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Projet fin d’étude La migration de l’IPV4 vers l’IPV6 2007/2009

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Projet fin d’étude La migration de l’IPV4 vers l’IPV6

2007/2009

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Nous dédions ce modeste travail à :

Ceux que personne ne peut compenser les sacrifices qu’ils ont consentis pour notre éducation et notre bien être :

Mes très chers parents, mes frères.

Qui n’ont jamais cessé de nous soutenir matériellement et moralement pour que nos puissions finir nos études et avoir une bonne formation et surtout être les meilleures et à qui nous voudrions exprimer nos affections et nos gratitudes. Merci encore mille fois.

Toutes nos Familles et Nos Amis (e)

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Aux termes de ce travail, Nous tenons à exprimer nos sentiments envers tous ceux et toutes celles qui ont contribués de loin ou de prêt à son aboutissement ;

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à notre Encadrant, Monsieur ;;; que nous remercions considérablement de nous avoir fait confiance et bien accepté nous encadrer et aussi pour la patience, la compréhension et la générosité dont il nous a fait preuve.

Nous remercions vivement madame La Directrice, nos formateurs, et tous les Personnels de l’.

Enfin, un grand merci à tous les étudiants de notre promotion, qui par leur gentillesse ont rendu notre période de formation très agréable.

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SOMMAIRE

Introduction……………………………..……………………………………………………………….....4

Partie théorique I. Etat de l’art ..................................................................................................................... 9

A. IPv4 .......................................................................................................................... 9

1. Définition ............................................................................................................... 9

2. Détermination et utilisation des adresses dans un réseau IP .............................................. 9

1. Utilité d'une adresse IP ........................................................................................ 9

2. Les Classes d'adresses ......................................................................................... 9

3. Les masques de chaque classe : ........................................................................... 10

4. Quelques astuces : ............................................................................................ 10

B. IPv6 ........................................................................................................................ 11

1. Historique ............................................................................................................ 11

2. Les principales fonctions d'IPv6 ................................................................................ 11

3. En-tête de base des datagrammes .............................................................................. 12

C. IPv6: protocole adapté à une large diffusion d’Internet ...................................................... 14

1. Limites de l’IPv4 ................................................................................................... 14

2. Les atouts de l’IPv6 ................................................................................................ 15

II. Problématique de la migration vers l’IPv6 ........................................................................... 15

A. Facteurs qui incitent le passage à l’IPv6 ......................................................................... 15

1. Les facteurs de 1er Rang ......................................................................................... 15

1. La Pénurie d’adresse IPv4 ................................................................................. 15

2. Besoin de la téléphonie mobile GPRS, 3G.4G…… ................................................. 16

3. La Mobilité IP : ............................................................................................... 17

4. Le nomadisme (cas du WLAN) .......................................................................... 18

2. Les facteurs de deuxième rang .................................................................................. 18

1. La dynamique de l’accès haut débit ..................................................................... 18

2. L’électronique connectée ................................................................................... 18

3. Les réseaux des capteurs.................................................................................... 19

4. Applications militaires ...................................................................................... 19

B. Cohabitation des deux protocoles .................................................................................. 20

1. Processus de traduction entre IPv4 et IPv6 ............................................................ 20

a) La double-pile IP, ou Dual Stack ..................................................................... 20

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b) Transport de IPv6 dans IPv4 ........................................................................................... 20

c) Les tunnels statiques ....................................................................................................... 20

d) Tunnels automatiques : IPv6 dans IPv4 .......................................................................... 21

e) Transport de IPv4 dans IPv6 ........................................................................................... 22

f) La continuité du service DNS ......................................................................................... 22

2. Un risque limité de morcellement de l’Internet ................................................................... 23

C. Les procédures de migration ........................................................................................................... 23

Partie pratique

A. Communication entre deux réseaux totalement IPV6 …………………………............................28

B. Communication entre deux réseaux IPV6 interconnecté par une liaison IPV4……………..........30

C. Configuration des machines en IPV6 ………………….....………………...…………...………..33

Conclusion………………………………………………………….…………………………………...35

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IPv4, élaboré il y a une vingtaine d’années, est la version du protocole IP utilisée

actuellement sur Internet. Sa principale faiblesse réside dans son espace d’adressage

puisque dans IPv4, une adresse est définie sur 32 bits seulement. Le succès rapide

d'Internet et l'accélération de la consommation d'adresses IP, fait craindre une pénurie

d’adresses IP dans les années à venir. Pour l’instant, IPv4 a réussi à repousser les limites

de son système d'adressage grâce à des procédés tels que la translation d'adresses (NAT)

ou le schéma de routage CIDR qui permet d'agréger des adresses IP.

IPv6, élaboré par l'IETF au milieu des années 90, est la prochaine version du protocole

IP. En premier lieu IPv6 améliore les capacités d'adressage d'IPv4 en allouant 128 bits au

lieu de 32 aux adresses IP, ce qui ouvre un réservoir quasi infini d’adresses IP.

Ces derniers mois plusieurs évènements se sont enchaînés qui peuvent laisser croire à une

migration prochaine vers IPv6 : prises de position d’autorités gouvernementales

notamment en Asie, de la Commission Européenne ou de certains industriels.

Donc :

Pourquoi penser a créé une nouvelle version IPv6 ?

Que pensent les autres pays d’IPv6 ?

Quels sont les problèmes d’IPv4 ?

Comment se passera la migration de l’ancienne version vers la nouvelle version IPv6 ?

Quels sont les risques et les conséquences élevés par la migration vers l’IPv6 ?

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I. Etat de l’art

A. IPv4

1. Définition

Le protocole IP identifie le point d'accès d'un nœud sur l'Internet d’une manière

unique grâce à son adresse IP. L’adressage IP est un adressage binaire compact assurant

un routage efficace sur 32 bits constitué d’une paire (Net Id, Host Id) ou Net Id identifie

un réseau et Host Id identifie une machine sur ce réseau.

Il y a donc au maximum 232

soit 4 294 967 296 adresses IPv4 possibles.

2. Détermination et utilisation des adresses dans un réseau IP

L'adresse IP d'un ordinateur sur un réseau local lui est généralement automatiquement

transmise et assignée au démarrage grâce au protocole DHCP (Dynamic Host

Configuration Protocol). Il est également possible de fixer soi-même l'adresse IP d'un

ordinateur dans la configuration de son système d'exploitation.

1. Utilité d'une adresse IP

Une adresse IP est unique sur un réseau. Elle permet d'attribuer une adresse unique à

chaque poste connecté sur ce réseau. Afin de bien comprendre ce concept, une analogie

peut être faite avec l'adresse postale qui permet d'attribuer une adresse unique à chaque

foyer.

2. Les Classes d'adresses

La représentation décimale de la valeur de l'octet est la représentation la plus simple

et la plus facile d'accès, néanmoins il est souvent pratique de revenir à une notation

binaire afin de mieux comprendre le concept de classe d'adresse.

Représentation décimale pointée : notation de quatre entiers décimaux séparés par

un point, chaque entier représente un octet de l’adresse IPv4.

exemple : 128.10.2.30

Représentation binaire : chaque octet est représenté par des nombres binaires.

exemple : 10000000.00001010 00000010 00011110

Les adresses IP ont été reparties en classes afin de permettre la répartition des adresses

sur la base de la taille du réseau. La classe d’une adresse se détermine à partir 3 premiers

bits de poids forts.

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Classe A :

Classe B :

Classe C :

Classe D : Pour le multicast

Classe E : Pour la recherche

Pour bien assimiler la notion de classe dans l’adressage IP on peut les représenté de cette

façon :

Derniers Bits Octets en décimal Classe

0

10

110

1-126

128-191

192-223

A

B

C

3. Les masques de chaque classe :

4. Quelques astuces :

Pour avoir l’adresse du réseau ou la machine est connectée :

@IP AND masque sous réseau

Pour avoir le numéro de la machine hôte sur le réseau :

@IP AND complément a 1 du masque sous réseau

N H H H

N N H H

N N N H

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B. IPv6

1. Historique

Le développement d'IPv6 a commencé vers 1993. Ce n'est cependant qu'à partir de

1999 que sa normalisation par l'Internet Engineering Task Force (IETF) a débuté. Il a non

seulement pour but de combler les manques de son prédécesseur, mais aussi d'apporter un

certain nombre d'innovations technologiques importantes au vu de l'évolution croissante

des applications que nous utilisons.

Les contraintes actuelles de la version 4 résident dans:

l'espace d'adressage limitant les possibilités de croissance d'Internet,

la complexification croissante des tables de routage,

l'absence de mécanismes permettant d'assurer la sécurité des échanges et la qualité

de service.

2. Les principales fonctions d'IPv6

La nouveauté majeure d'IPv6 est l'utilisation d'adresses plus longues qu’IPv4.

Elles sont codées sur 16 octets et permettent de résoudre le problème qui mit IPv6 à

l'ordre du jour : procurer un ensemble d'adresses Internet quasi illimité.

IPv4 permet d'adresser 2^32=4,29.10^9 adresses tandis que IPv6 permet d'en adresser

2^128=3,4.10^38 adresses.

L'amélioration majeure d'IPv6 est la simplification de l'en-tête des datagrammes.

L'en-tête du datagramme de base IPv6 ne comprend que 7 champs (contre 14 pour) IPv4.

Ce changement permet aux routeurs de traiter les datagrammes plus rapidement et

améliore globalement leur débit.

La troisième amélioration consiste à offrir plus de souplesse aux options. Ce

changement est essentiel avec le nouvel en-tête, car les champs obligatoires de l'ancienne

version sont maintenant devenus optionnels.

De plus, la façon dont les options sont représentées est différente ; elle permet aux

routeurs d'ignorer plus simplement les options qui ne leur sont pas destinées. Cette

fonction accélère le temps de traitement des datagrammes.

D'autre part IPv6 apporte une plus grande sécurité : L'authentification et la

confidentialité constituent les fonctions de sécurité majeures du protocole IPv6.

Finalement, une plus grande attention que par le passé a été accordée aux types de

services. Bien que champ Type de services du datagramme IPv4 ne soit que très rarement

utilisé, la croissance attendue du trafic multimédia dans le futur nécessite de s'y

intéresser.

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3. En-tête de base des datagrammes

Voici ce à quoi ressemble un datagramme IPv6 :

<--------------------------- 32 bits -------------------------------------------------->

Version Classe de trafic Identificateur de flux

Longueur des données En-tête suivant Nombre de sauts

Adresse IP source

Adresse IP destination

Données

Voici la signification des différents champs :

Le champ Version : est toujours égal à 4 bits pour IPv6. Pendant la période de

transition de ipv4 vers IPv6, les routeurs devront examiner ce champ pour savoir quel

type de datagramme ils routent.

Le champ Classe de trafic (codé sur 8 bits) : est utilisé pour distinguer les sources

qui doivent bénéficier du contrôle de flux des autres. Des priorités de 0 à 7 sont

affectées aux sources capables de ralentir leur débit en cas de congestion. Les valeurs

8 à 15 sont assignées au trafic temps réel (les données audio et vidéo en font partie)

dont le débit est constant.

Cette distinction des flux permet aux routeurs de mieux réagir en cas de congestion.

Dans chaque groupe prioritaire, le niveau de priorité le plus faible correspond aux

datagrammes les moins importants.

Le champ Identificateur de flux : contient un numéro unique choisi par la source

qui a pour but de faciliter le travail des routeurs. Cet indicateur peut être considéré

comme une marque pour un contexte dans le routeur. Le routeur peut alors faire un

traitement particulier : choix d'une route, traitement en "temps-réel" de l'information,

...

Le champ identificateur de flux peut être rempli avec une valeur aléatoire qui servira

à référencer le contexte. La source gardera cette valeur pour tous les paquets qu'elle

émettra pour cette application et cette destination. Le traitement est optimisé puisque

le routeur n'a plus à consulter que cinq champs pour déterminer l'appartenance d'un

paquet. De plus, si une extension de confidentialité est utilisée, les informations

concernant les numéros de port sont masquées aux routeurs intermédiaires.

Le champ Longueur des données utiles : (en anglais payload) sur deux octets, ne

contient que la taille des données utiles, sans prendre en compte la longueur de l'en-

tête. Pour des paquets dont la taille des données serait supérieure à 65536 ce champ

vaut 0 et l'option jumbo gramme de l'extension de "proche en proche" est utilisée.

Le champ En-tête : suivant à une fonction similaire au champ protocole du

paquet IPv4: Il identifie tout simplement le prochain en-tête (dans le même

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datagramme IPv6). Il peut s'agir d'un protocole (de niveau supérieur ICMP, UDP,

TCP, ...) ou d'une extension.

Le champ Nombre de sauts : remplace le champ "TTL" (Time-to-Live) en IPv4. Sa

valeur (sur 8 bits) est décrémentée à chaque noeud traversé. Si cette valeur atteint 0

alors que le paquet IPv6 traverse un routeur, il sera rejeté avec l'émission d'un

message ICMPv6 d'erreur. Il est utilisé pour empêcher les datagrammes de circuler

indéfiniment. Il joue le même rôle que le champ Durée de vie d' IPv4, à savoir qu'il

contient une valeur représentant le nombre de sauts ou de pas (hops) qui est

décrémenté à chaque passage dans un routeur. En théorie, dans IPv4, il y a une notion

de temps en seconde mais aucun routeur ne l'utilisant comme tel, le nom a changé

pour refléter l'usage actuel.

Viennent ensuite les champs Adresse source et Adresse de destination.

Après de nombreuses discussions, il fut décidé que les adresses de longueur fixe

égales à 16 octets constituaient le meilleur compromis.

Les premiers bits de l'adresse - le préfixe - définissent le type de l'adresse. Les

adresses commençant par 8 zéros sont réservées, notamment pour les adresses IPv4.

C'est ainsi que toutes les adresses commençant par 8 zéros sont réservées aux

adresses IPv4. Deux variantes sont supportées ; elles se distinguent suivant les 16 bits

suivant (soit 16 bits à 0 ou à 1).

Adresse unicast

Le premier de ces types, le type unicast, est le plus simple. Une adresse de ce type

désigne une interface unique. Un paquet envoyé à une telle adresse, sera donc remis à

l'interface ainsi identifiée.

Parmi les adresses unicast, on peut distinguer celles qui auront une portée globale, c'est-à-

dire désignant sans ambiguïté une machine sur le réseau Internet et celles qui auront une

portée locale (lien ou site). Ces dernières ne pourront pas être routées sur l'Internet.

Adresse anycast

En plus de supporter l'adressage point à point classique (unicast) et l'adressage de

diffusion multi destinataire (multicast) IPv6 supporte un nouveau type d'adressage de

diffusion au premier vu (anycast).

Cette technique est similaire à la diffusion multi destinataire dans le sens ou l'adresse de

destination est un groupe d'adresses, mais plutôt que d'essayer de livrer le datagramme à

tous les membres du groupe, il essai de le livrer à un seul membre du groupe, celui le plus

proche ou le plus à même de le recevoir.

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Adresse multicast

Les adresses de diffusion multidestinataire disposent d'un champ Drapeau (4 bits) et d'un

champ Envergure (4 bits) à la suite du préfixe, puis d'un champ Identificateur de groupe

(112 bits). L'un des bits du drapeau distingue les groupes permanents des groupes

transitoires.

Le champ Envergure permet une diffusion limitée sur une zone

Les objectifs principaux de ce nouveau protocole furent de :

Supporter des milliards d'ordinateurs, en se libérant de l'inefficacité de l'espace des adresses

IP actuelles,

o Réduire la taille des tables de routage,

o Simplifier le protocole, pour permettre aux routeurs de R1 les datagrammes plus

rapidement,

o Fournir une meilleure sécurité (authentification et confidentialité) que l'actuel

protocole IP,

o Accorder plus d'attention au type de service, et notamment aux services associés au

trafic temps réel,

o Faciliter la diffusion multidestinataire en permettant de spécifier l'envergure,

o Donner la possibilité à un ordinateur de se déplacer sans changer son adresse,

o Permettre au protocole une évolution future,

o Accorder à l'ancien et au nouveau protocole une coexistence pacifique.

C. IPv6: protocole adapté à une large diffusion d’Internet

IPv4, version actuelle du protocole Internet, commence à atteindre ses limites et

laissera sa place à son successeur IPv6 afin de mieux s'adapter aux besoins dans l'Internet

(mobilité, sécurité, classes de service, ...).

1. Limites de l’IPv4

Aujourd'hui, l'IPv4 ne suffit plus pour fournir une adresse à chacun des habitants

de la planète. La situation s'aggrave encore par le fait que les adresses IPv4 ne sont pas

réparties de manière égale: 74 % des adresses IPv4 ont été attribués à des organismes

nord-américains, et deux universités (Stanford et MIT) disposent chacune d'un nombre

d'adresses qui dépasse celui de la république populaire de Chine.

Les adresses IPv4 seront vraisemblablement épuisées. De plus, les progrès à venir

de l'Internet, tels que les communications poste à poste sans fil, l'informatique mobile et

la téléphonie de troisième génération feront encore plus intensivement appel à ces

ressources limitées. Réciproquement, l'IPv4 empêche totalement le déploiement d'une

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partie de ces systèmes nouveaux, avec de lourdes conséquences pour la position de leader

mondial de l'Europe dans le secteur des communications mobiles. L'IPv4 est donc devenu

un frein au développement à la fois de la société planétaire de l'information, et d'une

nouvelle série de technologies et de services.

2. Les atouts de l’IPv6

IPv6 pérennise les déploiements réseau actuels et futurs :

o Compatibilité avec l'Internet nouvelle génération,

o Prévision des déploiements à long terme grâce au large espace d'adresse,

IPv6 facilite l'administration de réseau :

o Suppression des contraintes d'IPv4 (NAT),

o Solutions de sécurité intégrées (VPN),

IPv6 apporte de nouvelles fonctionnalités :

o Qualité de service,

o Mobilité des postes.

II. Problématique de la migration vers l’IPv6

A. Facteurs qui incitent le passage à l’IPv6

1. Les facteurs de 1er Rang

1. La Pénurie d’adresse IPv4

IPv4 est un espace d’adressage restreint avec une répartition géographique

inégale :

L’Asie représente un fort potentiel de croissance

53% des adresses IPv4 ont été attribuées avant l’apparition des RIR à des

organisations américaines pour la plupart

Fin 2001, 74% des adresses allouées pour les USA, 17% pour l’Europe et 9%

pour l’Asie

Le peu d’adresses disponibles sous IPv4 commence à constituer un réel problème.

En effet, le stock est aujourd’hui très entamé, et si près de 47% des adresses sont non

attribuées (parmi le stock total d’adresses), la répartition géographique en est très inégale.

Les adresses allouées (destinées à être utilisées par un registre régional ou par des

organisations pré-RIR) représentent la majorité du stock et sont destinées essentiellement

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à la zone américaine au dépend de l’Asie qui présente pourtant un important potentiel de

développement.

Il est également à noter, que parmi le total des adresses IPv4 disponibles, 53% ont

été attribuées directement à des organisations (américaines pour la plupart), avant

l’apparition des RIR et ces adresses ne sont donc pas aujourd’hui sous le contrôle de ces

derniers.

Ainsi, en tenant compte de ces organisations pre-RIR, on peut estimer fin 2001

que 74% des adresses allouées le sont pour l’Amérique du Nord, 17% pour l’Europe et

9% pour l’Asie.

Figure 1 : Allocations des adresses IPv4 (11/01)

Outre la pénurie d’adresses IPv4, premier facteur déclencheur du passage à IPv6

et qui s’annonce pour les prochaines années (cf. ci dessus), d’autres facteurs déclencheurs

de 1er

rang se sont dégagés de cette étude :

2. Besoin de la téléphonie mobile GPRS, 3G.4G……

GPRS tout comme les systèmes 3G (UMTS ou CDMA 2000) utilise l’adressage

IPv4 pour se connecter à Internet. Mais avec l’arrivée d’IPv6, il permettra un enjeu

important pour les opérateurs des réseaux mobiles. Aussi il permettra d’allouer une @ IP

permanente a chaque terminale mobile connecté.

Dans le cas ou l’utilisateur est inactif ou hors ligne IPv6 assurera une connexion

permanente au réseau de données .ce qu’on appelle dans le cas du GPRS ‘ always-on’.

Au Japon L’émergence des services de données mobiles, notamment avec

l’i-mode de DoCoMo et les autres services des opérateurs concurrents, et en Europe avec

le succès des SMS, conduit à s’interroger sur l’influence de ce marché sur l’introduction

d’IPv6. Par ailleurs, l’arrivée de nouvelles générations de technologies réseaux devrait

conduire à la prolifération des terminaux mobiles connectés : le GPRS tout d’abord, dont

les premiers services commerciaux à destination des entreprises sont à présent offerts par

la plupart des opérateurs GSM d’Europe de l’Ouest, puis la 3G qui fait l’objet

d’investissements colossaux en Europe et dont le premier service commercial a été ouvert

au Japon par DoCoMo en octobre 2001.

Non Allouées

(IANA)

36%

Autres Orgs.

(pre-RIR)

53%

RIPE NCC

4%APNIC

2%

ARIN

5%

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Tableau 1 : IPv6 et standards mobiles

Phase Cœur de réseau

(SGSN, GGSN, …)

Terminaux et services Eléments de réseaux pour le

multimédia IP

GPRS Release 98 IPv4 IPv4 ou IPv6

En pratique, ce sera IPv4 ;

IPv6 optionnel

-

UMTS Release 99 et 4 IPv4, IPv6 optionnel IPv4 ou IPv6

En pratique, ce sera IPv4 ;

IPv6 optionnel

-

UMTS Release 5 Non décidé

A priori, identique à la

Release 99

IPv4 et IPv6

(IPv6 exclusivement pour IP

MultiMedia)

IPv6 exclusivement

3. La Mobilité IP :

Gérer la mobilité IP consiste à définir des protocoles acheminant les informations

à un terminal ou à un sous-réseau, quel que soit l’endroit où celui-ci est connecté, sans

interrompre les connexions en cours. Pour cela, il est nécessaire de localiser le terminal et

d’acheminer les informations vers la nouvelle destination, sans modifier la connexion en

cours. Les protocoles Mobile IPv6 et NEMO Basic Support sont des standards de l'IETF

gérant respectivement la mobilité des stations et celles des sous-réseaux.

Il existe des solutions de mobilité IP, en IPv4 mais leur mise en œuvre pose des

problèmes importants, qui freinent son déploiement à grande échelle. Ces problèmes ont

été pris en compte dans les spécifications de Mobile IPv6 et NEMO Basic Support.

Tableau 2 : Tableau récapitulatif des différences entre Mobile IPv4 et Mobile IPv6

Mobile IPv4 Mobile IPv6

Mécanisme

général

Mécanisme d’encapsulation des paquets IP et de

transfert vers l’adresse IP temporaire dans le réseau

visité

Suppression du foreign agent, devenu inutile grâce

aux fonctionnalités de gestion de la mobilité

intégrées dans IPv6

Routage Routage triangulaire lors de la réception des paquets

par le terminal mobile

L’optimisation du routage est développée et

disponible comme une option

Support intégré de l’optimisation du routage

("Route Optimisation")

Adressage Seule l’adresse IP du réseau d’origine est connue du

correspondant ; le foreign agent assure la

correspondance entre l’adresse IP d’origine et celle

dans le réseau visité

Les 2 adresses IP (dans le réseau d’origine et dans le

réseau visité) sont codées dans l’adresse IPv6,

permettant à l’équipement distant de connaître

directement l’adresse de destination et d’éviter

l’encapsulation

Il faut néanmoins rappeler qu’IP et Mobile IP relèvent du domaine de

"l’informatique" (donc de l’échange de données) et ne gèrent la mobilité du terminal dans

les réseaux qu’à ce niveau, sans se soucier du "sous-jacent" (réseau cellulaire, WLAN,

etc.). Dans le cas de la téléphonie, ce sont des protocoles spécifiques qui gèrent la

mobilité des terminaux technique dans le réseau cellulaire au niveau télécoms (handover,

roaming, …).

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4. Le nomadisme (cas du WLAN)

L’utilisation des technologies WLAN sur des réseaux publics pourrait accélérer l’arrivée de Mobile IPv6 ; l’attitude des autorités de réglementation sera déterminante à ce niveau.

Aujourd’hui, de plus en plus de demandes se font sentir quant à l’utilisation des

technologies WLAN sur des réseaux publics.

Les technologies sans fils supportant la mobilité de niveau 2, il n’est pas possible

de maintenir la continuité de service pour les applications IP que lorsque le terminal se

déplace entre points d’accès d’un même sous-réseau IP. Cette continuité n’est donc

assurée pour un réseau sans fil étendu sur plusieurs sous-réseaux IP, a moins l’associer a

un protocole réseau spécialisé dans la gestion de la mobilité tel que Mobile IPv6 qui offre

des nouvelles perspectives.

Si une telle utilisation tend à se généraliser, l’arrivée de Mobile IPv6 pourrait

s’accélérer de manière notable ; l’attitude des autorités réglementaires sera déterminante

dans les prochains mois quant à l’utilisation des technologies WLAN sur des réseaux

publics.

Avec l’utilisation d’IPv6 et aussi du WLAN public, on pourra assister a l’arrivée

des mobiles IPv6 et qui pourra s’accélérer.

IPv6 permettra une gestion native du WLAN car il a parmi des fonctions d’auto

configuration et aussi de renumérotation automatique, tout cela permettra une bonne

gestion de mobilité dans les réseaux hétérogènes, et enfin une utilisation des mobiles dans

les réseaux WLAN public puis la 3G. Dans ce cas IPv6 assurera une mobilité totale.

2. Les facteurs de deuxième rang

1. La dynamique de l’accès haut débit

Avec l’arrivée du haut débit et avec sa grande utilisation soit par les particuliers,

soit par les entreprises, on a senti une rareté au niveau des adresses IPv4.

Et comme les terminaux qui utilisent les haut débits se font en always-on, c'est-à-dire le

terminal reste connecté en permanence et nécessite une adresse @ IP fixe, mais dans la

pratique les fournisseurs haut débits de l’ADSL proposent un adressage dynamique.

Cependant, les usages qui se développent autour de ces connexions permanentes

font que ces ISP ne peuvent appliquer les mêmes taux modem/abonnés que sous

connexion RTC ; ces taux peuvent ainsi passer de 1/10 ou 1/20 sous accès commuté à 1/2

ou 1/4 sous accès ADSL. Cela accélère donc la consommation d’adresses IP. De plus, si

l’on examine la situation au Japon, on observe que les premiers déploiements IPv6 ne se

font pas du côté des services mobiles comme on aurait pu s’y attendre mais à travers des

accès ADSL sous IPv6

2. L’électronique connectée

Le développement des objets électroniques connectés est unanimement reconnu

comme un levier potentiel pour IPv6. Les produits de l’électronique grand public et de

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l’électroménager (de type TV, appareils photos, etc.) devraient de plus en plus

fréquemment être connectés à Internet : ceux-ci pourraient se comporter comme des

terminaux (écrans de télévision pour surfer sur Internet, …) ou comme des serveurs

(appareils électroménagers dans le cadre du développement de la domotique). En outre,

les terminaux portables de type PDA devraient se multiplier à l’avenir et être également

connectés. Le besoin en adresses IP généré par les développements annoncés devrait

rendre impératif le passage des réseaux à IPv6, du moins pour les réseaux concernés par

ces applications.

A ce jour, les développements ont commencé, notamment au Japon, où les

produits électroménagers connectés devraient apparaître courant 2003 et les jeux en

réseaux, moteurs de la croissance du marché des consoles de jeux connectés, devraient

exploser en Asie en 2002.

3. Les réseaux des capteurs

La mise en réseau des connexions capteurs est une technique utilisée pour la

météorologie, l’aéronautique et aussi les systèmes de communications militaires ce qui

nécessite un adressage IP.

Et comme ces réseaux qui sont constitues de capteurs c'est-à-dire un méga réseau va

inclure une croissance en besoin d’adresses ce qui nécessite une utilisation de IPv6.

4. Applications militaires

Applications militaires : un intérêt certain pour IPv6 mais peu de communication sur les projets en cours

Déjà à l’origine de l’utilisation d’IPv4, les militaires américains jouent

ouvertement un rôle actif dans le domaine d’IPv6. Ils sont particulièrement intéressés par

les solutions de sécurité, les développements sur les réseaux de capteurs. La possibilité,

du fait du grand nombre d’adresses, de disposer du mode end-to-end (et donc

d’applications de type VoIP qui fonctionnent mieux ainsi) et de rendre plus difficile le

"traçage" d’une adresse, sont également autant de points attractifs pour les

communications militaires.

Il est à noter que les préoccupations des militaires rejoignent souvent celles des milieux

aéronautiques civils.

Les fournisseurs d’applications militaires ont donc intérêt à passer à IPv6 : qu’il

s’agisse de systèmes de communications "traditionnels" ou de nouveaux systèmes de

contrôle du matériel (ex. des mines connectées pour faciliter le déminage) ou de suivi des

soldats (réseaux de capteurs, mobile R1), IPv6 peut apporter de réels avantages.

Le transfert de technologie entre les applications militaires et les applications

civiles (cryptage, réseaux de capteurs, etc.), dans ce champ d’activité peut constituer un

réel levier pour IPv6 ; en outre, les sociétés qui développent les applications militaires

ayant tout intérêt, pour leurs applications civiles, à se baser sur les mêmes technologies, il

est probable que le secteur soit un relais fort pour le développement d’I

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20

B. Cohabitation des deux protocoles

1. Processus de traduction entre IPv4 et IPv6

a) La double-pile IP, ou Dual Stack

La double pile IP consiste à équiper un équipement du réseau d'une double pile

protocolaire (Dual Stack) et d'affecter une adresse IPv4 et une adresse IPv6 à l'interface.

Cela peut s'appliquer sur la plupart des systèmes d'information. Les serveurs doivent alors

avoir deux sockets, l'une correspondant à une écoute via IPv4, et l'autre correspondant à

une écoute via IPv6.

Il faut donc garder en mémoire que, dans ce cas là, les deux protocoles sont installés sur

le même système : ils communiquent directement entre eux et séparément avec

l'extérieur.

b) Transport de IPv6 dans IPv4

Il n'est pas toujours possible d'avoir une double pile IP ou un réseau IPv6 de bout-en-

bout. Cependant, les trames IPv6 doivent pouvoir être transmises, même si un réseau

intermédiaire ne supporte qu'IPv4. Plusieurs solutions sont disponibles, pour former un

tunnel : les paquets IPv6 transitent alors encapsulés dans IPv4, ce qui s'appelle

autrement un tunnel IPv4. Nous distinguons les tunnels statiques et les tunnels

automatiques.

c) Les tunnels statiques

La solution la moins souple consiste à établir un tunnel par le protocole GRE (Generic

Routine Encapsulation), comme cela se fait déjà sous IPv4 pour d'autres protocoles. Le

tunnel est statique, et il faut alors effectuer des modifications aux deux extrémités du

tunnel. Il n'y a par ailleurs, tel quel, aucune garantie de sécurité (authentification,

chiffrement, etc.).

Au lieu de configurer manuellement chaque extrémité des tunnels, il est aussi possible

d'automatiser un peu la procédure, tout en maintenant la structure statique du tunnel. Le

principe est très similaire à celui d'un VPN. Des serveurs, nommés IP Tunnel Brokers

servent pour la transition. Il faut se connecter à l'un d'eux en IPv4 pour obtenir une

adresse et accéder à la configuration du tunnel vers un réseau IPv6. Ce procédé est bien

statique (ou semi-dynamique), dans la mesure où il nécessite de connaître et de

configurer correctement IPv4 au niveau du Tunnel Broker. Ce dernier se charge du

routage et des configurations des extrémités des tunnels : il reste un point vulnérable dans

la mesure où tout le transport du trafic repose sur lui.

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Figure : Exemple de tunnel statique sous la tutelle du Tunnel Broker

d) Tunnels automatiques : IPv6 dans IPv4

Dans le cas d'un tunnel automatique, une liaison fixe point à point est établie entre les

machines impliquées (des routeurs par exemple). Ce tunnel formé fragmente les paquets

selon IPv4, et met en œuvre les mécanismes de découverte des voisins.

Si une erreur survient au cours de l'acheminement IPv4, un paquet ICMPv4 est envoyé.

Idéalement, le point à la source du tunnel devrait récupérer ce message, puis le traduire en

un paquet ICMPv6 équivalent afin de le retourner vers la source du datagramme IPv6.

Il existe à l'heure actuelle quatre mises en œuvre majeures pour effectuer l'acheminement

d'IPv6 sous IPv4 : 6to4, ISATAP, Teredo et 6over4.

6to4 : 6to4 utilise un principe d'encapsulation du trafic IPv6 dans des paquets IPv4.

Chaque paquet IPv4 contient un protocole de numéro 41 (par exemple TCP a pour

numéro 6, et UDP 17). Une adresse IPv6 est automatiquement attribuée dans le

réseau 2002::/16. Une adresse IPv4 est également allouée (anycast 192.88.99.1)

pour accéder aux routeurs relayant 6to4 vers des réseaux purement IPv6 et ne

connaissant pas 6to4. Il s'agit d'une adresse annoncée par plusieurs réseaux

disposant de serveurs de tunnels 6to4. Le système envoie donc ses paquets au

serveur de tunnels le plus proche, qui le diffuse dans le réseau purement IPv6.

ISATAP :

ISATAP ( pour Intra-Site Automatic Tunnel Addressing Protocol) permet de créer

automatiquement un tunnel et l'échange de flux IPv6 entre des systèmes ayant des

piles IPs doubles et interconnectées via un réseau IPv4. Il définit une méthode

pour générer une adresse IPv6 locale et un mécanisme pour effectuer la

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22

découverte de proches voisins (Neighbor Discovery) par IPv4. Ainsi, lorsqu'un

routeur ISATAP est installé, toute machine connaissant son adresse IPv4 peut le

contacter. Il est donc impératif d'appliquer en parallèle des règles IPv4 de filtrage

rigoureuses.

Teredo : Teredo est une extension de 6to4 avec traversée de NAT, utilisée par Microsoft. Il

permet à un hôte connecté à un réseau IPv4 de communiquer en IPv6 avec

l'extérieur, sans routeur particulier sur son réseau, mais aussi derrière un réseau

IPv4 mettant en œuvre de la traduction d'adresses (NAT). Le principe consiste à

créer un tunnel UDP en IPv4, qui a la possibilité de traverser les passerelles NAT

standard. Ce n'est pas le cas de 6to4, dont le protocole 41 est rarement considéré.

Une machine Windows utilise Teredo lorsqu'elle ne dispose pas de connectivité

IPv6 native, ni de 6to4 ou ISATAP. Au démarrage, un client Teredo doit obtenir

une adresse IPv4 de relais IPv6 auprès d'un serveur Teredo (hébergé par

Microsoft par exemple). Une fois celle-ci obtenue, il peut lui envoyer les données

IPv6 qu'il transmettra à la destination en IPv6. Le port d'écoute du serveur et du

relais Teredo est le 3544 UDP. Du point de vue de la sécurité, il est important de

noter que cela implique un nouvel accès ouvert au niveau du pare-feu : le client

doit en effet régulièrement émettre des paquets UDP pour entretenir la connexion

au niveau du routeur afin que celui-ci ne nettoie pas sa table NAT et que le

serveur Teredo puisse lui envoyer des paquets si besoin.

6over4 : Ethernet virtuel sur le multicast IPv4 : cette méthode est relativement simple mais

repose sur la capacité multicast d'IPv4. Celle-ci n'est cependant pas supportée par

toutes les infrastructures, ce qui rend cette solution assez marginale et peu

supportée.

e) Transport de IPv4 dans IPv6

Le transport de datagrammes IPv4 ou IPv6 dans une trame IPv6 est précisé dans

[RFC2473]. L'entête indique alors le protocole qui est encapsulé, 4 pour IPv4, et 41 pour

IPv6. Le RFC 2473 propose aussi des mécanismes pour éviter le bouclage dû à

l'imbrication de protocoles.

La traduction se fait relativement bien, car IPv6 est suffisamment souple en terme

d'extension. Ce scénario est cependant encore assez rare, à l'exception du cœur des

réseaux de certains fournisseurs d'accès.

f) La continuité du service DNS

Le protocole de résolution de noms DNS ne subit que très peu de modifications avec

l'arrivée d'IPv6. Il doit supporter l'enregistrement AAAA, qui nomme une adresse IPv6, à

l'instar de l'enregistrement A pour une adresse IPv4. Il doit pouvoir également supporter

la résolution inverse en IPv6 (ip6.arpa.). Ainsi, l'arrivée d'IPv6 entraîne des problèmes

d'incompatibilité. Avant IPv6, la résolution de noms DNS ne faisait intervenir qu'IPv4, et

le service était donc garanti pour tous les clients DNS. Avec l'arrivée d'IPv6, l'espace de

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23

nommage devient fragmenté en des partitions accessibles via IPv4 uniquement et d'autres

accessibles en IPv6 uniquement.

2. Un risque limité de morcellement de l’Internet

Des risques limités de morcellements technologiques de par la longue cohabitation inévitable entre les deux protocoles

Même si IPv6 a été conçu dans la continuité d’esprit d’IPv4, sans réelle rupture

technologique, le nouveau protocole n’en reste pas moins différent et l’interopérabilité

entre les deux IP n’est pas naturelle. Il apparaît plus judicieux de parler de transition et de

déploiement que de migration : on ne se situe pas dans un cas de figure du type an 2000

avec une bascule subite, mais dans celui d’une transition douce et progressive des

réseaux. Ceci signifie que les deux standards seront amenés à cohabiter pendant plusieurs

années et donc à inter opérer. Les scénarios de transition sont multiples et les outils qui

les appuieront ont été largement envisagés par l’ IETF, ainsi que leurs usages dans les

différentes phases de la transition.

Ainsi, la cohabitation entre les deux standards risque d’être relativement longue.

On peut estimer qu’à partir des premiers déploiements IPv6, il faudra au moins une

dizaine d’années pour qu’IPv6 devienne majoritaire. Qui plus est, il n’y a pas uniformité

dans ce domaine : il est probable que les ISP migrent bien avant les entreprises qui

cherchent d’abord à rentabiliser les applicatifs développés sous IPv4 avant d’investir dans

de nouvelles techniques.

C. Les procédures de migration

Il existe à présent plusieurs techniques permettant d’interopérer des réseaux IPv6 et

IPv4 ; ces techniques sont des outils Software.

Il manque à présent, parmi ces différents mécanismes, une grille d’utilisation précise

et des déploiements hors des laboratoires pour tester leur efficacité.

Les équipements d’interopérabilité sont conçus pour permettre le fonctionnement

des réseaux IPv4 et IPv6 sans rupture : un nœud IPv4 doit pouvoir adresser un nœud

IPv6, et vice versa. Ces équipements sont principalement des logiciels et s’apparentent

ainsi plus à des techniques qu’à des matériels.

Les routeurs peuvent présenter une double pile IPv4/IPv6 qui leur permet

d’acheminer indifféremment des paquets IPv4 ou IPv6. En effet, si certains réseaux sont

100% IPv6, il est à prévoir que la majorité des acheminements de données IPv6 se fasse

sur les réseaux IPv4 existants (cf. scenarii de transition).

La plupart des constructeurs déjà cités proposent des doubles piles. De la même

manière, sur les terminaux, les téléphones portables (notamment Ericsson) proposent des

doubles piles v4/v6.

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24

Pour les terminaux dont l’exploitation se fait au travers d’un OS purement logiciel

(ordinateurs, serveurs), les OS présentent aussi, dans leur quasi totalité, cette double pile.

Plusieurs outils d’interopérabilité existent :

les tunnels, permettent l’encapsulation de paquets v6 dans des paquets v4 (technique 6to4) : on peut ainsi opérer en v6 au travers des réseaux v4 existants. Les premiers ISP à proposer des services v6, faute d’infrastructures v6 natives, ont recours à ces techniques ;

les translations d’adresse sont également utilisées pour assurer l’interopérabilité (NAT-PT).

Nombre de techniques, globalement basées sur ces principes existent, et sont préconisées

par l’IETF dans le cadre de la transition ; elles doivent permettre d’assurer cette transition

avec un minimum de heurts. C’est l’épreuve du "terrain" qui seule pourra révéler la

valeur de ces solutions qui fonctionnent sur les bancs d’essais. Il manque aujourd’hui une

certaine visibilité au niveau de ces mécanismes : il faut à présent déterminer une "grille

d’utilisation" des mécanismes : quel mécanisme, dans quel cas, à quel endroit, à quel

moment ?

Aujourd’hui, certains acteurs se positionnent sur le marché comme fournisseur de

ces solutions de transition et d’interopérabilité : on retiendra notamment l’exemple de

Free6net au Canada qui fournit des solutions tunnels.

Figure 2 : Mécanismes de transition d’IPv4 vers IPv6 selon l’IETF

Les étapes de transition vers IPv6

Plusieurs scénarios de transition ont été élaborés par l’IETF.

Les équipementiers s’accordent pour définir 5 phases dans le processus de migration vers IPv6 allant de la domination totale d’IPv4 (situation actuelle) à la domination totale d’IPv6 (situation future a priori lointaine).

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Tableau 3 : Les 5 phases de transition vers IPv6

Phase Situation Outils

1 IPv4 = Internet Les outils connus et hérités de l’Internet actuel.

2 Quelques îlots v6 dans un océan de v4 Tunneling, 6to4, -over4, NAT-PT, etc. permettent de faire passer IPv6

dans les réseaux v4.

3 Des grands réseaux IPv4 et IPv6

cohabitent.

Chaque réseau a ses propres outils et la communication se fait grâce à

des outils comme NAT-PT, des socks-Gateway, …

4 IPv6 domine et quelques îlots IPv4

subsistent.

Les outils "inverses" de ceux de la phase 2 permettent à IPv4 de

traverser l’Internet v6 : DSTM, NAT-PT, 4to6, …

5 Internet = IPv6 Les outils sont ceux d’IPv6. Les derniers îlots d’IPv4 sont anecdotiques

et utilisent les outils de la phase 4.

En parallèle, les équipementiers envisagent plusieurs stratégies de transition pour les fournisseurs d’accès, on en dénombre essentiellement 4 se déclinant sur une échelle de coûts et temporelle :

IPv6 sur IPv4 : à base de tunnel ; c’est le réseau 6 Bone :

Sur ce scénario il y a une pléthore de méthodes définies par l’IETF. C’est par ce scénario

que commence l’arrivée d’IPv6 : ça ne coûte rien (upgrade gratuit) et il n’existe pas de

risques techniques. Des produits d’équipementiers permettent de faire du v6 sur v4 depuis

5 à 6 ans.

Ce scénario a une vocation pédagogique ; dès que l’on arrive à 100 ou 200 sites à gérer

via des tunnels cela devient vite ingérable.

IPv6 natif sur des liens dédiés :

Ce sont des opérateurs/ISP qui ont un réseau IPv4 sous ATM, Frame Relay,… Le but est

de séparer le trafic IPv4 du trafic IPv6 et de construire des liens dédiés sous IPv6. Ainsi

les opérateurs ne prennent pas de risques en séparant le réseau IPv4 qui est aujourd’hui

leur seule source de revenus. La gestion du réseau continue à se faire sous IPv4.

Le coût de ce scénario se limite aux liens dédiés plus quelques routeurs IPv6.

IIJ (Japon), NTT Verio ou Telia ont opté pour ce scénario.

Construire un réseau mixte IPv4 et IPv6 : 2 solutions sont alors possibles :

construire un réseau IPv4 et un réseau IPv6 gérés en Dual Stack,

solution MPLS.

Ce scénario est plus compliqué à mettre en œuvre ; cette fois-ci on a un réseau à la

fois IPv4 et IPv6.

On peut, sur ce scénario, ouvrir des accès IPv6 à des clients en déployant des

routeurs v6 uniquement sur le bord de réseau (Edge). Ce scénario n’implique pas de

changer tout le hardware mais seulement une partie et un upgrade logiciel sur tout le

réseau suffit.

Dans ce scénario, il y a un coût homme non négligeable puisqu’il faut mettre à jour tout

le réseau en software et conduire les tests nécessaires.

La solution MPLS permet de disposer d’une certaine flexibilité : on peut mettre à jour en

IPv6 les équipements de bord de réseau en fonction de la demande.

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Construire un réseau "IPv6 only"

Il y a très peu d’opérateurs qui veulent aujourd’hui remettre en cause toute leur

infrastructure IPv4. Dans ce scénario, l’opérateur doit changer tout le Hardware. Des

équipementiers leaders ont quelques demandes de la part de start-ups "Je dois créer un

nouveau réseau, pourquoi ne pas le faire directement en IPv6 ?".

Aujourd’hui, la technologie n’est pas assez mature pour ce scénario. De plus, il est

difficile de justifier un déploiement "IPv6 only" alors que l’Internet est IPv4 aujourd’hui :

on fera donc que du tunneling IPv4 dans IPv6 !

De plus, on ne trouve pas aujourd'hui d’outil de gestion de réseaux sous IPv6 (à

nuancer avec l’apparition de HP Openview en version bêta au Japon), ni de provisionning

sous IPv6.

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28

Dans cette partie on a réalisé des topologies réelles sur du vrai matériel CISCO :

ROUTEUR CISCO 2800

SWITCH CISCO CATALYST 2960

Voici les tests qu’on a fait :

A. Test 1 :

Dans ce test on va établir une connexion entre deux réseaux totalement IPV6, connecté

entre eux via une liaison série, comme il est présenté dans le schéma ci-dessous

1) Configuration des routeurs :

Routeur R1 :

Interface fastethernet:

R1(config)#ipv6 unicast-routing

R1(config)#interface fa0/0

R1(config-if)#ipv6 add AAAA:1::1/64

R1(config-if)#no shutdown

Interface serial:

R1(config)#int s0/1/1

R1(config-if)#ipv6 add AAAA:2::1/64

R1(config-if)#clock rate 56000

R1(config-if)#no sh

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29

DHCPv6:

R1(config)#ipv6 local pool VLAN10-pool AAAA:1::/48 64

R1(config)#ipv6 dhcp pool DHCPv6POOL

R1(config-dhcp)#prefix-delegation pool VLAN10-pool

R1(config-dhcp)#exit

R1(config)#int f0/0

R1(config-if)#ipv6 nd other-config-flag

R1(config-if)#ipv6 dhcp server DHCPv6POOL

R1(config-if)#exit

Configuration du Routage static:

R1(config)#ipv6 route AAAA:3::/64 S0/1/1

Routeur R2 :

Interface fastethernet:

R2#conf t

Enter configuration commands, one per line. End with CNTL/Z.

R2(config)#ipv6 unicast-routing

R2(config)#interface fa0/0

R2(config-if)#ipv6 add AAAA:3::1/64

R2(config-if)#no shutdown

Interface serial:

R2(config)#int s0/1/1

R2(config-if)#ipv6 add AAAA:2::2/64

R2(config-if)#no sh

DHCPv6:

R2(config)#ipv6 local pool VLAN10-pool AAAA:3::/48 64

R2(config)#ipv6 dhcp pool DHCPv6POOL

R2(config-dhcp)#prefix-delegation pool VLAN10-pool

R2(config-dhcp)#exit

R2(config)#int f0/0

R2(config-if)#ipv6 nd other-config-flag

R2(config-if)#ipv6 dhcp server DHCPv6POOL

R2(config-if)#exit

Configuration du Routage static:

R2(config)#ipv6 route AAAA:1::/64 S0/1/1

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30

2) Capture de trafic :

On a lancé un PING de la machine ayant l’adresse AAAA :1 ::100E:E27 : 1FDA :45BD

vers la machine ayant l’adresse AAAA : 3 ::8DDA :BA31 :937E :D4D1 , et on capture

le trafic avec WIRESHARK.

Voici le résultat obtenu :

On remarque que le trafic capturé est totalement IPv6, alors tous les paquet sont

encapsulés dans des trames IPv6.

B. Test 2 :

Dans cette 2éme

partie on va établir une connexion entre deux réseaux IPV6 reliés via une

liaison série configurée en IPV4.

Voici un schéma qui représente la topologie

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31

1) Configuration des routeurs :

Routeur R1 :

Configuration du Routage dynamique RIP:

R1(config)#ipv6 R1 rip rip_proc

R1(config-rtr)#exit

R1(config)#interface fastEthernet 0/0

R1(config-if)#ipv6 rip rip_proc enable

R1(config-if)#exit

Interface fastethernet:

R1(config)#ipv6 unicast-routing

R1(config)#interface fa0/0

R1(config-if)#ipv6 add AAAA:1::1/64

R1(config-if)#no shutdown

Interface serial:

R1(config)#int s0/1/1

R1(config-if)#ip add 10.0.0.2 255.0.0.0

R1(config-if)#clock rate 56000

R1(config-if)#no sh

DHCPv6:

R1(config)#ipv6 local pool VLAN10-pool AAAA:1::/48 64

R1(config)#ipv6 dhcp pool DHCPv6POOL

R1(config-dhcp)#prefix-delegation pool VLAN10-pool

R1(config-dhcp)#exit

R1(config)#int f0/0

R1(config-if)#ipv6 nd other-config-flag

R1(config-if)#ipv6 dhcp server DHCPv6POOL

R1(config-if)#exit

Configuration du Tunnel :

R1(config)#int tunnel 1

R1(config-if)#ipv6 address AAAA:4::2/126

R1(config-if)#tunnel source 10.0.0.2

R1(config-if)#tunnel destination 10.0.0.1

R1(config-if)#ipv6 rip rip_proc enable

R1(config-if)#end

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32

Routeur R2 :

Interface fastethernet:

R2#conf t

R2(config)#ipv6 unicast-routing

R2(config)#interface fa0/0

R2(config-if)#ipv6 add AAAA:3::1/64

R2(config-if)#no shutdown

R2(config-if)#exit

Interface serial:

R2(config)#int s0/1/1

R2(config-if)#ip add 10.0.0.1 255.0.0.0

R2(config-if)#no sh

DHCPv6:

R2(config)#ipv6 local pool VLAN10-pool AAAA:3::/48 64

R2(config)#ipv6 dhcp pool DHCPv6POOL

R2(config-dhcp)#prefix-delegation pool VLAN10-pool

R2(config-dhcp)#exit

R2(config)#int f0/0

R2(config-if)#ipv6 nd other-config-flag

R2(config-if)#ipv6 dhcp server DHCPv6POOL

R2(config-if)#exit

Configuration du Routage dynamique RIP:

R2(config)#ipv6 R1 rip rip_proc

R2(config-rtr)#exit

R2(config)#interface fastEthernet 0/0

R2(config-if)#ipv6 rip rip_proc enable

R2(config-if)#exit

Configuration du Tunnel :

R2(config)#int tunnel 1

R2(config-if)#ipv6 address AAAA:4::1/126

R2(config-if)#tunnel source 10.0.0.1

R2(config-if)#tunnel destination 10.0.0.2

R2(config-if)#ipv6 rip rip_proc enable

R2(config-if)#end

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33

2) Capture de trafic :

L’envoi de PING de la machine ayant l’adresse AAAA :1 ::100E:E27 : 1FDA :45BD

vers la machine ayant l’adresse AAAA : 3 ::E14B :C259 :A056 :C8DE

On remarque la même chose que le test précèdent, même si la liaison Série est en IPv4.

Pour vérifier les adresses des interfaces traversées par les trames on a tapé la commande

TRACERT sous Windows, et on a obtenu le résultat suivant :

Trace route IPV6 :

Le résultat obtenu indique que les trames utilisent une liaison configurée en IPv6 pour

passer à l’autre côté, on constate alors que c’est l’interface du tunnel qui a été utilisée

pour ce passage.

C. Configuration des machines en IPV6 :

Dans l'invite de commande, on tape IPV6 INSTALL pour installer le protocole TCP/IP

version 6 :

Les machines prennent des adresses IPv6 automatiquement, avec un prefix du réseau

auquel elles sont connectées.

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34

A la prochaine connexion la machine va prendre une nouvelle adresse IPv6, attribuée par

le serveur DHCPv6 configuré dans les routeurs.

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35

Dans ce contexte, on a réalisé une étude permettant de cerner les problématiques

de la migration d’IPv4 vers IPv6 en identifiant notamment les stratégies des différents

acteurs couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur des services Internet : équipementiers,

opérateurs, ISP, entreprises utilisatrices de technologies IP, fabricants de logiciels,...

L'étude s'est attachée en particulier à examiner les problématiques de cette migration sous

l'angle réglementaire et aussi technique et les impacts de celles-ci sur les réseaux et

services de télécommunications utilisant le protocole IP.

Puis on est passé vers la partie pratique avec des matériels CISCO (routeur de gamme

2800 et Switch catalyst 2960), dans la quelle on a réalisé des topologies réelles.