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Mai 2010 - 2 - 20 www.riskmanagement-online.com ÉTUDE DE CAS Club Med renaît après l’ouragan Wilma ET SI DEMAIN… Paris était submergé ? Gérard Lancner, président de l’Amrae Yves Renard, président de la Chambre syndicale des courtiers d’assurances INTERVIEW CROISÉE

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Risk management

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ÉTUDE DE CASClub Med renaîtaprès l’ouragan Wilma

ET SI DEMAIN…Paris étaitsubmergé?

Gérard Lancner,président de l’Amrae

Yves Renard, présidentde la Chambre syndicaledes courtiers d’assurances

INTERVIEW CROISÉE

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édito

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Catherine DufrêneRédactrice en [email protected]

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ARTI

NEZ

De l’intérêt de l’éthiquepar temps de criseCombien vaut le capital confiance d’unemarque, donc d’une entreprise ? Nul ne lesait vraiment. Il s’agit pourtant de l’un deses actifs les plus précieux, sans lequelaucune activité, aucune transaction n’estpossible. Alors, pourquoi tant de firmesjouent-elles à ignorer les signaux d’alerte, etles conséquences potentiellement catastro-phiques d’une gestion des risques inappro-priée, voire irresponsable? Fragilisée aprèsun exercice 2009 désastreux, Air FranceKLM est aujourd’hui attaquée sur la gestionde sa sécurité. Que défend pourtant sondirecteur général Pierre-Henri Gourgeon.Les experts trancheront. Mais le temps dela justice n’est pas celui des clients, dont lasentence peut être sans appel!Pour l’heure, forte de décennies deconfiance dans l’imaginaire collectif, lacompagnie reste créditée d’un fort capital,en tout cas auprès de ses clients français,selon l’étude TrustR 2010 de MillwardBrown. Idem pour le constructeur Toyota,

qui reste leader des marques au Japon,alors qu’il vient de débourser 16,4 millionsde dollars pour s’exonérer d’avoir dissi-mulé pendant plusieurs mois les défaillan-ces de ses accélérateurs.Malgré tout, prévient Millward Brown, « laconfiance en une marque fondée sur descroyances cultivées à travers le temps negarantit plus à elle seule son succès durable»,a fortiori en ces temps de crise où l’arbi-trage devient nécessité pour le client. Bref,la réduction des coûts, impérative pournombre d’entreprises, ne doit pas se faireau détriment de la qualité, et encore moinsde la sécurité. «Les professionnels de la ges-tion des risques devraient être la consciencedes organismes… » (Lire page 31.) Alors,tous au créneau! n

Retrouvez toutes les infos de la communautédu risque sur notre site internetriskmanagement-online.comet, depuis le 20 mai, via notre newsletter hebdomadaire.

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sommaire

édito3 De l’intérêt de l’éthique par temps de crise

poster8 Les assurances grands risques se plient

en quatre

événement10 Le Rims, ou la culture du risque à 60 ans

entreprises14 Cas de force majeure

Quand la gestion d’un risque imprévutourne à la gestion de crise

18 Groupe BPUne couverture à hauteur de 700 M $VivendiL’absence d’abus de « forum shopping »confirmée

20 Sous-traitanceLe « made in China » en question

21 Kidnapping et rançonPréparez les collaborateurs à ne pas se faireprendre !

23 MultimédiaE-réputation, une menace réelle

collectivités22 Prévention

L’absentéisme, une véritable plaie

actu

15 « Nous avons tiré parti de l’éruption du volcande la Soufrière, en Guadeloupe il y a deux mois,qui avait provoqué des nuées de cendres surtout le département et la fermeture immédiatede l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes »Jean Susini, risk manager du Club Med

mai 2010 - n° 2

Du 25 au 29 avril, Boston accueillait le congrès annueldu Risk and Insurance Management Society. Dix milleparticipants se sont réunis autour des questions de risque…et ont célébré les 60 ans de l’association.

40 « Le rôle du courtier est de me conseiller puis deplacer mes couvertures d’assurance au meilleurprix. Il travaille donc pour moi et non pour lesassureurs ; c’est donc à moi de le rémunérer. »Guillaume Orsel Des Sagets, directeur de l’audit internedu groupe Pernod-Ricard

41 « En France, les courtiers déclarent ne pluspratiquer ce type de commission stricto sensumais de nouvelles rémunérations sont négociéesavec les assureurs au titre de prestationsannexes, par exemple liées à la qualité descahiers des charges présentés à l’assureur. Unerémunération difficile à comprendre quandon sait que c’est la première chose que nousdemandons à un courtier. »Laurence Delaire, risk manager et chefdu département assurance GDF Suez

20 Le chiffre

60% des produits défectueuxviennent de Chine

34 «De nombreuses recrues n’ont pas toujoursl’expérience pour faire face aux nouveaux risques.Nos ventes ont baissé, nous avons dû réduirenos coûts et avons décidé de diminuer le nombrede fournisseurs de deux tiers […] En parallèle,nous adoptons une approche de stockage just intime qui, nous le savons, est plus risquée mais nousy sommes forcés d’un point de vue financier.»Le secrétaire général d’un grand groupe

Dans ce numéro…

DR

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Photos decouverture : AFP/Alfredo Estrella -Bernard Martinez -Rue des Archives/Varma

Ce numérocomporte

1 encartabonnemententre les pages4 et 5

1 encart Amrae,broché en central,4 pages foliotéesde I à IV

1 poster jeté« L’implantationmondiale des 13principaux groupesd’assurances »,524 mm x 800 mm

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sommaire

courtageLes rémunérationsà nouveausur la sellette

dossier 36

« Nous avonsbesoind’innovationset de créativitéde la partdes courtiers »

prospective

interview croisée 44

et si demain…48 Paris était submergé ?

50 biblio

étude de cas24 Club Med

Un ouragan pour faire table rase

prévisions28 Reprise des pays développés

2011 sera pire que 2010Euler Hermes SFAC

notation29 Encore moins d’assureurs demain !

radioscopie30 Entreprise

Après Kerviel, nouvelles dispositionsà la Socgen

fiche pratique31 Les professionnels de la gestion des

risques devraient être la consciencedes organismesCarm Institute

32 La garantie de « longue durée »des vices internes de constructionGras Savoye

34 La rentabilité de la grandedistribution sous pressionMactavish

juridique36 La nouvelle politique de concurrence

de la Commission européennedans l’assurance

métiers

En octobre 2005, Wilma s’abat sur les côtesmexicaines. Les dégâts furent considérables pourle Club Med. Leçons d’une renaissance.

Longtemps débattue,la question de larémunération des courtiersd’entreprises refait surfacedans un contexte de cyclebaissier et de compétitionexacerbée.

Yves Renard,président de la

Chambresyndicale

des courtiersd’assurances

Gérard Lancner,président de

l’Amrae

Président Christophe Czajka Directeur délégué pôle Services Sandrine Rampont I Pour joindre vos correspondants, composer 01 77 92, puis les quatre chiffres qui suivent chaque nom I Rédac-tion fax : 01-77-92-98-19 Directrice de la rédaction Anne Lavaud, 92 12 Rédactrice en chef Catherine Dufrêne, 92 20 Rédaction Aroun Benhaddou, 99 76 Comité éditorial Gérard Lancner,Jean-Philippe Riehl Ont collaboré à ce numéro Emmanuelle Bernard, 98 90 : Florence Martinache, Stéphanie Salti I Réalisation (fax : 01-77-92-98-60) Directrice des réalisations du pôle Ser-vices Pascale Larguier, 92 53 Maquette David Perrin (1er rédacteur graphique), 96 23 ; Valérie Blivet, 92 58 Photo Cécile Girard, 97 95 Infographie Martine Palfray, 92 61 Conception graphiqueFrédéric Dirr, assisté de David Perrin I Marketing Responsable du service marketing Jean-Baptiste Alline, 97 81 I Commercial Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone, 92 86 I DiffusionAbonnements et éditions Directeur de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog, 94 06 Directeur des abonnements Patricia Rosso, 97 88 Directeur de la promotion Marie-Sophie Le-prince, 98 08 Service Clients 92 92 Tarifs abonnements France (TVA 2,1 % incluse) 1 an : 9 n° : 168 € TTC 1 an Étudiants : 57 € TTC sur justificatif 1 an Demandeurs d’emploi : 57 € TTC surjustificatif 1 an Écoles : 108 € TTC sur justificatif Directeur de la publication Christophe Czajka Dépôt légal à parution Commission paritaire et n° ISNN en cours. Imprimé à Imprimerie de Com-piègne, 60265 Compiègne. GROUPE ETAI Antony Parc II, 10, place du Général-de-Gaulle, 92160 Antony UNE PUBLICATION DE

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Aujourd’hui, l’assurance desgrands risques se doit de suivrele mouvement global de la mon-dialisation et de l’expansion ducommerce international. Lesentreprises exercent leurs activi-tés à l’intérieur mais aussi à l’ex-térieur de leurs frontières natio-

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nales, générant un besoincroissant d’assurances au niveauinternational. Pour conserver unpartenariat entreprises-assu-reurs et, ainsi, faire perdurer unerelation sereine et de qualité, ledéveloppement à l’internationaln’est donc plus un choix maisune nécessité pour tout grandassureur en grands risques.Conscient de cette problémati-que, Risk management vous faci-lite la localisation de 13 princi-paux assureurs en grandsrisques, grâce à un planisphèrerépertoriant l’ensemble de leursimplantations internationales.En un coup d’œil, il vous estdésormais possible de voir si

PosterLes assurances grands risques se plient en quatre !

Méthodologie

> Planisphère réalisé à partirdes implantations communiquéespubliquement par chacundes 13 groupes d’assurances.

> Les implantations représentéessur le planisphère englobent les filiales,les succursales et les joint-ventures.

votre assureur actuel ou futurest présent dans n’importe quelpoint du globe. n

Pays d’origineACE Royaume-UniAllianz Global Corporate &Specialty AllemagneAxa Corporate Solutions FranceChartis États-UnisChubb États-UnisCNA États-UnisFM Global États-UnisLiberty Mutual États-UnisLloyd’s Royaume-UniQBE AustralieRSA Royaume-UniXL BermudesZurich Global Corporate Suisse

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actudr

événement

Véritable événement dansla « communauté du risque »,le Rims accueille durantquelques jours plusde 10 000 participants.

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Du 25 au 29 avril se tenait à Boston le congrès annuel de l’association des risk managersaméricains,dont l’influence et le déploiement vont bien au-delà de ses frontières.Petit aperçu d’un événement hors normes dans l’univers de la gestion des risques.

actu

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«Oh,say,canyousee,bythedawn’searly light, what so proudly wehail’d at the twilight’s last glea-ming ?... » Ainsi a officiellementdébuté à la fin du mois d’avril, àBoston, lerassemblementannuel

>

du Risk and Insurance Manage-ment Society, au son de l’hymnede la bannière étoilée, tous lescongressistes debout la main surle cœur. Le Rims, autrement ditl’association américaine de risk

Le Rims, ou la culturedu risque à 60 ans

management, est une vénérableinstitution qui fête cette annéeses 60 ans. Et elle ne fait jamaisles choses à moitié.

Se rencontrer, échanger,construireLa rencontre annuelle du Rims,où le gigantisme n’a d’équivalentque la densité du programme deconférences, est avant tout unlieu de rencontres, de «réseau-tage» et de partage des connais-sances. « Je suis venu parfaire mesconnaissances et, surtout, accompa-gner des étudiants pour qu’ils s’im-prègnent un maximum de la culturedu risque », explique Richard Ben-nett, de la St John’s University deNew York.La Fédération européenne desrisk managers, la Ferma, était

Le Rims en quelques points

> Créée en 1950, l’organisation regrou-pe plus de 4000 structures industrielles,de service, associations non caritati-ves, entités publiques et gouverne-mentales.

> Elle accompagne plus de 10500 riskmanagers à travers le monde (for-mation, information, aide à la créa-tion de réseaux…).

> Le RIMS est membre de l’Ifrima, la fé-dération internationale de risk ma-nagement.

> Il fédère les associations de risk ma-

nagement des États américains, leschapters. Trois chapters ont étécréés à l’international : le Canada,le Japon et le Mexique.

> Son congrès annuel regoupe plus de10000 professionnels du risque, orga-nise 130 sessions de conférences etaccueille 350 exposants (assureurs,réassureurs, courtiers, avocats, socié-tés de conseils, de gestion –flottesauto, sinistres, captives …-, de maté-riel de sécurité et de protection, dedécontamination,etc).

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« L’aspect positif de la crise est que lesrisk managers y gagnent en reconnais-sance et en notoriété. En contrepartie,ils doivent s’adapter en permanence auxnouvelles exigences, qu’elles soient ré-glementaires, liées aux agences de nota-tion ou autres.« Ce rassemblement est un formidablesuccès, et démontre une nouvelle foiscombien les membres de notre commu-

nauté sont avides de partager ou de par-faire leurs connaissances. Et le Rims aplus que jamais vocation, dans ces tempsdifficiles où de multiples défis sont à re-lever, à offrir à ses membres des ressour-ces dédiées, qu’il s’agisse d’outils, de for-mations… Nous continuons égalementà faire valoir nos points de vue auprèsdes décideurs pour faire évoluer les pra-tiques et la culture du risque. »

Mary rooth, directrice exécutive du Rims

«Les risk managers doivents’adapter en permanence»

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des nouvelles de leurs filiales, deleurs partenaires, ou s’inspirerdes idées et des outils présentéslors du Congrès.Le contenu de la manifestation,placée cette année sous le thème«Thinking forward, thinking risk »(anticiper, penser risque), fut àla fois dense et très diversifié.D’abord sur les sujets d’actua-lité, au premier rang desquels ontrouve, pour les Américains, laréforme du système de santé.Véritable révolution, elle sou-lève évidemment beaucoup d’in-terrogations.Autre sujet brûlant, à l’origine denombreux ateliers (dont l’undans la catégorie Hot Topic,l’autre intitulé « Les questions quevous devriez poser à vos courtiers etqu’ils ne veulent pas que vous leurposiez », c’est tout dire!): la rému-nération des intermédiaires d’as-surance (lire notre dossier p 38).Une thématique qui a donné l’oc-casion à tous les grands patronsde cabinets de courtage de plai-der leur cause.Mais au-delà des différents ate-liers riches en retours d’expérien-

ques et des évolutions (rémunéra-tion, Iso…) et nous y rencontronsdes représentants du marché »,témoigne Florence Bindelle, exe-cutive manager du Ferma.

Des sujets brûlants dansles ateliers et les alléesLa France n’était pas absente.Des risk managers, courtiers etassureurs français formaient unepetite délégation d’une vingtainede personnes, venues s’enquérir

elle aussi présente par l’intermé-diaire de trois représentants :l’executive director, le présidentet le secrétaire général. « Nousavons suivi les débats du Rims avecintérêt. Nous restons d’ailleurs encontact avec le Rims par l’intermé-diaire d’Ifrima, plate-forme inter-nationale d’échanges, dont le prési-dent est Carl L eeman, del’association belge Belrim et duFerma. Nous y travaillons sur lessujets d’intérêt commun, des prati-

Édition 2010 :quandanticipersignifieaussi garderun œil sur lerétroviseur !

événement

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ces – telle la pandémie de H1N1vue par le gestionnaire de risqued’une entreprise mexicaine, tou-chée de plein fouet et qui adétaillé le processus de gestiondu risque et les enjeux pour songroupe–, ce fut aussi, voire sur-tout, l’occasion de s’interrogersur la place et le rôle du riskmanager dans un environne-ment économique toujoursincertain et à la sortie d’une crisefinancière qui, en termes de ges-tion des risques, suscite encorenombre d’interrogations...

Davantage d’ERM,malgré les obstaclesUne étude réalisée par Marshpour le Rims montre que denombreux obstacles se dressentencore devant les risks mana-gers, alors que la conjoncture etle durcissement de la régulationfinancière auraient dû donnerune nouvelle impulsion à l’adop-tion d’un programme de gestionglobale des risques (ERM) dansles organisations. Ainsi, 53 % dessondés ont affirmé que leurentreprise n’était pas encore

dotée d’un ERM. L’un des obsta-cles majeurs à cette mise en placeréside dans l’organisation en silode nombre d’entreprises, ren-dant très difficile, pour ne pasdire impossible, d’avoir unevision à 360 ° des risques de l’en-treprise.De même, certains sondés nepartagent pas la même visionque leur direction sur les risquesclés de l’organisation. Or, «l’En-terprise Risk Management n’estplus quelque chose qu’il faut avoir

pour faire seulement joli !, a pré-venu Deborah Luthi, vice-prési-dente du Rims. Régulateurs,consommateurs, investisseurs etautres parties prenantes clés fontpression sur les organisations pourqu’elles identifient et expliquentcomment elles gèrent les risquesauxquels elles doivent faire face».Malgrétout, lesondageadémon-tré que le nombre de structuresdotées d’un ERM augmentait en2010, pour atteindre certaine-ment 29 %, contre 9 % en 2009.Bizarrement, le nombre de cellesqui projetaient l’an dernier d’im-plémenter un tel programme acependant chuté, passant de56 % à 19 %...Bref, la gestion globale des ris-ques est encore loin d’être uneréalité. « Le plus grand défi étantde se tenir informé, dans l’envi-ronnement en constante évolutiondu risk management », a soulignéTerry Fleming, le président duRims, pour qui les risk mana-gers doivent saisir les opportu-nités de reconnaissance offertespar la conjoncture. n

Catherine Dufrêne à Boston

actu

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Marsh a sondé les risk managers afin de cibler lesdéfis majeurs à surmonter pour améliorer la prati-que du risk management dans leur entreprise.

44 % estiment que le nombre de collabora-teurs dédiés au risk management estinsuffisant

43 % que d’autres domaines sont prioritaires34 % qu’il faut démontrer la valeur des pro-

grammes de risk management33 % que les ressources financières allouées

au risk management sont trop faibles32 % que le management devrait s’impliquer

davantageSource : étude Marsh pour RIMS: «Excellence in Risk Management VII : Elevatingthe practice of strategic risk management », réalisée auprès de 418 professionnels

Défis ? Quels défis ?

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Cas de force majeureQuand la gestion d’un risque imprévutourne à la gestion de crise

Au global, près de 100000 volsannulés et plus de 10 millions depassagers bloqués... Du jamaisvu ! La chute est rude pour lestransporteurs aériens commepour les voyagistes. La crise leuraura coûté en France pas moinsde 260 M €, selon l’estimationd’Hervé Novelli, secrétaire d’Étatfrançais au Tourisme, et entre1,5 à 2,5 Mds € au niveau euro-péen. Pour Air France, la factures’élève à 175 M €, qui ne pour-ront être remboursés, car aucuneassurance ne couvre ce type derisque. Un tel cas de forcemajeure en’avait d’ailleurs pasété directement identifié. Et pourcause: c’est la première fois dansl’histoire du transport aérien quele ciel européen reste fermé pen-dant plusieurs jours. «Même dansnos pires cauchemars, une tellesituation n’était pas envisagea-ble ! », résume Denis Wathier,président de Thomas Cook.

Les cellules de crise activéesUne situation inenvisageable etsurprenante, certes, mais qui n’apas laissé les entreprises totale-ment démunies. Ainsi, suite àl’annonce de l’interdiction totaledes vols, le Centre de contrôledes opérations (CCO) d’AirFrance, qui coordonne les

Aéroports, compagnies aériennes, tours opérateurs, voyageurs…Tous ont été frappésplus ou moins durement par le nuage de fumée provoqué par le volcan Eyjafjöll.Retour sur la gestion d’une crise inédite.

gence. Une fois ouverte, lacellule de crise coordonne diffé-rentes structures : centres d’in-formation téléphonique, accueildes familles, gestion des volon-taires, information presse... etdécide l’ouverture d’un numérovert recevant et traitant lesappels du public.

1800 vols de sa compagnie et deses partenaires, a ouvert sa cel-lule de crise. Celle-ci s’appuie surune organisation d’astreinte24 heures sur 24 et 7 jours sur7, pour chaque fonction, ainsiq u e s u r u n r é s e a u d e4000 volontaires. Chaque escaledispose d’un plan local d’ur-

entreprises

©aFP/halldorKolbeins

Le ciel européenparaylsé pardes cendres…Du jamais vu!Les politiquesde crise misesen placepermettront peut-être de mieuxréagir à l’avenir…

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Autre exemple, celui du ClubMed, où la cellule de crise s’estcomposée de la direction géné-rale, de la communication, dujuridique, de la relation client, ducommercial et du risk manage-ment. Une première réunion apermis l’ouverture d’un numérod’urgence, la cellule se retrouvantensuite trois fois par jour pourcouvrir et tenir informer l’en-semble de ses villages situés surles quatre continents. Ce n’estqu’après coup que furent misesen place des propositions com-merciales aux clients. Le groupeestime à près de 5 M € le mon-tant des pertes induites par l’im-mobilisation du trafic aérien.« Les Européens utilisent un sys-tème fondé sur un modèle théori-que, au lieu de prendre une décisionsur des faits et une étude du ris-que », s’insurge Giovanni Bisi-gnani, directeur de l’Associationinternationale du trafic aérien.

Évaluer le risque, oui,mais par qui?Partout, le débat a d’ailleurs étévif. Les six jours de fermeture duciel européen ont provoqué unvéritable tollé entre les compa-gnies aériennes britanniques etles organismes en charge du tra-fic aérien. Car les transporteurs,à l’image du numéro un BritishAirways, qui vérifient de façonroutinière l’impact des particulessur les paramètres des moteurs,avaient opéré un certain nombrede vols tests pour s’assurer de lasécurité de ces vols dans un telcontexte. Outre la certitude quece nuage ne présentait aucun

Jean SuSini, risk manager du Club Med

«Nous avons tiré parti de l’éruption de laSoufrière en Guadeloupe il y a deux mois»Le cas du nuage volcaniqueétait-il prévu dans la cartographiedes risques ?Il n’était pas prévu sous cette forme-làmais il l’était indirectement via l’expé-rience du tsunami qui nous a beaucoupservie pour travailler nos méthodes et no-tre réactivité face à de grandes catastro-phes naturelles. Dans une moindre me-sure, nous avons aussi tiré parti del’éruption du volcan de la Soufrière, enGuadeloupe, il y a deux mois, qui avaitprovoqué des nuées de cendres sur tout ledépartement et la fermeture immédiatede l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes.

Quels types d’exercices sontmis en place dans la préventiondes catastrophes naturelles ?Au Club Med, nous effectuons deux ty-pes d’exercices. Le premier au sein denotre siège, où nous travaillons avec ladirection générale et une société exté-rieure sur les différents scénarios envisa-geables. Le deuxième au niveau mondial,dans nos villages, avec des simulationscomme celle que nous avions mise enplace en juillet 2009 pour la grippe A. Lapriorité est donnée à l’information enquasi direct avec les voyageurs. n

Propos recueillis par A. B.

danger, le directeur général de lacompagnie, Willie Walsh, aaffirmé que « les compagniesaériennes étaient bien positionnéespour évaluer toute l’informationnécessaire et déterminer si un ris-que existait pour l’appareil, sonéquipage et ses passagers».La direction de l’aviation civilebritannique – le CAA – s’estpourtant fortement défendued’avoir abusé de prudence danscette affaire. Fin avril, sa prési-dente, Deirdre Hutton, a rap-pelé que les fabricants d’appa-reils avaient donné pourconsigne aux compagnies d’évi-ter absolument tout contactavec les particules volcaniquesquand elles se présentaient. Sice cas de figure fonctionne bienaux États-Unis où l’espaceaérien est suffisamment largepour permettre les contourne-

ments, il est beaucoup plusmalaisé en Europe, où le ciel esttrès congestionné, a-t-elle ainsirappelé. « Quand des vies humai-nes sont en jeu, une accumulationd’anecdotes n’a pas valeur depreuve scientifique. On peut toutà fait comprendre que les passa-gers et les compagnies ne souhai-tent pas une interruption de servi-ces. Mais nous devons faire ce quiest juste pour la sécurité publique.Et nous continuerons à le faire. »Une vision de la gestion du ris-que qui reste donc très diverse-ment appréciée. Et une situationqui ne lasse pas de s’interrogersur l’anticipation et la gestion detels risques. n

Aroun Benhaddouet Stéphanie Salti, à Londres

[Lire page 16 l’analyse du consultantAndré Melly.]

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prise en défaut sur l’identification,l’évaluation et le traitement durisque, les trois étapes fondamen-tales du risk management. Unobservateur attentif peut alorslégitimement se poser quelquesquestions.Dans cette affaire, les risk mana-gers ont-ils été consultés par lesautorités publiques et par les diri-geants des entreprises touchéespar ce sinistre ? Dans la négative,pourquoi leur compétence n’a-t-elle pas été sollicitée?Les outils du risk management,notamment la cartographie des ris-ques, étaient-ils pertinents pouranticiper et traiter ce type d’événe-ments ? Les programmes d’assu-rance étaient-ils adaptés pour cou-vrir ce risque?À quoi ont servi les cellules de ges-tion de crise souvent mises en placeà grands frais dans les organismeset les entreprises?N’y a-t-il pas là matière à réflexion?D’autant que le 5 mai, nouvellealerte. Le nuage revient! Les minis-tres des T ransports de l’Union ontadmis, entre-temps, la mauvaisegestion du sinistre lors de la pre-mière alerte, sans pour autant êtreplus clairs sur les indicateurs prisen compte pour motiver leurs futu-res décisions. C’est un premier pasqui sera peut-être suivi par les riskmanagers, car il n’est jamais troptard pour réagir : un débriefing desdifférents épisodes de cet événe-ment sera certainement fait dansle cadre des multiples conférencesoù le rôle déterminant du riskmanagement est régulièrementsouligné! n

L e s p r e m i è r e sleçons tirées del’éruption du vol-can Eyjafjöll et dublocage aérien ont

été d’ordre philosophique : on aparlé avec émotion de l’impuissancede l’homme face à la nature. Uneposition qui a le mérite d’exonérerla puissance publique et le mondeéconomique de toute responsabi-lité. Les assureurs, en particulier,ont immédiatement fait savoir queleurs contrats ne couvraient pas lescas de force majeure de ce type.Une lecture moins fataliste peutcependant être faite. Ce gigantes-que sinistre est avant tout le résul-tat d’une décision humaine: ce n’estpas le volcan qui a fermé l’espaceaérien. De ce point de vue, le bilanest moins consensuel. Ne met-il pasen lumière les limites, voire lescarences de la gestion des risquesou même l’absence de cette démar-che au niveau des grandes organi-sations publiques ? Quelquesremarques peuvent lancer le débat.

L’identification du risqueUne cartographie des risquesaériens avait-elle été faite? Dans lanégative, pourquoi? Dans l’affirma-tive, par qui ? Et comment expli-quer que le risque volcanique n’aitpas été identifié comme pouvantêtre un risque majeur (rappelonsque l’intérêt d’une cartographie estmoins de comptabiliser les risquesavérés que de mettre en évidencedes risques potentiels et ignorés)?Comment justifier que, dans l’étudedes chaînes logistiques, si crucialesdans les entreprises, la fermeture

de l’espace aérien n’ait pas été envi-sagée alors qu’il y avait eu un précé-dent: le 11 septembre 2001?

L ’évaluation du risqueLa décision de fermer l’espaceaérien a été prise au nom du prin-cipe de précaution, car aucun Étateuropéen ne disposait d’indica-teurs fiables et d’outils adaptés luipermettant d’évaluer avec certi-tude la dangerosité du nuage, ceque n’ont pas manqué de releverles pilotes d’Air France. Est-ce biennormal ? Par la suite, la décision derouvrir l’espace aérien a obéi à unesorte de pragmatisme fortementéclairé par des impératifs écono-miques qui aurait pu être adoptéplus tôt, toujours selon les diresdes mêmes pilotes.

Le traitement du risqueLe traitement qui revenait à gérerla crise s’est révélé consternant :une communication confuse etparfois contradictoire, des stan-dards téléphoniques bloqués lais-sant les clients sans aucune infor-mation, une faible utilisation desmoyens modernes de communica-tion (e-mails, SMS), une prise encharge aléatoire des sinistrés…Bref, une improvisation totale ren-forcée par l’absence d’un espaceaérien unique permettant desmesures concertées, chaque Étatétant souverain en ce domaine.

Le silence des risk managers face àcette situation est surprenant. Il yavait pourtant matière à étonne-ment. Ce bilan « non consensuel »révèle en effet que la théorie a été

«Ciel nuageux pour le risk management»

l’huMeur de… aNDRé MELLy, consultant

dr

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actu

450 millions de dollars. C’est ceque aurait déjà coûté à BP, à ladate du 14 mai, la marée noireprovoquée par l’explosion de laplate-forme Deepwater Horizonqui opérait dans le golfe duMexique. Un coût très provi-soire qui risque fort de s’accroî-tre ces prochaines semainesavec l’arrivée massive de plain-tes. Depuis le début du naufrage,pas moins de 65 plaintes ontdéjà été enregistrées, dont uneen nom collectif datée du30avril. Des dommages et inté-rêts seront versés aux personnestouchées et en mesure de « pré-

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senter des plaintes légitimes »,selon un porte-parole du groupe.« Le plus gros poids financierdevrait être assumé par BP, quiopérait sur la plate-forme, maisl’étendue de ses responsabilitésreste inconnue alors que la maréecontinue de s’étendre », expliquel’agence de notation Moody’s.

Rassurer sur la couverturefinancièrePour financer les pertes liées à lacatastrophe, BP pourra se tour-ner vers sa captive, Jupiter Insu-rance Ltd, pour un maximum de700 M $. Cette dernière ne dis-

pose pas de réassurance mais estdotée d’un capital de 6 Mds €,qui, selon AM Best, permettra augroupe pétrolier d’absorber l’im-pact du naufrage et d’éviter unedégradation de sa notation. Labonne solidité financière de lacaptive Jupiter (A+) n’a cepen-dant pas empêché Standard andPoor’s d’annoncer, mi-mai, uneperspective en baisse de «stable»à «négative» de la note du groupepétrolier BP, en raison «des incer-titudes des coûts à l’avenir, notam-ment ceux de la marée noire» dansle golfe du Mexique. n

Aroun Benhaddou

entreprises

Groupe BPUne couverture à hauteur de 700M$

VivendiL’absence d’abusde «forum shopping» confirmée«Le forum shopping» est liciteen France, le tout est de ne pasen abuser. C’est ce qu’a confirméla Cour d’appel de Paris dans sonarrêt du 28 avril dernier en déci-dant que les petits porteurs fran-çais n’avaient commis aucun« abus » en se joignant –car ilsn’en sont pas à l’initiative– à uneclass action engagée depuis 2002devant le tribunal new-yorkais.«Le problème n’est pas l’option decompétence en soi, insiste Me Hed-wige Vlasto; tout dépend de ce quiguide les demandeurs à choisir telleou telle juridiction.»Or dans son arrêt, la cour nerelève aucune intention « mal-

veillante ou malicieuse» de la partdes porteurs français et rejette larequête de Vivendi. De plus, lacour relève que les Français n’ontfait que «se joindre» à l’action col-lective. «Sa décision aurait pu êtredifférente s’ils en avaient eu l’initia-tive», souligne Me Vlasto.

Pas de sentence sur le fondAinsi, en l’absence d’une sen-tence américaine sur le fond del’affaire (class action), la cour n’afait que se cantonner aux motifsde l’action. « Dans l’hypothèse oùle juge de l’exequatur (reconnais-sance d’une décision étrangère)déciderait qu’une décision améri-

caine condamnant Vivendi seraitcontraire à l’ordre publique fran-çais, un juge américain ne pourraitensuite légitimement certifier uneclass action pour le bénéfice desFrançais », précise l’avocate.En attendant, la France monteau créneau contre une éventuelleclass action à la française calée surle modèle américain. Elle vientde déposer un rapport en amicuscurae devant la Cour suprêmeaméricaine, qui se prononcera enjuin sur la validité ou non d’uneclass action dans une affaireimpliquant des plaignants étran-gers (affaire Morrisson). n

Emmanuelle Bernard

65Le nombrede plaintesenregistré,à date, depuisle début de lacatastrophe

La cour nerelève aucune

« intentionmalveillante

ou malicieuse »de la part

des porteursfrançais.

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actu

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Sous-traitanceLe «made in China» en question

Dans toute l’Asie, 10000 inspec-tions d’usines ont été réaliséespar l’entreprise de contrôle qua-lité AsiaInspection sur ce premiertrimestre, soit une progressionde 34 % par rapport à l’annéedernière. Ces bons chiffres s’ac-compagnent d’une hausse dunombre d’audits (+ 64 %), signesd’une augmentation de lademande mondiale des importa-teurs pour des produits plus sûrset de meilleure qualité.« Par temps de crise, le principe deprécaution est exacerbé, les entre-prises veulent impérativement évi-ter l’importation d’une marchan-dise déjà payée à l’usine et quipourrait s’avérer non conforme parla suite », témoigne SébastienBreteau, fondateur et PDGd’AsiaInspection. D’autant plusque c’est l’importateur, et non ledistributeur final, qui est légale-ment responsable de la mise surle marché du produit.

Des risques d’invendusOutre les sanctions qu’il peutencourir, l’importateur doitprendre en compte la possiblenon-conformité d’un article aurisque de ne pouvoir l’écoulerauprès de son distributeur et dese retrouver face à un stock d’in-vendus. Néanmoins, sur environ20 000 containers chinois quiarrivent en France chaque année,seuls 380 sont contrôlés. Unnombre très faible dans un

La société de contrôle qualité AsiaInspection publie son premier baromètre del’année et revient sur la sortie de crise et la qualité des produits « made in China ».

En revanche, le nord du paysreste nettement en retrait avecle développement croissantd’usines low cost. Conscient duproblème, le gouvernementchinois a alloué en début d’an-née 1 milliard de dollars dansl’amélioration de la qualité deson label «made in China ».Aujourd’hui, le pays asiatique leplus sensibilisé en termes decontrôle qualité est le Japon.Mais cette qualité se paye. Enoutre, le scandale Toyota faitprendre conscience que mêmeles systèmes de qualité totalene sont pas infaillibles. EnChine aussi, il est possible defaire des produits de très bonnequalité. Ainsi de l’iPod et del’iPad, assemblés à Longhuamais dont le prix reste élevé.C’est donc sur les premiers prixque la qualité n’est pas au ren-dez-vous. n Aroun Benhaddou

contexte où les risques ont aug-menté ces dernières années, avecla montée en puissance des usi-nes de l’ex-Empire du Milieu quiproduisent à bas coûts.

Des incidents toujoursplus nombreuxLes détections de problèmes liésà la qualité dans les produitsimportés sont en hausses régu-lières depuis cinq ans sur tousles produits d’origine chinoise,même si l’on constate des dispa-rités sur le territoire. Ainsi, lesud de la Chine se révèle de plusen plus sûr et le niveau de vie desa population croît rapidement.

entreprises

dr

60 % des produits défectueux viennent de ChineProvenance,en %,des produits défectueux

« Aujourd’hui, on peutgérer ces risques pourun coût raisonnable.»Sébastien Breteau, fondateuret PDG d’AsiaInspection

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27

2338

13

20

7

60Chine, Hongkong inclusEurope des 25/27 et EEAInconnuAutres

2004 2009

En cinq ans,la Chine a faitun grand bonden avant… dansla productionde produitsdéfectueux!Le «made inChina» a besoinde redorerson image.

Source : asiaInspection

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Savez-vous quelle est la politi-que de votre groupe et la procé-dure prévue en cas d’enlève-ment d’un collaborateur partiprospecter à l’autre bout dumonde afin d’y établir unefiliale ou tisser des liens com-merciaux ? Ce risque a-t-il étéidentifié au sein de votre orga-nisation ? De fait, il apparaîtque très peu d’entreprises sontréellement prêtes à agir, et demanière pertinente, face à laréalisation de ce risque. « Cer-taines entreprises françaises sontconscientes de ce risque, mais pastoutes, loin de là. Leurs homolo-gues américaines ou chinoisessont bien plus avancées dans cedomaine. Or, les groupes français,

Plus fréquents que ne le laissent supposer les médias, qui en sont souvent écartés,les enlèvements de salariés peuvent être évités grâce à la prévention.

et de plus en plus de PME, éten-dent leurs activités dans des paysoù le risque d’enlèvement est bienprésent. D’où l’utilité de partagerles meilleures connaissances etpratiques face à cette menace »,explique Louis Bernard, repré-sentant en France de Clayton,société spécialisée dans l’accom-pagnement de crise, qui tra-vaille en tandem avec plusieursassureurs qui proposent despolices Kidnap & Ransom.

Chacun sa place,chacun son rôleC’est dans cet esprit didactiqueque l’assureur Chartis a organiséun atelier de travail sur ce thème,proposant aux clients et cour-tiers présents de participer à unesimulation de kidnapping auVenezuela, avec décryptage dechaque étape et analyse desréponses données par les partici-pants, divisés en groupes deréflexion. La plupart des réflexes

actu

Kidnapping et rançonPréparez les collaborateursà ne pas se faire prendre !

entreprises

et bonnes pratiques détaillés parles experts de Clayton et de Char-tis relèvent du bon sens. Dès lapremière étape, quand les colla-borateurs arrivent à l’aéroportpuis à l’hôtel, des précautionsélémentaires peuvent éviter detomber dans le piège, tel queconnaître le nom et la physiono-mie de la personne chargée devenir à l’aéroport, le temps detrajet aéroport-hôtel… jusqu’aufait de ne surtout pas parler busi-ness dans les lieux publics afind’éviter les oreilles indiscrètes.Autant de mesures de précau-tions qui doivent être enseignéesaux collaborateurs avant leurdépart. Mais les réflexions et lesdoutes des participants ont sur-tout porté sur la cellule de crise àmettre en place une fois que lecollaborateur a disparu et qu’unedemande de rançon a été formu-lée. Qui doit faire partie de la cel-lule de crise ? Les dirigeants del’entreprise ? La famille ? Quidoit être l’interlocuteur des ravis-seurs ? Dans quel cas la rançondoit-elle être payée et qui endécide ? Quel est le rôle et la placede l’assureur ? Comment articu-ler l’action avec les autorités, lesmédias, etc. ? Autant de ques-tions qui doivent être abordéesen amont, avec tous les interlo-cuteurs concernés de l’entre-prise. n Catherine Dufrêne

Des précautions élémentairespour l’expatrié (exemples)

Avant de partir, il doit> avoir été informé du risque du pays> avoir été informé sur les comportements

à tenir en cas d’enlèvement

En arrivant, il doit> connaître le nom et la physionomie de

la personne chargée de l’accueillir> avoir estimé le temps de trajet jusqu’à

l’hôtel

Sur place, il doit> changer régulièrement les trajets de

ses déplacements> ne pas parler affaire dans les lieux publics

(bar, restaurant…)

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Sur les 150enlèvementsen moyennedéploréschaque annéeau Venezuela,plus de 20 %concernentdes expatriés.Une menaceà laquelleles entreprisesdoiventse préparer.

©Gettyimages

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actu

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Alors que l’absentéisme pour raisons de santé s’accroît dansles entreprises françaises, Dexia s’est penché sur le sujet dansles collectivités locales. Son étude montre une forte progression.

collectivités

PréventionL’absentéisme,une véritable plaie

outre la fréquence des arrêts.Ainsi, toujours en 2008, si l’onconstate 33 arrêts pour les col-lectivités de moins de 10 agents,on arrive à près de 100 pour cel-les de 350 agents et plus. Unetendance qui semble se vérifierpour les maladies ordinaires pourlesquelles la fréquence des arrêtsest multipliée par 3,5.

Des incidences financièresCes arrêts pour raisons de santéont bien évidemment un coût,direct et indirect. En 2008, le coûtdirect moyen annuel par agentvariait de 1171 à 1798 €, soit + 3à + 5 % depuis 2004. La maladieordinaire s’y inscrit pour moitié,tandis que la maladie de longuedurée ne représente que le tiers.Les accidents du travail, plutôtstables, oscillent selon l’effectifentre 11 et 13 % du coût total.L’étude de Dexia identifie enoutre les coûts indirects: ceux enamont (induits par des choixorganisationnels destinés à pré-venir les effets des absences), enaval (remplacements et gestionadministrative), ceux supportéspar l’organisation (surcharge detravail, stress…) et par l’usager(perte de qualité du service). Ilsseraient plusieurs fois supérieursaux coûts directs. n

Aroun Benhaddou

Accord sur le stresschez France TélécomQuatre syndicats de FranceTélécom –Sud, CFDT, Unsa/CFE-CGC et CFTC – ontsigné le 6 mai 2010 unaccord sur le stress au tra-vail, issu des négociationsentamées fin 2009 aprèsune série de suicides de sala-riés du groupe.

Du nouveau dansles logiciels de gestionde risqueMega,acteurmajeurdelagou-vernance, risques et confor-mité,etRiskBusinessInterna-tional, société de conseil engestion des risques, annon-cent l’intégration des biblio-thèques RiskBusiness de ris-que et de contrôles dans lasolutionlogicielleMegaSuite.

Solvabilité 2 repousséLa commission européennerepousse la mise en placedes nouvelles règles defonds propres demandé parSolvabilité 2 au 1er janvier2013. Les assureurs euro-péens ont réaffirmé leursouhait de voir évoluer cer-tains point de la directive.

Gestion du risqueà minima dansle secteur financierTheEconomistdresseunconstatmitigédelagestiondesrisquesau sein du secteur financier. Laplupart de ces entreprises enseraient équipées mais 40 %n’auraient pas de stratégie clai-rementdéfinie.

+ 50 %La progressionen quatre ansdu tauxd’absentéimeSource : Dexia

La banque franco-belge Dexiapublie sa 9e édition de son étudeannuelle Analyse & Conjoncturesur les absences au travail au seindes collectivités en 2008.Conseils généraux et conseilsrégionaux ont ainsi été passés aucrible pour un verdict sans appel.Les indicateurs d’absence affi-chent une progression de 50 %depuis ces quatre dernièresannées. Le nombre de jours d’ar-rêt par agent suite à un accidentdu travail augmente aussi forte-ment, de 1,1 jour en 2005 à 1,7.Le taux de fréquence des acci-dents du travail passe quant à luide 14,7 % en 2007 à 16,6 % en2008. L’intégration récente desagents des collèges et lycées ainsique ceux issus de la directiondépartementale de l’équipement(DDE), dont les activités à carac-tère technique sont accidentogè-nes, explique en partie ce phéno-mène inédit dans les collectivitésterritoriales.

Question de tailleAutre constat, le taux d’absen-téisme en maladie dite «ordi-naire» croît, atteignant de 40 à52 % des jours d’arrêts. Selon leseffectifs de la collectivité, 70 à80 % des agents absents le sontpour maladie ordinaire. La taillede la collectivité influence en

Les raisons> Stress lié

à la pressiondes objectifs

> Démotivation> Manque

d’autonomie> Difficulté

des contactsavecle public

> Poblèmesde sécurité

> Pénibilitéau travail

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Le groupement français de l’industrie de l’information (GFII) a mené le 15 avril dernierun groupe de travail sur l’e-réputation. Objectifs de la journée, tirer une typologie desmenaces et identifier les modes de traitement applicables.

manquent pas. Déjà, en 2004,Kryptonite, une entreprise quiconçoit et vend des cadenas,avait été éclaboussée par unscandale venant d’un blog. Unevidéo montrait commentdéverrouiller un antivol de lasociété en moins d’une minuteà l’aide d’un stylo Bic. Le buzzfut si grand que Kryptonite dutmettre en place une campagned’échange qui lui coûta 10 mil-lions de dollars.

Éthique et « nettoyeurs »Plus récemment, Nestlé a luiaussi été plongé dans la tour-mente : un film vidéo de l’asso-ciation Greenpeace, diffuséepar l’intermédiaire de Face-book, détournait la célèbremarque Kit Kat, accusant legroupe suisse d’utiliser pour safabrication de l’huile de palme,participant ainsi à la déforesta-tion indonésienne et donc àl’extinction des ourangs-outans. Le groupe a bienentendu réagi… en se séparant

actu

MultimédiaE-réputation, une menace réelle

entreprises

de quelques-uns de ses fournis-seurs d’huile de palme.Face à un problème de ce type,deux solutions existent. L’uneconsiste à jouer la carte del’éthique et de la responsabilité.« Ce que révèle l’e-réputation,c’est la nécessité de la cohérence »,estime Stéphane Truchi, prési-dent du directoire de l’Ifop, car« il n’y a pas de marque irrépro-chable. Par définition, elle émetdes signes, elle prend la parole,elle communique et diffuse desproduits qui ne peuvent être par-faits ». L’entreprise se doitd’être réactive mais doit adap-ter sa réaction dans le respectdes internautes qui sont avanttout des consommateursL’autre solution, très en vogue,consiste à passer par des « net-toyeurs » d’e-réputation, char-gés d’améliorer l’image d’unindividu ou d’une entreprisesur internet. Une solution decourt terme qui n’empêcherapas l ’émergence de buzznéfastes. n Aroun Benhaddou

Avec le développement desréseaux sociaux et autres sitesmultimédias, gérer son imagevirtuelle est devenue une vérita-ble nécessité pour toutes lesentreprises. Selon le GFII, lamanipulation de l’information(rumeurs, informations erro-nées…) et de l’identité (détour-nement de marques…) sontconsidérées comme les risquesayant le plus d’impact sur laréputation et l’image de l’entre-prise. Ils peuvent engendrer despertes financières et sont mêmeen mesure de faire varier lecours d’une action.Les exemples montrant l’im-portance de l’e-réputation ne

Des dégâts importants

> Déficit de l’image> Bris de carrière> Arrêt ou modification de la production> Baisse ou hausse du cours de Bourse> Désorganisation> Pertes financières> Pertes de données

Ternir l’imaged’une entreprisepour tenterd’influer surson mode deproduction.C’est ce quen’a pas hésitéà faireGreenpeacedans une vidéodiffusée surle Net.

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Retrouvezl’étude intégraledu GFII surriskmanagement-online.com

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métier

Club MedUn ouragan pour faire t

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De tous les sinistres vécus par le Club Med durant les dix dernières années, l’ouraganWilma a été le pire, et a donné bien du fil à retordre à la firme. Mais il aura égalementété l’occasion de renforcer le village meurtri de Cancun, sur tous les plans.

Du 15 au 25 octobre 2005, l’oura-gan Wilma frappait dans le golfedu Mexique. Avec des ventsallant jusqu’à 280 km/h, cetouragan de force 5 fut l’un destrois plus importants de la saisoncyclonique 2005, avec Rita etKatrina. Sur son chemin, Wilmaa balayé la péninsule mexicainedu Yucatan, haut lieu touristique.Parmi les sites touchés: le villageClub Med Cancun Yucatan,ravagé le 21 octobre. « La gestiondes risques est très suivie dans lazone nord-américaine. Nous nous

huit et soixante-douze heuresavant le passage de Wilma. Uneinitiative essentielle grâce àlaquelle aucune victime n’a étéà déplorer. Au niveau matériel,en revanche, les dégâts ont étéconsidérables. « Le problème estque cet ouragan est resté surplace deux jours. Et ce n’est pastant le vent que les inondationsl’accompagnant qui ont causé desdommages. Le niveau de la mers’est élevé de 2 mètres et l’eau estrentrée dans toutes les cham-bres », détaille Cyrille Brand de

Octobre 2005.L’ouragan Wilma

frappe violemmentles côtes du golfe du

Mexique, dévastant toutsur son passage. Dont le

village de Cancun du ClubMed. Pas de victimesà déplorer, mais des

dégâts considérables.Montant

de l’indemnisation :29 millions d’euros.

étude de cas

mettons en alerte dès qu’un oura-gan est signalé au milieu de l’Atlan-tique et nous le suivons heure parheure », détaille Édouard Silverio,secrétaire général du Club Med.En 2004, déjà, le Club Med avaitété touché par Jeanne, moinsviolent certes, mais qui avait cau-sé des dégâts dans trois de sesvillages de la zone des Antilles.

Des dégâts considérabldesRodé à l’exercice, le groupe apu évacuer le club de Cancunsans incident entre quarante-

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e table rase

métier

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Marsh, courtier en assurancedu Club Med.À l’époque, le club bénéficiaitd’une couverture « dommagesdirects » et « pertes d’exploita-tion» spécifique souscrite auprèsd’Axa. Dès que le village a étéaccessible, le personnel estrevenu au village pour constateret limiter les dégâts. «Il faut êtrerapide. Soit le sinistre n’empêchepas l’exploitation et il faut alorsvite la reprendre. Soit c’est unsinistre qui empêche l’exploitationet, dans ce cas, il faut éviter que lasituation ne s’aggrave, en prenantles mesures nécessaires. À Cancun,par exemple, nous avons installéune centaine d’assécheurs.»

La direction du Club Med, deMarsh et des experts d’Axa ontvisité les lieux le 1er novembre.Les constatations ont ainsi puêtre faites rapidement et dansune bonne entente. Le 2 mai2006, le dossier « dommagesdirects » était clos. Quant auchiffrage des pertes d’exploita-tion, il a fallu douze mois pouren venir à bout ! « Il n’y a paseu de points litigieux, mais lasituation était compliquée, neserait-ce que parce que nousn’étions pas propriétaires du siteà l’époque, et qu’il fallait deman-der une autorisation à un pro-priétaire américain avant d’en-treprendre des travaux, explique

>

Un an après, le villagerouvre ses portes.Au même endroit, maisconçu différemment,il offre désormais toutesles garanties contreles catastrophesnaturelles : mur de sablecontre la montéedes eaux, protectionétanche en casd’arrachage des toitures.

Le Club Med en 2009

75 villages répartis dans 40 pays7 villages dans la zone Antilles exposésà un important risque de catastrophenaturelle1228000 clients1360 M € de chiffre d’affaires2000 collaborateurs permanents environ,mais jusqu’à 15000 salariés en haute saison

Édouard Silverio. Mais ce qui arendu plus difficile le dossier,c’est que nous n’avons pas voulureconstruire à l’identique. »Au total, l’indemnisation s’estélevée à 29 millions d’euros.Une somme inférieure au coût

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métier

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structure est «beaucoup plus pro-fitable qu’avant », d’après lesecrétaire général.Outre ce repositionnement, leclub en a profité pour tirer desleçons du sinistre. La situationdu village de Cancun, à la pointed’une péninsule dans le golfedu Mexique, en fait une cibleprivilégiée pour les intempé-ries. Pourtant, « à aucun momentil n’a été envisagé de ne pas lereconstruire, car c’est un site

exceptionnel », insiste ÉdouardSilverio. Prenant acte des fai-blesses des infrastructures, leClub Med a doté son villaged’un mur recouvert de sablepour parer à l’élévation duniveau de la mer. Un dangerimportant pour les villages dela société, implantés de manièretrès horizontale, à la différencedes hôtels traditionnels. Cetteidée n’est pas restée confinée àCancun : le Club Med l’a appli-quée à d’autres villages exposésaux risques de catastrophesnaturelles.

Prévenir avant toutPar ailleurs, les bâtiments deCancun ont été dotés d’une pro-tection étanche en cas d’arra-chement des toitures. Le ClubMed avait appris à ses dépens lanécessité d’un tel dispositif à

édouard Silverio,secrétaire général du Club Med

«La priorité estde protéger les clientset les salariés»

>

Quelles sont les priorités pourla gestion de ce type sinistre ?La priorité numéro un est bien sûr deprotéger nos clients et nos salariés. En-suite, nous veillons à protéger les instal-lations elles-mêmes. Il existe des disposi-tifs de blocage des fenêtres et des portessur certains sites. Puis, quand l’ouraganest passé, il faut tout nettoyer et, s’il y asinistre, enclencher rapidement les pro-cédures d’assurance.

Sur cette zone très sensible, existe-t-il des dispositifs particuliersen termes de gestion des risques ?Oui, nous avons mis en place sur cettezone un manuel de gestion de crise liéeaux ouragans. Tous les chefs de village etles chefs de service doivent le connaîtreet il est mis à disposition du reste du per-sonnel. Par ailleurs, il existe un contactpermanent entre nos villages et Miami,où se trouve le centre national de sur-veillance des ouragans (National Hurri-cane Center). n

DR

étude de cas

de la reconstruction un peudifférente décidée par legroupe.

Une reconstructionamélioréeProfiter des dégâts pour «upgra-der» le site, c’est l’idée qu’a eu leClub Med. D’un village pouradultes, le club de Cancun estpassé à un village familial hautde gamme. La transformations’est révélée payante, puisque la

Les 3 sinistresLes pLus iMportantsdes dernières années>29 M € d’indemnisation

Ouragan Wilma,2005

>27 M € d’indemnisationOuragan Jeanne,2004

>26 M € d’indemnisationTsunami, 2004

« Il faut être rapide en cas de sinistre.Soit il n’empêche pas l’exploitation et il fautalors vite la reprendre. Soit il l’interdit, et il fautéviter que la situation ne s’aggrave, en prenantles mesures nécessaires.»

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Punta Cana (République domi-nicaine). Le village avait lui aussiété inondé, mais par des pluiestorrentielles. De telles mesuresde prévention ont une utilitéindéniable en termes de gestiondes risques, mais égalementdans le domaine de l’assurance.Car Wilma et les dix-sept autresouragans de la désastreuse sai-son cyclonique 2005 ont rendules assureurs très frileux concer-nant les risques naturels dans legolfe du Mexique. «Après l’oura-gan, les prix des couvertures d’as-surance ont été multiplié par 6-7et les franchises par 4. C’étaitdémentiel...», se souvient CyrilleBrand (Marsh). Certains ont faitle choix de ne pas s’assurer,d’autres de payer le prix fort.

Des investissements payantsLe Club Med a, pour sa part,changé d’approche. Arrivé peude temps avant l’échéance derenouvellement de son contratavec Axa, Wilma a poussé lafirme à chercher de nouvellessolutions. Marsh, courtier pourle Club Med, a ainsi engagé unestratégie payante. « Nous avonsessayé de trouver des montagesdifférents, spécifiques, qui se sontavérés plus économiques que lemontage traditionnel avec Axa »,indique Cyrille Brand. Et lesdispositifs de prévention misen place dans le club tout neufn’y sont pas étrangers. « Lesassureurs n’ont pas exigé ces pro-tections. Mais c’est parce quenous les avons présentées au mar-ché des assurances que nous avonspu obtenir des conditions sans

doute plus avantageuses que lamoyenne du marché, plus optimi-sées et avec des franchises plusfaibles », analyse Cyrille Brand.Une couverture classique a étésouscrite chez Ace, complétéepar des tranches de couverturesouscrites auprès des Lloyd’s, lemarché des assurances de Lon-dres, qui propose des solutions

Floride

Yucatan

FlorideFlorideFlorideFloride

Yucatan

spécifique pour cette zone quidonne bien des cheveux blancsaux assureurs. Ainsi, Wilmaaura beau avoir tout détruit surson passage, le club de Cancunen est ressorti un an plus tardplus fort et mieux armé quejamais devant les colères deDame Nature. n

Florence Martinache

Les sept jours qui ébranlèrent le golfe du MexiqueTrajectoire de l’ouragan Wilma en octobre 2005

mardi 113 km/hMercredi 250 km/h

Jeudi 241 km/h

Samedi 225 km/h

Dimanche 185 km/h

Lundi 194 km/h

Mardi 137 km/h

Club Medà Cancun

source : www.weather.gov/storms/wilma/

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La tendance au rebond se confirmeLes derniers chiffres mensuelsde commerce international demarchandises, publiés pour lemois de février 2010, ont à nou-veau confirmé la reprise deséchanges mondiaux et, ce fai-sant, conforté la tendance aurebond de l’économie mondiale.Le redressement progressif duvolume des échanges internatio-naux initié au fil de l’année2009, avec + 7,5 % sur le secondsemestre (par rapport au pre-mier semestre) s’est poursuivisur les premiers mois de 2010,pour renouer ou presque avecles volumes de la fin du troi-sième trimestre 2009. À finfévrier, la tendance est ainsi clai-rement à la hausse (+ 5 % sur lestrois derniers mois connus,+ 10 % sur les six derniers mois),et l’acquis de croissance du com-merce mondial pour l’ensemblede l’année 2010 ressort d’ores etdéjà à + 10 %.

Des réalités très diversesToutefois, cette évolution d’en-semble n’a pas encore effacé lachute abyssale enregistrée pen-dant l’hiver 2008-2009 : lecumul sur douze mois s’affichetoujours en net retrait (- 7,4 %).Surtout, elle masque des réalitéstrès diverses. Le rebond est trèssignificatif côté pays émergentspris globalement (+ 12,5 % surles six derniers mois). Néan-moins, cette performance pro-vient en grande partie du dyna-misme des pays émergents

d’Asie (+ 16 %), qui, tirés par laChine, ont enregistré des volu-mes d’échanges internationauxdéjà bien supérieurs à ceux deleurs points hauts de l’été 2008.En revanche, les flux commer-ciaux des pays développés s’affi-chent en redressement bien plusmodéré (+ 7 % sur la mêmepériode), en particulier ceux despays de la zone euro (+ 3,4 %).Ils sont encore, malgré la pour-suite du rebond observé depuisle printemps 2009, loin de leursniveaux d’il y a un an (- 10,9 %pour la zone euro, - 11 % pourles États-Unis et - 12,7 % pour

Reprise des pays développés2011 sera pire que 2010

le Japon) et plus encore de leursniveaux d’avant-crise.Au total, après une chute histori-que en 2009 (- 2,1 %), la reprisede l’économie mondiale en 2010(+ 2,9 %) aura toutes les peines àaccélérer en 2011 (+ 2,9 %), avecun scénario moins favorablepour les pays développés(+ 1,8 % en 2010, + 1,7 % en2011) que pour les pays émer-gents (+ 5,1 % en 2010 et 2011).Le commerce mondial, dont l’ex-pansion se fera probablementdavantage intra-zones, connaî-tra une évolution parallèle(+ 10 % puis + 7 %). n

Évolution du commerce mondial (en volume,base 100 = 2000)

sources : CpB, euler Hermes

métier prévisions

220

210

200

120

190

180

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160

130

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110

100

902000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Pays émergeants

JaponÉtats-Unis

Zone euroPays avancés

World trade

Le dynamismedes paysémergentscontribue engrande partieau rebondenregistréglobalement surles six derniersmois. La zoneeuro, enrevanche, peinedavantage.

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Pour mener à bien notre missiond’identification des risques etde suivi de leur traitement, nous,Risk Managers, nous devons dedéployer une démarche de veillepermanente sur l’évolutionde l’environnement denos entreprises et sur l’émergencede nouveaux risques.

Avec nos outils de cartographie,l’appui des auditeurs etles couvertures des assureurs, nouscontribuons ainsi à protéger leshommes et les actifs des entreprisesdes menaces potentielles recensées.Nous savons aussi identifieret alerter sur les opportunités à saisir.

Avec ses méthodes d’analyse,son système de collecte etde traitement d’information,l’Intelligence Economique permetjustement au Risk Manager d’inscrireencore plus sa fonctiondans cette dynamique etcette logique d’anticipation.

« Le Risk Manager et l’IntelligenceEconomique » est une coproductionlancée il y a deux ans avec l’IFIE :je remercie vivement l’ensemblede ses contributeurs etsuis très heureux d’en annonceraujourd’hui la publication.

Au-delà de cette collaborationfructueuse en terme d’échanges etde complémentarité, je suis certainque les développements futurspermettront de nouveaux apportsmutuels significatifs à nos fonctionset à nos entreprises

Très bonne lecture.

Gérard LANCNERPrésident AMRAE

A l’occasion de la sortie de l’ouvrage « LeRisk Manager et l‘Intelligence Economique »,les Chroniques font un point rapide sur lesapports de l’Intelligence Economique enterme de méthode, d’outils et de référentiels.

L’intelligenceéconomiqueest «unedémarchetotalement légale et licite qui produit del’information éthique afin de protéger lesorganisations contre les malveillancesdélictuelles ou criminelles. C’est la maîtrise etla protection de l’information stratégique pourtous les décideurs tant pour la pérennité quepour le développement de l’entreprise. »

L’Intelligence Economiqueutilise des grilles decodification reposantsur quatre piliers :sécurité, sureté, risquesenvironnementaux etrisques managériaux.

L’Intelligence Economique est, commele Risk Management, une culture : « c’estune démarche qui repose sur la curiositépermanente de toute information pouvantaffecter une politique ou une stratégie sousforme d’opportunité ou de risque. »

A l’instar du management des risques,c’est une approche globale et transversalede l’entreprise et de son environnementextérieur.

Elle s’appuie sur une méthodologie précise etenrichit le Risk Management sur :■ l’approfondissement et le périmètrede définition d’un risque par une nouvellegrille de lecture;■ l’identification de risques possibles;■ l’évaluation de la gravité potentiellede ces risques;■ la mesure de leur survenance etleur dangerosité;■ la recherche des meilleures réponseset solutions stratégiques et opérationnelles■ la construction de réponses concrèteset opérationnelles de gestion prévisionnelledes risques;■ la mise en œuvre de réponses rapides etefficaces reposant sur la collecte d’informations.

L’Intelligence Economique enrichit sa missionet son analyse, favor ise l ’évolut ion

Chroniquesde l’AMRAE

Regardscroisés

communiqué

Risk Manager etIntelligence Economique :le duo vertueux

Le«l’ouvragedesortieladel’occasionA

EconomiqueL’Intelligencedegrillesdesutilise

reposantcationcodifi:piliersquatresurrisquessureté,sécurité,

etenvironnementaux

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Actual ités

Commissions etGroupes de Travail

GT RC Clauses limitativesde responsabilité

GT Quantification des risques3 juin 2010Commission OGR secteur Industrieet Services

Petit déjeuner avec Gide Loyrette Nouel« La gestion du risque environnemental »

● Commission Responsabilité Civile● Commission Financement● Alternatif des Risques

« L’Intelligence des Risques » avecRSMF (Risk Manager sans frontière).Espace Saint Honoré 10h30 - 18h00Tarif : 100 euros.Gratuit Adhérents CARM et RMSF.Inscription : www.lecarm.com

« Quels risques pour les villesdans un contexte mondialisé ? »Jean-Christophe FROMANTIN,Maire de Neuilly-sur-SeineTarif : 25 euros.Inscription : www.amrae.fr

Présentation de l’ERM (Enterprise wideRisk Management) : approche desensibilisation destinéeaux non-spécialistes de la matière.Inscription gratuite :www.amrae.fr/Amrae Formation

AMRAE - Les Echos ConférencesLa Gestion globale des risques8h30 - 17h00Gouvernance risques et compliance :quelles nouvelles responsabilités ?Tarif préférentiel pourles membres de l’AMRAE.

Systèmes d’Information deGestion des Risques :éloge de la diversité

Sur la base d’un double axe de travail(besoins des gestionnaires d’assurance etbesoin des gestionnaires de risques), cepanorama réalisé en 2009 a porté uneattention particulière à son articulation avecle référentiel COSO II dont la structureméthodologique s’adapte à la majorité desorganisations de gestion des risques.Analysé selon 18 axes fonctionnels à partirde données exclusivement déclaratives deséd i teu rs , l e panorama mont re unecouverture homogène des axes fonctionnelsliés à la cartographie des risques et à la

gestion des incidents et sinistres, mais unehétérogénéité des couvertures quant à lagestion assurantielle ou au contrôle et àl’audit interne.Les 17 solutions analyséesAON FRANCE - ASPHALEIA - AUDIT ASSISTANCETECHNOLOGIES - EFFISOFT - EI MICHEL BOUTON -ENABLON - GRAS SAVOYE - IDS SCHEER - MAATMANAGEMENT - MARSH - MEGA - METHODWARE -OXAND - RVR SYSTEMS - SAS FRANCE - SIACI SAINTHONORE - SWORD GROUP - THOMSON REUTERS.

Retrouvez l’intégralité du panoramasur www.amrae.fr / Publications

de son périmètre d’activité et lui permetla mise en place de surveillances constantessur des sujets choisis ou de pouvoir menerrapidement des recherches spécifiques.

LeRiskManageret l’IntelligenceEconomiqueest un ouvrage collectif, fruit de la miseen commun de 18 professionnels du RiskManagementetdel’IntelligenceEconomique.Il a été dirigé par Paul-Vincent VALTAT,président de la commission Environnement ,Santé, Sécurité de l’AMRAE, délégué pour ladéfense et la sécurité des Ports de Paris etBernard BESSON, membre de l’académiede l’Intelligence Economique et du cercled’intelligence économique du Medef OuestParisien, formateur à l’ISEP.Disponible à l’AMRAE et en librairieà partir du 18 mai 2010.

Nous nous sommes viterendu compte que nousavions la même approchetransversale et à quelpoint leurs méthodesélargissaient notre champ

de vision et d’analyse.Paul-Vincent VALTAT

Les Risk Managersont une approche dehiérarchisation des ris-ques, une capacité àdétecter les risquesémergents dans l’entre-prise (sectaires, religieux

etc.) très concrets avec un impact directsur la sécurité et la sûreté.

Bernard BESSON

François Beaume (responsable Risk Management, DALKIA), président de la CommissionSystèmes d’Information de l’AMRAE et Julien Camus (Deputy Risk & Insurance Manager,SCHLUMBERGER) ont présenté devant une trentaine d’éditeurs et de journalises le fruit de lacompilation de leur commission sur les outils du marché à destination des Risk Managers.

Les Risk Managersont une approche dehiérarchisation des ris-ques, une capacité àdétecter les risquesémergents dans l’entre-prise (sectaires, religieux

etc.) très concrets avec un impact direct

Nous nous sommes viteNous nous sommes viterendu compte que nous

approchemêmelaavionsquelàettransversale

méthodesleurspointchampnotreélargissaient

de vision et d’analyse.de vision et d’analyse.

27 mai 2010

26 mai 2010 - Zoom AMRAE

Journée du CARM25 mai 2010

11 juin 2010 - Matinale Formation

1er juillet 2010 - Conférence

31 mai 2010

3 juin 2010

7 juin 2010

17 juin 2010

OUVERT ÀTOUS

RÉSERVÉ AUXADHÉRENTS

Merci à CIO online et à FiX - www.fixies.canalblog.com

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Actual ités

Focus1er Juin 2010Journéedes Commissions AMRAEAnne-Marie Fournier, Responsabledu Pôle Traitement des Risques,Bruno Dunoyer de SegonzacResponsable du Pôle Organisationdu Processus de Gestion desRisques, vice-présidents de l’AMRAE.

« L’infogérance : externalisationde services informatiqueset gestion des risques »Présentation de la publication éditéepar l’AMRAE et le CLUSIF.

« Risk Manager et RessourcesHumaines : pourquoi et commenttravailler ensemble ? »

L’évolution du dispositif GAREATPrésentation des discussions,position de l’AMRAE.

Comité d’Audit, Cadre deréférence, AMF (Autoritédes Marchés Financiers)Etat d’avancement du groupede travail AMF.

« Analyse des exclusionsdans les polices de responsabilitécivile générale »Présentation de la publication éditée parle GT Exclusions dans les contrats RC.

« Paroles d’experts : actualité enmatière de transport de marchandises »Présentation de la publication éditée parla Commission Logistique & Transport.

« Risk Manager etIntelligence Economique »Présentation de la publication éditéepar la Commission EnvironnementSanté Sécurité.

Etat du marché des assurancesPrésentation des tendances observéeslors des derniers renouvellements dejanvier sur les principales branchesd’assurance dans le cadre du MarchéFrançais de l’Assurance Directe.

Chine :retour d’expériencesLe Groupe de Travail Chine, animé parAlexandra Pfalzgraf (directrice des risqueset des assurances, SCHNEIDER ELECTRIC,administratrice de l’AMRAE) présentaitjeudi 6 mai devant plus de 30 participants,4 cas pratiques de gestion de sinistres etde risques dans le pays du plus grandmarché du monde.

Laurent Barbagli (directeur des risques et desassurances, LAFARGE, administrateur del’AMRAE) et Dominique Debray (AXA) onttémoigné des difficultés rencontrées et deleur traitement heureux dans la gestion dusinistre du tremblement de terre du Sichuan(2008).

Ce sinistre, le premier de cette envergurepour LAFARGE en Chine, fut l’occasion demettre le doigt sur les différences depratiques et de culture entre assureurschinois et français. Par exemple, en policedommages, les définitions ne sont pas lesmêmes pour l’Actual Cash Value ou pour lesassets. En matière de déclaration decapitaux, le Français part sur une base deN-1 quand le Chinois utilise une base debudget prévisionnel, ce qui pose problèmenotamment en période de forte croissance.

Outre les classiques difficultés de langue etde fiabilité de traduction, le travail en équipeélargie avec les experts d’AXA, de LAFARGEet les experts locaux en mode projet n’estpas une pratique habituelle. La notion deperte d’exploitat ion n’est guère pluscourante.Dominique Debray souligna les difficultés às’imposer comme assureur master parrapport à un leader local et à accéder auxdécideurs chez l’assureur local.Saluant l’implication et la qualité du travail

d’AXA à ses côtés, Laurent Barbagli livraaux participants quatre conseils : respecteret valoriser les intervenants locaux, nommerun exper t « assuré » coord ina teu rexpérimenté et un responsable travauxunique pour travailler, avant toute action,avoir une communication interne forte sur leplanning, l’organisation, les process.Ce dossier de plusieurs dizaines de millionsd’euros a pu être totalement réglé en un an.

Anne-Marie Fournier, (Risk Manager, PPR,administratrice de l’AMRAE) expliquacomment, à l’occasion d’un incident lié à lalogistique d’importation d’un produit, songroupe mit en place un programme cadreoriginal en RC Produits et Frais de Retrait.PPR en est le souscripteur et unique tiersbénéficiaire des garanties, les fournisseursélus y sont les assurés et règlent directementleurs primes d’assurance au courtier et àl’assureur local. Ce programme, qui permet àPPR une maîtr ise et un suiv i de sescouvertures, créé en Chine, est démultipliablesur une multitude de pays via des contratslocaux auprès des fil iales d’un mêmeassureur international (ACE) et via un courtierglobal (Lockton/Diot)

Bruno Vesval (directeur général délégué deGRAS SAVOYE), présenta Vendor InfluencedProducts Liability, un programme différent,conçu en Europe pour des clients européens,visant également à couvrir en Chine lesrisques RC Produits de fournisseurs locauxet mis en œuvre par des courtiers locaux.

Enfin, Alexis Obligi, Directeur GénéralDélégué, HENNER et Francis Van den Neste,Corporate Risk Manager, ROQUETTEFRERES ont conclu l’après-midi par unpanorama local rapide des solutions decomplémentaire santé et de prévoyance.

Pour en savoir plus, retrouvez les présentations de cette réunion surl’Espace membres du site AMRAE : www.amrae.fr (réservé aux adhérents).

RÉSERVÉ AUXADHÉRENTS

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Carnetorange et bleu

L’AMRAE estheureuse d’accueillir

Membres participantsStéphane SWIERCZYNSKIResponsable Audit et Risques ATMB

Véronique FOSSOULResponsable support techniqueassurances BPCE

Thierry ALLAIN,Chef de Département Assurances

Catherine PIBAROT-YAECHE,Chargée d’Affaires Assurances ERDF

Pierre-Alain AUBINDirecteur de l’audit interneet des risques EURAZEO

Charles RIOCREUX, Juriste

Gilles de SROBAY,Responsable juridiqueHAULOTTE GROUP

Bénédicte BAHIER,Group Risk Manager LEGRAND

Ludovic FLORET,Responsable Juridique& Assurances SOURIAU

Arnaud WIART,Risk Manager VICAT

Membres associésMichel LEGER, Associé BDO

Richard GHUELDRE, Avocat associéGIDE LOYRETTE NOUEL

Isabelle DRENO, Direction Contrôlede Gestion et Contrôle InterneHARMONIE MUTUALITE

Pascal MESLIN, Associé KPMG

Bernhard KITOUS, Head,M.A. in Risk & Quality ManagmentSCIENCES PO RENNES

Serge VENDEMINIUNIVERSITE PARIS II

Quelle est votre fonction ?Directeur Général, nommé en novembredernier, de SIACI SAINT HONORE, uneentreprise de courtage issue de la fusionil y a 3 ans de SIACI et d’Assurances etConseils Saint-Honoré.

Quelles en sontles particularités ?Le « deux fois 100% ».100% entreprises, 100% des besoins.Nous sommes exclusivement centrés sur lesgrandesentreprisescommercialeset industriellesen Vie et non Vie. L’activité est répartie àpart égale entre nos deux branches IARDTet Assurances de Personnes ; Prévoyance,Retraite et Santé Internationale. Les synergies etla complémentarité y jouent à fond.

Quel challenge êtes-vousvenu y relever ?Gagner 25% de part de marché en trois ans !C’est l’objectif que nous nous sommes fixésavec Pierre Donnersberg, Président-DirecteurGénéral du groupe. Théoriquement, c’estsimple parce que nous sommes dédiés à cesegment des grandes entreprises et que notre

offre est très lisible pour nos clients. Mais aussitrès compliqué parce qu’il ne peut y avoir dedéveloppement sans une prudence certaine,surtout dans notre métier ; il faut être trèsréaliste.Pour y parvenir, je puise dans mesfondamentaux issus de mes passions, lesport de compétition et la chasse : préparationlongue et patience, force d’un collectif motivé,exécution rapide mais aussi beaucoupd’humilité vis-à-vis de l’évolution de nosmétiers et de la concurrence actuelle.

Qu’attendez-vousdu Risk Manager ?La clarté du brief lors des consultations.Nous pratiquons le sur-mesure : j’attendsdonc que le Risk Manager formaliseprécisément son besoin et ses souhaits. Anous d’être force de conseil sur les solutionset les modes de gestion à leur proposer.L’AMRAE et nous, les courtiers, avons peut-être des efforts communs complémentairesà produire sur le sujet.

Votre péché capiteux ?Aloxe-Corton… Avec modération.

Contacts AMRAE :Corinne Crueize, Déléguée GénéraleBénédicte de Luze, Directeur Scientifique9/11 avenue Franklin Roosevelt - 75008 ParisTél. : 01 42 89 33 16 - E-mail : [email protected]

Olivier Coppermann,Communication et Relations PresseOC&PY : 01 78 94 86 [email protected]

Communication et Relations Presse

Information Partenaires

5 questionsà Hervé Houdard

Publicationsà télécharger sur www.amrae.fr, rubrique Publications

Formation

■ Panorama des Systèmes d’Information de Gestion des Risques■ Actualités en matière de transport de marchandises■ L’infogérance : externalisation de services informatiques

et gestion des risques (en partenarait avec le CLUSIF)

Ouverture le 16 septembre 2010 à l’Institut Supérieur d’Electronique de Paris,d’un mastère «d’intelligence des risques» homologué par la Conférence des Grandes écoles.L’AMRAE, en la personne de Paul-Vincent Valtat, tiendra la chairesur les risques de sécurité.

CahiersTechniqu

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PAROLES D’EXPERTS :

ACTUALITÉ ENMATIÈRE

DE TRANSPORT DE

MARCHANDISES

2010

à télécharger sur www.amrae.fr, rubrique Publications■

D’EXPERTS :

2010

:

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Panorama

Systèmes d’Information deGestion desRisques

2ème édition

2009

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Panorama

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ACTUALITÉ

DE TRANSPORT

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ACTUALITÉ ENMATIÈRE

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MARCHANDISES

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2010

L’infogérance :

Externalisation de

services informatiques

et gestion des risques.

Groupe de travail collaboratif

CLUSIF AMRAE

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Les M&A fortement impactées par la criseBANQUESA+ BPCE

27 avril 2010 - FitchRa-tings conserve la note A+du groupe BPCE. La pers-pective reste stable.

A+ Goldman Sachs

5 mai 2010 - FitchRatingsconserve la note A + dugroupe Goldman Sachs. Laperspective est négative,possible révision.

AA BNP Paribas

29 mars 2010 - FitchRa-tings conserve la note AAdu groupe BNP Paribas. Laperspective est négative.

A Société générale

22 février 2010 - FitchRa-tings conserve la note A dugroupe Société générale. Laperspective reste stable.

A+ Bank of America

4 mai 2010 - FitchRatingsconserve la note A + dugroupe Bank Of America. Laperspective reste stable.

A+ Dexia

9 février 2010 - FitchRa-tings conserve la note A+sur le groupe Dexia. La pers-pective reste stable.

AA HSBC

27 avril 2010 - FitchRa-tings conserve la note AAdu groupe HSBC. La pers-pective reste stable.

À travers sa dernière étude,l’agence de notation Moody’sdresse le bilan du secteur euro-péen de l’assurance et prévoit legrand retour des fusions-acquisi-tions (M&A). Nécessité pour lesuns, sources de complicationspour d’autres, les fusions-acqui-sitions reviennent après desannées 2008 et 2009 très com-pliquées. En 2007, le volumeenregistré des M&A atteignait45 milliards d’euros pour chuterà un peu plus de 10 milliards en2008, en grande partie dû à l’ef-fondrement des marchés finan-ciers et à la forte incertitude éco-nomique.Aujourd’hui, le vent tourne.L’année 2010 s’annonce parti-culièrement agitée avec, enmars, l’annonce de la plus grosseM&A jamais réalisée dans le sec-teur de l’assurance, un accord de35,5 milliards de dollars entre le

britannique Prudential Plc et lehongkongais AIA Group, quin’attend plus que l’aval des auto-rités. Les cibles des assureurseuropéens devraient viser prin-cipalement les pays émergentshors Europe compte tenu desperspectives économiques fragi-les de la zone. Néanmoins, uneconsolidation locale reste envi-sageable sous l’impulsion desrestructurations internes. En2009, la direction d’ING avaitannoncé son intention de céderl’ensemble de ses activités d’as-surance d’ici à la fin 2013. Idemà la Royal Bank of Scotland, d’icià 2012.La réglementation croissante,avec l’application prochaine deSolvabilité 2, pourrait aussicontribuer à l’accroissement desM&A. Autant de « guichets » enmoins pour les entreprises clien-tes… n Aroun Benhaddou

encore moinsd’assureurs demain !

Volume (en milliards d’euros) des M&Adans le secteur européen des assurances

source: pWC 2010

notation métier

50

45

40

35

30

25

20

15

2003 2004 2005 2006 2007 2008 20092003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

10

5

0

35,5 Mds $La plus grosseM&A jamaisréalisée dansle secteurde l’assurance,en mars, entrePrudential Plcet AIA Group

Page 34: Risk management 02

métier

w w w. r i s k m a n a g e m e n t - o n l i n e . c o m - m a i 2 0 1030

La banque met en place un nouvel organe de contrôle,la Direction du contrôle périodique. Au programme,le renforcement des contrôles, des audits et des inspections.

groupe, soit environ 1 425 per-sonnes, et ceux de l’Inspectiongénérale, forte de 170 personnesdont 130 inspecteurs et contrô-leurs. Des audits spécialisés(comptable, juridique, risques decontrepartie…) parachèvent ledispositif.La nouvelle direction évoluedésormais parallèlement à ladirection permanente, en chargedu suivi continu des risques opé-rationnels, financiers et structu-rels, ainsi que de l’informationfinancière, de la conformité juri-

Après la multiplication desdéconvenues de ces dernièresannées, la banque françaisereprend la main et a annoncé le1er avril la mise en place de laDirection du contrôle périodique.Sa mission principale, commeson nom l’indique, consiste àévaluer périodiquement l’effi-cacité du système de contrôleinterne. Placée sous la responsa-bilité de l’inspecteur généralÉdouard-Malo Henry, le nouveaudispositif de contrôle regoupe lesdépartements d’audit interne du

radioscopie

Entrepriseaprès Kerviel, nouvellesdispositions à la Socgen

dique et fiscale et de la sécuritédes systèmes d’information.

La typologie des risquesLes risques opérationnel et com-mercial font partie des risquesinhérents à l’activité des banques.L’affaire Kerviel est un risque opé-rationnel, car on y retrouve lestentatives de fraudes internes ouexternes, les faits divers (panneinformatique, incendie…), lesdécisions politiques ou encore lesfailles de sécurité internes. Enrevanche, les banques sont expo-sées à des risques bien spécifiques.Le risque de crédit, consécutif aunon-remboursement d’unemprunteur; le risque de règle-ment, qui survient en cas de non-versement par une contrepartiedes sommes dues à la suite d’uneerreur matérielle ou d’un défautdes circuits de paiement; le risquede liquidité, qui a explosé avec lacrise financière des subprimes, etqui résulte de la difficulté à vendredes titres financiers; et, pour finir,les risques de marché dus aux per-tes que peuvent entraîner la fluc-tuation du prix des actifs finan-ciers. n Aroun Benhaddou

Contrôlespériodiques

inspectiongénérale

président-directeur général

Nouvelle organisation de contrôle instaurée le 1er avril 2010

un dispositif pour davantage d’efficacité©

Nic

ola

sTa

vern

ier/

REA

Contrôlespermanents

risQuesstruCtureLs

(change, taux,liquidité)

directeur général délégué

périodiques

inspectiongénérale

Auditsdirectionscentrales

Auditsspécialisés

Auditspôles d’activité

centralesdirectionsdesetd’activitépôlesdes(CCCi)internnecontrôleducoordinationdeComitéComité de coo centralesdirectionsdesetd’activitépôlesdes(CCCi)internnecontrôleducoordinationdeComité oo centralesdirectionsdesetd’activitépôlesdes(CCCi)internnecontrôleducoordinationdeComité centralesdirectionsdesetd’activitépôlesdes(CCCi)internnecontrôleducoordinationdeComité ination du contrôle internne (CCCi) des pôles d’activité et des directions centralescentralesdirectionsdesetd’activitépôlesdes(CCCi)internnecontrôleducoordinationdeComité in centralesdirectionsdesetd’activitépôlesdes(CCCi)internnecontrôleducoordinationdeComité

Comité de coordination du contrôle internne (CCCi) Groupe

ConForMitéJuridiQue

FisCaL

séCuritédes sYstèMesd’inForMation

inForMationFinanCière et

CoMptaBLe

risQues opérationneLs

(hors conformité et sécurité des systèmes d’information)

risQuesFinanCiers

(de crédit, demarché…)

PERMANENTESURVEILLANCE PERMANENTESURVEILLANCE PERMANENTESURVEILLANCE PERMANENTESURVEILLANCE OPÉRATIONNELSDESRESPONSABILITÉLASOUS OPÉRATIONNELSDESRESPONSABILITÉLASOUS

secrétariatgénéral

directiondes

ressources

directiondes risques

directionfinancière

source: entreprise

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fiche pratique métiern° 3

Ce défi se pose à l’ensemble deséconomies développées et émer-gentes alors que la confiance despopulations, déjà fort ébranléespar la crise financière, n’est pasrestaurée par les manquementsde sécurité de grands acteursindustriels (affaire Toyota etplate-forme BP dans le golfe duMexique). Dans un climat oùchacun est invité à se surpasser– à n’importe quel prix ? –, ildevrait revenir aux profession-nels de la gestion des risquesd’être la conscience des organis-mes. Mais peuvent-ils infléchir lecours des décisions?Depuis la chute du mur de Berlin,l’éthique de trop d’organismes

en restaurant la confiance desparties prenantes:

À quel rythme la gestion desrisques est-elle sur l’agenda duconseil d’administration?Quelle est sa place sur l’agendadu PDG?Quelles ressources lui sontaffectées?

Quelles sont les activités RMdansl’ensembledel’organisme?Comment l’audit interne est-ilassocié à ces efforts?Quelssontlesautresprogrammes«d’assuranceraisonnable»?Quelles sont les zones géogra-phiques couvertes?Dispose-t-on d’informationsfiables et pertinentes (BusinessInformation System)?A-t-on mis en place des pro-grammes globaux?Horizon temporel envisagé ?

Le tableau de bord ci-contrerésume les quatre situationsdans lesquelles un organismepeut se trouver selon sa confor-mité réglementaire et l’attentiondu conseil d’administration auxquestions de GRC. n

semble se résumer à un décevant«pas vu pas pris» : l’éthique neserait plus alors qu’un simpleexercice de conformité légale etréglementaire, de façade, avecun cortège de positions intena-bles, comme l’arrogance des diri-geants de Lehmann Brothersdevant le Congrès américain.

Et, cependant, entre l’illégal (lenoir) et le légal (le blanc), il existetout un nuancier de gris, etencore le «gris» n’est-il pas perçude la même façon selon les fon-dements éthiques sur lesquelson s’appuie: la légalité ne garan-tit-elle pas l’éthique? Alors, faut-il reprendre avec Lord Moultonque «l’éthique est le respect de cequi ne peut pas être rendu obliga-toire par la loi»?Plutôt que d’ouvrir la boîte dePandore, sans doute vaut-ilmieux se contenter de valider laprise de la greffe de la gestiondes risques sur la culture d’entre-prise grâce à quelques questionspratiques. Elles visent à validerleseffortsconsentispourrecons-truire la licence sociale d’opérer

Le quatre situations d’unorganisme suivant sa conformité

Les professionnels de la gestiondes risques devraient êtrela conscience des organismesParmi les défis pour la gestion des risques soulevés lors de la Conférencede l’IRM, celui des risques à la réputation était au premier plan. Maisla réputation est un produit dérivé et l’actif sous-jacent est la confiancedes parties prenantes.

faible élevée

faible Au bord duprécipice

Maître de sadestinée

élevée le temps estcompté

Suiveur(des autres)

CONFORMITÉ

ATTENTIONDU CONSEILD’ADMINIS-

TRATION

Jean-paulLouisot,professeur àl’université deParis1, directeurpédagogiquede Carm Institute

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Depuis la chute du mur de Berlin, l’éthiquede trop d’organismes semble se résumerà un décevant «pas vu pas pris».

source : J.-p. Louisot

Page 36: Risk management 02

En France, le maître d’ouvrageest protégé par l’obligation d’as-surance décennale. Mais, dansla majorité des pays où ce dispo-sitif obligatoire n’existe pas,celui-ci, en cas de sinistre sur-venu après réception du bâti-ment, ne bénéficie d’aucun pré-financement de la réparationdes dommages à l’ouvrage etdoit assumer seul un recours, àl’issue souvent aléatoire, auprèsdu ou des responsables.Comment alors assurer lapérennité d’un investissementimmobilier à l’étranger et béné-ficier néanmoins d’une indem-nisation rapide en cas de sinis-tre ? C’est l’objet d’une garantiede longue durée des vices inter-nes de construction qui cou-vrira, pendant une période dedix ans à compter de la récep-tion de l’ouvrage, les coûts deréparation des dommages

vu d’un rapport final favorabledu contrôleur technique.

Prendre en chargeles sinistres d’intensitéSans être exhaustif, cette garan-tie offre une réelle protectioncontre les vices de constructionportant atteinte à la solidité et àla stabilité de l’ouvrage. Elleindemnise, outre les dommagestouchant le gros œuvre et lesfrais occasionnés par la menaced’effondrement, les dommagesen répercussions sur le secondœuvre, les travaux de réparationd’un défaut d’étanchéité à l’eauou encore les frais de déblais etde démolition.Payable à l’émission pour dix ans,cette police, attachée à l’ouvrage,bénéficiera pendant sa durée auxpropriétaires successifs. Cettegarantie a essentiellement pourvocation de prendre en charge dessinistres d’intensité et non dessinistresdefréquence,ets’adresseen priorité aux maîtres d’ouvrage.Toutefois,lesentreprises «contrac-tant général» peuvent égalementl’intégrerà leurspropositions. n

matériels trouvant leur originedans un vice de conception, dematériaux ou d’exécution dugros œuvre.La souscription d’une tellepolice doit être anticipée, lemarché ne délivrant pas degarantie une fois l’ouvrage ter-miné. Les conditions de sous-cription sont drastiques. Outrela transmission d’un dossiertechnique détaillé et complet,la mise en œuvre, pendant ladurée des travaux, d ’uncontrôle technique réalisé parun contrôleur technique préa-lablement agréé est égalementexigée. L’assureur ne confir-mera son engagement qu’aprèsl’achèvement des travaux et au

La garantie de « longue durée»des vices internes de constructionMéconnue, cette garantie permet de pérenniser un investissementimmobilier à l’étranger et de bénéficier d’une indemnisation rapideen cas de sinistre, dans des pays où l’assurance décennale qui protègele maître d’ouvrage n’est pas obligatoire.

stéphanenördinDivisionconstructioninternationaledépartemententreprise &constructionGRAS SAVOYE

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métier fiche pratiquen° 4D

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La garantie de longue durée des vices internesde construction est connue égalementsous le terme Inherent Defect Insurance, IDI.

Les principales causes de sinistres

Une mauvaise conception des fon-dations: liée à une mauvaise évalua-tion de la qualité du sol avec commeconséquences des tassements oudes poussées vers le haut du bâti-ment entraînant des dommages.Une mauvaise exécution des fonda-tions avec des conséquences quasi-

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ment similaires à la mauvaiseconception mais parfois plus locali-sées quand le défaut ne porte quesur une partie de l’ouvrage.Des problèmes de structure.Et, dans une moindre mesure, les si-nistres dus à une mauvaise qualitédes matériaux.

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métier fiche pratiquen° 5

antoine Guerin,directeur de larecherche France,Mactavish

ils apportent leur témoignage

« L’année dernière, aucun fournisseur ne pouvait acheterd’assurance crédit pour couvrir ses transactions avec notregroupe et,de ce fait, personne ne voulait travailler avec nous.Comme nous étions en train de transférer notre base de four-nisseurs en Asie du Sud-Est,nous n’avons pas eu d’autre choixque de travailler avec les rares fournisseurs qui ont acceptéde nous approvisionner.C’est loin d’être idéal.»

Un directeur financier,100 M £-300 M £

« Depuis 2007, notre entreprise a connu beaucoup de chan-gements. De nombreuses recrues n’ont pas toujours l’expé-rience pour faire face aux nouveaux risques auxquels nousfaisons face. Nos ventes ont baissé, nous avons dû réduire noscoûts et avons décidé de fermer 50 % de nos centres de dis-tribution et diminuer le nombre de fournisseurs de deux tiers.[...] En parallèle, nous adoptons une approche de stockage“just in time”, qui, nous le savons, est plus risquée, mais nous ysommes forcés d’un point de vue financier.»

Secrétaire général,300 M £ - 1 Md £

produit, notamment l’implica-tion directe du détaillant dans laconception des articles ; lesmesures de réduction des coûtschez les fournisseurs, qui échap-pent au contrôle des détaillants;un pourcentage croissant deproduits vendus sous marquepropre ; un approvisionnementaccru auprès de pays à faiblescoûts de main-d’œuvre, vers les-quels les recours en responsabi-lité civile sont difficiles et sou-vent impossibles.

Attention aux pertesd’exploitation90 % des professionnels inter-rogés ont mentionné des chan-gements opérationnels récents,qui, tout en améliorant l’effica-cité globale, affaiblissent leschaînes d’approvisionnement,aggravant ainsi les risques depertes d’exploitation : consoli-dation des référentiels fournis-seurs créant des dépendancesvis-à-vis de certains d’entre eux;adoption systématique deméthodes de stockage « just intime » ; réduction du nombre decentres de stockage et/ou de dis-tribution ; rationalisation desressources de gestion de sécu-rité des sites [Cf. personnel desécurité désormais responsablede cinq sites au lieu d’un]. n

Parmi l’étendue des risquesémergents, nous souhaitonsattirer votre attention sur deuxrisques principaux, encore peureconnus par les professionnelsdu secteur de la distribution,mais dont l’impact sur la renta-bilité des entreprises peut êtresignificatif.

La responsabilité civileproduitTraditionnellement peu impor-tant, car transférable vers lesfournisseurs, le risque de res-

ponsabilité civile produit desdétaillants est aujourd’hui enaugmentation marquée. 75 %des personnes interrogéestémoignent de développementsinternes récents ayant unimpact matériel sur le risque

La rentabilité de la grandedistribution sous pressionLa crise financière a forcé la plupart des sociétés de distributionà prendre des mesures radicales afin de compenser les baisses des ventes,engendrant ainsi une aggravation des risques encourus.

90 %des professionnels

interrogés ont mentionnédes changements

opérationnels récents

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métier

La nouvelle politiquela Commission europé

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Le nouveau règlement d’exemption dont bénéficie le secteur del’assurance est entré en vigueur le 1er avril 2010 pour une durée de septans. La Commission européenne y a introduit des évolutions majeures.

À l’issu d’un processus d’enquêteet de consultation, la Commis-sion européenne a maintenudeux formes d’exemption.La première catégorie d’accordsexemptés concerne la collabora-tion entre entreprises d’assu-rance en matière de calcul ducoût moyen de la couvertured’un risque donné dans le passéou l’établissement de tables detaux de mortalité. Ceci concerneessentiellement l’établissementet l’utilisation commune de sta-tistiques historiques pour lecalcul des primes pures. Mais,désormais, les résultats de cescalculs devront être mis à la dis-position des organisations deconsommateurs ou de clientsqui en feront la demande moti-vée. Un refus ne pourra se justi-fier que pour des motifs liés à lasécurité publique (par exemple,lorsque les informationscontiennent des données sensi-bles sur la sécurité des installa-

tirés de l’ensemble des policessouscrites par chaque membreen dehors du pool, soit demanière individuelle soit au seinde pools concurrents, sur lemême marché. Ce faisant, iln’est pas exclu que certainspools opérant sur le marchéfrançais dépassent les seuilsadmissibles et ne puissent béné-ficier d’une exemption automa-tique. Les pools et leurs mem-bres devront donc vérifier enpermanence le respect des seuilset, a fortiori, le bien-fondé del’existence du pool. En revanche,si le marché dispose d’une capa-cité suffisante pour faire coexis-ter plusieurs pools, voire laissercertains opérateurs agir seul,l’analyse se focalisera surl’ouverture du marché à d’autrespools ou à des acteurs agissantindividuellement. À cet égard,on constate par exemple qu’As-surpol – groupement spécialisépour les risques liés à la pollu-

juridique

tions nucléaires). La secondecatégorie d’accords exemptésconcerne la constitution de grou-pements de coassurance ou decoréassurance (pools) sans les-quels il n’y aurait aucune cou-verture ou seulement une cou-verture insuffisante.La Commission a cependant lavolonté de renforcer les condi-tions d’exemption applicablesaux pools, du fait qu’un nombresignificatif d’entre eux ont, par lepassé, invoqué le bénéfice del’exemption sans vérifier au préa-lable que leur groupement rem-plissait pleinement les condi-tions d’une telle exemption.Le mode de calcul des seuils departs de marché – qui demeu-rent inchangés à 20 % pour lespools d’assurance et à 25 % pourles pools de réassurance – estpar ailleurs plus strict. Désor-mais, il doit tenir compte durevenu généré au sein du poolmais également des revenus

Guy soussan

Yves Botteman,du cabinetSteptoe & Johnsonà Bruxelles

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e de concurrence depéenne dans l’assurance

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tion– permet à des assureurs detaille moyenne de grouper leurscapacités et d’opposer uneconcurrence effective auxgrands assureurs de la place.Les pools existants ont jusqu’au30 septembre 2010 pour se met-tre en conformité avec la nou-velle règlementation.

La collaboration sur lesconditions type soumise àtransparenceIl est notable que la Commis-

sion n’ait pas jugé utile derenouveler l’exemption en cequi concerne la collaborationrelative aux conditions ou declauses types d’assurance, jugéenon spécifique au secteur. Aucours de la consultation, lesmilieux professionnels repré-sentés par la FFSA ont vaine-ment mis en exergue le fait quecette collaboration se traduisaitpar des gains d’efficacité pourles assureurs, qu’elle facilitaitl’entrée de petits assureurs oud’assureurs inexpérimentés etles aidait à satisfaire leurs obli-gations légales.

Cette forme de collaborationdevra désormais être examinéeau regard des règles de la concur-rence prévues à l’article 101,paragraphe 3, du Traité sur lefonctionnement de l’Unioneuropéenne et, en particulier,des futures lignes directrices surles accords horizontaux entreentreprises, actuellement encours d’examen. Un projet a étéadopté par l’exécutif commu-nautaire et a été publié aux finsde consultation le 4 mai dernier.

Dans ce projet, la Commissionincorpore les conditionsd’exemption antérieures en yajoutant une condition d’accèsaux organisations de consom-mateurs et de clients, pour qu’el-les prennent part aux débats età l’adoption des conditionstypes d’assurance. La Commis-sion a récemment exigé une telletransparence dans le contextedes clauses type d’assurancedans le secteur de l’aviationcivile. n

L’alignement tarifaire en co(ré)assurance reste sourced’incertitude juridiqueLa co(ré)assurance constitue un outil indispensable pour couvrir des risques lourdsd’entreprises auprès de clients avertis.La Commission a précisé qu’elle n’est pasopposée à une certaine forme d’uniformité des conditions générales pour autant queles co(ré)assureurs restent libres de fixer la prime à laquelle chacun s’engage à souscrireà une partie du risque.En réponse à cette objection,des initiatives du secteur ont été élaborées et adoptées.Ils’agit notamment des principes dégagés par l’Association européenne des intermé-diaires d’assurance (Bipar),qui visent à mettre un terme à l’alignement des primes versle haut (équivalente à la clause dite de l’assureur le plus favorisé).Mais pour la Commis-sion,il reste du chemin à faire.Elle veut en particulier vérifier dans les prochains mois,parconsultation,de quelle manière ces principes sont appliqués et en quoi ils apportentune réponse à son objection initiale.Dans l’intervalle,l’incertitude juridique persistequant à la conformité de l’alignement des primes avec les règles de la concurrence.

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dossier

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Longtemps débattuedepuis 2004 et l’affaireSpitzer, la question de larémunération des courtiersd’entreprises refait surface,dans un contexte de cyclebaissier et de compétitionexacerbée.

courtage

Il n’aura fallu qu’une étincellepour que le sujet revienne surle devant de la scène. En cause,la levée de l’interdiction descommissions contingentes parles autorités américaines, enfévrier dernier. Bon nombred’assureurs et de risk mana-gers se sont ainsi exprimés surle sujet, rappelant le conflitd’intérêt qu’entraîne la prati-que de ces commissions. EnFrance, l’Association pour lemanagement des risques etdes assurances de l’entreprise(Amrae) maintient une posi-tion très claire en marge de larévision de la Charte Amrae/FCA de 2006 (lire page 44 l’in-terview croisée de Gérard Lan-cner pour l’Amrae et d’YvesRenard pour la Chambre syn-dicale des courtiers).

« Nous affirmons et nous prati-quons la transparence vis-à-vis denos clients », déclare Bruno Ves-val, directeur général déléguéde Gras Savoye. Le groupenégocie ses rémunérations avecla grande majorité de ses clientset dévoile ouvertement ses pra-tiques. Pour les grandes entre-prises en IARDT, la partie decommissions de marché (nonnégociées) représente un tiersde leur rémunération, les deuxautres tiers étant constituésdes honoraires et des commis-sions négociées. Pour le seg-ment des PME-PMI, en revan-che, la partie de commissionsde marché constitue une trèslarge majorité des revenus.

Objectif transparenceMême son de cloche chez laconcurrence. « Pour le segmentdes grands comptes, la répartitionentre honoraires et commissionsdans notre rémunération est del’ordre de 70 %-30 % et de 50 %-50 % sur le middle market »,estime ainsi Laurent Belhout,directeur général adjoint d’Aon

Les rémunérationsà nouveau

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Risk Services. Par souci detransparence, priorité est don-née aux honoraires qui pren-nent une part croissante dansla rémunération des courtiers.Les success fees en sont la par-faite illustration. « Dans laconjoncture actuelle, nos clientsattendent des optimisations deleur budget d’assurance. D’où desconventions de prestations de ser-vices avec parts variables et suc-cess fees. Cela créé un rapportmâture entre le client et nous »,témoigne Bruno Vesval. Dansle cas des conventions de pres-tations de services, une partiedes honoraires est condition-née à la satisfaction du service,sur des critères discutés endébut d’année.Le développement des honorai-res au profit des commissions

doit cependant rester modéré,souligne Johnny Merlot, direc-teur des assurances de FranceTélécom. « Le tout-honorairen’est pas envisageable, car l’Ad-ministration fiscale peut considé-rer cela comme un moyen de faireéchapper les contrats d’assuranceà la taxe sur contrat d’assurance,non récupérable. » Les commis-sions peuvent même se révélerutiles, explique LaurenceDelaire, risk manager et chef du

département assurance deGDF-Suez. « Nous avons descontrats négociés à la commissionpour faciliter la facturation à nosfiliales. Mais à la maison mère,nous connaissons avec exactitudela part de prime et la part derémunération du courtier. »

Des règles du jeudifférentesLes grands courtiers américainsprésents en France, Marsh etAon, restent soumis aux règlesissues pour l’un de Chicago etpour l’autre de New York. «AprèsSpitzer et la fin des commissionscontingentes, la perte de revenudes courtiers mondiaux a été consi-dérable », constate Philippe Jou-velot, directeur IARD d’Axa Cor-porate Solution. En revanche lescourtiers français ne répondent

«Après Spitzer et la fin descommissions contingentes,la perte de revenudes courtiers mondiauxa été considérable.»Philippe Jouvelot, directeur IARDd’Axa Corporate Solution

Source : Moyenne des résultats des principaux courtiers en assurance de l’indice Fitch Insurance Broker

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Les résultats des courtiers sous pression

Taux de croissance organique moyen des revenus entre 2002 et 2009

dossier

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pas aux mêmes règles. Le droitfrançais permet à un assureur età un courtier de déterminercontractuellement la rémunéra-tion de ce dernier sous forme decommission pour l’apport d’af-faires (de primes), pour les actesde gestion confiés par l’assureuret par honoraires en cas de pres-tation du courtier pour l’assu-reur. Il n’y a cependant aucuneobligation légale au paiementd’une commission et les cour-tiers ne doivent la transparencesur leur rémunération que surdemande du client. Pour lesgrands risques et les traités deréassurance, aucune obligationde transparence n’est deman-dée. Cela rend-il pour autant les

par le procureur américain EliotSpitzer, les commissions contin-gentes (c’est-à-dire une rémuné-ration versée au courtier parl’assureur en fonction du volumed’affaires ramené, de leur renta-bilité, etc.) y ont effet, et, contretoute attente, de nouveau étéautorisées. Dans un premiertemps pour le courtier Galla-gher, puis, depuis février 2010,pour les trois grands courtiersmondiaux qui s’étaient fait épin-glés il y a quelques années : Aon,Marsh et Willis. En fait, cesaccords avec le régulateur ontété obtenus à la faveur d’unedistorsion de traitement, puis-que les autres courtiers exerçantaux États-Unis, de taille plusmodeste, continuaient à en per-cevoir.Du coup, la réunion annuelle duRims, fin avril à Boston, a donnélieu à de vifs échanges lors deplusieurs ateliers et conférences.Le Rims avait d’ailleurs officiel-lement pris position contre cesrémunérations, les considérantcontraires aux intérêts des assu-rés. « Si un courtier perçoit desrémunérations de certains assu-reurs, ce sera dans l’intérêt ducourtier de placer les affairesauprès de ces assureurs ; un intérêtqui peut donc être en conflit aveccelui de l’assuré », estime l’organi-sation. L’association a mêmepublié il y a quelque temps unguide pratique afin d’aider sesadhérents à s’y retrouver dans lemaquis des modes de rémunéra-tion pratiqués par les courtiers(voir encadré). Et a encouragéses membres à faire progresser

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courtage

courtiers français plus opaquesque les grands noms du courtagemondial ? Bon nombre d’entreeux n’ont pas souhaité s’expri-mer sur le détail de leurs rému-nérations.

Un sujet de débat auxÉtats-Unis et en EuropePourtant, la question de la trans-parence des pratiques est bienau cœur du sujet. Récurrente cesdernières années, la problémati-que fait à nouveau l’objet de dis-cussions sans fin un peu partoutdans le monde depuis quelquesmois. Y compris outre-Atlanti-que, où le scandale des commis-sions cachées avait éclaté en2004. Interdites depuis 2005

GuiLLauMe orSeL DeS SaGetS,directeur de l’audit interne du groupe Pernod-Ricard

La rémunération des courtiersest-elle une préoccupation majeurepour vous?La rémunération des courtiers n’est pasplus une préoccupation que n’importequelle autre rémunération de presta-taires de services. Elle doit être justeet correspondre à un niveau de serviceattendu par l’assuré. Ma conception estque la qualité et la disponibilité doiventêtre correctement rémunérées. Pour-quoi pas sous la forme d’une rémuné-ration fixe complétée par une part va-riable, en fonction de critères définisà l’avance. Nous avons mis en place untel système chez Pernod-Ricard suite

à l’appel d’offres courtiers réalisé en2009. Je privilégie essentiellement larémunération de mes courtiers sous laforme d’honoraires. Le rôle du courtierest tout d’abord de me conseiller, puis deplacer mes couvertures d’assurances aumeilleur prix. Il travaille donc pour moiet non pour les assureurs ; c’est donc àmoi de le rémunérer. La rémunérationsous forme d’honoraires illustre mieuxcette réalité que la rémunération sousforme de commissions versées par l’as-sureur. Je ne souhaite pas non plus quela rémunération de mon courtier dépen-de de la hausse ou de la baisse du marchéde l’assurance.n

«Qualité et disponibilité doivent êtrecorrectement rémunérées»

29,5 %proportion descourtiersinterrogés auxEtats-Unis quiaffirmentinformersystématique-ment leursclients s’ilsperçoivent desrémunérationssupplémen-taires

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Laurence DeLaire,risk manager et chef du départementassurance GDF Suez

«Les commissions contingentes que nous connaissonssont fondées sur le volume, la rentabilitéou la croissance des affaires apportés par le courtierà l’assureur. En France, les courtiers déclarentne plus pratiquer ce type de commission stricto sensumais de nouvelles rémunérations sont négociéesavec les assureurs au titre de prestations annexes,par exemple liées à la qualité des cahiers des chargesprésentés à l’assureur. Une rémunération difficileà comprendre quand on sait que c’est la première choseque nous demandons à un courtier. Dans le même casque pour les commissions contingentes, ces nouveauxaccords ne répondent pas au principe de transparenceque nous demandons à nos courtiers, et pourraientconduire à des conflits d’intérêt.»

Johnny MerLot,directeur des assurancesGroupe France Télécom

«Que la rémunération viennede la compagnie ou du client,l’objectivité restera la même. Pourcela, chaque partenaire doit être

transparent dans la définition du servicing et le niveaude sa rémunération. Il n’y a pas de conflit d’intérêt, sauf à ceque vous ayez la casquette de courtier et que vous ayezdes mandats d’agent en complément. C’est un faux procèsqui s’est exacerbé avec le fait que des compagnies versaientdes rétrocommissions en fonction du nombre d’affairesapportées. Mais les courtiers sont des commerçants commeles autres, et leurs pratiques ne sont pas plus critiquables queles marges arrière dans la grande distribution. Aujourd’hui,certains clients veulent du sur-mesure au prix du prêt-à-porter, mais le prix en soi n’est pas la seule et unique donnéequi vaille. Dès lors qu’un prestataire est systématiquementsous pression, et sans équilibre entre la valeur de saprestation et le montant auquel vous la réglez, il sera tentéde dégrader sa prestation, car lui aussi a des coûts à gérer.»

Face-à-Face

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la législation dans leurs étatsrespectifs et à œuvrer collective-ment au relèvement des stan-dards de marché. À ses yeux,livrer le détail des rémunéra-tions perçues seulement lorsquele risk manager en fait lademande en bonne et due formeest insuffisant ; la transparencedevrait être systématique.Mais le marché part de loin ! Àce jour, selon des chiffres diffu-sés lors du congrès annuel duRims, seulement 29,5 % descourtiers interrogés déclarentdétailler la composition et la

provenance de leurs rémunéra-tions systématiquement à leurclient ; 57,5 % le font à leurdemande ; 7,7 % ne livrentaucun détail et, enfin, 5,3 %affirment ne pas accepter derémunérations supplémentairesà leur rémunération de base.

« C’est aussi simple que ça »Venus défendre leur point de vueà Boston, les grands courtiersn’ont pas forcément convaincu.« Je ne pense pas que les commis-sions contingentes soient le seultest qui permette de savoir si le

courtier est en conflit d’intérêt ounon», s’est défendu Dan Glaser,patron de Marsh, prônant lesvertus de la transparence totaleet du dialogue avec les entrepri-ses. «Nous divulguons les commis-sions contingentes, les rémunéra-tions supplémentaires, etc. Et si unacheteur ne veut pas que nous par-ticipions à un arrangement de cetype avec un assureur, nous l’enexcluons. C’est aussi simple queça ! », a expliqué Patrick Galla-gher, patron du cabinet épo-nyme. Dans ce concert des cour-tiers visant à légitimer les

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commissions contingentes, unseul a tenu un discours diamétra-lement opposé, jouant même lacarte du redresseur de torts :Willis, et son patron Joseph Plu-meri. « En 2004, Willis a déclaréque les commissions contingentesreprésentaient bien un conflit d’in-térêts et n’étaient pas dans lemeilleur intérêt du client. Nousavons stoppé ce type de rémunéra-tions, et les acheteurs d’assurancedevraient demander à leur courtierde faire de même. Un courtier doitêtre clairement et pleinement ducôté du client, se battant pour luiobtenir les meilleurs termes etconditions de couvertures, de pri-mes, de rapidité de règlement desinistres, sans placer son bénéficeavant ce principe », a déclaréJoseph Plumeri. Voulant trèsnettement se démarquer de ses

compétiteurs, Willis a même crééun site internet, clientsbefore-contingents.com, à vocationpédagogique pour les risk mana-gers mais aussi dans le but demobiliser et de fédérer tous ceuxqui sont contre. Et le sujet ne faitpas seulement débat outre-Atlantique.

Assouplir ou durcirla réglementation ?Des discussions sont égalementen cours entre la Fédérationeuropéenne des risk managers

(Ferma) et l’association euro-péenne des intermédiaires d’as-surances (Bipar). Un accord–Agreement on transparency anddisclosure – entre les deux orga-nismes est d’ailleurs sur le pointd’être publié. L’ensemble desrémunérations possibles y seraitaccepté, sous réserve de trans-parence complète pour l’assuré.Peter Den Dekker, président duFerma, n’avait pas manqué d’ex-primer, fin 2009, son étonne-ment sur la résurgence de cesujet, plaidant pour que le dos-sier soit clos une bonne foispour toute.Ce qui semble être le cas outre-Manche, où la question du com-missionnement des courtiersen assurances a été traitée demanière souple par le régula-teur des services financiers, laFSA. En mars 2008, cet orga-nisme a en effet publié un docu-ment de consultation tendantvers l’idée d’une obligation detransparence de la part descourtiers au sujet du niveau decommissions perçues. Or, dansun document publié le 1er avril2009, la FSA a finalement faitmachine arrière, préférant audurcissement une voie inter-médiaire favorisant l’améliora-

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MMC Aon Willis AJG B & B Moyenne

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MMC Aon Willis AJG B & B Moyenne

Le taux de marge des courtiers se stabilise à 20 %

Source : Fitch Rating

Taux de marge opérationnelle des courtiers (avant taxes,en %)

«Un courtier doit être clairement et pleinementdu côté du client, se battant pour lui obtenirles meilleurs termes et conditions de couvertures,de primes, de rapidité de règlement de sinistres,sans placer son bénéfice avant ce principe.»Joseph Plumeri (Willis)©

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tion de l’information commer-ciale entre courtiers et clientsau moment du processus devente. Dans les faits, cet assou-plissement permettait aussi aurégulateur de prendre acte de lacapacité du courtier à se confor-mer aux recommandations durapport avant toute sanction sinécessaire.Dans ses recommandations, laFSA prônait aussi un modèletype de document à présenteraux clients, en cas de demande:celui-ci doit indiquer commentle broker était payé – au traversd’un fee ou d’une commission–,le montant de cette commissionet la présence d’une éventuellesurcommission sur la transac-tion. Curieusement, la questiondes surcommissions ou commis-sions contingentes n’est pasconsidérée par la FSA comme unproblème majeur : des recher-

ches réalisées par le régulateuront en effet montré que, malgréleur grande utilisation, ces sur-commissions ne représentaienten tout et pour tout que 1,5 %

de l’ensemble des recettes descourtiers outre-Manche. Lerégulateur se contente donc derecommander une gestion effi-cace des conflits d’intérêts, pou-vant découler de ces pratiques.

Et Bruxelles dans tout ça?Quoi qu’il en soit, et quelles quesoient les initiatives nationales,c’est peut-être une nouvelle foisBruxelles qui mettra tout lemonde d’accord. Plusieurs tex-tes sont à l’étude qui pourraient,directement ou indirectement,avoir des répercussions sur l’in-termédiation d’assurance, aupremier rang desquels, bien sûr,la directive sur l’intermédiation,en passe d’être réformée. n

Aroun Benhaddou,Catherine Dufrêne

et Stéphanie Salti

Rang Groupe Chiffred’affaires

% dans letop 10 % du total

1 Marsh & McLennan 11,5 38 % 33 %

2 Aon Corp. 7,3 24 % 21 %

3 willis 3,4 11 % 10 %

4 Wells Fargo Insurance Services Inc 1,7 6 % 5 %

5 Arthur J.Gallagher & Co. 1,6 5 % 5 %

6 Jardine Lloyd Thompson Group P.L.C. 1 3 % 3 %

7 Brown & Brown Inc. 1 3 % 3 %

8 BB&T Insurance Services Inc. 1 3 % 3 %

9 Gras Savoye & Cie 0,8 3 % 2 %

10 Lockton Cos.L.L.C. 0,8 3 % 2 %

Total 30 100 % 86 %

75 % du marché contrôlés par 5 courtiersLe top 10 des revenus 2008 des principaux courtiers (Md $)

Source : Business Insurance

« Toute rémunération du courtier doit venir du client »

C’est sur ce principe, posé par le Rims,que son guide pratique Rémunérationdu courtier et les conflits d’intérêt possi-bles pour le risk manager a été rédigé.Son but: guider ses adhérents à y voirclair dans les différents modes de rému-nération. Depuis les plus courants (telsque la traditionnelle commission, pour-centage de la prime conservé par lecourtier, en accord avec l’assuré etl’assureur; ou les honoraires, qui se sontdéveloppés depuis la hausse des ni-veaux de primes dans le milieu des an-nées 80, et qui rémunèrent un service)jusqu’aux commissions contingentes,

supplémentaires (négociées par lecourtier avec l’assureur, en plus descommissions et honoraires), participa-tion (pourcentage sur un bénéfice dé-gagé) ou encore les volume over-rides ,autrement dit une rémunération sup-plémentaire déclenchée lorsque desseuils de volumes prédéterminés sontatteints. En tout, plus d’une quinzainede modes différents de rémunération!Au-delà du descriptif de chaque modede rémunération, le guide livre desconseils pratiques pour la rédactiondes clauses, des appels d’offres ou desaccords de niveau de service.

dossier

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interview croisée

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Alors que la CSCA tient son congrès annuel débutjuin en s’interrogeant sur le courtage de demain,son président fait le point sur les sujets de discussionsactuels avec les risk-managers et le président deleur association, l’Amrae.

Vos deux «maisons» avaient engagé le réexamende la charte commune rédigée en 2006. Où enêtes-vous?Gérard Lancner - Le groupe de travail, composéde courtiers et de risk managers, s’est réuni cinqà six fois, et les avancées de nos travaux ont étérégulièrement communiquées. De notre côté,nous avons finalisé un document synthétisantles réflexions de ce groupe, que nous venons detransmettre à la Chambre des courtiers.Yves Renard - Il n’y a donc pas encore de docu-ment commun. Il faut maintenant que la commis-sion courtiers-Amrae se réunisse, afin d’échanger etvoir s’il y a lieu de faire évoluer, sous forme d’ave-nant ou de réécriture, la charte de 2006, qui avaitdéjà apporté clarté et fluidité dans le fonctionne-ment entre courtiers et membres de l’Amrae, enétablissant les tâches et obligations de chacun.Aucune date n’est fixée pour l’instant. Seule certi-tude: ce sera après notre congrès de juin.

La rémunération fait-elle partie des sujets deréflexion entre l’Amrae et la CSCA?Y. R. - Dans le monde des grandes entreprises,nous sommes entre professionnels. Globalement,il n’y a donc pas de problème majeur. Il y a des évo-lutions, des discussions, pour essayer de trouver

« Nous avons besoi nde créativité de la p

les meilleures solutions. Sur le plan des rémunéra-tions, il y a vraiment compréhension réciproque.L’intérêt du courtier est d’avoir une rémunérationsatisfaisante; celui de la grande entreprise clienteest de parvenir à avoir le meilleur rapport qualité/prix tout en ayant des services… Plus largement,sur la question des rémunérations, je pense qu’il ya une difficulté de compréhension sur leterme commission», qui pollue le débat pour l’en-semble du public, professionnel et non profession-nel. Or, une commission est une rémunération,qui permet au courtier de payer son immeuble, sonmatériel informatique, ses salariés… Il s’agit doncde son chiffre d’affaires.G. L. - Il faut effectivement bien placer le débat.Nos adhérents sont des professionnels au sein deleur entreprise de la gestion des risques et de l’assu-rance. Or, le rôle du courtier, et nos exigences enverslui, ont considérablement évolué ces cinq dernièresannées. Avant, on se souciait moins du coût de l’as-surance ou de la prestation du courtier, car les cho-ses allaient très bien: il y avait relativement peu desinistres, les assurances étaient bon marché, ontrouvait tout ce qu’on voulait dans des conditionsrelativement favorables. Depuis 2001, l’environne-ment économique et financier, ainsi que les risquessont devenus de plus en plus complexes, et nos

Yves Renard,président de la Chambre syndicaledes courtiers d’assurance

ParcoursFormationDiplômé de HECet des chambres decommerce espagnoleet britannique

Depuis 2008Président de la CSCA

Président du conseilde surveillance ducabinet de courtageServyr, qu’il a crééen 1972

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Gérard Lancner,président de l’Amrae

i n d’innovations eta part des courtiers »

ParcoursFormation

Diplômé de l’Écolesupérieure de

commerce de Rouen

Depuis janvier2008

Président de l’Amrae

Depuis 2001Directeur du

département riskmanagement et

assurance chez YvesRocher, puis directeur

des départementsrisk management,

assurance, auditinterne et affaires

réglementaires

interview croisée

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entreprises ont accéléré leur internationalisation.Dans ce contexte, où interviennent le réassureur,l’assureur, le courtier, l’expert, les avocats et lesconsultants, nos attentes vis-à-vis de nos courtiersont forcément évolué. Son rôle a toujours été multi-ple, et pour les grands clients que nous représen-tons, le rôle d’intermédiaire, rémunéré sous formede commission sur la police, reste important. Maisle fort développement des autres missions a natu-rellement fait progresser la rémunération du cour-tier des commissions traditionnelles aux honorai-res. Et il me paraît légitime qu’on reconnaisse aucourtier la vraie valeur ajoutée de son travail, et queses services complémentaires soient rémunérés.

Le débat qui a lieu dans d’autres pays ne concernepas la rémunération de base mais les rémunéra-tions additionnelles…G. L. - Il s’agit d’un faux débat. Lorsqu’une rému-nération globale couvre l’ensemble des services,l’important pour le client est de bien mesurer queles services qu’il a payés sont bien rendus, et depouvoir en juger la qualité. D’où les conventions decourtage et de services écrites entre nous, qui défi-nissent les services qui vont être rendus et lesmodalités selon lesquelles le client jugera la qualitéde ces services, avec, le cas échéant, des systèmes

de bonus-malus et des indicateurs de performance.Et nous n’excluons aucun mode de rémunération.Quant au sujet de la transparence, l’Amrae y estfavorable, si elle est demandée par le client.Y. R. - Le courtier peut effectivement réaliser unnombre de tâches très varié, depuis l’analyse desbesoins, le plan de garanties, la négociation avecles assureurs, l’encaissement des primes, jusqu’àla surveillance des risques et des garanties, lesstatistiques, l’ingénierie financière… Finalement,le système de commissionnement est un systèmesimple et classique. Mais il ne rémunère pas toutecette série de services complémentaires. Il estdonc logique que le courtier discute avec sonclient, afin de clarifier chacune des missions etleur rémunération. Et la recherche du coût mini-mal amène automatiquement à une discussionsur les différentes missions.

Au-delà de la rémunération, quels sont les sujetsde réflexion entre courtiers et entreprises ?G. L. - Parmi les sujets importants, il y a la miseen place des programmes internationaux et lesappels d’offres, en particulier les appels d’offresconceptuels, dans lesquels, justement, le courtierdoit se prononcer sur le type de services qu’il peutrendre et les conditions dans lesquelles il les four- >

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interview croisée

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nit, indépendamment d’une consultation d’assu-reurs. Vu l’enjeu attaché à l’appel d’offres, lacomplexité de cet exercice et l’importance de l’in-vestissement qu’il représente pour nous, nousavons besoin d’en discuter ensemble: l’appel d’of-fres doit-il ou pas être rémunéré ? Doit il être fré-quent ou non? Autre sujet, la gestion des sinistres:ils peuvent devenir à la fois de plus en plus impor-tants, éloignés géographiquement et faire interve-nir de nombreux intervenants. Face cettecomplexité, il y a nécessité de clarifier le rôle, lavaleur ajoutée et la rémunération de chacun.

Au niveau européen, quel chantier vous apparaîtprioritaire?Y. R. - La réforme de la directive intermédiation seraa priori pour 2011, sans compter les délais de trans-position. Nous avons donc le temps. Le vrai problèmeaujourd’hui concerne le règlement d’exemption. Carsi l’idée de départ est maintenue, on pourrait arriverà un système où chacun des coassureurs auraient desprimes et des franchises différentes; autant dire uncauchemar pour la gestion des sinistres! Le courtierque je suis refusera toujours une garantie commecelle-là. Donc, si l’exemption n’est pas maintenue, onrisque d’avoir un blocage du marché ou une suppres-sion de la concurrence, car la plupart des assureurs seretireront du circuit.G. L. -Il faut trouver une solution pratique, carcomme le dit Yves Renard, la coassurance est indis-pensable au bon fonctionnement de nos program-mes d’assurance. On imagine difficilement un seul

assureur les prendre en charge, vu les capacités quidoivent être mobilisées. Qui dit coassurance ditaccord sur un prix et des conditions, ce qui peutchoquer les instances de la concurrence à Bruxelles.Mais il ne faut pas rendre les choses impraticables!Nous attendons donc un système pratique qui nousapporte la réponse à nos besoins d’assurance.Y. R. - Et le marché est hyperconcurrentiel, doncle consommateur n’y perd rien!

Dans quelle mesure la crise économique boule-verse-t-elle votre activité et vos métiers?Y. R. - Le rôle d’ingénierie du courtier a été valo-risé. Dans certains cas, il a fallu que l’entreprisepuisse continuer de régler ses primes dans desconditions de trésorerie difficiles ; réarbitrer cer-taines garanties, certaines franchises… La crise,qui a entraîné la perte de clients qui n’ont passurvécu, nous a amenés beaucoup plus de travail,dans des conditions plus stressantes. Mais lebesoin en couverture des risques est loin d’êtreen diminution.G. L. - La crise a secoué les assurés, les courtiers, lesassureurs, dont on a pu mesurer la fragilité finan-cière. L’une de nos préoccupations est de continuer àdisposer d’acteurs qui aient une bonne solvabilité.Les techniques qui visent à suivre la qualité financièredes signatures ont donc été remises au goût du jour.La crise a également mis en lumière la fragilité de nosfournisseurs ou sous-traitants, et donc de nos chaî-nes d’approvisionnement. Et nous avons besoin d’in-novations et de créativité de votre part, messieurs lescourtiers! Pourquoi, par exemple, la carence de four-nisseur pour cause d’incendie est-elle couverte et paspour cause de difficultés financières? Il faut que lemarché progresse ensemble sur ce type de garanties.Y. R. - Oui, il faut que le marché progresseencore.G. L. - Plutôt que de se battre sur les prix dans lesdomaines traditionnels, je pense que les gagnantsdemain, dans le courtage ou l’assurance, serontceux qui sauront nous apporter des produits nou-veaux là où il y a des besoins. Il s’agit pour vousd’opportunités importantes.Y. R. - S’il existe encore des courtiers, c’est bienqu’il y a encore de la créativité ! n

Propos recueillis par Catherine Dufrêneet Aroun Benhaddou©

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«Dans lecourtage oul’assurance,les gagnantsde demain

serontceux qui

sauront nousapporter

des produitsnouveauxlà où il y a

des besoins.»

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prospective

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La montée des eaux à Paris, en 1910, a marqué les esprits. Depuis,les facteurs de crue «centennales» dans la capitale se sont aggravés.La prochaine provoquera, à n’en pas douter, davantage de dégâts.

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Rappelons d’abord quelques chif-fres. Les voies sur berges sontfermées à partir de 3 m 20 demontées des eaux, contre 1 m 80en période normale. La crue de1910 était de 8 m 60 et celle de2001 à 5 m 20. Depuis 1650, ona compté jusqu’à 15 crues supé-rieures à 7 mètres (la dernièredatant de 1955): c’est la hauteuroù l’eau envahit les quais deSeine. À l’évidence, une crue detype 1910 se reproduira.

Il est clair que la populationest beaucoup plus dépendantequ’à l’époque, où on trouvaitdu charbon dans les caves, unpoulailler dans les cours ; oùon se déplaçait à pieds et oùl’électricité n’activait ni lesascenseurs, ni les portes deparking, ni les ordinateurs. LeParisien était alors très prochedu paysan… Aujourd’hui, lapopulation est en « dépen-dance technologique ». Elle est

moins autonome, et beaucoupplus dense, beaucoup plusconcentrée. Elle est donc plusvulnérable qu’en 1910.La banlieue de Paris, aujour-d’hui « bétonnée », était à cettedate plantée de vergers, depotagers, qui absorbaient l’eau.S’agissant des terres restéesagricoles, le remembrementjoue le même effet sur l’aug-mentation du ruissellement.Demandez ce qu’ils en pensent

FrançoisChabal,LEON COGNIETCONSEIL,cabinet deconseil auprèsdes entreprisesd’assurance

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Et si demain….Paris était submergé?

1910

1924

1955

1982

2001

>>seuil critique

>>arrêt de la navigation

>>états d’alerte

>>états de vigilancefermeture des voies sur berges

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prospective

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aux habitants de Nîmes ou deVaison-la-Romaine…La Préfecture de Paris a prévuun certain nombre de mesures.Il s’agit de plans de sauvegardedes populations (et de l’autoritéde l’État). En aucun cas uneprise en charge des entreprisesn’est envisagée…La première mesure à prendreconsiste en un diagnostic. Avanttout, il est nécessaire de se ren-seigner, afin de savoir si l’entre-prise est située en zone inonda-ble ou non.Il ne s’agit pas seulement de lasurface, mais aussi des sous-sols, dans lesquels on ne trouvepas que des parkings, mais aussides armoires électriques, télé-phoniques, informatiques…Aussi faut-il s’approprier àl’avance les plans de coupure del’électricité et des télécoms. Onpeut se renseigner auprès de laPréfecture et des mairies (ne

pas oublier que la région seraitégalement atteinte) pour l’an-nonce des débordements. LaDirection générale de l’environ-nement fournit les cartes néces-saires. De manière générale,une grande documentation estdisponible.Dans l’hypothèse où l’entreprisese trouve en zone « non inonda-ble », tel ne sera peut-être pas lecas de ses fournisseurs, clients,salariés et des transports qu’ilsutilisent. Il s’agit donc de prépa-rer un plan de crise. Le préavisdonné par la Préfecture est trèsbref, compte tenu de la soudai-neté des phénomènes: moins dequarante-huit heures… L’impro-visation n’est pas permise !De nombreux ouvrages et cabi-nets de conseil existent enmatière de gestion de crise.L’objet n’est donc pas ici d’ex-pliquer comment préparer(2e étape suivant le diagnostic)et agir (3e étape), enfin redres-ser l’entreprise (4e étape). Quel-ques commentaires néanmoins.La crue de 1910 a duré qua-rante jours.

Il est illusoire d’imaginer utiliserles portables téléphoniques. Lesordinateurs de SFR, par exem-ple, sont situés au sous-sol dusiège de l’ex-Générale des Eaux,rue d’Anjou, en bordure du bou-levard Malesherbes, alors qu’on

En janvier 1910,la Seinedéborde,innondant lesrues de Parismais aussi dela banlieue.Si elle devaitse reproduiredans un procheavenir, une tellesituationaurait desconséquenceséconomiquesindéniables.Personne n’estpréparé…

sait que l’eau montera jusqu’à lagare Saint-Lazare… En outre, ilest prévisible que les réseauxseront saturés.Il est inutile de compter sur lespompes en sous-sol s’agissantde quarante jours : EDF auracoupé depuis longtemps.La plupart des plans de secoursparaissent inapplicables. Tropdétaillés, ils sont souvent incom-préhensibles au moment de l’ac-tion. Trop convenus, ils s’ap-puient sur les organigrammesde «temps de paix». Or, il existeune consigne que tout le mondeconnaît du fait de sa simplicité :qui prend le commandement encas de défaillance au sommetd’un bateau? «Le plus âgé dans legrade le plus élevé.» À celui-là, quidevient chef sans contestation,la Marine fait confiance. De lamême façon, un bon plandevrait prévoir un «Mr. X» res-ponsable des opérations en casde crise. Le bon plan prévoitqu’il ait le choix avec qui il veutagir en situation, et lui prévoitles moyens politiques (y comprisà destination de l’extérieur, quidoit savoir en amont qu’il est lapersonne en charge au cas où…)et autres (un chéquier…).Notre cabinet s’est intéressé àla crise centennale il y a plu-sieurs années, pensant notam-ment aux assureurs qui onttout intérêt à couvrir en prio-rité des entreprises bien prépa-rées. Nous n’avons eu aucunsuccès. Heureusement, pourl’heure la catastrophe ne s’estpas produite…n

François Chabal

1910en chiffres

40 joursLa duréede la crueparisienne

20 000Le nombred’immeublesinnondés dansla capitale

1 900Le nombreapproximatifde décès

La plupart des plans de secoursparaissent inapplicables. Tropdétaillés, ils sont incompréhensiblesau moment de l’action.

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« NEUROÉCONOMIE »

L’économie a du nerf !Odile Jacob30 €

ÉÉÉ

biblio

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« LA SÉCURITÉ EN ENTREPRISE -PRÉVENIR ET GÉRER LES RISQUES »

Bonnes pratiquesÉdition Maxima – Laurentdu Mesnil Éditeur 24,80 €Olivier Hassid, délégué général du Club des directeurs de sécuritédes entreprises (CDSE), et Alexandre Masraff, directeur de lasûreté d’Accor Hospitality France, ont rassemblé leurs expertisespour porter à la connaissance du public les meilleures pratiquesdéveloppées en matière de sécurité. Face aux risques d’incivilité,de vol, de fraude, d’extorsion, de cybercriminalité, de terrorisme,d’atteinte à la réputation… les auteurs expliquent commentl’entreprise peut s’organiser pour assumer sa responsabilitédans la sécurité du personnel, la prévention des vols ou encore laprotection des réseaux informatiques. L’analyse livrée ici se faitnon seulement dans le respect des obligations réglementairesqui incombent à l’entreprise, mais également dans le cadre d’unestructure organisationnelle cohérente et pérenne. Dans la préface,Frédéric Péchenard, directeur général de la Police nationale,souligne que ce livre « est à la fois utile pour les acteurs privés etpour les partenaires publics qui souhaitent mieux comprendre lesproblématiques du secteur privé ». n

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Un incunabledes risk managersÉditions L’Argus de l’Assurance,www.argusdelassurance.com249 €

ASSURANCES,DESCODE«26

Un incunabledes risk managersÉditions L’Argus de l’Assurance,

Placé sous la direction scientifique de Jean Bigot, ce documentincontournable pour tous les risk managers résulte de l’analysede huit experts, professionnels de l’assurance, universitaires etpraticiens de renom qui commentent et interprètent l’intégralitédu texte officiel enrichi de l’apport de nombreuses référencesde jurisprudence. Et parce que le droit est une matière vivantenécessitant une mise à jour permanente, l’éditeur propose, outrel’ouvrage, une actualisation en ligne quotidienne. Sur le web, troismodes de recherche (par mots clés, numéro d’article et sommairedu code) assurent à l’internaute un résultat fiable et rapide. n

le choix de la rédaction

Professeur émérite à Paris-IX-Dauphine,Christian Schmidt a récemment fondél’European Neuroeconomics Association afinde porter et d’éclairer ce que certains évoquentcomme une révolution intellectuelle susceptiblede donner un souffle nouveau à la scienceéconomique. L’auteur part du principe que lepremier objectif des économistes est d’aboutirà un modèle général, aussi indépendant quepossible, de la psychologie des différentsagents. À l’inverse, la neurobiologie prend encompte la diversité des opérations mentalesqui interviennent dans la décision. En croisantces perspectives, Christian Schmidt pose troisquestions fondatrices pour la neuroéconomie :Comment effectuons-nous nos choix?Comment évaluons-nous les risques de nosdécisions? Comment interagissons-nous avecles autres? En répondant à ces interrogations,le hasard, la surprise ou le regret trouvent

ainsi leur place dansl’analyse économique.Savant maisaccessible, cet ouvrages’est vu récemmentdécerner le prixRisques 2010, unedistinction remiseconjointement parla revue Risques,la Tribune et BFMRadio. n

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