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Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative 153 Dossiers de Recherches en Economie et Gestion : 3 éme numéro : septembre 2014 Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie) Loubna BARMAKI Professeur Habilité en Sciences de Gestion Equipe de recherche : Entrepreneuriat et développement local Faculté des Sciences Juridiques Économiques et Sociales - Salé Université Mohammed V, Rabat- Souissi, Maroc [email protected] Driss AITCHEIKH Docteur en Sciences Politiques Centre d’études et de recherches en Sciences Sociales (CERSS) Université Mohammed V, Rabat- Agdal, Maroc [email protected] Résumé Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie)

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Dossiers de Recherches en Economie et Gestion : 3éme

numéro : septembre 2014

Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative

(Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie)

Loubna BARMAKI Professeur Habilité en Sciences de Gestion

Equipe de recherche : Entrepreneuriat et développement local Faculté des Sciences Juridiques Économiques et Sociales - Salé

Université Mohammed V, Rabat- Souissi, Maroc [email protected]

Driss AITCHEIKH Docteur en Sciences Politiques

Centre d’études et de recherches en Sciences Sociales (CERSS) Université Mohammed V, Rabat- Agdal, Maroc

[email protected]

Résumé Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie)

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L’entreprise socialement responsable n’est plus un agent économique dont

l’objectif unique est la recherche du profit mais elle est tenue de préserver son environnement et de se préoccuper des attentes de ses parties prenantes (adhésion aux principes de développement durable).

En Afrique, continent qui a réalisé ces deux dernières décennies, de nombreuses avancées, la conscience et l’institutionnalisation de la RSE a pris une importante place dans le débat public, et ce grâce aux différents acteurs qui oeuvrent en faveur de sa promotion. Toutefois, les entreprises africaines ayant adhéré à l’idéologie du développement durable et ayant manifestées leur responsabilité sociétale adoptent des stratégies différentes.

Cette contribution a pour objet de comparer d’une part les acteurs de la RSE dans quatre pays africains (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie) et de comparer d’autre part les stratégies de la RSE adoptées par leurs entreprises.

Mots clés : RSE, entreprises africaines, acteurs, stratégies.

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Introduction Les entreprises par leurs activités contribuent à la création de la richesse et à

l’amélioration du bien être social, néanmoins parmi les conséquences négatives des activités de certaines d’entre elles les nuisances portées à l’environnement (pollution, surexploitation des ressources, ….) et le non respect des intérêts de certaines parties prenantes1 (discrimination par genre, travail des enfants, non respect de la sécurité et de l’hygiène des employés…).

Pour laisser aux générations futures la possibilité de vivre convenablement et de progresser, le développement économique à lui seul n’est plus suffisant. La prospérité future (durable et globale) implique une liaison étroite entre le développement économique et la préservation de l’environnement ainsi que la prise en compte des intérêts des parties prenantes (développement durable). La transposition du développement durable en entreprise se matérialise par la responsabilité sociétale de celle – ci (Rodic, 2007 ; Ernult et Ashta, 2007).

L’Afrique, continent qui réalise ces dernières années des avancées considérables dans différents domaines, ne peut plus rester en marge du débat international sur le développement durable, sur la RSE et sur leurs institutionnalisations, d’où l’intérêt de cette contribution qui portera sur la RSE dans quatre pays africains: l’Afrique de Sud, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie.

La problématique étant d’analyser l’environnement de la RSE et d’examiner les stratégies des entreprises dans ces quatre pays en terme de RSE.

Nous avons choisi ces quatre pays pour trois raisons, la première est relative à leur emplacement géographique (le Maroc et la Tunisie au nord, l’Afrique du Sud au sud et le Sénégal à l’ouest du continent). La deuxième raison est afférente au niveau de développement économique de chacun de ces pays (même si les quatre pays font partie des pays en voie de développement, il existe une certaine différence entre eux, l’Afrique du Sud est l’un des principaux pays émergents au monde, le Sénégal est parmi les 24 pays les moins avancés au monde alors que le Maroc et la Tunisie sont des pays intermédiaires). La troisième raison est liée à l’adhésion de ces quatre pays aux organismes internationaux de normalisation notamment l’organisation internationale de normalisation (International Standard Organisation – ISO).

Pour traiter ce thème, nous avons emprunté une méthodologie complexe, partant du théorique vers l’empirique et du général vers le particulier. Aussi, l’approche comparative nous oblige à faire recours au descriptif pour ressortir les points de convergence et de divergence.

Pour cela, avant d’entamer notre comparaison de l’environnement de la RSE dans les quatre pays africains, puis des stratégies de leurs entreprises en matière de RSE, il nous semble important de définir d’abord le concept de RSE puis

1 Freeman (1984) est le premier auteur à avoir donné à ce concept un sens large, «Une partie

prenante est un individu ou un groupe d’individus qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels». Nous distinguons entre les parties prenantes internes à l’entreprise (employés, actionnaires) et externes (clients, fournisseurs, concurrents, organismes financiers, ONG …).

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présenter de manière succincte les stratégies de réceptivité sociale adoptées par les entreprises (volet 1).

1. Quelles définitions et quelles stratégies pour la RSE ? Pour les définitions, nous allons mettre l’accent sur certaines définitions

académiques et institutionnelles. Pour les stratégies, et avant de voir les pratiques des entreprises dans les quatre pays africains (3.1.), nous nous contenterons au départ (1.2.) des principales stratégies répertoriées dans des travaux académiques.

1.1. Définitions de la RSE Sur le plan théorique, le débat sur la responsabilité sociétale de l’entreprise

n’est pas récent mais remonte à 1953, date de publication de l’ouvrage « Social responsibilities of the businessman » de Bowen. Cet auteur est considéré comme le père fondateur de la RSE.

De leurs côtés, les organisations internationales, qui sont aussi en faveur du développement durable et de la RSE, proposent plusieurs définitions de la RSE.

Toutefois, on note que jusqu'à présent, il n’existe pas une définition universelle de la RSE.

Tableau 1. Quelques définitions de la RSE Définitions académiques Définitions institutionnelles

Auteur Contenu Organisation Contenu

Bowen (1953)

1

« La RSE renvoie aux obligations des hommes d’affaires de suivre les politiques, de prendre les décisions, ou de suivre les orientations qui sont désirables en termes d’objectifs et de valeurs pour notre société. Cette définition n’implique pas que les hommes d’affaires, en tant que membres de la société, ne disposent pas d’un droit à critiquer les valeurs acceptées au sein de la société et de contribuer à leur amélioration [...] Cependant, nous faisons l’hypothèse qu’en tant que subordonnés à la société, ils ne doivent pas mépriser les valeurs socialement acceptées ou placer leurs propres valeurs au dessus de celles de la société. Des synonymes de la responsabilité sociale sont la responsabilité publique, les obligations sociales,

Union Européenne

(2001)2

« La RSE est l’intégration volontaire des préoccupations sociales et environnementales des entreprises à leurs activités commerciales et à leurs relations avec les parties prenantes. Etre socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes»

1 BOWEN H (1953), Social responsibilities of the businessman, New York, Harper & Brothers, p. 6, cité

par RODIC. I (2007), Responsabilité sociale des entreprises – le développement d’un cadre européen, mémoire de DEA en études européennes, Institut Européen de l’Université de Genève, p 16. 2 Commission Européenne, livre vert, 2001, p 8.

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ou la morale d’entreprise».

Wood1

(1991)

«La signification de la responsabilité sociétale ne peut être appréhendée qu’à travers l’interaction de trois principes : la légitimité, la responsabilité publique et la discrétion managériale, ces principes résultant de trois niveaux d’analyse, institutionnel, organisationnel et individuel»

OCDE2

«Les entreprises dans une économie globale sont souvent appelées à jouer un plus grand rôle, au-delà de celui de création d’emplois et de richesses et que la RSE est la contribution des entreprises au développement de la durabilité; que le comportement des entreprises doit non seulement assurer des dividendes aux actionnaires, des salaires aux employés et des produits et services aux consommateurs, mais il doit répondre également aux préoccupations et aux valeurs de la société et de l’environnement».

El Hila & Amaazoul

(2012)3

« Application du développement durable au monde des entreprises qui se matérialise par l’engagement volontaire et réel des entreprises d’intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités et leurs relations avec les parties prenantes en veillant à limiter leurs externalités négatives et à consolider leurs effets positifs »

Organisation Internationale

du Travail (2006)

4

« La RSE traduit la façon dont les entreprises prennent en considération les effets de leurs activités sur la société et affirment leurs principes et leurs valeurs tant dans l’application de leurs méthodes et procédés internes que dans leur relation avec d’autres acteurs. La RSE est une initiative volontaire dont les entreprises sont le moteur et se rapporte à des activités dont on considère qu’elles vont plus loin que le simple respect de la loi ».

Source : tableau fait par nous - mêmes sur la base de la documentation recueillie.

Malgré la multiplicité des définitions de la RSE, on reproche à ce concept d’être large, ambigu et peu consolidé (Capron et Quairel, 2004 ; Rodic, 2007 ; Ernult et Ashta, 2007). Toutefois, L’évolution du concept de la RSE a fait émergé une nouvelle notion plutôt managériale et plus opérationnelle de la RSE à savoir la réceptivité sociétale (Corporate Social Responsiveness).

1 Wood D.J. (1991), Corporate Social Performance Revisited, Academy of Management Review, vol. 16

n° 4, pp. 691-718. 2 www.oecd.org

3 El Hila R., Amaazoul H. (2012), la responsabilité sociétale des entreprises au Maroc : entre mérites et

limites, Dossier de recherches en économie et gestion, n°1, p 237. 4http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/@ed_emp/@emp_ent/@multi/documents/publication/

wcms_142693.pdf

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1.2. Les stratégies d’entreprises face à la RSE En occident, l’environnement de l’entreprise en matière de RSE est de plus

en plus contraignant (pression des organisations internationales, des consommateurs, des ONG, des médias, milieu universitaire… ), de ce fait, les entreprises sont de plus en plus obligées d’adopter un comportement socialement responsable voir même des stratégies de RSE qualifiées aussi de réceptivité sociétale.

Carroll (1999) définit la réceptivité sociétale comme étant la capacité d’une firme à répondre aux pressions sociales alors que pour Wood (1991), elle correspond à la mise en place d’une gestion des relations qui lient l’entreprise avec ses différentes parties prenantes. La réceptivité sociétale exprime l’attention des dirigeants portée aux demandes de la société, elle répond ainsi au flou de la responsabilité sociétale (Pesqueux, 2002).

Pour de nombreuses entreprises, l’environnement et le social sont devenus une partie intégrante de leur choix stratégique et une composante essentielle de leur compétitivité et durabilité (Boyd, 2001 ; Martinet et Reynaud, 2004), d’où la diversité de travaux qui ont répertorié et traité les stratégies de réponse de l'entreprise aux attentes sociales et environnementales (McAdam Terry, 1973 ; Sethi, 1975 ; Wilson, 1975 ; Caroll, 1979 ; Oliver, 1991 ; Martinet et Payaud, 2008). Nous synthétisons leurs travaux comme suit :

Tableau 2. Stratégies de réceptivité sociétale

McAdam

Terry (1973) Lutter

Faire uniquement

ce qui est exigé

Etre progressiste Etre leader de son

secteur

Sethi (1975) Mise en

conformité Capacité de réponse

aux parties prenantes

Wilson (1975) ; Caroll

(1979) Réactive défensive Accommodation Proactive

Oliver (1991) Evitement Manipulation Conformité

sociale Conformité totale

Wheeler et al., (2003)

Mise en

conformité Management des relations

Création de valeur

Martinet et Payaud (2008)

Cosmétique Annexe Intégrée BOP

Source : adapté d’après Ernult et Ashta, 2007 ; Martinet et Payaud, 2008 ; Gherra, 2010.

Nous pouvons déduire que les stratégies d’entreprises vont de la situation où

l'entreprise ne mène aucune action à la situation où elle agit au mieux. En effet, certaines entreprises fuient leur RSE (lutter, Evitement,), d’autres

admettent la RSE mais ne font que le strict minimum (faire uniquement ce qui est exigé, défensive, manipulation, cosmétique). Alors que la troisième catégorie d’entreprises accepte plus la RSE et s’engage mieux en matière de RSE en faisant

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tout ce qui est requis (mise en conformité, annexe, être progressiste, management des relations, intégrée,) tandis que les entreprises de la dernière catégorie anticipent la RSE et peuvent même innover en matière d’actions afférentes à RSE (capacités de réponse aux parties prenantes, être le leader de son secteur, proactive, conformité totale, création de valeur, BOP). (Ernult et Ashta, 2007 ; Martinet et Payaud, 2008 ; Gherra, 2010)

Pour légitimer leurs stratégies en matière de RSE, bon nombre d’entreprises recourent à certains outils afférents soit à la dimension sociale du développement durable (SA 8000, OHSAS 18001, bilan social, comptabilité sociale…) soit à sa dimension environnementale (ISO 14001, comptabilité environnementale…), soit elles combinent les deux dimensions du développement durable (ISO 26000, Balanced ScoreCard, Reporting GRI, …).

Avant de nous intéresser aux stratégies relatives à la RSE dans les quatre pays africains, il convient d’abord de connaître l’environnement de cette RSE dans ces pays.

2. Quel environnement de la RSE dans les quatre pays africains ? L’entreprise n’est pas une entité isolée puisqu’elle exerce son activité au sein

d’un environnement qu’on peut définir comme « l’ensemble des acteurs et facteurs externes à l’entreprise qui l’influencent dans son activité courante et dans ses prises de décisions et sur lesquels cette entreprise peut agir et échanger avec eux des flux réels, financiers et informationnels ».

La RSE est un engagement concret et volontariste (c’est une décision) certainement influencé par l’environnement de l’entreprise.

Le premier constat que nous avons pu établir et que le débat sur la RSE dans les quatre pays africains s’est institutionnalisé vu qu’il existe un certain nombre d’acteurs de la RSE et surtout que les pouvoirs publics ne peuvent plus à eux seuls corriger les maux de société (pauvreté, éducation, santé, préservation de l’environnement…).

2.1. Quelques indicateurs globaux de comparaison (macro - environnement)

Pour réaliser leur croissance économique et sociale, les quatre pays ne cessent d’investir dans les infrastructures de base, la santé, l’éducation, ont cherché à réduire la pauvreté, à confronter la corruption… (PNUD, Banque mondiale, transparensy international).

A la lumière de certains indicateurs retenus, la comparaison dévoile que la Tunisie est mieux classée que les trois autres pays sur le plan Indice de Développement Humain (IDH) (en dessus de l’indice des pays arabes), indice de compétitivité globale, approvisionnement en eau potable de la population rurale, indice d’inégalité de genre mais par contre, elle enregistre le plus faible indice de performance environnementale.

Sur le plan social, le Maroc est le pays qui enregistre le seuil de la pauvreté le plus faible (9%) de la population nationale grâce surtout à l’initiative nationale du développement humain (INDH) lancée en 2005, à l’amélioration des IDH et les

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initiatives individuelles d’entreprenariat mais, il lui reste du chemin à parcourir sur le plan de l’éducation.

Par rapport aux autres pays, l’Afrique de Sud est le pays qui émet plus de CO2 (2009) mais par contre, elle enregistre le meilleur indice de performance environnementale (2012), les meilleurs indices en ce qui concerne l’éducation et la perception et le contrôle de la corruption.

Par rapport aux autres pays, même si le Sénégal demeure le pays le moins polluant, il est par contre le pays le plus pauvre (presque la moitié de la population), le moins compétitif, qui a le plus faible IDH et qui enregistre le taux d’inégalité de genre le plus élevé.

Tableau 3. Quelques indicateurs globaux de comparaison1

Quelques indicateurs Maroc Tunisie Afrique du Sud

Sénégal

IDH (2012) Score 0,591 0,712 0,629 0,470

Classement/187 130 94 121 154

Indice de compétitivité globale (2012-2013)

Score/7 4,15 4,47 4,37 3,66

Classement/142 70 40 52 117

Indice de perception de la corruption (2012)

Score/100 37 41 43 36

Classement/176 88 75 69 94

Contrôle de la corruption (2010) 53% 55% 61% 30%

Indice de performance environnementale (2012)

Score 45,76 34,55 46,66 46,73

Classement/132 105 128 99 98

Emission de CO2 (tonne métrique par habitant) (2009) 1,5 2,4 10,1 0,4

Ratio de la population pauvre (% de la population) (2010)

9 15,5 23 46,7

Source d’eau améliorée en milieu rural (en % de la population rurale) (2010)

61% 84% en

2009 79% 56%

Indice d’inégalité de genre (2012) 0,444 0,261 0,462 0,540

Education (durée moyenne de scolarisation en années) (2012)

4,4 6,5 8,5 4,5

Source : tableau fait par nous-mêmes sur la base des statistiques recueillies.

En plus de ces indicateurs globaux, il est à noter que dans les quatre pays, l’économie formelle et informelle cohabitent et se complètent (Wong et Yaméogo, 2011).

Certes, les quatre pays n’ont pas cessé d’améliorer ces indicateurs internationaux (à titre indicatif, évolution favorable de l’IDH de 1980 à 2012 pour les quatre pays). Néanmoins, par rapport aux pays développés et bon nombre de pays émergents, ils figurent toujours en bas de classement pour presque tous les indicateurs.

Avec une telle situation et un tel macro - environnement, quel intérêt porte chacun de ces pays à la RSE.

1 http://hdr.undp.org/fr/pays/ ; http://www.transparency.org/country ;

http://donnees.banquemondiale.org/pays

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2.2. Acteurs secondaires de la RSE Le principal acteur de la RSE est l’entreprise, c’est elle qui mène des actions

concrètes sur le plan social et/ou environnemental, cependant le concept de la RSE s’est institutionnalisé dans ces quatre pays grâce à l’existence d’acteurs externes à l’entreprise, que nous pouvons qualifiés d’acteurs secondaires (pouvoirs publics, ONG, milieu universitaire) qui oeuvrent en faveur de la sensibilisation et de la promotion de la RSE dans ces pays.

2.2.1. Pouvoirs publics En toute souveraineté ou sous l’impulsion des organisations internationales

et l’appui des donateurs bilatéraux et multilatéraux, les gouvernements des quatre pays ont ratifié des conventions internationales en faveur du développement durable et de la RSE (développement durable grâce au pacte Mondial des Nations Unies, OIT, Objectifs du Millénaire pour le développement…), ont instauré des lois et des institutions en faveur du développement durable et/ou de la RSE et encouragent le partenariat public privé dans ces deux domaines.

Aussi, les quatre pays ont procédé lors du Sommet de RIO+20 en Juin 2012 à la signature de la Déclaration comportant, entre autres, des engagements spécifiques pour que les secteurs publics et privés renforcent leurs partenariats relatifs à la responsabilité sociétale et la mettre au service du développement durable.

En ce qui concerne la normalisation, les quatre pays sont membres de l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO) et contribuent aux processus d'élaboration des normes à travers leurs organismes nationaux de normalisation. Dans le cadre de l'élaboration des lignes directrices ISO 260001 sur la responsabilité sociétale, l’Afrique du Sud, le Maroc et la Tunisie faisaient partie des comités2 nationaux qui ont contribué à l’élaboration de cette norme alors que le Sénégal faisait partie des pays observateurs des travaux.

2.2.2. Milieu universitaire Dans les quatre pays, la RSE est généralement une matière enseignée dans

certaines disciplines de l’enseignement supérieur. Sur le plan de la recherche scientifique, on note la création d’un certain nombre d’équipes de recherche qui travaillent sur l’axe responsabilité sociétale et/ou développement durable. Différents articles, communications et thèses de Doctorat portant sur les questions du développement durable et de la RSE ont été réalisés par des enseignants et doctorants. Néanmoins, le milieu universitaire de l’Afrique du Sud se démarque

1 Cette norme fournit les lignes directrices sur les principes sous-jacents de la responsabilité sociétale,

sur l’identification de celle-ci, sur le dialogue avec les parties prenantes afférent aux questions centrales de la RSE, domaines d’action et moyens d’intégrer un comportement responsable dans l’organisation. 2 Les comités miroirs nationaux travaillent autour des organismes nationaux de normalisation, ils

regroupent diverses parties prenantes (pouvoirs publics, industries, organisations non gouvernementales, entreprises, consommateurs…

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considérablement des trois pays africains et se rapproche beaucoup des milieux universitaire occidentaux vu qu’un certain nombre d’établissements universitaires ont créé des départements spéciaux destinés à faire des études et des recherches, et à former les étudiants et le secteur des entreprises aux stratégies et activités de RSE (Yameogo, 2007 ; GTZ, 2013), « L’Afrique du sud est le seul pays africain où la notion de la RSE ou de citoyenneté d’entreprise faut autant de débat que dans les milieux académiques occidentaux. L’histoire du pays et le rôle joué par les entreprises pendant le régime d’apartheid ont été un élément propulseur » (Wong et Sida Yaméogo, 2011).

2.2.3. Organisations non gouvernementales (ONG) Les quatre pays disposent d'une implantation assez forte d'ONG qui couvrent

de nombreux domaines (droits de l’homme, développement local, défense des droits des consommateurs, environnement, lutte contre la corruption,…). Cependant, on reproche aux ONG sénégalaises qu’elles n’ont pas une réelle capacité d’influence, malgré leur nombre assez important et ceci à cause de leur faible structuration, de leur manière de travail n’impliquant pas d’autres partenaires sur les questions et les besoins de la société ainsi que leur dépendance financière aux organisations donatrices (Yameogo, 2007 ; GTZ, 2013). Il en découle aussi que la RSE n’est pas encore une préoccupation majeure de ces ONG, quoique, le Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) a mené en partenariat avec la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) et sous l’impulsion et l’assistance technique de RSE Sénégal1 une réflexion pour l’élaboration d’une charte de RSE et développement durable. Cette charte sera destinée aux entreprises désirant s’engager davantage dans une RSE stratégique (GTZ, 2013).

En Tunisie, à coté des principales ONG impliquées directement dans la RSE à savoir l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) et la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), d’autres ONG ont des missions qui convergent avec les valeurs et les principes de la RSE.

Au Maroc, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) qui est un interlocuteur de poids vis-à-vis des pouvoirs publics et des autres parties prenantes est très consciente de la RSE d’où la mise en oeuvre depuis 2007, d’une charte de responsabilité sociale qui s’aligne parfaitement avec les principes du pacte mondial ainsi qu’un label2. L’objectif étant d’élever les actions en matière de RSE au rang stratégique et de faire connaître et reconnaître les entreprises socialement responsables.

En Afrique du Sud, les ONG jouent un rôle important en matière de RSE. Elles sont très actives et entretiennent de bonnes relations avec les entreprises.

1 RSE Sénégal est un réseau d’entreprises dont la vocation est d’assurer la promotion de la RSE et

d’accompagner les entreprises dans leurs démarches RSE, à travers notamment l’organisation annuelle du Forum de Dakar sur la RSE depuis 2009. 2 CGEM (2008), Présentation et règles d’attribution du Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de

l’Entreprise, guide d’information, décembre, pp 8-16.

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L’Afrique du Sud se démarque nettement des trois autres pays, vu que ses ONG sont des parties prenantes sérieuses relativement au discours national et à l’élaboration de politiques sur les questions d’éthique et de développement. Elles collaborent activement avec le gouvernement et les entreprises pour trouver des solutions aux problèmes de développement durable (GTZ, 2013).

Les efforts des acteurs dans les quatre pays se traduisent par des partenariats multi - parties prenantes. L’Afrique de Sud se distingue des autres pays, par l’ancienneté de ces partenariats et l’existence de plus d’une trentaine d’initiatives en faveur de la RSE (Yameogo, 2007 ; (Wong et Yaméogo, 2011 ; GTZ, 2013).

Nous pouvons déduire que dans les quatre pays, le degré d’implication des acteurs secondaires de la RSE est différent, mais ils ne sont pas insensibles à la RSE et oeuvrent en faveur de sa promotion.

L’environnement favorise la promotion de la RSE mais n’est pas contraignant, autrement dit, ne force généralement pas les entreprises à être « sociétalement » responsable.

Ce qui nous amène à nous poser la question : Quelles sont les stratégies de la RSE des entreprises africaines ?

3. Quelles stratégies de la RSE dans les quatre pays africains ? Grâce aux efforts des acteurs secondaires dans les quatre pays africains,

nous pensons à priori que le concept de responsabilité sociétale n’est plus méconnu par les entreprises africaines du moins celles structurées et de taille acceptable.

3.1. Les stratégies de RSE des entreprises africaines La revue de la littérature, la consultation des rapports annuels et des sites

web d’un certain nombre d’entreprises implantées dans les quatre pays laissent croire que leurs stratégies en matière de responsabilité sociétale sont très différentes et fortement influencées par d’autres facteurs et acteurs (cités plus haut). En effet, la taille (PME ou grande entreprise), le secteur d’activité (polluant ou non polluant), les moyens financiers, les coûts, leur relations avec les donneurs d’ordres étrangers dans le cadre d’une sous ou co-traitance ou les relations qui les lient avec leur société mère dans le cadre par exemple de multinationales (El Hila et Amaazoul H, 2012 ; Wong et Yaméogo, 2011 ; Barmaki et Aitcheikh, 2011 ; M’Hamdi et Trid, 2009 ; Ben Yedder et Souaï, 2009). La consultation des sites des bourses de valeurs des quatre pays, nous dévoile l’existence d’un indice de l’investissement socialement responsable (JSE) uniquement en Afrique de Sud. Cet indice est le premier indice mis en place dans un pays émergent depuis 2004. en Afrique du Sud, Toutes les entreprises inscrites dans l'indice FTSE peuvent faire partie de l’indice JSE de manière volontaire. En 2013, 70 sociétés cotées ont répondu aux critères de cet indice, dont six entreprises ayant réalisé les meilleures performances1.

1 Liste des entreprises inscrites au JSE, www.jse.co.za/services/market-data/indices/socially-

responsible-investment-index;

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Au Maroc, au Sénégal et en Tunisie, la RSE est à ses débuts. Différents travaux ont révélé que la quasi – majorité des entreprises se soucient très peu de leur RSE, pour leur dirigeants, elle se limite à celle réglementaire. Pour le peu des entreprises qui restent, elles limitent leur RSE à celle philanthropique (don, mécénat). Enfin, très peu d’entreprises adoptent une stratégie de RSE intégrée à leur domaine d’activité (Koleva et Gherib, 2012 ; Boutti, 2010 ; Benali, 2003 ; GTZ, 2013).

L’Afrique du Sud, se démarque toujours par rapport aux trois autres pays et ce « Grâce aux politiques modernes de RSE appliquées, à l’importance des activités de RSE et aux partenariats mis en place, l’Afrique du Sud est le leader continental des pratiques de RSE. En Afrique du Sud, l’approche de la RSE a évolué. Elle est passée de l’application de programmes purement caritatifs à une approche philanthropique plus stratégique et plus axée sur la RSE, à une approche stratégique et intégrée plus récente de l’ISR1 adoptée par toutes les parties prenantes, c’est-à-dire le gouvernement, la société civile et les entreprises. L’élargissement des pratiques de RSE aux petites et moyennes entreprises reste toutefois un problème à résoudre » (GTZ, 2013).

3.2. Normes et labels de la RSE dans les quatre pays

ISO 26000 est certainement la norme qui porte sur les deux dimensions de la RSE à savoir le social et l’environnemental, toutefois, elle propose uniquement des lignes directrices pour la prise en compte des enjeux du développement durable dans la stratégie et la gestion de l’entreprise plutôt que des outils pour mesurer les résultats obtenus (Dohou et Berland, 2007), il est à rappeler aussi que cette norme n'est ni destinée, ni appropriée à des fins de certification ou à une utilisation réglementaire ou contractuelle (OIN, 2010)2 d’où l’absence de statistiques afférentes à cette norme.

Pour légitimer leurs stratégies de RSE, certaines entreprises dans les quatre pays africains font recours à des normes de certification internationales. Nous avons retenu :

Tableau 4. Normes retenues

Normes Dimension de la RSE Description

ISO 14001 Environnementale Prescrit les exigences relatives au système de

management environnemental (S.M.E.).

SA 8000 Sociale Défend des conditions de travail décentes. Il

permet aux entreprises de mieux communiquer avec leurs parties prenantes

OHSAS 18001

Sociale

Prescrit les exigences relatives au management de la santé et la sécurité au travail

ISO 22 000 Sociale Prescrit les exigences relatives au système de

management de la sécurité des aliments

1 Investissement socialement responsable.

2 Organisation internationale de normalisation (ISO), « Découvrir ISO 26000 », brochure d’information,

p 4.

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Source: tableau fait par nous – mêmes sur la base des informations recueillies.

Tableau 5. Comparaison du nombre d’entreprises certifiées ISO 14001 par

pays (1999 – 2012) 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Afrique du Sud 264 378 393 540 485 530 752 757 815 857 938

Maroc 11 6 21 26 37 39 35 49 63 38 45

Sénégal 2 3 3 3 3 3 7 5 7 7

Tunisie 13 18 30 30 50 67 102 135 88 68 80

Source: The ISO Survey of Certifications, 2012, www.iso.org/iso.

Tableau 6. Comparaison du nombre d’entreprises certifiées ISO 22000 par

pays (2007 – 2012)

Source: The ISO Survey of Certifications, 2012, www.iso.org/iso.

Par rapport à ces deux indicateurs, l’Afrique de Sud se démarque des trois

autres pays vu le nombre plus important des entreprises certifiées, vient en deuxième position la Tunisie, suivie du Maroc et en dernière position le Sénégal.

Alors que pour SA 8000, de 2000 à 2013, aucune entreprise n’est certifiée en Afrique du Sud et au Sénégal. Au Maroc, une seule entreprise opérant dans le secteur agricole a été certifiée en 2009. En Tunisie, 5 entreprises ont été certifiées de 2009 à 2012 opérant dans le secteur industriel1.

Pour OHSAS 18001, nous n’avons trouvé aucune information sur le site officiel de cette norme, la consultation des sites des instituts de normalisation dans les quatre pays africains, nous a permis de recueillir les statistiques suivantes : en 2013, 259 entreprises en Afrique du Sud, 26 entreprises au Maroc, 1 entreprise au Sénégal et 1 entreprise en Tunisie.

En plus de ces normes de RSE à dimension internationale, il existe des instruments appropriés à chaque pays. Parmi lesquels figurent des labels relatifs à la RSE et qui sont des indicateurs d’attestation de conformité et de respect des conditions émises par des fédérations professionnelles ou groupement d’entreprises, tel que la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cette dernière a mis en place depuis 2007 un label relatif à la RSE.

1 Social Accountability International Services (2013), Liste des entreprises certifiées dans 72 pays,

www.saasaccreditition.org/cerfacilitieslist

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Afrique du Sud 15 37 76 115 157 218

Maroc 29 37 49 52 46 40

Sénégal 1 1

Tunisie 36 47 65 95 102 70

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En termes de statistiques, au Maroc, de 2007 à 2013, uniquement 55 entreprises ont obtenu ce label. En Tunisie, la mise en place d’un tel label vient d’être lancé, en mars 2014, par la confédération tunisienne des entreprises citoyennes. Alors qu’en Afrique du Sud et au Sénégal aucune information n’est disponible selon nos recherches bibliographies et webographiques.

Conclusion : Il ressort de cette approche comparative que l’environnement de la RSE et

surtout ses acteurs secondaires favorisent sa promotion, puisque dans les quatre pays, la RSE s’est institutionnalisée et qu’un certain nombre d’entreprises s’engage concrètement et volontairement sur la voie de la RSE et implicitement sur celle du développement durable (rapporté au nombre global des entreprises, les chiffres demeurent faibles).

Comparé aux autres pays, l’Afrique du Sud est très en avance vu le niveau élevé d’engagement des acteurs secondaires et des entreprises (acteurs principaux) en faveur de la RSE.

Aussi, nous pouvons émettre un classement de ces quatre pays en terme d’engagement socialement responsable de leurs entreprises. Dans ce cadre, l’Afrique du Sud vient en tête, le Sénégal en dernière position, tandis que le Maroc et la Tunisie occupent une position intermédiaire. Ce classement est en harmonie avec leur niveau de développement socioéconomique.

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Webographie (dernière date de consultation 07/06/2014) : - http://ccr-uemoa.org/ - http://donnees.banquemondiale.org/pays - http://www.asn.sn/ - http://www.bourse.tn/; - http://www.imanor.ma/ http://hdr.undp.org/fr/pays/ - http://www.innorpi.tn/ - http://www.transparency.org/country - www.casablanca-bourse.com - www.iso.org/iso. - www.jse.co.za/services/market-data/indices/socially-responsible-investment-

index; - www.saasaccreditition.org/cerfacilitieslist - www.sabs.co.za