PS & énergie, novembre 2010

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Le magazine socialiste du tournant énergétique

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Page 1: PS & énergie, novembre 2010

Bien connu des lectrices et lecteurs de «PS & Energie», le conseiller national RogerNordmann publie au éditions Favre un ouvrage* sur l’avenir énergétique et climatique.Rédigé de manière simple et pédagogique, ce livre débute par une mise en perspectivedes enjeux énergétiques et climatiques à l’échelle mondiale. Il propose ensuite des projets concrets pour la Suisse dans le domaine des transports, de l’énergie et de l’électricité. Le tout avec de nombreuses illustrations. «PS & Energie» lui a posé troisquestions.

«PS & Energie»: Pourquoi publierun livre?Tout simplement pour faire avan-cer l’idée d’une Suisse qui s’appro-visionne entièrement avec lesénergies renouvelables. Le livreexpose les enjeux et les solutionsde manière compréhensible pourle grand public. L’épuisement desressources énergétiques fossiles etle réchauffement climatique me-nacent la prospérité et le bien-être. Il faut donc moderniser l’ap-provisionnement énergétique sanstomber dans le piège du nucléaire.Le livre trace la voie pour la Suisse,en montrant aussi les opportuni-tés, notamment en termes d’em-ploi. La deuxième partie du livreexplique concrètement ce qu’il faut

faire pour assainir les trois domai-nes cruciaux que sont l’habitat, lestransports et l’électricité.

«PS & Energie»: Y a-t-il un lienavec l’initiative socialiste «Denouveaux emplois grâce à auxénergies renouvelable – Cleantech»?Bien sûr, le livre montre commentcette initiative peut être mise enœuvre. En particulier, il détaillecomment atteindre 50% d’énergierenouvelable en 2030. J’insistebeaucoup sur l’intérêt économi-que. Trop souvent, on oublie queles coûteuses importations de gazet de pétrole couvrent 70% de no-tre consommation d’énergie etcoûtent plus de 10 milliards par an.Le passage vers les énergies re-

Roger Nordmann propose dans son nouveau livre également des opportuni-tés pour l’expansion des transports en commun. Sur la photo: les tramways à Genève.

Je tiens à mon environnementSi vous voulez apporter votre soutienaux projets de politique environne-mentale du PS Suisse et recevoir quatre fois par an «PS & énergie», envoyez votre adresse par e-mail à [email protected]

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Impressum PS & énergie Editeur: PS Suisse, case postale, 3011 Berne, [email protected]. Rédaction: Pierre Bonhôte, ancien conseiller aux Etats; Thomas Christen, secrétaire général; ChantalGahlinger, secrétaire politique; Reto Gamma, chef de projet recherche de fonds; Beat Jans, conseillernational; Barbara Marty Kälin, ancienne conseillère nationale; Roger Nordmann, conseiller national;Eric Nussbaumer, conseiller national; Gisèle Ory, conseillère d’Etat; Rudolf Rechsteiner, ancien conseiller national; Doris Stump, conseillère nationale; Ursula Wyss, conseillère nationale. Traitement rédactionnel et production: Gallati Kommunikation, Zurich. Maquette: Purpur AG für Publishing und Communication, Zurich. Impression: Abächerli Druck AG, Sarnen. PS & énergie paraît quatre fois par an en français et en allemand. Compte CP: 30-665681-6, PS & énergie, 3001 Berne

Imprimé sur papiercertifié FSCSQS-COC-2086 «FSC Trademark 1996,Forest StewardshipCouncil A. C.»

*Roger Nordmann, «Libérer la Suisse des énergies fossiles. Des projets concrets pour l’habitat, les transports et l’électricité». Editions Favre, Lausanne, octobre 2010.Pour commander le livre: www.sp-ps.ch/solarshop(Fr. 36.–, port gratuit) ou en librairie.

Roger Nordmann

Des projets concretspour l’habitat, les transports

et l’électricitéPréface de Bertrand Piccard

Libérerla Suissdes énergies

fossiles

Libérer la Suisse des énergies fossiles

nouvelables et l’efficacité énergéti-que sera l’un des moteurs de notreéconomie.

«PS & Energie»: A la lecture, on est frappé par la volonté d’expliquer …Oui, c’est clairement un des objec-tifs du livre. Beaucoup de genss’intéressent aux questions d’éner-gie et de climat, mais se sententsubmergés par l’avalanche désor-donnée d’informations. Le livrepose le cadre en aidant à distin-guer l’essentiel de l’accessoire,pour aider les citoyennes et les citoyens à s’orienter, mais aussi àargumenter. Car finalement, en démocratie, chacun a le droit –voire le devoir – d’être informé.

Le magazine socialiste du tournant énergétiqueN° 5, novembre 2010

Le Palais fédéral et le marché aux oignons à Berne seront-ils bientôt éclairés sans énergie nucléaire? Plusieurs villes suisses optent pour l’abandon du nucléaire: Zurich a déjà entériné le rejet, Berne se prononce aujourd’hui. Dans trois ans, les citoyennes et citoyens suisses se poseront tous la question de savoir si cette voie a encore un avenir.

Abandon du nucléaire – la décision est entre nos mains

Fin 2009, le Département fédéralde l’environnement, des transports,de l’énergie et de la communicationa accordé aux Forces Motrices Ber-noises SA, sur leur demande, uneautorisation d’exploitation illimitéepour le réacteur suranné de Mühle-berg. Et ce, malgré pas moins de1900 oppositions déposées par despersonnes, organisations, partis etcommunautés suisses et étrangè-

res, et malgré un vote vaudois par-ticulièrement clair: le 29 novembre2009, les électeurs ont rejeté à64% une autorisation d’exploita-tion illimitée.

Légalement, ce résultat n’a pasde poids. Mais politiquement le si-gnal est on ne peut plus fort. En fé-vrier 2010, plus de cent personnesont recouru devant le Tribunal ad-ministratif fédéral contre l’autori-

sation d’exploitation illimitée. Lecomité «Muhleberg – illimité-non»(muehleberg-ver-fahren.ch) a étécréé pour soutenir moralement etfinancièrement les plaignants. Lalutte contre l’autorisation d’exploi-tation illimitée est surtout impor-tante parce que c’est le seul moyend’assurer un contrôle public mini-mal notamment de l’état de sécu-rité de la centrale nucléaire: nom-

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parUrsula Wyss, conseillère nationale

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breuses sont les fissures constatéesdans l’enveloppe du cœur du réac-teur et nouvellement à la cuve souspression.

De nouvelles centrales nefont aucun sensAujourd’hui déjà, il est évident queMühleberg et les deux centrales dés-uètes Beznau 1 et 2 devront être arrêtées vers 2020, malgré l’autori-sation d’exploitation illimitée. LaConfédération examine actuellementtrois demandes pour une nouvellecentrale nucléaire qui doivent rem-placer ces trois anciens réacteurs.Le débat public pose des questionscruciales: qui financera ces centra-les? Car elles entraînent des coûtsbien trop élevés (encadré 1) et sontbeaucoup trop risquées. Sans comp-ter qu’aucun pays au monde n’aréussi à trouver de solution pour untraitement sûr des déchets nucléai-res qui restent dangereux pendantun million d’années. D’ailleurs denouvelles centrales nucléaires plusgrandes vont de pair avec un ac-croissement des déchets.

La mise en œuvre concrète de ce mandat constitutionnel a étéconfirmée lors de plusieurs vota-tions populaires, par exemple le 7 mai 2009 avec l’approbation ducrédit de développement pourl’énergie éolienne à hauteur de 200millions de francs.

Emissions de CO2 en baisseà ZurichMais les choses ont déjà commencéà bouger par le passé: depuis dixans, Zurich est une Cité de l’énergierécompensée par un Gold Award etfigure au top ten des 600 cités euro-péennes de l’énergie.

Diverses mesures contribuent àréduire les émissions de CO2 enville de Zurich depuis 1990, contrai-rement au reste de la Suisse où elles augmentent. Les émissions deCO2 sont aujourd’hui de 8,3% infé-rieures par rapport à 1990: • Notamment grâce aux transportspublics développés avec un niveauélevé (par ex. tram Zürich-West, li-gne de Glattal, gare Löwenstrasse).

Ils fonctionnent parfaitement etpermettent à de nombreux Zuri-chois de renoncer à une voiture: en-viron 45% des ménages zurichoisn’en possèdent pas. • La ville de Zurich économiserachaque année 25 000 tonnes de CO2dès que l’usine d’incinération dedéchets Hagenholz sera pourvued’une centrale à cogénération utili-sant de la biomasse. A partir de dé-chets, la ville de Zurich produiraalors de l’électricité et pourrachauffer de vastes zones dans leNord et l’Ouest de la ville.• Depuis quelques mois, tout unquartier de Schlieren est raccordéau réseau thermique de la stationd’épuration Werdhölzli – une éco-nomie de 8100 tonnes de CO2 paran.

Un schéma directeur pourl’avenirAvec son schéma directeur énergé-tique, le conseil municipal veut ré-duire les émissions de CO2 pourl’ensemble de la ville de 15% sup-

Zurich montre la voie: fin 2008, les électeurs de la ville de Zurich ont accepté par une majorité de 75% des voix l’abandon du nucléaire et la souscription aux objectifs de la société à 2000 watts. La voie vers le succès.

La constitution zurichoise officialise les «2000 watts»

Le 30 novembre 2008, la populationzurichoise a décidé d’abandonnerle nucléaire et d’ancrer les objectifsde la société à 2000 watts dans lerèglement municipal. Et ce avec75% des voix. Le développementdurable a dès lors valeur constitu-tionnelle à Zurich.

Concrètement cela signifie que laville de Zurich doit réduire la consom-mation énergétique moyenne ac-tuelle d’environ 5000 watts par habi-tant à 2000 watts tout en abaissantles émissions de CO2 de 5,4 tonnespar habitant et par an à une tonne. Lapart d’énergie provenant du nu-cléaire doit être remplacée par del’électricité issue de sources d’éner-gie durables.

par Corine Mauch, maire de Zurich

plémentaires d’ici 2020 – avec unecroissance modérée de la consom-mation électrique de 5%. Durant la même période, l’administrationmunicipale doit stabiliser saconsommation électrique et ré-duire sa consommation de carbu-rants de 2% par an. La ville de Zu-rich atteindra ces objectifs ambi-tieux en mettant à dispositionchaque année, d’ici 2020, 325 giga-wattheures d’énergie provenant desources renouvelables, essentielle-ment de l’éolien et de la biomasse.Dans le domaine de la chaleur re-nouvelable, les eaux usées etl’énergie solaire jouent un rôle clé.

Maintenir le cap Ces objectifs seront uniquement at-teints si nous sommes actifs danschaque domaine de la vie: au travailcomme à domicile, en termes detrafic comme de consommation.Nous devons immédiatement com-mencer la mise en œuvre, nous nepouvons en aucun cas repousserles investissements nécessaires.C’est pourquoi, pour le Conseil mu-nicipal, il ne fait aucun doute quemalgré la crise financière et lespertes fiscales de plusieurs centai-nes de millions de francs en résul-tant, les investissements pour descentrales neutres en CO2, de nou-velles lignes de tram et la rénova-tion énergétique des bâtimentsdoivent être maintenus. Zurich amis le cap sur la société à 2000watts. Un cap qu’il s’agit mainte-nant de maintenir.

De nouvelles centrales ne fontque nous empêcher de promouvoirà long terme des solutions viableset durables. Le PS Suisse exige doncl’abandon de la production électri-que nucléaire et plaide pour unemeilleure efficacité énergétique etle développement massif des éner-gies renouvelables. C’est pourquoinous avons lancé l’initiative Clean-tech (encadré 2). En l’acceptant,nous créons des dizaines de mil-liers d’emplois et renforçons laplace économique suisse.

Pour des raisons économiques, la«pénurie d’électricité» annoncéepar les groupes électriciens est sim-plement irréaliste. Ils ignorent toutbonnement que l’offre comme lademande sont fonction du prix. Ilest probable que les mécanismesdu marché résoudront en grandepartie le problème.

La Suisse se décide en 2013La population suisse répondra vrai-semblablement en 2013 par les ur-nes à une question fondamentale:pour ou contre de nouvelles centra-

Succès pour l’initiative Cleantech En seulement six mois, le PS a récolté plus de 52 000 signatures en faveur de l’initiative Cleantech. L’initiative demande que d’ici 2030 lesbesoins énergétiques totaux de la Suisse soient couverts au moins pourmoitié par des énergies renouvelables. La Suisse est dépendante à plusde 80% d’importations énergétiques (pétrole, gaz naturel et uraniumprincipalement). L’utilisation des énergies fossiles pose problème enraison du réchauffement climatique, de la fin prochaine des ressourceset de leur concentration au Moyen-Orient. Si par contre nous encoura-geons les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, nous réduisons notre dépendance aux combustibles fossiles. Et de plus nousaugmentons la valeur ajoutée dans le pays, créons de nouveaux em-plois et assurons à long terme la prospérité de toute la population. Les coûteuses et dangereuses centrales nucléaires deviennent ainsiinutiles. Une utilisation responsable des ressources est synonymed’une meilleure qualité de vie, de protection de l’environnement, debien-être et de justice. L’approvisionnement énergétique par des énergies renouvelables et les mesures d’efficacité énergétique sontsûrs et peu coûteux. Et le potentiel technologique existe (www.cleantech-initiative.ch).

Les centrales nucléaires: aussi un risque financierLors de son évaluation des marchés financiers en 2008, la plateformebâloise Ellipson est arrivée à la conclusion que les centrales nucléairesne sont pas financièrement durables et qu’il sera donc très difficile,dans un marché toujours plus concurrentiel et libéralisé, de trouver desinvestisseurs pour de telles entreprises à haut risque – notamment financier. Un avis que semble partager Hans-Peter Stöckl, ancien ma-nager chez Axpo. Economiquement, une centrale nucléaire n’en vautpas la chandelle: «Axpo oublie que le marché se libéralise», a confiéStöckl en juillet 2010 au journal «Zentralschweiz am Sonntag». Lesscientifiques de la Duke University (Caroline du Nord) démontrent dansleur étude «Solar and Nuclear Costs – The Historic Crossover» quel’avantage prétendu de coût du nucléaire disparaît. Partant du prix de10 milliards de dollars pour la construction d’une nouvelle centrale nu-cléaire, la production d’énergie solaire est aujourd’hui déjà plus avan-tageuse sur le marché américain. Ils déterminent le croisement histori-que du prix à 16 cents par kilowattheure. A quoi s’ajoute qu’aucune assurance au monde n’est disposée à assurer une centrale nucléairecontre les accidents. En cas de dommage, c’est la collectivité qui casque.

les nucléaires? Pour la Suisse, c’estlà un choix de politique énergéti-que essentiel: nous avons une op-portunité unique de concevoir unnouvel avenir énergétique – notrepays a besoin d’efficacité énergéti-que et d’énergies renouvelables,écologiques et à haute valeur ajou-tée. En appliquant dès aujourd’huiet de façon conséquente les meil-leures techniques disponibles, nouspourrions économiser un tiers de laconsommation électrique sans per-dre en qualité de vie. Cela repré-sente, tous domaines confondus,environ 18 milliards de kilowattheu-res (ou six centrales nucléaires de lataille de Mühleberg) et une écono-mie d’environ 3 milliards de francspar an. Les mesures sont connues.

Que la Suisse abandonne le nucléaire ou non est une questionde volonté politique. Mais avantmême 2013, la population a déjàl’occasion de se prononcer pour lesénergies renouvelables lors de vo-tes locaux: le 13 février 2011 dans lecanton de Berne et le 28 novembre2010 en ville de Berne.

La ville de Berne se décideaujourd’hui L’initiative EnergieWendeBern –lancée en collaboration avec le PS –exige qu’en l’espace de 20 ans la ville de Berne produise, achète etvende uniquement de l’électricitéissue d’énergies renouvelables. LeConseil exécutif a élaboré unecontre-proposition qui reprend lesexigences de l’initiative mais laissedavantage de temps à EnergieWas-serBern, société de la ville. L’aban-don du nucléaire doit être réaliséjusqu’en 2039 plutôt que jusqu’auplus tard en 2031, comme prévu parl’initiative.

La ville de Berne pose ainsi lesbases pour une politique énergé-tique durable qui, grâce à l’effica-cité énergétique et aux énergies re-nouvelables, se passe de nucléaire.Le principe de l’abandon du nu-cléaire étant ancré dans le règle-ment communal depuis des an-nées, c’est là son calendrier concretqui se précise.

De plus en plus de villes sontconvaincues que l’abandon du nu-cléaire est sensé et réalisable, éco-logiquement autant qu’économi-quement (voir article en page 3).Avec l’initiative Cleantech, le PSSuisse souhaite que la Suisse misesur l’efficacité énergétique et lesénergies renouvelables et renonceà construire de nouvelles centralesnucléaires pour se libérer de la dé-pendance, de plus en plus précaire,des sources étrangères d’uranium.

Une forme de construction com-pacte, la géothermie et une techni-que optimisée contribuent massi-vement à réduire les émissions deCO2 de l’hôpital Triemli de la villede Zurich.

Le groupe de travail«PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementaledu PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines del’énergie et de l’environnement dugroupe socialiste de l’Assembléefédérale et d’autres spécialistesintéressés.Les dons reçus par «PS & éner-gie» sont affectés à des campa-gnes politiques et à des projets depolitique énergétique et environ-nementale.Jusqu’ici, le groupe de travail asoutenu financièrement les projets et organisations suivants: R Opposition à la demande d’ex-ploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pourle climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour leclimat»R Sommet de l’énergie du PS«Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvela-bles» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PSSuisse «Sortir du nucléaire, c’estfaisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR!Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la«démonstration de la faisabilité»de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvellescentrales nucléaires»

Bâle ville pionnière

Il y a neuf ans déjà que Bâle vise la société à 2000 watts. Divers véhicules efficaces et à faiblesémissions sont actuellement en phase test: par exemple des balayeuses fonctionnant avec des piles à hydrogène. Environ 420 bâtiments privéssont rénovés du point de vue énergétique grâce àdes contributions significatives et à un coaching gratuit offert par la ville de Bâle.

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breuses sont les fissures constatéesdans l’enveloppe du cœur du réac-teur et nouvellement à la cuve souspression.

De nouvelles centrales nefont aucun sensAujourd’hui déjà, il est évident queMühleberg et les deux centrales dés-uètes Beznau 1 et 2 devront être arrêtées vers 2020, malgré l’autori-sation d’exploitation illimitée. LaConfédération examine actuellementtrois demandes pour une nouvellecentrale nucléaire qui doivent rem-placer ces trois anciens réacteurs.Le débat public pose des questionscruciales: qui financera ces centra-les? Car elles entraînent des coûtsbien trop élevés (encadré 1) et sontbeaucoup trop risquées. Sans comp-ter qu’aucun pays au monde n’aréussi à trouver de solution pour untraitement sûr des déchets nucléai-res qui restent dangereux pendantun million d’années. D’ailleurs denouvelles centrales nucléaires plusgrandes vont de pair avec un ac-croissement des déchets.

La mise en œuvre concrète de ce mandat constitutionnel a étéconfirmée lors de plusieurs vota-tions populaires, par exemple le 7 mai 2009 avec l’approbation ducrédit de développement pourl’énergie éolienne à hauteur de 200millions de francs.

Emissions de CO2 en baisseà ZurichMais les choses ont déjà commencéà bouger par le passé: depuis dixans, Zurich est une Cité de l’énergierécompensée par un Gold Award etfigure au top ten des 600 cités euro-péennes de l’énergie.

Diverses mesures contribuent àréduire les émissions de CO2 enville de Zurich depuis 1990, contrai-rement au reste de la Suisse où elles augmentent. Les émissions deCO2 sont aujourd’hui de 8,3% infé-rieures par rapport à 1990: • Notamment grâce aux transportspublics développés avec un niveauélevé (par ex. tram Zürich-West, li-gne de Glattal, gare Löwenstrasse).

Ils fonctionnent parfaitement etpermettent à de nombreux Zuri-chois de renoncer à une voiture: en-viron 45% des ménages zurichoisn’en possèdent pas. • La ville de Zurich économiserachaque année 25 000 tonnes de CO2dès que l’usine d’incinération dedéchets Hagenholz sera pourvued’une centrale à cogénération utili-sant de la biomasse. A partir de dé-chets, la ville de Zurich produiraalors de l’électricité et pourrachauffer de vastes zones dans leNord et l’Ouest de la ville.• Depuis quelques mois, tout unquartier de Schlieren est raccordéau réseau thermique de la stationd’épuration Werdhölzli – une éco-nomie de 8100 tonnes de CO2 paran.

Un schéma directeur pourl’avenirAvec son schéma directeur énergé-tique, le conseil municipal veut ré-duire les émissions de CO2 pourl’ensemble de la ville de 15% sup-

Zurich montre la voie: fin 2008, les électeurs de la ville de Zurich ont accepté par une majorité de 75% des voix l’abandon du nucléaire et la souscription aux objectifs de la société à 2000 watts. La voie vers le succès.

La constitution zurichoise officialise les «2000 watts»

Le 30 novembre 2008, la populationzurichoise a décidé d’abandonnerle nucléaire et d’ancrer les objectifsde la société à 2000 watts dans lerèglement municipal. Et ce avec75% des voix. Le développementdurable a dès lors valeur constitu-tionnelle à Zurich.

Concrètement cela signifie que laville de Zurich doit réduire la consom-mation énergétique moyenne ac-tuelle d’environ 5000 watts par habi-tant à 2000 watts tout en abaissantles émissions de CO2 de 5,4 tonnespar habitant et par an à une tonne. Lapart d’énergie provenant du nu-cléaire doit être remplacée par del’électricité issue de sources d’éner-gie durables.

par Corine Mauch, maire de Zurich

plémentaires d’ici 2020 – avec unecroissance modérée de la consom-mation électrique de 5%. Durant la même période, l’administrationmunicipale doit stabiliser saconsommation électrique et ré-duire sa consommation de carbu-rants de 2% par an. La ville de Zu-rich atteindra ces objectifs ambi-tieux en mettant à dispositionchaque année, d’ici 2020, 325 giga-wattheures d’énergie provenant desources renouvelables, essentielle-ment de l’éolien et de la biomasse.Dans le domaine de la chaleur re-nouvelable, les eaux usées etl’énergie solaire jouent un rôle clé.

Maintenir le cap Ces objectifs seront uniquement at-teints si nous sommes actifs danschaque domaine de la vie: au travailcomme à domicile, en termes detrafic comme de consommation.Nous devons immédiatement com-mencer la mise en œuvre, nous nepouvons en aucun cas repousserles investissements nécessaires.C’est pourquoi, pour le Conseil mu-nicipal, il ne fait aucun doute quemalgré la crise financière et lespertes fiscales de plusieurs centai-nes de millions de francs en résul-tant, les investissements pour descentrales neutres en CO2, de nou-velles lignes de tram et la rénova-tion énergétique des bâtimentsdoivent être maintenus. Zurich amis le cap sur la société à 2000watts. Un cap qu’il s’agit mainte-nant de maintenir.

De nouvelles centrales ne fontque nous empêcher de promouvoirà long terme des solutions viableset durables. Le PS Suisse exige doncl’abandon de la production électri-que nucléaire et plaide pour unemeilleure efficacité énergétique etle développement massif des éner-gies renouvelables. C’est pourquoinous avons lancé l’initiative Clean-tech (encadré 2). En l’acceptant,nous créons des dizaines de mil-liers d’emplois et renforçons laplace économique suisse.

Pour des raisons économiques, la«pénurie d’électricité» annoncéepar les groupes électriciens est sim-plement irréaliste. Ils ignorent toutbonnement que l’offre comme lademande sont fonction du prix. Ilest probable que les mécanismesdu marché résoudront en grandepartie le problème.

La Suisse se décide en 2013La population suisse répondra vrai-semblablement en 2013 par les ur-nes à une question fondamentale:pour ou contre de nouvelles centra-

Succès pour l’initiative Cleantech En seulement six mois, le PS a récolté plus de 52 000 signatures en faveur de l’initiative Cleantech. L’initiative demande que d’ici 2030 lesbesoins énergétiques totaux de la Suisse soient couverts au moins pourmoitié par des énergies renouvelables. La Suisse est dépendante à plusde 80% d’importations énergétiques (pétrole, gaz naturel et uraniumprincipalement). L’utilisation des énergies fossiles pose problème enraison du réchauffement climatique, de la fin prochaine des ressourceset de leur concentration au Moyen-Orient. Si par contre nous encoura-geons les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, nous réduisons notre dépendance aux combustibles fossiles. Et de plus nousaugmentons la valeur ajoutée dans le pays, créons de nouveaux em-plois et assurons à long terme la prospérité de toute la population. Les coûteuses et dangereuses centrales nucléaires deviennent ainsiinutiles. Une utilisation responsable des ressources est synonymed’une meilleure qualité de vie, de protection de l’environnement, debien-être et de justice. L’approvisionnement énergétique par des énergies renouvelables et les mesures d’efficacité énergétique sontsûrs et peu coûteux. Et le potentiel technologique existe (www.cleantech-initiative.ch).

Les centrales nucléaires: aussi un risque financierLors de son évaluation des marchés financiers en 2008, la plateformebâloise Ellipson est arrivée à la conclusion que les centrales nucléairesne sont pas financièrement durables et qu’il sera donc très difficile,dans un marché toujours plus concurrentiel et libéralisé, de trouver desinvestisseurs pour de telles entreprises à haut risque – notamment financier. Un avis que semble partager Hans-Peter Stöckl, ancien ma-nager chez Axpo. Economiquement, une centrale nucléaire n’en vautpas la chandelle: «Axpo oublie que le marché se libéralise», a confiéStöckl en juillet 2010 au journal «Zentralschweiz am Sonntag». Lesscientifiques de la Duke University (Caroline du Nord) démontrent dansleur étude «Solar and Nuclear Costs – The Historic Crossover» quel’avantage prétendu de coût du nucléaire disparaît. Partant du prix de10 milliards de dollars pour la construction d’une nouvelle centrale nu-cléaire, la production d’énergie solaire est aujourd’hui déjà plus avan-tageuse sur le marché américain. Ils déterminent le croisement histori-que du prix à 16 cents par kilowattheure. A quoi s’ajoute qu’aucune assurance au monde n’est disposée à assurer une centrale nucléairecontre les accidents. En cas de dommage, c’est la collectivité qui casque.

les nucléaires? Pour la Suisse, c’estlà un choix de politique énergéti-que essentiel: nous avons une op-portunité unique de concevoir unnouvel avenir énergétique – notrepays a besoin d’efficacité énergéti-que et d’énergies renouvelables,écologiques et à haute valeur ajou-tée. En appliquant dès aujourd’huiet de façon conséquente les meil-leures techniques disponibles, nouspourrions économiser un tiers de laconsommation électrique sans per-dre en qualité de vie. Cela repré-sente, tous domaines confondus,environ 18 milliards de kilowattheu-res (ou six centrales nucléaires de lataille de Mühleberg) et une écono-mie d’environ 3 milliards de francspar an. Les mesures sont connues.

Que la Suisse abandonne le nucléaire ou non est une questionde volonté politique. Mais avantmême 2013, la population a déjàl’occasion de se prononcer pour lesénergies renouvelables lors de vo-tes locaux: le 13 février 2011 dans lecanton de Berne et le 28 novembre2010 en ville de Berne.

La ville de Berne se décideaujourd’hui L’initiative EnergieWendeBern –lancée en collaboration avec le PS –exige qu’en l’espace de 20 ans la ville de Berne produise, achète etvende uniquement de l’électricitéissue d’énergies renouvelables. LeConseil exécutif a élaboré unecontre-proposition qui reprend lesexigences de l’initiative mais laissedavantage de temps à EnergieWas-serBern, société de la ville. L’aban-don du nucléaire doit être réaliséjusqu’en 2039 plutôt que jusqu’auplus tard en 2031, comme prévu parl’initiative.

La ville de Berne pose ainsi lesbases pour une politique énergé-tique durable qui, grâce à l’effica-cité énergétique et aux énergies re-nouvelables, se passe de nucléaire.Le principe de l’abandon du nu-cléaire étant ancré dans le règle-ment communal depuis des an-nées, c’est là son calendrier concretqui se précise.

De plus en plus de villes sontconvaincues que l’abandon du nu-cléaire est sensé et réalisable, éco-logiquement autant qu’économi-quement (voir article en page 3).Avec l’initiative Cleantech, le PSSuisse souhaite que la Suisse misesur l’efficacité énergétique et lesénergies renouvelables et renonceà construire de nouvelles centralesnucléaires pour se libérer de la dé-pendance, de plus en plus précaire,des sources étrangères d’uranium.

Une forme de construction com-pacte, la géothermie et une techni-que optimisée contribuent massi-vement à réduire les émissions deCO2 de l’hôpital Triemli de la villede Zurich.

Le groupe de travail«PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementaledu PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines del’énergie et de l’environnement dugroupe socialiste de l’Assembléefédérale et d’autres spécialistesintéressés.Les dons reçus par «PS & éner-gie» sont affectés à des campa-gnes politiques et à des projets depolitique énergétique et environ-nementale.Jusqu’ici, le groupe de travail asoutenu financièrement les projets et organisations suivants: R Opposition à la demande d’ex-ploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pourle climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour leclimat»R Sommet de l’énergie du PS«Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvela-bles» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PSSuisse «Sortir du nucléaire, c’estfaisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR!Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la«démonstration de la faisabilité»de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvellescentrales nucléaires»

Bâle ville pionnière

Il y a neuf ans déjà que Bâle vise la société à 2000 watts. Divers véhicules efficaces et à faiblesémissions sont actuellement en phase test: par exemple des balayeuses fonctionnant avec des piles à hydrogène. Environ 420 bâtiments privéssont rénovés du point de vue énergétique grâce àdes contributions significatives et à un coaching gratuit offert par la ville de Bâle.

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Page 4: PS & énergie, novembre 2010

Bien connu des lectrices et lecteurs de «PS & Energie», le conseiller national RogerNordmann publie au éditions Favre un ouvrage* sur l’avenir énergétique et climatique.Rédigé de manière simple et pédagogique, ce livre débute par une mise en perspectivedes enjeux énergétiques et climatiques à l’échelle mondiale. Il propose ensuite des projets concrets pour la Suisse dans le domaine des transports, de l’énergie et de l’électricité. Le tout avec de nombreuses illustrations. «PS & Energie» lui a posé troisquestions.

«PS & Energie»: Pourquoi publierun livre?Tout simplement pour faire avan-cer l’idée d’une Suisse qui s’appro-visionne entièrement avec lesénergies renouvelables. Le livreexpose les enjeux et les solutionsde manière compréhensible pourle grand public. L’épuisement desressources énergétiques fossiles etle réchauffement climatique me-nacent la prospérité et le bien-être. Il faut donc moderniser l’ap-provisionnement énergétique sanstomber dans le piège du nucléaire.Le livre trace la voie pour la Suisse,en montrant aussi les opportuni-tés, notamment en termes d’em-ploi. La deuxième partie du livreexplique concrètement ce qu’il faut

faire pour assainir les trois domai-nes cruciaux que sont l’habitat, lestransports et l’électricité.

«PS & Energie»: Y a-t-il un lienavec l’initiative socialiste «Denouveaux emplois grâce à auxénergies renouvelable – Cleantech»?Bien sûr, le livre montre commentcette initiative peut être mise enœuvre. En particulier, il détaillecomment atteindre 50% d’énergierenouvelable en 2030. J’insistebeaucoup sur l’intérêt économi-que. Trop souvent, on oublie queles coûteuses importations de gazet de pétrole couvrent 70% de no-tre consommation d’énergie etcoûtent plus de 10 milliards par an.Le passage vers les énergies re-

Roger Nordmann propose dans son nouveau livre également des opportuni-tés pour l’expansion des transports en commun. Sur la photo: les tramways à Genève.

Je tiens à mon environnementSi vous voulez apporter votre soutienaux projets de politique environne-mentale du PS Suisse et recevoir quatre fois par an «PS & énergie», envoyez votre adresse par e-mail à [email protected]

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Impressum PS & énergie Editeur: PS Suisse, case postale, 3011 Berne, [email protected]. Rédaction: Pierre Bonhôte, ancien conseiller aux Etats; Thomas Christen, secrétaire général; ChantalGahlinger, secrétaire politique; Reto Gamma, chef de projet recherche de fonds; Beat Jans, conseillernational; Barbara Marty Kälin, ancienne conseillère nationale; Roger Nordmann, conseiller national;Eric Nussbaumer, conseiller national; Gisèle Ory, conseillère d’Etat; Rudolf Rechsteiner, ancien conseiller national; Doris Stump, conseillère nationale; Ursula Wyss, conseillère nationale. Traitement rédactionnel et production: Gallati Kommunikation, Zurich. Maquette: Purpur AG für Publishing und Communication, Zurich. Impression: Abächerli Druck AG, Sarnen. PS & énergie paraît quatre fois par an en français et en allemand. Compte CP: 30-665681-6, PS & énergie, 3001 Berne

Imprimé sur papiercertifié FSCSQS-COC-2086 «FSC Trademark 1996,Forest StewardshipCouncil A. C.»

*Roger Nordmann, «Libérer la Suisse des énergies fossiles. Des projets concrets pour l’habitat, les transports et l’électricité». Editions Favre, Lausanne, octobre 2010.Pour commander le livre: www.sp-ps.ch/solarshop(Fr. 36.–, port gratuit) ou en librairie.

Roger Nordmann

Des projets concretspour l’habitat, les transports

et l’électricitéPréface de Bertrand Piccard

Libérerla Suissdes énergies

fossiles

Libérer la Suisse des énergies fossiles

nouvelables et l’efficacité énergéti-que sera l’un des moteurs de notreéconomie.

«PS & Energie»: A la lecture, on est frappé par la volonté d’expliquer …Oui, c’est clairement un des objec-tifs du livre. Beaucoup de genss’intéressent aux questions d’éner-gie et de climat, mais se sententsubmergés par l’avalanche désor-donnée d’informations. Le livrepose le cadre en aidant à distin-guer l’essentiel de l’accessoire,pour aider les citoyennes et les citoyens à s’orienter, mais aussi àargumenter. Car finalement, en démocratie, chacun a le droit –voire le devoir – d’être informé.

Le magazine socialiste du tournant énergétiqueN° 5, novembre 2010

Le Palais fédéral et le marché aux oignons à Berne seront-ils bientôt éclairés sans énergie nucléaire? Plusieurs villes suisses optent pour l’abandon du nucléaire: Zurich a déjà entériné le rejet, Berne se prononce aujourd’hui. Dans trois ans, les citoyennes et citoyens suisses se poseront tous la question de savoir si cette voie a encore un avenir.

Abandon du nucléaire – la décision est entre nos mains

Fin 2009, le Département fédéralde l’environnement, des transports,de l’énergie et de la communicationa accordé aux Forces Motrices Ber-noises SA, sur leur demande, uneautorisation d’exploitation illimitéepour le réacteur suranné de Mühle-berg. Et ce, malgré pas moins de1900 oppositions déposées par despersonnes, organisations, partis etcommunautés suisses et étrangè-

res, et malgré un vote vaudois par-ticulièrement clair: le 29 novembre2009, les électeurs ont rejeté à64% une autorisation d’exploita-tion illimitée.

Légalement, ce résultat n’a pasde poids. Mais politiquement le si-gnal est on ne peut plus fort. En fé-vrier 2010, plus de cent personnesont recouru devant le Tribunal ad-ministratif fédéral contre l’autori-

sation d’exploitation illimitée. Lecomité «Muhleberg – illimité-non»(muehleberg-ver-fahren.ch) a étécréé pour soutenir moralement etfinancièrement les plaignants. Lalutte contre l’autorisation d’exploi-tation illimitée est surtout impor-tante parce que c’est le seul moyend’assurer un contrôle public mini-mal notamment de l’état de sécu-rité de la centrale nucléaire: nom-

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parUrsula Wyss, conseillère nationale

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