Saint-Gingolph et sa région frontière dans la résistance 1940-1945

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par André ZénoniFrench Resistance activities during WW II at the French-Swiss border town of St-GingolphLes actions de la Résistance pendant la Guerre à St-Gingolph, Haute Savoie/Valais

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  • Haut lieu de la Resistance fran~aise

  • A vertissement L'auteur, M. Andre Zenoni, s'est heurte a de nombreuses difficultes pour rassembler les illustrations de son ouvrage. II prie les lecteurs de bien vouloir l'excuser pour la mauvaise qualite de certains documents.

    ...

  • Remerciements L'auteur remercie toutes les personnes, qui, par la fourniture de textes et de documents photographiques, ont contribue a la realisation de cet ouvrage. Un ouvrage qu'il dedie a sa famille et a tous ceux qui ont inscrit leur nom dans les actions de resistance, symbolisees par l'appel du General de Gaulle du 18 juin 1940. Saint-Gingolph, decembre 1994

  • PREFACES DE

    Loms MEXANDEAU SECRETAIRE D'ETAT AUX ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE GUERRE.

    GASTON CUSIN GRAND OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR, COMMISSAIRE DE LA REPUBLIQUE.

    GEORGES RIOND PRESIDENT DES MEDAILLES DE LA RESISTANCE DE LA HAUTE-SAVOIE,

    COMMANDEUR DE LA LEGION D'HONNEUR.

  • C'est avec p laisir que je trace ces quelques lignes d'avant-propos au ternoignage d'Andre Zenoni. Car l'une des missions du Secretariat d 'Etat aux Anciens Combat-tants et Victimes de Guerre, est celie de la sauvegarde de la memoire des conflits. Preoccupes par la dispari-tion des temoins, nous ren-/o1'f;ons sans cesse cet aspect du devoir de memoire, un devoir qui n 'est pas seule-ment it rendre aux survi-vants, mais qUi concerne surtout les jeunes genera-tions, celles qui n 'ont pas connu la guerre mais dont ta curiosite est plus aigue qu'on ne Ie croit souvent. Le recit et les documents pro-duits par Andre Zenoni sont d 'autant plus interessants qu 'its se situent au carrejour des lieux memoire et des hommes memoire.

    Preface Les lieux memoire: it s 'agit d 'une zone jrontiere entre un pays en gue1'ye, la Fran-ce, et un pays neutre, la Suisse. Plus precisement, if s 'agit d 'un Village jrontiere, Saint-Gingolph, auquel cette posi-tion a evite Ie sort d'Oradour Ie 23 juillet 1944 mais qui a subi neanmoins Ie massacre et Ie martyre. Les hommes memoire qUi, dans une telle region, ne sont pas des resistants ordi-naires. lis sont tour it tour passeurs, ravitailleurs, injor-mateurs tout en sachant, Ie moment venu, prendre Ie

    jusil et se muer en maqui-sards. Tantot executant, tan-tot commandant, Andre Zenoni illustre et resume ce que jut la guerre et la Resis-tance dans cette zone du Chablais. Le jait que je connaisse et apprecie l 'un et I 'autre depuis plusieurs dizaines d 'annees n 'a jait qu 'accroftre l'interet que j 'ai pris it la lecture de ce livre memoire.

    G

    Louis Mexandeau, secretaire d'Etat aux Anciens

    Combattants et Victimes de Guerre

  • Il Y a tout juste un demi-siikle, Ie 1 er mai 1992, a l'appel de j ean Moulin, la France, ecartelee en quatre zones politiques, sortait de l'abfme oil l'avaient precipi-tee et animee cent jours d 'une guerre eclair. Apres deux ans de reaction spontanee, la Resistance, en/in rassemblee et unani-me, devait ce jour-la denon-cer, avec Ie general de Gaul-le, les collaborateurs de l'occupant, en dejUant deuant les Monuments aux morts de la Grande Guerre 1914-1918. Ils rejoignaient ainsi la France libre. Un an apres, un train emportait, dans la nuit et Ie brouillard, j ean Moulin tor-ture a mort, tandis que par dizaines de m illiers, resis-

    Preface tants conuaincus ou vic times inconscientes, designes sans debats, allaient 1'ejoindre deja deux millions de prison-n.iers de guerre, laissant notre pays exsangue. Le long du Leman, sur quelques dizaines de kilo-metres, jusqu 'a fa frontiere de Saint-Gingolph pour la zone vichyssoise, Saint-Gin-golph restait, apres fa ban-lieue de Geneue, le dernier des passages vers le monde libre qUi echappaient encore au contr6le allemand dans une complicite spontanee de la population frontaliere. Andre Zenoni, engage avec

    des Compagnons . resolus au pres de qui il a partage les risques de la Liberation, a ete depuis le maire indiscute de ce Village martyr, cite a l 'Ordre de fa division . Aujourd'hui, octogenaire, unanimement considere par les resistants des deux Savoies pour son inlassable devoue-ment a leur histoire glorieu-se, it nous apporte sa contri-bution en presentant un livre de photos ignorees.

    Gaston eusin, grand officier

    de la Iigion d'honneur, commissaire

    de la Re ublique

  • Preface

    Andre Zenoni est un exemple de vaillance. La vaillance, c 'est la bravou-re plus Ie CCEur. 11 s'est battu avec bravoure. Le grade d 'Officier de la Legion d 'honneur et la roset-te de la Medaille de la Resis-tance en portent temoignage. 11 a ecrit ses souvenirs avec CCEUr, moins pour raconter ceux qu 'il a vecus que pour raviver la memoire de tous ses compagnons de lutte et de clandestinite, entrafnes par lui dans Ie combat pour la liberte des deux cotes de la jrontiere. Ce livre est vrai parce qu 'il traduit spontanement l'ideal qUi, au jour Ie jour, a anime les engagements, domine les epreuves et maintenu la jer-veur. Ce livre se lit avec emotion.

    Georges Riond, president des Medailles

    de 1a Resistance de Ia Haute-Savoie,

    commandeur de la Legion d'honneur

    medaillemilitair

  • Memoires de la Deuxieme Guerre mondiale 1939-1945 Andre Zenoni: Saint-Gingolph et sa region frontiere

    Alldre Zellolli, ell/reprise dll btilimell/ e/ de /ravaux pllblics, Sail//-Gillgolpb, roselle de la Resis/allce, Offi-cier de la Legioll d'holllleur.

    Ne Ie 6 fevrier 1907 a Saint-Gingolph , Haute-Savoie, nationalite franpise. Mes etudes, ecole primaire de 1912 a 1918 a Saint-Gingolph, College municipal d'Evian 2 ans, pu is ensei-gnement secondaire au Lycee Jean-Jacques Rousseau a Thonon de 1920 a 1924. A la fin de ma troisie-me, admis en seconde, mon pere, entrepreneur en batiments et tra-vaux publics, adjudicataire de nom-breux et importants travaux, m'appelle a ses cotes. Des sep-tembre 1924, je debute sur les chan-tiers pour y faire mon apprentissage de conducteur de travaux. Je suis appele sous les drapeaux pour accomplir mon service militai-re au 5e Regiment du genie du che-min de fer a Versailles, au Camp de Satory de mai 1929 a mai 1930. C'est un regiment d'affectation spe-ciale, reservee aux cheminots et am: entreprises agreees par les chemins de fer (a l'epoque compagnie PLM, puis S ICF a partir de 1936). De nombreux mois sous les dra-peaux Alne de cinq enfants, je n'ai accom-pli que 12 mois de service militaire.

    affectation speciale durant mon ser-vice actif au 5e Genie de Versailles, je dus effectuer une periode de 21 jours a Toul. Le 2 septembre 1939, repondant a l'appel de la patrie, conformement a I'ordre de mobilisa-tion generale, je rejoins immediate-ment Ie 15e Regiment du Genie che-min de fer aToui , caserne Baudezeln. Je fais la connaissance d'Albert Jorat, mecanicien de route sur locomotive a vapeur au depot d'Annemasse. Les formalites accom-plies au centre mobilisateur du 15e

    Albel1 fora/, mecal1iciel1 de rOil /e. Locomotives cl vapeur du depot d'AlIlIemasse circllian/ Sil l' la ligl7e Bellegarde / Le BOllvere/ via la lron/iere de Sail7 /-Gil1-golpb .

    Genie, no us gagnons Bruley, petite ville a 15 km de Toul. Les effectifs de notre compagnie sont de 345 hommes, dont 2 Savoyards. Bien equipes, sac a dos, musette, bidon, arme, nous nous dirigeons sur Frontigny, dans Ie secteur mili-taire de Toul , pour entreprendre Ie premier chantier de deviation d'un passage a niveau. Notre comman-dant de compagnie, ingenieur prin-cipal des Ponts-et-Chaussees au port de Saint-Nazaire, connaissait ma profession dans Ie civil et mon service actif au 5e Genie. II me confie Ie reglage et Ie cylindrage de la chaussee de part et d'autre de la voie Ferree. Je lui fais part des qualites de Jorat. II conduira Ie rouleau compresseur que no us emprunterons pour la duree des travaux a son proprietai-re se trouvant a 8 km du lieu de mission.

    Pres de la ligne Maginot Dans la Meurthe-et-Moselle, a I'avant-garde des secteurs fortifies se trouvant a proximite des avant-postes de la ligne Maginot, je re~ois I'ordre d'equiper les sols de tran-chees, boyaux, abris et divers autres ouvrages, systeme caillebotis. Nous sommes un groupe de huit, Ie com-

    En octobre 1936, en raison de mon EfIec/if'de la cOlllpagllie Sill' pied de gllerre: 345 bOlllllles dOli/ 2Savo),ards, AI/dre Zellolli e/ AlbeI1}ora/.

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  • mandant m'a laisse Ie choix des sapeurs. Ce travail est execute dans de bonnes conditions, assez rapide-ment grace a la bonne volante et a la bonne entente de chacun. Le bois utilise convient parfaitement, en grande partie du frene provenant de la foret proche des ouvrages. Ce travail termine, je re~ois l'ordre de me rendre avec I'equipe a Samy-les-Vigy pour proceder a la refection de la voie Decauville de 60, bordant Ie canal de la Marne au Rhin afin que Ie locotracteur Diesel puisse assurer un remorquage parfait des peniches non motorisees qui naviguent sur cette voie d'eau. Les materiaux livres a l'ouverture du chantier, de granulometrie adequa-te, l'equipe de poseurs qualifies, les travailleurs excellents et solidaires, permettent la realisation de ce tra-vail avec promptitude, a la satisfac-tion de nos chefs. Nous sommes loges chez un cheminot, connais-sance de Jorat. Nos relations sont tres amicales avec les mariniers a cause de la satisfaction que leur donne notre travail. Nous sommes un vendredi apres-midi, notre chantier se termine. Nous sommes invites a diner a bard de deux peniches par les families reunies. Le cheminot est des notres avec ses deux fi lles et son epouse. Un succulent repas est servi : char-cuteries d'Alsace-Lorraine, quiche lorraine, vola illes de leur basse-cour, frites a la mode de Belgique, tartes et friandises du folklore lor-rain, Ie tout arrose du meilleur cru d'un yin du Rhin, sans oublier la fameuse mira belle de cette province et Ie kirsch d'Alsace. Puis Albert Jorat, excellent chanteur, nous egaye de ses romances, accompagne a l'accordeon par l'un des mariniers. Ces gracieuses dames et demoiselles, nous font l'honneur des melodies de la Lorraine. Taus en ca:ur, nous entamons les Allo-broges, la marche lorraine, puis Ie bouquet final : "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine". A ce moment-la , c'est l'apotheose ! Passe Ie week-end, nous gagnons

    Alldre leilani, service militaire 5e Regimelll du genie, chemin de fer Camp de Salary, ci Versailles 0929-1930)

    notre nouveau chantier sur la base aerienne de Vilers-St-Etienne, terrain d'aviation militaire, au nous avons a construire des petits blockhaus pour recevoir Ie canon revolver anti-aerien de 27 mm. ]'ai la responsabi-lite de la confection et de la mise en a:uvre de I'armature metallique des blockhaus. Pendant I"execution de cet ouvrage, nous avons la visite desagreable d'un avian de recon-naissance a croix gammee, qui nous bombarde de tracts imitants une feuille de platane jaunie, avec sur une face la caricature d'un buste de poilu fran~ais de 14-18 et sur l'autre face, l'inscription manuscrite : Fran-

    ~a is , tu offres ta poitrine aux soldats anglaisJ>.

    La voix d'un traitre A la radio, la voix rauque et moqueuse du traitre Ferdonnet, de la Se Colonne, nous felicite pour la precision et l'adresse du tir de notre DCA sur leur avian. II nous salue et nous annonce que nous aurons a nouveau d'autres visites. L'hiver s'installe, nous quittons la Lorraine pour la frontiere beIge. Dans nos wagons, pouvant contenir quarante hommes et huit chevaux, nous sommes rechauffes par la paille. Jorat nous a fabrique des petits cha-peaux ronds contre Ie rhume de cerveau. Nous debarquons a Bam-

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    becque, petite ville franco-beIge situee a 12 km de Dunkerque, tra-versee par une route a grande cir-culation. Du cote beIge, les bars et les cafes sont ouverts toute la jour-nee de 6 heures a minu,it. II fait une temperature glaciale : mains 27 degres. Les hommes de garde ne prennent qu 'une demi-heure de fac-tion la nuit, avec the au rhum de rigueur. Le travail est impossible, l'inertie totale. En Belgique, les bars et les cafes font fortune. La belate bat son plein. Brusquement, une epidemie se declenche au 241e Regiment d'infanterie stationnant a nos cotes, regiment breton, ainsi qu 'a Dun-kerque a l'aviation. C'est une epide-mie de scarlatine. Les malades sont evacues et hospitalises sur Saint-Omer. Chez nous, quelques cas se sont declares. Par precaution medi-cale, je me trouve separe de Jorat, je Ie regrette beaucoup. L'hiver per-siste et Ie printemps a de la peine a s'imposer. Beneficiaire en tant que pere de famille d'une permission, je reviens pres de ma famille a Saint-Gingolph. Nous sommes fin avril , je suis rappele d'urgence, mais je ne peux pas rejoindre ma compagnie, qui, deja, fait mouvement. Je rejoins alors Ie depot du genie a Toul qui m'affecte a la garde du fort desaf-fecte du Mont-Saint-Michel, devenu un depot de mumtlons pour I'artillerie, la garde en etant assuree par Ie lSe genie. Le 2 mai 1940, me voici installe dans ce secteur forti fie de Lorraine aux arrieres de la ligne Maginot. L'enceinte de ce domaine est immense, avec quatre pastes de garde assez eloignes les uns des autres. En cas d'incursion de com-mandos de nuit, I'endroit est tres vulnerable. II nous fau t doubler les sentinelles et recevoir Ie materiel necessaire pour combler cette fai-blesse. Apres etre intervenus aupres du responsable du depot de l'artillerie, nous obtenons Ie mate-riel adequat du Major de la Place d'armes de Toul. Quatre sapeurs du lSe Genie sont mis a disposition

  • pour executer ce travail. Le 10 mai 1940 au matin, la grande offensive est declenchee. Les avions a croix gammee sUlvolent Ie terri to i-reo La DCA entre en action. Le 12 au matin, je suis appele d'urgence au depot du Genie a Toul. Je suis desi-gne pour partir avec 45 sapeurs du 5e Regiment du genie de Versailles, qui nous rappelle dans ses rangs quelque part en campagne. ous nous rendons au centre d'accueil de la Gare du ord a Paris. De la, nous gagnons la gare de Meru dans l'Oise dans la region de Beauvais. Quel spectacle devant nos yeux ! La, c'est Ie theatre de la vraie guer-reo La gare vient d'etre bombardee, son batilllent est en partie end om-mage. Partout, des impacts de bombes. La Compagnie du 5e Genie qui nous re~oit est en pleine activite. Elle tente de raccorder une section de voies ferrees pour per-lllettre la circulation des trains de troupes ou de refugies. C'est presque impossible, les avions a croix gammee n'en laissent pas Ie temps. A peine un train passe-t-il que les avions foncent. Le temps de se mettre a l'abri et tout est a recommencer.

    La 5e colonne a l'reuvre Mais deja la 5e colonne est en train d'accomplir sa triste besogne, livrer l'Armee fran~aise a l'ennemi, chas-ser la Republique pour mieux colla-borer avec Ie regime nazi et Ie fas-cisme. Nous devons degager les blesses et evacuer les morts par une chaleur torride, incommodes par l'odeur des cadavres. Pire est Ie spectacle dans les gares de La Loupe, Nogent-le-Rotroux, ou tout n'est que ruines, morts et blesses. A Dreux, la gare est pulverisee, les rails detruits, les morts et les blesses nombreux. Et toujours cette chaleur etouffante et cette odeur de cadavres. Meme l'hopital, OU flotte sur Ie toit Ie drapeau de la Croix-Rouge, est honteusement bombarde. La aussi, des morts et des blesses. Les avia-teurs, ces assassins naZis, sont sans

    pttle. Pas de possibilite d'operer dans les gares ou sur les voies fer-rees. Notre train est devenu inutile et il reste en depot sur une voie de garage a Chartres. Par convoi rou-tier, nous prenons la route pour une direction inconnue et avons la joie d'assister a la chute de deux avions, portant la couronne ducale de Savoie, symbole recupere par Mus-solini, quel coup de pOignard dans Ie dos ! A Versailles, nous rejoignons la Manufacture nationale des tabacs et cigarettes qui est incendiee. Notre stock bien assure, nous detruisons Ie solde, pour que rien ne reste aux mains de l'ennemi, prescription qui sera adoptee durant toute la duree de la guerre. ous bloquons tous les postes de carburants en recupe-rant tout ce que no us pouvons et en faisant exploser Ie reste. Nous gagnons la Somme, je suis appele aupres du Commandant de compagnie, Fran~ois Moch, Frere du Ministre de la marine, Jules Moch. II est, dans Ie civil, ingenieur principal de la Societe nationale des Chemins de Fer a Paris. Son nom ne m'etait pas inconnu car il eta it une connais-sance de Gaston Cusin, alors vice-president du Conseil d'administra-

    Marcel Ceman ol'iginail'e de Saint-Gingolpb, 5e Regi-ment du genie de Vel~ai//es. illStituteur. it est lIIalie ii Andree Bomzaz, de Saint-Gingolpb, inslitutrice. Bien qu'appa/1enant au tluime regiment, Ie 5e genie, et effec-tuant la meme campagne de France, nous lIe nous sommes retrouves qu'lme jois la guelTe tenninee dallS ce petit !!iI/age de Samazan, pres de Mannal1de, pays des tomates.

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    tion de la S CF. Le Capitaine Moch, m'interrogeant, me dit 'vous etes pere de deux enfants, je ne puis vous obliger, mais Ie Lieutenant Monjotain, responsable du train routier, aux ordres duquel VOllS etes, m'a parle de vous. Je vous nomme chauffeur du capitaine de compagnie et de son etat-lllajor". A la tombee de la nuit, Ie Lielltenant Monjotain et moi-meme gagnons Ie secteur Somme, la compagnie devant suivre des que possible. Pres de l'Ailette, vers la zone des combats, nous rejoignons deux detachements. Des combats furieux sont engages. Le ge Regiment de Zouaves, dont beaucoup sont Savoyards, participe all combat. Un zollave originaire de Saint-Gingolph, Fernand David. est tue avec beaucoup d'autres call1a-rades.

    Pas de prisonniers Les regiments de tirailleurs senega-lais sllbiront des pertes cons ide-rabIes. Les nazis ne font , en princi-pe, auclln prisonnier. Une quarantaine de Spahis restent avec nous plusieurs jours. L'un de ces cavaliers a pris avec lui sur son che-val un tout jeune ga r~on de sept ans. Son pere, sa mere, ses sept ft'eres et seeurs ont ete tues, Ie che-val et Ie gros tombereau renverses sur Ie bord de la route. Le capita i-ne, bon pere de famille , me deman-de de Ie conduire a la mairie la plus proche pour remplir les forlllalites d'etat-civil. Pour la suite des inrer-ventions, nous nOlls depla~ons la mIit, toujours en tete du convoi, Ie capitaine a ma droite et, devant, sur l'aile droite, un sapeur une lampe bleue a la main, pour eclairer Ie bord de la route. NOlls coupon ' parfois a travers champs, quand Ie temps sec Ie permet. lOllS effectuons des operations de

    retardemenr contre l'ennemi, au Mans, a Poi tiers et Orleans. Nous avons des chasses-croises avec les avant-gardes de reconnaissance ennemis. ous nous echappons de nuit. Des ponts, des ouvrages divers

  • sont detruits par nos mineurs pour retarder I'avance des motorises nazis. A Chinon, nous passons la Loire. Les 75. en position derriere nous. debouchant a zero. tirent. Les obus passent a quelques metres au-dessus de nos tetes. Des groupes de motorises de notre infanterie. en appui contre Ie parapet du quai bordant la Loire, ouvrent Ie feu sur I'ennemi qui arrive sur I'autre rive. A proximite, deux GMI sont blesses. Nous sommes plaques au sol derrie-re de gros arbres. Les mineurs du 5e Genie font sauter un pam qui s'ecrase par moitie dans Ie fleuve. clesormais inutilisable par les Alle-mands motorises. Nous assistons a un combat furieux et a la victoire de la jeune promo-tion cles cadets de la Cavalerie de Saumur, qui donne aux blindes nazis Ie plus bel exemple de I'ardeur patriotique des jeunes sol-dats de l'Armee fran~a ise luttant avec des chevaux contre des blocs d'acier. Enfin, bien du mal est fait. Le Parle-mem s'installe a Alger, qui devient la capitale franco-b ritannique des affaires de guerre pour les allies. Nous reJolgnons Cognac, base aerienne militaire, au nous faisons Ie plein de carburant, emportant tout ce que nous pouvons trouver sur place et battam la campagne aux alentours pour prendre tous les recipients pouvant nous etre utiles. Le 17 juin 1940, nous arrivons aux portes de Bordeaux. Je laisse Ie capitaine a son hOtel. A six heures du matin, nous prenons la direction de Toulouse ou se trouve la famille Moch. Ce matin-Ia, attendant devant I'hotel, j'apprends par Ie journal la trahison la plus homeuse que la France doit supporter. Les larmes aux yeux, Ie capitaine me dit : ,,('est la trahison desastreuse de ceux qui veulent changer la politique de la France." Adieu la Republique, on parle deja d'un Etat fran~ais se met-tant sous la protection des regimes fascistes d'extreme-droite. On a for-ce la main de Paul Reynaud pour

    faire la chasse aux membres du Par-lement qui deja s'appretaient a par-tir. Le General de Gaulle, a peine de retour. n'a que Ie temps de repartir pour Londres afin d'echapper a I'ennemi. Le capitaine Moch me fait part de sa mefiance envers Darland, qui suit la meme politique que Laval. lis ris-quent de Iivrer la flotte aux Alle-mands. car celle-ci n'a pas re~u I'ordre de rejoindre l'Afrique. A Toulouse, je fais la connaissance de la fa mille Moch, plus particuliere-ment du ministre et de son epouse, que j'ai eu I'occasion de revoir a La Tour-de-Peilz dans Ie canton de Vaud , chez Monsieur Cornier ou elle s'etait refugiee pour echapper a la Gestapo. J'avais moi-meme donne I'adresse de cet ami. Notre compagnie est maintenant cantonnee a Samazan, petit village campagnard. L'armistice signe, je passe mon temps a quelques courses avec Ie capitaine Moch, devenu commandant de la place. Le 14 juillet, il ne craint pas d'organiser un defile et une prise d'armes, mal-gre les prescriptions de Vichy. Le capitaine m'avait charge de for-mer des equipes pour aider les culti-vateurs, car il man qua it encore beaucoup d'hommes non demobili-ses pour ramasser Ie ble et autres recoltes. ('est alors que j'ai Ie grand plaisir de rencontrer Marcel Cervan, epoux d'Andree Bonnaz de Saint-Gingolph, fonctionnaire de l'educa-tion nationale, qui est, tout comme moi, au 5e Regiment du genie de Versailles. II a fait les memes sec-teurs et les memes operations que moi ; mais comme nous n'etions pas du me me bataillon, durant toute la guerre nous ne nous sommes jamais rencontres.

    Demobilise Le 18 juillet, je suis demobilise par mon capitaine et l'etat-major de Marmande. Je pars avec un copain dont Ie pere est armateur de bateaux de peche a Sete. Je passe cinq jours en mer sur Ie chalutier de peche, afin d'eviter les controles des

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    Louis Menllier. illgel/.ieur des POllts-et-Chaussees ci 'lb0/101/. .

    commissions d'armistice. Puis je parviens jusqu'a Lyon. Par les Ponts-et-Chaussees, j'ai pu contacter Louis Mermier, ingenieur a Thonon. Apres avoir pris Ie train jusqu'a Thonon, j'arrive enfin a Saint-Gin-golph Ie 31 juillet 1940. On a parle de la "drole de guerre". Pour moi et bien de mes camarades de combats, ce ne fut pas Ie cas et je suis fier d'avoir execute de nom-breux travaux d'equipement et d'avoir rempli des missions dirigees par des officiers et des responsables hautement qualifies, empreints d'un civisme republicain et d'un grand patriotisme. Le 2 septembre 1939 a 11 heures, je suis retarde par la commission cle requisition des vehicules utilitaires en place cle Crete a Thonon, alors que vient d'etre publie I'ordre de mobilisation generale. Louis Merrnier, connaissant mon fascicule de mobilisation, precipite les forma lites et a la gentillesse de me reconduire a Saint-Gingolph, me permettant ainsi de prendre la correspondance du train qui doit Ie soir me me me conduire a Toul via Dijon. Je tiens a remercier cet ami, Louis Mer-rnier, ingenieur des Ponts-et-Chaus-sees, qui, a mon retour fin juillet 1940, demobilise par mon chef de compa-gnie avant la conunission d'armistice, m'a prevenu des difficultes pour arri-ver a bon port en Haute-Savoie. Heberge a Lyon chez un ami, Mermier

  • --

    mit tout en ~uvre pour faciliter mon voyage Lyon-Thonon.

    Demobilise a Marmande Ie 20 juillet 1940. L'Appel du 18 juin demande a tous les Fran~a is patriotes de rejoindre nos forces que la debacle de 1940 a laissees aneanties et desemparees. Le marechal Petain et son gouver-nement s'imaginent d'ores et deja avoir vaincu ceux qui repondent a l'appel du General de Gaulle, ceux qui portent tres haut l'etendard pour sauver l'honneur de l'armee et ainsi permetrre a la France de faire partie du camp des vainqueurs. Le regime de Vichy, lentement mais sCIrement, est passe a une collabo-ration de plus en plus etroite, c'est maintenant une succursale de Ber-lin! Nous ne sommes pas dupes de la sinistre comedie de la releve. Petain

    et Laval organisent la deportation des jeunes vers l'Allemagne, soi-disant pour sauver la France, alors qu'ils y forgeront des armes pour l'armee nazie. La Resistance s'organise deja maquisards, francs-tireurs , etc. Plu-sieurs actions de lutre s'engagent : combats, liberation de prisonniers, etc. Les resistants sont soli dement organises et prets a tout pour chas-ser l'ennemi et preparer dans notre pays la debacle allemande. Patriotes, tous ensemble, pour chas-ser l'ennemi et liberer la France. .. Militants, resistants, rejoignez-nous sans tarder. Vive la France !". Je precise que ma determination dans l'accomplissement des missions qui m'ont ete confiees durant la .. dr6le de Guerre" et la campagne de France resulte de l'experience que j'ai acquise au contact de chefs mili-taires et d'hommes politiques de tres

    grande valeur, qui, faisant preuve d'un civis l1le exel1lplaire et d'un grand esprit republicain, ont fait confiance au General de Gaulle et ont repondu sans aucune hesitation a l'Appel du 18 juin 1940. Ces hommes ont refuse de livrer les patriotes et Ie peuple fran~ais a leurs bourreaux. Ils ont sauve l'hon-neur de la France et de l'humanite. Je suis de ceux-la. De retour au foyer, un court repos et je reprends Ie tra-va il , contacte des al1lis et m'inforl1le de l'evolution de la situation poli-tique. Clandestinel1lent, je l1l'el1lpres-se de creer a Saint-Gingolph et envi-rons un premier comite de la Resistance fran~aise , repondant ainsi a l'appel des premiers grands respon-sables de la Resistance franpise : Gaston Cusin, Robert Lacoste, Just Evrard, Emilienne Moreau, Alexandre Parodi, Yves Farge, Andre Philippe, Claudius Petit, Raoul Dautly.

    La 350 Renault, voilure du commal/darIt de compagrIie que j'ai cOllduile durantla campagne de France en lIlai et juin 1940 L 'Etat-major geruiral des troupes est ii Mal'lnande, je my rends avec Ie commandant pour les besoins de la compagllie.

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  • Mai et juin 1940, la campagne de France, la trahison, la debacle, la honte Mais l'appel du 18 juin 1940 est entendu. Avec plusieurs cama-rades, des l'automne 1940, est cree, clans notre cite franco-suisse, Ie camite local de la Resistance fran~aise, a laqueUe plu-sieurs camara des de nationalite suisse se sont joints.

    ~'!-~ t-

    ~!(1'C~f' ~"tI'OlJs f\ ETE PRESENT[ A ~ct.

    Ce Temoignage ul remiJ par Ie MiniJlre de! A neienJ Combat/anlJ el Vielime! de Guerre, en Hommage et w Reeonnaiuance de! JerviceJ renJuJ a la Patrie au COltrJ de la Guerre 19391945

    d Monsieur ZENONI Andre,Maire De St,Gingoiph fresident de la Section Locale Des Anciens

    Comba:t;t

    u M.il/irlrl dtJ A lIcitnJ COl1lbOIlOllfJ II ViCli1llff dt Gllrrrt,

    Croix d'oJJlcier de la Rosette de la Resistance Legion d'bonneur franfClise

    Croix du combattant volontaire de la Resis-tance 1939 - 1945

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    JfFICE: NATION"'!" !I!'$ AllCIfII$ ~a'l'futs n lWIIUS DE I.A milE

    Insigne o!ficiel de ICi Royale Air Force, qui tIl 'a ete remis aux Evouettes, en reconnais-sallce des services relldus pour Ie rapalriement des aviateurs.

  • Mes references et participations aux ceremonies patriotiques A I'occasion du 62e anniver-saire de I'armistice du 11 novembre 1918, plus de 4000 drapeaux des assoClatlons d'anciens combattants de France sur invitation de Mon-sieur Giscard d'Estaing, etaient reunis a l'Arc de Triompbe a Paris pour la cele-bration de cette ceremonie nationale. Cbaque delegation departementale etait accom-pagnee du directeur departe-mental concerne. Pour cette circonstance etaient des ignes, en qualite de porte-drapeau, des Medailles de la Resistance de la Haute-Savoie, dont la delegation aux anciens com-battants et vic times de guerres. A I'issue des ceremonies d'usage, nous fUmes rassem-bles dans Ie jardin des Inva-lides sous un immense cbapi-teau pour Ie dejeuner, au cours duquel j'ai eu I'bonneur de rencontrer diverses person-nalites civiles et militaires.

    !!Jjetuwp o/frl;KtI'

    A(}!k)iettl' d fftiJ.t@/?! (Ie dv ~e;wtltf?tt(} d Aariame ~ ;;jcad rI~!ati?f

    Qu ueA--.... oi-. A .. v .-t-R~CL.{ ~ ~.~ (h~-(a..t..~L

    / / -- / / , l 1 r.) I/tVN~

    General d'armeejean Simon Chaneelier de I'ordl'e de la liberation President de I'associatioll Ilatiollale de la France Libre Commandant de la Legioll etrallgere a Bir-Hakeim.

    Dedieaee de Madame la Marechale Leclerc.

    "Vous avez ete les acteurs de l'Histoire, vous devez aujourd'hu i en etre les temoins."

    ~-'.fC."

    Jean Simon General d'armee

    ~

    18

    Ci-dessus dedieace de Madame la Mareehale de Laltre de Tassigny.

    ,1 . 1M M 1 i ,,'-(. ~ JuII-rl.-4..: h ;t~ .

    ,{q -t41 .( a......- 11" of )M et.---J IA..-

  • ,

    DES fORCES FRAl'lCAISES LU1RES . . ' . . ~ . '

    .

    DlIll"tTIO~ : ';1 qt;{'r~O~ CAllDF.XS. LO~DI{E.~ s: .,. 1 . -~ .

    . . ,La' recon~aissance du G6n~raI de, GauIl~, par Ie $o.uvernemeni Brilannique

    , .

    D~s Ie 27 juin Ia Grand,C;,.B,rctagnc a decid~ de reconnaitrc Ie (jl'llcral: de 'G.8ull ... dans l~s ~ermes suivanls: " :",

    tt Le Gouvernelllcnt Britannique reconneit Ie Gen~rnl de C'auHe cO;'nme che; dans ee pays de tOllS les Fran~nl!i.llbj.es, 0(1, q,'fHS s~lcnt, qui se jolg~,cnt i) lui

    sOllten.lr la cause aUlee." , , : .~'

    Notre grand chef: Le General de Gaulle, Ie sauveur de la France et de la Republique. Honneur et Patrie, vive la Liberte!

    19

    A TOUS LES FRAN

  • L'action de la Resistance et Ie combat pour la Liberation de la France a Saint-Gingolph trouve sa recompense, La Croix de Guerre

    Bulletin officiel des Forces Fran~aises Libres Cette guerre n'est pas Iimitee au territoi-re malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchee par la bataille cle France. Cette guerre est une guerre moncliale. Toutes les fautes, taus les retards, toutes les souffrances, n'empe-chent pas qu'il y a, dans I'univers taus les moyens necessaires pour ecraser un jour nos ennemis. Foucl royes aujour-cI'hui par la force mecanique, nous

    REPUBLIQUE

    pourrons vaincre dans I'avenir par une force mecanique superieure. Le destin du monde est la. Moi, General cle Gaulle, actuellement a Londres, j'invite les officiers et les sol-dats fra n~a is qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient 'a s'y trouver, avec leurs armes, ou sans leurs armes. J'invite les ingenieurs et les ouvriers specialistes des industries d'ar-

    FRANCAISE ..

    GUERRE 1939 - 1945

    CITATION Decision No 79

    Le Secretaire d'Etat aux forces Armees GUERRE MAX LEJEUNE

    cite

    A L'ORDRE DE LA DIVISION (HAUTE-SAVOIE)

    Des 1940, Saint-Gingolph, ville frontiere connait une grande activite dans la Resistance, tant par ses reseaux que par son organisation militaire. Non seu-lement un incessant trafic d'armes et de ravitaillement de toutes sortes se constitue, mais ses habitants risquent leur vie pour aider au fran-chissement de la frontiere, les Resistants, les Israelites, les Aviateurs etrangers et tous ceux que poursuit I'ennemi . Le 23 Juillet 1944, les Allemands excercent sur Ie village de sanglantes represailles, fusillant, sacca-geant les maisons tandis que les habitants val ides rejoignent Ie maquis pour prendre part aux combats de la Liberation .

    Cette citation comporte I'attribution de la Croix de Guerre avec etoile d'Argent.

    Fait a Paris, Ie 11 novembre 1948 Signe : Max Lejeune

    20

    mement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendra'ient a s'y trouver, a se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la Resis-tance franp ise ne cloit pas s'eteinclre et ne s'eteindra pas. Demain, camme aujourd'hui , je parlerai a la radio de Lonclres.

    Tire de rappel du 18 juin 1940

    La Croix de Cuerre, iitoile d'argent, attribuiie a la commune de Saint-Cingolph.

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    APPEL DU 18 JUIN 1940 Lu ch.,. qui. d.pui. d. nombreulU annH., IOnl 1& l_ d arm ... fr.n~, ool forme un ,ouvVDement. Ce gouvVDem.nt, all8&uanl I. csefaite de no. arrn"" . ' t mia .n r.ppoJ1 anc I'enuemi pour c .... r I. combat. Cerle., ooua avoo. ''', gOUt IOmm , .ubm ...... par 1& force micaniqu., lerrealr. el .erlenn d. Iennemi. InftnJmenl plua que I.ur nombra, c. lOol , .. cbar., I viona. la .. cliqu. d AUemanCSa qui DOU. font reculer. Ce lOol I .. cbar., I .. aviona, 1& lecUqu. d W.mao41 qui on' .urpris nOl ch.f. au point d. I amen.r 1& OU ila .0 lOot a~ourdbui. II&ia Ia d.rnl.r mol l-U di'" L .. peranc. doil.ll. disparaitre? La csefaile .. ",.U. cseftniU"eT .onl Croy .. -moi. mol qui YOU. pari. '0 cooowsance ele cau.e .l VOUI dis que rien o l pardu pour 1& J'rance. Le. mim .. moy.na qui ooua ool vaincu. pauveo' feire nair un jour Ia YicWire. car I. France D'''' pas Hwe! EUe o 'eal pal Hule ! Elle o e.l pal Mw.1 I:U un yule I:mpire derriere .Ue. 1:11. paUl fair. bloc avec l'Empire .rilannique qui U.o' 1& mar el coo'loue 1& lutle. EU. paUl, corome l'Anglelerre, uliliaer sana l.im.lle. l' immeDM indUllri. d .. tle"-Uois. Celle guerre o 'Ul pal l.im.ltee au lerrilOire malb.ureWl: ele notre pay . Celle ,u.rre D' .. ' pas lrAtlch" par Ia baleill. d. France. CeUe ,uerre e.l une ,uerre monCSiale. ~ou'" ... f.ulea. lOu ..... rftarda. lOu'" I lOutl'rance n 'empicbenl pas qu 'U y c1aJu Iuni" ..... lOus ... moyena nic .. aairea pour icr ... r un jour no oo.mia. Foudroy'. a~ourd'bui par Ia force mecwqu nous pourrona vaiDera c1aJu Iav.air par une fore. mic&niqu. superieur . La dMllo du monde ... 1&. lIoi, oeaeral de G.ull., actuell_nt Loodre j'invile I olftel.r. " I .. 1014a" fr&Jl9&ia qui M trouvenl en &erritoir. brilanniqu. ou qui viendraienl' I'y lroUVU. a"ec leur. anna. ou san. l.ur. annas. j'lovile I in"ni.urs el 1 ouvri.ra .picialialu d .. loduaUi .. el' armemen' qui Ie trouveo' .n lerrilOire britanniqu. ou qui ri.ndraien' I 'y lroU ..... . M metlr. en rappon avec mol. Quoi qu'U arrive. Ia fIamm. de 1a resistanc. fran~.iae n. dolt pas "'lein4,re " De 1.leiDdra pas. Demalo, comma .~ourdbui. je parl.r.i Ia Radio de Londr .

    TC'ue IIHtgr;a J dt' I i'tppf'1 du 18 IUIO 19.&0

    pro nonct ,I I.. B B C. Londr C's

    InHIlUC Charles de Gaulle

    21

  • Saint-Gingolph, cite frontiere franco-suisse et sa region Organisation de la Resistance fran~aise Les premiers responsables

    Des janvier 1941 Le premier comite clandestin est mis en place et fonc-tionne avec les premiers mouvements crees par Gaston Cusin et Roben Lacoste. Suivront les mouvements com-bat-liberation, francs-tireurs, puis M R, avec l'arrivee de Jean Moulin. Combattants de l'ombre, soldats sans uniforme, ils font Ie serment de fidelite a la Resistance fran~aise , de mener la lutte clandestine armee contre les colla bora-teurs et les traltres a la Republique, de combattre jus-qu'a la liberation torale du territoire national, au risque de leur vie et de celie des membres de leur famille. Honneur et Patrie, Liberte, Egalite, Fraternite.

    Les hautes personnalites dirigeantes de la Resistance fran~aise agissent dans la clandestinite

    Gaston Cusin, haUl fonclionnaire au ravilaillemenl.

    Les agents de liaison des Reseaux Buckmaster

    Marcel Richard, agelll allloi/lobiles, Tholloll.

    Paulette Peeeoud, instillilriee, Thonoll .

    Robert Lacosre, percepreur a Thonon.

    AllIland Antol/.ielti, direelellr de I'ecole jean Peeeolld, ecol/.ome de /'ecole h6leliiire, Thonol/.. h6leliiire, Thollol/..

    22

  • Les hommes de la campagne de France 1939-1940 repondent a l'appel du 18 juin 1940 Des patriotes repondent a l'appel du General de Gaulle Saint-Gingolph - La Resistance s'organise, les mouvements entrent en action des les tout premiers jours. L'un des plus importants reseaux est mis en place et assurera une grande activite jusqu'a la Liberation de la France. Andre Zenoni, nomme responsable communal et regional, assure la direction et l'organisation interfrontieres. L'instituteur Frederic Perrollaz est Ie premier adjoint.

    Hellri Homitlal.

    josepb Nicolld, operatioll tllllllel et liaisolls.

    Joseph GlIl'llel, liaisolls tllllllel, achemi-lIemelll armes, 1I1I1I/itio1lS et divers objets, destillatioll maqllis et FH

    Dellis Cachat.

    LOllis Forllay, operatioll tUllnel et liaisolls.

    Philippe Viollaz, liaisons operations tllllllel, achemillemellt annes, mlll/i tiOIlS, objets divers, ravitaillelllellt maquis et Corps-Francs.

    Alldre leilani, responsable du secteur frolltalier. agent PI du l-esec/U AlphollSe Buckmaster, chef dlt comite de Resis-tarlce et preSident du CDL.

    23

    Maurice lelloni.

    Luciell NicOlld, premier adjoillt au maire de Saint-Gingolph, proprietaire dll Bar dll Progres, depOt des tracts et jOlll'llalix clandestills.

    Francis Belleville, recevelll'des dOllanes fran~aises ell gare SACF, membre du comite de la Resistallce.

    Frederic Perrollaz, instituteul; premier adjoint, sewitaire gelleral dll comite.

    Rene Derobel1, presse et diffusion, dellxieme adjoint.

    Jean Chaperoll, secreta ire du comite.

    Sebastiell Giralld, commis prillcipal des Dollalles frall~aises ell gare SIYCF. presse et joun/aux clalldestins.

  • Andre Mestralet: un grand resistant de Haute-Savoie Rien ni personne ne peut effacer ce que fut la Resistance fran-~a ise , ce que fut son combat. Elle a eu sa grandeur, elle a ell ses zones d'ombre. Elle a eu ses heros. Elle a eu ses mill iers de combattants, elle a connu aussi drames, tragedies, trahisons. Nous ne permettrons pas qu'on denature I'histoire de la Resis-tance, qu'on la fa lsifie, qu'on tente de la deshonorer. Malgre la Gestapo et l'Abwehr, malgre leur auxiliaires de la Gestapo fran~a ise et leurs complices de la milice, malgre les arrestations, les tOl1ures, la deportation et la mOIl, la Resistance a continue. La verite suffit a sa grandeur. Ceux qui I'ont faite ont Ie sentiment de n'avoir fa it que leur devoir. Ceux qui vivent encore aujourd'hui se doivent de rappeler ce que furent Ie sens du devoir et Ie chemin de I'honneur. La Resistance a ete la defense de la Patrie et de la Libelte face a I'occupation etrangere. La Resistance, incarnee par Ie General de Gaulle, chef de la France libre, a ete I'honneur de la France. De grace, qu'on n'oublie pas ceux qui sont morts pour la France. Andre Mestralet fut un vaillant et brave sold at. Le 2 aoCrt 1914, il s'engage au premier regiment de zouaves. Volontaire, il fa it les campagnes de la Marne, Verdun, la Somme, etc. II est blesse a deux reprises et rep rend Ie combat. Puis il est admis, a sa demande, dans I'aviation. Le 2 septembre 1939, il est a nouveau sous les drapeaux. Apres la campagne de France, il repond a I'appel du General de Gaulle Ie 18 juin 1940. Resistant de la

    Aux soldats de l'ombre des services speciaux, morts et disparus

    Je vous ai vus passer, camarades invisibles Sur les grandes allees, 0 sublime vision! Votre groupe muet avan~ait , impassible Et je vous contemplais avec admiration ...

    Je vous ai vu passer, fantomes d'ossuaires Tortures, fusilles, massacres et pendus Vous qui avez su mourir cranement et vous taire Afin que vos amis ne soient pas tous perdus ...

    ~ui , je vous reconnais, combattants volontaires Qui etes tombes du ciel au milieu de la mrit Et vous qui debarquiez tout pres de Cavalaire Du sous-marin venu, sur la Cote, sans bruit...

    24

    Andre Mestralet, fOlldafellr de /a section des Medai//es de /a Resistance de /a Hallte-Savoie. Avec 5011 ami Pascal. fervellt resistant /ui-aussi. its fOlldent /a section de Savoie.

    premiere heure, ardent patriote, il assumera la responsabilite de divers reseaux de la Resistance fran~aise.

    Vous aussi radios, heros obscurs et pales Qui pal1iez d'El Biar en ignorant la peur Je crois entendre encore la musique fatale FUltivement jouee sur vos postes emetteurs ...

    Soldats mysterieux de I'ombre et du silence Anus qui avez lutte sans gloire, sans drapeau Sachant que bien sou vent pour toute recompense Vous seriez un matin attache au poteau ...

    Apres les etendards, les chars et les fanfares Vous marchiez le front haut en regardant les cieux Et puis, con1l11e lasses par tout ce tintamarre Vous vous etes soustraits brusquement a mes yeux ...

    Clandestins, mes amis, 0 c1andestins mes fr-eres r ai ete tres heureux de vous voir revenir Vos corps seuls ont ete detruits dans cette guerre

  • ~~ U 1940 it 1944 La France coupee en deux oe. Ie 25 luln 40, et conformement aUI lICCord. de "armlatlce, une Ilgne dUe " de demarcation .. couIM! la France en deUI. Pertanl

    d'Arneguy, une commune de. Ba.sea-Pyreneea proche de Ie frondero eapagnole, aon trace monte juequ' ll Ie limite nord du depertement de l' lndra an pa ... nt par Mont-d.Mersen, Uboume, Confman. at Loche., avent de bHurqu81" VOM! I'eat on direction de Vlerzon, Moullna, Charolie. et 061e, d' ou II rede_nd juaqu'll Ger, II 10 frontiere franco-eul e.

    Zone occupee et zone c< nono .. Au nord de cette ,. demarkationslinie " . comme

    di!en t les Al lemands. la zone occupee. Qu i couvre environ 55 % du terri loire Au sud , la zone libre -capita Ie Vichy appelee communemenl zone " nona ", abrevlatlon famih~re de .. 110n occupee ..

    Gette Ilgne de demarcation ne peut ~Ire franehle quO II des points de passage .Inclement conlrOles. el sur presentation ., d ' aU9WetS " , (laissez-passer) deli-vres par les aula riles allemandes dans les cas repu-tes d'urgence . tels qu'obsl!ques maladie grave d 'un proche, naissance. etc.

    Un grand nombre de departements etant coupes en deux, il existe egalement un aulre type d ' ausweis , dit .. de petite circulation fronta liere .. Reserve a ceux qu i habilent II dix kilomelres au plus de part et d'autre de la ligne, il leur permet de circuler - pour un temps determjn~ - sur loute I'etendue du deoar-lement concerne.

    Zone verte Pour etre les plus connues, ces dew! zones ne

    sont pas les seules a se partager Ie le"ilOtre nallo+ nal. Apres avoir. Ie 7 aout 40 - malgre tes protesla lions de Vichy - annexe I'Alsace-lorr8lOe , Hitler donne en eHei rordre de creer une .. grune zone ,. lzone verte) , Placee en partie sous r aulorile du gouverneur militaire de Hollande et de Belgique. elle comprend les departements du Nord . Pasde-Calais Aisne . Ardennes. Meuse, Meurlhe e l -Moselle . Vosges, HauteMSaOne et Daubs Une configuration Qui rappelle elrangemenl - ce qUI n 'est pas un hasard

    celie de la Lotharingie. partie occiden tale du Saini Empire romain germanique Appelee par les Franc;ais " zone interdile " en r aison des ~normes dj ffjcull~s Que I'on ranconlre pour s'y rendre et y circuler. cette .. grune zone.. est d'aWeurs officiellement qua'ifiee par las Allemands de ,. reservee " . Ce Qui ne laisse aucun doule sur leurs arr iere-pensees d 'annexlon

    Le passage de la IIgne Hermetique aux personnes , fa ligne de demarca-

    tion r est aussi aux nouvelles jusqu'en septembre 40 , dale II laquelle les Allemands aulorisent la creation de la .. carte interzone.. Appelee egalement .. carte familiale .. , elle ne per mel de s' exprimer Que de maniere tres breve et impersonnelle a. travers 13 lignes pre.inscrites de formule5 loutes (ailes. 8itm entendu, les families separees ne peLJvent se con:epM tor d'une correspondance aussi sommai re, el elles chercht:!ron t bienlOt a en saIJoir davantawe, volre a se rejoindre C' ssl ainsi au 'sux oremiers o8sssges clan M

    CJCtAN ATlANTIQUE

    [:::J Zone hbro

    destins " sauvages .. de lettres, de cohs ou d'indivj .. dus succeciefont Ires rapidement des reseaux organi M ses de .. passeurs " Qui, au peri l de leur vie, permet-

    desireu. de gagner Londres . II des Juils pourchas-ses. ou a des pilotes allies en cavale de franchir I. Iigne pour rejoindre la zone libre

    La poignee de de la col laboration

    .. Cette politlque Ide collabora tion) eSI fa mlenne. C'esl mol seul que , 'Histoire lugera " dira Ie Marecha l aux

    Fra~a is quelques jours aprss f enlrevue de Montoire.

    (Arctuves D.F.I

    Montolr. .urLe Lolr. jeudl 24 octobr. 194a. Rencontre qualifiee d 'hislonque. dans certe pelile com-mune du Loir-el-Cher au Ie tram prive du Fiihrer s'est arriJfe a proximite dun tunnel. pour parer a une even-tuel/e aI/a que de la R A F

    C 'est en grande pompe que Ie cllel de l"Eta/. Ie marechal Pelain a ete accueill i par Ie chancelier Hiller. en presence du president du Conseil, Pierre Laval. at de von Pibbentrop, mmisfre de~ Affaires elrangeres du Reich

    Apres avolr serre la main tendue par /e Fuhrer. Ie ""arechal encourage par Pierre Laval. a du s 'engager i une " coJl.boralion .Incere de nolnt ~Y' " , L e 'Iam-1ueur de Verdun a ajoule : CIJ~ collIJbar.llon do ll .Ir .. IJxclu. I . .. dB louts pen ... e d 'egr./J/Jlan. EI/" doll : omporler un IIfIort plJll/JIfl . / conflanl. "

    Collaborallon : un mot nouveau que /e Marechal a ;us/ifie par son sauc; d 'obtenir des cond,tions de palx '1onorables el /a ' ,beration des prisonniers qUI sont. a oe jour. pres de deux millions

    Le chel de f"~lal est toutelois reparll sans nen ablenir d 'autre que Ie rappel par Ie FiJhrer de la ,., responsabi!ite .. de la France dans ceNe guerre ella necessite de rompre loul lien avec fAngleterre qUI refuse ses propositions de pa;x.

    A Landres. rex-general dissident Charles de Gaulle a reagi vivement a ce qu 'it considere comme If un fj,.t d tJrvHude N, evoquant II ce. dJr(~.n" dtJ rencontrfl U qui u on/ .ccepM II/ .ubl ..... nl I. 101 dll 1'lInnemt .

    DOCUlIlelll exclusif de I'Associalion nationale des medaiLies de La Resistance reserve a Monsieur Andre Zenoni, deiegue nal;onal

    25

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    Les forces Jral1~aises de I'inlerieur el leurs allies, tracts diffllses paries reseallx de la Resislallce

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  • Patriotes, sans peur et sans reproche Pour la Resistance fran~aise , deux honunes courageux ont mene durant toute la perio-de de la lutte des mouvements de la Resistance fran~a ise contre Ie gouvernement de Vichy et ses collaborateurs, traitres envers la France et ses defenseurs, au risque de leur vie, ont dejoue a leur guise la surveillance des Allemands, et en pal1iculier toutes les operations des actions nefastes et criminelles de la Gestapo et ses sbires, les SS. Anselme Buttet, chauffeur, et Henri Bourgognon, assurant Ie service regulier de trans-port par car de la frontiere de St-Gingolph a Annecy, habitaient a St-Gingolph, dans la me me maison que mes parents. Je pouvais les contacter par ma mere depuis Ie depart des !taliens, durant I'occupation des nazis. IIs venaient chez moi apres Ie couvre-feu et rentraient sur Ie matin a la pointe du jour avec des petits colis qu'i1s avaient Phabitude de conduire a Annecy a bon port. Vun et Pautre, s'accordant comme deux freres, ont accompli une multitude de missions d'acheminement de courrier de toute sOl1e, malgre les risques qu 'ils encouraient. Par ces agents, rai pu rester en contact avec Jean-Marie Saulnier qui etait Ie principal responsable des mouvements unis de la Resistance, avec a ses cotes, Morandas, Marcel Fivele, les lieutenants Valantin, Vincent et Morange du Anselme Buttet, chauffeur de I'entreprise Frossard. 27e B.C.V. Je restais egalement en liaison avec Julien Cachat, ses fI'eres, Gilbert, et Antoine, ainsi qu'avec Rene Mossu, directeur du Messager, et fobtenais des contacts permanents avec Deffault, maire d'Annemasse, les resistants. Marcel Dougnoux et autres camara des de combat.

    Des cars cOllduits par des hOlllllles courageux.

    Autocars Voyages

    27

    Henn' Bourgognon, dit Rili, chauffeur de car chez Frossard.

    Jean-Marie Saulnier, responsable departemental des M.U.R.

  • Les premiers medailles de la Resistance en Haute-Savoie

    Les jreres Terrier de Lug/ill, Charles el Pall I.

    jeclIl Leger, maire d'Eviall ell 7940.

    Cbarles Terrier.

    Decret du 6 avril 1944 POIlant attribution de la Medaille de la Resistance fran~aise . Ie Comite fran~a is de Liberation nationale, sur la proposition du commissa ire de l'Interieur. vu.l 'ordon-nance du 7 janvier 1944, relative a l'attribution de la Medaille de la Resistance

    fran~aise . V1.1 l'avis favorable de la Commission pour l'attribution de la Medaille de la Resistance franp ise du 21 mars 1944.

    Dccrete:

    Article ler La Medaille de la Resistance franp ise est decernee aux personnes dont les noms suivent:

    Article 2

    Jean Leger Charles Terrier Paul Terrier Jean Peccoud Andre Perrolaz Andre Zenoni

    Le conU11issaire a l'Interieur est charge de "execution du present dec ret qui sera enregistre et conU11unique pallout au besoin sera.

    Par Ie president du Comite fran~a is de la Liberation nationale: Ie Conmlissaire a l'Interieur.

    Pour extra it conforme. Paris, Ie 29 octobre 1945:

    Fran~ois de Menthon

    Le secreta ire de la Commission de la Medaille de la Resistance fran~aise

    jeall Peccoud de Doussard. HallIe-Savoie. Alldn! Ze/lOlli de Sailll-Gillgolph, Haule-Sawie.

    28

  • Constitution et mise en place, a Saint-Gingolph, de l'un des plus importants reseaux de la France combattante et de la Resistance Par actions concertees (Churchill, Paul Reynaud, MandeD, ce reseau constitue prend Ie nom de Buckmaster Alphonse. Le colonel anglais Tony Brooks est charge de cette organisation, qu'il confie a Gaston Cusin (bien connu a Saint-Gingolph et sa region), qui en devient Ie responsable sur l'ensemble de la France, d'entente avec Jean Moulin, Robert Lacoste et Jean Monier. Un tunnel secret va rendre a la Resistance franr;:a ise de precieux services en facilitant la rude et perilleuse tache de ses acteurs, combattants volontaires, soldats de l'ombre, sans uniforme. Ce passage clandestin est ignore du public, en par-ticulier des Services de frontiere, douanes et police. Novembre 1942, la zone libre est supprimee, et les Italiens occupent Saint-Gingolph. Premieres mesures: suppression pour certains de la carte frontaliere. Bien que j'aie des interets a Saint-Gingolph Suisse d'Oll mon epouse est ressortissante et y exploite avec sa famille un hotel-restaurant, et malgre l'intelvention des autorites suisses, je suis, apres Ie maire Andre Chevallay, la premiere victime du retrait de la carte frontaliere. Des ce moment, avec mes actions dans la Resis-tance, je deviens un passager clandestin pour les besoins de la cause. Mes beaux-parents etaient proprietaires de !'Hotel Bellevue a Saint-Gingolph Suisse, avec ses annexes bordant la frontiere et confine par Ie ruisseau la Marge. Jugeant de l'opportunite de cette situation, intrigue par un ouvrage sou-terrain qui semblait disparaltre dans la nature, j'eus vite fait de prendre des dispositions pour en permettre l'utilisation clan-destine au profit de la Resistance franr;:a ise, dont les reseaux etaient maintenant bien au point et en pleine activite. Tout seul, en huit jours, je mis cet ouvrage en etat de prop rete et de parfaite utilisation: masques a gaz, avec materiel adequat, etc. Dans une petite maison, propriete et annexe de !'Hotel de France, situe sur la rive franr;:a ise de la Morge, loge l'adjudant Favre des Douanes franr;:aises. Les Italiens d'abord et ensuite les Allemands sont loges a 40 m de ce lieu. Au sous-sol etait la chambre a lessive de l'hotel et la porcherie masquait en pal1ie notre acces a la maison Baronne, quartier general de nos activites relatives aux passages clandestins et ou logeaient deux agents des Douanes fran r;:aises membres de la Resistan-ce, conUlle beaucoup d'autres de leurs camarades. En plus des armes, munitions, ravitaillement, equipement, produits pharmaceutiques, courriers entre poses, des rencontres entre de hautes personnalites des reseaux et Ie chef de l'IS en Suis-se etaient organisees au 2e etage de la maison Baronne. Pour son entretien avec Robel1 Lacoste, pseudonyme Pierre-Robert, je l'ai accompagne a l'a ller conUlle au retour par Ie tunnel secret. Sur la partie Suisse, il y a l'ecurie, la petite grange et son bCIcher sous lequel se trouve l'entree du tunnel amenage pour

    29

    en facili ter l'acces cote est. Le cote ouest est marque par Ie petit creneau d'ou mon epouse, Mme Yvonne Zenoni, sur-veillait toute indiscretion et me donnait Ie Signal du depart, car une fois engage, il n'etait plus possible de me rappeler. Si Ie parcours sous Ie tunnel etait rapide, la traversee de la Mor-ge l'etait moins. Enfin, tout eta it mis en o:uvre pour eviter les Services de surveillance frontaliere. Mais il faut dire qu'a l'epoque de la clandestinite, ces lieux etaient deja proteges et d'une parfaite invisibilite. Un superbe saule pleureur, implante sur la rive franr;:aise face a la sortie du tunnel, dont Ie panache dissimulait en toute quietude nos mouvements en bordure de

    Tony Broocks dit -Buckmaster Alphonse. et Gaston C[{sin dit -Le Grand. prennent connaissance des lieux.

    la Marge, masquait la vue depuis !'Hotel de France ou etaient cantonnes les gardes de l'occupation italienne ou allemande. II faut preciser que l'utilisation du tunnel a l'occasion de toute operation autre que l'acheminement du courrier ou pour mis-sion speciale d'accompagnement de hautes personnalites, necessitait l'emploi a mes cotes de divers agents de liaison pour Ie passage de marchandises, armes, munitions et tout autre equipement. A la scierie, la grande roue, en tournant, projetait un nuage d'eau, ce qui masquait encore la visibilite. La circulaire, par son bruit infernal, etouffait Ie son des voix, qu lon risquait d'entendre durant ['operation effectuee en moins de 15 minutes. Depose dans la cave du douanier Pom-pey, maison Baronne, Ie materiel etait evacue par les jardins situes a proximite avec la complicite de douaniers franr;:ais en selvice et des agents de la Resistance, a destination des camps du maquis par Ie camion de l'entreprise Zenoni conduit par Ie chauffeur Rene Hellet.

  • Le tunnel Ci-contre: Ie fameux tunnel donnant dans Ie lit de la Morge par lequel transitaient Ie courrier, les agents et les armes.

    Le passage qlli penllettait l'acces au tUllnel des la sorlie de la cave de {'Hotel Bellevue.

    Les agents du Reseall Buckmaster opera lit sllr Ie plan illtemational, Caston Clisin et TOllY Brooks.

    Marcel Richard, region Yvoire, NYOIl, Morges, Lausalllle, Saillt-jllliell, Marseille.

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    jean Peccolld, pselldollyme Pichet, assure Ie sectellr Celleve, Sailll-jllliel1, Marseille.

    Andre Chaperoll, president de Saillt-Cingolph Silisse. capitaille de la justice militaire, opere et assure avec Zenoni Ie secteur frallco-suisse de Saillt-Cingolph, Ie Chablais Vaud, Valais, Savoie, jrollliere ilalo-suisse, Sill/plou, Crand-Saillt-Bel7lard.

  • Deux officiers chasseurs alpins et leur famille dans la Resistance

    Le commandallt julien Cachat.

    Le commandant Julien Cachat e a Saint-Gingolph Ie 13 avril 1912,

    d'une famille de neuf enfants, il a effec-tue son seJVice mil ita ire au 27e Bataillon de chasseurs alpins. Apres 12 mois de service, Iibere avec Ie grade de sous-offi-cier, il reprend son activite d'instituteur et rejoint son poste d'enseignant a Mijouet, conUTIune de Haute-Savoie. La mobilisa-tion de 1939 Ie rappelle sous les dra-peaux. II rejoint alors a Annecy Ie 27e SCA. La campagne de France terminee, il entre dans la Resistance et prend Ie com-mandement de la compagnie de l'Armee secrete (AS) du canton de Boege. Cette formation de maquisards fera preuve d'une activite debordante. Tres bien equipee, bien armee, e1le est composee, en grande partie, d'anciens chasseurs alpins ayant une connaissance parfaite du maniement des armes, sous les ordres de Julien Cachat, chef actif et temeraire, ayant Ie sens de la rapidite de comman-dement conU11e en ont I'habitude les chasseurs alpins. Cette compagnie s'est preparee serieusement pour la liberation d'Annemasse. Elle a investi la ville avec une telle rapidite que les Allemands, occupant !'Hotel Pax OU etaient les dete-nus, n'ont pas eu Ie temps de reagir et ont evite Ie combat en se constituant pri-sonniers. La ville d'Annemasse fut Iiberee sans coup de feu. II n'y eut ni victimes, ni blesses, ce fut parfait. II ne restait plus quia regler nos comptes avec les crimi-nels de guerre et les collaborateurs, ce qui fut fait par Ie CDL. Militaire de carriere, Julien Cachat a ete nomme au grade de commandant de bataillon, titulaire de la Legion d'honneur.

    Le capitaine Gilhel1 Cachat.

    Le capitaine Gilbert Cachat Ne a Saint-Gingolph, Haute-Savoie, Ie 11 septembre 1915, Frere du col1U11andant Julien Cachat, iI a effectue son service militaire au 7e Bataillon de chasseurs alpins a Albertville en Savoie. Expert comptable, il avait son cabinet a Bonne-ville. Apres la campagne de France, sui-vant I'exemple de son Frere Julien, il entre dans la Resistance, secteur de Bonneville, OU il fait preuve d'une grande activite. En sa qualite d'ancien officier du 7e BCA, iI est designe pour conU11ander Ie peloton d'execution des collaborateurs avec I'ennemi, condamnes a mort, peine capi-tale prononcee par la cour martiale du 24 septembre 1944. La sentence est executee a Annemasse. Lors de la liberation d'Annecy, au cours des combats de la grande prison, Ie capitaine Gilbe11 Cachat et ses hommes se sont retrouves face au colonel Lelong et a son collaborateur Marion. Sans hesitation, Ie groupe a exe-cute ces deux traitres pour venger Ie lieu-tenant Morel du 27e BCA qui, aux Glieres, invite a parlementer avec cet offi-cier, fut abattu par lui, d'une rafale tiree a bout portant. Cet assassinat a ete cOlnmis avant que Ie maquis des Glieres ne subis-se un combat des plus meurtriers en Hau-te-Savoie.

    All/oine Cachat, sergentchef, 202e Regiment a/1il1erie de campagne 1939-1940 Le sergent-chef Antoine Cachat Antoine, un troisieme Frere Cachat, entre egalement en action dans la Resistance, apres avoir pa11icipe a la campagne de France 39-40 avec Ie 202e Regiment d'a11i11erie de campagne, joint a la 28e Division alpine. II est decore de la Croix de Guerre 39-45. Resistant de la premie-re heure a I'exemple de ses deux freres, il a su dejouer les poursuites et les pieges que lui tendaient les agents de la Gestapo.

    Le sergent Denis Cachat, fi-ere de Georges, ancien du 67e bataillon de chasseurs a/pillS qui a fait Naroick. II fut fait prisonnier (voir page pri-sOfmiers de gllme).

    Georges Cachat, Ji-ere alne des cinq ga/rons de la famille Fral1~ois Cachat. Affecte au 27e B.CA, it a participe d la gllme du Maroc contre Adel-Crime, en 1924. Nos felicitations Ii celie helle famille de chasseul's alpi11S. Ell mai 1935, it est !JIll membre dll Conseil municipal.

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  • Mon premier contact qui allait faire de Saint-Gingolph, un des hauts lieux de la Resistance fran~aise Nous sommes Ie vingt decembre 1940. Je me rends chez un ami, Sebastien Giraud, ami de Gaston Cusin, tous deux fonctionnaires de l'administration nationale des Douanes fran~aises et que je connais depuis 1929, date de leur nomination a Saint-Gingolph, G. Cusin au poste d'inspecteur principal des zones franches et rece-veur du bureau des douanes en gare PLM de Saint-Gingolph France, Sebastien Giraud assurant la fonction de comn1is principal aux cotes de G. Cusin. Des leur installation a Saint-Gingolph, tres spottifs, nous nous sommes lies d'une grande amitie. En ma qua lite de president de l'Union Sportive de Saint-Gingolph France/Suisse, equipe de foot-ball , j'avais comme aide l'instituteur Frederic Perrollaz, un troisieme anli. C'est alors que, interes-ses par notre club, Gaston Cusin et Giraud vont organiseI' une section litteraire qui, par ses pro-granunes presentes au public, recoltera des succes inattendus et tres apprecies de tous. Inutile de vous preciseI' ou de vous deCt'ire ce que furent des lors les liens d'amitie et de confian-ce mutuelle qui existaient entre nos quatre amis. C'est donc en ce mois de decembre 1940 que, invite en gare de Saint-Gingolph, je me rends au bureau de Sebastien Giraud. II m'attend pour me remettre la moitie d'un billet de cinq francs, de l'epoque, en me precisant qu'un monsieur, svelte, assez bien mis, mais inconnu de lui, venait de lui confier ce petit document et qu 'il avait la charge de me Ie remettre en mains propres; qu'il reviendrait sous huitaine muni de l'autre moitie du billet pour m'entretenir d'une mission impor-tante. ],eus cet entretien. Je n'eus aucun doute sur les hautes personnalites qui solliciterent rna confiance. J'acceptai la mission importante qu'elles me confiaient. Des ce jour, j'entrai dans la clandestinite, dans la Resistance fran~aise , pour y rejoindre tous les camarades, combattants de l'ombre, sans uniforme, tous ceux qui allaient combattre pour la Liberation de la France. Officiellement, j'etaiS a Libe Sud, Libe Nord, puis dans les mouvements Combat, Liberation, Francs-Tireurs, par la suite Ie MUR qui, avec Jean Moulin, groupait l'AS et la FTPF (formations de combats, ayant chacune son propre commandement). En ce qui me concerne, je n'eus aucun doute que cet appel a la Resistance me vena it des amis Gaston Cusin et Robett Lacoste. Sous Ie pseudonyme de Zephirin pour Ie Reseau Buckmaster Alphonse, celui de R5 pour les organisations locales de la Resistance, maquis, groupes francs, etc., et Ie pseudonyme Marceau avec Ie Reseau Brutus de Just Evrard, j'opere, des Ie debut avec, a mes cotes, mes collaborateurs que j'ai l'honneur de presenter:

    Julien Cachat, commandant de la compagnie AS du Secteur de Boege, qui a neutralise Ie PC allemand de !'HOlel Pax a Annemasse. Originaire el ml ii Saint-Gingolph, Haute-Savoie, ancien officier du 27e Bataitlon de chasseurs alpim a Annecy HS, grade de com-mandant 27 BC

    Charles Temer a dirige les combals de Foges et PaJticipe aux combats de la Liberation d'Annecy.

    Gi/belt Cachat, capi/aine au 7e BCA, arlllee des Alpes, campagne de Taran-laise, septembre 1944, chef des compa-gnies de maquis FlP.

    M Gilbert Cachat fit la guerre dans I'annee des Alpes dans les rangs du 7e BCA et, ensuite, SOLIS I'occupation, it fut I'un des premiers a participer activelllent et ejjlcace-ment a la Resistance savoyarde, notarnment dans Ie maquis d'Orange-La Roche, doni it fut un des chefs ecoutes, courageux et respecles.

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    Moilie d'un billet de ci nq francs.

    Paul Ten'iel; Neuvecelle, Maxilly.

    Louis Ruffin, de Meillerie. 1 er comma il-danl de la Compagnie FlP 93/10.

    Arthur Blanc, Meillerie.

  • Actions clandestines realisees avec rna grande et courageuse equipe, d'une volonte inebranlable

    La maisoll d'habitation de lafamil/e Terrier. sit/lee ell campaglle. dalls IIlIe cite t/'{/II-quil/e, chefliell de Lugrill. Sill' la rollte vellallt de Saint-Gingolph (lia Eviall-7b01l01l.

    Renee Tenier, epouse Braconnay. agellt de reseall. liaisolls.

    Georges B/'{/connay, /'{/vitaillement elandestill, liaisons.

    Paul Tenierjouait Ie role de policier de la Resista llCe. agent de liaison pOllr les missions stl1ctement cOllfidelltiel/es de la Resistallce. 5011 sectellr de 5111'-veil/alice: i'ellsemble dll Chablais. Eviall-7bolloll. Morgi/lS. M017ille.

    Charles Teniel; president dll CDL, Lugrin-Maxi/Iy.

    Georges B/'{/connay, par sa qualite commercia Ie, bOIl repub/icain, accomp/issait sa tciche pour la Resistance avec devouemellI. 5011 epouse Renee, scellr des jt-el'es Tenier, chargee du secretariat, assurait les contacts aup/-es des agents et moi-meme POlll' les missiolls a ordollnel'.

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    Notre PC de Lugrin fur d'une tres grande imponance et tres effi-cace, en particulier des la presence de Just Evrard dans notre secteur. bien que, par mesure de securite. il restait bien canton-ne chez NonieI' ou je Ie rencontrais taus les jours. sauf les week-ends. Nos reunions a la maison de la famille Terrier se tenaient Ie soil' apres la tombee de la nuir, en variant les dates. Jacques Terrier. par son emploi, nous permettait d'obtenir de fausses cane didentite. d'avoir de precieux renseignements concernant Ie passage et la circulation frontaliere , en particulier pour les per-sonnes pourchassees par la Gestapo et se trouvant en zone occupee ainsi que pour les agents de la Resistance charges de missions (ravitaillement, equipement, armement, etc.). Charles Terrier assurair diverses missions qui lui etaient confiees par mes soins a destination de Roben Lacoste, alaI's percepteur a Thonon: il effectuait Ie parcours entre Saint-Gin-golph et Thonon a bicyclette, acheminant journaux, presse clandestine editee en Suisse, tabacs, menus produits alimen-taires, pistolets, et munitions de petit calibre. Ceci avant I'occupation.

    LOllis Peray, dit Palette, etait dispense de IIOS 1-ell/lioIIS. ell /'{/isoll de ses tra-vallx de:>..ploitatio /I forestiere.

    AI1hul' Blanc, responsable local, anne-mellts, Mei/lerie.

    Jacques Terrier. seaetaire gelle/'{/I SOIlS-prefectllre de 77JOIIO II. liaisolls RG.

    Franfois Christin, /'{/vitaillement.

    AI1huI' Blanc, que je prenais au passage a Meillerie, montait deniere rna 1II0tO, la .Magna Dehon,. lI1 'accolllpagnait dallS Illes missions nocturnes. en tallt que sup-plewil des Ponts-et-Chaussees, 1II0i-meme ayant Ie saufcollduit en qualite de chef calltol1lliel' charge de la surveil/ance du Secteul' du callton dEvian.

  • Le Reseau Brutus Son Frere Raoul fusille par les Allemands, Just Evrard est arrete par la Gestapo. II subit sept mois de detention, puis est relache sous surveillance de la Gestapo. II s'echappe, traverse c1andestinement la ligne de demarcation pres de Chalon, arrive a Lugrin, s'installe chez Henri Nortier, ancien mineur de Lens. L'Entreprise Zenoni, pere et fils, venant de negocier la construction d'un important batiment en bordu-re du lac a Lugrin, fut informee de cette situation. Pour faci-

    liter mes relations avec Just Evrard, je prends la direction de ce chantier, prenant pension chez Nortier. Tous les jours, nous son1ffies en contact, ce qui va grandement faciliter I'organisation et les actions du Reseau , etant donne que nous sommes a proximite de la demeure de Georges Bra-connay et de son epouse Renee qui assure en partie notre secretariat. IIs nous servent de boite aux lettres, grace a leur activite conunerciale.

    Le Reseau Brutus en action sous la direction et la responsabilite de Just Evrard

    He1ll7 Nortier. hOtelier; de Lu.grin.

    Emi/ienne Moreau., compagnon de la Liberation, heroille de 1914, nee et domici!itie a Lille.

    Rel1ee Braconnay, institutrice, Lugrin.

    just Evrard, alors secreta ire general du Syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, et son epouse, taus deux membres de i'Assembtee consultative a Alger, en tete-a-tete avec Ie Gelleral de Gaulle lars d'une reunion de celie assembtee.

    Emilienne Moreau, heroine de la Premiere Guerre mondiale. Suite a un acte prodigieux et auda-cieux en septembre 1915, alors agee de 17 ans, elle fut citee a l'Ordre de I'armee par Ie general Foch.

    Georges Braconnay, conUl1er~ant, Lugrin.

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    jacques Terrier, secreta ire general, sous-pre!ecture, Thonon.

    Louis Peray, dil Palefle, maftre btlcheron, Lugr'in.

  • Lugrin, avril 1942, arrivee de Just Evrard Organisation du reseau Brutus Ami-avril 1942, Just Evrard, responsable du reseau Brutus, dont je fais etat en page precedente, rejoint Lugrin et s'ins-talle en fa mille chez les Nortier, couple qui exploite !'Hotel de la Tourronde avec son restaurant. Cet etablissement loge la Commission d'armistice alleman-de depuis la mise en application des conditions d'armistice franco-italo-alle-mandes dans notre depat1ement. ortier, ancien mineur du Nord-Pas-de-Calais, est un grand ami de Just Evrard qui assurait a Lens Ie secretariat elu Syndicat des mineurs du Nord-Pas-de-Calais. Or, cO'incidence, a la meme epoque, l'Entreprise Zenoni, batiments et travaux publics, vient de se voir attribuer la construction d'une villa d'assez grande impottance, en bordure de lac, a un kilometre de la Pension Nottier, sur la conunune ele Lugrin. En accord avec ma famille et mon Frere qui, con1l11e moi, aide au succes des actions de la Resis-tance, je prends la direction de ce chan-tier qui va me permettre d'etre en contact permanent avec Just Evrard. Durant la semaine, je prends Ie repas de midi en compagnie de Just, tous les jours sauf Ie samedi. Nous dejeunons ensemble, bien installes dans un coin de la cuisine, tres discretement, ce qui nous pennet un petit coup d'ceil sur les membres de la COl1Ullission d'armistice qui mangent dans la petite salle d'entree. La C0t11111ission allemande est insrallee au deuxieme etage de I'Hotel de la Tourronde, alors que la Commis-sion italienne loge a !'Hotel-Restaurant des Cygnes a Evian. Tout en prenant bien tranquillement notre rep as, nous avons I'avantage de connattre leur emploi du temps, leurs Iieux de deplacement, etc. , tres interes-sant Sut10ut pour les services frontiere, tels que Saint-Gingolph, avec service de route et gare S CF. Par la meme occasion, il me fallait orga-niser Ie reseau Buckmaster, d'une part, et Ie reseau Brutus, d'autre part. Domici-lie en frontiere, je circulais a travers ce point culminant place a 12 kilometres de Lugrin, ou, deja, un comite etait en

    action et j'avais choisi comme lieu de notre PC la maison de la famille Terrier, de grands et vieux amis, dont Jacques, dit Ie Bahu, secreta ire general de la so us-prefecture de Thonon, est un ancien copain du Lycee Jean-Jacques Rousseau, ou nous avons fa it quatre ans d'enldes ensemble. C'est pourquoi, afm de mener a bien ces activites diverses, par un ami, mgenieur au service des Ponts-et-Chaus-sees a Annecy, qui fut chef de cabinet de Gaston Cusin a l'Economie nationale apres la Liberation, feus en ma posses-sion un laissez-passer de service en qua-lite d'agent des Ponts-et-Chaussees avec autorisation de circuler de jour et de nuit a moto (Magnat Debon 350), pour la sur-veillance de I'entretien de tout Ie reseau du canton d'Evian, tout en assurant ega-lement d'en informer la subdivision de Thonon, ce qui me permettait de nom-breuses missions chez Robert Lacoste a la perception de Thonon et aupres

    d'Alexandre Fourre, receveur des douanes a Rives. L'equipement de ma moto comprenait des sacoches en cuir fixees a un potte-bagage metallique a I'arriere, sur lequel etaient fixes de petits outils de chantier que je n'utilisais pas, et a I'mterieur des-quelles se trouvaient deux chambres a air, dont une etait utilisee pour y plan-quer Ie petit courrier code pour Robett Lacoste et dont I'ouverture etait dissimu-lee par une rustine bien appliquee. II y en ava it plusieurs, il fa llait trouver la bonne ... Inutile de vous dire ce que je pouvais tirer d'un tel document et les actions que je pouvais entreprendre, surtout pendant la periode d'occupation italienne. Avec les Allemands et les col-laborateurs fran~a is , qui connaissaient ma famille et mes diverses activites pro-fessionnelles, il est certain que j'aurais ete denonce, en tout cas suspecte. Enfin, Ie sort en eta it ainsi.

    Au demier etage [ogeait la COl1llllissioll d'annislice allemande. La famille NO/tier et just Evrard occupaient Ie premier etage. Pour mall compte, je prellais mes repas avec just Evrard au rez-de-chaussee da lls Ie coill cuisine, alaI'S qu 'au restaurallt et all bar lIIal/geaiellt les lIIelllbres de la COlllmission d'anllistice.

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  • Vne histoire de ravitaillement : En ces temps de guerre, la nourriture est rare et la viande introuvable. Au printemps, Just Evrard arrive parmi nous. Il se trouve clans un etat cle sante assez precaire a la suite cles sevices qu'i! vient cle subir par les 55 et la Gestapo clans la region clu Nord/Pas-cle-Calais durant les premieres annees cI 'occupation. Son epouse clo it Ie rejoinclre a Lugrin. Elle y sejourne clu rant quelques jours pour mettre au point cliverses missions cle la Resistance avant cle partir pour Lyon rejoinclre Ie reseau Brutus. NOltier use cle tous les moyens pour ameliarer la sante cle son ami Just Evrarcl , qui clevrait se retablir au mieux en ces beaux jours cle printemps sur les borcls cI 'un Leman bien ensoleille. C'est alars que cles camaracles resistants, informes que la com-

    mission cle ravitaillement clu canton cI'Evian requisitionne Ie betail, agissent avec ruse et enlevent une vache clestinee a I'abattoir, avant Ie passage de la commission cle contrale. Escortee par notre camaracle Alexis 5elvoz, l'animal arrive a la tombee cle la nuit a I'abattoir cle la boucherie cle notre camara-cle Rene Pasquini. situee, a I'epoque, en borclure clu chemin cle Cretale, au lieu clit Les Groubis a Lugrin. Nous sommes une clizaine cle gars cle la Resistance pour aicler notre camaracle. excellent boucher. Vers minuiL toutes les pieces sont clecou-pees et transportees au lieu de destination ... Operation realisee sans bruit, a I'insu cle tous. Malgre la sorclide surveillance cles collaborateurs, les amis ont ete bien nourris et la Resistance a pu garcler toutes ses forces I

    Maurice Perl1lchon, artisan electl1c iell, agent de liaisoll FFI. Lugrin.

    Elllevee de SOl/. ecurie avant Ie passage de la commission de requisition du rtlvitaillement.

    La Boucberie Rene Pasquilli ell ]942/]943, situee au liell dit Les Groubis, route de Cretale.

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    AlexL5 Servoz de Troubois. Ie convoyeur.

    Relle Pasquilli, /lotre boucher clalldes-tin.

  • Depart de l'organisation clandestine de la Resistance Le Bar du Progres etait encore. a I'epoque de 1940 et durant les annees de la Deuxieme Guerre mondiale. Ie siege de I'Union Sponive, club dont les equipes de football, en raison de la situation frontiere exceptionnelle de Saint-Gingolph, disputaient Ie championnat suisse de footba lL Chaque week-end, elles se rendaient dans les cantons de Vaud et du Valais. Notre regrette maire, Andre Cheva llay, etait un grand spoltif. Souvent il nous accompagnait dans nos deplacements, en nous apportant son soutien. Les personnes qui I'entourent sur la photo ci-dessous etaient membres actifs du club. Gaston Cusin et Sebastien Giraud dirigeaient, avec l'appui de Francis Belleville et Louis Jacquier, la section litteraire, dont les programmes etaient apprecies par Ie public. J'etais president de cette societe, avec it mes cotes I'instituteur Frederic Perrollaz qui assurait la fonction de tresorier, les freres Jean et Edouard Chaperon Ie secretariat, sans oublier les piliers titulaires de notre premiere equipe de l'heureux temps de la Quatrieme et Troisieme ligues, Charles Zonca, Ie capitaine, Andre Pachoud, dit Bouddha, Pierre Duchoud, Ie gardien vigi-lant, les trois freres Fornay de la France et leur cousin Louis, les quau'e freres Hominal, Maurice Zenoni , mon frere, et Julien Cachat, qui ont assure la vita lite du club des aOltt 1940 jusqu'a septembre 1943, date de l'occupation par les Allemands du regime nazi. Ce fut pour tous la disparition dans la clandestinite de la Resistance. Plus de reunions en groupe. Nous etiorts des lors devenus les combattants de l'ombre, les soldats sans uniforme. Je precise egalement Ie courage et l'engagement pris par Mme Suzanne Nicoud et son mari, notre ami Lucien Nicoud,

    De gauche d dmite: F. Belleville, L. Jacquier, A. Chevallay, L. Nicoud, S. Giraud, G. Cusin.

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    premier adjoint du maire Chevallay, qui n'ont pas hesite it mettre it disposition de notre organisation un local dans les caves de leur maison, servant de depot pour divers objets de la Resistance fran

  • Document remis a Marcel Richard, agent du reseau Alphonse Buckmaster, par Ie reseau anglais

    Marcel Ricbard, ThOlJOII

    British Passport control officer -41, quai Wilson, Geneva. 29th June 1945

    To whom it may concern : This is to certify that the holder, Monsieur Marcel-Alexis Richard, French, born 28.4.02 at Thonon les Bains, rendered useful services to France and the Allies during the period 1941142, by collaborating in a secret organization directed against the German Forces of Occupation. He has throughout shown himself to be a loyal and devoted servant of France in the stlllggle against the enemy. Nous certifions que Ie pOlteur de la presente, Monsieur Marcel-Alexis Richard, Fran~ais , ne Ie 28.4.02, a Thonon-Ies-Bains, a rendu de grands services a la France et aux Allies, pendant la periode 1941142, en collaborant a une organisation secrete diri-gee contre les forces allemandes d'occupation. II s'est toujours montre un serviteur loyal et devoue de la Fran-ce dans la lune contre I'envahisseur.

    British Passport Control Officer, Switzerland.

    Andre l el/olli

    Marcel et moi-meme, fervents resistants de la premiere heure, medailles de la Resistance et membres du reseau Buckmaster Alphonse, nous sonU11es de bons amis. Marcel opera it dans les secteurs d'Yvoire, Geneve et aussi Marseille avec des responsables anglais.

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  • J'ai demande a mon ami Marcel Richard de Thonon de nous parler de ses activites dans la Resistance Ma collaboration avec une organisation secrete de lutte contre les forces alle-mandes d'occupation debuta en avril 1941 pour se terminer par I'arrestarion, a Marseille, Ie 8 mars 1943, du Reseau PPAT O'LeaIY. Nous avions ete vendus par I'inspecteur de police Larry qui fai-sait paltie de notre groupe. Par la suite, apres la tragedie de Habe-re-Lullin de Noel 1943, je fis passer la frontiere par Saint-Julien a M. Arvenol, alors president de la SDN (Societe des Nations), qui residait a Marin, pres de Publier. Une lettre destinee a la Gesta-po Ie denon~ant avait ere interceptee a la poste de Thonon. Ce passage eut lieu une semaine apres Ie drame de Habert-Lullin, c'est-a-dire Ie 31 decembre 1943. J'avais ete appele pour convoyer un certain M. Labrousse Cbeau-pere de l'Agha Khan), de Cannes a la frontiere suisse de Geneve en fevrier 1944. En cours de route, j'appris par les journaux que I'acces a la Haute-Savoie etait stric-tement interdit. Mon inquietude etait d'autant plus grande que, dans la gran-ge de ma propriete de Thonon, un chargement de vetements militaires, de cartouchieres, de chaussures, etc. , pro-venant d'un camp de jeunesse et desti-ne au maquis, etait entrepose. Quel soulagement, en voyant ma mai-son debout, malgre les miliciens dans la cour et une chicane en dur sur la route nationale! La sOltie de Thonon et Ie passage de la frontiere , ce fut une autre histoire ! .. . Lors de ma derniere mission, j'avais eu a convoyer un jeune pilote anglais, dont I'histoire merite d'etre racontee. II faisait partie du premier grand bombar-dement (1000 avions) sur Cologne et Nuremberg. Au retour, il fut pris dans un faisceau de nouveaux projecteurs inconnus de la RAP. Son appareil fut touche au-dessus de la Belgique, a environ 2000 m d'altitude. II sauta en parachute, ainsi que ses camarades. Errant dans la nuit, au hasard, il frappa a la porte d'une ferme, ou de braves gens, au peril de leur vie, lui donnerent asile, des vetements civils, 50 francs et

    un velo. II gagna Paris, prit Ie train jus-qu 'a Dijon, coucha dans une salle d'attente bourree d'Allemands, reprit un train pour Pontarlier. Je me demande comment il a pu enregistrer son velo, s'exprimant tres mal en fran~ais ! C'est seulement a proximite de la frontiere

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    suisse qu 'il abandonna son preCIeux velo. II passa la frontiere grace a une chance inouie. Dix jours apres cette epopee, il erait avec moi a Marseille. Une question me revient sou vent a I'esprit : comment lui-meme et les autres aviateurs ont-i1s termine la guerre ?"

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    ASSOCIATION FRANCO BRITANIQQE

    mil Hum 1m CIlOlX U'1I() I~N~~11ll A He nOSKrl'~~ DrnRNr; A Mil,. MARCEL RICHARD

    des I1l1ies s",."I1.,(.t.rr.';':~-"';~

  • Saint-Gingolph 1939-1945, nos prisonniers de guerre

    Georges Brollsoz - lIlatriel/le 48.819

    Ne Ie 19 jilin 7979 d Saint-Cingolph. France. De la cIasse de recl'lltell/ent 7939. il rejoint ell mai 7939 Ie 5e Regiment de tiraillellrs marocaills d BOllrg-ell-Bresse. Des la mobilisation gellerale dn 2 octobre 1939, il entre ell campagne cOlllre I'AI/emagne avec Ie 108e regiment d'injanterie alpille. II est jait prisollnier Ie 13 juin 1940 a Beml dans la Manle et em melle ell AI/emaglle au stalag AP et A 10. 1/ sera rapatrie Ie 20 mai 1945, apres 5 aIlS de captivite.

    Fnmfois FOl7lay -lIIatriel/le 571 2

    Ne Ie 23 mai 7913 a Saint-Cingolpb, Suisse. De la classe de reCl7ltemellt ]933, if ef/eCllle son selVice militaire au 9ge Regimelll d'il1/allterie alpine Ii LYall. Apres SOil selVice, iI reprelld, aux cotes de SOIl pere. SOil metier de chal1"OlI. Rappete sous les drapeallx par la mobilisatioll gelll3rale du 2 septembre 1939, iI rejointle 15ge Regimelll d'illjallterie alpille. Des Ie 10 rnai 1940,

    SO il ullite est engagee dans de durs et melll1rieis COli/-bats contre de nombreuses ullites aI/eli/andes. II est jail prisonnier ci Soisson Ie 10 juin 1940, et elllll/ene en Pologue pour etre inteme au stalag 2]-A. II est ensuite interne ell Autl1cbe aux stalag 17-A puis 18-A II est libere jillmai ]945, et mllre dans SOil joyer Ie 4 juil/et 1945

    Gastoll BoIl1/az

    lYe Ie 3 jalwier 1919 a Saillt-Cillgolph. Frallce. De la c/asse de reCl1ltemellt 1939. iI rejoillt en mai 1939 Ie 5e Regimellt de tiraillellls mamcaills a BOllrg-ell-Bresse. A la mobilisatioll gelliirale dll 2 octobre 1939, iI elltre ell campaglle cOlltre I'AI/emaglle avec Ie lOSe regimelll d'illjallterie alpille. II est jait prisollllier Ie 19 juill 1940 et il est illterne, au stalag 19] a Chauny dans l'Aislle. II s'evade Ie 3 decembre 1940 pour rejoindre Ie 27e BCA d Allllecy. Apres ulle periode au 153e Regiment d'iIU(/llIerie alpine (armt!e de 1'Al1l1istice qui sera dissoute Ie 12 novembre 1942), if benejiciera d'un II/ois ell sa qllalite de prisollnier et sera libere Ie 30 octobre 1942. I11t!llIre alol'S a Saillt-Cillgolph.

    Fernalld Caebat -lIIatriellle 38,958

    Ne Ie 23 mai ]9]9 Ii Saillt-Cillgolpb, Suisse. De la c/asse de recrutement 1939, iI est appele SOliS les drapeaux en mai 1939 et incolpore au 160e Regiment d'illj(llJlerie de jorteresse a Auxel1'l!, Yonlle. Apres la mobilisation generale dll 2 septembre 1939, puis la campagne de Frallce de 1940, iI est jait plisonnier Ie 19 juill 1940 a Rosieres-al/x-Salilles, Meurthe-et-Mosel/e, et conduit au stalag 9A, en AI/emaglle. Evade en mals 1941 et repris 3 joUls pillS tard, iI est conduit au stalag 4B. II Y reste de mars 1941 a juin 1942, puis s'evade, est repris a nouveau et conduit au camp disciplinaire de Ravensbnlck, en Pologne, puis de la a Limbourg en juin1942. En mai 1943, une nouvelle evasion echoue. Le 27 avril 1945, iI est libere par I'annee 11Isse puis par l'al1nt!ejranfaise qui Ie rapatlie Ie 2711/ai 1945.

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    Dellis Caebat -lIlal,.iellle 712

    Nli Ie 19 al'l'i11914 a Saillt-Cillgolph. Fral/ce. De la c/asse de recrutell/ellt 1934. iI ef/ectlle SOli sen'ice II/ilitailt! all ge Regimellt de cuirassim a Lyoll. d'oc/oblt! 1935 Ii al'lil193 7. Rappele sous les drapeallx ala mobilisatioll generale. il part ell lI/issiOIl ell .\'on'e-ge avec Ie 67e batailloll de chasseun alpills. A SOil retour. iI plt!lld P(ll1 c1la campagne de Frallce avec SOIL 1I11ite pour comballre les divisiolls II/otorisees de la \'(/ehrmacht. II est fait priSOllllier Ie 11 jllill 1940 d Biville-Ia-Baigllarde ell Seille-Maritime et illterne all stalag 100 d Bethulle jusqu 'au 20octoblt! 1940. II sera ellsuite em melle all stalag d'Altellgrabol' ell Allell/aglle. Libere Ie 23 lIovemhre 1942, ell vel1u des accordsjrclII-co-allemallds CO llcemallt les Plisollllieis soutiells de jall/ille. ill'l!llIre Ii Saillt-Cillgolph .

    Louis Alexis Clerc -Ilul/riellie 99. 724 Ne a Sailll-Cillgolph, France, Ie 28 a01lt 1908. De la elasse de recmtement 1928, iI ef/ectlle SOil sel1lice militailt! au 152e Regimellt d'injalltelie Ii LYOII. du 10 mai 1929 all 28 mars 1930. A la mobilisatioll de 1939, iI est af/ecte au 7e Regimellt de chasseul'S alpills et jait PliSOllllier apres de dl/res ba/ailles a Saillt-Valtily-ell-Caux ell Seille-Maritime. II est ensuite interne ell Alle-maglle au stalag II-A. Libere Ie 19 mai 1945, iI rejoillt alaI'S sajamille Ii Allllemasse.

  • Bailly Mareel-IIIatriCIIle 49.222 Ne Ie 25 avril 1914 a Saint-Gingolph, Frarlce. De la c/asse de recrutemelll1934, il effectue 18 mois de selvice militaire au 7e BCA Ii Albel1vi/le, de mai ]935 a octobre ]936. A la mobilisation du 2 septelllbre 1939, il sera rappe/e SOliS les drapeaux oil, avec Ie 67e BCA, i/ participe a la campagne de Noroege. De retour en Fral/ce, il prelld part Ii la campagl/e de France en mai ]940. II est fait prisonllier a Biville-Ia-Baigllarde, en Seil/e-Maritime etll/is en captivite au stalag 12A Ii Lim-bourg ell Allemagne, d'o!1 il s'evade ell juillet 1942. II est repris fill juillet 1942 et dirige sur Ie stalag 6D. II s'en evade, mais est repris Ie jour meme. Le 3 septembre ]943, it s'evade une nouvelle fois et arrive a Paris Ie 10 octobre. II regagne a/ors son domicile a Bret, commune de Saint-Gingolph. La Gestapo /'anete et Ie livre a la IVebrmacbt. II est enfmlle Ii I'H6te/ du Lac a Annecy, Pllis a Vesoul, camp de trallSit pour /'Allemagne. Le 23 decembre 1943, il s'evade Ii nouveau et reste ell France SOliS la protectioll des organisations de la ReSistance, avec lesque/les il fotera Ie grand jour de la Liberatioll I/atiol/ale. II retrouve elt/ill SOIl cber village de Bret.

    Hellri Rinolfi -Illatricule 85.193 Ne /e 28 decembre 1912 Ii Villeneuve (Vaud- Suisse) De /a c/asse de recrutement ]933, i/ accomplit son ser-vice militaire au 4e Regiment du genie a Grenob/e. A /a mobilisation generate, il rejoint sorl unite pour partici-per a /a campagne de France. j'ai ell /a surprise et /a joie de /e rencontrer en novembre ]939 Ii fussy en Lor-raine, avec p/usieurs Savoyards de sa compagnie qui se dirigeaient vers /a frontiere sarroise. II est fait prisonnier Ie 20 juin 1940 dalls la foret des Cbannes et illleme a Epina/ puis dirige vers Ie stalag 17-A en Allemaglle. Libere fill avril 1945, il rejoint Saillt-Gingolpb Ie 13 rnai 1945

    W'JI SS p qUL

    Marcel Riehon - IIIatrielile 77.961

    Ne /e 4 amlt 1903 Ii Saint-Gingolpb, France. De la c/asse de recl1ltement ]923, il rejoint a la mobili-sation gene"rale, Ie ] 74e Regiment d'artillerie a Va/-mOllt dam /es Vosges. Apres un biver long et rigoureu),; il est fait prisonllier au cours d'ull combat terrible Ie 26 juin 1940. II est ellSuite illteme au stalag 7-A en Alle-maglle. Libere Ie 4 mai 1945, il rejoint sa famille Ie ]8 mai a Sailil-Gingolph, 011 il reprend immediatement SOil activite de cultivateur.

    P.t.-R.i"". 18 -12-4.3

    Deleg u e Croix Ro uge 1n te rn at ion al e Geneve

    Mo n cher Pab lo J ,e s p ere q ue ma le t t r e t P. t r ouv era encore a Genev e

    e t qu e tu aura s Ie ~laisir de pas s e r l e s Fetes de fin d , Ao d,Annee en Suisse. p . ,

    , ul sq u e t on ?ep :, r t est proche, j e v[Judrais i!Jl'ofiter ( tu m, en ~ xcuse r a s ) de t en e ~tr~m e o b ligeance po ur t , adre s ser l a requ~te s uivante:

    Il, s , a~ it d !un ~e,m~ s. Cama ~ ade fran ~ a i s , nomme Fr a nchino Ado lphe, de Ch amon 1x, qu1 a e t p- f a1t pr1sonnier par les 1tali en au Pri nte mp s I943 et d iri o~ s ur un Camp d ,1 tal i e du Nord. J e te s e r a i s reconn ~ i s sant ri e me ~M~pe di r e ce que t u pe u x fair e pour o b te nir rl ,u n d e se s P~ r ents : Mm e Ma r g u e ri t e Cos tanzD, p an net i ere ,Vi a Cuneo , 2 Sa vi g liano,des n ouvel l e d e l u i. En c a s d ,impo sib ili te ,v euill e me d ire ~ e qu e ll e f a ~on m,Y p ren dre po ur entrer en rel a t i on a v e c lui.

    Je te remer c i p ~ , ~ v a n ce p our t on a mab i l ite. S ou s oeu je t , ec rirai plus lon ~ uement. D a n s ce tt e attente ,r e ~ oi s , che r Pab lo,m es sa lu tat ions respectueuses et ban s souvenirs. _

    /l. ") . .:---

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  • Au Bouveret, chez Jean Torrent, boite aux lettres n 3 Jean Torrent, citoyen sui se, ami de la Fran-ce, s'engage des la premiere heure aux cotes de la Resistance tian~aise . 1I est charge de venir en aide aux personnes juive pourchassees par la Gestapo. Bien entendu, Jean ne prend en charge que les personnes presentees par les reseaux offi