Revue de presse de Serial Social d'Elise Viviand, LLL
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SERIAL SOCIALÉLISE VIVIAND
CONFESSIONS D’UNE ASSISTANTE SOCIALE
L L L LES LIENS QUI LIBÈRENT
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A l’heure où les «&)$$#$,-$&» seraient le cancer de la République, l’auteur%& %./"01%& +%&l’intérieur les dérives du secteur d’aide sociale, d’un ultra2"-3#$"),#4& 05& ")& 1-)"#,-&+%& ,%11)#*&crûe et abrupte annihile l’enthousiasme des professionnels et des usagers. Jusqu’à l’épuisemen,6&
7)*89#:1%;& -+9<),1#<%;& )3%*,& #==0>#"#%1;& )#+%& ?& +0=#<#le, voleuse d’enfant, ou bien flic… @"#$%&'#(#)*+&%$,&)$$#$,)*,%&$0<#)"%&)9.&=9",#/"%$&<)$89%,,%$;&<0==%&#"&A&%*&)&+%$&=#""#%1$6&
Par le biais d’anecdotes vécues, graves et/ou parfois même prêtant à sourire, elle s’attache #<#& ?& +-=0*,1%1& 89%& "%& $A$,:=%& +%& /10,%<,#0*& $0<#)"%& 41)*B)#$& *%& /%9,& $%& 1-$9=%1& ?& ")&3-*-10$#,-&+%&$0*&<0C,&%,&?&9*%&<0**)#$$)*<%&/91%=%*,&,D-01#89%&+%&$0*&40*<,#0**%=%*,6&S’appuyant sur son parcours professionnel, sa pratique et ses rencontres, l’auteure essaie à +0**%1& +%$& =0,$;& +%$& (#$)3%$& %,& +9& <0*<1%,& ?& *0,1%& $A$,:=%& +%& /10,%<,#0*& $0<#)"%6& E%&,-=0#3*)3%&*0*&%.D)9$,#4;&+0**%&?&(0#1&9*%&1-)"#,-&/%1$0**%""%&$#"%*<#%9$%&+%&")&40*<,#0*&%,&tend à donner des éléments d’éclairage sur la société d’aujourd’hui où trois sociétés en une $%& ,0#$%*,;& "%$& EFGH;& ")& <")$$%& =0A%**%& %,& "%$& )$$#$,-$;& $91& 40*+& +%& <1#$%& #+%*,#,)#1%& %,&<0==9*)9,)#1%6& I*%& +-=0*$,1),#0*& #=/")<)>"%& 89%& "J)<<%$$#>#"#,-& )9.& +10#,$& %,& ?& "J-3)"#,-&des chances n'est qu'un idéal, bien éloigné de la réalité de terrain… &
;&$*"' <$6$%,2& %$,& )$$#$,)*,%& $0<#)"%& +%/9#$& KL& )*$6& M9,%91%& +%& $<-*)1#0$& +%& <091,2=-,1)3%$& %,& +%&$N%,<D$& $),#1#89%$!" #$%&'(" #)*&'("%$,& $0*& /1%=#%1& "#(1%6& M<,9%""%=%*,;& %""%& ,1)()#""%& $91& $0*& /10<D)#*&manuscrit, une œuvre de fiction. &
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GRAZIA 04/10 AVRIL 14HebdomadaireOJD : 190414
Surface approx. (cm!) : 9226N° de page : 28
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Eléments de recherche : LLL ou Les Liens Qui Libèrent : uniquement les ouvrages de la maison d'édition, passages significatifs
SON COMBATQUOTIDIEN CONTRELA MISÈRE, ELISEVIVIAND LE RACONTEDANS SEMAL SOCIAL,LIVRE CONFESSIONET VÉRITABLEAPPEL AU RÉVEILDES INSTITUTIONS.RENCONTREAVEC UNE CROISÉEDE LA GÉNÉROSITÉ.'•Par JÇise ^Martin'Photo oAlexy Menardpour Grazia
<TASSISTANTE SOCIALEC'EST CONTINUERA
À CROIRE AUX MIRACLESE
lle se décrit comme un guichet. «Le premier
auquel les gens s'adressent pour s'épancher
tur lean difficultés, leurs accidents de vie »
Alors elle éponge, se noie parfois. Frôle le burn-out
avant de repartir au front, vaillamment, sa vocation
en bandoulière. Elise Viviand est assistante sociale
depuis dix ans. Dans ses «SériaiSocial» (I), elle
raconte un quotidien fait de «moments de grâce»
et de déceptions, de victoires et de renoncements,
de grosses colères contre un système qui a fait du
social un business comme un autre. Elle dit aussi
les rencontres bouleversantes avec des mères SDF,
des femmes victimes de violences conjugales,
des toxicomanes que tous les autres services se sont
renvoyées comme une patate chaude. L'écriture
de ce livre, c'était comme un exutoire. Une nécessaire
catharsis. Pourtant, Elise est un peu inquiète. Elle ne
sait pas comment ses consœurs vont accueillir le livre.
Espère que la tonalité «rock'n'roll» de ses écrits
et ce «regard un peu cynique» qu'elle porte sur sa
profession ne vont pas choquer. Ce n'était pas son but.
« Cc que je voulais, c'était mettre en mots la solitude
des gens que je rencontre, et ma solitude à moi, qui ne
suis qu'un minuscule rouage d'une énorme machine »
Pourquoi ce livre?
J'ai commencé, début 2011, à écrire des chroniques
de mon quotidien. Pour tenir, et pour me décharger
de moments qui m'encombraient, qui m'empêchaient
de dormir. Dans la structure d'accueil mères-enfantb
où je travaille, j'absorbe chaque jour des histoires
devant lesquelles il est dur de contenir son émotion,
des parcours traumatiques impossibles à imaginer.
Le tout se heurtant à la réalité d'un système que je suis,
la plupart du temps, impuissante à faire bouger...
On a l'impression que votre vocation, votre
idéal de jeunesse, se sont émoussés face
à un système en perte de valeurs, qui en
vient selon vous à «hiérarchiser fa misère»...
C'est au prix d'un ascenseur émotionnel épuisant
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PARFOIS, ON A LIMPRESSION DE DÉJOUER
LE SYSTÈME, DE FAIRE SAUTER LES VERROUS,LES BARRIÈRES, ETCESTJOUTSSIF»
ÊUSE V1VIAND
SERIAI SOCIAL
m(I) Serrai Social
confessions d'une
assistante sociale
(Les liens qui
libèrent 200 p)
et d'une depense d energie inaoyable, maîs
heureusement, mon quotidien se reconnecte
parfois a mes idéaux et a ma vocation Je repense à
ce moment ou j al réussi à obtenir un appartement
thérapeutique à une famille en un mois et demi
alors qu'il faut geneialement des annees C'était un
coup du hasard j'avais tire la bonne ficelle, fêtais
tombée sur Ic bon interlocuteur Dans ces moments
la, on a I impression de déjouer le systeme, de faire
sauter les verrous, les barrières, et c'est jouissif
Quelles sont ces barrières dont vous parlez?
Le systeme de protection sociale actuel, qui
d'ailleurs n a plus de protecteur que le nom,
met les gens dans des cases Chaque «usager»
doit se couler dans la norme être un «accidente
de la vie» irréprochable, correspondre a une
problématique et donc a un dispositif d aide Maîs
la lealite est bien plus compliquée Les personnes
qui s'adressent a nous cumulent souvent plusieuis
problématiques, et il devient alors tres complique
de leur apportei une solution Parfois, on arrive a
des aberrations Comme de devoir dire a une femme
qui subit les violences de son man de rentrer chez
elle alors qu elle cst en danger Mon metier devrait
correspondre a un certain sens de la justice
Or devoir annoncer ça ce n'est tout simplement
pas juste
Vous dénoncez le «social business»
qui s'est peu a peu impose en France,
suivant le modèle anglo-saxon...
Depuis une dizaine d annees, le milieu associatif
est devenu une economie a part entière L'industrie
sociale rationalise ses coûts, son personnel, ses
investissements immobiliers Avant des situations
hots norme pouvaient trouver des solutions
car il y avait une forme de creativite associative,
d'artisanat social, de bidouillage. Maîs depuis,
on a tout «norme» à mort, on a regroupe les
structures pour reduire les frais Alors souvent,
quand on rédige un rapport - en pesant chaque
mot pour essaver dc faire en sorte qu'il se distingue
des di?ames d'autres qui atterriront sur la même
pile , on sait que c'est du temps perdu, maîs on
le fait quand même en espérant un miracle
Et quand le miracle ne se produit pas?
Les gens sont en colere contre nous, et jc Ic
comprends Nous sommes, a nouveau le premier
guichet, face a leur rage et leur incompréhension
ils voient que cles dispositifs existent, que des lois
des sigles les encadrent, ils voient qu'on se démené
maîs qu'au final, rien ne vient Parce que ces
dispositifs (comme le Dalo poui le logement
ou la loi sur les femmes victimes de violences)
sont totalement figés parce que la question des
moyens pour les rendre effectifs n'a jamais
ete pensée Contrairement a ce que I on croît,
ll n y a pas beaucoup de generosite dans
le systeme d'aide sociale II y a surtout une
succession d'obstacles infranchissables, de dossiers
égares d'impératifs administratifs a remplir
Dans le livre, vous racontez aussi ces (f petits
moments de gràce» qui vous font tenir...
J'ai tres souvent eu envie de tout laisser tomber
Maîs il y a toujours un joli moment, une petite
victoire qui vous fait repartir Les femmes,
notamment, que je rencontre chaque jour et
qui pourtant naviguent souvent sans perspective
d'avenir, sont désarmantes Même si trop souvent,
je dois balayer mon désir de faire des miracles
elles me rappellent pourquoi j'ai choisi ce metier •
04/04/14 16:10«Serial Social», témoignage d’une assistante sociale désabusée - 20minutes.fr
Page 1 sur 3http://www.20minutes.fr/societe/1342881-serial-social-le-temoignage-d-une-assistante-sociale-desabusee
INTERVIEW - Elise Viviand, assistante sociale depuis dix ans,
raconte son quotidien dans «Serial Social» (Ed. Les Liens qui
Libèrent), pointant des «moyens inexistants», des «politiques
délirantes», les «lourdeurs et les aberrations administratives»
auxquelles elle est confrontée...
Comment définiriez-vous votre métier?
Dans l’imaginaire collectif, l’assistante sociale est une voleuse d’enfants, ou quelqu’un qui
n’arrive pas à les protéger. Elle aurait aussi le pouvoir de trouver un logement.
Habituellement, le travail social est évoqué sur ces dysfonctionnements, notamment à
propos de la protection de l’enfance, mais sans aborder l’essentiel du travail dans toute sa
complexité, et les rouages administratifs.
Or, les services sociaux ne sont qu’un maillon dans l’ensemble du dispositif. On a un
pouvoir restreint. C’est un métier humain avant tout, on est dans la rencontre avec des
personnes et on fait avec ce qu’on est nous-mêmes. Mais notre individualité est soumise à
la réalité sociale et administrative existant dans le pays.
A quels obstacles êtes-vous le plus souvent
confrontée?
Lorsque les administrations modifient leurs exigences: nouveaux papiers à fournir,
nouvelles normes à respecter, nouveaux décrets… ça ralentit énormément la machine,
rajoute de la paperasse et aboutit parfois à des aberrations, par exemple lorsque la sécurité
sociale demande des preuves de ressources à des personnes qui ne peuvent pas en avoir
parce qu’elles n’ont pas le droit de travailler en France.
L’autre obstacle important ce sont les délais de traitement, très longs.
Vous évoquez la «poudrière» que constitue la
conjonction de la «diminution de moyens,
l’augmentation des besoins et la crise identitaire»…
«Serial Social», témoignage d’une assistante sociale
désabusée
Créé le 04/04/2014 à 11h36 -- Mis à jour le 04/04/2014 à 12h23
Elise Viviand, assistante sociale, auteur de Serial Social — DR
04/04/14 16:10«Serial Social», témoignage d’une assistante sociale désabusée - 20minutes.fr
Page 2 sur 3http://www.20minutes.fr/societe/1342881-serial-social-le-temoignage-d-une-assistante-sociale-desabusee
Le contexte est très tendu en France. De plus en plus de gens sont en situation de
souffrance et de précarité et ont besoin d’aide sociale. Or cette augmentation des besoins
s’accompagne d’une réduction des moyens. La dimension humaine de notre métier est
mise à mal. On a de plus en plus de gens mais de moins en moins de temps.
A cela s’ajoute la défiance croissante envers les usagers, stigmatisés et perçus comme
des «assistés». Les populations en difficulté sont vues comme celles qui vont peut-être
prendre de l’argent à leur voisin. Ça alimente la défiance et le repli sur soi.
A ce sujet, vous dites que l’assistante sociale est
parfois perçue comme n’aidant que les étrangers,
alimentant un discours xénophobe…
Quand on parle d’étrangers, de quoi parle-t-on? Tout le monde est mis dans le même
sac: Roms, personnes en situation irrégulière, personnes issues de l’immigration qui se sont
intégrées et participent à la vie publique et les finances… Ce mélange des genres alimente
des fausses représentations.
Vous racontez aussi avoir été désabusée face à
l’impuissance des services sociaux dans certaines
situations…
Quand votre sensibilité et votre conception de ce qui est juste entrent en collision avec ce
qui est réellement possible, ça fait mal parce qu’on a l’impression de participer à quelque
chose de contraire à son éthique. On n’est pas là pour distribuer du rêve, mais parfois les
contraintes et les délais étaient tels que j’avais l’impression de prolonger encore la
souffrance des gens.
Pourquoi continuez-vous malgré tout?
On continue parce que tout n’est pas noir. On s’attache aux gens. On apprend à gérer la
frustration des usagers et la nôtre. Et on se raccroche à des petits moments de victoire,
lorsqu’au bout de deux ou cinq ans de travail, on obtient quelque chose, avec l’impression
d’avoir conquis le saint-graal. Parce que si on regarde dans l’ensemble, il y a de quoi
désespérer.
Mais mon livre est d’abord une démarche personnelle. Je ne prétends pas parler de
l’ensemble de la profession ni affirmer des vérités absolues. Certains seront d’accord,
d’autres non.
— Propos recueillis par Faustine Vincent
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1 RUE EUGENE ET ARMAND PEUGEOT92856 RUEIL MALMAISON CEDEX - 0 825 300 302
AVRIL 14Mensuel
OJD : 18916
Surface approx. (cm!) : 63N° de page : 80
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LIENS0928479300509/XTO/AMR/3
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v *f
^^^^jjL^^SÈ^g
TEMOIGNAGE
Mission schizo-phréniqueInutile de chercher ici unplaidoyer pro-assistantessociales Ce n'est pasle propos d'ÉliseViviandjmalgré dix ans / // / /,
passés entre un centrepour toxicomaneset une structure dédiéeaux mères en galèreNon, elle nous dévoilela schizophrénie de TASUne figure de tousles fantasmes. justicièrerésolvant tous lesproblèmes ou dilapida-trice de l'argent publicUne employée jonglantentre les lois et l'admi-nistration Une femme,surtout, écartelée entresa volonté d'agir et lacertitude, trop souvent,de son impuissance.Un témoignage percutantet superbement écrit
I Sériai social: confessions" -ie assistante sociale,Élise Viviane!. ÉditionsLes Liens qui libèrent.200 pages, 14,90 euros.
1 RUE EUGENE ET ARMAND PEUGEOT92856 RUEIL MALMAISON CEDEX - 0 825 300 302
28 MARS 14Hebdomadaire
OJD : 33038
Surface approx. (cm!) : 243N° de page : 35
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LIENS5872969300508/GNK/AJR/3
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témoignage
Le paradoxe cle PASschizophrène
Avant même de se lancer dans lesétudes, Elise Viviand avait « le
goût des situations inextricables ». Çatombe bien, elle deviendra assistantede service social ! Dans son livre-témoignage Sériai social, elle qualifie letravail social « d'activité paradoxale,
assez proche d'un état schizophré
nique». Et n'a de cesse, au fil despages, d'essayer d'expliquer ses mis-sions - toujours avec ironie, voirecynisme. D'abord, elle tient a reca-drer • une assistante sociale n'est pascette vieille fille blasée capable de déni-cher un appartement ; ce n'est pas nonplus une personne qui dilapide l'argentdu contribuable pour entretenir deshordes d'assistés ! Non, c'est uneprofessionnelle, « trop souvent une
femme, débordée, les traits fatigues et
les cheveux décoiffés, qui écoute maîs
ne donne jamais la réponse attendue
pendant des jours, des mois, voire des
années. » Elle, de toutefaçon, « n'a pas choisi
cette profession pour dis-
tribuer du rêve». Parfois,pourtant, elle aimeraitbien. A la place, elleecoute, fait le tri, avise aumieux Entre les lignes,elle décrie ceux qui pré-tendent que le travailsocial est d'une facilitédéconcertante, qui y vontde leurs conseils et s'éton-nent des délais ou de ceque l'on ne peut pas faire.
Elise Viviand a d'abord exercé pen-dant six ans dans un centre de soins pourtoxicomanes - « ces derniers maillons de
la misère». Elle évoque quelques-unesdes personnes qu'elle a suivies, surtoutcelles qui l'ont marquée au point qu'elley pense « de l'hôpital au métro, du métro
a chez moi, de chez moi à mon ht». Ellesne sont pas toujours nommées, maîs leurparcours est raconté avec precision. Ellesn'ont pas non plus toujours une bellefin. Elles prouvent a l'assistante socialequ'elle n'est pas toute-puissante.
« Novice, on se dit que de grandes choses
sont encore possibles. Une fois aguerrie,
on admet que de grandes choses sont
effectivement possibles si l'on considère
que quèlques pépites ramassées en trois
ans ont la valeur d'un lingot d'or », écrit-elle. Epuisée par cette expérience, « saoule
de la souffrance et de l'inertie » des toxi-cos, elle est ensuite allée voir « du côté du
"social tout court"», maîs «ça parlait
trop de RMI et de CM U ». Alors elle pos-tule du côté des détenus, maîs « ça par
lait trop juge, rapport et obligations».
Enfin, cette fille d'une institutrice et d'unéducateur spécialisé trouve sa place ausem d'un hôpital parent-enfant, et unnouveau défi à relever : reloger des jeunesmeres en grande difficulté dans « des mai-
sons bienveillantes».
Un jour - « trop concernée, noyée
jusqu'au cou » -, arrive le burn-out. EliseViviand évoque les quinze jours de curede sommeil qui s'ensuivent comme « un
salut nécessaire pour que
son corps et son esprit se
regonflent». Elle se sou-vient alors qu'elle n'imagi-nait pas le métier d'assis-tante sociale comme unecarrière, maîs rêvait dedevenir scénariste, degagner une renommée. Dixans plus tard, elle seretrouve enfermée dans unquotidien qui l'éloigné deses aspirations. Maîs elle adécouvert que le social étaitsa vocation, même si elle
envisage une évolution « Etre chef,
s'éloigner de la souffrance abrupte enten-
due tous les jours, partager son savoir-
faire avec les petits jeunes. » En rien EliseViviant n'a perdu sa fabre artistique : ellevient de transformer son expérience pro-fessionnelle en une œuvre littéraire d'unegrande qualité. **• É. v.
Séria social Confession
d'une assistante socialeElise Viviand -
Ed. Les liens qui libèrent -14,90 !
02/04/14 16:19SERIAL SOCIAL - Élise VIVIAND - BLABLABLAMIA
Page 2 sur 3http://blablablamia.canalblog.com/archives/2014/04/02/29449640.html
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Le Petit Carré Jaune
Les Facéties de Lucie
Les lectures du hibou
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ETIENNE REGRETTE - Antoine SÉNANQUE
BOY - Richard MORGIEVE
GRAND CHASSEUR BLANC - Denis PARENT
UN HOMME, ÇA NE PLEURE PAS - Faïza GUÈNE
LE BONHEUR ILLICITE DES AUTRES - ManuJOSEPH
Voici le premier témoignage d'une assistante sociale en France. Elle montre à travers des anecdotes
et de nombreux témoignages les aberrations d'un système qui se mord la queue et qui n'aurait plus
de protecteur que le nom. S'appuyant sur son parcours professionnel, sa pratique et ses rencontres,
l'auteure essaie de donner des mots, des visages et du concret à notre système de protection
sociale.
L'ambition des éditions Les liens qui libèrent, créées en association avec Actes Sud, est "d’interroger
la question de la crise des liens dans nos sociétés occidentales".
Et ici, l'interrogation sociale est forte... comme ce témoignage.
Bon, ce n'est pas qu'on ne s'en doute pas, que ça se passe pas super bien, dans les locaux (et dans
la hiérarchie) des services sociaux (et si y'avait que là...)... C'est pas faute d'entendre
régulièrement parler de galère sans nom du côté des "usagers", comme celui des employés... ou
d'entendre parler de drames qui "auraient pu être évités" si...
Si quoi en fait??
S'il n'y avait pas tant de bâtons mis dans les roues des personnes qui humainement voudraient
avancer en tandem avec les personnes qu'elles reçoivent.
S'il n'y avait pas une telle inertie, une telle lourdeur administrative, un tel manque de moyens.
Mais aussi s'il n'y avait pas tant de clichés débités en série, lieux communs véhiculés par de faux
dogmes, désignant de faux (et faciles) coupables (aaaah les "assistés")...
Elise Viviand, assistante sociale depuis 10 ans, nous emmène avec elle donc dans son/ses
bureau(x).
Et nous parle sans faux semblants de ses débuts, bourrés d'enthousiasme et de feu sacré, à l'élan
ralenti, mais à la volonté toujours présente, jusqu'à son - quasi inévitable - burn out.
On reste bien loin de l'image de "Pause-Café" qui m'avait d'ailleurs donné envie de m'intéresser à ce métier
(que je n'ai finalement pas fait...) faiseuse de miracles en un épisode/limite Joséphine ange gardien.
Mai en vrai, non (...), les assistantes sociales ne sont pas des fées (ou alors, leurs baguettes sont
en carafe...), et elles ne peuvent solutionner en un claquement de doigt le manque d'effectif,
l'entassement des dossiers, les lenteurs, les absurdités qui enfoncent tout le monde du talon, dans
l'espoir non-dit que les "usagers" baissent les bras, parfois...
Attention, Elise Viviand précise bien qu'elle écrit en son nom, et que certaines collègues ne
partagent pas nécessairement son point de vue, plutôt tranché.
Elle donne "simplement" et sincèrement son sentiment, tiré de sa propre expérience, et partage
avec nous anecdotes ou souvenirs marquants... oui certains de ses propos bousculent, car ils vont
02/04/14 16:19SERIAL SOCIAL - Élise VIVIAND - BLABLABLAMIA
Page 3 sur 3http://blablablamia.canalblog.com/archives/2014/04/02/29449640.html
parfois à contre courant de certains idéaux, ils portent à notre connaissance des éléments d'analyse
que moi, perso, je n'avais pas.
A la fin de cette lecture, on comprend encore mieux son ras-le-bol, ayant partagé ce quotidien, les
inepties qu'elle se voit dans l'obligation d'appliquer, le contact avec le public aux immenses espoirs
et attentes, les injustices, et toute la psychologie et la patience dont elle doit faire preuve. Les
colères qui la brûlent, l'impuissance, la dualité, son découragement, ses envies d'ailleurs...
Ce récit n'est pas qu'un utile (et argumenté) cri de lassitude et de colère (qui calme bien les râleries
personnelles pendant quelques jours), il témoigne aussi d'un bel engagement/lutte auprès des
démunis (au nombre desquels nous pouvons tous compter à un moment ou à un autre), et de
l'espoir de voir encore les choses évoluer dans le bon sens...
"Contrairement à ce que peut imaginer l’inconscient populaire ou le législateur qui juge
par les chiffres, il n’y pas beaucoup de générosité dans le système d’aide sociale. Il y a
une succession d’obstacles infranchissables, de dossiers égarés, d’impératifs
administratifs à remplir et de normes à satisfaire. Le système lui-même vit dans la peur
et élabore des stratégies pour trier, évincer et s’auto-satisfaire que oui, il est généreux
mais dans la limite de ce qu’il a choisi de faire."
Posté par sevandthekidz à 15:46 - Parlons Peu Parlons Livres - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : Elise Viviand, Les liens qui libèrent, Serial Social
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