Saint Pierre Julien Eymard Réalisation, Xavier Maugère Marly, Juin 2009.

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Saint Pierre Julien Saint Pierre Julien EymardEymard

Réalisation, Xavier MaugèreMarly, Juin 2009

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Sa naissance

Pierre-Julien Eymard est né le 4 février 1811 à La Mure (Isère) dans une modeste famille d'artisans, profondément chrétienne. Il est baptisé le lendemain de sa naissance.

Parrain-marraine : son Frère Antoine et sa sœur Marianne.

« J'ai vu les grâces qui ont fait la dotation de mon baptême, immenses:– cette filiation de Dieu,– membre de Jésus-Christ, enfant de l'Église, frère des saints,– droit à la grâce, à la gloire de Jésus-Christ.

Ce qui m'a fait pleurer, c'est de voir mes trois vocations, à la vie pieuse, sacerdotale et religieuse. » NR 44,21

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Enfance et jeunesse (1811-1834)

Très tôt, il manifeste une piété vive envers le saint Sacrement et exprime son désir d'être prêtre, lors de sa première communion le 16 mars 1823.

« Quand je pressai Jésus sur mon cœur : je serai prêtre, lui dis-je, je vous le promets ! » Trente ans plus tard, ce souvenir arrachait des larmes au P. Eymard. « Quelles grâces le Seigneur m’a faites à ma 1ère communion, disait-il ! Oui je le croix, ma conversion fut alors sincère et parfaite. » A. Tesnière. AG p 24

Mais son père s'oppose à son projet. C'est au sanctuaire de Notre-Dame du Laus qu'il trouve le réconfort qui lui permet de persévérer dans sa décision. Tout en travaillant à l'atelier familial, il apprend le latin en cachette pour se préparer au séminaire.

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Finalement, son père le laisse partir et, au mois de juin 1828, il entre chez les Oblats de Marie Immaculée à Marseille. Après quelques mois, faute de santé, il doit quitter le noviciat.

« J'ai bien été un peu comme Jacob, toujours en chemin. – Et tout cela, c'était pour m'amener à la vocation eucharistique. Il me fallait Marseille pour m'en donner l'amour exclusif, le centre. – Lyon, pour m'en donner l'exercice et me mettre sur le chemin du Cénacle. Puis, ce cher Cénacle, à l'heure de Dieu. » NR 44,22

Institut des oblats de Marie à Marseille

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Il revient à La Mure pour se soigner. Son père meurt le 3 mars 1831. Rétabli, à la Toussaint 1831, Pierre-Julien rentre au grand séminaire de Grenoble.

Appréciation des directeurs du séminaire : Piété : très bien- Talent : bien.- Prédication : très bien.- Education : très bien – Caractère : très bon.- Chant : très bien.- Santé : mauvaise AG 35

Trois ans plus tard, le 20 juillet 1834, il est ordonné prêtre par Mgr Philibert de Bruillard.

Se voulant rassurant à propos de sa santé, Mgr Bruillard écrivait à l’abbé Eymard. : « Ma bienveillance pour vous a tout prévu. Le poste que je vous destine est dans un climat fort doux. Vous serez auprès d’un curé plus doux encore. » AG 40Fort généreux pour les pauvres, on appelait l’abbé Eymard, le panier percé. AG 41

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Prêtre du diocèse de Grenoble (1834-1839)

Pendant cinq ans, il exerce son ministère au service du diocèse, d'abord comme vicaire à Chatte puis, à partir de juillet 1837, comme curé de Monteynard près de La Mure. Il se consacre entièrement à son ministère et se soucie d'approfondir sa formation intellectuelle et pastorale. Les sermons de cette époque montrent le soin qu'il apporte à leur rédaction, et le Vade mecum, qu'il commence en 1836 comme un journal de bord, trace le programme d'études qu'il s'impose quotidiennement.

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AG 46/ Quelques témoignages : « Presque tous les dimanches, il faisait des sermons familiers à la messe de 10 heures et il avait changé le monde totalement par son enseignementDès la 1ère année, il confessa tant de monde et converti tant de pécheurs en retard pour leurs devoirs que l’église était dans la journée envahie par les femmes.C’était un confesseur doux et de bon conseil. Quand on sortait de son confessionnal, je me rappelle bien ce souvenir, on était content et encouragé dans la pratique du devoir.Nous n’en aurons jamais plus comme celui-là. Il est trop bien, nous ne le garderons pas. »

Chapelle de Monteynard

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Les Retraites annuelles témoignent de sa vie spirituelle, austère, teintée de jansénisme, centrée sur la croix de façon doloriste. – Sur ce point, une grâce singulière, reçue au calvaire de Saint-Romans, au cours de ses années chattoises, annonce et amorce un changement: elle l'ouvre à une spiritualité marquée par l'amour: c'est la grâce du Rocher de Saint-Romans.

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« N'oubliez pas mon rocher, sa chapelle, sa belle vue. Oh! l'heure délicieuse que j'y ai passée il y a quelques années, sur le déclin d'une belle journée! Je sentais mon âme jouir d'une paix et d'une méditation qu'on n'oublie jamais. » CO 263,1 « Mais pour arriver à cette oraison de vie, il faut travailler beaucoup à s'oublier soi-même, à ne se rechercher en rien dans l'oraison; il faut surtout simplifier le travail de l'esprit par la vue simple et calme des vérités de Dieu. Le secret de cette vue simple c'est de voir de prime abord les choses sous le côté de la bonté de Dieu pour l'homme, la raison de cette grâce, ce qu'elle a coûté à Notre Seigneur, son actualité, sa permanence pour nous.Quand l'âme a le bonheur de trouver ce bon côté, l'oraison est plutôt une contemplation délicieuse, où l'heure passe vite. » CO 2011,1 Par son zèle pastoral, en peu de temps, l'abbé Eymard renouvelle sa paroisse. Il garde néanmoins l'attrait de la vie religieuse. Après des atermoiements, Mgr de Bruillard l'autorise à quitter le diocèse et à entrer chez les Maristes.

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Prêtre mariste (1839-1856)

À Belley (1839-1844)Le 20 août 1839, l'abbé Eymard commence son noviciat à Lyon. Au mois de novembre 1839, le P. Jean-Claude Colin, supérieur général, lui confie la tâche de directeur spirituel au collège séminaire de Belley. C'est là qu'il fait profession religieuse le 16 février 1840. Son ministère auprès des enfants et des jeunes est des plus fructueux. De cette période, Eymard a laissé peu de documents: ses retraites personnelles, des instructions difficilement identifiables. Il amorce une correspondance avec sa sœur, des confrères et des familles amies.

Père J.C. Colin

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À Lyon (1844-1851)

Au mois de novembre 1844, le P. Colin l'appelle à Lyon comme provincial, avec la fonction d'assistant général. Pendant sept ans, il est associé au gouvernement de la Société de Marie, et à partir de 1846 comme visiteur général. Au mois de décembre 1845, le P. Colin lui confie la direction du Tiers-Ordre de Marie. Le P. Eymard va s'investir dans le développement de cette branche séculière mariste avec le zèle qu'il apporte en tout. Le Tiers-Ordre va se diversifier en différentes branches, selon les états de vie: les vierges, les mères chrétiennes, les petites filles, les jeunes gens, les hommes mariés, et même un groupe sacerdotal.

Collège mariste

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CO 47,1 « Maintenant il me reste une nouvelle à vous annoncer. Je ne sais pas si elle est bonne ou mauvaise, pour moi elle n'est ni bonne ni mauvaise, car un religieux ne doit plus avoir de volonté, et il est bien partout. Cette nouvelle c'est que je viens de quitter Belley, et que je vais maintenant rester à Lyon, auprès du Supérieur Général [P. Colin], pour lui aider. Ce sera un bonheur pour moi d'être en la compagnie de si saints personnages et je ne puis qu'y gagner; aussi, mettant de côté tout sentiment humain, je remercie bien le Bon Dieu de m'avoir mis dans une position où j'aurai encore plus de moyens de perfection. »

Collège mariste à Lyon

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En dehors de Lyon, il existe des groupes affiliés, ainsi à La Mure, à Tarare et en d'autres paroisses. Il a le souci de former les personnes par un enseignement suivi sur la vie intérieure et il en accompagne un certain nombre par la direction spirituelle. Aux dames, il propose de “vivre comme des religieuses au milieu du monde”. Sans doute n'est-ce pas la visée du P. Colin. Il n'en reste pas moins que, sous l'impulsion d'Eymard, le Tiers-Ordre connaît une extension importante et reçoit sa structure et les éléments essentiels de sa législation.

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CO 230,1 Au P. Colin« Je viens remettre entre vos mains le Bref du Pape pour le Tiers-Ordre, et ce que Son Éminence le Cardinal Archevêque de Lyon [de Bonald] m'a fait remettre et qu'il a appelé institution canonique….Vraiment, mon Père, je ne puis que m'étonner et adorer Dieu, quand je considère la marche du Tiers-Ordre, ses épreuves (et j'ose avouer qu'elles ont été grandes et qu'elles ont eu le même caractère que celles de la Société), quand je vois venir cette approbation du Souverain Pontife, et par une faveur si singulière, le Cardinal, qui jusque là était assez froid, y prendre tant d'intérêt, et cela quand je croyais le Tiers-Ordre à l'agonie….et voilà que la bénédiction de l'Église vient raffermir ce qui était si chancelant, et laisse tout le temps et toute la liberté pour le perfectionner…. »

Mgr De Bonald

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Peu d'études décrivent de façon détaillée la part qu'il prend à l'administration et à l'animation de la Société. Par contre, nous pouvons le suivre plus facilement dans ses prédications soit à Lyon – à deux reprises il prêche le Carême à La Charité – ou dans les missions paroissiales auxquelles il participe, à Dionay en 1849, à Chalon-sur-Saône en 1850, à Saint-Chamond en 1851. Il prêche également une retraite aux élèves du grand séminaire de Grenoble en 1850.

chapelle Saint Jean le Fromental à Dionay

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Au cours de cette période, deux événements vont orienter de façon décisive la vie spirituelle d'Eymard:

– le 25 mai 1845, alors qu'il préside la procession de la Fête-Dieu à la paroisse Saint-Paul de Lyon, il reçoit la confirmation d'un attrait, prêcher Jésus-Christ et Jésus-Christ eucharistique et il choisit saint Paul comme patron, ce grand amant de Jésus-Christ.

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NR 27,3 [Dimanche] 25 mai 1845 – Fête-Dieu« J'ai eu l'insigne faveur de porter le Très Saint Sacrement à Saint-Paul, et mon âme s'en est bien trouvée. Elle a été pénétrée de la foi et de l'amour à Jésus dans son divin Sacrement. Ces deux heures ne m'ont paru qu'un instant. J'ai mis aux pieds de Notre Seigneur l'Église, la France, les catholiques, la Société, moi. Que de soupirs, que de larmes, comme mon cœur était sous le pressoir! Que j'aurais voulu dans ce moment avoir dans mon cœur tous les cœurs. Le zèle de saint Paul! »

« Voici ce que j'ai promis à Notre Seigneur.Depuis le commencement de ce mois, je sens en moi un grand attrait vers Notre Seigneur, mais jamais je ne l'avais éprouvé si fort. Cet attrait m'inspire dans mes prédications, conseils de piété, de porter tout le monde à la connaissance et à l'amour de Notre Seigneur, de ne prêcher que Jésus-Christ et Jésus-Christ Eucharistique. »

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– Le 21 janvier 1851, alors qu'il prie à Notre-Dame de Fourvière, il est fortement impressionné par le manque de formation des laïcs et des prêtres, et le peu de dévotion envers le saint Sacrement. Il faut faire quelque chose, un corps d'hommes… – Par la suite, il considérera cette grâce comme une grâce de vocation.Au mois de septembre 1851, le P. Eymard quitte Lyon en emportant avec lui cet appel.

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À La Seyne-sur-Mer (1851-1855)

Nommé supérieur du collège de La Seyne-sur-Mer, il doit redresser une situation difficile. Sous sa direction, en peu de temps, le collège va connaître un développement singulier. Son attrait pour l'Eucharistie se développe. Il est engagé dans l'Œuvre de l'Adoration nocturne à Toulon, et anime le groupe des Jeunes de La Seyne, commencé par le commandant Raymond de Cuers.

« Me voici donc au milieu des enfants, et j'en bénis Dieu, puisque c'est sa sainte volonté qui m'a envoyé ici, et c'est ce qui me donne de la force et un peu de bonne volonté. »

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CO 281,1 « Et voilà ce qui me coûte beaucoup, ce renoncement à tout instant du jour; être à mille choses, entendre des choses si loin de mes goûts et de mon attrait! Dieu le veut: voilà ma seule consolation au milieu de tout ce petit monde, et de cette foule de parents, hélas! pour la plupart sans éducation solide et chrétienne.Je ne puis rien vous dire de mon séjour ici. Je n'ai pas encore fait une promenade hors de notre établissement. Je suis resté à la glèbe du matin au soir; la poésie de la mer, de l'escadre, du beau ciel de Provence ne m'a pas encore réjoui. Il y a si peu de poésie dans le positif d'une maison d'éducation, à repasser les auteurs morts, de grammaire, de grec et de latin! »

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Le 18 avril 1853, pendant l'action de grâce de sa messe, il reçoit une grâce de force et de douceur qui le rend capable de tout entreprendre et de tout endurer pour la fondation d'un Ordre voué au saint Sacrement. Il est en relation avec le P. Hermann Cohen, l'abbé Brunello de Marseille, avec de Cuers. Il ébauche des Constitutions, recrute des jeunes qui partagent son idéal. Par personne interposée – le P. Jandel à Rome – il soumet son projet au pape. Mais le P. Julien Favre, supérieur général, s'oppose à une œuvre qui n'entre pas dans la fin de la Société de Marie. Au mois de septembre 1855, épuisé, le P. Eymard est déchargé de la responsabilité du collège et va se reposer au noviciat de Chaintré, près de Mâcon.

Père Herman Cohen

Château de Chaintré

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CO 412,1 « Le 18 avril, dans l'action de grâces de la sainte messe, je fus tout à coup saisi par un grand sentiment de reconnaissance et d'amour pour Jésus, et alors de lui dire: “Mais que pourrais-je faire de grand pour vous?” Et une pensée douce, paisible, mais forte et vive, me rendit heureux, de me dévouer au service du très saint Sacrement, d'en demander la permission, de chercher les moyens de soutenir et de former la grande œuvre de l'Adoration perpétuelle, de pousser à établir l'Ordre religieux du Très Saint-Sacrement. Quelle belle pensée, n'est-ce pas, bonne fille! N'est-il pas surprenant que, depuis l'établissement de la sainte Église, la sainte Eucharistie n'ait pas eu son corps religieux, sa garde, sa cour, sa famille, comme les autres mystères de Notre Seigneur ont tous eu un corps religieux pour les honorer et les prêcher? Et il me semblait que j'étais disposé à faire tous les sacrifices pour Jésus au très saint Sacrement.Je fis part de ce sentiment au Père Hermann qui se trouvait avec nous, et avec qui je suis lié depuis longtemps; et voilà que nos pensées et nos désirs se rencontrent….. »

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À Chaintré (1855-1856)

Tout en travaillant à la rédaction du Manuel du Tiers-Ordre de Marie, il poursuit sa réflexion et, finalement, s'en remet à la décision de Pie IX, que le P. Favre doit rencontrer au printemps de 1856. En réalité, au cours de l'audience, il ne fut pas question d'Eymard. Si bien que, lorsque, le 22 avril 1856, le P. Eymard rencontre le P. Favre à Chaintré pour lui demander la réponse de Rome, il n'obtient que celle de son supérieur, et c'est un refus. Eymard demande alors d'être relevé de ses vœux, et sa requête est telle, que le P. Favre acquiesce sur-le-champ. Ce qui ne va pas sans provoquer quelques remous lors d'une rencontre avec le Conseil général. À la demande d'Eymard, le P. Favre sursoit à l'exécution de sa décision et celui-là quitte Lyon pour faire une retraite d'élection à Paris.

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De cette longue période mariste, nous avons une documentation assez riche, notamment concernant le Tiers-Ordre de Marie et ses retraites personnelles. Sa correspondance se développe à l'adresse de ses confrères, d'autres personnes, notamment de Marguerite Guillot, rectrice du Tiers-Ordre des vierges. Nous disposons également d'un nombre important de prédications ou d'instructions, classées sous le titre “avant 1856”, sans que l'on puisse, faute de repères chronologiques, les attribuer de façon sûre à la période de son ministère à Grenoble, à sa période mariste ou même à une période postérieure.

Marguerite Guillot

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CO 607,2 à Marguerite Guillot 8 juillet 1856« Voici quelques détails sur nos commencements. Vous

connaissez les épreuves de Toulon et celles de Lyon, avant mon départ pour Paris. Jusqu'alors je m'étais borné à demander une permission temporaire d'un an ou deux, pour mettre l'œuvre à flot, personne ne voulant se dévouer pour la première heure… Lyon refusa et me dit: “Ou renoncez, ou sortez.” Le T.R.P. Favre souffrait, il aurait voulu tout concilier; son conseil était contre moi et contre l'œuvre. Pour couvrir le Père Favre, j'eus recours à Rome et écrivis que la réponse fût adressée à lui et non à moi, qu'il eût l'honneur de la chose. L'épreuve fut l'obligation du silence, et j'allai à Chaintré finir le manuel [du Tiers-Ordre]. Le Père Général, avant de partir pour Rome, me dit jusqu'à deux fois: “Je parlerai de votre affaire au Pape, et j'espère que vous vous soumettrez à tout ce que le Pape dira!” – “De grand cœur et absolument, lui dis-je! Chez moi c'est une question de conscience, qu'on la tranche et tout est fini.”

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À Rome le T.R. Père voit mes amis qui lui donnent raison, mais je n'étais pas là… Il reste deux à trois heures dans la salle d'attente du Pape, bien résolu d'en parler. Pendant une heure il en parle avec Mgr Luquet, qui avait la même pensée avec la sœur de la Réparation, et par conséquent contre la nôtre.Le Père Favre, aux pieds du Pape, oublie mon affaire. Dieu l'a permis, car j'étais certainement dans la volonté arrêtée d'obéir au moindre signe, au moindre désir. La question, à son retour, restait la même; j'ai prié à Chaintré, et j'ose dire, jamais je n'ai tant prié ni souffert pour conjurer Dieu de me manifester sa sainte volonté et ce qu'il fallait répondre. Quand l'heure est venue, j'ai senti en moi quelque chose de si fort et de si clair, que j'ai demandé, après toutes les supplications et les permissions simples, la délivrance de mes vœux; et voyant ma détermination fixe, on me l'a donnée. »

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Le fondateur (1856-1868)

De la fondation à l'approbation (1856-1863)Le P. Eymard arrive à Paris le 30 avril 1856. Pour plus de liberté, il n'est pas hébergé dans la communauté mariste.

CO 554,1.1Trad.: Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait? J'élèverai la coupe du salut, j'appellerai le nom du Seigneur. Tu as défait mes liens, j'offrirai le sacrifice de louange, et j'appellerai le nom du Seigneur. – Grâces soient à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre Seigneur Jésus-Christ!CO 554,1.2Trad.: Pour demander la charité: Dieu qui faites servir toutes choses au bien de ceux qui vous aiment, imprimez si profondément en nos cœurs l'ardeur de votre charité que nulle tentation ne puisse ébranler les désirs que vous nous inspirez. – Secrète: Dieu qui nous refaites à votre image par vos sacrements et vos commandements, affermissez nos pas dans vos sentiers, afin que ce don de la charité que vous nous faites espérer, vous nous le fassiez réellement obtenir par le sacrifice que nous vous présentons. (Trad. G. Lefebvre, Missel 1955).CO 554,1.3Trad.: Moi, je suis la vigne, vous les sarments: celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car sans moi vous ne pouvez rien faire. – Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et vous l'aurez.

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Le 1er mai, il entre en retraite et confie sa cause à l'archevêque, Mgr Dominique Sibour, qui charge son auxiliaire et cousin, Mgr Léon Sibour, d'étudier le dossier. Au terme de plusieurs rencontres, la réponse de l'archevêque est négative: il juge l'œuvre purement contemplative. Le P. Eymard réplique: “Nous voulons adorer, mais nous voulons aussi faire adorer.” Et il évoque son projet de l'Œuvre de la Première communion des adultes à Paris. Mgr Sibour est conquis. Séance tenante, il reçoit le P. Eymard et son compagnon, le P. de Cuers, et leur donne toute autorisation pour commencer l'œuvre projetée. Ainsi ce 13 mai 1856 signe l'acte de naissance de la Congrégation du Saint-Sacrement. Le lendemain, il est relevé de ses engagements maristes. Même si, par la suite, les relations se distendent avec la Société de Marie, il lui restera toujours uni de cœur. Il était convaincu que Marie l'avait conduit à l'Eucharistie.

Mgr Sibour

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Les débuts furent on ne peut plus difficiles. L'archevêché mit à la disposition de l'œuvre une propriété, située au 114 rue d'Enfer (aujourd'hui 88 avenue Denfert-Rochereau dans le 14e), mais à titre précaire. Inconnu à Paris, Eymard est sans relations, sans ressources et sans vocations. Tout en faisant les préparatifs, il attend plus de six mois des recrues pour former une communauté. Le 6 janvier 1857, il inaugure la première communauté adoratrice avec l'exposition du saint Sacrement; la Société compte alors quatre membres. C'est dans la pauvreté et le dénuement que la vie s'organise. Puis progressivement, la communauté grandit. À la fin de l'année, l'archevêché met en vente la propriété. Eymard, faute de ressources, ne peut songer à l'acquérir; il faut penser à déménager.

88 avenue Denfert Rochereau aujourd’hui

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CO 646,1Quel bonheur pour nous le 6 janvier de voir pour la première fois Jésus, notre Roi, monter sur son trône d'amour, manifester sa présence par telle grâce si insigne! Mon cœur était trop plein pour pouvoir parler et dire ses sentiments. J'étais presque muet et stupide d'étonnement. Quand je pense en effet au chemin que Jésus a suivi pour arriver jusqu'ici et nous faire passer à travers tant de difficultés sans nous en douter! Aujourd'hui que je vois ces difficultés passées, je suis comme quelqu'un qui a traversé les plus grands dangers sans s'en douter; c'est que Jésus était dans la barque et nous dormions à ses pieds. Oh! oui, Dieu veut cette œuvre eucharistique! Tous les jours nous en voyons les preuves, mais pourvu que nous correspondions bien à une si grande grâce!

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Finalement, il trouve, en ce même quartier, à côté de l'Observatoire, une propriété double et séparée, les 66-68 de la rue du Faubourg Saint-Jacques. Une fois aménagé l'immeuble du 68, la communauté s'y transporte à Pâques 1858. Eymard restaure l'immeuble contigu du 66 et, au mois de mai 1858, il y accueille Marguerite Guillot et deux compagnes pour y préparer la fondation de la branche féminine. Avec l'aide de laïcs, des confrères des Conférences de Saint-Vincent de Paul, il rassemble des jeunes apprentis du quartier qui n'ont pas été catéchisés, et, au prix d'une longue patience, il les prépare à leur première communion. Le 15 août 1859, il a la joie de communier douze jeunes; le lendemain, ils sont confirmés. Ainsi naît puis se développe, en ce quartier de la barrière d'Arcueil, l'un des plus pauvres de Paris, l'Œuvre de la Première communion des adultes. Au mois de décembre, il se rend à Rome avec le P. de Cuers et, le 5 janvier 1859, Pie IX signe le bref laudatif de son Institut.

rue du Faubourg saint Jacques en 1867

Johan Barthold JONGKIND

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« Monsieur le Vicaire GénéralVicaire Général,

Me voici de retour de RomeRome, depuis quelques semaines, j'ai attendu le fruit de notre retraite pour vous dire toute la grâce reçue.

Le Souverain Pontife Souverain Pontife m'a reçu avec la plus paternelle affection et a entendu avec le plus religieux intérêt, le narré de cette petite œuvre; de sa première bénédiction reçue à ToulonToulonet mise à l'œuvre à ParisParis; Sa Sainteté a voulu voir les lettres testimoniales des Évêques….

Son Éminence Mgr le Cardinal Archevêque de Paris Paris avait écrit ces quelques lignes:CCette petite Société qui nous est bien connue et qui mérite bien jusqu'ici de la sainte Église Église pour sa piété remarquable envers le saint Sacrement saint Sacrement de l'Eucharistie et le zèle des âmes qu'elle manifeste en toutes circonstances, nous la recommandons très humblement au Saint Seigneur notre Souverain Souverain Pontife Pontife et très cher Père. »  ParisParis, le 2 décembre 1858 2 décembre 1858  [signé] F.M. F.M. Card. MorlotMorlot, archevêque de Paris.”

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Le Saint-PèreSaint-Père, après avoir loué l'œuvre et admiré son progrès en si peu de temps, me promit de s'en occuper après NoëlNoël. C'était le 20 décembre 20 décembre que j'eus le bonheur d'avoir mon audience, et le 5 janvier 5 janvier Sa Sainteté signait elle-même le Bref laudatif dont voici la teneur:

Cher Fils, salut et bénédiction apostolique. Nous avons appris avec joie ton zèle tout dévoué avec lequel depuis trois ans tu cherches à augmenter et à développer le culte du saint Sacrementsaint Sacrement, spécialement en FranceFrance. De ce zèle tu nous as parlé en notre présence et tu nous as montré les lettres testimoniales pleines de louanges de plusieurs évêques de FranceFrance. Que Dieu Dieu dans sa miséricorde te donne de réaliser cette fin, digne d'une très grande louange de la part de tous, à laquelle tu te consacres avec tant de soins et de sollicitude. En gage d'un si grand bienfait, qu'il te donne la bénédiction apostolique que nous t'accordons, fils bien-aimébien-aimé, avec toute l'effusion de notre cœur plein d'affection.Donné à RomeRome, près Saint-Pierre Saint-Pierre le 5 janvier 5 janvier 18591859...(signé) Pius PP. IX(signé) Pius PP. IX

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Cette même année, le 8 novembre 1859, appelé par Mgr de Mazenod, il inaugure à Marseille une seconde communauté et la confie au P. de Cuers. Rapidement, l'Agrégation du Saint-Sacrement, qui associe les fidèles à l'œuvre d'adoration, connaît une extension considérable. Trois ans plus tard, le 29 décembre 1862, il fonde une troisième communauté à Angers. Dès lors, sans tarder, il entreprend les démarches pour solliciter de Pie IX l'approbation pontificale de son Institut. Il se rend une seconde fois à Rome et, le 3 juin 1863, il reçoit de Pie IX le décret d'approbation, en date du 8 mai.

Au cours de ces années, le P. Eymard prêche beaucoup, à ses religieux et à la communauté des futures Servantes du Saint-Sacrement, aux fidèles de la chapelle, mais aussi dans des églises de Paris, où sa renommée s'étend. Il travaille surtout à la rédaction des Constitutions. Souvent il ne s'agit que d'ébauches de chapitres ou de numéros, selon une pensée qui évolue et se clarifie. Sa correspondance devient plus importante soit avec ses amis lyonnais soit avec des personnes qu'il accompagne.

Père Raymond de Cuers

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Les Constitutions et le Cénacle (1863-1865)

S'ensuit une période intermédiaire où le P. Eymard consolide son œuvre. Il réunit ses Religieux à Paris au mois d'août 1863 pour une retraite spéciale et un premier groupe s'engage par des vœux canoniques selon la Règle qui a été soumise à Rome pour examen. Pour répondre aux remarques qui lui ont été faites, il visite plusieurs Instituts religieux afin de recueillir des matériaux en vue d'une meilleure rédaction. À cet effet, il quitte la capitale au début d'octobre 1863 et, durant tout un mois, dans la solitude du château de Saint-Bonnet dans les monts du Lyonnais, où l'accueille son ami M. Blanc de Saint-Bonnet, il travaille à une nouvelle rédaction des Constitutions de ses Instituts. Celles-ci seront éditées l'année suivante, au mois d'avril 1864 pour ses Religieux, au mois d'août pour les Servantes. À cette date, celles-ci sont établies en communauté canonique à Angers, sous la tutelle de l'évêque, Mgr Guillaume Angebault. Marguerite Guillot, sous le nom de Mère Marguerite, en est la première supérieure générale. La fondation a eu lieu le 26 mai 1864.

Mgr Guillaume Angebault

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Depuis le mois de décembre 1863, le P. Eymard se consacre tout entier à la réalisation d'un projet qui lui tient à cœur: acquérir le Cénacle de Jérusalem pour en faire le lieu d'un culte magnifique envers l'Eucharistie. Il multiplie les démarches auprès des instances intéressées, intervient auprès de Pie IX. À deux reprises, il envoie en éclaireur le P. de Cuers. Le projet se heurte à des difficultés insurmontables, que le P. Eymard ne soupçonnait pas. Il se rend à Rome le 10 novembre 1864 pour plaider sa cause. Ses interventions auprès de la Congrégation de la Propagande n'aboutissent pas. La question devant être dirimée par une Congrégation générale des cardinaux, elle est renvoyée après les fêtes de Noël et, par la suite, sans cesse remise à une assemblée générale ultérieure.

Palais de la congrégation de la propagande de la foi

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De guerre lasse, mais sans quitter la place, le P. Eymard se retire chez les Rédemptoristes, villa Caserta près de Sainte-Marie-Majeure. Le 25 janvier 1865, il entre en retraite et, tout en veillant à sa cause, vit pendant neuf semaines sous le regard de Dieu. Les notes qu'il rédige jour après jour révèlent ses états d'âme, ses attentes, ses désirs, ses souffrances et ses épreuves. Dans cette pure recherche de Dieu et de sa volonté, il découvre que ce qui importe, ce n'est pas le succès de la Société par moi, ou même du Cénacle, mais une autre réalité, le dépouillement de tout son être, de son moi. Néanmoins il ose croire à la réussite de son projet.

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Le 21 mars 1865, en la fête de saint Benoît, au cœur de ses épreuves, il reçoit, au cours de son action de grâce, la faveur insigne “du don de la personnalité” et il s'y engage par vœu. Il résume cet événement en ces simples mots: Rien pour moi, personne, et demandant la grâce essentielle: rien par moi. Modèle: Incarnation du Verbe. Suit un texte de M. Olier, tiré du Catéchisme de la vie intérieure. Il s'agit d'une expérience mystique majeure, qui transforme radicalement le P. Eymard et le rend disponible à toute décision, fût-elle à l'encontre de son désir. Celle-ci lui est communiquée à la fin du mois: elle est négative. Apparemment, c'est l'échec total. Le P. Eymard quitte Rome le 30 mars 1865 dans une attitude d'abandon avec, pour unique richesse, le “Cénacle intérieur”, cet amour pur, qui fut celui de l'Incarnation par le sacrifice du moi humain de Jésus.

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La croissance de l'œuvre et la mort du Père (1865-1868)

La vie du P. Eymard est marquée de façon définitive par cette grâce de don total de soi-même. Par son enseignement et ses activités intenses, il devient, comme le note le P. Saint-Pierre, l'apôtre du Cénacle. Il ouvre successivement deux communautés de Religieux à Bruxelles, l'une en 1866, l'autre en 1867. En 1866, il acquiert une propriété à Saint-Maurice-Montcouronne (Essonne) et y transfère le noviciat, qui était auparavant dans la maison mère de Paris. Cette même année, il fonde une seconde communauté de Servantes à Nemours (Seine-et-Marne).

Château de saint Maurice de Montcouronne

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Avec la même ardeur, le P. Eymard poursuit ses prédications dans ses communautés comme à l'extérieur. Jusqu'au bout, il cherche à perfectionner le texte des Constitutions de ses Religieux. Puis surviennent des épreuves. Le P. de Cuers, son compagnon de la première heure, attiré par une vie entièrement contemplative, demande à quitter la Société; le P. Eymard le retient, en lui permettant de suivre son attrait en dehors, mais en lien avec lui. Mal engagée, la communauté de Nemours doit être fermée: c'est une catastrophe financière et morale pour les Servantes, qui se double d'un échec personnel, qui lui fait perdre tout crédit auprès des évêques. Il connaît des difficultés de santé. Surtout, il traverse une période d'aridité spirituelle, une “nuit obscure” où il ne trouve de consolation que dans la fidélité d'un journalier à sa tâche, de plus en plus lourde. Sa dernière retraite à Saint-Maurice, du 27 avril au 2 mai 1868, se fait l'écho de cette épreuve mystique.

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Sa prédication et sa correspondance traduisent la richesse de sa vie intérieure. Il se veut le chevalier du pur amour. Le P. Eymard est saisi par le mystère eucharistique; il le célèbre, il le contemple et il le prêche avec une flamme qui touche les cœurs. Le 17 juillet 1868, sur l'ordre de son médecin, il quitte Paris pour se reposer dans sa Matheysine natale, où ses sœurs l'attendent. Lorsqu'il arrive à La Mure au soir du 21 juillet, c'est un homme épuisé qui revient dans sa maison familiale; terrassé par une congestion cérébrale, il ne lui reste plus que quelques jours à vivre. Au début de l'après-midi, le samedi 1er août 1868, Pierre-Julien Eymard rend son âme à Dieu, loin de ses frères. La vénération de ses compatriotes se manifeste spontanément: “Le saint est mort.”

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Au terme des procès ordinaires de Grenoble et de Paris, ouverts en 1898, le P. Eymard est béatifié par Pie XI le 12 juillet 1925. Le 9 décembre 1962, à l'issue de la première session du Concile Vatican II, Jean XXIII le proclame saint. Le 9 décembre 1995, Jean-Paul II inscrit son nom au calendrier de l'Église universelle et fixe sa fête liturgique à la date du 2 août, en reconnaissant en lui “un apôtre éminent de l'Eucharistie”.

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   Notre Seigneur m'a appelé à son service eucharistique

malgré mon indignité. Il m'a conduit de la mort, et par la mort, à la vie.

- Pierre-Julien Eymard -

Buste réalisé par Rodin

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