Programme du 9 au 22 mars 2016 - · PDF filePRIX DE LA MISE EN SCÈNE De Jacques...

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PRIX DE LA MISE EN SCÈNE De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. VOST. Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan… Dheepan est le prénom du héros qui donne son titre à ce film qui claque comme une arme à double Programme du 9 au 22 mars 2016 À L’AFFICHE > THE ASSASSIN de Hou Hsiao-Hsien > A PERFECT DAY de Fernando León de Aranoa > SUITE ARMORICAINE de Pascale Breton > HOMELAND, IRAK ANNÉE ZÉRO d’Abbas Fahdel > MERCI PATRON ! de François Ruffin > TEMPÊTE de Samuel Collardey > SAINT AMOUR de B. Delépine & G. Kervern > BELGICA de Felix Van Groeningen > AVE, CÉSAR ! des frères Coen > LES DÉLICES DE TOKYO de Naomi Kawase > FATIMA de Philippe Faucon > MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven > LES FILLES AU MOYEN ÂGE d’Hubert Viel SÉANCES SPÉCIALES > MOMMY de Xavier Dolan > FELLINI ROMA > QUAND JE SERAIS DICTATEUR de Yael Andre > JE SUIS LE PEUPLE d’Anna Roussillon CINÉ-MÔMES > LES AVENTURES DE MARK TWAIN de Will Vinton De Fernando León de Aranoa. Espagne. 2015. 1h47. VOST. Avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, Mélanie Thierry... Une des grandes réussites de cette comédie géo- politique, au rythme soutenu et millimétré, est l'as- semblage hétéroclite de son casting international (mention spéciale à Benicio Del Toro et Tim Rob- bins, excellents en vieux baroudeurs sans frontiè- res). Il reflète bien celui des ONG et des Casques Bleus, perdus dans les Balkans, au beau milieu du conflit fratricide bosniaque. Si la comédie est très réussie, A perfect day est aussi une parabole d'une rare acuité sur le « désarroi humanitaire » de ces années-là. Cette « parfaite journée » se situe quelques jours après la signature des Ac- cords de Dayton, en Décembre 1995, durant cette période de fin de guerre où règne l'incertitude, les soldats ne sachant pas tous si c'est vraiment fini, les profiteurs de guerre voulant encore se gaver jusqu'au dernier moment, et les civils des ONG, entre deux missions, ne sachant pas si leur rôle est terminé ou pas. Une équipe comme une autre, d'une ONG comme une autre, essaie de sortir d'un puits un cadavre jeté au fond par des trafiquants d'eau potable. Ils ont vingt-quatre heures pour sortir le corps avant que le point d'eau ne devienne inutilisable, mais ils n'ont plus de corde assez solide pour le tirer de là ! Les deux voitures de leur petit groupe vont donc partir à la recherche de cette précieuse corde, véritable fil d'Ariane du récit, sillonnant les lacets des montagnes au son très rock'n roll des cordes de guitare de Marilyn Manson et Lou Reed. Il y a quelque chose de Don Quichottesque dans leur quête et dans le regard que portent sur eux les autochtones imperturbables, mais non dénués d'humour – c'est d'ailleurs ce que dit l'interprète de leur groupe : « la région est réputée pour son yaourt et son humour ». Comme Don Quichotte, leur aventure est aussi le récit de la fin d'une épo- que, témoin ce soldat qui garde seul une cabane de sentinelle perdue dans la montagne, et qui ne veut pas céder la corde qui sert à maintenir le dra- peau en haut du mât, seule raison de sa présence. Comédie toujours sur le fil, le film ne tire jamais trop sur la corde et, sur fond d'une bande-son en- diablée façon « Rock around the Balkans », fait le portrait mélancolique et touchant de ces nouveaux « chevaliers à la triste figure » qui tentent de don- ner un sens à leur existence dans ces endroits du Monde qui n'en ont plus. (Utopia) Nos rendez-vous de la quinzaine Jeudi 10 à 20h00 Mommy Carte Blanche Lycéens Mardi 15 à 20h15 Fellini Roma Architecture & Cinéma Jeudi 17 à 20h15 Les filles au Moyen-Âge en présence d’un historien Lundi 21 à 20h15 Quand je serai dictateur suivie d’une rencontre Mardi 22 à 14h00 Je suis le peuple suivie d’une discussion De Hou Hsiao Hsien. Taïwan. 2015. 1h45. VOST. Avec Shu Qi, Chang Chen… Couronné d’un Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, The assassin est un projet longuement pensé. L’envie était là depuis long- temps, dix ans au moins, de faire un film de cape et d’épée, un genre que les chinois appellent wu xia pian. Le résultat est hallucinant : jamais dans le genre nous n’avions vu une telle sensibilité, une telle délicatesse et une telle virtuosité, à mille lieux de la production mondiale du moment. « Je suis toujours du côté des femmes » déclare Hou Hsiao Hsien. Ce film-là, comme les autres, est peuplé de femmes et de féminité. La sublime Shu Qi, actrice fétiche du cinéaste, incarne Nie Yinniang, une combattante virtuose formée et diri- gée par une femme énigmatique appellée « La nonne ». L’intrigue se déroule au IXème siècle dans la Province de Weibo, la Chine connaissant alors un âge d’or impérial sous la dynastie Tang. Mais certaines riches provinces souhaitent se libé- rer du pouvoir de l’Empire. The assassin nous raconte une mission de Yin- niang, mission qui va s’avèrer ultra délicate car elle va mettre la tueuse face à son passé. La Nonne la charge de tuer son cousin Tian Ji'an, le gouverneur dissident de la province militaire de Weibo, homme qu’elle a aimé jadis. Nie Yinniang va devoir choisir : sacrifier l’homme qu’elle aime encore ou rompre pour toujours avec « l’ordre des Assassins ». Au-delà de ces éléments scénaristiques, la beauté incandescente du film réside dans son invention formelle qui risque de déstabiliser tout spectateur s’attendant à voir un nouveau Tigre et Dragon ou autre Grandmaster. Tout ici est affaire de sous- traction. Magnifique incomplétude des plans. Au- cune scène n’est montrée intégralement. Hou Hsiao Hsien voile, retient, ralentit légèrement l’ac- tion et transforme ainsi son film en contemplation de corps en activité et d’une nature rendue à sa merveille visuelle première. Dans cette éblouissante mise en scène, nous pen- sons aussi à une lecture politique : une métaphore des rapports conflictuels entre la minuscule Taï- wan et l’ogre chinois se dessine sous nos yeux. Liberté propre à l’artiste de jeter des ponts entre les époques, interroger les héritages tout en pei- gnant une pure fiction, une pure invention. Nous n’avions pas fait attention à cette absence pourtant bien longue d’Hou Hsiao Hsien. 8 ans se sont passés depuis son précédent film. Et nous prenons conscience aujourd’hui, en découvrant The assassin, combien il nous avait manqué. Comme une parole puissante et nécessaire dans l’éclatement du monde contemporain.

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PRIX DE LA MISE EN SCÈNE

De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. VOST. Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan…

Dheepan est le prénom du héros qui donne son titre à ce film qui claque comme une arme à double

Programme du 9 au 22 mars 2016

À L’AFFICHE > THE ASSASSIN de Hou Hsiao-Hsien

> A PERFECT DAY de Fernando León de Aranoa

> SUITE ARMORICAINE de Pascale Breton

> HOMELAND, IRAK ANNÉE ZÉRO d’Abbas Fahdel

> MERCI PATRON ! de François Ruffin

> TEMPÊTE de Samuel Collardey

> SAINT AMOUR de B. Delépine & G. Kervern

> BELGICA de Felix Van Groeningen

> AVE, CÉSAR ! des frères Coen

> LES DÉLICES DE TOKYO de Naomi Kawase

> FATIMA de Philippe Faucon

> MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven

> LES FILLES AU MOYEN ÂGE d’Hubert Viel

SÉANCES SPÉCIALES

> MOMMY de Xavier Dolan

> FELLINI ROMA

> QUAND JE SERAIS DICTATEUR de Yael Andre

> JE SUIS LE PEUPLE d’Anna Roussillon

CINÉ-MÔMES

> LES AVENTURES DE MARK TWAIN de Will Vinton

De Fernando León de Aranoa. Espagne. 2015. 1h47. VOST. Avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, Mélanie Thierry...

Une des grandes réussites de cette comédie géo-politique, au rythme soutenu et millimétré, est l'as-semblage hétéroclite de son casting international (mention spéciale à Benicio Del Toro et Tim Rob-bins, excellents en vieux baroudeurs sans frontiè-res). Il reflète bien celui des ONG et des Casques Bleus, perdus dans les Balkans, au beau milieu du conflit fratricide bosniaque. Si la comédie est très réussie, A perfect day est aussi une parabole d'une rare acuité sur le « désarroi humanitaire » de ces années-là. Cette « parfaite journée » se situe quelques jours après la signature des Ac-cords de Dayton, en Décembre 1995, durant cette période de fin de guerre où règne l'incertitude, les soldats ne sachant pas tous si c'est vraiment fini, les profiteurs de guerre voulant encore se gaver jusqu'au dernier moment, et les civils des ONG, entre deux missions, ne sachant pas si leur rôle est terminé ou pas. Une équipe comme une autre, d'une ONG comme une autre, essaie de sortir d'un puits un cadavre jeté au fond par des trafiquants d'eau potable. Ils ont vingt-quatre heures pour sortir le corps avant que le point d'eau ne devienne inutilisable, mais ils n'ont plus de corde assez solide pour le tirer de là ! Les deux voitures de leur petit groupe vont donc partir à la recherche de cette précieuse corde, véritable fil d'Ariane du récit, sillonnant les lacets des montagnes au son très rock'n roll des cordes

de guitare de Marilyn Manson et Lou Reed. Il y a quelque chose de Don Quichottesque dans leur quête et dans le regard que portent sur eux les autochtones imperturbables, mais non dénués d'humour – c'est d'ailleurs ce que dit l'interprète de leur groupe : « la région est réputée pour son yaourt et son humour ». Comme Don Quichotte, leur aventure est aussi le récit de la fin d'une épo-que, témoin ce soldat qui garde seul une cabane de sentinelle perdue dans la montagne, et qui ne veut pas céder la corde qui sert à maintenir le dra-peau en haut du mât, seule raison de sa présence. Comédie toujours sur le fil, le film ne tire jamais trop sur la corde et, sur fond d'une bande-son en-diablée façon « Rock around the Balkans », fait le portrait mélancolique et touchant de ces nouveaux « chevaliers à la triste figure » qui tentent de don-ner un sens à leur existence dans ces endroits du Monde qui n'en ont plus. (Utopia) �

Nos rendez-vous de la quinzaine

Jeudi 10 à 20h00

Mommy Carte Blanche Lycéens

Mardi 15 à 20h15 Fellini Roma

Architecture & Cinéma

Jeudi 17 à 20h15 Les filles au Moyen-Âge

en présence d’un historien

Lundi 21 à 20h15 Quand je serai dictateur

suivie d’une rencontre

Mardi 22 à 14h00 Je suis le peuple

suivie d’une discussion

De Hou Hsiao Hsien. Taïwan. 2015. 1h45. VOST. Avec Shu Qi, Chang Chen…

Couronné d’un Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, The assassin est un projet longuement pensé. L’envie était là depuis long-temps, dix ans au moins, de faire un film de cape et d’épée, un genre que les chinois appellent wu xia pian. Le résultat est hallucinant : jamais dans le genre nous n’avions vu une telle sensibilité, une telle délicatesse et une telle virtuosité, à mille lieux de la production mondiale du moment. « Je suis toujours du côté des femmes » déclare Hou Hsiao Hsien. Ce film-là, comme les autres, est peuplé de femmes et de féminité. La sublime Shu Qi, actrice fétiche du cinéaste, incarne Nie Yinniang, une combattante virtuose formée et diri-gée par une femme énigmatique appellée « La nonne ». L’intrigue se déroule au IXème siècle dans la Province de Weibo, la Chine connaissant alors un âge d’or impérial sous la dynastie Tang. Mais certaines riches provinces souhaitent se libé-rer du pouvoir de l’Empire. The assassin nous raconte une mission de Yin-niang, mission qui va s’avèrer ultra délicate car elle va mettre la tueuse face à son passé. La Nonne la charge de tuer son cousin Tian Ji'an, le gouverneur dissident de la province militaire de Weibo, homme qu’elle a aimé jadis. Nie Yinniang va devoir choisir : sacrifier l’homme qu’elle aime encore ou rompre pour toujours avec « l’ordre des Assassins ». Au-delà de ces éléments scénaristiques, la beauté incandescente du film réside dans son invention formelle qui risque de déstabiliser tout spectateur

s’attendant à voir un nouveau Tigre et Dragon ou autre Grandmaster. Tout ici est affaire de sous-traction. Magnifique incomplétude des plans. Au-cune scène n’est montrée intégralement. Hou Hsiao Hsien voile, retient, ralentit légèrement l’ac-tion et transforme ainsi son film en contemplation de corps en activité et d’une nature rendue à sa merveille visuelle première. Dans cette éblouissante mise en scène, nous pen-sons aussi à une lecture politique : une métaphore des rapports conflictuels entre la minuscule Taï-wan et l’ogre chinois se dessine sous nos yeux. Liberté propre à l’artiste de jeter des ponts entre les époques, interroger les héritages tout en pei-gnant une pure fiction, une pure invention. Nous n’avions pas fait attention à cette absence pourtant bien longue d’Hou Hsiao Hsien. 8 ans se sont passés depuis son précédent film. Et nous prenons conscience aujourd’hui, en découvrant The assassin, combien il nous avait manqué. Comme une parole puissante et nécessaire dans l’éclatement du monde contemporain. �

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De Pascale Breton. France. 2015. 2h28. Avec Valérie Dréville, Kaou Langoët, Elina Löwensohn...

Françoise vient enseigner à l’Université de Rennes où elle a étudié, reprend contact avec de vieux copains perdus de vue. Dans la même fac, Ion, dix-neuf ans, arrivé de nulle part, s’inscrit en géo-graphie et tombe amoureux de Lydie, une étu-diante malvoyante. C'est en fait le passé qui va les réunir… Évitant tout folklore, Suite armoricaine s’ancre dans la réalité d’une ville moderne, Ren-nes. Mais la nature et ses forces vives restent pourtant proches pour qui sait les entendre. Ainsi Lydie demande comment s’appelle l’arbre qui bruit par-delà la fenêtre. C’est un saule tortueux, comme peut l'être un destin humain… Femme aimable, intellectuelle brillante, prof inspirée – on voit quelques très belles scènes de cours –, Fran-çoise a quitté la capitale, un compagnon, une psy-

chanalyse. Elle guérit de son eczéma, renoue avec ses racines. Ion dit qu’il est orphelin. Il a honte de sa mère, SDF, qui toujours le retrouve, le harcèle. Il la fuit, devient comme un fantôme han-tant les angles morts de la vie estudiantine… C'est une belle découverte que ce film romanesque qui nous charme par la richesse de ses thématiques et de ses personnages, par une mise en scène touchée par la grâce. C'est à la fois foisonnant et fluide, réfléchi et sensuel, littéraire et musical, très personnel et universel, érudit et tout à fait accessi-ble. Une réussite qu'on pourrait inscrire dans la veine des meilleurs films d'Arnaud Desplechin. �

De Felix Van Groeningen. Belgique. 2015. 2h07. VOST. Avec Tom Ver-meir, Stef Aerts, Hélène De Vos…

Belgica, c'est le nom d'un club, mais c'est avant tout un rêve, celui de Jo, un fada de musique qui imagine transformer son modeste et assez miteux bar à Gand en temple du rock'n roll. Avec son

frère, ils vont s’allier et s'affairent, rameutent les copains, reconstruisent, s'acharnent, mouillent leurs chemises… Et alors que leurs économies s'assèchent, voilà le « Belgica » presque prêt à fonctionner, n'attendant plus que le feu vert de la commission de sécurité. Le début des emmer-des… Mais rien n'arrête l'improbable duo. L'inau-guration démarre en trombe et cette première nuit va mettre le feu aux poudres ! Très vite le club devient un endroit incontournable… Ce sont les années 90, torrides, sexe, cocaïne and rock'n roll… Tout y passe ! Mais ce n'est que le début d'une épopée, une plongée dans les milieux moi-tes de la nuit, qui laissera des traces dans la ville comme dans la vie des deux frangins… �

De François Ruffin. France. 2015. 1h24. Documentaire. Film précédé d’un cadeau que nous font Les Mu-tins de Pangée et Ruffin : le court d’Olivier Azam, Le plan de bataille des financiers (10’) Dans une joie combative et gouailleuse, Merci patron ! s’attache à rencontrer les ouvriers, et prin-cipalement un couple (tous deux licenciés d’une usine du groupe LVMH) dont la situation est catas-trophique : dettes impossibles à rembourser, huis-

siers aux fesses, perte imminente de leur maison. Une tentative de hold-up, aussi légitime que clow-nesque, s’improvise alors contre LVMH et son patron Bernard Arnault, pour sauvegarder la mai-son… Naissance foudroyante et merveilleuse, en Picardie, de deux acteurs de cinéma : Jocelyne et Serge Klur. Par deux scènes géniales, dignes d’Audiard dans leur dialogue, Jocelyne et Serge vont affronter le négociateur de LVMH, envoyé par Bernard Arnault, pour étouffer la révolte picarde et sauvegarder l’image du groupe. Ruffin, se laissant porter par les rencontres et sa malice naturelle, crée de toutes pièces le premier thriller documen-taire de revanche ouvrière. Il redonne un nom et une histoire à des gens oubliés et réduits au si-lence. La force du film vient de sa joie irradiante, un pied de nez aux trop nombreux films qui pleur-nichent sur la misère. �

TOUJOURS À L’AFFICHE

AVE, CÉSAR ! De Joel et Ethan Coen. USA. 2015. 1h48. VOST. Avec Josh Brolin, George Clooney… La folle journée d’Eddie Mannix va nous entraîner dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses specta-teurs de péplums, de comédies musicales, d’adap-tations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhé-rents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine. Voilà un film délicieusement kitsch, une sucrerie que ses auteurs s'emploient à dynamiter régulièrement en y introdui-sant des personnages forts en gueule, campés par de (vraies) stars, irrésistibles ! �

LES DÉLICES DE TOKYO De Naomi Kawase. Japon. 2015. 1h53. VOST. Avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase… Sentaro tient une boutique insipide où il s’évertue à préparer la pâte « an » des « dorayakis ». Des litres de pâte qu'il transforme en crêpes pour une poi-gnée de collégiennes qui les ingurgitent en se mo-quant de ses airs bougons. Seule Wakana semble prendre racine. Une drôle de complicité se tisse entre eux deux. Un jour, une petite vieille, hésitante et bancale, passe sa frimousse dans l'embrasure de l’échoppe. Le patron cherche un commis pour l'aider ? Elle est la femme de la situation ! Sentaro refuse, et ne sait pas comment s'en dépêtrer ! To-kue va finir par imposer sa présence, bouleverser la routine, à coup de savoir faire, de savoir être. Ce n'est qu'un début, vous le découvrirez lorsque le film basculera dans un tout autre registre évoquant un pan honteux de l'histoire nipponne… Et l’on comprendra que l'indéracinable capacité d'émer-veillement de Tokue a cru dans la fange d'un terri-ble passé... �

FATIMA De Philippe Faucon. France. 1h19. Avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche…

Meilleur film et meilleur espoir féminin pour Zita Hanrot aux Césars 2016

Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maî-trise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles. �

TEMPÊTE De Samuel Collardey. France. 2015. 1h29. Avec Dominique Leborne, Matteo Leborne…

A 36 ans, Dom est marin pêcheur en haute mer et ne rentre que quelques jours par mois à terre. En dépit de ses longues absences, il a la garde de ses deux enfants. Dom fait tout pour être un père à la hauteur. Il rêve même d’avoir sa propre affaire, un petit bateau de pêche à la journée qu’il exploiterait avec son fils. Assez grands pour s’assumer, Mailys et Mattéo n’en sont pas moins deux adolescents qui font leurs propres expériences. L’une d’elles, mal-heureuse, va forcer Dom à faire un choix entre son métier au grand large et sa vie de famille. �

MUSTANG De Deniz Ergüven. Turquie. 2015. 1h34. VOST. César 2016 du meilleur film étranger. Dans un village reculé de Turquie, cinq sœurs, ani-mées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées. �

De Benoît Delépine & Gustave Kervern. France. 2015. 1h41. Avec Gérard Depar-dieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste…

Jean (Depardieu) est un éleveur de bœufs de concours passionné par son métier. Le temps est venu pour lui de laisser son exploitation à son seul fils, Bruno, (Poelvoorde) qui doute de l’avenir d’un métier où l’on trime pour si peu de reconnaissance et d’aisance matérielle. Et Bruno, quand il doute, il boit. En toute logique donc, le film démarre dans de furieuses vapeurs de vin, au beau milieu des stands du Salon de l’Agriculture. Le parcours éthy-lique de Bruno (et celui inquiet de son père qui le cherche) quitte Paris et son Salon de l’Agriculture dans une ellipse scénaristique pleine d’humour. Les voilà soudainement embarqués dans un taxi conduit par le jeune Mike, interprété par le drôlis-sime Vincent Lacoste, qui doit supporter les péro-raisons pas toujours bienveillantes de ces mali-cieux écorchés vifs. C’est parti pour une route des

vins à travers la France, un joyeux road-movie alcoolique où chaque étape du film est une région viticole fameuse. Bourgogne, Beaujolais, Langue-doc, Bordelais, tout y passe. C’est à nos yeux le film le plus beau et le plus tou-chant des compères Delépine et Kervern. Le plus épuré aussi. Presqu’un conte où Depardieu et Poelvoorde sont criants de vérité. On a eu l’im-pression que Depardieu s’adressait vraiment à son propre fils Guillaume dans la scène finale, boule-versante. Et que Poelvoorde ne cessait de nous parler de sa propre histoire en fin de compte. Il y a de la magie dans ce film-là... �

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~ SÉANCES SPÉCIALES ~

FELLINI ROMA De Federico Fellini. Italie. 1972. 2h08. VOST. Avec Franco Citti, Fédor Chaliapine fils…

Mardi 15 mars à 20h15 Soirée architecture & cinéma

Rome… per-sonnage prin-cipal du film de Fellini : Rome ville antique, ville m o d e r n e , aussi bien vue depuis

des nœuds autoroutiers embouteillés que depuis un dédale de sous-sols romains d’où jaillissent les vestiges d’une autre époque. L’on se trouve tantôt spectateur d’un music-hall datant de la Seconde Guerre Mondiale ou d’un défilé ecclésiastique, tantôt témoin d’un bordel d’autrefois ou des tribula-tions d’un groupe hippie. Fellini rêve Rome, l’ima-gine, la superpose, la rend idéale et triviale, grouil-lante, baroque, nous proposant une réflexion tant sur la ville au cinéma que sur le cinéma dans la ville. Jusqu’à quel point une ville peut-elle façon-ner, de par son architecture, la vie d’une société, l’imaginaire et les fantasmes de ses habitants ? Jusqu’où le cinéma peut-il révéler une cité, l’em-brasser, lui donner corps et la mettre en perspec-tive ? �

Grâce à ce truculent bijou de cinéma, cette soirée, organisée en partenariat avec la Maison de l’Ar-chitecture de Bourgogne et L’Agence Grand Dijon Latitude 21 , nous permettra d’apporter quelques éclairages sur la question. L’architecte Marc Dauber , féru d’urbanisme, sera parmi nous et nous apportera son expérience quant à l’in-fluence de l’urbain sur la qualité et le mode de vie des habitants.

QUAND JE SERAI DICTATEUR Documentaire de Yael André. Belgique. 2013. 1h30.

Lundi 21 mars à 20h15 Soirée débat : Santé mentale, santé phy-

sique, un lien vital

V o i l à u n "documentaire de sc ience-fiction" construit à partir de cen-taines de bobi-nes amateurs 8 mm et Super 8 des années 40 à aujourd'hui. Et si nous vivions d’autres vies dans d’autres univers ? Plutôt qu’un immense gâchis d'espace à l'infini, l’univers se peuplerait de tous les possibles. Là-bas, je serais aventurière, psychopathe, mère exemplaire, comp-table ou homme invisible… Et vous ? �

En partenariat avec Itinéraires Singuliers et l’UNAFAM

JE SUIS LE PEUPLE Documentaire d’Anna Roussillon. France/Egypte. 2015. 1h51.

Mardi 22 mars à 14h00 Discussion avec des enseignants

et étudiants de l’ENSA à l’issue de la projection

« La révolution ? T’as qu’à la regarder à la télé ! », lance Farraj à Anna quand les premières manifes-tations éclatent en Egypte en janvier 2011. Alors qu’un grand chant révolutionnaire s’élève de la place Tahrir, à 700km de là, au village de la Jezira, rien ne semble bouger. C’est par la lucarne de sa télévision que Farraj va suivre les bouleverse-ments qui secouent son pays. Pendant trois ans, un dialogue complice se dessine entre la réalisa-trice et ce paysan égyptien : lui, pioche sur l’épaule, elle, caméra à la main... �

LES AVENTURES DE MARK TWAIN Film d’animation américain de Will Vinton. 1985. 1h26.VOST. À partir de 9 ans.

1910. Tom Sa-wyer, Huckle-berry Finn et Becky Thatcher quittent la terre en compagnie de Mark Twain à bord de son dirigeable ma-gique. Un in-croyable voyage commence à travers le temps à la recherche de la comète de Halley ! En vol, ils font la découverte des personnages imaginés par Mark Twain dans ses contes et romans « Extraits du jour-nal d’Adam », « Le journal d'Ève », « Les aventures de Huckleberry Finn », « Le mystérieux étranger », « La célèbre grenouille sauteuse du comté de Cala-véras » et « La visite du capitaine Tempête dans le ciel » ... Toutes ces rencontres conduiront nos hé-ros vers un final époustouflant ! �

Les courts-métrages présentés avant votre film

Du 9 au 15 mars Carn de Jeffig Le Bars / 5’

Du 16 au 22 mars In passing d’Alam Miller / 5'

� Tous les jours à midi & 14h00 : 4€

� Groupes (scolaires...) : 4€

� Carte Culture : 3€50

� Enfants (jusqu’à 14 ans) : 4€

� Cartes d’abonnement 10 places : 48€

� Tarif réduit : 6€

� Tarif Plein : 7,50€

Documentaire d’Abbas Fahdel. 2015. VOST. Partie 1 : 2h41 / Partie 2 : 2h55

C’est une formidable lettre d’amour de près de six heures à un pays martyr et à un jeune garçon parti beaucoup trop tôt et de manière absurde. Abbas Fahdel est né à Hilla, Babylone, en Irak. Mais à 18 ans, le jeune cinéphile a rejoint la France pour y suivre les cours de brillants disparus : Eric Roh-mer, Jean Rouch et Serge Daney. Bien évidem-ment le manque du pays natal et de la famille lais-sée sur place était une plaie ouverte. En 2002, alors que les discours de Bush laissent présager une attaque américaine imminente, le réalisateur ressent le besoin impérieux de rejoindre sa famille restée à Bagdad et de filmer tout ce qu’il peut de son quotidien. Un an plus tard il doit revenir en France pour la naissance de sa fille. La guerre éclate en mars 2003. Quelques semaines passent et il est de retour en Irak pour filmer un pays dé-vasté, pour filmer aussi et surtout sa famille et son peuple qui survivent avec un détachement et un humour désarmants…

Et puis un événement tragique interrompt brutale-ment le tournage et Abbas Fahdel se sent incapa-ble de toucher à ses images pendant près de 10 ans. Finalement il se remet à la tâche pour consti-tuer un film avec des centaines d’heures de prises de vue et construire ainsi une incroyable fresque impressionniste, la destinée d’un peuple avant et après Saddam… et aussi pour ressusciter un être cher… Dans la lignée du grand Wiseman et de ses films fleuves sans commentaires inutiles, Abbas Fahdel nous décrit admirablement toute une épo-que en même temps que l’absurdité d’une histoire chaotique. �

D’Hubert Viel. France. 2014. 1h28. Dès 9 ans.

Jeudi 17 mars à 20h15 Séance suivie d’une rencontre avec Hervé Mouille-bouche, Maître de conférences en histoire médié-

vale à l’Université de Bourgogne

Bercés par le récit d’un vieil homme érudit, des fil-les et des garçons d’aujourd’hui se retrouvent im-mergés dans le Moyen Âge, dans la peau du Christ, de Jeanne d’Arc ou d’amants courtois. L’heure est à la libération des femmes. C’est la lecture inédite que Hubert Viel fait de cette époque. Tourné avec des enfants, Les Filles au Moyen Âge est un conte loufoque et touché par la grâce, comme un Monty Python qui aurait la foi. Il se présente comme une lecture moderne de l’histoire de la femme au Moyen Âge. S’appuyant sur un long travail de recherche de la part du réalisateur, soutenu par l’avis favorable d’un médiéviste, le film fait tomber les idées reçues sur la condition féminine au Moyen Âge. À travers un voyage dans le temps, il arbore un visage fémi-niste et souligne l’insoupçonnée puissance des femmes à cette époque. Didactique et ludique, ce film est nourri de multiples influences, qui font de lui une oeuvre absolument atypique. �

~CARTE BLANCHE LYCÉENS~

MOMMY De Xavier Dolan. Canada. 2014. 2h18. VOST. Avec Viviane Pascal, Anne Dorval…

Jeudi 10 mars à 20h00 Film choisi par les lycéens de Carnot,

Hyppolite Fontaine et Simone Weil. Séance ouverte à tous, animée par les élèves du lycée Simone Weil.

Dans un futur proche et sécuritaire, le portrait d'une mère courage prête à tout pour sauver de l'enfer-mement son incontrôlable fiston aux troubles psy-chotiques prononcés qui vient de mettre le feu à son dernier collège, et qui semble rétif à toute forme d'autorité. Mais Diane est une mère courage résolument non conventionnelle et subversive ca-pable pour arriver à ses fins d'user autant du coup de poing que du décolleté vertigineux. Le duo infer-nal est vite rejoint par la mutique voisine Kyla, prof en rupture familiale et professionnelle. Entre envo-lées lyriques et mélodrame, une pointe de comédie mêlée à un maëlstrom de passions et d’énergies érotiques à son paroxysme, mais aussi entre Céline Dion et Oasis dans un duo de danse tourbillonnant avec un caddy de supermarché… �

Page 4: Programme du 9 au 22 mars 2016 - · PDF filePRIX DE LA MISE EN SCÈNE De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. VOST. Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan Dheepan ...

Mer

16

12h00 Fatima

11h45 Belgica

12h00 Les délices...

14h00 A perfect day

14h00 Suite armoricaine

14h00 Saint Amour

16h00 Les aventures...

16h00 Ave César !

18h00 Merci Patron !

17h00 Suite armoricaine

18h00 Saint Amour

20h00 A perfect day

20h00 The assassin

20h00 Saint Amour

22h00 A perfect day

22h00 Ave César !

21h45 The assassin

Jeu

17

12h00 Les délices...

11h45 Belgica

14h00 A perfect day

14h00 Saint Amour

16h00 The assassin

16h15 Homeland 2

16h00 Ave César !

18h00 Merci Patron !

18h00 Saint Amour

20h00 A perfect day

19h30 Suite armoricaine

22h00 A perfect day

22h00 The assassin

Ven

18

12h00 The assassin

11h45 Belgica

12h00 Les délices...

14h00 A perfect day

14h00 Suite armoricaine

14h00 Saint Amour

16h00 The assassin

16h00 Ave César !

18h00 Merci Patron !

17h00 Suite armoricaine

18h00 Saint Amour

20h00 A perfect day

20h00 Saint Amour

20h00 Homeland 1

22h00 A perfect day

21h45 The assassin

Sam

19

12h00 Fatima

11h45 Belgica

12h00 Les délices...

14h00 A perfect day

14h00 Suite armoricaine

14h00 Saint Amour

16h00 Les aventures...

16h00 Ave César !

18h00 Merci Patron !

17h00 Suite armoricaine

18h00 Saint Amour

20h00 A perfect day

20h00 The assassin

20h00 Saint Amour

22h00 A perfect day

22h00 Ave César !

21h45 The assassin

Dim

20

12h00 A perfect day

11h45 Belgica

12h00 Mustang

14h00 A perfect day

14h00 Suite armoricaine

14h00 Saint Amour

16h00 The assassin

16h40 Fatima

16h00 Les délices...

18h00 Merci Patron !

18h00 The assassin

18h00 Saint Amour

20h00 A perfect day

20h00 Ave César !

20h00 Suite armoricaine

Lun

21

12h00 Les délices...

11h45 Belgica

12h00 Ave César !

14h00 A perfect day

14h00 Saint Amour

14h00 Suite armoricaine

16h00 The assassin

16h15 Homeland 1

18h00 Saint Amour

17h00 Suite armoricaine

20h00 A perfect day

20h00 The assassin

22h00 A perfect day

22h00 Merci Patron !

Mar

22

12h00 Ave César !

11h45 Belgica

12h00 Saint Amour

14h00 A perfect day

14h00 Suite armoricaine

14h00 Saint Amour

16h00 The assassin

16h00 Ave César !

18h00 Merci Patron !

17h00 Suite armoricaine

18h00 Saint Amour

20h00 A perfect day

20h00 Saint Amour

20h00 Homeland 2

22h00 A perfect day

21h45 The assassin

PROCHAINEMENT : Keeper de Guillaume Senez (23/03) - L’avenir de Mia Hansen-Løve (6/04) - No home movie de Chantal Akerman (6/04) - Les bois dont les rêves sont faits de Claire Simon (AP le 31/03 en présence de Claire Simon) - Pulp de Florian Habicht (séance unique 4/04) - L’académie des muses de José Luis Guerin (13/04) - Un jour avec, un jour sans de Hong Sang-soo (avril)…

Mer

09

12h00 Ave César !

11h45 Belgica

11h45 Tempête

14h00 Saint Amour

14h00 The assassin

13h30 Suite armoricaine

16h00 Ave César !

16h00 Les aventures...

16h15 Merci patron !

18h00 Saint Amour

17h45 Homeland 1

18h00 Merci patron !

20h00 Saint Amour

20h45 Suite armoricaine

20h00 The assassin

21h45 Belgica

21h50 The assassin

Jeu

10

14h00 Saint Amour 16h00 Ave César !

15h30 Suite armoricaine

18h00 Saint Amour

17h45 The assassin

18h15 Merci patron !

20h00 Saint Amour

19h45 Belgica

21h45 Ave César !

22h00 The assassin

Ven

11

12h00 Ave César !

11h45 Belgica

12h00 Fatima

14h00 Saint Amour

14h00 The assassin

13h30 Suite armoricaine

16h00 Ave César !

16h00 Les filles au MA

16h15 Merci patron !

18h00 Saint Amour

17h45 Homeland 1

18h00 Merci patron !

20h00 Saint Amour

20h45 Suite armoricaine

20h00 The assassin

21h45 Belgica

21h50 The assassin

Sam

12

12h00 Ave César !

11h45 Belgica

11h30 Les délices

14h00 Saint Amour

14h00 The assassin

13h30 Suite armoricaine

16h00 Ave César !

16h00 Les aventures...

16h15 Merci patron !

18h00 Saint Amour

17h45 Homeland 1

18h00 Merci patron !

20h00 Saint Amour

20h45 Suite armoricaine

20h00 The assassin

21h45 Belgica

21h50 The assassin

Dim

13

12h00 Mustang

11h45 Belgica

11h45 Tempête

14h00 Saint Amour

14h00 The assassin

13h30 Suite armoricaine

16h00 Ave César !

16h00 Fatima

16h15 The assassin

18h00 Saint Amour

17h45 Homeland 1

18h15 Merci patron !

20h00 Saint Amour

20h45 Belgica

20h00 Suite armoricaine

Lun

14

12h00 Ave César !

11h45 Belgica

11h45 Tempête

14h00 Saint Amour

14h00 The assassin

13h30 Suite armoricaine

16h00 Ave César !

16h00 Fatima

16h15 Merci patron !

18h00 Saint Amour

17h30 Suite armoricaine

18h00 The assassin

20h00 Saint Amour

20h15 Homeland 1

20h00 Merci patron !

Mar

15

12h00 Ave César !

11h45 Belgica

11h45 Tempête

14h00 Saint Amour

13h30 Suite armoricaine

16h00 Ave César !

16h15 Merci patron !

18h00 Saint Amour

17h00 Suite armoricaine

18h00 Merci patron !

20h00 Saint Amour

20h00 The assassin

20h00 The assassin

21h45 Belgica

21h50 The assassin

21h50 The assassin

Cinéma ELDORADO / 21 Rue Alfred de Musset 21000 DIJ ON Pour se rendre à l’Eldo : Lignes 5 et 12 arrêt Alfred de Musset / Station Vélodi www.cinema-eldorado.fr / e-mail : [email protected] / @CinmaEldorado & CinemaEldorado

Les ● in

diqu

ent le d

ernier p

assage d

’un film

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