40 - RESEAUXVRD - N°170

Du PRV sous les viaducs

Bien qu’il n’existe pas d’obli-gations réglementaires relatives à la récupération

des eaux issues de cette section autoroutière de l’A8, entre le ½ échangeur n°58 de Roquebrune Cap Martin et la frontière italienne dont la construction est antérieure à la Loi sur l’Eau, Escota (groupe Vinci) a décidé, depuis quelques années, d’effectuer des travaux dans ce sens. Cette opération d’amélioration, intégrée dans le programme d’entretien général du patrimoine d’ouvrages d’art, est scindée en deux types. Soit il s’agit d’une intervention globale de réhabilitation de l’ouvrage et dans ce cas, la mise en place de réseaux d’évacuation d’eau est

intégrée au projet. C’est typique-ment l’exemple du viaduc de Ca-brolles à Menton (06) et du viaduc du Reyran à Fréjus (83) qui ont fait l’objet d’une révision complète. Soit il s’agit d’une opération spé-cifique à l’amélioration de la récu-pération des eaux de surface sur l’ouvrage et, ici, seul cet aspect sera traité. C’est le cas pour les viaducs de Sainte-Agnès, de Gor-bio et du Rank à Menton. Tous ces travaux sont pris en charge par Escota qui supervise la surveillan-ce, l’entretien et la réparation des ouvrages d’art (ponts et tunnels). Une activité dont s’occupe Em-manuel Porre, conducteur d’opé-rations ouvrages d’art au service structures-viabilité-sécurité.

Dans le cadre de l’entretien de plusieurs de ses viaducs

autoroutiers, la société Escota a procédé à la mise en place des

dispositifs de récupération des eaux de surface (pluvial et déverse-

ments accidentels) via des tuyaux en PRV fournis par l’entreprise

APS Flowtite.

REPORTAGEEscota a mis en

place un réseau de collecte des eaux de ruissellement

sous ses viaducs.

APS Flowtite a fourni les éléments en PRV pour la réalisation du

réseau de collecte.

Pour la mise en pla-ce des collecteurs, la neutralisation d’une voie de circulation est nécessaire sur l’autoroute, que ce soit la voie lente ou la voie rapide, selon le dévers de l’ouvrage et donc l’emplacement des gargouilles.

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Pluvial

Du PRV sous les viaducs

Conduire l’eau de pluie

Auparavant, l’eau de ruissel-lement passait par des gar-gouilles et tombait au droit des

viaducs. C’était un écoulement diffus qui tombait directement dans la nature. Outre la pollution liée au lessivage de la chaus-sée par les eaux de pluie, cela pouvait être plus problématique en cas de pollution accidentelle liée au renversement d’un ca-mion transportant des matières dangereuses. Un cas de figure qu’Escota n’a jamais rencontré mais que cette société a pris suffisamment au sérieux pour déclencher la mise en place d’un système de collecte des eaux sur les sites définis comme sensibles. Décision a donc été prise d’installer des collecteurs sous certains viaducs identifiés. Le choix du matériau à utiliser a été assez rapide. Le PVC n’était pas suffisamment résistant à un liquide enflammé. Quant à la fonte, son poids élevé l’a défa-vorisée. Il ne restait que le PRV et sa très grande résistance tant mécanique que chimique. Les éléments de ce réseau, four-nis par APS Flowtite, collectent l’eau au droit des gargouilles via la mise en place de « pièces en T » puis l’acheminent au pied du viaduc à plusieurs dizaines de mètres plus bas (une cinquan-taine de mètres pour les viaducs situés à proximité de Menton).

Bassins séparateurs

Les liquides récoltés sont di-rigés dans un bassin de type déshuileur. Un système de cloi-son siphoïde permet de séparer l’eau des autres liquides tout en remplissant un rôle de stockage temporaire. Cette dernière fonc-tion est essentielle lors d’un dé-versement éventuel de matières dangereuses. Dans ce cas, le bassin est fermé manuellement. Le volume de stockage disponi-ble varie de 5 à 40 m3, selon le viaduc et la surface concernés.Ces ouvrages, situés entre Ro-quebrune Cap Martin et Menton, ont été identifiés comme sen-sibles car possédant des gar-gouilles. La plupart des autres ouvrages exceptionnels du ré-seau Escota, plus modernes, sont eux équipés de corniches caniveau.Les viaducs traités sont des ouvrages à 2 tabliers, un par sens de circulation. Encore 4 à 5 d’entre eux attendent d’être traités.

Les travaux

Il est intéressant de préciser que la maîtrise d’œuvre des travaux est réalisée en intégralité par la

société Escota, et plus précisé-ment par le secteur Côte d’Azur. Les travaux de réalisation des bassins sont totalement trans-parents vis-à-vis de la circulation autoroutière puisqu’ils se situent en contrebas des viaducs. En revanche, pour la mise en place des collecteurs, la neutralisation d’une voie de circulation est nécessaire, que ce soit la voie lente ou la voie rapide, selon le dévers de l’ouvrage et donc l’emplacement des gargouilles. Compte tenu des contraintes de trafic préalablement évaluées, les travaux sont réalisés en jour-née avec un rétablissement de la circulation autoroutière dans les conditions normales chaque soir. Pour intervenir et mettre en œu-vre les éléments de collecteurs, les équipes sur place font appel à une passerelle négative. Aucu-ne structure fixe n’a été montée pour installer les tuyaux de PRV de 6 m de long. Les équipes ont donc dû composer avec deux difficultés majeures : la hauteur et la présence d’une circulation autoroutière. Des obstacles qu’il fallait passer pour rendre ces ouvrages compatibles avec la politique de développement du-rable de Vinci et Escota.

S. B.

Tous

cré

dits

DR

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