Rapport Annuel 2008 - Handicap International Belgium

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’08 RAPPORT D’ACTIVITÉS SECTION BELGE

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rapport Annuel 2008

Transcript of Rapport Annuel 2008 - Handicap International Belgium

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Préfacepage 01

Approche thématiquepage 04

page 11Revue des programmes

page 28Rapport financier

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Éditeur responsable : Jan BrigouHandicap InternationalRue de Spa, 67 - 1000 BruxellesBelgique

Tél. : 0032 (0)2 280 16 01Fax : 0032 (0)2 230 60 30E-mail : [email protected]

Numéro de compte : 000-0000077-77

Rédaction : Catherine Billiau, Aurore Van Vooren Graphisme : Chiquinquirá GarcíaImpression : Nevelland (Entreprise de travail adapté)Traduction : ISO TranslationPhoto couverture : © L. AERTS

Publication gratuite. Contactez Handicap International pour toute demande d’exemplaires supplémentaires.Een Nederlandstalige versie is op verzoek beschikbaar.An English version is also available upon request.

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« Avec ma femme et mes deux enfants,nous sommes allés au parc pour fêterle cinquième anniversaire de mon filsAhmad », raconte Raed Mokaled, duLiban. « Après avoir mangé sa part dugâteau d’anniversaire, Ahmad est alléjouer. Soudain, on a entendu uneénorme explosion. J’ai couru vers monfils, il était couvert de blessures et sai-gnait terriblement. Nous l’avons em-mené à l’hôpital, où il est mort aprèss’être accroché à la vie pendant encorequatre longues heures. Mon autre fils,Adam, nous a raconté qu’il avait vuAhmad ramasser une sorte de bouteilletrès colorée qui a explosé. Il s’agissaiten fait d’une sous-munition.

En racontant l’histoire de mon fils à unmaximum de gens, j’espère contribuer àl’interdiction des armes à sous-muni-tions dans le monde entier. Les déci-deurs politiques ont pour responsa-bilité de protéger les droits de tous lesenfants. »

J’ai rencontré Raed au cours de sa vi-site à Bruxelles en 2008. Il fait partiedes Ban Advocates, un groupe créé àl’initiative de Handicap International etqui rassemble des personnes qui ontsurvécu à l’explosion d’une sous-muni-tion. Les membres de ce groupe sillon-nent le monde pour témoigner de cequi leur est arrivé et ainsi inciter lesÉtats à signer le Traité d’Oslo, qui in-terdit l’utilisation, le stockage, la pro-duction et le transfert des armes àsous-munitions et apporte une assis-tance aux victimes.

Pendant des années, Handicap Inter-national s’est battu pour l’élaborationet la signature de ce Traité. Le 3 dé-cembre 2008, près de 100 pays l’ontsigné. Handicap International a tou-jours insisté pour que cette Conventioninstitue de solides garanties d’aide auxvictimes. On y est arrivé, et je trouveque c’est un très beau résultat. Bravopour l’excellent travail de recherche et

de lobbying de la « Policy Unit » deHandicap International Belgique ! Grâceaux efforts des membres de cetteéquipe, la Belgique a été le premierpays à interdire les armes à sous-mu-nitions, et son action a finalement menéà la signature d’un traité d’interdictionde ces armes, qui touchent surtout lapopulation civile.

Les Ban Advocates ont marqué de leurempreinte l’ensemble du processus etfait forte impression sur les représen-tants des gouvernements. Tout à coup,les victimes ont eu un visage, un vi-sage qui ne laisse personne indifférent.Moi aussi d’ailleurs, j’ai été très im-pressionné par ces témoignages, parmilesquels celui de Raed.

La manière dont toutes ces personnesont su transformer un tel drame enénergie positive est formidable et forcele respect. Leur détermination m’a pro-fondément ému.

01Préfacedu directeur général

HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

J’ai aussi beaucoup d’admiration pourles équipes qui interviennent dans lesurgences. En 2008, plusieurs catas-trophes naturelles ont eu lieu de par lemonde. Début mai, le cyclone Nargisdévastait les côtes du Myanmar. Apeine deux semaines plus tard, untremblement de terre au Sichuan, enChine, faisait selon les estimations80.000 morts et 374.000 blessés. Quelques mois après, les cyclones Gus-tav et Ike ravageaient Cuba. A chacunede ces catastrophes, Handicap Interna-tional a été prêt immédiatement poursecourir les victimes. En Chine, nousavons même été la première organisa-tion humanitaire sur place. Nos équipesont remué ciel et terre pour accueillir aumieux les victimes et leur prodiguer lespremiers soins.

Mais il n’y a pas eu que des catas-trophes naturelles. La situation humani-taire à l’Est du Congo, où noussommes présents depuis fin 2007, nes’est pas non plus améliorée. Mêmequand les rebelles de Laurent Nkunda ontinvesti la ville de Goma, nos équipessont restées sur place pour venir enaide à la population civile. Nous nousinclinons devant ces personnes, qui ont

dû affronter des situations parfois plusque difficiles.

En 2008, nous avons décidé d’innoverdans les urgences, domaine qui est l’undes piliers de notre action. C’était lapremière fois que nous étions présentsà autant d’endroits en même tempspour répondre à une situation de crise.Les trois catastrophes naturelles et lessituations d’urgence qui en découlentétaient toutes de nature très différente. A chaque fois, nous avons pu réagir demanière appropriée, mais nous avonsen même temps beaucoup appris. Il estévident que l’urgence d’une situationne s’arrête pas aux premiers soins. EnChine, par exemple, nous estimons queplus de 20.000 blessés resteront han-dicapés à vie et auront besoin d’unelongue réadaptation. Ces personnesdoivent bénéficier d’un accompagne-ment et retrouver leur place dans la so-ciété. A ce niveau aussi, nous sommesinvestis d’une tâche importante à longterme. Grâce à nos connaissances, notresavoir-faire et notre expérience, nos in-terventions peuvent faire une grandedifférence. Nous voulons, en tout cas,poursuivre nos activités dans ce domaineen 2009.

Pour la période 2008-2010, l’une de nospriorités en matière de coopération audéveloppement est l’élaboration et lamise en œuvre de projets axés sur lasanté de la mère et de l'enfant. Ces pro-jets s’inscrivent parfaitement dans deuxdes Objectifs du Millénaire : réduire letaux de mortalité des enfants âgés demoins de cinq ans de 2/3 et le taux demortalité maternelle de 3/4 par rapportà 1990. Dans ce domaine, les initiativesmettent souvent l’accent uniquementsur la diminution du taux de mortalitématernelle et infantile dans les paysen développement. Mais, bien que cesefforts soient louables et importants,ils ignorent le fait qu’un grand nombrede mères et d’enfants souffrent d’unhandicap à vie ou de longue durée,conséquence d’une complication sur-venant avant, pendant ou après lanaissance. Ces handicaps sont sourcede nombreuses souffrances qui, sou-vent, pourraient être évitées. De plus,ces femmes et ces enfants en situationde handicap ont rarement accès à dessoins et à un accompagnement de qua-lité. Handicap International s’est fixépour objectif de faire changer les chosesdans ce domaine.

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A quoi ressemblera l’avenir ? Pour l’ins-tant, beaucoup se posent la question.Personne n’a plus prise sur la situationéconomique mondiale. La récession adéjà touché durement de nombreuxpays en développement. Cela fait biensûr plusieurs années déjà que les prixaugmentent de manière spectaculaire,mais aujourd’hui, pour ajouter à unesituation déjà difficile, beaucoup per-dent leur emploi. Dans la plupart despays dans lesquels nous sommes pré-sents, les populations locales viventdans une situation dramatique. Lesplus vulnérables, notamment les per-sonnes handicapées, seront sansdoute les premières victimes de cettecrise. Pour cette raison, il est importantque nous mettions dès à présent touten œuvre pour les aider. Les personnesen situation de handicap pourront tou-jours compter sur nous, ceci malgré lapression que représente la récessionpour des organisations comme la nôtre.Pour sortir de cette crise, il nous faudranous battre bec et ongles, mais je resteoptimiste et je pense qu’en mettant enœuvre les solutions adéquates au bonmoment, nous y arriverons.

Plus que jamais, nous pouvons, aujourd’hui, faire une différence énorme dans la vie des personnes défavorisées. Ensemble, nous continuerons à nous battre pour elles.

Marc JoolenDirecteur général

Au fil des ans et avec l’expérience,nous sommes devenus experts en ma-tière de prévention, de dépistage pré-coce et de traitement des handicaps.Notre expérience dans le traitementdes enfants handicapés nous a apprisque de nombreuses complications peu-vent être évitées en intervenant suffi-samment tôt. La réadaptation estégalement plus aisée lorsque les han-dicaps sont découverts rapidement. En2006, notre organisation a donc missur pied au Vietnam un premier projetspécifiquement consacré à cet aspectet baptisé : « Welcome to Life ». En2008, toujours au Vietnam, nous avonsaussi mené de front un autre projet in-titulé « Congenital Differences » et des-tiné à prévenir, dépister et traiter lesmalformations congénitales. Des initia-tives similaires ont également vu lejour au Cambodge et au Congo.

Dans certains domaines, Handicap In-ternational joue un véritable rôle depionnier. Par exemple, notre organisa-tion a mis au point un programme deformation unique en son genre grâceauquel des travailleurs de la santé ap-prennent à reconnaître les principalesformes de handicap dans les cam-pagnes cambodgiennes et à orienterles patients vers une aide adaptée.Dans ce projet également, nous avonsopté pour une approche multidiscipli-naire. Les maîtres mots en sont : for-mer, sensibiliser et impliquer lacommunauté et les autorités locales. Ils’agit d’aspects essentiels à la réussitede nos projets et à l’élaboration de so-lutions durables. En ce qui concernenos actions dans le domaine de lasanté maternelle et infantile, nous nenous arrêterons certainement pas en sibon chemin et nous mettrons sur piedbien d’autres projets encore.

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Au XXIe siècle, la santé et la survie des mères et des enfants, sur-tout ceux de moins de 5 ans, restent des questions d’une impor-tance essentielle. Selon les derniers chiffres disponibles, plus de530.000 femmes meurent encore chaque année de complicationsliées à la grossesse ou à l’accouchement. 99% de ces décès sur-viennent dans les pays en développement, particulièrement enAfrique subsaharienne et en Asie du Sud. La mortalité chez lesenfants âgés de moins de cinq ans est elle aussi inacceptable : 10millions par an, parmi lesquels 4 millions avant l’âge d’un mois.Un grand nombre de ces décès sont pourtant évitables, grâce àdes interventions qui ont fait leurs preuves, comme des pratiquesmédicales sûres en cours de grossesse et autour de la naissance,le dépistage et le traitement appropriés des maladies, une ali-mentation correcte...

Objectifs du Millénaire pour le développement et santé maternelle et infantile

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) reflètentl’attention importante portée à ces questions prioritaires. Deux deces objectifs sont en rapport direct avec la santé maternelle etinfantile : l’objectif 4 est de réduire de 2/3 la mortalité des enfantsâgés de moins de cinq ans et l’objectif 5 entend diminuer de 3/4le taux de mortalité maternelle. « Les OMD ont incontestablementapporté une précieuse contribution en focalisant les priorités et lesressources sur ces thèmes clés. Toutefois, la plupart des acteurss'emploient presque exclusivement à réduire la mortalité dans lespays en développement, négligeant ainsi en grande partie la dimi-nution et la prévention des handicaps et des déficiences. Pourtant,les handicaps de longue durée ou permanents sont encore bien plusfréquents que les décès », explique Monique Ferguson, conseillèreen santé communautaire pour Handicap International. « Selon cer-tains rapports, pour chaque femme qui meurt en couches, trenteautres restent physiquement traumatisées ou handicapées dessuites de l’accouchement. ». Nous nous attendons aussi à des tauxplus élevés de handicaps infantiles dans les zones affichant untaux de mortalité élevé chez les enfants âgés de moins de 5 ans.Des femmes et des enfants qui ont rarement la possibilité d’êtresoignés et aidés correctement : dans le monde, seuls 2 % despersonnes présentant un handicap bénéficient d’une réadaptationphysique et des autres services de base.

Consciente de la nécessité de s’occuper de ces questions, notreorganisation renforce actuellement son approche intégrée en ma-tière de handicap en mettant en œuvre des projets de santé mère-enfant dans le Sud-Est asiatique et en Afrique centrale. Vu le trèspetit nombre d’autres acteurs internationaux se concentrant di-rectement sur cette problématique et/ou dotés de l’expertise queHandicap International a pu acquérir au fil des ans, notre associa-tion se positionne comme un pionnier dans ce domaine.

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Handicap International met actuellement l’accent sur les phasesprénatales, périnatales et postnatales de la grossesse et du déve-loppement des enfants, ces moments où la plupart des handicapstrouvent leur origine. Ces projets reflètent le fait que de nombreuxhandicaps ne sont dépistés que lorsque l’enfant entre à l’école –avec ce que cela suppose comme souffrances inutiles liées à unhandicap qui aurait pu être traité ou atténué beaucoup plus tôt.

Axes d’intervention

Nos projets de santé maternelle et infantile visent à développer età renforcer la capacité du système de soins de santé de prévenir,dépister et traiter le handicap. Nous nous y employons essentiel-lement en formant le personnel soignant, en équipant les infra-structures de soins de santé et en assurant une prise en chargecontinue, du dépistage au traitement - voire au transfert vers desservices spécialisés sur le long terme lorsque l’état du patientl’exige. Ensuite, nous travaillons main dans la main avec la com-munauté et les agents de la santé afin de sensibiliser les famillesaux facteurs de risque, aux causes et aux signes de handicap.Nous évoquons avec eux les mesures préventives qui peuvent êtreprises, ainsi que les possibilités thérapeutiques accessibles au seinde la communauté.

Enfin, nous travaillons avec des représentants gouvernementaux,en particulier avec des responsables du ministère de la Santé, afinde renforcer leur engagement à prendre à bras le corps la problé-matique du handicap et d'aider les gouvernements à intégrer cettepriorité dans leurs programmes nationaux de santé.

Un certain nombre d’activités axées sur la réduction de la morta-lité maternelle et infantile peuvent être adaptées ou étendues afind’inclure un volet « handicap ». Parmi les facteurs à l’origine destaux de mortalité élevés (entre autres malnutrition, faible accès auxservices de soins de qualité et faible utilisation de ces services),nombreux sont ceux qui sont également à l’origine de taux élevésde handicap. Le soutien de Handicap International à l’améliorationdes soins prénataux permet donc aussi bien de réduire les taux demortalité que de diminuer le taux de handicap chez les enfants.

« Lorsque pour la première fois de ma vie de sage-femme, j’ai vu un bébé souffrant d’un pied bot, j’aisu quoi faire grâce à la formation organisée par Handicap International. J’ai envoyé la mère vers le cen-tre de réadaptation, situé à 85 kilomètres de Dai Lanh, alors que son bébé n’avait que deux jours. Deuxmois plus tard, on ne peut pratiquement pas se rendre compte que le petit garçon est né avec un piedbot, et le kinésithérapeute a bon espoir qu'il marchera normalement à l’âge de deux ans », expliqueCuc, une sage-femme qui travaille dans la commune rurale de Dai Lanh, au Vietnam.

Prévention des handicapset Objectifs du Millénaire

En bref :

Nos projets de santé mère-enfant incluent les interven-tions de prévention primaire et secondaire. La préventionprimaire fait référence à des actions visant à réduire ouprévenir les causes de handicap; elle s’attaque au pro-blème ou à la pathologie avant qu’elles ne deviennenthandicapantes. Un exemple de prévention primaire estl’administration d’acide folique avant la grossesse afind’éviter les malformations du tube neural. La préventionsecondaire fait référence aux mesures visant à remédierà la pathologie handicapante avant qu’elle ne devienneapparente. C’est par exemple l'intervention chirurgicaledestinée à corriger une fente palatine chez le nouveau-né.

Principales catégories de handicap chez l’enfant :cognitif, intellectuel (troubles de l’apprentissage);déficience visuelle et auditive; déficience motrice (infirmité motrice cérébrale - IMC);épilepsie; troubles de la parole, du langage; troubles du comportement et autres troubles (autisme).

Principales causes de handicap :affection génétique (syndrome de Down, etc.); problèmes pendant la grossesse (une femme qui boitde l’alcool pendant la grossesse ou qui contracte uneinfection comme la rubéole peut mettre au monde unenfant présentant un handicap intellectuel);problèmes à la naissance (un manque d’oxygène pendantle travail peut provoquer un handicap mental); problèmes de santé comme la méningite, la rougeole ouune malnutrition extrême; exposition à des polluants comme le plomb ou le mer-cure.

La malnutrition, les infections et les maladies somatiquesnon transmissibles, sont responsables de 50% des han-dicaps. La malnutrition est responsable d’environ 20%des handicaps. Ces cas sont évitables.

Œuvrer à l’échelon de la communauté

Handicap International innove aussi. Ainsi, il n’existe à l’heure ac-tuelle aucun outil reconnu à l’échelon international pour le dépis-tage des retards de développement et des malformationscongénitales chez les enfants de moins de 2 ans. Nos équipes deprojet identifient ces lacunes et s’emploient à y remédier. Nousavons ainsi expérimenté dans un projet pilote un outil de dépis-tage du handicap chez les nouveau-nés de la ville de Kinshasa etnous développons un programme de formation complet pour per-mettre aux agents de la santé des villages d’identifier les princi-paux types de handicap dans les régions rurales du Cambodge etd’assurer leur transfert vers d’autres structures. Nos succès, dansce domaine, reposent non seulement sur des interventions cibléescomme celles-ci mais aussi sur l’adoption d’une approche multi-disciplinaire axée sur l’éducation et la sensibilisation, une impli-cation accrue des communautés avec lesquelles nous travaillonset un engagement à long terme de la part des gouvernements etdes partenaires de la société civile à développer les compétenceset les ressources nécessaires.

Nos projets de santé maternelle et infantile constituent un voletessentiel de l’approche intégrée de Handicap International en ma-tière de handicap. Ainsi, ces projets sont souvent associés à desprojets de réadaptation à base communautaire au sein de mêmeszones géographiques. Ces derniers prennent le relais lorsque seclôturent les projets de santé de la mère et de l’enfant et ils seconcentrent sur l'insertion des enfants et des adultes en situationde handicap au sein de leurs communautés.

Partout dans le monde, on prend de plus en plus conscience dufait que la réalisation des OMD exige une prise en charge du han-dicap sur tous les fronts : de la prévention lorsque c’est possible,à la réadaptation et enfin à l’inclusion des personnes handicapéesdans la société, en tant que membres actifs et de plein droit.

HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Quelques institutions avancent même le chiffre annuel de 20 millions de femmes victimes d’un handicap suite à la grossesseou à l’accouchement, un chiffre incroyablement élevé.

Sources d’information :

FNUAPOrganisation Mondiale de la SantéRapport sur les Objectifs du Millénaire 2008UNICEF

Facteurs congénitaux et périnataux 15-20 %

Maladies transmissibles 20 %

Affections somatiques ou mentales non transmissibles 40 %

Traumatismes et blessures 15 %

Les armes à sous-munitionsenfin interdites !

Les 3 et 4 décembre 2008, 94 États ont signé la Convention sur les armes à sous-munitions. Ce traité interdit l’utilisation, le stockage, la production et le transfert desarmes à sous-munitions et prévoit des dispositions novatrices pour l’assistance auxvictimes. Handicap International a activement collaboré à l’élaboration de ce traité ets'est battue pendant plusieurs années en collaboration avec la Coalition contre lesarmes à sous-munitions, un réseau qui regroupe environ 300 ONG, pour faire inter-dire ces armes. Ces deux dernières années, le processus s’est accéléré. Stan Brabant,chef de l’Unité politique de Handicap International, nous parle de la genèse du traité.

Quel a été l'élément déclencheur de ce projet ?Stan Brabant : Quand, en 2006, suite à ungros travail de sensibilisation mené parHandicap International, la Belgique a été lepremier pays à interdire les armes à sous-munitions, tous les acteurs du désarme-ment se sont tournés vers la Belgique.Soudain, on s’est rendu compte qu’interdireles armes à sous-munitions était devenupossible. Nous avons reçu des réactions en-thousiastes d’ONG du monde entier, ainsique de nombreux gouvernements. Et nousnous sommes pris à espérer. Handicap In-ternational avait déjà acquis une longue ex-périence dans le plaidoyer en faveur del'interdiction des mines antipersonnel quiavait débouché sur le Traité d’Ottawa. De-puis lors, les représentants gouvernemen-taux savaient que nous étions sérieux. En2006, la guerre du Liban a également attirél'attention sur le problème des armes àsous-munitions. La pression diplomatiques'est intensifiée. Pays avec une longue tra-dition en matière de paix, la Norvège a saisil'occasion et a lancé le processus d’Oslo.En février 2007, 46 États se sont rencon-trés pour une première fois et, fin 2008, lesarmes à sous-munitions étaient interdites.

Comment avez-vous convaincu les repré-sentants des gouvernements de signer letraité ?SB : Nous avons tout d’abord produit deuxrapports qui ont attiré l’attention sur l’as-pect humain du problème des armes àsous-munitions, pas uniquement sur basede chiffres arides mais en montrant lesdrames que provoquait l’utilisation de cesarmes. Nous avons ensuite constitué ungroupe de victimes d’armes à sous-muni-tions, les Ban Advocates, qui a peu à peupris un rôle majeur dans ce processus.

Grâce aux interventions de ce groupe, lesreprésentants des gouvernements ont étéconfrontés de manière directe à la souf-france causée par ces engins de guerre. Onleur doit de nombreuses signatures apposéesau bas du traité par certains Etats réticentsau départ. C’est notamment le cas de l’Af-ghanistan qui n’a décidé de signer que laveille de la conférence de signature, aprèsun entretien avec Soraj Ghulam Habib, l’undes Ban Advocates. Notre force, c’est d’avoircollaboré avec ces personnes au sein d’unréseau. Comparativement aux autres pro-cessus diplomatiques, tout est allé très vite.

Le traité a-t-il été signé par un nombre suffi-sant de pays pour avoir du poids ?SB : Pour créer une nouvelle norme, il fal-lait générer une masse critique qui sou-tienne le traité. Avec 96 signataires nouspouvons dire que ce chiffre est atteint.Désormais, si un pays qui n’a pas signé letraité utilise des armes à sous-munitions, ilsubira des critiques dans le monde entier.En quelques années, nous sommes arrivésà faire de l’utilisation des armes à sous-munitions quelque chose d’inacceptable. Letraité entrera en vigueur après sa ratificationpar trente États. Le plus important, c’estque ce type d’arme ne soit plus utilisé, queles stocks soient détruits et que les vic-times reçoivent l’assistance à laquelle ellesont droit.

Justement, le traité prévoit-il aussi des ga-ranties pour les victimes ?SB : Nous avons en effet plaidé pour l’inté-gration dans le texte de solides garantiespour les victimes. Et nous considérons le faitque ces garanties aient été intégrées commeune belle réussite. La notion de « victime »est définie de manière large : elle englobe

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Des années de lobbying débouchent sur un traité historique signé à Oslo

aussi les familles et les communautés affec-tées. Le traité d’Oslo oblige ses États signa-taires à prévoir une aide médicale, desservices de réadaptation physique et un ac-compagnement socioéconomique et psy-chologique pour les victimes des armes àsous-munitions, ainsi que de collecter desdonnées sur ces victimes. Le texte du traitécontient aussi une liste détaillée des me-sures très concrètes que les États sontobligés de prendre en matière d'aide auxvictimes.

Quels sont les défis qui vous attendent ?SB : Nous devons encore convaincre certainsÉtats d’adhérer au traité. Nous devronségalement veiller à ce que le traité ne restepas lettre morte. Il faut que les victimes bé-néficient d'un soutien réel ; il faut que lesgaranties contenues dans le traité soienttransposées dans la pratique. La réalitéquotidienne des victimes des armes à sous-munitions et de leurs familles, c’est ça quicompte. Nous suivrons donc l’évolution dela situation dans tous les pays, nous ras-semblerons des informations sur l’action(ou l’inaction) des gouvernements et nouscontinuerons à faire pression sur ces gou-vernements.

Quel restera pour vous le plus grand mo-ment de ce processus ? SB : La cérémonie de signature du traité àOslo. L’atmosphère y était fantastique. Al’issue de la cérémonie, tout le groupe desBan Advocates est monté sur l’estrade. L’und’entre eux, l'Ethiopien Behiru Mesele, apris la parole pour remercier les acteurs duprocessus. Après son intervention, toute lasalle s’est levée dans un torrent d’applau-dissements. Je n’avais jamais vu ça dansune cérémonie officielle. C’était incroyable.

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20052 février :Toutes les sections de HandicapInternational lancent un appelà l’interdiction des armes àsous-munitions.

9 mars :Handicap International invitele Sénat belge à travailler surl’interdiction des armes àsous-munitions.

7 avril :Handicap International, HumanRights Watch, Netwerk Vlaan-deren et le Fonds pétrolier deNorvège organisent à Bruxellesune conférence de presse commune sur le thème « Lesarmes à sous-munitions : pireque les mines antipersonnel ».

14 avril :Un sénateur belge dépose uneproposition de loi visant àfaire interdire les armes àsous-munitions.

28 juin :La Commission de la Défenseet des Affaires étrangères duSénat organise un débat surla proposition de loi. HandicapInternational est invité à pré-senter son point de vue. Le 7juillet, l’assemblée plénière duSénat adopte à l’unanimité letexte de la proposition de loi,qui est ensuite transmise à laChambre des Représentants.

200619 janvier :Le Parlement européen lanceun appel à l’« éradication »des armes à sous-munitions.

16 février :Malgré une forte opposition del’industrie de l’armement ainsi

que certaines pressions inter-nationales, le Parlement fédé-ral belge adopte la loid’interdiction des armes àsous-munitions. Une deuxièmeloi en précisera la définition.

2 novembre :Handicap International lanceFatal Footprint, le premier rapport mondial sur l’impacthumain des armes à sous-munitions.

17 novembre:Suite à l’échec des discussionssur les armes à sous-munitionsdans le cadre la Conventionsur les armes classiques, laNorvège lance un processusparallèle à l'instar de ce quele Canada avait fait pour lesmines antipersonnel.

200722-23 février :La Norvège organise uneconférence internationale surles armes à sous-munitions.Dans la Déclaration d’Oslo, 46 États s'engagent à arriver,avant fin 2008, à la signatured’un traité interdisant lesarmes à sous-munitions etfournissant un cadre pourl’assistance aux communautésaffectées.

23-25 mai :67 États participent à laConférence de Lima (Pérou)sur les armes à sous-muni-tions. Parmi les participants,27 pays participent pour lapremière fois au processusd’Oslo. Le traité prend forme.

5-7 décembre :138 États sont représentés à la Conférence de Vienne(Autriche) sur les armes àsous-munitions.

200818-22 février :Un nouveau projet de texte dutraité est discuté à la Confé-rence de Wellington (Nouvelle-Zélande). Après une semainede tensions entre partisansd'une interdiction complète etpartisans d’une interdictionpartielle, les États participantsacceptent d’entrer en négocia-tion et s’accordent sur les rè-gles de ces négociations.

mars et avril :Au cours de différentes confé-rences régionales en Afrique,en Asie du Sud-est et en Amé-rique latine, les positions desgouvernements s’accordentprogressivement sur le projetde texte du traité.

19-30 mai :À l’issue de deux semaines de négociations, 107 Étatsparticipants à la Conférencede Dublin approuvent le textede la Convention sur lesarmes à sous-munitions.

27 novembre :Ouverture de l’exposition enplein air Fatal Footprint àBruxelles. Des photos réaliséespar des photographes belgesmontrent les souffrances dessurvivants des mines antiper-sonnel, armes à sous-munitionset autres engins de guerre nonexplosés. Dans le courant de2009, cette expo s’arrêteraégalement dans d’autres villesbelges et étrangères.

3-4 décembre :Lors de la Conférence de signature à Oslo, 94 États signent la Convention sur lesarmes à sous-munitions.

Pays signataires de la Convention à Oslo le 03 décembre 2008

Afghanistan, Afrique du Sud,Albanie, Allemagne, Angola, Australie,Autriche, Belgique, Bénin, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Botswana, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Canada, Cap Vert, Chili, Colombie, Comores, Congo (Rép.), Costa Rica, Côte d’Ivoire,Croatie, Danemark, Equateur, Espagne, Fidji, France, Gambie, Ghana, Guatemala, Guinée, Guinée-Bissau, Honduras, Hongrie, Îles Cook, Islande, Indonésie, Irlande, Italie, Japon, Kenya, RDP lao, Liban, Lesotho, Liberia, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, ARY Macédoine, Madagascar, Malawi, Mali, Malte, Mexique, Moldavie, Monaco, Monténégro, Mozambique, Namibie, Nauru, Nicaragua,Niger, Norvège, Nouvelle-Zélande, Ouganda,Palau, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Portugal, République centrafricaine, République tchèque,Royaume-Uni, Rwanda, Saint-Marin, Saint-Siège, Salvador, Samoa, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Leone, Slovénie, Somalie, Suède, Suisse, Tanzanie, Tchad, Togo, Uruguay et Zambie.

Moments clé dans le processus d’Oslo

Ne pas abandonner ceux qui en ont le plus besoin : en quelquesmots, Eyal venait de résumer la philosophie qui a amené HandicapInternational à réinvestir dans les actions d’urgence. Pour HandicapInternational, il s’agit surtout de venir en aide aux enfants, femmeset hommes en situation de handicap et qui ressentent donc encoreplus durement les conséquences d’une crise.

L’organisation réinvestit dans un champ d’action qu’elle avait déjàoccupé dans le passé. Handicap International a en effet ses ra-cines dans les camps où les Cambodgiens fuyant le régime Khmerrouge venaient se réfugier en Thaïlande. Par la suite, HandicapInternational est intervenu dans de nombreuses situations de crise :dans les camps de réfugiés burundais en Tanzanie en 1995, enAlbanie en 1999 notamment. Son action en faveur des réfugiés luivaudra d’ailleurs la médaille Nansen en 1996, décernée par le HautCommissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Répondre aux besoins des personnes handicapées dans les si-tuations de crise fait partie de notre mandat, qui indique très clai-rement l’obligation d’intervenir pour assister ces personnes lors decrises humanitaires suite à des conflits armés ou des catastrophesnaturelles.

Nous savons que les personnes handicapées sont particulièrementvulnérables, leurs besoins souvent mal connus des acteurs hu-manitaires intervenant dans la première urgence. Nous avons ainsiremarqué dans les camps autour de Goma que souvent, par exem-ple, les personnes handicapées ne sont pas enregistrées correc-tement. Sont-elles seules ou accompagnées, quel est leurhandicap… ? Toutes ces informations doivent permettre de mieuxprendre en compte leurs besoins dans des situations très pra-tiques : comment arriver jusqu’aux toilettes ou jusqu’au lieu dedistribution de la nourriture quand on est en fauteuil roulant etque les chemins sont impraticables ou inexistants ? Mais le pro-blème va au-delà de la simple accessibilité et Handicap Interna-tional s’efforce de sensibiliser les autres acteurs humanitaireschargés d’organiser la vie des camps à agir aussi en fonction despersonnes handicapées qui y vivent.

| 09HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

De même, dans la phase de post urgence après une catastrophenaturelle, il faut penser, après l’aide de première urgence, à la re-construction. Cela signifie, selon notre optique, bâtir des logementset un environnement plus accessibles, permettre aux personnesen situation de handicap de reprendre une vie active, de sortir dela dépendance.

Si 2007 a marqué le début d’une nouvelle approche dans les actionsd’urgence, l’année 2008 aura été l’occasion de la concrétiser dansdes contextes multiples. Nous avons ainsi développé nos projets dansle Nord Kivu, une région ravagée depuis des années par les conflitsinternes, avec notamment deux projets, l’un de kinésithérapie respi-ratoire, l’autre de kinésithérapie hospitalière. Nous sommes interve-nus également en Chine après le tremblement de terre qui a secouéle Sichuan, dans le but de prévenir et l’apparition de handicapsconsécutifs au tremblement de terre et de limiter leurs séquelles.

Handicap International a donc clairement fait le choix de lancerdes projets d’urgence dans un domaine que l’organisation connaîtbien : la kinésithérapie. Ce choix permet des interventions rapides,légères, exigeant moins de moyens mais avec un impact réel surles victimes des situations de crise. Ces projets peuvent parfois setransformer en projets de développement, comme en Chine. Lesbénéficiaires d’un projet mis en place dans une situation de crisepeuvent avoir besoin d’un traitement à moyen ou long terme. Nousquittons alors le terrain de l’action d’urgence pour passer danscelui d’un projet à plus longue échéance dans le but de dévelop-per les aptitudes de nos partenaires à la prise en charge théra-peutique des handicaps.

La plus-value de Handicap International est réelle. Il existe finale-ment peu d’acteurs humanitaires possédant son expérience dansla prise en charge des personnes handicapées ou qui ont l’exper-tise suffisante pour soigner les conséquences de certains types deblessures. Ce constat a été particulièrement flagrant lors de notreintervention au Sichuan. Dès les premiers temps, les hôpitaux ontdemandé des spécialistes dans le domaine des lésions de lamoelle épinière, des amputations et des traumatismes crâniens,

Handicap Internationalet les actions d’urgence :

un nouvel élan

«Nous avons un engagement, un mandat humanitaire et nous ne prenons pas parti.Peu nous importe qui dirige. Nous sommes là pour aider ceux qui en ont le plus besoinet c’est ce que nous allons continuer à faire. Handicap International n’abandonnera pasla population.» Telles étaient les paroles d'Eyal Reinich, coordinateur de la mission deHandicap International à Goma lors des affrontements au Nord Kivu fin octobre 2008.

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des types de blessures que nos équipes ont l’habitude de traiterdans les centres de para- et tétraplégie au Vietnam par exemple.Les victimes de fractures avaient besoin de kinésithérapie. Mais leprincipe de la réadaptation physique, dont les techniques sont in-dispensables pour prévenir des handicaps permanents, est peuconnu et peu développé en Chine. Les traitements de kinésithéra-pie respiratoire administrés aux enfants souffrant de malnutritionà Goma ont montré leur efficacité. Ces enfants sont très affaibliset leur organisme n’offre plus guère de résistance aux infectionsrespiratoires. Souvent, ils ne peuvent pas évacuer les sécrétionsqui encombrent leurs poumons. La kinésithérapie respiratoire leurpermet de guérir plus rapidement. Beaucoup présentent aussi desretards de développement moteur que les kinésithérapeutes ten-tent de combler grâce à des exercices simples.

Handicap International ne part pas nécessairement seul au feu.C’était le cas en Chine, mais nous collaborons souvent avec d’au-tres organisations. A Rutshuru, dans le Nord Kivu, nous travaillonsdans l’hôpital soutenu par Médecins sans Frontières qui nous ademandé de mettre sur pied un projet de kinésithérapie hospita-lière. Au Myanmar, le projet a été mené conjointement par les deuxsections opérationnelles de Handicap International. La section fran-çaise s’est chargée des soins de réadaptation et de soutien psy-chologique pour les personnes handicapées, tandis que la sectionbelge prenait en charge les projets générateurs de revenus (parexemple donner aux personnes handicapées la possibilité de sub-venir aux besoins de leur famille par un commerce, un élevage deporcs, …) et des actions liées à l’accessibilité (aménagement d’unerampe pour accéder à l’enclos des animaux, une passerelle d’accèsau village, …). L’aide matérielle d’urgence apportée à Cuba après

les cyclones Ike et Gustav était coordonnée entre les quelques ac-teurs humanitaires présents à Cuba.

Parfois aussi, nous devons intervenir dans un champ d’action unpeu différent, faute d’acteurs humanitaires. Cela fut le cas à Cubaoù nous avons fourni du matériel de première nécessité (matelas,couvertures, etc…) et du matériel de reconstruction pour desécoles. Peu d’organisations travaillent dans ce pays et les bénéfi-ciaires de nos projets de développement avaient avant tout besoinde retrouver des conditions de vie décentes tant les dégâts cau-sés par les cyclones en septembre 2008 étaient énormes. IrèneManterola, directrice du programme de Handicap International àCuba, expliquait, après avoir visité une municipalité frappée par lecyclone Gustav : « Le seul souci de la population est de retrouverun logement correct et de rétablir des conditions de vie de base. (…)Il ne reste plus rien ! Dans les communautés qui comptaient 24 ou 25maisons, il n’y avait plus qu’une ou deux maisons debout, plus demagasins, les champs dévastés, les poteaux électriques au sol… ».

Notre objectif en 2008 a donc été de répondre aux situations d’ur-gence pour lesquelles nous pensions avoir une réelle expertise àapporter pour le bien des victimes. Ces actions se poursuivent en2009. Si nous ne savons pas exactement où nous interviendronsdemain – c’est le principe même de l’action d’urgence – noussommes en tout cas certains que nous continuerons à intervenirdans ce type de contexte, à la fois pour prévenir ou soigner deshandicaps mais surtout pour que les personnes en situation dehandicap ne soient plus les laissées-pour-compte de l’action d’ur-gence. Nous avons été à leurs côtés en 2008, nous le serons aussidans les années à venir.

| 10HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Notre objectif en 2008 a été de répondreaux situations d’urgence pour lesquellesnous pensions avoir une réelle expertise àapporter pour le bien des victimes. Ces actions se poursuivront en 2009.

Programmes

03

En 2008, les équipes du projet de réadap-tation à base communautaire (RBC) – quis’étend dans les provinces de Benguela,Huila, Namibe et Huambo – ont fourni sou-tien et conseils aux personnes handicapéeset leurs familles. Par ailleurs, le projet aaussi adressé un grand nombre d’entreelles aux services de réadaptation physiqueexistants et les a aidées à retourner à la vieactive (formation ou insertion profession-nelle) ou à accéder à l’école.

L’année écoulée a également vu le démar-rage du projet d’appui aux associationsdans plusieurs municipalités des provincesde Benguela, de Huambo et dans la ville deLubango. Ce projet vise à renforcer les or-ganisations de personnes handicapées dansla revendication de leurs droits.

Handicap International a également poursuivison projet d’insertion économique et socialeen renforçant les équipes des deux asso-ciations partenaires dans la province deHuambo. En parallèle, l’organisation a com-mencé à sensibiliser les administrations pu-

bliques, agences de micro-crédit et entre-prises privées, démarches qui ont abouti àla signature de contrats de partenariat pourfavoriser l’emploi des personnes handica-pées.

Mais 2008 a été aussi la fin du projetd’éducation aux risques des mines (MRE). Handicap International a décidé, pour desraisons liées à des questions de finance-ment et de stratégie, de mettre fin à sesactivités dans ce domaine en fin d’année.

En 2009, l’organisation va se concentrer surla manière d’accroître son impact sur lespersonnes bénéficiaires de ses projets, touten limitant leur dispersion géographique.Handicap International va également mettrel’accent sur la défense et la promotion desdroits des personnes en situation de han-dicap, d’une part dans la mise en œuvreconcrète de ses projets et d’autre part defaçon plus globale en renforçant les asso-ciations de personnes handicapées pourqu’elles revendiquent elles-mêmes leursdroits.

EN CHIFFRESPersonnel international : 6

Personnel national : 61

Budget : 1.551.693 €

Principaux bailleurs de fonds :Agence Internationale de Développementcanadienne (ACDI), Ambassade de Franceen Angola, Ambassade du Japon en Angola, Commission européenne (Euro-peAid), Direction Générale de la Coopé-ration au Développement de Belgique(DGCD), Ministère des Affaires Etran-gères de la République d’Irlande (IrishAid), Ministère des Affaires Etrangèresdes Pays-Bas, Syndicat des travailleurscanadiens de l’automobile (TCA-Canada).

Handicap International travaille en Angola depuis 1995.Dans ce pays, fortement marqué par plus de trente an-nées de guerre et par l’impact de la présence de minesantipersonnel, l’organisation a développé différents typesde projets. Si depuis 2005 les centres de réadaptationphysique sont repris par le Programme National de Réa-daptation, Handicap International a poursuivi son action,notamment avec des projets d’éducation aux risques desmines, d’insertion socio-économique, de promotion desdroits des personnes en situation de handicap et de réa-daptation à base communautaire.

Afrique

| 12HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Luanda

Huambo

HUAMBO

HUILA

NAMIBE

BENGUELABenguela

Lubango

Bibala

01Angola

BurundiLes dix années de guerre qui ont touché le Burundi continuent de laisser leurempreinte sur ce pays où le nombre de réfugiés représente plus de 10% dela population. Handicap International est au Burundi depuis 1992 et tâched’y améliorer l’autonomie et la dignité des personnes en situation de handicap.Un axe transversal oriente l’ensemble des projets menés par l’organisationau Burundi. Il vise à entraîner un changement global du regard porté sur lehandicap dans le pays.

| 13HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Plusieurs projets ont vu le jour en 2008.L’un d’entre eux est mené dans la provincede Ruyigi. Ce projet de réadaptation à basecommunautaire (RBC) a d’abord commencépar des enquêtes permettant d’identifierplus de 4.000 personnes handicapées.L’équipe du projet a aussi bénéficié d’unesérie de formations afin de la préparer à as-surer au mieux sa tâche dans le futur.

Entamé lui aussi en 2008, le projet d’appuiaux associations vise à soutenir l’ensembledes associations de personnes handicapéesdu Burundi dans leur rôle de service et deplaidoyer en faveur de la personne handi-capée. Pour cela, Handicap International asoutenu la création d’un réseau d’associa-tions en vue de renforcer leurs capacités des’organiser et de mener des actions pourpromouvoir le respect des droits des per-sonnes handicapées au Burundi.

En 2009, Handicap International poursuivrases efforts dans le domaine de la réadap-tation physique en soutenant la mise enplace effective d’un réseau de 12 centres deréadaptation, dont 5 sont déjà appuyés parl’organisation, en vue d’une autonomisationeffective de ces centres d’ici à 2012.

Les activités de RBC, quant à elles, doiventêtre étendues à deux autres provinces queHandicap International connaît bien pour yavoir déjà travaillé avant 2008 dans le cadred’un projet d’éducation aux risques desmines.

02

EN CHIFFRESPersonnel international : 4

Personnel national : 25

Budget : 852.249 €

Principaux bailleurs de fonds :Commission européenne (EuropAid), Direction Générale de la Coopération au Développement de Belgique (DGCD),Programme des Nations Unies pour leDéveloppement (PNUD).

Bujumbura Gitega

MAKAMBA

RUTANA

RUYIGI

Muyinga

GITEGA

MUYINGA

Malgré plusieurs évacuations de ses équipesexpatriées dues à l’instabilité politique dupays, Handicap International a pu continuerses activités grâce à ses partenaires. Maisces années de conflit armé ont fortementaffaibli l’état de santé de la population etont contribué à la détérioration des infra-structures médicales. C’est pourquoi Han-dicap International avait mis en place desprojets de kinésithérapie hospitalière, àBouaké tout d’abord, à Man et Danané en-suite. La kinésithérapie est en effet unmoyen efficace de prévenir et de réduire lesséquelles invalidantes chez les patientshospitalisés. Certains cas (séquelles de mé-ningite, paludisme cérébral, séquelles duVIH-SIDA) traités par les trois équipes dekinésithérapeutes montrent à quel point leseffets indirects du conflit interne se fontsentir sur la population, notamment en

raison d’une baisse du nombre d’enfantsvaccinés et de problèmes dans les pro-grammes de prévention primaire (malaria,HIV-SIDA…).

Les autres patients soignés, souffrant d’es-carres d’alitement, de séquelles de brûlures,d’amputations, de problèmes respiratoiresou encore de faiblesses musculaires… mon-trent de quelle manière la kinésithérapiefait partie intégrante de la prise en chargeglobale des patients et contribue à l’amé-lioration du fonctionnement des structureshospitalières, avec notamment la réductionde la durée d’hospitalisation et une récu-pération fonctionnelle plus rapide chez lepatient.

En 2008, après le centre de réadaptationphysique « Vivre Debout » d’Abidjan, remisofficiellement au partenaire local en débutd’année, ce sont les projets de kinésithérapiehospitalière de Bouaké, Man et Danané quisont arrivés à leur terme.

Le processus de passation des activités auxhôpitaux de Bouaké, Man et Danané s’estachevé fin février 2009, Handicap Interna-tional se retirant de Côte d’Ivoire en laissantla gestion et l’encadrement des kinésithé-rapeutes ivoiriens aux trois hôpitaux parte-naires.

Côte d’Ivoire

Handicap International a ouvert son premier projet en Côte d’Ivoire en1996. A cette époque, l’organisation soutenait des centres de réadapta-tion physique, tout en formant du personnel national. Ces formationsn’existaient pas en Côte d’Ivoire, pays qui avait pourtant besoin de kiné-sithérapeutes spécialisés et d’experts techniques pour la fabrication deprothèses et d’orthèses. Handicap International a toujours veillé à réali-ser ses actions en collaboration avec des partenaires locaux, qui seraientà terme capables de reprendre les projets et de continuer à fournir lesservices nécessaires aux personnes en situation de handicap après ledépart de l’organisation.

| 14HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

EN CHIFFRESPersonnel international : 3

Personnel national : 23

Budget : 453.078 €

Principaux bailleurs de fonds :Ministère des Affaires Etrangères de Belgique (Aide d’urgence).

Abidjan

BouakéMan

Danané

03

Le projet de réadaptation à base commu-nautaire (RBC) de Kinshasa a pris un nou-veau tournant en 2008. L’objectif de ceprojet, qui doit s’étendre de 2008 à 2010,est d’assurer la pérennité des Comités deRéadaptation Communautaire chargés de lamise en œuvre des actions de RBC et de leurautonomisation. Toujours à Kinshasa, l’orga-nisation a poursuivi le projet d’éducation in-clusive et un nouveau projet de santématernelle et infantile a vu le jour mi-2008.Elle veut en effet renforcer les capacités dupersonnel de plusieurs centres de santé etde maternité dans le domaine de la préven-tion du handicap à la naissance.

En 2008, Handicap International a mené unprojet d’appui à six centres de réadaptationsitués à l’Est du pays, au Sud Kivu, au NordKivu et au Maniema, en partenariat avecl’ACHAC (Association des Centres de Handi-capés d’Afrique Centrale). Ces centres, tra-vaillant dans un contexte de guerre etd’isolement, avaient besoin d’équipementset de consommables pour répondre aux de-mandes des personnes handicapées.

À Kisangani, les équipes actives dans leprojet de réduction des risques liés auxengins de guerre non explosés (UXO) ontétendu leur rayon d’action au-delà des fron-tières de la province. Un dernier volet trèsimportant de ce projet a été réalisé dans leNord Kivu et certains districts de la Pro-vince Orientale où Handicap International amené avec des associations locales des en-

Handicap International travaille au Congodepuis 1995. Actuellement, l’organisationmène des activités à Kinshasa et Kisangani.À Kinshasa, les projets s’articulent autour dela prévention, la réadaptation et l’insertion.À Kisangani et dans les provinces environ-nantes, l’objectif est de réduire les risques liésaux mines et autres engins non explosés.Parallèlement, Handicap International parti-cipe à l’aide humanitaire d’urgence apportéeaux populations de l’Est du pays, particuliè-rement touchées par les conflits qui ébranlentla région.

| 15HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

EN CHIFFRESPersonnel international : 11

Personnel national : 120

Budget : 3.078.615 €

(Actions d’urgence incluses)

Principaux bailleurs de fonds : Ambassade de France en R.D. Congo, Commis-sion européenne (EuropAid), Direction Généralede la Coopération au Développement de Bel-gique (DGCD), Ministère des Affaires Etrangèresde Belgique (Prévention des conflits), Ministèredes Affaires Etrangères des Pays-Bas, PNUD,Survey Action Center (SAC).

Kinshasa

Kisangani

GomaNORD-KIVU

PROVINCEORIENTALE

RWANDA

BURUNDI

04

quêtes d’impact socio-économique. Ellesont permis de dresser un tableau précis dela problématique des mines et résidus ex-plosifs de guerre et ont rendu possible laréappropriation des terres suspectées d’êtrecontaminées.

En 2009, Handicap International poursuivrason travail à Kinshasa dans le domaine dela RBC, mais en orientant davantage encorece travail vers le renforcement des parte-nariats avec la société civile et du plaidoyerpour le respect des droits des personneshandicapées. Quant au projet de santé ma-ternelle et infantile, il va être quelque peuadapté pour mieux s’intégrer au contextesanitaire de la capitale. Une mission explo-ratoire aura lieu dans le Bas Congo pour yétendre ce projet en 2010-2011.

A Kisangani, Handicap International pour-suivra les activités mises en œuvre en ac-centuant le renforcement des capacitéslocales en vue d’un transfert du projet auxorganisations congolaises d’ici à 2011.

République démocratique du Congo

Son travail s’effectue selon trois axes : fa-ciliter l’accès de la personne en situation dehandicap aux services de base et veiller aurespect de ses droits ; appuyer les processusd’assistance aux victimes civiles du conflitarmé et spécifiquement aux victimes demines antipersonnel ; promouvoir la parti-cipation des personnes handicapées à lavie sociale et économique grâce au renfor-cement des associations de personnes han-dicapées.

L’assistance aux victimes civiles des minesantipersonnel comporte en fait deux volets,l’un de renforcement institutionnel visant àaméliorer la prise en charge des victimesdes mines antipersonnel en renforçant lescapacités des autorités et des institutionslocales. Dans un deuxième volet, nous tra-vaillons pour améliorer les conditions devie des victimes civiles des mines.

Avec le projet de réadaptation à base com-munautaire (RBC), Handicap Internationalrenforce les capacités des personnes han-dicapées. Des comités locaux de RBC iden-tifient les besoins, effectuent une analysetenant compte du contexte, de la situationfamiliale et mettent en place une stratégied’action en collaboration avec la personneet son entourage. Le projet d’améliorationdes conditions de vie des personnes han-

dicapées a été inauguré sous sa forme ac-tuelle en 2008. A terme en 2010, 2700 per-sonnes devraient en bénéficier.

L’une des nouvelles actions entamées en2008 est le projet d'appui aux associations.Dix associations de personnes en situationde handicap bénéficient d’un soutien pourrenforcer leurs structures et leurs modes defonctionnement afin qu’elles puissent dé-fendre et revendiquer leurs droits dans lecadre de la Convention des Nations unies surles droits de la personne handicapée.

En mars 2009, Handicap International de-vrait étendre ses activités à cinq nouveauxdépartements pour renforcer la réalisationdes actions en cours. L’organisation vaaussi réaliser une analyse de la situation etdes besoins dans le domaine de l’éduca-tion aux risques des mines, ainsi que despossibilités de mise en œuvre d’un nou-veau projet, en profitant de l’expérience ac-quise par Handicap International dans sesdifférents programmes. L’un des événe-ments phare de l’année 2009 sera la se-conde conférence de suivi du Traitéd’Ottawa d’interdiction des mines antiper-sonnel, qui se tiendra en novembre à Car-tagena, le berceau des activités de HandicapInternational en Colombie.

Handicap International est intervenu en Colombie à partir de 1997,d’abord en soutenant une organisation spécialisée dans la réa-daptation des personnes handicapées à Cartagena, ensuite endéveloppant des partenariats et des activités avec différentstypes d'institutions dans plusieurs parties du pays. En 2008,depuis nos bureaux de Medellin et de Cartagena, l’organisationest intervenue dans cinq départements : Antioquia, Bolivar, Sucre,Santander et Nord Santander.

Amérique latine

| 16HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Colombie

EN CHIFFRESPersonnel international : 2

Personnel national : 28

Budget : 787.411 €

Principaux bailleurs de fonds :Agence Internationale de Développe-ment canadienne (ACDI), Commissioneuropéenne (EuropAid), Direction Générale de la Coopération au Développement de Belgique (DGCD),Ministère des Affaires Etrangères deBelgique (Prévention des conflits etAide d’urgence), Ministère des AffairesEtrangères de Suisse.

Medellín

Bucaramenga

Cartagena

Sincelejo

Cúcuta

05

Handicap International est intervenu à Cuba en 1998 en apportant unappui à la production de prothèses. Depuis 2001, l’organisation a orientéses actions vers des programmes de réadaptation à base communautaire,auxquels sont venus s’ajouter des projets dans le domaine de l'éducationinclusive, dans l’optique de favoriser l’insertion des personnes les plusvulnérables dans la société cubaine. En 2008, la mission a ouvert un nou-veau projet de réadaptation à base communautaire à Holguin, ainsi qu’unprojet d’appui et de renforcement des trois associations représentant lespersonnes handicapées à Cuba. L’année a été aussi marquée par les ra-vages causés par les ouragans Ike et Gustav.

Cuba

| 17HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Les projets de réadaptation à base com-munautaire (RBC) se sont poursuivis dansles provinces de Granma et de Pinar del Rioau profit des personnes handicapées vivantdans les zones rurales éloignées des cen-tres urbains, en proposant non seulementdes soins de réadaptation physique, maisaussi un support psychologique et social.Le projet RBC s’est étendu en 2008 dans larégion de Holguin, à côté de la province deGranma, avec une approche davantage axéesur l’accessibilité dans un sens large et pourtous types de handicap. Handicap Interna-tional a également poursuivi son projetd’amélioration du système d'inclusion sco-laire à Cuba.

L’autre nouveauté de 2008 a été le projetdestiné à renforcer les associations représen-tant les personnes handicapées, dans leurcapacité de gestion notamment. Un voletimportant du projet vise aussi à améliorerl’accès des personnes handicapées à desformations professionnelles variées. La for-mation du personnel et des membres destrois associations de personnes handica-pées existant à Cuba sera améliorée. Defaçon plus large, Handicap Internationaléquipera des centres de formations pouradultes afin de les rendre plus accessiblesaux personnes handicapées et travaillerasur la diversification des formations propo-sées dans les écoles des métiers et desécoles d’enseignement spécial.

L’objectif de Handicap International à Cubapour 2009 est toujours de servir de cataly-seur aux différentes initiatives qui visent àconstruire une société davantage inclusiveen renforçant l’expertise existante et la

structure sociale. Dans ce but, l’organisa-tion va consolider les projets existants, ca-pitaliser et tirer les leçons de l’expérienceacquise tout en accordant une attentionparticulière à certaines approches, telle quel’accessibilité intégrale pour toutes les per-sonnes en situation de handicap.

Dans le futur, elle souhaite aussi travaillerdavantage dans le domaine de la réadap-tation des personnes atteintes de déficiencementale pour améliorer la qualité des ser-vices qui leurs sont offerts.

06EN CHIFFRESPersonnel international : 2

Personnel national : 3, financés par nospartenaires en appui à Handicap Interna-tional, plus les équipes des projets, soit87 personnes (financées par nos parte-naires locaux).Budget : 591.826 €

(Actions d’urgence incluses)

Principaux bailleurs de fonds :Direction Générale de la Coopération au Développement de Belgique (DGCD),Ministère des Affaires Etrangères dugrand-duché de Luxembourg,Gouvernement de la Région Flamande de Belgique (Ministère du travail, del’enseignement et de la formation).

La Havane

PINAR DEL RIO

GRANMA

HOLGUIN

Phnom Penh

Battambang

Takeo

Siem Reap

Banteay MeancheyPreah Vihear

Handicap International a poursuivi ses pro-jets de sécurité routière. En 2008, l’accenta été mis sur le port du casque, qui est ainsipassé de 27% en juin à 52% en décembre2008. L’année a aussi permis de préparerla reprise du projet RTAVIS (collecte de don-nées sur les accidents de la route) par lesinstances nationales. Enfin, l’ONG a soutenule ministère de la Santé dans la mise enplace d’un service global d’étude des acci-dents ne se limitant plus aux seuls accidentsde la route.

Dans le domaine de la prévention des ac-cidents de mines et engins de guerre nonexplosés, Handicap International a fait évo-luer ses actions de prévention pour infor-mer le public sur l’interdiction du commercede ces engins. Le transfert d’informations aégalement été amélioré pour accélérer lesopérations de déminages. Ces nouveauxprojets ont livré leurs premiers résultats :une baisse de 45% du nombre d’accidentsdans la zone concernée, bien plus impor-tante que dans le reste du pays.

Handicap International intervient toujoursdans les centres de réadaptation physiquede Siem Reap et Takeo. En lien avec cescentres, le projet « Happy Child » a permisen 2008 de dispenser des formations afin defavoriser la détection précoce du handicapchez les très jeunes enfants, tant par le per-sonnel des centres de soins que par les ac-coucheuses traditionnelles, et d’améliorerune prise en charge rapide et adéquate.

Le projet « Droits et inclusion », a démarré en2008. L’approche adoptée vise à favoriser lerenforcement de l’Organisation cambodgiennedes personnes handicapées (CDPO). Au ni-veau villageois, Handicap International apermis de créer des associations locales depersonnes handicapées aptes à les repré-senter efficacement. Ce volet du projet con-cerne 24 villages actuellement. Enfin, le volet« Sport for all » vient s’ajouter. 12 clubs desports ont été créés dans des écoles primaires,intégrant enfants valides et handicapés, pourmodifier le regard porté sur le handicap parles enfants et par la communauté.

L’approche développée par Handicap International au Cambodgea fortement évolué, faisant entrer l’organisation dans une dé-marche plus participative se basant sur le respect des droits. Lespersonnes handicapées et leurs associations sont plus que ja-mais des partenaires égaux, travaillant ensemble sur les projetsde leur conception à leur évaluation.

Asie

| 18HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Cambodge

07

EN CHIFFRESPersonnel international : 9

Personnel national : 139

Budget : 1.506.380 €

Principaux bailleurs de fonds : Agence de Coopération Internatio-nale japonaise, Commission euro-péenne (EuropAid), Coopération au Développement australienne, Direction Générale de la Coopérationau Développement de Belgique(DGCD), Fondation Nippon, UNICEF,Global Road Safety Partnership, Ministère des Affaires Etrangères de Belgique (Prévention des conflits),Handicap International Luxembourg,Ministère des Affaires Etrangères de Finlande, Ministère des AffairesEtrangères du grand-duché deLuxembourg, Ministère des AffairesSociales du Cambodge.

En 2009, le transfert de compétences etd’activités sera le maître mot qui oriente lefutur des actions de réadaptation. En effet, unprocessus de reprise des centres de réadap-tation physique a été lancé entre les ONGconcernées et le ministère des Affaires So-ciales, des Vétérans et de la Jeunesse. Aussi,dès la fin 2009, le projet CMVIS de collected’informations sur les victimes et accidentspar mines devrait être entièrement pris encharge par la Croix-Rouge cambodgienne. Leprojet de prévention des risques dus auxmines sera, lui, étendu à cinq provinces.

HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

EN CHIFFRESPersonnel international : 5

Personnel national : 43

Budget : 1.367.412 €

(Actions d’urgence incluses)

Principaux bailleurs de fonds :Ambassade du Canada en Chine, Commission européenne (EuropAid), Département d’Etat pour le DéveloppementInternational du Royaume-Uni, Direction Générale de la Coopération au Développement de Belgique (DGCD),Fondation Grivat, Fondation Hirzel, Ministère des Affaires Etrangères du grand-duché de Luxembourg.

En 2008, des projets de détection, de pré-vention et d’intervention précoces des han-dicaps chez le jeune enfant ont démarrédans le comté de Yuexi au Sichuan et auTibet dans la préfecture de Lhassa. L’un desgrands axes de ce projet est la formationde professionnels de la santé aux causesde handicap pendant la grossesse et l’ac-couchement, à la façon de les prévenir et àl’identification des handicaps chez le nou-veau-né et le jeune enfant, afin d’assurerune meilleure prise en charge si nécessaire.Des campagnes de sensibilisation ont éga-lement eu lieu à destination de la population.

Handicap International a poursuivi ses pro-jets de réadaptation au Tibet, ainsi que lesprojets de réadaptation à base communau-taire (RBC) au Sichuan, au Guangxi et auTibet, mais en développant deux axes nou-veaux dans les domaines de l’éducation etde l’insertion économique.

Tout au long de l’année, l’organisation apoursuivi ses actions de soutien aux asso-ciations de personnes handicapées, dontson partenariat avec l’association tibétainedes personnes sourdes, ainsi qu’avec desassociations à Pékin et Nanning (Guangxi).

Fin 2008, le projet de formation du per-sonnel soignant dans les orphelinats s’estachevé et devrait bénéficier à long terme à570.000 orphelins et à 200.000 membresdu personnel soignant dans les orphelinats.

L’année 2009 verra le lancement d’un projetde réadaptation à base communautaire auSichuan, dans la région du tremblement deterre, marquant le passage à une nouvellephase d’un projet d’urgence.

Ce nouveau projet d’aide aux victimes duséisme devrait s’étaler sur deux ans.

Dans le même temps, Handicap Internationaltravaillera sur un document de capitalisationdans le domaine de la RBC. Ce travail abou-tira également à l’organisation d’un sémi-naire international sur la réadaptation àbase communautaire à Pékin en septembre.

Chine

Malgré un taux de croissance de 9% en 2008, des inégalités subsistenten Chine, dont sont notamment victimes les personnes en situation dehandicap. Celles-ci bénéficient peu de la croissance du pays. L’actionentreprise depuis 1997 par Handicap International pour améliorer laprise en charge de ces personnes reste donc d’actualité. Depuis cettedate, Handicap International a développé des projets dans les domainesde la prévention, de la réadaptation et de l’insertion, en menant égale-ment ces dernières années des actions de plaidoyer, notamment poursensibiliser la population aux problèmes rencontrés par les personneshandicapées. Les zones d’intervention sont concentrées dans la pro-vince du Sichuan et les régions autonomes du Guangxi et du Tibet. L’an-née 2008 a évidemment été marquée par le tremblement de terre qui aravagé la province du Sichuan. Handicap International y est intervenudès la première heure.

Pékin

ChamdoLhassa

Nanning

ShigatseSICHUAN

TIBET

GUANGXI

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INDIA

Malé

Pour 2008, un des principaux objectifs étaitde concevoir et de réaliser une enquête na-tionale sur la situation des personnes handi-capées. Elle a permis le développement d’unoutil de dépistage qui sera affiné courant2009. Il sera ainsi possible d’évaluer tousles enfants en âge scolaire ainsi que d’autrespersonnes pouvant présenter un handicapou nécessitant une prise en charge adaptée.

Sur les îles de Thinadhoo et d’Hithadhoo,l’organisation a déjà effectué cette évalua-tion. Toutes les personnes handicapées ontainsi été identifiées et leur situation réper-toriée. Elles pourront dès lors être misesen contact avec les travailleurs sociaux desprojets axés sur la réadaptation à basecommunautaire.

Maldives Les premiers projets de Handicap International aux Maldives ont dé-marré après le tsunami du 26 décembre 2004. Depuis cette date, l’or-ganisation apporte son soutien technique à la Croix-Rouge afind'améliorer l'accès des bâtiments et des services pour les personnes ensituation de handicap, un soutien qui s'est achevé fin 2008. Elle aideégalement les autorités publiques à développer une stratégie nationaleen faveur des personnes handicapées. Handicap International a ainsifacilité le processus d’intégration de la Convention des droits des per-sonnes handicapées des Nations unies dans la loi nationale. Un projetde réadaptation à base communautaire est également mis en œuvre.

Au cours de l’année 2008, nous avons éga-lement soutenu la création d’organisationsde personnes en situation de handicap,l’organisation pour les sourds et les malen-tendants «Maldives Deaf Association» (MDA)et l’association des parents d’enfants han-dicapés, « The Association for Disability andDevelopment ». Elles sont à présent asso-ciées à une série de projets et d’activités desensibilisation. Grâce à un projet réalisé parHandicap International en coopération avecla MDA et le ministère de l’Enseignement,cinq enseignants ont bénéficié d’une for-mation en langue des signes ; ils vont dis-penser eux-mêmes des formations à descollègues de l’enseignement spécialisé. Ledictionnaire maldivien en langue des signesest à présent achevé et sera distribué danschaque école ainsi qu’aux familles comptantune personne sourde parmi leurs membres.

À la fin 2009, les projets de Handicap Inter-national aux Maldives s’achèveront, et l’or-ganisation se retirera du pays. Au cours decette dernière année, elle mettra surtout l’ac-cent sur l’étude des handicaps. Elle veilleraégalement à faire en sorte que ses parte-naires et les autorités puissent continueraprès son départ à œuvrer au bien-être despersonnes en situation de handicap.

| 20HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

EN CHIFFRESPersonnel international : 4

Personnel national : 3

Budget : 303.188 €

Soutien aux projets tsunami de Handicap International Franceau Sri Lanka et en Indonésie :592.609 €

Principaux bailleurs de fonds :Consortium 1212.

09

République populaire démocratique de Corée A la fin de la guerre de Corée en 1953, la péninsule coréenne a été divisée en deux parties : la Républiquepopulaire démocratique de Corée (RPDC ou Corée du Nord) et la République de Corée (ROC ou Corée duSud). La Corée du Nord compte plus de 23 millions d’habitants. Handicap International est intervenu enCorée du Nord à partir de 1999 à la demande de la KFPD, la Fédération nationale des personnes handica-pées. L’objectif était – et reste aujourd’hui – de lui apporter un support technique, de la renforcer et de per-mettre l’amélioration du soutien offert aux personnes en situation de handicap. En 2005, le gouvernementnord coréen avait annoncé la fin de l’aide humanitaire dans le pays et demandé le départ des organisa-tions non gouvernementales. Les anciens programmes ont été repris au sein d’une structure de support quiest divisée en sept unités. Les projets y sont mis en œuvre par des experts européens. Depuis lors, les pro-jets de Handicap International se poursuivent au sein de « l’unité sept », dédiée à la santé.

En 2008, l’organisation a poursuivi son sou-tien aux services d’orthopédie. Un sanato-rium pour personnes âgées et handicapéesa également bénéficié de travaux de réha-bilitation, d’un support technique et de dis-tributions d’aides à la marche.

Depuis quatre ans, une expérience uniqued’éducation spéciale est menée au sein del’école pour sourds et malentendants deWonsan. Handicap International donne aussiun appui dans les écoles spéciales de Ham-hung et la fusion des deux établissementsest désormais planifiée pour augmenter lescapacités et améliorer les services offertspar ces écoles.

L’ensemble des projets menés en RPD Coréese fait en partenariat étroit avec la KFPD.

Le renforcement de cette fédération doit luipermettre de mener efficacement des actionsde plaidoyer concernant l’application desdroits des personnes handicapées. Des for-mations, des séminaires ainsi que du matérielde sensibilisation ont été réalisés à cette fin.

En 2009, outre la continuité des actions en-treprises en 2008, l’organisation poursuivrason soutien à la KFPD, avec la possibilitéde réaliser une enquête nationale sur lehandicap et les structures de prise encharge des handicaps, la mise en placed'un système de fonds permettant à desbailleurs potentiels de soutenir directementla fédération. Elle apportera également unsupport à la KFPD lors du processus de ré-vision de la loi sur la protection des per-sonnes handicapées.

| 21HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Pyong Yang

Hamhung

Weonsan

EN CHIFFRESPersonnel international : 3

Personnel national : 7 mis à dispositionpar nos partenaires coréens.Budget : 791.784 €

Principaux bailleurs de fonds : Agence de la république fédérale d’Allemagne à PyongYang, Agence Suédoise de Coopération Internationaleau Développement, Commission européenne (ECHO), Direction Généralede la Coopération au Développement de Belgique (DGCD).

10

Toujours en 2008, l’organisation a soutenul’Association lao des personnes handica-pées (LDPA) pour la promotion du droit despersonnes handicapées à avoir un travailet des perspectives économiques. Dans unpremier temps, Handicap International aréalisé une enquête et une analyse sur lesecteur du travail à Vientiane et a exploréles pistes d’emploi possibles pour les per-sonnes handicapées.

La majeure partie des projets de l’organi-sation est mise en œuvre dans la provincede Savannakhet. En 2008, Handicap Inter-national a regardé comment les équipesdes différents projets pourraient collaborerplus étroitement en 2009. Les projets deRBC et de santé maternelle et infantile parexemple travailleront de façon intégréedans les mêmes districts. Handicap Inter-national va aussi lancer plus concrètementle projet d’emploi des personnes handica-pées et travailler selon une approche baséesur leurs droits.

En 2009 également, l’organisation va tra-vailler à renforcer les capacités du gouver-nement et des partenaires locaux pour que,à terme, ils puissent reprendre les projetsgérés par Handicap International.

En 2008, en plus des actions dans le do-maine de la prévention des accidents de laroute et de la réduction de la menace desUXO (débombage, prévention des acci-dents), beaucoup de projets ont vu le jourou ont connu de nouvelles évolutions. C’estle cas du projet de réadaptation à basecommunautaire (RBC) mis en place depuis2006 dans la province de Savannakhet, quiorganise maintenant des rencontres plani-fiées dans les villages. Ces rencontres ras-semblent les habitants de plusieurs villagespour leur offrir des conseils en matière desanté, des consultations réalisées par uneéquipe médicale, des techniciens orthopé-distes et des kinésithérapeutes. Les per-sonnes reçoivent directement les soinsnécessaires ou sont envoyées auprès desservices spécialisés à Savannakhet.

Fin 2008, Handicap International a lancé unprojet de santé maternelle et infantile, ainsiqu'un projet de sensibilisation des parentset du personnel de santé aux besoins spé-cifiques des enfants handicapés. Un réseaud’agents de santé bénévoles actifs dans lesvillages a été formé pour offrir un soutiendirect à domicile.

Depuis une dizaine d’années, le Laos connaîtd’importants changements : augmentation de lapopulation, de l’écart entre riches et pauvres, ex-pansion des routes et des infrastructures reliantle Laos à ses voisins. Handicap International aété sélectionné en 1996 par les autorités lao-tiennes pour réaliser une enquête nationale surl’impact des engins de guerre non explosés (UXO).Par la suite, l’organisation a concentré ses activi-tés sur le débombage et la sensibilisation auxrisques des UXOs avant d’étendre ses actions àla sécurité routière et à l’insertion de la personnehandicapée.

République démocratiquepopulaire lao

| 22HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

11EN CHIFFRESPersonnel international : 6

Personnel national : 88

Budget : 849.290 €

Principaux bailleurs de fonds :Agence des Etats-Unis pour leDéveloppement International(USAID), Commission européenne(EuropAid), Coopération auDéveloppement australienne(Ausaid), Direction Générale de laCoopération au Développement deBelgique (DGCD), Fondation Kraus,UNICEF.

Vientiane

Savannakhet

Fin 2007, notre équipe s’est installée àHanoi, pour développer une unité spinaleà l’hôpital Bach Mai, répliquant l’expériencesimilaire acquise à Ho Chi Minh Ville. En2008, 58 patients y ont été accueillis. Ilssouffrent de lésions de la moelle épinière(para et tétraplégies) suite à des accidentsde la route, de travail ou consécutives àdes chutes. De 2010 à 2012, Handicap In-ternational soutiendra les autorités vietna-miennes pour permettre la décentralisationdu centre, via l’ouverture de centres satel-lites dans six des provinces les plus pau-vres du nord du Vietnam.

Handicap International a continué en 2008 àdévelopper ses projets de santé maternelleet infantile. Début 2008, le projet « Conge-nital Differences » commençait à Hué. Il viseà développer un modèle pour la préven-tion, l’intervention précoce et le suivi desenfants souffrant d’un handicap congénital.L’organisation a aussi poursuivi son projet« Welcome to life », qui cherche à prévenirles décès et les handicaps en amont et aumoment de la naissance, projet développédans la province de Khanh Hoa. HandicapInternational a également soutenu deux hô-pitaux, à Hué et Khanh Hoa, pour leur per-mettre une meilleure prise en charge del’hydrocéphalie en fournissant du matérielet des formations.

Enfin, toujours en 2008, Handicap Interna-tional a continué ses actions de sécuritéroutière, notamment en lançant un projeten milieu rural dans la province de Dong Nai,une région où le nombre d’accidents pro-gresse de façon dramatique. Fourniture dematériel, donations d’ambulances, créationde 25 postes de premiers secours et forma-tion de volontaires en partenariat avec laCroix-Rouge locale font partie des actionsréalisées en 2008. La sensibilisation etl’éducation des plus jeunes à la sécuritéroutière sont également des volets impor-tants de ce programme.

Les projets menés en 2008 se poursuivronten 2009. Le projet « Welcome to life » en-trera dans une phase de décentralisationvisant à atteindre toujours davantage debénéficiaires. Deux études seront égalementmenées en 2009 dans la perspective denouveaux projets. L’une portera sur l’inser-tion socio-économique des personnes han-dicapées et l’autre sur les personnes handi-capées au sein des minorités ethniques.

VietnamLe Vietnam est un pays qui connaît une forte croissance. Une évolutionpositive, mais il faut veiller à ce que les personnes en situation de han-dicap ne restent pas en marge de cette amélioration globale. Depuis2001, Handicap International s’implique au Vietnam dans la mise enœuvre de projets de prévention et de réadaptation des handicaps dusaux guerres, aux accidents, aux maladies congénitales ou invalidantes.Chaque projet est mis en œuvre en prévoyant une passation aux ins-tances locales afin que les actions menées puissent se poursuivre à longterme et bénéficier ainsi à un maximum de personnes.

| 23HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Ho Chi Minh

Hanoï

Hué

Nha Trang

12EN CHIFFRESPersonnel international : 4

Personnel national : 20

Budget : 923.323 €

Principaux bailleurs de fonds :ANOVA, Association Children for aBetter World, Association des Francophones au Vietnam, BBGV,Commission européenne (EuropAid),Direction Générale de la Coopérationau Développement de Belgique(DGCD), Loterie Nationale de Belgique, Ministère des AffairesEtrangères du grand-duché deLuxembourg, Province du Limbourg(Belgique).

Après plus de 12 ans dans la région, Han-dicap International a décidé en 2005 desoutenir la création d’une ONG locale, quireprendrait ses activités. Cet effort se pro-longe depuis plusieurs années par le sou-tien à distance de KORD, l’ONG nationaleainsi formée. Cet appui à distance s’estpoursuivi en 2008 notamment grâce à unnouvel accord de partenariat pour la pé-riode 2008-2011 et s’est même développégrâce à la collaboration de la sectionluxembourgeoise. Les éléments les plus im-portants de notre partenariat continuentd’être l’appui à la recherche de l’équilibrefinancier ainsi qu’un accompagnement dansle développement et la mise en œuvre deleur plan stratégique. Par ailleurs, des mis-sions courtes ont été effectuées pour aiderle personnel de KORD à mieux préparer etmettre en place ses activités de sensibili-sation et de lobbying.

En 2008, les activités principales de KORDsont restées la fourniture de prothèses etd’orthèses. KORD a également continué àdévelopper des activités génératrices de re-venus pour aider les personnes victimes demines antipersonnel à subvenir aux besoinsde leur famille, ainsi que des actions desensibilisation à la problématique du han-dicap. Enfin, l’organisation irakienne a poséles jalons d’une activité de lobbying auprèsdu gouvernement irakien qui s’appuiera es-sentiellement sur la formation et la mise enréseau des organisations composées direc-tement de personnes handicapées.

Il est évident que, considérant l’instabilitéchronique de l’Irak depuis 2003, parier surl’autonomisation d’une organisation localeayant un rayonnement quasi national s’avèreune option gagnante tant il eut été compliquévoire hasardeux de maintenir des équipes

Handicap International a débuté ses activités au Kurdistan iraquien en1991, avec la création d’un centre de réadaptation physique (CRP) dansla ville de Suleymaniyah. Sept ans plus tard, un deuxième centre a étémis en place à Halabja, où plus de 5 000 Kurdes avaient été tués et12 000 blessés en 1998 suite aux attaques des troupes de SaddamHussein. Aujourd’hui encore, des victimes de cette tragédie arrivent aucentre d’Halabja. En 2001 et 2002, deux unités satellites ont été ouvertesdans les villes frontières de Penjwin et Kalar ; la troisième, à Raniya, aouvert ses portes en 2005 : toutes ces villes se trouvent dans des zonesfortement minées. Les centres et unités satellites sont situés dans legouvernorat de Suleymaniyah, au Nord-Ouest de l’Irak.

Proche etMoyen-Orient

| 24HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Kurdistan iraquien

13

expatriées. Par ailleurs, il a toujours été es-sentiel pour Handicap International de pro-filer son action sur le développement d’unestructure locale afin d’éviter une trop grandedépendance des bénéficiaires vis-à-vis del’ONG internationale, mais également pourassurer aux actions une plus grande légiti-mité, en tant que projets menés directe-ment par des membres de la société civileirakienne.

EN CHIFFRESPersonnel employé par KORD : 61

Budget : 151.047 €

Principaux bailleurs de fonds :CORDAID, Ministère des AffairesEtrangères des Pays-Bas, Ministère des Affaires Etrangères du grand-duché de Luxembourg.

Suleymaniah

Europe

Le travail mené en Belgique par Handicap International vise deux ob-jectifs spécifiques. Un volet, à vocation internationale, est le travail menéau niveau politique (voir p 7 et 8). Mais l’organisation veille aussi à lasensibilisation du grand public sur les thématiques du handicap et desengins de guerre non explosés. Dans les écoles, festivals ou par le biaisd’expositions et du concours « Bricoleur du cœur », les projets de sensi-bilisation et d’éducation au développement se sont renforcés en 2008pour toucher un public toujours plus étendu.

Belgique

Handicap et solidarité internationaleUn important volet d’éducation au déve-loppement a démarré en 2008. Il vise àsensibiliser le public belge à la probléma-tique du handicap dans les pays du Sud.Dans les écoles, des élèves de la fin du pri-maire à la fin du secondaire ont participé àdes activités ludiques et à des réflexionsautour de cette thématique. Dans le mêmetemps, des supports pédagogiques étaientmis à disposition des professeurs dans lecadre du projet international « Handigoso-lidaires ». Nous avons également continuéà sensibiliser les élèves de 10 à 14 ans auxconséquences des accidents causés pardes mines antipersonnel.

Nord/SudQue ce soit dans les pays du Sud ou enBelgique, les associations de personneshandicapées développent une expérienceet des compétences qui gagneraient à êtrepartagées. C’est en partant de ce constatque Handicap International a voulu servirde trait d’union. Le programme Nord/Sud adonc été mis en place pour favoriser leséchanges entre ces différentes associa-tions. En 2008, un premier projet a permisla rencontre en Chine de Woonheim Tha-leia, une asbl de De Pinte, avec des asso-ciations locales de personnes handicapées.

En photosAu cours de l’année 2008, l’exposition La-cets Bleus s’est arrêtée dans cinq villesbelges. Elle présentait l’interprétation don-née par des artistes belges au Lacet Bleu,symbole de Handicap International.

Handicap International a également envoyédes photographes belges au Cambodge,au Laos, en Colombie et en Ethiopie où ilsont rencontré les témoins directs desconséquences d’armes telles que les mineset les sous-munitions. Fruit de leur travail,l’exposition « Fatal Footprint » a été visibledurant tout le mois de décembre àBruxelles, célébrant l’interdiction des armesà sous-munitions qui venait d’être signée àOslo.

Bricoleur du cœur Chaque année, Handicap International met enavant les personnes qui – par la réalisationde trucs et astuces – facilitent le quotidien depersonnes handicapées. Le concours « Bri-coleur du cœur » récompense les meilleuresréalisations mais permet aussi la diffusionde ces idées qui peuvent alors améliorer laqualité de vie d’autres personnes.

| 25HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

EN CHIFFRESPersonnel : 19

Budget : 757.634 €

Principaux bailleurs de fonds :Commissariat Général aux Relations Internationales de la Communauté Française de Belgique, Commission européenne, Commune de Waterloo(Belgique), Direction Générale de la Coopération au Développement de Belgique (DGCD), ICBL, Ministère des Affaires Etrangères d’Allemagne, Ministère des Affaires Etrangères de Norvège.

Projets en situation de crise

| 26HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Budget : 103.079 €

Principaux bailleurs de fonds : Chaine du Bonheur, Fondation Reuters AIDFund, Handicap International Allemagne,Région de Bruxelles Capitale, Sanofi Aventis, Ville de Paris.

Le 12 mai 2008, un des plus violents séismes de l’histoire récentedu monde a secoué la province du Sichuan en Chine. Plus de80.000 personnes sont tuées, 370.000 blessées et 5 millions seretrouvent sans domicile. Parmi les blessés, on estime que 50.000souffrent de handicaps physiques et 20.000 resteront handica-pées à vie.

Dès le lendemain du séisme, les équipes de Handicap Internationalétaient sur place pour soutenir deux des principaux hôpitaux deChengdu, la capitale du Sichuan, en donnant des traitements deréadaptation, en formant le personnel hospitalier aux méthodesactives de réadaptation et en procurant des équipements de base.Six mois après le tremblement de terre, la plupart des blessés quiavaient reçu les premiers soins dans les hôpitaux de référence dela province sont retournés dans leur village ou leur ville d’origineou dans des camps provisoires. Ces camps devraient héberger lesvictimes pendant une période de 2 à 3 ans, le temps de reconstruireles villes et les villages détruits.

En 2009, ce projet entrera dans une phase de post-crise. HandicapInternational a évalué la situation dans les régions les plus tou-chées et a mis en évidence un besoin criant de formation en tech-niques de réadaptation physique du personnel des hôpitauxsecondaires ainsi que la nécessité de mettre en place des servicesde suivi des patients à domicile. Handicap International va donc in-tervenir dans le comté de Mianzhu (500.000 habitants), situé à en-viron 80 km au Nord de Chengdu et un des plus touchés par leséisme avec plus de 50.000 blessés graves.

ChineTremblement de terre au Sichuan

Budget : 119.583 €

Principaux bailleurs de fonds : Ministère des Affaires Etrangèresde Belgique (Aide d'urgence), Ville de Paris.

En septembre 2008, deux cyclones ont balayé Cuba avec desvents de plus de 300 km/h. Les dégâts matériels furent énormeset l’économie, qui repose en majorité sur la production de tabac,l’exploitation du nickel et le tourisme, a été durement touchée.Les trois provinces où travaille Handicap International ont étéfrappées par ces deux ouragans, Gustav et Ike. Les projets deHandicap International en faveur des personnes handicapées ontdû être arrêtés sur le champ pour être remplacés par des actionsd’aide d’urgence.

Dans une première phase, Handicap International a apporté une ré-ponse aux besoins matériels directs, après une mission d’évalua-tion. Suite à cette évaluation, Handicap International a commandédes biens de première nécessité comme des matelas, des draps,des couvertures et des essuies, tous ces articles ne pouvant plusêtre achetés ou produits à Cuba même depuis la tempête.

A Cuba, Handicap International mène des projets de réadaptationà base communautaire et d’éducation inclusive, en étroite colla-boration avec des partenaires locaux. Ces partenaires ont distri-bué 3000 matelas, des draps et des couvertures. Les distributionsse sont poursuivies début 2009 avec du matériel pour réparer destoitures (tôles ondulées et matériel de fixation) à 250 familles dePinar et 750 familles de Banes, à Holguin. Dans les 4 écoles oùnous menons nos projets d’éducation inclusive, nous prenons encharge la réparation des portes et fenêtres.

CubaDeux cyclones ravagent les côtes cubaines

Budget : 329.717 €

Principaux bailleurs de fonds : Ministère des Affaires Etrangèresde Belgique (Aide d'urgence), Ministère des Affaires Etrangèresdu grand-duché de Luxembourg

L’Est de la République démocratique du Congo est agité depuisde nombreuses années par un conflit latent. La population localeest la première victime de cette crise. On recense en effet environun million de personnes déplacées.

En 2008, Handicap International a travaillé à différents niveauxpour limiter l’apparition ou les conséquences d’un handicap. Toutd’abord grâce à un projet de kinésithérapie hospitalière pour lespatients hospitalisés dans l’hôpital Virunga de Goma. Ensuite, Han-dicap International est intervenu dans un centre nutritionnel thé-rapeutique (CNT) et dans les camps de déplacés où l’équipedispense des traitements de kinésithérapie respiratoire chez lesenfants en état de malnutrition, ainsi que des exercices de kinési-thérapie pour ceux qui souffrent de retard moteur.

Handicap International identifie également les enfants de 0 à 10 ansen situation de handicap vivant dans les camps et s’assure qu’ilsreçoivent toute l’aide dont ils ont besoin. Cela passe par le réfé-rencement à d’autres structures de prise en charge. Cette actions’appuie sur les partenaires travaillant dans les camps, agents ouréseaux communautaires, qui sont les plus à même d’identifier lesenfants handicapés pour les envoyer chez Handicap Internationalafin de recevoir l’aide nécessaire. Enfin, l’organisation a ouvert unprojet de kinésithérapie hospitalière à Rutshuru, au sein de l’hôpi-tal géré par MSF France.

En 2009, l’organisation portera aussi davantage d’attention à laprise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapéeset travaillera pour ce faire en collaboration avec les agences orga-nisant la vie dans les camps. Elle étudie aussi la possibilité de dé-velopper des actions axées sur la santé de la mère et de l’enfantdans les camps de déplacés, les conditions d’accouchement étantidentifiées comme une cause importante de handicap.

République démocratique du CongoCrise humanitaire au Kivu

Budget : 47.017 €

Principaux bailleurs de fonds : Ministère des Affaires Etrangèresde Belgique (Aide d'urgence).

Le cyclone Nargis a frappé le Myanmar le 2 mai 2008, dévastantune part importante du delta de l’Irrawaddy. En juin, HandicapInternational recevait l’autorisation de mener sur place une mis-sion d’évaluation des besoins. Le projet élaboré après cette mis-sion anticipait des problèmes de malnutrition prédits par laplupart des acteurs travaillant au Myanmar et prévoyait un projetde kinésithérapie respiratoire sur le même modèle que ce quiavait été mis en place à Goma.

En septembre, au moment de mettre en œuvre les actions prévues,Handicap International s’est rendu compte qu’il fallait réorienter leprojet, la famine annoncée ne s’étant heureusement pas produite.Les sections belge et française décident alors de collaborer à unnouveau projet mené en partenariat avec l’association PMI. Lasection belge de Handicap International a donné des formations enkinésithérapie aux kinésithérapeutes de PMI et de la section fran-çaise, qui elle a pris en charge le volet de kinésithérapie et de sou-tien psychosocial. Handicap International Belgique a par ailleursaidé à la transformation de l’espace de vie des personnes handi-capées, pour faciliter l’accessibilité des maisons et des cheminspar exemple. L’organisation a également soutenu des activitésgénératrices de revenus pour les personnes handicapées et leurfamille en apportant un support très concret afin de permettre àces personnes de retrouver des moyens de subsistance.

MyanmarSoutien aux victimes du cyclone Nargis

HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Les années 2006 et 2007 s’étaient clôturées avec un déficit im-portant, même si des éléments encourageants en 2007 montraientque le redressement financier de Handicap International était enbonne voie. Ce redressement s’est confirmé en 2008 avec un défi-cit, après constitution de provisions, de 172.654 euros affectés auxfonds propres de l’organisation.

Le résultat financier de 2008 est donc en nette amélioration par rapport aux an-nées précédentes, ce qui s’explique d’une part par une stabilisation des coûtsdu siège et ce malgré trois indexations salariales et d’autre part, à cause del’augmentation des coûts de fonctionnement liée à la hausse des prix de l’énergie(gaz, électricité, …).Toujours en matière de maîtrise des coûts, un travail efficacea été réalisé afin de maîtriser certains risques financiers, matérialisés par desprovisions passées en 2007. Une partie de ces provisions ont pu être repriseset affectent donc positivement le résultat de 2008.

Parmi les points positifs de l’année écoulée, il faut mentionner aussi une amé-lioration du résultat espéré de la récolte de fonds privés. Elle provient d’une ré-duction des coûts de production des mailings et de recettes en provenanced’autres sections de Handicap International. Ces recettes extérieures ponctuellescompensent la baisse des recettes de la récolte de fonds par direct mailing. Leseffets de cette baisse ont été particulièrement sensibles quand la crise financièrea éclaté, en septembre 2008.

Le budget global de l’organisation est composé à 31 % de ressources propreset à 69 % de fonds provenant des bailleurs institutionnels au sens large (orga-nismes internationaux, ministères, fondations, …). Nos fonds institutionnels sonten augmentation et viennent soutenir une croissance du budget 2008 imputéenotamment à la croissance des programmes, en ligne avec la stratégie opéra-tionnelle de l’organisation : consolidation des programmes autour de certainesthématiques de développement (réadaptation, éducation inclusive, insertion so-ciale et professionnelle, sécurité routière, santé maternelle et infantile, …), ainsiqu’une augmentation des programmes liés à l’urgence.

Néanmoins, nous avons été contraints de provisionner à nouveau certains risquesen 2008. L’une des caractéristiques essentielles de la structure financière de lasection belge de Handicap International est d’être fortement liée aux financementsinstitutionnels. Or, ceux-ci imposent des règles très strictes en matière d’éligibi-lité des dépenses, de passation de marché et d’autres critères de validité desfactures. Ces dernières années, les contrôles effectués se sont renforcés, dansle sens d’un respect très strict des règles administratives en vigueur prenantparfois peu en compte les contraintes des contextes dans lesquels nous évo-luons. Nous devons donc prévoir les possibilités de redressement et améliorernos outils et procédures de suivi pour coller au mieux à cette évolution. Cetteamélioration est en cours mais nous oblige à imputer des charges en 2008 pourdes risques ayant potentiellement des conséquences pour le futur.

C’est donc dans un contexte difficile que Handicap International doit recouvrerl’équilibre financier prévu en 2009, équilibre qui doit perdurer les années sui-vantes. Nous allons être particulièrement attentifs aux risques liés à la crise éco-nomique mondiale frappant nos donateurs mais pouvant potentiellement affecterles budgets de nos bailleurs de fonds.

Réalisation des programmes 76 %Communication et Collecte de fonds 12 %Coûts de Fonctionnement 8 %Action politique et Éducation 4 %

Ressources propres 31 %Coopération Belge 26 %Union Européenne 17 %Coopération nationales 13 %UE (Hors Belgique)

Financements privés 5 %(Fondations, Entreprises...)

Coopérations nationales hors UE 5 %Nations unies 3 %

Rapport financier 2008

| 28HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Emploi

Ressources

Emploi (en €) 2007 2008

Réalisation des programmes 12 850 901,98 13 845 036,39

Mise en œuvre des programmes 11 234 300,41 12 226 580,47

Missions exploratoires 2 491,89 0,00

Equipement et investissements 1 115 315,57 1 171 858,13

Déplacements, communications et coûts de fonctionnement 1 673 513,35 1 922 678,08

Matériaux et consommables 423 393,52 528 457,82

Transport 47 041,87 97 218,59

Personnel local et expatrié 5 297 717,23 5 972 385,37

Formation, prévention et éducation locale 987 558,04 888 663,68

Soutien aux partenaires individuels 830 484,18 864 637,67

Suivi et évaluation des programmes 205 559,59 155 346,44

Support actions HIF (Tsunami) 597 609,17 592 609,00

Autres charges programmes 53 616,00 32 725,69

Support aux programmes 1 616 601,57 1 618 455,92

Gestion des opérations 852 654,54 743 005,79

Services spécialisés 763 947,03 875 450,13

Action politique et Éducation 564 017,30 757 634,22

Collecte de fonds 2 155 866,81 2 157 063,04

Appel et gestion des dons et parrainages 1 848 266,00 1 811 103,86

Communication & événements 307 600,81 345 959,18

Services généraux 528 395,69 678 202,12

Charges exceptionnelles 141 132,13 517 050,42

Charges financières 294 245,90 336 923,68

Total dépenses 16 534 559,81 18 291 909,89

Ressources (en €) 2007 2008

Financements publics 10 098 098,02 11 510 039,76

Organismes internationaux 2 805 406,46 3 571 009,30

Union Européenne 1 843 025,90 3 078 759,23

Nations unies 962 380,56 492 250,07

Organismes nationaux 7 292 691,56 7 939 030,46

DGCD (Plan d’action) 3 915 837,75 3 657 736,31

Coopération belge et autres… 991 000,71 1 072 756,65

Internes à l’Union Européenne 2 093 586,17 2 297 006,95

Externes à l’Union Européenne 292 266,93 911 530,55

Financements privés 965 858,51 1 010 394,06

Ressources propres 4 609 424,34 4 913 748,08

Produits des récoltes de fonds 3 225 026,11 3 670 282,84

Legs & successions 416 376,26 232 880,7

Ventes et prestations de services 72 645,46 25 265,17

Sponsoring 31 983,00 14 800

Autres (Consortium) 863 393,51 970 519,37

Autres produits d’exploitation 145 916,50 169 967,43

Subsides 37 247,30 38 868,21

Récupération de frais sur tiers 28 797,39 16 914,77

Autres produits divers 79 871,81 114 184,45

Ressources financières 261 034,96 273 559,68

Produits financiers 105 271,64 80 592,82

Gains de change 155 763,32 192 966,86

Ressources exceptionnelles 80 829,25 241 546,14

Total ressources 16 161 161,58 18 119 255,15

RESULTAT -373 397,85 -172 654,74

Transparence financière Nous sommes particulièrement attentifs à la bonne gestion desfonds qui sont mis à notre disposition. L’ensemble des comptes del’association est soumis au contrôle d’un commissaire aux comptesnommé par l’Assemblée Générale. Le bureau Bossaert, Moreau,Saman sprl, réviseurs d’entreprises, assure l’audit des comptes an-nuels. Par ailleurs, les dépenses sur nos projets font régulièrementl’objet d’audits spécifiques commandités par les bailleurs de fonds.Les comptes ont été approuvés par l’Assemblée Générale le 8 juil-let 2009. Ces différents contrôles, renforcés par un contrôle et desprocédures internes strictes, sont les garants d’une gestion optimaledes moyens mis à notre disposition.

Votre droit à l’information Handicap International est membre actif de l’Association pour uneEthique dans la Récolte de Fonds (AERF) et souscrit au code déon-tologique de l’AERF dans lequel est repris un droit à l’information.Donateurs, sympathisants et membres du personnel sont automa-tiquement tenus informés de l’utilisation des fonds versés. C’est àcela que sert ce rapport annuel. Vous avez de plus toujours le droitde nous demander des données supplémentaires :

■ un aperçu des comptes d’exploitation analytiques des coûts ;■ un commentaire sur ce que l’organisation entend par l’utilisation

des centres de coûts, en particulier pour la récolte de fonds ;■ le rapport du réviseur d’entreprise ;■ la tension salariale (rapport entre le plus bas et le plus haut sa-

laire brut) ;■ le tableau des amortissements.

Ces documents sont disponibles par simple appel téléphoniqueau 02/280.16.01 ou par courrier postal ou électronique. Ils peuventégalement être consultés au siège de Handicap International, ruede Spa 67, 1000 Bruxelles.

www.vef-aerf.be

Réadaptation à base communautaire 25 %

Déminage et actions liées 21 %

Centres de réadaptation 17 %

Appui aux associations 8 %

Urgences 7 %

Actions liées au Tsunami 7 %

Sécurité routière 6 %

Santé maternelle et infantile 5 %

Éducation inclusive 3 %

Insertion socio-économique 1 %

Mise en œuvre des programmes

Afrique : 43 %

Amerique Latine : 10 %

Moyen Orient : 1 %

Asie : 40 %

| 30

Actions liéesau Tsunami :

6 %

Dépenses par thématique

Bilan financierau 31 décembre 2008

Actif (en €) 2007 2008

Immobilisations incorporelles 29 975,13 9 414,36

Immobilisations corporelles 263 940,91 243 962,75

Bâtiments et aménagements 239 566,24 213 028,66

Mobilier et matériel 24 374,67 30 934,09

Autres immobilisations financières 60 593,24 67 526,12

Total actif immobilisé 354 509,28 320 903,23

Créances 2 762 040,30 2 551 446,10

Créances de fonctionnement 482 886,41 34 466,18

Produits à recevoir 13 357,01 0,00

Bailleurs de fonds 2 215 824,00 2 381 964,67

Autres créances 49 972,88 135 015,25

Stocks 7 631,33 6 607,92

Comptes de regularisation 384 450,57 467 658,38

Valeurs disponibles 5 877 648,87 3 606 583,54

Actions et parts 513 944,19 114 686,60

Etablissement de crédits 5 053 963,09 3 103 708,81

Caisses 298 771,87 377 370,03

Virements internes 10 969,72 10 818,10

Total actif circulant 9 031 771,07 6 632 295,94

TOTAL ACTIF 9 386 280,35 6 953 199,17

Passif (en €) 2007 2008

Fonds propres 2 579 372,96 2 205 975,11

Résultats de l’exercice -373 397,85 -172 654,74

Total fonds propres 2 205 975,11 2 033 320,37

Provisions pour charges 10 000,00 0,00

Provisions pour risques 235 666,02 238 772,00

Provisions pour litige 24 701,90 11 500,00

Total provisions 270 367,92 250 272,00

Dettes à long terme 0,00 0,00

Dettes à court terme 4 558 547,15 3 394 426,17

Bailleurs de fonds 2 278 963,49 2 168 131,84

Dettes fiscales et sociales 296 883,38 184 140,91

Fournisseurs et comptes attachés 1 982 700,28 1 042 153,42

Comptes de régularisation 2 351 390,17 1 275 180,63

Total dettes 6 909 937,32 4 669 606,80

TOTAL PASSIF 9 386 280,35 6 953 199,17

HANDICAP INTERNATIONAL | RAPPORT D’ACTIVITÉS 2008

Bailleurs de fonds

ORGANISMES PUBLICS INTERNATIONAUX

La Commission EuropéenneOffice de Cooperation EuropeAidService d'Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO)

Les Nations uniesBureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations unies (UNOCHA)Fonds des Nations unies pour l’Enfance(UNICEF)Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD)

ORGANISMES PUBLICS NATIONAUX

La Direction Générale de la Coopération auDéveloppement de la Belgique (DGCD)

Le Ministère des Affaires Etrangères de Belgique « Prévention des Conflits » et « Aide d'urgence et Réhabiliation à court terme »

Les organismes nationaux internes à l’Union EuropéenneAgence de la république fédérale d’Allemagne à PyongYangAgence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (SIDA) Ambassade de France en Angola Ambassade de France en République démocratique du Congo Commissariat Général aux Relations Internationales de la Communauté Française de BelgiqueCommune de WaterlooDépartement d’Etat pour le Développement International du Royaume-Uni (DFID)Gouvernement de la Région Flamande de Belgique (Ministère du travail, de l’enseignement et de la formation)Ministère des Affaires Etrangères d’AllemagneMinistère des Affaires Etrangères de Finlande (FINNIDA)Ministère des Affaires Etrangères de la République d'Irlande (Irish Aid)Ministère des Affaires Etrangères du grand-duché de LuxembourgMinistère des Affaires Etrangères des Pays-BasProvince du Limbourg (Belgique)Région de Bruxelles CapitaleVille de Paris

Les organismes nationaux externes à l’Union EuropéenneAgence de Coopération Internationale japonaise (JICA)Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID)Agence Internationale de Développementcanadienne (ACDI)Ambassade du Canada en Chine (Canada Fund)Ambassade du Japon en AngolaCoopération au Développement australienne (Ausaid)Ministère des Affaires Etrangères de NorvègeMinistère des Affaires Etrangères de Suisse (Direction du Développement et de la Coopération - DDC)Ministère des Affaires Sociales du Cambodge (MOSALVY)

FINANCEMENTS PRIVÉS (ONG ET FONDATIONS)

ANOVAAssociation Children for a Better World Association des Francophones au Vietnam(AFV)Campagne Internationale pour l’Interdiction des Mines antipersonnel(ICBL)Chaine du BonheurCORDAID (Pays-Bas)Fondation Luce Grivat Fondation Gertrude Hirzel Fondation Georg Kraus Fondation NipponFondation Reuters AIDFundGlobal Road Safety Partnership Loterie Nationale de BelgiqueSanofi AventisSurvey Action Center (SAC)Syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile (TCA-Canada)

FINANCEMENTS DES AUTRES SECTIONSDE HANDICAP INTERNATIONAL

Pour les actions d’urgences enChine, suite au tremblement de terrede mai, les sections Handicap International de France, Allemagneet des Etats-Unis ont contribué financièrement en 2008.

La section Handicap International deSuisse a transmis des legs pour nosprojets en Angola et au Vietnam.

Le section Handicap InternationalFrance a contribué financièrementpour nos projets en Angola, au Cambodge et au Vietnam,

La section Handicap InternationalLuxembourg a contribué financière-ment pour soutenir les projets suivants :

Soutien au développement d’uneapproche communautaire et intégralede la réadaptation des personneshandicapées à Cuba.Soutien au développement des capacités des personnes handicapéesau CambodgeRenforcement des services commu-nautaires pour les enfants handicapésde Lhassa, Région Autonome du TibetMise en place d’une unité spinale àHô Chi Minh Ville : soins et réadap-tation des lésions de la moelle épinière (Vietnam)Happy child : prévention secondairedes handicaps dans les provinces deSiem Reap et Takeo au CambodgeSoutien à notre partenaire iraquienKORD (Kurdish Organisation for theRehabilitation of the Disabled)

Nos programmes dans le monde

Amériquelatine

BrésilColombieCubaHaïtiHondurasNicaragua

Europe

AlbanieAllemaneBosnie et HerzégovineFédération de RussieFranceKosovoMacédoineMonténégroOuzbékistanSerbie

Proche etMoyen-Orient

AfghanistanÉgypteIrakJordanieLibanPakistanTerritoires palestiniens

Missions soutenues par la BelgiqueMissions soutenues par la FranceMissions soutenues par la Belgique et la FranceRéseau international (sections, bureaux de représentation)

Asie

BangladeshCambodgeChineIndeIndonésieMaldivesMyanmarNépalPhilippinesR.D.P. laoR.P.D. CoréeSri LankaThaïlandeVietnam

Afrique

AlgérieAngolaBurkina FasoBurundiCap-VertCôte d’IvoireÉthiopieKenyaLiberiaMadagascarMaliMarocMozambiqueNigerR.D. CongoRwandaSénégalSierra LeoneSomalilandSoudanTogoTunisie

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Handicap International BelgiqueRue de Spa 67B-1000 BruxellesTél. : +32 (0)2 280 16 01Fax : +32 (0)2 230 60 30E-mail : [email protected]

Handicap International AllemagneGanghofer Str. 19D-80339 MünchenTél. : + 49 (0)89 547 6060Fax : + 49 (0)89 547 60 620E-mail : [email protected]

Handicap International Canada1819, boulevard René-Lévesque OuestBureau 401Montréal (Québec) C-H3H 2P5Tél. : + 1 514 908 2813Fax : + 1 514 937 6685E-mail : [email protected]

Handicap International Etats-Unis6930 Carroll Avenue - Suite 240Takoma Park, MD 20912-4468 - USATél. : + 1 301 891 2138Fax : + 1 301 891 9193E-mail : [email protected]

Handicap International France14, avenue BerthelotF-69361 Lyon - Cedex 07Tél. : + 33 (0)4 78 69 79 79Fax : + 33 (0)4 78 69 79 94E-mail : [email protected]

Handicap International Grande BretagneCan Mezzanine32-36 Loman StreetUK-SE1 OEH LondonTél. : + 44 (0)870 774 37 37Fax : + 44 (0)870 774 37 38E-mail : [email protected]

Handicap International Luxembourg140, rue Adolphe-FischerL-1521 LuxembourgTél. : + 352 (0)42 80 60 1Fax : + 352 (0)26 43 10 60E-mail : [email protected]

Handicap International SuisseAvenue de la Paix 11CH-1202 GenèveTél. : + 41 (0)22 788 70 33Fax : + 41 (0)22 788 70 35E-mail : [email protected]

www.handicap-international.org

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est une organisation non gouvernementale àvocation internationale qui aide à prévenir les handicaps, soigne lespersonnes handicapées et les accompagne dans leur parcours versl’autonomie et l’insertion sociale. Handicap International existe de-puis 26 ans. En 1997, l’association a reçu, en tant que co-fondateurde la Campagne Internationale contre les Mines Antipersonnel, lePrix Nobel de la Paix pour son action en faveur des victimes demines.

Le réseau international de Handicap International compte des sec-tions dans 8 pays, dont la Belgique. Depuis sa création, l’organisationa développé des projets de développement dans une soixantainede pays et a fait face à de nombreuses de situations de crise.

La section belge de Handicap International gère des projets dans 13pays. Ce rapport annuel donne un aperçu de nos activités en 2008.

Handicap International

Sous le Haut Patronage de SonAltesse Royale la Princesse Mathilde