Psychologie Cognitive 2006 - 2007. P. Lemaire (1999). Psychologie Cognitive. Bruxelles: De Boeck...
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Psychologie CognitivePsychologie Cognitive
2006 - 20072006 - 2007
P. Lemaire (1999). P. Lemaire (1999). Psychologie CognitivePsychologie Cognitive. Bruxelles: De Boeck . Bruxelles: De Boeck UniversitéUniversité
D.L. Medin, B.H. Ross & A.B. Markman (2000). D.L. Medin, B.H. Ross & A.B. Markman (2000). Cognitive Cognitive PsychologyPsychology. Orlando: Harcourt. Orlando: Harcourt
M.W. Eysenck & M.T. Keane (2000). M.W. Eysenck & M.T. Keane (2000). Cognitive Psychology. A Cognitive Psychology. A student’s handbookstudent’s handbook. Hove: Erlbaum. Hove: Erlbaum
I.I. Introduction:Introduction:A. Fondements théoriques de la psychologie cognitiveA. Fondements théoriques de la psychologie cognitiveB. Langage et cognition: spécificité et interactionsB. Langage et cognition: spécificité et interactions
II. Le degré d’universalité des capacités cognitives: rII. Le degré d’universalité des capacités cognitives: rôle de ôle de l’éducation, en particulier de la litéracie, et de la culturel’éducation, en particulier de la litéracie, et de la culture
III. L’organisation du système sémantiqueIII. L’organisation du système sémantique
IV. La métaphore: figure de langage et instrument cognitifIV. La métaphore: figure de langage et instrument cognitif
V. Rationalité et raisonnement; prise de décisionV. Rationalité et raisonnement; prise de décision
VI. Relations entre cognition et affect (émotions, humeurs)VI. Relations entre cognition et affect (émotions, humeurs)
VI. Cognition et musique (traitement dimensionnel et codes)VI. Cognition et musique (traitement dimensionnel et codes)
I. IntroductionI. Introduction
A. Fondements théoriques de la psychologie A. Fondements théoriques de la psychologie cognitivecognitive
Psychologie cognitive : science qui étudie la représentation et le Psychologie cognitive : science qui étudie la représentation et le traitement de l’information par les organismes complexes traitement de l’information par les organismes complexes
(la connaissance au sens large)(la connaissance au sens large)
Cherche à spécifier l'architecture du système cognitif et les régularités Cherche à spécifier l'architecture du système cognitif et les régularités présentes dans son fonctionnement.présentes dans son fonctionnement.
ReprésentationsReprésentations: états du système; : états du système; processusprocessus: opérations qui les transforment: opérations qui les transforment
Cycles perception - actionCycles perception - action: interprétation de l’entrée sensorielle; attention; : interprétation de l’entrée sensorielle; attention; perception consciente; stockage dans différents systèmes de mémoire; perception consciente; stockage dans différents systèmes de mémoire; processus de raisonnement et de prise de décision.processus de raisonnement et de prise de décision.
Intervention du langage (communication et parole interne) : la Intervention du langage (communication et parole interne) : la psycholinguistique cognitivepsycholinguistique cognitive
Interactions avec les émotions et les affects, voire les caractéristiques de Interactions avec les émotions et les affects, voire les caractéristiques de personnalitépersonnalité
Percepts et conceptsPercepts et concepts
Quelle que soit l'origine des concepts, un concept n'est Quelle que soit l'origine des concepts, un concept n'est pas une espèce particulière de percept. pas une espèce particulière de percept.
Le concept permet de se dispenser du percept : le concept de Le concept permet de se dispenser du percept : le concept de conservation du nombre, par exemple, permet de remplacer conservation du nombre, par exemple, permet de remplacer l'acte de comptage par une représentation qui peut être mise l'acte de comptage par une représentation qui peut être mise en rapport avec d'autres représentations de même nature. en rapport avec d'autres représentations de même nature. On distingue donc entre perception et cognition au sens On distingue donc entre perception et cognition au sens strict.strict.
— — Pourquoi la perception ne peut-elle pas être Pourquoi la perception ne peut-elle pas être « directe »?« directe »?
Lorsque deux états sont Lorsque deux états sont corréléscorrélés (= lorsque l'un contient de (= lorsque l'un contient de l'information sur l'autre), l'organisme peut utiliser l'occurrence de l'information sur l'autre), l'organisme peut utiliser l'occurrence de
l'un pour appréhender l'autre; pour lui, le 1er spécifie le 2d.l'un pour appréhender l'autre; pour lui, le 1er spécifie le 2d.
Relation ontologique (à propos de l'être):Relation ontologique (à propos de l'être): "contenir de l'information "contenir de l'information sur", elle est symétriquesur", elle est symétrique
Relation épistémique (à propos de la connaissance):Relation épistémique (à propos de la connaissance): "spécifier", elle "spécifier", elle est asymétrique. est asymétrique.
Par ex., les propriétés d'une surface sont corrélées avec les Par ex., les propriétés d'une surface sont corrélées avec les propriétés de la lumière qu'elle renvoie. Les propriétés de la propriétés de la lumière qu'elle renvoie. Les propriétés de la lumière contiennent de l'information sur les propriétés de la lumière contiennent de l'information sur les propriétés de la surface, et vice-versa. surface, et vice-versa. Mais aucun organisme n’utilise les propriétés de la surface pour Mais aucun organisme n’utilise les propriétés de la surface pour appréhender la structure de la lumière. Les organismes utilisent appréhender la structure de la lumière. Les organismes utilisent les propriétés de la lumière pour spécifier la structure de la les propriétés de la lumière pour spécifier la structure de la surface. surface. Qu'est-ce qui détermine la Qu'est-ce qui détermine la directiondirection de la spécification? C'est la de la spécification? C'est la nature des détecteurs ou transcodeurs dont l'organisme dispose.nature des détecteurs ou transcodeurs dont l'organisme dispose.
Notre organisme a des transcodeurs pour la lumière, non Notre organisme a des transcodeurs pour la lumière, non pour la surface, ce qui est facile à démontrer. Il nous faut pour la surface, ce qui est facile à démontrer. Il nous faut
des situations où des situations où un seulun seul des facteurs est présent. des facteurs est présent.
Dans l’Dans l’hologrammehologramme, la lumière est présente mais pas la surface. , la lumière est présente mais pas la surface. L'hologramme montre que, pour autant que les propriétés de la L'hologramme montre que, pour autant que les propriétés de la lumière ne soient pas affectées, notre perception de la surface ne lumière ne soient pas affectées, notre perception de la surface ne l'est pas non plus.l'est pas non plus.
Pour que seule la surface soit présente, il ne faut pas de dispositif Pour que seule la surface soit présente, il ne faut pas de dispositif spécial, il suffit d'spécial, il suffit d'éteindreéteindre la lumière. Le résultat est évidemment, la lumière. Le résultat est évidemment, par opposition à celui de la situation précédente, qu'on ne voit par opposition à celui de la situation précédente, qu'on ne voit plus la surface.plus la surface.
La détection de la lumière est donc La détection de la lumière est donc causalement nécessairecausalement nécessaire (sauf (sauf dans certains états de l'organisme, par exemple quand on rêve) dans certains états de l'organisme, par exemple quand on rêve) et et suffisantesuffisante pour la perception visuelle de la surface. pour la perception visuelle de la surface.
L'organisme enregistre d'abord les propriétés de la lumière et L'organisme enregistre d'abord les propriétés de la lumière et utilise ensuite la utilise ensuite la connaissanceconnaissance (généralement implicite) des (généralement implicite) des
corrélations qui lient ces propriétés à celles de la surface pour corrélations qui lient ces propriétés à celles de la surface pour dériver celles-ci.dériver celles-ci.
Il faut postuler des processus qui rendent compte de la transition du Il faut postuler des processus qui rendent compte de la transition du prélèvement des propriétés de la lumière à la perception des prélèvement des propriétés de la lumière à la perception des propriétés de la surface. La seule existence de la corrélation propriétés de la surface. La seule existence de la corrélation n'implique pas que l'organisme la connan'implique pas que l'organisme la connaît et la ît et la prend comme prend comme informative dans une situation particulière. informative dans une situation particulière.
On ne prélève pas la corrélation, la corrélation ne peut avoir des On ne prélève pas la corrélation, la corrélation ne peut avoir des conséquences qu'à condition d'être conséquences qu'à condition d'être mentalement représentéementalement représentée. .
Le processus perceptif est donc un processus qui tient compte à la Le processus perceptif est donc un processus qui tient compte à la fois (1) de la représentation des propriétés prélevées et (2) de la fois (1) de la représentation des propriétés prélevées et (2) de la représentation d'une corrélation.représentation d'une corrélation.
Deux conceptions du traitement de l’information:Deux conceptions du traitement de l’information:
— — ChaChaîne plus ou moins linîne plus ou moins linééaire dans un sens ascendant ou aire dans un sens ascendant ou « bottom-up »« bottom-up »
— — SimultanSimultanééititéé de processus et possibilit de processus et possibilitéé de boucles (par exemple de boucles (par exemple dans la mdans la méémoire de travail) et d’interactions entre sous-systèmes moire de travail) et d’interactions entre sous-systèmes soit au msoit au mêême niveau (par exemple, entre représentations me niveau (par exemple, entre représentations phonologiques et orthographiques lors de la reconnaissance des phonologiques et orthographiques lors de la reconnaissance des mots) soit d’un niveau supmots) soit d’un niveau supéérieur à un niveau infrieur à un niveau inféérieur (traitement rieur (traitement « top-down »)« top-down »)
——La connectivitLa connectivitéé c céérréébralebrale
I. IntroductionI. Introduction
B. Langage et cognition: spécificité et interactionsB. Langage et cognition: spécificité et interactions
Spécificité du langageSpécificité du langage
Spécificité des représentations Spécificité des représentations versusversus spécificité des spécificité des processus processus
Spécificité développementale: précocité du développement Spécificité développementale: précocité du développement du langage par rapport au développement cognitif, ou en du langage par rapport au développement cognitif, ou en
tout cas indépendance.tout cas indépendance.
Perception de la parole: Perception de la parole:
— — 2 mois: le bébé distingue entre langues appartennant à des classes 2 mois: le bébé distingue entre langues appartennant à des classes rythmiques différentes: (Nazzi et al., 1998; Christophe & Morton, rythmiques différentes: (Nazzi et al., 1998; Christophe & Morton, 1998)1998)
— — A partir de 5 mois il commence à réagir à des caractéristiques A partir de 5 mois il commence à réagir à des caractéristiques propres à sa langue maternellepropres à sa langue maternelle
— — 6 mois: catégories vocaliques de cette langue (Kuhl et al., 1992)6 mois: catégories vocaliques de cette langue (Kuhl et al., 1992)
— — 9 mois: sensibilité, chez le futur anglophone, au modèle accentuel 9 mois: sensibilité, chez le futur anglophone, au modèle accentuel fort-faible (fort-faible (CARCARpet), vs faible-fort (gipet), vs faible-fort (giRAFFERAFFE) (Jusczyk et al., ) (Jusczyk et al., 1993)1993)
Production de la parole:Production de la parole:
— — babillage (indépendant de l’importance des stimulations babillage (indépendant de l’importance des stimulations verbales et cognitives) et sa diversificationverbales et cognitives) et sa diversification
— — mots isolésmots isolés
— — combinaisons de deux mots (quand lexique > 150 mots)combinaisons de deux mots (quand lexique > 150 mots)
— — structures morpho-syntaxiquesstructures morpho-syntaxiques
Détermination biologique du langage parlé: Détermination biologique du langage parlé:
1. Filles plus précoces que les garçons (maturation du cerveau plus 1. Filles plus précoces que les garçons (maturation du cerveau plus précoce).précoce).
2. Corrélation entre la production de mots par l’enfant et l’habileté 2. Corrélation entre la production de mots par l’enfant et l’habileté cognitive de la mère est plus élevée pour la mère biologique (.36) que cognitive de la mère est plus élevée pour la mère biologique (.36) que pour la mère adoptive (-.15) (Hardy-Brown & Plomin, 1985)pour la mère adoptive (-.15) (Hardy-Brown & Plomin, 1985)
3. Acquisition de la plupart des règles grammaticales : l’étendue des 3. Acquisition de la plupart des règles grammaticales : l’étendue des interactions verbales a peu d’importance (Hoff-Ginsberg & Schatz, interactions verbales a peu d’importance (Hoff-Ginsberg & Schatz, 1982)1982)
— — Les troubles spécifiques du langage affectant surtout Les troubles spécifiques du langage affectant surtout l’acquisition de la grammaire sont plus fortement associés chez l’acquisition de la grammaire sont plus fortement associés chez les jumeaux homozygotes que chez les hétérozygotesles jumeaux homozygotes que chez les hétérozygotes
— — Laura (Yamada, 1990) : QI de 41 et mémoire à court terme Laura (Yamada, 1990) : QI de 41 et mémoire à court terme très faible, mais produit des structures syntaxiques très faible, mais produit des structures syntaxiques complexescomplexes
— — Christopher (Smith & Tsimpli, 1995) : QI (Raven) = 75, Christopher (Smith & Tsimpli, 1995) : QI (Raven) = 75, capacités visuelles et motrices très déficitaires, mais il parle, capacités visuelles et motrices très déficitaires, mais il parle, lit et écrit dans 15 langues au moinslit et écrit dans 15 langues au moins
— — Syndrome de Williams (lacunes dans plusieurs gènes du Syndrome de Williams (lacunes dans plusieurs gènes du chromosome 7): patron de capacités linguistiques (production chromosome 7): patron de capacités linguistiques (production fluente de phrases complexes incorporant des mots érudits) fluente de phrases complexes incorporant des mots érudits) clairement supérieur à d’autres capacités, comme clairement supérieur à d’autres capacités, comme arithmétique, dessin et résolution de problèmesarithmétique, dessin et résolution de problèmes
——> Tous ces faits montrent qu’on ne peut pas > Tous ces faits montrent qu’on ne peut pas expliquer l’acquisition du langage sur la base d’un expliquer l’acquisition du langage sur la base d’un processus cognitif général, c’est-à-dire applicable à tous processus cognitif général, c’est-à-dire applicable à tous les domainesles domaines
La conception selon laquelle l’acquisition du langage La conception selon laquelle l’acquisition du langage résulte uniquement des mêmes mécanismes généraux résulte uniquement des mêmes mécanismes généraux
d’apprentissage que les autres fonctions n’est plus acceptée d’apprentissage que les autres fonctions n’est plus acceptée
Pour J. Piaget, la permanence de l’objet était un prérequis de Pour J. Piaget, la permanence de l’objet était un prérequis de l’utilisation des mots, et pour H. Sinclair la capacité à l’utilisation des mots, et pour H. Sinclair la capacité à encastrer des objets conditionnait la capacité à encastrer des encastrer des objets conditionnait la capacité à encastrer des propositionspropositions
Mais cette théorie n’explique pas la précocité aussi bien de la Mais cette théorie n’explique pas la précocité aussi bien de la segmentation perceptive du flux de parole que de la segmentation perceptive du flux de parole que de la sensibilité des enfants aux mots et aux structures sensibilité des enfants aux mots et aux structures grammaticalesgrammaticales
Les théories actuelles de l’acquisition du langage Les théories actuelles de l’acquisition du langage considèrent que cette acquisition requiert des considèrent que cette acquisition requiert des processus processus
spécifiquesspécifiques qui ne dépendent pas du développement qui ne dépendent pas du développement cognitif, ce qui n’implique pas que le développement cognitif, ce qui n’implique pas que le développement
cognitif n’influence pas la rapidité et la qualité de cognitif n’influence pas la rapidité et la qualité de l’acquisitionl’acquisition
(cf. aussi influences socio-culturelles dans l’apprentissage (cf. aussi influences socio-culturelles dans l’apprentissage de la langue parlée et de la langue écrite)de la langue parlée et de la langue écrite)
Trois types de théories:Trois types de théories:
1. L’acquisition de la langue parlée se réalise à partir de 1. L’acquisition de la langue parlée se réalise à partir de mécanismes qui ne sont pas spécifiques au langage mais mécanismes qui ne sont pas spécifiques au langage mais
qui le deviennent. Au début, ces processus sont seulement qui le deviennent. Au début, ces processus sont seulement appropriés au langage mais finissent par devenir propres appropriés au langage mais finissent par devenir propres
au langage (au langage (exaptationexaptation))
Ex.: un mécanisme sensible au traitement de ce qui est séquentiel et Ex.: un mécanisme sensible au traitement de ce qui est séquentiel et disparaît rapidement (Karmiloff-Smith : l’évolution ne nous a pas disparaît rapidement (Karmiloff-Smith : l’évolution ne nous a pas dotés d’une grammaire mais de la capacité à l’acquérir)dotés d’une grammaire mais de la capacité à l’acquérir)
2. et 3. L’évolution de l’espèce humaine a conduit à la 2. et 3. L’évolution de l’espèce humaine a conduit à la formation de formation de capacités linguistiques innéescapacités linguistiques innées qui se qui se réalisent chez l’individu à travers son expérience.réalisent chez l’individu à travers son expérience.
Qu’est-ce qui est inné?Qu’est-ce qui est inné?
— Catégories syntaxiques, fondées sur des relations — Catégories syntaxiques, fondées sur des relations
(Pinker); opérations comme la récursivité (Chomsky et (Pinker); opérations comme la récursivité (Chomsky et Hauser)Hauser)
— Unités discrètes de la parole (gestes articulatoires), — Unités discrètes de la parole (gestes articulatoires), créées, au cours de l’évolution, à partir des créées, au cours de l’évolution, à partir des
caractéristiques physiques des organes vocaux et de la caractéristiques physiques des organes vocaux et de la capacité d’imitation vocale (Studdert-Kennedy) capacité d’imitation vocale (Studdert-Kennedy)
Lien entre perception et production de la parole à Lien entre perception et production de la parole à travers des systèmes de travers des systèmes de neurones miroirneurones miroir
L’écoute de mots ou de pseudo-mots L’écoute de mots ou de pseudo-mots contenant des consonnes linguo-palatales contenant des consonnes linguo-palatales (birra – berro) (birra – berro) provoque une augmentation des potentiels évoqués provoque une augmentation des potentiels évoqués moteurs enregistrés sur la langue moteurs enregistrés sur la langue par rapport à l ’écoute de fricatives labio-dentales par rapport à l ’écoute de fricatives labio-dentales (baffo – biffo) (Fadiga et al., 2002)(baffo – biffo) (Fadiga et al., 2002)
II. LeII. Le degré d’universalité des capacités cognitives: rdegré d’universalité des capacités cognitives: rôle ôle de l’éducation, en particulier de la litéracie, et de la de l’éducation, en particulier de la litéracie, et de la
cultureculture
LITERACY AND SCHOOLING EFFECTS ON LITERACY AND SCHOOLING EFFECTS ON
LANGUAGE AND COGNITIONLANGUAGE AND COGNITION
José Morais & Régine KolinskyJosé Morais & Régine Kolinsky
(2001, 2002, 2005)(2001, 2002, 2005)
Literacy is just an Literacy is just an additionaladditional system of information system of information processing, changing in no significant way the properties processing, changing in no significant way the properties
and the organization of the universal mindand the organization of the universal mind
Literacy promotes a Literacy promotes a new mode of thoughtnew mode of thought, characterized by , characterized by context-independent or abstract thinking, analytic context-independent or abstract thinking, analytic
reasoning, taxonomic classification of knowledge and a reasoning, taxonomic classification of knowledge and a new form of working memorynew form of working memory
Literate thinking
• The kinds of analysis involved in syllogism and in other forms of logic The kinds of analysis involved in syllogism and in other forms of logic are clearly dependent upon writing (J. Goody & I. Watt, 1968, p. 68).are clearly dependent upon writing (J. Goody & I. Watt, 1968, p. 68).
• Cultures with symbolic technologies push cognitive growth better, Cultures with symbolic technologies push cognitive growth better, earlier and longer than others (P. Greenfield & J. Bruner, 1969, p. 654).earlier and longer than others (P. Greenfield & J. Bruner, 1969, p. 654).
• As literacy is mastered, and a new stage of social and historical practice As literacy is mastered, and a new stage of social and historical practice is reached, major shifts occur in human mental activity radically is reached, major shifts occur in human mental activity radically affecting the structure of cognitive processes (A.R. Luria, 1976, p. 161).affecting the structure of cognitive processes (A.R. Luria, 1976, p. 161).
• The psychologist will realize that the language he uses to classify the The psychologist will realize that the language he uses to classify the operations of the mind is a literate language superimposed upon operations of the mind is a literate language superimposed upon primary modes of thinking that are not conceptual (E. Havelock, 1991, primary modes of thinking that are not conceptual (E. Havelock, 1991, p. 26).p. 26).
• Literacy is necessary for the forms of consciousness found in modern Literacy is necessary for the forms of consciousness found in modern Western thought (C.F. Feldman, 1991, p. 47).Western thought (C.F. Feldman, 1991, p. 47).
• Knowledge about linguistic meanings is a plausible candidate for a Knowledge about linguistic meanings is a plausible candidate for a literate mode of thought (D. Olson, 1996, p. 99).literate mode of thought (D. Olson, 1996, p. 99).
This history of the human mind is described by Merlin Donald (1993, p. 737) as involving “three major cognitive
transformations”, leading to “three human systems of memory representation”
“The third transition seems to have started (…) with the
invention of the first permanent visual symbols; and it is still under way” (p. 739). It “introduced external memory storage
and retrieval and a new working memory architecture” (p. 739).
Literacy plays an important but not exclusive role in this process
L. Vygotsky (1978):
the basic psychological processes (abstraction, generalization, inference) are universal and what the symbol systems affect is their functional organization
S. Scribner and M. Cole (1981), S. Scribner and M. Cole (1981), « The Psychology of Literacy »« The Psychology of Literacy »
Effects of literacy:Effects of literacy:
by comparing illiterate adults to "ex-illiterate" adultsby comparing illiterate adults to "ex-illiterate" adults(ex-illiterate adults are people who never attended school in (ex-illiterate adults are people who never attended school in
childhood but learned to read and write later on in special classes)childhood but learned to read and write later on in special classes)
Effects of schooling and education: Effects of schooling and education:
by comparing ex-illiterates, in other words literate but by comparing ex-illiterates, in other words literate but unschooled adults, to literate schooled adultsunschooled adults, to literate schooled adults
Morais, Cary, Alegria & Bertelson (1979)Morais, Cary, Alegria & Bertelson (1979)
DeletionDeletion AdditionAddition (mosa>osa) (osa>mosa)(mosa>osa) (osa>mosa)
Illiterates Illiterates 19%19% 19%19%
Ex-illiteratesEx-illiterates 71% 73%71% 73% Score: % of correct responsesScore: % of correct responses
Number of subjects at the different levels of performance Number of subjects at the different levels of performance (possible maximum: 10)(possible maximum: 10)
R subjects
0123456789
101112131415
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
R subjects
ex-illiteratesex-illiterates
I subjects
0123456789
101112131415
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
I subjects
illiteratesilliterates
Read, Zhang, Nie & Ding (1986)Read, Zhang, Nie & Ding (1986)
Mean % scores averaged over deletion Mean % scores averaged over deletion (dou>ou) and addition (ou>dou)(dou>ou) and addition (ou>dou)
Alphabetized Ss 83% C.R.Alphabetized Ss 83% C.R.
Non-alphabetized Ss 21% C.R.Non-alphabetized Ss 21% C.R.
““whether sensitive periods exist for culturally whether sensitive periods exist for culturally transmitted knowledge systems, such as those transmitted knowledge systems, such as those
responsible for reading” responsible for reading”
(Blakemore & Frith, 2000)(Blakemore & Frith, 2000)
* source: Morais, Content, Bertelson, Cary & Kolinsky, 1988* source: Morais, Content, Bertelson, Cary & Kolinsky, 1988** source: Content, Kolinsky, Morais & Bertelson, 1986** source: Content, Kolinsky, Morais & Bertelson, 1986
Training intentional phoneme analysis: consonant deletion test
0
10
20
30
40
50
60
70
80
1 2 3 4 5
8-trials blocks
illiterates*
kindergartners**
Detection of common rhyme:Detection of common rhyme:% of correct responses:% of correct responses:
Illiterates 67Illiterates 67Ex-illiterates 92Ex-illiterates 92
Subjects with performance > 75%:Subjects with performance > 75%:
Illiterates: 10 out of 21Illiterates: 10 out of 21Ex-illiterates: 18 out of 20Ex-illiterates: 18 out of 20
Morais, Bertelson, Cary & Alegria (1986)Morais, Bertelson, Cary & Alegria (1986)Also Bertelson, de Gelder, Tfouni & Morais (1989)Also Bertelson, de Gelder, Tfouni & Morais (1989)
Deletion of V1 (initial syllable):% of correct responses:
Illiterates 55Ex-illiterates 85
Subjects with performance > 75%:
Illiterates: 12 out of 21Ex-illiterates: 19 out of 20
Morais, Bertelson, Cary & Alegria (1986)Also Morais, Content, Cary, Mehler & Segui (1989)
Judgement of phonological length % of correct choices:
Condition:Neutral 73.0Incongruent 45.4
Subjects with performance > 75%
Neutral 6 out of 10Incongruent 2 out of 10
Kolinsky, Cary & Morais (1987)
Comparison of illiterates and ex-illiterates in metaphonological (non-phonemic) tests:
% of correct responses
Illiterates Ex-illiterates
Deletion of initialsyllabic vowel 55 85 Detection of syllable in sentences 62 81
Rhyme judgements 67 93
Morais, Bertelson, Cary & Alegria (1986)
Distinction between « knowing language » and « believing Distinction between « knowing language » and « believing about language », or between linguistic and metalinguistic about language », or between linguistic and metalinguistic abilities, respectively: it is actually a distinction between abilities, respectively: it is actually a distinction between
levels of representation and processinglevels of representation and processing
Illiterate adults are able to discriminate minimal Illiterate adults are able to discriminate minimal pairs (pairs (Adrian, Alegria & Morais, 1995; Scliar-Adrian, Alegria & Morais, 1995; Scliar-Cabral, Morais, Nepomuceno & Kolinsky, 1997Cabral, Morais, Nepomuceno & Kolinsky, 1997) but ) but unable to manipulate phonemes intentionally unable to manipulate phonemes intentionally ((Morais, Cary, Alegria & Bertelson, 1979Morais, Cary, Alegria & Bertelson, 1979))
Discrimination of minimal pairs:Discrimination of minimal pairs:% of correct responses:% of correct responses:
15 Spanish illiterates: 9615 Spanish illiterates: 96
(Adrian, Alegria & Morais, 1995)(Adrian, Alegria & Morais, 1995)
21 Brazilian illiterates: 9821 Brazilian illiterates: 98
((Scliar-Cabral, Morais, Nepomuceno & Kolinsky, Scliar-Cabral, Morais, Nepomuceno & Kolinsky, 19981998))
Literacy-independent phenomena in speech Literacy-independent phenomena in speech perception:perception:
1. Categorical identification1. Categorical identification2. McGurk effect2. McGurk effect
3. Feature blending3. Feature blending4. Unit migration4. Unit migration
For all these four phenomena, illiterates behaved like For all these four phenomena, illiterates behaved like literate participantsliterate participants ( (Castro, 1993; Kolinsky & Morais, 1996; Castro, 1993; Kolinsky & Morais, 1996; Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky, & Content, 1987; Morais Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky, & Content, 1987; Morais & Kolinsky, 1994; Morais & Mousty, 1992& Kolinsky, 1994; Morais & Mousty, 1992))
Categorical identification of consonant soundsCategorical identification of consonant sounds
When listeners have to identify speech sounds created with When listeners have to identify speech sounds created with different values along the acoustic continuum that goes, different values along the acoustic continuum that goes,
for example, from an unvoiced to a voiced stop, their for example, from an unvoiced to a voiced stop, their perception changes abruptly at a given boundaryperception changes abruptly at a given boundary
0%
25%
50%
75%
100%
700 975 1250 1525 1800 2075
F2 onset (Hz)
IlliteratesLiterates
/ba/ resp.
0%
25%
50%
75%
100%
within betweenAX Pair
Illiterates ObtainedIlliterates PredictedLiterates ObtainedLiterates Predicted
correct discrimination
McGurk effect McGurk effect
This effect is due to the influence that the visual This effect is due to the influence that the visual information about the movements of the speaker’s mouth information about the movements of the speaker’s mouth has on the perception of speech, so that, in an incongruent has on the perception of speech, so that, in an incongruent situation, an auditory /ga/ together with a visual /ba/ may situation, an auditory /ga/ together with a visual /ba/ may
lead to the perception of /da/lead to the perception of /da/
The McGurk EffectThe McGurk Effect
• McGurk & McDonald McGurk & McDonald (1976): (1976):
• Visual silent « ga » + Visual silent « ga » + auditory « ba »: « da » auditory « ba »: « da » is perceived by 98% of is perceived by 98% of adultsadults
Auditory« ba »
silent « ga »
PERCEPTION OF PERCEPTION OF « da « da »»
Feature blending error Feature blending error
It is observed in dichotic listening and consists in It is observed in dichotic listening and consists in combining the place value of the stimulus delivered to one combining the place value of the stimulus delivered to one ear with the voicing value of the stimulus delivered to the ear with the voicing value of the stimulus delivered to the
other earother ear
phonetic feature blendingsphonetic feature blendings
« dada »
« papa »
YES ! I have heard YES ! I have heard « ta » & « ba »« ta » & « ba »
no difference in phonetic feature blending rates between no difference in phonetic feature blending rates between Portuguese literate and illiterate adultsPortuguese literate and illiterate adults
0.5
0.55
0.6
0.65
0.7
0.75
0.8
0.85
0.9
0.95
1
proportion
blends/ano
malous
responses
• Morais, Castro & Morais, Castro & Kolinsky, 1991Kolinsky, 1991
•Morais Castro, Morais Castro, Scliar-Cabral, Scliar-Cabral, Kolinsky & Kolinsky & Content, 1987Content, 1987
Speech unit migration errorSpeech unit migration error
Also observed in dichotic listening, it consists in reporting Also observed in dichotic listening, it consists in reporting a word illusion that, given certain control conditions, can a word illusion that, given certain control conditions, can only result from the fact that a unit (e.g., a phoneme) of only result from the fact that a unit (e.g., a phoneme) of one stimulus takes the place of the corresponding unit in one stimulus takes the place of the corresponding unit in
the other stimulus. The migration error provides evidence the other stimulus. The migration error provides evidence of perceptual segmentation into the involved unitsof perceptual segmentation into the involved units
Generalized “blending” situationGeneralized “blending” situation (Kolinsky, 1992(Kolinsky, 1992Kolinsky, Morais & Cluytens, 1995; Kolinsky & Morais, 1996)Kolinsky, Morais & Cluytens, 1995; Kolinsky & Morais, 1996)
YES, I heardYES, I heard
“ “bicho”bicho” kichokicho
bovabova
YES, I heardYES, I heard “ “bicho” bicho”
kichokicho
dovadova
ExperimentalExperimental
ControlControl
Morais & Kolinsky, 1994; Castro, Vicente, Morais, Kolinsky Morais & Kolinsky, 1994; Castro, Vicente, Morais, Kolinsky & Cluytens, 1995; Kolinsky & Morais, in preparation& Cluytens, 1995; Kolinsky & Morais, in preparation
Literate adults
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
Experimental Control
d'
Syllable
C1
V1
Illiterate adults
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
Experimental Control
trial type
Syllable
C1
V1
Preliterate children
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
Experimental Control
trial type
Syllable
C1
V1
While While consciousconscious representations of phonemes are acquired representations of phonemes are acquired under the influence of learning alphabetic literacy,under the influence of learning alphabetic literacy, unconsciousunconscious perceptual representations of units that perceptual representations of units that
correspond to our concept of phoneme develop prior to the correspond to our concept of phoneme develop prior to the onset of literacyonset of literacy
0,71
0,57
0,74
0,590,58
0,65
0,58
0,65
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
Dense Sparse Dense Sparse
Mean Isolation Points
Lexical restructuring in the absence of literacy —Lexical restructuring in the absence of literacy —Ventura, Kolinsky, Fernandes,Ventura, Kolinsky, Fernandes, Querido & MoraisQuerido & Morais
PHONOLOGICAL FUSIONSPHONOLOGICAL FUSIONS The simultaneous presentation of « back » in one ear and of « lack » The simultaneous presentation of « back » in one ear and of « lack »
in the other ear leads very often to the illusory perception of in the other ear leads very often to the illusory perception of « black »« black »
Congruent with orthography: Congruent with orthography: CARA-LARA -> CLARA, CARA-LARA -> CLARA, or PENA-LENA -> PLENAor PENA-LENA -> PLENA
Illiterates: 60% Literates: 60%Illiterates: 60% Literates: 60%
Incongruent: Incongruent: FIZ-LIZ -> F(E)LIZFIZ-LIZ -> F(E)LIZ
PAR-LAR -> P(E)LARPAR-LAR -> P(E)LARIlliterates: 55% Literates: 17%Illiterates: 55% Literates: 17%
Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky & Content (1987); Morais, Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky & Content (1987); Morais, Kolinsky & Castro (1991)Kolinsky & Castro (1991)
Dichotic word recognitionDichotic word recognition
Segmental versus global errorsSegmental versus global errorsfor example, for the stimuli: CAPA – BOTAfor example, for the stimuli: CAPA – BOTA
(fictitious) errors on the underlined segment:(fictitious) errors on the underlined segment:
MMAPA – BOTA: segmentalAPA – BOTA: segmental
TAMTAMPA – BOTA: globalPA – BOTA: global
Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky & Content (1987)Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky & Content (1987)
Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky & Content, 1987Morais, Castro, Scliar-Cabral, Kolinsky & Content, 1987
Dichotic word recognition: % errors among total number of errors
0
5
10
15
20
25
30
35
Segmental (C1) Global (syllable)
%
illiterates
semi-literates
literates
Castro & Morais (unpublished)Castro & Morais (unpublished)
Dichotic word recognition- University students: % errors among total number of errors
0
5
10
15
20
25
30
35
Segmental (C1) Global (syllable)
type of error
Control group
Experimental group
Alphabetic literacy does not affect early phonetic Alphabetic literacy does not affect early phonetic processing, but it may have an effect on later processing, processing, but it may have an effect on later processing,
either by allowing orthographic knowledge to influence the either by allowing orthographic knowledge to influence the integration of phonemic sequences or by contributing to integration of phonemic sequences or by contributing to
the deployment of a phonemic attentional strategythe deployment of a phonemic attentional strategy
Repetition taskRepetition task % of correct repetitions:% of correct repetitions:
Word Pseudo-word Word Pseudo-word
Illiterates 94.4 51.1Illiterates 94.4 51.1Literates 100 77.8Literates 100 77.8
Morais & Mousty (1992)Morais & Mousty (1992)
Illiterates 92 33Illiterates 92 33Literates 98 93Literates 98 93
Castro-Caldas et al. (1998)Castro-Caldas et al. (1998)
The illiterate brainThe illiterate brain: Learning to read changes the functional : Learning to read changes the functional organization of the brain Castro-Caldas et al. 98 (PET)organization of the brain Castro-Caldas et al. 98 (PET)
Brain activity Brain activity when when
repeating repeating pseudowords pseudowords
in literate in literate (top) and (top) and illiterate illiterate (bottom) (bottom)
Portuguese Portuguese womenwomen
Morais & Mousty (1992)Morais & Mousty (1992)
Repetition task
40
50
60
70
80
90
100
words pseudowords
material
illiterates
semi-literates
literates
Coltheart (1999):Coltheart (1999): within-module interlevels of representation in Fodor ’s within-module interlevels of representation in Fodor ’s
accountaccount
Lexical entries
Phonetic processor
Spoken-language module
Abstract letters
Shapes of letters
Written-language module
AutonomyAutonomy and interaction in and between spoken and and interaction in and between spoken and written language systems written language systems
(Kolinsky, 1998; Morais & Kolinsky, 1994)(Kolinsky, 1998; Morais & Kolinsky, 1994)
Spoken language perception
Written language perception
Late Late processesprocesses
Late Late processesprocesses
Early processesEarly processesEarly Early processesprocesses