Rédacteur en chef : LJÊJOr^ ADMINISTRATION et … · a caiessé l'empire, ménagé la Commune,...

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2' Edition. Numéro 96 Samedi if» A«»ùt [88? PARAISSANT TOUS LES JOURS ABONNEMENTS NANCY 20 fr. par an, MEURTHE-ET-MOSELLE, MEUSE et VOSGES 22 Autres départements et Etranger , 28 L'abonnement est payable d'avance et continue sauf avis contraire. Rédacteur en chef : LJÊJOr^ GOUI iTTE. ADMINISTRATION et REDACTION : Rue Saint-Dizier, 51, à NANCY INSERTIONS RÉCLAMES (3« page) 30 cent la ligne. ANNONCES (4« page) 20 Pour toute autre publicité, s'adresser à l'Administration. Adresse télésrraphiaue : EST-NANCY. LA HAUTE COUR DE JUSTICE - 2 fflE SEANCE LA HAUTE COUR (Télégrammes de notre correspondant particulier.) Audience du vendredi 9 août. Paris, 9 août, midi 35. Au Luxembourg. Mène déploiement de force qu'hier et aussi même calme au dehors. A partir de midi les sé- nateurs républicains arrivent en nombre, tou jours en habit et cravate blanche. En général, les membres de la haute cour sont très réservés et ne laissent que difficile- ment deviner leurs sentiments, cependant on . croit savoir que la première partie du réqui- ' sitoire, montrant de quels gens tarés, pour ne pas dire plus, Boulanger s'est consciemment entouré dans les différents postes qu'il a oc- cupés, a fait sur ses juges une profonde im- pression. L. 12 h. 55 On prévoit que le réquisitoire du procureur général durera toute la séance aujourd'hui et peut-être une partie de celle de demain. M. Quesnay de Beaurepaire, qui a montré hier la valeur morale du parti boulangiste, montrera aujourd'hui les actes du complot et les préparatifs de l'attentat. Bien que la droite considère Boulanger comme indéfendable, elle parait vouloir se river à son cadavre, et elle essayera de soule- ver après le réquisitoire la question d'incom- pétence. L. 1 h. 15 soir. Nombre de personnes privilégiées : notabi- lités politiques, administratives ou militaires se promènent dans le vaste vestibule du rez- de-chaussée. La galerie des Bustes étant consignée, on a assigné aux journalistes deux antiques salons, meublés style Empire, qui sont heureusement tout à côté du télégraphe. Ces salons sont remplis do visiteurs. On discute la situation des prévenus. Les gens sans parti pris estiment, d'après les charges qui pèsent sur Eoulanger, qu'il n'échappera pas à une condamnation à dix ans de déten- tion dans une enceinte fortifiée. L. 1 h. 42 s. L aspect de la salle est le même qu'hier. Les tribunes sont combles et, comme tou- jours, ce sont les femmes qui sont en forte majorité, on remarque aussi beaucoup de dé- putés. L'atmosphère est suffocante. A 1 h. 5, le président fait son entrée, suivi des greffiers et des secrétaires de la haute cour, tandis que le procureur général et ses deux avocats généraux prennent place au banc qui leur est réservé. A 1 heure 10 les sénateurs sont tous à leur poste. Le président déclare l'audience ouverte. La parole est au greffier en chef pour l'appel nominal qui commence par la lettre D. Seize sénateurs ne répondent pas à l'appel ; après role° n -L, aPPel iS procureur ëénêv&l a la pa- LE RÉQUISITOIRE (Suite) ... ., Le s voyages. A. la deuxième audience, le procureur géné- ral continue l'histoire des faits attentatoires a la surete de l'Etat, et, comme la veille, il laisse la parole au dossier. J '? n . suis resté, dit-il, au moment où, en- voyé à Clermont, le général Boulanger prend une attitude politique. i n S- ès -J e m , 0is d ' aoùt ' quoique absolument Mfiîf' •? P ° Se sa caDd i^ture dans la iweuse et ailleurs. En plus. Boulanger se livrait à de certains JO} dge S qui ressemblaient à des exhibitions ae lutur triomphateur. ClP, e m« e nV an / ie - 1888 ' il 1 uitte furtivement récéS; ^ aV01 u r vaqué à ses visites et réceptions, il télégraphie à la gare Saint Paul affilé P ? ur uu vova 8 e dissimulé, voyage TuL î,T te PU1 , Squ U descend à W de de m a f ; S0US le nom de Solar > Louis, âgé ue quarante-six ans. ° M o P p0S d Un voya S e de Boulanger à Paris ïon Q d,, S d 7 r Beaui e Paii-e cite une déposé "on du gênerai Logerot. 1 politionpf r i 1 . u l. au,ait P'oniis de ne plus S fC , f! a ' ,8ant: Jeme suis brûlé les UueW i ' J6 U ? Veux plus ^commencer. c 1 tenZ.J 0U t rSplustard ' mutent, malgré Stoff^dkfi 9 ^ ^ COD 8 é - Prétextant L e S' e a sante de Mme Boulanger. ^S&ïtfS£Îïïl?**tStf,W* acquis la .i il wévw È 6tait mème point ^ dis P°- Vient J\ vi W 8tr « de l'intérieur. F luneSs et L d «. ^apeau mou, des la mise Pn if - aitS qui amenèrent Devannf ° rme , du . géuéral Boulanger Logerot \i ^,1 ei1 d 6Qc l uète ' dit ^général die comm," ? ou J an g er refuse de laisser pren- com re "uT llCatl ° Q du d0SSier politi 1 ae -ormé qu? C p- élaQt dit ' le P^ureur fait remarquer uïe v^ rm<)nC l f- général Boulanger tenait ruunard S P0ll V- qUe0Ù u Sié » eaiei « le c °m pfiî„ ^A n ' lanarchiste Morphv et le r»'moen thiébaud Que S P nav P ^u a laSUSpenS i 0n du général, M. deTu f y de Beaurepaire cite un télégramme de u La 8* u °rre qu'il qualifie de sous-officier ae la compagnie boulangiste conçue dép< ° he datée d ' octobre 18 *~1 est ainsi C'est un suprême honneur que d'être frappé par les traîtres et les escrocs qui, ! pour peu de jours encore, nous gouvernent. » Ainsi, les boulangistes considéraient le gou- vernement comme à la veille de sa chute puis- que Boulanger paraissait, lui, à la veille de son avènement. La propagande électorals. Par l'examen d'une série de dépêche-*, dit M. Quesnay de Beaurepaire, on verra que M. Boulanger s'e3t trouvé en face de proposi- tions de candidatures législatives, bien qu'il fût inéligible. A Orléans, pour n'en citer qu'un exomple, dit M. Quesnay de Beauicpaire, on jugera des agissements boulangistes par la propagande de M. Thiébaud. Ils ressortent de la déposition d'un sieur Blandin, député, déposition que l'on a pu lire hier, dans le résumé de la Gazette. Le témoignage Blandin, on s'en souvient, a particulièrement trait aux démarches de Thié- baud à Prangins, auprès du prince Napoléon. Parmi les dépèches électorales il en est, dit le procureur, de particulièrement édifiantes. L'une est envoyée par c l'enfant de chœur » (Laguerre). Il conseille à Boulanger de désa- vouer toute candidature et ajoute : « La cam- pagne pourra être continuée quand môme. > Cela seul ne prou?e-t-il pas le complot ? dit M. Quesnay de Beaurepaire. Voici d'autres dépèches : Boulanger répond à celle qu'on vient de lire : « J'approuve tout, i N'est-ce point la preuve qu'il dirige effec- tivement le parti ? Les élections se sont produites, dit le pro- cureur, et le premier compliment reçu par Boulanger lui vient de M. Thiébaud. Dans ce compliment, M. Thiébaut parle des c calembredaines » de M. Rochefort. Ces calembredaines résultaient pour lui des promesses électorales chimériques faites par le directeur de l'Intransigeant. Dans d'autres écrits, le mot d'ordre est de « travailler la presse ». L'annonce de l'enquête militaire décrétée contre Boulanger jette quelque froid dans l'expression des congratulations électorales. Un de ses amis lui recommande d'être cir- conspect pour conserver « son auréole mili- taire ». A propos de la lettre électorale de janvier 1888, M. Quesnay de Beaurepaire rappelle qu'elle est signée : Général Boulanger, et il ajoute : On ne devrait pas accoler à son nom,quand on conspire, celui de général français. Ces mots suscitent un violent incident. Les manœuvres du général Boulanger, dit le procureur général, reçoivent enfin leur châ- timent. Le conseil d'enquête prononce la mise à la retraite etlui, qui avaitrefusé de laisserouvrir son dossier écrit : t C'est pour la politique qu'on me frappe, et je ne suis coupable que d'être venu voir ma femme malade ». M. Boulanger, dit M. Quesnay, a eu tort de parler de sa femme. Il devrait avoir, au moins la pudeur de n'en pas prononcer le nom. Le gouvernement de la République, ajoute le procureur, a supposé, d'après la déposition Blandin, que le général Boulanger avait été à Prangins, nous le croyons encore, nous le croyons si bien, continue M. Quesnay, que nous avons la déposition d'un M. Butler. Ce M. Butler entra en relation avec le prin- ce Napoléon, lui expliqua qu'enfermé, comme on l'était en France, dans la Constitution or- léaniste, une impasse, il fallait en sortir. C'est alors qu'il proposa au prince de s'aliier aux radicaux pour les élections. On devait réussir infailliblement, dit-il, à la condition de faire vibrer la note patriotique sous le patronage de Boulanger. En Corse, dit M. Quesnay, Boulanger s'al- lie à Léandri. Enfin, M. de Pressensé a fait connaître les fautes graves que l'on va lire. Boulanger et l'Allemagne. M. de Pressensé déclare que le 14 mars der- nier, le chel du cabinet de M. Bieichrœder, correspondant du Temps à Berlin, lui a ra- conté qu'à Cannes, deux personnes se présen- tèrent à lui et à son patron, M. de Cyon, an- cien rédacteur au Gaulois et à la Nouvelle iîet;we.L'undeses interlocuteurs lui demanda de contracter des relations avec lui et, par lui, avec le prince de Bismarck. Il lui expliqua que le but de l'agitation ac- tuelle n'était pas de renverser la République, mais d'établir une République consulaire avec le consulat à vie. Dans la pensée de Boulanger, dit M. Cyon, le prince de Bismarck devait être sa- tisfait, car c'était l'assurance d'une poliu- que pacifique par l'exclusion de la monar- chie et par l'organisation d'une République ordonnée, répondant aux désirs de l'empire allemand. M. de Bieichrœder, dit M. Quesnay, se nt petit, déclara que M. de Bismarck était par- faitement renseigné et qu'en tout cas il fal- lait s'adresser à lui directement. Tout cela fut expliqué à M. Bieichrœder par |M. de Cvon, en plusieurs fois. M. de Cyon fut entendu, du reste, dans l'en- quête contre Boulanger. En résumé, dit le procureur, M. Boulanger a caiessé l'empire, ménagé la Commune, re- cherché l'adhésion de l'Allemagne. Les fonds. Le procureur général arrive à la question de provenance des fonds qui ont alimenté la eam pagne boulangiste : Jamais, dit-il, celui qu reçoit ces fonds ne dira d'où ils viennent. Ja mais nous n'aurons les confidences de celui qui les donne. Nous avons cependant de quoi éclairer la haute cour à ce sujet. (Mouvement d'attention). Boulanger n'a que son traitement, c'est-à- dire une retraite de 10,000 fr. Il dépense plus d'un million par an au minimum. prend-il j tout cet argent? C'est son secret, prétend-il, | mais puisqu'il s'agit de son honneur, pourquoi ; ne se lave-il pas des soupçons déshonorants? | Voici un fait entre mille : Une personne envoie | sa cuisinière chez Boulanger. Celle-ci cause avec le général qui lui fait des déclarations de loyalisme. La cuisinière part laissant entre ses mains un louis qu'elle lui a offert comme un médecin après une consultation et que Bou- langer a accepté. Peut-on se rabaisser ainsi I Dan sun mois, 1,275 plis chargés arrivent chez Boulanger qui les accepte tous, gros comme petits; il y en avait 14 d'Italie, 30 d'Autriche, 1 d'Allemagne. Dans une réunion publique, Vergoin a ex- pliqué que Dillon avait divisé sa fortune en trois parts : sa femme ; ses fils ; Bou- langer. Dans cette mème réunion, Vergoin a nié également qu'aucune lettre chargée vint d'Al- lemagne. Cela donne la valeur de ses alléga- tions. On a dit que Boulanger avait reçu de l'ar- gent d'amis politiques. De qui ? De Ro- chefort ? De Morphy ? Si la chose est vraie, cet argent était donné pour faire de la poli- tique. Eh bien ! quand je vois cet homme, s'é- crie M. de Beaurepaire, user de cet argent pour entretenir des goûts qu'il ne devrait plus avoir à son âge... (Réclamations et ri- res)... je dis qu'il vit aux crochets d'autrui. La morale est offensée, mais il a' fait plus. Il a pris l'argent de l'armée pour l'appliquer à ses plaisirs. La séance est suspendue à 3 h. Les embauchages. A 3 h. Ip2, l'audience est reprise. Le procureur général montre Boulanger re- cevant dans l'hôtel de la rue Dumont-d'Ur- ville, la foule des solliciteurs auxquels des secours étaient largement distribués. Boulan- ger avait déjà sa cour. Il lui fallait une garde du corps. Un officier de paix a déposé que cette garde était d'abord de 5 hommes, puis de 15 hommes, qui se tenaient constamment derrière la maison. Deux hommes surveillaient l'entrée de l'hôtel ou escortaient Boulanger quand il sor- tait. Jusque-là, Boulanger ne faisait que veiller à sa sécurité personnelle, m-iis il y a eu autre chose. Il y a eu embrigadement do camelots pour simuler l'enthousiasme et an iver ainsi à tromper l'opinion publique. On n'était pas difficile sur le choix de ces individus dont le recrutement se faisait au; t café de la France ». Morphy les engageait,Labruyère les payait. M. Quesnay raconte la première campagne de ces camelots dans la Somme, ils es- sayèrent de provoquer des manifestations bou- langistes. On les retrouve au mariage de la fille de Boulanger auquel ils assistaient sous la con- duite du nommé Becquillard. Quinze jours après, ils recevaient la solde des mains de Dillon, qui les embauchait pour une nouvelle campagne de propagande au taux de 6 fr. par jour. Cette fois, il s'agissait de faire de la propa- gande dans les cafés, restaurants, etc. Avec ces gens on dirige la manitestation dans le sens qu'on désire. Afin de présenter Boulanger comme l'ami de la Russie, on le fait acclamer eu mème temps que cette puissance amie. Il y eut même tout exprès une représenta- tion de Michel Strogoff au théâtre de la Gaîté- Montparnasse, et, dans ce milieu populaire, on veilla à ce que le nom de Boulauger fût constamment mêlé à celui de la Russie dans les acclamations. M. Quesnay lit l'article que Rochefoit pu- bliait au lendemain de cette représentation H daus lequei il constatait que devant cette salie imprégnée de 1 odeur de la poudre, trois fois le rideau se releva aux cris de : « Vive la Russie t Vive BoulaDger I » Le lendemain les camelots passaient à la caisse. A côté du raccolage des camelots il y a eu le raccolage des fonctionnaires du gouverne- ment. Lorsque nous voyons cet homme qui donne sa parole d'honneur au ministre de la guerre qu'il ne s'occupe pas de politique,et qui reçoit au crépuscule des gens tarés, nous pouvons dire que son honneur est à jamais flétri ! Les lettres. Boulauger avait caché chez une mercière sa cantine contenant l'histoire lamentable de sa trahison. Il aurait brûler «u moins ces do- cuments avant de fuir. Il les a gardés étique- tés, numérotés, au contraire, dans l'intention évidente de composer son état-major futur avec les êtres vils qui lui avaient offert leurs J services. Chaque lettre est annotée de la main même D ailleurs les preuves de toutes sortes abon- J Les officiers de la territoriale ont reçu en I janvier 1888 la carte autographiée suivante: i U Le général Boulanger prie M. Y..., capi- jtaine de la territoriale, de vouloir bien assis- ter à la réunion intime qu'il donnei a samedi soir, rue Dumont-d'Urville. Cette lettre est absolument personnelle. » Dans la Somme, en 1888, des procès-ver- baux sont dressés à raison d'une distribution de pièces de 20 francs faite aux soldats sous les armes par le baron Watteville. A Lisieux, Laguerre était sergent de réserve, on distribue aux soldats des billets pour Trouville, afin de leur permettre de nétrer dans la gare et de faire fête au général exclu de l'armée pour indignité. M. Quesnay donne lecture de lettres éma- nant de fonctionnaires adressées à la Ligue des patriotes et contenant les offres de servi- ces à Boulanger. Parmi les pièces saisies, figure une lettre d'un secrétaire de parquet qui écrit au nom du substitut et du commissaire de police : Soyez tranquilles, dit M. Quesnay, j'ai donné leurs noms à M. Thévenet. (Rires.) Il écrit : « Mon général, il y a longtemps que j'ai con- fiance en vous, mais je suis obligé à de la ré- serve comme fonctionnaire et je ne puis me rendre auprès de vous. » Boulanger a écrit en travers de cette lettre : « Qu'il reste à son poste, il me servira mieux.» Mais voici qui est plus grave : Un employé du ministère de la guerre qui copie des rapports secrets relatifs à ia défense nationale, déclare à Boulanger qu'il le consi- dère toujours comme ministre de la guerre et qu'il croit bien faire en prenant copie des rappmts secrets pour les adresser dans la maison qu'habitent Boulanger, Rochefort, Dillon et Morphy. Croyez-vous que Boulanger ait déchiré cette lettre? A-t-il dit à cet employé infidèle: « Je ne veux pas de cette besogne. » Que non pas t II a classé cette lettre et l'a soigneuse- ment conservée. Un major d'infanterie en garnison dans une petite ville de la Sarthe a écrit à Boulanger pour le féliciter des résultats de l'élection du 27 janvier : « La jeune armée, dit-il, est toute à vous. Votre succès d'hier lui donne une nouvelle espérance. » Un lieutenant-colonel a écrit à Boulanger « Nos troupes sont dans la joie. » Un autre lui a fait savoir qu'en toute cir- constance il traitera les ennemis du boulan- gisme comme ils le méritent: « J'espère ajoute- t-il, que le moment venu vous me fournirez l'occasion de vous aider à débarrasser le pays de la phalange détestée qui l'opprime. » Je compte sur vous, général, écrit un autre, pour accomplir un grand devoir : un nouveau 2 Décembre. » (Exclamations. Mou- vement prolongé.) Un soldat de la garde républicaine écrit à deux reprises pour affirmer que toute sa compagnie est à la disposition de Boulanger. Un autre soldat du mème corps, puut de prison pour avoir crié : Vive Boulanger ! dans les rangs, se plaint à lui de sa prisou mème, lui déclare que, mème collé au mur, il affir- mera ses sentiments boulangistes. Le général lui envoie ses remerciements et lui fait dire qu'il peut compter sur lui. Voici une lettre de Marseille, envoyée le lendemain de l'élection « Ave Cœsar imvera- tor\ La journée d'hier marque la mort des républicains et des parlementaires. Il ne vous reste qu'a vouloir pour être le maître delà France ». On a saisi plusieurs caisses de ces lettres compromettantes qui démontrent que Boulan- ger n'a rien néglige pour entretenir le désor- dre et la désorganisation dans toutes lésa 1- ministrations. Le procureur générai examine ensuite l'opi- nion que l'étranger portait à cette époque sur le mouvement bou.angiste. En Angleterre, l'opinion est que Boulanger travaille sourdement pour lui. En Allemagne, on le considère comme uu désorganisateur. Les chefs de corps estiment que le plus grand bonheur pour l'Allemagne serait de voir Boulanger à la tète de l'armée française. M. de Beaurepaire passe à une autre phase en boulangisme. Le complot est établi, il s'agit maintenant de rechercher s'il a été suivi d'actes pour eu prépaier i'exéculion. Oui, dit le procureur général, ces acte^ déli tueux ont été commis. Le complot, après être sorti de la période d'incubation, a pris une allure nouvelle. ; Cela a commencé par une campagne de pro- testations et de menaces pour imposer le maintien de Boulanger au ministère de la guerre lorsqu'il y eut un nouveau cabinet et lorsque Boulanger vit s'évanouir l'espoir d'un portefeuille , la campagne a pris un caractère plus violent, plus agressif. Ici M. Quesnay parle de l'intervention delà Ligue des patriotes et raconte longuement le rôle militant qu'elle joua sous la direction Déroulède.' Tous ces laits sont suffisamment connus et nous ne nous arrêterons pas à ce passago du réquisitoire. Les émeutes. des patriotes, M. Quesnay de beaurepaire ra- come les attroupements boulangistes qui nou i blèrent Paris à différentes reprises. Si Boulanger n'a pas conduit les érneutier; avant de franchir le Rubicon, et César s hésité, on peut trouver Boulanger en défait Un fait nouveau révélé par le réquisitoire I est que les bandes boulangistes de la place de la Bastille étaient commandées par un officier en uniforme. En quittant Paris pour Clermont, dit M. Quesnay de Beaurepaire, Boulanger avait la ferme résolution de prendre bientôt sa re- vanche. Cela est prouvé, dit-il, par des articles de journaux comme Y Autorité, qui depuis sont devenus les défenseurs de celui dont ils de- mandaient alors la révocation. Chassés delà gare de Lyon,les amis de Bou- langer organisent « la revanche » pour la re- vue du 14 juillet. Relativement aux incidents de la revue, le procureur général donne lecture de la dépo- sition du général Ferron. Le 14 juillet, les bandes s'attaquèrent au régiment commandé par le colonel Riu, parce que ce régiment avait été énergiquement tra- vaillé par les embaucheurs boulangistes. Il y a le commencement d'exécution puni par la loi. Dans le bois de Boulogne, dit le général Riu,. une bande rejoignit mon régiment et nie sépara du reste des troupes. Les hommes qui m'en- touraient étaient très nombreux, les cris : A bas Ferron ! à bas Grévy ! affectaient mes hom- mes. Avant d'entrer par la porte Maillot, je fis faire halte, mais arrivés près de l'Arc de Triom- phe, la foule nous entoura de nouveau. Enfin, je pus rentrer sans trop d'encombre au quar- tier. Pour un rien j'aurais pris les mesures graves prescrites par le règlement pour empêcher la troupe d'être coupée. Boulanger, dit le procureur général, est res- ponsable des faits du 14 juillet à Paris, parce qu'il y était caché, alors qu'il aurait passer la revue des troupes à Clermont. Oui, il était embusqué boulevard Maleshor- bes, chez la femme Pourpe, et le préfet de po- lice y a signalé sa présence. Il est vrai que pour ne pas faire défiler les troupes à Clermont, il s'était faussement fait porter malade. M. Quesnay de Beaurepaire déclare que l'enquête a prouvé que des témoins attestent la présence du général Boulanger à Paris le 14 juillet. Je ne les désigne pas, dit-il. car étant d ..nné les menaces de mort perpétuelles dont je suis l'objet et sachant que M. Boulanger jette les millions comme une obole, je ne veux pas signer des témoins honorables aux coups qui les menaceraient. Je n'ai plus qu'une chose à ajouter, dit le procuieur général et cette chose la voici : Quelques jours après le 14 juillet, Boalan- ger_télégraphia à Flachcn (Déroulède) : * N'a- vez pas répondu si vouiez encourager effer- vescence ». Voilà l'aveu de Boulanger lui mème, s'é- crie le procureur général ; qu'il vienne pro- tester ! La nuit historique. M. Quesnay de Beaurepaire entre ensuite dans la discussion de ce qu'on a appelé la nuit historique. Il affirme que le général a assisté à cette réunion ; dès lors, dit il, que M. Bou- langer était présent à un conciliabule politi- que et qu'on se permettait de demander ce que ferait l'armée en face de l'émeute, il n'a- vait qu'une chose à faire : se retirer, ce qu'il ne fit pas. Dans le courant de la nuit, il se rendit en- core sur la rive gauche, au restaurant Lape- rousse D'après M. Le Hérissé, M. Andrieux fut désigné comme premier ministre. M. Laguerre fut chargé des postes et télégra- phes. C'est alors que M. Andrieux aurait dit : « La Chambre des députés nous gênerait, j'oublie- rais d'y envoyer la police, alors les députés s'en iront par 1s pont. » De mème, M. Andrieux aurait assuré que M. Grévy se sauverait par une porte de l'E- lysée, alors que M. Boulanger entrerait par l'autre Cela dit, le procureur général parle des ma- nifestations de la Ligue des patriotes devant le Palais Bourbon et plus tard daus Paris à la date du 2 décembre. Dans ces manifestations, de nombreux agents furent grièvement blessés. Il est 6 h. Ii2, sur lademaude du procureur général l'audience est levée. A demain la continuation du réquisitoire. NANCY, vendredi 9 août 1889. Les comptes rendus que nous publions des séances de la haute cour, si complets que nous nous efforcions de les fourn r ne donnent qu'une impression très affai- blie du texte même du réquisitoire. Toutes ces silhouettes d'ai"refins : Buret, Mondion, la femme Pourpre, lais- sent un profond sentiment de dégoût ! Voilà donc à l'aid. ,1, g aeIs aco ^ le [ce. Le procureur général u eu raison H pamphlétaire, eu 1871. et dans lequel il lest dit que, pendant la guerre, < les ; Prussiens n'ont pas commis le quart des

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(Télégrammes de notre correspondant particulier.) Audience du vendredi 9 août.

Paris, 9 août, midi 35. Au Luxembourg.

Mène déploiement de force qu'hier et aussi même calme au dehors. A partir de midi les sé-nateurs républicains arrivent en nombre, tou jours en habit et cravate blanche.

En général, les membres de la haute cour sont très réservés et ne laissent que difficile- • ment deviner leurs sentiments, cependant on . croit savoir que la première partie du réqui- ' sitoire, montrant de quels gens tarés, pour ne pas dire plus, Boulanger s'est consciemment entouré dans les différents postes qu'il a oc-cupés, a fait sur ses juges une profonde im-pression. L.

12 h. 55 On prévoit que le réquisitoire du procureur

général durera toute la séance aujourd'hui et peut-être une partie de celle de demain.

M. Quesnay de Beaurepaire, qui a montré hier la valeur morale du parti boulangiste, montrera aujourd'hui les actes du complot et les préparatifs de l'attentat.

Bien que la droite considère Boulanger comme indéfendable, elle parait vouloir se river à son cadavre, et elle essayera de soule-ver après le réquisitoire la question d'incom-pétence. — L.

1 h. 15 soir. Nombre de personnes privilégiées : notabi-

lités politiques, administratives ou militaires se promènent dans le vaste vestibule du rez-de-chaussée.

La galerie des Bustes étant consignée, on a assigné aux journalistes deux antiques salons, meublés style Empire, qui sont heureusement tout à côté du télégraphe.

Ces salons sont remplis do visiteurs. On discute la situation des prévenus. Les gens sans parti pris estiment, d'après les charges qui pèsent sur Eoulanger, qu'il n'échappera pas à une condamnation à dix ans de déten-tion dans une enceinte fortifiée. — L.

1 h. 42 s. L aspect de la salle est le même qu'hier. Les tribunes sont combles et, comme tou-

jours, ce sont les femmes qui sont en forte majorité, on remarque aussi beaucoup de dé-putés.

L'atmosphère est suffocante. A 1 h. 5, le président fait son entrée, suivi

des greffiers et des secrétaires de la haute cour, tandis que le procureur général et ses deux avocats généraux prennent place au banc qui leur est réservé.

A 1 heure 10 les sénateurs sont tous à leur poste. Le président déclare l'audience ouverte. La parole est au greffier en chef pour l'appel nominal qui commence par la lettre D. Seize sénateurs ne répondent pas à l'appel ; après

role°n-L,aPPel iS procureur ëénêv&l a la pa-

LE RÉQUISITOIRE (Suite)

... ., Les voyages. A. la deuxième audience, le procureur géné-

ral continue l'histoire des faits attentatoires a la surete de l'Etat, et, comme la veille, il laisse la parole au dossier.

J'?n. suis resté, dit-il, au moment où, en-voyé à Clermont, le général Boulanger prend une attitude politique. in

S-ès-Je m,0is d'aoùt' quoique absolument Mfiîf' •? P°Se sa caDdi^ture dans la iweuse et ailleurs.

En plus. Boulanger se livrait à de certains JO} dgeS qui ressemblaient à des exhibitions ae lutur triomphateur.

ClP,em«enVan/ie- 1888' il 1uitte furtivement récéS; ̂ aV01

ur vaqué à ses visites et

réceptions, il télégraphie à la gare Saint Paul affilé P?ur uu vova8e dissimulé, voyage TuL î,Tte PU1,Squ U descend à W de de m af ; S0US le nom de Solar> Louis, âgé ue quarante-six ans. ° M oPn«p0S d Un voyaSe de Boulanger à Paris ïonQd,, S d7

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Beaui ePaii-e cite une déposé "on du gênerai Logerot. 1

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UueW i 'J6 U? Veux plus ^commencer. c

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trSplustard' mutent, malgré

Stoff^dkfi9^ ̂ COD8é- Prétextant Le S' e a sante de Mme Boulanger.

^S&ïtfS£Îïïl?**tStf,W* acquis la

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Devannf °rme,du.géuéral Boulanger Logerot \i ^,1ei1 d 6Qcluète' dit ^général die comm," ?ouJanger refuse de laisser pren-com

re"uT llCatl°Q du d0SSier politi1ae -ormé

qu?Cp-élaQt dit' le P^ureur fait remarquer uïe v^rm<)nC lf- général Boulanger tenait ruunard SP0llV-qUe0ÙuSié»eaiei« le c°m pfiî„ ^An' lanarchiste Morphv et le r»'moen thiébaud

QueS

PnavP^ua

laSUSpenSi0n du général, M. deTu fy de Beaurepaire cite un télégramme de u La8*u°rre qu'il qualifie de sous-officier ae la compagnie boulangiste

conçuedép< °he datée d'octobre 18*~1 est ainsi C'est un suprême honneur que d'être

frappé par les traîtres et les escrocs qui,!

pour peu de jours encore, nous gouvernent. » Ainsi, les boulangistes considéraient le gou-

vernement comme à la veille de sa chute puis-que Boulanger paraissait, lui, à la veille de son avènement.

La propagande électorals. Par l'examen d'une série de dépêche-*, dit

M. Quesnay de Beaurepaire, on verra que M. Boulanger s'e3t trouvé en face de proposi-tions de candidatures législatives, bien qu'il fût inéligible.

A Orléans, pour n'en citer qu'un exomple, dit M. Quesnay de Beauicpaire, on jugera des agissements boulangistes par la propagande de M. Thiébaud.

Ils ressortent de la déposition d'un sieur Blandin, député, déposition que l'on a pu lire hier, dans le résumé de la Gazette.

Le témoignage Blandin, on s'en souvient, a particulièrement trait aux démarches de Thié-baud à Prangins, auprès du prince Napoléon.

Parmi les dépèches électorales il en est, dit le procureur, de particulièrement édifiantes. L'une est envoyée par c l'enfant de chœur » (Laguerre). Il conseille à Boulanger de désa-vouer toute candidature et ajoute : « La cam-pagne pourra être continuée quand môme. >

Cela seul ne prou?e-t-il pas le complot ? dit M. Quesnay de Beaurepaire.

Voici d'autres dépèches : Boulanger répond à celle qu'on vient de

lire : « J'approuve tout, i N'est-ce point là la preuve qu'il dirige effec-

tivement le parti ? Les élections se sont produites, dit le pro-

cureur, et le premier compliment reçu par Boulanger lui vient de M. Thiébaud.

Dans ce compliment, M. Thiébaut parle des c calembredaines » de M. Rochefort.

Ces calembredaines résultaient pour lui des promesses électorales chimériques faites par le directeur de l'Intransigeant.

Dans d'autres écrits, le mot d'ordre est de « travailler la presse ».

L'annonce de l'enquête militaire décrétée contre Boulanger jette quelque froid dans l'expression des congratulations électorales. Un de ses amis lui recommande d'être cir-conspect pour conserver « son auréole mili-taire ».

A propos de la lettre électorale de janvier 1888, M. Quesnay de Beaurepaire rappelle qu'elle est signée : Général Boulanger, et il ajoute :

On ne devrait pas accoler à son nom,quand on conspire, celui de général français.

Ces mots suscitent un violent incident. Les manœuvres du général Boulanger, dit

le procureur général, reçoivent enfin leur châ-timent.

Le conseil d'enquête prononce la mise à la retraite etlui, qui avaitrefusé de laisserouvrir son dossier écrit :

t C'est pour la politique qu'on me frappe, et je ne suis coupable que d'être venu voir ma femme malade ».

M. Boulanger, dit M. Quesnay, a eu tort de parler de sa femme. Il devrait avoir, au moins la pudeur de n'en pas prononcer le nom.

Le gouvernement de la République, ajoute le procureur, a supposé, d'après la déposition Blandin, que le général Boulanger avait été à Prangins, nous le croyons encore, nous le croyons si bien, continue M. Quesnay, que nous avons la déposition d'un M. Butler.

Ce M. Butler entra en relation avec le prin-ce Napoléon, lui expliqua qu'enfermé, comme on l'était en France, dans la Constitution or-léaniste, une impasse, il fallait en sortir. C'est alors qu'il proposa au prince de s'aliier aux radicaux pour les élections.

On devait réussir infailliblement, dit-il, à la condition de faire vibrer la note patriotique sous le patronage de Boulanger.

En Corse, dit M. Quesnay, Boulanger s'al-lie à Léandri. Enfin, M. de Pressensé a fait connaître les fautes graves que l'on va lire.

Boulanger et l'Allemagne. M. de Pressensé déclare que le 14 mars der-

nier, le chel du cabinet de M. Bieichrœder, correspondant du Temps à Berlin, lui a ra-conté qu'à Cannes, deux personnes se présen-tèrent à lui et à son patron, M. de Cyon, an-cien rédacteur au Gaulois et à la Nouvelle iîet;we.L'undeses interlocuteurs lui demanda de contracter des relations avec lui et, par lui, avec le prince de Bismarck.

Il lui expliqua que le but de l'agitation ac-tuelle n'était pas de renverser la République, mais d'établir une République consulaire avec le consulat à vie.

Dans la pensée de Boulanger, dit M. d« Cyon, le prince de Bismarck devait être sa-tisfait, car c'était l'assurance d'une poliu-que pacifique par l'exclusion de la monar-chie et par l'organisation d'une République ordonnée, répondant aux désirs de l'empire allemand.

M. de Bieichrœder, dit M. Quesnay, se nt petit, déclara que M. de Bismarck était par-faitement renseigné et qu'en tout cas il fal-lait s'adresser à lui directement.

Tout cela fut expliqué à M. Bieichrœder par |M. de Cvon, en plusieurs fois.

M. de Cyon fut entendu, du reste, dans l'en-quête contre Boulanger.

En résumé, dit le procureur, M. Boulanger a caiessé l'empire, ménagé la Commune, re-cherché l'adhésion de l'Allemagne.

Les fonds. Le procureur général arrive à la question de

provenance des fonds qui ont alimenté la eam pagne boulangiste : Jamais, dit-il, celui qu reçoit ces fonds ne dira d'où ils viennent. Ja

mais nous n'aurons les confidences de celui qui les donne. Nous avons cependant de quoi éclairer la haute cour à ce sujet. (Mouvement d'attention).

Boulanger n'a que son traitement, c'est-à-dire une retraite de 10,000 fr. Il dépense plus d'un million par an au minimum. Où prend-il

j tout cet argent? C'est son secret, prétend-il, | mais puisqu'il s'agit de son honneur, pourquoi ; ne se lave-il pas des soupçons déshonorants? | Voici un fait entre mille : Une personne envoie | sa cuisinière chez Boulanger. Celle-ci cause avec le général qui lui fait des déclarations de loyalisme. La cuisinière part laissant entre ses mains un louis qu'elle lui a offert comme un médecin après une consultation et que Bou-langer a accepté.

Peut-on se rabaisser ainsi I Dan sun mois, 1,275 plis chargés arrivent

chez Boulanger qui les accepte tous, gros comme petits; il y en avait 14 d'Italie, 30 d'Autriche, 1 d'Allemagne.

Dans une réunion publique, Vergoin a ex-pliqué que Dillon avait divisé sa fortune en trois parts : 1° sa femme ; 2° ses fils ; 3° Bou-langer.

Dans cette mème réunion, Vergoin a nié également qu'aucune lettre chargée vint d'Al-lemagne. Cela donne la valeur de ses alléga-tions.

On a dit que Boulanger avait reçu de l'ar-gent d'amis politiques. De qui ? De Ro-chefort ? De Morphy ? Si la chose est vraie, cet argent était donné pour faire de la poli-tique.

Eh bien ! quand je vois cet homme, s'é-crie M. de Beaurepaire, user de cet argent pour entretenir des goûts qu'il ne devrait plus avoir à son âge... (Réclamations et ri-res)... je dis qu'il vit aux crochets d'autrui.

La morale est offensée, mais il a' fait plus. Il a pris l'argent de l'armée pour l'appliquer à ses plaisirs.

La séance est suspendue à 3 h. Les embauchages.

A 3 h. Ip2, l'audience est reprise. Le procureur général montre Boulanger re-

cevant dans l'hôtel de la rue Dumont-d'Ur-ville, la foule des solliciteurs auxquels des secours étaient largement distribués. Boulan-ger avait déjà sa cour. Il lui fallait une garde du corps. Un officier de paix a déposé que cette garde était d'abord de 5 hommes, puis de 15 hommes, qui se tenaient constamment derrière la maison.

Deux hommes surveillaient l'entrée de l'hôtel ou escortaient Boulanger quand il sor-tait.

Jusque-là, Boulanger ne faisait que veiller à sa sécurité personnelle, m-iis il y a eu autre chose. Il y a eu embrigadement do camelots pour simuler l'enthousiasme et an iver ainsi à tromper l'opinion publique.

On n'était pas difficile sur le choix de ces individus dont le recrutement se faisait au; t café de la France ».

Morphy les engageait,Labruyère les payait. M. Quesnay raconte la première campagne

de ces camelots dans la Somme, où ils es-sayèrent de provoquer des manifestations bou-langistes.

On les retrouve au mariage de la fille de Boulanger auquel ils assistaient sous la con-duite du nommé Becquillard.

Quinze jours après, ils recevaient la solde des mains de Dillon, qui les embauchait pour une nouvelle campagne de propagande au taux de 6 fr. par jour.

Cette fois, il s'agissait de faire de la propa-gande dans les cafés, restaurants, etc. Avec ces gens on dirige la manitestation dans le sens qu'on désire.

Afin de présenter Boulanger comme l'ami de la Russie, on le fait acclamer eu mème temps que cette puissance amie.

Il y eut même tout exprès une représenta-tion de Michel Strogoff au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, et, dans ce milieu populaire, on veilla à ce que le nom de Boulauger fût constamment mêlé à celui de la Russie dans les acclamations.

M. Quesnay lit l'article que Rochefoit pu-bliait au lendemain de cette représentation H daus lequei il constatait que devant cette salie imprégnée de 1 odeur de la poudre, trois fois le rideau se releva aux cris de : « Vive la Russie t Vive BoulaDger I »

Le lendemain les camelots passaient à la caisse.

A côté du raccolage des camelots il y a eu le raccolage des fonctionnaires du gouverne-ment.

Lorsque nous voyons cet homme qui donne sa parole d'honneur au ministre de la guerre qu'il ne s'occupe pas de politique,et qui reçoit au crépuscule des gens tarés, nous pouvons dire que son honneur est à jamais flétri !

Les lettres. Boulauger avait caché chez une mercière sa

cantine contenant l'histoire lamentable de sa trahison. Il aurait dû brûler «u moins ces do-cuments avant de fuir. Il les a gardés étique-tés, numérotés, au contraire, dans l'intention évidente de composer son état-major futur avec les êtres vils qui lui avaient offert leurs J services.

Chaque lettre est annotée de la main même

D ailleurs les preuves de toutes sortes abon-

J Les officiers de la territoriale ont reçu en I janvier 1888 la carte autographiée suivante:

i U Le général Boulanger prie M. Y..., capi-jtaine de la territoriale, de vouloir bien assis-

ter à la réunion intime qu'il donnei a samedi soir, rue Dumont-d'Urville. Cette lettre est absolument personnelle. »

Dans la Somme, en 1888, des procès-ver-baux sont dressés à raison d'une distribution de pièces de 20 francs faite aux soldats sous les armes par le baron Watteville.

A Lisieux, où Laguerre était sergent de réserve, on distribue aux soldats des billets pour Trouville, afin de leur permettre de pé nétrer dans la gare et de faire fête au général exclu de l'armée pour indignité.

M. Quesnay donne lecture de lettres éma-nant de fonctionnaires adressées à la Ligue des patriotes et contenant les offres de servi-ces à Boulanger.

Parmi les pièces saisies, figure une lettre d'un secrétaire de parquet qui écrit au nom du substitut et du commissaire de police : Soyez tranquilles, dit M. Quesnay, j'ai donné leurs noms à M. Thévenet. (Rires.) Il écrit : « Mon général, il y a longtemps que j'ai con-fiance en vous, mais je suis obligé à de la ré-serve comme fonctionnaire et je ne puis me rendre auprès de vous. »

Boulanger a écrit en travers de cette lettre : « Qu'il reste à son poste, il me servira mieux.»

Mais voici qui est plus grave : Un employé du ministère de la guerre qui

copie des rapports secrets relatifs à ia défense nationale, déclare à Boulanger qu'il le consi-dère toujours comme ministre de la guerre et qu'il croit bien faire en prenant copie des rappmts secrets pour les adresser dans la maison qu'habitent Boulanger, Rochefort, Dillon et Morphy.

Croyez-vous que Boulanger ait déchiré cette lettre? A-t-il dit à cet employé infidèle: « Je ne veux pas de cette besogne. » Que non pas t II a classé cette lettre et l'a soigneuse-ment conservée.

Un major d'infanterie en garnison dans une petite ville de la Sarthe a écrit à Boulanger pour le féliciter des résultats de l'élection du 27 janvier : « La jeune armée, dit-il, est toute à vous. Votre succès d'hier lui donne une nouvelle espérance. »

Un lieutenant-colonel a écrit à Boulanger « Nos troupes sont dans la joie. »

Un autre lui a fait savoir qu'en toute cir-constance il traitera les ennemis du boulan-gisme comme ils le méritent: « J'espère ajoute-t-il, que le moment venu vous me fournirez l'occasion de vous aider à débarrasser le pays de la phalange détestée qui l'opprime. »

€ Je compte sur vous, général, écrit un autre, pour accomplir un grand devoir : un nouveau 2 Décembre. » (Exclamations. Mou-vement prolongé.)

Un soldat de la garde républicaine écrit à deux reprises pour affirmer que toute sa compagnie est à la disposition de Boulanger.

Un autre soldat du mème corps, puut de prison pour avoir crié : Vive Boulanger ! dans les rangs, se plaint à lui de sa prisou mème, lui déclare que, mème collé au mur, il affir-mera ses sentiments boulangistes.

Le général lui envoie ses remerciements et lui fait dire qu'il peut compter sur lui.

Voici une lettre de Marseille, envoyée le lendemain de l'élection « Ave Cœsar imvera-tor\ La journée d'hier marque la mort des républicains et des parlementaires. Il ne vous reste qu'a vouloir pour être le maître delà France ».

On a saisi plusieurs caisses de ces lettres compromettantes qui démontrent que Boulan-ger n'a rien néglige pour entretenir le désor-dre et la désorganisation dans toutes lésa 1-ministrations.

Le procureur générai examine ensuite l'opi-nion que l'étranger portait à cette époque sur le mouvement bou.angiste.

En Angleterre, l'opinion est que Boulanger travaille sourdement pour lui.

En Allemagne, on le considère comme uu désorganisateur. Les chefs de corps estiment que le plus grand bonheur pour l'Allemagne serait de voir Boulanger à la tète de l'armée française.

M. de Beaurepaire passe à une autre phase en boulangisme.

Le complot est établi, il s'agit maintenant de rechercher s'il a été suivi d'actes pour eu prépaier i'exéculion.

— Oui, dit le procureur général, ces acte^ déli tueux ont été commis. Le complot, après être sorti de la période d'incubation, a pris une allure nouvelle.

; Cela a commencé par une campagne de pro-testations et de menaces pour imposer le maintien de Boulanger au ministère de la guerre lorsqu'il y eut un nouveau cabinet et lorsque Boulanger vit s'évanouir l'espoir d'un portefeuille , la campagne a pris un caractère plus violent, plus agressif.

Ici M. Quesnay parle de l'intervention delà Ligue des patriotes et raconte longuement le rôle militant qu'elle joua sous la direction Déroulède.'

Tous ces laits sont suffisamment connus et nous ne nous arrêterons pas à ce passago du réquisitoire.

Les émeutes.

des patriotes, M. Quesnay de beaurepaire ra-come les attroupements boulangistes qui nou i blèrent Paris à différentes reprises.

Si Boulanger n'a pas conduit les érneutier;

avant de franchir le Rubicon, et où César s hésité, on peut trouver Boulanger en défait

Un fait nouveau révélé par le réquisitoire I

est que les bandes boulangistes de la place de la Bastille étaient commandées par un officier en uniforme.

En quittant Paris pour Clermont, dit M. Quesnay de Beaurepaire, Boulanger avait la ferme résolution de prendre bientôt sa re-vanche.

Cela est prouvé, dit-il, par des articles de journaux comme Y Autorité, qui depuis sont devenus les défenseurs de celui dont ils de-mandaient alors la révocation.

Chassés delà gare de Lyon,les amis de Bou-langer organisent « la revanche » pour la re-vue du 14 juillet.

Relativement aux incidents de la revue, le procureur général donne lecture de la dépo-sition du général Ferron.

Le 14 juillet, les bandes s'attaquèrent au régiment commandé par le colonel Riu, parce que ce régiment avait été énergiquement tra-vaillé par les embaucheurs boulangistes. Il y a là le commencement d'exécution puni par la loi.

Dans le bois de Boulogne, dit le général Riu,. une bande rejoignit mon régiment et nie sépara du reste des troupes. Les hommes qui m'en-touraient étaient très nombreux, les cris : A bas Ferron ! à bas Grévy ! affectaient mes hom-mes.

Avant d'entrer par la porte Maillot, je fis faire halte, mais arrivés près de l'Arc de Triom-phe, la foule nous entoura de nouveau. Enfin, je pus rentrer sans trop d'encombre au quar-tier.

Pour un rien j'aurais pris les mesures graves prescrites par le règlement pour empêcher la troupe d'être coupée.

Boulanger, dit le procureur général, est res-ponsable des faits du 14 juillet à Paris, parce qu'il y était caché, alors qu'il aurait dû passer la revue des troupes à Clermont.

Oui, il était embusqué boulevard Maleshor-bes, chez la femme Pourpe, et le préfet de po-lice y a signalé sa présence.

Il est vrai que pour ne pas faire défiler les troupes à Clermont, il s'était faussement fait porter malade.

M. Quesnay de Beaurepaire déclare que l'enquête a prouvé que des témoins attestent la présence du général Boulanger à Paris le 14 juillet.

Je ne les désigne pas, dit-il. car étant d ..nné les menaces de mort perpétuelles dont je suis l'objet et sachant que M. Boulanger jette les millions comme une obole, je ne veux pas dé signer des témoins honorables aux coups qui les menaceraient.

Je n'ai plus qu'une chose à ajouter, dit le procuieur général et cette chose la voici :

Quelques jours après le 14 juillet, Boalan-ger_télégraphia à Flachcn (Déroulède) : * N'a-vez pas répondu si vouiez encourager effer-vescence ».

Voilà l'aveu de Boulanger lui mème, s'é-crie le procureur général ; qu'il vienne pro-tester !

La nuit historique. M. Quesnay de Beaurepaire entre ensuite

dans la discussion de ce qu'on a appelé la nuit historique. Il affirme que le général a assisté à cette réunion ; dès lors, dit il, que M. Bou-langer était présent à un conciliabule politi-que et qu'on se permettait de demander ce que ferait l'armée en face de l'émeute, il n'a-vait qu'une chose à faire : se retirer, ce qu'il ne fit pas.

Dans le courant de la nuit, il se rendit en-core sur la rive gauche, au restaurant Lape-rousse D'après M. Le Hérissé, M. Andrieux fut désigné là comme premier ministre. M. Laguerre fut chargé des postes et télégra-phes.

C'est alors que M. Andrieux aurait dit : « La Chambre des députés nous gênerait, j'oublie-rais d'y envoyer la police, alors les députés s'en iront par 1s pont. »

De mème, M. Andrieux aurait assuré que M. Grévy se sauverait par une porte de l'E-lysée, alors que M. Boulanger entrerait par l'autre

Cela dit, le procureur général parle des ma-nifestations de la Ligue des patriotes devant le Palais Bourbon et plus tard daus Paris à la date du 2 décembre.

Dans ces manifestations, de nombreux agents furent grièvement blessés.

Il est 6 h. Ii2, sur lademaude du procureur général l'audience est levée.

A demain la continuation du réquisitoire.

NANCY, vendredi 9 août 1889.

Les comptes rendus que nous publions des séances de la haute cour, si complets que nous nous efforcions de les fourn r ne donnent qu'une impression très affai-blie du texte même du réquisitoire.

Toutes ces silhouettes d'ai"refins : Buret, Mondion, la femme Pourpre, lais-sent un profond sentiment de dégoût

! Voilà donc à l'aid. ,1, gaeIs aco

^ le

[ce. Le procureur général u eu raison

H pamphlétaire, eu 1871. et dans lequel il lest dit que, pendant la guerre, < les

; Prussiens n'ont pas commis le quart des

Page 2: Rédacteur en chef : LJÊJOr^ ADMINISTRATION et … · a caiessé l'empire, ménagé la Commune, re- ... pliqu équ eDillon avaitdivis sa fortun n trois parts : 1° sa femme ; 2°

Samedi 10 Août 1889-

atrocités imputables à nos troupes dans les campagnesd'Afrique et du Mexique». jji On oublie vite chez nous, mais il est im-possible qu'aucun esprit de bonne foi ne soit pas frappé de ce fait que le bou- se langisine inflige à l'honneur militaire la re

plus craelle injure. to

Un général qui se défile de concert ti avec un sieur Dillon, déchu de ses fonc-tions d'officier territorial, et avec le tè sire de Rochefort, insulteur de tout ce -qu'il y a de sacré, quel lamentable spec- gl tacle ! Et ces gens osent en appeler à la nation ! r<

_ . , , , ft Français pour nous, ah quel outrage ! c:

Ils la croient donc aussi pourrie qu'eux, ^ la nation ? n

* * s: G

Et tous ces trucs piteux employés pour c gagner du temps, toutes ces'finasseries d'avocat soufflées par le cher Laguerre 1 ^

Ainsi, hier, toute la journée, le bruit v courait à Paris que Boulanger allait en-lin paraître et se présenter devant ses s Kes-u- • , . , S

Combien on se trompait 1 Dans les c couloirs du Sénat, le secrétaire de M. Naquet expliquait complaisamment que la contumace offre des avantages bien supérieurs au point de vue dos délais, s des échéances d'une nouvelle procédure, s de l'opinion qu'on pourrait toujours es-sayer de ramener...

La veille, le député boulangiste Saint-Martin avait tenté d'extorquer à la pré- c

fecture de la Seine un récépissé consta- c tant que MM. Boulanger et Rochefort po- F

saient leurs candidatures dans les 18e et Q

20° arrondissements. F

Pourquoi cette nouvelle manœuvre ? c Àfin d'obtenir aux poltrons de Londres i les privilèges accordés d'habitude aux -candidats-Le jour même, les affiches eus- ' sent été posées, et le lendemain la haute cour aurait eu à juger des accusés inves-tis par surprise du caractère do candidats électoraux, et armés de tous les avantages qui en résultent, au point de vue de l'af-fichage et des réunions publiques. La pé-riode électorale se fût donc trouvée ou-verte subrepticement, et le cours des débats en eût été troublé.

Le piège a été.éventé, M. Saint-Martin a été prié de repasser après la promulga-tion du décret fixant les prochaines élec-tions. Mais toutes ces misérables arguties n'en disent-elles pas long sur la moralité de la boulange et de son chef?

Inculpé des plus honteuses actions, Boulanger songe moins à se justifier qu'à se raccrocher aux ficelles du code.

Lorsqu'on en est réduit à de tels moyens, on est jugé. La haute cour con-damnera peu ou prou, elle acquittera ou elle n'acquittera pas, nous l'ignorons, mais même absous, ce maître truqueur n'échappera pas à la réprobation qui dans ce pays de France, si chatouilleux sur le point d'honneur, frappe les hom-mes sans cœur ni courage. — L. G.

DÉPÊCHES Services télégraphiques spéciaux-.

PREMIÈRE ÉDITION Du Samedi 10 Août

La Grèce et les puissances Paris, 9 août, 10 h. lOmatin.

Le correspondant du Daily News à Berlin dit que la note grecque a produit une surprise désagréable. Dans les cercles politiques on croit que la Grèce agit à l'instigation de cer-taines puissances auxquelles on prête des vues intéressées.

Le Times espère qu'on trouvera le moyen d'empêcher la Grèce de soulever des compli-cations, mais il faut que les puissances soient unanimes à lui refus tout appui .officiel ov, officieux. — HavAS.

L'insurrection

Le Times annonce'de^onstantinop™3qut les autorités, en Crète, avaient dès le mois d<

Paris, 9 août, 10 h. 10 m. Le vapeur Montréal, allant de Québec ;

Liverpool s'est éeboué près de Belle-Isle, entr le Labrador et Terre Neuve. Aucune victime - HAVAS.

Paris, 9 août, 1 h. 45 s. Avoine, 100 kilog.: août, 18 fr. 90; quatr

derniers, 17 fr. 50. Blé, par 100kilog.: août, 22 fr. 35; quatr

derniers, 22 fr. 85. Farines douze marques, par sac de 159 kilog

août, 53 fr. 90 ; quatre derniers, 53 fr. 50. Huile de colza,par 100 kilog.: août, 65 fr. 5(

Sucre, par 100 kilog. : août, 56 fr. »> ; qui tre mois d'octobre, 40 fr. 37.

ULiUAIL.IilLi LUI I lUii Du Samedi 10 Août

Le cortège s'est formé place Chchy et s est dirigé vers le Père-Lachaise où a eu heu 1 m- » humation provisoire. , d Le comité directeur des sociétés ouvrières p italiennes avait délégué le citoyen B. Malon, p secrétaire du comité franco-italien, pour le q représenter aux obsèques de Félix Pyat, ci- p toven de la République romaine de 1819. loyal p ami de l'Italie, vaillant apôtre de l'émancipa- r t ion des peuples ». s.

Pour se rendre au Père-Lachaise, le cor- c

tège a suivi tous les boulevards extérieurs. ( Le convoi est arrivé à une heure au Père-

Lachaise sans qu'il se soit produit d'incidents c sur le parcours. r

En pénétiant dans le cimetière, les drapeaux c rouges qui, pendant le trajet, avaient été en-fermés dans leur gaine, ont été déployés aux cris de : « Vive la Commune ! » Mais aucun désordre ne s'est produit jusqu'à la tombe, . devant laquelle mille à quinze cents person- ( nés s'étaient rendues. ;

L'inhumation a été faite dans un caveau situé dans la 45e division et appartenant à M. . Guyot, ami du défunt ; puis les discours ont

1 commencé. ;

; MM. Philibert Au-lebrand. au nom de la Société des gens de lettres, Protot, Antide Boyer, Ostin, Vaillant, Susini, ont successi-

' vement pris la parole. Après l'inhumation, des groupes nombreux

s se sont rendus sur la tombe de Blanqui, au mur des fédérés et sur la tombe d'Emile Eudes, où plusieurs discours ont été pronon- ■

1 cés. Exécution capitale.

Beauvais, 9 août, soir. 1 On a exécuté ce matin, à Beauvais, l'as-, sassin Hoyos, au milieu d'une afSuence con-

sidérable, il n'y a pas eu d'incident.

BOURSE DE PARIS DU 9

Clôture le 8 le 9 HAUSSE BAISSE

3 0/0 - Compt. 85 .. ./. 83 .. ./. . . ./. . . ./. . Fin c. 85 45 ./. 84 95 ./. . . ./. . 20 ./.

3 0/0 amortissable 1 Compt. 88 50 ./. 88 50 ./. . . ./ /.

Fin c. 88 45 ./. 88 r> ./ /. . 20 ./. ■■} 4 1/2 0/0 (nouveau) ; Compt. ' 104 .. ./. 104 28 ./. . 25 ./. ... ./. 3 Fine. 104 17 1/2 101 30 ./. . 12 1/2 ... ./. L" _..

BULLETIN DEL'ËTRANGER La question d'Orient, m<

Sofia, le 9 août. a

On mande de Constantinople à la date du 7 vu

août : c0

Les nouvelles optimistes de source turque concernant la Crète ne sont pas confirmées cu

par les événements ni par les actes de la Tur- ^ quie. En eilei. . uite - a • • * • de .,-porter à 20,000 hommes l'effectif des troupes t d'occupation en Crète, et ces renforts sont V. pris dans la garnison de Constantinople. au risque de compromettre la défense de cette place.

L'ambassadeur de Frsnns A Berlin- (X' Berlin, le 8 août. c!

La nouvelle donnée par quelques journaux n

que l'ambassadeur français, M. Her'bette, re-viendrait ici pour assister eux visites de l'empereur d'Autriche et du e/.ar parait ^ inexacte. Il est à peu près certain que notre T ambassadeur ne retournera à son poste qu'à la lin de septembre eu au commencement d'octobre.

Le pape et 1 Italie. y, Rome, le 8 août.

La surveillance de police, organisée autour du Vatican, et qui irrit" si fort Léon XIII, a r; pour but d'empêcher la sortie des objets d'art 1$ et peut-être aussi des archives du Vatican. UOsservatore romano dit que les agents examinent attentivement ceux qui sortent et nullement ceux qui entrent, ce qui prouve d qu'ils n'ont pas pour mission de protéger le Saint-Père. li

Mort de M. Cairolî. |^ Une dépêche télégraphique de Homo .n 5

nonce la mort de M. Cairoli, qui, depuis long-temps, était éloigné des affaires par l'état de sa santé.

M. Cairoli jouissait d'une grande influence et d'une entière considération, non seulement j? en raison de ses services patriotiques, mais z aussi de la loyauté bien connue de son carac- \ tère. Député depuis longtemps, il avait, à la e Chambre, une autorité considérable, et il y était le vrai chef de la Gauche avancée. Il fut c président du conseil en 1878 d'abord et com- ! 1 posa successivement deux ministères: M. De- 1

pretis tipruia dans le - Ce fut pendant ! son ministère qu'eut lieu le Congrès de Ber- \

. lin ; M. Cairoli aurait voulu obtenir pour son î pays la possession du Trentin, à laquelle il tenait beaucoup. .

Comme, à ce même Congrès, la France fut ! autorisée sous main à occuper la Tunisie, les ; partis ont toujours reproché à M. Cairoli sa !

poétique à cette époque. Ce fut aussi sens snn = $ ministère que le roi fut, à Naples, l'objet 1

3 d une tentative d'assassinat ; le ministre cou- 1

! vnt de son corps le souverain, et reçut une t blessure à la cuisse gauche. Cette action était r d'autant plus brave qu'il avait déjà été

blessé àila même place à l'assaut de Paler-me. M. Cairoli était, en effet, un des Mille et rat toujours un des amis les plus ardents de

e M. Cairoli était peut-être le seul homme politique d Italie qui eût pu en ce moment

e gré l'ardeur de son patriotisme italien ; il au-rait même désiré une entente entre les deux

e pays. Depuis près de deux ans ses blessures se

,: rouvraient de temps à autre et il était dans l'impossibilité de prendre une part active à la

); vie politique.

AouluUd Uv Ulclti iîlu"vL~JuUuuliu Présidence de M. PKCHEOR. — Assesseurs :

MM. DEPÉRONNE et SÉROT-ALMÉRAS. — Avo-cat gênerai : M. PAILLOT.

A uaience du O août 18SQ Si / / ffn iv£> f * ■ ■ J t • -, *

Les épouxRov, coquetiers, rue du Ruisseau, avaient La à letir service en qualité de domestique, la nommée diate Cécile Manel, qu'ils avaient renvoyée à cause des signes femrr. de grossesse qu'elle présentait. Après son départ, us de pi remarquèrent que son lit était fortement taché de sang. j, ( Puis, poursuivant leur investigation, ils s aperçurent j que le conduit de leurs cabinets d'aisance était obstrue * par un objet volumineux qui fut reconnu pour être un placenta. Sur leur indication, la fille Manel ne tarda 1 intt pas à être arrêtée à Soincoville, chez sa nièce ou elle Ap s'était réfugiée, et elle avoua immédiatement qu elle close était accouchée dans la nuit du 21 au 22 avn et avait donné la mort à son enfant en lui comprimant violem-mElte n'Œ'd'ailleurs jamais eu l'intention d'élever cet enfant, car elle n'avait fait aucun préparai pour le L ( recevoir. Les renseignements recueillis sur le compte de COnS( cette fille ne lui sont pas défavorables. des C

L'ACCUSÉE.

Manel, Cécile, est de petite taille, la figure Mu* est agréable. Elle est coiffée d'un petit bonnet ™ blanc, les cheveux sont d'un blond clair et très peu épais. - Elle est vêtue proprement 1011a d'un petit caraco noir et d'une robe de même Co m.,ldlf ^T'PT.srnielo est celui d une jeune fille dont l'intelligence n'est pas très dévelop- ville

Y0, INTERROGATOIRE.

L'interrogatoire de l'accusée est assez long, °Çtol La fille Manel revient un peu sur ses pre- 1* 0

mières déclarations. Elle répond d'une voix octoi entrecoupée par des sanglots. _ W

Dans sa Piemîêre déposition, 1 accusée avait * avoué avoir étranglé son enfant. A l'audience, mer< elle prétend que l'enfant aurait été étranglé Dre-par des crispations des doigts au moment de — l'accouchement. _

LES TÉMOINS.

M. le docteur Simon fait une déposition très claire. L'autopsie du cadavre avait dé-

' montré que l'enfant, né viable, avait été étouffé R avant l'immersion. \ çua( René, l'amant de la jeune fille, vient racon- t di ter l'odyssée de ses amours. Ses premières • visites à Cécile, en passant par le toit ; les rl premières relations ont été établies sur le bas Q

( de la porte de Mme Mouchette, patronne de la brei , jeune fille. ie T

M. Roy, dernier patron de l'accusée, assure fl qu'il ne s'était jamais aperçu de l'état de t-

■ grossesse de sa bonne. Cependant quelques • jours avant l'accouchement, Mme Roy avait "r?

remarqué la grossesse de la fille Manel. Cette » ' dernière prétendit qu'elle était atteinte d'une t '_ maladie communément appelée earrau. £ \ Mlle Roy vient confirmer la déclaration de

ses parents. dus RÉQUISITOIRE. ma;

M. Obrin, avocat général, retrace en peu de peu mots la vie de cette jeune fille qui s'était livrée à René et qui, à plusieurs reprises, s'était l

« vue grondée par ses patrons pour sa mauvaise pol conduite. agi

Il fait allusion à l'énergie avec laquelle l'ac- nut ; cusée a étouffé son enfant et la brutalité à d \ qu'elle a dû déployer filh " Le réquisitoire n'a duré que vingt minutes. I

; M. Obrin ne s'oppose pas aux circonstances doi 't atténuantes, mais ne pense pas que le jury vei

descendra jusqu'à l'acquittement. te

LA DÉFENSE. J Me Paquy défend l'accusée avec beaucoup re^

de chaleur. Il plaide l'irresponsabilité de sa me

cliente, qui, au moment de l'accouchement, ^r

n'avait dépassé que de quelques mois l'âge "a

p_ de. discernement. ? Il rappelle en quelques mots ses antécédents, \ .? sa conduite qui avait été très régulière jus- vei

qu'au jour où elle avait fait la connaissance A,P ,! de René. s e

j U supplie le jury de rendre à ses parents et

cette jeune fille, qui aura été assez punie par ^u

trois mois de prévention et la honte de se voir assise sur les bancs des criminels. " m*

VERDICT. CQ

ir Le jury, après dix minutes de délibération, a rapporte un verdict négatif. En conséquence

.rt la fille Manel est acquittée. sa P JG J." Audience du 9 août. JQ

et o'e affaire. — Avortement et tentatives Y; ve d'avortement. v< le Accusés : Marie-Juliette Huart, femme Ca- cu

lamme, 24 ans ; François Alphonse Rimbaud, 47 ans, coiffeur ; Sophie Biaise, femme Greff, co sage-femme, domioiliés à Pont-à Mousson. ce

Ministère public : M. Paillot. le ■g- Défenseurs : MMts Thil, Paquy et Déglin. ta

ACTE D ACCUSATION. 11

ice La nommée Marie Huart, femme Calamme, passe pour être de mœurs très légères. Après aToir aban- i{

' • donné son mari, au mois d'août 1888, elle vint se fixer à Pont-à-Mousson, où elle passe pour avoir eu de

ac" nombreux amants ; elle ne tarda pas à devenir enceinte 11 '& et résolut bientôt de se faire avorter. Si y Dans le courant du mois de mars dernier, elle s'a- gi

fut dressa dans ce but au nommé Rimbaud, coiffeur à m- Pont-à-Mousson, qui a la réputation de se livrer à T )e- l'exercice illégal de la médecine et de se livrer à la mt Poilue des avortements. Cet individu lui remit une ft boîte de vingt pilules, dites pilules suisses, dont l'effet

abortif est connu, et lui recommanda de les prendre en ioî^ deux jours. d

li ; i Calamme suivit ce conseil tb; les h pilules, qui lui causèrent de violents malaises, sans a

fut cependant produire le résultat espéré. Elle se rendit p les alors, environ quinze jours après cette tentative in- ç sa fructueuse, auprès de la femme Greff qui venait de

30n s'établir, en qualité de sage-femme, à Pont-à-Mousson . ,:„t et qu'elle avait connue autrefois à Metz, où elle pas- a

" sait pour se livrer aux mêmes manœuvres crirrii- ^ ou" nclles. E

Après quelques hésitations, la femme Greff consentit C tait à se livrer sur la femme Calamme à diverses opéra-été tions devant amener bientôt l'expulsion d'un fœtus, j

1er- âgé d'environ quatre mois. A trois reprises différentes, _ e et en effet, c'est-à-dire pendant trois jours de suits, elle ■

4e introduisit dans les parties génitales de sa cliente une sonde en fer recourbé, à 1 aide de laquelle elle par- *

lm vint, le 31 mars 1889, à déterminer l'avortement. « . La femme Calamme seule reconnaît complètement

Jenl les faits qui lui sont reprochés. La femme Greff re- i tion connaît, à la vérité, avoir provoqué les piqûres qui ont ( iurs provoqué l'expulsion du fœtus, mais elle prétend que < >Our ce fœtus n'était plus, à ce moment, qu'un amas de , nal- chair informe et sans vitalité, par suite de l'effet toxi-au- que des» pilules absorbées antérieurement. ( eux ^es allégations sont démenties par les résultats de

l'expertise médico-légale. Il ne semble mème pas que • , le travail d'avortement eut commencé déjà lorsque la ; ' be femme Calamme s'est adressée à la temme Greff. 11 ; lans n'y avait en effet, jusque-là. aucune perte, soit de sang, a la soit d'eau et la nature de l'instrument employé, non

moins que la répétition des opérations abortives, dé-montrent l'intention criminelle de cette accusée qui, d'ailleurs, avait recommandé à la f«mmc Calamme de garder sur ses procédés le se cret le plus absolu,

urs : Quant à Rimbaud, il se renferme dans des dénéga-.\.VO- ''orls comP'ètes, mais sa culpabilité résulte avec évi-

dence de sa correspondance avec la femme Calamme, à laquelle il réclamait la somme de 12 fr. 60 pour prix de ses services. Il a d'ailleurs été retrouvé chez cet in-

PA I dividu divers Daanets d'herbage, racines ou simples

i vrer a i exercice illégal de la médecine. Aucun des trois accusés n a d antécédents judi- ]

>rosse VERDICT

La cour ordonne la mise en liberté immé-diate de Rimbaud et de la femme Greff. La femme Calamme est condamnée à deux ans de prison.

7e affaire.— Contumax. — Coups mortels. Joseph Tacchi, 28 ans, maçon, en fuite, est condamné à dix ans de travaux forcés et à l'interdiction de séjour.

Après cette dernière affaire la session est close.

L'Officiel publie un tableau indiquant, par conservation, les lieux et les jours de vente des coupes de bois, pour l'exercice 1889, dans les forêts de l'Etat, des communes et des éta-blissements publies.

Nous extrayons de ce tableau les renseigne-ments qui intéressent les trois départements lorrains :

Conservation de Nancy. — Nancy, 3 octo-bre ; Toul, 5 octobre ; Briey, 8 octobre ; Luné-ville. 10 octobre.

Conservation d'Epinal. — Neufchâteau, 2 octobre : Mirecourt, 4 octobre ; Saint-Dié, 7 octobre : Saint-Dié. 8 octobre ; Remiremont, 12 octobre; Epinal, 14 octobre; Eoinal, 15 octobre.

Conservation de Bar-le-Bue — Montmédy, 23 septembre ; Verdun, 25 septembre ; Com-mercy, 27 septembre ; Bar-le-Duc, 30 septem-

, bre.

CHRONIQUE DE L'EST \ Rentrée des amnistiés militaires. — Da"

Chaque jour les trains venant de Strasbourg criai " et de Metz ramènent à Nancy des déserteurs Not ! qui se hâtent de profiter de la récente loi sur , lamnistie. B ' Ces déserteurs étaient relativement nom- dun

breux en Alsace-Lorraine, en Belgique et dans C ^ le Luxembourg. Peindre leur joie serait dif- f%a% \ ficile. On en jugera par ce fait qu'il est ques- de i , tion entre eux d'organiser une députation qui heu î se rendrait à Paris pour remeicier M. le pré- ven

sident de la République et les ministres. C La plupart de ces amnistiés militaires ont qui

su se ramasser un petit pécule, quelques-uns ma: même occupaient en Suisse et en Alsace- A Lorraine des situations importantes dans l'in- Les dustrie. Pour l'instant, ils se remettent aux spo mains de l'autorité militaire, qui opérera sous les

e peu leur libération. de e — mo tt L'affaire de la rus de Bouffiers. — La ie police de Nancy a ouvert une enquête sur les I

agissements d'un certain B..., habitant ave- de > nue de Bouffi rs, qui, parait-il, se serait livré de lé à des pratiques obscènes sur plusieurs petites Da

filles âgées de moins de huit ans. dét 3. La police s'est présentée plusieurs fois au det ss domicile de cet individu sans pouvoir le trou- rei y ver. qu:

— et ; Arrestation. —La police de Nancy a ar- set

ip rêté, vendredi, et conduit au parquet, le nom- î ,^ mé Schoffit inculpé de vol d'un cheval et d'un de \" tombereau au préjudice d'un cultivateur de le rl Baune (Hauts-Marne). . m;

— été a Accident da voitura. — Vendredi so:r. s! vers sept heures, un cheval attelé à nu tilbury ce appartenant à M. Jacob, boucher à Jarvillë, ch

s'est abattu au coin de la rue des Dominicains oc jg et de la rue Saint-Georges. Une des personnes ch ar qui se trouvaient sur le siège a été jetée à se se terre sans, heureusement, éprouver grand

mal. Les deux brancards ont été brisés, le fai cheval est blessé au genou droit. til

n, — ce Union de la Jeunesse lorraine. —Dans t0

sa dernière séance, le comité de l'Union de la ce

Jeunesse lorraine a décidé qu'une somme de tr< 100 francs serait prélevée sur le budget de

■es l'année 1889,afin de permettre à quelques élè-ves de nos écoles municipales de faire une ex- «

)a- cursion botanique dans les Vosges. M id, M. le maire de la ville de Nancy ayant ac- er îff, cordé également, dans ce but, une somme de m

cent francs, douze élèves désignés par MM. les instituteurs et choisis parmi les plus méri-tants, partiront samedi matin sous la direc- m tion d'un des membres du comité de l'Union, d: chargé des promenades botaniques pendant

an! l'été de 1889. a xer L'itinéraire sera le suivant : de Samedi 10 août, départ de ISiancy à 9 heures ' e:

inte 15 matin : Kichompré, vallée de Vologne, c Saut-des-Cuves, Rocbe-du-Diable et col de la

s'a- Schlucht. g r ^ Dimanche 11 août : Hohnech, Retournemer, n r ^ Longemer et Gérardmer. n une Retour à Nancy à 9 heures 42 soir. e iffet , — a en Scole pratique d'agriculture Mathieu

de Dombasle. — A la suite des examens de ^ les fin d'année, et après les interrogations faites

sans aux élèves par le comité de surveillance et de n.dlt perfectionnement de l'Ecole, présidé par M. 1 ,"}" Grosjean. inspecteur de l'enseignement agri " J| cole, le diplôme de fin d'études a été accordé \ pas. à MM. Claude, Parisot, Charles Groud, Ha-Snii- vet, Gény, Stutel, Musquar, Berthon, Ca- '

mille "Wâhart, Moitrier, Pierson et Léon . mtit Groud. iéra- Le comité a proposé ensuite d'accorder à c

Btus, M_ Claude, classé premier, une médaille d'or Ql^> et 500 francs ; à M. Parisot, une médaille (

; u'ng d'argent et 300 francs, et à M. Charles Groud, (

' - classé troisième, une médaille de bronze et ] H 200 francs. '

ment Ont en outre été admis de passer de pre-" re- mière en deuxième année: MM. Cadoré, Gou- ' i ont tière, Didot, George, Chrétien, Dommelier, que Jeanjean, Bouchy, Kampmann. Rouyer, Le-

* gendre et Stattmuller. i Les examens d'admission auront lieu à l'E-

s de cole le samedi 28 septembre, à neuf heures du 5 que matin. Les demandes d'inscription accompa-ie la goées des pièces exigées doivent être envoyées 3ff. H au directeur de l'Ecole ou à la préfecture de sang, Menrthe-et-Moselle pour le 25 septembre au > n?n plus tard, s, d rê-

ne dé Société d'Archéologie lorraine. — Ven-dreui, a qeux neuresun quart de l'après-midi,

nrêga- la- société d Archéologie lorraine s'est réunie

me, à Ordre riu jour : r prix i jyj. Q@ MartimprcY * LGS sirss Gt IGS <^orotp^ I et in- de Blâment finies \s T

Comice agricole de T-Tancy. La So I

niiïif.tiûii des pr;s;dents et des rapporteur»

3° A neuf heures précises. — Ouverture deR concours. (Aucune inscription ne sera nhu reçue après cette heure.) >

4° A dix heures. — Fin des concours. Réunion des jurés sous la tente des con.

5° A onze heures. — Messe dite à l'intention du comice.

6° A midi. — Distribution des récompenses à Saint Nicolas.

7° A une heure. -- Banquet par souscrin. tion, à 5 fiancs par personne, à Saint-Nil colas.

Vu le nombre limité des places, les person-nes qui désirent prendre part au banquet sont priées de s'inscrire dès à présent, soit direc-tement, soit par correspondance, avant le jeudi 22 août, au siège de la Société, salle Poirel, rue Chanzy, à Nancy, ou chez ij Charbonnier, restaurateur à la Poire d'Or rue Saint-Dizier, à Nancy. Une carte sera re^ mise à chaque souscripteur ; elle devra être présentée à l'entrée de la salle du banquet.

Vol à Malzèville. — Dans la nuit de jeudi I à vendredi, un malfaiteur, resté jusqu'alors ■ inesnnu, s'est introduit dans la cour de la I maison appartenant à M. Halllères, située rue du Port.

Le malfaiteur a dérobé une trentaine de vo-lailles.

Une enquête est ouverte.

Les écoles de Maxéville. — La distri-bution des prix aux élèves des écoles commu-

. nales de Maxéville aura lieu dimanche pro-f chain, à deux heures, sous la présidence deM. \ Noblet, député.

Bateau perdu. — On nous écrit de Liver-- ■■ :

^ Un de ces derniers jours, le bateau la Con-- fiance, jaugeant 240 tonnes, s'est perdu près ; de l'écluse de Liverdun. La Confiance avait I i heurté une grosse pierre qu'on suppose pro- I - venir de l'écluse.

Cet accident a arrêté de nombreux bateaux ' t qui suivaient. Aussi Liverdun est-il plein de I s mariniers.

A bord de la Confiance étaient neuf enfants. - Les mariniers des bateaux voisins se sont ' s. spontanément entendus pour les recueillir et s les héberger. Notre population est fort touchée

de l'esprit de solidarité que les marins ont montré en cette circonstance,

a — s Frouard. — Le jeune Uldéric Habert, âgé i- de 17 ans, travaillait dans la réserve du bois é de Frouard, où il faisait de la charbonnette. is Dans travail, la hachette dont il se servait

dévia si malheureusement qu'elle lui coupa u deux artères de la main droite. Le malheu-i- reux jeune homme jeta alors des cris terribles

qui furent entendus. M. Paulin de Frouard et ses deux fils accoururent pour lui porter

r- secours. i- M. François Habert, père de la victime aidé n de son second fils Joseph Habert, a conduit le le pauvre garçon tout ensanglanté à la phar-

maciede Frouard, où les premirs soins lui ont été prodigués.

Un cheyal tombé dans la Moselle. — Un e, charretier de l'usine Fould, de Pompey, était is occupé au transport de l'escarbille, lorsque le ss cheval fit un écart et fut précipité dans la Mo-à selle d'une hauteur de six mètres,

îd un s'est empressé de recourir à un bateau le faisant le service de l'usine. Mais, peine inu-

tile, le cheval avait disparu. On se demande si l'on ne posera, pas bien-

ns tôt un garde feu le long de cette rivière, car l ja ce chemin sur une longueur de 300 mètres est ie très dangereux, de ~ lè- Faulx. — Le conseil municipal de cette !x- commune a réélu le dimanche 4 août 1889 M.

Martin, Pierre Antoine, en qualité de maire, ic- en remplacement de M. Cuisset, démission-de naire. VI. — r i- Vallée du Sanon. — La moisson. — La ec- moisson des blés est terminée dans la vallée m, du Sanon. mt La quantité de gerbes récoltées est généra-

ment abondante. Mais le rendement en grain ne répond pas

re8j entièrement aux premières espérances des j ue, cultivateurs. ! la Les vignes sont belles et mème assez char;

gées. Le raisin est gros et va commencer » er, mêler. On signale cependant l'apparition du

mildiou dans certaines communes, Mouacourt et Sommei'viller.

Question. — Nous recevons de Jarville, 1* j. demande suivante de renseignement : . , « La compagnie de l'Est accorde aux o|t-'w' vriers se rendant à Paris 50 p. 100 du pr's

.• de transport pour un minimum de quat« °,, personnes ; nous désirons savoir dans q"61

pr' délai le départ doit être effectué et si t°uteS

c ' les personnes deivent partir ensemble, ce q"1

V " est naturellement trop gênant dans les ate-liers qui n'occupent pas un grand nombre

. d'ouvriers. » * Réponse. — Le patron ou le chef d'atelier

.„ doit adresser sa demaude à l'administratio" • v5 centrale des chemins de fer de l'Est, à rf

1 ris, en indiquant le nombre de places et » ' ei classe.

La compagnie envoie les billets et ebacu'1 j r^u_ des ouvriers désignés peut partir isolémeo1-ier, , .. . j Le- Pierrepont. — L'on entend toujours a» I

que l'hirondelle ne se repose pas sur les a , l'E- bres. C'est une erreur, les personnes q"i ' s du trouvaient aux abords de la gare aujounm1

apa- ont pu constater que vers cinq heures etaew | yées du soir, peu de temps avant le passage a i s de train d'Audun-le-Roman dans la direction « i . au Longuyon, plusieurs centaines de ces ge"1 |

oiseaux voltigeaient d'arbre en arbre, se P I tant aussi bien sur les acacias et les ar -î^. I

Ven- fruitiers touchant la gare que sur les fus K I :iidi, graphiques. ,

iaS j

unie Dans le pays, quoique le cas ne s °..Lgl fréquent, on dit volontiers que c'est un 5y j extraordinaire de beau temps. — E. H-

Les hommes à la brouette, T- V U< I

Page 3: Rédacteur en chef : LJÊJOr^ ADMINISTRATION et … · a caiessé l'empire, ménagé la Commune, re- ... pliqu équ eDillon avaitdivis sa fortun n trois parts : 1° sa femme ; 2°

li'Est Républicain Samedi 10 Août 1889.

Chemins de fer de l'Est. — La Compa- poi gnie des criemins de fer de l'Est a l'honneur em d'informer le public qu'à l'occasion de la fête de l'Assomption, la durée de validité des bil- 1 Jets d'aller et retour pris à destination de Sel Paris dans les journées des mercredi 14 et "es jeudi 15 courant sera prorogée de 48 heures, aei

■VOSGKES avï Epinal. — La Société colombophile, la f

aj'

Garde frontière, organise un concours de pi-geons-voyageurs pour dimanche prochain. Le r làcher aura lieu à Besançon. Environ 200 pi-geons seront engagés.

— La distribution des prix du concours de J

tir se fera le dimanche 11 août, à trois heu- t * res de l'après-midi, dans le grand salon de . l'hôtel de ville. M. de Mornay-Soult de Dal- ' matie, lieutenant-colonel du 18e chasseurs, . présidera. ™,

prpj Saint-Dié. — La Gazette vosgienne affir- de

me qu'au cours de la bagarre de samedi les boulangistes out poussé de nombreux cris de : j A bas le 10" bataillon ! Fr

Bruyèros.— Le 5 de ce mois, à onze heu- _ res du matin, le nommé Lhomme, Jules, ou-vrier ferblantier à Bruyères, s'est tué en tom-bant du toit de la mairie de Domfaing.il était t ' occupé â réparer les chanlattes quand, par suite d'un faux mouvement, il a fait une -, chute d'une hauteur de 8 mètres sur le pavé, ! ' où i'. s'est brisé le crâne. La mort a été instan- ?, taû ée. a

Vagney.—Il a été procédé par M. de Car- se

do, directeur des douanes à Epinal, à la ré-ception au grade de chevalier dans l'ordre na- \® tional de la Légion d'honneur, de M. Dubsr-net, capitaine, — demeurant à Vagney, — ^f'1

en présence du commandant des douanes de Kemiremont et de MM.les lieutenants à Gran-ges et à La Roche, avec le concours d'une partie du personnel sous les ordres de ces di-vers officiers.

— Le 5 août, les gendarmes ont arrêté, en b flagrant délit de vagabondage, une nommée je Louise Brisard.àgée de 32 ans, née à Poitiers, gr sans domicile ni profession.

— p« Gèrardmer. — Sont descendus à l'hôtel ll<

de la Posta : MM. le général Hervé, comman- di dant la IIe division à Nancy ; Ch. Dupuy, in- P< génieur en chef des ponts et chaussées, a Pa- 10

ris: Philippon, peintre à Paris; vicomte de cc

Vézet. — Hôtel Cholé : MM. Tranchard, in-tendant militaire à Bourges ; Salomon, chef M

du service de traction des chemins de fer de vc

l'Est, à Paris. — Hôtel des Vosges : MM. le comte de Cossé-Brissac et sa famille ; Louis ., et Georges Picard, peintres à Paris ; Jallibert, intendant militaire du 3e corps.

MEUSE G

Verdun. — Dimanche, vers onze heures et J< demie du matin, le domestique de M. Etienne p menait trois chevaux à l'abreuvoir du quai ■ Saint-Airy ; il les lança dans la rivière à coup de fouet ; la vanne du moulin étant levée, les 1' chevaux furent entraînés par le courant et vin- ll

rent se butter contre les vannes. 8

M. Feigre, Louis, se jc'a résolument à l'eau * et tâcha de faire remonter les ch - ux, il cou- ■ pa les longes avec son csutaau, ma.s daus son travail, il fut emporté par le courant et passa ? sous la vanne. R;venu d'i nouveau, il se jeta n une seconde fois à l'eau et M. Delvincourt ayant baissé la vanne, il parvint à ramener les chevaux à l'abreuvoir. i

Commercy. — Le commissaire de police s de Commercy vient d'arrêter le nommé Du- t nnd, Gaston, âgé de vingt ans, facteur rural I à Boissons, qui avait volé une lettre chargée 1

w iitenant 1,200 francs. Cet individu avait déjà dépensé la plus 1

u ande partie de l'argent soustrait. j

Qiroaville. — Un conseiller municipal i ti iulangisfe peu honnête.— Dimanche der-nier, écrit-on au Patriote de l'Est.un conseil- , 1er municipal de Gironville, se trouvant au i ■café tenu par M. Defoug, se mit à débiter son I catéchisme d'invectives contre «les opportu-nistes », et s'adressant particulièrement à l'adjoint et au garde-champêtre de la commune qui se trouvaient là, il leur fit une distribution d'insultes les plus grossières eteût mème l'au-dace d'administrer une paire de soufflets à l'adjoint qui est assurément l'homme le plus honnête et le plus paisible du inonde.

Si le parti boulangiste use partout de pa-reils procédés qu'ici, nous ne lui en ferons pas compliment. Il ne faut pas qu'il crie si fort et qu'il affiche sur les murs que « l'opportunisme est l'ennemi » ; sans doute les républicains sont les ennemis des boulangistes révolution-naires, et ils ont raison.

Les boulangistes vont-ils dire cette fois en-core qu'on les persécute, parce qu'un des leurs, par sa conduite, est sous le coup de

poursuites judiciaires ? hélas ! oui ce fera encore un martyr de plus !...

B dlevill3. — Les sieurs Rotny et Gcny de Beileville, possédaient, parait il, des locatai-res peu scrupuleux : ceux-ci, en effet, vien-uent de s'enfuir sans payer la location échue, sans rembourser les prêts d'argent qui leur avaient été fai,t-•> et en emportant des outils et des marchandises appartenant aux proprié-taires ; ceux-ci évaluent leur perte à une cen-taine de francs.

On est à la poursuite des fugitifs.

Clormont. — Pendant une courte absence des époux Luc Guillaume, un voleur s'est in-troduit à l'aide d'effraction dans leur domici-le, a brisé la serrure d'une armoire et s'est emparé de l'argent et d'une partie du linge qu'elle contenait.

Le vol commis, son autour est monté au grenier, d'où il est sorti pur une croisée élevés le 3 mètres au dessus du sol.

Revigny. — Ces jours derniers, le sieur François Vitière, âgé de 31 ?ns, garde-poseui au chemin de fer de l'Est à Revigny, étai en tournée de surveillance sur la voie, lors qu'il fut tamponné par une locomotive qu

; venait derrière lui et qu'il n'avait pas en ; tendue.

Vitière fut renversé entre les rails ; mai; 1 il eut la présence d'esprit de s'aplatir sur l ' ballast, et wagons et machine passèrent san

l'atteindre. La victime put alors se relever et rentre

seule à son domicile. M. le docteur Colsoa, appelé à donner de

soins à Vitière. qui ressent de vives doit [ leurs internes, a déclaré ne pouvoir, avan

quelques jours, se prononcer sur la gravité d " son état.

PETITES NOUVELLES LOCALES

— La gendarmerie de Vézeliso a dressé procès-ver-bal au nommé Bagard, Agé de 30 ans, pour violation de domicile et menaces de mort contre M. Richard, vi-gneron, demeurant à Goviller.

— Le nomme" Yager, berger à Lesmenils, avait péché avec un épervier, aidé des nommés Artis et Henry, terrassiers à Nancy. Le lendemain, ces deux in-dividus sont venus et ont profité do l'absence de Yager pour emprunter l'épervier à son domestique. Depuis ce temps, Artis et flenry ont disparu. Plainte a été portée contre eux.

— Le jeune Gustave Gonaut, 16 ans, né à Saint-Michel-sur-Meurthe, a été arrêté en flagrant délit de vol au préjudice du nommé Charles André, demeurant à Raon-l'Etape.

— Les gendarmes agissant en vertu d'un mandat d'arrêt, ont arrêté le nommé Thomas, âgé de 23 ans, manoeuvre né et demeurant à Hous>eras. Thomas est prévenu d'un vol de 1,920 fr. au préjudice des époux Grandferry, épiciers à Bruyères,

— Le S août, les gendarmes ont arrêté le nommé Jeandin, âgé do 16 ans, manœuvre, né à Bains. 11 est prévenu d'un vol commis le 30 juillet au préjudice de M. Thiébaut, domestique à Vaudéville.

— En rentrant du travail, M. Géhin, cultivateur à l'Envers-des-Amias (Vosges), s'est aperçu qu'on lui avait dérobé une somme de 32 fr. 25 placée dans un buffet à sa cuisine. Le voleur s'est introduit par une ouverture au grenier à fourrage. Il a pu descendre de là dans la grange et pénétrer à la cuisine.

— M. le maire du Tholy a fait remettre entre les mains de la gendarmerie un vagabond du nom de Champion, âgé de 16 ans, né à Tendon, sans profession ni domicile fixe.

— Dimanche, M. Haret boulanger a Belmont, a été tout étonné de trouver en se levant sa boutique toute grande ouverte.

Un voleur avait pénétré la nuit dans la maison. Il s'était introduit dans l'écurie par une lucarne. Il avait traversé la grange pour entrer de là dans la boutique. Il avait ensuite fracturé le tiroir du comptoir et enlevé la recette.

— Par décret de M. le président de la République française en date du 27 juillet 1889, M. Humbert, an-cien principal clerc de notaire, a été nommé huissier à Commercy en remplacement de M. Thomas, et a prêté serment en cette qualité à l'audience du tribunal civil de Saint-Mihiel du 1 août courant.

— M. Dufresnoy, Thcophi'c-Emile, ancien principal ' clerc de notaire et ancien principal clerc d'huissier, a . été nommé huissier à Saint-Mihiel en remplacement de . M. Caillard (ancienne étude Pichon).

ALSACE-LORRAINE Wissembourg. — A l'occasion de f':

niversaire du combat de Wissembourg, tombes des soldats français et ailemands,tc bés autour de Strasbourg ont été pieusem ornées de court n tes et de fleur s.

On a surtout remarqué la tombe du géne Douai.

Mulhouse. — M. Zuber, boulanger de rue des Champs-Elysées, à Mulhouse, a c< paru le 7 août devant le tribunal corvecti nel, sous la prévention d'avoir, à deux

, prises, offensé l'empereur par des propos

| nus dans sa propre demeure. Deux de ses gar- j çons boulangers l'avaient dénoncé.Arrèté dans j le temps, l'accusé a été remis en liberté sous caution après un mois de prison préventive, j Le tribunal le condamne maintenant à quatre , mois de prison.

NOUVELLES DIVERSES — L'émigration a enlevé à l'Allemagne, dans les

ix premiers mois de l'année courante, 30,990 nabi-mis.

— Le Journal olficiel de l'empire russe vient de pu-fier une loi ordonnant la fermeture, dans un délai de rois ans, des collèges allemands de Biikcnruhe et de ellin (Livonie).

La subvention accordée par l'Etat au collège de Bir Lcuruhc est supprimée à dater du 1er (13) juillet 1889

— Coïncidence curieuse : Le mème jour que Félix Pyat, le samedi 6 août, est

nort à Sami-Pierre-du-Perray (Seine-et-Oise), Fortuné •iat, ex-capitaine fédéré, qui a commandé le feu lors ic l'exécution des otages, rue Haxo, en 1871.

Depuis son retour de la Nouvelle-Calédonie, où il ivait été relégué pendant dix ans, Piat exerçait à Cor-oeil l'emploi de premier clerc dans une étude d'huis-sier. Il était le fils d'un avoué de Corbeil, mort depuis longtemps déjà.

— Mme Félieie Dufresne, intendante de la maison d'éducation de la Légion d'honneur d'Ecouen, est morte subitement avant-hier matin, à Saint-Denis où elle était en villégiature.

Mme Dufresne, qui avait cinquante-cinq ans, occu-pait depuis de longues années les fonctions d'inten-dante de la maison d'Ecouen. Elle était officier de l'instruction publique.

— Un paii extraordinaire. Arsens Blondin aurait parié la somme de cent mille

francs de faire, au galop, sur un cable, le trajet de la tour Eiftèl au Dôme central.

Le câble serait tendu entre le premier étage de la tour Eiftèl et le balcon du dôme central. Son inclinai-son serait assez grande, comme on le voit.

Arsens Blondin devrait faire le trajet au galop, sans temps d'arrêt;

— Qu'on se méfie du veau 1 C'est un avis que veut bien nous donner le conseil supérieur d'hygiène. Dans sa haute compétence, il estime que la chair de cet animal ne fournit qu'un élément sans valeur nutritive, et peut, dans certains cas, nuire à la santé des consom-mateurs. Le conseil va même plus loin, jusqu'à décla-rer que la viande des veaux trop jeunes doit être inter-dite dans toutes les grandes villes où les préparations de la charcuterie entrent pour une part importante dans l'alimentation. Plus de galantine de veau 1 C'est le triomphe du cochon I

Le concours national de tir c

Hier matin, à huit heures précises, un coup s de feu tiré par M. Mérillon, député de la Gi- i ronde, le sympathique président de l'Union < nationale des sociétés de tir de France, attei- 1 gnsitla cible 89 du pavillon de France, au po- < lygone de Vincennes. C'était le signal de l'i- i nauguration du grand concours de tir organi- ' sé sous la présidence d'honneur de M. Carnot, j président de la République,et sous le patrona-ge de la ville de Paris, par l'Union nationale < des sociétés de tir de France et l'Union des so-ciétés de tir de la région de Paris, avec le con-cours des sociétés françaises de tir. Aussitôt ce signal donné, on ouvrait le feu dans les trois pavillons : le pavillon Jeanne d'Arc à droite, le pavillon de France au centre, le pa-villon de Paris à gauche.

Ces trois immenses stands, parfaitement aménagés, ont des destinations différentes. Le premier est affecté au tir à l'arme nationale en cible lixe et au tir de revolver ; le second, au tir à volonté à l'arme nationale ; dans le troi-sième, toutes les armes sont admises. Les ci-bles pour fusil sont placées à la distance uni-forme de 300 mètres, celles pour revolver à la distance de 30 mètres.

Il y a 108 cibles à 300 mètres et 20 à 30 mè-tres.

; Dès ce matin, tous les services ont fonction-j né avec régularité : celui du classement a été

organisé avec un ordre et une méthode ne L laissant rien à désirer. L'ambulance, les ves-

tiaires, les deux buffets-restaurants sont en-1" fièrement installés. Un chemin de 1er Decau-t ville transporte les visiteurs et tireurs du chà-3 teau de Vincennes à l'entrée du stand, ce qui

leur permet de traverser le champ de manœu-vres sans fatigue et à l'abri des ardeurs du so-leil.

Le coup d'œild'ensemble est fort pittoresque. Le polygone a dépouillé la sévéri té de son aspect et a ptis un air de fête. Que sera-ce quand il

- sera animé par une foule de tireurs étrangïrs, s aux costumes divers et élég mts? La fête qui - s'ouvie aujourd'hui va encore accroître l'af-

fluenco des étrangers à Paris. Les organisateurs du concours ont obtenu,

1 en effet, de toutes les compagnies de chemins de fer français, unj réduction de moitié sur les prix de transport en faveur de toute per-

a sonne désirant prendre part au concours. A i- cause de cette faveur, le nombre des deman i- des faites au comité d'organisation, 7, rue de !- Provence, dépasse toutes prévisions. v ! | Ce maiin,de nombreux visiteurs admiraient

les lots en nature exposés dans le pavillon spécial : signalons le Gloria victis en bronze offert par le président de la République, et un bijou de grande vakur, la montre Gloria vic-tis, véritable chef-d'œuvre d'orfèvrerie.

Le nombre des prix en nature s'élève déjà à plus de mille et il en arrive encore de la pro-vince, de l'étranger. Nous rappelons à nos lecteurs que tout amateur de tir, appartenant ou non à une société orgauisés, a droit à la réduction de prix de transport sur simple de-mande de feuille de route adressée au comité d'organisation. Le tir restera ouvert jusqu'au 27 août.

LES DOCUMENTS VOLÉS Hier, à une heure de l'après-midi, M. Mer-

meix a pris place dans une voitu;e cellulaire qui l'a conduit au palais de justice. Dans la cour de la Sainte-Chapelle MM. Le Hérissé et Villenieh attendaient l'arrivée du juge d'ins-truction pour opérer le versement r e 2,000 fr. montant de la caution exigée pour la mise en liberté de M. Mermeix.

Le rédacteur en chef de la Cocarde a dû su-bir un dernier interrogatoire avant de retour-ner à Mrizas où ont eu lieu les formalités de la levée d'écrou. Ce n'est qu'à trois heures qu'il a pu sortir de Mazas. 11 s'est aussitôt rendu chez sa mère en compagnie de ses amis et de Me Le Senne, son avocat.

La brocheuse Jeanne Neveux, arrêtée le lendemain du vol du volume a été également relâchée.

LE SHAH DE PERSE À PARIS [

Le shah préside une distribution de prix, fl

Le shah de Perse est allé hier revoir les auttes Chaumont, qu'il avait déjà visitées lors c le son dernier voyage et dont il avait gardé c le meilleur souvenir. t

La tenue du roi était, hier, très simple. Elle consistait en une capote bleue de ciel plissée I à la taille, sur laquelle il avait jeté un man- ( teau militaire qu'il portait les manches flot- ;

tantes. L'escorte était composée de quatre dragons commandés par un sous-officier.

Le cortège suivit 1 avenue du Bois-de-Bou ] logne, l'avenue Hoche, traversa le parc Mon-ceau, puis gagna les boulevards extérieurs. i

Dès l'approche des boulevards de la Villette I et la Chapelle, la nouvelle de l'arrivée du shah se propage comme une traînée de poudre, et un millier de gamins de tout âge galopent à côté de la voiture en poussant des vivats en-thousiastes : « Vive le shah de Perse 1 » Cette ovation parait beaucoup divertir le prince, auquel on explique que le quartier qu'il tra-verse est pauvre et populeux et habite en ma-jeure partie par des ouvriers.

Le prince descend de voiture au milieu de cette foule d'enfants à laquelle se sont mêlées quelques grandes personnes, et commence lentement l'ascension du plateau de Puebla. Arrivé au sommet, après plusieurs haltes pour reprendre haleine, le prince-roi a exa-miné longuement le splendide panorama qui se déroulait devant ses yeux et, s'adressant au général Bérenger en lui désignant Mont-martre de la main, il lui dit :

— Général, Montmartre ! Quel est le rôle joué pendant la guerre? Les Allemands ont-ils attaqué cette position ?

— Non, sire, répondit le général ; les Alle-mands n'ont pas tenté d'attaque spéciale con-tre ce point. On ne s'y est battu que pendant la Commune.

A ce moment, M. Garcin, premier adjomt de l'arrondissement, est venu souhaiter, au nom de la municipalité, la bienvenue au sou-verain persan et le prier de vouloir bien ho-norer de sa présence la séance de distribution des prix des écoles de l'arrondissement. Après s'être fait donner des explications en langue persane par M. de B-lloy, le roi a accepté et. après une courte visite a la cascade, il est re-monté en voiture et s'est dirigé vers 1« stand de gymnastique situé rue d'Allemagne, où avait lieu la cérémonie.

Environ quinze cents élèves étaient réunis là, garçons et filles, tous élèves des écoles de l'arrondissement. L'auditoire, composé des parents ou amis des élèves, était très nom breux. Au moment où le shah est descendu de voiture, il a été reçu par M. Mathurin Mo reau, maire de l'arrondissement, les adjoints et par la délégation cantonale, qui lui souhai-tent la bienvenue. Un orchestre joue la Mar-seillaise. Le shah pr end le fauteuil de la pré-sidence. Les élèves chantent un chœur fort

• applaudi, et la distribution des prix, inter-rompue par l'arrivée du royal visiteur, est reprise. Le prince, après avoir couronné lui-même quelques éièves et avoir examiné les

: couronnes et quelques livres donnés en prix, se lève ensuite et est reconduit par les auto-

: rités jusqu'à sa voiture. A ce moment, mie

dame lui remet un superbe bouquet de roses, qu il accepte, et, saluant la foule qui pousse des cris enthousiastes, le shah remonte en voiture.

Le shah quittera Paris demain samedi à deux heures de l'après-midi pour Baden-Ba-den.

Il passera quelques jours dans cette station thermale, puis il se rendra à Munich où il attendra pour aller visiter Vienne le retour d'Allemagne de l'empereur d'Autriche.

Notre hôte, obéissant à un sentiment de convenance auquel la Fiance sera sensible, a décidé qu'il ne passerait pas sur le territoire allemand pourserenJre à Baden-Baden; il prendra la voie de Bàle-Ffibourg.

FAITS JIVERS Un nouveau Praazini. — Un assassin* a été

commis mercredi, après-midi, à Paiis, rue de Loos, dans les circonstances restées jusqu'à présent mysté-rieuses.

Au troisième étage du numéro 22 de cette rue, dans une maison habitée par de petits ménages, demeure un ouvrier journalier, Savary, âgé de 47 ans, veuf depuis de longues années, avec sa fille Marie, âgé de 17 ans, qui travaille dans une fabrique d'articles pour fumeurs.

Le soir, vers 7 h. Ir2, Savary rentrait chez lui, sa journée terminée.

En ouvrant la porte de l'unique chambre qui com-pose son appartement, qu'il trouva fermée simplement au pêne, il aperçut la pièce toute en désordre,les meu-bles bousculés, l'es tiroirs ouverts et sur le plancher, au milieu, un monceau de vêtements.

Sa première pensée fut : je suis volé ! Et en effet, au-dessus de la cheminée, il ne voyait

plus, accrochée au mur, une montre en or qui lui te-nait lieu de pendule.

Il s'avança,mais en mettant !e pied sur les vêtements qui se trouvaient à terre, son pied buta sur quelque chose de dur.

Il enleva aussitôt les habits et recula d'horreur. Sa fille Marie était étendue sur le dos, presque rigi-

de déjà, la tète appuyée sur l'épaule gauche, la face congestionnée, les lèvres et la langue qui sortait de la bouche tuméfiées.

Aux cris du pauvre père, les voisins accoururent. Le commissaire du quartier de l'hôpital Saint-Louis.M. Cochery fut immédiatement prévenu et arriva bientôt accompagné de son secrétaire, M. Michaut.

On procéda aux constatations légales. L'hypothèse d'un suicide ne pouvait être admise. La

position du corps sous les vêtements indiquait un cri-me, sans qu'un doute fût possible.

Mais comment la jeune fille avait-elle été tuée ? Le cou du cadavre ne portait aucune contusion. La mal-heureuse n'avait donc pas été étranglée.

Un gilet couvert de sécrétions trouvé au milieu des vêtements permit de définir la manière dont le crime avait été accompli.

La malheureuse avait été surprise par l'assassin qui lui avait appliqué ce gilet sur la figure et l'avait étouffée.

Sans qu'il soit possible de se prononcer encore d'une taçon catégorique, on estime que le vol a été le mobile de ce forfait.

La chambre habitée par Savary et sa fille a été litté-; ralement mise au pillage. Tout est bouleversé et tout , ce qui avait quelque valeur a été enlevé. La montre en 1 or a disparu. Les tiroirs de la commode ont été fouiI-1 lés et sur une commode on a trouvé un portefeuille 1 qui contenait les économies de l'ouvrier complètement i vide et une boîte de couteaux qui, tous deux, étaient - placés dans l'armoire. i Mais quel est l'assassin ? On ne peut, sur ce point, t' que se livrer à des suppositions.

Marie Savary était, de mœurs assez légères, malgré son extrême jeunesse. Elle avait eu déjà plusieurs amants ; elle pétait en dernier lieu, la maîtresse d'un ouvrier encadreur, James D..., âgé de20 ans.

5 Ce dernier l'a vue mardi, dans la .soirée. Elle lui dit :

— Je n'Irai pas demain à l'atelier. J'attends un cou-- sin qui est arrivé d'Espagne pour voir l'Exposition, et t que je n'ai pas vu depuis quatre ans. Je passerai la

journée avec lui. * Néanmoins, James D... vint mercredi matin sous

ses fenêtres et l'appela. La jeune fille descendit. Les 1 deux amants restèrent une demi-h -ure ensemble, pu;■ " Marie remonta dans sa chambre.

Elle en descendit de nouveau à midi pour aller ch' u une voisine emprunter une petite somme, dont eih S n'expliqua pas ce qu'elle voulait l'aire, e Depuis, on ne l'a plus revue que le soir, éten'iue si

le plancher, assassinée. Vers 3 h. 1|2, James D... retourna de nouveau ru

j de Loos et appela sa maîtresse. Mais, comme elle se ? répondait pas, il partit. a Des voisins l'ont vu à ce moment. L'ouvrier enca-

dreur ne peut donc être soupçonne. Quel est donc l'as-S sassin ? e II est plus que probable que c'est co personnage iim-S lérieux qu'elle avait donné à J.imcs D...comme son cou-

sin et qui ne devait être en réalité qu'une nouvelle cou-.. naissance, un amant nouveau.

Scn père, en efftt, n'a pas de parent en E>pagne et 1 n'attend.ni personne. ;s 11 ig nrait aussi que i>a fille ne dut pas se rendie I" hier à son travail.

Marie Savary aura été victime d'un Pianzin' ou d'un ')- Prado de bas étage. •t C'est avant quatre heures que le crime a dû être r. commis. Une locataire de la maison qui habile juste ,^ au-dessous de la chambre occupée par Savary et sa tille, • est rentrée chez elle vers celte heure et n'a entendu a.

l'étage supérieur aucun bruit. Or le plafond, excessi-!S vement mince, permet de percevoir le moindre bruit

qui se fait dans la pièce au-dessus. Cette dame l'a dé->■ claré au commissaire de police et son assertion a élé te reconnue exacte.

Feuilleton de l'Est républicain du 10 août. N° 85.

LES VAURIENS DU PONT'-NEUF

Chronique dn temps de Louis XIII

Par G. AIMARD

DIANE DE SAINT-HYKiiM

(Suite.)

rem. le père Joseoh du Tremblay. — Oh! mais c'est die la f..-..-! s'é ria Olivier. — Et le femmes ? demanda le capitaine. — Les femmes!... elles étaient ueux : Mlle t

Diane de S.ùnt-Hyrem et Mme la duchesse de; Chevreuse.

— Comment!... la Chevreuse !... dit le com-1

te, ce n'est pas possible?

répéter que j'ai vu. de mes yeux vu, et, qui1

plus est, j'ai entendu. Maintenant, écoutez bien ceci, car voici où cornai. n,:e le sérieux de l'affaire : Mgr l'évèaue de Luçon et le nère du Tremblay sont, h'er matin seulement Arrivés à Paris. Il parait que les aflaires du roi vont mal, là-bis en Languedoc, les nu^uenots se remuent ; ils se sont levés, se sont°ai mé^. et, 8ous l'influence du duc de 'Rouan, ils ont pris une offensive vigoureuse.

mort tend déjà ses griffes? et qui, seloa toute

probabilité, trépassera avant quelques mois, i Seulement l'évèque de Luçon, qui n'est sou- { tenu que par la reine-mère, et qui aspire à t être cardinal et premier ministr e, s'aperçoit s que le crédit de sa protectrice baisse d;ins de^ i proportions énor mes, et que bientôt eue ne t pourra plus le soutenir. Pour lui, le cas e ,t j très grave : il faut qu'avant un mois il de- i vienne l'homme indispensable, le sauveur de l la monarchie. Comment faire, ponr atteindre i ce but ? Heureusement le diable, qui dit-on, ; est gentilhomme, n'aban ionne jamais les siens ; cette fois, il a donné au futur cardiiiul i

An 1 îino n%»i o-«t *»«Ac- m,,i;„ t. „ ' . . '' I

:ergent La Fi aine. Eh bien ! vous vous trom- !

— Comment ! nous nous trompons I s'écriè- ; rent les trois personnages d'une seule voix.

— Complètement, reprit Double-Epée d'un] î j air fat : deux jouis auparavant, le sergent La I i Prairie avait été rencontré par deux cavaliers

| qui n'étaient autres que l'évèque de Luçon et

î dit notre ami Double-Épée est vrai. Mainte-1

nant, tout m'est exj liqué. En effet, malgré la perfection avec laquelle ces copi >s Ont été fai-tes, quand j'ai ouvert les dépèohfS, 11 m'a semblé tout d'abord qu'elles n'étaient pas écrites de 'a main du duc. D ms le parchemin chiffré, il y avait plusieurs erreu.s, peu im-portantes, san-; doute, mai» qui cependant, dénotaient un manqà+d'h xbiiuUe incompré hen^iblo d ; la part de M de Rohan, qui se sert toujours des mêmes ch.lires. Continuez, mon cher Double Buée, continuez.

_ Oui. ajouta l, cap vdne. . tutti ue. filleul, car la chose ommenci u ae>'en t iu.ete.^an.e, quoique, j s veux bkn n«n ! iau : (uVay^te, ce q 'il fera Drobubl* m t u.] ■ n- ou i ai t:-,

Voufl allez voir, parrtii'i ; j° commence; par vous avouer en toute humilité que si J Mgr l'évèque de Luçon u'a pas sous sa sou-

! tane le démon nommé Légion, je vous donne ] ma parole d'honneur que cela m'éionne énor-moment. Voici l'affaire en deux mo.s : ainsi j que je vous l'ai dit, il faut, avant un mois,

; qu'en présence des faits qui se passent, l'évè-que de Luçon ait arrangé les choses de façon

j — Oui, tu nous l'as dit déjà.

i qu où peuvent aller i astuce et 1 audace u un

— En effet, il me semble que ce coup de main, bien exploité, pourrait réussir

— Eh bien, non I dit Double-Kpée en rica-nant, vous n'y êtes pas du tout ! Ah ! çA, par-rain, vous n'êtes p'-is un homme naïf, cepen-dant ?

— Jusqu'à présent, filieu!, je ne ;'ai pas supposé.

— Comment, vous ne compren z pas ? — Ma foi, non, pas le moins du monde I — Allons ! je ne veux pas v ois i ,ser •••h"V

cher plus longtemps, vous m - t ou criez \ a<. — Oui, vois tu, filleul, tu feras mieux de

nous dire la chose to t d'un coup, au lieu de nous l'expliquer si longuement.

— Eh bien! écoutez: l'évèque de Luçon 1 craint, et vous venez de lui donner raison.

j que les huguenots ne profitent de la bagarre • i pour essayer de tirer leur épingle du jeu. Ils i sont nombreux à Paris, résolus, bien armés. • Un shmal suffit pour les réunir. Donc ils i | pourraient rendre la plaisanterie sérieuse

isnns coup-féiit, et vous voyez cfie ce matu

ment à Pans, afin de les mettre dans l'impos sibiltte d ag:r. Les catholiques s»? patta^oion

monsieur le comte de Soissons reprendra soir rang à la cour ; on lui rendra sos gouverne-ments ; monsieur de Saint-Hyrem et Mesda-mes Diane de Siioi-Hyrtm et de Chevreuse toucheront chacun trois cent mil e livres : le» duc de Ouise qui naturellement est l'ennemi .es Huguenots se mettra à la tête des iroui'esj iestinées à réprimer ia révolte, il seranomm^ '•.hevalier des ordres du roi. enfin, ce sera ma-gnifique ! Voilà, parrain. Comment trouvez-vous cette petite affaire ?

— Oh ! ce n'est pas possible ? — Ce n'est pas possible ? Eh bien, croyez-

moi, parrain, tenez-vous sur vos gardes. La sieur Defunctis est un fin limier, il a échoué

| ce matin, mais uiainteuaat il tient une piste :, cette piste, il ne 1". lâchera pas. Il arrivera au

1 bout, et bientôt il parviendra à tout savoir : ' d'autant plus qu'il a derrière lui quelqu'un

M que, et dont les inspiruùons, s'il se tiompe, • le remettront dans la bonne voie ; cet indivi-

du, c'est Richelieu! — Vous avez raisoa, Double-Epée, dit le

■ comte. L'hommo qui est parvenu à réunir en faisceau les ifiersonnes ouï hier sourtaïeni avec

• I - vous .'i ■ ez pt;u! . 8 ï'cr.etent les trois

Page 4: Rédacteur en chef : LJÊJOr^ ADMINISTRATION et … · a caiessé l'empire, ménagé la Commune, re- ... pliqu équ eDillon avaitdivis sa fortun n trois parts : 1° sa femme ; 2°

Samr-ïi 10 Août 1883

Des agents de la sûreté sont entrés aussitôt en cam-pagne pour retrouver le coupable.

Ce crime a provoqué dans le quartier Sa;nt-Louis une émotion considérable. Une foule compacte n'a cessé de slalionner toute la nuit devant la maison où s'est dé-roulé ce sombre drame et naturellement les racontars les plus extraordinaires circulaient.

TRIBUNAUX Condamnation à mort. — Le conseil de

guerre du 4e corps siégeant au Mans a con-damné à mort, mardi, le soldat Binet du 70e

de ligne, pour outrages par paroles, gestes, menaces et voies de l'ait envers son caporal. Binet était en état d'ivresse quand il a commis ces aètes; il" avait déjà été condamné à mort par le conseil de guerre de Rennes, et ce ju-gement avait été cassé pour vice de forme.

M. Siegfcied contra le « Journal de Bol-bec ». — M. Siegfried, député de Seine-Infé-rieure, vient d'assigner en diffamation devant le tribunal du Havre le gérant du Journal de Bolbec.

Cette feuille a publié deux lettres dans les-quelles l'honorable député est accusé d'avoir reçu du gouvernement 50,000" fr. pour poser sa candidature, et de n'être pas Français, mais Allemand.

Le plaignant réclame 30.000 fr. de domma-ges-intérêts et l'insertion du jugement dans dix journaux du département.

Victime de sa mauvaise prononciation ! — Après Bonningre, voici l'Allemand Gùlcher qui comparait à son tour devant la justice pout avoir gravement outragé M. Juppont, maré-

chal des logis de gendarmerie, a Ivry, dans les circonstances suivantes :

Le 26 juillet, à la fête du Petit-Ivry, dans f une brasse.de fréquentée par des Alhinan is ( un civil at un sous officier étaient insultés, l e maréchal des logis Juppont, informé, se ren-dit dans la brasserie, où Gùlcher le traita de t-

I crapule. ' • Ecoutons les témoins qui déposent devant 1

la 8e chambre correctionnelle. M Jean Clanget, mécanicien à Paris, trente !

ans, s'exprime ainsi: 1 — Le 26 juillet, vers minuit, je me trouvais à la .

fête du Petit-Ivrv, avec mon camarade, le sergent Vendredi, du 104» de ligne. Nous sommes entrés dans une grande brasserie d'Ivry, où nous nous sommes fait servir de la bière au comptoir. Je venais de payer, lors-que je remarquai, avec mon camarade, que l'établisse-ment était rempli de consommateurs, au nombre rie J plus de cent, qui tous parlaient ou chantaient en aile- 1

ma-id. Ces individus semblaient me fixer et me provoquer l

du regard, ainsi que mon camarade le sergent Ven-dredi. Tout à coup l'un d'eux se leva, vint à nous et . essaya de nous cracher au visage. Mon camarade Ven-dredi s'apprêtait à venger cet outrage lorsque je l'en dissuadai, dans la crainte d'un scandale, dont les suites eussent pu être des plus graves. Nous sortîmes, dédai-gnant les provocations des Allemands, et ayant rencon-tré le maréchal des logis de gendarmerie nous l'infor-mâmes du fait.

Le sergent Vendredi confirme la déposition du précédent témoin. Puis on entend M. Jup- : pont :

— Ayantété informé, dit le maréchal des logis, qu'un civil et un militaire venaient d'être grossièrement ou-tragés dans la brasserie d'Ivry, je me rendis dans cette maison où d'habitude se réunissent beaucoup d'Alle-mands. En arrivant, je dis à haute voix : — Qu'est-ce qu'il se passe donc ici, on se permet d'insulter un sol-dat français ?

Aussitôt le prévenu Gùlcher s'écria que les faits al-1 légués par le sergent et son ami étaient faux et ii I ajouta: — Quant à vous, vous n'êtes qu'une crapule ! |

Je l'arrêtai sur-le-ehamp. En le conduisant à la ca-serne, Gùlcher se vanta d'être venu en France pour ra-conter eu Allemagne ce qui se passait chez nous. J'ai trouvé sur lui des notes sténographiques qu'il s'est re-tiré à m'expliquer. Il m'a fait l'effet d'un espion.

Le prévenu, qui dé-lare se nommer William Giilc ter et habiter la France depuis douz° ans, est comptable dans plusieurs maisons indus triellea de Paris. C'est un homme de haute tai.le, très correu* d.e manié es. Il prétend n'avoir pas insulté le maréchal des logis Jup-pont. Il lui aurait simplement dit, en réponse aux prétendus outrages adressés à un mili-taire français :

— Vous nous faites une injure gratuite. Il ajoute : — Je suis victime de ma mauvaise prononciation.

J'ai en effet prononcé de telle sorte le mot c injure gra-tuite » que le maréchal des logis a compris que je le traitais de crapule. Je suis trop correct pour me per-mettre de pareilles expressions.

Le tribunal condamne l'allemand Guichet- à quinze jours de prison.

COUPS mmm Un individu fait une demande à son propriétaire

pour une place de garde particulier. — Je suis borgne, monsieur le baron ; aussi, vous

savez qu'il n'y en a pas comme moi pour veiller ; je ne dors jamais que d'un œil.

Mot de Guibollard entendu par Aurélien Scholl : Guibollard sort de la Chambre, après un discours

de X... — Grand orateur ! dit-il à un ami. — Allons donc ! répond i'ami ; il ne sait même pas

le français ! Guibollard, haussant les épaules : — Démoslhèncs non plus ne savait pas le français,

| et cependant on affirme que c'était un grand orateur.

ETAT CIVIL DE NANCY Bu Jeudi 8 août.

NAISSANCES.

EmélieCharlotte Kieffer, rue du Faubourg-Saint-Georgcs. 44.

Charles-Louis Manné, rue du Montet, 109. Jacques-Charles-Marie-Victor Nohlot, rue de Metz,

15. Thérèse-Albertine Siriebel, rue du Ruisseau, 42. Lucienne-Aimée Boyer, rue Braconnot, 2.

DÉCÈS Louis-Georges Leclerc, i an et lf mois, chemin de

la Colline-de-Boudonville, 12. Clarisse Lévy, 67 ans, sans profession, veuve Lazare

David, rue Drôuot, 6 bis. DIVORCES.

Jean-Charles-Eugène Rotin, à Nancy, et Henriette-Cécile Billonde, dé»f>rrasseuse, rue de^"Fabriques. 53.

Michel Transberger, menuisier, rue Suinte-Anne.tl, et Marie Picard,dingère, rue de Malzéville, 21.

BULLETIN F!NP!C!ER Jeudi 8 août.

La Banque d'Angleterre a élevé de 2 lp2 à 3 0[0 le taux de son escompte. Le marché a accueilli cette me-sure avec une certaine indifférence, et les cours n'ont eu à subir aucune influence fâcheuse ; le niveau des prix se maintient comme la veille.

Le 3 0[0 a ouvert à 85 15, fléchit à 85 07 et est en-suite revenu à 85 10 : le comptant Jse tient de 85 à 84 90.

L'Egypte, un peu plus faible qu'hier, cote 455 et 454 ; T'Lxtérieure recule de 73 45 à 73 15, et le Hon-grois fait 44 15 et 84 37.

LTlalien est à 93, après 93 15 à l'ouverture; le Por-tugais 3 0|0 est recherché à 65 40, et le Turc vaut 16 32 et 16 25.

Les valeurs russes sont moins bien tenues : l'em-prunt 1880 cote 90 30, et les Consolidés 89 80.

Le Crédit foncier vaut 1,280 fr. après 1,283. Dans sa séance d'hier, le conseil d'administration a autorisé

pour 12,706,747 fr de nouveaux prêts, dont 2,Î57 ̂ I francs en prêts fonciers et 10,448,9 M fr. en prêts «2 I munaux. * 1

La Banque de Paris fait 732 après 740, !e Crédîi' I lyonnais est à 682, la Banque russe et française àuH et la Banque d'escompte à 508. La Société sénéralf.!ï traite à 453, le Crédit mobilier h iilj et 400. La s,* i que ottomane cote 511 après 513-et le Comptoir natio-nal d'escompte 530. Les obligations séries A du Cré9 loncter de s>anta-lrê sont demandées a 470 et celles £ I

Le Suez se ient à 2,278 et 2,277.

DEPEuHh, METEOROLOGIQUE^ 764 Biarritz. 768 Brest. Fortes dépression,

sur la France. Baisse : lmm Valentia, Biar. ritz.

Probable : Vent variable et assez chaud.

AVIS FÊTE PATRONALE DE NOMENY

Le 11 AOUT prochain, à une heure et demie à l'hôtel de ville, il sera procédé à l'adjudica! tion de l'emplacement des jeux et bals de la fête patronale qui aura lieu le dimanche 8 septembre prochain.

Le maire, BROCARD.

AUX SOURDS Une personne, guérie de vingt-trois années

de surdité et de bruits d'oreilles, par un remède simple, en enverra gratis la descrip-tion à quiconque en fera la demande i NICHOLSON, 4, rue Drouot, à Paris.

LÉON GOULETTE, gérant.

Nancy. — imprimerie coopérative d« l'Est, 51, rue Saint-Dizier.

INSERTION LÉGALE

Etude deMc A. JOLY, docteur en droit, avoué près le tribunal civil de Nan cy, 13, rue Dom Calmet.

INTERDICTION D'un jugement par défaut rendu par

la première chambre du tribunal civil de première instance de Nancy, le 5 août 1889, enregistré et signifié,

Il résulte : Que M. Ausrusts MAIT.I.ARD sani r>ro

lu * on, <*mrvoilt<< . A tlffi orrr, ,ic-t i-.ikiiHo... ... uai/u-u^iji H 1 aàile d'a-1 éaé«! de i»iH!-é"iile. été rtè-Ww en étvt d'mtordictio:',

Et: Que M. Jean-François MAILLARD,

propriétaire à Armaucourt, a été nom-mé administrateur provisoire de la personne et des biens dudit interdit, jusqu'à ce qu'il soit pourvu à sa tutelle.

Pour extrait certifié sincère et véri-table par l'avoué soussigné, ayant oc-cupé par le sieur Jean-François MAIL LARD susnommé, demandeur en inter-diction.

Nancy, le 8 août 1889. A. JOLY.

UN JEUNE HOME sérieux, bonne instruction, désire em-ploi dans une maison de commerce.

S'adresser au Bureau du journal.

INSERTION LÉGALE

Etude de M0 BARABAN, licencié en droit, avoué près le tribunal civil de Nancy, demeurant en ladite ville, rue Montesquieu, 18.

SÉPARATION DE BIENS D'un jugement rendu par défaut par

la première chambre civile du tribunal de première instance séant à Nancy, le 31 juillet 1889, enregistré,

Entre : La dame Marguerite DROUIN, épouse

du sieur Jean-Joseph CLAUDEL, négo ciant, demeurant à Nancy, rue de la Faïencerie,

Demanderesse, Ayant M° BARABAN, pour avoué

D'une part; Et ledit sieur CLAUDEL, Défendeur-défaillant,

D'autre part, Il appert :

Que la dame CLAUDEL, a été séparée de biens d'avec son mari.

Pour extrait certifié sincère par M BARABAN, avoué constitué pour li dame CLAUDEL et soussigné,

BARABAN.

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Le DIMANCHE 11 août 1889, à deux heures du soir, il sera procédé à la vente aux enchères et en détail des objets mobiliers appartenant à M. Christian HERMANN, débitant, demeu-

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Cours de la Bourse de Paris du 8 Août 1889.