Rapport final Mali 31.12.08€¦ · i Sigles, abréviations et acronymes AGETIC Agence des...

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EVALUATION DES BESOINS EN INFORMATIONS AGRICOLES DANS LES ETATS DU GROUPE AFRIQUE-CARAÏIBES- PACIFIQUE (ACP) AFRIQUE Etude de cas : MALI Rapport final Préparé par : Jean Ernest OUEDRAOGO Pour le compte du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) Projet n° 4-7-41-207-5/f 30/12/2008

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  • EVALUATION DES BESOINS EN INFORMATIONS AGRICOLES DANS LES ETATS DU GROUPE AFRIQUE-CARAÏIBES- PACIFIQUE (ACP)

    AFRIQUE

    Etude de cas : MALI

    Rapport final

    Préparé par :

    Jean Ernest OUEDRAOGO

    Pour le compte du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA)

    Projet n° 4-7-41-207-5/f

    30/12/2008

  • EVALUATION DES BESOINS EN INFORMATIONS AGRICOLES DANS LES ETATS DU GROUPE AFRIQUE-CARAÏIBES- PACIFIQUE (ACP)

    AFRIQUE

    Etude de cas : MALI

    Rapport final

    Préparé par :

    Jean Ernest OUEDRAOGO

    Pour le compte du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA)

    Projet n° 4-7-41-207-5/f

    30/12/2008

  • Notice légal Ce rapport à été commandité par le CTA afin d’affiner sa connaissance des besoins en information des pays ACP. Le CTA ne peut en aucun cas se porter garant de la fiabilité des données, inclues dans le rapport, ni prendre la responsabilité des usages qui pourraient en être fait. Les opinions exprimées ici sont celles de leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue du CTA. Le CTA se réserve le droit de sélectionner des projets et des recommandations portant sur son mandat. (ACP-UE) Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA) Agro Business Park 2 6708 PW Wageningen Pays-Bas Site web : www.cta.int E-mail : [email protected]

  • Remerciements

    Au terme de cette étude sur l’évaluation des besoins en informations agricoles dans les états du groupe Afrique - Caraïbes – Pacifique que j’ai eu l’honneur d’entreprendre au titre du Mali, je tiens à remercier sincèrement tous ceux et toutes celles qui de façon directe ou indirecte ont contribué à la réalisation du présent document.

    J’ai été très touché par la disponibilité des responsables et agents des différentes institutions étatiques, privées et des associations à la base qui souvent, malgré la rareté des documents demandés dans le cadre de cette étude, ont fait preuve d’un grand dévouement. Je ne saurai les citer nommément, ils se reconnaîtront sûrement à travers ces lignes.

    Ces remerciements vont également aux responsables du CTA, chargés de la coordination de cette étude, par l’important travail de préparation fourni. Ils nous ont permis de disposer d’informations utiles avant le début de l’étude.

    J’exprime également ma profonde gratitude au Coordonnateur régional qui, durant toute la durée du travail, a été à nos côtés pour nous appuyer, nous orienter et attirer notre attention sur certains aspects, ceci dans le seul but de parvenir à un travail de qualité.

    Enfin, ma pensée va à mes collègues consultants des autres pays, malgré la distance, ils m’ont énormément inspiré, chaque fois que je pense à chacun d’eux et à l’idée que nous visons le même objectif à travers cette étude.

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    Sigles, abréviations et acronymes

    AGETIC Agence des technologies de l’information et de la communication AFIM Association des fournisseurs internent au Mali AMADER Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Domestique et de

    l’Electrification Rurale. AMAP Agence malienne de presse et de publicité AN Assemblée Nationale ASACO Association de Santé Communautaire AUEP Association des Usagers de l’Eau Potable CAFO Coordination des ONG féminines au Mali CEDEAO Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest CILSS Comité inter état de lutte contre la sécheresse au sahel CLIC Centre local d’information et de communication CLSP Cadre stratégique pour la lutte contre la pauvreté CMC Centre multimédia communautaire CMDT Compagnie Malienne de développement textile CNESOELER Centre National de l’Energie Solaire et des Energies Renouvelables CRT Comité de régulation des télécommunications CSCOM Centre de santé communautaire CSDRAI Consultation sectorielle sur le développement rural et I’agriculture irriguée CTA Centre technique de coopération agricole et rurale CTA Centre technique de coopération agricole et rurale DGNR Direction Nationale du génie rurale DIEPA Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement DNA Direction Nationale de l’agriculture DNCN Direction nationale de la conservation de la nature DNHE Direction Nationale de l’Hydraulique et de l’Energie DNP Direction nationale de la pêche DNSI Direction nationale de la statistique et de l’informatique DRA Direction régionale de l’agriculture FAO Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FENAFER Fédération nationale des femmes rurales du Mali FENAJER Fédération nationale des jeunes ruraux du Mali FETEMA Fédération de télécentres communautaires du Mali FODESA Fonds de développement en zone sahélienne GIC Gestion de l’information et de la communication IDH Indice du développement humain IER Institut de l’économie rurale LOA Loi d’orientation agricole MALITEL Mali télécommunication OMA Observatoire du marché agricole OMC Organisation Mondiale du Commerce ORTM Office des radiodiffusions et télévision du Mali

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    PACOGERE Programme d’appui à la conservation et gestion de ressources naturelles PACT Programme d’appui aux collectivités territoriales PASAOP Programme d’appui aux services agricoles et aux organisations paysannes PCDA Programme de compétitivité et de diversification agricoles PDRHS Projet de Développement des Ressources Halieutiques du Lac de Sélingué PMEDP Programme pour des Moyens d’Existence Durables dans la Pêche PNAE Programme National d’Action Environnementale PNIR Programme national d’infrastructures rurales PNUD Programme des nations unies pour le développement PPP Partenariat public privé PRODEC Programme décennal du développement de l’éducation PRODESS Plan décennal du développement sanitaire et social PTF Partenaires techniques et financiers RECOTRADE Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement ROOPA Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de Afrique

    de l’ouest SCN Service de la conservation de la nature SDDR Schéma directeur du développement rural SOTELMA Société des télécommunications du Mali STP/ CIGQE Secrétariat Technique Permanent du Cadre institutionnel de la gestion des

    questions environnementales TIC Technologie de l’information et de la communication UEMOA Union économique et monétaire ouest africaine UNESCO Organisation des nations unies pour l’éducation la science et la culture UPA Unités de production agricoles URTEL Union des radios et télévisions libres du Mali USAID Agence d’aide des Etats-Unis Taux de change 1 euro = 655,957 FCFA (30/12/2008)

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    TABLES DE MATIERES Remerciements Sigles, abréviations et acronymes ................................................................................................................................... i Résumé analytique......................................................................................................................................................... v 1. INTRODUCTION............................................................................................................................. 1 2. PROFIL PAYS................................................................................................................................ 2

    2.1 Agriculture, pêche, ressources financières et élevage......................................................................................... 3 2.1.1 Agriculture .................................................................................................................................................... 3 2.1.2 Pêche ........................................................................................................................................................... 4 2.1.3 Ressources forestières................................................................................................................................. 4 2.1.4 Elevage et pastoralisme ............................................................................................................................... 5

    2.2 Brève description de la situation des infrastructures des TIC et des récents développements dans le secteur .. 5 3. SITUATION DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION POUR L’AGRICULTURE ET LE

    DEVELOPPEMENT RURAL................................................................................................................................... 8 3.1 Cadre institutionnel, réglementaire et politique .................................................................................................... 8 3.2 Aspects opérationnels........................................................................................................................................ 10

    3.2.1 Description des services d’informations agricoles ...................................................................................... 10 3.2.2 Sources d’information ................................................................................................................................ 12 3.2.3 Produits et services d’informations fournis ................................................................................................. 13 3.2.4 Capacité de Gestion de l’information et de la communication.................................................................... 15

    3.3 Intervention d’aide au développement de l’information et de la communication pour l’agriculture et le développement rural .......................................................................................................................................... 17

    4. ANALYSE DES BESOINS INSTITUTIONNELS (POINTS FORTS ET GOULOTS D’ETRANGLEMENT/POINTS FAIBLES) ................................................................................................................................. 19

    4.1 Besoins en information ...................................................................................................................................... 19 4.2 Besoins en termes de renforcement des capacités ........................................................................................... 22 4.3 Feed back sur l’utilisation des produits et services CTA. ................................................................................... 28

    5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ....................................................................................... 29 5.1 Conclusions ....................................................................................................................................................... 29

    5.1.1 Besoins en informations ............................................................................................................................. 29 5.1.2 Besoins en termes de renforcements de capacités.................................................................................... 30 5.1.3 Points de vue des utilisateurs des produits du CTA ................................................................................... 30 5.1.4 Partenaires et bénéficiaires potentiels ....................................................................................................... 31

    5.2 Recommandation............................................................................................................................................... 31 5.2.1 Besoins en information............................................................................................................................... 31 5.2.2 Besoins en renforcements des capacités................................................................................................... 32 5.2.3 Produits et services de CTA....................................................................................................................... 32 5.2.4 Partenaires et bénéficiaires potentiels ....................................................................................................... 34

    6. PROPOSITIONS DE STRATEGIE D’INTERVENTION ET D’UN PLAN D’ACTION POUR LE CTA ................. 36 6.1 Propositions de stratégies.................................................................................................................................. 36 6.2 Propositions de stratégie d’intervention et d’un plan d’action pour le CTA ........................................................ 38

    ANNEXES ...................................................................................................................................... 41

    Annexe I : Termes de référence............................................................................................................................... 42 Annexe II : Profil du Mali .......................................................................................................................................... 50 2.1 Profil général du secteur de l’agriculture............................................................................................................ 50

    2.1.1 Taille de la population agricole.................................................................................................................. 50 2.1.2 Terres agricoles, forêts et zones de pêche : .............................................................................................. 51 2.1.3 Système de production agricole ................................................................................................................. 58 2.1.4 Poids de l’agriculture dans l’économie ....................................................................................................... 60 2.1.5 Les denrées principales et produits secondaires ....................................................................................... 63 2.1.6 Principaux marchés à l’exportation ............................................................................................................ 66 2.1.7 Accords commerciaux touchant l’agriculture .............................................................................................. 67 2.1.8 Politiques sectorielles en matière d’agriculture, d’élevage et de ressources forestières ............................ 68 2.1.9 Cadre institutionnel, réglementaire et politique pour l’information et la communication ............................. 69

    2.2 Profil socio économique..................................................................................................................................... 71 2.2.1 Démographie.............................................................................................................................................. 71 2.2.2 Niveau d’alphabétisation et de langues...................................................................................................... 73

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    2.2.3 Accès aux services de base ....................................................................................................................... 75 2.2.4 Exode rural vers les zones urbaines .......................................................................................................... 79

    2.3 Médias et télécommunications........................................................................................................................... 79 2.3.1 Journaux, périodiques, radio et télévision .................................................................................................. 79 2.3.2 Services de télécommunication.................................................................................................................. 93 2.3.3 Ordinateurs et Internet ............................................................................................................................... 95

    Annexe III : Profil des institutions.......................................................................................................... 96 3.1 Liste générale des institutions présentes dans le secteur de l’agriculture et du développementrural. ............... 96 3.2 Liste sélective des institutions.......................................................................................................................... 112

    Annexe IV : Liste des institutions et personnes interrogées ....................................................................................... 143 Annexe V : Références bibliographiques.................................................................................................................... 147

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    Résumé analytique

    Introduction

    La mission du Centre de Coopération Technique Agricole et Rurale (CTA) est d’aider au développement agricole et rural des pays ACP, principalement, dans son volet information et communication.

    A travers la présente étude qu’elle a initiée dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest, le CTA ambitionne de répondre à sa vocation première qui est de faire en sorte que les volets de l’information, de la communication et des nouvelles technologies soient un des leviers de développement du monde rural. L’étude se veut un état des lieux de la gestion de l’information, de la communication et des nouvelles technologies en faisant ressortir les besoins, les attentes et les contraintes en la matière et en prenant en compte de nouveaux partenaires qui désormais, jouent un rôle capital dans le domaine de la collecte et de la diffusion de l’information en milieu rural.

    Le Mali est un pays agricole par excellence avec une population rurale d’environ 73% de la population totale. Cette population rurale, à grande majorité analphabète, a plus que besoin d’information et de communication pour mieux s’organiser, produire et vendre en un mot, s’épanouir dans sa principale activité qui est la production agricole.

    Répondant ainsi aux termes de référence, le consultant s’est attaché durant cette étude à faire le diagnostic des différentes préoccupations et proposer des pistes de solutions dont la prise en compte, on l’espère, contribuera sensiblement à la promotion du monde rural.

    Objectifs de l’étude

    L’objectif général de cette étude est d’améliorer les stratégies de collaboration avec les organisations ACP actives dans l’agriculture et la pertinence de l’appui du CTA aux pays africains ACP.

    De manière spécifique, la présente étude s’attachera à :

    - Passer en revue les principaux services et les acteurs du secteur de l’agriculture (en matière d’offre d’information) en mettant l’accent sur leurs atouts, leurs points faibles et les opportunités de collaboration avec le CTA ;

    - Identifier les besoins des acteurs clés des principaux partenaires stratégiques pour les services et produits du CTA, en terme d’informations agricoles et de renforcement des capacités de GIC ;

    - Identifier les potentiels partenaires stratégiques pour les activités et services du CTA (En accordant une attention particulière à des entités telles que les organes de presse, les maisons d’édition, les stations radiophoniques, les chaînes de télévision et les réseaux de journalistes) ;

    - Elaborer des données de référence sur l’état de la GIC et des TIC dans le pays concerné pour faciliter les activités ultérieures de suivi et de mise à niveau.

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    L’étude devra aider le CTA à améliorer et mieux cibler ses interventions et activités en faveur des partenaires et bénéficiaires potentiels (notamment les femmes, les jeunes, le secteur privé et les associations de la société civile) ; avoir un tableau plus détaillé de leurs besoins, mettre au point une stratégie adaptée et élaborer un cadre d’action en conséquence. L’étude devra également mettre en évidence les besoins spécifiques en produits et services du CTA et permettre ainsi d’en améliorer la fourniture.

    Méthodologie

    Pour mener à bien cette étude, le consultant a procédé premièrement à une recherche documentaire, complétée en cela par la réunion d’information, tenue du 16 au 17 août 2007 à Abidjan en Côte d’Ivoire et qui a réuni tous les consultants des différents pays. Au cours de cette réunion, des informations plus détaillées sur le présent travail ont été données.

    Ensuite, un inventaire complet des institutions a été fait à l’échelle du pays. A ce titre, cent deux (102) structures ont été passées en revue parmi lesquelles on dénombre des organisations associatives, des institutions publiques, des organes et réseaux de médias qui oeuvrent de manière directe ou indirecte dans le monde rural. Compte tenu de leur importance dans le développement du secteur agricole de par les activités qu’elles mènent d’une part et de leur zone de couverture d’autre part, dix neuf (19) structures ont été sélectionnée et soumises à un entretien pas le biais de questionnaire. Ces entretiens se sont prolongés de manière informelle auprès d’autres personnes ressources dont le niveau de connaissance du monde rural au Mali nous a apporté un éclairage fructueux C’est le résultat de toute cette démarche qui constitue le contenu du présent rapport.

    Les résultats escomptés

    Les résultats attendus de cette étude sont :

    - Une description et une analyse de l’état des infrastructures, des services d’information et des capacités de GIC des institutions impliquées dans l’agriculture et le développement rural ;

    - Une identification des besoins en termes d’information et de renforcement des capacités de GIC pour les principales institutions et les potentiels partenaires clés du CTA présents dans le secteur du développement agricole et rural ;

    - Une compilation de données de référence sur l’état de la GIC et des TIC dans l’agriculture et le développement rural pour un meilleur suivi de la situation.

    Conclusions

    Besoins en informations

    Comme on peut le constater, les acteurs du monde rural ont le plus besoin d’informations pour leur auto promotion. Ces informations sont communes à plusieurs d’entre elles comme celles relatives au développement et au financement des programmes, aux foires et expositions, à la gestion de l’information au sein de l’organisation, aux réseaux disponibles axés sur l’agriculture, etc. D’autres sont spécifiques et liées à la nature de l’activité que mène l’institution.

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    Le principal constat que nous avons pu dégager est que l’information existe et même en abondance, mais très souvent hors de portée de ceux qui en ont réellement besoin pour pouvoir mieux s’organiser, mieux produire et mieux vendre. Un certain nombre d’obstacles sont à l’origine de cette situation et en premier lieu, on peut relever le phénomène de l’analphabétisme dont le taux est le plus élevé dans le monde rural. Ce fait est aggravé par une faible considération des langues nationales dans la production et dans la diffusion des informations pour les acteurs du monde agricole. Ensuite, vient le manque d’information sur les sources possibles, même pour ceux qui sont instruits et qui ne savent pas où ils peuvent accéder aux informations susceptibles de les aider dans leurs activités. A cela, il faut ajouter le fait que ceux là qui sont chargés de collecter et de diffuser l’information, ne sont pas toujours au fait des réalités socio culturelles de leurs publics cibles. Donc, ils ne sont pas bien armés pour fournir l’information à ce public cible comme il se doit en tenant compte de leur spécificité. L’on a pu noter aussi que la seule disponibilité de l’information ne suffit pas. Il faut en plus pouvoir la fournir sur un support approprié et facilement accessible. A ce niveau, on n’a pas toujours tenu compte de la capacité des bénéficiaires à pouvoir disposer de ces supports et à pouvoir les exploiter convenablement. Tous ces constats nous enseignent qu’il reste beaucoup de travail à faire pour aboutir à une information pleine et entière du monde agricole. Pour y parvenir, chacun des acteurs (état, associations paysannes, organismes internationaux, etc.) devra dans le domaine qui est le sien mettre la main dans la pâte. Besoins en termes de renforcements de capacités

    Au cours du présent rapport, on a pu apercevoir que le secteur de la GIC et des TIC ne sont pas les mieux logés pour ce qui concerne les moyens matériels et financiers, généralement mis à sa disposition.

    On constate également une faiblesse quant à la quantité et à la qualité des ressources humaines qui évoluent dans ce domaine et si l’on sait qu’il connaît d’incessantes mutations et que le personnel ne bénéficie pas toujours de la formation et de recyclage appropriés, on peut deviner aisément qu’un déphasage existe par rapport au niveau technique atteint, présentement par les secteurs de domaine de la communication et des nouvelles technologies de l’information.

    Si l’on ajoute à ce constat, le manque de cadre de concertation au niveau national, dans lequel les différents acteurs peuvent s’exprimer et harmoniser leurs actions, il va sans dire que les obstacles sont nombreux à relever pour répondre aux différents besoins en matière de renforcement de capacités, tels que exprimés par les différentes structures.

    Ces besoins il faut le rappeler sont nombreux et variés et vont de l’appui à la mise en place de stratégie et de plan en GIC et TIC, à la formation sur divers thèmes comme la gestion de

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    l’information au sein de l’institution, l’exploitation du matériel numérique, l’appui à la gestion des centres de documentation.

    C’est dire qu’à ce niveau également, une synergie d’action est plus que souhaitable pour satisfaire à ces différentes doléances exprimées

    Points de vue des utilisateurs des produits du CTA

    Les partenaires classiques de CTA apprécient très positivement les produits qu’ils utilisent et souhaitent vivement le maintien et le renforcement du partenariat qu’ils entretiennent avec CTA. Une structure comme la coopérative Jamana qui collaborait activement avec CTA, notamment à travers la coédition d’une brochure sur les banques de céréales, constate que cette collaboration n’existe pratiquement plus. Aussi, elle souhaite sa reprise. Au niveau des services offerts par CTA, l’on constate également un intérêt particulier des acteurs, même si, nombreux sont ceux qui les découvrent pour la première fois. C’est dire, que les prestations du CTA se doivent davantage d’être vulgarisées auprès du plus grand nombre d’acteurs.

    De même, une impression se dégage sur l’absence de feed back régulier entre le CTA et ses partenaires. La présence d’un tel feed back aura été l’occasion d’échanges réguliers. Partenaires et bénéficiaires potentiels

    Comme partenaires potentiels du CTA, il est nécessaire de mettre l’accent sur les structures qui : - Tiennent un rôle capital dans le dispositif agricole au niveau national, ayant déjà un

    partenariat avec le CTA, lequel partenariat devrait être renforcé ; • l’Institut de l’économie rurale (IER) : • la Direction nationale de l’agriculture (DNA) : • l’Office du Niger • l’Observatoire du marché agricole : • la Coopérative Jamana

    - Regroupent des entités de collecte et de diffusion de l’information en milieu rural, qui sont largement représentées dans l’échiquier national, mais disposant de peu de moyens en matière de GIC et des TIC.

    • l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL) : • le cinéma numérique ambulant (CNA) • la fédération des femmes et jeunes ruraux

    Recommandations Besoins en information Pour améliorer la collecte et la diffusion de l’information, la prise en charges des principaux points énumérés ci-dessous est nécessaire :

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    - Mettre en place un organe au plan national chargé d’orienter et de coordonner les activités en matière d’information et de communication entreprises par les différents acteurs ; Acteurs : Etat- Partenaires techniques et financiers (PTF)- CTA

    - Elaborer une politique et une stratégie d’information et de communication au profit des

    institutions ; Acteurs : Etat-PTF

    - Faire l’inventaire des différentes sources d’information, au plan national et international et de procéder à une large diffusion des informations relatives aux :

    • possibilités de financement ; • calendrier de foires et d’exposition diverses • techniques de conservation et de séchage des produits

    Acteurs : CTA- Institutions régionales et nationales

    - Poursuivre et renforcer les actions d’alphabétisation au profit des populations rurales.

    Acteurs : Etat- PTF - Créer un environnement lettré en milieu rural en renforçant la capacité des journaux, des

    fiches techniques et autres publications en langues nationales et en développant l’installation progressive de centres de documentation ; Acteurs : Etat- PTF

    - Renforcer les réseaux entre les différents acteurs, principalement ceux qui sont à la base pour faciliter les échanges mutuels ; Acteurs : CTA

    - Valoriser les savoirs locaux et les nouvelles du terroir par une diffusion efficiente des informations locales dans les médias et télécentres communautaires Acteurs : CTA- Etat- PTF

    Besoins en renforcement de capacités Les besoins exprimés en matière de renforcement de capacités par les structures que nous avons rencontrées durant l’étude nous permettent de faire les recommandations suivantes :

    - Renforcer le personnel de la GIC et des TIC en quantité et en qualité par un recrutement conséquent et par un plan de formation bien élaboré ; Acteurs : Etat- PTF- CTA

    - Mettre à disposition des structures une politique et une stratégie de communication Acteurs : CTA- Partenaires nationaux

    - Renouveler ou renforcer le matériel de fonctionnement et de déplacement des structures oeuvrant dans le secteur de l’information et des TIC en milieu agricole ; Acteurs : Etat- PTF

    - Mettre en place une politique de formation continue des acteurs de la GIC et des TIC, par des ateliers, des rencontres d’échanges, des séminaires etc. sur des thèmes de préoccupation générale comme :

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    • Les techniques de collecte et de diffusion de l’information sur l’agriculture ; • La valorisation et la publication du savoir local ; • Les questions sur l’aspect genre ; • La production des émissions radiophoniques ;

    - Les techniques de rédaction, d’édition et de mise en forme des publications, journaux et rapports divers. Acteurs : Etat – CTA – Autres partenaires

    Produits et services de CTA

    - Créer les conditions (Vulgarisation du site Web, participation à des foires et expositions, rencontres diverses, insertion dans la presse écrite pour vulgariser et faire connaître davantage tous les produits et services de CTA auprès des utilisateurs classiques et potentiels ;

    - Créer un mécanisme permettant d’être en contact régulier avec ses partenaires sur le terrain

    dans l’objectif d’avoir un feed back et au besoin réajuster ses approches ; - Etendre son réseau de partenariat en mettant plus l’accent sur des structures nouvelles,

    démunies, mais qui ont une forte présence dans le monde rural comme la fédération des femmes et jeunes ruraux, le réseau des communicateurs traditionnels, les radios et les télécentres communautaires.

    - Explorer et valoriser de nouveaux canaux de communication dans la diffusion et la

    transmission des messages (Théâtre, chants, contes, boites à images …)

    - Créer un mécanisme pour permettre à tous les partenaires du CTA au Mali de pouvoir se connaître et de se concerter mutuellement

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    � �5. . INTRODUCTION 1. Le Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA) a été créé en 1983 dans le

    cadre de la Convention de Lomé entre les États du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et les pays membres de L’Union Européenne. Depuis 2000, le CTA exerce ses activités dans le cadre de l’Accord de Cotonou ACP-CE.

    2. Les activités du CTA sont aujourd’hui réparties entre trois groupes de programmes/ départements opérationnels :

    - Produits et services d’information ; - Services et canaux de communication ; - Techniques et systèmes de gestion de l’information et de la communication (GIC).

    3. C’est dans l’objectif de faire régulièrement l’état des lieux de ses activités présentes et de se projeter vers l’avenir en prenant en compte les évolutions permanentes du secteur que le CTA depuis 2003 entreprend cette étude dont les objectifs sont les suivants :

    - passer en revue les principaux services et les acteurs du secteur de l’agriculture (en matière d’offre d’informations), en mettant l’accent sur leurs atouts, leurs points faibles et les opportunités de collaboration avec le CTA ;

    - identifier les besoins des acteurs clés des principaux partenaires stratégiques pour les produits et services du CTA, en termes d’informations agricoles et de renforcement des capacités de GIC ;

    - identifier les potentiels partenaires stratégiques pour les activités et services du CTA (en accordant une attention particulière à des entités telles que les organes de presse, les maisons d’édition, les stations radiophoniques, les chaînes de télévision et les réseaux de journalistes) ;

    - élaborer des données de référence sur l’état de la GIC et des TIC dans le pays concerné pour faciliter les activités ultérieures de suivi et de mise à niveau.

    4. Les résultats attendus au terme de cette étude seront entre autres, de faire une description de la capacité en GIC et en TIC du pays, d’identifier les besoins en information et en renforcement des capacités des partenaires présents et potentiels.

    5. La méthodologie utilisée dans le cadre du présent travail à été de faire une étude littéraire et des entretiens avec les principaux acteurs et les parties prenantes du secteur, soit par des échanges directs, soit à travers un questionnaire.

    6. Pour ce qui est du Mali, c’est cette approche qui a été de mise. Et les présents résultats sont les fruits d’une recherche approfondie tant dans le domaine littéraire qu’au niveau des principaux acteurs du monde rural de manière générale et principalement dans le volet de l’information, de la communication et des TIC. Ils permettent d’avoir une idée précise sur la situation du Mali dans ce domaine : ses potentialités, ses contraintes, mais aussi ses perspectives.

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    � �5. . PROFIL PAYS 7. Le Mali couvre une superficie de 1 241 238 km carré soit environ 4% de la superficie totale

    de l’Afrique. Il partage 7 000 Km de frontières avec 7 pays à savoir l’Algérie au Nord, le Niger à l’Est, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée au Sud, le Sénégal et la Mauritanie à l’Est.

    8. Le pays connaît quatre types de climats :

    - Désertique au Nord : pluviométrie de moins de 200 mm - Sahélien au centre : Pluviométrie annuelle comprise entre 200 et 600 mm - Soudanien : Pluviométrie annuelle comprise entre 600 et 1 200 mm - Pré guinéen au sud : Pluviométrie supérieure à 1200 mm.

    9. Au Mali, il existe deux saisons qui s’alternent ce sont :

    - La saison sèche dont la durée varie de neuf (9) mois au nord (octobre à juin) à six (6) mois au sud (novembre à avril).

    - La saison humide ou hivernage, de mai à octobre au sud et de juillet à septembre au nord avec des intersaisons plus ou moins marquées correspondant à des mois ni pluvieux, ni secs.

    10. La population du Mali était à estimée en avril 2007 à 13,1 millions d’habitants avec un taux

    de croissance démographique de 2,2 %. Cette population est à majorité rurale, environ 73%.

    11. Elle se caractérise aussi par le nombre élevé des femmes près de 52% de la population totale et une faible proportion des personnes de plus de 60 ans, expliquant ainsi le taux de l’espérance de vie à la naissance qui est de 49 ans pour la population totale (Hommes : 40,5 ans, Femmes : 51ans).

    12. La population est inégalement repartie dans l’espace avec une forte concentration dans sa partie sud et un faible peuplement dans les régions nord (Tombouctou, Gao, Kidal).

    13. Le taux d’alphabétisation de la population est assez faible, 46,4 %. Le taux d’alphabétisation des hommes qui est de 53,5% est supérieur à celui des femmes qui n’est que de 39,6%.

    14. La langue officielle est le français, mais le bambara est la langue nationale la plus parlée par la population, 80% de locuteurs, les peuls 17%, les soninké 15%, les touaregs, les sonrai et maures 16%.

    15. Pays agricole par excellence, la population évoluant dans le secteur agricole s’élève à environ 9 912 460 personnes. Cette population agricole se concentre principalement dans les régions situées dans la partie sud du pays (Koulikoro, Mopti, Sikasso, Ségou) avec 68,42% de la population agricole. La population agricole masculine est de 5 570 569 personnes, celle des femmes, 4 341 891.

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    2.1 Agriculture, pêche, ressources financières et élevage

    2.1.1 Agriculture

    16. L’importance de l’agriculture au Mali n’est plus à démontrer. Comme souligné plus haut, 73% de sa population totale y évolue. Elle contribuait en 2003 à 23 % du PIB selon le recensement agricole, 2004

    17. Les terres cultivées sont passées de 2 619 679 ha en 2001 à 3 276 176 ha en 2005 dont 120 000 ha de superficie irriguée sur un potentiel irrigable estimé à 2 millions d’hectares. 694 560 exploitations agricoles pratiquent l’agriculture avec une superficie moyenne de 4,5 ha par exploitation.

    18. Le Mali cultive principalement des céréales (mil, maïs, sorgho, riz, fonio) qui occupent à elles seules 72% de la superficie totale agricole, les cultures industrielles 19% et les légumineuses 8%.

    19. Le système agricole malien est caractérisé par son caractère extensif à cause surtout du faible usage des intrants. En effet, selon les estimations, plus de 45% des surfaces cultivées ne bénéficient d’aucune fertilisation. Ce système a pour conséquence un appauvrissement du potentiel foncier.

    20. II est également marqué par une faible mécanisation, la daba et la houe demeurent les principaux outils de travail dans la majorité des exploitations. II va s’en dire que la productivité reste sensiblement faible. Mais il y a lieu de souligner que le gouvernement entreprend présentement de gros efforts pour assurer la mécanisation de l’agriculture par l’installation d’une usine de montage de tracteurs à Samaya, localité située à une quinzaine de Km de la capitale. Cette opération est le fruit de la coopération entre le Mali et l’Inde.

    21. C’est une agriculture largement sujette à la pluviométrie, laissant donc une petite place à l’agriculture irriguée. La résultante est qu’en cas de faiblesse de la pluviométrie, l’insuffisance alimentaire s’installe. De pareilles situations sont assez récurrentes. Pour parer à cette situation, le gouvernement a initié depuis quelques années le système de pluie provoquée dénommée ‘’Opération SANGUI’’ (Sangui signifie pluie en langue nationale bambara)

    22. Le niveau d’instruction des producteurs est moins élevé car c’est dans ce milieu qu’il y a le plus grand nombre d’analphabètes. Il en est de même pour le niveau de l’encadrement par les services techniques. A titre d’exemple, 41% des hommes ont accès au service d’encadrement contre 29% pour les femmes.

    23. Toutefois, une situation contraire est à noter dans la zone cotonnière et dans l’office du Niger où le riz qui est la principale culture se fait par voie irriguée. Dans ces zones, l’on constate une mécanisation assez poussée, un taux d’encadrement élevé, principalement dans les zones cotonnières, et un taux d’accès au crédit plus sensible. Les producteurs de ces zones connaissent un niveau d’alphabétisation assez sensible.

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    2.1.2 Pêche

    24. Le bassin hydraulique du Mali est composé de fleuves, de lacs et de cours d’eau. Le fleuve Niger traverse le pays sur 1 780 km. Toutes ces potentialités réunies donnent une estimation globale d’un réseau hydrographique d’environ 5 000 km couvrant une superficie de 36 000 Km carré.

    25. Ces atouts sont à la base d’une activité de pêche assez dynamique et qui apporte à l’état 90 milliards de FCFA (137 millions d’euros) soit plus de 4% du PIB national sur la base de 100 000 tonnes produites par an. La Pêche contribue également au budget de l’Etat de façon substantielle, à travers les redevances versées par les acteurs de la filière et les impôts et taxes prélevés.

    26. Le secteur de la pêche est animé par trois catégories d’acteurs qui se distinguent par leur rôle, ce sont les pêcheurs professionnels migrants et sédentaires : (essentiellement d’ethnie Bozo) qui engagent l’essentiel de leur force de travail dans la pêche pour rentabiliser au mieux leurs investissements. La pêche pour cette catégorie d’acteurs constitue une activité économique à part entière. Ensuite, nous avons la transformation des produits assurée généralement par les femmes et les commerçants.

    27. Mais l’essor de cette activité entraîne ces derniers temps une floraison d’associations et de syndicats de pêcheurs dans un souci de mieux organiser la profession.

    2.1.3 Ressources forestières

    28. Dans le secteur de la forêt, la superficie en forêt classée s’élevait en 2005 à 108 450 ha. La production est composée principalement du bois de chauffe, du bois de service et d’œuvre.

    29. En plus de ces produits, il faut citer également ceux relevant des cueillettes, les fruits sauvages et les essences pour la pharmacopée. Les produits de la pharmacopée interviennent largement dans les soins de santé des populations surtout en milieu rural.

    30. Dans le secteur forestier, le système d’exploitation se fait de trois manières :

    - le système incontrôlé consiste en la délivrance de permis d’exploitation et qui laisse toute latitude à son propriétaire d’exploiter la forêt sans aucun suivi ne soit exercé à son égard ;

    - le système orienté délimite la superficie à exploiter par le titulaire du permis ; - le système contrôlé défini un plan d’aménagement avec création de parcelles.

    L’exploitation y est suivie par des agents forestiers. Des opérations de sylviculture sont entreprises dans ces périmètres.

    31. Le secteur forestier tient une place de choix dans l’économie malienne. Il contribue au PIB pour 4,9%. Il fournit 25% des exportations. Si l’on tient compte des produits de cueillette, des fruits sauvages et des essences pour la pharmacopée, la valeur estimative des produits du secteur forestier indépendant, du fourrage arboré serait de l’ordre de 70 milliards CFA (107 millions d’euros) par an.

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    2.1.4 Elevage et pastoralisme

    32. L’effectif total est estimé à 24 367 4668 têtes. Cela fait du Mali un des grands pays d’élevage en Afrique de l’ouest. Le système dominant est l’élevage sédentaire qui représente 82,56% de l’effectif total contre 17,4% pour l’élevage nomade. L’élevage moderne quant à lui est marginal et ne concerne que 0,04%, principalement concentré à Bamako.

    33. L’élevage constitue une activité de subsistance pour plus de 30% de la population et sur le plan économique, sa contribution au PIB est estimée à 12% et son apport aux recettes d’exportation était de 40 milliards (61 millions d’euros) soit 17,5 % en 1995, occupant ainsi la troisième place après l’or et le coton.

    34. La politique de développement de ce sous secteur s’inscrit dans les orientations définies dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. L’objectif étant de promouvoir le développement de ce sous secteur dans une perspective de croissance économique durable.

    35. Pour atteindre cet objectif, des axes stratégiques majeurs se dégagent et qui sont entre autres :

    - l’amélioration de la productivité et de la productivité du cheptel ; - l’amélioration de la commercialisation, de la transformation et de l’industrialisation ; - le renforcement des capacités des acteurs du sous secteur de l’élevage et le

    désengagement de l’Etat dans le cadre de la privatisation et du transfert des compétences.

    �5.1. Brève description de la situation des infrastructures des TIC et des récents

    développements dans le secteur

    36. Le secteur des TIC au Mali a connu une forte croissance suite à la décision du Gouvernement d’adopter une politique d’ouverture progressive du secteur. La compétition a entrainé une croissance exponentielle du parc d’abonnés, une diversification des produits pour les utilisateurs et une baisse significative des prix. La densité globale a atteint 15% en juillet 2007, au-dessus de la moyenne de densité globale dans la sous région qui est de 12%.

    37. Pour le réseau fixe, le nombre de lignes fixes est passé de 65.834 en 2004 à 81.785 en juillet 2007 avec une concentration des lignes à Bamako qui regroupe les 2/3 des lignes facturées. La SOTELMA domine encore le marché du fixe. Malgré sa Licence globale, Orange Mali ne s’est intéressée au secteur du fixe que récemment, à travers son offre convergente (Internet + ligne fixe) utilisant la technologie WI-Max. Le nombre total d’abonnés fixe d’Orange s’élève à 2 500.

    38. Pour le réseau mobile, la concurrence est effective. Ce secteur du marché de télécommunication a connu une croissance hautement sensible dépassant les prévisions les plus optimistes grâce à une libéralisation réussie qui a drainé d’importants investissements privés. Au mois de juillet 2007, le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile est passé de 45 974 abonnés en 2002 à près de 1 900 000 abonnés, soit un taux de croissance annuel moyen de 100%.

    39. Orange Mali est l’opérateur largement dominant sur le marché avec environ 1 500 000 abonnés. Depuis décembre 2006, on note également une croissance significative du nombre

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    d’abonnés de MALITEL liée à l’extension de la capacité de son réseau. MALITEL revendique aujourd’hui 460 000 abonnés et se propose d’augmenter sa capacité à 720 000 à la fin de 2007.

    40. Le marché des TIC est caractérisé par une faible pénétration de l’Internet. L’Internet ne compte que 35 000 utilisateurs au Mali. Il y a plusieurs raisons à la modestie de ce taux, notamment la très faible pénétration des ordinateurs personnels (13 000 ordinateurs) et le coût très élevé de l’accès local et des bandes passantes. Les cybercafés jouent par conséquent un rôle important pour l’accès à l’Internet. On en dénombre ainsi environ 300 situés principalement à Bamako.

    41. A la fin de 2004, le nombre total de fournisseurs d’accès Internet s’élevait au nombre de 45. Afribone et CEFIB sont les principaux fournisseurs et représentent 40 % du marché. Aujourd’hui, le nombre s’est réduit à 5 opérateurs auxquels il faut ajouter SOTELMA et ORANGE offrant des services de large bande.

    42. De nouveaux services numériques haut débit ont été introduits au Mali depuis 2004, offrant des accès à différents débits allant jusqu’à 2 mbits. IKATEL et la SOTELMA se sont récemment positionnés sur le marché de l’accès Internet, en souhaitant y jouer un rôle majeur. Les deux entreprises offrent donc une solution intégrée de communication « Données et Voix « et assurent la connexion haut débit par la Boucle Locale Radio, via WI-MAX, WI-FI. Le lancement du premier service à bande large d’IKATEL Mika@net et le service ADSL de la SOTELMA a déjà eu une incidence sur les forces qui régissent la concurrence sur le marché. Ciblant principalement les entreprises, ce service large bande fournit déjà plusieurs gros clients industriels au Mali. Malgré une importante réduction des prix des services large bande, le service est encore largement au-delà du pouvoir d’achat du citoyen moyen.

    43. La capacité montante totale de la bande passante d’interconnexion du Mali à la dorsale de l’Internet s’est largement améliorée allant de 8 à 155 ces deux dernières années, suite aux investissements réalisés par SOTELMA et Orange Mali pour accéder au câble sous marin SAT- 3.

    44. Le secteur de télécommunications au Mali a connu une forte croissance suite à la décision du Gouvernement d’adopter une politique d’ouverture progressive du secteur. La concurrence dans le domaine de la téléphonie mobile a conduit à une croissance exponentielle du parc d’abonnés, une diversification des produits pour les utilisateurs et une baisse significative des prix.

    45. La SOTELMA dispose aujourd’hui de deux liaisons au câble sous Marin SAT-3 qui lui permettra, d’une part, d’interconnecter le réseau de fibres optiques implanté sur les axes Bamako Dakar, Bamako Nouakchott et Bamako Sikasso Abidjan au câble sous-marin SAT-3/WASC pour un accès haut débit au backbone Internet, et d’autre part, de mettre en œuvre une épine dorsale nationale à haut débit. Orange pour sa part a également investi pour se connecter directement au SAT-3 en passant par le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

    46. Dans le domaine de la presse écrite, on ne peut pas donner avec précision le nombre des titres de journaux au Mali, tant il est fluctuant, des journaux apparaissent souvent au gré des circonstances. Seulement 5 d’entre eux ont un tirage régulier variant entre 2 000 et 5 000 exemplaires (Essor, Les Echos, l’Indépendant, Info matin et Le républicain). Pour ce qui est

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    de la presse en langue nationale, le mensuel Jekabaara semble mieux se comporter avec un tirage de 30 000 exemplaires.

    47. Dans le secteur de la radio, si au niveau étatique, il y a des projets de renforcement de la couverture radiophonique du territoire, on constate une évolution permanente du nombre des radios communautaires qui atteindront bientôt le nombre de trois cent.

    48. Le domaine de la télévision ne connaît pas le même dynamisme que celui de la radio. Présentement, il n’existe que la télévision nationale qui assure une couverture de 75 à 80% du territoire national et la chaîne africable qui a une vocation africaine avec des programmes conçus dans cette optique. Dans l’immédiat, il n’y a pas de projets de création de nouvelles chaînes de télévision.

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    3. SITUATION DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

    POUR L’AGRICULTURE ET LE DEVELOPPEMENT RURAL 3.1 Cadre institutionnel, réglementaire et politique

    49. Dans le domaine de l’information et de la communication, il n’existe pas de cadre réglementaire. La loi d’orientation agricole adoptée par l’assemblée nationale en septembre 2006 en parle en son chapitre II, article 194, je cite : « L’Etat organise à destination de tous les acteurs de la profession agricole la diffusion de toutes les informations relatives aux textes législatifs et réglementaires concernant le secteur agricole et de toutes les informations nécessaires à la compréhension des politiques élaborées » :

    - un dispositif spécifique de communication est élaboré et mis en œuvre ; - un décret pris en Conseil des Ministres fixe l’organisation et les modalités de

    fonctionnement du dispositif.

    50. Dans la pratique, une charpente de ce qui pourrait constituer une politique sectorielle de l’information et de la communication existe. Elle a été élaborée sous l’égide du Projet d’appui aux services et aux organisations paysannes (PASAOP). C’est un document bien fourni qui, dans chaque cercle et au niveau de chaque région fait ressortir les attentes des populations en matière d’information et de communication, les moyens matériels et financiers par lesquels ses attentes se doivent d’être satisfaites. Cette belle initiative est toujours au stade projet. Son application concrète est handicapée pour deux raisons essentielles :

    - la difficulté de mettre en place une équipe de pilotage de ce projet ; - la situation actuelle du PASAOP qui est transitoire. Sa première phase est finie et des

    négociations sont en cours pour sa prolongation.

    51. Cette situation a pour conséquence, le manque d’harmonisation des actions faites dans ce domaine. Chaque ministère, chaque projet développe sa politique de communication avec le monde rural.

    52. Des services de communication existent au sein de chaque ministère et leurs activités se limitent, le plus souvent à la promotion des actions du département. Toutes fois, il est à noter qu’au niveau des trois ministères concernés à savoir l’agriculture, l’élevage et pêche, l’environnement, il existe une structure commune qui est la cellule de planification et de statistiques dotée d’un centre de documentation assez riche et qui réuni les principales publications et statistiques au profit des services centraux et déconcentrés. On y note également la présence d’autres journaux de magazines. Ce centre de documentation reçoit régulièrement le magazine Spore du CTA.

    53. Dans le secteur des TIC, on relève que la création de l’Agence des technologies

    l’information et de la communication, (AGETIC) permet un début d’harmonisation des activités dans ce secteur, même si des efforts restent à fournir.

    54. L’ordonnance N°996043/P-RM du 30 septembre 1999 et ses décrets et arrêtés d’applications qui régissent les télécommunications au Mali ne couvrent pas Internet et les TIC, ce qui crée un vide juridique sur certains aspects comme le manque de réglementation

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    relative à la gouvernance de Internet, la responsabilité des intermédiaires techniques dont notamment les fournisseurs de contenu et hébergement à Internet Ce vide juridique concerne également la vie privée et des données personnelles , les questions relatives à la cryptologie et au respect de la propriété intellectuelle.

    55. Au titre des avancées constatées dans ce secteur, on peut mentionner :

    - la création du centre des ressources qui offre d’une part l’opportunité d’échange entre acteurs du domaine à travers une base de données bien fournies et accessibles et d’autre part des conditions très avantageuses de formation et de recyclage par la mise à disposition de salles de formation et d’équipements informatiques très performants ;

    - l’exonération de la TVA accordée par le gouvernement sur l’importation et l’achat de

    matériel informatique. Cette mesure ne concerne que les produits finis, les spécialistes souhaitent qu’elle s’étende également sur l’achat et l’importation des pièces détachées et accessoires concourant au montage des ordinateurs ;

    - la création de la Fédération des télécentres communautaires du Mali (FETEMA) pour

    mieux coordonner leurs actions. Au nombre de 80 environ, ces télécentres expriment le souhait que des textes soient pris pour leur conférer un rôle d’acteur de développement communautaire compte tenu de la nature de leurs activités, différentes de celles des cybers qui ont une vocation purement commerciale. En clair, les membres du FETEMA aimeraient être traités à l’avenir comme les radios communautaires qui bénéficient de certains avantages comme par exemple les subventions annuelles de l’état.

    56. En terme de points forts, dans le domaine de l’information et de la communication dans le secteur agricole, il y a lieu de souligner d’abord une volonté politique bien affichée du gouvernement du Mali de défricher le terrain pour permettre une expansion des différents organes de presse écrits et audio visuels, de Internet et de la téléphonie.

    57. Cela se traduit par l’adoption de textes et de décrets, des concessions de licences et des attributions de fréquences d’émettre. C’est ce qui explique le grand nombre de radios, l’accroissement sensible des abonnés à la téléphonie fixe et mobile tant en milieu urbain que rural, la pénétration sans cesse croissante de Internet en milieu rural à travers les télécentres et les centres multimédias communautaires. Il est vrai, que les différents textes pris en la matière, doivent être constamment revus et adaptés à l’évolution du secteur.

    58. Cette disponibilité des autorités à favoriser l’expansion des moyens de communication dans

    le milieu rural est contrariée par deux aspects majeurs que sont : la faiblesse de la capacité de financement des différents acteurs tant de l’état que du privé et le manque de formation des hommes et femmes qui animent ces différents organes.

    59. La conséquence qui en résulte est la vétusté du matériel que l’on constate, la faible présence de centres de documentation, principalement en milieu rural, le manque de budget au niveau des médias, qui se voient obligés d’assurer leur fonctionnement, dans la majorité des cas, sur de prestations de services hypothétiques.

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    60. Le manque de formation des acteurs se traduit non seulement sur la qualité de la prestation, mais aussi par le manque d’innovation constatée dans la production des émissions et articles de presse. C’est ainsi par exemple qu’au niveau des radios, les émissions consacrées à l’agriculture sont statiques dans leur thématique, et suivent rarement les principales innovations faites dans le domaine de la production agricole. Ce fait nous amène à évoquer un autre aspect, le manque de collaboration entre les moyens de communication et les services techniques. A titre d’exemples, les resultats de la recherche, souvent si riches sont ignorés des bénéficiaires potentiels.

    61. Les nouvelles locales ne sont pas suffisamment publiées sur les sites web des organisations et médias locaux par manque de personne bien formées à cet effet ou simplement par manque de volonté.

    62. Le coût de la connexion à Internet reste toujours élevé. Si en ville le coût moyen de la connexion est de 500 FCFA (0,76 euros) par heure, dans les localités de l’intérieur, il faut débourser entre 1 000 et 1 500 FCFA (1,50 à 2,30 euros) pour la même durée de connexion.

    63. Ainsi, il y a des moments où des télécentres et des Centre communautaires multimédias sont obligés de fermer leurs portes par manque de clients, parce que ne parvenant pas à supporter les charges de fonctionnement.

    3.2 Aspects opérationnels

    3.2.1 Description des services d’informations agricoles

    64. Les acteurs de l’information et de la communication pour l’agriculture et le développement rural sont variés et issus de milieu divers. On en trouve dans tous les secteurs de la communication.

    Presse écrite

    65. Dans ce domaine, il existe quatre (4) mensuels en langues nationales qui sont :

    - les journaux édités par l’Agence malienne de la presse et de la publicité (AMAP) qui sont : le Kibaaru, en langue nationale bambanan, le Kabaaru, en Peul, le Xibaare en Soninké ;

    - Jèkabaara qui est un journal de la coopérative Jamana édité également en langue bambara.

    66. Il existe d’autres parutions en français émanant de certaines structures publiques et qui

    publient des informations sur les réalités du monde agricole, on peut citer :

    - « Le Reflet », le bulletin de l’observatoire du marché agricole (OMA) qui, mensuellement publie les prix des différents produits agricoles de toutes les régions du Mali (Céréales, produits d’élevage, de pêche, équipements agricoles) ;

    - la Bourse des céréales de l’ONG sahel vert, qui met l’accent sur les échanges entre régions excédentaires et déficitaires en produit céréaliers ;

    - les cahiers de l’économie rurale ; - « le Paysan », journal du l’Association des chambres d’agriculture du Mali Radio.

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    67. En la matière, il y a la radio rurale et les quatre (4) stations régionales existantes (Kayes,

    Mopti, Ségou et Sikasso) consacrent plus de 90% de leurs programmes au monde rural. Bientôt toutes les huit (8) régions du pays seront dotées de stations radios.

    68. Ensuite les radios communautaires, dont le nombre ne cesse de croître (plus de 300 présentement) sont implantées dans leur grande majorité en milieu rural, mais aussi produisent et diffusent des informations pour leur auditoire composé essentiellement d’agriculteurs, d’éleveurs, de sylviculteurs et de pêcheurs.

    Télévision

    69. La Chaîne de télévision nationale bien qu’ayant une programmation destinée

    majoritairement aux populations urbaines, consacre néanmoins une partie de ces émissions au monde rural à travers reportages, documentaires, informations en langues nationales, campagnes de sensibilisation…

    Centres de documentation

    70. On les rencontre principalement dans les ministères, les instituts de recherche et dans les organismes régionaux et internationaux : - Il existe un centre de documentation à la cellule de planification et de la statistique des

    ministères de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’environnement. Il rassemble en son sein les documents résultant des études, des statistiques concernant les trois ministères et diverses autres publications, comme Spore du CTA ;

    - En plus de ce centre combien important, il en existe également dans trois entités non moins importantes à savoir l’Institut de l’économie rurale, la Direction nationale de l’agriculture et à l’Institut du Sahel.

    71. Les deux premières citées sont des structures nationales qui ont un rôle important dans le

    secteur agricole de par leurs activités. Aussi les centres de documentation dont elles disposent ne sont pas en reste. Bien fournis qu’ils sont, ils contiennent l’essentiel de la documentation dont on peut avoir besoin dans ce secteur. Des bases de données statistiques, des résultats de recherche, des fiches techniques, des brochures des rapports de thèse et de mémoire etc.

    72. Le centre de documentation de l’IER en plus de la diffusion, produit des documents comme le rapport annuel de l’IER et le bulletin trimestriel interne qui est ‘’IER INFO’’ Le centre de documentation de l’Institut du Sahel a une vocation régionale puisque relevant du Comité Inter états de lutte contre la sécheresse au sahel (CILSS). Aussi son centre de documentation regorge des données diverses sur chacun des 9 pays membres du CILS dans les domaines de l’économie, de la démographie, du secteur agricole et des informations détaillées sur la météo.

    Téléphonie et internent

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    73. Les deux opérateurs principaux que sont Sotelma/Malitel et Orange Mali jouent également leur partition pour ce qui est des services d’information du monde agricole. Cela se traduit d’une part, par la forte présence de la téléphonie fixe et mobile dont le nombre ne cesse de croître et d’autre part par le nombre important de télécentres dont les promoteurs se sont regroupés au sein de la Fédération des télécentres communautaires du Mali (FETEMA).

    74. L ’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC) dans ses activités de vulgarisation de Internet exécute présentement un projet d’expansion de cet outil dans 703 communes à majorité rurale.

    3.2.2 Sources d’information

    75. Suite aux entretiens avec les différentes institutions, l’on se rend compte que les sources d’information sont variées et multiples et dépendent le plus souvent du domaine d’activité spécifique de l’institution. En outre, il est à noter le caractère inter changeant des sources d’information qui quelques fois sont en même temps, sources et utilisateurs. Mais une synthèse des réponses nous permet de retenir les principales sources régulièrement citées.

    Au plan national

    76. On peut citer l’Etat en premier lieu, à travers ses instituions que sont les ministères

    (Agriculture, Elevage, Pêche et Environnement), les collectivités locales, les services techniques centraux et déconcentrés, ses médias…). Il constitue une formidable source d’information pour beaucoup d’acteurs agricoles. Il explique les différents textes et lois qu’il prend, il sensibilise sur certains aspects comme la dégradation des sols, l’avancée du désert, les techniques de conservation des produits, les marchés disponibles etc.

    77. Généralement, l’Etat et ses démembrements utilisent les rencontres (Séminaires, ateliers et formations diverses comme canaux de diffusion de ses messages. Les échos ne vont pas au-delà des participants, car les séances de restitution ne sont pas toujours automatiques. Il se sert aussi de ses médias, radios et télévisions dans le cadre de l’information, la sensibilisation et la formation.

    78. Les associations paysannes, les chambres d’agricultures, les organisations faîtières constituent également des sources d’information à travers des publications spécifiques, des séances de formation pour leurs membres, des visites d’échange…

    79. Les médias sont naturellement des sources d’information de par leur nature, principalement en milieu rural où leur présence est forte, surtout à travers les radios communautaires, les journaux en langues nationales et les rares centres de documentation qu’on y trouve.

    80. Internet et la téléphonie peuvent être considérés en milieu rural comme des nouveaux outils, leur arrivée étant récente. Mais la percée est telle que présentement, Internet et la téléphonie mobile, principalement, constituent de nos jours des moyens apportant des informations multiples aux acteurs du monde agricole.

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    81. Les organismes internationaux, les ambassades qui à travers les multiples rencontres, les conférences de presse, les journées internationales sur divers thèmes, les visites de terrain, les expositions etc. jouent également un rôle capital en tant que sources d’informations. Ainsi, on constate des productions d‘affiches, de dépliants, de cassettes vidéo, des brochures et publications diverses qui servent de support en la matière. Parmi ces organismes, on peut citer entre autres :

    - Le Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et pour l’agriculture (FAO) ; - Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ; - L’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture ; - La Banque mondiale ; - L’Union européenne ; - Les Ambassades de France, d’Allemagne ; - Les coopérations Suisse, Belge.

    Au plan régional

    82. Il existe, des réseaux auxquels appartiennent beaucoup de structures nationales, à ce titre, on peut mentionner le réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles d’Afrique de l’ouest (ROPPA) qui se révèle comme source d’informations pour l’association des chambres d’agriculture, les fédérations nationales des femmes et des jeunes ruraux. Comme autres sources d’informations, il y a les institutions régionales comme le Comité Inter-état de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) et sa filiale, l’Institut du Sahel, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA)…

    Au plan international

    83. On peut noter encore, le système des Nations Unies et d’autres institutions oeuvrant dans le secteur du développement. C’est dans ce cadre, qu’il faut saluer l’action du Centre technique de coopération Agricole et rurale (CTA) qui fournit une quantité importante d’informations à plusieurs structures que nous avons rencontrées. C’est ainsi que beaucoup de radios reçoivent du CTA, des cassettes audio, des CD, contenant des programmes agricoles et qui servent à enrichir leurs programmes. D’autres sont abonnés au magazine Spore, principalement, les centres de documentation, les autres publications du CTA sont également présents tant au niveau des services qu’au plan individuel. Enfin, les Services questions-réponses pilotés par l’Institut du Sahel et par l’Institut de l’économie rurale suscitent un enthousiasme certain auprès du public de professionnels et d’étudiants notamment.

    3.2.3 Produits et services d’informations fournis

    84. L’étude menée démontre que les produits d’information les plus utilisés sont les rapports d’activités ou de compte rendu de mission. Toutes les structures en font même les plus démunies. Ces rapports peuvent être mensuels ou annuels. Le plus souvent, ils sont produits sur support papier, ensuite dupliqués en plusieurs exemplaires pour les destinataires. Il est des moments que dans les structures pourvues d’équipements en réseau, les rapports soient produits et diffusés en supports électroniques.

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    85. En plus des rapports, l’on peut citer les fiches techniques, les brochures, les dépliants et les bulletins ou des journaux en français ou en langue nationales qui sont produits par certaines structures comme la coopérative Jamana d’édition et de diffusion, l’Observatoire du marché agricole qui publie des bulletins mensuels et hebdomadaires sur les prix des céréales, du bétail, des équipement agricoles à partir de collecte d’informations effectuée dans les différents marchés.

    86. Toujours au plan des produits audio visuels, on dénombre les cassettes audio, vidéos, CD-ROM, les boîtes à images et les photos qui émanent des différentes radios communautaires et étatiques, des projets de développement des télévisions, de certaines institutions de production comme le Centre de service de production audiovisuelle et d’institutions internationales qui appuient des structures locales dans l’acquisition et la diffusion de l’information comme le CTA.

    87. Les centres de documentation offrent des produits variés comme des publications, des magazines spécialisés, des données statistiques, des quotidiens en français et en langues nationales, des hebdomadaires.

    88. Pour ce qui est des services, les séances de formation tiennent une grande place avec des thèmes aussi riches et variés tels que l’acquisition de nouvelles techniques de production, les techniques de conservation des produits, l’épargne crédit. Ces séances de formation se font généralement à travers des séminaires et ateliers, mais également par le biais des enseignements dispensés dans des structures spécialisées comme l’institut polytechnique de Katibougou et les facultés d’agronomie, de santé animale et des eaux et forêts etc.

    89. Les visites d’échange entre structures sont aussi des services offerts et qui ont un impact évident. Généralement financés par les projets de développement au profit des groupements de base qu’ils encadrent, ces visites peuvent s’effectuer au plan national ou en dehors du Mali.

    90. Il en est de même pour les foires et autres expositions vente, auxquelles beaucoup d’acteurs participent et qui constituent non seulement des opportunités de vente des produits, mais aussi, un cadre d’échange enrichissant entres participants de même pays ou de pays différents.

    91. L’Internet à travers les centres multimédias communautaires et les télécentres se révèle au fil du temps comme un service capital permettant l’acquisition et l’échange de l’information. Ce même constat est relevé au niveau de la téléphonie rurale avec la large couverture du territoire faite par les deux opérateurs téléphoniques.

    92. Les services d’encadrement, d’animation et de suivi évaluation sont fortement présents dans le milieu rural. Ces services sont fournis par l’état à travers les ministères impliqués dans le développement rural, mais aussi par d’autres structures comme les ONG locales, la Compagnie malienne de développement textile (CMDT), les associations, les différents réseaux et projets de développement. A ce titre, la Direction nationale de l’agriculture, l’IER, la Direction nationale de la pêche pour ne citer que ceux là, disposent de représentations au niveau des régions, des cercles et même de communes et par ce biais, offrent de multiples services aux populations locales parmi lesquels les actions d’information et de sensibilisation tiennent une place de choix

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    3.2.4 Capacité de Gestion de l’information et de la communication

    93. Dans ce domaine, la situation est très variée. Elle passe d’un extrême à l’autre. Il y a des institutions qui ne disposent de rien, qui manquent de personnel (tout au plus, dans leur instance dirigeante, il y a un chargé à l’information), de matériel, de budget. Dans cette catégorie, on dénombre les structures qui sont de création récente et qui pourtant, ont une forte présence dans le milieu rural et une solide capacité d’information et de mobilisation

    94. On peut citer par exemple, la fédération des femmes rurales du Mali, présente dans les 8 régions du Mali à travers les associations régionales des femmes rurales et les 47 délégations au niveau des cercles, la fédération des jeunes ruraux du Mali avec une présence similaire. Pour rédiger un simple rapport d’activité ou pour passer un coup de fil à leur représentation à l’intérieur du pays, ces structures sont souvent obligées de passer de service en service. Dans cette catégorie, l’on peut adjoindre le réseau de communicateurs traditionnels pour le développement.

    95. Par contre, dans certaines institutions, il existe du personnel bien formé. Lors de nos entretiens, nous avons pu constater que des structures disposent de personnel bien qualifié en matière de GIC et de TIC. A titre d’exemple nous pouvons citer l’Observatoire du marché agricole dont le personnel est composé de statisticiens, agronomes, d’informaticiens…, l’Office du Niger, L’IER, Kafo Jiginew. Le CNRA rentre également dans ce registre parce que disposant en matière de GIC et de TIC d’analystes programmeurs, de communicateurs et de documentalistes de niveau supérieur, et d’ingénieurs agronomes.

    96. Cette situation est également constatée au sein des institutions de communication par excellence comme les radios, les télévisions, les opérateurs de téléphonie où la quasi-totalité du personnel évolue dans la GIC et les TIC et ont la qualification nécessaire. Il y’a par exemple, des journalistes, des techniciens, des animateurs d’expérience que nous avons rencontrés à la radio rurale du Mali.

    97. Ainsi, on peut déduire d’une part, qu’un grand besoin de renforcement de capacités et de formation s’impose au niveau du personnel et d’autre part, qu’un système de recyclage est à initier pour le personnel déjà formé et qui a besoin de se mettre continuellement à jour compte tenu de l’évolution rapide du domaine de l’information et de la communication et des TIC. Ce constat est surtout valable pour les radios de proximité dont le nombre ne cesse de croître (près de 300 actuellement).

    98. Pour ce qui est du cas spécifique des centres de documentation, on note une concentration dans les grands centres urbains, principalement dans la capitale. Malgré la richesse des produits dont ils regorgent, le constat est que la fréquentation par les usagers est limitée. Généralement on fréquente un centre documentaire lorsqu’on a un travail ponctuel à faire (rapport ou mémoire). Cet aspect est accentué par le fait que de manière générale ceux qui savent lire n’aiment pas lire.

    99. La grande masse d’analphabètes, principalement ceux du milieu rural semblent être en marge des actions des centres de documentation. Non seulement il y a manque de ces

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    structures dans leur milieu, mais les quelques rares que l’on peut rencontrer çà et là ne prennent pas toujours en compte les langues nationales par la mise à disposition de documentation conséquente. En effet, l’expérience de bibliothèque villageoise est à vulgariser pour favoriser la création d’un environnement lettré.

    100. Les centres de documentation se présentent comme étant l’apanage des grandes structures (IER, DNA, CNRA, Office du Niger…), Mais au niveau des associations, il n’en existe pratiquement pas. C’est sans doute pour combler cette lacune que le réseau des communicateurs traditionnels a placé en première ligne de ses besoins, un appui à la collecte, à la conservation et à la diffusion du savoir local.

    101. La situation n’est pas si rose au niveau des ceux qui disposent de centres de documentation. Le personnel est insuffisant, pas toujours professionnel. On trouve des enseignants, des agents de bureaux et autres reconvertis en bibliothécaires sans formation conséquente. Même les professionnels que l’on a pu rencontrer ont besoin de recyclage pour s’adapter aux constantes mutations qui ne cessent de s’opérer dans ce secteur.

    102. Au plan du matériel, de gros efforts restent également à faire, il existe toujours des centres documentaires dont les opérations sont faites manuellement. Les équipements sont vétustes et inadaptés, les ordinateurs sont insuffisants en nombre, mais disposent également de faibles capacités de stockage. Il en est de même pour les photocopieuses qui sont soit en panne ou soit défectueuses.

    103. C’est une situation dont la résolution attendra peut être car les centres de documentation ne semblent pas avoir l’attention et la faveur des partenaires financiers. Le financement des bibliothèques se fait rare et à ce niveau l’état semble être le partenaire le plus en vue, tentant bien que mal de subvenir aux besoins des centres de documentation des directions et services relevant des différents ministères.

    104. Une autre caractéristique du personnel est sa mobilité. On constate souvent que ceux qui ont bénéficié de formation suffisante, préfèrent aller monnayer mieux leurs talents ailleurs. Ce qui n’est pas sans conséquence pour leur structure d’origine. Ce phénomène est beaucoup plus sensible au niveau des Centres multimédias et des télécentres communautaires, situés principalement en milieu rural où la qualité de la ressource humaine est rare en la matière.

    105. Le domaine du budget est considéré par beaucoup de structures comme relevant du sceau de la confidentialité, s’il n’est pas logé dans le budget global de fonctionnement de toute l’institution. Néanmoins certains n’ont pas hésité à communiquer leur budget comme l’Office du Niger qui dispose d’un budget annuel de toute l’institution de l’ordre de 4 milliards de FCFA soit environ 6.106 870 euros, le Projet Unesco des CMC est quant à lui doté annuellement de la somme de 1 millions de francs suisse environ 610 700 euros. La Coopérative Jamana, pour le fonctionnement de l’ensemble de ces activités (éditions, radios,

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    impressions…) dispose d’un budget annuel de 400 000 000 CFA soit 610 687 Euros. Celui de l’Observatoire du marché agricole s’élève à 165 000 000 CFA environ 251 908 euros.

    106. De manière générale le domaine de la GIC et des TIC apparaît souvent comme le parent pauvre dans la répartition des lignes budgétaires dans certaines structures. Soit, on lui réserve une minime partie de ce budget, soit il ne se contente que des reliquats de la partie budgétaire allouée aux autres démembrements de la structure. Cela a pour conséquence une démotivation du personnel, un manque ou une vétusté du matériel mais aussi, l’impossibilité de se déplacer suffisamment sur le terrain pour la collecte et la diffusion de l’information auprès des populations rurales, par défaut de prise en charge des agents en mission sur le terrain ou de moyens de déplacement.

    �5.1. Intervention d’aide au développement de l’information et de la communication pour l’agriculture et le développement rural

    107. Il y’a lieu de souligner tout d’abord le rôle catalyseur de l’Etat malien qui a créé les conditions favorables au développement des moyens de communication et des TIC, à travers l’adoption de textes libéralisant les ondes et favorisant la multiplication des titres pour ce qui est de la presse écrite. Ainsi, en plus des radios étatiques nationales et régionales, on dénombre près de 300 radios privées toute tendance confondue et près d’une trentaine de titres de journaux.

    108. Ce vent de libéralisation s’est également manifesté au niveau des TIC avec la création du Comité de régulation des télécommunications (CRT) et l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC).

    109. Cette bonne disponibilité de l’Etat a facilité l’intervention des différents partenaires au développement dans ce domaine. C’est ainsi que :

    - Le Fonds des Nations Unies sur l’alimentation et l’agriculture (FAO), a mis l’accent sur le développement des radios communautaires dont elle est la pionnière au Mali ;

    - Le PNUD quant à lui, a apporté dans le temps sa contribution à la création du premier centre de production audio visuelle du pays, le CSPA ;

    - La coopération allemande a axé son action sur le développement de la radio rurale par la formation des journalistes et animateurs et par un système d’appui en équipement.

    - L’USAID s’est particulièrement manifestée dans le domaine de la radio et des TIC. Elle a contribué à implanter des dizaines de radios et de centres communautaires multimédias à travers le pays soit directement, soit par le financement de projets pilotés par des institutions comme Africare, Helen Keller International … L’essentiel des actions de cette institution se situe dans le nord du pays, en zone nomade, où elle a expérimenté avec un relatif succès le système de radio valise ;

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    - L’UNESCO avec le soutien de la coopération Suisse a implanté vingt trois (23) Centres multimédias au sein de radios communautaires. Elle vient d’obtenir un financement conséquent pour renforcer les 23 centres déjà créés en terme de formation, d’équipement et de connexion Internet ;

    - L’action de la Banque mondiale pour l’instant, se fait à travers le Programme d’appui aux services agricoles et aux organisations paysannes (PASAOP), notamment par l’élaboration d’une politique sectorielle de l’information et de la communication dont l’applicabilité est toujours attendue.

    110. Présentement, le principal intervenant dans le secteur de la GIC et des TIC au Mali est encore l’Etat qui poursuit sa politique d’expansion et de promotion des moyens de production et de diffusion de l’information en direction du monde rural. C’est dans ce cadre que dans le domaine de la radio, il vient d’achever l’implantation des radios régionales dans toutes les huit régions du pays. En effet des villes comme Koulikoro, Gao, Tombouctou et Kidal viennent d’inaugurer leurs stations régionales équipées en matériel numérique.

    111. Toujours dans sa politique de la promotion de la presse, l’Etat malien entreprend présentement la construction d’une nouvelle maison de la presse, plus fonctionnelle et répondant aux normes requises pour assurer de bonnes conditions de travail aux spécialistes des médias.

    112. Dans le domaine des TIC, et par le biais de l’AGETIC, l’Etat a démarré un vaste projet de connexion à Internet des 703 communes du pays, ce qui facilitera une connectivité des zones rurales et par ce biais, des télécentres ruraux verront le jour pour contribuer davantage à l’accès à l’information des communautés rurales.

    113. Le PASAOP financé par la Banque mondiale a élaboré, en partenariat avec les différents acteurs du monde rural (Ministère, Collectivités territoriales, mairies…) un cadre de concertation permanent devant concerner tous les acteurs intervenant dans la communication avec le monde rural. Le document qui est le résultat d’études faites dans chacune des huit régions du pays fait ressortir les activités déjà réalisées en matière de communication, les besoins potentiels et les coûts relatifs. Ce document est toujours au stade de projet et son application se fait toujours attendre.

    114. On peut noter également, la privatisation très prochaine de l’opérateur historique de la téléphonie au Mali, la SOTELMA, l’appel d’offre est déjà lancé et le choix du repreneur devra se faire au plus tard d’ici la fin octobre 2008. Dans la même lancée, il convient de souligner que le Mali passera de sept (7) à huit (8) chiffres pour ce qui est de la numérotation téléphonique et ce, à compter du 1er Novembre 2008.

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    4. ANALYSE DES BESOINS INSTITUTIONNELS (POINTS FORTS ET GOULOTS D’ETRANGLEMENT/POINTS FAIBLES)

    4.1 Besoins en information

    115. Les besoins en informations sont permanents et sans cesse croissants dus à l’évolution même du secteur de la communication et des TIC. Ils sont liés au centre d’intérêt de chaque structure. Mais une synthèse des besoins exprimés par celles que nous avons rencontrées place en première ligne les informations sur les financements des programmes. Cela est fort compréhensible, car la majorité des institutions éprouvent de réelles difficultés à trouver des financements pour la réalisation de leurs activités. Les sources de financement classiques sont saturées, de ce fait toute information innovante en la matière est la bienvenue.

    116. Ensuite, il y’a les informations relatives aux techniques d’amélioration de la production et de la conservation des produits, celles relatives aux marchés pour l’écoulement des produits à travers notamment les foires et expositions organisées tant au plan national qu’international. Ces structures aimeraient également av