Projet de réhabilitation du centre de santé dans le ... · le milieu urbain et rural. ... c. Lieu...

14
1/14 N°1012 Buts: Augmenter la fréquentation du centre de santé, Assurer une prise en charge sanitaire rapide et de qualité, Limiter l'automédication inappropriée et les risques qui en découlent, Réduire le taux de mortalité infanto-juvénile et celui des femmes enceintes, Soutenir des demandes locales pour lutter contre l’exode rural. Résultats attendus : Réhabilitation du bâtiment de soins existant, Construction d’un bâtiment annexe pour héberger une partie de l’équipe médicale et les accompagnateurs des patients, ainsi que de deux blocs de toilettes, Acquisition de l’équipement médical et du mobilier complémentaire, Renforcement de capacité du comité de gestion, Plaidoyer pour décrocher l’affectation d’une sage-femme fonctionnaire. Bénéficiaires : 12’000 habitants provenant de deux villages d’Andrakodavaka et Amparihindramananiolona appartenant à la commune d’Ambano et de quelques villages des communes voisines de Betafo et Faratsiho. Budget du projet en CHF: Intitulé Montant en CHF Réhabilitation du centre de santé 52'343.- Equipement 13'938.- Frais de suivi et évaluations 1'250.- Contribution locale -3'377.- Total demandé 64'154.- Responsables du projet: Sur place: Comité de gestion du centre de santé d’Andrakodavaka, présidé par Andriantsalama Finaritra, en collaboration avec l’infirmier chef et le centre de santé d’Ambano. Suivi à Madagascar: Agence de coordination de Nouvelle Planète : association CICAFE, Onja Andrianjaranirina, Lot 291 Ba, Andrefambohitra Ampitatafika, 102 Antananarivo, Madagascar. En Suisse: Nouvelle Planète, Xavier Mühlethaler, tél. 021 882 10 46, [email protected] Projet de réhabilitation du centre de santé dans le village d’Andrakodavaka, commune rurale d'Ambano, à Madagascar

Transcript of Projet de réhabilitation du centre de santé dans le ... · le milieu urbain et rural. ... c. Lieu...

1/14

N°1012

Buts:

Augmenter la fréquentation du centre de santé,

Assurer une prise en charge sanitaire rapide et de qualité,

Limiter l'automédication inappropriée et les risques qui en découlent,

Réduire le taux de mortalité infanto-juvénile et celui des femmes enceintes,

Soutenir des demandes locales pour lutter contre l’exode rural.

Résultats attendus :

Réhabilitation du bâtiment de soins existant,

Construction d’un bâtiment annexe pour héberger une partie de l’équipe médicale et les accompagnateurs des patients, ainsi que de deux blocs de toilettes,

Acquisition de l’équipement médical et du mobilier complémentaire,

Renforcement de capacité du comité de gestion,

Plaidoyer pour décrocher l’affectation d’une sage-femme fonctionnaire.

Bénéficiaires :

12’000 habitants provenant de deux villages d’Andrakodavaka et Amparihindramananiolona appartenant à la commune d’Ambano et de quelques villages des communes voisines de Betafo et Faratsiho.

Budget du projet en CHF:

Intitulé Montant en CHF

Réhabilitation du centre de santé 52'343.-

Equipement 13'938.-

Frais de suivi et évaluations 1'250.-

Contribution locale -3'377.-

Total demandé 64'154.-

Responsables du projet:

Sur place: Comité de gestion du centre de santé d’Andrakodavaka, présidé par Andriantsalama Finaritra, en collaboration avec l’infirmier chef et le centre de santé d’Ambano.

Suivi à Madagascar: Agence de coordination de Nouvelle Planète : association CICAFE, Onja Andrianjaranirina, Lot 291 Ba, Andrefambohitra Ampitatafika, 102 Antananarivo, Madagascar.

En Suisse: Nouvelle Planète, Xavier Mühlethaler, tél. 021 882 10 46, [email protected]

Projet de réhabilitation du centre de santé dans le village d’Andrakodavaka, commune rurale d'Ambano, à Madagascar

2/14

Présentation du projet

1. Contexte

a. Contexte de Madagascar

Situé dans l’océan indien au large du sud-est de l’Afrique, Madagascar est une des îles les plus vastes au monde, avec une superficie de 587’000 km2, soit 14 fois la taille de la Suisse. Avec une population de quasi 23 millions d’habitants, le pays a une densité démographique assez faible (39 habitants au km2), et 78% de la population vit en milieu rural.

Ancienne colonie française, Madagascar a accédé à l’indépendance en 1960. Pendant les années 60, il était l’un des pays africains les plus nantis en termes de revenu et de niveau de vie. Il a connu une régression économique provoquée par plusieurs décennies de mauvaise gestion et d’instabilité politique. Le revenu annuel par habitant a baissé pour cette raison de 473 dollars en 1970 à 290 dollars en 2005, reléguant Madagascar parmi les pays les plus pauvres au monde. Selon l’enquête ENSOMD, effectuée en 2015 par le PNUD, 68% de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté. Dans les campagnes, la plupart des personnes y survit avec moins de CHF 1.- par jour.

b. Situation sanitaire à Madagascar

Les indicateurs sanitaires malgaches font encore frémir. Le contexte malgache reste caractérisé par une forte prévalence de maladies transmissibles et une mortalité maternelle qui se monte à 478 sur 100'000 naissances vivantes (ENSOMD 2015). Ce taux stagne depuis une dizaine d’années. En comparaison la mortalité maternelle en Suisse se situe à 8 sur 100'000 naissances. La proportion d’accouchements assistés par du personnel qualifié se situe à 44,4%, dont uniquement 38% se pratique dans des établissements de santé. A cela s’ajoute le fait que 31,5% des filles entre 15 et 19 ans ont déjà accouché. (ENSOMD 2015).

Au niveau de la mortalité infanto-juvénile, c'est-à-dire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, l’évolution est nettement plus significative, puisque il est passé de 159‰ en 1997, à 72‰ en 2009 pour atteindre actuellement 62‰ (ENSOMD 2015). Afin de garantir la santé des enfants et en même temps réduire la mortalité infantile, il faudrait instaurer une couverture universelle par des interventions essentielles, à la fois efficaces et peu coûteuses, notamment les soins du nouveau-né, la vaccination, la prévention et la prise en charge des cas d’infections respiratoires aigus, de fièvre et de diarrhée. Plusieurs paramètres expliquent les résultats de l'Enquête Nationale sur le Suivi des indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ENSOMD) mené en 2015. Les chiffres globaux mentionnés ci-dessus doivent d’ailleurs être pris avec des pincettes, puisqu’ils cachent une disparité notable entre le milieu urbain et rural.

Il y a donc encore un long chemin pour assainir le domaine de la santé à Madagascar et spécialement en milieu rural. La faiblesse de la couverture sanitaire, l’infrastructure défaillante, le manque de personnel qualifié et la faiblesse des investissements publics ne présagent guère une amélioration de la situation à moyen terme. Les communes n’ont pas les moyens financiers pour pallier à ces manques, d’où la demande de soutien formulée à Nouvelle Planète pour réhabiliter complètement le centre de santé d’Andrakodavaka.

3/14

c. Lieu du projet

Le projet se situe dans la commune d’Ambano, à 180 kilomètres au sud d’Antananarivo, à une vingtaine de kilomètres au nord d’Antsirabé et 15 kilomètres du chef-lieu Ambano [Annexe 1.1]. Le village d’Andrakodavaka est perché à 2'150 m d’altitude et abrite 2’500 habitants.

Pour se rendre dans le village d’Andrakodavaka, il faut quitter la route nationale 7 à Antsirabé et s’engager sur une piste en très mauvais état sur 21 kilomètres pour atteindre le centre de santé [Annexe 1.3]. Il faut plus de deux heures pour parcourir les 21 kilomètres en 4x4, et la piste reste quasi infranchissable durant la saison de pluies. Tous les hameaux d’Andrakodavako sont reliés depuis 2013 à un système d’adduction d’eau. Plusieurs écoles sont réparties dans les différents hameaux.

La commune, disposant d’une superficie de 157 km2, est découpée en douze villages. Elle abrite une population totale qui s’élève à plus de 50’000 habitants. Le nombre moyen d’enfants y est de six par femme, ce qui facilite encore moins les conditions économiques des ménages. Les habitants de cette région vivent quasi exclusivement de l’agriculture : maraichage (carottes, pommes de terre, petit pois,…) et cultures vivrières (riz et mais), mais également arboriculture (pommes, pêches, prunes, poires, kakis,…).

d. Justification du projet par rapport au contexte

La couverture médicale est totalement déficiente à Madagascar : 65% de la population habite à plus de dix kilomètres d’une infrastructure sanitaire. Plus vous vous éloignez des centres urbains, plus l’accès à une structure de santé relève d’un miracle, d’autant plus que les voies de communication sont limitées et en piteux état. Cette difficulté se répercute aussi sur l’approvisionnement en médicaments, auquel s’ajoutent la vétusté des infrastructures et leur mauvais équipement qui ne permettent pas d’assurer une prise en charge de qualité. La part du budget de l’Etat malgache alloué à la santé se monte à 5% selon l’OMS. Il est largement insuffisant pour assainir un système à l’agonie. Le secteur de la santé est financé à 32% par le secteur public, 36% par les bailleurs de fonds (essentiellement des acteurs de l’aide au développement) et 32% par le secteur privé, y compris les ménages. Sur toute l’ile de Madagascar, il existe plus de 3'000 centres de santé de base (CSB), 106 centres hospitaliers de district (CHD) et 20 centres hospitaliers de référence régionaux (CHRR) qui sont sous la houlette du Ministère de la Santé malgache. La population ne se rend qu’en cas d’extrême urgence dans des structures de santé et préfère recourir à la médecine traditionnelle et surtout à l’automédication, malgré le fait que les consultations soient gratuites dans les structures publiques et que les médicaments soient vendus à des prix subventionnés.

Ce manque d’infrastructure de qualité est amplifié par le manque de personnel qualifié en milieu rural : 72% des médecins travaillent en ville ! 41% du personnel médical s’occupe de 21% de la population, essentiellement urbaine et riche. La motivation de la plupart du personnel médical à devoir travailler en milieu rural n’est guère élevée. La méfiance de la population envers les structures médicales rurales est d’autant plus importante. Un véritable travail d’apprivoisement est nécessaire pour établir petit à petit une relation de confiance. Dans cette commune grande comme la moitié du canton de Genève, la couverture sanitaire se réduit à deux centres de santé publics (Ambano et Andrakodavaka) et un centre médical communautaire (Tsaramandroso) ! L’intervention au niveau du centre de santé d’Andrakodavaka s’inscrit dans une dynamique globale d’amélioration de la couverture

4/14

sanitaire de la commune. Après avoir assaini les structures existantes, il faudra implanter des structures supplémentaires pour garantir une couverture complète au niveau de la commune. De nombreux défis pointent déjà à l’horizon.

2. Problématique

a. Principal problème

Le centre de santé d’Andrakodavaka est la structure de référence sanitaire pour plus de 12'000 personnes [Annexe 1.2] du nord de la commune d’Ambano. Il s’agit de la seule structure sanitaire dans un rayon de 10 kilomètres. Elle est quotidiennement ouverte entre 8h00 et 16h00. En dehors de ces heures, l’infirmer chef est atteignable en cas d’urgence. L’infrastructure existante a été construite progressivement entre 2000 et 2013 en fonction des moyens mobilisés par la population locale. L’effort a été payant : le centre de santé actuel est constitué d’un bâtiment composé de neuf salles (logement pour l’infirmier chef, hébergement du gardien, salle d’accouchement, salle de repos post-accouchement, salle d’hospitalisation, pharmacie, salle d’auscultation, espace de stockage et salle de vaccinations) [Annexe 2]. Les efforts ont également permis de raccorder le centre de santé à l’adduction d’eau et d’y installer un système d’électrification solaire sommaire. Comme le bâtiment a été construit avec les moyens du bord, il se détériore rapidement. Le toit n’est plus du tout étanche, des infiltrations sont constatées dans toutes les salles affectant les structures porteuses. Le dallage est également en mauvais état. Le bâtiment ne respecte pas les normes malgaches en matière de construction sanitaire. A cela s’ajoute que le bloc de toilettes est en très mauvais état. Une réfection est donc impérativement nécessaire pour disposer d’une infrastructure permettant de garantir une prise en charge de qualité des patients. Le nombre de consultations oscille entre 113 et 271 par mois.

Entre le mois de novembre et de mars, la période de soudure, mais également de cyclone, l’on constate une baisse significative de la fréquentation en raison de la précarité économique et de la difficulté d’accès. Les maladies courantes les plus traitées par le centre de santé sont les infections respiratoires aigües, les diarrhées (en nette diminution depuis 2013 suite à la mise en place de l’adduction d’eau), des problèmes gastro-intestinaux et quelques rares cas de tensions artérielles.

Au niveau de l’équipement, un programme de l’OMS a fourni récemment un frigo solaire, un programme de l’Union européenne une moto pour faciliter les déplacements de l’infirmier

0

20

40

60

80

100

120

juin

.15

juil.

.15

aoû

t.1

5

sep

t..1

5

oct

..1

5

no

v..1

5

déc

..1

5

jan

v..1

6

févr

..1

6

mar

s.1

6

avr.

.16

mai

.16

juin

.16

No

mb

re d

e c

on

sult

atio

ns

Maladie ou accident

Suivi pré- et postnatal

Accouchement

Vaccination

Déparasitage

5/14

chef en cas d’intervention d’urgence ou pour organiser des campagnes de sensibilisation dans les localités environnantes. Le programme PASSOBA, financé par l’Afd, a aussi fourni 100 kits d’accouchement. Ces aides sporadiques sont certes utiles, mais ne permettent pas d’améliorer durablement la prise en charge des patients. En fournissant des équipements supplémentaires cela permettrait d’améliorer la qualité des soins prodigués.

A la vétusté de l’infrastructure et au manque d’équipement adéquat s’ajoute le manque de structure d’hébergement pour les accompagnateurs des patients. Dans les habitudes malgaches, il n’est en effet pas envisageable de laisser un patient seul au centre de santé. La peur du décès est quasi omniprésente. Or, au vu de la situation économique des ménages, les frais de séjour engendrés par l’accompagnant sont un frein important pour se rendre au centre de santé. A cela s’ajoutent les défis liés à la mobilité. Le faible nombre d’accouchements est en grande partie dû à l’absence d’hébergement des accompagnateurs.

Le centre de santé d’Andrakodavaka est aujourd’hui encore fonctionnel tout d’abord en raison de l’engagement de la population locale, du comité de gestion et des autorités villageoises, sans oublier le dévouement et la débrouillardise de l’infirmier chef, dont le salaire est pris entièrement en charge par l’Etat. L’équipe médicale est complétée par deux agents communautaires indemnisés en fonction des interventions (campagne de sensibilisation, de vaccinations et de déparasitages) et par un gardien, rémunéré par la commune. Le système d’approvisionnement en médicaments est également fonctionnel et permet de disposer des médicaments de base.

La demande du projet est soumise par le comité de gestion du centre de santé. Elle est soutenue d’une part par la population locale concernée et l’autorité communale d’Ambano.

b. Présentation du projet

L’intervention au niveau du centre de santé d’Andrakodavaka permettra la réhabilitation du bâtiment principal dévolu principalement aux soins et la construction d’un nouveau bâtiment pour accueillir les accompagnateurs des patients et loger la sage-femme. On pourra ainsi faire un bond qualitatif au niveau de la prise en charge médicale.

Personnel Le poste de santé d’Andrakodavaka a la chance de disposer d’une équipe médicale: un infirmier chef, deux agents de santé communautaires, un gestionnaire des médicaments et un gardien. Un plaidoyer auprès du Ministère de la Santé a déjà débuté pour décrocher l’affectation d’une sage-femme diplômée. C’est un poste éminemment important à pourvoir pour garantir un suivi pré- et postnatal, ainsi que des accouchements sans soucis. Actuellement, l’infirmier chef pratique ces interventions par défaut. L’affectation est souhaitée par toute la population et engendrera certainement une augmentation du nombre de consultations, ainsi qu’une augmentation d’accouchements accompagnés. Le fait que le projet prévoie de construire un bâtiment annexe, dont un espace est réservé pour loger la sage-femme, constitue un argument de poids dans les négociations en cours. Les autorités communales soutiennent cette démarche activement.

Infrastructures En premier lieu il est prévu de réhabiliter le bâtiment existant:

un toit en aluminium sera installé. Les extrémités seront intégrées dans le mur pour le rendre plus résistant aux potentiels cyclones. Un système d’évacuation d’eau

6/14

performant par des gouttières est aussi prévu, pour éviter l’infiltration de l’humidité au niveau des fondations,

l’installation d’un faux-plafond permettra de maintenir une température agréable à l’intérieur du bâtiment,

des portes en métal et des fenêtres en aluminium protégées par des grilles en fer forgé permettent d’avoir de la lumière tout en évitant que la poussière ne s’y infiltre,

L’entier du dallage sera également refait et les salles où sont pratiquées les soins seront entièrement carrelées (salle d’accouchement et salle de consultation).

La deuxième intervention consistera à ériger un bâtiment pour y héberger les accompagnateurs des patients et la sage-femme [Annexe 3.1]. Le bâtiment disposera de deux salles distinctes et d’un espace commun pour cuisiner. L’infirmier chef logera quant à lui dans une salle du centre de santé. Il est en effet primordial que l’équipe médicale soit sur les lieux pour pouvoir intervenir rapidement en cas d’urgence 24h/24h. Ces deux bâtiments se complètent idéalement.

Afin de garantir une hygiène irréprochable au sein du périmètre, il est prévu d’ériger deux blocs de toilettes [Annexe 3.2], l’un réservé aux patients (quatre compartiments de toilettes et un pissoir) et l’autre à l’équipe médicale (une toilette et une douche). Pour pérenniser l’accès à l’eau, l’entier du système de distribution au niveau du centre de santé sera refait. Un incinérateur [Annexe 3.3] sera également construit pour éliminer les déchets médicaux de manière sécurisée et éviter qu’ils ne finissent dans la nature. Un système de récupération des seringues est déjà en place et leur évacuation vers Antsirabé. Finalement le périmètre sera délimité par la plantation de haies-vives pour éviter des intrusions.

Equipements L’acquisition de l’équipement médical, dont un lit d’accouchement et de mobilier (trois lits pour les accompagnateurs, cinq armoires, quatre matelas, …) permettra de compléter ce dont le centre de santé dispose déjà. A cela s’ajoute la réfection complète du système d’approvisionnement en électricité solaire, ainsi que l’acquisition d’un chauffe-eau solaire de type Edwards (modèle australien) spécialement adapté aux régions de haute altitude (hiver brumeux et avec peu de soleil).

Formations du comité de gestion L’équipe médicale dispose d’une formation de qualité et est compétente pour gérer les défis sanitaires au niveau de la région. Le projet prévoit d’organiser une formation spécifique pour le comité de gestion dans les domaines de la gestion financière et de la dynamique organisationnelle pour qu’il dispose des outils nécessaires pour gérer le centre de santé de manière cohérente et transparente. C’est l’infirmier de référence de la structure d’Ambano avec le soutien de notre équipe de coordination qui dispensera les trois jours de formation.

3. Objectifs du projet

a. Finalité

Le projet de réhabilitation du centre de santé d’Andrakodavaka a pour but d’améliorer la qualité de la prise en charge sanitaire des populations locales provenant des villages des alentours et ainsi de désengorger le centre de santé d’Ambano.

7/14

b. Objectif et résultats à atteindre

1) Les malades ou personnes accidentées ont accès à des soins de qualité dans leur région. Le centre de santé existant est entièrement réhabilité et équipé pour gérer les soins

primaires. Il respecte les normes de l’OMS. Un bâtiment supplémentaire est construit pour héberger une partie de l’équipe

médicale et les accompagnateurs des patients. Le centre de santé dispose de l’électricité grâce à la réhabilitation complète du

système photovoltaïque. L’infirmier chef coordonne les activités médicales. Une sage-femme diplômée est affectée au centre. Le comité de gestion a acquis des compétences supplémentaires en termes de

gestion financière et en dynamique organisationnelle.

2) Une hygiène irréprochable est garantie au sein du périmètre du centre de santé. Deux blocs de toilettes sont construits. Un incinérateur est érigé pour traiter les déchets médicaux. Le système d’approvisionnement en eau est réhabilité et alimenté par l’adduction

d’eau existante. Un chauffe-eau performant est prévu. Il est adapté au contexte local. Le périmètre du centre de santé est sécurisé. Les travaux communautaires d’entretien sont organisés deux fois par an.

c. Impacts

Grâce aux soins de qualité, la population sera moins malade et la durée de convalescence sera réduite. Le taux de mortalité baissera également. L’impact ne se cantonne donc pas uniquement au domaine de la santé, puisque cette infrastructure permettra également de lutter contre la pauvreté en améliorant la productivité des malades qui guérissent bien et plus rapidement et de diminuer leurs dépenses sanitaires.

4. Partenaire local

Le comité de gestion du centre de santé d’Andrakodavaka, dont le président est Monsieur Andriantsalama Finarita, a été créé dans les années 2000 pour opérer un plaidoyer en faveur d’une implantation d’une structure médicale. Face à l’absence d’investissement de l’Etat, le comité de gestion avec l’appui des autorités villageoises a réussi à mobiliser la population pour construire petit à petit le centre de santé. La finition a été possible en 2009 grâce à un financement du fonds de développement local. Le comité de gestion et la population locale se battent depuis plus de 15 ans pour disposer d’une structure sanitaire et cela avec un succès relatif. L’engagement n’a malheureusement pas suffit à mettre en place un centre de qualité, d’où la nécessité de l’intervention actuelle.

5. Bénéficiaires

a. Bénéficiaires directs

Les bénéficiaires prévus sont les 8’000 habitants des deux villages d’Andrakodavaka et Amparihindramananiolona et les 4'000 habitants des villages provenant des communes voisines de Betafo et Faratsiho, qui viennent aussi à Andrakodavaka pour bénéficier des soins.

8/14

b. Bénéficiaires indirects

La commune verra sa couverture sanitaire améliorée. Le centre de santé d’Ambano aura en conséquence moins de malades provenant de cette région. Son désengorgement permettra d’améliorer la prise en charge sanitaire des 50’000 habitants de la commune en réduisant le flux de patients.

6. Organisation du projet

Le comité de gestion ainsi que l’infirmier chef ont déjà accumulé plusieurs années d’expériences au niveau de la gestion du centre de santé. Les conditions ne sont certes pas optimales, mais elles ont permis de créer une réelle équipe fonctionnant harmonieusement. Le responsable de projet de Nouvelle Planète s’est rendu sur les lieux et a lui-même jugé l’intérêt d’une telle infrastructure.

Les plans de construction ont été élaborés en respectant les standards minimaux édictés par l’OMS en matière de centre de santé et ceux édictés par l’Etat malgache. Un devis a été établi. Une entreprise sera mandatée pour réaliser les travaux suite à un appel d’offres. Elle devra disposer d’expériences dans le domaine de la construction de bâtiments dévolus à des activités médicales. L’équipement complémentaire sera acquis auprès de vendeurs spécialisés.

Le comité de gestion organisera la mise en place de la réalisation du projet et travaillera en étroite collaboration avec l’entreprise mandatée pour assurer la qualité de l'ouvrage et avec les autorités. Durant tous les travaux, une personne de l’équipe de coordination de Nouvelle Planète sera sur place, accompagnée de l’ingénieur, pour superviser le chantier. Parallèlement à la rénovation et la construction, l’infirmier référant du centre de santé d’Ambano va dispenser des formations au comité de gestion dans le domaine de la gestion financière et de la dynamique organisationnelle. Les formations auront toujours un aspect théorique accompagné d’une partie pratique.

Les autorisations concernant la réalisation ont déjà été octroyées par la commune, les autorités villageoises et le Ministère de la santé. L'entreprise choisie comptera sur la contribution de la population locale chargée d’apporter les matériaux. Celle-ci assurera également une partie des travaux physiques et s’acquittera d’une somme en numéraire. Cette implication permettra de simplifier l'appropriation du projet, ce qui facilitera le suivi à long terme.

7. Pertinence et viabilité du projet

a. Contexte du projet par rapport à la stratégie d’intervention

Le projet se situe dans une des quatre zones d’intervention prioritaires de Nouvelle Planète à Madagascar. Notre coordinateur local, l’association Cicafe, y travaille depuis 2005. Une relation de confiance a pu être établie avec les autorités locales. Le travail de longue haleine que Nouvelle Planète mène dans les régions d’intervention permet de faire émerger un développement cohérent et tout en douceur initié par la population locale. Cette proximité avec les bénéficiaires permet d’assurer une appropriation optimale du projet.

Jusqu’à présent Nouvelle Planète a soutenu deux projets dans le domaine de la santé : une structure d’hospitalisation pour le centre de santé d’Ankadilana (2012) et la réhabilitation du centre de santé d’Ankonabe (2013). Le système sanitaire malgache est à l’agonie,

9/14

spécialement en milieu rural. En raison du manque d’investissement chronique de l’Etat, la durabilité des interventions est souvent hypothéquée par le manque d’affectation et de prise en charge du personnel nécessaire. C’est pour cette raison que Nouvelle Planète réserve pour le moment son soutien à des structures médicales existantes, fonctionnelles et disposant d’un personnel médical suffisant. Malgré les défis rencontrés dans le soutien de projets médicaux, il ne faut en aucun cas perdre de vue la pertinence de tels projets.

b. Viabilité et pérennité de l’action

Tout le monde s’accorde sur la nécessité, voire l’urgence de réhabiliter le bâtiment existant et de doter le centre de santé d’un bâtiment supplémentaire pour y loger une partie de l’équipe médicale et surtout les accompagnateurs des patients. Au vu de la situation économique tendue des budgets familiaux, de nombreuses personnes hésitent à se rendre au centre de santé.

L’avantage indéniable est que l’Etat affecte et prend en charge financièrement un infirmier chef et normalement une sage-femme. L’approvisionnement en médicaments est également garanti avec des prix subventionnés. Selon le système « Fanome », le patient s’acquitte du prix d’achat pour simplement permettre le renouvellement du stock. Dans le cas du centre de santé d’Andrakodavaka, un fonds de solidarité a été mis en place pour permettre aux démunis de disposer des médicaments prescrits. Le risque financier est donc minime, d’autant plus que pour couvrir les frais d’entretien du bâtiment la population locale a déjà démontré à maintes reprises sa capacité de se mobiliser. La viabilité et la pérennité sur le moyen terme sont donc acquises.

c. Chance de réussite du projet et risques

Le projet est une priorité pour le village et ses alentours. Il est soutenu par toute la population locale, les autorités villageoises et communale qui ont déterminé en réunion participative que l’intervention au niveau du centre de santé était la première action de développement à entreprendre. Ce projet est également inscrit dans le plan de développement local. L’appropriation du projet est donc d’ores-et-déjà acquise surtout que le centre de santé d’Andrakovadavaka est déjà existant depuis plus de quinze ans.

Des formations approfondies en gestion financière et en dynamique organisationnelle du comité de gestion permettront de mettre en place les outils nécessaires pour assurer la pérennité.

L’infirmier chef d’Andrakodavaka y dispense les soins depuis 2012 après avoir travaillé quelques années au centre de santé d’Ambano. Son expérience et ses connaissances de la situation sanitaire régionale sont un atout majeur pour garantir la pertinence des actions. Nouvelle Planète ne peut guère influencer les décisions relatives à la rotation du personnel, mais va par contre mener un plaidoyer intense pour décrocher l’affectation d’une sage-femme diplômée.

8. Suivi

a. Suivi local

Le comité de gestion du centre de santé d’Andrakodavaka, en collaboration avec les autorités locales et l’infirmier chef et sous la supervision de la commune d’Ambano, s’occupera du suivi des activités de réhabilitation du centre de santé. Des réunions hebdomadaires sont prévues avec l’entreprise de construction pour planifier au mieux la

10/14

réhabilitation du bâtiment existant, la construction du bâtiment complémentaire, la mise en place des blocs de toilettes et de l'équipement qui doit respecter les normes édictées par l’OMS. Les décisions devront être validées par les autorités, ainsi que par le département régional de la santé. Des soirées d’information permettront également à la population locale de s’exprimer sur le projet et de suivre l’avancement des travaux. La qualité de la communication est primordiale, puisque c’est la population de la région qui avait défini lors d’une réunion participative que le centre de santé était la priorité en termes de développement local. La coordination de la participation locale se fera aussi lors de ces réunions.

A cela s’ajoute que le centre de santé d’Ambano, avec l’appui de notre équipe de coordination, formera et accompagnera le comité de gestion et l’équipe médicale locale pour garantir un fonctionnement irréprochable.

b. Suivi externe

Le coordinateur de Nouvelle Planète à Madagascar (Cicafe), se chargera de vérifier le bon déroulement de la réalisation du projet en collaboration étroite avec l’entreprise mandatée pour la construction, le comité de gestion et l’infirmier chef du centre de santé. Dès le démarrage des activités de construction, un suivi hebdomadaire sera effectué par Cicafe. Les constructions seront évaluées au niveau de la qualité technique par un ingénieur indépendant avant la réception des ouvrages. L’ouvrage sera d’ailleurs également évalué par un ingénieur externe mandaté par le Ministère de la Santé.

Pendant la première année après la fin du projet, une visite trimestrielle sera effectuée par notre coordinateur, afin de vérifier l’entretien des locaux et l’évolution de la fréquentation du centre de santé. Dès la deuxième année après la fin du projet, un suivi annuel sera effectué. Celles-ci se poursuivront durant au moins 5 ans au rythme d’au moins une visite par an.

9. Budget

Intitulé Montant en MGA

Montant en CHF

Taux de change 3'200.- 1.-

Réhabilitation du bâtiment existant 72'250'000.- 22'578.-

Construction du bâtiment d’hébergement des accompagnateurs des patients 26'000'000.- 8'125.-

Construction des blocs de toilettes 30'500'000.- 9'531.-

Mise en place de l’incinérateur 6'500'000.- 2'031.-

Réhabilitation de l’électrification solaire 12'000'000.- 3'750.-

Chauffe-eau solaire 9'500'000.- 2'969.-

Equipement 35'100'000.- 10'969.-

Transport 12'000'000.- 3'750.-

Délimitation du périmètre 8'250'000.- 2'578.-

Frais de suivi et déplacement 4'000'000.- 1'250.-

Total projet 216'100'000.- 67'531.-

Contribution locale (numéraire, travaux et matériaux) 10'805'000.- 3'377.-

Total demandé 205'295'000.- 64'154.-

→ Les détails du budget peuvent être obtenus sur demande à Nouvelle Planète.

11/14

10. Conclusion

Chaque année à Madagascar de nombreuses personnes décèdent ou subissent des conséquences irréversibles suite à des maladies évitables ou à des soins prodigués trop tardivement. Dans les milieux ruraux, l’inaccessibilité des structures de santé en raison d’une infrastructure routière déficiente ne permet pas de transporter adéquatement des malades ou des blessés. L'amélioration de la couverture sanitaire primaire ainsi que de la qualité de prise en charge, comme c’est le cas par la réhabilitation et l’extension de l’infrastructure à disposition du centre de santé d’Andrakodavaka, permettra donc à long terme d'améliorer la prise en charge sanitaire et par extension la qualité de vie dans le nord de la commune d’Ambano.

Novembre 2016 Onja Andriamjaranirina, Cicafe Xavier Mühlethaler, Nouvelle Planète

12/14

Annexe 1 : Carte géographique du lieu du projet

1.1 Les zones d’intervention de Nouvelle Planète à Madagascar

1.2 Carte sanitaire : la circonscription d’Andrakodavaka et la commune d’Ambano

Andrakodavaka

13/14

1.3 Localisation du village d’Andrakodavaka

Annexe 2 : Photos du centre de santé existant

Centre de santé

Salle d’accouchement

Andrakodavaka

Antsirabé

RN7

Ambano

6 km

15 km

Salle d’accouchement

Président du comité de gestion, infirmier chef et assistant administratif

Bloc de toilettes existant

14/14

Annexe 3 : Plans des nouvelles constructions prévues

3.1 Hébergement pour l’équipe médicale et accompagnateurs des patients avec cuisine

3.2 Blocs de toilettes

3.3 Incinérateur