses issues ; Partout elle se fraye un occulte chemin, Ainsi que l’ennemi qui tente un coup de main

    5 ;

    Elle remue au sein de la cité de fange6

    Comme un ver qui dérobe à l’Homme ce qu’il mange. On entend çà et là les cuisines siffler, Le théâtre glapir

    7, les orchestres ronfler ;

    Les tables d’hôte, dont le jeu fait les délices, S’emplissent de catins

    8 et d’escrocs

    9, leurs complices,

    Et les voleurs, qui n’ont ni trêve ni merci, Vont bientôt commencer leur travail, eux aussi, Et forcer doucement les portes et les caisses

    « La diane10

    chantait dans les cours des casernes, Et le vent du matin soufflait sur les lanternes. C’était l’heure ou l’essaim

    11 des rêves malfaisants

    Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ; Où, comme un œil sanglant qui palpite et qui bouge, La lampe sur le jour fait une tache rouge ; Où l’âme, sous le poids du corps revêche et lourd, Imite les combats de la lampe et du jour. Comme un visage en pleurs que les brises

    12 essuient,

    L’air est plein du frisson13

    des choses qui s’enfuient, Et l’homme est las

    14 d’écrire et la femme d’aimer.

    Les maisons çà et là commençaient à fumer. Les femmes de plaisir, la paupière livide, Bouche ouverte dormaient de leur sommeil stupide ; Les pauvresses, trainant leurs seins maigres et froids, Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts. (…) Le chant du coq au loin déchirait l’air brumeux ; Une mer de brouillard baignait les édifices, Et les agonisants dans le fond des hospices Poussaient leur dernier râle

    15 en hoquets inégaux.

    Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux. L’aurore grelottante en robe rose et verte S’avançait lentement sur la Seine déserte,

    1 A pas de loup = sans faire de bruit

    2 Terme qui désigne un renfoncement destiné à accueillir un lit, mais dans le cas présent, alcôve = lit

    3 Une bête fauves est un animal qui appartient à la famille des grands félins (lions, tigres…)

    4 Petit toit au-dessus d’une entrée qui protège du vent et de la pluie

    5 Coup de main = expédition, attaque à l’improviste (dans d’autres cas : donner un coup de main = aider, avoir le coup de main =

    avoir du savoir-faire) 6 Fange = boue

    7 Glapir= pousser des cris aigus et répétés

    8 Catin= prostituée

    9 Escroc = personne qui commet une escroquerie, une arnaque, une tromperie

    10 La diane = batterie de tambour ou la sonnerie de clairon qui annonce le réveil dans le langage militaire

    11 Essaim = rassemblement important d’insectes de la même famille (un essaim d’abeilles)

    12 Une brise = un vent léger

    13 Frisson = tremblement dû au froid ou à la peur

    14 Las = fatigué, épuisé

    15 Râle = forte respiration d’une personne qui est sur le point de mourir.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Batterie_(%C5%93uvre_musicale)http://fr.wikipedia.org/wiki/Tambour_(musique)http://fr.wikipedia.org/wiki/Sonneriehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Clairon

  • Pour vivre quelques jours et vêtir leurs maitresses. »

    Et le sombre Paris, en se frottant les yeux, Empoignait ses outils, vieillards laborieux. »

    Compréhension écrite :

    Exercice 1 : Classez les mots suivants en fonction de s’ils se rapportent au jour ou à la nuit.

    Criminel / bête fauve/ nous avons travaillé/ l’ouvrier courbé/ démons malsains/ l’ennemi qui tente un coup de main/

    On entend çà et là les cuisines siffler, le théâtre glapir, les orchestres ronfler /catins et escrocs / voleurs/ rêves

    malfaisants/ Le chant du coq/ les agonisants/ Les débauchés/ L’aurore/ Paris (…) empoignait ses outils, vieillards

    laborieux

    Mots se rapportant au jour Mots se rapportant à la nuit

    Exercice 2 : répondez aux questions suivantes :

    -Quelle est la définition du mot crépuscule ? A quel moment peut avoir lieu un crépuscule ?

    -Le crépuscule se trouve à la limite entre deux moments, lesquels ?

    -La ville nocturne est-elle inactive, endormie ?

    -Quelle image de la ville nocturne est donnée dans ces deux poèmes ?

    -Quelle image de la ville diurne est donnée dans ces deux poèmes ?

    Pour aller plus loin :

    Cette activité a été illustrée avec les poèmes « Le crépuscule du matin » et « Le crépuscule du soir » de Baudelaire,

    néanmoins, ce thème de la ville changeante est également présent dans d’autres poèmes tels que « Brumes et

    pluies » ou encore « Le crépuscule du soir » (autre poème de Baudelaire mais cette fois ci en prose, issu d’un recueil

    intitulé « Petits poèmes en prose »).

  • IV. Activités type Bachibac :

    Question de langue :

    Dans la chanson « il est cinq heures Paris s’éveille » de Jacques Dutronc, on peut entendre la phrase suivante : « Le

    café est dans les tasses les cafés nettoient leurs glaces ». Le mot « café » apparait deux fois, cependant, il a deux

    sens différents, lesquels ?

    Question d’argumentation :

    À Paris, la vie nocturne est-elle plus calme que la vie diurne ? (250 mots)

    Essai : Paris est une ville qui fourmille, qui ne dort jamais, une ville où, de jour comme de nuit, il se passe toujours

    quelques choses. Nombreux sont les artistes qui ont dépeint l’immobilité et la quiétude d’un paysage désert

    (tableaux, descriptions, chansons…). Mais Paris, à l’opposé de cette tranquillité est surtout une ville qui a inspiré de

    nombreux artistes qui avaient la volonté d’immobiliser le mouvement, de définir la diversité. Quels objectifs et

    quelles satisfactions ont bien pu pousser ces artistes à se confronter à cette difficulté ? (300 mots)

  • Correction :

    Compréhension orale :

    Exercice 1 : Les paroles de la chanson

    -Ecoutez la chanson et répondez aux questions suivantes :

    -La chanson raconte ce qui se passe à Paris à cinq heures du matin ou du soir ? À cinq heures du matin

    « entre la nuit et la journée », à l’aube.

    -À cinq heures, la ville est-elle calme ou animée ? Entre les gens qui terminent leurs activités nocturnes et

    ceux qui débutent leurs activités diurnes, à cinq heures du matin, la ville est très animée.

    -Pour l’auteur, cinq heures est-ce le début ou la fin de la journée ? Que fait-il ? Pour l’auteur, cinq heures du

    matin est l’heure d’aller se coucher, il s’agit donc de la fin de la journée.

    -Écoutez la chanson et remplissez les paroles manquantes.

    Paroles :

    Je suis l'dauphin d'la place Dauphine. La tour Eiffel a froid aux pieds Et la place Blanche a mauvaise mine L’arc de triomphe est ranimé Les camions sont pleins de lait Et l’Obélisque est bien dressé Les balayeurs sont pleins d'balais Entre la nuit et la journée Il est cinq heures Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s’éveille Paris s'éveille Paris s’éveille Les travestis vont se raser Les banlieusards sont dans les gares Les stripteaseuses sont rhabillées A la Villette on tranche le lard Les traversins sont écrasés Paris by night, regagne les cars Les amoureux sont fatigués Les boulangers font des bâtards Il est cinq heures Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s’éveille Paris s'éveille Paris s’éveille Le café est dans les tasses Les journaux sont imprimés Les cafés nettoient leurs glaces Les ouvriers sont déprimés Et sur le boulevard Montparnasse Les gens se lèvent, ils sont brimés La gare n'est plus qu'une carcasse C'est l'heure où je vais me coucher Il est cinq heures il est cinq heures Paris s'éveille Paris se lève Paris s'éveille Il est cinq heures Je n’ai pas sommeil

    -Quel est le point commun entre tous les mots manquants ? Allez voir des photos sur internet. Tous les mots

    manquants évoquent des lieux emblématiques de Paris.

    Compréhension écrite :

    Exercice 1 : Reliez chacune des phrases de la chanson (colonne de gauche) à la phrase qui la définit (colonne de

    droite)

    -Les camions sont pleins de lait les camions livrent le lait tôt le matin -Les balayeurs sont pleins d'balais les employés des services de nettoyage balayent les rues

    -Les banlieusards sont dans les gares les habitants des banlieues prennent le train pour travailler dans Paris

  • -Les stripteaseuses sont rhabillées les spectacles dénudés ont lieu la nuit

    -À la Villette on tranche le lard on prépare le marché des viandes de Paris

    -Les traversins sont écrasés les oreillers sont aplatis car c’est la fin de la nuit -Paris by night, regagne les cars les excursions de visite nocturnes se terminent -Les boulangers font des bâtards tôt, avant le lever du jour le boulanger cuit son pain avant de le vendre -Les journaux sont imprimés les journaux quotidiens sont prêt à être vendus

    -Les ouvriers sont déprimés c’est le début de la journée, les ouvriers doivent aller travailler Exercice 2 : Classez ces activité en fonction de si elles se rapportent à des activités nocturnes ou diurnes. Les gens se lèvent/Les camions sont pleins de lait/Les balayeurs sont pleins de balais/Les banlieusards sont dans les gares/Les travestis vont se raser/Les stripteaseuses sont rhabillées /les traversins sont écrasés/Paris by night regagne les cars/Les boulangers font des bâtards /les ouvriers sont déprimés/Je vais me coucher

    Activités nocturnes Activités diurnes

    Les travestis vont se raser Les stripteaseuses sont rhabillées Les traversins sont écrasés Paris by night regagne les cars Je vais me coucher

    Les gens se lèvent Les camions sont pleins de lait Les balayeurs sont pleins de balais Les banlieusards sont dans les gares Les boulangers font des bâtards Les ouvriers sont déprimés

    Répondez aux questions suivantes : -Paris est-il plus animé le jour ou la nuit ? Ni l’un ni l’autre, Paris est une ville vivante de jour comme de nuit -Que font principalement les gens le jour ? Les activités diurnes sont toutes en relations avec le monde du travail, les professions. -Que font principalement les gens la nuit ? Les activités nocturnes ont toutes un lien avec la détente, les loisirs, les divertissements -Quelle impression cette chanson donne-t-elle de Paris ? La chanson donne l’impression que, de jour comme de nuit, il y a toujours de l’animation à Paris, les activités sont différentes, mais la ville ne connait pas de repos, il se passe toujours quelques choses. Des tableaux Interprétation et compréhension:

    -Ces tableaux représentent-ils des scènes de la vie quotidienne ou des faits extraordinaires ? Des scènes de la vie

    quotidienne

    -Est-il possible de voir exactement ces scènes si on se promène à Paris ? (même luminosité, mêmes personnes,

    mêmes ombres, même disposition) Il est impossible de voir exactement ces scènes, même en 1877 ou 78, on peut

    voir la même rue, les mêmes toits, on peut voir un même temps pluvieux ou neigeux, on peut voir les même

    personnes, mais on ne retrouvera probablement jamais une luminosité et une ambiance exactement identique à

    celles représentées par le tableau

    -Observez les noms des tableaux, ils sont à chaque fois composés de deux éléments différents

    -un élément figé : Rue de Paris / Toits

    -une situation particulière : temps de pluie / sous la neige

    -Caillebotte représente-il des éléments figés à n’importe quel moment de la vie quotidienne ? (ce tableau est-il le

    plus représentatif de cette rue ? Ces toits sont-ils représentés sous leur forme la plus habituelle ?) Non, on peut voir

    la même rue, les même toits, mais ces tableaux ne les représentent pas de manière neutre ou habituelle, ils les

    représentent à un moment précis, suivant une vision particulière, un point de vue, dans une impression spécifique.

  • -Qu’en déduisez-vous de l’intention de l’artiste ? L’artiste cherche à représenter des instants, des moments

    spécifiques, des impressions, des émotions des sentiments ; il cherche à capter un instant précis et à le marquer sur

    la toile de manière définitive et éternelle malgré le passage du temps.

    Des poèmes

    Compréhension écrite :

    Exercice 1 : Classez les mots suivants en fonction de s’ils se rapportent au jour ou à la nuit.

    Criminel / bête fauve/ nous avons travaillé/ l’ouvrier courbé/ démons malsains/ l’ennemi qui tente un coup de main/

    On entend çà et là les cuisines siffler, le théâtre glapir, les orchestres ronfler /catins et escrocs / voleurs/ rêves

    malfaisants/ Le chant du coq/ les agonisants/ Les débauchés/ L’aurore/ Paris (…) empoignait ses outils, vieillards

    laborieux

    Mots se rapportant au jour Mots se rapportant à la nuit

    Nous avons travaillé L’ouvrier courbé Le chant du coq L’aurore Paris (…) empoignait ses outils, vieillard laborieux

    Criminel Bête fauve Démons malsains L’ennemi qui tente un coup de main On entend çà et là les cuisines siffler, le théâtre glapir, les orchestres ronfler Catins et escrocs Voleurs Rêves malfaisants Les agonisants Les débauchés

    Exercice 2 : répondez aux questions suivantes :

    -Quelle est la définition du mot crépuscule ? A quel moment peut avoir lieu un crépuscule ?

    Le crépuscule est la lueur atmosphérique présente avant le lever ou après le coucher du soleil.

    -Le crépuscule se trouve à la limite entre deux moments, lesquels ? Le crépuscule se trouve à la limite entre la nuit et

    le jour.

    -La ville nocturne est-elle inactive, endormie ? Selon Baudelaire, la ville nocturne n’est pas endormie, elle est active,

    il s’y passe beaucoup de choses même si certaines personnes dorment.

    -Quelle image de la ville nocturne est donnée dans ces deux poèmes ? Dans ces deux poème, durant la nuit, la ville

    semble incertaine, malfaisante, dangereuse, elle est aussi associée aux divertissements «On entend çà et là les

    cuisines siffler, le théâtre glapir, les orchestres ronfler »

    -Quelle image de la ville diurne est donnée dans ces deux poèmes ? La ville diurne semble beaucoup plus calme, plus

    sécurisée, elle est aussi associée au travail, au labeur des gens qui dorment la nuit « travaillé », « ouvrier », « outils »,

    « laborieux »

    Activités type Bachibac :

    Question de langue :

    Dans la chanson « il est cinq heures Paris s’éveille » de Jacques Dutronc, on peut entendre la phrase suivante : « Le

    café est dans les tasses les cafés nettoient leurs glaces ». Le mot « café » apparait deux fois, cependant, il a deux

    sens différents, lesquels ?

    Le premier « café » désigne la boisson, le second désigne une profession : le garçon de café, le barman.

    Question d’argumentation :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Atmosph%C3%A8re_de_la_Terrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Coucher_du_soleil

  • À Paris, la vie nocturne est-elle plus calme que la vie diurne ? (250 mots)

    Thèse : A Paris, de jour comme de nuit, il y a beaucoup d’activité.

    Arguments et exemples : Paris est une ville où l’on trouve beaucoup de travail et beaucoup de divertissements. Il

    existe un tourisme nocturne, c’est-à-dire des gens qui travaillent et d’autres qui visitent et consomment (Paris By

    Night, théâtre, restaurants…), Paris est la ville de la fête, c’est-à-dire que certaines personnes travaillent la nuit et

    d’autres se divertissent (discothèques, concerts, bars, restaurants…)

    Essai : Paris est une ville qui fourmille, qui ne dort jamais, une ville où, de jour comme de nuit, il se passe toujours

    quelques choses. Nombreux sont les artistes qui ont dépeint l’immobilité et la quiétude d’un paysage désert

    (tableaux, descriptions, chansons…). Mais Paris, à l’opposé de cette tranquillité est surtout une ville qui a inspiré de

    nombreux artistes qui avaient la volonté d’immobiliser le mouvement, de définir la diversité. Quels objectifs et

    quelles satisfactions ont bien pu pousser ces artistes à se confronter à cette difficulté ? (300 mots)

    Exemple de plan détaillé :

    I Immobiliser le mouvement pour défier le temps

    -l’artiste est spectateur et témoin de son temps, retranscrire une époque, un moment précis, c’est presque

    faire un travail de mémoire, comme un historien qui fait des recherches sur le passé, l’artiste consigne dans

    ses œuvres des détails pour les générations futures. (Exemple : Caillebotte nous renseigne sur le temps qu’il

    a fait au cours de l’hiver 1878)

    -Le travail d’historien de l’artiste est d’autant plus gratifiant qu’il assure une reconnaissance à long terme,

    souvent même bien longtemps après la mort de l’artiste. L’homme meurt mais ses œuvres restent, elles

    continuent de le faire vivre. (Exemple : on admire Caillebotte qui peint tous les détails des pavés mouillés et

    des reflets)

    -Attention tout de même de ne pas oublier que l’artiste, contrairement à l’historien, n’est pas soumis au

    devoir de subjectivité. (Faisait-il réellement aussi sombre lorsque Caillebotte a peint les toits sous la neige ou

    est-ce le reflet de l’état d’esprit de l’artiste à ce moment-là ?)

    II Définir et détailler la diversité pour informer

    -L’artiste n’est pas seulement un témoin pour les générations futures, il est aussi acteur de son temps. Ses

    œuvres sont donc également destinées à ses contemporains. Elles servent à donner un point de vue, à

    critiquer, à faire réfléchir, à mettre en garde. (Exemple : Baudelaire dépeint une vie nocturne dangereuse,

    effrayante, qui se divertie dans des bassesses)

    -Mais parfois, le travail de l’auteur n’est pas uniquement le fruit d’une réflexion négative. Tout artiste a ses

    muses, Paris fut et est encore parfois la muse de bien des artistes, elle est parfois louée et sublimée.

    (Exemple : Victor Hugo a écrit « Éloge de Paris » en 1866-1867)

    III La grandeur de l’artiste mesurée par la difficulté de ses tâches

    - Capter et retranscrire un instant fugitif est plus difficile que décrire un élément immobile, le talent de

    l’artiste sera donc gratifié de cet effort

    - La diversité de la vie parisienne est source d’inspiration, mais retranscrire cette diversité est compliqué. Il est plus difficile de décrire une multitude de choses qu’un élément isolé (Exemple : Il est parfois

  • difficile de comprendre Baudelaire ou de savoir de quoi parle J. Dutronc tant les éléments évoqués sont nombreux)

    - La diversité est l’occasion de la libre expression, de la subjectivité, chaque détail est sujet à l’interprétation. (Exemple : Baudelaire semble effrayé par les activités nocturnes de la ville alors que Jacques Dutronc semble s’en amuser)