Réflexions sur la réussite · 2018. 11. 16. · Réflexions sur la réussite L ES DONNÉES...

20
Réflexions sur la réussite Un avenir durable dans un climat changeant Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques Réflexions sur la

Transcript of Réflexions sur la réussite · 2018. 11. 16. · Réflexions sur la réussite L ES DONNÉES...

  • Réflexions sur la

    réussiteUn avenir durable dans un climat changeant

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

    Réflexions sur la

  • Liste des acronymesAINC Affaires indiennes et

    du Nord Canada

    EE Efficacité énergétique

    EGM ÉnerGuide pour les maisons

    ER Énergie renouvelable

    GES Gaz à effet de serre

    GTGPE Groupe de travail sur les grands projets énergétiques

    INPEB Initiative nationale sur les profils énergétiques de base

    PACAN Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

    PCCAHN Programme sur le changement climatique visant les Autochtones et les habitants du Nord

    PCEC Plan de consommation d’énergie des collectivités

    PEBC Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciaux

    PENSER Programme d’encouragement aux systèmes d’énergies renouvelables

    PG Pompe géothermique

    PNC Première nation Cowessess

    PNTTR Première nation des Tlingit de Taku River

    PSEE Programme de surveillance de l’énergie éolienne

    RNCan Ressources naturelles Canada

    TLC Taku Land Corporation

    Trousse d’informationCC et E Trousse d’information – Ressources

    portant sur les changements climatiques et sur l’énergie pour les collectivités autochtones et du Nord

    UPC Upnit Power Corporation

    Cette publication est disponible dans le site Web : www.ainc-inac.gc.ca/clc

    Pour obtenir plus d’information sur nos produits et nos services connexes,veuillez communiquer avec :

    Courrier électronique : [email protected] : www.ainc-inac.gc.ca

    This publication is also available in English under the title:Reflections on Success – A Sustainable Future in a Changing Climate

    Cette publication a été préparée par :Centre for Indigenous Environmental ResourcesEn collaboration avec et pour AINC

    Août 2007

    2 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Réflexions sur la réussite

    LES DONNÉES SCIENTIFIQUES PORTENT DE PLUS EN PLUS à croire que le changement climatique aura une incidence démesurée sur les Autochtones et les habitants du Nord. En effet, les impacts du changement climatique, comme ceux touchant les ponts de glace en hiver, la glace de mer, les nappes d’eau et les tendances migratoires de la faune, risquent de se révéler dévastateurs. À titre d’exemple, dans la région arctique, les êtres humains et la faune ressentent déjà l’érosion des rives, la fonte du pergélisol et les changements à l’habitat. On considère la hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère comme l’un des facteurs les plus importants du changement climatique à l’échelle mondiale. Certains GES aident à régulariser le climat de la Terre en retenant l’énergie du soleil. Toutefois, les hausses importantes des émissions de GES attribuables aux activités humaines – comme l’utilisation de combustibles fossiles – se sont traduites par l’intensification de ce processus naturel. La production d’énergie et les transports figurent parmi les plus importantes activités productrices de GES.

    Programme sur le changement climatique visant les Autochtones et les habitants du Nord(PCCAHN) – Climat de sensibilisationEntre 2001 et 2003, le Programme sur le changement climatique visant les Autochtones et les habitants du Nord (PCCAHN) a eu pour effet de sensibiliser le public et d’éveiller son intérêt à l’égard des efforts déployés pour réduire les émissions de GES des collectivités autochtones et nordiques en améliorant la production, la gestion et l’utilisation de l’énergie.

    L’efficacité énergétique (EE) renvoie aux activités qui ont pour effet de réduire la quantité d’énergie consommée par des dispositifs et des systèmes particuliers d’utilisation finale – appareils d’éclairage, systèmes de chauffage, moteurs, etc. – sans pour autant nuire aux services fournis. En général, on réalise ces économies en ayant recours à du matériel plus perfectionné qui consomme moins d’électricité ou d’énergie, par exemple des ampoules fluorescentes compactes plutôt que des ampoules à incandescence.

    L’énergie renouvelable (ER) s’entend généralement de l’énergie provenant de ressources en combustibles non fossiles. Parmi les sources d’énergie renouvelable, mentionnons le bois, les déchets, l’énergie géothermique, l’énergie éolienne, l’énergie photovoltaïque ainsi que l’énergie thermique passive ou solaire.

    Un avenir durable dans un climat changeant

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques (PACAN) – Climat d’actionLe succès du PCCAHN pour ce qui est de cerner les occasions et avantages associés à la gestion de l’énergie et à la réduction des émissions de GES a mené à l’annonce d’un financement fédéral de 30,7 millions de dollars entre 2003 et 2007. Ces fonds ont permis de concrétiser le volet action – le Programme d’action pour les collectivités

    autochtones et nordiques (PACAN).

    Le PACAN, qui a pris fin le 31 mars 2007, a atteint plusieurs de ses objectifs en aidant de nombreuses collectivités à réaliser les leurs. Le présent document témoigne des nombreuses réussites obtenues par les collectivités autochtones et nordiques qui ont bénéficié de l’appui du PACAN pendant ses quatre années d’existence. Ces comptes rendus ont été recueillis par les organismes des Premières nations qui ont reçu du PACAN la tâche d’atteindre des objectifs communs. Le présent document peut également servir de source d’inspiration à d’autres collectivités qui désirent participer à la lutte contre le changement climatique, aussi bien par l’entremise d’activités

    d’atténuation – telles l’amélioration de l’efficacité énergétique ou le recours à des énergies renouvelables – qu’au moyen de mesures d’adaptation – comme des évaluations des risques associés à l’infrastructure communautaire.

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 3

  • Le programme

    L E PROGRAMME SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE VISANT les Autochtones et les habitants du Nord (PCCAHN) mené de 2001 à 2003 a permis de cerner les enjeux et les possibilités liés au climat et à l’énergie pour les collectivités autochtones et nordiques. Le programme soulignait la nécessité d’intensifier la participation des collectivités autochtones et nordiques éloignées à l’élaboration de stratégies d’atténuation et d’adaptation qui refléteraient les enjeux uniques auxquels ces populations étaient confrontées. Par ailleurs, le programme a mis en lumière l’importance de faire participer les collectivités à l’établissement de solutions pour relever ces défis et saisir ces occasions.

    PACAN – Climat d’actionLe Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques (PACAN) a misé sur les connaissances acquises au cours du PCCAHN. Le PACAN visait à aider les collectivités autochtones et nordiques à mettre au point des mesures sous les thèmes suivants : la planification de la consommation d’énergie des collectivités; le renforcement des capacités; la sensibilisation; l’efficacité énergétique (EE); les énergies renouvelables (ER); les nouvelles technologies au diesel; et les transports durables.

    Climat de partenariatLa gestion du programme a été assurée par Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC), en collaboration avec Ressources naturelles Canada (RNCan). AINC a utilisé ses ressources afin de susciter l’intérêt et la collaboration des collectivités autochtones et nordiques au chapitre des mesures axées sur le changement climatique et l’énergie. RNCan a, pour sa part, joué un rôle important dans le

    PACAN en offrant du soutien technique à chaque projet ainsi que de la formation au réseau d’éclaireurs. Répartis d’un bout à l’autre du pays, les éclaireurs sont des personnes dotées d’expérience technique et communautaire qui ont aidé des collectivités à développer leurs capacités pour lutter contre le changement climatique. Grâce au PACAN, de nombreux partenariats ont été formés entre des Premières nations, des gouvernements provinciaux et municipaux, le réseau d’éclaireurs, d’autres organismes, des services publics et le secteur privé.

    Le programme était en mesure de faire participer jusqu’à 700 collectivités autochtones et nordiques de l’ensemble des provinces et des territoires du Canada. Notons que des efforts particuliers ont été déployés auprès des quelque 130 collectivités autochtones et nordiques qui dépendent de l’énergie diesel.

    Intégration du programmeLe PACAN s’est associé à plusieurs autres programmes fédéraux et provinciaux pour multiplier les sources de financement. Au nombre des programmes fédéraux, mentionnons ÉnerGuide pour les maisons; l’Initiative des habitations écoénergétiques; le Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciaux (PEBC); l’Initiative des innovateurs énergétiques; le Programme d’encouragement aux systèmes d’énergies renouvelables (PENSER); le Programme de renforcement des capacités en énergie renouvelable; RETScreen International; et Energy Star pour les appareils. Bon nombre de ces programmes constituaient une source de savoir-faire dont les Premières nations et les collectivités membres se sont inspirées pour atteindre leurs objectifs.

    4 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • ResponsabilisationD’une part, le PACAN avait pour objectif d’accroître les capacités des collectivités autochtones et nordiques et leur participation aux activités de lutte contre le changement climatique. D’autre part, le programme devait contribuer à établir des initiatives et des occasions permettant d’atténuer les répercussions du changement climatique et de combler les besoins des collectivités en matière d’énergies renouvelables et d’adaptation. Le PACAN consistait entre autres à : planifier et évaluer la consommation d’énergie des collectivités; mettre en pratique les technologies liées à l’EE et à l’ER ainsi que les nouvelles technologies au diesel; organiser les transports; atténuer les répercussions; et proposer des mesures d’adaptation.

    À cette fin, le PACAN proposait les mesures suivantes :réduire de 1,2 mégatonne (Mt) les émissions de GES (niveau •de référence de 2002) dans les collectivités autochtones et nordiques avant la première période d’engagement du Protocole de Kyoto (2008 à 2012);accroître les capacités des Autochtones et optimiser le •développement économique lié à l’EE et à la nouvelle infrastructure d’énergies renouvelables;favoriser la participation des Autochtones, des collectivités du Nord •et des gouvernements aux projets visant à réduire les émissions de GES dans le cadre de l’ensemble des programmes fédéraux;formuler une stratégie sur les répercussions et les mesures •d’adaptation à l’intention des collectivités autochtones et nordiques;intégrer la gestion des facteurs, des risques et des occasions liés •au changement climatique dans les politiques et les pratiques d’AINC selon une perspective de développement durable.

    Par ailleurs, le PACAN visait à :produire de l’énergie propre et réduire les frais liés à la •consommation d’énergie;favoriser le développement économique et la création d’emplois •axés sur le savoir au sein des collectivités autochtones et du Nord;accroître l’utilisation des ressources locales en énergie •renouvelable et améliorer l’efficacité des systèmes de production et de consommation;contribuer à la réduction des risques environnementaux, •notamment ceux liés aux déversements de diesel et à la pollution de l’eau et de l’air (extérieur et intérieur);favoriser les investissements dans de nouvelles infrastructures •énergétiques dans le but de promouvoir le développement économique et de répondre aux besoins des populations autochtones et nordiques en expansion;promouvoir la participation à d’autres initiatives de lutte contre le •changement climatique, notamment le piégeage du carbone au moyen de l’utilisation et de la gestion de la biomasse, l’utilisation plus rationnelle des terres et l’échange de droits d’émission;entraîner différentes retombées d’ordre économique, •environnemental et social tout en préservant et en respectant les coutumes et traditions de la région.

    En résumé, au cours des quatre dernières années, le programme a permis d’aider les collectivités autochtones et nordiques à lutter contre le changement climatique dans le contexte de leur consommation d’énergie.

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 5

  • Éclaireurs du PACAN en matière d’énergieIL EST COMPLExE ET PARFOIS DIFFICILE D’AIDER LES collectivités à acquérir la capacité de lutter contre le changement climatique. Certaines collectivités, en particulier celles de petite taille, ne disposent pas des ressources, du savoir-faire, de l’expérience ou des ressources humaines nécessaires pour relever ce défi. Conscient de cette réalité, le PACAN a mis sur pied un réseau d’éclaireurs qui aide les collectivités à combler leurs lacunes.

    Catalyseurs de relationsUn des principaux facteurs à l’origine du succès du programme des éclaireurs est la façon dont chaque éclaireur s’est fait connaître et a gagné la confiance et le respect des collectivités avec lesquelles il a travaillé. Par exemple, les éclaireurs ont fait le tour de chaque collectivité, assisté à des réunions et fourni les renseignements techniques et les données sur le programme dont les collectivités avaient besoin pour prendre leurs décisions. Notons également que les éclaireurs possédaient souvent une bonne connaissance des enjeux liés au changement climatique et à l’énergie. Le PACAN et RNCan ont mis à profit ces connaissances grâce à diverses initiatives de formation qui ont permis aux éclaireurs de fournir des services d’aide et de consultation variés aux collectivités de leurs régions. Une fois les décisions prises, les éclaireurs ont agi comme mentors auprès des conseils, des comités et des collectivités dans le cadre de multiples processus techniques, relationnels et administratifs.

    Un réseau digne de confianceLes programmes environnementaux et énergétiques font appel à des spécialistes de nombreuses disciplines. Les éclaireurs ont très bien réussi à réunir des conseils de bande, des gouvernements municipaux et des représentants communautaires avec divers fonctionnaires et agents de programme, des agents financiers et des intervenants du secteur privé. Ces réseaux humains sont devenus des partenariats essentiels à la viabilité des projets, créant ainsi un processus transparent et digne de confiance.

    Catalyseurs de succèsLes éclaireurs ont appuyé les collectivités à de nombreux chapitres, dont les suivants :

    soutien communautaire – pour des collectivités informées, actives •et responsables;

    financement – les éclaireurs ont aidé les collectivités à préparer •des propositions et à remplir des formulaires en vue de trouver le financement disponible dans leurs régions ou territoires;bilans – vérifications de la consommation d’énergie, capacités, •études de faisabilité préliminaires;planification énergétique – identification de projets éventuels en •matière d’ER et d’EE;appui – les éclaireurs ont offert aux membres des collectivités •de la formation sur la rédaction de propositions et de demandes ainsi que sur la préparation d’études de faisabilité de projets et de plans d’affaires;formation – ateliers sur les technologies, les outils et les •techniques d’ER et d’EE, y compris Le gros bon $ens et RETScreen, un logiciel servant aux études de faisabilité préliminaires;coordination – travaux effectués par les représentants des bureaux •régionaux et de l’administration centrale d’AINC et d’autres intervenants au sujet des initiatives et des plans régionaux;réseautage – Premières nations, collectivités nordiques, conseils •tribaux, organismes responsables des revendications territoriales et autres organisations autochtones à l’intérieur de chaque région, à travers le pays, voire à l’échelle internationale!

    Organismes d’éclaireurs du PACANLa plus grande réussite du réseau d’éclaireurs repose sur l’établissement d’un partenariat solide entre les intervenants au sein des différents organismes administratifs, par exemple les organismes qui ont hébergé les éclaireurs et l’organisme hôte, AINC. Le système a donné les meilleurs résultats lorsque l’organisme d’éclaireurs entretenait des liens forts et respectueux avec les collectivités; qu’il possédait des connaissances, de l’expérience et de la formation sur les sujets techniques; et qu’il était disposé à participer au projet afin d’en assurer le succès. Une fois cette équation idéale en place, lorsque ces qualités étaient réunies, les projets donnaient presque toujours de bons résultats et aboutissaient à de véritables économies et innovations en matière d’énergie.

    Personnes + Progrès = Réussite

    Au cours de la dernière année du réseau du PACAN, des éclaireurs régionaux et nationaux étaient assignés aux organismes suivants :

    Arctic Energy Alliance•Assemblée des Premières Nations•Atlantic Policy Congress of First Nations Chiefs•Centre for Indigenous Environmental Resources•Nation des Tlingit de Dakh-Ka•First Nations (Alberta) Technical Advisory Group•Institut de développement durable des Premières Nations •du Québec et du LabradorInuit Tapiriit Kanatami•Naut’sa mawt Tribal Council•Ontario First Nations Technical Services Corporation•West Wind Environmental Inc.•

    L’amélioration de l’EE et la réduction des émissions de GES sont des processus techniques. Mais pour concrétiser ces

    processus, il faut pouvoir compter sur des gens.

    6 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Réduire la demande d’énergie est la démarche la plus pratique à entreprendre pour assurer la durabilité des ressources énergétiques à l’avenir. Le PACAN a fait ressortir qu’il était possible de réaliser d’importantes économies d’énergie et de faire davantage valoir le pouvoir d’action du public à ce chapitre. À cette fin, on proposait la rénovation écoénergétique des immeubles résidentiels et commerciaux, ainsi que la planification et la conception des bâtiments neufs de manière à optimiser leur efficacité énergétique. Bien que le mandat du PACAN ne visait pas les logements, on a néanmoins réussi à s’attaquer à certains enjeux en plus d’apporter du soutien à la formation dans ce domaine.

    Évolution des partenariatsLe PACAN s’est associé à RNCan par l’intermédiaire de nombreux programmes et initiatives d’envergure, par exemple le Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciaux (PEBC). Ces partenariats ont permis à des collectivités de concevoir, de planifier, de rénover et d’améliorer diverses installations communautaires, tant

    nouvelles qu’anciennes, de réduire leurs émissions de GES et d’améliorer l’utilisation de l’énergie.

    En 2004-2005, le PACAN et l’Office de l’efficacité énergétique ont collaboré à la publication d’ÉnerGuide pour les maisons (EGM) à l’intention des collectivités autochtones et nordiques. Cette publication se veut un guide pour surmonter les obstacles à l’EE dans la rénovation écoénergétique des maisons situées sur les terres des Premières nations et des Inuits dans les provinces et dans toutes les collectivités des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Ces collectivités se sont inspirées du PEBC pour régler les mêmes problèmes touchant les propriétés non résidentielles.

    On a formé les conseillers EGM, offert de l’assistance aux utilisateurs de certains équipements écoénergétiques et clarifié différents aspects du programme d’aide financière qui s’inscrivent dans le cadre du programme EGM. Entre autres éléments pratiques, on a acheté des infiltromètres servant à étanchéiser un bâtiment et à créer ainsi un vide qui permet de repérer

    les fuites d’énergie, les courants d’air et une étanchéité insuffisante.

    Ressources pour faire face au changement climatique et assurer l’efficacité énergétique dans les collectivités autochtones et du Nord – Trousse d’information

    Sensibilisation et développement des capacités

    L’accès à l’information est essentiel pour concevoir une stratégie de réduction des émissions de GES. Toutefois, étant donné l’accès limité à Internet dans plusieurs collectivités autochtones et nordiques, leurs habitants sont moins en mesure de s’informer sur le changement climatique et l’énergie. Pour remédier à cette situation, le PACAN a mis au point la trousse d’information intitulée Ressources portant sur les changements climatiques et sur l’énergie. Celle-ci a permis au public cible d’obtenir les renseignements dont il avait besoin pour mieux se renseigner sur les enjeux du changement climatique.

    Le matériel et le contenu de la trousse ont été choisis et élaborés en collaboration avec deux comités directeurs composés d’hommes, de femmes, de jeunes et d’aînés de tout le Canada représentant les Premières nations, les Inuits et les habitants du Nord. Par conséquent, cette trousse est adaptée à la culture des intéressés. Les moyens de présentation utilisés sont très variés, allant de documents PDF à des brochures et à des sites Internet.

    Les ressources contenues dans la trousse d’information sont réparties en trois volets adaptés aux usagers :

    Volet général : Les renseignements présentés dans ce volet sont d’ordre non

    technique; ils s’adressent aux membres du grand public qui désirent en savoir davantage sur le changement climatique et l’énergie.

    Volet pédagogique : Les renseignements présentés sont d’ordre non technique; ils s’adressent aux enseignants et aux élèves.

    Volet technique : Les renseignements présentés dans ce volet sont d’ordre technique; ils s’adressent à ceux qui œuvrent dans les domaines du développement communautaire et de l’infrastructure, tels que les directeurs du logement et les gestionnaires d’immeubles.

    Le matériel est réparti selon le sujet, à savoir le changement climatique et l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. Le niveau de difficulté varie de débutant à avancé.

    Surmonter les obstacles à l’efficacité énergétique Des partenariats responsables

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 7

  • Processus d’évaluationÉtablie à 105 kilomètres au nord-est d’Edmonton, la Nation crie de Beaver Lake a pris part à l’INPEB, avec l’appui du PACAN. Son profil énergétique a été achevé en 2004-2005.

    Recommandations et préparatifsAprès l’achèvement du profil, les participants ont choisi de donner suite à la recommandation d’installer un système de chauffage SolarWall® dans le centre communautaire. Un modèle RETscreen proposé par RNCan contenait des détails précis sur les réductions d’émissions de GES et les économies d’énergie que la collectivité pouvait s’attendre à réaliser grâce à ce projet.

    Obstacles surmontésLes recommandations dégagées dans le profil énergétique ont été reçues alors que le centre communautaire en était aux dernières étapes de la construction. L’agent des finances de la Nation crie de Beaver Lake n’a pas tardé à incorporer le système SolarWall® dans le projet. Il a aussitôt fait une demande d’aide financière auprès du PACAN et du Programme d’encouragement aux systèmes d’énergies renouvelables, laquelle a été approuvée.

    Retombées permanentesUn membre de la collectivité a reçu la formation requise pour exploiter et entretenir le système SolarWall®. Les économies annuelles en termes de frais de chauffage devraient

    atteindre 8 263 $, et on prévoit une réduction des émissions de GES de l’ordre de 43,36 tonnes par année.

    Initiative nationale sur les profils énergétiques de baseLES COLLECTIVITÉS AUTOCHTONES et nordiques qui contrôlent et connaissent leurs besoins et leurs options en matière d’énergie sont mieux placées pour assurer un avenir durable. En fait, de nombreuses démarches et mesures entreprises dans le cadre du PACAN s’inspirent de ce principe.

    Planifier la réussiteConscient de l’importance de quantifier la consommation énergétique, le PACAN a porté une attention particulière à la planification énergétique communautaire. Il s’agit d’une démarche intégrale de longue haleine destinée aux intervenants. Elle examine les besoins énergétiques, les sources d’électricité possibles et les options techniques en matière d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable. De plus, la planification énergétique communautaire propose des plans et des listes d’activités en vue d’atteindre une multitude d’objectifs liés à la consommation d’énergie.

    Intervention directePour assurer le succès du plan, il faut assurer la participation de la collectivité en suscitant son intérêt sur plusieurs plans, s’attaquer aux enjeux les plus urgents et cerner les objectifs et la vision de la collectivité. L’une des premières étapes du Plan de consommation d’énergie des collectivités (PCEC) consiste à créer des profils énergétiques de base des collectivités. Ceux-ci permettent, d’une part, d’assurer le suivi de la consommation d’énergie à l’échelle communautaire et, d’autre part, de repérer des occasions de réaliser des réductions, d’économiser et de recourir à des technologies nouvelles.

    Dans le cadre du PACAN, on a lancé l’initiative nationale sur les profils énergétiques de base (INPEB). Cette initiative a permis à des collectivités de faire un premier pas vers la prise de décisions plus éclairées et la promotion des phases de planification et de mise en œuvre du processus.

    Esprit de collaborationIl peut s’avérer difficile d’entreprendre cette démarche initiale visant à réduire les émissions de GES et à assurer un avenir énergétique durable aux collectivités des Premières nations et du Nord. Dans cette optique, les éclaireurs du PACAN et le personnel des bureaux régionaux ont grandement aidé les collectivités à mener à bien le processus des profils énergétiques des collectivités en les sensibilisant à cette mesure et en soulignant ses nombreux avantages. En fait, bon nombre d’éclaireurs ont aidé à donner le coup d’envoi au processus. Par exemple, ils étaient présents pour aider les collectivités à cerner des projets énergétiques et à en assurer le suivi, contribuant ainsi à l’élaboration de plans énergétiques et à la prise de mesures de lutte contre le changement climatique.

    Le PACAN a servi de source de financement et de soutien à plus de 100 profils énergétiques de base des collectivités, réalisés à l’échelle nationale.

    Un centre de loisirs chauffé au moyen d’un capteur solaire

    Faits en brefRéduction des émissions de GES :

    43,36 tonnes/anÉconomies en matière de consommation

    d’énergie : 160 MWh*Économies annuelles en dollars : 8 263 $*Délai de remboursement des coûts du projet :

    1,5 an*Les économies annuelles et le délai de remboursement des coûts du projet tiennent compte de l’aide offerte par le PACAN et d’autres programmes.

    Des réussites impressionnantes – Nation crie de Beaver Lake, Alberta

    8 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Répondre aux besoins fondamentauxLe peuple Tlicho (Dogrib) de la Première nation Wha’ Ti, aux T.N.-O., voulait réduire sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles coûteux. En 2003, on a établi un PCEC incluant un profil énergétique afin d’évaluer l’utilisation de l’énergie ainsi que les économies éventuelles.

    Résultats « verts »Le PCEC a abouti à des recommandations en faveur d’initiatives qui auraient d’importantes retombées aux plans de l’énergie, de l’environnement et de la responsabilisation communautaire. Au nombre des recommandations formulées, on note surtout l’aménagement d’une centrale hydroélectrique du type « au fil de l’eau », qui ne nécessite pas la construction d’un barrage et d’un réservoir classiques. Ce projet aurait pour effet de réduire

    la dépendance à l’égard de l’actuelle centrale au diesel. La collectivité poursuit ses travaux à cet égard. Depuis l’achèvement du PCEC, la Première nation Wha’ Ti a donné suite à

    d’autres recommandations, notamment l’installation d’un système de chauffage de l’eau alimenté à l’énergie solaire dans le complexe des aînés.

    Économies à l’échelle communautaireLe plan renfermait des recommandations visant

    à réaliser des économies dans l’ensemble de la collectivité. Ces recommandations traitaient des éléments suivants : orientation et isolation des bâtiments, brise-vent, appareils électroménagers, efficacité du chauffage au bois, conservation et livraison de l’eau, capteurs solaires et déménagement de la centrale au diesel.

    Réduction prévue des émissions de GES : 2 500 tonnes/an

    Économies énergétiques annuelles : 66 $ – 5 369 $*

    Participation communautaire : chefs, aînés, jeunes, entrepreneurs

    *D’après certaines maisons avec conversions particulières.

    Faits en bref

    Centre de santé de Rolling River Partenariat pour l’énergie géothermique – Première nation de Rolling River, Manitoba

    Le PCEC de la Première nation Wha’ Ti est un document

    remarquable. Il fournit des détails et un savoir-faire qu’on s’attendrait

    à obtenir d’une municipalité de grande taille, et il est rédigé de

    manière accessible à tous.

    Le PACAN et le Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciauxLe Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciaux (PEBC) a encouragé et habilité les propriétaires d’immeubles à concevoir et à construire des bâtiments plus écoénergétiques. À cet effet, le PEBC a fourni de l’aide technique et des logiciels, en plus d’accorder un financement pouvant atteindre 60 000 $. Il ne faut toutefois pas oublier que la conception d’un bâtiment écoénergétique entraîne souvent une planification technique et des coûts supplémentaires.

    Favoriser l’efficacitéLe PACAN prévoyait un incitatif d’au plus 10 000 $ pour soutenir les projets réalisés par des Premières nations dans le cadre du PEBC. Cette somme a servi principalement à préparer la proposition et à mener à bonne fin la construction du simulateur de production d’énergie. Ce projet a permis à de nombreuses Premières nations et collectivités du Nord de récolter les véritables fruits du PEBC, soit améliorer le rendement énergétique et réduire les coûts d’énergie et d’exploitation pendant la durée de vie des bâtiments. Bien qu’un bâtiment admissible au PEBC doive engendrer des économies annuelles d’au moins 25 p. 100, plusieurs ont même dépassé cet objectif avec une économie moyenne annuelle de 35 p. 100.

    Sentiers énergétiques – Première nation Wha’ Ti, Territoires du Nord-Ouest

    PEBC

    Plan de consommation d’énergie de la collectivité Wha’ Ti

    La santé et la Terre vont de pairLa Première nation de Rolling River (PNRR), au Manitoba, a conçu son nouveau centre de santé en misant sur l’énergie du sol! Il en a résulté la construction d’un bâtiment de 10 000 pieds carrés comportant de nombreux éléments d’ER et d’EE, dont une pompe géothermique qui procure chauffage, climatisation et éclairage de façon écoénergétique. Des partenariats particulièrement efficacesLa PNRR a obtenu des fonds auprès de quatre programmes afin d’entreprendre la conception du bâtiment de façon à se conformer aux normes liées aux ER et à l’EE. L’incitatif de 10 000 $ prévu

    par le PACAN a été versé à la Première nation pour faciliter le processus de conception.

    Des partenariats efficaces et un processus d’inclusionLe projet a fait appel à un processus de conception intégrée selon lequel tous les membres de l’équipe de conception et les autres parties intéressées –

    comme le propriétaire, les locataires et les partenaires financiers – sont consultés avant que l’on entame la conception du projet. En général, ce processus de consultation est le moyen le plus efficace d’optimiser les économies d’énergie tout en minimisant les augmentations de coûts.

    La Première nation de Rolling River a pris les devants dans la conception des éléments associés aux ER et à l’EE. À cette fin, elle a collaboré avec un architecte en vue de réduire les frais d’exploitation et d’entretien à long terme, économisant du même coup des fonds qui pourraient être attribués ailleurs dans la collectivité. Il s’agit d’une stratégie de planification et de partenariat que de nombreuses Premières nations peuvent intégrer dans leurs projets de construction de bâtiments neufs.

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 9

  • DANS LE CADRE DU PACAN, LE groupe de travail sur les grands projets énergétiques (GTGPE) a financé divers projets liés aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique qui permettaient de réduire les émissions de GES de plus de 4 000 tonnes pendant leur durée de vie. La durée de vie d’un projet avait été établie à 20 ans.

    Historique du financementLe GTGPE a vu le jour pendant l’exercice 2005-2006. La première année, il est parvenu à verser des fonds à environ la moitié des 25 demandes reçues. À la fin de 2007, le GTGPE avait appuyé 24 projets grâce à des contributions financières totalisant 2,8 millions de dollars. Ces projets visaient différentes technologies liées aux ER et à l’EE, allant de l’hydroélectricité

    à l’énergie éolienne en passant par la biomasse et l’énergie solaire.

    Limites de financementLe plafond de financement fixé pour les grands projets était de 250 000 $. Toutefois, il est passé à un maximum de 350 000 $ pour les collectivités nordiques, éloignées ou hors réseau.

    Faits en bref

    Fonds de lancementAux termes du PACAN, une somme de 250 000 $ a été octroyée à la Première nation de Pic Mobert pour lui permettre d’élaborer son projet hydroélectrique. Celui-ci a consisté, entre autres, à établir la conception, la stratégie d’élaboration et la préparation de ses propositions dans le cadre d’une entente d’achat d’électricité.

    Fournisseur d’électricitéHydro One et la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité ont indiqué que la centrale produira suffisamment d’électricité pour être reliée au réseau provincial. C’est dans cette optique que la Première nation entend conclure, avec l’Office de l’électricité de l’Ontario, un contrat standard de vente d’électricité de 20 ans.

    Retombées du projet de 60 millions de dollarsLes travaux de construction, qui seront réalisés juste à l’extérieur de Marathon, en Ontario, au coût de 60 millions de dollars, devraient être entamés en décembre 2007. La Première nation de Pic Mobert prévoit embaucher des employés et acheter ses matériaux localement, ce qui aura des retombées sociales et économiques positives sur la région. Une fois les deux projets hydroélectriques achevés, ceux-ci devraient aider à régulariser les niveaux d’eau du lac White, protégeant ainsi l’industrie du tourisme et les atouts récréatifs.

    Partenaires d’affairesLa coentreprise Pic Mobert Power Joint Venture a été fondée par l’intermédiaire du partenariat

    formé entre la Première nation de Pic Mobert et la société Regional Power Incorporated. L’initiative démontre que les projets liés aux ER nécessitent un engagement et un appui à long terme de la part du chef et des conseillers ainsi que des membres de la collectivité. Le projet souligne aussi l’importance de former des alliances avec des partenaires de bonne réputation et de choisir un modèle de partenariat financier qui permet à la collectivité d’y participer et d’en retirer des bénéfices considérables.

    Groupe de travail sur les grands projets énergétiques

    Aménagement hydroélectrique de White RiverCapacité hydroélectrique : 18 MWRéduction des émissions de GES :

    18 231 tonnes/anBudget de construction : 60 millions de dollars

    Faits en bref Première nation de Pic Mobert, Ontario

    Options d’énergie verte pour les collectivités éloignées

    Production d’hydroélectricité à petite échelleL’hydroélectricité est produite lorsque l’eau d’un site plus élevé est projetée sur des pales de turbine. Le passage de l’eau fait tourner les turbines, ce qui génère de l’électricité.

    Centrale hydroélectrique du type « au fil de l’eau »La capacité électrique d’une turbine hydroélectrique du type « au fil de l’eau » repose sur le débit normal du cours d’eau; l’installation est placée le long d’un endroit dénivelé existant dans la rivière. Les systèmes du type « au fil de l’eau » ne recueillent pas d’eau dans des réservoirs ou sur des terres

    inondées, quoiqu’il soit possible d’installer de petits barrages pour canaliser l’eau vers la turbine.

    Impact écologique faibleLes centrales du type « au fil de l’eau » ont généralement de faibles répercussions sur la rivière et sur l’environnement local parce qu’elles préservent le débit du cours d’eau, ses nutriments et le limon, ainsi que l’habitat du poisson. L’hydroélectricité peut éliminer la nécessité de recourir à des centrales au diesel, mettant fin aux émissions de GES qui leurs sont attribuables.

    Avantages des petites installations hydroélectriques

    Elles occupent peu d’espace;•Elles causent rarement une inondation du rivage;•La dérivation de la rivière n’est pas nécessaire;•Elles éliminent ou réduisent les bruits et les •émissions des centrales au diesel;Elles réduisent le risque de déversement •de combustibles;Elles offrent une source d’énergie propre, •fiable et économique qui n’est pas assujettie aux fluctuations du marché pétrolier;Elles créent des emplois dans les domaines de •la construction, de l’exploitation et de l’entretien;Elles ont une longue durée de vie (plus de •50 ans).

    10 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • La technologie existe! Ce projet démontre que le succès d’un projet lié aux ER repose sur l’établissement et le maintien des objectifs communautaires, la mobilisation de ressources financières et la création de partenariats techniques qui conviennent au projet.

    Faits en bref

    Faits en bref Première nation des Tlingit de Taku River, Yukon / Colombie-Britannique

    Première nation Hupacasath, Colombie-Britannique

    Partenariats pour l’énergie verte – Micro-centrale hydroélectrique China CreekComment cette collectivité de 250 habitants est-elle devenue propriétaire majoritaire de la mini-centrale hydroélectrique China Creek de 6,5 mégawatts, construite au coût de 13,7 millions de dollars? Elle l’a fait grâce à une vision communautaire, à son engagement – et au pouvoir des partenariats!

    Partenaires pour le succèsLa Première nation Hupacasath, Synex Energy, la Première nation Ucluelet ainsi que la ville de Port Alberni se sont alliées afin de créer la société Upnit Power Corporation (UPC). L’UPC a décroché un contrat de 20 ans auprès du service public BC Hydro afin d’approvisionner le réseau électrique de l’Île de Vancouver avec 6,3 mégawatts d’électricité. Il s’agit là d’un apport d’électricité suffisant pour alimenter jusqu’à 6 000 maisons! L’UPC a par ailleurs facilité la coopération et des contributions de différentes sources, dont Diversification de l’économie de l’Ouest Canada, Ecotrust Canada, VanCity Capital et l’Office provincial d’évaluation environnementale.

    Répercussions environnementalesLa micro-centrale hydroélectrique China Creek est venue remplacer le projet d’aménagement d’une centrale au gaz de BC Hydro, évitant ainsi une accumulation annuelle d’émissions de GES de l’ordre de 31 000 tonnes. En tant que projet hydroélectrique du type « au fil de l’eau », l’installation China Creek n’a pas nécessité de barrages ni causé les perturbations environnementales importantes associées aux projets hydroélectriques de grande envergure.

    Répercussions sur la collectivitéLa construction a été achevée en 2005 et, depuis, l’installation a procuré des revenus aux Premières nations Hupacasath et Ucluelet ainsi qu’à leurs partenaires. On parle plus précisément de recettes annuelles de 171 000 $ tirées de la vente d’électricité à BC Hydro. Par ailleurs, le projet a permis à la collectivité de récolter d’autres avantages sous forme de possibilités de formation et d’emploi.

    Compte tenu du succès de ce premier projet, la Première nation est maintenant prête à aménager une deuxième centrale hydroélectrique du type « au fil de l’eau » sur un autre ruisseau de son territoire traditionnel. La Première nation a déjà obtenu du PACAN le financement requis pour lancer le projet, et elle a décroché un contrat auprès de BC Hydro pour vendre son énergie verte au réseau.

    Petit projet hydroélectrique – Grandes économies!La Première nation des Tlingit de Taku River (PNTTR), qui est adjacente à la municipalité d’Atlin, en Colombie-Britannique, n’est pas desservie par un réseau électrique. Malgré cela, la PNTTR n’aura bientôt plus besoin d’énergie diesel grâce à la construction d’une centrale hydroélectrique du type « au fil de l’eau ».

    Économies et recettesLe projet hydroélectrique d’Atlin aura pour effet d’éliminer les quelque 1,2 million de litres de carburant consommés chaque année par la centrale au diesel de BC Hydro. Si la municipalité d’Atlin se branchait au réseau, les surplus d’électricité lui seraient vendus et deviendraient ainsi une source de revenus pour la Taku Land

    Corporation (TLC), une société qui appartient aux membres de la PNTTR.

    Retombées pour la collectivitéEn plus d’obtenir une source sûre d’énergie propre, les membres de la PNTTR et les habitants d’Atlin ont eu de nombreuses occasions de développer leurs capacités. Par exemple, ils ont eu accès à de la formation dans des disciplines techniques comme les levés de débits et les évaluations archéologiques. Par ailleurs, les travaux de construction entraîneront le recrutement d’employés de la région ainsi que l’achat d’équipement et de matériaux de source locale, ce qui se traduira par de nombreuses retombées économiques pour la collectivité. Mentionnons aussi que l’entretien de l’installation sera confié à un citoyen de la région. Les profits seront réinvestis dans la collectivité, notamment dans des programmes sociaux et culturels et dans l’infrastructure.

    Sources d’appuiLa TLC a reçu l’appui de BC Hydro et du ministère de l’Énergie, des Mines et des Ressources pétrolières. Elle a aussi obtenu des fonds par l’intermédiaire des Premières nations de la Colombie-Britannique ainsi qu’au titre du Programme d’énergie propre des collectivités éloignées, qui ont reçu une contribution financière de RNCan.

    Le projet a bénéficié de l’appui du PACAN, ce qui a permis à la TLC de réunir des fonds auprès d’autres sources. Selon la PNTTR, les efforts requis pour obtenir des fonds d’aide au stade du développement ont constitué l’un des défis les plus importants à relever. Notons toutefois que le PACAN lui a fourni son soutien dans cette tâche.

    Coût prévu : 13 millions de dollars

    Réduction annuelle prévue des émissions de GES : 4 350 - 6 050 tonnes

    Capacité hydroélectrique : 2 MW

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 11

  • Programme de surveillance de l’énergie éolienne

    SELON LA TRADITION AUTOCHTONE, le vent est un symbole du changement, par exemple de la transition d’une saison à une autre. L’énergie éolienne traverse elle aussi une période de changement. Des améliorations technologiques en ont fait une option viable d’énergie verte qui représente, pour les collectivités autochtones et nordiques du Canada, une source nouvelle d’habilitation économique ainsi qu’un mécanisme novateur de lutte contre le changement climatique.

    Outil d’évaluationEn 2004-2005, on a obtenu dans le cadre du PACAN 15 tours de surveillance du vent et anémomètres (dispositifs de mesure du vent) en vue de déterminer la capacité éolienne des collectivités autochtones. De ces 15 tours, dix mesuraient 50 mètres et ont servi à évaluer la faisabilité de grandes turbines éoliennes. Les cinq autres tours faisaient 20 mètres de hauteur et ont été utilisées dans des sites éloignés.

    Par l’entremise des bureaux régionaux d’AINC et du réseau d’éclaireurs, le Programme de surveillance de l’énergie éolienne (PSEE) du PACAN a prêté ces dispositifs à des collectivités réparties un peu partout au pays. Le programme de surveillance variait en fonction des besoins du site et de la collectivité.

    Les tours de 50 mètres et le matériel connexe ont été affectés aux endroits suivants :

    Colonie métisse de Kelly Lake, Tumbler •Ridge, Colombie-Britannique (selon une entente avec RNCan)Première nation de Swan Lake, Manitoba•Nation crie Nemaska, Québec•Première nation Cowessess, Saskatchewan•Première nation Gordon, Saskatchewan•Première nation de Chapel Island, •Nouvelle-Écosse

    Efforts pour la formation de partenariatsLe Centre d’aide à la décision sur les énergies propres de RNCan, situé à Varennes, au Québec, a offert des conseils aux responsables du PACAN alors qu’ils mettaient au point le PSEE. Pendant l’initiative, le matériel de mesure du vent a permis d’obtenir des données fort importantes et de déterminer la capacité éolienne de nombreuses collectivités. En effet, c’est à partir de ces « ressources d’information » que les collectivités peuvent planifier et élaborer des projets énergétiques en collaboration avec des sociétés productrices d’énergie renouvelable, des services publics, des gouvernements provinciaux ou territoires et des investisseurs privés.

    Le PSEE fut un moyen novateur de doter les collectivités autochtones du pouvoir de participer pleinement au développement de l’énergie éolienne au Canada. Au total, 31 projets éoliens ont bénéficié de l’appui du PACAN sous forme de financement, de prêts de matériel et de soutien des éclaireurs.

    12 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Options d’énergie verte pour les collectivités éloignées

    La Première nation Cowessess (PNC), en Saskatchewan, se fraye un chemin vers l’autosuffisance en matière d’énergie verte. Comme démarche initiale, la PNC a profité du PACAN pour ériger une tour de surveillance du vent mesurant 50 mètres de haut. Si la ressource éolienne s’avère suffisante, la PNC procédera à l’aménagement d’un parc éolien au même endroit.

    Partenariat de développementEn collaboration avec le PACAN, le Saskatchewan Research Council et d’autres entités, la PNC a obtenu la tour et le matériel de surveillance dans le cadre du PSEE. Par ailleurs, des fonds ont été

    accordés en vertu du PACAN afin de faciliter les processus d’analyse et de préparation de rapports; la collectivité a versé le reste du financement. L’analyse préliminaire des données recueillies est prometteuse.

    Une vision de la viabilitéSelon les membres de la collectivité qui participent au projet, le passage du concept à la réalité repose sur trois facteurs clés : avoir une vision de l’avenir; faire accepter le projet par la collectivité (surtout par les dirigeants de la bande); et savoir s’entourer de partenaires exceptionnels.

    Évaluation du potentiel éolien dans la Première nation Cowessess

    Première nation Cowessess, Saskatchewan

    La vue à 20 mètres d’altitudeChangement de combustiblesDe nombreuses collectivités éloignées produisent leur électricité à partir de centrales au diesel qui consomment des combustibles fossiles. Le PACAN a aidé des collectivités à déterminer si le vent pouvait changer tout cela.

    Prêts de matérielOn dispose souvent de données limitées et disparates au sujet de la capacité éolienne dans le Nord et dans les territoires des Premières nations. Grâce au programme de prêt de matériel proposé par le PACAN aux termes du PSEE, de nombreuses Premières nations ont pu utiliser les tours éoliennes de 20 mètres et le matériel connexe pour déterminer le potentiel éolien de leur région.

    Collectivités participantesPremière nation Kyoquot, Colombie-Britannique•Première nation de Rocky Bay, Ontario•Première nation des Dénés Sayisi, Manitoba•Première nation de Shamattawa, Manitoba•Première nation de Selkirk, Yukon•

    Le vent dans les voilesLa collecte de données éoliennes est essentielle pour déterminer la viabilité de cette source d’énergie propre et renouvelable. Il s’agit également d’un outil pour inciter les partenaires à aménager un système diesel-éolien. Cette initiative aide certaines collectivités à bénéficier des retombées suivantes :

    la création d’emplois à court terme lors du •processus de surveillance et d’emplois à long terme si un système diesel-éolien est établi;une autosuffisance accrue et une meilleure •sécurité en matière d’énergie;la possibilité de vendre de l’électricité au •réseau local;l’assainissement de l’environnement grâce à la •réduction des émissions de GES associées à la consommation et au transport du diesel;une diminution des risques environnementaux •possibles liés au transport et à l’entreposage du combustible;une dépendance moindre à l’égard des routes •d’hiver;la participation et l’autonomisation de la •collectivité;

    la possibilité de forger des alliances avec •des gouvernements, des organismes non gouvernementaux et le secteur privé.

    Les tours de 20 mètres proposées par le PSEE dans le cadre du PACAN ont aidé des collectivités à déterminer le potentiel de cette ressource renouvelable et écologique.

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 13

  • Possibilités écoénergétiquesLes frais relatifs à l’exploitation et à l’entretien des établissements scolaires sont parmi les coûts les plus élevés que les collectivités ont à assumer. Les options d’ER et d’EE peuvent aider à atténuer ce fardeau, mais elles exigent souvent des dépenses en capital supplémentaires.

    Participation communautaireEn 1997, la bande indienne Skeetchestn a procédé à la conception de sa nouvelle école. Dans le cadre du processus de consultation communautaire, les parents ont participé à la conception du milieu où leurs enfants passeraient une grande partie de leur temps. Résultat : le plan était tellement détaillé qu’aucune modification n’a été requise pendant les travaux.

    L’apprentissage et l’environnementLe plan ainsi élaboré reflétait une conception écologique. Il renfermait des technologies écoénergétiques passives et actives qui profiteront à la collectivité et à l’environnement pour bien des années encore. L’établissement comprend les éléments suivants : trois salles de classe, une

    salle polyvalente, une bibliothèque, une cuisine, des vestiaires et un gymnase de taille moyenne. Le bâtiment a été construit sur une colline afin d’optimiser l’utilisation de la lumière du jour. La Première nation a choisi d’installer un appareil géothermique pour réduire les coûts et les émissions liés au chauffage et à la climatisation plutôt qu’un système de chauffage au gaz naturel. Les murs extérieurs creux en crépi sont conçus de manière à minimiser l’absorption thermique; d’ailleurs, ils complètent à merveille le paysage environnant.

    Phase de constructionLes travaux ont été entamés en novembre 2003; le projet a été achevé sans dépasser le budget et dans les délais prévus, et l’école a été inaugurée le 7 septembre 2004!

    ObstaclesL’intégration de technologies d’EE au bâtiment a entraîné une hausse des coûts de construction. Par conséquent, il s’est avéré difficile d’obtenir des fonds supplémentaires au titre des programmes d’immobilisations dans la région. De plus, tout régime établi à long terme pour rembourser

    au ministère les frais d’installation du système géothermique aurait retardé les avantages financiers pour la Première nation.

    Octroi de fonds et récompenses pour l’environnementÀ la suite des travaux, une somme de 82 000 $ a été octroyée au titre du PACAN afin de rembourser à AINC (bureau régional de la C.-B.) les sommes versées pour assumer la différence des coûts supplémentaires entre un système au gaz naturel et un système géothermique. Ces fonds ont permis d’éliminer le délai de remboursement applicable à ce volet du projet. La Première nation a donc pu réaffecter les économies annuelles réalisées à d’autres programmes et services.

    Intégration des énergies propres dans le programme d’immobilisations

    L E PACAN A FAIT RESSORTIR LA NÉCESSITÉ DE CRÉER UN partenariat avec le secteur chargé de l’infrastructure dans le cadre du programme d’immobilisations d’AINC. D’une part, ce partenariat visait à assurer une meilleure intégration des projets d’énergie propre et d’EE. D’autre part, il avait pour but d’aider les collectivités à surmonter les obstacles financiers auxquels elles étaient confrontées.

    Programme d’immobilisations axé sur les énergies propresGrâce à la mesure « Intégration des énergies propres dans le programme d’immobilisations », des fonds ont été mis de côté dans le cadre du PACAN afin de compenser la hausse des coûts relatifs à l’intégration de technologies d’ER et d’EE dans des projets d’infrastructure subventionnés par AINC.

    Intégration au programme d’immobilisations 2006-2007En 2006-2007, le PACAN a financé des projets scolaires liés aux technologies d’ER et d’EE afin d’atteindre son objectif en matière d’intégration au programme d’immobilisations au sein des Premières nations suivantes :

    Première nation d’Aroland, Ontario•Première nation Hesquiath, Colombie-Britannique•Première nation de Lytton, Colombie-Britannique•Bande indienne Skeetchestn, Colombie-Britannique•Première nation de Sturgeon Lake, Saskatchewan•

    Malgré le caractère modeste des investissements faits en vertu du PACAN par rapport à l’envergure des projets, l’initiative a permis aux collectivités de réaliser d’importantes économies annuelles au chapitre des frais d’exploitation et d’entretien.

    Gains pour le programme d’immobilisations et pour les collectivitésLe PACAN a encouragé les collectivités à réinvestir leurs économies d’énergie dans d’autres projets d’ER et d’EE, notamment dans de la formation, des ateliers et des investissements technologiques. Le recours aux énergies vertes est l’un des meilleurs moyens de produire, aujourd’hui et demain, des retombées qui tiennent compte de la culture des collectivités. Par exemple, les collectivités éloignées et hors réseau réaliseront des économies en coûts de carburant. Elles bénéficieront aussi des avantages suivants : besoins réduits en combustibles; baisse du risque environnemental associé aux déversements de combustibles, à la contamination des sites et à la responsabilité connexe; durabilité et autosuffisance accrues; et assainissement de l’air.

    École communautaire Skeetchestn Un enseignement écoénergétique – Bande indienne Skeetchestn, Colombie-Britannique

    Coût supplémentaire (énergie géothermique) : 82 000 $

    Réduction des émissions de GES : 122 tonnes

    Économies d’énergie : réduction de 40 %

    Économies de ressources : 35 351 m3 de gaz naturel

    Faits en bref

    En intégrant des options liées aux ER et à l’EE à leurs projets de construction, les Premières nations réduiront leurs frais de fonctionnement et d’entretien

    tout ayant à assumer seulement une faible hausse de leurs coûts en capital.

    14 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Les conseillers de l’organisme Lumos ont mené un examen des projets d’énergie propre des Autochtones à l’échelle nationale. Ils en concluaient que les éléments ci-dessous sont les dix principaux facteurs tendant à caractériser les projets d’énergie propre des Autochtones qui sont passés de la conceptualisation à l’élaboration pour aboutir à l’exploitation de systèmes de production d’énergie.

    1. Leadership : dirigeant ou champion engagé et qualifié de la Première nation locale (vivre et respirer le projet, parfois pendant des mois ou des années).

    2. Gouvernance forte : l’appui sans réserve du conseil de bande, des aînés et de la collectivité (accorder au dirigeant ou champion le droit de faire progresser le projet et de prendre des décisions importantes).

    3. Développement durable : un projet axé sur la réalisation d’avantages sociaux, économiques et environnementaux au profit de la collectivité dans son ensemble, dans l’optique du développement durable (une démarche avantageuse pour tous).

    4. Partenariats : des partenaires privés en construction/technologies ou en élaboration de projets qui prennent part au projet du début à la fin (non seulement comme entrepreneurs, mais également comme partenaires).

    5. Modèle d’entreprise : une approche intégrée envers l’élaboration de projets, laquelle applique une démarche d’entreprise au développement du projet; cela consiste entre autres à favoriser la croissance économique durable (passer d’un projet à l’autre, acquérir de l’expérience dans d’autres projets d’énergie propre).

    6. Gestion: un processus d’élaboration de projets cohérent et rigoureux (progresser étape par étape).

    7. Négociation du financement et planification : des discussions et des négociations continues et précoces, jointes à un financement concessionnel (p. ex. gouvernemental) et privé pour le projet d’immobilisations proprement dit (régler la question du financement dès le début).

    8. Apport en capital : un apport direct de capital et de ressources de la bande (un véritable signe d’engagement envers le projet).

    9. Appui du service public : une entente ou des fondements établis avec le service public local en ce qui a trait à sa collaboration au projet et avec la Première nation. Par exemple, en tant qu’acheteur d’électricité par l’intermédiaire d’un acheteur d’électricité indépendant (veiller à ce que le service public ne devienne pas un obstacle au projet, mais plutôt un parrain).

    10. Finances intégrées : une gestion solide et discrète des encaisses et des finances à tous les stades du projet, soit l’élaboration, la construction et l’exploitation (responsabilisation et transparence financières jumelées à une gestion rigoureuse des coûts et des recettes).

    À tous les deux ans, des cadres supérieurs d’entreprises, des fonctionnaires et des experts en matière d’environnement venant de plus de 70 pays se réunissent à la conférence GLOBE™. Il s’agit du plus important rassemblement de ce genre au monde. Les représentants profitent de l’occasion pour échanger des idées, cultiver des partenariats et appliquer des solutions d’affaires à différents enjeux liés à l’énergie et au climat.

    Création d’une synergieEn 2006, la réunion nationale du PACAN a été organisée de manière à coïncider avec l’édition 2006 de la conférence Globe™. On a encouragé les

    éclaireurs régionaux du PACAN et les représentants d’AINC à assister à la conférence comme moyen de nouer des liens entre eux et de renforcer leurs capacités à l’intérieur du réseau du PACAN.

    Présentations principalesEn 2004, les représentants du PACAN ont fait une présentation sur les partenariats d’entreprises autochtones pour les énergies propres. À la conférence suivante, en 2006, une séance a eu pour thème La possibilité de produire de l’énergie propre dans les collectivités autochtones et nordiques non desservies par un réseau : la démarche intelligente. Les représentants du PACAN

    GlobeTM Les dirigeants autochtones dans un Forum mondial sur l’énergie

    Les 10 principaux facteurs de réussite des projets d’énergie propre des Autochtones

    LUMOS : conseillers en énergie propre

    ont pris part à cette séance, au cours de laquelle un projet appuyé par le PACAN a été souligné.

    Solutions nouvellesGrâce à des programmes comme le PACAN, les promoteurs des énergies propres créent des solutions qui sont logiques sur les plans social, économique et environnemental, en plus de faire naître un pouvoir d’action chez les petites collectivités.

    Christopher Henderson, président de Lumos et coordonnateur du réseau Aboriginal Clean Energy, conseiller stratégique du PACAN et membre du Groupe de travail sur les grands projets énergétiques, nous a communiqué ces principaux facteurs.

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 15

  • Répercussions et mesures d’adaptation – Changement climatique et valeurs traditionnelles

    BIEN QUE LE PACAN AIT POUR principale mission de favoriser la réduction ou l’atténuation des émissions de GES, on ne peut nier ni l’ampleur des répercussions du changement climatique sur les modes de vie traditionnels au sein des collectivités autochtones et du Nord, ni l’importance de cerner des mesures d’adaptation. Il faut harmoniser et équilibrer les deux approches lors des processus de prise de décisions afin de produire les résultats voulus.

    Processus d’acceptationLe PACAN, tout comme son prédécesseur le PCCAHN, soulignait l’importance d’appuyer les activités d’adaptation chez les collectivités autochtones et nordiques. Les stratégies suivantes ont été élaborées afin d’optimiser le succès des stratégies d’adaptation : des stratégies formelles de sensibilisation et de communications essentielles pour obtenir l’acceptation de la collectivité; l’élaboration de cadres de gestion des mesures d’adaptation applicables au Nord; la formation de partenariats chargés de l’étude des répercussions et des mesures d’adaptation avec des organismes autochtones et

    nordiques; et de la recherche et des analyses sur les répercussions et les mesures d’adaptation.

    Une perspective purement canadienne sur le changement climatique mondialIl y a beaucoup de matière à étudier et à assimiler au sujet du changement climatique et de ses effets sur les biosphères et les écosystèmes qui sont importants pour les populations autochtones, particulièrement dans le Nord. À cette fin, le PACAN est venu appuyer les activités qui ont relié des collectivités et des organismes autochtones et nordiques canadiens à leurs homologues ailleurs dans le monde. Les leçons tirées par une collectivité peuvent être partagées avec de nombreuses autres.

    Principes préconisés par le PACAN à l’égard des répercussions et des mesures d’adaptation :1. Ces principes reconnaissent la variabilité

    des répercussions du changement climatique et de leur ampleur; ils permettent la souplesse nécessaire pour tenir compte des priorités tant nationales que régionales.

    2. Le programme visait à favoriser des initiatives communautaires car, selon le programme, les collectivités et les particuliers constituent l’essence des projets.

    3. La participation communautaire a contribué grandement à la mise en œuvre fructueuse de projets et de mesures d’adaptation.

    4. Des projets ont aidé des collectivités à perfectionner leur capacité générale d’adaptation.

    5. Des projets ont contribué à établir une base solide de données intégrant à la fois le savoir scientifique et le savoir traditionnel et à en bénéficier.

    6. On a encouragé des projets préconisant les partenariats, lesquels ont tiré profit d’autres sources de financement ou efforts et d’autres expériences et réussites.

    16 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Points de vue des Première nationsCe projet a permis de s’attaquer à un problème touchant de nombreuses collectivités nordiques et éloignées – les répercussions du changement climatique sur la glace, les routes d’hiver et les sentiers d’accès. Le Centre for Indigenous Environmental Resources et les cinq Premières nations du Manitoba ci-dessous ont pris part au projet :

    Première nation de Barren Lands;•Première nation de St. Theresa Point;•Nation crie de York Landing;•Première nation de Poplar River;•Nation crie Bunibonibee.•

    Premières nations, premiers témoinsLe projet a consisté, entre autres, à mettre en lumière les perspectives, expériences et attentes des Premières nations sur ce que les membres et les dirigeants de la collectivité, de même que les gouvernements provincial et fédéral, peuvent faire pour atténuer les impacts du problème.

    Fonds de lancementLe PACAN et RNCan ont partagé également (50 %) les frais requis pour mener à bien le projet. Puisque les collectivités et organismes des Premières nations ne disposaient pas de telles sommes, le financement assuré par le PACAN s’est avéré nécessaire à l’achèvement de ce projet.

    Ressources externesOn a envisagé la possibilité d’adopter des stratégies proposées par des sources externes, tels des ministères, des conseils tribaux, des compagnies de transport, des compagnies de construction et des scientifiques de l’Occident.

    Sept stratégies en vue d’une solutionEn bout de ligne, l’étude a permis de cerner sept stratégies tangibles et de grande portée. Ces stratégies visaient à aider les Premières nations qui dépendent des routes d’hiver à s’adapter aux répercussions du changement climatique. Voici les stratégies proposées :

    élaborer des plans de lutte contre le changement •climatique; renforcer la sécurité routière en hiver;• mettre au point une stratégie de communication;• favoriser les possibilités d’épanouissement social, •culturel et récréatif; accroître la consommation d’aliments de source •locale; accroître la sécurité communautaire; • favoriser les possibilités de financement des •opérations communautaires.

    Applications plus largesL’équipe du Centre for Indigenous Environmental Resources chargée du projet concluait que les collectivités devraient aller de l’avant avec le processus en mettant au point leur propre plan de lutte communautaire contre le changement climatique. En outre, la majorité des stratégies s’appliquent à un groupe plus large de Premières nations réparties sur l’ensemble du Nord canadien, même à celles qui ne comptent pas sur les routes d’hiver pour se déplacer.

    Démarche initialeMalgré l’ampleur apparente de la tâche lorsqu’on entreprend de lutter contre le changement climatique, le recours à des projets moins importants est souvent la meilleure démarche initiale à entreprendre : ces projets servent souvent de catalyseurs à des mesures subséquentes. On s’attend à ce que certaines des constatations du projet soient intégrées à des plans d’adaptation communautaire plus globaux.

    Partenariats initiauxDans le cadre de ce programme, la ville d’Iqaluit a travaillé en collaboration avec l’Institut de recherche du Nunavut afin de déterminer non seulement les répercussions du changement climatique sur son infrastructure, mais également la capacité de la collectivité d’adopter des mesures d’adaptation.

    Collecte de donnéesOn a interrogé des employés du gouvernement municipal, des dirigeants communautaires ainsi que des personnes chargées de la conception, de la construction et de l’entretien de l’infrastructure d’Iqaluit. Cette enquête avait

    pour but de déterminer, premièrement, quels éléments climatiques ou environnementaux présentent actuellement des risques pour l’infrastructure et, deuxièmement, comment les

    personnes interrogées s’organisent pour y faire face. On a par ailleurs effectué des recherches auprès d’experts en changement climatique et de dirigeants de collectivités qui vivent des conditions et expériences semblables.

    Lacunes au niveau de l’informationComme la planification de stratégies d’adaptation est un concept relativement nouveau, il existait de nombreuses lacunes au niveau de l’information nécessaire pour mettre au point des options d’adaptation. Par exemple, plusieurs modèles de circulation générale ont une portée régionale et ne repèrent donc pas d’anomalies climatiques locales, d’où la difficulté à simuler des scénarios climatiques locaux.

    Facteurs contribuant à la réussiteÀ quoi attribue-t-on en majeure partie le succès de ce projet? À la base d’information venant des

    consultations communautaires, jumelée à des recherches sur le changement climatique et les stratégies d’adaptation tirées de sources externes. Grâce à cette démarche, les décideurs se sont

    rendu compte de l’existence d’une vaste gamme de répercussions et de mesures d’adaptation. Cela s’est avéré essentiel pour les aider à repérer des solutions possibles qui soient pertinentes à Iqaluit. De plus, ce processus a eu pour effet de sensibiliser la collectivité au problème et de l’inciter à accepter le processus d’adaptation.

    Prochaines étapesLe PACAN a fourni les ressources nécessaires pour entamer le processus de planification de stratégies d’adaptation et pour sensibiliser le public à l’importance de s’attaquer au changement climatique au niveau local. De nombreuses collectivités nordiques ont besoin de ressources additionnelles afin de réaliser en autonomie une telle initiative. Toutefois, grâce à des partenariats stratégiques, à l’échange d’information et à la détermination de la collectivité, il est bel et bien possible d’apporter des changements.

    Projet sur les répercussions du changement climatique, les risques pour l’infrastructure et la capacité d’adaptation pour la ville d’Iqaluit

    Répercussions et mesures d’adaptation à envisager pour l’infrastructure municipale

    Répercussions du changement climatique sur la glace, les routes d’hiver, les sentiers d’accès et les Premières nations du Manitoba

    Répercussions et stratégies d’adaptation pour les Premières nations éloignées

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 17

  • LA RESPONSABILISATION EN MATIÉRE d’énergie et de changement climatique passe par plusieurs étapes. Les points ci-dessous font ressortir certaines des étapes suivies dans le cadre du PACAN entre 2003 et 2007.

    Respect et participationLe PACAN a été le premier programme fédéral à avoir pour vocation de susciter l’intérêt et la participation des Autochtones et des collectivités du Nord au chapitre de la lutte contre le changement climatique.

    Le renforcement du pouvoir d’action grâce au savoirLe PACAN, par l’entremise de la planification énergétique communautaire et de l’Initiative nationale sur les profils énergétiques de base, a aidé les collectivités autochtones et nordiques à mettre en œuvre un plan d’action pour s’attaquer aux problèmes climatiques tout en rehaussant leur viabilité sociale et économique.

    Activités génératrices de revenus et développement économiqueLes projets parrainés par le PACAN ont engendré des revenus et favorisé le développement économique dans les collectivités autochtones et nordiques. Par exemple, la centrale hydroélectrique China Creek de la Première nation Hupacasath génère un excédent net annuel de 171 000 $ au profit de la collectivité grâce à la vente d’électricité « verte » à BC Hydro.

    Processus national en vue de la réussiteLe PACAN a mis sur pied un réseau national d’éclaireurs pour atteindre deux objectifs : doter les collectivités autochtones et du Nord de connaissances spécialisées en technologies de changement climatique et d’énergie propre, et offrir une orientation à ces collectivités en leur facilitant l’accès à

    des programmes. En outre, travailler sans lien de dépendance avec le gouvernement s’est révélé un facteur clé pour sensibiliser les collectivités au programme et initier ces dernières au projet.

    Planification de la consommation d’énergie des collectivitésL’importance attachée par le PACAN à la planification de la consommation d’énergie des collectivités a donné aux aînés, aux chefs, aux membres des bandes et aux dirigeants communautaires l’occasion de recueillir, par un processus complexe, les données dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées sur la consommation d’énergie et les émissions de GES, et donc de se responsabiliser à cet égard.

    Des réductions importantes des émissions de GESLe Groupe de travail sur les grands projets énergétiques, sous la direction du PACAN, est parvenu à concrétiser un total de 24 projets. Grâce à trois projets déjà en cours ou en voie d’élaboration, on assistera à une baisse nette de 2,7 mégatonnes (2,7 millions de tonnes) d’émissions de GES sur la durée de vie du projet. Les 21 projets qui restent feront passer cette réduction à 19,7 mégatonnes (19,7 millions de tonnes).

    Programme de surveillance de l’énergie éoliennePar l’entremise de ce programme, le PACAN a aidé des douzaines de collectivités autochtones à faire le bilan des ressources éoliennes dont elles disposent sur leurs territoires traditionnels ou tribaux. Les collectivités s’appuieront sur ce bilan pour collaborer avec des partenaires financiers et techniques au développement de cette ressource renouvelable.

    Intégration à des programmes ministérielsLe PACAN a aidé des collectivités autochtones et nordiques à obtenir des fonds et à acquérir des connaissances techniques en faisant le lien entre leurs problèmes en matière d’énergie et de changement climatique et les programmes offerts par AINC dans les domaines du développement économique, des infrastructures et des revendications, ainsi que les programmes destinés aux collectivités éloignées et à celles non desservies par un réseau.

    Évaluation des risques liés aux mesures d’adaptationOn a mis sur pied un processus d’évaluation afin de repérer les principaux risques liés aux mesures d’adaptation. Par ailleurs, on a achevé des études pilotes en vue d’élaborer des plans d’adaptation des collectivités.

    Principaux indicateurs de rendement et résultats du programme 2003 – 2007

    18 • Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques

  • Le PACAN était un programme vaste, dynamique et d’une grande portée. Voilà pourquoi de nombreuses leçons ont été retenues dans divers domaines partout au Canada, dans de multiples collectivités autochtones et du Nord et au sein des organismes des Premières nations qui y ont participé.

    Participation des collectivitésL’une des principales leçons retenues par les éclaireurs est que le succès s’accroît lorsque la collectivité dans son ensemble est informée, hautement engagée et responsabilisée de façon pratique. Fait encore plus important, les collectivités doivent prendre en charge leurs projets; d’ailleurs, cela prévaut pour tous les projets, allant de l’étude des profils énergétiques à l’élaboration de projets énergétiques de grande envergure. Par ailleurs, le sentiment d’être impliqué a eu pour effet non seulement d’accroître le succès du projet, mais également de favoriser la gestion et la planification de la consommation d’énergie ultérieure. Au nombre des facteurs propices au succès, mentionnons un engagement envers l’ER et l’EE et la présence d’un champion communautaire qui travaille sans relâche à l’atteinte des objectifs de la collectivité et du projet.

    Planification au sein des collectivitésL’Initiative nationale sur les profils énergétiques de base représentait un excellent point de départ pour plusieurs collectivités. On peut citer des cas où des collectivités autochtones et nordiques ont réalisé des projets d’ER et d’EE indépendants du PACAN une fois leurs profils énergétiques achevés. Par exemple, la Première nation de Swan Lake, au Manitoba, a mené à bien une multitude de projets d’ER et d’EE, comme l’installation de capteurs solaires à un camp jeunesse éloigné afin de réduire la dépendance au diesel. Notons également des projets d’EE pour les habitations, à savoir l’isolation accrue des greniers et des sous-sols. Par ailleurs, les profils énergétiques des collectivités étaient une source d’information fort utile à l’échelle régionale et nationale, que l’on peut comparer aux moyennes affichées par des collectivités non autochtones.

    Les profils énergétiques de base des collectivités ont permis aux responsables et aux éclaireurs du PACAN de bien comprendre les obstacles énergétiques auxquels font face les collectivités autochtones et nordiques. Dans certaines régions, la majorité de l’énergie a été consommée par le secteur résidentiel. Il fallait donc améliorer les

    programmes de logement et relever le niveau de financement prévu pour améliorer les normes de construction, incorporer une conception écoénergétique et appuyer les options d’ER au sein des collectivités autochtones et nordiques. Dans d’autres régions qui ont recours à des sources d’énergie renouvelable, le secteur des transports a affiché les niveaux les plus élevés au chapitre des coûts financiers, de la consommation d’énergie et des émissions de GES. Cela faisait ressortir la nécessité d’apporter une attention particulière aux transports durables, sous forme notamment d’un système de gestion d’un parc de camions servant au transport de l’eau et des eaux usées, d’un parc d’équipement pour l’entretien des routes et d’un parc d’autobus scolaires. Même si le PACAN ne disposait pas d’un mandat relatif au logement, il a néanmoins offert son soutien à des mesures de formation et de développement des capacités.

    Participation du PACANLe Groupe de travail sur les grands projets énergétiques et le PSEE ont permis de tirer de nombreuses leçons, car les projets réalisés étaient divers et le PACAN avait un rôle à y jouer à différents stades, de l’étude de faisabilité à la phase de construction. Les projets appuyés dès les premières phases d’élaboration, notamment à l’étape de la surveillance du vent, n’ont pas donné lieu à une réduction des émissions de GES. Malgré cela, ces projets étaient perçus comme des investissements pour l’avenir. Il s’agit maintenant de points de départ pour des projets d’ER éventuels, qui apporteront des avantages environnementaux en plus d’atteindre les objectifs de la collectivité et de perpétuer les traditions de durabilité, sans mentionner d’autres retombées sociales et économiques.

    Planification au sein du PACANLe PACAN s’est efforcé de susciter l’intérêt des secteurs financiers à l’échelle nationale, tandis que les éclaireurs et les collectivités visées en ont fait autant dans leurs régions. Comme les travaux des bureaux régionaux d’AINC s’effectuent d’après des plans sur cinq ans, les éclaireurs ont eu de la difficulté à prendre part aux discussions en raison de la durée du PACAN. Toutefois, cela représente une occasion d’en faire plus au sein d’AINC et de mettre en œuvre des plans de durabilité.

    AdaptationBien que l’adaptation aux changements climatiques dans les collectivités autochtones et nordiques soit un domaine important, celui-ci est rarement subventionné. En dépit de son lancement tardif, le volet répercussions et mesures d’adaptation du PACAN a aidé de multiples collectivités à faire un premier pas important vers l’adoption de mesures d’adaptation. Conscientes de leurs intérêts à ce chapitre, les collectivités reconnaissent la nécessité de prendre des mesures afin de s’adapter aux changements climatiques. Notons également le besoin de recourir à du soutien, à de l’information et à des ressources à cette fin. Dans l’Arctique, où les répercussions deviennent plus manifestes, un plan d’action immédiat et pratique s’impose pour appuyer ce processus. Il faudrait, par exemple, procéder à des évaluations du risque en plus de susciter l’intérêt des personnes chargées de la planification des mesures.

    Le réseau d’éclaireursLe réseau d’éclaireurs était un concept novateur qui a créé un environnement propice à la réussite. En effet, les éclaireurs sont parvenus à échanger leurs résultats et leur expérience à travers le réseau. De plus, ils ont été en mesure de partager leur succès, car les collectivités et organismes ayant des objectifs communs constituaient alors une source d’inspiration et de soutien en ce qui a trait aux projets d’ER et d’EE, pour n’en nommer que quelques-uns. L’essentiel est que d’autres gouvernements et programmes puissent s’inspirer du modèle de réseautage et de participation propre aux éclaireurs afin de se surpasser.

    Somme toute, le PACAN s’est avéré fructueux. Il a atteint un grand nombre de ses objectifs, en plus de développer les capacités et les connaissances requises pour faire face aux problèmes liés aux changements climatiques et à l’énergie. Par ailleurs, le programme a apporté son soutien à une multitude de projets communautaires axés sur les Premières nations et les collectivités du Nord, des projets souvent associés au développement économique. Bien que le PACAN ait pris fin le 31 mars 2007, les leçons qu’il a permis de tirer continueront d’orienter les activités futures en matière d’énergie et de lutte conte le changement climatique. Le PACAN laisse un grand héritage, et ses retombées contribueront au succès des projets liés aux ER et à l’EE et des mesures de lutte contre le changement climatique pour bien des années à venir.

    Leçons retenues

    Programme d’action pour les collectivités autochtones et nordiques • 19

  • Pour obtenir plus de renseignements, veuillez communiquer avec :

    Courier électronique : [email protected] : www.ainc-inac.gc.ca