PS & énergie, septembre 2010

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Le magazine socialiste du tournant énergétique

Transcript of PS & énergie, septembre 2010

Page 1: PS & énergie, septembre 2010

Malgré les nombreux points irrésolus, l’Office fédéral de l’énergie cherche déjà un site de stockage des déchets nucléaires. La population des six régions choisies donnera certes son avis, mais sans pour autant participer aux décisions. Ne reste plus que la résistance.

Déchets nucléaires, toujours pas de solution

Pendant un bon million d’années,les déchets radioactifs émettent un danger mortel. Cette période detemps incommensurable rend toutegestion des déchets nucléaires extrêmement difficile. La Sociétécoopérative nationale pour lestockage des déchets radioactifsNagra a bien présenté un conceptde stockage, mais il est insuffisantet le problème de fond reste irré-solu: la sécurité n’est pas garantiesur la durée.

Le concept Nagra ne regarde pas assez loinLa Nagra n’a toujours pas résolu de nombreuses ambiguïtés techni-ques: ainsi la formation de gaz, la dissipation de chaleur ou laconception du lieu de stockage.Mais le défi principal reste la duréede radiation immensément longuedes déchets radioactifs. Les ques-tions auxquelles la Nagra n’a pasapporté de réponse:

´ Comment contrôler un lieu destockage durant un million d’an-nées? ´ Comment assurer la signalisationd’un lieu de stockage durant un mil-lion d’années?´ Comment protéger un lieu destockage contre les événements na-turels durant un million d’années?

Il ne fait guère de sens d’enterrerles déchets nucléaires selon leprincipe «loin des yeux, loin ducœur». Et pourtant, c’est exacte-ment ce qui est prévu: ni surveil-lance à long terme ni options de re-trait ne sont prévues.

Le choix du site: consultation ou pure procédure alibi?Malgré ces questions en suspens –parmi bien d’autres – la Nagrapoursuit sa recherche du site idéalau moyen du plan sectoriel «Dépôts en couches géologiquesprofondes». Sont encore dans lacourse pour un tel stockage: la ré-gion de Südranden (SH), le Norddes Lägern (AG, ZH), la région deBözberg (AG), le Weinland zuri-chois, le Pied sud du Jura (AG, SO) etle Wellenberg (NW).

Au niveau cantonal et régional,l’Office fédéral de l’énergie a déjàorganisé un grand nombre de comi-

tés et de réunions. Il a actuellementlancé des séances d’informationpubliques dans les régions concer-nées. La Fondation suisse de l’éner-gie suit ces échanges d’un œil cri-tique.

La population est certes impli-quée au processus, toutefois iln’existe aucun moyen légal pour sedéfendre contre le choix du lieu destockage. Avec la nouvelle loi surl’énergie nucléaire 2005, la popula-tion a perdu son droit de veto indi-rect: les votations cantonales nesont plus possibles. Ne reste plusque l’option d’un référendum facul-tatif au niveau national.

A quoi s’ajoute que les connais-sances géologiques des six régionssont on ne peut plus disparates. Ilest tout à fait concevable que denouvelles données rendent cer-tains sites inaptes. On voit bien quela procédure n’est qu’une farce poli-tique qui doit servir à briser touterésistance.

La Fondation suisse de l’énergieinvite régulièrement à des entre-tiens les groupes de résistance detoutes les zones concernées. L’ob-jectif est de définir une stratégiecommune et un meilleur concept destockage.Pour plus d’informations:www.energiestiftung.ch/atommuell

Le Bözberg en Argovie est un des sites éventuels pour le stockage des déchets nucléaires. Espérons que la voie vers un stockage sûr ne se perde pas dans le brouillard.

Je tiens à mon environnementSi vous voulez apporter votresoutien aux projets de politique environnementale duPS Suisse et recevoir quatrefois par an «PS & énergie», envoyez votre adresse par e-mail à [email protected]

par Sabine von Stockar,Fondation suisse del’énergie

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Le groupe de travail«PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementaledu PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines del’énergie et de l’environnement dugroupe socialiste de l’Assembléefédérale et d’autres spécialistes in-téressés.Les dons reçus par «PS & énergie»sont affectés à des campagnes poli-tiques et à des projets de politiqueénergétique et environnementale.Jusqu’ici, le groupe de travail asoutenu financièrement les projets et organisations suivants: R Opposition à la demande d’ex-ploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pourle climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour leclimat»R Sommet de l’énergie du PS«Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvela-bles» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PSSuisse «Sortir du nucléaire, c’estfaisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR!Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la«démonstration de la faisabilité»de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvellescentrales nucléaires»

Impressum PS & énergie Editeur: PS Suisse, case postale, 3011 Berne, [email protected]. Rédaction: Pierre Bonhôte, ancien conseiller aux Etats; Thomas Christen,secrétaire général; Chantal Gahlinger, secrétaire politique; Reto Gamma, chef de projet recherche de fonds; Beat Jans, conseiller national; Barbara Marty Kälin, ancienne conseillère nationale; Roger Nordmann, conseiller national; Eric Nussbaumer, conseiller national; Gisèle Ory, conseillère d’Etat; Rudolf Rechsteiner, ancienconseiller national; Doris Stump, conseillère nationale; Ursula Wyss, conseillère nationale. Traitement rédactionnel et production: Gallati Kommunikation, Zurich. Maquette: Purpur AG für Publishing und Communication, Zurich. Impression: Abächerli Druck AG, Sarnen. PS & énergie paraît quatre fois par an en français et en allemand. Compte CP: 30-665681-6, PS & énergie, 3001 Berne

Imprimé sur papiercertifié FSCSQS-COC-2086 «FSC Trademark 1996,Forest StewardshipCouncil A. C.»

Le magazine socialiste du tournant énergétiqueN° 4, septembre 2010

La nouvelle cabane Monte Rosa du Club Alpin Suisse associe plusieurs innovations développées en Suisse, représentant ainsi les nouvelles technologies écologiques. Avec son initiative Cleantech, le PS cherche à promouvoir les technologies propres. Il peut compter sur le soutien des syndicats.

Pour une reconversion éco-sociale de l’économie

Il n’y a pas si longtemps, le conceptde restructurer l’économie de façonécologique était discrédité commesimple utopie d’écologistes fanati-ques. Mais face à la réalité du chan-gement climatique et de la raréfac-tion des matières premières, etdonc de leur renchérissement, lesinnovations écologiques et dura-bles – le secteur des technologiespropres – sont à juste titre considé-rées comme un marché d’avenir etun pôle de croissance. A l’horizon2020, le gouvernement allemandestime le chiffre d’affaires mondialdes industries environnementalesà environ 3100 milliards d’euros.

Donc un doublement du chiffred’affaires en l’espace de dix ans.Pour certains secteurs, par exempleles énergies renouvelables, on es-time les taux de croissance annuelsaux environs de 8%. Les industriesde l’environnement créeront desmillions de nouveaux emplois aucours des années à venir. En 2020,au niveau mondial, les technolo-gies propres seront devenues uneindustrie de premier plan.

La Suisse rate le cocheLes technologies propres sont doncla méga-tendance des prochainesdécennies. Mais la Suisse risque

bien de rater le coche de cette évo-lution, et ce alors même qu’elle esten bonne position pour être pré-sente sur ce marché de croissanceinternational visant la durabilité.Les raisons en sont multiples:

´ La Suisse ne pratique aucune poli-tique industrielle: nombreuses sontles nouvelles technologies à être développées en Suisse. Notre payscompte plus de cent chaires d’ensei-gnement dans les domaines énergie,environnement et technologies pro-pres. Pour la seule recherche surl’énergie, nous dépensons chaqueannée 700 millions de francs. Sans

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par Andreas Rieger, co-président du syndicat Unia

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Page 2: PS & énergie, septembre 2010

Quels secteurs font partie des cleantech?

Les technologies propres – ou cleantech – comprennent l’ensembledes produits, services et processus, tous secteurs confondus, qui contribuent de façon décisive à une économie durable. Cettecontribution consiste en un renforcement de l’efficacité des ressources, un besoin moindre en terrains naturels, une baisse desémissions de substances nocives et une réduction des autres influences négatives sur l’environnement.

Cleantech est synonyme de technologies propres entre autres dansles secteurs suivants: R production et récupération d’énergie R systèmes et applications énergétiques efficacesR utilisation de l’énergie, construction et rénovation rationnellesR réhabilitation des sites contaminés et traitement des solsR traitement des déchets et recyclageR traitement des gaz d’échappement et fuméesR traitement de l’eau et des eaux usées R protection contre les émissions et les dangers naturelsR prestations de conseil, de planification et d’ingénierieR techniques de mesure, de commande et de régulationR mobilité

oublier que l’industrie suisse dispose des connaissances et dusavoir-faire de collaborateurs et collaboratrices hautement qua-lifiés. Mais trop souvent, c’est à l’étranger que des emplois sontcréés. Deux rapports de l’agence pour la promotion de l’innova-tion de la Confédération CTI ont certes examiné le potentiel del’industrie des technologies propres. Mais les résultats publiésn’ont pas été suivis d’actions concrètes. La Suisse a de toute urgence besoin d’une politique industrielle active, comme lefont tous les autres pays.´ Des incitations insuffisantes: des normes environnementalesstrictes ont un impact positif sur le marché des technologies pro-pres. Elles agissent même comme moteur du marché des appli-cations cleantech. C’est pourquoi la Confédération européennedes syndicats CES appelle à une réduction de 20% des émis-sions de gaz à effet de serre et de la consommation d’énergie surle territoire de l’UE d’ici à 2020, ajoutant qu’une baisse de 30%serait même souhaitable. En Suisse, les associations écono-miques et les politiciens conservateurs s’opposent à toutecontre-proposition – aussi modérée soit-elle – à l’initiative po-pulaire «Pour un climat sain». L’initiative exige une réductiondes émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2020 par rap-port à 1990.

Pour une place économique forte Les technologies propres s’imposeront, quoi que l’on fasse. Dupoint de vue helvétique, la question est de savoir si notre payssaura exploiter ses points forts et assumer un rôle de premierplan lors du développement de nouveaux produits industriels àfaible consommation. Si la Suisse se laisse distancer par l’évolu-tion internationale, cela conduira à un nouvel affaiblissementdu secteur industriel et à une perte en emplois qualifiés. Unias’engage donc pour une place économique forte qui se spécia-lise dans la production de biens issus de l’industrie des techno-logies propres.

Le passé récent a clairement montré où nous mène le conceptde la maximisation du gain à court terme. Contrairement à l’in-dustrie financière, qui s’est concentrée ces dernières années surla spéculation, les nouvelles industries créent des valeurs dura-bles bénéficiant à toute la société. C’est pourquoi, l’automne der-nier, le syndicat Unia a initié le «Pacte pour une Suisse produc-tive». Une des propositions concrètes est l’instauration d’unfonds de production, notamment alimenté par les avoirs descaisses de pension. Le but du fonds de production est de pro-mouvoir l’innovation éco-sociale de l’économie suisse. De tellesinnovations sont écologiques parce qu’elles améliorent l’effica-cité des ressources. Et elles sont sociales parce que les investis-sements sont réservés aux entreprises qui ont ratifié uneconvention collective.

Une proposition qui résout plusieurs problèmes: nous sous-trayons une part de l’économie à la pensée de maximisation dugain à court terme imposé par le secteur financier. Et nous assu-rons que la nouvelle industrie des technologies propres donnenaissance à un secteur respectant des normes sociales mini-males.

Plus que simplement écologiqueAvec cette optique, la reconversion éco-sociale de l’économieest davantage que la simple fabrication de produits écologiques.Nous devons emprunter la voie vers une gestion économiquedurable centrée sur l’être humain et l’environnement. C’est lavoie qu’Unia suit avec toutes les forces sociales qui veulent lais-ser une terre viable à nos enfants et petits-enfants. Raison pourlaquelle Unia soutient l’initiative Cleantech du PS Suisse.

l’ensemble (graphique). Elles sontentièrement importées.

Les quantités d’énergies fossilesque nous consommons actuelle-ment sont monstrueuses. Il ne se-rait ni réaliste ni utile de chercher à produire les mêmes quantitésd’énergie renouvelable. Il faut aucontraire tirer parti des gains d’effi-cacité pour réduire le gaspillaged’énergie fossile dans le bâtimentet les transports. La marge de pro-gression est considérable, en raisonde l’inefficacité actuelle.

En baissant la consommationglobale d’énergie fossile, la part desrenouvelables augmente automati-quement. L’objectif de 50% d’éner-gies renouvelables ne pourra ce-pendant être atteint qu’en rempla-çant l’électricité nucléaire par durenouvelable, ce qui s’impose detoute manière pour des raisons de sécurité publique. Les transfor-mations à entreprendre sont lessuivantes:

1) Assainir le parc des bâtiments, enles isolant et en utilisant de la cha-leur renouvelable. D’ici 2030, laconsommation fossile doit se ré-duire de plus de la moitié. Cet ob-jectif est possible sans aucuneperte de confort.2) Renforcer des transports publicset électrifier partiellement la mobi-lité individuelle. L’électrification dela mobilité individuelle permet,pour la même performance, de divi-ser par quatre la consommationd’énergie, en raison de l’efficacitédu moteur électrique. Le surcroît deconsommation d’électricité qui endécoule doit être compensé par desgains d’efficacité dans les usagesactuels de l’électricité. 3) Concrétiser les gains d’efficacitédans le secteur de l’électricité.Comme le demande notre initiativeCleantech, seuls les appareils lesplus performants doivent être

Jour après jour, nous consommons de gigantesques quantités d’énergie. L’initiative Cleantech du PS exigequ’à l’avenir, au moins la moitié de l’énergie consomméeen Suisse provienne de sources d’énergie renouvelables.Mais il importe surtout que l’énergie soit utilisée de façon beaucoup plus efficace.

50% d’énergie renouvelable en2030, c’est possible!

L’initiative du PS «de nouveauxemplois grâce aux énergies renou-velables – cleantech» demande depasser à 50% d’énergies renouve-lables dans le mix énergétique dela Suisse. Actuellement, seuls 19%de l’énergie consommée en Suisseest d’origine renouvelable.

Pour l’instant, les deux principa-les sources d’énergie renouvelablesont la chaleur renouvelable (bois,soleil, géothermie pour 5%) et l’hy-droélectricité (14%). Dans l’ensem-ble, ce sont les énergies fossiles –pétrole, gaz, charbon – qui se tail-lent la part du lion, avec 70%. Lenucléaire représente un dixième de

par Roger Nordmann,conseiller national

par Beat Jans, conseiller national

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Après neuf ans passés au Grand Conseilde Bâle-Ville, Beat Jans a remplacé fin mai Ruedi Rechsteiner au Conseilnational. Beat Jans est diplômé ensciences naturelles de l’environnementet co-président du groupe anti-nucléaire NWA. Pendant six ans, il aété président du PS Bâle-Ville.

De la politiqueenvironne-mentale parconviction

L’initiative CleantechAu printemps, le PS Suisse a lancé l’initiative populaire fédérale «De nouveaux emplois grâce aux énergies renouve-lables». Elle réclame que jusqu’en 2030 la moitié de la production d’énergie soit couverte par des énergies renouve-lables. Un changement qui aura des répercussions sur laplace économique suisse: la création de milliers d’emploisd’avenir. Signez l’initiative: www.initiative-cleantech.ch

admis à la vente. En outre, il fautsoutenir financièrement la moder-nisation des équipements fixes àlongue durée de vie, comme parexemple dans l’industrie. 4) Comme les gains d’efficacitédans l’électricité seront largementcompensés par les nouveaux usages, notamment dans la mobi-lité, la consommation électrique nebaissera guerre. Il s’agit donc deremplacer entièrement la produc-tion nucléaire actuelle par de l’élec-tricité renouvelable. Pour cela, ilfaut déplafonner le rachat à prixcoutant et imposer à nos entre-prises électriques d’orienter leurs investissements vers la productionrenouvelable.

Tous ces investissements – gé-nérateurs d’emploi – réduiront net-tement notre dépendance aux im-portations d’énergie.

Le mix énergétique de la Suisse: le passage de 19% à 50% d’énergie renouvelable en 2030

250

200

150

100

50

02008

254 TWh2030

177,5 TWh

1,1

Réduction desénergies nonrenouvelables

50% non renouvelables

50% renouvelables

Renforcementdes énergiesrenouvelables

TWh/an

}}

26,1

20,016,7

23,1

30,0

36,5

32,1

55,8

13,034,9

83,746,1

La politique environnementale, c’est mon métier.J’ai travaillé pendant dix ans au sein de la directionde Pro Natura où j’étais responsable des aspectspolitiques. Ma tâche comprenait notamment lamise en œuvre des campagnes de votation, parexemple contre l’initiative du PLR qui voulait sup-primer le droit de recours des associations. La cam-pagne a été un succès. Tous les cantons ont rejetécet affaiblissement des droits de la nature et del’environnement.

Mon premier métier était agriculture. Une for-mation qui, pour moi, aura été une école de vie durable. J’ai appris à travailler dur et à comprendreles processus naturels au rythme des saisons.Après, je suis devenu technicien agricole et j’ai tra-vaillé pour Helvetas en Haïti et au Paraguay. J’ai ététémoin du déboisement de la forêt vierge. Victimed’une politique à court terme, elle a été sacrifiée auprofit de la production de soja destiné à l’exporta-tion. Les conséquences pour l’environnement sontcatastrophiques. Un événement-clé pour moi: j’aidécidé de me consacrer à l’environnement et à lapolitique, c’est pourquoi j’ai étudié les sciences del’environnement à l’EPFZ et adhéré au PS.

Depuis, je m’engage en politique pour une utili-sation durable des ressources naturelles, pour laconservation de la nature et pour une politiqueénergétique sans nucléaire ni destruction climati-que. Les questions économiques et financièresconstituent mon second cheval de bataille.

En plus de la population bâloise, qui m’a placéen troisième position sur la liste du PS derrièreRuedi Rechsteiner et Silvia Schenker, je tiens à remercier précisément Ruedi Rechsteiner. En seretirant, il me donne la possibilité de poursuivreson excellent travail et me permet d’apporter maconviction politique au niveau fédéral.

Un technicien contrôle un collecteur de courant assurant le contact électrique entre les piles à combustible.

´ Chaleur nucléaire´ Charbon´ Electricité fossile´ Chaleur déchets

fossiles´ Electricité nucléaire´ Gaz´ Combustible pétrolier´ Carburant pétrolier´ Autre électricité

renouvelable´ Chaleur renouvelable:

bois, soleil, géothermie´ Hydroélectricité

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Quels secteurs font partie des cleantech?

Les technologies propres – ou cleantech – comprennent l’ensembledes produits, services et processus, tous secteurs confondus, qui contribuent de façon décisive à une économie durable. Cettecontribution consiste en un renforcement de l’efficacité des ressources, un besoin moindre en terrains naturels, une baisse desémissions de substances nocives et une réduction des autres influences négatives sur l’environnement.

Cleantech est synonyme de technologies propres entre autres dansles secteurs suivants: R production et récupération d’énergie R systèmes et applications énergétiques efficacesR utilisation de l’énergie, construction et rénovation rationnellesR réhabilitation des sites contaminés et traitement des solsR traitement des déchets et recyclageR traitement des gaz d’échappement et fuméesR traitement de l’eau et des eaux usées R protection contre les émissions et les dangers naturelsR prestations de conseil, de planification et d’ingénierieR techniques de mesure, de commande et de régulationR mobilité

oublier que l’industrie suisse dispose des connaissances et dusavoir-faire de collaborateurs et collaboratrices hautement qua-lifiés. Mais trop souvent, c’est à l’étranger que des emplois sontcréés. Deux rapports de l’agence pour la promotion de l’innova-tion de la Confédération CTI ont certes examiné le potentiel del’industrie des technologies propres. Mais les résultats publiésn’ont pas été suivis d’actions concrètes. La Suisse a de toute urgence besoin d’une politique industrielle active, comme lefont tous les autres pays.´ Des incitations insuffisantes: des normes environnementalesstrictes ont un impact positif sur le marché des technologies pro-pres. Elles agissent même comme moteur du marché des appli-cations cleantech. C’est pourquoi la Confédération européennedes syndicats CES appelle à une réduction de 20% des émis-sions de gaz à effet de serre et de la consommation d’énergie surle territoire de l’UE d’ici à 2020, ajoutant qu’une baisse de 30%serait même souhaitable. En Suisse, les associations écono-miques et les politiciens conservateurs s’opposent à toutecontre-proposition – aussi modérée soit-elle – à l’initiative po-pulaire «Pour un climat sain». L’initiative exige une réductiondes émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2020 par rap-port à 1990.

Pour une place économique forte Les technologies propres s’imposeront, quoi que l’on fasse. Dupoint de vue helvétique, la question est de savoir si notre payssaura exploiter ses points forts et assumer un rôle de premierplan lors du développement de nouveaux produits industriels àfaible consommation. Si la Suisse se laisse distancer par l’évolu-tion internationale, cela conduira à un nouvel affaiblissementdu secteur industriel et à une perte en emplois qualifiés. Unias’engage donc pour une place économique forte qui se spécia-lise dans la production de biens issus de l’industrie des techno-logies propres.

Le passé récent a clairement montré où nous mène le conceptde la maximisation du gain à court terme. Contrairement à l’in-dustrie financière, qui s’est concentrée ces dernières années surla spéculation, les nouvelles industries créent des valeurs dura-bles bénéficiant à toute la société. C’est pourquoi, l’automne der-nier, le syndicat Unia a initié le «Pacte pour une Suisse produc-tive». Une des propositions concrètes est l’instauration d’unfonds de production, notamment alimenté par les avoirs descaisses de pension. Le but du fonds de production est de pro-mouvoir l’innovation éco-sociale de l’économie suisse. De tellesinnovations sont écologiques parce qu’elles améliorent l’effica-cité des ressources. Et elles sont sociales parce que les investis-sements sont réservés aux entreprises qui ont ratifié uneconvention collective.

Une proposition qui résout plusieurs problèmes: nous sous-trayons une part de l’économie à la pensée de maximisation dugain à court terme imposé par le secteur financier. Et nous assu-rons que la nouvelle industrie des technologies propres donnenaissance à un secteur respectant des normes sociales mini-males.

Plus que simplement écologiqueAvec cette optique, la reconversion éco-sociale de l’économieest davantage que la simple fabrication de produits écologiques.Nous devons emprunter la voie vers une gestion économiquedurable centrée sur l’être humain et l’environnement. C’est lavoie qu’Unia suit avec toutes les forces sociales qui veulent lais-ser une terre viable à nos enfants et petits-enfants. Raison pourlaquelle Unia soutient l’initiative Cleantech du PS Suisse.

l’ensemble (graphique). Elles sontentièrement importées.

Les quantités d’énergies fossilesque nous consommons actuelle-ment sont monstrueuses. Il ne se-rait ni réaliste ni utile de chercher à produire les mêmes quantitésd’énergie renouvelable. Il faut aucontraire tirer parti des gains d’effi-cacité pour réduire le gaspillaged’énergie fossile dans le bâtimentet les transports. La marge de pro-gression est considérable, en raisonde l’inefficacité actuelle.

En baissant la consommationglobale d’énergie fossile, la part desrenouvelables augmente automati-quement. L’objectif de 50% d’éner-gies renouvelables ne pourra ce-pendant être atteint qu’en rempla-çant l’électricité nucléaire par durenouvelable, ce qui s’impose detoute manière pour des raisons de sécurité publique. Les transfor-mations à entreprendre sont lessuivantes:

1) Assainir le parc des bâtiments, enles isolant et en utilisant de la cha-leur renouvelable. D’ici 2030, laconsommation fossile doit se ré-duire de plus de la moitié. Cet ob-jectif est possible sans aucuneperte de confort.2) Renforcer des transports publicset électrifier partiellement la mobi-lité individuelle. L’électrification dela mobilité individuelle permet,pour la même performance, de divi-ser par quatre la consommationd’énergie, en raison de l’efficacitédu moteur électrique. Le surcroît deconsommation d’électricité qui endécoule doit être compensé par desgains d’efficacité dans les usagesactuels de l’électricité. 3) Concrétiser les gains d’efficacitédans le secteur de l’électricité.Comme le demande notre initiativeCleantech, seuls les appareils lesplus performants doivent être

Jour après jour, nous consommons de gigantesques quantités d’énergie. L’initiative Cleantech du PS exigequ’à l’avenir, au moins la moitié de l’énergie consomméeen Suisse provienne de sources d’énergie renouvelables.Mais il importe surtout que l’énergie soit utilisée de façon beaucoup plus efficace.

50% d’énergie renouvelable en2030, c’est possible!

L’initiative du PS «de nouveauxemplois grâce aux énergies renou-velables – cleantech» demande depasser à 50% d’énergies renouve-lables dans le mix énergétique dela Suisse. Actuellement, seuls 19%de l’énergie consommée en Suisseest d’origine renouvelable.

Pour l’instant, les deux principa-les sources d’énergie renouvelablesont la chaleur renouvelable (bois,soleil, géothermie pour 5%) et l’hy-droélectricité (14%). Dans l’ensem-ble, ce sont les énergies fossiles –pétrole, gaz, charbon – qui se tail-lent la part du lion, avec 70%. Lenucléaire représente un dixième de

par Roger Nordmann,conseiller national

par Beat Jans, conseiller national

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Après neuf ans passés au Grand Conseilde Bâle-Ville, Beat Jans a remplacé fin mai Ruedi Rechsteiner au Conseilnational. Beat Jans est diplômé ensciences naturelles de l’environnementet co-président du groupe anti-nucléaire NWA. Pendant six ans, il aété président du PS Bâle-Ville.

De la politiqueenvironne-mentale parconviction

L’initiative CleantechAu printemps, le PS Suisse a lancé l’initiative populaire fédérale «De nouveaux emplois grâce aux énergies renouve-lables». Elle réclame que jusqu’en 2030 la moitié de la production d’énergie soit couverte par des énergies renouve-lables. Un changement qui aura des répercussions sur laplace économique suisse: la création de milliers d’emploisd’avenir. Signez l’initiative: www.initiative-cleantech.ch

admis à la vente. En outre, il fautsoutenir financièrement la moder-nisation des équipements fixes àlongue durée de vie, comme parexemple dans l’industrie. 4) Comme les gains d’efficacitédans l’électricité seront largementcompensés par les nouveaux usages, notamment dans la mobi-lité, la consommation électrique nebaissera guerre. Il s’agit donc deremplacer entièrement la produc-tion nucléaire actuelle par de l’élec-tricité renouvelable. Pour cela, ilfaut déplafonner le rachat à prixcoutant et imposer à nos entre-prises électriques d’orienter leurs investissements vers la productionrenouvelable.

Tous ces investissements – gé-nérateurs d’emploi – réduiront net-tement notre dépendance aux im-portations d’énergie.

Le mix énergétique de la Suisse: le passage de 19% à 50% d’énergie renouvelable en 2030

250

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02008

254 TWh2030

177,5 TWh

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Réduction desénergies nonrenouvelables

50% non renouvelables

50% renouvelables

Renforcementdes énergiesrenouvelables

TWh/an

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30,0

36,5

32,1

55,8

13,034,9

83,746,1

La politique environnementale, c’est mon métier.J’ai travaillé pendant dix ans au sein de la directionde Pro Natura où j’étais responsable des aspectspolitiques. Ma tâche comprenait notamment lamise en œuvre des campagnes de votation, parexemple contre l’initiative du PLR qui voulait sup-primer le droit de recours des associations. La cam-pagne a été un succès. Tous les cantons ont rejetécet affaiblissement des droits de la nature et del’environnement.

Mon premier métier était agriculture. Une for-mation qui, pour moi, aura été une école de vie durable. J’ai appris à travailler dur et à comprendreles processus naturels au rythme des saisons.Après, je suis devenu technicien agricole et j’ai tra-vaillé pour Helvetas en Haïti et au Paraguay. J’ai ététémoin du déboisement de la forêt vierge. Victimed’une politique à court terme, elle a été sacrifiée auprofit de la production de soja destiné à l’exporta-tion. Les conséquences pour l’environnement sontcatastrophiques. Un événement-clé pour moi: j’aidécidé de me consacrer à l’environnement et à lapolitique, c’est pourquoi j’ai étudié les sciences del’environnement à l’EPFZ et adhéré au PS.

Depuis, je m’engage en politique pour une utili-sation durable des ressources naturelles, pour laconservation de la nature et pour une politiqueénergétique sans nucléaire ni destruction climati-que. Les questions économiques et financièresconstituent mon second cheval de bataille.

En plus de la population bâloise, qui m’a placéen troisième position sur la liste du PS derrièreRuedi Rechsteiner et Silvia Schenker, je tiens à remercier précisément Ruedi Rechsteiner. En seretirant, il me donne la possibilité de poursuivreson excellent travail et me permet d’apporter maconviction politique au niveau fédéral.

Un technicien contrôle un collecteur de courant assurant le contact électrique entre les piles à combustible.

´ Chaleur nucléaire´ Charbon´ Electricité fossile´ Chaleur déchets

fossiles´ Electricité nucléaire´ Gaz´ Combustible pétrolier´ Carburant pétrolier´ Autre électricité

renouvelable´ Chaleur renouvelable:

bois, soleil, géothermie´ Hydroélectricité

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Page 4: PS & énergie, septembre 2010

Malgré les nombreux points irrésolus, l’Office fédéral de l’énergie cherche déjà un site de stockage des déchets nucléaires. La population des six régions choisies donnera certes son avis, mais sans pour autant participer aux décisions. Ne reste plus que la résistance.

Déchets nucléaires, toujours pas de solution

Pendant un bon million d’années,les déchets radioactifs émettent un danger mortel. Cette période detemps incommensurable rend toutegestion des déchets nucléaires extrêmement difficile. La Sociétécoopérative nationale pour lestockage des déchets radioactifsNagra a bien présenté un conceptde stockage, mais il est insuffisantet le problème de fond reste irré-solu: la sécurité n’est pas garantiesur la durée.

Le concept Nagra ne regarde pas assez loinLa Nagra n’a toujours pas résolu de nombreuses ambiguïtés techni-ques: ainsi la formation de gaz, la dissipation de chaleur ou laconception du lieu de stockage.Mais le défi principal reste la duréede radiation immensément longuedes déchets radioactifs. Les ques-tions auxquelles la Nagra n’a pasapporté de réponse:

´ Comment contrôler un lieu destockage durant un million d’an-nées? ´ Comment assurer la signalisationd’un lieu de stockage durant un mil-lion d’années?´ Comment protéger un lieu destockage contre les événements na-turels durant un million d’années?

Il ne fait guère de sens d’enterrerles déchets nucléaires selon leprincipe «loin des yeux, loin ducœur». Et pourtant, c’est exacte-ment ce qui est prévu: ni surveil-lance à long terme ni options de re-trait ne sont prévues.

Le choix du site: consultation ou pure procédure alibi?Malgré ces questions en suspens –parmi bien d’autres – la Nagrapoursuit sa recherche du site idéalau moyen du plan sectoriel «Dépôts en couches géologiquesprofondes». Sont encore dans lacourse pour un tel stockage: la ré-gion de Südranden (SH), le Norddes Lägern (AG, ZH), la région deBözberg (AG), le Weinland zuri-chois, le Pied sud du Jura (AG, SO) etle Wellenberg (NW).

Au niveau cantonal et régional,l’Office fédéral de l’énergie a déjàorganisé un grand nombre de comi-

tés et de réunions. Il a actuellementlancé des séances d’informationpubliques dans les régions concer-nées. La Fondation suisse de l’éner-gie suit ces échanges d’un œil cri-tique.

La population est certes impli-quée au processus, toutefois iln’existe aucun moyen légal pour sedéfendre contre le choix du lieu destockage. Avec la nouvelle loi surl’énergie nucléaire 2005, la popula-tion a perdu son droit de veto indi-rect: les votations cantonales nesont plus possibles. Ne reste plusque l’option d’un référendum facul-tatif au niveau national.

A quoi s’ajoute que les connais-sances géologiques des six régionssont on ne peut plus disparates. Ilest tout à fait concevable que denouvelles données rendent cer-tains sites inaptes. On voit bien quela procédure n’est qu’une farce poli-tique qui doit servir à briser touterésistance.

La Fondation suisse de l’énergieinvite régulièrement à des entre-tiens les groupes de résistance detoutes les zones concernées. L’ob-jectif est de définir une stratégiecommune et un meilleur concept destockage.Pour plus d’informations:www.energiestiftung.ch/atommuell

Le Bözberg en Argovie est un des sites éventuels pour le stockage des déchets nucléaires. Espérons que la voie vers un stockage sûr ne se perde pas dans le brouillard.

Je tiens à mon environnementSi vous voulez apporter votresoutien aux projets de politique environnementale duPS Suisse et recevoir quatrefois par an «PS & énergie», envoyez votre adresse par e-mail à [email protected]

par Sabine von Stockar,Fondation suisse del’énergie

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Le groupe de travail«PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementaledu PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines del’énergie et de l’environnement dugroupe socialiste de l’Assembléefédérale et d’autres spécialistes in-téressés.Les dons reçus par «PS & énergie»sont affectés à des campagnes poli-tiques et à des projets de politiqueénergétique et environnementale.Jusqu’ici, le groupe de travail asoutenu financièrement les projets et organisations suivants: R Opposition à la demande d’ex-ploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pourle climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour leclimat»R Sommet de l’énergie du PS«Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvela-bles» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PSSuisse «Sortir du nucléaire, c’estfaisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR!Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la«démonstration de la faisabilité»de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvellescentrales nucléaires»

Impressum PS & énergie Editeur: PS Suisse, case postale, 3011 Berne, [email protected]. Rédaction: Pierre Bonhôte, ancien conseiller aux Etats; Thomas Christen,secrétaire général; Chantal Gahlinger, secrétaire politique; Reto Gamma, chef de projet recherche de fonds; Beat Jans, conseiller national; Barbara Marty Kälin, ancienne conseillère nationale; Roger Nordmann, conseiller national; Eric Nussbaumer, conseiller national; Gisèle Ory, conseillère d’Etat; Rudolf Rechsteiner, ancienconseiller national; Doris Stump, conseillère nationale; Ursula Wyss, conseillère nationale. Traitement rédactionnel et production: Gallati Kommunikation, Zurich. Maquette: Purpur AG für Publishing und Communication, Zurich. Impression: Abächerli Druck AG, Sarnen. PS & énergie paraît quatre fois par an en français et en allemand. Compte CP: 30-665681-6, PS & énergie, 3001 Berne

Imprimé sur papiercertifié FSCSQS-COC-2086 «FSC Trademark 1996,Forest StewardshipCouncil A. C.»

Le magazine socialiste du tournant énergétiqueN° 4, septembre 2010

La nouvelle cabane Monte Rosa du Club Alpin Suisse associe plusieurs innovations développées en Suisse, représentant ainsi les nouvelles technologies écologiques. Avec son initiative Cleantech, le PS cherche à promouvoir les technologies propres. Il peut compter sur le soutien des syndicats.

Pour une reconversion éco-sociale de l’économie

Il n’y a pas si longtemps, le conceptde restructurer l’économie de façonécologique était discrédité commesimple utopie d’écologistes fanati-ques. Mais face à la réalité du chan-gement climatique et de la raréfac-tion des matières premières, etdonc de leur renchérissement, lesinnovations écologiques et dura-bles – le secteur des technologiespropres – sont à juste titre considé-rées comme un marché d’avenir etun pôle de croissance. A l’horizon2020, le gouvernement allemandestime le chiffre d’affaires mondialdes industries environnementalesà environ 3100 milliards d’euros.

Donc un doublement du chiffred’affaires en l’espace de dix ans.Pour certains secteurs, par exempleles énergies renouvelables, on es-time les taux de croissance annuelsaux environs de 8%. Les industriesde l’environnement créeront desmillions de nouveaux emplois aucours des années à venir. En 2020,au niveau mondial, les technolo-gies propres seront devenues uneindustrie de premier plan.

La Suisse rate le cocheLes technologies propres sont doncla méga-tendance des prochainesdécennies. Mais la Suisse risque

bien de rater le coche de cette évo-lution, et ce alors même qu’elle esten bonne position pour être pré-sente sur ce marché de croissanceinternational visant la durabilité.Les raisons en sont multiples:

´ La Suisse ne pratique aucune poli-tique industrielle: nombreuses sontles nouvelles technologies à être développées en Suisse. Notre payscompte plus de cent chaires d’ensei-gnement dans les domaines énergie,environnement et technologies pro-pres. Pour la seule recherche surl’énergie, nous dépensons chaqueannée 700 millions de francs. Sans

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par Andreas Rieger, co-président du syndicat Unia

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