Rougeole : cas groupés en milieu de soins et CAT Anne Carbonne CCLIN Paris Nord.
Rougeole, Coqueluche Zona - ARLIN PDL · la majorité des cas de rougeole surviennent avant...
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Rougeole, Coqueluche, Zona
Journée des référents en hygiène
de la Sarthe
Dr Nicolas CROCHETTE
08/12/2017
Une histoire de R0…
• R0 = nombre de personnes
potentiellement infectées par un malade
Measles = rougeole, Pertussis = coqueluche
Rougeole
Virus de la rougeole en microscopie électronique Crédit : CDC/ Cynthia S. Goldsmith; William Bellini, Ph.D.
Epidémiologie
• Avant la vaccination (1963) : Épidémies de grande ampleur tous les 2-3 ans.
30 millions de cas annuels, > 2 millions de décès
Avant l’âge de 15 ans >90% des enfants avaient eu la rougeole
• Après la mise en place de la vaccination (à l’âge de 12 mois) : la majorité des cas de rougeole surviennent avant
l’âge d’1 an (au moment où l’enfant perd les Ac maternels protecteurs)
Nombre de décès dans le monde dû à la rougeole en 2015 : 134 200
• Taux de létalité 3 à 6 % mais variable en fonction des populations
Microbiologie
• C’est un virus à ARN, enveloppé.
• Le réservoir du virus est l’homme malade.
Le virus est éliminé dans la gorge, les
urines, le sang et les sécrétions
conjonctivales.
Transmission
• Maladie interhumaine stricte
• Transmission par voie aérienne (muqueuse des
voies aériennes ou conjonctives), via des gouttelettes qui sont de petite taille et peuvent rester en suspension 2 à 4 heures.
Transmission possible dans un lieu même après le départ du patient malade
• Très contagieuse
– Contagiosité débute 5 jours avant l’éruption et persiste 4 jours après, maximal au moment des signes respiratoires
Physiopathologie
Tableau clinique
Complications (1)
• Infections bactériennes secondaires (immunodépression relative post infectieuse) :
otites
• Complications abdominales/digestives :
– le plus souvent diarhhées (8%)
• Complications pulmonaires 6% :
– pneumonie (la principale cause de décès chez l’enfant)
Complications (2) • Complications neurologiques :
– Encéphalites : 1 cas/1000, décès 15%, séquelles 25%
– Acute Disseminated Encephalomyelitis (ADEM) : maladie auto immune démyélinisante survenant dans les semaines suivant la rougeole. Mortalité 10-20%, séquelles fréquentes.
– Panencéphalite sub aigue sclérosante : • 7-10 ans en moyenne après la rougeole (en lien avec la persistance
d’une infection cérébrale à bas bruits avec variants viraux),
• presque exclusivement après infection naturelle,
• clinique variée au départ puis évolution stéréotypée, mortalité 100%
• plus fréquente qu’on le pensait (1 cas pour 10 000 ou 100 000 patients) ?
Entre 2003 et 2009
Estimation à 1 cas pour
1700 à 3300 si rougeole
avant 5 ans, Schonerger K et al, PLoS one, 2013
Entre 1988-1991, l’ incidence
de la PESS
- 1:1367 si < 5 ans,
- 1:609 si <12 mois au
moment de la rougeole Wendorf KA et al. Clin Infect dis, 2017
Diagnostic
• Clinique
• Confirmation par – Sérologie
– Biologie moléculaire
Traitement
• Symptomatique de la maladie et des
complications
• Pas d’antiviral validé mais des pistes :
– RIBAVIRINE
• Vitamine A systématique :
– Complications plus fréquentes en cas de
carences
– Risque de cécité
Mesures associées
• Déclaration obligatoire
• Immunisation :
• Vaccination<72h
• Immunoglobulines polyvalentes si CI vaccination
• Mesures d’éviction
• Patients ambulatoire
– Eviction de la collectivité jusqu’au 5ème jour post éruption (éviction scolaire ou arrêt de travail)
• Patient hospitalisé : PC type AIR
– Ne pas utiliser la chambre dans les 2 h suivant la sortie du patient
Prévention
• Vaccination – Efficacité vaccinale de l’enfant :
Après 12 mois 92,5% à la 1ère injection, 95% de
ceux qui n’ont pas réagit à la 1ère réagiront à la
seconde.
Du fait du réservoir strictement humain et d’une vaccination possible et
efficace, ce virus est potentiellement
éradicable
C’est un objectif de l’OMS d’ici 2020…
Coqueluche
Bordetella pertussis à la coloration de GRAM Crédit photo : CDC
Epidémiologie : dans le monde
• Incidence dans le monde en diminution
grâce à la vaccination
• On dénombre, cependant, toujours de 40
à 60 millions de cas de coqueluche
dans le monde avec environ 300 000
décès par an dont la majorité recensés
dans les pays en développement.
Epidémiologie : En France
• Dans les régions ayant une vaccination généralisée, on a observé un changement de transmission de la maladie dû principalement à l’absence de rappel vaccinal après l’âge de dix-huit mois.
la transmission ne se fait plus d’enfants à enfants, comme pendant l’ère pré-vaccinale, mais d’adolescents-adultes à nouveau-nés.
Les rappels vaccinaux n’étaient pas recommandés en raison d’une éventuelle augmentation des effets secondaires entraînés par des vaccinations répétées avec le vaccin à germes entiers.
Epidémiologie : En France
• Pour cette raison, depuis 1998 un rappel tardif à 11-13 ans est recommandé pour les adolescents et depuis octobre 2004 pour tous les adultes se trouvant dans l’entourage d’un nouveau-né (les jeunes parents, les grands parents, les nourrices…), les adultes à risque, et les personnels de santé en contact avec des nouveau-nés.
Ces rappels ont pu être introduits grâce à la mise sur le marché, de vaccins sous unitaires ou acellulaires (c’est-à-dire composés de protéines bactériennes inactivées) adaptés au nourrisson, à l’adolescent et à l’adulte.
Epidémiologie : En France
La couverture restant très faible chez
l’adulte, depuis 2008 la France recommande
une vaccination pour tous les adultes
n’ayant pas reçu de rappel vaccinal
coquelucheux depuis plus de dix ans,
pour tous les personnels de santé et les
personnels travaillant en collectivité, en
particulier dans les établissements de
nouveau-nés ou de personnes âgées.
Microbiologie
• Infection interhumaine à Bordetella
pertussis (et B.parapertussis).
• Petit cocco bacille gram négatif
Physiopathologie
• Transmission interhumaine stricte (aérosols
et gouttelettes), taux d’attaque 70%
• C’est une TOXI INFECTION :
– Réplication au niveau trachéo-bronchique et
expression de facteurs de virulence (adhésines et
toxines)
action synergique
Syndrome infectieux (local, limité à l’épithélium
bronchique)
Syndrome toxinique (local et général)
Tableau clinique
Toxi Infection = PAS de FIEVRE LE symptôme = la TOUX
Chez le nourrisson ou l’enfant non vacciné
Incubation : 7-10 jours, puis évolution en 3 phases
1. Catarrhe • 7-15 jours
• Période la plus contagieuse
2. Quintes : • 4 à 6 semaines
• Diminution progressive de la contagiosité
3. Convalescence : • Diminution progressive des quintes
• Hyperréactivités bronchique résiduelle (quelques semaines ou mois, 6 mois en moyenne ) = tic coqueluchoïde
Chez les individus anciennement vacciné ou chez l’adulte, la forme est volontiers atypique.
Toux > 1 semaine chez l’enfant anciennement
vacciné ou l’adulte =
coqueluche
Quinte classique avec « chant du coq » chez un enfant,
Nourrisson présentant une coqueluche
Complications
• Elles sont redoutées chez le nourrisson et
font toute la gravité
– Pulmonaires :
• Quintes asphyxiantes
• Apnées
• atélectasies
– Infections secondaires
– Décompensations comorbidités
– mécaniques (fractures costales, pneumothorax)
– nutritionelles
Diagnostic
• Confirmation requise (++ si personne à risque exposée)
– Confirmation Microbiologique / épidémiologique par défaut
– Méthode : identification directe • PCR (jusqu’à J21) = référence
• Culture (alternative jusqu'à J15)
• Autres examens :
– hyperlymphocytose évocatrice mais inconstante,
– pas de syndrome inflammatoire
– Radiographie thoracique souvent normale
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Sérologie
Traitement
• 2 objectifs :
– Raccourcir la durée des symptôme (si débuté au moment de la catarrhe, inefficace ensuite)
– Diminuer la contagiosité
• Molécules :
– macrolides : Azithromycine (3j), Clarithromycine (7j)
– A défaut BACTRIM (14j)
– Blactamines inefficaces
Prévention (1)
• C’est un aspect ESSENTIEL de la prise
en charge :
1. Eviction entourage et collectivité
• Patient à domicile :
– Pas d’antibiothérapie : 21 jours
– Sous Azithromycine : 3 jours
– Sous Clarithromycine ou BACTRIM : 5 jours
• Patient hospitalisé :
– PC GOUTTELETTES, CHAMBRE SEULE
– Durée = idem domicile
Prévention (2)
2. Antibioprophylaxie Traitement idem curatif
3. Vaccination Calendrier vaccinal
Stratégie de coocooning
Milieu professionnel
4. Notification des cas Notification des :
- Cas groupés (≥2) en collectivités
- Cas nosocomiaux (≥2) en maternité, Hôpital, EHPAD
Pas de Déclaration obligatoire
Zona
Virus VZV en microscopie électronique Crédit photo : CDC/ Dr. Erskine Palmer; B.G. Partin
Epidémiologie
• Incidence du zona similaire dans la plupart
des pays d’Europe. 2,0 à 4,6/1000
personnes/année.
– Incidence très faible avant 40 ans, < 2/1000
– 7 à 8/1000 après 50 ans,
– 10/1000 après 80 ans.
• Incidence plus élevée chez les femmes,
accentuation avec l’âge.
Figure Age-specific zoster incidence rates around the worldCompiled by E. Brenitz, MD, PhD,
Merck and Co., for ICID, Bangkok, Thailand, June 2012.
Barbara P. Yawn, and Don Gilden Neurology 2013;81:928-
930
© 2013 American Academy of Neurology
Microbiologie
• Virus varicelle Zona
Physiopathologie
• Réactivation du
virus Varicelle
Zona latent à
partir d’un
ganglion sensitif
Tableau clinique
• Eruption cutanée vésiculeuse touchant un ou plusieurs métamères +/- précédées de douleurs neuropathiques sur le territoire (sensation de brulûres, prurit, etc..) (75% des cas)
• Douleurs post zostériennes
Diagnostic
• Le plus souvent clinique
• En cas de présentation atypique ou chez
le patient immunodéprimé :
– Biologie moléculaire sur liquide de lésion
Traitement
• Zona non compliqué de l’immunocompétent : Objectifs :
– Diminuer la durée et la sévérité des douleurs neuropathiques initiales
– Améliorer la guérison des lésions et prévenir la formation de nouvelle lésion
– Diminuer le risque de transmission
– Diminuer le risque de douleur post zostérienne
Molécules : VALACICLOVIR 1gx3/ jour 7 jours
• Zona compliqués ou de l'immunodéprimé => Traitement prolongés ou IV
Prévention • Vaccination
– ZOSTAVAX : 1 dose unique sans rappel, à partir de 50 ans
– Pris en charge à 30% pour les personnes âgées de 65 à 74 ans révolus. Non remboursé par l’assurance maladie en dehors de ces tranches d’âge
– Efficacité : dépendant de l’âge : – Réduction de l’incidence de 70 % à 38% selon les classes
d’âge,
– Réduction des douleurs aigues (environ 60%) et post zostériennes (67-70% environ)
• Par ailleurs : – Couvrir les lésions jusqu’à cicatrisation
– Eviter le contact avec les femmes enceintes n’ayant pas eu la varicelle, les nouveaux nés prématurés ou de faible poids, les personnes immunodéprimées
Conclusion
• Des maladies strictement humaines
• Parfois graves
• Contagieuses
– Mesures prophylactiques
• Evitables par la vaccination