« Regards croisés sur l’eau en Martinique »

20 juin 2016

Objectifs de la publication

• Mieux connaître la ressource eau en Martinique : • Dresser un état des lieux le plus exhaustif possible de l’eau douce en  

Martinique• Mieux comprendre le cycle de l’eau domestique: captage de la 

ressource, traitement, distribution, assainissement, • Mieux appréhender les problématiques liées à l’eau (assainissement, 

eaux pluviales, protection de la ressource, risques…)

• Faire le point sur les règlementations en vigueur dans le domaine de l’eau, les  acteurs, les documents qui régissent l’eau 

• Réaliser un document de synthèse complet et pédagogique destinés aux élus, services techniques mais aussi étudiants, voire « grand public »

• Mise en lien de l’eau avec l’urbanisme : aménagement durable, densités, patrimoine, paysages…

• Donner des éléments pour alimenter la future politique de l’eau en Martinique.

Sommaire de la publication

Introduction / chiffres clés

Regards sur la doctrineL’eau en Martinique, état des lieux d’une ressource fragileLe cycle de l’eau domestiqueQuelle gestion de l’eau en Martinique?Quelques exemples d’usages et de valorisation de l’eau en Martinique

Regards sur les réalisations et les projets

Autres regardsExpériences extra‐régionalesTémoignages et entretiens

REGARDS SUR LA DOCTRINE

• Présence inégale liée au relief, à la géologie, au climat‐> Enjeux liés au carême au déséquilibre Nord/Sud

L’eau en Martinique, état des lieux d’une ressource fragile

• L’eau douce est essentiellement présente :‐>   Dans les rivières : plus de 160 rivières, des  physionomies différentes entre le 

Nord et le Sud 

• Sources• Zones humides• Eau souterraine

• Quelles qualités?• Rivières (pollution d’origines anthropiques)• Eaux souterraines• Sources (ARS)

‐> Eaux souterraines: elles restent à évaluer.  Potentiel pour le futur / Présentent de nombreux avantage.

‐> Les sources: un atlas des sources de bord de routes réalisé par l’ARS (128)

‐> Les sources thermales et minérales

‐> Les zones humides: inventaire réalisé par le PNRM en 2005, mis à jour en 2015. 1200 zones humides cartographiées, 154 inventoriées

La qualité de ces eaux:Rivières: une qualité chimique qui s’améliore, une qualité biologique en demi‐teinteEaux souterraines: une qualité satisfaisanteSources: la plupart impropres à la consommation

Le cycle de l’eau domestique

• L’assainissement des eaux usées• Collectifs (carte station d’épuration) avec différents procédés

• Individuel avec différents systèmes / problèmes de conformité !

• Encarts 55 % de la population relève de l’assainissement collectif / 45 % de l’individuel)

• Le traitement des eaux pluviales

DE LA SOURCE A L’USAGER : 

• Le captage : 94 % de l’eau potable produite provient des rivières, 6 % d’origine souterraine

• La potabilisation: 22 usines de production d’eau potable – Près de 40 millions de m³ d’eau produite (production en baisse) – ¼ provient de la rivière Blanche ‐ Des traitements performants 

• La distribution: environ 3300 km de réseau, des pertes (rendement) encore importantes (+ 30 % de pertes selon les maîtres d’ouvrage)

• De plus en plus d’abonnés à l’eau potable et une baisse de la consommation (environ 65 000 m3 d’eau par jour)

LES CAPTAGES

DE L’ USAGER AU MILIEU NATUREL: L’ ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES

• 55 % de la population relève de l’assainissement non collectif, 45 % de l’assainissement collectif

• Plus de 300 stations d’épuration (70 % ont une capacité de traitement de moins de 200 EH / la plus grande est celle de Dillon 2 avec 60 000 EH)

• Un nombre d’abonnés à l’assainissement collectif en hausse

• Plusieurs types de STEP: boues activées, lagunage, à filtres plantés…

• Près de 99 000 installations autonomes – importance de la non‐conformité / mise en place des SPANC qui contrôlent les installations

• Plusieurs systèmes: fosses septiques avec filtre à sable, fosses septiques avec filtre compact, filtres plantés…

LA GESTION DES EAUX PLUVIALES

Un des facteurs principaux de dégradation de la qualité des eaux de baignade mais aussi une source de risque(imperméabilisation des sols qui augmente les débits )

NE PAS CONFONDRE EAU DE PLUIE ET EAUX 

PLUVIALES !

• La collecte : construction de bassins de dépollution qui stockent temporairement les eaux de pluie et évite la saturation des réseaux d’assainissement)

• La rétention des eaux pluviales : noues, tranchées drainantes, toitures‐terrasses végétalisées, dalles paysagères…

• En Martinique : surtout des canalisations qui collectent les eaux pluviales, peu de traitement. Exutoires sous dimensionnés, collecteurs mal profilés, canalisation des rivières

• Une meilleure gestion est primordiale 

• Une des eaux les plus chères de France 

• Un principe: l’eau paie l’eau 

• Des disparités entre communes: près de 14 prix de l’eau différents

DECOMPOSITION DU PRIX MOYEN AU METRE CUBE D’EAU POTABLE (AVEC ASSAINISSEMENT) 

EN MARTINIQUE AU 1ER JANVIER 2013

L’EAU, UNE RESSOURCE GRATUITE MAIS UN SERVICE PAYANT 

• Issue de la législation française et européenne 

• Un document cadre: le SDAGE (en révision)

• Les zonages et schémas d’assainissement

• Les zonages des eaux pluviales

• Les schémas de distribution de l’eau potable

• Les outils de programmation : contrat de baie et de rivières

Quelle gestion de l’eau?‐ les outils de planification et de programmation ‐

‐ De nombreux acteurs ‐

• Compatibilité des documents de planification avec le SDAGE

• L’intégration de la loi Grenelle de l’environnement  et de ses outils (trames vertes et bleues).  Des outils à dispositions dans les PLU (article L. 123 – 5  III 2° / L 123‐1‐5 V avec emplacements réservés pour les espaces nécessaires aux espaces verts et continuités écologiques / les orientations d’aménagement 

• La prise en compte des risques liés à l’eau (PPRN, intégration du risque tsunami dans le PPRN révisé)

‐ Vers une prise en accrue des problématiques de l’eau ‐

• Un travail plus fin sur la gestion des eaux pluviales dans les projets urbains et dans le règlement des PLU (+ focus sur l’eau dans l’espace public)

• La prise en compte des arrêtés de protection de captage de l’eau destinée à l’alimentation humaine

• La prise en compte des schémas d’assainissement et une adaptation des règlements des PLU concernant l’assainissement individuel (depuis la loi ALUR)

Les usages et de l’eau et valorisations 

• L’irrigation: près de 20 % de la sole déclarée est irriguée – à 80 % de la banane !

• problèmes de conflit d’usage avec non respect des débits réservés

• Existence de réseaux collectifs d’irrigation dans le Nord

• Focus sur le PISE

• Le développement de l’hydroponie(agriculture hors sol)

USAGE DE LA RESSOURCE EN EAUPRELEVEE EN 2010

‐ Exemples d’usages et de valorisation de l’eau ‐

• L’aquaculture en eau douce, la pêche

• La valorisation des eaux de pluie (cuve de récupération des eaux de pluie, son utilisation )

• Le thermalisme / la production d’eau embouteillée

• Les loisirs en eau douce: baignade, canyoning

• L’énergie hydraulique 

Deux focus:Eau et santé

Eau et patrimoine

REGARDS SUR LES REALISATIONS ET LES PROJETS

Rendre potable une eau affectée par des polluants dont la chlordécone: l’unité de production de 

l’eau potable de Vivé au Lorrain

Alimenter en eau toute la moitié sud de l’île: le captage de la rivière Blanche à Saint‐Joseph

• Un des trois plus importants captages de l’île : 10 millions de m³/an, 1500 m³/heure

• Date des années 1950, alimente toute la moitié Sud de l’île

• Eau est filtrée et traitée à l’usine de potabilisation de rivière Blanche

• Une eau initiale de bonne qualité

• Un périmètre de protection de captage depuis août 2009

• Eau captée au Trou Congo, à Ajoupa‐Bouillon

• La sole agricole couvre 27.5 % du bassin versant de la Capot

• 7.5 millions de m³ produite chaque année (15 à 30 % de l’eau produite sur l’île)

• Près de 100 000 habitants alimentés par l’eau de Vivé

• Un processus de potabilisation à l’ultrafiltration qui permet d’éliminer les traces de pesticides

Distribuer l’eau potable sur un territoire contraint par le relief: l’exemple du réseau d’alimentation en eau potable de Schœlcher

Stocker et distribuer l’eau pour irriguer et pallier la sécheresse: le barrage de la Manzo

• Un réseau qui s’étend de 0 à 320 m d’altitude

• Près de 21 000 habitants dont près de la moitié dans les hauteurs

• 118 km de canalisation d’eau potable

• 24 réservoirs d’eau potable

• Des solutions apportées pour améliorer l’approvisionnement en eau dans certains quartiers ( signature d’une convention d’achat auprès de ODYSSI, recherche de nouvelle ressource en eau souterraine, nouveau et réhabilitation de réservoirs,  extension et renforcement du réseau) 

• Construit entre 1977 et 1979

• 85 hectares• Eau captée dans la Lézarde• S’étend sur les communes 

de Ducos, François et Saint‐Esprit et dessert 7 communes du Sud et Sud Est  (PISE) – 5000 hectares 

• Volume de la retenue : 8 millions de m³

• Hauteur de la digue: 28 mètres

Comment épurer les eaux usées de la plus importante ville de Martinique? 

Les stations d’épuration de Dillon 1 et 2

Comment épurer les eaux usées d’un quartier sensible situé sur le littoral et ajouter de la 

qualité paysagère: la STEP de Mansarde Rancée

• 2 STEP sur le même site• Une capacité de 85 000 

EH• Une capacité de 

traitement  de 3800  m³ /j pour Dillon 1 et 12 000 m³ /j pour Dillon 2

• Temps de traitement : 12 heures

• STEP à boues activées avec dégrillage à la Pointe Simon, dessablage, dégraissage (prétraitement) puis traitement (biologique)

• 120 m³ de boues d’épuration évacuées chaque jour 

• Une capacité de traitement de 1360 EH• STEP composés de 2 étages verticaux• 2 variétés de plantes, un essai avec une troisième• 117 habitations individuelles et 118 logements sociaux à 

raccorder• Une insertion paysagère de la STEP dans le site• Une STEP primée par le ministère de l’écologie au grand 

concours du génie écologique en octobre 2014

• Filtre à coco• Didier

Traiter les eaux usées d’une maison individuelle avec un système écologique : un système de traitement des eaux usées avec filtre à coco

Valoriser la seule eau minérale des Antilles: l’usine de Didier à Fort‐de‐France

• Une capacité de traitement jusqu’à 105 EH

• Plus de 600 dispositifs déjà installés

• Les avantages:• Compact (pas 

d’épandage)• Peut être installé sur 

tout type de sol• Écologique et durable 

(filtre coco)

• Découverte de la source en 1835 • Autorisation de l’exploitation en 1935• La nappe phréatique se trouve entre 4500 et 6000 m de 

profondeur • Température de la source: 32.7 °C• Une eau naturellement gazeuse• Embouteillage sur le site• Un laboratoire contrôle la qualité de l’eau sur le site

Mettre en valeur une source chaude, patrimoine communal: l’eau ferrée aux Anses d’Arlet

Produire des espèces interdites à la pêche par l’aquaculture: l’élevage d’écrevisses au Carbet

• Au pied du Morne Jacqueline

• Ensemble de petites émergences (6)

• Température de l’eau: 35.5 °C mais le réservoirs est à 180 °C

• Débit de la source: entre 0.3 et 0.5 litre / sec

• L’eau est légèrement acide, salée et ferrugineuse

• Un patrimoine réhabilité après sa destruction en 2007 par le cyclone Dean

• Un site sur 2 hectares• 20 bassins d’élevage, 30 

000 m²• Bassins alimenté par le 

canal de Lajus réalisé il y a 235 ans

• Une eau constamment renouvelée

• 100 000 écrevisses • Une production de 6 

tonnes par an

Intégrer  la gestion de l’eau dans un projet d’aménagement, en amont de sa conception: l’exemple de l’écozone de Choco‐Choisy à Saint‐Joseph

• Livraison de la zone d’activités en 2013

• Initiative de la CACEM (zone d’activités communautaire)

• Objectifs de développement économique mais aussi volonté de faire un exempleen termes de récupération des eaux de pluies, traitement des eaux pluviales et usées, récupération des déchets, développement des énergies renouvelables, déplacements doux… (ECOZONE)

• Les incidences du projet bien identifiées avant les travaux

AUTRES REGARDS 

Permettre l’irrigation en secteur aride: le projet ILO (Irrigation du Littoral Ouest) à la Réunion

Le dessalement de l’eau de mer à Saint‐Martin  

Le projet ILO c’est :• Un tunnel de 8 km creusé dans la montagne 

• Un apport en eau pour 5 communes 

• 7150 ha de terres irriguées, 3000 exploitations agricoles

• Permet une protection des nappes d’eau souterraines de l’Ouest

• Retombées positives dans le secteur agricole: augmentation du nombre d’exploitations, diversification des cultures, augmentation des rendements et des surfaces agricoles.

Chiffres clés :• Une consommation moyenne de 140 litres/j/hab

• Un prix de l’eau très important: 7.35 € / m³

• Usine construite en 2006

• Près de 3000 m³ d’eau douce produite 

• Dessalement par filtrage puis osmose inverse puis potabilisation

Les inconvénients:• Besoins énergétiques importants• Rejets de saumure en mer, prix élevé en raison des coûts de production importants  

La zone Libellule (Liberté Biologique Et de LUttecontre les poLluants Emergents) à de Saint‐Just (34)  

La réutilisation des eaux usées 

‐> Des utilisations directes (Singapour)

Quelques chiffres:• 3800 milliards de m³ d’eau usées collectées dans le monde / un peu moins de la moitié est traitée• la REU ne concerne que 2%, tous usages confondus (7 milliards de m3)

‐> Des utilisations indirectes (Californie)

Quelques chiffres:• Capacité de 5000 EH• Couvre une surface de 1.5 ha• Epure entre 700 et 8000 m³ d’ effluents prétraités par la STEP• Coût: 2 millions d’euros dont 400 000 pour la zone humide• 35 espèces plantées, 110 au bout d’un an

• 70 % des micropolluants éliminés par les plantes• La nature va terminer le cycle de purification des eaux usées en 15 jours• Une multiplication de la faune et flore par 6 • Une vitrine pédagogique

« chaque goutte d’eau doit être utilisée deux fois » 

Les entretiens 

Merci de votre    attention !