Revue "Patrimoine brestois" N°11

8
N° 10 Eté 2010

description

Brest et la musique

Transcript of Revue "Patrimoine brestois" N°11

Page 1: Revue "Patrimoine brestois" N°11

N° 10 Eté 2010

Page 2: Revue "Patrimoine brestois" N°11

Le dossier

L’éditoJean Cras

Printemps des sonneurs, Fête de laMusique, Fêtes de quartier, Jeudis du Portmais aussi Fête des Ecoles Publiques,Challenges musicaux, Tréteaux chantants...autant d’exemples pris dans la vie brestoisequi montrent combien la musique est pré-sente dans notre ville, sur l’espace public,dans les quartiers…

Bien souvent la musique se vit ici collective-ment et donne lieu à des moments forts deconvivialité, de partage, de découverte, d’é-motion, de plaisir, d’engagement…

Pour ce numéro d’été, Patrimoines Brestoisnous donne l’occasion de découvrir ou demieux connaître combien cette dimensionmusicale si particulière à Brest est ancienneet s’inscrit dans l’histoire même de la ville etde ses habitants et dans son actualité.Combien ces moments musicaux partagésrenforcent la cohésion et le bien-vivreensemble à Brest. •

Jean-Claude Lardic

Adjoint au mairechargé de l'animation.

La musique et la mer

“La lyre et le navire eurent un même phareA guider l’imprévu de leur élan jumeauLe pilote et l’aède enfin rois du rameau”Saint-Pol-Roux, Le tombeau de Jean Cras 1

Nous sommes au bas du cour Dajot, à pro-ximité du Château : le monument élevé à lamémoire de Jean Cras répond à celui quirappelle le souvenir de son cousin VictorSegalen, installé un peu plus loin. Deux figu-res allégoriques, représentant la mer et lamusique, sont réunies autour de son por-trait. La stèle commémorative de 1959, quiremplace un précédent édifice détruit lorsde la seconde guerre mondiale et que l’ondoit au sculpteur Raymond Delamarre,évoque ainsi les deux passions d’un hommequi fut indissociablement marin et musicien.

Page 3: Revue "Patrimoine brestois" N°11

Né à Brest en 1879, dans une famille de médecins de marine pratiquant assidûment la musique,tout le prédisposait à cette double vocation. Alors que ses contemporains - Nicolaï Rimsky-Korsakov,Albert Roussel ou Antoine Mariotte - abandonnèrent rapidement la carrière maritime pour se consa-crer entièrement à la musique, Jean Cras poursuivit une brillante carrière d’officier de marine touten composant plus de deux cents œuvres. Ingénieux spécialiste des questions de navigation et designaux, il invente une règle transparente sur laquelle sont tracés deux demi-rapporteurs, utiliséepour tracer des routes sur les cartes marines et connue des marins sous le nom de règle Cras. Ilconçoit également un appareil destiné à faciliter la transmission des signaux électriques, ancêtre denos radars. A 44 ans, il est le plus jeune capitaine de vaisseau de la marine nationale. Devenu cont-re-amiral en 1931, il est major général à Brest, lorsqu’il est emporté par une maladie foudroyante,en 1932. Il a alors 53 ans.

Ce qui frappe d’abord chez le musicien Jean Cras, c’est sa précocité. Il compose dès l’âge de sixans. Il en a quinze lorsque sa messe à quatre voix avec orgue est donnée à l’église Saint-Marc.Autodidacte, son travail sera marqué par sa rencontre, en 1900, avec Henri Duparc, compositeurdisciple de César Franck, qui lui recommande l’écoute et l’analyse des œuvres de Bach et Beethoven.En pleine crise du système tonal, à l’époque de Schoenberg et de la musique dodécaphonique, JeanCras reste attaché à la ligne mélodique. De plus, comme Franck, Cras est un mystique : il se voitcomme l’instrument d’une “voix implacable, extérieure”, qui lui dicte sa musique. Composer est pourlui un véritable acte spirituel et il considère son art comme “l’étude des âmes par l’âme”.

C’est à bord des bateaux qu’il écrit l’essentiel de sa musique. Il embarque toujours avec un piano,quitte à supprimer la couchette et à installer un hamac pour faire de la place à son instrument danssa cabine. Sur le croiseur Lamotte Picquet, qu’il commande à partir de 1926, et le cuirasséProvence, sur lequel il embarque en 1927, il disposera de suffisamment d’espace pour installer undemi-queue. La mer constitue la thématique principale de nombre de ses compositions : Paysagesmaritimes (1917), Au fil de l’eau (1921), Journal de Bord (suite symphonique, 1927), Soirs sur lamer (1929). Lorsqu’il se lance dans la composition d’un opéra, il choisit de mettre en musique l’his-toire de Polyphème, fils du dieu de la mer Poséidon, sur un texte d’Albert Samain dans lequel la natu-re et la mer sont omniprésentes.

S’il manifeste son attachement à la Bretagne, c’est sans enfaire une revendication. Son premier Quatuor à cordes(1909) est dédié “A ma Bretagne”. On distingue dans sonConcerto pour piano les souvenirs de chansons ou dansespopulaires. A la fin de sa vie, il composera même Trois chan-sons bretonnes. Mais les sonorités africaines, arabes et asia-tiques que l’on retrouve dans nombre de ses œuvres témoignentégalement de son intérêt pour la musique des pays qu’il fré-quente lors de ses voyages.

Régulièrement joué à la Société nationale de musique et à laSociété musicale indépendante, Jean Cras est un composi-teur reconnu et apprécié par ses contemporains. Sonopéra Polyphème obtient même le prix de la ville deParis en 1921 et est monté à l’Opéra Comiquel’année suivante. Aujourd’hui, cette musique,peu jouée pendant de nombreuses années,sort progressivement de l’oubli dans lequelelle était tombée. Le Journal de bordfigure notamment au programmed’une série de concerts donnés parl’Orchestre de Bretagne en ce moisde juin. L’occasion de découvrir ou deredécouvrir la musique d’un hommeaux multiples talents. •

Bénédicte Jarry

Une brillante carrièred’officier de marine

Une étonnanteprécocité

Il composeà bord des bateaux

1 Consultable à la bibliothèque d’étude,FB BR C1322

Un compositeurreconnu

Page 4: Revue "Patrimoine brestois" N°11

Brest et la musiqueà travers les fonds des Archives municipaleset communautaires

Concours de musique et autres manifestationsA la fin du XIXème et au début du XXème, la vie musicale àBrest est déjà active et la Ville dispose des moyens néces-saires pour organiser des manifestations de grandeampleur comme les concours musicaux d'août 1895 et1905 : harmonies, fanfares, trompettes de cavaleries etde chasse se répandent ces jours-là dans toute la ville. Acette occasion, des fêtes populaires sont données sur leChamp de bataille, aujourd’hui place Wilson, des loteries debienfaisance sont lancées ou encore des festivals artis-tiques.Les archives conservent un document qui retrace toutesles étapes du concours de 1905, schémas à l'appui, de laréception à la gare de 47 sociétés jusqu'au défilé en ville. Les années cinquante, celles de l’après-guerre, voient sedévelopper l’engouement pour la musique. En 1952 estcréé le festival des Cornemuses. Durant vingt ans, soit jus-qu’en 1972, il anime la ville chaque premier dimanched'août. C’est une manifestation très suivie. Le festival inter-celtique de Lorient en est en quelque sorte le successeur.C’est aussi en 1952 que Brest accueille la finale duRoyaume de la Musique, à la fois concours et grande émis-sion pédagogique destinée “à la jeunesse”. Un Brestois enobtient le 3ème prix. L'organisation écrit au Maire : “Grâce àl'enseignement des professeurs brestois, le Conservatoirede la Ville se tient dans un très bon rang dans le tournoi du“Royaume de la Musique”.Un concours de chorales est mis sur pied pour “les encou-rager dans leur effort d'éducation musicale”. Celles deSaint-Marc, Recouvrance et Saint-Joseph du Pilier Rouge yprennent part ; en 1955, ces deux dernières sont lauréa-tes ex aequo de la catégorie “Adultes”, les chorales scolai-res de la Croix-Rouge et Saint-Marc, de la catégorie“Scolaires”.

Page 5: Revue "Patrimoine brestois" N°11

Sociétés musicales et chorales Partageant l'envie de transmettre le goût de la musique,sociétés musicales et chorales foisonnent aux XIXème etXXème siècles. Elles destinent une partie des bénéfices desconcerts à l’aide aux plus démunis. Toute discussion poli-tique ou religieuse est bannie des réunions qui doivent êtreterminées à l'heure de fermeture des lieux publics. Certaines sections féminines, rares, comme celle de“L'Orphéon Brestois” s’assignent aussi l’objectif de parfairel'éducation des jeunes filles.

Les sociétés musicales se nomment : “Le Cercle musicalbrestois, Les Amis du Colonne, La Fanfare indépendante deSaint-Martin (1898), Le Tambourin, société lyrique (1901),L'Estudiantana Brestois qui obtient le premier prix duconcours de Crozon en 1907, La Saint-Hubert, société detrompes de chasse qui participe aux fêtes de bienfaisance,le Rally brestois, société de trompettes, La société Mozartorganisatrice de tournées d'auditions musicales en 1924,la Société musicale de Brest (1874) dont les statuts stipu-lent que “l'entrée des femmes est interdite en toutes cir-constances”, Les Concerts symphoniques brestois, organi-sateurs de la première manifestation des JeunessesMusicales de France ; et plus récemment, à la fin desannées 60, Contrepoint ou encore le Hot Club qui a pourbut “de faire connaître et de répandre le jazz sous toutesses formes et expressions”.L’on connaît aussi “Les Concerts Sangra” du nom du fon-dateur Domingo Sangra qui fit entendre aux Brestois, à par-tir de 1918, la plupart des grandes œuvres orchestrales,symphoniques et de musique de chambre. Saint-Pol Roux luidédia, en 1935, un texte intitulé “Sur la musique”. Parmi les chorales, l’on retient : La chorale Chevé, dont lescours ont lieu trois fois par semaines à la Bourse du travail ;elle est animée par Armand Gouzien pendant qu’il fait sesétudes dans la ville. Elle obtient deux médailles d'or à desconcours parisiens, “La Goguette de Béranger”, L'Orphéonbrestois, La Chorale brestoise, sans oublier les choralesparoissiales et les cliques des patronages.

La série R et plus particulièrement la sous-série 2R qui regroupeles archives ayant trait à l'art, regorgent de documents concernantles relations de Brest avec la musique.

Beuglants et autres lieuxAvant-guerre, Brest a ses lieux de musique dont les fameuxcafés-concerts dénommés “beuglants” par la populationlocale ; ils portent des noms évocateurs : Concert parisien,Casino-concertber, Folies-Bergères, Le Prado...Plus sage, Le Kiosque du Champ de bataille, aujourd’huiPlace Wilson, figure parmi les autres lieux emblématiquesde diffusion de la musique à Brest. Les Equipages de laFlotte y donnent un concert deux fois par semaine.

L’enseignement musicalDe nombreux cours privés ont pignon sur rue ; des cours sontdispensés dans les écoles communales. La société brestoisecorrespondante de l'association départementale des composi-teurs monte un projet d'école de musique municipale dès1883 et celle-ci est réellement créée en 1921. Elle devientécole nationale de musique en 1926. Parallèlement est fon-dée, en 1921, L'Harmonie municipale. •

Christine Berthou-Ballot

Page 6: Revue "Patrimoine brestois" N°11

A l’époque de la renaissance de lamusique bretonne et quand Brestorganisait le festival international descornemuses, de 1953 à 1970 1, unetrès belle collection de cornemuseseuropéennes a été constituée par lemusée 2. Elle comprend quatre-vingt-trois instruments couvrant, des Ilesbritanniques à l’embouchure du Da-nube et le pourtour de la Méditer-ranée, un large territoire européen.Elle touche toutes les aires d’expan-sion de cet instrument spécifique, del’Afrique du Nord à l’Ex-trême Orientet l’Inde.

Les cornemu-ses ont étéacquises parachat auprèsd ’ant iqua i ress p é c i a l i s é scomme AlainVian à Paris,par comman-de à des fabri-cants françaiset étrangers etpar le don d’unillustrateur et auteur de bandes dessi-nées bruxellois Jacques Laudy. Soixantehuit sont authentiques, mais quinzed’entre elles sont incomplètes. Dix sontdes fac-similés d’instruments existants,cinq ont été reconstituées d’après desdocuments.

Une reconstitution de la Tibia utricula-ris utilisée à l’époque romaine, unDuddle-Sach de Thuringe issu de lacollection de Briqueville et une muset-te de cour de 1720 en argent et enivoire côtoient les gaïtas, binious coz,veuzes et cabrettes des bergers etsonneurs des fêtes populaires.

Les cornemuses résultent de muta-tions spécifiques à chaque région et auxdifférentes époques d’un instrument deplein air, né d’une anche de roseau àlamelle vibrante il y a environ 5000

Les 83 cornemusesdu musée des beaux-arts

ans. Après le déclin de l’Empire romain,elles persistent dans les pays celtiques.Elles suivent des évolutions liées à lagéographie et à leur utilisation, avecces constantes : un sac de cuir réser-voir d’air, un tuyau muni d’une anche,des bourdons dont le nombre et ladisposition varient.Instrument roi pendant tout le Moyen-âge, elle est représentée aux mainsdes bergers et anime cérémonies etdanses. Puis, avec la fin de la prédo-minance de la société rurale, la nais-sance d’un goût aristocratique pourles divertissements champêtres et la

mode des ber-geries vientl’ère de la mu-sette baroqueet de la musi-que écrite avecles premierstraités et mé-thodes.

Cette mode sur-vit après la ré-volution à tra-vers les ca-brettes et mu-

settes Béchonnet en France, les SmallPipes de Northumbrie et d’Ecosse tan-dis que les musiciens des noces de villa-ge, les mendiants et les musiciensambulants continuent à jouer de la cor-nemuse populaire.

Au 19ème siècle, la naissance du régio-nalisme lui assurera une nouvellenotoriété en tant qu’instrument popu-laire. Au 20ème siècle et en Bretagnenotamment, elle connaît une nouvellerenaissance empruntant à l’Ecosse, àla veille de la première guerre mon-diale, ses trois bourdons et son longchalumeau. Elle est particulièrementvivante depuis les années soixante-dix,popularisée par les bagadous, les cou-ples de sonneurs et des musicienstrès reconnus. •

Françoise Daniel

1 - Avant d’être repris par la ville de Lorient en 1971. 2 - Elle a été constituée entre 1959 et 1963

par David Ojalvo, conservateur de 1959 à 1964avec le soutien du Musée National des Artset Traditions populaires crée en 1937par Georges-Henri Rivière.

Musette de cour, France, 1720

1 - Dudi, Bohême, fin 19ème

2 - Musette Bechonnet, Effiat(Puy de Dôme), vers 1860-1890)

3 - Zampogna, Italie, début 19ème

4 - Zampogna, Italie, 18ème

5 - Cornemuse berrichonne, Berry, 18ème

6 - Cornemuse bourbonnaise, Bourbonnais, 18ème

7 - Cheng (orgue à bouche), Chine 19ème

8 - Uileannpipe, Irlande, fin 17ème - début 18ème

9 - Orgue à bouche, Laos, 19ème

1

2

3

4

6

5

7

8

9

Page 7: Revue "Patrimoine brestois" N°11

• Qu’est-ce-qui vous frappedans la pratique musicale à Brest ?

Joël Doussard,directeur du Conservatoire.“La curiosité des Brestois, le croisement despublics, mais aussi les profils variés des musi-ciens professionnels, l’engagement des ama-teurs. Il est important que Brest sache mainte-nir cette exigence. Je note aussi combien le lienest fort entre l’apprentissage et la diffusion. Le Conservatoire aujourd’hui, c’est deux mille élè-ves, cent vingt enseignants, un enseignementpluridisciplinaire et très complet, une structurebien insérée dans le tissu culturel brestois. LeConservatoire est un lieu vivant, le contraire duconservatisme. L’auditorium de cinq cents pla-ces, refait en 2003, passe pour être une desmeilleures salles de Bretagne. Il ne programmepas moins de deux cents manifestations par an,y compris les auditions des élèves, et entendélargir sa diffusion aussi dans les quartiers ethors Brest. Le Conservatoire a une longue his-toire. Si le bâtiment existe depuis 1960, l’ensei-gnement musical est dispensé depuis 1920. En2003-2004, il a acquis un rayonnement dépar-temental en intégrant le Simurel, éclaté sur troiscommunes hors Brest : Guipavas, Plougastel, leRelecq Kerhuon”.

• Existe-t-il un style musical propre à Brest ?

Charles Muzy, responsable du Vauban. “Le père Muzy ne savait pas qu’en m’autori-sant moi, son fils Charles, à ouvrir la salle dusous-sol de l’hôtel Vauban, le lieu allait devenirle temple brestois de la musique au look rétro.Je me souviens du premier concert dans unesalle comble en 1997, année de l’incendie duQuartz. La programmation a suivi, attirant unpublic exigeant. A chaque concert, le Vaubancartonnait”.Par la suite, l’hôtelier mélomane allait s’ouvrirà d’autres styles musicaux. “Depuis trenteans, les artistes de tous styles ont défilé ici. ABrest, signe d’une grande ville, il y a place pour

toutes sortes de musiques. La musique ici,c’est très panaché. Je me suis toujours asso-cié à des passionnés. Il y a à Brest un réseauassociatif et institutionnel remarquable.”Charles Musy se méfie un peu “de la multipli-cation des festivals. Cette économie culturellepeut affaiblir les initiatives des lieux vivant toutel’année, comme le nôtre. Cela exige de jouer lasolidarité, la complémentarité. Nous conti-nuons par ailleurs à émettre le vœu d’ouvrir lasalle tous les soirs”.

• Quelles évolutions entrevoyez-vous ?

Philippe Bacchetta, directeur de la Carène “Il y aura toujours des besoins, parce que lapratique musicale est vivante et insaisissable.Nous n’en aurons jamais fini d’explorer de nou-velles pistes. La musique évoluera encore versd’autres types de diffusion. Chaque générationarrive avec ses pratiques. Celles des musiquesactuelles sont inspirées par les nouvelles tech-nologies. La pratique musicale continue à s’im-poser avec ses facettes, ses niveaux de pra-tique, ses esthétiques multiples. Pas plus qu’-hier, il n’y a aujourd’hui de pratique rectiligne.Et le soutien institutionnel est précieux. On nepeut rien prédire aujourd’hui - Qui aurait pariésur l’effondrement de l’industrie du disque -mais une chose est sûre, il y aura toujoursbesoin de lieux de diffusion. La richesse deBrest est de proposer des outils et des lieuxdivers, mais aussi de savoir accompagner desdémarches citoyennes, de requestionner et deréactualiser ses propres valeurs à travers lapratique artistique. Ce qui m’a séduit ici, il y a dix ans, c’est ledynamisme de la ville et son positionnementpar rapport à des pratiques de musiquesactuelles. L’histoire va se poursuivre. Nousrevendiquons notre mission de service publicet notre métier qui est d’être attentif à ce quise passe sur la scène locale.” •

Monique Férec

Avec la Carène, le Conservatoire et le Vauban, la pratique musicale à Brest s’ados-se à trois piliers. Leurs points communs : vitalité, inventivité et souci de l’exigence.Rencontres croisées : Philippe Bacchetta, directeur de la Carène, salle desmusiques actuelles, Joël Doussard, directeur du Conservatoire de musique, dedanse et d’art dramatique, Charles Muzy, responsable du Vauban.

L’entretienBrest,musiques au pluriel

Joël Doussard,Philippe Bacchettaet Charles Muzy.

Page 8: Revue "Patrimoine brestois" N°11

Les actualités

Ont participé à ce numéro, les services de la Ville de Brest et de Brest métropole océane : Christine Berthou-Ballot et Hugues Courant, Archives ; Françoise Daniel, VanessaChe, Mathilde Pigallet, Musée des beaux-arts ; Bénédicte Jarry, Bibliothèque d’Etude ; Monique Férec, journaliste ; Jean-Claude Lardic, adjoint au maire de Brest chargéde l’animation. Illustrations et fonds documentaire : Archives municipales et communautaires, Musée des beaux-arts de Brest, Bibliothèque d’Etude de la Ville de Brest.Coordination : Paula Fourdeux, Direction communication de Brest métropole océane. Maquette : Amure. Crédits photographiques : Archives, Musée des beaux-arts,Bibliothèque d’Etude de Brest, Monique Férec. Impression, CERID Brest. ISSN : 1959-2426

Paul Amar,Les deux marées, faune sous-marine,les deux marées bien composéeset tachées, marée basse équinoxe,1996Coraux, coquillages, peinture,éclairage électrique, bois84 x 138 x 33 cmDépôt de l’artiste (2004)LaM Lille Métropole musée d’art moderne,d’art contemporain et d’art brut,Villeneuve d’AscqCrédit photo : Philip Bernard

Musée des beaux-artset artothèqueExposition au muséeJusqu’au 24 octobre 2010

Coquillages et crustacésDepuis toujours l’homme ramasse et utilise lescoquillages, fasciné par leur étrangeté et leursformes organiques. Au XXe siècle, du Surréa-lisme à l’Art Brut, ils continuent à fasciner lesartistes, tandis qu’en arrière-plan, la culturepopulaire foisonne de références. L’exposition est centrée sur l’art contemporain,mettant en perspective la production de plus de

trente artistes avec des œuvres de l’Art Brut,des objets ethnographiques et d’art populaire,des coquillages et la collection du musée. Elleest réalisée en partenariat avec le MuséeInternational des Arts Modestes de Sète et dansle cadre de l’année de “Brest capitale maritimede la biodiversité”.

Agenda du muséeAutour de l’expositionCoquillages et crustacésVisites commentées (sur réservation) :• Les jeudis 19 août, 2 septembre

et 7 octobre à 18h.• Les jeudis 8 juillet, 26 août,

23 septembre et 21 octobre à 12h30.

Visite en famille (entrée gratuite) :• Le dimanche 5 septembre à 15h

Ateliers pour les enfants de 6 à 10 ans(sur réservation) :• Les mercredis 7 juillet, 25 août

et 29 septembre à 14h30

Autour des collections permanentesUne heure - une œuvreLe lundi 30 août à 18het le mardi 31 août à 12h30Pierre-Jacques Volaire (1729-1790),L’éruption du Vésuve, vers 1771

Journée du PatrimoineS’appuyant cette année sur le thème de la biodi-versité, les journées du patrimoine auront lieu lessamedi 18 et dimanche 19 septembre. A cetteoccasion, le musée sera ouvert sans interruptionde 10h à 18h et proposera animations et visitescommentées (entrée gratuite).

Exposition à l’artothèquedu 31 mai au 20 septembre 2010

Vibrations urbainesUne invitation à une déambulation dans la ville avecIsabelle Arthuis, Norbert Nussle, Max Pam etJacques Villeglé. Il s’agit d’une sélection d’œuvresqui ont en commun de nous proposer un regarddifférent sur l’espace urbain.

Visites commentées de l’exposition :le jeudi 29 juillet à 18h

Ateliers pour les enfants de 6 à 10 ans(sur réservation) :Les mercredis 28 juillet et 11 août à 14h30

Bibliothèque d’Etude

ExpositionJusqu’au 28 août

Pluie et grainsDessins de Marion Zylberman.Les dessins au lavis et à l'encre de Chine deMarion Zylberman explorent le thème de lapluie au fil des années, au fil des voyages.Pluies d’Irlande et d’Ecosse, de Galice, tirées

des carnets de navigation. Rideaux de pluies,fines, drues, denses, verticales, horizontales,obliques. Pluies corses ensuite, puis breton-nes, pluies des carnets de Pologne.Présentation du livre d’artiste Pluie à Sobibor.

Acquisitions

Saint-Paul Roux,Bouc émissaireLa Bibliothèque municipale de Brest conserveet enrichit régulièrement un fonds littéraire

composé de manuscrits originaux (poèmes,textes en prose, brouillons), de correspondan-ces et d’ouvrages de Saint-Pol Roux. Cerecueil de poèmes, qui ne figurait pas encoredans les collections, fut le premier publié parl’auteur, alors qu’il se faisait encore appelerSaint-Paul Roux, pseudonyme qui deviendraplus tard Saint-Pol Roux. Il s’agit de l’un des100 exemplaires tirés sur papier Hollande,offert par l’auteur à son ami Alfred Vallette,fondateur du Mercure de France. •

Archives municipaleset communautaires

ExpositionsDu 5 juillet au 3 septembre

Dupetit-Thouars,une solidarité marinePour célébrer le 250e anniversaire de la naissancede Dupetit-Thouars, les archives présentent unesélection de documents sur les préparatifs de sonexpédition de recherche de La Pérouse.Hall des Archives, 9h-17h

AcquisitionsLes archives ont reçu en don le fonds de l’architec-te Georges Milineau. Celui-ci, avant Mathon, avaitétabli un plan d’embellissement et d’aménagementde Brest. Le fonds comporte environ 50 plans et 6photographies aériennes en particulier un projetaquarellé pour le monument aux morts du cimetiè-re de Kerfautras et l’original du projet de port trans-atlantique pour Brest en 1913 (une pièce majeure,aquarellée, de 1,06 m sur 2,10 m).Un autre don est également venu enrichir les archi-ves municipales et communautaires, celui de lafamille Rousseau. Plusieurs registres de comptabi-lité de domaine et avoirs de la famille au début duXXe siècle, quelques notes et ouvrages, 2 photo-graphies de Brest vers 1880 complètent lesconnaissances sur cette importante famille.

En ligneEn lien avec le service état civil de la ville deBrest, les registres de naissance (1908-1922),de mariage (1908-1934), de décès (1908-1987) et les tables décennales (1903-1992),ont été numérisés. Ils ont été progressivementintégrés à la base de données des archives aucours du premier semestre 2010. Les registresde naissance postérieurs à 1922, et les regis-tres de décès postérieurs à 1987 ayant étéinformatisés ne seront pas numérisés. Toutefoisles informations sont disponibles sur le nouveauportail de l’état civil. •

Max Pam, Brest,triptyque, photographie couleur, 2002© Collection artothèque du musée