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Problématique de l’amélioration de la performance financière des IMF en république du Bénin : cas de PAPME
Réalisé et soutenu par Eugène Bidossessi AGLE et Raoul Landry GNANHOUE
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Problématique de l’amélioration de la performance financière des IMF en république du Bénin : cas de PAPME
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Les programmes de microcrédit accordent aux pauvres et aux entrepreneurs des crédits de
petits montants afin de leur permettre de développer des activités génératrices de revenus néces-
saires à la satisfaction de leurs besoins ainsi que ceux de leur famille. L’expérience de la nouvelle
approche de microcrédit, caractérisée par l’accès rapide et moins contraignant des pauvres aux
services financiers, a montré que les pauvres sont aussi capables de développer des activités gé-
nératrices de revenus et de pourvoir rembourser les prêts avec des taux d’intérêts parfois supé-
rieurs à ceux pratiqués dans les banques commerciales.
Sur la base de nombreux rapports de la Banque Mondiale (BM), le microcrédit constitue un
puissant instrument de lutte contre la pauvreté. Il a prouvé son utilité sur tous les continents et dans
presque chaque pays et a permis aux pauvres de pouvoir rentabiliser leurs activités rémunératri-
ces.
En Indonésie, un rapport de la BM indique que le programme de microcrédit de la Bank Ra-
kyat Indonesia (BRI) a pu sortir 178 000 ménages de leur état de pauvreté extrême, avec une
augmentation de revenu de 76%, comparativement à 12% pour le reste du milieu rural indonésien.
En Thaïlande, une évaluation du Catholique Relief Service montre que 97% des villages possédant
des banques ont augmenté le revenu de leurs ménages de 40 à 200$. Aux Etats Unis d’Amérique,
une étude de l’Aspe Institue (AI) portant sur sept programmes de microfinance a constaté que 62%
des bénéficiaires pauvres avaient accru leur revenu sur une période de trois ans. Cette augmenta-
tion dépassait 25% pour 68% d’entre eux, et 42% pour 75% d’entre eux. Au Bangladesh, une étude
exhaustive de la Banque Mondiale (1997) a révélé que le programme de la Grameen Bank a per-
mis d’élever le niveau de salaire des villages où elle était présente, comparativement aux autres
régions du pays, et que le niveau de l’épargne moyenne s’était sensiblement amélioré. Au Came-
roun, les banques villageoises de la Mutuelle Communautaire de Croissance (MC2) ont pu adapter
l’offre de leurs services aux besoins des pauvres ; ce qui leur a permis de supplanter les préteurs
traditionnels.
La microfinance joue un rôle très important dans l’économie de la république du Bénin. Elle
constitue un élément vital du système financier. Cette importance s’explique à divers niveaux. En
effet, elle est un moyen efficace de lutte contre la pauvreté et d’éducation à la culture d’entreprise.
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Cette vision est partagée par toutes les institutions de microfinance. Elle est également un instru-
ment de mobilisation de l’épargne et de financement de l’économie nationale. Son importance
s’explique aussi par la pluralité des acteurs qui évoluent dans le secteur. Ces acteurs économiques
sont entre autres, les bénéficiaires, les institutions privées et publiques et les partenaires au déve-
loppement. Son poids social, économique et financier n’est plus à démontrer, étant donné l’étendue
de la couverture géographique des institutions de microfinance, le nombre sans cesse grandissant
des bénéficiaires et de la consistance des financements.
Malgré tous ces aspects positifs qu’on lui connait, l’activité de microfinance dans le passé
n’a pas été pour autant glorieuse. On a assisté à la naissance d’institutions de microfinance qui
disparaissent et avec l’épargne des bénéficiaires. C’est pourquoi, compte tenu de l’engouement
que suscite ce secteur et de son développement effréné auquel on assiste aujourd’hui, la nécessité
de l’assainir s’impose en vue d’éviter les dérapages pouvant mettre en danger le secteur. Cette
vision est partagée par tous les acteurs du secteur qui sont unanimes sur la nécessité de le rendre
professionnel. Ils sont également en faveur de la mise en place d’une série d’actes juridiques et
réglementaires pour le secteur de la microfinance, qui devraient permettre aux institutions d’offrir
des services efficaces, durables et répondant aux besoins des populations pauvres, tout en
s’intégrant au système financier.
L’analyse des indicateurs de performances des IMF est un élément de promotion du sec-
teur de la microfinance. L’analyse des performances des IMF revêt une importance capitale pour la
pérennisation du secteur. Le présent travail, en s’inscrivant dans cette logique et en s’appuyant sur
le cas du PAPME, vise à identifier les éléments de non-performance de l’institution afin de mesurer
leurs impacts en vue de recommandations utiles à la pérennité de la structure. D’où le thème de
notre étude s’intitule : « PROBLEMATIQUE DE L’AMELIORATION DE LA PERFOFMANCE
FINANCIERE DES IMF EN REPUBLIQUE DU BENIN : CAS DE PAPME ».
Ce document s’articule en trois (03) chapitres. Le premier sera consacré au cadre théorique et
méthodologique de l’étude. Quant au deuxième chapitre, il traitera de la présentation du cadre insti-
tutionnel de l’étude et des performances enregistrées par l’institution. Le troisième chapitre procè-
dera, enfin, à l’analyse des données, du diagnostic et des recommandations.
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Section 1 : CADRE THEORIQUE
1-1 PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES
1-1-1 Problématique et intérêt de l’étude
1-1-1-1 Problématique
La performance des IMF s’apprécie au niveau de leurs clients dont la situation économique
et sociale doit normalement s’améliorer. Il s’agit là même de l’objectif principal de la naissance et à
l’essor des IMF. Le programme de microcrédits après la crise financière mondiale des années 80
(la chute des banques nationales), devient l’instrument privilégié permettant de revitaliser les éco-
nomies en finançant les micro-activités génératrices de revenus des régions pauvres, démunies et
beaucoup plus vulnérables , et même, dans les centres urbains. Le microcrédit reste de ce fait,
l’instrument de finance permettant aux pauvres de contourner les garanties exigées par les ban-
ques. Il apparaît comme la nouvelle alternative face à la crise des systèmes de financement offi-
ciel. Il est caractérisé par un crédit de faible montant offert à ceux qui ne peuvent accéder au crédit
bancaire, faute de garanties nécessaires ou même d’idéologie culturelle et sociologique,
d’éloignement, d’analphabétisme, etc.
Au delà des mutuelles d’épargne et de crédits dirigées par les autorités religieuses notam-
ment en Allemagne (Guillaume RAFFEISEN) et plus tard au Québec (Alphonse DESJARDINS), la
première forme plus structurée des microcrédits a vu le jour au Bengladesh au début des années
80 avec le Professeur Mohammad YUNUS. Ce concept relativement nouveau a connu un succès
tel qu’il s’est rapidement propagé dans le monde entier. Très tôt, elle est devenue l’affaire des
« Organisations Non Gouvernementale (ONG) » financées majoritairement par les bailleurs de
fonds. Par suite, on assiste à la création des caisses d’épargne, des coopératives d’épargne et de
crédit (COOPEC) et des projets à volet crédit. Aujourd’hui, de nombreuses banques s’accordent
aux activités de microcrédit vu l’importance qu’elles revêtent dans l’échiquier financier des nations.
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Qui plus est, les microcrédits restent le moyen actuel de prédilection pour les gouverne-
ments des pays de promouvoir les Petites et Moyennes Entreprises – Petites et Moyennes Indus-
tries (PME-PMI) et ce, notamment les pays du sud.
Au Bénin, l’agence pour la Promotion et l’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises
(PAPME) a pour vocation de promouvoir les Petites et Moyennes Entreprises (PME). On dénombre
un effectif de 2 991 clients appuyés en 2001 contre 12 794 en 2004 soit une évolution tendancielle
de 228%. Cet état de chose s’est matérialisé par un encours de crédit de 6 807 178 759FCFA en
2001 alors qu’en 2004, il est de 18 704 489 150FCFA. En 2007, le gouvernement du Bénin dans
son programme d’action s’est doté d’un Ministère chargé de la Microfinance et de l’Emploi des
Jeunes et des Femmes. Ce Ministère a la double mission de mettre à la disposition, des microcré-
dits aux femmes de tous les départements du pays, la création et la gestion du Fonds National de
la promotion de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes.
Cependant, même si l’atteinte de cet objectif majeur sur la population soit la condition suffi-
sante, il n’en demeure moins nécessaire la pérennisation des IMF devant le rôle important qu’elles
jouent dans la finance des économies notamment des pays en voie de développement. Il ne servi-
rait à rien que l’impact sur la situation socio-économique des cibles soit positif si les institutions
pionnières n’arrivaient pas à financer leur propre activité et que leur survie soit dangereusement
compromise.
En effet, de nombreuses difficultés jalonnent la viabilité financière voir la pérennité des IMF
en république du Bénin. Il s’agit des problèmes de gestion du portefeuille, de la mobilisation de
l’épargne, de l’organisation interne de l’institution (difficultés internes) et des problèmes externes
liés au remboursement des crédits. Les problèmes de gestion du portefeuille concernent les insuffi-
sances de la politique de recouvrement des crédits, les difficultés de gestion des crédits (la concen-
tration des crédits) aux faibles taux de remboursement desdits crédits. En effet, l’inefficacité de la
politique de recouvrement des créances constitue une grande menace pour la rentabilité d’une
institution et mérite qu’une attention particulière soit accordée à la croissance du taux de non rem-
boursement. Le PAPME a enregistré un taux de remboursement de 91.81% en 2004 contre
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42.32% en 2007 soit un différentiel de taux de -49.49%. Cette atmosphère malsaine reste très pré-
judiciable à la santé financière de l’institution. . De ce fait, une dégradation des résultats financiers
est envisageable. En témoigne le résultat des dernières années qui affiche (FCFA) 1 042 774 405
en 2004 ; 82 028 691 en 2005 ; -3 144 587 439 en 2006 et -3 354 829 576 en 2007.
Face à ces dures réalités que connaissent les institutions de microfinance au Bénin en gé-
néral et l’agence PAPME en particulier, cette étude tentera de répondre à une préoccupation ma-
jeur : « Quelles sont les causes à l’origine de la non performance financière des IMF en république
du Bénin ? ». La réponse à cette question nécessite qu’une lumière soit faite sur un certain nombre
d’inquiétudes : d’une part cette situation n’est-elle pas le résultat des mauvaises politiques de ges-
tion des crédits ? D’autre part, n’est-elle pas la conséquence d’une mauvaise organisation interne à
l’entreprise ? Enfin, quelle est l’incidence des impayés de crédits sur les résultats financiers ? C’est
à ces différentes préoccupations que la présente étude tente de répondre en vue de recommanda-
tions utiles de sortie de situation.
1-1-1-2 Intérêt de l’étude
La question de la dégradation des indicateurs de performance abordée dans cette étude est
d'une importance capitale car l'épineuse question de la pérennité à laquelle est confrontée la plu-
part des IMF découle de la gestion stratégique et opérationnelle opérée par les différents acteurs
aussi bien internes, qu'externes.
La baisse inquiétante des résultats de l'institution comme en témoignent les tableaux 3 et 4,
en raison des créances en souffrance et des pertes sur crédits dénote de l'importance du problème
qui s'observe à travers la détérioration du crédit (énormité des impayés). Ainsi la perte que subit
l'institution en cas de non paiement des échéances en retard par rapport aux encours globaux (le
taux de portefeuille à risque) est en forte progression.
Généralement, au sein des IMF, les recherches des causes de la dégradation du portefeuille
de crédit sont faites du point de vue de la gestion des impayés. Ces causes sont liées à plusieurs
facteurs internes (institution, clientèle) et externes (environnement opérationnel et institutionnel).
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Dans un tel contexte, la question de la pérennité de l'institution ne peut se faire seulement
qu'en fonction des causes externes à l'IMF. Les causes internes sont d'importance capitale. Notre
étude trouve donc son intérêt dans ce constat. Elle abordera la question sous l'angle des détermi-
nants contrôlables et internes à l'IMF au travers de ses politiques et procédures de gestion de ses
activités.
Le livre Bleu des Nations Unies (2006, Page 54) « Construire des secteurs financiers acces-
sibles à tous » ne fait que conforter l'intérêt du sujet en affirmant que « l'un des premiers constats
effectués en matière de micro crédit est que les pauvres remboursent leurs prêts et sont des clients
solvables (Christen, 1997, Pages 16-17). Les stratégies d'atténuation du risque adoptées par les
micro prêteurs ont démontré que le remboursement dépendait essentiellement de facteurs situés
sous le contrôle de l'institution ». Autrement dit il n'y a pas de mauvais clients mais il y a de mau-
vais prêts.
Donc l'IMF se doit de prendre toutes les mesures appropriées afin d'éliminer tous les pro-
blèmes de son ressort susceptibles de créer des impayés et anticiper sur l'influence externe. Le
risque n'existant pas, l'IMF devra éviter son enlisement dans la dégradation de son portefeuille tout
en diversifiant ses activités.
Il s'agira pour nous de contribuer à l'amélioration de la viabilité de l'Agence PAPME pour une
pérennité certaine à travers l'atteinte des objectifs poursuivis dans le cadre de la présente étude.
1-1-2 - Objectifs de l’étude
1-1-2-1 - Objectif général
Notre objectif général est d’analyser et d’apporter les solutions aux problèmes liés à
l’accumulation des impayés à PAPME.
1-1-2-2 - Objectifs spécifiques de l’étude
Il s’agit de manière spécifique de :
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- Identifier les causes réelles qui sont à l’origine des créances en souffrance.
- Evaluer l’impact des impayés sur la viabilité financière.
1-1-3 - Hypothèses
- L’octroi abusif des crédits de gros montant est à l’origine de l’existence des créances
en souffrance.
- La constitution exagérée de provision de perte sur créance est à l’origine de la diminu-
tion de la rentabilité de l’institution.
1-2 REVUE DE LA LITTERATURE.
Dans cette partie, nous nous intéressons d’abord à des définitions plus ou moins larges des
concepts fondamentaux liés au thème. Nous passerons en revue les approches issues des travaux
de quelques travaux similaires. Cet exercice se fera en tenant compte des approches génériques
au niveau de la vision globale de résolution de la problématique spécifiée. Nous ferons donc, les
points des connaissances liées au problème général relatif au recouvrement des créances et aux
problèmes spécifiques identifiés que sont :
- existence des créances en souffrance ;
- diminution de la rentabilité.
1-2-1 Concepts fondamentaux.
1-2-1-1 Notion de crédit
« Le crédit peut être défini comme étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un
pouvoir d'achat contre la promesse de remboursement dans un certain délai, le plus souvent avec
rémunération du service rendu et du risque encouru » (BOUDINOT et FRABOT, 1978). Dans ces
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conditions, le crédit doit répondre à une double contrainte à savoir la viabilité de l'Institution de cré-
dit et la rentabilité du projet pour lequel il a été accordé.
Selon la théorie de l'intermédiation financière, le crédit est considéré comme étant un pro-
duit du processus de cette intermédiation. Il permet de rendre disponible en temps opportun un
surplus de liquidité ou d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et
non agricoles (ADAMS et al, 1980)
D'après la Banque Mondiale (1997), les SFD se distinguent par leurs perspectives de pé-
rennité et la qualité des services rendus. Pour assurer leur pérennité, les SFD doivent être techni-
quement et financièrement autonomes d'une part, puis l'impact et la qualité des services rendus
appréciables d'autre part. Dans ce contexte, « seuls les taux d'intérêt pratiqués dans chaque SFD
permettent d'améliorer le rendement, de couvrir les charges et de renforcer la capitalisation à tra-
vers les réserves et le report à nouveau », (BIO TCHANE A).
Selon le rapport MDR / PNUD (1995), « les taux d'intérêt bonifiés rendent le capital artificiel-
lement peu cher, favorise son gaspillage, démobilise l'épargne et n'est pas soutenable à long terme
par l'Etat une fois que le contrat avec les bailleurs de fonds vient à terme ». Il est donc important de
financer le crédit avec de l'argent chaud pour accroître le sens de responsabilité des emprunteurs
et améliorer le taux de remboursement des prêts. Il s'avère donc nécessaire pour les SFD de pro-
céder à un réglage subtil entre les fonctions : Epargne et Crédit, qui constituent les activités princi-
pales du système, tout en s'assurant du remboursement des crédits par une analyse approfondie
des garanties.
L'autonomie d'une institution d'épargne et de crédit passe par une mobilisation importante
de l'épargne qui sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une institution financière,
l'efficacité de son personnel et les orientations qui sont le reflet des compétences et de l'expérience
des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne collectée. Toutefois, une faiblesse de revenus
entraîne une faiblesse de l'épargne. Le taux de réinvestissement est alors faible et compromet ainsi
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le développement économique. ADECHOUBOU (1990) a identifié les déterminants de l'épargne
rurale à savoir :
• Le niveau du taux d'intérêt,
• Le revenu des populations,
• Les facteurs psychologiques tels que la confiance, la sécurité, la liquidité et l'environne-
ment.
Tous ces éléments devraient contribuer à la mobilisation d'un volume important d'épargne
devant stimuler l'activité de crédit. Ce qui implique d'autres formes de mobilisations des ressources
financières par les autres types d'institutions de micro finance qui ne font pas de la collecte de
l'épargne leur priorité.
1-2-1-2 Notion de microcrédit
Le microcrédit peut être défini comme étant un crédit de faible montant offert à ceux qui ne
peuvent accéder au crédit bancaire, faute de garanties nécessaires ou parfois même d’idéologie
culturelle et sociologique, d’éloignement, d’analphabétisme, etc.
Pour mieux comprendre le concept de microcrédit, il serait mieux de le placer dans le
contexte global de la microfinance.
1-2-1-3 Notion de microfinance
La microfinance peut être définie comme l’ensemble des services financiers (services
d’épargne et services de crédit) offerts à des petits opérateurs économiques des zones rurales et
du secteur informel des milieux urbains et périurbains. Ces services sont offerts par des institutions
spécialisées appelées institution de microfinance ou système financier décentralisé
La Microfinance peut être perçue comme l'offre de services financiers de proximité. Cette
définition sommaire, ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous. D'après certains, la
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« Micro finance » ou « système de financement décentralisé » est un outil qui permet de préparer
les populations à faibles revenus à accéder au système bancaire.
Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque Mondiale: « la Microfinance re-
présente un des outils que nous utilisons pour essayer de réduire la pauvreté ».
Pour les spécialistes, « la Microfinance regroupe une variété d'expériences d'épargne et/ou
de crédit, diverses par la taille, le degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les moyens
techniques, financiers et humains mis en œuvre pour les populations à la base avec ou sans le
soutien technique et/ou financier des partenaires extérieurs en vue d'assurer l'autopromotion éco-
nomique et sociale de ces populations » (Rapport BCEAO / BIT 1997).
Avant le développement des IMF, les activités de Micro finance étaient liées à l'usure, qui
consistait aux prêteurs locaux, à accorder de petites sommes à des taux prohibitifs. Cette activité,
au lieu de stimuler le développement des micros entreprises, servait plutôt à enrichir l'usurier.
La Micro finance est une finance de proximité par opposition aux longues procédures admi-
nistratives des banques commerciales. Abordant dans ce sens, AGNIKPE a présenté la définition
des praticiens qui est celle-ci, « la Micro finance est un outil performant au service du développe-
ment à la base. Elle constitue l'un des leviers essentiels de lutte contre la pauvreté en augmentant
les revenus, en créant des emplois et en diminuant les dépendances vis-à-vis des fournisseurs et
usuriers ».
1-2-1-4 Notion de viabilité
Une institution peut être viable sur le plan financier, économique, institutionnel et social.
Selon le Professeur Géro AMOUSSOUGA, on retient les définitions suivantes :
a) Viabilité financière
Une institution de microfinance peut être considérée comme financièrement viable si son
taux d’intérêt débiteur (non subventionné) est au moins égal aux coûts de chaque unité monétaire
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prêtée. La viabilité financière peut ainsi être définie comme la capacité d’une IMF à offrir des servi-
ces financiers à sa clientèle sans pour autant compter sur un appui extérieur. Dans ce cas, la mai-
trise des charges liées aux opérations de prêts serait nécessaire pour atténuer l’évolution des taux
débiteurs et éviter ainsi que les coûts de crédit soient accablants pour les emprunteurs. En outre le
taux des impayés doit être minimisé ainsi que les détournements souvent opérés par les person-
nes.
b) Viabilité économique
Une institution peut être qualifiée d’économiquement viable si les revenus générés par ses
opérations de prêts arrivent à couvrir le coût économique (coût d’opportunité) des fonds utilisés
pour le crédit ainsi que les autres opérations. L’accroissement du volume d’activité serait nécessai-
re pour générer des revenus supplémentaires.
c) Viabilité institutionnelle
Une institution peut être considérée comme institutionnellement viable si elle arrive à définir
et applique des procédures administratives et fonctionnelles souples et adaptées aux besoins de sa
clientèle cible. Une courte distance hiérarchique serait nécessaire pour l’intégration de toute
l’équipe de la structure, et conduire cette dernière vers la viabilité souhaitée. Par ailleurs, la viabilité
institutionnelle signifie que les IMF soient juridiquement reconnues, inscrites dans la loi bancaire et
enfin surveillées par la banque centrale de leur pays.
d) Viabilité sociale
Une IMF peut être considérée comme socialement viable si :
- Elle est réellement appropriée par les différents acteurs de la zone d’intervention avec
qui elle a élaboré les modalités d’offre de services financiers ;
- Elle est bien intégrée dans son environnement, c'est-à-dire s’il y a cohésion et entente
mutuelle entre elle et les autres institutions.
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1-2-1-5 Qualité et Gestion du portefeuille de crédits
Lorsqu'on parle de gestion du portefeuille, l'on pense souvent à la gestion des portefeuilles
d'actifs financiers. Ce concept a pour objet de déterminer le comportement des investisseurs en
matière de sélection des actifs financiers. Mais il a évolué et est beaucoup plus utilisé dans un au-
tre domaine : celui de la banque ou des institutions financières en général.
Le portefeuille de crédits encore appelé encours de crédit est le montant du capital restant
dû sur les crédits consentis par l'institution. Il est la raison d'être de toute institution de crédit car
c'est le principal actif qui génère de revenus (intérêts et commissions).
Selon le CGAP (Directives concertées pour la micro finance, 2003) « le rapport sur le porte-
feuille doit montrer l'importance des crédits en retard pour l'exercice en cours. Il convient d'expli-
quer de manière détaillée le calcul des remboursements en retard et en particulier de définir préci-
sément ce qui est porté au numérateur et au dénominateur de tous les ratios utilisés pour mesurer
la qualité du portefeuille de crédits ». Le niveau des impayés d'un portefeuille de crédits est généra-
lement le meilleur indicateur des possibilités de recouvrement des crédits. C'est donc un élément
important pour déterminer le niveau adéquat des provisions pour créances douteuses. Le principal
instrument de mesure des impayés est le taux de portefeuille à risque, par classe d'ancienneté.
Les méthodes de gestion du portefeuille de crédits couramment utilisées sont le suivi et la
relance des clients. Mais les IMF mettent également en place des procédures pour autoriser et
suivre la « renégociation » de crédits impayés et constituer les provisions nécessaires pour ces
crédits. Il s'agit du « rééchelonnement » qui consiste en la prolongation de la durée du crédit ou
l'assouplissement du calendrier des remboursements et du « refinancement » qui consiste au rem-
boursement d'un crédit à problème par l'octroi d'un nouveau crédit.
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Ces procédures sont utilisées lorsqu'un client a, ou prévoit d'avoir des difficultés à rembour-
ser un emprunt en temps voulu. Dans les deux cas, le nouveau crédit assorti d'un nouvel échéan-
cier est habituellement saisi dans le système de suivi des crédits. Pour Richard ROSENBERG et
Consorts (CGAP, 2003), « si les crédits renégociés ne font pas l'objet d'un suivi distinct de celui
des autres crédits, toute indication relative aux difficultés de paiement du client disparaît, du moins
initialement. Car un rapport sur les impayés peut être très trompeur s'il ne décrit pas les pratiques
de l'IMF en matière de renégociation et ne précise pas le montant des prêts renégociés ». La non
adoption de bonnes pratiques est susceptible de compromettre la rentabilité de l'institution.
La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa viabilité et donc de sa pérenni-
té. Selon la Banque Mondiale (Etudes de cas en micro finance : Cas de la FECECAM-BENIN,
1997) « les IMF se distinguent par leurs perspectives de pérennité et la qualité des services ren-
dus ».
1-2-2 Les études empiriques
1-2-2-1 Exposé des contributions antérieures sur le problème de l’existence des
créances en souffrance
La thématique retenue ici et qui nous orientera dans la recherche des théories antérieure-
ment développées est celle des méthodes de réduction des créances en souffrance.
En effet, toutes les IMF sont vulnérables aux impayés et quand bien même elles ne peuvent
pas éliminer tous les impayés qu’elles enregistrent, elles peuvent et doivent réduire de façon signi-
ficative leur vulnérabilité grâce à un processus efficace de réduction de ces impayés (SINGBO,
2005).
Dans leur étude portant sur la problématique de remboursement des crédits,
HONLONKOU, ACCLASSATO et QUENUM (2001) expliquent le principal risque d’impayés encou-
ru par les IMF au BENIN par la défaillance de l’emprunteur qui résulte généralement du taux
d’intérêt prohibitif pratiqué.
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Cependant, FAMY (2002) dans son étude « Problématique des impayés de crédit dans les
IMF» propose la réduction des fréquents retards de paiement par l’instauration des rigueurs dans
la procédure d’octroi de crédit et l’enregistrement des pertes de créances. Une des méthodes de
réduction des créances en souffrance est la bonne étude des dossiers de prêt avant l’octroi de cré-
dit.
Selon Constant MGAY-MUNGAN, (2004) Formateur en microfinance, le système
d’information que doit utiliser les IMF dans la gestion des créances en souffrance est très important
pour sa réduction.
Dix commandements sont donc selon lui, importants à retenir pour la gestion des impayés :
■ une situation des impayés est un monstre caché, donc dangereux et qui nécessite une at-
tention particulière ;
■ il n’y a pas de mauvais client mais des mauvais prêts. (Ainsi donc, la responsabilité des im-
payés incombe premièrement à l’institution) ;
■ il y a beaucoup de parties prenantes dans l’opération de crédit mais seule l’institution a le
pouvoir d’agir sur les impayés ;
■ parmi les indicateurs de performance, le taux de Portefeuille A Risque (PAR) est la meilleu-
re mesure de la qualité du portefeuille de crédit (le PAR nécessite un suivi capital.) ;
■ le taux de remboursement mesure la performance de remboursement mais ne renseigne
pas sur la qualité du portefeuille de crédit ;
■ les impayés sont de toutes les façons contrôlables au sein d’une institution ;
■ l’IMF est le premier responsable des impayés, même si la cause la plus immédiate semble
externe ;
■ les coûts des créances irrécouvrables ainsi que les impayés sont bien réels pour une IMF.
Ils affectent aussi bien l’institution que les bons emprunteurs ;
■ la balance âgée des impayés est un outil important dans la gestion des impayés. Il permet
de bien apprécier le risque et oriente les gestionnaires de crédit dans les stratégies de re-
couvrement des impayés ;
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17
■ les provisions pour créances douteuses réduisent la rentabilité et les pertes sur créances ir-
récouvrables décapitalisent l’institution.
LEDGERWOOD (1999) SUSTAINABLE BANKING WITH THE POOR à son tour donne les
six (06) éléments d’une bonne gestion des créances en souffrance que sont :
♦ la bonne appréciation du service de crédit. Une raison incitative des emprunteurs à
rembourser sans faille le crédit est la perspective de recevoir un nouveau prêt ;
♦ une meilleure sélection des clients: l’institution doit autant que possible éliminer les
emprunteurs à faible capacité de remboursement.
♦ une politique de non acceptation des retards de remboursement de crédit. Il est très
important qu’une IMF se forge une image d’institution et non d’organisation de déve-
loppement social ;
♦ une meilleure disposition de systèmes d’informations précises et régulières ;
♦ un suivi effectif et rigoureux des retards de remboursement de crédit.
♦ les conséquences des retards de remboursement doivent être suffisamment dissuasi-
ves aux yeux des emprunteurs.
GOUN (2004) préconise plutôt pour la réduction des créances en souffrance, non seulement
un suivi rigoureux mais aussi et surtout une assistance à ces derniers en matière de gestion et un
renforcement des dispositions légales existants liées à la réalisation des garanties.
Rappelons aussi les actions menées par AGBASSA et HOUNDOTE (2004) qui exposent
que la réduction des créances en souffrance doit passer par une étude minutieuse des dos-
siers de demande de crédit, un système de l’information efficace ainsi que le recrutement et
la formation du personnel.
1-2-1-2 Exposé des contributions antérieures sur le problème de la diminution de la rentabi-
lité.
La thématique retenue au niveau du problème spécifique n°2 est l’impact d’une mauvaise
politique de recouvrement sur la rentabilité.
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18
La politique ainsi que les méthodes de crédit et de recouvrement déterminent l’importance
et la qualité des valeurs réalisables de l’entreprise. Une analyse objective des dirigeants dont la
détermination de leur politique de crédit qui doit être la plus optimale possible (correspondant à une
égalisation des gains et des coûts marginaux) est nécessaire. (Ange KINKPE et Joël SEDJRO,
2007).
Rappelons que pour MGAN MUNGAY (2004), les provisions pour créances douteuses ré-
duisent la rentabilité de l’institution et les pertes sur créances irrécouvrables décapitalisent
l’institution.
Selon OGOUTOLOU et HOUNTCHEME (2005) la situation des impayés est liée non seule-
ment à la mauvaise gestion mais aussi à la mauvaise volonté des clients. Ce phénomène n’est pas
sans conséquence.
En effet, les retards ou les impayés pénalisent l’institution puisque ces montants restent im-
mobilisés dans les mains des clients et influence négativement la trésorerie (ASSOGBA et
CLEGBAZA, 2005)
SIMON et JOFFRE (1997) affirment « La défaillance d’un client lorsqu’une créance impor-
tante est en jeu, compromet la solvabilité de l’entreprise fournisseur si cette dernière ne dispose
pas d’une trésorerie ou d’une capacité d’endettement lui permettant de faire face à cette perte.
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19
Section 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La méthodologie, selon GRAWITZ (1993, Page 301) « est constituée de l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle pour-
suit, les démontre, les vérifie ». Pour KAPLAN repris par MULLER (2000, Page 25) « le propre de
la méthodologie est d'aider à comprendre au sens le plus large, non les résultats de la recherche
scientifique, mais le processus de la recherche lui-même ».
Notre méthodologie s’accentuera sur deux points essentiels à savoir :
• les approches empiriques ;
• les approches théoriques.
Problématique de l’amélioration de la performance financière des IMF en république du Bénin : cas de PAPME
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2-1 APPROCHES EMPIRIQUES
Les approches empiriques constituent des outils qui facilitent la mise en exergue de la métho-
de adaptée pour la résolution des problèmes énumérés. Les étapes sont les suivantes :
2-1-1 Choix d'une méthodologie et justifications du cadre de l'étude
2-1-1-1 Choix méthodologique
La méthodologie utilisée dans la présente étude est la recherche-action essentiellement basée sur
l'approche participative. Le choix de cette méthodologie se justifie par le fait qu'elle associe active-
ment les différents acteurs dans tout le processus et est susceptible d'induire des changements dans
le milieu concerné. Elle est l'une des rares démarches employées avec succès dans beaucoup de
programmes de développement et au regard de sa performance, elle est de nos jours la méthodologie
privilégiée de recherche.
2-1-1-2 Justification du choix de l'Agence PAPME
Pour réaliser cette étude, nous avons retenu l'Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et
Moyennes Entreprises (PAPME). Ce choix s'explique par plusieurs raisons :
• Elle est représentative des IMF en zone urbaine, périurbaine et rurale du fait de son extension
géographique.
• Elle exclut de l'étude la perception qu'ont les clients des crédits à eux accorder, ce que d'au-
cuns qualifient du concept de l'argent froid ou l'argent chaud. En effet, on peut être tenté d'ex-
pliquer la mauvaise qualité du portefeuille de crédits d'une IMF par le fait que les bénéficiaires
pensent que les crédits sont des dons venus de l'extérieur. Ce qui n'est pas le cas à l'Agence
PAPME qui est une structure professionnelle du secteur de la micro finance. Toutefois, elle
développe des partenariats avec certains projets de développement, non pas, sans difficultés.
• Enfin, pour faire une analyse assez pointue, il fallait une institution qui tient dans la durée (ex-
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périences plus ou moins prouvées) et disposant d'un système d'information et de gestion
(SIG) qui implique des données fiables mais qui est menacée dans sa pérennité par la dégra-
dation de ses indicateurs de performances.
2-1-1-3 Délimitation du champ de l'étude
Notre base de travail a été la Direction Générale.
2-1-2 Les outils de collecte de données
Les techniques de collecte d'informations utilisées pour l'atteinte des objectifs que nous nous sommes
fixés dans le cadre de notre recherche sont fonction de la nature des informations recherchées à sa-
voir :
• Outils de collecte d'informations secondaires ;
• Outils de collecte d'informations primaires.
2-1-2-1 Outils de collecte d'informations secondaires ou recherche documentaire
Nous avons effectué les recherches documentaires dans les centres de documentation de la place et
à l'Agence PAPME, dans le but de recueillir des informations qui présentent un intérêt pour nos tra-
vaux de recherche. Un accent particulier a été mis sur les documents de l'institution afin d'obtenir des
informations relatives aux statuts, aux procédures, les finances, le système de contrôle, la comptabili-
té et les activités.
Ainsi, à l'interne, nous nous sommes intéressé aux statistiques liées aux portefeuilles de crédits (rap-
ports d'activités) ainsi qu'aux documents de procédures (manuel de procédures, notes de services et
guides d'octroi de crédits).
Enfin, nous avons exploité des informations externes qui concernent certains ouvrages, mémoires et
publications, sites internet ayant rapport avec notre thème.
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2-1-2-2 Techniques de collecte d'informations primaires
Les techniques sont inspirées des outils tels que les questionnaires et guide d'entretien ayant servi de
bases d'enquête auprès des individus qui composent l'échantillon.
a) L'enquête par questionnaire
Elle a consisté à administrer un questionnaire au personnel et aux clients de l'Agence PAPME. Cette
enquête a permis de collecter auprès du personnel des informations sur la gestion opérationnelle du
crédit, leur besoin en formation, leurs préoccupations professionnelles (promotion et changement de
postes) et leurs relations avec la hiérarchie et la clientèle. Quant aux clients, il s'est agit de leurs ap-
préciations des produits et pratiques de gestion de l'Agence PAPME (satisfaction, fidélisation, attentes
non comblées, etc.).
b) L'enquête par guide d'entretien
Un guide d'entretien a été administré au personnel stratégique composé des Directeurs Techniques.
Les informations recueillies sont relatives à la gestion stratégique et opérationnelle susceptibles de
réduire les risques courus par l'institution plus précisément les éléments de clarification des politiques
et procédures de gestion des crédits, de la gestion des aspects de formation et de plan de carrières
du personnel, du processus de développement de nouveaux produits, de la gestion des partenariats
(avec les banques et projets de développement). Des relations de la Direction Générale avec le
Conseil d'Administration (la gouvernance) et surtout de celles de la Direction Générale avec le per-
sonnel opérationnel que constituent les chargés de prêts dans le processus de gestion des risques
opérationnels.
2-1-3 Traitement et analyse des données, échantillonnage
Les données obtenues ont été classées, dénombrées puis ont servi de base dans la confection des
matrices d'analyse et de calcul de certains ratios.
Quant aux outils d'analyse statistique utilisés, il s'agit des matrices et tableaux confectionnés à partir
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des informations recueillies à l'issu des enquêtes d'une part, les résultats de la recherche documentai-
re d'autre part.
2-1-3-1 Le traitement des données
Le traitement des données a consisté d'abord à faire le dépouillement des questionnaires. L'opération
a permis d'extraire les données et les regrouper par centre d'intérêts. Les données recueillies ont
permis de confectionner les tableaux à partir du Logiciel Excel.
2-1-3-2 L'analyse des données
L'analyse des données s'est faite sur la base des résultats obtenus du traitement des données. Elle a
permis de faire ressortir les liens entre les différentes données pour servir de base à la vérification
des hypothèses de recherche.
L'analyse qualitative a consisté à interpréter les données collectées au regard de la théorie et les
normes en vigueur dans le secteur de la micro finance. En ce qui concerne l'analyse quantitative,
nous avons construit un tableau qui a servi de base de calcul des pourcentages et des taux de varia-
tion (voire Annexes)
L'analyse des données a permis d'apprécier les aspects tels que l'évolution de l'encours de crédits, du
portefeuille à risque, de l'efficacité du personnel et autres.
2-1-3-3 Echantillonnage de la population cible
L'échantillon se définit comme un ensemble d'individus choisis dans une population donnée, de ma-
nière à la représenter de façon aussi fidèle que possible. Un échantillon est dit représentatif lorsque
tous les individus de la base de sondage ont la même chance d'en faire partie.
L'échantillon concerne les effectifs au 31 décembre 2008 et il est composé de la façon suivante :
• Les Directeurs Techniques (Directeur de l'Administration et du Développement, le Di-
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recteur de l'Exploitation, le Directeur Comptable et Financier, le Directeur de l'Audit et
de l'Inspection Générale, le Directeur des Ressources Humaines et des Affaires Juridi-
ques et le Directeur du Système d'Information) donc le Staff ;
• les Chargés de prêts au niveau de toutes les entités afin d'avoir les spécificités de
chaque zone ;
• et les Clients sélectionnés aussi bien en zone rurale, périurbaine qu'urbaine et ayant
bénéficié d'au moins un renouvellement au PAPME (2ème crédit et plus).
Pour le personnel de l'Agence PAPME, nous avons utilisé les méthodes empiriques à savoir celle
raisonnée et exhaustive et pour les clients, nous avons combiné la méthode des quotas et la méthode
de sondage aléatoire élémentaire.
Le tableau ci-dessous présente la synthèse de l'échantillonnage.
Tableau N° 1 : Synthèse de l'échantillonnage de la population cible
Population enquêtée Echantillon Echantillonnage
Eléments Taille de la
population
Population
prévue
Population
touchée
Coefficient
de sondage
(100%)
Méthode
Directeur de l'Administration et du
Développement 1 1 1 100 Exhaustive
Directeur de l'Exploitation 1 1 1 100 Exhaustive
Directeur Comptable et Financier 1 100 Exhaustive
Directeur de l'Audit et de l'Inspection
Générale 1 1 1 100 Exhaustive
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Directeur des Ressources Humai-
nes et des Affaires Juridiques 1 1 1 100 Exhaustive
Directeur du Système d'Information 1 1 1 100 Exhaustive
Chargés de prêts
100
75
62
83
Raisonné
Clients
12 213
150
83
55
Aléatoire
Dossiers traités 10 020 150 150 100 Aléatoire
Source : Réalisé par les auteurs.
2-1-4 Difficultés rencontrées et limites des données recueillies
2-1-4-1 Difficultés rencontrées
Sur le terrain, nous avons été confrontés à des difficultés de coordination des agents enquêteurs dont
la motivation était moyenne du fait de leur rémunération (nos moyens étant très limités). Ce qui a né-
cessité beaucoup de sensibilisation de notre part afin de réduire au maximum la non fiabilité des don-
nées collectées. Cela a été surtout maîtrisé par notre connaissance du milieu d'étude et du secteur de
la micro finance au Bénin.
La deuxième est relative à la non disponibilité, en temps opportuns, des agents de l'Agence PAPME
sélectionnés pour être interviewés du fait de leur occupation professionnelle, occasionnant d'énormes
allers-retours.
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2-1-4-2 Limites des données recueillies
La première limite est la taille de l'échantillon pour tenir compte des moyens dont nous disposons et la
seconde limite est relative aux informations obtenues auprès de la clientèle (majoritairement analpha-
bètes) qui pourraient contenir des défaillances du fait des difficultés de traduction des termes techni-
ques et financiers du français en nos langues locales surtout en l'absence de l'alphabétisation.
2-1-5 Les indicateurs pertinents
Il s’agit des indicateurs, qui pris ensemble, donnent une vue d’ensemble raisonnable sur la
performance d’une IMF. Nous distinguons dans cette catégorie deux indicateurs à savoir : les indi-
cateurs de viabilité financière et les indicateurs de mesure de qualité du portefeuille.
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2-1-5-1 Les indicateurs de viabilité financière
Ils désignent la capacité de l’institution à couvrir ses charges avec les produits qu’elles gé-
nèrent. Si elle veut être financièrement viable, une institution de micro finance ne peut pas dépen-
dre des bailleurs de fonds pour subventionner ses activités. Ils se mesurent à travers les ratios sui-
vants :
a) Marge bénéficiaire (R1)
Il s'agit d'un indicateur qui mesure les performances commerciales des Institutions de Micro Finance. Sa formule est :
b) Rentabilité des fonds propres (R2)
C’est le rapport entre le résultat net et les fonds propres mis en œuvre par
R2= RESULTAT NET D’EXPLOITATION/FONDS PROPRES
R1 = Résultat net d'exploitation / Montant total des produits d'exploitation
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c) Autosuffisance opérationnelle (R3)
Cet indicateur permet d’apprécier la couverture des charges d’exploitation par les produits
d’exploitation. C’est le minimum dont il faut s’assurer pour la continuité des services de
l’institution.
d) Rendement sur actif (R4)
Il renseigne sur la capacité de l’institution à utiliser son actif de façon rentable.
2-1-5-2 Les indicateurs de qualité de portefeuille de crédit
La gestion de la performance d’une IMF passe par celle du portefeuille de crédit qui de loin
est l’actif le plus important de l’institution.
Les ratios utilisés pour mesurer la qualité du portefeuille sont : le taux de portefeuille à ris-
que, le taux de provision des crédits en souffrance et le taux d’abandon des créances.
a) Le taux de portefeuille à risque (R5)
Cet indicateur permet d’apprécier le niveau de dégradation de la qualité du portefeuille.
R3= PRODUITS D’EXPLOITATION/CHARGES D’EXPLOITATION
R4= RESULTAT NET/ MONTANT MOYEN DES ACTIFS PRODUCTIFS
R5=ENCOURS DE CREDIT(en retard d’un jour et plus) / ENCOURS TOTAL BRUT DE CREDIT
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b) Le taux de provision pour créance en souffrance (R6)
Il permet de s’assurer que la proportion des risques provisionnés respecte les normes en
vigueur.
c) Le taux de perte sur créances(R7)
Il permet de mesurer la proportion des créances passées à perte par rapport à l’encours de
crédit.
2-1-6 Les autres indicateurs
Il s’agit des indicateurs liés à l’activité, à la productivité et à la gestion du bilan.
2-1-6-1 Les indicateurs de mesure d’activité
Ces indicateurs permettent non seulement d’apprécier si l’institution à une masse critique
d’activités, mais d’apprécier le niveau de revenu des bénéficiaires. On distingue entre autre
a) Encours moyen de crédit (R8)
Il représente le capital restant dû à une date donnée. Il donne une idée sur la taille de
l’institution.
ENi étant l’encours fin du mois i
R6=PROVISION POUR CREANCE EN SOUFFRANCE/ENCOURS TOTAL DE CREDIT
R7= MONTANT DES CREDITS PASSES A PERTE/ MONTANT BRUT MOYEN
R8= ENCOURS (31-12-N-1) +∑ENi (i=mois)/13
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b) Le total du bilan (R9)
Cet indicateur permet de comparer deux institutions de micro finance.
c) L’encours de crédit par emprunteur (R10)
Il permet d’apprécier l’encours moyen de crédit détenu par chaque client.
2-1-6-2 Les indicateurs d’efficacité et de productivité
Ils renseignent sur le niveau de génération de revenu par l’institution, par rapport
aux charges à couvrir. Calculer régulièrement ces ratios et suivre leur évolution dans le
temps, permet aux institutions de déterminer si elles utilisent leurs ressources de manière
optimale
La productivité désigne le volume d’activité généré (output) pour une ressource ou
un actif donné (input). L’efficacité désigne le coût par unité produite
En suivant ces ratios, non seulement l’évolution de la performance de l’institution
dans son ensemble, mais aussi des agences, des agents de crédit et d’autres unités opéra-
tionnelles, l’institution peut commencer à dégager des relations optimales entre les diffé-
rents facteurs opérationnels clés.
Lorsque c’est possible, les responsables d’agences pourront comparer la perfor-
mance de leur agence à celle des autres agences, afin de déterminer quels coûts peuvent
être réduits pour accroitre leur rentabilité. Les ratios utilisés dans ce cas sont :
R10=TOTAL ENCOURS DE CREDIT/ NOMBRE TOTAL D’EMPRUNTEURS
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a) Productivité des agents de crédit (R11)
Elle traduit l’efficacité des agents.
b) Productivité du personnel (R12)
Elle mesure le nombre de dossiers actifs de crédit rapportés à tous les membres du per-
sonnel.
c) Ratio des charges d’exploitations rapportées au crédit (R13)
Il permet de mesurer le coût moyen de gestion d’un franc de crédit accordé. Il permet de
vérifier si les charges engagées sont en proportion raisonnable avec l’activité du crédit.
d) Ratio des charges du personnel (R14)
C’est le montant moyen des charges du personnel par franc de crédit accordé
e) Ratio des frais généraux (R15)
Il exprime le montant des frais généraux pour un franc de crédit accordé.
R11= NOMBRE D’EMPRUNTEURS/ NOMBRE D’AGENTS DE CREDIT
R12= NOMBRE DE CLIENTS ACTIFS/ EFFECTIF DU PERSONNEL
R13= CHARGES D’EXPLOITATION DE LA PERIODE/ENCOURS MOYEN BRUT DE CREDIT
R14= CHARGES DE PERSONNEL/ENCOURS MOYEN BRUT DE CREDIT DE LA PERIODE
R15= FRAIS GENERAUX/ENCOURS MOYEN BRUT DE CREDIT
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2-1-6-3 Les indicateurs de gestion du bilan
Ces indicateurs permettent d’apprécier la solidité de l’institution dans le temps. Il s’agit du :
a) Taux de rendement des actifs (R16)
Il représente les intérêts perçus et rattachés au cours de la période, rapportés aux actifs
productifs de l’institution. Cela renseigne sur ce qu’un franc de l’actif financier produit.
b) Taux de capitalisation (R17)
C’est le degré d’adéquation de fonds propres à la taille de l’institution. Il renseigne à hauteur
de combien les emplois de PAPME sont réalisés par les fonds propres.
R16= MONTANT DES INTERETS / MONTANT MOYEN DES ACTIFS PRODUCTIFS
R17= MONTANT TOTAL DES FONDS PROPRES/ ACTIF TOTAL
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2-2 APPROCHES THEORIQUES
2-2-1 Choix théorique lié au problème de l’existence des créances en souffrance
2-2-1-1 Présentation de la théorie retenue
L’approche théorique que nous retiendrons pour analyser le problème en résolution est cel-
le de FAMY. Cependant, FAMY (2002) dans son étude « Problématique des impayés de crédit
dans les IMF» propose la réduction des fréquents retards de paiement par l’instauration des ri-
gueurs dans la procédure d’octroi de crédit et l’enregistrement des pertes de créances. Une des
méthodes de réduction des créances en souffrance est la bonne étude des dossiers de prêt avant
l’octroi de crédit afin de mieux orienter le crédit.
2-2-1-2 Normes et repères d’amélioration de la situation liée au problème en résolution
Il s’agit des mesures et conditions de réduction des créances en souffrance. En effet,
l’approche théorique retenue pour la résolution du problème étant celle de FAMY (2002), suppose
d’abord l’instauration des rigueurs dans la procédure d’octroi de crédit et une bonne étude des dos-
siers de prêt avant l’octroi de crédit.
2-2-1-3–Seuil de décision à la vérification de l’hypothèse n°1
Nous retiendrons pour cause, la cause qui sera identifiée à partir des avis émis par le per-
sonnel de l’institution.
2-2-2 Choix théorique lié au problème de diminution de la rentabilité
2-2-2-1 Présentation de la théorie retenue
L’approche retenue pour la résolution du problème spécifique n°2 est celle de MGAN
MUNGAY (2004) qui ressort l’impact des provisions pour créance sur la rentabilité.
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2-2-2-2 Normes et repères d’amélioration de la situation liée au problème en résolution
La théorie retenue pour la résolution du problème est celle de MGAN MUNGAY Rappelons
que pour MGAN MUNGAY (2004), les provisions pour créances douteuses réduisent la rentabilité
de l’institution et les pertes sur créances irrécouvrables décapitalisent l’institution.
2-2-2-3 Seuil de décision pour la vérification de l’hypothèse n°2
Nous retiendrons pour cause, la cause qui sera identifiée à partir de l’analyse de quelques
ratios notamment le taux rendement sur actif et le taux de provision se perte sur créance.
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Section 1 : CADRE INSTITUTIONNEL
1-1 HISTORIQUE
PAPME est une Association d’utilité publique issue de la transformation institutionnelle
du Projet d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises mis en place en Octobre 1993 par le
Gouvernement du Bénin dans le cadre des réformes économiques entreprises depuis 1989
pour amortir les effets sociaux du Programme d’Ajustement Structurel (PAS).
Elle est l’une des institutions de promotion du secteur privé chargé d’aider à la création
de richesses et d’emplois.
Dans le cadre du suivi des financements à mettre en place, le PAPME a comme mandat
d’apporter l’assistance nécessaire à la poursuite et au développement des activités des PME en
fournissant aux entrepreneurs, en fonction de leur besoin, différents services financiers et non
financiers.
Grâce à l’appui du Gouvernement du Bénin et de ses partenaires, le PAPME qui a dé-
marré ses activités avec une équipe légère de cinq (5) agents compte aujourd’hui deux cent
quatre vingt dix (290) employés.
Plus de 128 milliards de FCFA ont été injectés dans l’économie béninoise depuis le
début de ses activités. L’Agence PAPME est présente actuellement sur tout le territoire national
avec ses trente deux (32) points de service. Elle offre à sa clientèle une gamme variée de pro-
duits et services notamment les opérations de crédit et d’épargne, d’assurance, de formation,
d’étude, d’appui conseil, etc.
L’Agence PAPME a montré au cours de ces années sa capacité d’adaptation aux réalités béni-
noises. Le développement et le niveau actuel de ces activités en fait aujourd’hui l’une des prin-
cipales institutions de financement décentralisées du Bénin et de la sous région.
Problématique de l’amélioration de la performance financière des IMF en république du Bénin : cas de PAPME
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1-2 LE RESEAU PAPME ET LES PRODUITS.
Le recours à une méthodologie décentralisée favorisant une grande proximité géogra-
phique et culturelle entre le client bénéficiaire et le mécanisme de financement a permis à
l'Agence PAPME d'être présente sur toute l'étendue du territoire national avec ses trente trois
(33) points de service. Elle offre à sa clientèle une gamme variée de produits et services no-
tamment les opérations de crédit et d'épargne, d'assurance, de formation, d'étude et d'appui
conseil. Elle a montré, au cours de ces années, sa capacité d'adaptation aux réalités béninoi-
ses. Le développement et le niveau actuel de ces activités en font aujourd'hui l'une des princi-
pales institutions de financement décentralisées du Bénin et de la sous région.
Le siège abrite l'ensemble des directions techniques de l'Agence PAPME. Il est le lieu
de fixation de la stratégie et des objectifs, de consolidation des informations et de gestion.
Les agences principales disposent de services de comptabilité et d'informatique, où sont
saisies les données sur les activités et les opérations comptables, et où sont prises les déci-
sions d'octroi des crédits pour des montants limités. Des guichets permettent la gestion des
remboursements et déboursements ainsi que la collecte de l'épargne.
Des bureaux décentralisés placés sous la supervision des agences principales permettent une
plus grande proximité entre les agents de terrain et les clients des zones plus reculées. Ils sont
composés d'un chef de bureau, des chargés de prêts, d'un support informatique, administratif et
comptable, ainsi que d'un guichet.
1-2-1 Pénétration de marché
Le réseau de PAPME couvre la majeure partie du territoire béninois à partir de ses six
agences principales (Cotonou, Calavi, Porto-Novo, Parakou, Bohicon et Dassa), 15 bureaux et
plusieurs unités décentralisées appelées cellules.
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Tableau N° 2 : Présentation du réseau PAPME
ORDRES DEPARTEMENTS ENTITES
Bureaux : Jéricho, Akpakpa, Missèbo, 1
LITTORAL
Cellules : Tokpa, Kouhounou, Fidjrossè
Bureaux : Calavi, Atrokpocodji
2 ATLANTIQUE
Cellules : Ouidah
Bureaux : Saint Pierre et Paul,
Houinmey à Porto-Novo
3
OUEME
Cellules : Azowlissè
Bureau : Pobè
4 PLATEAU
Cellule : Kétou
Bureau : kpocon à Bohicon
5 ZOU
Cellules : Abomey et Covè
Bureau : Lokossa
6 MONO
Cellule : Comè
7 COUFFO Bureau : Azovè
Bureau- : Dassa
8 COLLINES
Cellules : Savalou, Glazoué et Savè
Bureaux : Madina et Wansirou à Parakou
9 BORGOU
Cellules : N'Dali et Tchaourou
Bureau : Kandi
10 ALIBORI
Cellules : Banikoara et Malanville
11 DONGA Cellule : Djougou
12 ATACORA Bureau : Natitingou
Source : Agence PAPME
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1-2-2 Produits et Services
1-2-2-1 Produits financiers
L'Agence PAPME offre au profit des micros, petites et moyennes entreprises sept (07)
différents produits financiers qui sont catégorisés en : Produits d'exploitation ou de renforce-
ment de fonds de roulement, Crédit d'investissement et Prêts aux Particuliers. On distingue :
a) Les prêts Ponctuels (PP)
Les Prêts Ponctuels sont des crédits accordés aux entreprises pour satisfaire leurs be-
soins d'exploitation. Cet appui ne peut excéder douze mois dont un à trois mois de différé pour
le remboursement. Le montant maximum à accorder est de 80 000 000 F CFA avec 2% d'inté-
rêt par mois sur le capital restant dû.
b) Les prêts Ordinaires (PO)
Les Prêts Ordinaires sont accordés aux entreprises pour satisfaire leurs besoins d'inves-
tissement exclusivement et, parfois, de renforcement de fonds de roulement. Ces prêts peuvent
être à court ou moyen terme, l'appréciation étant laissée aux bons soins des chargés de prêts.
La durée de remboursement de ce prêt ne peut excéder trente six (36) mois avec un à six mois
de différé. Le montant maximum à accorder est de 80 000 000 F CFA au taux annuels de
12,5%.
c) La ligne de crédit (LC)
Elle est une facilité de caisse accordée aux entreprises pour soulager de façon ponc-
tuelle leur trésorerie afin de saisir des opportunités ponctuelles qui s'offrent à elles. Sa durée ne
peut excéder trois mois avec deux mois de différé et un remboursement unique au bout de la
durée au taux de 2% le mois. Le montant maximum est le même que celui du prêt ponctuel.
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d) Les prêts de campagne (PC)
Ils sont accordés aux entreprises pour satisfaire leurs besoins d'exploitation saisonniers.
La durée maximum est douze (12) mois dont un (01) à onze (11) mois de différé. Le montant
maximum à accorder est le même que celui des PO avec le même taux d'intérêt.
e) Les crédits de groupes solidaires (CGS)
Ils sont accordés aux membres des groupes de solidarité dont la taille ne peut excéder
neuf (09) personnes provenant de la même couche socio-économique. Chaque membre du
groupe doit avoir son entreprise. Le montant maximum à accorder est de 2 000 000 F CFA à
chaque groupe à rembourser sur douze (12) mois dont un à trois mois de différé et 2% d'intérêt
par mois sur le capital restant dû.
f) Les crédits aux groupements (CG)
Ils sont accordés aux groupements dont les membres ont en commun une activité géné-
ratrice de revenu. Les conditions des appuis à ces groupements sont les mêmes que celles des
prêts ponctuels.
g) Les prêts aux particuliers (PAP)
Ils sont accordés aux salariés pour leurs besoins d'acquisition des biens de consomma-
tion. La durée maximum de remboursement de ce prêt est de cinq (05) ans toutes les autres
conditions étant les mêmes que celles des prêts ordinaires.
1-2-2-2 Les produits non financiers
En plus des produits financiers, l'Agence PAPME offre au profit des bénéficiaires un ap-
pui conseil à la création et au développement de leurs entreprises. Les types d'appui apportés
aux micros, petites et moyennes entreprises sont :
c) Etude de marché et recherche d'opportunité ;
d) Elaboration des dossiers de crédit et leurs finalisations ;
e) Mise en place des outils de gestion et de suivi des activités des entreprises
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NB : L’institution mène également des activités d'épargne à travers le fonds de garantie, partie
intégrante de la méthodologie de prêt, et offre des services de dépôt à vue et dépôt à terme.
1-2-2-3 La procédure d'octroi de crédit
La procédure d’accès aux crédits de PAPME est :
• Séance d'informations sur les produits de PAPME, elle est obligatoire pour tout nouveau
client et elle se déroule au bureau ou sur le terrain ;
• Ouverture de dossier au guichet des caisses de PAPME ;
• Montage et analyse du dossier par les chargés de prêts ;
• Contre-expertise du dossier par le supérieur concerné compte tenu du montant à accor-
der ;
• Mise en forme du dossier ou finalisation ;
• Approbation du dossier au comité de crédit concerné ;
• Formalités de prise de la garantie retenue ;
• Ouverture d'un compte d'épargne ;
• Signature du tableau d'amortissement ;
• Virement du crédit sur compte et prélèvement des frais accessoires ;
• Décaissement par retrait du client du montant accordé sur son compte d'épargne ouvert
à cet effet.
1-3 MISSION DE PAPME
Conformément aux dispositions de l’article 5 de ses statuts, l’Agence PAPME a pour mission :
- de promouvoir le développement des Petites et Moyennes Entreprises au Bénin, de renfor-
cer de manière significative la base économique des personnes pauvres pratiquant une peti-
te activité d’auto emploi au Bénin, et disposant d’un revenu fixe provenant d’un emploi sala-
rié ou non ;
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- de sécuriser les promoteurs contre les dommages auxquels ils sont exposées dans
l’exercice de leurs activités.
A ce titre, PAPME mène toute activité se rattachant à cet objet. En particulier elle met en
place des financements adaptés aux entreprises, les aides à concevoir leurs plans d'affaires et
à mettre en œuvre leur stratégie de développement.
PAPME bénéficie depuis septembre 1999 d'un agrément quinquennal (1999–2004) dans le
cadre de la loi PARMEC. L’agrément a été renouvelé par tacite reconduction pour la période
2004–2009.
Différentes phases d’évolution de PAPME
� La naissance de l’Agence PAPME
Le Projet d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME) a été créé en octobre
1993 par le gouvernement béninois, sous financement de la Banque mondiale et de l’ACDI. Le
projet s’est transformé en Association à caractère économique reconnue d’utilité publique en
juillet 1999 régie par une convention cadre signée avec le Ministère des Finances et de
l’Economie (MFE).
� L’évolution institutionnelle de PAPME
Phase 1 : le projet PAPME
Cette phase a couru du 22 octobre 1993 date de démarrage de ses activités au 31 octobre
1998. Elle a été consacrée à :
- Tester les mécanismes appropriés de financement, d’appui conseils et de formation des
entrepreneurs ;
- Perfectionner le système d’organisation interne ;
- Amorcer le processus d’extension géographique dans le but d’assurer la couverture du terri-
toire national ;
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- Engager un processus de réflexion visant à définir clairement la position du PAPME sur le
marché béninois de financement des PME et sa transformation en une institution autonome
viable et pérenne.
Phase 2 : L’Association PAPME
Elle a pris le relais des activités du projet à partir du 1er novembre 1998. Au cours de
cette phase, il a été noté l’élargissement des prestations offertes par PAPME, la poursuite de la
politique d’extension géographique et la mise en œuvre des actions visant à assurer la rentabili-
té de l’activité.
Schématiquement l’évolution institutionnelle de PAPME se présente comme suit :
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Graphique 1 : Evolution institutionnelle du PAPME
Phase 1 : projet Phase 2 : Association
Source : Agence PAPME
1993 1997 1998
Le Projet d’Appui aux Petites
et Moyennes Entreprises
(PAPME) est mis en place en
octobre 1993 par le Gouver-
nement béninois en collabo-
ration avec la Banque mon-
diale.
L’objectif était d’atténuer les
effets sociaux du Programme
d’Ajustement structurel
(PAS)
La création de
l’association pour la Pro-
motion et l’Appui aux
Petites et Moyennes En-
treprises (PAPME) a été
effective le 23 décembre
1997, pour prendre le
relais des activités du
Projet d’Appui aux PME
La reconnaissance offi-
cielle de l’association
par le Ministère de
l’Intérieur le 31 dé-
cembre 1998
1999 2004 2005
* Le 14 mai 1999, il y a eu la
reconnaissance par décret
présidentiel du PAPME
comme Association à carac-
tère économique et reconnue
d’utilité publique.
* Le transfert de l’actif et du
passif du projet à
l’association est intervenu le
6 septembre 1999 entre le
Ministère des Finances et de
l’Economie et le Président de
l’Association.
* La signature le 6 septembre
1999 d’une convention
d’autorisation d’exercice en-
tre le Ministère des finances
et le PAPME dans le cadre
des dispositions de la loi
PARMEC.
* Le Consortium
GEOMAR – CIDRH réali-
se une étude de faisabilité
de la transformation insti-
tutionnelle du PADME et
du PAPME.
* L’étude recommande la
transformation du
PAPME en une société
anonyme (SA) qui signera
une convention-cadre
avec le Ministère des Fi-
nances et de l’Economie
(MFE).
* Obtention d’une
« non-objection » de
l’Assemblée Générale
de l’Association
PAPME et de la Ban-
que mondiale pour
démarrer la mise en
œuvre de la transfor-
mation
* Mise à jour du Plan
d’Affaires et des Pro-
jections Financières
* Evaluation des actifs
de l’Association
PAPME
* Mise en place d’un
plan de transfert des
Actifs du PAPME
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1-4 : PRESENTATION DES ORGANES DIRIGEANTS DE PAPME
1-4-1 L’Assemblée Général
L’Agence PAPME est actuellement dirigée par son Assemblée Générale (AG) compo-
sée de onze (11) membres, qui sont tous des personnes morales issues du secteur bancaire ou
intervenant dans la promotion des Petites et Moyennes Entreprises :
1. L’Association des clients du PAPME
2. Le personnel de PAPME représenté par la Direction Générale
3. La Bank of Africa (BOA) - Benin
4. L’association Professionnelle des Banques (APB)
5. L’Association pour la promotion et l’appui et le développement des micros entreprises
(PADME)
6. La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB)
7. La Chambre d’Agriculture du Bénin (CAB)
8. Le Conseil National du Patronat du Bénin (CNPB)
9. La Fondation de l’Entrepreneurship du Bénin (FEB)
10. L’état représenté par le Ministère chargé des PME et
11. le Ministère chargé de la micro finance
NB : l’Association Professionnelle des Banques a démissionné de l’Association PAPME
courant 2006.
1-4-2 Le Bureau Exécutif
Le Bureau Exécutif (BE), équivalent à un Conseil d’Administration, est constitué de cinq
membres élus par l’Assemblée Générale en son sein pour des mandats renouvelables de deux
ans. Il est actuellement présidé par Monsieur Cosme ZINSOU, représentant du Conseil National
du Patronat du Bénin.
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1-4-3 L’Equipe de Direction
L’équipe de Direction est composée d’un Directeur Général, d’un Directeur Général Ad-
joint et de six Directeurs techniques (Systèmes Informatiques, Exploitation, Administration et
Développement, Audit et Inspection Générale, Ressources Humaines et Affaires Juridiques,
Comptabilité et Finances). Les Directeurs techniques ont tous une longue expérience auprès de
PAPME et ont reçu des formations spécifiques lorsque le besoin se faisait sentir, notamment en
stratégie (planification et projections financières) ou informatique (SQL Server…).
1-4-4 Le rôle clé du Comité de Direction
Parallèlement à l’exercice de responsabilité par le Directeur Général, la prise de déci-
sions stratégiques apparaît assez collégiale avec la tenue hebdomadaire d’un Comité de Direc-
tion qui donne lieu à une expression assez franche et animée des diverses opinions des partici-
pants. Ce Comité de Direction (CODIR) rassemble chaque lundi, le Directeur Général, le Direc-
teur Général Adjoint et les Directeurs techniques.
Sans existence statuaire, le Comité de Direction est le lieu où sont examinées et débat-
tues l’ensemble des orientations stratégiques, le suivi du tableau de bord et les futurs engage-
ments du PAPME. Il participe ainsi à la socialisation de l’information au sein de l’association.
1-4-5 Subventions et concours financiers
PAPME a reçu plus d’1 MM FCFA (1,6 M EUR) de subventions depuis sa création, dont
un fonds de dotation de 595 M FCFA (0,8 M EUR) de la Banque Mondiale, des subventions
d’investissement et d’exploitation de l’ACDI (Agence Canadienne de Développement).
Le PAPME bénéficie de plusieurs prêts principalement des banques locales, négociés
au taux de base interbancaire affecté d’une légère prime de risque, de la BOA (BANK OF
AFRICA), d’ECOBANK, et de la SOCIETE GENERALE DE BANQUES AU BENIN, la BSIC,
etc.
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La relation avec la BOA est la plus ancienne et la plus fidèle. Elle date du démarrage du
projet lorsque BOA et PAPME cofinançaient conjointement les investissements de PME béni-
noises. Les Banques locales restent une source potentielle stable de ressources financières.
Enfin, Le PAPME a bénéficié d’un prêt de la BOAD (BANQUE OUEST AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT) d’un montant de 190 millions FCFA sur une durée de cinq années, ce prêt
est affecté d’un taux d’intérêt de 4% annuel.
1-4-6 Statut, Surveillance et Audit
PAPME a adopté le statut d’association à caractère économique reconnue d’utilité pu-
blique en juillet 1999, après une phase projet de cinq ans. L’association opère sous la supervi-
sion de la Cellule Microfinance du Ministère de l’Economie et des Finances du Bénin avec une
convention-cadre de cinq ans, reconduit fin 2004, ce qui implique des reports réguliers et le
suivi des ratios PARMEC. La convention actuelle de PAPME en fait une Institution de Crédit
Direct (ICD) qui lui permet de mener légalement des activités d’épargne et de crédit. PAPME
envisage actuellement à travers sa transformation institutionnelle en Société Anonyme d’élargir
ses possibilités de mobilisation de ressources financières adaptées et d’améliorer sa politique
de gestion.
STATECO, société locale spécialisée en expertise comptable et en audit de comptes, a
été l’auditeur externe de PAPME durant la phase de projet et en est le Commissaire aux Comp-
tes depuis 2000. Chaque année, STATECO approuve les états financiers et les rapports
d’activités et donne son opinion sur leur adéquation avec les procédures de contrôle interne et
les règlements extérieurs. Le cabinet réalise tout au long de l’année des contrôles approfondis
de la qualité des informations fournies, est en contact permanent avec le département d’audit
interne, et émet des recommandations régulières en vue de l’amélioration des procédures.
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1-5 ORGANISATION DU PAPME
Le siège abrite l’ensemble des directions techniques du PAPME. Il est le lieu de fixation
de la stratégie et des objectifs, de consolidation des informations et de gestion.
Les agences principales disposent de services de comptabilité et d’informatique, où sont
saisies les données sur les activités et les opérations comptables, et où sont prises les
décisions d’octroi des crédits pour des montants limités. Des guichets permettent la gestion des
remboursements et déboursements ainsi que la collecte de l’épargne.
Des bureaux délocalisés placés sous la supervision des agences principales permettent
une plus grande proximité entre les agents de terrain et les clients des zones plus reculées. Ils
sont composés d’un chef de bureau, d’agents de crédit, d’un support informatique, administratif
et comptable, ainsi que d’un guichet. Des cellules (unités regroupant uniquement des agents de
crédit) sont ouvertes dans les zones les plus éloignées mais n’effectuent aucun traitement
d’informations.
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Section 2 : PERFORMANCE DE L’AGENCE PAPME
2-1 LA CROISSANCE DE PAPME
Cette phase est caractérisée par la réalisation de marges d’intérêt en progression régu-
lière, l’augmentation de l’encours de crédits, de même que celui du résultat d’une année à une
autre.
C’est la période de l’expansion économique. C’est la phase pendant laquelle PAPME a
fait connaître ses produits qui récoltent de véritables succès auprès de la clientèle et elle oc-
cupe tout l’espace médiatique.
Cette période a duré jusqu’en 2005 et s’est traduite par une bonne santé économique et
financière de l’Agence avec les résultats comparés de 2002 à 2005 qui affichent :
Tableau N°3 : Evolution de la santé économique et financière de PAPME de 2001 à 2004
Années
Eléments
2002 2003 2004 2005
Encours de crédit 6 807 622 524 10 503 178 759 15 134 430 677 18 704 489 150
Nombre de clients 2 991 7 605 11 233 12 794
Taux de remboursement 94% 93% 95% 91,81%
Résultat net
d’exploitation 752 444 911 1 514 694 328 1 272 652 318 1 042 774 405
Source : Rapport d’activités PAPME – 2008
2-2 LA MATURITE DE PAPME
Cette phase est caractérisée par une évolution plus lente de la croissance de l’Agence
PAPME jusqu’à la stagnation. Cela peut être vu dans la baisse de l’épargne des clients. Cette
phase coïncide avec le besoin de diversifier son activité, d’explorer de nouveaux marchés. C’est
ce qui a amené PAPME à réaliser des opérations de crédit-bail et à investir dans l’immobilier.
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Aussi, au cours de la période 2005 - 2006, l’encours de crédits a augmenté passant ain-
si de FCFA 18 704 489 150 à FCFA 21 156 372 138, soit une augmentation de FCFA
2 451 882 988 par rapport à 2004 entraînant un taux de croissance de 13,11%.
On note en 2006 une baisse nette du résultat de 92,13% par rapport à 2005 ; en effet,
PAPME a généré un résultat de FCFA 1 042 774 405 en 2004 contre FCFA 82 028 691 en
2005.
Entre 2006 et 2007, l’encours de crédits a chuté. Il est passé à FCFA 16 418 229 022 en
2007 contre 21 156 372 138 en 2006.Soit une diminution de FCFA 4 738 143 116 pour un taux
de baisse de 22,40%.
Le résultat dégagé au cours de la même période est passé de 82 028 691 en 2006 à un
résultat déficitaire de FCFA 3 144 587 439.
L’encours de crédits et le résultat sont en baisse à partir de 2006 ; cela traduit en fait un
ralentissement des activités de l’Agence. Ce qui s’est poursuivi jusqu’en 2008, exercice au
cours duquel les résultats affichent :
Tableau N°4 : Evolution de la santé économique et financière de PAPME de 2006 à 2008
Années
Eléments
2006 2007 2008
Encours de crédit 21 156 372 138 16 418 229 022 9 826 431 770
Nombre de clients 15 602 14 458 12 213
Taux de remboursement 77,97% 80,19% 42,32%
Résultat net d’exploitation 82 028 691 -3 144 587 439 -3 354 829 576
Source : Rapport d’activités PAPME - 2008
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Section1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES, VERIFICATION DES
HYPOTHESES ET ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC
1- 1 PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
1-1-1 Présentation et analyse des données relatives à l’existence des créances en souf-
france
1-1-1-1 Présentation et analyse des données quantitatives
Tableau n°5: Récapitulatif des données des donnés quantitatives concernant l’octroi abusif
des crédits de gros montant.
Source : Réalisé par les auteurs.
De l’analyse du tableau ci-dessus, nous constatons que :
- d’une part, sur les 50 dossiers dans la tranche de 1 000 000 à 2 500 000 F CFA, 33
ont remboursé une fois le crédit avec retard, 13 dans la tranche de 500 000 à 1 000 000 F
CFA alors que dans la tranche de moins de 500 000 F CFA 6 seulement ont payé en retard.
- d’autre part, 17seulement n’ont jamais payé avec retard le crédit dans la tranche de
1 000 000 à 2 500 000 F CFA, 37 dans la tranche de 500 000F à 1 000 000 F CFA et 44 dans
la tranche de moins de 500 000 F CFA n’ont pas été suivi après le déblocage du crédit.
Tout demandeur de crédit peut tomber en impayé, la majorité des clients en impayé
sont les demandeurs de gros montant car le taux d’impayé croit plus le montant de crédit est
important.
Modalités Fréquences Montant
de crédit
Elément
d’analyse Oui Non TOTAL Oui Non TOTAL
1 000 000 à 2 500 000 F 33 17 50 66% 34% 100%
5 00 000 à 1 000 000 13 37 50 26% 74% 100%
0 à 500 000 F CFA
Paiement en retard 6 44 50 12% 88% 100%
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1-1-1-2 Présentation et analyse des données qualitatives
Les résultats obtenus de notre analyse interne révèlent d’une part, que les bénéficiaires
de crédit de gros montant le gèrent très mal. Certains utilisent le crédit pour un objet autre que
celui déclaré.
1-2 PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES RELATIVES A LA DIMINUTION DE LA
RENTABILITE
1-2-1 Présentation et analyse des données quantitatives
Il s’agira d’étudier les éléments de résultats du PAPME afin d’avoir une vue sur sa rentabilité
� Analyse des charges
Les charges du PAPME sont constituées des charges financières, des charges
d’exploitation, des charges du personnel, des autres charges et des charges exceptionnelles.
Les charges qui retiendront notre attention sont les pertes sur créances irrécouvrables
et les provisions.
L’augmentation considérable de ces charges est fonction du niveau des impayés. Plus il
y’a des impayés, plus on constitue des provisions ou on enregistre des pertes sur créances
irrécouvrables.
Afin de mieux analyser les charges de PAPME, nous observerons leur évolution à tra-
vers le tableau ci- après.
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TABLEAU n°6: Evolution des charges de PAPME de 2005 à 2008
CHARGES 2005 2006 2007 2008
Charges financières 403 234 253 479 972 447 630 065 758 460 648 973
Achat et service Extérieur 279 830 890 389 910 309 416 747 957 451 937 585
Autre service extérieur 343 107 896 359 838 402 370 641 291 451 937 585
Impôt et taxes 218 904 486 673 9 495 937 4 868 242
Autres charges 40 819 973 171 773 338 132 460 111 151 313 621
Perte sur créances 325 236 445 1 004 870 015 3 034 009 267 3 023 227 808
Dotation aux amortissements 152 287 861 219 838 076 238 796 904 247 069 063
Dotation aux provisions 405 628 059 856 995 133 1 961 426 942 2 143 977 152
Charges du personnel 1 158 126 522 1 109 791 314 1 141 453 287 1 054 670 051
Charges exceptionnelles 417 058 2 472 752 72 092 619 2 525 730
Source: Etats financiers PAPME 2005 à 2008
Le tableau des charges montre que les charges financières, de 403 234 253 F en 2005,
sont passées à 479 972 447 F en 2006 ; cette augmentation, est due à l’enregistrement des
intérêts servis par l’institution sur les dépôts des bénéficiaires. Ces charges ont évolué jusqu’en
2007 avant de baisser en 2008. Cette baisse s’explique par la diminution des activités
d’épargnes ; plus le montant des dépôts est moins important et plus la charge financière baisse.
Les autres services extérieurs, n’ont pas cessé d’augmenter depuis 2005, soit un ac-
croissement moyen de 19 560 459 F par an. Cela signifie que l’agence supporte en moyenne
chaque année 19 560 459 F, de frais de publicité, de déplacement, de communication, de for-
mation et de recherche.
L’analyse des achats et services, révèle une augmentation des frais de carburant, de
location, d’électricité et d’eau.
La part des charges salariales a évolué de 2005 à 2007 avant de diminuer en 2008.
L’amélioration des salaires reste un facteur déterminant de motivation. Elle permet de réduire
les pratiques peu recommandables auxquelles se livrent certains agents indélicats surtout dans
le contexte où la demande de crédit est supérieure à l’offre ; alors que dans de telle situation le
recours au rationnement s’impose à l’institution. Il en résulte une sélection biaisée qui amène
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les distributeurs de crédits à accorder des prêts aux clients insolvables ; ce qui conduit à
l’enregistrement d’un fort taux d’impayé, compromettant le développement de l’institution.
Le montant des pertes sur irrécouvrables a augmenté en moyenne de 1 354 386 411 F,
de 2005 à 2007. On assiste à une baisse totalement insignifiante de 10 781 459 F l’année der-
nière. L’enregistrement des pertes sur créance est traduit par le fort aux impayés liés à l’octroi
du crédit.
Les dotations aux amortissements et provisions montrent que les provisions constituent
la part la plus importante de cette rubrique. De 405 628 059 F en 2005, elles passent à 856 995
133F en 2006 et n’a cessé d’augmenter depuis cette année. Cela s’explique par la grande
masse de crédits non remboursés ou des crédits en souffrance.
Enfin, les charges de PAPME (particulièrement les charges non décaissables) ont aug-
menté considérablement ces quatre dernières années et la plus grande partie de ces charges
est constituée des pertes sur créances irrécouvrables et des provisions qui ensemble occupent
23,5% en 2005, 40% en 2006, 62% en 2007 et 65% en 2008 des charges.
L’augmentation des charges conduit à la réalisation des résultats peu appréciables par
l’institution.
� Analyse des produits
Il s’agit essentiellement des produits financiers, des autres produits, des reprises sur
amortissent et provisions et des produits exceptionnels. Les produits financiers sont considérés
comme les plus importants dans la mesure où ils proviennent des intérêts obtenus sur les rem-
boursements des crédits octroyés. Ces produits sont donc fonction du niveau des rembourse-
ments car le remboursement des crédits diminue le taux d’impayés et augmente le montant des
produits financiers.
Analysons donc à partir du tableau ci-dessous les produits de PAPME de 2005 à 2008
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TABLEAU n°7: Evolution des produits de PAPME de 2005 à 2008
PRODUITS 2005 2006 2007 2008
Produits financiers 2 927 072 331 2 898 414 138 2 795 684 293 1 651 425 917
Autres produits 864 632 684 1 009 238 153 778 217 397 489 429 965
Reprise sur Amort et provision 2 071 055 246 860 272 633 405 539 774 226 221 987
Produits exceptionnels 133 754 265 369 166 112 228 428 331 394 851 255
Source: Etats financiers PAPME 2005-2008
L’analyse des produits financiers révèle une variation de ceux-ci. Ce qui est souhaitable
pour toute institution est d’observer une augmentation au niveau de ses produits. Les produits
financiers sont issus des intérêts perçus sur le remboursement des crédits. Ils constituent donc
une ressource tant espérée par l’institution. Au regard du tableau, cette source est en baisse
depuis 2005. Cette baisse est causée par les impayés qui aussi ne cessent d’augmenter.
Les autres produits ont une tendance évolutive moins importante, dans la mesure où ils
ont cessé d’augmenter depuis 2006. Ces produits n’influencent pas assez le résultat compte
tenu de leur montant. Il en est de même pour les reprises de provisions. Ce poste augmentera
si le recouvrement des impayés est effectif. Ces reprises ont cessé d’augmenter à cause de
l’importance des provisions constituées ces dernières années faute d’impayés.
Les produits exceptionnels sont issus des cessions d’immobilisation effectuées par
l’institution et des quottes parts des subventions. Leur évolution varie en fonction de ces élé-
ments. D’après le tableau ces produits augmentent sur une année et baisse en suite sur une
autre. Ce qui traduit une variation diverse des reprises des subventions et des produits excep-
tionnels.
L’analyse des charges et des produits de PAPME, nous permet de dégager les résultats
réalisés sur les quatre dernières années de son activité. Ces résultats sont consignés dans le
tableau ci-après.
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TABLEAU n°8 : Evolution des résultats de PAPME de 2005 à 2008
ELEMENTS 2 005 2 006 2 007 2 008
PRODUITS 4 151 681 267 4 682 358 177 4 862 602 634 4 606 758 383
CHARGES 3 108 906 862 4 600 329 486 8 007 190 073 7 961 587 919
RESULTAT 1 042 774 405 82 028 691 -3 144 587 439 -3 354 829 576
Source: Etats financiers PAPME 2005-2008
Ces résultats ne sont pas surprenants, après l’analyse des éléments indispensables à
leur détermination. L’agence PAPME connaît de grandes difficultés dans l’exercice de ses acti-
vités depuis un bon moment car le meilleur résultat de l’agence est réalisé en 2005 tandis que
les mauvais résultats s’étalent sur deux années successives à savoir 2007 et 2008 même réali-
té en 2009 selon les tendances. Cela montre simplement une baisse du rendement de
l’institution.
1-2-2 Viabilité financière, qualité du portefeuille et efficacité opérationnelle de PAPME
1-2-2-1 La viabilité financière de PAPME
La viabilité d’une institution financière est sa capacité à générer suffisamment de reve-
nus pour couvrir l’ensemble de ses coûts administratifs et financiers sans aucun soutien exté-
rieur (aides et subventions).
La viabilité financière confère à une institution financière, son autonomie et par consé-
quent sa pérennisation. La viabilité du PAPME sera analysée à travers sa structure financière
(utilisation des ressources financières et dépendance vis-à-vis des tiers) et sa rentabilité.
Le tableau ci-dessous présente une série de ratios de concepts mesurables significatifs
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TABLEAU n°9 : Evolution des ratios de viabilité financière de PAPME de 2004 à 2008
RATIOS 2004 2005 2006 2007 2008
Marge bénéficiaire>20% 32,63% 22,20% 1,90% -65,17% -74,60%
Rentabilité des fonds
propres>15%
27 ,15% 16,68% 2,01% -72,79% -83,34%
Autosuffisance opéra-
tionnelle>130%
151,44% 128,18% 97,40% 60,43% 56,25%
Rendement sur actif>3% 7,85% 4,72% -0,53% -14,70% -23,23%
Source : Etats financiers PAPME 2004-2008
L’analyse horizontale du tableau ci-dessus, montre que la marge bénéficiaire a connu
une dégradation continue de 2004 à 2008 ; elle est devenue négative sur les deux dernières
années 2007 et 2008. Cette situation s'explique par le manque de maîtrise des charges surtout
les charges non décaissables (dotations aux provisions pour créances en souffrance et les per-
tes ou abandons de créances). L'Agence PAPME a donc visiblement un réel problème de ges-
tion de son portefeuille de crédit.
Par ailleurs, les fonds propres ont cessé de contribuer dans certaine mesure à la créa-
tion des revenus de PAPME. De 2006 à 2008 la rentabilité des fonds propres est en baisse,
contrairement à la norme qui veut qu’elle soit supérieure à 15%. Seules les années 2004 et
2005 ont atteint cet objectif. A partir de 2006 commencent les mauvais résultats générés par ce
ratio ; nous enregistrons une baisse de 18,69% soit une augmentation de 3,69% par rapport à
la norme. Il continue de diminuer jusqu’à prendre des valeurs négatives. Cela traduit une insuf-
fisance de fonds propres par rapport à la couverture de l’encours total de crédit et à la réalisa-
tion des résultats déficitaires.
De par le passé, PAPME faisait moins recours aux aides extérieures, mais ces derniè-
res années, ces recours lui sont très importants ; ceci montre la dépendance de l’agence vis-à-
vis des subventions. Cette dépendance est loin de lui assurer une autonomie financière vis-à-
vis des tiers. Il est important de mettre l’accent sur le fait que la pérennité de PAPME est fonc-
tion de sa capacité à augmenter ses sources de financement et à obtenir de bons résultats.
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L’autosuffisance opérationnelle, selon la norme doit être supérieur à 130%.Celle-ci a
cessé de l’être à compter de 2006.L’évolution de ce ratio présente une diminution de 18% en
moyenne ; cela traduit la domination des charges d’exploitation sur les produits d’exploitation.
Le rendement sur actif ne s’améliore plus à partir de 2006 également. Ce ratio baisse
chaque année de 7% en moyenne. Cette baisse est due aux déficits réalisés par PAPME ces
dernières années.
En résumé, l’évolution de ces ratios sur cinq dernières années, montre que PAPME à
des difficultés à couvrir ses charges avec les produits que génèrent ses activités, ce qu’il amène
à dépendre des ressources des bailleurs de fonds. Elle doit à cet effet adopter une politique de
gestion rigoureuse pour le redressement de cette situation les années à venir. La pérennité de
PAPME est très fragile et sa viabilité est très menacée par une augmentation permanente des
impayés.
Tout cela nous amène à examiner la qualité du portefeuille de crédit de cette institution.
1-2-2-2 La qualité du portefeuille de PAPME
L’analyse de la qualité du portefeuille se fera à travers les ratios permettant de mesurer
les niveaux de retard de paiement. Ces ratios sont présentés dans le tableau ci-dessous
TABLEAU n°10: Evolution des ratios de qualité du porte feuil de PAPME de 2004 à 2008
RATIOS 2004 2005 2006 2007 2008
Taux de risque sur portefeuil-
le<5%
2,16% 3,63% 6,22% 13,92% 22,26%
Taux de perte sur prêt<1% 1,56% 1,74% 4,75% 18,48% 30,77%
Taux de provision pour créan-
ces douteuses<4%
1,67% 2,17% 4,05% 8,76% 14,35%
Source : Etats financiers PAPME 2004-2008
Les résultats inscrits dans le tableau conforment l’existence des retards de paiement au
niveau du PAPME ; ce qui conduit à des crédits impayés qui ne cessent d’augmenter.
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De 2004 à 2005 le taux de risque a évolué de 2,16% à 22,26% ; ce qui montre que ce
taux s’éloigne de la norme chaque année. Il résulte de cette analyse que PAPME témoigne
d’une qualité de portefeuille défectueuse et a fait preuve d’une mauvaise gestion des crédits
octroyés ces dernières années. Cependant, avec l’évolution incessante de ce taux chaque an-
née, PAPME, si rien n’est fait pour arrêter cette croissance pourrait être en faillite.
De 2004 à 2008, les provisions pour risque et charges ont connu une augmentation ga-
lopante. Le taux est passé de 1,67% en 2003 à 14,35% en 2008, soit un taux d’accroissement
moyen de 12,68% alors que la norme est fixé au plus à 4%. Cette augmentation fait diminuer le
résultat de l’institution ce qui ne lui permet pas d’atteindre le niveau de résultat souhaité.
On enregistre une grande perte des crédits octroyés depuis 2004, par une augmentation
du taux de perte sur prêt.
Par ailleurs, une institution financière, pour être rentable, doit faire preuve d’une efficaci-
té opérationnelle.
1-2-2-3 Efficacité opérationnelle de PAPME
Une institution financière ne peut être réellement rentable si ses dirigeants n’y aspirent.
Observons l’évolution de l’efficacité opérationnelle du PAPME de 2004 à 2008 à travers le ta-
bleau ci-dessous
TABLEAU n°11: Evolution des ratios d’efficacité opérationnelle de PAPME de 2004 à 2008
RATIOS 2004 2005 2006 2007 2008
Productivité des agents de crédits
≥130
133,73 87,63 109,94 91,62 114,14
Productivité du personnel ≥115 46,42 39,86 47,66 40,62 42,11
Charges d’exploitation sur porte-
feuille de crédit ≤35%
4,08% 4,59% 5,77% 10,66% 15,17%
Charges du personnel <10% 5,49% 6,83% 5,46% 6,03% 8,04%
Frais généraux <20% 13,07% 14,02% 13,47% 18,68% 19,41%
Source : Etat financiers PAPME 2004 à 2008
Les résultats observés au niveau du tableau montrent que si tout le personnel adminis-
tratif s’impliquait dans le suivi et le remboursement des prêts distribués et dans la mobilisation
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de la clientèle, la productivité des agents de crédit va s’accroitre permanemment ; car ces prêts
seront totalement recouvrés et augmentera leur montant total ; l’évolution de ces ratios traduit
une contre performance de toute la structure, ce qui explique la croissance des impayés.
L’augmentation des charges d’exploitation traduit la difficulté de PAPME à gérer ses
crédits car les charges engagées ne sont pas en proportion raisonnable avec l’activité de crédit.
La productivité du personnel suit une évolution quasi stable bien qu’il soit en dessous de
la norme. Ce ratio a chuté en 2004 et 2005 ; cela témoigne de la baisse de la clientèle de
l’agence. Par ailleurs compte tenu de l’importance des crédits accordés, il est important
d’assister les chargés de prêt qui en réalité sont les seuls à s’occuper du suivi de ces prêts.
1-3 VERIFICATION DES HYPOTHESES ET ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC
1-3-1 Vérification des hypothèses
1-3-1-1 Degré de validation de l’hypothèse n° 1
L’analyse des données obtenues lors des enquêtes nous a révélé que le taux d’impayé croit
plus le montant du crédit est élevé. En effet, sur 50 dossiers étudiés seulement 12% de créance a
été remboursé en retard dans la tranche de 0 à 500 000 F, ce taux croit de 26% dans la tranche de
500 000 à 1 000 000 F et atteint 66% dans la tranche de 1 000 000 à 2 500 000 F.
Ces résultats révèlent que plus le montant du crédit est élevé plus les clients tombent en
impayé l’octroi abusif de crédit de gros montant est la cause principale de l’existence des créances
en souffrance.
Il s’en suit donc, que l’hypothèse n°1 émise par rapport au problème spécifique n°1 est entière-
ment vérifiée. Nous pouvons donc conclure que l’octroi abusif de crédit de gros montant est la cause
de l’existence des créances en souffrance.
1-3-1-2 Degré de validation de l’hypothèse n°2
Les analyses menées sur les ratios des états financiers de PAPME relatives au problè-
me spécifique n°2 révèlent que la cause réelle de la diminution de la rentabilité est le niveau
élevé des provisions pour créances irrécouvrables qui constitue des charges pour l’institution.
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(Les ratios du tableau de l’évolution de la viabilité financière de PAPME 2005 à 2008 montrent
que les rendements sur actif qui devrait être > 3%, de 2006 à 2008 ont été respectivement -
0,53% ; -14,7% et -23,23% et impliquent la diminution de la rentabilité due au taux élevé de
provision de perte pour créances qui devrait être normalement < 4%, en 2008 avait atteint
14,35%).
Nous allons donc conclure que la diminution de la rentabilité est causée par la constitu-
tion exagérée de provisions pour créances irrécouvrables.
1-3-2 Etablissement du diagnostic de l’Etude
A partir du test des hypothèses, nous formulerons les éléments de diagnostic suivants :
1-3-2-1 Elément de diagnostic N°1
L’octroi abusif des crédits de gros montant est à la base de l’existence des créances en
souffrance.
1-3-2-2 Elément de diagnostic N°2
La diminution de la rentabilité est causée par la constitution exagérée de provisions pour créan-
ces irrécouvrables.
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Section 2 : APPROCHES DE SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS.
2-1 APPROCHES DE SOLUTIONS
En nous basant sur le principe : « Apporter solution à un problème, c’est proposer les condi-
tions pour réduire les causes réelles se trouvant à la base du problème », nous proposerons des
approches de solutions pour la résolution des différents problèmes identifiés.
2-1-1 Approche de solutions au problème spécifique n°1 relative à l’existence des créan-
ces en souffrance
Pour résoudre le problème spécifique n°1, nous suggérons à l’institution de :
> Mettre en place une politique de gestion de porte feuille de crédit
> Conseiller les clients en amont sur les conséquences liées au détournement de l’objet de
crédit ;
> Suivre et d’assister les clients après le déblocage de crédit de façon périodique afin de les
aider à une bonne utilisation et à une meilleure planification pour le remboursement du crédit
;
> Appeler les agents au respect de la procédure d’octroi de crédit et à bien étudier la solvabilité
du client et la rentabilité durable du projet à financé.
2-1-2 Approche de solutions au problème de la diminution de la rentabilité
Pour éradiquer le problème spécifique n°2, nous proposons à l’institution de :
> Contrôler l’évolution des ratios de performance de façon régulière (hebdomadaire, mensuelle,
trimestrielle etc.).
> Réduire les charges de l’institution en proportion avec l’activité de crédit
> Renforcer la politique actuelle de recouvrement des impayés en recrutant un nombre suffisant
d’agents spécialement formé pour le recouvrement et de les habiller en uniforme pour les
visites de recouvrement afin de mieux influencer les débiteurs.
> Travailler en commun accord avec la police afin de réprimander les débiteurs récalci-
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trants.
2-2 RECOMMANDATIONS
Les approches de solutions relatives aux problèmes spécifiques identifiés ne donneront
des résultats fiables et efficaces que lorsque certaines conditions seront mise en œuvre. Ainsi, la ré-
duction de l’impact des causes à l’origine des problèmes identifiés, nous faisons les suggestions ci-
après :
♦ Pour réduire les risques de non remboursement des prêts octroyés, l'Agence PAPME
doit mettre en place des mécanismes clairs de mise en place et de suivi des prêts qui
fixent les responsabilités de tous les intervenants, les modalités d'intervention et le ca-
dre opératoire. Le suivi des clients doit être effectif et cela éviterait les détournements de
crédits de leur objet, ce qui engendre les impayés.
♦ Pour améliorer de la qualité du portefeuille de crédits’ l’agence PAPME doit concevoir
de nouveaux produits et services répondant aux besoins des clients actifs et potentiels.
Les conditions d'octroi doivent favoriser la célérité des opérations et la disponibilité des
agents permettant aux clients d'obtenir rapidement et facilement des prêts aptes à
contribuer effectivement à l'amélioration de leur productivité.
♦ Pour maîtriser les coûts d'opération, l'Agence PAPME doit adopter une meilleure gestion
des charges et l'instauration d'une meilleure politique de taux d'intérêt, c'est-à-dire offrir
un taux incitatif à l'épargne pour attirer les fonds et pratiquer un taux suffisamment
abordables sur les prêts pour couvrir les coûts d'opération de crédits. Les responsables
de l'institution doivent faire prospérer au maximum les disponibilités.
♦ Pour accroître la performance financière et sociale, l’institution doit développer de nou-
veaux produits comme le transfert d’argent, l’assurance, etc.
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♦ Le PAPME, doit identifier de nouvelles zones économiquement actives dans le but
d’accroître d’avantage sa couverture du pays. Cela a pour intérêt la réduction substan-
tielle des coûts de transaction des opérations, donc du coût des opérations, aussi bien
pour l'IMF que pour les bénéficiaires de ses prestations. Ceci a pour avantage d'amélio-
rer la célérité de la mise en place des crédits mais aussi et surtout d'accroître les rem-
boursements fréquents et qui sont aussi importants au niveau du suivi et de la relation
sociale avec les clients.
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Les institutions de micro finance constituent un instrument important de financement de
l'économie aux côtés des autres intermédiaires financiers. Elles participent à la réduction de la
pauvreté en favorisant le développement des activités économiques, sources de création de ri-
chesses et d'emplois. Au Bénin, les Institutions de Micro finance (IMF), en particulier PAPME,
jouent un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté et le développement économique et
social du pays. En effet, elles répondent aux besoins de financement des populations à faible re-
venu et contribuent ainsi à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Mais, ces institutions qui répondent efficacement à la demande des petites entreprises, ont
très tôt révélé leurs limites en matière de recouvrement des crédits consentis. Ces difficultés pro-
viennent du pouvoir d’achat réduit, de la mauvaise foi de certains clients à rembourser le crédit et
aussi de certaines situations internes à l’institution.
Cette situation affecte dangereusement la rentabilité de la caisse et menace l’institution de
faillite et de fermeture. L’évolution des ratios de viabilité financière et les résultats de l’institution en
témoignent par des résultats conformant l’existence des retards de paiement au niveau du PAPME,
entre 2004 et 2008 le taux de risque sur porte feuil a évolué de 2,16% à 22,26% ; ce qui traduit une
mauvaise gestion des crédits octroyés d’où l’augmentation des impayés. Dans la même période,
les provisions pour risque et charges ont connu une augmentation galopante. Le taux est passé de
1,67% en 2004 à 14,35% en 2008, soit un taux d’accroissement moyen de 12,68% alors que la
norme est fixé au plus à 4%. Cette augmentation diminue les résultats de l’institution qui passe de
1 042 774 405 en 2004 à -3 354 829 576 en 2008. On enregistre également une grande perte des
crédits octroyés depuis 2004, par une augmentation du taux de perte sur prêt.
Par ailleurs, une institution financière, pour être rentable, doit faire preuve d’une efficacité
opérationnelle, il s’avère donc nécessaire que de grandes réflexions soient menées afin de trouver
des solutions adéquates. Cette étude a consisté à faire le diagnostic des causes ou des facteurs
explicatifs de la dégradation du portefeuille de crédit de l'Agence PAPME à travers les dispositifs
organisationnels, stratégiques et opérationnels. Ainsi, elle a permis de mettre en relief quelques
Problématique de l’amélioration de la performance financière des IMF en république du Bénin : cas de PAPME
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unes des causes des impayés et leurs effets désastreux sur la viabilité et la pérennité de l'institu-
tion.
La méthodologie utilisée a permis de faire une analyse aussi bien qualitative et quantitative
du problème et les résultats de l'étude ont révélé que la défaillance des facteurs qualitatifs tels que
le système de gouvernance, la stratégie opérationnelle et la politique de développement de l'institu-
tion, le système de contrôle et le système d'information sont à la base de l'augmentation du niveau
des risques encourus par l'Agence PAPME caractéristiques de la forte dégradation du portefeuille
de crédit qui se matérialise par le niveau élevé des provisions pour créances en souffrance et des
pertes avec pour conséquence les résultats négatifs enregistrés depuis 2007.
Le présent travail a ainsi abordé la résolution de ce problème à PAPME par le suivi rigou-
reux des clients après avoir mis à leur disposition les fonds, des conseils sur la bonne gestion de
l’objet de crédit, le renforcement de la politique actuelle de recouvrement des impayés, le respect
de la procédure d’octroi de crédit, le contrôle régulier de l’évolution des ratios de performance de
l’institution et l’engagement des poursuites judiciaires.
Vu l’étendue du sujet, nous n’avons pas la prétention d’avoir pris en compte tous les
contours du problème posé même si cela a été notre ultime souhait. En effet, l’idéal aurait été de
poursuivre l’analyse en l’étendant aux facteurs d’influence externes aux institutions. Il s’agira
d’élargir l’étude à l’environnement opérationnel et institutionnel. La méthodologie préconisée serait
de quitter la mesure de l’impact de cet environnement sur les clients avant de revenir aux facteurs
internes de dégradation des résultats donc de la performance des institutions.
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Problématique de l’amélioration de la performance financière des IMF en république du Bénin : cas de PAPME
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