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la frontière de l’éco- nomie et de la cul- ture, les industries créatives sont consi- dérées comme un moteur de l'économie de la connaissance. Le concept s’est largement répandu dans les politiques de soutien des métropoles interna- tionales et ces industries sont aujourd’hui identifiées comme une filière prioritaire par la Région Île-de-France. Les industries créatives au croisement de l’économie et de la culture Deux approches complémen- taires permettent de définir les industries créatives. Le concept de classe créative, développé par Richard Florida, est très large et souvent controversé. Il met en évidence la coprésence d’entre- prises innovantes et d’une forte communauté, la classe créative, qui inclut scientifiques, ingé- nieurs et artistes, dans les villes nord-américaines les plus dyna- miques. Il sous-entend un lien direct entre leur présence et la croissance économique. Une autre approche, qui a guidé les analyses développées ci- après, s’intéresse au fonctionne- ment de la métropole créative, à son écosystème, à travers l’étude des emplois, des secteurs d’activité, des logiques d’implan- tation, des clusters créatifs... Un secteur pourvoyeur d’emplois Avec 309 000 emplois en 2007, les industries créatives franci- liennes sont prépondérantes en France : la région concentre 45 % des emplois des industries créa- tives. Ils représentent 5,5 % de l’emploi francilien contre seule- ment 1,9 % en province. C’est autant que le secteur de la construction ou de l’hôtellerie restauration. Les secteurs « ciné- ma/audiovisuel/photographie/ musique » et « spectacle vivant » offrent plus de quatre emplois sur dix des industries créatives franciliennes. Un emploi sur deux dans les industries créatives est occupé par un « créatif » Parmi les actifs travaillant dans les industries créatives, 53 % sont des « créatifs » : ils exercent une profession créative spécifique à leur domaine. Cette part varie fortement d’un sous-secteur à l’autre : de 6 % dans l’édition de jeux vidéo et logiciels à 68 % dans l’architecture et 69 % dans le spec- tacle vivant. Les actifs créatifs sont le plus souvent journalistes, graphistes, stylistes, assistants techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels, artistes dramatiques, cadres de la publicité, architectes, artistes plasticiens, musiciens, photo- graphes, écrivains... Lorsqu’ils exercent un métier non créatif Note rapide La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France Lieven Soete / www.flickr.com Avec 45 % des emplois nationaux, les industries créatives constituent un secteur stratégique et emblématique de l’Île-de-France et contribuent fortement à son attractivité internationale. Organisées autour d’un marché du travail atypique, ces activités sont concentrées au cœur de l’agglomération parisienne. N° 573 - septembre 2011 www.iau-idf.fr À Note rapide Atlas des Franciliens Cette Note rapide constitue l’une des planches du futur Atlas des Franciliens, à paraître fin 2011 sous l’égide de l’IAU îdF. Elle est élaborée dans le cadre d’une convention partenariale avec la direction régionale Insee d’Île-de- France.

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la frontière de l’éco-nomie et de la cul-ture, les industriescréatives sont consi-

dérées comme un moteur del'économie de la connaissance.Le concept s’est largementrépandu dans les politiques desoutien des métropoles interna-tionales et ces industries sontaujourd’hui identifiées commeune filière prioritaire par la RégionÎle-de-France.

Les industries créatives au croisement de l’économie et de la cultureDeux approches complémen-taires permettent de définir lesindustries créatives. Le conceptde classe créative, développé parRichard Florida, est très large etsouvent controversé. Il met enévidence la coprésence d’entre-prises innovantes et d’une fortecommunauté, la classe créative,qui inclut scientifiques, ingé-

nieurs et artistes, dans les villesnord-américaines les plus dyna-miques. Il sous-entend un liendirect entre leur présence et lacroissance économique. Une autre approche, qui a guidéles analyses développées ci-après, s’intéresse au fonctionne-ment de la métropole créative,à son écosystème, à traversl’étude des emplois, des secteursd’activité, des logiques d’implan-tation, des clusters créatifs...

Un secteur pourvoyeurd’emplois Avec 309 000 emplois en 2007,les industries créatives franci-liennes sont prépondérantes enFrance : la région concentre 45 %des emplois des industries créa-tives. Ils représentent 5,5 % del’emploi francilien contre seule -

ment 1,9 % en province. C’estautant que le secteur de laconstruction ou de l’hôtellerierestauration. Les secteurs « ciné -ma/audiovisuel/photographie/musique » et « spectacle vivant »offrent plus de quatre emplois surdix des industries créatives franciliennes.

Un emploi sur deux dans lesindustries créatives estoccupé par un « créatif »Parmi les actifs travaillant dansles industries créatives, 53 % sontdes « créatifs » : ils exercent uneprofession créative spécifique àleur domaine. Cette part varie fortement d’un sous-secteur àl’autre : de 6 % dans l’édition dejeux vidéo et logiciels à 68 % dans l’architecture et 69 % dans le spec-tacle vivant. Les actifs créatifssont le plus souvent journalistes,graphistes, stylistes, assistantstechniques de la réalisation desspectacles vivants et audiovisuels,artistes dramatiques, cadres dela publicité, architectes, artistesplasticiens, musiciens, photo-graphes, écrivains... Lorsqu’ilsexercent un métier non créatif

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La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France

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Avec 45 % des emplois nationaux, les industriescréatives constituent un secteur stratégique etemblématique de l’Île-de-France et contribuentfortement à son attractivité internationale.Organisées autour d’un marché du travail atypique,ces activités sont concentrées au cœur del’agglomération parisienne.

N° 573 - septembre 2011www.iau-idf.fr

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Noterapide

Atlas des FranciliensCette Note rapide constitue l’unedes planches du futur Atlas desFranciliens, à paraître fin 2011sous l’égide de l’IAU îdF. Elle estélaborée dans le cadre d’uneconvention partenariale avec ladirection régionale Insee d’Île-de-France.

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Note Rapide - N° 573La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France

(47 %), il s’agit surtout d’ingé-nieurs et de cadres d'étude,recherche et développement eninformatique, d’employés admi-nistratifs, de secrétaires. Par ailleurs, 144 000 actifs créatifsexercent leur activité en dehorsdes industries créatives (parexemple, un designer dans l’au-tomobile). Au total, plus de453 000 actifs créatifs, exercentune profession créative et/ou tra-vaillent dans le secteur des indus-tries créatives en Île-de-France.

Des actifs plus jeunes, plusdiplômés que la moyenne Les emplois des industries créa-tives sont occupés par des actifs,créatifs ou non, plus jeunes qu’enmoyenne tous secteurs confon-dus. C’est particulièrement le casdans le secteur de l’édition dejeux vidéo-logiciels où plus de lamoitié a moins de 35 ans. Ils sontégalement plus diplômés : 44 %ont obtenu un diplôme de 2e ou3e cycle contre 27 % en moyenne.

Les plus diplômés travaillent dansl’architecture (71 % des actifs).En revanche, un actif sur quatren’a pas le baccalauréat dans lespectacle vivant et la publicité.Cette part demeure largementinférieure à la moyenne franci-lienne (39 %). Comme dans l’en-semble des secteurs, les femmessont moins représentées que leshommes dans les industries créa-tives ; elles sont très présentesdans l’édition de livre et presse(56 %) et dans la publicité (51 %)mais ne sont que 28 % dans l’édi-tion de jeux vidéo-logiciels.

Un secteur qui exige un marché du travail plus flexibleLes industries créatives fonction-nent souvent dans une logiquede projet : un réseau se consti-tue pour la réalisation d’un film,d’un jeu vidéo, d’une pièce dethéâtre puis se défait pour sereformer ensuite. En consé-quence, la part des indépendants

dans les industries créatives esttrois fois plus élevée qu’enmoyenne dans les autres sec-teurs. Les emplois sont de ce faitplus précaires, la flexibilité del’emploi étant une caractéris-tique forte du secteur des indus-tries créatives : seulement 62 %des actifs ont un contrat à duréeindéterminée, contre 80 % desemplois en moyenne dans larégion.

Une forte dualitéprécaires/qualifiésLe champ des industries créa-tives est hétérogène et les situa-tions individuelles des actifsdemeurent très diversifiées. Lescontrats à durée déterminée sontparti culièrement répandus dansle spectacle vivant (28 %) et dansl’audiovisuel (23 %). Ce sontaussi les secteurs où les intermit-tents, une des spécificités fran-çaises du secteur culturel, sontles plus présents. Les CDD sonten revanche moins fréquents

dans l’édition de jeux vidéo etlogiciels (3 %) et dans la publi-cité (7 %). Plus souvent à tempspartiel (20 % contre 14 % enmoyenne), les emplois des indus-tries créatives sont plus précairesque les autres, notamment dansle spectacle vivant où près d’unactif sur trois est non salarié ; ilscumulent souvent CDD (28 %) et temps partiel (35 %). Enmoyenne, la précarisation desemplois créatifs s’est accentuéeces dernières années par lerecours croissant à l’externalisa-tion des activités

Des actifs qui vivent àproximité de leur lieu detravail…L’une des caractéristiques fortesdes actifs du secteur est qu’ilsrésident souvent à proximité deleur lieu de travail : 34 % habitentet travaillent dans la même com-mune, contre 26 % tous secteursd’activité confondus. Cette pro -ximité entre domicile et espaces

Source : Insee, recensement de la population 2007 exploitation complémentaire au lieu de travail traitement IAU îdF.

Industries Tous secteurs

créatives d’activités confondus

Nombre d’emplois 309 000 5 570 300Part des créatifs (professions créatives) 53,1 5,5Part des femmes 44,3 47,9Part des moins de 35 ans 41,4 36,7Part des plus diplômés (2e et 3e cycle universitaire) 43,9 27,2Part des indépendants 20,5 7,7Part des CDI 62,5 80,3Part du temps partiel 19,6 14,1Part de l’emploi stable (actifs résidant et travaillant dans la même commune - Paris = 20 communes) 33,7 26,1

Professions et emplois créatifs en Île-de-France

IC

créa

tives

308 400professions créatives

309 000 emplois dans les industries créatives (IC)

hors IC

non

créa

tives

Secteurs

Prof

ress

ions

164 200 144 200

144 800

+

+

=

=

Secteurs

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Prof

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hors IC

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IC

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144 800

164 200 144 200

Secteurs

professions créatives308 400=

non

créa

tives

non

créa

tives

s dans les industries créatives (IC)iolpme309 000 ==

144 800

s dans les industries créatives (IC)Source : méthode et traitement IAU îdF, à partir des fichiers du RP 2007 Insee.

Note de lecture : Parmi les 309000 emplois des industriescréatives, 164 200 sont créatifs (exemple : journaliste à latélévision) et 144800 sont non créatifs (exemple : comptabledans une maison d’édition). En dehors des industriescréatives, 144 200 sont créatifs (exemple : designer dansl’automobile).

Une spécificité française, les intermittentsL’intermittence est le régime d’assurance chômage des salariés entrant dansle cadre des annexes 8 et 10 de la convention Unedic. Elle concerne lesemplois en «CDD d’usage» accordés aux artistes et techniciens du spectaclevivant et enregistré et permet à ces derniers d’alterner des périodes travailléeset des périodes de non-activité pour lesquelles ils touchent des prestations dechômage. Elle constitue une exception alors que prédominent, dans les autrespays, des formes plus classiques de marché du travail. Selon Audiens et la Com-mission du film d’Île-de-France, la région compte 117 400 intermittents en 2009dans la production audiovisuelle et cinématographique. La plupart ont des reve-nus qui les apparentent à des travailleurs occasionnels ou à des figurants : 66 % d’entre eux ont un revenu annuel inférieur à 3 500 euros. En 2009, seuls14 % perçoivent plus de 18 500 euros.

Caractéristiques des actifs en Île-de-France (en %)

© IAU îdF

Répartition des emplois des industries créatives par sous-secteurs

23 %

22 %

18 %

16 %

15 %

6 %

Spectacle vivant Publicité

ArchitectureÉdition de jeux vidéo,logiciels

Édition (livre, presse)

Cinéma, audiovisuel,photographie, musique

34 %

16 %13 %

13 %

12 %

12 %

Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activités française actuelle (art/antiquités, mode, artisanat d’art, design)

sleicigol

,oédivxuejednoitidÉ

tnavivelcatcepS

(art/antiquités, mode, artisanat d’art, design) Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activités française actuelle

argotohp,améniC

no

erutcetihcrA

ticilbuP l(itidÉé

(art/antiquités, mode, artisanat d’art, design) Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activités française actuelle

euqisum, eihpa

,leusivoidua

esserp,erv )i

Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activités française actuelle

Source : méthode et traitement IAU îdF, à partir des fichiers du RP 2007 Insee.

376 600 en province309 000 en Île-de-France

© IAU îdF

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Note Rapide - N° 573La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France

Melun

Créteil

BobignyNanterreNanterre

Paris

VersaillesVersailles

CergyCergy

Évry

Boulogne-Billancourt

Antony

Palaiseau

Étampes

Rambouillet

Pontoise

ArgenteuilSaint-Germain-

en-Laye

Mantes-la-Jolie

Nanterre

Versailles

Cergy

bois et forêts

hydrographie principale

limite communale

territoires très créatifs

territoires à dominante technologique

51

25

7

54 3 3 2

Répartition des emploisdes industries créatives par département (en %)

Paris

Hauts-de-Seine

Seine-Saint-Denis

Val-de-Marne

YvelinesEssonne

Seine-et-MarneVal-d’Oise

Source : IAU îdF, à partir du RP 2007 Insee.

limite départementale

préfecture

sous-préfecturePontoise

Cergy

territoires à dominante publicité

territoires à dominante spectacle vivant

hors champs*

* Champs : communes de plus de 500 emploisdont plus de 25 dans les industries créatives

Une typologie des territoirescréatifs en Île-de-France

Les territoires créatifs en Île-de

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MelunMelun

CréteilCréteil

BobignyBobignyNanterre

ParisParis

Versailles

Cergy

ÉvryÉvry

Meaux

Torcy

Provins

Fontainebleau

L’Haÿ-les-Roses

Nogent-sur-Marne

St-Denis

Le Raincy

Corbeil-Essonnes

Montmorency

Melun

Créteil

Bobigny

Paris

Évry

Sources : IAU îdF, Insee RP 2007© IAU îdF 2011

10 km0

Note Rapide - N° 573 La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France

e-France : une centralité avérée

La typologie fait ressortir le centre de l’agglomération pari-sienne : Paris intra-muros le long de la Seine en continuitéavec Issy-les-Moulineaux et Boulogne-Billancourt et dans lesarrondissements centraux de la rive droite en continuité avecLevallois-Perret, Neuilly-sur-Seine et les communes de laDéfense.

À l’Est de Paris, des communes comme Vincennes, Montreuil,Joinville et le pôle historique Bry-sur-Marne se singularisent.Au Nord de Paris, Clichy, Saint-Ouen et Saint-Denis s’affirment.Au cœur de la métropole, on retrouve toutes les activités desindustries créatives. La présence simultanée d’une main- d’œu-vre spécialisée, des consommateurs et des producteurs decontenu, des donneurs d'ordre, des écoles spécialisées, desinstitutionnels et des organismes financiers crée les synergieset l’identité du cluster des industries créatives en Île-de-France.

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Note Rapide - N° 573La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France

de travail rend plus facile l’accèsaux partenaires, aux donneursd’ordre. La frontière entre vie professionnelle et vie personnellede ces actifs est souvent poreuseet cette proximité est à l’originede véritables lieux de gravitationartistiques. En effet, la ville estune véritable ressource pourl’économie créative qui tend à seterritorialiser, à élire des espacespropices dans les métropoles oùelle va disposer de réseaux et decentralité.

… et qui travaillentessentiellement au cœur del’agglomération parisiennePlus des trois quarts des emploisdes industries créatives sontconcentrés à Paris et dans lesHauts-de-Seine. Avec 7 % desemplois, la Seine-Saint-Denis

bénéficie d’une forte dynamiquedepuis quelques années, stimu-lée par une volonté politique etune offre foncière attractive auxportes de Paris.

Des territoires créatifs trèstypésUne analyse typologique des territoires créatifs permet de mettre en évidence une certainecohérence dans cet ensemblehétérogène. En effet, il existe descaractéristiques communes ausein des territoires créatifs enfonction des emplois occupés.Quatre familles de territoires sedégagent :

Les territoires très créatifsCette classe regroupe les vingtarrondissements parisiens, ainsique leurs communes limitrophes

et quelques communes plus iso-lées, dont certaines accueillentdes pôles d’activités créativesemblématiques (par exemple,Disneyland à Chessy). Dans cetteclasse, les emplois des industriescréatives représentent 9 % del’emploi total et 57 % des actifs yoccupent une profession créa-tive. Si tous les secteurs des indus-tries créatives sont très représen-tés, l’édition (livre, presse) et lecinéma, l’audiovisuel et lamusique y sont particulièrementimplantés. Le cœur du clustercréatif francilien se retrouve danscette classe, avec des territoirescaractérisés par leur héritage his-torique : l’édition de livre dansle VIe arrondissement, la produc-tion cinématographique à Bou-logne, les industries techniquesdu cinéma à Bry-sur-Marne, maisaussi des implantations plusrécentes liées à des politiques ouà des effets d’aubaine comme leprix du foncier en proximité deParis (les médias à Issy-les-Mouli-neaux, la publicité à Levallois-Per-ret, les studios d’enregistrement àla Plaine Saint-Denis).

Cette classe reflète les contra -dictions des industries créativeset cristallise l’ensemble des pro -blématiques du secteur, notam-ment les dualités très diplô més -faiblement diplômés, per ma nents- intermittents, indé pen dants - sala-riés. Le fonc tionnement du mar-ché du travail des industries créa-tives est spécifique : recours à unemain-d’œuvre hautement quali-fiée et motivée, flexibilité, impor-tance des réseaux sociaux, mar-chés locaux de travail, coexis-tence grands groupes/très petitesentreprises. Ces marchés com-plexes permettent la diversité desqualifications et des compétences,que les formes de travail nonconventionnelles accompagnent :freelance, intermittents, indépen-dants. À Paris, la proximité entre lieuxde travail et de résidence estencore plus forte. Ainsi, 42 % desactifs des industries créatives tra-vaillent et habitent dans le mêmearrondissement, contre 28 % toussecteurs confondus. Dans lescommunes limitrophes, les acti-vités créatives sont également

Poids des départements par sous-secteur des industries créatives

Spectacle vivant

Publicité

Architecture

Édition de jeux vidéo, logiciels

Édition (livre, presse)

Cinéma, audiovisuel, photographie,musique

Paris

157 600 emplois IC51 % des emplois IC

Hauts-de-Seine

75 80025 %

Seine-Saint-Denis

20 7007 %

Val-de-Marne

16 8005 %

Yvelines

13 6004 %

Essonne

9 0003 % Seine-et-Marne

8 7003 %

Val-d'Oise

6 9002 %

51 % des emplois IC157 600

51 % des emplois IC emplois IC157 600

%5280057

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erutcetihcrA

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Source : méthode et traitement IAU îdF,

à partir des fichiers du RP 2007 Insee.

DéfinitionsL’économie de la connaissance s’articule autour du savoir, de l’innovationet de la créativité. Volonté politique de l’Union européenne, la stratégie de Lis-bonne adoptée en 2000 affirme l’économie de la connaissance comme unepriorité de développement pour les États membres. La nouvelle stratégie Europe2020 s’inscrit dans sa continuité en favorisant une croissance « intelligente,durable et inclusive ».Les industries créatives : les industries créatives ont été définies pour la pre-mière fois en 1998 par le ministère anglais de la Culture, des Médias et desSports et concernent « les secteurs industriels qui trouvent leur origine dans lacréativité individuelle, la compétence et le talent et qui offrent des potentiali-tés de création de richesses et d’emplois à travers le soutien et l’exploitation dela propriété intellectuelle ».L’IAU île-de-France s’est appuyé sur cette définition pour la transposer au niveaufrancilien. Les industries créatives sont composées de plusieurs secteurs d'ac-tivité économique : architecture ; cinéma, audiovisuel, photographie, musique ;édition de jeux vidéo, logiciels ; édition de livre et presse ; publicité ; spectaclevivant. Cette définition des industries créatives est cependant restrictive. Elle neprend pas en compte les secteurs art-antiquités, mode, artisanat d’art et de -sign, imparfaitement appréhendés dans les statistiques. Les professions créatives : la définition des professions créatives s’appuie surune méthode de sélection comprenant une mesure de la créativité occupation-nelle (PCS 2003), afin de distinguer les professions créatives de celles qui nele sont que peu ou pas.Cluster créatif : concentration d’entreprises et d’actifs du secteur créatif géo-graphiquement proches.

* Selon la nomenclature des activités française (révision 2).

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Note Rapide - N° 573La diversité des emplois créatifs : une richesse pour l’Île-de-France

Pour en savoir plus• CALZADA C., « Les territoires de la créa-

tivité », Insee Lorraine, n°231-232, août

2010.

• CAMORS C., SOULARD O., « Créativité et

développement économique : une

synergie prometteuse », Note rapide,

n°523, IAU îdF, novembre 2010.

• CAMORS C., SOULARD O., Les industries

créatives en Île-de-France, un nou-

veau regard sur la métropole, IAU

îdF, mars 2010.

• FLORIDA Richard, Who’s Your City?:

How the Creative Economy Is Making

Where You Live the Most Important

Decision of Your Life, New York, Basic

Books, 2008.

• FLORIDA Richard, The Rise of the Crea-

tive Class. And How It’s Transforming

Work, Leisure and Everyday Life, New

York, Basic Books, 2002.

Directeur de la publicationFrançois DugenyDirectrice de la communicationCorinne GuillemotResponsable des éditionsFrédéric TheuléRédactrice en chefMarie-Anne PortierMaquetteVay OllivierCartographiePascale Guery------------------------Diffusion par abonnement80 E par an (� 40 numéros) - 3 E le numéroService diffusion-venteTél. : 01 77 49 79 38www.iau-idf.frLibrairie d’Île-de-France15, rue Falguière 75015 Paris Tél. : 01 77 49 77 40 ISSN 1967 - 2144

présentes, mais dans une pro -portion moindre, et la part desactifs des industries créatives travaillant et résidant dans lamême commune est beaucoupplus faible qu’en moyenne enÎle-de-France. La capitale estriche en lieux d’opportunité derencontres et de travail (servicesculturels, bars, restaurants...). Lapolarisation autour de Paris estdonc très forte. Pour ces raisons,le cœur de l’agglomération esttrès attractif pour les acteurs desindustries créatives : 44 % desFranciliens exerçant une profes-sion créative habitent Paris.

Les trois autres catégories sontcomposées de communes où lesindustries créatives sont peu présentes, mais où certaines acti-vités prédominent.

Les territoires à dominante « high-tech »Cette catégorie est constituée decommunes majoritairement si -tuées dans l’ouest de la région etdans les ex-villes nouvelles : Évry,Cergy-Pontoise, Saint- Quentin-en-Yvelines. Sa carto graphie rejointles localisations préférentiel lesdes emplois des cadres des fonctions métro politaines, notam-ment les fonctions conception-recherche, gestion et prestations

intellectuelles. Dans cette famillede communes, la représentativitédes industries créatives est prochede la moyenne régionale mais lesprofessions créatives sont moinsprésentes. Le secteur édition delogi ciels et jeux vidéo, qui emploiepeu d’actifs créatifs mais avec descompétences technologiques for -tes, y est très représenté. Dans ces territoires, les actifs des industriescréatives sont en majorité deshommes, très diplômés, salariés,en CDI et à temps complet.

Les territoires à dominante « publicité »Cette famille regroupe des com-munes de la région sans conti-nuité géographique. Les secteurscréatifs et les actifs exerçant desprofessions créatives sont moinsprésents qu’en moyenne dans larégion. Cependant, le secteur dela publicité est très représentédans cette classe. En revanche, lecinéma, l’audiovisuel et l’éditionsont quasi absents. Les actifs desindustries créatives sont majori-tairement des hommes, en CDI,sous-diplômés par rapport à lamoyenne dans les industriescréatives (33 % contre 19 % n’ontpas le baccalauréat) ; les plusdiplômés ne représentent que28 % des actifs (contre 44 % dansla région).

Les territoires à dominante « spectacle vivant »Dans cette catégorie, il y a peud’emplois dans les secteurs des industries créatives et peu de professions créatives. Cependant,la part des secteurs créatifs estrelativement importante dans lesactivités du spectacle vivant. Cescommunes accueillent des théâ-tres, des salles de spectacles,pourvoyeurs d’emplois dans cesmétiers. Les actifs du secteur sontmoins diplômés qu’en moyenne :31 % n’ont pas le baccalauréat.Les emplois proposés sont aussiplus précaires : les actifs sont plussouvent indépendants et cumu-lent CDD et temps partiel. Cetteflexibilité s’accompagne souventde pluriactivité : il est fréquentdans le spectacle vivant de tra-vailler pour plusieurs employeurs.Les actifs sont en moyenne plusâgés et moins souvent céliba-taires. Dans cette famille, les actifssont nombreux à travailler et rési-der dans la même commune(38 % contre 27 % tous secteursconfondus). C’est particulière-ment vrai le long des bords deMarne. Ainsi, à Alfortville parexemple, un actif résident decette classe sur deux travaille surplace.

Carine Camors et Odile Soulard (Iau îdF),

Laure Omont (Insee Île-de-France)

La typologie des territoires créatifs

L’analyse porte sur les communes d’Île-de-France offrant au minimum 500 emplois au lieu de travail dont au moins 25 emplois dans les industries créatives. L’objectif de la typologie, réalisée à l’aide d’une « classification ascendante hiérarchique » est de former des groupes homogènes de communes au regard des actifs créatifs qui y travaillent et dessecteurs créatifs présents au sein de ces territoires. Cette méthode s’effectue par agrégation successive des communes.Les communes qui se ressemblent le plus sont regroupées, tout en préservant un maximum de différences entre les groupes.La « classification ascendante hiérarchique » a été réalisée en prenant comme variables actives les indicateurs suivants : part des secteurs des industries créatives au lieu de travail, part des professions créatives au lieu de travail, part de chaque sous-secteur (édition de livre et presse, cinéma-audiovisuel-photographie-musique, spectacle vivant,édition de jeux vidéo et logiciels, architecture, publicité) dans les industries créatives.

Atlas des Franciliens Économie

> Chef de projet IAU îdF : Pascale Leroi ([email protected]), sous la direction de Christine Corbillé.

> Chef de projet Insee : Marielle Dhune([email protected]), sous la direction de Patrick Pétour.

MÉTHODOLOGIE