Résister par l'art et la littérature : Survivre

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ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’AUDE La Bibliothèque i « L’art et la révolte ne mourront qu’avec le dernier homme » Albert Camus R Résister par l’art ésister par l’art et la liérature : Survivre et la liérature : Survivre 2015-2016 Reources documentaires Reources documentaires Reources documentaires Reources documentaires Concours oncours National de la ational de la Résistance ésistance et de la et de la Déportation éportation

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ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’AUDE

L a B i b l i o t h è q u e

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« L’art et la révolte ne mourront qu’avec le dernier homme »Albert Camus

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2015-2016

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Concours oncours National de la ational de la Résistanceésistanceet de la et de la Déportationéportation

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Bornes chronologiques etinterprétations du sujet

Rien n’est précisé dans le sujet ; on peut donc penser qu’il s’agit de se concen-trer sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Il ne faut pas négliger toutefois les textes, dessins, peintures, etc. réalisés après la guerre et/ou au retour des camps : ce sont aussi des formes de résistance… Résistance

à l’oubli, liée à l’impérieuse nécessité de « faire savoir », d’entretenir la mémoire ; résistance à l’angoisse des souvenirs, aux traumatismes, à la culpabilité d’avoir survécu.

La résistance pendant le confl it revêt par ailleurs diverses formes : la résistance active (lutte armée, réalisation et diff usion de supports de propagande, entraide…), la résistance passive (ne pas participer à ce qui est imposé par les occupants, les nazis, les collaborateurs) et pour les victimes, la résistance à la torture, à la mort programmée (énergie, réfl exes de survie…). Ainsi, on distingue les artistes, les résistants ayant créé des œuvres « engagées », véritables « armes de combat », et les personnes qui se sont appuyées sur ces créa-tions artistiques pour conserver leur dignité, leur humanité, pour trouver un regain de courage, la force de résistance et de survie, ou pour entretenir, plus simplement, au quotidien et en privé, une foi patriotique, une posture de « non-consentement ».

Enfi n, les préoccupations esthétiques et/ou la recherche du beau, communément admises quand il s’agit d’art et de littérature, peuvent être reléguées au rang de futilités, quand l’objectif est de résister. On peut en eff et créer avant tout par ur-gence, créer pour témoigner, pour encourager ses camarades, ou pour s’évader de la sordide réalité dans laquelle on se trouve, dans les camps notamment…Pour autant elles ne sont jamais absentes, car un artiste a une sensibilité particulière qui reste toujours un moteur de sa création.

Le champ d’investigation pour ce concours est donc vaste. La sélection bibliogra-phique et sitographique qui suit n’a pas et ne peut avoir pour vocation d’évoquer l’intégralité du thème ; elle fournit des pistes et donne quelques clés qui devraient faciliter le travail de recherche et de réfl exion des enseignants et des candidats.

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L’essentiel de la production littéraire de la période de la déportation est constitué de milliers de poèmes écrits dans les prisons, les ghettos et les camps nazis, très souvent par des détenus maniant cette forme d’expression pour la première fois,

mais faisant preuve d’une authentique ferveur. Cette poésie dépeint l’horreur vécue, mais aussi l’amour, la camaraderie, la solidarité, la patrie, l’espérance et la soif de beauté en opposition aux laideurs et aux atrocités des camps. Elle dépasse donc la valeur de simple témoignage. Elle est l’irrésistible expression d’une résistance, la preuve d’une vie spirituelle et d’une survie de la pensée créatrice au cœur d’un système acharné à la destruction et à la négation de l’Homme.

Création et production contemporaine des camps de concentrationLa résistance à l’oppresion et à la mort

MESNARD (Philippe), Témoignage en résistance, Paris, Stock, 2007, 419 p. Biblio-graphie. Index.L’expérience concentrationnaire a souvent été décrite comme indicible. Et pour-tant de nombreux textes, œuvres ou fi lms s’eff orcent d’en témoigner de diverses manières. A partir d’un corpus littéraire et cinématographique, Philippe Mesnard étudie les formes d’expression mobilisées par les témoins, écrivains et artistes. Tout public.

Littérature concentrationnaire

Association française Buchenwald-Dora et VERDET (André) éds. , Anthologie des poèmes de Buchenwald , Paris, Tirésias, 1995, 152 p.Les poèmes des déportés de Buchenwald constituent un témoignage précieux : c’est le chant encore vivant, le souffl e d’un peuple en haillons qui refuse de se sou-mettre à la barbarie nazie. Tout public.

DANS LES CAMPS…Les ouvrages ici proposés, tous facilement accessibles, sont disponibles pour cer-

tains à la bibliothèque des Archives départementales de l’Aude (cotes indiquées entre parenthèses).

Pour un repérage plus simple : les documents notés en bleu présentent les œuvres de Résistance ; les essais, en noir, commentent quant à eux ces dernières, dévoilant la vie de leur auteur ou explicitant les mouvements artistiques dont elles relèvent.

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CHRISTOPHE (Francine), Vous parlerez pour nous : poèmes concentrationnaires, Paris, L’Harmattan, 2010, 108 p.Recueil de poèmes évoquant l’enfermement dans les camps de concentration du-rant la Seconde Guerre mondiale. Chaque texte est précédé d’une courte phrase d’un élève d’une des classes visitées par l’auteure pour témoigner de la déporta-tion dont elle fut victime. Tout public.

KUON (Peter), L’écriture des revenants : lectures de témoignages de la déportation politique, Paris, Kimé, 2014, 456 p. Bibliographie. Index.Etude sur les textes écrits laissés par les survivants de camps de concentration et d’extermination nazis. Professeur de philologie romane, l’auteur analyse les silences et les non-dits, le choix des mots et les motifs récurrents. A partir de la description d’expériences communes, il cherche à déceler dans les plis des écri-tures, la vérité subjective du témoignage, littéraire ou non. Public motivé.

LESPINASSE (Pierre-Charles), 15 mois à Buchenwald : 37 dessins, s. l., Editions du Sud, s. d. (1945 ?), 78 p. (D°3163)Déporté politique, interné à Buchenwald de 1944 à 1945, Pierre-Charles Lespi-nasse dresse ses mémoires sur le vif, au jour le jour, en dissimulant toutes ses notes et ses dessins dans deux fausses poches à l’intérieur d’un tricot porté à même la peau… Un témoignage exceptionnel. Tout public.

MENAGER (Yves) éds., préface de SEMPRUN (Jorge), Paroles de déportés, , Ivry-sur-Seine, Ed. de l’Atelier, 2015, 118 p.Une quarantaine de poèmes de déportés, ainsi que des dessins, témoignent de l’expérience eff royable des camps nazis. Ces textes et dessins sont présentés dans un ordre retraçant les étapes de leur martyre : la prison, la torture, le train, l’arrivée au camp, la vie, la mort, l’espoir au quotidien, le retour et la mémoire. Tout public.

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POUZOL (Henri), Ces voix toujours présentes. Anthologie de la poésie européenne concentrationnaire, Reims-Paris, Presses universitaires de Reims-Fédération natio-nale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), 1995, 492 p.En 1976, le poète Henri Pouzol voyage en Israël et en Europe de l’Est pour consti-tuer une somme de poèmes écrits dans les camps nazis entre 1933 et 1945. Le résultat de ce travail est la publication de cette anthologie, parue à l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire des débarquements et de la Libération de la France.

Art concentrationnaire

COGNET (Christophe), Parce que j’étais peintre. L’art rescapé des camps nazis, Allemagne, La Huit Production, 2013, 105 min.Ce fi lm documentaire mène une enquête inédite sur les œuvres réalisées clandes-tinement dans les camps nazis. L’auteur dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de leurs œuvres, au sujet des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leur signature ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination. Il ques-tionne en outre la place de l’art dans les camps.Le fi lm a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et a été sélectionné au Festival international du fi lm de Rome en novembre 2013.

Il existe un très grand nombre de dessins et peintures réalisés dans les camps de concentration nazis : plus de 30000 dessins et croquis ont été retrouvés, et leur inven-taire est seulement ébauché. Ces dessins sont d’une très grande variété. Ils ont pu

être réalisés par des artistes professionnels ou des amateurs. Ce sont des témoignages irremplaçables sur la déshumanisation dans les camps, la vie quotidienne, le travail, les sévices… «La nécessité de dessiner, c’est combattre les camps dans leur essence même qui est précisément d’avoir été conçus pour être irreprésentables et provoquer la faillite de toute représentation de l’intérieur. Ces œuvres constituent ainsi l’un des plus hauts faits de résistance : elles sont la trace, la preuve, du combat essentiel que mènent les hommes pour produire des images dignes d’eux même.» (Christophe Cognet, au sujet de son fi lm Parce que j’étais peintre. L’art rescapé des camps nazis en 2013).

La fabrication d’objets dans les camps relève également d’une pratique artistique. L’en-semble de ces créations constitue en soi un acte de résistance : les matériaux sont en général volés dans les ateliers, la possession d’un objet personnel peut engendrer des exactions… etc.L’objet fabriqué est souvent utilitaire : cuillère, couteau… Il permet au déporté de conser-ver un peu de dignité, ou participe aussi à la nécessité de posséder quelques aff aires personnelles.

La création musicale dans les camps demeure enfi n bien pauvre. La musique d’initiative non offi cielle est, en règle générale, illégale. Le chant demeure donc la forme musicale la plus simple. Mais c’est tout sauf un plaisir eff réné, tout au plus l’un des moyens psycho-logiques de résister à l’agression ambiante. Dans cette optique, Germaine Tillion monte clandestinement au camp de Ravensbrück, au cours de l’hiver 1944-1945, un spectacle : le Verfügbar ou « bon à rien ». Cette opérette-revue se moque des bizarreries sinistres des règlements et laisse les prisonnières rêver à une vie plus douce…

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À écouter, à lire, en lien avec ce documentaire :

• Émission de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah Mémoires Vives, du 2 mars 2014. Avec Christophe Cognet, réalisateur.http://memoiresvives.net/2014/03/02/parce-que-jetais-peintre/Mémoires Vives est diff usée tous les dimanches à 13 h sur RCJ (94.8 FM à Paris). • Dossier pédagogique destiné aux enseignants de Philosophie (avec les thématiques : L’art est-il nécessaire pour tout exprimer ?, L’œuvre d’art a-t-elle une valeur historique ?) :http://www.zerodeconduite.net/parcequejetaispeintre/dossier_pedagogique.html

Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes éds., Empreintes : poèmes et dessins des prisons et camps de concentration nazis, Paris, FNDIRP, 1990, 125 p.Pour le 45ème anniversaire de la libération des camps, la FNDIRP a réuni un choix de poèmes et de dessins composés entre 1940 et 1945 par des détenus, poètes confi rmés ou humbles artisans. Tout public.

GEVE (Thomas), préface CYRULNIK (Boris), Il n’y a plus d’enfants ici : dessins d’un enfant prisonnier des camps de concentration, Paris, J.-C. Gaw-sewitch éditeur, 2009, 128 p. Bibliographie.Déporté à Auschwitz en 1943, à l’âge de 13 ans, Thomas Geve raconte en 80 dessins son vécu, le système concentrationnaire et la hiérarchie nazie. Ces illustrations sont rassemblées dans ce livre et chacune d’elles, commentée par l’auteur, raconte une scène de la vie au sein des camps de concentration. Tout public.

Boris Taslitzky dessin fait à Buchenwald

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Les dessins comme forme de résistance dans les camps Dossier pédagogique très complet, proposé par la Fondation de la Résistance. Avec des por-traits d’artistes résistants, des présentations d’œuvres et des bibliographies, des questionnaires et des témoignages exploitables en classe. Niveaux 3ème à 1ère.http://www.fondationresistance.org/documents/cnrd/Doc00172.pdf

Musée Saint-Denis de Reims éds., Créer pour survivre : exposition, Reims, Musée des beaux-arts de Reims, 21 septembre-26 novembre 1995, Paris, FNDIRP, 1995, 126 p. Catalogue de l’exposition réunissant des centaines de dessins, esquisses, toiles, objets réalisés dans les camps d’internement, de concentration ou d’extermination. Ces œuvres d’artistes ama-teurs ou confi rmés constituent des témoignages précieux sur la barbarie nazie et la résistance spirituelle. Tout public.

Résister par l’art dans le complexe concentrationnaire de Buchenwald, Mittelbau-Dora et KommandosDossier internet de Marie-France Reboul :http://www.cathyleblanc.fr/page/4

Université de Reims Champagne-Ardenne et Fédération nationale des déportés et inter-nés résistants et patriotes (FNDIRP) éds., Créer pour survivre : actes du Colloque international Ecritures et pratiques artistiques dans les prisons et les camps de concentration nazis, Reims, 20-22 sept. 1995, Paris, FNDIRP, 1996, 264 p.Des chercheurs, confrontés aux témoins, expliquent comment, au risque de leur vie, des dépor-tés, des internés réussissent à écrire ou à dessiner. Tout public.

Léon Delarbre, Les porteurs de tôle. Dora

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VOOLEN (Edward van) dir., Charlotte Salomon : vie ? ou théâtre ? : exposition, Paris, Musée d’art et d’histoire du judaïsme, 2006, Paris, Paris-Musées-Musée d’art et d’histoire du judaïsme, 2006, 431 p.En 1940, Charlotte Salomon, artiste juive allemande de 23 ans, se réfugie dans le sud de la France. De 1940 à 1942, notamment durant son internement au camp de Gurs, elle crée le Singenspiel, ou pièce chantée, constitué de 1.325 gouaches, de textes et de citations musicales qui retracent sa vie. Arrêtée par la Gestapo, elle meurt à Auschwitz en 1943. L’ouvrage reproduit ici 800 peintures de la jeune femme, accompagnées d’éléments biographiques, d’une chronique historique et de textes de critiques. Tout public.

WEISSOVA (Helga), Le journal d’Helga : témoignage et dessins d’une enfant rescapée de la Shoah, Paris, Belfond, 2013, 264 p. (Documents).Illustré des propres dessins de l’auteure, ce journal rédigé de 1938 à 1945, relate la vie de cette petite fi lle, déportée à l’âge de 9 ans avec toute sa famille aux camps de Terezin, d’Auschwitz et de Mauthausen. Il livre le témoignage candide d’une enfant passée de camp en camp dans des conditions abominables et qui survit au prix d’une volonté et d’une résilience extraordinaires. Tout public.

Quelques dessins, tirés ce recueil, consultables en ligne :

http://bibliobs.nouvelobs.com/galeries-photos/documents/20131115.OBS5666/la-shoah-des-sinee-par-une-enfant-8-extraits-du-journal-d-helga.html

https://www.uni-due.de/~gev020/intranet/theresienstadt/Bilder%20von%20H%20Weissova.htm

Boris Taslitzky, dessin 1942 Boris Taslitzky, dessins guerre 1942

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Jean DaligaultNé en 1899 en Normandie, l’abbé Jean Daligault conjugue très tôt sa vocation religieuse avec celle du dessin. Survient la Seconde Guerre mondiale. Il fonde le réseau de résistance Armée volontaire. Le 31 août 1941, il est arrêté par la Gestapo, et déporté à Hinzert en oc-tobre 1942. Après avoir subi de multiples sévices corporels, il est tué en avril 1945 à Dachau. Pendant tout le temps de son internement, il ne cessera de peindre…

Jean Daligault : peintures et sculptures du Musée de la Résistance et de la déportation de Besançon, Paris, La Martinière, 1997, 96 p.L’essentiel des œuvres de l’abbé Daligault. Un témoignage poignant sur l’univers concentrationnaire et la cruauté du régime nazi.Tout public.

DORRIERE (Christian), L’abbé Jean Daligault : un peintre dans les camps de la mort, Paris, Cerf, 2001, 164 p.Tout public.

Léon DelarbreConservateur du Musée des Beaux-arts de Bel-fort et Résistant, Léon Delarbre (1889-1974) est arrêté en janvier 1944. De mai à la libération des camps, il séjourne à Auschwitz, Buchenwald, Dora et Bergen-Belsen. Ses dessins, réalisés clandestinement, cachés avant d’être montrés et publiés en 1945, témoignent précisément et objectivement de la vie des déportés et de la barbarie des nazis.

BILLOT (Renée), Léon Delarbre, le peintre déporté : croquis d’Auschwitz, Buchenwald et Dora, Heillecourt, Ed. de l’Est, 1990, 128 p.Portrait de l’artiste et panorama de son œuvre. Tout public.

DELARBRE (Léon), Croquis clandestins : Auschwitz, Buchenwald, Dora, Bergen-Belsen, Besançon, Centre-Musée de la Résistance et de la Déporta-tion de Franche-Comté, 1995, 118 p.Tout public.

Jean Daligault, détenuà Hinzert

Léon Delarbre, 25 août 1944 - Le crématoire

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Felix NussbaumFelix Nussbaum est peu ou mal connu en France. Peintre allemand formé au temps de la «Nouvelle Objectivité» et au contact des avant-gardes européennes, il est jeté sur les routes de l’exil par l’accession d’Hitler au pouvoir. Interné en 1940 au camp de Saint-Cyprien, dans le sud de la France, il s’en évade et vit à Bruxelles dans la clandestinité. Arrêté le 20 juin 1944, il est dé-porté à Auschwitz le 31 juillet avec sa femme. La peinture représente alors pour lui un moyen de lutter contre le régime nazi et de conserver une dignité humaine. Ses œuvres lancent ainsi un cri d’alarme sur la situation dramatique des Juifs allemands et donne de l’oppression et de la persécution quelques-unes de leurs repré-sentations les plus mémorables…

Felix Nussbaum (1904-1944) : Exposition, Paris, Musée d’art et d’histoire du judaïsme, 22 sept. 2010-23 janv. 2011, Paris, Skira-Flammarion- Musée d’art et d’histoire du judaïsme, 2010, 178 p.Catalogue de la première rétrospective en France de l’artiste. Tout public.

Lien internet de l’exposition Felix Nussbaum (1904-1944) au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme :http://www.mahj.org/fr/3_expositions/expo-Felix-Nussbaum.php

Depuis 1999 le musée de la « Félix Nussbaum Haus » à Osnabrück (Allemagne), propose la col-lection complète des œuvres de l’artiste et accomplit ainsi la volonté du peintre : « Si je sombre, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes. »http://www.felix-nussbaum.de/werkverzeichnis/archiv.php?lang=en&

Boris TaslitzkyBoris Taslitzky est un peintre français, né en 1911 et dé-cédé en 2005, dont l’œuvre s’inscrit dans le courant du réalisme socialiste.Mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier en juin 1940. Il s’évade en août et s’engage dans la Résistance au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Arrêté en no-vembre 1941, il est déporté à Buchenwald où il parvient à faire quelques 200 dessins qui témoignent de la vie des camps. « Si je vais en enfer, j’y ferai des croquis. D’ailleurs, j’ai l’expérience, j’y suis déjà allé et j’y ai dessiné !… », dira plus tard Taslitzky.

Felix Nussbaum, autoportrait dans le camp

Boris Taslitzky, jeunes francais attendant la soupe

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Dessins/ carnets de guerre à découvrir sur le site qui lui est dédie :http://boris-taslitzky.fr/dessins/guerre-Buchenwald/dessins-de-guerre.htm

COGNET (Christophe), L’atelier de Boris, France, Corto Pacifi c-24 images, 2003, 94 minutes.Documentaire sur l’artiste, disponible en ligne dans son intégralité :http://boris-taslitzky.fr/fi lms-videos/video-l-atelier-de-boris/atelier-de-boris.htm

COGNET (Christophe), RICHARD (Lionel) et WIEVIORKA (Annette), préface de CAIN (Julien) et SEMPRUN (Jorge), Boris Taslitzky : dessins faits à Buchenwald, Pa-ris, Biro éditeur, 2009, 251 p.Reproduction de l’ensemble des dessins de Boris Taslitzky réalisés dans les camps d’internement, dans les prisons françaises et enfi n au camp de concentration de Buchenwald. Ces œuvres de guerre constituent à la fois une exploration plastique de la guerre et une performance artistique vécue jusqu’aux extrêmes limites de l’expérience humaine. Tout public.

oeuvres post concentrationn aires des déportés rescapés la résistance à l’oubli

Camp d’auschwitz

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Li� érature : récits, poésie

ALIZON (Simone), L’exercice de vivre : une adolescence à Auschwitz, Paris, Stock, 1996, 300 p.Rescapée des camps de concentration, l’auteur raconte et interroge sa mémoire, avec curiosité et érudition. Tout public.

AMÉRY (Jean), Par-delà le crime et le châtiment : essai pour surmonter, Arles, Actes Sud, 2005, 209 p. Hans Maier (1912-1978) prend le nom de Jean Améry en 1955. Rescapé des camps, il se consacre à son œuvre critique et littéraire. Comment «penser» Auschwitz quand on en réchappe ? Comment l’intellectuel réagit-il devant la mort et la souf-france alors que toute représentation esthétique s’est eff ondrée ? Tout public.

Profondément marqués par leur douloureuse expérience concentrationnaire, certains déportés, des écrivains parfois, veulent porter témoignage à leur retour... Contre le si-lence, la peur ou la honte : pour combattre l’inacceptable et faire œuvre de pédagogie.

La production littéraire post-concentrationnaire s’avère donc fort volumineuse. Citons quelques ouvrages éclairants…

Camp d’auschwitz

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ANTELME (Robert), L’espèce humaine, Paris, Gallimard, 1996, 306 p. Œuvre initialement publiée en 1957 relatant l’expérience de Robert Antelme comme déporté des camps de concentration nazis. Au-delà du témoignage, l’au-teur y fait aussi un véritable travail d’élaboration littéraire : le texte est constitué d’un va et vient incessant entre sa vie quotidienne et une réfl exion purement intel-lectuelle sur l’univers concentrationnaire. Tout public.

BESSIÈRE (André), D’un enfer à l’autre : ils étaient d’un convoi pour Auschwitz…, Paris, Buchet Chastel, 1997, 428 p.Récit exposant, dans un saisissant raccourci, le système concentrationnaire et le martyre de la déportation de la Seconde Guerre mondiale. Tout public.

CAYROL (Jean), Poèmes de la nuit et du brouillard, Paris, Seuil, 1995, 64 p.Mobilisé dans la marine en 1939, Jean Cayrol intègre un service secret dès 1941. Arrêté le 10 juin 1942, il est interné pendant dix mois à Fresnes, puis déporté à Mauthausen. Il est libéré en juin 1945. Ce témoignage poétique paraît pour la première fois en 1946. Tout public.

Boris Taslitzky, dessin 1942

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DELBO (Charlotte), Auschwitz et après, Paris, Minuit, 1995. 3 volumes : 1, Aucun de nous ne re-viendra ; 2, Une connaissance inutile ; 3, Mesure de nos jours. Charlotte Delbo (1913-1985) est une femme de lettres française et une résistante. Revenue des camps, elle publie une œuvre marquée par sa déportation et garde une activité militante, s’engageant par exemple contre la guerre menée par la France pour garder l’Algérie française.Dans cet ouvrage, constitué de trois tomes écrits en 1946 et publiés en 1965, l’auteure, par de courts chapitres constitués de saynètes, poèmes ou nouvelles y fait le récit de sa déportation à Auschwitz en 1943 et de son retour. Tout public.

DELBO (Charlotte), La Mémoire et les jours, Paris, Berg, 1995, 144 p. La mémoire de Charlotte Delbo, ce sont ces images d’Auschwitz, ces visages de revenants, ces récits entendus une seule fois et jamais oubliés. Une mémoire faite de textes et de poèmes. Tout public.

GAULLE-ANTHONIOZ (Geneviève de), La traversée de la nuit : récit, Paris, Points, 2001, 58 p.Récit des mois passés au secret, dans le cachot du camp de Ravensbrück, exclue parmi les exclues. Tout public.Nièce du général de Gaulle, femme de grande foi et résistante, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) est déportée en 1944 au camp de Ravensbrück. Elle consacre plus de trente ans de sa vie à combattre la misère, comme présidente d’ATD Quart Monde et devient la première femme à recevoir le grade de Grand-Croix de la Légion d’honneur en 1997. Le 27 mai 2015, sa dépouille est transférée au Panthéon.

Léon Delarbre, 1er mai 1944Un camarade tué par les SS à la descente du train est emmené au crématoire.

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LEVI (Primo), Si c’est un homme, Paris, R.Laff ont, 2002, 300 p.Un texte capital, passé inaperçu lors de sa première publication en 1958. L’auteur, juif et résistant, capturé en 1943, décrit avec dignité et grande précision, sans haine aucune, tout ce qu’il a vu pendant sa déportation et sa libération des camps nazis. Au-delà de ces renseignements, le récit livre une véritable réfl exion philo-sophique sur la douleur, la mort, le mal, le courage et le sens de l’existence. Tout public.

MARTIN-CHAUFFIER (Louis), L’Homme et la bête, Paris, Gallimard, 1996, 224 p.Rédigé en 1947, ce récit livre le témoignage d’un survivant du camp de concentra-tion de Neuengamme. Tout public.

MAUREL (Micheline), La passion selon Ravensbrück, Paris, Minuit, 1965.Micheline Maurel (1916-2009) est une écrivaine et poétesse française, résistante déportée à Ravensbrück en 1943. L’ouvrage présente ici ses poèmes rédigés au camp et remaniés après détention. Tout public.

MICHELET (Edmond), Rue de la Liberté : Dachau, 1943-1945, Paris, Seuil, 1998, 249 p.Dans ce livre, tiré de notes prises au camp de Dachau, le premier ministre de la Justice de la Ve République décrit ce qu’est la vie quotidienne des détenus d’un block. Il analyse les confl its qui surgissent entre classes de prisonniers, politiques et de droit commun, allemands, latins et slaves ; il démonte la machine politique qui fi nit par s’organiser, l’équilibre des pouvoirs... etc. Tout public.

Léon Delarbre et Emile Géhant, la dernière soupe à Auschwitz

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ROUSSET (David), Les jours de notre mort, Paris, Pluriel, 2012, VII-992 p.L’auteur témoigne, dans ces nouvelles parues pour la première fois en 1947, de son expérience des camps pendant la Seconde Guerre mondiale et dépeint l’uni-vers concentrationnaire au quotidien.Tout public.

ROUSSET (David), L’univers concentrationnaire, Paris, Pluriel, 2011, 187 p.Premier regard politique sur les camps. David Rousset, déporté, décrit les fonc-tionnements internes, les diff érentes bureaucraties qui permettent la bonne marche ainsi que l’idéologie nazie qui les soutient. Il dénonce la connivence du ca-pitalisme et de l’impérialisme dans la mise au point de tels camps : main d’œuvre gratuite pour l’industrie, élimination de tous les opposants. Prix Renaudot 1946. Tout Public.

SEMPRUN (Jorge), Le grand voyage, Paris, Gallimard, 1963, 240 p.Roman autobiographique qui a contribué à faire connaître l’auteur espagnol dans le monde entier. Il s’agit du premier ouvrage dans lequel Jorge Semprun parle de son expérience au camp de Buchenwald. Paraîtront plus tard sur le même sujet : Quel beau dimanche ! et L’écriture ou la vie. Tout public.

Jean Daligaut, détenu à Hinzert Jean Daligaut, autoportrait 22 mai 1944

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TILLION (Germaine), Ravensbrück, Paris, Points, 1973, rééd. 2015, 517 p. Une mise au point personnelle et scientifi que de l’auteur sur les camps de concentration. Avec des enquêtes sur les chambres à gaz. Tout public.De la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale à la lutte pour la régularisa-tion des sans-papiers en 1996, les engagements de l’ethnologue Germaine Tillion (1907-2008) sont nombreux. Fondatrice du réseau du Musée de l’homme puis déportée à Ravensbrück, elle milite par la suite, entre autres combats, contre la torture pendant la guerre d’Algérie et pour l’émancipation de la femme. Le 27 mai 2015, sa dépouille est transférée au Panthéon.

WIESEL (Elie), La nuit, Paris, Minuit, 1958, réed. 2007, 199 p.Elie Wiesel est un écrivain et un philosophe américain, né en 1928, issu d’une famille juive hongroise. Prix Nobel de la paix en 1986, il consacre une partie de son œuvre à l’étude de la Shoah dont il est rescapé.En 1944 il est en eff et déporté avec sa famille à Auschwitz puis à Birkenau. Il livre ici le récit des souvenirs de sa séparation d’avec sa mère et sa petite sœur et du camp où, avec son père, il partage la faim, le froid, les coups et les tortures.Tout public.

A lire également : Le chant des morts, L’aube et Le jour.

Art post concentrationnaire :dessins, peintures, art monumental

David Olère (1902-1985) est un peintre et sculpteur juif polo-nais, naturalisé français en 1937. Détenu au camp d’Auschwitz-Birkenau de 1943 à 1945, il est employé dans une équipe de Sonderkommando. Après la guerre, il ne cesse de témoi-gner de son expérience concen-trationnaire par le dessin et la peinture. Plusieurs œuvres post concentrationnaires sont visibles à cette adresse :http://fcit.usf.edu/Holocaust/resource/gallery/olere.htm

A leur retour des camps, de nombreux artistes déportés illustrent les publications col-lectives d’amicales ou d’associations de déportés ou réalisent des œuvres plus magis-trales, comme Boris Taslitzky ou Isaac Celnikier. Ils répondent ainsi à l’impérieuse

nécessité de « faire savoir », d’entretenir la mémoire, de résister à l’oubli.

David Olère, crématoires

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Shelomo Selinger est né en 1928 en Pologne. En 1942, il est déporté et perd de nombreux membres de sa famille. Il connaît neuf camps successifs, entrecoupés par deux marches de la mort.Son œuvre sculptée comprend à ce jour plus de 800 créations. Quarante-huit sculptures monu-mentales sont exposées en plein air dans des lieux publics, dont cinq mémoriaux consacrés à la Shoah et à la Résistance. L’œuvre graphique, à l’encre de Chine et/ou au fusain, se chiff re quant à elle par milliers. Si une partie de ses dessins représente l’ex-périence concentrationnaire, la grande majorité d’entre eux est un véritable hymne à la vie.

Un article consacré à ses créations pour le mémorial de Drancy, est consultable en ligne :http://www.cercleshoah.org/spip.php?article415

SELINGER (Shelomo), Les camps de la mort, dessins d’un rescapé : mémoire d’outre-vie, Paris, Somogy, 2005, 120 p. 60 dessins au fusain choisis pour leur puissance évocatrice et réali-sés entre 1975 et 2005. Leur composition s’appuie sur le nombre d’or ce qui leur confère une architecture particulière. Tout public.

SPITZER (Walter), préface de WIESEL (Elie), Sauvé par le dessin : Buchenwal, Lau-sanne, Favre, 2004, 200 p.Né en Pologne en 1927 dans une famille juive germanophone, l’auteur se souvient de sa promesse en 1945 de témoigner par ses dessins des camps d’extermina-tion. Il raconte son enfance, l’exil avec sa mère en 1940 à Strzemieszyce, son envoi

en 1943 à Blechhammer, la liquidation du ghetto de la ville, l’évacuation du camp début 1945 et son départ pour Buchenwald, la libération des camps, etc.Tout public.

SPITZER (Walter), textes SIBONY (Daniel), YOURI, STRACHAN (Walter) et al., préface de WIESEL (Elie), Walter Spitzer, Paris, Fragments, 2002, 360 p. Un ouvrage très riche permettant de décou-vrir l’œuvre de Walter Spitzer. De nombreuses récompenses reviennent à cet artiste dont le travail s’avère profondé-ment marqué par son internement dans les camps de concentration. Le point culminant vient avec la réalisation du monument com-mémoratif de la Rafl e du Vel d’Hiv, inauguré le 17 juillet 1994.

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Pour compléter vos recherches sur les témoignages post-concentrationnaires dans le cinéma et la bande dessinée

Référez-vous aux bibliographies et fi lmographies déjà produites par les Archives dépar-tementales de l’Aude sur la Shoah et pour le CNRD (édition 2014), disponibles sur notre site :http://audealaculture.fr/archives

Pour aborder et approfondir le thème du concours 2016

• N’hésitez pas à consulter la vaste sitographie du réseau Canopé, disponible en ligne :https://www.reseau-canope.fr/cnrd/sitographie/2016

• Plongez-vous dans les dossiers Communiquer pour résister et Communiquer pour résister : L’art en guerre du Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah :http://www.cercleshoah.org/spip.php?article221http://www.cercleshoah.org/spip.php?article234

Jean Daligaut,. la fuite devant la matraque Jean Daligaut , gardien à Hinzert

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