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MINISTERE DE LAGRICULTURE
ET DE LHYDRAULIQUE
………………………………….
BURKINA FASO
Unité – Progrès - Justice
SECRETARIAT GENERAL
………………………………..
DIRECTION GENERALE DE LA
PROMOTION DE L’ECONOMIE
RURALE
……………………………………
DIRECTION DE LA PROSPECTIVE
ET DES STATISTIQUES
AGRICOLES ET ALIMENTAIRES
Rencontre mensuelle de suivi et d’évaluation de la situation
alimentaire et nutritionnelle du 13 Juin 2012
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COMPTE RENDU
Juin 2012
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INTRODUCTION
Le mercredi 13 juin 2012 s’est tenue dans la salle de conférence de la DGPER, sise à Ouaga 2000, la
rencontre mensuelle Etat-Partenaires de suivi et d’évaluation de la situation alimentaire et
nutritionnelle du pays. Sous la présidence de Monsieur COMPAORE Boureima du SE/CNSA, cette
rencontre a connu la participation effective des partenaires techniques et financiers et des structures
centrales membres du dispositif de suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle (voir annexe, liste
de présence). Le présent rapport fait la synthèse des communications de cette rencontre suivant ces
points :
Présentation de l’ARC
Situation pluviométrique et perspectives ; conclusion du forum de PRESAO 15
Synthèses de la mission conjointe Etat/ partenaires d’évaluation de la situation alimentaire
et nutritionnelle et de suivi des interventions
Flux transfrontalier des céréales de la période (mois de mai 2012) et perspectives
Suivi des stocks commerçants
Situation des stocks céréaliers et transferts des zones excédentaires vers les zones
déficitaires
Niveau actuel des stocks et situation de l’approvisionnement des boutiques témoins
Situation des intrants pour la campagne 2012-2013
Situation des prix des denrées alimentaires au niveau du pays
Situation nutritionnelle en cours et perspectives
Situation alimentaire et sanitaire du bétail
État de la transhumance
Prix et offre du bétail, termes d’échange céréale (100 Kg de mil)/ bétail (bouc) sur les
marchés suivis
Perspectives alimentaires
Interventions (humanitaires, programmes) en cours et perspectives
Divers
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1. Présentation de la Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques (ARC)
African Risk Capacity est un projet demandé par les Chefs d’Etat des pays de l’Union Africaine en
2010. Il s’agit d’une entité financière africaine autonome, fonctionnant sous forme de mutuelle dont le
capital de départ serait constitué par les contributions initiales des pays membres et qui offrirait à ces
pays un système d’assurance pour les épisodes de sècheresse de différentes gravités. Cette mutuelle de
gestion des risques a été lancée par la commission du Département de l’économie rurale et de
l’agriculture de l’Union Africaine avec l’appui technique du Programme Alimentaire Mondiale. Le
but est de tirer parti de la diversification naturelle des risques météorologiques dans toute l’Afrique, ce
qui permettrait aux pays de gérer leurs risques en commun et de s’assurer les fonds des donateurs et du
marché international du risque d’une manière financièrement efficace afin de pouvoir répondre aux
risques probables mais incertains. Les principaux avantages seraient d’accélérer le premier afflux de
fonds vers un pays, en se fondant sur des déclencheurs objectifs, ce qui permettrait au gouvernement
de prendre des mesures d’intervention réduisant l’éparpillement des ressources et les effets néfastes
d’une catastrophe sur les vies aussi bien que sur les moyens d’existence des personnes vulnérables.
Les règles régissant les indemnisations versées par l’ARC en cas réalisation des risques seront fondées
sur le déficit de précipitations manifeste constaté par satellite et traduit, quasiment en temps réel, en
estimations de coûts d’intervention grâce à un une application logicielle, Africa Risk View. Le projet
est encore en phase d’élaboration notamment l’examen des options institutionnelles, juridiques et
financières pour structurer ce dispositif et des propositions sur les modes de participation des pays.
2. Situation pluviométrique
Dans cette première décade du mois de Juin, tous les postes ont reçu des précipitations allant de 4 mm
à Bogandé à 79 mm à Dédougou. En effet Le FIT a connu une remontée progressive dans sa position
latitudinale dans le Sahel occasionnant ainsi la formation de quelques lignes de grains et des foyers
orageux qui ont traversé le pays d’Est en Ouest. Le cumul pluviométrique du 1er avril au 10 juin 2012
indique que le poste de Bérégadougou (Comoé) a reçu la plus de précipitation (281 mm) tandis que
Ouahigouya a enregistré la plus faible quantité d’eau tombée (38 mm). En comparant ce cumul avec
la normale 1971-2000, les régions du Nord, du Centre et de l’Est sont déficitaires à très déficitaires
tandis que les autres régions sont dans une situation pluviométrique normale à excédentaire et même
très excédentaire pour la Boucle du Mouhoun.
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CUMULS PLUVIOMETRIQUES DU 1er AVRIL AU 10 JUIN 2012
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2
Longitude (°)
10
11
12
13
14
15
Latit
ude
(°)
BEREGADOUGOU
BOBO DIOULASSO
BOGANDE
BOROMO
DEDOUGOU
DI-SOUROU
DORI
FADA NGOURMA
GAOUANIANGOLOKO
OUAGADOUGOU AERO
OUAHIGOUYA
PO
VALLEE DU KOU
281
240
67
231
184
91
39
53
196230
92
38
151
108
Direction Générale de la Météorologie
Durant les prochaines semaines, on pourrait observer un maintien de l’activité de la mousson avec des
cumuls pouvant atteindre 75 mm d’eau surtout au Centre et à l’Est.
Selon les prévisions consensuelles de la PRESAO, le cumul pluviométrique de juillet à septembre
serait excedentaire à tendance normale au Burkina Faso.
3. Synthèses de la mission conjointe Etat/ partenaires d’évaluation de la situation
alimentaire et nutritionnelle et de suivi des interventions du 20 au 26 mai 2012
De la disponibilité des céréales
La disponibilité des denrées est de moyenne à faible de façon globale. Les stocks paysans sont quasi
inexistants et les ménages ont recours aux marchés pour leur approvisionnement. Ce qui oblige les
ménages pauvres à appliquer certaines stratégies pour faire face à la situation alimentaire qui prévaut.
L’opération « boutique communale » est effective dans les communes à risque mais la quantité est
jugée insuffisante surtout pour les céréales locales. En effet, le stock faible et limité de vivres
transférés dans les magasins n’ont pas permis de faire fléchir les prix. Cependant toutes les boutiques
ont toujours des stocks importants de riz. Cela pourrait s’expliquer par le prix élevé du riz (10200 F
CFA à 10400 F CFA le sac de 30kg selon les communes) et aussi les habitudes alimentaires.
De l’accessibilité des ménages
Les marchés sont moyennement approvisionnés par les stocks commerçants. Le niveau des prix
moyens est très élevé et la tendance est toujours à la hausse. Dans les régions du Sahel et du Centre-
Nord le sac de 100 kg de mil se négocie en moyenne à 28 000 FCFA et le sorgho, à partir de 22 000 F
CFA le sac de 100 Kg. Cette moyenne générale cache des disparités car le sac de 100 kg de mil se
vend à 35 100 FCFA sur le marché de Koutougou dans le Soum et à 37 500 FCFA sur le marché de
Boundoré (au Yagha).
Commercialisation du bétail
Comparativement au mois d’avril 2011 on note une hausse des offres sur tous les marchés à bétail et
pour toutes les espèces à l’exception du Centre-nord où l’affluence relative à uniquement concerné les
petits ruminants. Cette augmentation de l’offre pourrait s’expliquer par un déstockage des petits
ruminants en vue d’une part, de satisfaire les besoins alimentaires, et d’autre part, d’acquérir des
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intrants pour se préparer pour la prochaine campagne hivernale. Les prix des animaux ont une
tendance haussière.
Le pouvoir d’achat des ménages pastoraux au Sahel et au Centre-Nord s’est détérioré au cours de ce
mois d’avril à cause de la baisse des prix des animaux (état d’embonpoint médiocre) et la hausse des
prix des céréales.
On note une amélioration significative des échanges commerciaux vers la République de Côte
d’Ivoire.
Point sur les préparatifs de la campagne
Les différents travaux de préparation du sol et même parfois de semis ont débuté dans les différentes
régions (cas des Hauts Bassins, du Centre Sud, des Cascades et du Sud Ouest). Comme les années
précedentes, l’Etat appuie les producteurs avec des intrants agricoles Les producteurs s’activent pour
l’acquisition de ces intrants qui sont déjà disponibles dans les directions provinciales.
En Conclusion la situation alimentaire demeure en général assez préoccupante dans la
majorité des régions du pays tant pour les populations que pour le bétail au regard de l’évolution des
prix des produits céréaliers et SPAI, de l’épuisement des stocks paysans et du fourrage, du mauvais
état d’embonpoint du bétail et de la dégradation des termes de l’échange bétail/céréales dans les zones
à risque.
Face à cette situation, la mission a formulé des recommandations suivantes et à court terme :
Ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique
Ouvrir des points de vente de vivres dans les maisons de la femme pour faciliter l’accès des
vivres aux femmes chefs de ménages
Impliquer les structures deconcentrées du CONASUR dans la gestion des boutiques
communales afin de déterminer des critères de vulnérabilité permettant d’accéder aux vivres ;
Diffuser largement l’information de l’existence des boutiques témoins ;
Poursuivre le suivi de la situation alimentaire des ménages ;
Ministère des Ressources Animales
Diligenter la mise en place d’un marché à bétail dans la région du Sud Ouest,
Aménager des aires et des puits pastoraux dans le Sud Ouest,
Encourager la culture fourragère pour palier au déficit alimentaire du bétail en saison sèche en
mettant à la disposition des producteurs des semences fourragères le plus tôt possible,
Engager la recapitalisation des petits ruminants des ménages pauvres et très pauvres.
Ministère de la Santé
Conduire la coordination des activités nutritionnelles dans le cadre de la réponse
Renforcer les dispositifs de prévention et de prise en charge de la malnutrition dans les zones à
risque d’insécurité alimentaire.
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Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale
Procéder à la distribution gratuite des céréales aux indigents et aux personnes âgées le plus
tôt possible.
Prévoir une distribution gratuite au mois d’août
préciser, par commune, la répartition des bénéficiaires en fonction des interventions prévues
par le dispositif et ses partenaires (vente à prix social, boutiques témoin et distributions
gratuites)
Commission Nationale pour les refugiés
Assurer un plaidoyer pour des interventions plus soutenues sur le site de Damba et de Ferrerio
en direction des populations hôtes et refugiées
Prévenir les risques de conflits dus à l’occupation des terres cultivables par des sites de réfugié
Prévenir les risques de conflits entre réfugiés et hôtes liés à l’utilisation des forages
Aux Gouvernorats de Régions
Accélérer la mise en place des boutiques témoins et communales afin de prévenir la rupture
des approvisionnements de celles-ci pendant la période de soudure
Partenaires Techniques et Financiers
Encourager les activités de coordination et de planification des activités au niveau régional en
collaboration avec les structures en charge du pilotage du plan régional (réunion régionale de
concertation)
Diffuser largement l’information collectée (études, bulletins, mission terrain…) à l’ensemble
des acteurs pour faciliter la cohérence des interventions ;
Anticiper et développer les activités utiles à renforcer la résilience des populations pauvres et
très pauvres (AGR, agriculture et élevage)
4. Situation des stocks céréaliers et transferts des zones excédentaires vers les zones
déficitaires
Des flux commerciaux et transfrontaliers
A l’intérieur du pays, le maïs et le sorgho regroupés à Banfora et à Bobo sont transférés dans les
régions du Centre, du Centre Nord, du Nord et du Sahel. Les flux transfrontaliers connaissent un
ralentissement. Une grande partie du maïs regroupé à Banfora provient du nord de la Côte d’Ivoire.
Une partie du mil provient également des réserves du nord Togo. Les quantités de céréales importées
et contrôlées par la DPV sont en effet en baisse de 18% par rapport au mois précédent. Les flux
sortants sont constitués du mil et de sorgho en direction du Niger même si leur volume semble être en
baisse. Concernant les animaux, ils proviennent essentiellement de la province du Soum pour l’export
vers les grandes villes (Ouaga, Fada…) et l’étranger (Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria).
Suivi des stocks commerçants des produits de grandes consommations
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Entre les mois d’Avril et Mai, IGAE a constaté une stabilité des stocks de riz dont le niveau est
toujours supérieur à celui de 2011 à la même période d’environ 35%. Par contre les stocks de sucre
sont baisse. Le prix du riz brisure a légèrement diminué de 1% (500 FCFA) tandis que ceux du maïs,
de l’huile et de la viande sont en hausse. Quant au lait (en poudre), son prix est demeuré stable.
5. Situation des intrants pour la campagne 2012-2013
La Direction des Intrants et de la Mécanisation Agricole (DIMA) était absente !
6. Situation des prix des denrées alimentaires
Situation sur les marchés de collecte
Les marchés, au cours du mois de mai, ont connu une disponibilité céréalière qui va de moyenne à
faible. Ils sont quasiment approvisionnés par les stocks commerçants, toujours disponibles mais
inaccessibles aux ménages pauvres qui dépendent du marché. Malgré le niveau élevé des prix, une
stabilité a été observée au cours du mois de mai. Une stabilité qui pourrait être imputée à une réduction
de la demande sur les marchés à cause du faible pouvoir d’achat des ménages, mais aussi aux actions
du Gouvernement et des partenaires intervenant dans la sécurité alimentaire (Vente à prix social,
distribution gratuite…). Les prix des céréales les plus élevés se retrouvent toujours sur les marchés de
la région du Sahel, du Nord et du Centre. Ces prix sont compris entre en moyenne entre 25 000 FCFA
et 30 000 FCFA le sac de 100Kg.
Au cours de ce mois de mai, les prix moyens au producteur n’ont pratiquement pas évolué par rapport
au mois passé. Une stabilité a été enregistrée pour toutes les trois principales céréales.
Données Avr-12 Mai-12 Var mens
Maïs blanc 176 175 0%
Mil local 231 234 1%
Sorgho blanc 194 194 0%
Données Mai-11 Mai-12 Var an
Maïs blanc 126 175 40%
Mil local 154 234 51%
Sorgho blanc 128 194 52%
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Par rapport au mois de mai 2011, des hausses de prix ont été enregistrées : +52% pour le sorgho
blanc, +51% pour le mil local et +40% pour le maïs blanc.
Données Mai-11 Mai-12 Var an
Maïs blanc 126 175 40%
Mil local 154 234 51%
Sorgho blanc 128 194 52%
Comparativement à la moyenne quinquennale, les prix actuels sont en hausse de 64% pour le mil
local, de 55% pour le sorgho blanc et de 42% pour le maïs blanc.
Evolution des prix sur les marches de détail
Sur les marchés de détails, les prix des principales céréales sont également demeurés stables par
rapport au mois écoulé.
Données Avr-12 Mai-12 Var mens
Maïs blanc 206 206 0%
Mil local 261 264 1%
Sorgho blanc 216 218 1%
Comparé à la même période de 2011, il est ressorti des hausses de prix de 63%, 59% et 41%,
respectivement pour le mil local, le sorgho blanc et le maïs.
Par rapport à la moyenne la moyenne quinquennale, il a été enregistré des variations de +68% pour le
mil, +57% pour le sorgho et +44% pour le maïs
En perspective, les prix pourraient maintenir ce niveau de stabilité ou même légèrement baisser
les mois à venir, si la répartition spatio-temporelle des pluies est bonne
Données Moy 5ans Mai-12 Var 5ans
Maïs blanc 143 206 44%
Mil local 157 264 68%
Sorgho blanc 139 218 57%
Données Moy 5ans Mai-12 Var 5ans
Maïs blanc 124 175 42%
Mil local 143 234 64%
Sorgho blanc 125 194 55%
Données Mai-11 Mai-12 Var an
Maïs blanc 146 206 41%
Mil local 162 264 63%
Sorgho blanc 137 218 59%
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7. Points sur la mise en œuvre des boutiques communales
Au mois de mai, 16 autres communes ont été intégrées pour la vente à prix social, en plus des
communes à risque déjà identifiées. Cela ramène à un total de 186 communes qui ont mis en place les
boutiques communales et qui ont bénéficié d’un stock pour la vente. A la date du 14 mai, c’est un total
de près de 10 365 tonnes de céréales (maïs, mil, sorgho et riz) qui a permis d’approvisionner toutes ces
boutiques communales sur près de 18 122 tonnes prévus.
Ces céréales sont vendues à un prix social soit 6000 FCFA le sac de 50 kg pour le mil, le maïs et le
sorgho. Le sac de 30 kg pour le riz est vendu à un prix variant de 10 000 à 10700 FCFA selon les
localités. En outre la mise en œuvre de ces boutiques communales connait néanmoins des difficultés
de fonctionnement. En effet, il a été relevé que la majorité des municipalités n’ont pas bien saisi
l’objectif visé par le gouvernement à travers cette opération. A l’exception des communes de la
province du Passoré et certaines communes du Sanguié, aucun critère de ciblage n’a été utilisé pour
pouvoir accéder à la boutique car le terme boutique a été compris dans son sens le plus large c'est-à-
dire accessible à tout client. Plusieurs ménages non résidents ont pu bénéficier de la vente du fait de
leur proximité.
En plus il faut noter que la non implication des autorités administratives déconcentrées et des
structures techniques plus expérimentées dans la gestion de ce type d’opération, a constitué un frein
pour une pleine réussite de cette opération (exception faite du Passoré ; de l’Oudalan et du Sanguié).
L’opération se poursuit toujours.
8. Indice des prix à la consommation (IHPC mai 2012)
INSD était absent
9. Situation nutritionnelle en cours et perspectives
La compilation et l’analyse des données collectées par les différentes équipes sur l’ensemble du
territoire national et complétées par les données collectées par la première mission conjointe
d’opérationnalisation et de suivi du volet de nutrition du plan de réponse nationale à la crise révèlent
que le nombre de cas de malnutris, modérés comme sévères, a connu une augmentation
comparativement à la même période de 2011. La situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans
pourrait toujours se détériorer au regard des prix élevés des denrées alimentaires, du faible niveau des
stocks paysans et de la baisse du pouvoir d’achat des ménages.
10. Situation alimentaire et sanitaire du bétail
10
Situation alimentaire
Etat des pâturages, des stocks fourragers et des points d’eau
La situation alimentaire du bétail connait une légère amélioration progressive avec les premières
pluies. Le pâturage est acceptable dans les régions du grand Ouest (Cascades, Boucle du Mouhoun,
Sud Ouest et Hauts Bassins), passable dans les régions du Centre Ouest, du Centre Sud, du Plateau
Central, de l’Est et du Centre Est et presqu’inexistant dans les régions du Centre, du Nord, du Centre
Nord et du Sahel.
En plus la crise au nord Mali a entrainé un reflux massif d’animaux dans la région du Sahel (environ
40 000 bovins et 55 000 petits ruminants) et du Nord.
Dans toutes les régions les SPAI sont disponibles sur les marchés mais sont inaccessibles. Les prix
varient de 6000 à 10 000 F CFA selon les régions. Quant aux SPAI mis à la disposition des éleveurs
par le Gouvernement les prix sont abordables (4500 F CFA) mais les stocks sont insuffisants. Comme
exemple au Sahel les besoins sont chiffrés à 42000 tonnes, au passage de la mission seulement 2300
tonnes ont pu être mobilisées.
En perspective, la situation alimentaire du bétail pourrait connaitre une amélioration avec l’installation
des pluies.
Situation sanitaire du bétail
La situation sanitaire du bétail est globalement satisfaisante nonobstant des suspicions notamment la
clavelée dans les Banwa (Kouka et Sanaba dans la Boucle du Mouhoun), la peste porcine à l’Est et au
Centre Est (Kouritenga), les pasteurelloses ovines à l’Est, la maladie de New Castle à l’Est et au
Namentenga (Dargo) et de charbon Symptomatique au Samentenga (Barsalogo). Cette situation est
maitrisée.
11. Prix et offre du bétail, termes d’échange céréale (100 Kg de mil)/ bétail (bouc) sur les
marchés suivis
Evolution des prix du bétail
Prix du taureau : Il a évolué légèrement à la hausse de 8% sur les marchés de Bobo abattoir et 6% à
Ouaga Abattoir par rapport au mois passé. Cependant on a noté une légère baisse de 7% des prix des
marchés de Djibo et une stabilité sur les marchés de Bogandé et de Pouytenga.
Prix du bouc : Le prix du bouc mossi a connu une baisse sur tous les marchés sauf pour le bouc
sahélien au niveau de Ouaga Tanghin où on a enregistré une hausse de 4%.
Prix du bélier : Le prix du bélier mossi a évolué à la baisse de 8% sur les marchés de Bogandé et à
Bobo (6%) par rapport au mois passé. Les marchés de Ouaga Tanghin et Pouytenga sont restés stables.
En perspective, avec la saison hivernale, les marchés à bétail connaîtront un niveau
d’approvisionnement à la baisse avec une tendance haussière des prix dans les prochains mois.
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Termes de l’échange bétail/ céréale
Le pouvoir d’achat des ménages pastoraux au Sahel et au Centre-Nord s’est détérioré au cours de ce
mois d’avril à cause de la baisse des prix des animaux (état d’embonpoint médiocre) et la hausse des
prix des céréales. La commune de Djibo compte parmi celles identifiées comme à risque. Cela se
confirme avec un indice de 0,505. Le bouc sahélien a perdu beaucoup de sa valeur d’échange. En tout
état de cause cette situation parait normale en ce moment. Avec les multiples soutiens de l’Etat et ses
partenaires en cours actuellement, les ménages pasteurs pastoraux pourront espérer un relèvement de
leur pouvoir d’achat dans les prochains mois et accéder facilement aux céréales.
Les mouvements de transhumance
La transhumance interne a concerné les troupeaux des régions du Plateau Central, des Hauts Bassins,
du Sahel et de la Boucle du Mouhoun. La destination des troupeaux est l’extrême sud du pays (Sud
Ouest et Centre Sud). A l’exception des régions des Cascades et du Sud Ouest qui connaissent un
retour des transhumants les autres régions ont connu un mouvement des troupeaux vers l’extérieur. De
façon générale avec l’installation progressive des pluies on observera un retour massif des animaux
dans les jours à venir.
12. Perspectives alimentaires mondiale et dans la sous région
Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont fortement baissé en mai, compte tenu des
disponibilités généralement favorables. L’indice FAO des prix alimentaires, qui mesure l’évolution
mensuelle des cours internationaux d’un panier de denrées alimentaires, avoisinait les 204 points en
mai, en baisse de 4% et de 9 points par rapport en avril. Il s’agit du niveau le plus bas depuis
septembre 2011, inférieur d’environ 14 % au record historique de février 2011.
Les dernières prévisions de la FAO concernant la production céréalière mondiale de 2012 s’établissent
à un niveau record de 2 419 millions de tonnes, soit 3,2% de plus que le record de 2011. Au regard de
ces prévisions, la production céréalière mondiale dépasserait l’utilisation prévue en 2012/13. Cela
permettrait une reconstitution significative des stocks céréaliers de 36 millions de tonnes, soit une
augmentation de 7% par rapport à la campagne précédente.
Dans la sous région, les prix des céréales sont toujours anormalement élevés sur la plupart des
marchés, en particulier au Burkina Faso et au Mali où ils se situent entre 50-100% au-dessus de la
moyenne quinquennale pour le mil et le sorgho. Au Niger et au Tchad, les hausses de prix sont moins
prononcées. Au Sénégal et en Mauritanie, l’effet tampon des importations de riz et de blé a pu atténuer
la hausse des prix. Les termes de l’échange se dégradent en raison de ces différentes augmentations
sauf au Sénégal. La situation alimentaire projetée en septembre 2012 indique que des situations
d’insécurité alimentaire extrêmes persisteront dans certaine partie de la Mauritanie. La situation
alimentaire sera critique dans certaines parties du Mali, de la Mauritanie, du Burkina Faso et une
grande partie de la zone agro-pastorale du Niger.
12
La situation acridienne est actuellement marquée par la présence d’essaims de criquet pèlerin au sud-
Ouest de la Lybie, de groupes d’individus adultes au Sud-est de l’Algérie et à Arlit au Niger. La
situation est préoccupante et mérite une attention particulière.
13. Interventions (humanitaires, programmes) en cours et perspectives
En réponse à la crise alimentaire, des régions ont bénéficié des appuis de plus de 6000 tonnes de
vivres et plus de 115 millions de francs CFA des partenaires tels PAM, FAO, OCADES, Plan Burkina,
OXFAM, MLAL et de certaines ONG (voir liste en annexe) à travers les opérations de cash/food for
work, de vente à prix social, de distribution de rations sèches pour les enfants de 6 à 23 mois (blanket
feeding) et la prise en charge des femmes enceintes et allaitantes. On note également des appuis à la
production d’environ 60 tonnes de distribution de semences, des aménagements de bas-fonds et des
dotations en aliments pour bétail et volaille d’environ 410 tonnes.
La mise en place effective et le soutien des dispositifs de coordination des activités par région
semblent être un préalable pour s’assurer de la non duplication des interventions, de la cohérence et de
la complémentarité de celles-ci. Si les Gouvernorats se sont déjà inscrits dans cette dynamique, les
Conseils Régionaux de Sécurité Alimentaire ne sont pas encore fonctionnels et méritent d’être
appuyés. Toutefois, des interventions d’autres partenaires et ceux existants sont toujours attendues.
Il est à noter également les distributions gratuites, les dons des ressortissants au profit des ménages
démunis dans plusieurs communes.
Toutes les présentations ont fait l’objet de discussion dont les principaux points ont porté sur : .
o la situation de la distribution des SPAI,
o le degré de fiabilité des prévisions de la météo
o et la situation alimentaire dans le Sud-ouest.
o La situation des exportations de céréales vers le Mali et leNiger
o L’alerte pour le Soum qui a des termes de l’échangeinférieur au seuil recommandé
o La situation des intrants agricoles de la campagne
o etc
Des réponses satisfaisantes ont été apportées à toutes ces préoccupations soulevées. Toutefois
quelques sujets d’inquiétude et de réflexions ont été également lancés. Il s’agit de la diffusion de
l’existence des boutiques témoins et les structures indiquées pour certaines recommandations.
13
14. Divers
En divers, la DGPER a informé les participants de la tenue d’une rencontre de lancement et de
validation du bulletin de conjoncture, une phase très importante dans le suivi-évaluation de la mise en
œuvre du plan opérationnel et dans l’actualisation des zones en situation de crise. Elle a également
demandé et acquis la mise d’un comité restreint de validation des recommandations faites lors des
missions conjointes.
Par ailleurs le comité chargé d’examiner les recommandations a été mise en place et est composé des
représentants du SE/CNSA, du SP/CONASUR, du PAM, de la DGPER et de la DGPSE. En outre
OCHA a exprimé sa disponibilité à accompagner le comité.
Le président de la séance a porté à la connaissance des participant la tenue de l’Assemblée Générale
du CNSA le 29 Juin 2012 qui permettra de faire un bilan de la deuxième phase de mise en œuvre de
plan opérationnel et du lancement de la troisième phase.
Tout en remerciant les participants pour leur présence et l’intérêt qu’ils portent à cette rencontre, le
président a levé la séance aux environ 12H.
Le rapporteur
OUATTARA Oula Damien
Le président
COMPAORE Boureima
14
LISTE DE PRESENCE DU 13 JUIN 2012
N° Nom et prénom(s) Structure Téléphone Adresse mail Signature
1 ZERBO Michel DGPER 76602384 [email protected]
2 DEGUEURCE Stéphane PAM 71665324 [email protected]
3 WALDVOGEL Ariane PAM 50306077 [email protected]
4 YEHOUN Justin IGAE/MICA 70736754 [email protected]
5 IBRAHIM Abdoul Nasser FAO 72090426 [email protected]
6 TAGO N. Ali SP/CONASUR 70295278 [email protected]
7 DJENGUEMNOUDJI B. François SP/CONASUR 79262839 [email protected]
8 PALE Eric SONAGESS 78850943 [email protected]
9 KABRE P. Silvain Bornefonden 71843457 [email protected]
10 SAWADOGO Haoua Bornefonden 70715632 [email protected]
11 KOUDOUGOU Tasré SE-CNSA 70446702 [email protected]
12 BADIEL Hubert Africare 70260364 hbadiel@burkina-
faso.africare.org
13 SY Mamadou Fews Net 70204978 [email protected]
14 ZIDWEMBA Hamidou DGEAP 70249747 [email protected]
15 BAKI Grégoire DG Météo 70776790 [email protected]
16 NATY Vincent DGPER 72708635 [email protected]
17 SIDBEGA Nadine DGPER 76952180 [email protected]
18 OUEDRAOGO Yacouba DGRE 70475165 [email protected]
19 BOUDA Morou DGPER 70689915 [email protected]
20 SAWADOGO D. Anne DPV 70287981 [email protected]
21 NANSIA Moussa DPV 70081225 [email protected]
22 ILLA B. Moussa DADI/DGPV 70295120 [email protected]
23 YAMEOGO S. Jean Noël Croix Rouge burkinabè 70172180 jyamé[email protected]
24 TIENDREBEOGO Jeanne DGPER 70289279 [email protected]
25 YAMEOGO Denise DGPER 70397990 [email protected]
26 ZOUNGRANA Rita OCADES Caritas
Burkina
70250220 [email protected]
27 BAYE Michel DRAH/Centre 78075128 [email protected]
28 FATOU Diagne ARC +27837368866 [email protected]
29 HELENE Ba ARC +221776710300 [email protected]
30 PARE Lassina DPSAA 70288626 [email protected]
31 SANOGO Kadiatou DGPER 70352838 [email protected]
32 ZOUNGRANA Urbain DGPV/DVRD 70270859 [email protected]
33 SERME Idriss SP-PAM 70232198 [email protected]
34 OUATTARA Oula Damien DGPER 70522211 [email protected]
35 BARGO Mohamed DGPER 70690328 [email protected]
36 COMPAORE W. Fabris DGPER 78476078 [email protected]
37 DABRE Moro DGPER 76037048 [email protected]
38 NIGNAN Tahirou DGPSE 71645463 [email protected]
39 SANOU P. Innocent DGPSE 71902221 [email protected]
40 BANCE Régis DGPSE 70189104 [email protected]
41 KABORE Aminata DGPSE 70129594 [email protected]
42 YABRE Mariam DN 78831338 [email protected]
43 TRAORE Béatrice CIC-B 70754535 [email protected]
44 SALAMATA Ba OCHA 66168711 [email protected]