ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13
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ETUDE SUR LA COORDINATION DES
POLITIQUES BUDGETAIRE ET MONETAIRE :
CAS DE MADAGASCAR DANS LE CONTEXTE DE
CRISE POLITIQUE
Nos premières pensées sont adressées à Dieu, et à toutes les personnes
citées ci- après, qui ont contribué à l’élaboration de ce présent mémoire de fin
d’études :
- Monsieur RAKOTO David, le Doyen de la Faculté DEGS
- Monsieur FANJAVA REFENO, le Chef de Département Economie
- Monsieur RAMIARISON Herinjatovo Aimé, notre encadreur pédagogique
- La Banque Centrale de Madagascar, la Direction du Crédit et la
Direction des Etudes (stage Mai 2012 et Mars 2013)
- La Direction de la dette publique au sein du Ministère des Finances et du
Budget (DGB et DGI)
- Toutes les personnes et entités ayant été des sources d’informations,
toute la famille et amis
Nous tenons à apporter toute notre reconnaissance parce que sans leur
aide, le mémoire n’a pas pu aboutir jusqu’au bout.
REMERCIEMENTS
ABREVIATIONS
AEN : Avoirs Extérieurs Nets
AON : Appel d’Offres Négatifs
AOP : Appel d’Offres Positifs
APB : Association Professionnelle des
Banques
AR : Ariary
BCM : Banque Centrale de Madagascar
BM : Base Monétaire
BMM : Bureau des Marchés Monétaires
BTA : Bon du Trésor par Adjudication
DCF : Direction de la Circulation Fiduciaire
DCR : Direction du Crédit
DET : Direction des Etudes et des Relations
Internationales
DGB : Direction Générale du Budget
DGI : Direction Générale des Impôts
DSP : Direction des Systèmes de Paiements
FA : Facteurs Autonomes
FMI : Fonds Monétaire International
IDE : Investissement Direct Etranger
IDH : Impôt Direct sur les Hydrocarbures
INSTAT : Institut National de la Statistique de
Madagascar
IR : impôt sur le Revenu
IRCM : Impôt sur le Revenu des Capitaux et
Mobiliers
IRSA : Impôt sur les Revenus Salariaux et
Assimilés
IPVI : Impôt sur la Plus- Value Immobilière
Mds : Milliards
MFB : Ministère des Finances et du Budget
ONUDI : Organisation des Nations Unies pour
le Développement Industriel
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et moyennes entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RMSE : Root Mean Square Error
RO : Réserves Obligatoires
SAMIFIN : Sampan-draharaha malagasy
iadiana amin’ny famotsiambola
SCB : Solde en Compte des Banques
TCN : Titres de Créances négociables
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
USA: United States of America
Tableau 1: Les quatre scénarios de Policy Mix ....................................................................... 21
Tableau 2: Effets de la politique monétaire et de la politique budgétaire sur la courbe IS ... 26
Tableau 3 : Effets de la politique budgétaire et la politique monétaire sur la courbe LM ...... 27
Tableau 4: Les indicateurs macroéconomiques de Madagascar- outils pour la construction
du carré magique ..................................................................................................................... 33
Tableau 5 : Evolution annuelle des Avoirs extérieurs nets ..................................................... 40
Tableau 6: Evolution annuelle des Taux de change de l’USD et de l’EUR ............................ 40
Tableau 7: Les politiques budgétaires appliquées depuis 2009 ............................................ 43
Tableau 8: Les politiques monétaires appliquées à Madagascar depuis 2009 ..................... 50
Tableau 9 : Instabilité du niveau d’imposition ......................................................................... 60
Tableau 10: Evolution annuelle des instruments de politique monétaire ............................... 64
Tableau 11 : Synthèse des Effets de la crise de 2009 sur la mise en œuvre de la politique
monétaire et de la politique budgétaire ................................................................................... 69
Tableau 12: Synthèse des politiques budgétaire et monétaire appliquées ........................... 71
Tableau 13 : Evolution des FA de la période 08 au 12 Novembre 2012 en mds Ar .............. 76
Liste des TABLEAUX
Graphique 1: Carré magique de Kaldor .................................................................................... 4
Graphique 2: Courbe de Phillips ............................................................................................... 5
Graphique 3: Interrelations macroéconomiques .................................................................... 10
Graphique 4: Courbe IS ........................................................................................................... 16
Graphique 5: courbe LM .......................................................................................................... 17
Graphique 6:Equilibre entre IS et LM ...................................................................................... 18
Graphique 7: Trappe à la liquidité ........................................................................................... 18
Graphique 8: IS verticale .......................................................................................................... 19
Graphique 9: LM verticale ........................................................................................................ 19
Graphique 10: IS horizontale ................................................................................................... 20
Graphique 11: Modèle IS- LM cas de superposition............................................................... 20
Graphique 12 : Politique budgétaire et Politique monétaire expansives ................................ 21
Graphique 13 : Politique budgétaire expansive + Politique monétaire restrictive ................. 21
Graphique 14 : Politique budgétaire restrictive + Politique monétaire expansive ................. 21
Graphique 15:Politique budgétaire et Politique monétaire restrictives .................................. 21
Graphique 16: IS verticale et Politique monétaire expansive ................................................. 26
Graphique 17 : IS verticale et Politique monétaire restrictive ................................................. 26
Graphique 18: IS horizontale et Politique monétaire expansive ............................................. 26
Graphique 19: IS horizontale et Politique monétaire restrictive .............................................. 26
Graphique 20: LM verticale et Politique budgétaire expansive .............................................. 27
Graphique 21: LM verticale et Politique budgétaire restrictive ............................................... 27
Graphique 22: LM horizontale et Politique budgétaire expansive .......................................... 27
Graphique 23: LM horizontale et Politique budgétaire restrictive ........................................... 27
Graphique 24: Carré magique de Madagascar depuis 2008 ................................................. 34
Graphique 25: Evolution de la valeur ajoutée agricole dans le PIB........................................ 36
Graphique 26: Part de chaque secteur dans le PIB ................................................................ 37
Graphique 27: Evolution annuelle du revenu par habitant ..................................................... 38
Graphique 28: Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise de 2009(en mds Ar)
.................................................................................................................................................. 39
Graphique 29: Le déficit permanent de la Balance commerciale ........................................... 41
Graphique 30: Représentation schématique de la procédure d’opération de la politique
monétaire ................................................................................................................................. 49
Graphique 31: Courbe IS- LM pour Madagascar .................................................................... 57
Liste des GRAPHIQUES
Graphique 32: Taux directeur et taux d’investissement par rapport au PIB malagasy (%) ... 58
Graphique 33: Les Revenus de l’Etat avant et sans crise (en mds d’Ar) ............................... 61
Graphique 34: Evolution annuelle des recettes fiscales et des dépenses publiques (mds Ar)
.................................................................................................................................................. 62
Graphique 35: Evolution annuelle de l'importance de chaque instrument monétaire sur le
marché monétaire (en mds Ar) ................................................................................................ 64
Graphique 36 : La baisse considérable du taux moyen des BTA sur le marché (%) ............ 66
Graphique 37: Evolution annuelle de la surliquidité bancaire ................................................ 67
Graphique 38: Courbes IS- LM avec et sans coordination ..................................................... 70
Graphique 39: Policy mix malagasy ........................................................................................ 81
Avoirs extérieurs nets : (AEN) : créances ou engagements nets des institutions monétaires (Banque
Centrale et banques) sur l’extérieur. Ce poste correspond à l’ensemble des rubriques des situations
de la Banque Centrale et des banques relatives à leurs opérations avec l’extérieur. opérations à
moyen et long terme.
Appel d’Offres Positif : La Banque Centrale de Madagascar procède à cette opération quand elle va
injecter de la liquidité dans le système bancaire.
Appel d’Offres Négatif : La Banque Centrale de Madagascar procède à cette opération quand elle
va ponctionner de la liquidité dans le système bancaire.
Appréciation de la monnaie: se traduit par une perte de change. Il faut moins de monnaie pour
obtenir une devise.
Base monétaire : L’offre de monnaie de la banque centrale
Balance commerciale : La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens
exportés et la valeur des biens importés. Si la valeur des exportations dépasse celle des importations,
il y a excédent commercial et la balance commerciale est excédentaire; si les importations sont
supérieures aux exportations, le pays concerné a un déficit commercial ou sa balance commerciale
est déficitaire.
Balance des paiements : La balance des paiements est un état comptable qui retrace l'ensemble
des flux d'actifs réels, financiers et monétaires entres les résidents d'une économie et les non-
résidents au cours d'une période déterminée. Les flux économiques et financiers à l'origine de ces
opérations sont répartis en distinguant le compte des transactions courantes (échanges de biens, de
services, de revenus et de transferts courants), le compte de capital (transferts en capital) et le
compte financier (investissements directs ou de portefeuille).
Bon du Trésor par Adjudication : Un bon du Trésor est un titre de créance représentatif d'un
emprunt dont l'émetteur est un Etat. Le fait de détenir un bon du Trésor rend alors son propriétaire
(investisseur-épargnant) créancier de l'Etat. De son côté, l'Etat s'engage à le rembourser à une
échéance déterminée et à verser un intérêt à son porteur. Ceci constitue une sorte de placement
pour le créancier, mais une hausse du déficit pour l’Etat.
Crédit à l’économie : ensemble des concours consentis à l’économie par les banques, les
établissements financiers, et par le Trésor (à travers l’acceptation de traites douanières)
Dépréciation de la monnaie : se traduit par une compétitivité des exportations. Il faut plus de
monnaie locale pour acheter une devise. Les prix des produits exportés deviennent moins chers, et
GLOSSAIRE
attirent les acheteurs internationaux. Mais ce phénomène conduit au déficit de la balance
commerciale et celui de la balance des paiements
Echanges interbancaires : ce sont les échanges de liquidités entre les banques
Facteurs Autonomes : Ce sont tous les règlements effectués et tous les versements reçus pour le
compte de la clientèle en affectant les avoirs en monnaie centrale d'une banque ou autre institution,
c’est-à-dire la monnaie détenue en compte des établissements auprès de la banque centrale.
Glissement annuel : Variation annuelle d’une variable entre une année N et N+1
Masse monétaire : ensemble des créances détenues par le reste de l’économie sur les institutions
monétaires. Elle recouvre les disponibilités monétaires (circulation fiduciaire + dépôts à vue) et quasi
monétaires (comptes d’épargne et dépôts à terme)
Opération d’Open Market : Opération sur le marché monétaire. Sur ce marché, il existe des ventes
et des achats de titres entre les établissements de crédits, les particuliers, la Banque centrale.
RMSE : Root Mean Square Error, une variable d’écart qui permet de mesurer l’erreur afin d’obtenir
une meilleure prévision
Réserves Obligatoires : Dépôt minimum obligatoire des banques auprès de la Banque centrale, et
non- rémunéré
Solde en Compte des Banques : Avoirs des banques auprès de la Banque centrale
Surliquidité bancaire : Phénomène qui explique l’excès de liquidité bancaire. Elle se définit comme
le cumul de trop des avoirs des établissements de crédit auprès de la banque centrale. Elle souvent
comparée au niveau des réserves obligatoires.
Titres de Créances Négociables : Titre exprimant la dette de l’Etat envers la Banque centrale
moyennant un taux d’intérêt généralement assimilé au taux directeur. La Banque centrale peut
vendre ces titres en vue de ponctionner les liquidités dans le système bancaire.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
1
INTRODUCTION
Un simple citoyen voit la conjoncture économique de Madagascar se détériorer depuis
quelques années à en juger par le délabrement des infrastructures et de l’accroissement du taux de
pauvreté. Pour un économiste, cette santé de l’économie malagasy trouve ses sources dans le
désordre institutionnel. Ce dernier n’incite pas l’investissement local et provoque l’austérité forcée
des dépenses publiques, limitées à assurer le fonctionnement de l’Etat. Madagascar se situe ainsi
dans une phase de récession économique, dont la stabilité macroéconomique est ébranlée, surtout
depuis 2009 à cause du marasme économique qui s’en suivit. Comme la stabilité macroéconomique
fait partie de l’objectif principal des politiques économiques, il est crucial de comprendre comment la
politique budgétaire et la politique monétaire agissent l’une sur l’autre et vice versa afin d’assurer
cette stabilité pour le cas de Madagascar. Il est primordial de souligner que les ménages et les
opérateurs économiques contribuent aussi à cette stabilité, mais l’Etat en est le premier responsable.
Cette étude va se concentrer sur une question: Comment coordonner de façon optimale la
politique budgétaire et la politique monétaire en période de crise dans le cas de MADAGASCAR?
Quels comportements chaque institution devrait- elle adopter afin de converger vers un point
d’entente ? C’est un des problèmes principaux, qui demeure permanent, du fait de l’importance de
l’intervention étatique sur l’économie du pays. Les décideurs gouvernementaux sont parfois
confrontés à des dilemmes de politiques économiques et d’objectifs macroéconomiques: lutte contre
l’inflation, le chômage, le besoin d’une croissance économique, l’équilibre de la balance des
transactions courantes. L’objectif est d’aboutir à une situation économique la plus stable possible
avec une affectation optimale des ressources via les instruments économiques. Ce qui revient à se
poser la question : quelles mesures budgétaires et monétaires faudrait- il mettre en œuvre afin de
relancer l’économie malagasy d’autant que, les actes de l’un influent ceux de l’autre. Cette
coordination est d’une grande importance quant aux risques de mauvaises surprises liées aux
conséquences d’interventions pouvant être brusques, inopinées et irréversibles.
En définitif, ces deux politiques sont menées par deux acteurs différents : Le Gouvernement et la
Banque Centrale de Madagascar. Toutefois, le besoin de coordination peut se heurter à leur
indépendance respective, et d’autres limites à son efficacité peuvent apparaître si les conditions
exigées par cette coordination ne sont pas respectées.
Par la suite, cette étude a fait appel aux différentes recherches d’informations : observations,
documentations, interviews et entretiens, suivi des réunions auprès de la Banque Centrale de
Madagascar (Comité de liquidité). Les informations ciblées ont été de différents types : données
économiques (électroniques) surtout celles datant depuis l’année 2009, problèmes actuels, notes et
rapports d’activités, lois et réformes.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
2
Ainsi, afin de répondre aux différentes questions citées supra, l’étude comportera deux
grandes parties. La première partie sera axée sur les fondements théoriques des politiques
économiques. Elle se divisera en deux chapitres. Le premier expliquera les fondements de la
coordination à partir des théories économiques, des auteurs de références, d’un modèle
économique. Le deuxième mettra l’accent sur la raison de la coordination, son importance, et les
moyens à mettre en œuvre afin d’y parvenir ainsi que les effets des différentes combinaisons.
Quant à la seconde partie, elle s’orientera vers une étude empirique et analytique grâce aux
diagnostics et aux indicateurs économiques. Ainsi, son premier chapitre montrera un aperçu du
contexte économique malagasy depuis la crise de 2009, les effets de cette crise sur les politiques
économiques malagasy. Alors que le second chapitre donnera les raisons pour lesquelles
Madagascar a besoin de Policy Mix, les efforts de coordination déjà réalisés, et quelques
recommandations en matière de coordination.
Enfin, il y a lieu de remarquer que la coordination existe déjà à Madagascar, mais elle est
floue et ambigüe, notamment pendant les périodes conjoncturelles. C’est la raison pour laquelle,
l’étude se consacre dans l’amélioration de cette coordination en essayant de vérifier les hypothèses
posées dans la deuxième partie. Déterminer la politique économique optimale suscite un intérêt
majeur, non seulement pour faire face à la conjoncture, mais encore pour allouer de façon optimale
les facteurs en vue d’une redistribution de revenus de façon à permettre aux ménages malagasy de
subir les chocs économiques de la manière la plus modérée possible.
PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA
COORDINATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET
DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
3
PARTIE 1 : Fondements théoriques de la coordination de la politique
budgétaire et de la politique monétaire
Chapitre 1 : Les points essentiels sur la coordination de la
politique budgétaire et de la politique monétaire
Afin de repérer les fluctuations subies par une économie, il est essentiel de connaître le cycle
économique auquel elle appartient, et la phase dans laquelle elle s’intègre. Après la prise de
conscience des phénomènes qui rôdent autour de l’économie, l’économiste pourrait mettre un terme
à son diagnostic, et proposer des solutions pour faire face à la conjoncture concernée.
Section 1 : Généralités sur la coordination des politiques budgétaire et
monétaire
Les crises résultent des fluctuations conjoncturelles provoquées par les chocs de demande
ou chocs d’offre ou chocs exogènes. Ces fluctuations entraînent une instabilité macroéconomique.
Chaque économie s’intègre dans des cycles conjoncturels. Ces cycles comportent différentes
phases :
Phase d’expansion : phase pendant laquelle le taux de croissance est élevé, et peut
durer 5 à 6 ans
Phase de crises : peut être un point de retournement, un déclencheur de la
dépression, due à des chocs conjoncturels tels que la hausse des prix, des cours
des actions.
Phase de récession économique pendant laquelle l’effet de la crise se prolonge avec
un taux de chômage élevé, un faible taux de croissance, une stagflation.
Phase de dépression pendant laquelle la situation économique s’empire
Phase de reprise qui annonce la naissance d’un nouveau cycle, un retournement de
la tendance.
Les théoriciens tels que Kitchin et Juglar ont principalement effectué des recherches à propos des
cycles courts. 1
Afin de stabiliser cette conjoncture, le Gouvernement concerné a le devoir de fixer des objectifs de
court terme à travers le contrôle des indicateurs de conjoncture. Avec son carré magique, Kaldor
décrit les quatre principaux objectifs macroéconomiques : lutte contre l’inflation et le chômage,
l’accroissement du taux de croissance du PIB et l’augmentation de l’excédent de la Balance des
1 Cycle de 3 à 4 ans pour Kitchin et cycle de 6 à 10ans pour Juglar
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
4
Paiements. « Il est impossible d’atteindre simultanément les quatre objectifs théoriques de la politique
économique ».2 Cela démontre le fait que l’obtention du carré est un miracle.
Graphique 1: Carré magique de Kaldor
Source : Carré magique de Kaldor établi à partir des documentations sur la politique économique3
Le principe de ce carré magique est simple. L’objectif est d’obtenir un taux d’inflation et un
taux de chômage les plus faibles possibles, d’avoir un taux de croissance du PIB et un excédent de
la Balance des Paiements les plus élevés possibles. Tant que l’aire du carré augmente, l’économie
devient plus saine. Ici, l’exemple de carré magique est l’obtention d’un taux de croissance du PIB de
8%, un taux d’inflation de 2%, un taux de chômage de -2%, et un déficit de la Balance des Paiements
de -2%.
Par la suite, l’économie voit apparaître des dilemmes de politiques économiques (Courbe de Phillips
dans une économie fermée dans le cas de la lutte contre l’inflation- chômage ; contradiction entre
équilibre intérieur et extérieur dans le cas d’une économie ouverte).
2 D’après les règles minimales de la rationalité du comportement étatique : règle de Tinbergen et Mundell, 1952 3 Académie Versailles (http://www.ses.ac-versailles.fr/extras/bd/Carre/Carre.html )
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
5
Graphique 2: Courbe de Phillips
Taux d’inflation
0 Taux de chômage
Source : Graphique établi à partir des documentations sur la politique économique4
En observant la Courbe de Phillips, il est question de choisir entre la stabilité des prix et la lutte contre
le chômage, qui fait parfois l’objet de controverses au sein des autorités monétaires et des acteurs
budgétaires. Un arbitrage chômage- inflation doit être établi si le Gouvernement veut apaiser les
deux, étant donné le rôle inverse des deux phénomènes. Effectivement, l’inflation peut être une
solution pour la lutte contre le chômage, et la réciproque est aussi vraie malgré les prix à payer. Par
exemple en optant pour une politique budgétaire restrictive, le Gouvernement et la Banque Centrale
peuvent stabiliser les prix, mais il faut accepter un taux de chômage élevé. Ce qui confirme la
contradiction entre les objectifs macroéconomiques annoncés par Kaldor.
Selon Tinbergen, si le Gouvernement veut une politique économique efficace, il faut « une politique
unique poursuivant une gamme d'objectifs […], une telle politique doit se donner autant de moyens
(fiscalité, stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements)».5 D’une manière plus simple,
« D’autre part, on dispose des instruments, qui sont les outils dont dispose le décideur public. Les
outils sont les variables exogènes du modèle et les instruments les variables endogènes. La question
posée par Tinbergen est de savoir combien d’instruments faut-il mobiliser pour atteindre tous les
objectifs. »6
Mundell ajoute que : « Une politique économique à objectifs fixés doit utiliser chaque instrument pour
réaliser l’objectif au regard duquel il possède, relativement aux autres instruments, un avantage
comparatif. ». 7 Par conséquent, afin d’affecter convenablement les ressources avec une politique
économique unique, une coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire est
nécessaire, en utilisant des instruments indépendants.
4 http://www.surfeco21.com/qcm/quid/inflation_corrig.htm 5 DOLLO Christine, « Les Prix Nobels des Sciences économiques », 2012, (http://www.aix-mrs.iufm.fr/formations/filieres/ses/ressources/prixnobel.htm#69 ) 6 KOPP Pierre et PRUD’HOMME Rémy, « Politique des transports le difficile ajustement des instruments aux objectifs », p.46, Juin 2010 7 TINBERGEN J., “On the Theory of Economic Policy”, Amsterdam, North-Holland, 1952
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
6
Section 2 : La politique budgétaire et la politique monétaire, liens avec les
quatre grands secteurs macroéconomiques.
Afin de comprendre rapidement la définition et les mécanismes des deux politiques, une
simple synthèse sera établie dans cette section.
2.1 La politique budgétaire
2.1.1 Définition et généralités sur la politique budgétaire
2.1.1.1 Définition : La politique budgétaire regroupe l’ensemble de mesures prises par
le Gouvernement, compte tenu de son déficit public, et dont le support principal est le budget de
l’Etat. Elle consiste à agir sur les recettes et les dépenses publiques par le biais des instruments
budgétaires. « Le processus consistant à manipuler les impôts et les dépenses publiques aux fins de
contribuer à amortir les oscillations du cycle économique et de favoriser le maintien d’une économie
progressive, assurant un degré d’emploi élevé, affranchie de toutes poussées excessives d’inflation
ou de déflation ».8
2.1.1.2 Instruments budgétaires : Il existe trois types d’instruments budgétaires : la
variation des taxes et impôts, la variation des dépenses publiques, la variation du niveau
d’endettement public. Il faut noter que les dépenses et les recettes publiques peuvent servir de
stabilisateurs automatiques en période conjoncturelle, afin d’amortir les variations conjoncturelles de
l’activité économique. Par exemple, en période de ralentissement économique : les recettes
diminuent afin de soutenir les revenus privés et d’atténuer les fluctuations négatives de la demande
globale ; les dépenses doivent mécaniquement soutenir l’activité économique.
2.1.1.3 La politique budgétaire : peut être expansive, quand le Gouvernement décide
de stimuler la demande globale, en augmentant ses dépenses, sa dette publique ou en diminuant le
niveau de l’impôt. Elle peut aussi être restrictive quand les autorités décident d’opter pour une
politique d’austérité, afin de stabiliser le prix, ou afin de réduire le déficit budgétaire. Pour cela, il y a
lieu d’effectuer une augmentation du niveau de l’impôt ou une diminution des dépenses, et des
investissements.
2.1.2 La politique budgétaire dans les théories économiques
2.1.2.1 Théorie du double déficit : Le déficit public peut entraîner un déficit de la
Balance des Paiements.9 Quand les dépenses budgétaires excèdent de trop les recettes
budgétaires, alors le déficit public apparaît. Cette situation peut pousser le Gouvernement à
recourir aux émissions d’obligations. Afin de stimuler les investisseurs étrangers, l’Etat peut
8 SAMUELSON P., «L’économique : Technique moderne de l’analyse économique», Traduction Gaël Faln, Paris, Armand Colin, 1953, p.327 9 CHENERY H. and STROUT A., “Foreign Assistance and Economic Development”, A.I.D discussion paper N.O 7, Office of Program Coordination A.I.D, Department of State Agency for International Development, Washington D.C, June 1965.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
7
augmenter le taux de ses obligations car ainsi les investisseurs trouvent leurs intérêts à placer
leurs capitaux dans un pays à taux de placement élevé. Quand les investisseurs achètent les
obligations de l’Etat, ce dernier va pouvoir financer ses investissements. Mais comme la
monnaie étrangère doit être convertie en monnaie nationale pour procéder à ces
investissements, le Gouvernement doit demander une émission de monnaie. Quand la demande
d’émission de monnaie augmente, tandis que la variation de la production nationale n’est pas
proportionnelle à l’augmentation de cette émission, alors ce cas explique la dépréciation de la
valeur de la monnaie nationale. Quand la monnaie se déprécie, il existe une baisse des prix des
produits exportés en devises, mais l’exportateur gagne plus de monnaie locale en contre-
partie ; tandis que le prix des produits importés grimpe ; et cela peut entraîner une inflation
importée. A titre d’exemple, si 1 litre de pétrole coûte 1 unité de devise équivalent à 3000 unités
monétaires. Avec la dépréciation, ce même litre va coûter 0,8 unité de devises qui sera
équivalent à 4000 unités monétaires. En conséquence, l’exportateur obtiendra plus d’unités
monétaires (4000 au lieur de 3000 unités monétaires) mais l’importateur sera obligé de fournir
4000 unités monétaires pour obtenir ce même litre. En termes de devises, il y aura moins
d’entrées en devises que prévues. Cela va conduire à la baisse des réserves de change et
mécaniquement à un déficit de la balance des paiements. 10
En outre, quand les importations excèdent les exportations, le déficit commercial apparaît. Cette
naissance du déficit commercial entraîne le déficit de la Balance des Paiements. Selon KOHLI,
« Il suffit de traduire « déficit de la balance des paiements » en « dépréciation de la monnaie
nationale » et « surplus » en « appréciation » ». 11 Par conséquent, le déficit public entraîne un
déficit de la Balance des Paiements. D’après l’African Development Bank, « Le modèle à double
déficit de CHENERY et STROUT (1966) souligne que l’endettement est lié à un déséquilibre, et
suivant les cas, il s’agit du déséquilibre épargne-investissement, du déficit budgétaire et du
déficit de la balance courante. Par conséquent, le modèle préconise que l’épargne externe
conditionne le développement économique si les déséquilibres épargne-investissement et
importation-exportation peuvent être comblés. Sur le plan interne, il s’agit, selon ces auteurs,
d’accumuler l’épargne nécessaire pour financer l’investissement interne, et sur le plan externe,
de trouver les ressources nécessaires pour financer le déficit de la balance des paiements. ».12
2.1.2.2 Théorie keynésienne du multiplicateur d’investissement, de la relance et du déficit
public : Avec la formulation mathématique : k = 1/(1-c)= 1/s avec k le multiplicateur keynésien, c
la propension marginal à consommer, et s la propension marginale à épargner, Keynes stipule
que l’investissement génère des vagues de dépenses qui se réduisent sous l’effet de l’épargne
grâce à l’intervention de l’Etat. L’épargne figure hors circuit et ne peut pas se multiplier, il faut
10 La variation des réserves figure dans les ressources dans la Balance des Paiements. La baisse des réserves signifie qu’il existe une augmentation d’engagements, c’est-à- dire des dépenses. 11 KOHLI U., « Analyse macroéconomique », Université De Boeck, Ouvertures économiques, 1999 12 « Dette extérieure et financement du développement économique en guinée », (http://www.afdb.org), p.14
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
8
l’investir. Autrement dit, en la consommant, elle se transforme en investissement permettant à
l’économie de connaître une croissance. « Nous appellerons k le multiplicateur d'investissement.
Il nous indique que, lorsqu'un accroissement de l'investissement global se produit, le revenu
augmente d'un montant égal à k fois l'accroissement de l'investissement ».13
Par ailleurs, le déficit public est certes un mal en soi mais il permet de relancer l’investissement
dans un pays.14 Certes, certains libéraux pensent que la présence d’un déficit public explique la
mauvaise allocation des ressources par les pouvoirs publics et fait accroître la dette publique ;
mais Keynes explique que grâce au multiplicateur d’investissement et multiplicateur fiscal, le fait
de dépenser permet l’amélioration des infrastructures, et cela incite le secteur privé dans la
production.
2.1.2.3 Théorie budgétaire du niveau des prix ou Fiscal Theory of the price Level : Théorie
qui affirme que quand la politique monétaire est passive (elle n’intervient pas), le niveau des prix
est déterminé par le niveau de la dette publique. Selon CARLSTROM et FUERST, « une version
faible où les autorités budgétaires sont dominantes et imposent une certaine politique monétaire ;
une version forte où la politique monétaire ne peut en elle-même déterminer le niveau des prix,
soit parce qu’elle ne contrôle que le niveau des taux d’intérêt, soit bien qu’elle contrôle la masse
monétaire. » 15
2.2 La politique monétaire
2.2.1 Définition et généralités sur La politique monétaire
2.2.1.1 Définition : La politique monétaire, quant à elle, est sous l’égide des Banques
Centrales, visant à contrôler l’évolution de la masse monétaire afin de maintenir la stabilité interne et
externe de la monnaie locale.
2.2.1.2 Instruments de la politique monétaire : la variation du taux d’intérêt, la variation du
coefficient des réserves obligatoires, les opérations d’Open Market (ventes et achats des titres).
2.2.1.3 La politique monétaire : peut manipuler les comportements des investisseurs
afin d’inciter l’offre globale pour satisfaire la demande globale. Elle est jugée expansive, quand les
autorités monétaires décident d’augmenter le volume de la masse monétaire en manipulant les taux
ou en injectant de la liquidité dans le système bancaire. Mais elle peut aussi être qualifiée de
restrictive, quand un resserrement monétaire mis en œuvre, par exemple en cas de ponction de
13 KEYNES J.M, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » (1936), Livre I à III, Traduit de l’Anglais par Jean- de Largentaye (1942), Paris : Éditions Payot, 1942, p.108. 14 Références auteurs : KEYNES J.M, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » (1936), Livre I à III, Traduit de l’Anglais par Jean- de Largentaye (1942), Paris : Éditions Payot, 1942 15 CREEL J. et STERDYNIAK H., « La théorie budgétaire du niveau des prix, un bilan critique » (LEEPER [1991], SIMS [1994], WOODFORD [1994, 1995, 1996, 1998, 1999 et 2000], CANZONERI et alii [1998], COCHRANE [1999, 2000], CHRISTIANO et FITZGERALD [2000], et, de façon critique, MCCALLUM [1998] et BUITER [1998, 1999,2000]) ,1999.b
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
9
liquidité. La politique monétaire joue aussi un rôle important au niveau de l’équilibre extérieur, parce
qu’elle est fortement rattachée à la politique de change.
2.2.2 La politique monétaire dans Les théories économiques:
2.2.2.1 La théorie quantitative de la monnaie : La variation du niveau de la masse
monétaire peut changer le niveau général des prix.16 Cette théorie se résume par la formule MV =PT
où M est la quantité de monnaie en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie, P : le niveau
des prix, T : le volume des transactions (la production). Pour les classiques et néoclassiques, la
monnaie est neutre, elle n’est autre qu’un instrument d’échanges sans valeur intrinsèque. Pour les
keynésiens, la monnaie est active, l’augmentation de la masse monétaire a des effets sur la
production (par exemple en termes de relance, lors d’une politique monétaire expansive, la hausse
de la masse monétaire stimule l’investissement). Tandis que pour les monétaristes, la monnaie est
active mais la manipulation de la masse monétaire conduit à l’inflation. Ainsi, les monétaristes
pensent que l’inflation est un phénomène purement monétaire, qui est une théorie contradictoire à la
théorie budgétaire du niveau des prix (où le niveau de la dette publique pourrait influencer le taux
d’inflation).
2.2.2.2 La théorie de la parité du pouvoir d’achat est étroitement liée à la politique de
change.17 La valeur de la monnaie nationale fait l’objet d’une comparaison par rapport aux autres
monnaies dans le cadre international, afin de comparer le niveau de vie du pays concerné par
rapport aux autres pays. D’une manière plus précise, c’est une façon de comparer le taux de change
et la valeur des biens. La formule mathématique est la suivante : taux de change entre deux pays X et
Y = prix des biens dans le pays X/prix des biens dans le pays Y. Il existe un équilibre entre les deux
devises si le pouvoir d’achat est équivalent.
2.3 Interrelations macroéconomiques
La naissance du cadrage macroéconomique met en valeur l’interdépendance entre les deux
politiques : budgétaire et monétaire. D’ailleurs, il est très important de préciser que ces politiques
« budgétaire et monétaire » sont dominantes dans cette interrelation. Le graphique n°3 va montrer
cette interdépendance.
16 FISHER I., “The Purchasing Power of Money: Its Determination and Relation to Credit, Interest, and Crises”, Macmillan, 1911-505 pages 17 CASSEL C.G, « The present situation of the foreign exchange », Economic Journal, mars 1916 in Plihon, Dominique (1999), Les taux de change, La Découverte, Paris, p.21
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
10
Graphique 3: Interrelations macroéconomiques
2.3.1 Liens entre le secteur réel et la politique budgétaire
Selon le graphique n°3, les décisions fiscales de l’Administration publique affecte la consommation
privée dans le secteur réel. Avec un taux d’imposition bien déterminé, par exemple la TVA, chaque
consommation privée rapporte une part de revenus pour l’Administration publique.
Quant aux dépenses publiques, elles servent soit au fonctionnement de l’Etat, soit à l’investissement
public.
Les décisions étatiques en matière de dépenses courantes affectent donc la consommation publique
des biens et services, enregistrée dans les comptes nationaux du Secteur Réel.
Source : KAMAR Bassem, Support didactique du FMI, Cours régional de Programmation et de
Politiques financières, Tunis, Tunisie, 2012
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
11
En outre, l’Administration publique effectue des investissements publics, et qui nécessite des
passations de marché souvent au profit du secteur privé.18 Ces investissements font alors appel à la
sphère réelle de la production.
Ainsi, les mesures budgétaires peuvent directement affecter le Secteur réel outre ses impacts directs
dans le secteur public.
En effet, si le Gouvernement opte pour une relance budgétaire, accompagnée d’une baisse du taux
d’imposition et/ ou d’une augmentation du déficit public et dette publique, les effets de cette décision
seront les suivants :
Augmentation de la consommation privée, mais diminution des recettes de l’Administration
publique suite à la diminution du taux d’imposition.
La hausse de la consommation privée qui incite l’offre globale, et donc la production
La hausse des investissements publics grâce à l’augmentation du déficit. Pourtant ces
investissements publics font appel aux entreprises privées grâce aux passations de marché.
Le secteur privé peut agir. Quand le Gouvernement décide d’emprunter au secteur privé pour
l’accroissement de son déficit, une partie du financement de l’économie est gelée dans cet
emprunt, de sorte que l’Investissement privé pourrait être évincé. Cela fait allusion à l’ « effet
d’éviction ».
En revanche, si le Gouvernement décide de pratiquer une rigueur budgétaire, les effets de cette
politique sur le secteur réel sont entre autres :
La baisse de la consommation privée à cause de la hausse des impôts et taxes
La hausse des recettes publiques pour financer le déficit public
La baisse des investissements privés à cause de la hausse des impôts surtout au niveau des
acquisitions de biens moyennant un TVA élevé
La baisse des investissements publics
La baisse du revenu global
2.3.2 Liens entre le secteur extérieur et la politique budgétaire
Le secteur extérieur et le secteur public sont liés par les dons et les financements extérieurs. Ce lien
peut ne pas exister quand le pays ne bénéficie pas des financements extérieurs.
Quand la politique budgétaire est expansive, le Gouvernement peut augmenter son déficit parce que
les aides budgétaires extérieures financent ce déficit. A part le financement des déficits, les transferts
nets sous forme de dons font partie des recettes publiques. Ainsi, même si la politique budgétaire est
expansive (baisse des recettes fiscales) ; les dons renforcent les recettes publiques.
18 cf. Rubrique Dépenses en capital dans le budget du secteur public, Lois de Finances malagasy annuelles, Ministère des Finances et du Budget
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
12
Par ailleurs, les investissements publics sont généralement financés par les aides extérieures. Cela
montre les relations étroites entre la Balance des Paiements et les Finances Publiques grâce aux
entrées et sorties des capitaux à moyens et long terme (nets).
2.3.3 Liens entre le secteur réel et la politique monétaire
Le phénomène de bancarisation a fortement affecté le secteur réel. Ce secteur ne peut pas échapper
aux paiements en termes de flux monétaires. Autrement dit, les avoirs des privés sont placés au
niveau des banques primaires. Pourtant, le secteur privé, par les consommations de biens et services
dans le secteur réel et ses investissements ont besoin de liquidités. Comme la croissance au niveau
du secteur réel dépend fortement du niveau du taux d’intérêt et de l’épargne, la mobilisation de cette
dernière requiert un fort taux de bancarisation. Toutefois, les banques centrales, par le biais de leur
taux directeur, peuvent influer, encourager ou décourager l’épargne. Ainsi, une forte
interdépendance a été établie par les économistes entre le secteur réel et le secteur monétaire. Par
conséquent, grâce aux crédits octroyés par les banques primaires, influencés par le taux directeur
des banques centrales, le secteur privé peut avoir la possibilité de multiplier ses consommations et
ses investissements dans le secteur réel.
Quand la politique monétaire est expansive, les Banques Centrales peuvent décider de diminuer le
taux directeur et/ou le Coefficient des Réserves obligatoires et/ou d’acheter des titres afin d’injecter
de la liquidité dans la masse monétaire. A cet effet, cette politique de taux peut influencer directement
le secteur bancaire, à travers la baisse du taux de base bancaire. Donc, la baisse du taux d’intérêt
stimule le secteur privé, qui aura facilement un accès aux crédits favorisant ainsi la relance de
l’économie. Autrement dit, les banques primaires peuvent demander des crédits à moindre coût
auprès de la Banque Centrale et à leur tour, peuvent octroyer des prêts au secteur privé, qui voulait
investir. Ainsi, l’investissement pourrait être relancé au niveau de la sphère réelle de la production.
En revanche, dans le cas d’une politique monétaire restrictive, la Banque Centrale veut cibler un taux
d’inflation plus bas, ou un niveau de masse monétaire plus faible afin de garder un taux de
croissance plus stable ou de ponctionner indirectement les surliquidités observées au niveau du
système bancaire. Pour cela, elle peut décider de ponctionner les liquidités en utilisant comme outil
les ventes de titres. Le secteur réel peut en souffrir parce que l’accès aux crédits devient plus difficile.
Les PME peuvent se détériorer peu à peu et/ou obligées de recourir au chômage technique.
2.3.4 Liens entre le secteur extérieur et la politique monétaire
En cas de forte entrée de devises, les banques primaires peuvent les vendre à leur Banque centrale.
Cette vente modifie alors le niveau de leurs avoirs extérieurs nets. Les entrées et les sorties de
devises moyennant leurs opérations respectives affectent ainsi les réserves de change au niveau de
la Banque Centrale.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
13
Dans un premier temps, quand la politique monétaire est restrictive, la Banque Centrale peut vouloir
indirectement ponctionner les liquidités internes et en achetant des devises étrangères ou en
augmentant le taux d’intérêt directeur afin d’attirer les capitaux étrangers. Cet afflux de devises
entraîne la hausse des réserves de change. Donc, la monnaie nationale s’apprécie pénalisant d’autre
part l’exportation car il y aura une hausse des prix des produits vis- à- vis des produits étrangers. Il en
résulte une perte de compétitivité et une contraction de la production nationale. Cela peut conduire
au déficit de la balance commerciale car le niveau des importations peut augmenter au détriment des
exportations. Cette situation va freiner la croissance économique. Dans un second temps,
l’augmentation de la valeur des importations peut conduire à une dépréciation.
Quand la politique monétaire est expansive, la Banque centrale en optant pour la politique des taux,
peut diminuer le taux directeur. A cet effet, il y aura une fuite des capitaux. Or, il existe toujours des
dépenses d’importations incompressibles. Ainsi, la variation des sorties de devises est supérieure à
la variation des entrées de devises. Par la suite, les réserves de change diminuent. La monnaie locale
se déprécie. Cette dépréciation va se traduire par une compétitivité des exportateurs au détriment
des importateurs, qui seraient obligés de faire face à l’inflation importée. Cette interrelation entre le
secteur monétaire et le secteur extérieur montre aussi l’influence de la politique monétaire sur la
mobilité des capitaux et le rôle des taux d’intérêts locaux sur les comportements des agents face aux
offres de placements externes.
2.3.5 Liens entre le secteur monétaire et le secteur public
A part leurs influences respectives sur les autres secteurs, ils ont des liens économiques très étroits :
Le déficit budgétaire peut être financé soit par le secteur privé par le biais des emprunts à
travers les BTA et les mobilisations de traites, soit par la Banque centrale par l’intermédiaire
des avances statutaires (en cas de besoin par inadvertance de financement, recourir aux
avances statutaires auprès de la Banque Centrale moyennant un taux actuellement assimilé
au taux directeur pour certains pays.)
Ce financement intérieur peut être matérialisé par les crédits nets à l’Etat
Quelles que soient les opérations du Trésor public, dans la phase comptable, elles font
l’objet de flux monétaires.
Ainsi, le secteur monétaire et le secteur public sont fortement liés étant donné le financement intérieur
de la dette publique, et qu’à chaque décision budgétaire, la masse monétaire peut varier d’une
période à l’autre. Donc, la politique monétaire et la politique budgétaire sont interdépendantes.
En somme, les résultats au niveau des grands secteurs macroéconomiques sont en fonction
des mesures budgétaires et monétaires. Par conséquent, la politique budgétaire et la politique
monétaire priment par rapport aux autres mesures économiques, elles font partie des instruments
permettant la régulation des conjonctures. Certes, ce sont des instruments indépendants, mais leur
fusion donne un tout autre résultat.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
14
Chapitre 2 : Les principes du Policy- mix et ses liens avec le
modèle IS- LM
Ce chapitre consiste principalement à présenter le concept de Policy Mix ou la Coordination de la
politique budgétaire et de la politique monétaire, ainsi que son lien étroit avec le modèle IS-LM.
Section 1 : Aperçu théorique du Policy- mix et ses liens avec le Modèle IS- LM
1.1 Le Policy Mix
Cette politique d’inspiration keynésienne de relance, est définie par les économistes comme
l’articulation optimale entre politique monétaire et politique budgétaire. Elle vise une situation
économique optimale grâce à l’affectation rationnelle des instruments de politiques monétaires et
budgétaires. Ici, il s’agit de définir cette politique, du point de vue macroéconomique. Donc,
théoriquement, il existe quatre types de combinaisons :
- Politique budgétaire expansive et Politique monétaire expansive
- Politique budgétaire expansive et Politique monétaire restrictive
- Politique budgétaire restrictive et Politique monétaire expansive
- Politique budgétaire restrictive et Politique monétaire restrictive.
Mais dans la pratique, il existe d’autres types de Policy Mix : quand l’une est expansive ou restrictive,
l’autre est neutre ; ou quand l’une est mixte et l’autre neutre.
Cette politique a été développée par les Néo- keynésiens, en tenant compte des principes
d’intervention de l’Etat et de l’imperfection des marchés.19 Ceci signifie que le concept de main
invisible d’Adam Smith ne fait pas son effet en termes de coordination des marchés car il n’y a pas
d’auto- régulation des marchés.
Le Policy Mix exige la connaissance des instruments monétaires et budgétaires utilisés
simultanément, pour la mise en œuvre de la politique économique, ainsi que le dosage adéquat de la
combinaison de ces instruments.
Le Policy Mix est nécessaire en cas de désaccord en termes d’objectifs entre les autorités
budgétaires et monétaires. Etant donné la différence en matière d’interprétation des effets de
politique économique, ces autorités sont confrontées à des conflits, des prévisions faussées.
Néanmoins, il présente quelques failles parce que sa mise en œuvre exige des conditions cruciales. Il
peut y avoir des cas où, le Policy Mix est considéré comme une politique de « trade off ». 20 Blinder
19 Néo- keynésiens tels que Grégory MANKIW, George AKERLOF, Olivier BLANCHARD, Joseph STIGLITZ, Stanley FISCHER, Lawrence SUMMERS, David ROMER, Edmund PHELPS… 20 L’action de la politique budgétaire et celle de la politique monétaire peuvent s’annuler. Pour avoir un effet sur l’économie, il faut que l’une fasse l’objet d’une intervention et que l’autre reste neutre.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
15
appuie cette affirmation en disant : « si on ne peut empêcher ses deux mains de se battre entre elles,
il vaut mieux s’en attacher une dans le dos ».21
Dans le cas où l’une des deux politiques étant mixte (restrictive et expansive en même temps) et
l’autre neutre, le Policy Mix devient une politique floue et ambigüe. En effet, ce cas apparaît souvent
dans la réalité parce qu’il démontre l’importance de la coordination à chaque point de changement
de la conjoncture. Les autorités n’ont pas d’objectif précis pendant les périodes de conjoncture parce
que leurs décisions dépendent de ce qui se passe dans la vie sociale. Ils peuvent changer d’objectif
d’un moment à l’autre car leurs actions dépendent de la conjoncture en question, malgré leurs
prévisions qui peuvent être faussées. C’est pourquoi, l’une des politiques se doit être neutre, et
« rester passif » en laissant l’autre politique mixte agir seule, et réguler la conjoncture.
1.2 Le modèle IS- LM et les politiques économiques
Ce modèle à caractère néo- keynésien, explique la possibilité d’équilibre sur le marché réel
des biens et services et le marché de la monnaie.22 Il a été créé à partir de la théorie de synthèse de
la théorie keynésienne et de la théorie néo- classique.
Il est reconnu comme le modèle le plus pertinent pour permettre le choix en termes de politiques
économiques pendant les périodes conjoncturelles, surtout dans les années 1950 et 1960. D’ailleurs,
un article explique cette affirmation plus clairement : « Chez Hicks, l’accent est mis sur la relation
entretenue entre deux types de marché : les marchés monétaires (et financiers) dont découle le taux
d’intérêt et le marché des biens et services qui détermine le niveau d’activité et, partant, le niveau
d’emploi. Le taux d’intérêt se situe très exactement à l’interface des comportements risqués, voire «
spéculatifs », sur les marchés financiers et des décisions de production sur les marchés de
l’économie réelle. Le modèle IS-LM n’est rien d’autre que l’étude de l’équilibre simultané de ces deux
marchés, ce qui est, évidemment, une des thématiques centrales de la Théorie générale, mais est en
accord, tout aussi évidemment, avec la logique walrasienne de marchés simultanément ajustés. ».23
Par ailleurs, il permet de prévoir la variation des données endogènes (revenu et taux d’intérêt) par le
biais des données exogènes telles que la masse monétaire, les dépenses gouvernementales, les
recettes fiscales.
1.2.1 Les hypothèses de base :
1.2.1.1 L’équilibre de plein- emploi n’existe pas, seul l’équilibre de la main d’œuvre existe
1.2.1.2 Hypothèse de la préférence pour la liquidité
1.2.1.3 Hypothèse de fixité des prix et simultanéité des marchés (rigidité des prix)
21 BLINDER A., “Issues in the Coordination of Monetary and Fiscal Policy “In Revue d'économie financière. N°45, 1998. Le policy-mix . pp. 31-62. 22 Perfectionné par Hicks et Hansen vers les années 1950 et 1960 23 VENTELOU Bruno, « La pensée économique contemporaine », Cahiers français n° 363, Les grands courants, Juillet, Août 2011
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
16
1.2.2 Les fondements du modèle :
1.2.2.1 Sur le marché des produits
Equations fondamentales et hypothèses dans une économie ouverte
Y= C+S
Y= C(Y-T)+I(i)+G+(X-M) avec (X – M) est la balance commerciale
Avec Y : Revenu Global ou Demande Globale, C : Consommation privée, I : Investissement, i : le taux
d’intérêt, T : les recettes publiques, X : demande de l’étranger, M : demande du pays, X-M : solde
extérieur, S = épargne.
- Pour qu’il y ait équilibre, il faut que la quantité des biens et services produites soit égale à la
quantité des biens demandée. Autrement dit, Y=C (Y-T) +I(i) + +!-M(Y)
- L’investissement (I) est fonction décroissante du taux d’intérêt i : quand le taux d’intérêt
augmente, l’investissement diminue
- L’épargne (S) est fonction croissante du revenu global : quand le revenu global augmente,
l’épargne augmente.
- L’offre globale de biens et services correspond au revenu global composé de C et S
- La demande globale de biens et services correspond au revenu global composé de C et I
- L’équilibre existe quand l’offre globale et la demande globale de biens et services s’égalisent,
où I = S
- La pente est négative quand i augmente
- Le multiplicateur budgétaire (cas d’une économie fermée) s’écrit : 1/(1-a) ; autrement dit,
quand la dépense publique augmente d’une unité, le revenu augmente 1/(1-a) fois de cette
dépense publique avec a : la propension marginale à consommer obtenue à partir de la
formule :a="#$"% qui a été issue de l’équation : C=a(Y-T) + C0 avec C0 la consommation
autonome
Graphique 4: Courbe IS
i
0 Y
1.2.2.2 Sur le marché de la monnaie
Equation principale : M= L1 (Y) + L2 (i)
IS
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
17
Avec M : offre de monnaie, L1 l’encaisse de transaction, L2 l’encaisse de spéculation, Y le revenu
global, et i le taux d’intérêt
- L’Offre de monnaie M est déterminée par les autorités monétaires
- La demande de monnaie L est obtenue grâce à la préférence pour la liquidité
- Il y a équilibre quand le taux d’intérêt donne l’égalité entre M et L
- La pente est positive quand i augmente, et ainsi, L2 diminue, L1 augmente aussi
- L1 représente l’encaisse de transaction et L2 l’encaisse de spéculation
- L1 est fonction croissante du revenu, car l’augmentation du revenu stimule la
transaction, la diminution de celui- ci entraîne l’augmentation du besoin d’encaisse de
transaction
- L2 est fonction décroissante du taux d’intérêt parce que la diminution de i entraîne la
l’augmentation des cours de titres, d’où la hausse de l’encaisse de spéculation, et vice versa.
C’est l’effet balançoire.
Graphique 5: courbe LM
i
0 Y
1.2.3 Equilibre général sur le marché
1.2.3.1 Equilibre Général
Une fois combinées, les deux courbes donnent un point d’équilibre qui donne à la fois le taux
d’intérêt et le revenu d’équilibre.
Atteindre cet équilibre est l’objectif des politiques économiques, afin d’obtenir une situation
économique près du plein- emploi.
La figure qui suit montrera cet équilibre au niveau du marché des biens et services et du marché
monétaire.
LM
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
18
LM
i
Graphique 6:Equilibre entre IS et LM
i
0 Y
1.2.3.2 Trappe à la liquidité
Il existe une situation où quelle que soit la quantité de masse monétaire offerte, le taux d’intérêt ne
réagit plus. En d’autres termes, la quantité de monnaie offerte est insensible au taux d’intérêt. (C’est
le cas de la trappe à la liquidité). Alors que la demande de monnaie est infiniment sensible au taux
d’intérêt. (cf. Graphique n°7)
Graphique 7: Trappe à la liquidité
0 Y
1.2.3.3 IS verticale
Il existe une situation où quelle que soit le taux d’intérêt, l’investissement reste insensible. Donc, le
revenu global aussi reste rigide : IS est verticale. La détermination de l’équilibre dépend du
déplacement de LM (cf. Graphique n°8 ci- après).
IS
IS
LM
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
19
i
Graphique 8: IS verticale
0 Y
1.2.3.4 LM verticale
Par ailleurs, la courbe LM devient verticale quand la demande de monnaie est totalement insensible
au taux d’intérêt. Autrement dit, les agents économiques n’ont pas de préférence à la liquidité. Seul le
mouvement de la courbe IS peut déterminer l’équilibre global. (cf. Graphique n°9 ci- après)
Graphique 9: LM verticale
i
0 Y
1.2.3.5 IS horizontale
Quand IS est horizontale, cela signifie que la moindre variation du taux d’intérêt affecte beaucoup
l’investissement. La variation de LM détermine le niveau du revenu global. (cf. Graphique n°10 ci-
après)
LM
IS
IS
LM
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
20
i
Graphique 10: IS horizontale
0 Y
1.2.3.6 Cas où IS et LM se superposent (cf. Graphique n°11 ci- après)
Graphique 11: Modèle IS- LM cas de superposition
i
0 Y
Pour ce cas particulier, il n’existe pas de point d’équilibre. Quelle que soit la quantité de
monnaie offerte, les agents économiques ne préfèrent pas la liquidité (la demande de monnaie est
insensible au taux d’intérêt), ils préfèrent épargner. Quel que soit le niveau du taux d’intérêt,
l’investissement ne réagit plus. Ce cas peut expliquer une situation dans laquelle les agents
économiques sont tellement averses aux risques que les liquidités ne se transforment pas en
investissement mais en thésaurisation.
Section 2 : Les effets du Policy- Mix sur le modèle IS- LM
Comme les politiques économiques visent à atteindre le taux et le revenu d‘équilibre, quelles sont les
conséquences de ces dernières sur le modèle ? Les quatre scénarios de Policy Mix possibles seront
inscrits dans le tableau suivant :
IS- LM
IS
LM
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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
22
2.1 Politique budgétaire et politique monétaire expansives
2.1.1 Effets de la combinaison
Quand l’Etat veut faire une relance, il peut augmenter ses dépenses, sa dette publique ou diminuer le
taux d’imposition comme dans le cas du Graphique n°12. En conséquence, IS1 se déplace vers la
droite (IS2). Quant aux autorités monétaires, elles utilisent ses instruments afin d’accroître la masse
monétaire, et LM1 se déplace vers la droite (LM2). Ainsi, le point d’équilibre e1 connaît une
amélioration au point e2. Il existe un effet d’encaisses réelles : les agents économiques sont
conscients que leur pouvoir d’achat augmente, et veulent consommer. Cet effet conduit à
l’augmentation de la demande globale avec une hausse de revenu, et généralement une baisse du
taux d’intérêt stimulant l’investissement.
2.1.2 Avantages :
- Politique de dopage à l’économie lors des chocs conjoncturels. C’est le cas lors de la crise
financière de 2008 aux Etats- Unis.
- Augmentation du multiplicateur d’investissement public
- L’effet du multiplicateur de revenu favorise l’influence des externalités positives
- Hausse du revenu disponible des ménages
- Hausse de la demande globale
- Efficace si les agents croient en la reprise
2.1.3 Inconvénients
- Pour les pays libéraux, le marché ne joue plus son rôle d’auto- régulateur, l’intervention étatique est
indispensable.
- Dopage à court terme sur la conjoncture mais ne soigne pas les maux économiques.
- Risque d’inflation monétaire
- Effet d’éviction sur l’investissement privé : l’investissement public domine, le secteur privé préfère
les placements et les épargnes par rapport aux investissements à cause de leur aversion aux risques
- Effet boule de neige : Quand la dette s’auto- alimente, il y a un Risque d’endettement insoutenable
pour le Gouvernement (cas des USA)
- Présence de fuites dans le circuit économique du fait de l’augmentation de l’importation et des
placements à l’étranger, d’où la destruction du plan de relance
- Déficit de la balance des paiements et un effet négatif sur la production à un moment donné
- Inefficace si les agents anticipent une hausse future des impôts car il y aura une réduction de l’effet
multiplicateur : les agents préfèrent épargner pour faire face à l’inflation future.
- Inefficace si les revenus distribués servent à acheter des biens et services importés : cela aggrave le
déficit de la balance commerciale et celui de la balance des paiements.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
23
2.2 Politique budgétaire expansive et politique monétaire restrictive
4.2.1 Effets de la combinaison:
Le graphique n°13 montre que Le point e1 se déplace vers le haut en e2. Le revenu diminue et le taux
d’intérêt augmente. L’Etat utilise ses instruments budgétaires afin de relancer l’économie (IS1 se
déplace vers la droite en IS2). Toutefois, pour éviter les tensions inflationnistes engendrées par cette
relance budgétaire, les autorités monétaires décident de resserrer la politique monétaire. (LM1 se
déplace vers la gauche en LM2).
4.2.2 Avantages :
- Politique utilisée pour maintenir un taux d’inflation ou un taux de croissance.
- Le secteur privé peut trouver des avantages en matière fiscale parce que les charges fiscales sont
revues à la baisse.
- La politique monétaire peut contenir l’inflation qui pourrait résulter de la relance budgétaire
- Si le secteur privé décide de faire des placements à l’étranger à condition que les taux de ces
placements soient plus bénéfiques que ceux resserrés par la politique monétaire ; alors les sorties en
devises vont excéder les entrées, donc la monnaie locale peut se déprécier et l’exportation pourra
prendre sa place dans l’économie.
4.2.3 Inconvénients :
- Diminution des recettes publiques et augmentation du déficit budgétaire
- En cas de crises, les dépenses publiques sont destinées à assurer le fonctionnement de l’Etat mais
non pas de tirer vers le haut la production nationale via les investissements publics.
- une politique monétaire restrictive ne permet pas d’obtenir facilement des crédits pour multiplier les
efforts en termes d’investissements : impact négatif sur la croissance
- la dépréciation de la monnaie locale aggrave le déficit de la balance des paiements
2.3 Politique budgétaire restrictive et politique monétaire expansive
2.3.1 Effets de la combinaison :
Afin de maîtriser son déficit, l’Etat décide une rigueur budgétaire (IS1 se déplace vers la gauche en
IS2). Les autorités monétaires quant à elles, essaient d’accroître la masse monétaire (LM1 se déplace
vers droite en LM2) (cf. Graphique n°14)
Le point d’équilibre e1 s’est déplacé vers le bas en e2. Le revenu global a connu une hausse tandis
que le taux d’intérêt a enregistré une baisse.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
24
2.3.2 Avantages
- Selon HAAVELMO, avec son théorème concernant l’effet multiplicateur du budget de l’Etat affirme
que si l’Etat décide une austérité budgétaire, il peut relativement augmenter le niveau de
l’imposition.24 Cette hausse du taux d’imposition entraîne un effet positif à court terme sur la
croissance économique grâce à l’effet multiplicateur keynésien.
- Le fait de rembourser les dettes publiques entraîne une injection de liquidité dans le système
bancaire. Ces créances peuvent être mobilisées afin de relancer les activités du secteur privé
2.3.3 Inconvénients
- Le financement du déficit public par la hausse des impôts affecte le revenu disponible et pourrait
entraîner un ralentissement économique
- L’évasion fiscale est inévitable. D’ailleurs, LAFFER confirme ce cas en ajoutant que « trop d’impôt
tue l’impôt ».25
- Le remboursement des dettes est une injection de liquidités, donc elle accroît la masse monétaire.
Pourtant, la politique monétaire expansive, fait augmenter cette même masse monétaire.
Conséquemment, il peut y avoir de fortes tensions inflationnistes. De plus, la faiblesse des recettes
publiques dues à l’austérité budgétaire amène à financer le déficit public par l’emprunt bancaire, qui
est un grand facteur de risques. L’Etat peut devenir insolvable, et peut recourir à une création
monétaire sans contrepartie.
- Quand ce déficit est entièrement financé par le système bancaire, les banques peuvent
monopoliser tout le système macroéconomique. Ce qui conforte la thèse marxiste sur la
concentration du capital.
- La Politique monétaire expansive encourage la fuite des capitaux. Les investisseurs étrangers ne
préfèrent pas placer leurs capitaux dans une banque X où le taux de placement est faible. Toutefois,
si ce taux est supérieur au taux de placement d’un autre pays (banques-Y), ils peuvent choisir le
placement à la banque X à condition que le climat d’investissement y soit propice même si le taux est
faible.
2.4 Politique budgétaire et politique monétaire restrictives
2.4.1. Effets de la combinaison:
La rigueur budgétaire conduit la courbe IS1 vers la gauche en IS2 comme le décrit le Graphique
n°15. La rigueur monétaire conduit la courbe LM1 vers la gauche en LM2. Le point d’équilibre e1 se
24 HAAVELMO T., « Multipliar Effects of a balanced budget”, vol III, p. 311- 318, 1945 25 LAFFER A., « The Laffer Curve : Past, Present, and Future”, Heritage Foundation, 2004
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
25
déplace vers le bas, à gauche en e2. En définitif, le revenu diminue avec la diminution du taux
d’intérêt.
2.4.2. Avantages :
- Possibilités d’interventions des autorités monétaires sur les surliquidités bancaires
- Politique de maintien d’une stabilité déjà en vue.
- Réduction du déficit budgétaire
- Lutte contre l’inflation
2.4.3. Inconvénients :
- Baisse de la croissance économique
- Dépenses publiques limitées à financer le fonctionnement de l’Etat ; les investissements sont lésés.
De surcroît, l’Etat est obligé de financer les dépenses prioritaires. Les transferts sociaux passent
généralement au second plan : cela encourage l’existence des pressions sociales en période de
crises.
- La politique monétaire doit stimuler le secteur privé lors des dépressions économiques car le
secteur privé est exposé aux risques. Pourtant, elle agit en sens inverse en optant pour la restriction.
- En cas de surliquidités bancaires menaçantes, la politique monétaire restrictive permet de les
ponctionner à l’aide des achats de devises. Cela augmente les avoirs extérieurs nets et la monnaie
locale peut s’apprécier. Les importations vont excéder les exportations. Mais cela va se traduire en
un déficit de la balance commerciale.
- La politique monétaire restrictive n’attire pas les capitaux étrangers. Il se peut alors que
l’investissement ne soit pas relancé.
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PARTIE 2 : LA COORDINATION DE LA
POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE LA
POLITIQUE MONETAIRE DANS LA
PRATIQUE :
CAS DE MADAGASCAR DANS LE CONTEXTE
DE CRISE POLITIQUE
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
29
PARTIE 2 : La coordination de la politique budgétaire et de la politique
monétaire dans la pratique :
Cas de MADAGASCAR dans le contexte de la crise de 2009
Cette deuxième partie a comme objectif de chercher des réponses à la problématique : « Comment
coordonner de façon efficace la politique budgétaire et la politique monétaire en période de crise ? ».
Ainsi, les hypothèses suivantes ont été établies :
Hypothèse 1 : La connaissance des réalités économiques à Madagascar à travers les
diagnostics au niveau de la politique budgétaire et de la politique monétaire permet
d’analyser les effets de ces politiques sur la croissance économique.
Hypothèse 2 : Le choix d’un modèle macroéconomique et de théories économiques qui
peuvent expliquer les réalités économiques facilite les décisions et les prévisions
Hypothèse 3 : Justifier l’intérêt de la coordination conduit à la connaissance des problèmes
liés à l’absence de coordination
Hypothèse 4 : La mise en œuvre de la coordination de la politique budgétaire et de la
politique monétaire nécessite des conditions strictes.
Cette seconde partie va tenter de vérifier si ces hypothèses sont vraies.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
30
Chapitre 1 : Contexte économique du pays
Avant de répondre à la question « Comment coordonner la politique budgétaire et la politique
monétaire à Madagascar lors des périodes de crises ? », les premières pensées doivent s’orienter
vers le contexte économique du pays pendant la crise en question. Mais avant d’entamer les
analyses, il est important de souligner le domaine de définition de l’étude.
Section 1 : Domaine de définition de l’étude
L’économie analysée dans cette recherche est l’économie malagasy monétarisée car il existe
encore dans quelques régions du pays des systèmes de troc. Le tissu économique considéré ici est
par hypothèse homogène. L’économie malagasy concernée par les analyses est une économie
sous- développée analysée à travers les quatre grands secteurs macroéconomiques : Secteur réel,
Secteur Public, Secteur Monétaire, Secteur Extérieur. Raymond BARRE affirme que « De plus les
économies sous- développées sont aussi des sociétés sous- développées : il n’existe pas plus
souvent, entre une aristocratie foncière et des groupes dirigeants peu nombreux d’une part, et la
masse misérable d’autre part, de groupes sociaux intermédiaires capables de fournir des agents
économiques et politiques efficients ».26
L’économie malagasy considérée dans l’analyse est l’économie décrite par Raymond
BARRE : « Ce sont des « économies au jour le jour », qui ne peuvent rompre le cercle vicieux de la
pauvreté. Les investissements, qui amorceraient une croissance cumulative, sont freinés, d’une part
par l’insuffisance d’épargne intérieure résultant du faible niveau du revenu réel, d’autre part par le
manque d’occasions d’investissement dû à la faible demande de consommation intérieure, à
l’absence de main d’œuvre qualifiée, à la pauvreté de l’infrastructure économique ».27
En faisant référence à ROSTOW, l’économie étudiée se trouve dans une étape intermédiaire
entre la phase traditionnelle et la phase de rassemblement des conditions préalables au démarrage.
Selon ROSTOW, « On part d’une société traditionnelle stagnante et caractérisée par la pauvreté,
l’ignorance et la résistance au changement. La seconde étape [mène] à l’émergence d’une minorité
tournée vers le changement, le progrès, la science et la rationalité. À travers cette seconde étape, […]
on va s’acheminer progressivement vers ce décollage qui s’est opéré en Angleterre à travers la
révolution industrielle. Cette troisième étape est caractérisée par un rythme élevé d’innovations
techniques soutenues par un relèvement sensible des taux d’investissement. On peut passer alors à la
quatrième phase, qui est celle de la maturité et où les progrès se diffusent dans l’ensemble de
26 BARRE, Raymond, « Economie politique »- Tome 1, Ed. THEMIS, p. 114 27 BARRE, Raymond, « Economie politique »- Tome 1, Ed. THEMIS, p. 113
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
31
l’économie entraînant une élévation générale de la productivité et du revenu. Enfin, le cinquième
stade, permettait d’arriver à la société de « consommation de masse ». »28.
De plus, les diagnostics effectués confirmeront ces affirmations de Raymond BARRE et de
Whitman ROSTOW.
Il est alors indispensable d’analyser les points caractéristiques de l’économie malagasy car
c’est à partir de ces derniers qu’il va falloir décrire les politiques économiques adéquates pendant la
crise. Ce chapitre présentera quelques diagnostics du pays, ses réalités économiques depuis la
crise, il démontrera pourquoi la coordination est nécessaire à Madagascar.
Section 2 : Diagnostics économiques et réalités à Madagascar
Cette première section décrit d’une façon globale les réalités économiques à Madagascar depuis la
crise de 2009
2.1 Brève présentation du pays
En dépit de ses richesses en ressources naturelles, Madagascar demeure parmi les pays en voie de
développement de l’Afrique Subsaharienne. Avec sa superficie de 587 000km², situé à côté de
l’Afrique, étant séparé par le Canal de Mozambique, il compte plus de 21,32 millions d’habitants.29 Le
taux d’accroissement annuel est de 2,95% dont la moitié est une population jeune, ayant moins de 20
ans.30 La population rurale représente 79,7% de la population totale. 31 La population active est âgée
de 15 à 64 ans. Selon le PNUD, « Cette démographie caractérise également le marché du travail à
Madagascar. La population est jeune car la moitié a moins de 20 ans et 4% seulement de plus de 60
ans, ce qui signifie un ratio de dépendance élevé et les revenus des travailleurs doivent supporter un
grand nombre de personnes à charge. En effet, un ménage malgache est constitué en moyenne de
4,9 individus, dont la moitié des chefs de ménage est âgée de 30 à 49 ans.»32
L’IDH est de 0,483 en 2013. 33 Le pays a subit des aléas naturels pendant la période 2009 – 2013 tels
que les cyclones ( 2009: Gael, Xylo; 2010: Fami, Hubert; 2011: Bingiza; 2012: Chanda, Dando, Irina;
2013: Felling, Haruna), les invasions acridiennes récentes notamment dans les haut- plateaux. Ces
chocs exogènes ont accentué l’insuffisance des infrastructures.
2.2 Le contexte politique, institutionnel et social
Certes, le cycle de Juglar de 6 à 10 ans décrit l’existence des renversements institutionnels,
mais la conjoncture malagasy ne s’intègre pas dans ce cycle économique. Un cycle économique
connaît des phases d’expansions, de récessions et de reprises à périodicité constante. Pourtant,
28 ROSTOW, W.W, « Les étapes de la croissance économique », Ed. Seuils, 1960 29 www.worldbank.org 30 www.statistiques-mondiales.com 31 PNUD, « Evaluation des impacts de la double crise sur l’emploi – Madagascar », Décembre 2011 32 PNUD, « Evaluation des impacts de la double crise sur l’emploi – Madagascar », Décembre 2011 33 Publication du PNUD à Mexico le 15/03/2013
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
32
l’économie malagasy a longtemps demeuré dans une dépression économique. Certes, après les
mouvements populaires en 2002, une légère expansion s’est affichée ; mais avec la crise de 2009, il y
a eu de nouveaux chocs. Selon la Banque mondiale, « La crise politique est devenue un obstacle
majeur qui empêche de faire face à ces chocs et de réduire leur impact. ».34
Madagascar n’a pas connu une vraie expansion économique. Son économie depuis l’indépendance
a demeuré dans une longue récession, suivie de politiques passives. Son taux de croissance
économique n’a jamais atteint les deux points. Le taux de croissance le plus élevé a été celui de
l’année 2003 : 9,8%.35
La crise de 2009 a résulté des conflits d’intérêts entre différents groupes d’individus : partis
politiques, entrepreneurs, groupes de filiales étrangères, la population malagasy proprement dite.
Le Président Marc Ravalomanana, depuis 2002, à mi- chemin de son deuxième mandat a été
renversé par le parti d’Andry Nirina Rajoelina vers la fin du premier trimestre de l’année 2009. Le coup
d’Etat a été violent, dont l’apogée a été atteinte lors des fusillades du 07 Février 2009.
Le gouvernement transitoire, toujours en quête de reconnaissance internationale, prépare les
nouvelles élections présidentielles et parlementaires pour cette année 2013.
Par ailleurs, la conjoncture peut être expliquée à la fois par une partie de la Théorie keynésienne de la
crise et par une partie de la Théorie marxiste de la crise. En d’autres termes, l’intervention de l’Etat
malagasy pour réguler la conjoncture reste incontestable, puisque l’Etat est le seul à avoir la capacité
de prendre des mesures en période de récession. Laisser les stabilisateurs automatiques jouer leur
rôle habituel est devenu une mesure insuffisante. La situation souhaitée est celle la plus favorable
possible, même si le plein emploi n’est pas atteint. Marx ajoute que la situation de chômage est
inévitable. Les capitalistes tendent vers le monopole, ils utilisent de moins en moins du facteur travail.
Cette situation conduit à l’augmentation du taux de chômage, et la demande intérieure n’est plus
incitée, d’où la diminution du niveau de l’offre. Il existe alors des contre- tendances : concentration du
capital, prise en charge de l’Etat d’une partie du capital connu autrement sous le terme
d’interventionnisme déguisé.
2.3 Les performances économiques de Madagascar avant et après la crise de 2009
Avant d’entamer cette sous- section, force est de préciser que le secteur monétaire et le
secteur public seront approfondis dans la Section 2 du chapitre.
34 Banque mondiale, Madagascar Economic Update, 2012, p.5 (les chocs ici font allusion aux chocs exogènes : crise mondiale et cyclones) 35 Cf. Tableau n°4
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
33
Comme Madagascar est encore dans le contexte de crise politique, ses performances
économiques ont été médiocres. Les 76% de la population malagasy se trouvent en dessous du seuil
de pauvreté (2010) dont 82,2% de pauvres en milieu rural. 36 Le revenu par habitant par jour est de
1,17 $ par jour (méthode Atlas) (2011).37 Les ménages riches ne recouvrent que 13,7% de la
population. 38
Dans la partie théorique, Kaldor décrit que la construction du carré magique permet d’apercevoir la
vie macroéconomique d’un pays. Après avoir recueilli des données auprès de la DET de la BCM, et
les informations dans les rapports établis par les organismes internationaux, INSTAT, le tableau ci-
après a été établi afin de construire le carré magique de Madagascar (Graphique n°16)
Tableau 4: Les indicateurs macroéconomiques de Madagascar- outils pour la construction du
carré magique
Années
taux de
croissance du
PIB (% annuel)
solde de la
Balance des
Paiements(%
du PIB annuel)
taux de
chômage
(% annuel)
taux d'
inflation
(% annuel)
2008 7,8 1,11 2,80 9,20
2009 -4,1 -13,7 2,7039 9,00
2010 0,4 -6,10 3,8040 9,20
2011 1,6 -4,8 3,5041 9,50
2012 1,9 -4,7 3,5042 5,80
Source : Tableau établi par l’auteur43
36African Bank Development, http://www.afdb.org 37 http://donnees.banquemondiale.org/pays/madagascar (RNB / 365 jours) 38 INSTAT, Rapport sur l’enquête périodique auprès des ménages, 2001, www.instat.mg 39 RANARIBOANA Michela, « Formation syndicale sur la sécurité et la protection sociale », Rapport de formation Internationale de l’OIT, 2009 40 INSTAT, « Rapport sur l’enquête périodique auprès des ménages », 2010 41 PNUD, « Evaluation des impacts de la double crise sur l’emploi – Madagascar », Décembre 2011 42 Estimation (le même taux en 2011) 43 à partir des données recueillies auprès de la DET de la BCM 2013, PNUD, INSTAT, Bulletin de la BCM 2009,2010), http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FP.CPI.TOTL.ZG, http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-australe/ http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/weo/2012/01/pdf/textf.pdf http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/01/weodata/weorept.aspx Loi de finances 2013 et données en 2013 : estimation INSTAT
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
34
Graphique 24: Carré magique de Madagascar depuis 2008
Source : Graphique établi par l’auteur à partir du tableau n°4
Madagascar n’a pas de carré magique. Le taux de croissance économique et le solde de la
Balance des Paiements par rapport au PIB n’atteignent pas un niveau plus élevé en comparaison aux
taux décrits par les théories (Partie 1). Le taux d’inflation et le taux de chômage ne sont pas faibles.
Les quadrilatères obtenus ne ressemblent pas à un carré. L’exemple concret de carré magique ici est
l’obtention d’un taux de croissance du PIB de 8% avec un taux d’inflation de 2%, un taux de chômage
de -2% et un déficit du Solde de la Balance des Paiements de -2%. Le principe est simple: Tant que
l’aire du quadrilatère augmente, l’économie devient plus saine. En termes plus précis, l’obtention du
carré magique signifie que le Gouvernement a atteint les objectifs théoriques de la politique
économique : lutte contre l’inflation et le chômage, obtention d’un fort taux de croissance du PIB et
un faible déficit de la balance des Paiements.
Selon le Graphique n°24, l’économie malagasy est en crise. De plus, les taux annoncés par le
carré magique ne peuvent pas être atteints simultanément tant que l’économie malagasy est sous-
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
35
développée. En 2009, elle a connu une très mauvaise situation (losange vert sur le graphique), avec
un déficit extérieur élevé de -13,70% du PIB. Ce déclin est sans doute lié à l’éclatement de la crise
politique de 2009 car nombreux opérateurs étrangers ont quitté le pays afin de prévenir les risques
d’insécurités tant sociales que financières, notamment en termes d’investissements.44 Ainsi, la
surface du quadrilatère vert a diminué par rapport à celle colorée en rose (2008). Cela montre que la
situation économique en 2008 a été plus saine comparée aux situations économiques des années
suivantes.45
Les performances économiques de 2012 n’ont pas connu de grands changements
comparées à celles de 2010 et 2011. La seule différence se situe au niveau du taux d’inflation. Le taux
d’inflation actuelle de 5,8% est relativement faible par rapport aux autres périodes.46 Cette exception
temporaire est en partie due aux subventions des produits pétroliers qui maintiennent les prix
artificiellement bas et entravent à la loi du marché.47 De plus, les services publics se sont dégradés
en qualité (fréquence de délestages). Les baisses de prix au lendemain du coup d’Etat ont été
effectuées dans un contexte d’ordre politique. Conséquemment, ces baisses subites ne peuvent pas
assurer une anticipation future certaine pour la population. En outre, cette baisse d’inflation a été
provoquée par d’autres phénomènes, qui seront expliqués dans la seconde section de ce chapitre.
Mais d’une manière générale, le taux d’inflation à Madagascar a été en moyenne 8,52%.48 Ce taux ne
dépasse pas les deux points, donc il n’existe pas d’hyper- inflation à Madagascar.
En ce qui concerne le taux de chômage, il ne reflète pas la réalité du marché de travail. En
fait, il est de 3,26% en moyenne annuelle. Alors que le taux de sous- emploi avoisine les 42,2% en
2012.49 En d’autres termes, comme le ratio de dépendance élevé se conjugue avec le taux élevé du
chômage déguisé, alors le bien- être de la population malagasy est mis en péril. Effectivement, ce
taux sous- entend un chômage déguisé, sachant que l’emploi dans le secteur formel est fortement
restreint. Ainsi, l’offre de travail est fortement supérieure à la demande de travail. De plus, le secteur
informel ne peut pas être négligé alors que certaines filières dans le secteur formel sont victimes des
retards technologiques tels que la filière agricole. D’ailleurs, demeurer dans le secteur informel n’est
pas une source de revenu fixe, car c’est un système où tout est libéral et précaire.
Le graphique n°24 confirme les arguments de Phillips. Madagascar possède actuellement un
niveau relativement bas d’inflation : 5,8%, et un taux de chômage aux environs de 3,5%.
Théoriquement, l’Etat malagasy a donc pu à la fois lutter contre le chômage et contenir l’inflation.
Mais comme le taux de chômage à Madagascar ne reflète pas la réalité, Phillips a eu raison pour le
cas de Madagascar. Il a toujours fallu choisir entre l’inflation et le chômage, entre la croissance
44 Cf. Graphique n°28 : Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise de 2009 45 Situation pendant laquelle il y a eu une stabilité institutionnelle et politique favorisant encore le climat d’investissement et la confiance des bailleurs de fonds. 46 INSTAT, 2012 et à Février 2013 47 Il existe quand même des pays développés qui subventionnent leur pétrole mais leur taux d’inflation reste élevé 48 Moyenne des taux d’inflation annuels (cf. Tableau n°04) 49 African Development Bank, « Perspectives économiques à Madagascar »,2012-2013 (http://www.afdb.org )
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
36
économique et les pressions sociales. Ce choix dépend largement des mesures tant budgétaires que
monétaires. Depuis la crise, les autorités ont préféré lutter contre l’inflation que le chômage dans la
mesure où la lutte contre le chômage figure généralement parmi les objectifs structurels.
En matière de croissance, Madagascar possède en moyenne annuelle, un taux de
croissance du PIB de 1,52% depuis 2008 à 2012.50 Cette situation explique sa faiblesse en termes de
production réelle. Comparé au taux de croissance de 2008 (7,8%), le taux de croissance du PIB
malagasy a fortement baissé à cause de la crise : -4,1% en 2009, et 1,9% en 2012. Cette baisse est
surtout remarquée au niveau des secteurs économiques :
Premièrement, en ce qui concerne le Secteur primaire :
L’agriculture, étant l’activité économique pratiquée par plus de 80% de la population, n’a pas évolué.
Après la crise, de nombreuses infrastructures ont été dévastées. Les paysans et les producteurs
agricoles n’étaient plus motivés à continuer leurs activités. Ils ont vu leur rentabilité se déprécier car
les produits laitiers et rizicoles ont été soit monopolisés par des minorités, soit des produits importés.
Dans ce cas, de nombreux paysans ne sont pas motivés dans la production. Cela conduit à la
faiblesse de la part de la valeur ajoutée agricole.
Graphique 25: Evolution de la valeur ajoutée agricole dans le PIB
Source : Rapport national d’investissement- MADAGASCAR, Conférence de haut niveau sur: « L’eau
pour l’agriculture et l’énergie en Afrique: les défis du changement climatique », Syrte, Jamahiriya
Arabe Libyenne, 15-17 décembre 2008 ; et Données auprès de la Banque mondiale :
http://donnees.banquemondiale.org
Deuxièmement, quant au secteur secondaire :
50 Calculé à partir des données recueillies dans le tableau n°4 (p.33)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2007 2008 2009
autres secteurs
secteur agricole
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
37
Le manque en infrastructures domine, et le retard industriel accentue l’incapacité du pays dans les
exportations, et la production locale. Le retard en technologie et la faiblesse du capital humain ne
font que reculer les efforts dans ce secteur. Depuis la crise de 2009, les Entreprises Franches se sont
retirées du pays afin de prévenir les effets dévastateurs de la crise sur leurs rendements.51
La crise a provoqué la baisse du taux de croissance au niveau de ce secteur : -7,4% en 2009 contre
3,6% en 2008. 52
Enfin, à propos du secteur tertiaire :
Il reste dominant par rapport aux autres, vue sa contribution dans le PIB malagasy (plus de 50% du
PIB). Ce secteur englobe toutes les activités dans le commerce et les services… Le graphique n°26
démontre la part de ces secteurs dans le PIB.
Graphique 26: Part de chaque secteur dans le PIB
Source : Graphique établi par l’auteur à partir des données de l’INSTAT auprès de la Direction des
Synthèses Economiques- Juin 2012.
Toutefois, il faut remarquer qu’il se peut que ces parts de secteur dans le PIB ne soit pas
complets. Toutes choses égales par ailleurs, car certains revenus ne sont pas déclarés, vue la
présence du secteur informel.
Remarque : Par ailleurs, il existe un concept économique qui décrit une activité économique
où tous ces secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire) peuvent être reliés tant en amont
qu’en aval. En tenant compte des richesses naturelles de Madagascar, ses matières premières à bon
51 Cf. Graphique n°28 : Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise afin de constater les fuites de capitaux 52 Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar - Rapport annuel 2009
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2008 2009 2010 2011
tertiaire
secondaire
primaire
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
38
marché comparées à celles de l’extérieur, ses mains d’œuvres considérés comme un avantage
comparatif ; certains opérateurs économiques devraient suivre l’évolution de l’agribusiness à
Madagascar car celui- ci permet de rendre chaque secteur économique plus contributif à la
croissance du PIB. En effet, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
(ONUDI) a affirmé que « L’industrie ne joue pas un rôle dynamique dans le développement
économique de l’Afrique […] Les agro-industries sont une composante essentielle de l’inclusion
sociale et de la stratégie de développement compétitive. ».53 Les analyses au sein de l’ONUDI ont
montré que Madagascar a de fortes potentielles économiques, qui devraient être exploitées,
notamment à travers l’agribusiness pour un développement durable.
D’autre part, la crise de 2009 a entraîné une forte dépression économique à Madagascar. Le
ralentissement de la croissance a été matérialisé par un taux de croissance négatif -4,6% en 2009. La
pauvreté s’est accrue et la demande globale devient très faible. Le revenu n’arrive pas à satisfaire
cette demande globale. Cela confirme l’impact négatif des chocs de demande.
En plus, le graphique suivant démontre cet effet de pauvreté :
Graphique 27: Evolution annuelle du revenu par habitant
Source : MORISSET J., « Pour que la terre tourne…aussi à Madagascar : Vers un agenda de relance
économique », Banque mondiale, Décembre 2009.
53 YUMKELLA K.et al. , « Agribusiness pour la prospérité de l’Afrique », ONUDI, 2011, 440 p.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
39
La demande globale reste insuffisante parce que les ressources manquent. Cela conduit à la
baisse de la consommation globale : -0,7% en 2009 contre une hausse de 0,1% en 2008. 54
L’offre n’est plus incitée à cause du climat d’investissement non propice lié aux risques socio-
politiques (insécurité, corruption, désordre institutionnel, risques prudentielles des banques) et
économiques. Les investissements globaux sont en baisse depuis la crise : -50,1 % entre 2009 et
2010 contre -20,9% entre 2008 et 2009. Les investissements privés sont lésés, ce qui explique
l’aversion aux risques du secteur privé: investissements privés :-51,4% (2009/2010) contre -15,5%
(2008/2009).55
En dépit de la légère amélioration au niveau du taux de croissance économique (1,9% en 2012
contre 4,7% en 2009), il existe une face cachée : une partie des investissements du secteur privé se
sont taris pendant cette crise, et l’autre partie est victime de l’aversion aux risques de la conjoncture.
Enfin, concernant le Solde de la Balance des Paiements, le Graphique n°24 a justifié la faiblesse
de l’excédent de la Balance des Paiements, une situation non souhaitée par Kaldor. Effectivement, la
Balance des Paiements a connu des déficits pendant la crise. En 2009, le déficit a rencontré son taux
le plus élevé de 13,70% du PIB contre un léger excédent de 1,11% en 2008. Ensuite, le taux du déficit
a baissé à 6,10% en 2010, à 4,8% en 2011, à 4,7% en 2012. Même si la valeur du déficit a diminué, le
pays a quand même subi un déficit de balance de paiements. Les chocs engendrés par la crise ont
provoqué la fuite des capitaux (notamment des IDE), la forte diminution des dons en capital, ainsi
que les aides extérieures. Les investisseurs étrangers préfèrent placer leurs capitaux ailleurs, où la
stabilité macroéconomique est plus sûre. Néanmoins, il existe toujours des investisseurs qui aiment
le risque sachant que le taux de placement externe est négatif.56 Une légère amélioration s’est
affichée en 2010 et 2011, mais l’inflation a modifié cette amélioration. Le Graphique n°28 ci- après
montre l’évolution de ces IDE en baisse depuis la crise.
Graphique 28: Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise de 2009(en mds Ar)
54 Notamment les ressources au niveau microéconomique 55 Bulletin 2009 et 2010 de la BCM 56 Il existe aussi des investisseurs étrangers qui ne peuvent qu’avancer malgré les contraintes chez eux par exemple le cas des chinois.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
40
Quand l’entrée de capitaux tend à diminuer, les réserves de changes suivent aussi le même rythme.
Par la suite, les avoirs extérieurs nets ont tendance à baisser. Ce fait démontre la gravité du déficit
extérieur. Le tableau n°5 explique cette tendance à la baisse :
Tableau 5 : Evolution annuelle des Avoirs extérieurs nets
Années AEN en millions d’Ar Glissement annuel en %
2009 1 407 150,1 -15,2
2010 1 643 963,4 16,8
2011 1 996 349,2 21,4
2012 1 844 806,1 -7,6
Source : DET, BCM, 2013
La baisse des AEN signifie l’existence de sorties de devises qui conduit à la dépréciation de la
monnaie locale, dont la preuve est ci- après :
Tableau 6: Evolution annuelle des Taux de change de l’USD et de l’EUR
Source : DET, BCM, 2013
En 2009, pour obtenir un dollar, il faut détenir entre ses mains 1956,1Ar. Tandis qu’en 2012, il
en faut plus, c’est- à- dire : 2 195,0Ar. Donc, la monnaie locale a perdu de sa valeur. De même, en
considérant l’euro, en 2009, il a fallu 2 721,6 Ar pour obtenir un euro, alors qu’en 2012, il en a fallu
2821,5 Ar. Cet effet de dépréciation privilégie les exportateurs, parce qu’au lieu de gagner 1956,1 Ar,
ils gagnent 2 195,0 Ar en 2012 pour une marchandise exportée à 1 dollar. Tandis que les
importateurs subissent des effets négatifs, parce qu’ils devraient avoir plus d’Ariary pour acheter les
devises étrangères. Les coûts des produits importés deviennent plus chers. Cette situation a fait
apparaître un déficit de la Balance commerciale. (Cf. Graphique n°29 : Déficit permanent de la
balance commerciale ci- après). Cela a attaqué la Balance des Paiements. Selon KOHLI, « Il suffit de
traduire « déficit de la balance des paiements » en « dépréciation de la monnaie nationale » et
« surplus » en « appréciation » ».57
57 KOHLI U., « Analyse macroéconomique », De Boeck Université, Ouvertures économiques, ISBN 2-8041-3261-7, 1999, p.280.
Années Taux de change
USD
glissementannuelmoyen Taux de change EUR
glissementannuel moyen
2008 1 708,4 2 504,1
2009 1 956,1 14,50 2 721,6 8,7
2010 2 090,4 6,87 2 775,7 2,0
2011 2 025,2 -3,12 2 815,1 1,4
2012 2 195,0 8,38 2 821,5 0,2
Source : DET (BCM) et INSTAT Etude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, Juillet 2011
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
41
Graphique 29: Le déficit permanent de la Balance commerciale
Si tels sont les diagnostics repérés dans le secteur réel et le secteur extérieur, qu’en est- il
des deux grands secteurs (public et monétaire) fortement rattachés à la politique budgétaire et la
politique monétaire ?
Section 3 : Les politiques macroéconomiques appliquées depuis 2009 –
Observations et Analyse des secteurs : public et monétaire
Cette seconde section s’oriente vers l’étude des deux principales composantes de la
politique économique appliquée à Madagascar depuis 2009 à savoir la politique budgétaire et la
politique monétaire. Comme ces deux politiques sont appliquées principalement dans le secteur
public et le secteur monétaire, il est plus judicieux d’en faire une grande section, afin de procéder aux
diagnostics plus approfondis.
3.1 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique budgétaire depuis 2009
3.1.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique budgétaire
Emanant du Gouvernement malagasy, les décisions de politique budgétaire s’exécutent notamment
auprès du Ministère des Finances et du Budget. Effectivement, les directions en charge des recettes
-1 400,0
-1 200,0
-1 000,0
-800,0
-600,0
-400,0
-200,0
0,0
2008 2009 2010 2011 2012
Balance commerciale (En
millions DTS)
Source : Graphique construit à partir des données obtenues auprès de la DET de la BCM
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
42
publiques et des dépenses publiques essaient d’atteindre les objectifs fixés par les autorités
budgétaires.
Les premiers concernés sont alors la Direction Générale des Impôts, la Direction Générale des
Douanes, la Direction Générale du Budget, et la Direction Générale du Trésor.58
Dans la pratique, en matière de financement du déficit de l’Etat, c’est au niveau de la Direction de la
Dette Publique que tout se joue, parce qu’elle ne gère pas seulement ce financement ; mais encore,
elle est le centre opérationnel de la politique d’endettement du Gouvernement, qui figure parmi les
instruments de la politique budgétaire. Les autres Directions générales font leur rapport
hebdomadaire lors des réunions effectuées au sein du Ministère des Finances et du Budget (Cellules
budgétaires). Ces rapports hebdomadaires consistent à calibrer la politique budgétaire grâce aux
réalisations effectuées dans la semaine, et les prévisions pour la semaine suivante.
3.1.2 Politiques budgétaires appliquées depuis 2009 (cf. LF depuis 2009)
Les décisions de politique budgétaire du Gouvernement sont publiées dans l’exposé des motifs dans
la Loi de Finances. Le tableau n°7 retrace un diagnostic global de ces politiques.
58 Cf. Organigramme en ANNEXE 3
Et
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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
46
Le Gouvernement malagasy a opté pour la politique de rigueur budgétaire depuis la crise de
2009. Il a utilisé les instruments budgétaires préconisés par les Théories (Partie 1). En parlant
d’austérité, il a utilisé comme instruments : le niveau des dépenses publiques, le niveau
d’endettement. Tandis qu’en matière de relance, il a décidé de manipuler le niveau du taux
d’imposition.
3.1.2.1 En matière de dépenses publiques :
Les dépenses exécutées ont fortement baissé par rapport aux dépenses prévues. En effet, le
taux d’exécution des dépenses en 2009 est de 55,97%. Ce taux a augmenté en 2010 et avoisinant les
83,78%. Depuis 2011, le taux a diminué : 76,60% (2011) et 51,77% (2012).67 Tout ceci explique que
les dépenses engagées par le Gouvernement sont supérieures aux dépenses payées. Ces décalages
existent à cause des fautes ou des retards en termes de procédures, ou de la faiblesse des recettes
publiques, notamment faute de liquidités au Trésor.68
Etant donné les dépenses sont devenues dépendantes des recettes selon le principe du budget de
programme, « Les dépenses sont effectuées selon le principe du budget de programme et ont tenu
compte des recettes collectées face à l'absence de ressources extérieures »69. Quand les recettes
sont faibles, les dépenses ne peuvent que suivre le même rythme. Comme les recettes ne peuvent
pas être définies à l’avance comme les dépenses, les prévisions ont toujours été susceptibles de
modifications. De plus il existe un seuil auquel ces dernières doivent respecter (afin de respecter la
théorie du « Trop d’impôts tue l’impôt »70).
L’austérité budgétaire s’est aussi manifestée par la réduction des dépenses de fonctionnement et des
dépenses en capital.71
Quant aux dépenses en capital, ces dernières dépendent principalement des financements
extérieurs. Comme le gel de financements extérieurs a pris place depuis la crise, les investissements
publics ont baissé drastiquement.
Enfin, l’endettement public a enregistré une baisse car l’Etat a décidé de restreindre le niveau de sa
dette publique. Par ailleurs, il a subi une baisse car une partie de la dette publique est composée par
des financements extérieurs dont la plupart ont été suspendus.
3.1.2.2 En matière de recettes publiques :
En premier lieu, il faut noter que les dépenses publiques ont diminué du fait de la baisse des
recettes publiques.
67 Calculés à partir du tableau n°7 (total dépenses publiques réalisées/total dépenses publiques prévues en 2012) 68 Plus précisément, il n’existe même pas d’ordonnancement de ces dépenses, mais elles sont justes engagées. Cela constitue une dette de l’Etat envers le secteur privé lors des marchés publics. 69 Loi de Finances 2013 70 LAFFER A, “The Laffer curve: Past, Present, and Future”, Heritage Foundation, 2004 71 Cf. Section 2, 3
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
47
Les objectifs de recouvrement n’ont jamais été atteints : les recettes fiscales réalisées sont toujours
inférieures aux recettes fiscales prévues dans les Lois de Finances et selon les projections
macroéconomiques. En 2009, le taux de réalisation des objectifs de recouvrement est de 75,08%. Ce
taux de réalisation a augmenté en 2010 : 87,47% car l’objectif de recouvrement a baissé de 174,7
mds Ar en termes de prévisions. Mais depuis 2011, le même phénomène a été remarqué : un taux de
réalisation avoisinant même les 48,53% (2011) et 54,12%en 2012. 72
Le taux de pression fiscale reste faible, en moyenne, il est de 10, 92% (entre la période 2009 à 2013).
Ce taux est jugé faible par rapport au taux des pays développés. « La pression fiscale est corrélée
positivement avec le revenu par habitant et négativement avec le poids du secteur agricole dans
l’économie […] La faiblesse des recettes à Madagascar s’explique donc par l’ampleur de son taux de
pauvreté (77% des ménages sont en dessous du seuil de pauvreté en 2010) et par la prépondérance
de son monde rural. ».73
La faiblesse de ce taux de pression fiscale s’est accentuée étant donné la relance fiscale. La baisse
de l’IR et le maintien du taux de TVA depuis la crise ont engendré la baisse des recettes fiscales.
3.1.2.3 En matière de déficit public
D’une manière générale, le déficit global réalisé est inférieur au déficit global prévu. En effet, en 2009,
le taux de réalisation de déficit global par rapport aux objectifs initiaux est de 38,26%74. En 2010, le
déficit global réalisé a augmenté de 8,4%en termes de glissement annuel avec un taux de réalisation
de déficit de 63,18%. En 2011, le déficit global réalisé a augmenté de 4,11% en termes de glissement
annuel, avec un taux de réalisation de 64,14%. Tandis qu’en 2012, le déficit global réalisé a connu un
glissement annuel négatif : -5% avec un taux de réalisation de 105,68%. Compte tenu de ces
différents taux de réalisations, il peut être constaté que :
- entre 2009 et 2011, le déficit prévu reste supérieur au déficit réalisé ; mais il ne faut pas nier la
baisse des prévisions. En d’autres termes, le montant du déficit a augmenté chaque année en tenant
compte de l’augmentation en volume du PIB.
- depuis 2012, le Gouvernement malagasy a restreint ses prévisions en termes de déficit et a réalisé
un déficit supérieur à ses prévisions.
Mais en considérant les glissements annuels en termes de déficit, celui- ci n’a cessé de diminué
depuis la crise : + 8,4% (2010), + 4,11% (2011) et -5% (2012).75 Ces baisses démontrent que le
Gouvernement malagasy a opté pour une politique d’austérité budgétaire allant à l’encontre d’une
politique de relance économique, qui vise une augmentation de déficit public.
72 Calculé à partir du tableau n°6 (total recettes publiques réalisées/total recettes publiques prévues en 2012) 73 Banque Mondiale, « REVUE DES DEPENSES PUBLIQUES - MADAGASCAR : POLITIQUE BUDGETAIRE ET INVESTISSEMENT PUBLIC - EN PERIODE D’INSTABILITE POLITIQUE », 2011 74 Cf. Tableau de calcul du PIB et déficit global (prévu et réalisé) en Annexes
75 Cf. Tableau de calcul du PIB et déficit global (prévu et réalisé) en Annexes
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
48
3.2 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique monétaire actuelle
3.2.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique monétaire
Les décisions de politique monétaire émanent de la Banque Centrale de Madagascar, qui vise la
stabilité interne et externe de la monnaie, par le biais du Comité monétaire auquel la DCR (Direction
du Crédit) est membre. Cette direction est chargée de suivre l’évolution des instruments de politique
monétaire, afin d’atteindre l’objectif fixé dans le programme monétaire élaboré par la Direction des
Etudes.
Afin d’optimiser les interventions sur le marché monétaire, un Comité de Liquidité a été instauré.
Dans le cadre de la stabilité interne et externe de la monnaie, chaque institution y est représentée.
Ces institutions sont les décideurs dans les secteurs macroéconomiques. Les membres de ce
Comité de Liquidité sont composés :
- du Trésor Public représentant le Secteur Public
- de la Direction des Services Extérieurs représentant le secteur extérieur
- de la DCR proprement dite
- d’autres directions chargées de donner des informations concernant la masse monétaire telles que
la DET, la DCF, la DSP.
Le rôle de ce comité va être précisé dans la seconde section.76 L’organigramme suivant va présenter
cette Direction.
3.2.2 Politiques monétaires appliquées depuis 2009
Le Graphique n°30 va expliquer le mécanisme de transmission de la Politique monétaire au
sein de la Banque Centrale de Madagascar.
76 Cf. Organigramme en ANNEXE 4
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
49
Graphique 30: Représentation schématique de la procédure d’opération de la politique
monétaire
Source : Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar- N°5. Septembre 2006
L’objectif principal de la politique monétaire depuis l’arrivée des bailleurs de fonds s’oriente
vers le ciblage de la Base monétaire afin de lutter contre l’inflation.
Mais depuis 2009, au début de la crise, le ciblage de taux d’intérêt a été mis en place en mettant
toujours à l’esprit la lutte contre l’inflation. En outre, le programme monétaire actuel est susceptible
d’ajustement, il ne peut pas être fixé comme dans le temps de la programmation monétaire du FMI.
Par conséquent, la politique monétaire actuelle se concentre dans la Gestion de la Liquidité bancaire
à travers les interventions sur le marché monétaire. L’utilisation de ces instruments monétaires sera
expliquée dans la sous- section suivante. 77
Le tableau suivant va résumer le diagnostic réalisé sur la politique monétaire : objectifs et résultats
obtenus.
77 3.3. Effets de la crise de 2009 sur la politique budgétaire et la politique monétaire
INSTRUMENTS:
Taux directeur, Réserves Obligatoires, Opérations sur le marché monétaire, Gestion des liquidités
bancaires
CIBLE OPERATIONNELLE: Base monétaire
OBJECTIF INTERMEDIAIRE: Masse monétaire M3
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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
53
3.2.2.1 Diagnostic sur l’inflation
Entre 2009 et 2011, le taux d’inflation a dépassé le taux d’inflation tendancielle de 6 à 7%. Depuis
2012, le taux d’inflation a été inférieur au taux d’inflation tendancielle : 5,8% contre 6 à 7%. Donc,
depuis 2012, la stabilité des prix a été assurée.
3.2.2.2 Diagnostic sur la surliquidité bancaire
Depuis 2011, la surliquidité bancaire n’a cessé d’augmenter. Cette situation explique que les avoirs
des banques commerciales auprès de la BCM augmentent. La hausse de cette surliquidité à 47,6%
des Réserves Obligatoires au début de l’année 2013, signifie que la BCM n’a pas entravé la création
monétaire, tout en sachant que celle- ci n’est pas sortie du circuit bancaire.
3.2.2.3 Diagnostic sur la Base monétaire
En rappelant que la base monétaire est l’ensemble formée par les billets en circulation et la monnaie
centrale ; la hausse de cette base monétaire explique la présence d’une expansion monétaire. En
2009, la BCM a diminué le taux directeur, donc sa politique en 2009 a été expansive. En 2010 et
2011, la Base monétaire a augmenté respectivement de 15,2% et de 25,6% en termes de glissement
annuel. Ainsi la politique monétaire de la BCM a été expansive en 2010 et 2011. En 2012, le
glissement annuel de la base monétaire a diminué de 9,6%, mais le montant a toujours augmenté :
2612,11 mds Ar contre 2378,25 mds Ar en 2011. Enfin, au mois de Février 2013, la Base monétaire a
connu un glissement annuel de 10,5%. Par conséquent, la politique monétaire de la BCM tend vers
une politique expansionniste même si ces dernières années, elle n’a pas beaucoup utilisé les
instruments monétaires, en pratiquant la théorie du « Laissez aller, Laissez faire ».
3.2.2.4 Diagnostic sur la Masse monétaire
La masse monétaire, définie comme la somme des billets, des pièces, des dépôts bancaires des
autres agents économiques que ceux qui sont sur le compte des banques commerciales à la BCM,
est fortement liée au taux de croissance du PIB. En réalité, quand la variation de la masse monétaire
et l’accroissement du taux de croissance ne suivent pas le même rythme, alors il existe des
problèmes économiques dans le système monétaire et la sphère réelle. Ces problèmes existent
vraiment car le décalage entre la variation de M3 et la variation du PIB est grand. Effectivement, en
2009, la variation de M3 est de 10,2% contre un taux de croissance du PIB de -4,1%, dont le
décalage est de 14,3%. En 2010, le décalage est de 8,2%. En 2011, le décalage est de 14,7%. En
2012, le décalage est de 5%. Donc, compte tenu de la grandeur de ces décalages, il peut être
annoncé que la situation économique en 2011 a été la plus désastreuse, ensuite celle de 2009. Il
peut aussi être déduit que l’économie a eu moins de problèmes en 2012 comparé à ceux de 2010.
Mais la situation va être plus critique en 2013, sachant qu’au mois de Janvier 2013, le décalage entre
la variation de M3 et le taux de croissance du PIB s’est accru, avoisinant les 6,4%.
3.2.2.5 Diagnostic sur le Crédit à l’économie
En observant les différents ratios de crédit à l’économie/PIB, le diagnostic a permis de dire que ces
ratios n’ont pas excédé les 12% depuis 2009. Tant que le ratio diminue, les activités économiques se
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
54
dégradent car le secteur privé ne finance pas assez l’économie.144 En d’autres termes, l’économie
affiche un besoin de financement. La relance économique en place demeure insuffisante. Les
activités économiques se dégradent depuis l’année 2013 en faisant en partie référence aux pensées
keynésiennes. Grace aux multiplicateurs keynésiens, l’investissement pourrait être relancé, et pourrait
entraîner l’augmentation de la production, et donc donnera une plus forte croissance. Mais comme
l’investissement malagasy est faible, compte tenu de cette faiblesse du crédit à l’économie, les
multiplicateurs keynésiens ne peuvent pas donner les effets escomptés.
Ainsi, afin de conclure ce diagnostic en matière de politique monétaire, il est essentiel de
souligner que la Banque Centrale de Madagascar déploie des efforts en matière de politique
monétaire, mais les chocs conjoncturels entravent ces efforts. De plus, les objectifs en matière de
politique monétaire deviennent ambigus au fil des temps car le programme monétaire est devenu
susceptible d’ajustement.
L’inflation a été suffisamment contenue, mais ce résultat n’a pas pu empêcher la dégradation des
activités économiques.
Les instruments de la politique monétaire n’ont pas d’effets réels sur l’économie (taux directeur
inefficace, coefficient des RO non conforme à la situation car sa modification est censée être un
remède structurel alors que l’économie malagasy traverse des fluctuations conjoncturelles). Le
système bancaire est en surliquidité. Le ratio crédit à l’économie/PIB étant faible explique l’aversion
au risque du secteur privé dans le financement de l’économie. Les interventions et les non-
interventions de la BCM tendent vers des mesures expansives afin de donner le signal au secteur
bancaire pour que celui- ci finance l’économie.
3.3 Analyse des Effets de la crise de 2009 sur les deux politiques économiques
3.3.1 Le modèle IS - LM à Madagascar et Cohérence théorique
3.3.1.1 Théories économiques et pratiques
3.3.1.1.1 En matière d’instruments
Les théories annoncées dans la Partie 1 ont été vérifiées. Effectivement, la politique
budgétaire a manipulé le niveau des dépenses publiques, le niveau du taux d’imposition, et le niveau
de l’endettement public. Quant à la politique monétaire, la BCM a utilisé comme instruments
monétaires : le taux directeur, le coefficient des RO, les opérations d’Open Market à travers les ventes
144 En 2009, ce ratio est de 11,57%. En 2010, ce ratio a connu une hausse : 11,7%. Ensuite, en 2011, une baisse a été enregistrée : 10,99%. En 2012, le ratio a augmenté, allant de 11,08% contre 10,99% en 2011. Enfin, au mois de Mars 2013, ce ratio s’est affaibli en avoisinant les 10,02%.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
55
et achats de titres. Parmi ces instruments, il y a ceux qui ont été maintenus à leur taux initial, et ceux
qui ont connu des changements.
Toutefois, il existe certains instruments qui existent dans la pratique mais non énumérés dans la
théorie.
Pour le cas des instruments budgétaires, il y a parmi eux des instruments de financement du déficit
public : A part les recettes publiques, il y a le recours aux BTA, la mobilisation des traites, les
Avances Statutaires.
3.3.1.1.2 Théories budgétaires et la pratique :
- La théorie du double déficit a été vérifiée pour le cas de Madagascar. En effet, le déficit public et le
déficit de la Balance des Paiements ont des liens étroits. Quand le déficit public augmente, alors le
déficit de la Balance des Paiements aussi augmente. En 2009, le déficit public a diminué dans les
317,851 mds Ar et cela a affaibli le déficit de la Balance des Paiements avec une baisse de -47,03
mds. 145 En 2010 et 2011, le déficit public a augmenté respectivement de 347,016 mds Ar et de
361,296 mds Ar ; et le déficit de la Balance des Paiements a aussi suivi respectivement le même
rythme : une hausse de 142,88 mds Ar et de 255,38 mds Ar.146 Enfin, en 2012, le déficit public a
connu une baisse avoisinant les 346,1984 mds Ar et le déficit de la Balance des Paiements a aussi
décliné à -184, 537 mds Ar. 147 A cet effet, la variation du déficit public entraîne une variation de même
signe que le déficit de la Balance des Paiements.
- La théorie keynésienne du multiplicateur d’investissement et du déficit public : Certes l’Etat
intervient, mais comme le crédit octroyé à l’économie est faible, l’effet de ce multiplicateur
d’investissement sur l’économie est difficile à retracer. L’investissement ne réagit pas à la variation du
taux d’intérêt actuellement assimilé au taux directeur de la BCM.148 Toutes choses égales par ailleurs,
la propension marginale à épargner est élevé. Cependant, à Madagascar, il faut une étude
approfondie sur la transformation de cette épargne en investissement.
Du reste, le Gouvernement n’a pas opté pour une relance car il n’a pas mis les dépenses publiques
au service de la stimulation des activités économiques. Cependant, la relance fiscale a en partie
conduit à l’augmentation du déficit public car les recettes fiscales ont diminué à cause de la baisse
générale du taux de l’imposition et le maintien du taux de la TVA.
Néanmoins, force est de constater que les autorités budgétaires n’adhèrent pas totalement à la
logique keynésienne, vue qu’elles prennent en considération les recommandations de la BCM en
matière d’austérité budgétaire. Ainsi, elles optent pour le budget équilibré, tout en essayant de
soutenir le secteur privé dans la production.
145 Calculé à partir des données obtenues auprès de la DET, BCM, 2013 146 Idem 147 Idem 148 Cf. Graphique n°26 : Effets du taux directeur sur l’investissement malagasy (p.63)
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
56
- La théorie du niveau des prix : Certes la politique monétaire est active, mais il existe des moments
où elle n’intervient pas en laissant le système monétaire libre, en laissant la politique budgétaire
prendre son effet. 149 A ce moment là, le niveau des prix est déterminé par la décision des autorités
budgétaires dans leurs comportements vis- à- vis du financement du déficit public. Par exemple, s’ils
décident d’annoncer des montants élevés dans le cadre d’un marché de BTA, alors la dette publique
augmente ; mais encore le niveau de la base monétaire va connaître une modification compte tenu
de cette décision, de sorte que tôt ou tard, celle-ci va changer le taux d’inflation. Ainsi, cette théorie
est vérifiée pour le cas de Madagascar.
3.3.1.1.3 Théories monétaires et la pratique
- Théorie quantitative de la monnaie : La BCM utilise cette théorie dans ses prévisions et ses
démarches analytiques. Dans la formule MV=PT, afin de connaître le niveau général du prix (P) et de
le stabiliser, la BCM contrôle l’évolution de la masse monétaire. Pour ce faire, sa cible opérationnelle
est la base monétaire. Toute augmentation de la Base monétaire signifie une expansion monétaire,
donc une augmentation de M3. C’est ainsi que la BCM fonctionne en travaillant de pair avec les
autres secteurs macroéconomiques (Secteur réel (INSTAT), Secteur Public (Trésor), et Secteur
Extérieur (DSE)). Par la suite, elle peut, grâce à ses instruments, satisfaire les objectifs fixés par les
autres secteurs en termes de croissance économiques (T).
La position de la BCM en termes de courant économique reste ambigüe. D’abord, elle adhère
quelques logiques monétaristes en voulant lutter contre l’inflation, en recommandant au
Gouvernement un budget équilibré, en voulant contrôler l’évolution de la masse monétaire en
circulation, et en voulant fixer un taux de croissance de la masse monétaire dans le Programme
monétaire. Toutefois, elle ne pratique pas des mesures monétaires restrictives préconisées par la
logique monétariste. En effet, elle opte pour des mesures expansionnistes, tout en évitant d’encadrer
le crédit, et laisser les taux du marché monétaire chercher son taux d’équilibre (par exemple le
marché des BTA). Ses mesures expansionnistes adhèrent ainsi à la logique keynésienne. En outre, le
taux de croissance de la masse monétaire ne pourra pas être fixé car le Programme monétaire est
susceptible d’ajustement. C’est pour cela que la BCM a fixé un taux d’inflation tendancielle entre 6 à
7%. Enfin, la BCM lutte contre l’inflation tout en prenant conscience que l’inflation n’est pas un
phénomène purement monétaire. Elle considère que l’inflation à Madagascar provient de différentes
sources : la hausse subite du niveau général des prix, la hausse des produits importés (notamment le
pétrole). Toutefois, son devoir est de lutter principalement contre l’inflation monétaire, car celle- ci
pourra provoquer l’inflation des prix.
Tout en étant libérale, la BCM a considéré que la monnaie est active. C’est la raison pour laquelle,
elle a pris des initiatives sur la baisse du taux d’intérêt directeur lors du début de la crise. Mais au fil
du temps, elle n’a plus touché à cet instrument car celui- ci est devenu épuisé. C’est la raison pour
149 Le concept de « trade-off » est sous- entendu
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
57
LM
laquelle, elle envoie des signaux économiques aux banques commerciales, pour que ces dernières
financent l’économie.150
Par ailleurs, parlant du multiplicateur monétaire, il est actuellement aux environs de 2,5 à 2,6. Ce
multiplicateur monétaire k est exprimé par la formule : Masse monétaire = k x Base monétaire. Donc,
la variation de la Base monétaire influence la masse monétaire.
- Théorie de la Parité du Pouvoir d’Achat : Le système de change malagasy est régit par cette
théorie. En effet, la monnaie nationale est censée être convertie quand un agent économique veut
acheter des biens ou services à l’étranger. De même, les étrangers venus à Madagascar sont censés
convertir leurs devises en monnaie locale. La productivité malagasy est d’autant plus faible que le
coût de la vie y est élevé. Il faut préciser que la BCM adopte le taux de change effectif réel.151
3.3.1.2 Le modèle IS-LM malagasy
Les récentes recherches de Ambinintsoa Nomenjanahary RAJAONA, sur l’estimation du modèle IS-
LM à Madagascar, a permis de vérifier la théorie énoncée dans la Partie 1 : Madagascar se trouve
dans une situation où le taux directeur n’a presque plus d’effet sur le système bancaire, et où
l’investissement ne réagit pas aux variations de ce taux d’intérêt. 152
Graphique 31: Courbe IS- LM pour Madagascar
R
0 Y
Source : RAJAONA Ambinintsoa Nomenjanahary, Etude de faisabilité du Policy Mix dans le cadre du
modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012
Ce chercheur a ajouté le propos suivant : « D’après les estimations, […] on peut conclure que
l’investissement n’est pas expliqué par le taux d’intérêt […]. La courbe IS est donc une droite verticale.
150 Cf. Graphique n°32 : Les effets du taux directeur sur l’investissement national malagasy (p. 63) 151 Lors d’une interview auprès du Directeur des Etudes, BCM 152 RAJAONA Ambinintsoa Nomenjanahary, Etude de faisabilité du Policy Mix dans le cadre du modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012
IS
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
58
Une baisse du taux d’intérêt n’entraîne pas la hausse de la production via l’investissement […] La
courbe LM est donc proche de la verticale. Ce qui conforte nos propres résultats. ».153
Effectivement, dans la première partie, il existe un cas où les courbes IS- LM se superposent. Ce cas
arrive, quand quel que soit le taux d’intérêt choisi, le revenu ne s’améliore pas. Et ce cas est bien réel
dans la pratique. Etant donné le fait que les autorités sont conscientes de l’épuisement de cet
instrument. En 2009, les autorités monétaires ont remis le taux directeur à la baisse allant de 12 à
9,5%. Le graphique n°32 suivant va montrer les effets de l’épuisement du taux directeur sur les
investissements. Si bien que, cette baisse a entraîné un effet contradictoire par rapport aux théories
relatives aux relances économiques. En 2010, la part de l’investissement dans le PIB a diminué
malgré la diminution du taux d’intérêt, puisque la plupart des investisseurs étrangers ont fuit depuis
2010 du fait de leur aversion aux risques dus à la crise. Et depuis 2009, ce taux n’a plus connu de
changements. Les autres taux tels que le taux des BTA de 3,58%, ne convergent plus vers ce taux de
référence.154
Graphique 32: Taux directeur et taux d’investissement par rapport au PIB malagasy (%)
Source : Graphique établi à partir des données obtenues auprès de la DET de la BCM- 2013
La baisse des investissements peut s’expliquer par l’aversion aux risques des banques
primaires. En 2009 et 2010, le taux de base bancaire moyen pondéré est de 14,4%. 155
153 RAJAONA Ambinintsoa Nomenjanahary, Etude de faisabilité du Policy Mix dans le cadre du modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012 154 Site de la Banque Centrale de Madagascar, dernier taux moyen pondéré enregistré à la date du 06 mai 2013 (http://www.banque-centrale.mg ) 155 Taux de base bancaire : MIN : 13,80% et Max : 15%
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
2008 2009 2010 2011
Taux directeur
Pourcentage de
l'investissement par
rapport au PIB
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
59
En 2011, 2012, ce taux s’est élevé aux environs de 17,25%.156 Au mois de Janvier 2013, ce taux est
de 18,9%.157 Cette hausse exponentielle du taux de base bancaire confirme que les banques ne
réagissent pas à la diminution du taux directeur.
De plus, lors des fluctuations conjoncturelles, certains agents économiques ont l’obligation de faire
des prêts à court terme pour relancer au plus vite leurs activités perturbées par la crise. Cependant,
dans la plupart des cas, c’est le taux maximal qui lui est proposé lors des prêts à court terme
(actuellement ce taux maximal est de 24%.). Une fois de plus, le fait de prendre une si grande marge
explique le comportement averse aux risques des banques primaires dans le financement de
l’économie. Donc, les PME sont les principales victimes, et notamment les micro- finances.
Ce graphique démontre alors que le taux directeur de la BCM est peu efficace. D’une manière plus
explicite, quel que soit le taux directeur proposé, la demande de monnaie par les banques primaires
est insensible au taux d’intérêt. Ces banques primaires ne réagissent pas aux signaux envoyés par
les autorités monétaires. Leur aversion aux risques ne permet pas aux agents économiques de
relancer leurs activités. En revanche, la manipulation du taux directeur peut constituer une issue au
cas où elle peut être un stimulus psychologique, pour que les agents croient à la politique de relance
économique, afin qu’ils soient de nouveau prêts à investir.
Il faut pourtant préciser, que c’est la demande de monnaie des banques commerciales qui est
insensible. En considérant la demande de monnaie des agents économiques (les banques
commerciales non inclues), cette demande serait fortement sensible à la variation de ce taux
directeur. A titre d’exemple, en regardant le milieu rural, le besoin de financement est élevé. Betty
WAMPFLER affirme que : « Les besoins de financement de cette catégorie de ménages sont
importants. Ils ont des besoins de trésorerie de court terme, souvent de montant relativement
important (financement de la campagne agricole, financement d’activités commerciales...). Mais ils
ont aussi des besoins de services de financement de moyen terme pour l’équipement (attelages, mais
aussi motorisation...), le cheptel, l’innovation technique, et de long terme pour l’acquisition foncière,
les procédures de légalisation des titres fonciers, l’aménagement de terres agricoles, la construction
de bâtiments agricoles[...]Mais l’accès à des services financiers adaptés est un élément déterminant
du rythme, de la qualité et de l’intensité de leur développement. Ces ménages sont souvent les
premiers clients des institutions de microfinance, notamment les mutuelles d’épargne et de crédit qui
se développent aujourd’hui dans de nombreuses régions rurales de Madagascar (CECAM, OTIV,
TIAVO...). De par son patrimoine et ses revenus, cette catégorie de ménages a un accès relativement
aisé à ces institutions financières et arrive à développer une relation de confiance durable avec elles.
Dans certaines régions où des banques commerciales sont présentes, cette catégorie de ménages
peut avoir ponctuellement accès à ces banques, mais cette alternative reste néanmoins encore
réduite. Qu’il soit bancaire ou de microfinance, l’accès aux services financiers permet à ces ménages
156 Taux de base bancaire : MIN : 10,50% et Max : 24% 157 Taux de base bancaire : MIN : 13,80% et Max : 24%
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
60
d’accélérer le rythme de leur développement, de gagner quelques années dans le processus
d’accumulation, mais aussi de changer d’échelle d’activité et d’innover. ».158 Ainsi, le principal facteur
blocage réside dans les banques commerciales et le mode de financement de l’économie.
En définitif, le taux directeur de la BCM est devenu un instrument épuisé. C’est ce qui confirme ce
résultat d’estimation du modèle IS-LM. Il reste à savoir si ce modèle explique bien les réalités à
Madagascar.
Finalement, quelle que soit la logique théorique considérée par la BCM (monétariste ou
keynésienne), l’efficacité de la politique monétaire malagasy ne dépend pas seulement de la
manipulation des instruments, mais plus précisément du mode de financement de l’économie. Donc,
la décision keynésienne prise en 2009 (baisse du taux d’intérêt directeur) n’a pas apporté de grands
changements sur le mode de financement de l’économie. 159
3.3.2 Les effets de la crise de 2009 sur la mise en œuvre de la politique monétaire et de la
politique budgétaire
3.3.2.1 Instabilité du niveau d’imposition et de taxation :
Le taux d’imposition a connu des changements depuis la crise, allant de 24 à 20% (taux
d’imposition sur les revenus IR). Quant au taux de la TVA, il a été maintenu à 20% depuis 2010.
Les tarifs douaniers ont connu des corrections et des harmonisations.
Tableau 9 : Instabilité du niveau d’imposition
Années Politique fiscale
Exemples de mesures prises
2009 Expansive Réforme : Modernisation des déclarations et les modalités de paiements
Baisse du taux d’imposition : IR, IRCM et IPVI diminués à 24%,
Quelques corrections apportées sur le tarif des douanes
Maintien du taux de la TVA à 18%
2010 Expansive Diminution de 1% des impôts : IR, IRSA, IRCM, IPVI, IDH allant de 24 à 23%
Modernisation : télé-déclaration et paiement par virement
Hausse du taux de la TVA à 20%
2011 Expansive Diminution du taux d’imposition allant de 23 à 22% pour les IR, IRSA, IPVI, IDH
158 WAMPFLER B., « Madagascar : Les besoins de financement de «nouveaux» acteurs économiques, les entrepreneurs ruraux », Bulletin d’Information du Mardi- 09 octobre 2007 (http://microfinancement.cirad.fr/fr/ ) 159 Cf. Graphique 32 sur la tendance à la baisse du taux d’investissement malgré la baisse du taux d’intérêt directeur.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
61
Sécurisation des recettes des droits d’enregistrement
Exonération de la TVA pour les matériels et équipements pour la production d’énergie renouvelable
Hausse des amendes sur les boissons alcooliques dictée par l’assainissement du secteur
Sécurisation des recettes douanières
Maintien du taux de la TVA à 20%
2012 Expansive Diminution du taux d’imposition allant de 22% à 21% pour les IR, IDH, IRSA, IRCM, IPVI ;
Alignement tarifaire
Maintien du taux de la TVA à 20%
2013 Expansive abaissement du taux des impôts sur les revenus et assimilés (IR, IDH, IRSA, IRCM, IPVI) de 21% à 20% ;
révision à la hausse du taux du droit d’accises pour les cigarettes ;
la révision à la baisse du taux du droit des douanes sur certaines matières premières et intrants afin que les industries locales puissent rester compétitives;
Maintien du taux de la TVA à 20%
Sources : Lois de Finances 2009 à 2013
3.3.2.2 La baisse du niveau du revenu de l’Etat
Le revenu de l’Etat a enregistré une baisse suite à la tendance expansive de la politique
fiscale. Les recettes ont fortement diminué. Certes des dons ont toujours existé, mais les recettes
fiscales font la majeure partie des recettes publiques. Quand les recettes fiscales diminuent, les
recettes publiques suivent le même rythme. Le Graphique n°33 ci- après explique que la partie
colorée en rouge montre le manque à gagner en termes de recettes publiques. Cette perte est due
aux impacts négatifs de la crise.
Graphique 33: Les Revenus de l’Etat avant et sans crise (en mds d’Ar)
Source: Madagascar Economic Update, The World Bank Group, Antananarivo Country Office,
Octobre 2012
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
62
3.3.2.3 La faiblesse du Taux de pression fiscale
D’une part, cette faiblesse du taux de pression fiscale se conjugue avec la relance fiscale du
Gouvernement. D’autre part, il existe en même temps des évasions fiscales. Le Directeur Général du
SAMIFIN a confirmé que : «82% des sociétés formelles à Madagascar usent de fausses déclarations
fiscales. Celle-ci est en tête des infractions d'origine du blanchiment d'argent. Seuls 18% sont clean!
Jean Claude RAZARANIAINA, directeur général du service de renseignement financier de Madagascar
(SAMIFIN) a rapporté, hier, que la fraude fiscale figure en tête des infractions d'origine de blanchiment
d'argent. Les études menées démontrent que près de 82% des sociétés formelles effectuent de
fausses déclarations. « Des sociétés malgaches ou étrangères ne donnent pas de chiffres réels dans
leur déclaration fiscale, ce qui peut être à l'origine du blanchiment d'argent », révèle le premier
responsable du Samifin. La fraude douanière se situe à la deuxième place. Selon les explications
fournies, des importateurs et exportateurs procèdent aux échanges commerciaux avec du cash au lieu
de la domiciliation bancaire, rendant difficile, voire impossible de retracer l'argent.». 160
3.3.2.4 La faiblesse du niveau du déficit public
Avant de déterminer le niveau du déficit, il est important de rappeler l’existence de ce déficit pour le
cas de Madagascar. Le déficit est obtenu par la différence entre les dépenses publiques et les
recettes publiques. Ce décalage peut être observé dans le Graphique n°34 suivant :
Graphique 34: Evolution annuelle des recettes fiscales et des dépenses publiques (mds Ar)
Source: Lois de Finances 2009 à 2013
Les recettes fiscales sont faibles par rapport aux dépenses totales. Plus précisément, les
recettes fiscales n’arrivent pas à elles seules à couvrir les dépenses publiques. Pourtant, force est de
constater que les efforts en termes d’austérité budgétaire ont été pertinents grâce aux diverses
contractions de dépenses. Le niveau des dépenses publiques en 2012 a diminué presque de moitié
160 Selon Jean Claude Razaraniaina, Directeur Général du SAMIFIN lors de son interview le 07 mars 2012 par L’Express de Madagascar.
0,00
500,00
1 000,00
1 500,00
2 000,00
2 500,00
3 000,00
3 500,00
2009 2010 2011 2012
Recettes fiscales
Totales des
dépenses publiques
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
63
comparé à celui de 2010. Comme les dépenses ont dépendu des recettes, les efforts de
recouvrement sont mécaniquement intéressants depuis l’année 2012 parce que les recettes fiscales
réalisées pouvaient couvrir les 78,41% des dépenses publiques.
Après avoir constaté l’existence réelle de ce déficit, il est temps d’analyser sa faiblesse par
rapport au PIB.
Le diagnostic relaté par le tableau n°7 a montré la valeur annuelle respective des déficits publics
depuis 2009. Les pourcentages par rapport au PIB sont faibles : 1,9%(2009), 1,9%(2010),
1,8%(2011), 1,6%(2012). Le déficit global a augmenté même si le pourcentage a diminué (en
moyenne) parce que le niveau du PIB a augmenté.
Une relance en termes de déficit public a été mise au point entre 2009 et 2011. Mais depuis 2012, le
Gouvernement a décidé de resserrer son déficit. Une relance par une hausse des dépenses
publiques ne peut être qu’inflationniste quand l’offre ne peut pas suivre faute d’appareil productif et
de capitaux. Lors des désordres politiques, il a fallu poursuivre les politiques économiques déjà
mises en place, jusqu’à ce que le système économique soit gravement menacé. C’est la raison pour
laquelle, les institutions n’ont pas changé subitement de politique économique afin de permettre la
continuité des décisions économiques et de faciliter la transition. C’est un des moyens qui permet
aux autorités de ne pas perturber brusquement les activités économiques en cours.
Bref, le déficit public ne domine pas dans la relance économique du pays car il n’est pas utilisé en
tant que moteur de croissance comme le préconise Keynes. Les autorités sont obligées de chercher
tous les moyens pour financer les dépenses courantes prioritaires et les dépenses en capital liées
aux secteurs porteurs. Il existe deux types de financement du déficit : financement intérieur et
financement extérieur. Comme moyens de financement de déficit public, le Gouvernement a eu
recours au marché des BTA, aux mobilisations de traites, au financement extérieur net (cet instrument
est en baisse depuis la crise).
3.3.2.5 L’inefficacité du taux directeur161
Quel que soit le taux directeur, le niveau de l’investissement ne s’améliore pas. Les banques
primaires ne préfèrent pas faire des prêts moyennant ce taux car le système bancaire est en
surliquidité.
3.3.2.6 Le maintien du même du coefficient des réserves obligatoires : taux depuis dix ans
Le coefficient des RO de 15% est resté le même depuis 10 ans parce que c’est un instrument
monétaire structurel. Il n’est pas un remède lors des fluctuations conjoncturelles. Sous prétexte que,
changer ce coefficient entraîne un grand nombre de modifications auprès de chaque banque
commerciale puisque ce coefficient représente les réserves dont chaque banque devrait
obligatoirement constituer.
161 Cf. 3, 2.2, page 58
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
64
3.3.2.7 La faiblesse du nombre d’opérations d’Open Market
La gestion de la liquidité bancaire reste la seule marge de manœuvre de la Banque Centrale en
termes de politique monétaire compte tenu de l’épuisement des autres instruments conjoncturels de
la politique monétaire. Le tableau ci- après montre ces interventions à travers les instruments de
gestion de la liquidité bancaire.
Le tableau n°10 ci- après montre l’évolution des opérations d’Open Market :
Tableau 10: Evolution annuelle des instruments de politique monétaire
montant en mds Ar
Opérations de ponctions Opérations de refinancement
Echanges de titres
Echanges interbancaires
Ventes de titres (TCN) AON AOP
Pensions ordinaires
2009 0,00 1 484,00 373,40 277,00 25,00 49,00
2010 0,00 2 234,00 372,00 862,50 183,20 1 625,85
2011 0,00 1 437,30 676,30 222,80 0,00 1 220,00
2012 0,00 560,00 549,20 0,00 50,00 181,00
2013 0,00 na 0,00 0,00 0,00 na
Source : BCM, BMM
Le graphique n°35 va montrer la faiblesse des instruments de politique monétaire
Graphique 35: Evolution annuelle de l'importance de chaque instrument monétaire sur le
marché monétaire (en mds Ar)
Source : Tableau établi à partir du tableau n°10
0,00
500,00
1 000,00
1 500,00
2 000,00
2 500,00
2009 2010 2011 2012 2013
Echanges interbancaires
Ventes de titres
AON
AOP
Pensions ordinaires
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
65
La Banque Centrale a en général pratiqué des opérations de ponctions de liquidités : Ventes
de titres et Appel d’Offres Négatif.
Les échanges interbancaires ont enregistré une baisse car le système bancaire est en surliquidité.
Chaque banque commerciale voit ses avoirs augmentés auprès de la BCM.
Certes le système connaît un excédent de liquidité, mais il existe des périodes où la Banque Centrale
doit injecter de la liquidité en cas de déficit temporaire du système bancaire suite aux prélèvements
fiscaux, par exemple au mois de Juin 2012.
Les opérations de ponctions sont plus nombreuses par rapport aux opérations d’injections de
liquidités. Les théories ont montré qu’une politique monétaire qui pratique des ponctions est censée
être restrictive. Alors que les résultats ont montré que la politique monétaire malagasy est expansive,
du fait de l’augmentation de la base monétaire. Tout ceci signifie, que la politique monétaire utilise
tous les moyens afin de garder un niveau d’agrégat.
3.3.2.8 La faiblesse du niveau d’investissement public:
La variation annuelle des investissements publics ont connu des croissances négatives depuis
la crise. « […] de sévères coupes budgétaires au niveau des dépenses d'investissement et d‘entretien
se sont traduites par un état de dégradation croissant des infrastructures dans le domaine des routes,
de l‘énergie et de l‘eau, compromettant ainsi le développement à moyen et long termes de l‘économie
Malgache ».162
3.3.2.9 Financement d’une partie du déficit par l’emprunt bancaire : le marché des BTA
Comme les recettes fiscales n’arrivent pas à couvrir les dépenses publiques, l’Etat a eu le
besoin de recourir aux emprunts au secteur privé, notamment au secteur bancaire, par l’intermédiaire
des BTA, dont le lieu de rencontre de l’offre et de la demande s’effectue auprès de la BCM.
Un phénomène a été remarqué ces derniers temps. Les banques sont les principaux
souscripteurs. Le taux moyen pondéré sur le marché des BTA ne cesse de diminuer. Actuellement
(06 mai 2013), ce taux moyen pondéré est de 3,58%.163 L’aversion aux risques de la crise pousse les
banques à être plus prudentes. Elles préfèrent mieux le placement au lieu d’octroyer le crédit aux
particuliers. Pourtant, le système bancaire est en surliquidité. C’est pourquoi, le taux de BTA baisse.
Cette situation donne beaucoup d’avantages au Trésor public, car l’emprunt devient bon marché.
Mais afin de garder ce taux actuellement bas, le Trésor Public, en tant que représentant de l’Etat doit
faire très attention à ses comportements sur le marché, par exemple en ne renouvelant que ses
annonces passées.164 C’est pourquoi le Gouvernement se comporte autrement en mobilisant les
traites. Le Graphique 36 montre la baisse du taux moyen pondéré au niveau du marché des BTA.
162 Banque mondiale, « Madagascar Economic Update », 2012 163 TMP BTA à la date du 06 mai 2013, site de la Banque Centrale de Madagascar, http://www.banque-centrale.mg 164 Afin de lutter contre l’inflation (recommandation de la BCM)
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
66
Graphique 36 : La baisse considérable du taux moyen des BTA sur le marché (%)
Source : DET, et DCR de la BCM
Sous un autre angle, la logique normale dit que les taux doivent converger vers le taux
directeur. Néanmoins, les taux ne sont pas harmonisés, par exemple le Taux directeur de 9,5% et
taux moyen pondéré des BTA : 3,58%. Tout dépend de l’objectif fixé par la politique monétaire :
harmonisation des taux ou maintien d’un niveau d’agrégat ?
Les autorités monétaires voient le niveau très bas du taux des BTA sur le marché. La crise a fait
naître des divergences entre les économistes. Les théories montrent qu’il se peut que ce marché
meure à un moment donné, quand les souscripteurs ne voient plus l’intérêt des placements en
termes de BTA. Mais dans la pratique, des confusions existent : certains économistes pensent
qu’une intervention est utile pour éviter la destruction du marché ; de l’autre côté, certains
économistes optent pour des mesures libérales, en laissant le marché chercher son taux d’équilibre
naturel jusqu’au retour à l’ordre institutionnel et économique.
3.3.2.10 Ponction naturelle de liquidité
La BCM voit apparaître, en ne faisant aucune intervention depuis le début de l’année 2013, une
ponction de liquidité naturelle, de sorte que l’Etat malagasy a dû subventionner une partie du prix du
pétrole afin d’éviter la hausse sur le marché réel. Une convention a été mise au point avec les
Compagnies pétrolières comme toutes actions en matière de subventions. L’acquisition de pétrole
auprès des producteurs de pétrole à l’étranger pousse les Compagnies pétrolières à acheter des
devises en grande quantité. De nombreuses monnaies locales se doivent être converties afin de
procéder aux acquisitions de pétrole. Cette conversion a permis une ponction naturelle de liquidité
dans le système bancaire locale.
0,00
2,00
4,00
6,00
8,00
10,00
12,00
14,00
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Taux moyen pondéré BTA
Taux moyen
pondéré BTA
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
67
3.3.2.11 Diminution des financements extérieurs en matière de prêts relatifs aux projets
d’investissements
Madagascar a obtenu des financements extérieurs pendant la crise, mais ces derniers tendent à
diminuer. En 2011, ces financements ont drastiquement baissé à 77,6 mds d’Ar contre 125,4 mds Ar
en 2010, et 110,5 mds en 2009.165 Ces financements sont censés être des prêts pour les projets
d’investissements, sous formes de droits de tirage.
3.3.2.12 Apparition de programmes monétaires susceptibles d’ajustement
Depuis la crise, des programmes monétaires ajustables ont été élaborés pour faire face aux
fluctuations économiques. Ces nouveaux programmes sont plus flexibles parce qu’ils prennent en
considération les réalités conjoncturelles.
3.3.2.13 Surliquidité bancaire élevée
Graphique 37: Evolution annuelle de la surliquidité bancaire
Source : BCM, DCR, 2013166
Le graphique n°37 a montré que le niveau de surliquidité a grimpé depuis la crise.
Même si la BCM a pratiqué des ponctions de liquidité, ces résultats montrent qu’il existe une
logique expansionniste. La BCM n’a pas épongé la surliquidité bancaire. De plus, celle- ci
reste dans le circuit bancaire, elle n’est pas en circulation. Donc, tant que cette surliquidité
ne sort pas du circuit bancaire, le risque d’inflation peut être maîtrisé.
165 Cf. Bulletin n°19, BCM, 2011 166 La valeur de la surliquidité en 2013 est celle du mois de Mars
0
50
100
150
200
250
300
350
2009 2010 2011 2012 2013
surliquidité bancaire en
mds Ar
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
68
3.3.2.14 Autre phénomène :
Certains phénomènes récents ont apparu depuis la crise : l’Ariary s’est appréciée, tandis que les
réserves en devises ont diminué. Le principe est simple : La monnaie d’une économie souffrant d’un
déficit commercial devrait se déprécier, et celle d’une économie dont la Balance commerciale est
excédentaire doit s’apprécier. Alors qu’il existe une contradiction : La Balance Commerciale
malagasy est en déficit, tandis que sa monnaie s’apprécie. En effet, cette appréciation est temporaire.
En temps normal, l’achat de devises abondant des Compagnies pétrolières fait en sorte que les
sorties de devises excèdent les entrées. Mais quand les compagnies pétrolières n’achètent pas de
devises à un moment donné, les entrées deviennent supérieures aux sorties. A ce moment là,
l’appréciation conduit à une perte de change. Cette dernière entraîne une baisse de l’inflation, mais
freine en même temps l’économie. Dans la mesure où, la monnaie s’apprécie, les exportateurs en
souffrent, et ils ne sont pas incités à produire.
3.3.2.15 Les effets de la crise sur la coordination des deux politiques
Les diagnostics ont affiché que la coordination réelle entre les deux politiques a été absente surtout
en période de crise. Certes, les acteurs de ces politiques sont indépendants du point de vue
théorique, mais la réalité infirme cette indépendance. Blinder a donc eu raison : les concessions
entre les deux politiques peuvent en réalité exister. La présence de concession sous- entend
l’interdépendance entre les décisions.
Lors des réunions du Comité de Liquidité, le « trade- off » est présent. 167 Il y eut un moment où les
acteurs budgétaires avancent leurs actions, et ne peuvent pas revenir sur leur décision, les autorités
monétaires sont obligées de suivre leur rythme.
Il y a eu aussi un moment où les autorités monétaires exigent la mise en œuvre de leur décision
quand la stabilité des prix est menacée, et les acteurs budgétaires devaient ajuster
leurs actions compte tenu de ces décisions monétaires.
167 cf. Partie 2, Chapitre 2
Etu
de s
ur la
coo
rdin
atio
n de
s po
litiq
ues
budg
étai
re e
t mon
étai
re-
Cas
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agas
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itiqu
e
69
Tab
leau
11 :
Syn
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se
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rise
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ur
la m
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œu
vre
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oliti
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on
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et
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la p
oliti
qu
e b
ud
géta
ire
Eff
ets
pri
ncip
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xP
OL
ITIQ
UE
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09
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
70
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Section 4 – Nécessité de la coordination à Madagascar
Cette nécessité sera précisée en analysant les impacts de cette absence de coordination sur le
modèle macroéconomique choisi. Le besoin de coordination sera aussi accentué quand les
problèmes engendrés par cette absence seront énumérés.
4.1 La courbe IS LM à Madagascar proche de la verticale
La non- coordination des deux politiques figure parmi les raisons qui expliquent pourquoi la courbe
IS- LM de Madagascar est proche de la verticale : un taux directeur devenu un instrument de
politique monétaire épuisé, et n’ayant plus d’effet sur la sphère réelle ; des instruments budgétaires
insuffisants. Ce problème de non- coordination confirme les recherches d’Ambinintsoa
Nomenjanahary RAJAONA.
En effet, la présence d’une coordination permettrait aux courbes d’avoir des pentes plus grandes, le
volume du revenu pourrait être revu à la hausse et/ou le taux d’intérêt connaîtrait une baisse. Par
exemple, cette coordination peut se traduire à l’aide des graphiques suivants :
Graphique 38: Courbes IS- LM avec et sans coordination
Sans coordination Avec coordination
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Source : graphiques établis par l’auteur et par Ambinintsoa Nomenjanahary RAJAONA
4.2 Déductions des problèmes à partir des diagnostics
L’absence de coordination a engendré les problèmes suivants :
4.2.1 Le dilemme inflation- chômage
Le problème réside dans le choix entre l’inflation et le chômage. Même si ce problème reste
permanent, la présence de coordination permet un arbitrage inflation- chômage plus efficace.
L’objectif principal des politiques budgétaire et monétaire a été axé sur la lutte contre l’inflation sous
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
71
prétexte que la lutte contre le chômage se doit être un objectif structurel. La politique budgétaire a
essayé de rétrécir son déficit afin d’éviter l’inflation, d’où la présence d’austérité budgétaire, même si
les relances fiscales ont altérées la caisse de l’Etat. Quant à la politique monétaire, lutter contre
l’inflation est son devoir habituel. Ainsi, la lutte contre le chômage est devenue lésée.
Tableau 12: Synthèse des politiques budgétaire et monétaire appliquées
Années Politique budgétaire Politique monétaire
2009 Restrictive Expansive
2010 Restrictive Expansive
2011 Restrictive Expansive
2012 Restrictive Expansive
2013 Restrictive Relativement expansive
Source : Tableau de synthèse établi à partir des tableaux n°7 et 8
4.2.2 Divergence en matière de courant de pensée économique
La politique budgétaire et la politique monétaire ne suivent pas une logique théorique précise. La
politique budgétaire suit à la fois le principe du budget équilibré à travers le budget programme et le
principe keynésien de relance économique. Quant à la politique monétaire, elle suit à la fois la
logique monétariste dans le contrôle de l’évolution de la masse monétaire, la lutte contre l’inflation,
l’absence d’encadrement de crédit, mais opte pour des mesures expansionnistes keynésiennes avec
lesquelles le programme monétaire est susceptible d’ajustement. La politique monétaire suit le
courant libéral en laissant certains taux du marché chercher leur taux naturel d’équilibre (exemple : le
taux des BTA). La politique monétaire et la politique budgétaire malagasy adhèrent l’existence
d’anticipations rationnelles des agents économiques. A titre d’exemple, les banques commerciales
préfèrent mieux placer leurs capitaux au lieu de les prêter aux ménages et aux PME à cause des
risques élevés d’insolvabilité engendrés par la crise.
4.2.3 Inefficacité de la politique monétaire sur le PIB réel
La politique monétaire seule n’a pas d’effet direct sur le PIB réel. Les diagnostics ont montré que
malgré la manipulation du taux directeur, l’investissement n’a pas réagit à ces variations. Le problème
principal est le mode de financement de l’économie. La courbe IS- LM a aussi précisé que la
demande de monnaie des banques est insensible à cette variation à cause de la surliquidité. Ainsi,
quelle que soit les mesures monétaires, tant que la courbe IS ne bouge pas, il n’y aura pas d’effets
sur le revenu national.
4.2.4 Inefficacité de la politique budgétaire restrictive sur la croissance économique
Compte tenu des diagnostics, force est de constater que seule le déplacement de la courbe IS
vers la droite pourrait donner une hausse du revenu, donc une plus forte croissance économique. En
effet, l’investissement malagasy est insensible à la variation du taux d’intérêt. Par la suite, les
restrictions budgétaires, malgré les relances fiscales n’ont fait que freiner le dynamisme de
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
72
l’économie malagasy. En somme, la politique budgétaire ne soutient pas assez le secteur privé.
Toutefois, la politique monétaire censée accompagnée cette politique budgétaire a essayé d’inciter le
secteur privé dans l’investissement mais le problème principal réside dans le financement de
l’investissement privé. Le taux directeur a baissé en 2009 et ce taux a été maintenu jusqu’en 2013.
Par conséquent, les mesures budgétaires et les mesures monétaires prises ont conduit à un
glissement annuel du revenu global négligeable.168
4.2.5 Problème de choix économiques
Les autorités budgétaires ont toutefois essayé de lutter contre les pressions sociales même si
l’objectif principal concerne la lutte contre l’inflation. Les relances en période de crise sont ambigües
compte tenu des politiques choisies par les autorités : austérité. Cependant, les théories
économiques préconisent un Policy Mix de relance en cas de crise. Par conséquent, les politiques
économiques actuels connaissent un problème de coordination.
Actuellement, il existe des formes de concessions entre les deux politiques. Il est alors difficile de
trouver des terrains d’entente entre les acteurs budgétaires et monétaires, à cause de la divergence
entre leurs objectifs. Les autorités budgétaires veulent à la fois relancer l’économie et lutter contre le
chômage. Alors qu’un moindre comportement venant de sa part modifierait la variation de la base
monétaire.
Quant à la politique monétaire, même si elle veut être restrictive, elle n’a pas une grande marge de
manœuvres car les instruments monétaires ont tendance à être épuisés. De plus, une restriction
monétaire pénaliserait les agents économiques en termes de prêts car les banques commerciales
vont vouloir augmenter les taux. D’autre part, cette marge de manœuvres reste faible car les banques
commerciales restent maîtres de leur décision : elles ne diminuent pas le taux de base bancaire
malgré la surliquidité bancaire alarmante. Tant que la politique monétaire reste restrictive, les
banques vont pouvoir s’enrichir.
Par conséquent, le choix économique reste très limité en matière de politique budgétaire et de
politique monétaire.
4.2.6 Difficultés au niveau des aides extérieures
Si Madagascar veut obtenir des aides budgétaires extérieures, la coordination de sa politique
budgétaire et sa politique monétaire figure parmi les conditionnalités des bailleurs de fonds, avec le
suivi très strict d’un programme monétaire non- ajustable. Pourtant, il est actuellement impossible
pour Madagascar d’avoir un Programme monétaire fixe car de nombreuses fluctuations
économiques affectent beaucoup les agrégats.
168 cf. Tableau n°4 mentionnant le taux de croissance annuel du PIB
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
73
Effectivement, en vue de s’assurer de la transparence des exécutions des programmes financières
élaborés, les bailleurs de fonds peuvent espérer une affectation optimale des ressources. En d’autres
termes, le Policy Mix peut être un outil de contrôle mutuel entre les autorités budgétaires et
monétaires. Ainsi, ils se soucient ensemble des résultats macroéconomiques attendus avec les
bailleurs de fonds. Par conséquent, le Policy Mix devrait attirer la confiance et l’assurance des
prêteurs de fonds, et ces vertus feront l’objet des externalités positives vis- à- vis des autres prêteurs
étrangers. Comme ce Policy mix n’existe pas à Madagascar, alors il est difficile d’obtenir des aides
extérieures.
Tout compte fait, la coordination des politiques budgétaire et monétaire est nécessaire pour
Madagascar afin d’éviter ces problèmes. Les solutions préconisées pour la résolution de ces
problèmes de coordination vont être énumérées dans le dernier chapitre.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
74
Chapitre 2 : Modalités de mise en œuvre du Policy Mix à
Madagascar
Ce dernier chapitre décrit les réalités sur les efforts de mis en œuvre du Policy Mix malagasy. Il
apportera quelques éclaircissements sur le Policy Mix préconisé d’après les recherches établies par
l’auteur.
Section 1 – Regard sur les efforts de coordination constatés depuis la crise de
2009
Certes, la coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire actuelle revêt d’une
forme de « trade- off », selon laquelle les mesures budgétaires et monétaires se neutralisent ; mais les
efforts en termes de coordination n’ont jamais cessé d’avancer. Ces efforts ont été fondés
notamment dans le cadre des procédures et des plateformes de concertations.169
1.1 Les réformes dans les procédures
Afin de permettre aux autorités monétaires de calculer l’évolution des agrégats, et de mettre à jour
ses indicateurs, les autorités budgétaires envoient des dossiers tels que les Situations mensuelles du
Trésor par décade en vue de faciliter les prévisions de masse monétaire de la BCM.
1.2 Le Comité de Liquidité : la plateforme de concertation
Mis en place en 2011, ce comité de liquidité concrétise les efforts de coordination entre chaque
institution macroéconomique.
Réalisé hebdomadairement et présidé par le Directeur du Crédit, les participants à ce comité sont les
représentants respectifs de l’Etat, des Services extérieurs, la DET, DCF, DSP, et la DCR proprement
dite.
L’objectif de cette réunion est de devenir une véritable plateforme de concertation entre les
secteurs macroéconomiques. Ensuite, elle rapporte hebdomadairement les réalisations enregistrées
auprès de la DCR, les conséquences de chaque décision prise par chaque institution. Puis, elle
facilite les prévisions de la base monétaire étudiée auprès de la DCR d’après les informations
communiquées par chaque institution.
Cette réunion permet le dialogue entre les participants. Elle permet d’effectuer des évaluations des
choix économiques de chaque secteur macroéconomique. Par exemple, si l’Etat a décidé de
rembourser une partie de sa dette en une date précise, une semaine plus tard, quelle sera la
conséquence réelle de cette décision sur la base monétaire et conséquemment sur l’inflation. Il est
169 Les efforts du point de vue comptable et technique ne seront pas approfondis dans cette recherche.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
75
ainsi important de noter que chaque décision budgétaire affecte la masse monétaire, et chaque
décision monétaire touche la politique budgétaire.
L’ordre du jour de chaque réunion exige alors une demande d’approbation du Procès Verbal de la
dernière réunion effectuée par tous les secteurs macroéconomiques. Une fois approuvé, le Procès
verbal fera partie des documents d’études de chaque institution.
Après l’approbation du PV, la DCR procède au rapport des réalisations économiques suites aux
dernières prévisions de chaque institution.
Afin de démontrer la présence d’une volonté de Policy Mix lors des plateformes de concertation ;
l’auteur a créé un exemple fictif de comité de liquidité. Ainsi, tous les chiffres utilisés dans cet
exemple fictif ne sont que des exemples.
1.2.1 Simulation des Réalisations- Période 08 à 15 novembre 2012
Le rapport de la DCR concernant les réalisations en termes de gestion de liquidités a donné les
résultats suivants :
- Hausse de la liquidité de 200 mds Ar : Le système bancaire est en surliquidité de 200 mds Ar
après les opérations de chaque secteur macroéconomique.
- Ecart moyen entre FA et RO : 300 mds Ar ou 60% des RO.
- Excédent moyen du SCB (%RO) : 100 mds Ar ou 20% des RO
La formule de référence s’écrit : SCB (Solde en Compte des Banques) = somme des Facteurs
Autonomes + Intervention de la BCM (ponction ou injection). Ceci signifie que la solde en compte
des banques est égale à la somme des facteurs autonomes et les montants des interventions de la
BCM. Cette intervention est négative si la BCM décide de ponctionner des liquidités. Par contre, elle
est positive si la BCM décide d’injecter des liquidités. Les FA font partie des indicateurs permettant de
mesurer la liquidité bancaire, parce que c’est à travers ces facteurs que la liquidité pourrait rencontrer
des fluctuations. Ces FA sont : Facteurs Billets, Trésor, Extérieur, Divers, Pétrole.170
Le principe est simple : Quand l’écart entre le SCB et les RO requises sont élevés, le système est en
surliquidité. Ainsi, les interventions sont effectuées pour ramener les SCB vers un montant plus
proche des RO.
- Evolution des Facteurs Autonomes utilisant les méthodes de Stock et Flux171 :
170 Un facteur normalement inclus dans le FA Trésor, mais en a été séparé depuis 2011 pour une meilleure qualité de prévisions. 171 Méthode de Stock prend en considération le bilan de la BCM, donc les opérations du Trésor sont comptabilisées en tant qu’opérations du Compte Trésor au sein de la BCM. Quant à la méthode de Flux, elle considère les transactions entre les banques primaires et la BCM. Donc, le secteur Trésor n’y figure pas
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
76
La variation des FA sur une période donnée, que ce soit stock ou flux, doit être égale. La croissance
par facteur est calculée et recherchée au cours du Comité. Par exemple, le tableau n°13 ci- dessous
montre les variations de chaque facteur.
Tableau 13 : Evolution des FA de la période 08 au 12 Novembre 2012 en mds Ar
FACTEURS AUTONOMES période 08 au 12
Novembre 2012
Stock Flux
Billets: -10.3 +2.5
Extérieur : -18.1 +0.5
Trésor : -42.3 -56.5
Pétrole 0,0 0,0
Divers: +18.0 +0.8
Dont appréciation (eur – usd) 7.6
Ensemble: -52.6 -52.6
Source : Exemple fictif créé par l’auteur
Dans la méthode de Stock, c'est-à-dire en comptabilisant indépendamment le Trésor, les FA
Billets sont restrictifs de 10,3mds Ar. Le fait d’être restrictif signifie que 10,3 mds Ar ont été retirés du
système bancaire. Ce retrait peut se matérialiser par les retraits des ménages ou des entreprises en
fin de semaine. Quand ces facteurs sont expansifs, une injection a eu lieu pendant la période.
La restriction au niveau du facteur extérieur peut se traduire par les sorties de devises, et son
expansion peut être à l’origine des entrées de devises.
Quant au facteur Trésor, sa restriction peut être due à des retraits de liquidités sur le système
bancaire (ponction de liquidités), par exemple dans le cas d’un remboursement de dettes d’un
particulier vis- à- vis de l’Etat. Son expansion peut être expliquée par les dépenses de l’Etat, les
injections de liquidité par le Secteur public dans le système bancaire.
Le facteur Divers, comme son nom l’indique, retrace les opérations parfois confidentielles, ou
totalement exclues des autres FA. Récemment, le facteur Pétrole, normalement inclus dans le FA
Trésor, a été mis en exergue afin d’obtenir une meilleure qualité de prévisions.
directement car ses opérations sont intégrées dans le système bancaire, la plupart de ses paiements s’effectue auprès des banques primaires.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
77
Chaque représentant de chaque institution rapporte au cours de chaque Comité ses réalisations et
ses nouvelles prévisions pour la semaine à venir.
Après les justifications, la DCR montre les graphiques facilitant l’aperçu des réalisations suite aux
décisions de chaque institution. Par exemple l’évolution du FA Extérieur.
Une analyse est alors mise en place afin de procéder aux évaluations : Un graphique ou un tableau
comparant les prévisions de la semaine précédente et les réalisations y afférentes. Par exemple les
Prévisions et les Réalisations du Facteur Trésor.
Ensuite, un indicateur appelé RMSE mesure la qualité des prévisions.
Par la suite, le calcul d’auto- corrélation recherche les erreurs qui se neutralisent dans le calcul des
réalisations.
1.2.1 Simulation des prévisions pour la prochaine période
Quand le rapport du Service de la Politique monétaire prend fin, chaque institution est censée
communiquer leurs opérations futures pour la semaine suivante, afin de permettre la prévision de la
Base Monétaire future. Cette prévision est importante parce qu’elle fait partie des outils qui servent à
anticiper une inflation, ou à des alarmes demandant une intervention de la BCM. C’est à travers ces
prévisions que les acteurs budgétaires et monétaires peuvent calibrer leur politique respective. En
plus, c’est le moment crucial de la discussion entre les institutions.
1.2.2 Simulation de dialogue entre les acteurs de la politique budgétaire et de la politique
monétaire :
Acteur budgétaire : « Nos perspectives de recettes seront les suivantes…Nos perspectives de
dépenses pour la décade seront les suivantes… Nous envisageons de financer notre déficit public par
l’intermédiaire de l’emprunt par BTA»
Acteur monétaire : « Vue la baisse du taux des BTA, nous vous conseillons de faire attention à vos
comportements, par exemple en limitant vos dépenses du fait que les souscripteurs peuvent ne plus
répondre à vos annonces. Ce marché peut même être détruit si nous ne faisons pas attention ! »
Acteur budgétaire : « Nous allons essayer de faire de notre mieux, mais pouvons- nous savoir votre
position en termes de politique monétaire ? »
Acteur monétaire : « Nous n’allons pas intervenir. Nous préférons savoir votre comportement, parce
que nos réalisations vont dépendre de votre politique »
Force est de constater à travers ce dialogue simulée, que la politique budgétaire et la politique
budgétaire ne sont pas bien coordonnées.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
78
1.2.3 Simulation de la Base monétaire
Après chaque information apportée par chaque institution, la DET procède à la prévision de la future
BM grâce au modèle monétariste utilisé (basé sur la Théorie Quantitative de la Monnaie et de la
Théorie du Pouvoir d’Achat).
Par exemple, compte tenu des prévisions, la prochaine BM sera de 2 600 mds Ar.
Il est important de noter que, l’existence d’un Programme monétaire permet de mieux calibrer la
politique monétaire car la Base monétaire souhaitée est affichée dans ce Programme monétaire.
Chaque Direction de la BCM a le devoir de cibler ce montant d’agrégat monétaire.
Pour terminer, cette plateforme de concertation justifie les efforts de coordination de chaque
institution. Chacun est conscient que sa décision affecte la politique des autres.
1.3 La coordination des marchés
La BCM est l’organe centralisateur des marchés des Bons du Trésor par adjudication. Les BTA
sont des instruments budgétaires permettant un financement. Depuis la crise, et d’après les
diagnostics du chapitre précédent, le déficit public a été en grande partie financé par l’emprunt
bancaire, à travers les BTA.
Face aux risques dont le secteur bancaire devait faire face, ce dernier préfère le placement à la place
de l’octroi de crédits à l’économie car ce secteur adhère à la logique des anticipations rationnelles.
En étant l’organe centralisateur des marchés des BTA, la BCM travaille avec le Gouvernement afin
d’atteindre leurs objectifs : financement du déficit pour l’Etat et contrôle de l’inflation pour la BCM. De
ce fait, le taux du BTA reste le point de coordination entre les deux entités.
Ainsi, l’austérité budgétaire est en partie dictée par le niveau de ce déficit dont le financement
dépend des BTA. Cela réduit les marges de manœuvres budgétaires car le Gouvernement est
contraint à respecter le montant des annonces fixées dans les conventions entre le MFB et la BCM
lors des débuts d’exercice.
Généralement, ce taux de BTA, les taux de base bancaire, et les autres taux convergent vers
le taux directeur. Cette convergence facilite la coordination entre l’Etat et la BCM. Cependant, le taux
de BTA actuel voisinant les 3,58% présente 6 points d’écart comparé au taux directeur. Ce
phénomène confirme la difficulté de coordination.
Le problème qui se pose est alors : Faudrait- il que la BCM pratique une politique des taux pour
favoriser la convergence du taux de BTA vers le taux directeur, ou faudrait- il laisser le marché
chercher son taux d’équilibre naturel ?
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
79
Pour répondre à ce problème, le marché est analysé lors des Comités de Liquidité. L’analyse
comporte principalement l’étude de l’évolution de son taux moyen pondéré après chaque tombée, le
montant des annonces, des souscriptions.
La forme actuelle de coordination est alors une entente entre les autorités : l’Etat essaie de limiter ses
annonces et la BCM laisse le taux du BTA chercher son taux d’équilibre naturel en n’intervenant pas
directement sur le marché.
Section 2- Les recommandations
2.1 Résoudre les divergences entre la politique budgétaire et la politique monétaire à
travers le positionnement en termes de courants de pensée économique, les
objectifs, le respect de leur indépendance respective
2.1.1 Rechercher des objectifs communs
Les divergences conjoncturelles actuelles font l’objet du dilemme chômage- inflation exposé par
Phillips. Les autorités budgétaires devaient vouloir une relance de l’investissement en augmentant les
dépenses publiques, mais ils ne peuvent pas à cause des risques inflationnistes. Les autorités
monétaires visent aussi à relancer l’économie, pourtant, pratiquer une politique expansionniste à
l’heure actuelle est une arme à double tranchant. En effet, la surliquidité s’aggrave en même temps
avec la faiblesse du financement de l’économie.
Les acteurs budgétaires et les autorités monétaires doivent chercher des objectifs communs en
commençant par préciser leurs objectifs respectifs qui sont actuellement flous et ambigus à cause
des fluctuations économiques. Certes, ces autorités ont voulu lutter ensemble contre l’inflation, mais
en même temps les pressions sociales les ont poussés à vouloir poursuivre d’autres objectifs qui en
sont contradictoires.172
Par exemple : relance ou austérité budgétaire ? Ciblage de taux d’intérêt ou de quantité monétaire
ou de crédit pour la politique monétaire ? De ce fait, malgré les possibilités d’ajustement, un
programme monétaire est nécessaire. Toutefois, comme les objectifs ne sont pas forcément atteints,
maintenir les efforts actuels est prioritaire.
Les décisions de ces autorités ne peuvent pas converger vers un point commun si les efforts de
dialogue actuels ne se poursuivent pas. Même si les responsables de chaque secteur économique
se réunissent lors des cadrages macroéconomiques, lors de l’élaboration de la Loi de Finances, il est
172 Cf. Graphique n°24 : Carré magique de Madagascar
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
80
temps de créer un grand comité. Ce Grand Comité représentera les grands secteurs, ayant pour
mission d’analyser les rapports du Comité de Liquidité et des cellules budgétaires, d’évaluer les
réalisations mensuelles, et de maintenir en vigueur les objectifs communs ; et d’appuyer les efforts
entrepris au niveau du Comité de liquidité hebdomadaire. Ce comité comprendra le Secteur réel
représenté par l’INSTAT, le Secteur monétaire représenté par la BCM, le secteur Public représenté
par le MFB, le Secteur extérieur représenté par la DSE de la BCM, la Primature, la Présidence,
l’APB.173 L’envoi des notes et procès verbaux devraient continuer, mais le dialogue direct entre les
entités est aussi une nécessité.
2.1.2 Respecter l’indépendance de chaque institution
Certes, le dialogue permet aux entités de rapporter leurs propres réalisations, leurs
prochaines prévisions ; mais leur indépendance respective ne devrait pas être modifiée. Chaque
entité a le droit d’apporter des conseils stratégiques tout en n’influençant pas les actions des autres.
Toutefois, leurs actions doivent converger vers les objectifs communs. Quiconque qui ose détourner
les accords a le devoir de présenter ses motifs fondés, avec une issue qui servira de Plan B pour
atteindre le même objectif vers la fin de l’année.
2.1.3 Se positionner dans un courant de pensée économique précis
Par ailleurs, la politique budgétaire et la politique monétaire menées actuellement ne
s’intègrent pas dans un même courant économique même si elles luttent ensemble contre l’inflation
actuelle.
Les acteurs budgétaires adoptent à la fois la politique keynésienne et la politique
néoclassique en voulant intervenir sur le marché et pratiquer une austérité budgétaire, en voulant des
relances fiscales tout en restreignant le déficit public. Pour être plus précis, ils adoptent une relance
fiscale pour ne pas évincer le secteur privé. Afin de ne pas voir le prix sur le marché en hausse, ils
interviennent sur le marché réel (subvention du pétrole, etc.). D’autre part, ils optent pour une
austérité budgétaire, afin de réduire le niveau de déficit public. Cette politique d’austérité suit la
logique du budget équilibré à travers le budget programme. Ce principe de budget équilibré est
souvent recommandé par les autorités monétaires car il permet de lutter contre l’inflation.
Quant aux autorités monétaires, étant chargées de stabiliser le prix, elles adoptent une
politique à la fois monétariste et keynésienne, tout en essayant de comprendre les théories des
anticipations rationnelles des nouveaux classiques.
En conséquence, afin de trouver des terrains d’entente, les entités devraient connaître les
explications économiques respectives fournies par leur courant économique respectif en vue de
chercher les origines des chocs conjoncturels, les solutions possibles préconisées. C’est par la suite
173 Il faut noter que les ménages et les entreprises sont à la fois des sujets et des objets. Sans ces acteurs, toutes décisions budgétaires et monétaires seraient inutiles. Mais l’étude préconise un comité composé des principaux responsables de la stabilité macroéconomique. Ainsi, ne pas inclure les ménages et les entreprises dans le grand comité ne devrait pas être un obstacle vue que les banques détiennent les patrimoines de ces derniers, et que ce sont ces mêmes banques qui sont les premières concernées dans le mode de financement de l’économie.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
81
LM1
IS1 IS2
qu’il faudrait transposer ces théories dans la réalité, en essayant de déterminer les failles respectives,
les phénomènes inexpliqués par les théories, et élire ensemble les stratégies à mettre en œuvre. De
plus, la théorie monétariste et la théorie keynésienne s’opposent. Il est ainsi nécessaire de connaître
dans quel environnement économique le pays se trouve.
2.2 Policy mix adéquat pour Madagascar : Politique budgétaire expansive et Politique
monétaire neutre- expansive
La courbe suivante est une proposition de Policy Mix qui pourrait être convenable pour
Madagascar (IS2 et LM2):
Graphique 39: Policy mix malagasy
i
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Source : Graphique établi par l’auteur
Il est temps pour Madagascar de sortir d’une politique économique pro-cyclique. Certes, les
risques d’inflation sont plus grands, si à l’heure actuelle les politiques économiques devenaient
expansives, mais les effets négatifs de la crise devraient être anéantis par l’intervention des autorités
budgétaires et des autorités monétaires.
Attendu que si Madagascar était en régime de change fixe, la politique budgétaire seule serait
efficace. Si le pays était en flottement pur, la politique monétaire serait la seule issue.
Mais comme Madagascar est actuellement en régime de change à flottement dirigé, la coordination
de la politique budgétaire et de la politique monétaire serait la seule solution. De plus, même si la
crise a été déclenchée par le désordre politique, l’économie malagasy a été longtemps confrontée à
la fois aux chocs de demande et chocs d’offre, sans compter les chocs exogènes.
Le principal problème économique actuel est la faiblesse du financement de l’économie. C’est la
raison pour laquelle, l’investissement ne réagit pas à la variation du taux d’intérêt, d’autant plus
qu’il est très faible. La politique monétaire ne peut pas avoir d’effets sur le PIB réel car la courbe
LM2
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
82
IS malagasy est verticale. Toutefois, si celle- ci et la politique budgétaire bougent ensemble,
l’économie malagasy pourrait trouver une meilleure situation.
La politique budgétaire restrictive n’est pas efficace pour réguler la conjoncture, eu égard à cette
restriction qui va conduire à la baisse du revenu global. Si la politique monétaire qui l’accompagnait
était restrictive, la situation va s’aggraver car le taux d’intérêt va augmenter et l’investissement privé
ne sera pas stimulé autant que prévu.
Cette recherche propose alors la poursuite de la relance fiscale du Gouvernement, la relance
des investissements publics afin de permettre aux secteurs gravement touchés par la crise de se
restructurer, tout en réduisant les dépenses ostentatoires de l’Etat, car « l’austérité généralisée n’est
pas une solution ».174 Paul KRUGMAN ajoute que : « L’austérité est une chimère ».175 Toutefois, du
point de vue objectif, relever les salaires des fonctionnaires devient des sources de perturbations au
niveau du système macroéconomique alors que l’offre interne est insuffisante. L’augmentation des
salaires peut devenir une source de tensions inflationnistes. Mais en même temps, le Gouvernement
devrait augmenter les dépenses d’investissements productifs et accroître son niveau d’endettement
public pour récupérer les secteurs porteurs.
Tant et si bien que la politique budgétaire proposée dans cette recherche est expansive, mais de la
manière la plus modérée possible.
Quant à la politique monétaire qui devrait soutenir la politique budgétaire, elle ne devrait pas
être restrictive, même si techniquement elle est actuellement expansive. Certes, les non- interventions
de la BCM actuelle signifient une expansion monétaire, mais cette expansion ne sort pas du circuit
bancaire. Cela explique la baisse automatique de l’inflation. Ainsi, la BCM devrait agir, en laissant une
partie de l’expansion monétaire sortir de ce circuit, afin de soutenir la politique budgétaire, pour que
l’investissement réagisse au taux d’intérêt.
Pour ce faire, une étude sur la facilitation de l’accès aux crédits en faveur des micro- finances s’avère
être intéressante. Sous prétexte que, ces dernières empruntent auprès des banques primaires.
Comme les banques primaires sont actuellement averses aux risques, les micro- finances sont
obligées d’emprunter à un taux plus élevé, avec un taux de risque élevé. Néanmoins, ces micro-
finances sont les plus proches des ménages et PME malagasy. Donc, la facilitation de l’accès aux
crédits auprès de ces micro- finances pourrait aider les ménages à relancer leurs activités. Toutefois,
174 D’après les Alternatives Economiques n° 316, « Pour l'économiste et chroniqueur américain Paul Krugman, les difficultés des Etats-Unis et de l'Europe n'ont rien d'original ; nous avons connu les mêmes après l'effondrement de 1929 et on a alors compris que l'austérité généralisée n'était pas la bonne réponse. Pourtant, nous réitérons les mêmes erreurs. Krugman part donc en guerre contre les "austériens", une tribu de gens très sérieux, à la tête de nombreux pays, de banques centrales et de départements d'économie, qui affirment qu'une austérité généralisée est le remède qu'il nous faut. Faux, reprend l'auteur. » (http://www.alternatives-economiques.fr) septembre 2012 175 New York Times, Avril 2011
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
83
une étude sérieuse devrait se faire au niveau de la confiance de la BCM auprès de ces micro-
finances.
En définitif, la politique budgétaire expansive devrait être accompagnée d’une politique monétaire à
la fois neutre et expansive, car des fois, à un certain temps, il faut que la BCM reste neutre pour
laisser la politique budgétaire prendre ses effets sur le PIB réel ; et d’autre part, laisser certaines
expansions sortir du circuit bancaire tout en tenant compte de l’objectif de stabilité des prix.
2.3 Faire croire aux agents économiques la volonté de relance économique
Keynes explique que des effets psychologiques peuvent apparaître lors des modifications apportées
tant au niveau des instruments budgétaires que monétaires. Réviser le taux directeur peut être une
solution psychologique, permettant aux agents économiques de croire en la relance économique,
tout en procédant aux relances fiscales. Mais à condition qu’il existe une réforme au niveau du mode
de financement de l’économie.
Il peut aussi être envisagé une solution de « deal » entre l’Etat, la BCM et les banques de financer
l’économie en contre- partie d’avantages en termes de changes. 176
Afin d’atténuer les tensions inflationnistes, il est toujours préférable que l’Etat subventionne le pétrole.
Mais afin de s’assurer de sa solvabilité, la BCM et le Gouvernement devrait établir une convention. La
BCM devrait continuer à acheter les dettes de l’Etat, en essayant la titrisation des créances nettes de
l’Etat à la BCM sur les dépenses en pétrole.
Ensuite, le niveau de crédit à l’économie, permettant la relance des activités économiques devrait
être mis au centre de l’analyse du Grand Comité cité supra. L’envoi de signal au secteur privé n’est
pas seulement dans la responsabilité du secteur monétaire, chaque secteur en est concerné vues les
interrelations macroéconomiques.
En ce qui concerne la surliquidité bancaire, elle pourrait être versée dans un Fonds économique et
social, qui est à créer.
2.4 Les conditions supplémentaires
Enfin, il existe des conditions de réussite du Policy mix malagasy :
176 Deal : un mot anglais qui signifie Négociation
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique
84
2.4.1 Instaurer un cadre institutionnel fiable
Afin d’éviter les divergences des pôles du Policy Mix malagasy, il est impératif d’instaurer un bon état
institutionnel au sein de chaque entité. Les autorités ont le devoir de connaître la vérité économique,
et de surpasser les chiffres parce que l’illusion technique est bien réelle.
2.4.2 Poursuivre les efforts dans la coordination et le dialogue :
Il est nécessaire de multiplier ses efforts en visant la rapidité des procédures entre les entités (par
exemple dans le cas d’un retard d’envoi de la situation budgétaire par décade par le Trésor entraîné
par des pannes techniques peut provoquer des difficultés de prévisions au sein de la DCR.);
encourager les efforts entrepris dans la coordination des marchés des BTA et du Comité de Liquidité.
Ainsi, il est nécessaire d’ouvrir le dialogue entre les entités.
2.4.3 Volonté politique des dirigeants
Les décisions en matière de politique économique ne sont efficaces que si les autorités n’ont pas la
volonté politique. Ainsi, la résorption de cette crise politique est une des conditions les plus urgentes.
2.4.4 Restaurer le climat d’investissement malagasy
Certes, cette condition est difficile, mais afin d’inciter les investisseurs étrangers, considérer la main
d’œuvre malagasy en tant qu’avantages comparatifs serait une issue.
2.4.5 Essayer de favoriser la concurrence bancaire
Grâce à l’assouplissement de la mobilisation de l’épargne, la transformation de l’épargne en
investissement pourrait devenir une source de croissance économique. Il faut aussi procéder à des
études quant à l’entrée de nouvelles banques dans le système bancaire.
Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise pol itique ••1------
CONCLUSION
La coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire est une des solutions
applicables pour Madagascar afin de sortir de cette crise. Certes, les théories économiques ne sont
pas souvent vérifiées dans le contexte économique malagasy, et certains phénomènes ne peuvent
pas être expliqués à travers les chiffres; mais les décisions d'interventions des autorités influent les .
activités économiques.
Comment obtenir une meilleure coordination de la politique budgétaire et de la politique
monétaire? Cette étude a apporté des séries de réponses. Les stratégies de politiques économiques
doivent s'orienter vers la connaissance plus profonde des réalités économiques malagasy, et essayer
de surpasser les analyses au- delà des chiffres. Pour ce faire, des séries de diagnostics doivent être
menées en matière de politique budgétaire et de politique monétaire, vue leur dominance dans les
grands secteurs macroéconomiques (Secteur réel, Extérieur, Public et Monétaire) . La coordination ne
pourra pas être mise en place sans connaître son importance, ses avantages, ses inconvénients. Il ne
faut pas toutefois nier l'existence des efforts déjà réalisés par les acteurs budgétaires et les autor ités
monétaires en matière de Policy mix, même si celui observé actuellement se revêt sous la forme d'un
« trade- off". Multiplier ces efforts figure donc parmi les priorités, afin de converger vers des objectifs
communs.
En outre, l'économie n'est pas financée convenablement. L'investissement ne réagit pas aux
variations du taux d'intérêt directeur. Les banques ne préfèrent pas la liquidité car le système
bancaire est en surliquidité. Toutefois, ces surliquidités bancaires peuvent être stimulées afin de
devenir une source d'investissement à court terme . Face à sa politique d'austérité budgétaire, le
Gouvernement n'active pas les investissements publics afin d'améliorer les infrastructures
économiques. L'économie malagasy est épuisée. Cette faiblesse a été démontrée par les indicateurs
de conjoncture, ainsi que l'évolution de certaines variables telles que le crédit à l'économie.
Néanmoins, quelques contraintes ont perturbé l'étude. D'abord, à propos des fondements de
la coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire, il est nécessaire d 'effectuer des
études économétriques (dix ans au minimum), de choisir des modèles pertinents. Pourtant , faute de
temps, et de la longue période pour l'accomplissement de cette étude économétrique, celle- ci n'a
pas été mise en œuvre. La partie théorique a dû se conformer aux théories économiques, et aux
résultats de réflexions des techniciens en matière de politique budgétaire et de politique monétaire.
Ensuite, en ce qui concerne les diagnostics économiques, et la mise en œuvre de la coordination,
certaines données n'ont pas été disponibles, d'autres ont été confidentielles. De plus, il a été
impossible d'estimer le modèle pour le cas de Madagascar, vue la pénurie d 'étude dans ce domaine.
Pour terminer, le Policy Mix considéré comme solution dans cette recherche, a des limites en
termes d'efficacité. Les prochaines recherches seront axées sur les questions suivantes: Que faire
pour surmonter les limites du Policy mix afin de faciliter sa mise en œuvre? Quels seront les effets de
ce Policy mix sur le financement de l'économie malagasy?
85
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cadre du modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012, Document de
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ANNEXE 1 : MESURES FISCALES
ANNEXE 2 : TABLEAU DE CALCUL
ANNEXE 3 : Organigramme de la MFB avec les quatre
principales directions : DGI, DGD, DGT, DGB
ANNEXE 4 : Organigramme de la Direction du Crédit (BCM)
ANNEXES
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Table des matières
INTRODUCTION .....................................................................................................................................................1
PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA COORDINATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE
LA POLITIQUE MONETAIRE .................................................................................................................................3
Chapitre 1 : Les points essentiels sur la coordination de la politique budgétaire et de la politique
monétaire .................................................................................................................................................... 3
Section 1 : Généralités sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire ....................................3
Section 2 : La politique budgétaire et la politique monétaire, liens avec les quatre grands secteurs
macroéconomiques. .......................................................................................................................................6
2.1 La politique budgétaire .................................................................................................................6
2.1.1 Définition et généralités sur la politique budgétaire ................................................................6
2.1.1.1 Définition .............................................................................................................................6
2.1.1.2 Instruments budgétaires.....................................................................................................6
2.1.1.3 La politique budgétaire : ....................................................................................................6
2.1.2 La politique budgétaire dans les théories économiques ........................................................6
2.1.2.1 Théorie du double déficit ....................................................................................................6
2.1.2.2 Théorie keynésienne du multiplicateur d’investissement, de la relance et du déficit
public 7
2.1.2.3 Théorie budgétaire du niveau des prix ou Fiscal Theory of the price Level : ...................8
2.2 La politique monétaire ..................................................................................................................8
2.2.1 Définition et généralités sur La politique monétaire ................................................................8
2.2.1.1 Définition .............................................................................................................................8
2.2.1.2 Instruments de la politique monétaire ................................................................................8
2.2.1.3 La politique monétaire : ......................................................................................................8
2.2.2 La politique monétaire dans Les théories économiques: .......................................................9
2.2.2.1 La théorie quantitative de la monnaie ................................................................................9
2.2.2.2 La théorie de la parité du pouvoir d’achat .........................................................................9
2.3 Interrelations macroéconomiques ................................................................................................9
2.3.1 Liens entre le secteur réel et la politique budgétaire ........................................................... 10
2.3.2 Liens entre le secteur extérieur et la politique budgétaire ................................................... 11
2.3.3 Liens entre le secteur réel et la politique monétaire ............................................................. 12
2.3.4 Liens entre le secteur extérieur et la politique monétaire ..................................................... 12
2.3.5 Liens entre le secteur monétaire et le secteur public ........................................................... 13
Chapitre 2 : Les principes du Policy- mix et ses liens avec le modèle IS- LM ....................................... 14
Section 1 : Aperçu théorique du Policy- mix et ses liens avec le Modèle IS- LM ...................................... 14
1.1 Le Policy Mix .............................................................................................................................. 14
1.2 Le modèle IS- LM et les politiques économiques ..................................................................... 15
1.2.1 Les hypothèses de base : ..................................................................................................... 15
1.2.2 Les fondements du modèle : ................................................................................................ 16
1.2.2.1 Sur le marché des produits ............................................................................................. 16
1.2.2.2 Sur le marché de la monnaie .......................................................................................... 16
1.2.3 Equilibre général sur le marché ............................................................................................ 17
1.2.3.1 Equilibre Général ............................................................................................................. 17
1.2.3.2 Trappe à la liquidité ......................................................................................................... 18
1.2.3.3 IS verticale ....................................................................................................................... 18
1.2.3.4 LM verticale ...................................................................................................................... 19
1.2.3.5 IS horizontale ................................................................................................................... 19
1.2.3.6 Cas où IS et LM se superposent ..................................................................................... 20
Section 2 : Les effets du Policy- Mix sur le modèle IS- LM ......................................................................... 20
2.1 Politique budgétaire et politique monétaire expansives ........................................................... 22
2.1.1 Effets de la combinaison ....................................................................................................... 22
2.1.2 Avantages : ............................................................................................................................ 22
2.1.3 Inconvénients ........................................................................................................................ 22
2.2 Politique budgétaire expansive et politique monétaire restrictive ............................................ 23
4.2.1 Effets de la combinaison: ...................................................................................................... 23
4.2.2 Avantages : ............................................................................................................................ 23
4.2.3 Inconvénients : ...................................................................................................................... 23
2.3 Politique budgétaire restrictive et politique monétaire expansive ............................................ 23
2.3.1 Effets de la combinaison : ..................................................................................................... 23
2.3.2 Avantages .............................................................................................................................. 24
2.3.3 Inconvénients ........................................................................................................................ 24
2.4 Politique budgétaire et politique monétaire restrictives ............................................................ 24
2.4.1. Effets de la combinaison: ...................................................................................................... 24
2.4.2. Avantages : ............................................................................................................................ 25
2.4.3. Inconvénients : ...................................................................................................................... 25
2.5 Remarque : Les autres scénarios de Policy mix ....................................................................... 26
PARTIE 2 : LA COORDINATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE LA POLITIQUE MONETAIRE
DANS LA PRATIQUE : ................................................................................................................................... 29
Chapitre 1 : Contexte économique du pays ............................................................................................ 30
Section 1 : Domaine de définition de l’étude .............................................................................................. 30
Section 2 : Diagnostics économiques et réalités à Madagascar ............................................................... 31
2.1 Brève présentation du pays ....................................................................................................... 31
2.2 Le contexte politique, institutionnel et social ............................................................................ 31
2.3 Les performances économiques de Madagascar avant et après la crise de 2009 ................ 32
Section 3 : Les politiques macroéconomiques appliquées depuis 2009 – Observations et Analyse des
secteurs : public et monétaire ..................................................................................................................... 41
3.1 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique budgétaire depuis 2009 ............................... 41
3.1.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique budgétaire ...................................................... 41
3.1.2 Politiques budgétaires appliquées depuis 2009 (cf. LF depuis 2009) ................................. 42
3.1.2.1 En matière de dépenses publiques : .............................................................................. 46
3.1.2.2 En matière de recettes publiques : ................................................................................. 46
3.1.2.3 En matière de déficit public ............................................................................................. 47
3.2 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique monétaire actuelle ........................................ 48
3.2.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique monétaire ....................................................... 48
3.2.2 Politiques monétaires appliquées depuis 2009 .................................................................... 48
3.2.2.1 Diagnostic sur l’inflation .................................................................................................. 53
3.2.2.2 Diagnostic sur la surliquidité bancaire ............................................................................ 53
3.2.2.3 Diagnostic sur la Base monétaire ................................................................................... 53
3.2.2.4 Diagnostic sur la Masse monétaire ................................................................................. 53
3.2.2.5 Diagnostic sur le Crédit à l’économie ............................................................................. 53
3.3 Analyse des Effets de la crise de 2009 sur les deux politiques économiques ......................... 54
3.3.1 Le modèle IS - LM à Madagascar et Cohérence théorique ................................................. 54
3.3.1.1 Théories économiques et pratiques ............................................................................... 54
3.3.1.2 Le modèle IS-LM malagasy ............................................................................................. 57
3.3.2 Les effets de la crise de 2009 sur la mise en œuvre de la politique monétaire et de la
politique budgétaire ............................................................................................................................ 60
3.3.2.1 Instabilité du niveau d’imposition et de taxation : ........................................................... 60
3.3.2.2 La baisse du niveau du revenu de l’Etat ......................................................................... 61
3.3.2.3 La faiblesse du Taux de pression fiscale ........................................................................ 62
3.3.2.4 La faiblesse du niveau du déficit public .......................................................................... 62
3.3.2.5 L’inefficacité du taux directeur ........................................................................................ 63
3.3.2.6 Le maintien du même du coefficient des réserves obligatoires : taux depuis dix ans .. 63
3.3.2.7 La faiblesse du nombre d’opérations d’Open Market .................................................... 64
3.3.2.8 La faiblesse du niveau d’investissement public: ............................................................. 65
3.3.2.9 Financement d’une partie du déficit par l’emprunt bancaire : le marché des BTA ....... 65
3.3.2.10 Ponction naturelle de liquidité ....................................................................................... 66
3.3.2.11 Diminution des financements extérieurs en matière de prêts relatifs aux projets
d’investissements ........................................................................................................................... 67
3.3.2.12 Apparition de programmes monétaires susceptibles d’ajustement ............................. 67
3.3.2.13 Surliquidité bancaire élevée .......................................................................................... 67
3.3.2.14 Autre phénomène : ........................................................................................................ 68
3.3.2.15 Les effets de la crise sur la coordination des deux politiques ...................................... 68
Section 4 – Nécessité de la coordination à Madagascar ........................................................................... 70
4.1 La courbe IS LM à Madagascar proche de la verticale ............................................................ 70
4.2 Déductions des problèmes à partir des diagnostics ................................................................ 70
4.2.1 Le dilemme inflation- chômage ............................................................................................. 70
4.2.2 Divergence en matière de courant de pensée économique ................................................ 71
4.2.3 Inefficacité de la politique monétaire sur le PIB réel ............................................................ 71
4.2.4 Inefficacité de la politique budgétaire restrictive sur la croissance économique ................ 71
4.2.5 Problème de choix économiques ......................................................................................... 72
4.2.6 Difficultés au niveau des aides extérieures ........................................................................... 72
Chapitre 2 : Modalités de mise en œuvre du Policy Mix à Madagascar ................................................. 74
Section 1 – Regard sur les efforts de coordination constatés depuis la crise de 2009 ............................. 74
1.1 Les réformes dans les procédures ............................................................................................ 74
1.2 Le Comité de Liquidité : la plateforme de concertation ............................................................ 74
1.2.1 Simulation des Réalisations- Période 08 à 15 novembre 2012 ............................................ 75
1.2.1 Simulation des prévisions pour la prochaine période .......................................................... 77
1.2.2 Simulation de dialogue entre les acteurs de la politique budgétaire et de la politique
monétaire : .......................................................................................................................................... 77
1.2.3 Simulation de la Base monétaire .......................................................................................... 78
1.3 La coordination des marchés .................................................................................................... 78
Section 2- Les recommandations ............................................................................................................... 79
2.1 Résoudre les divergences entre la politique budgétaire et la politique monétaire à travers le
positionnement en termes de courants de pensée économique, les objectifs, le respect de leur
indépendance respective ........................................................................................................................ 79
2.1.1 Rechercher des objectifs communs ..................................................................................... 79
2.1.2 Respecter l’indépendance de chaque institution ................................................................. 80
2.1.3 Se positionner dans un courant de pensée économique précis ......................................... 80
2.2 Policy mix adéquat pour Madagascar : Politique budgétaire expansive et Politique monétaire
neutre- expansive .................................................................................................................................... 81
2.3 Faire croire aux agents économiques la volonté de relance économique .............................. 83
2.4 Les conditions supplémentaires................................................................................................ 83
2.4.1 Instaurer un cadre institutionnel fiable .................................................................................. 84
2.4.2 Poursuivre les efforts dans la coordination et le dialogue : ................................................. 84
2.4.3 Volonté politique des dirigeants ........................................................................................... 84
2.4.4 Restaurer le climat d’investissement malagasy .................................................................... 84
2.4.5 Essayer de favoriser la concurrence bancaire ..................................................................... 84
CONCLUSION ..................................................................................................................................................... 85
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES