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Publié par la CSST et l’IRSST www.csst.qc.ca www.irsst.qc.ca Prévention au travail Recherche québécoise sur l’asthme professionnel S’unir pour inventer des outils de diagnostic, d’échantillonnage et d’analyse RECHERCHE à L IRSST du berceau à la maturité Automne 2007 – Volume 20, n o 4 Les ASP,

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Publié par la CSST et l’IRSSTw w w . c s s t . q c . c aw w w . i r s s t . q c . c aPrévention

au travail

Recherche québécoise sur l’asthmeprofessionnel S’unir pour inventer des outils

de diagnostic, d’échantillonnage et d’analyse

RECHERCHE à L’IRSST

du berceau à la maturité

Automne 2007 – Volume 20, no 4

Les ASP,

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Mot de la rédaction Portrait de famille

Vient de paraître à la CSST

Cherchez l’erreur Le lavage de vitres en hauteur

DossierLes ASP, du berceau à la maturité

Elles sont 12. Elles couvrent des secteurs d’activité bien différents.

Depuis leur naissance, elle contribuent à l’amélioration du climat de travail

et à l’enracinement d’une culture de prévention au Québec.

Droits et obligations Diriger avec assurance !

Agenda d’ici et d’ailleurs

Recherche à l’IRSSTSommaire en page 17

Les accidents nous parlent Voltige urbaine

Santé et sécurité en images

ReportagesUn ambitieux plan de récupération des seringues usagées

« Stop à la violence » dans les autobus scolaires !

Prix innovation 2006 de la CSST

Chapeau… ou casque ! si vous préférez

La condition féminine

Où est-ce qu’on s’en va ?

En raccourci Cannelle, tu m’irrites • Prix Graphiprévention 2007 • Cris de victoire chez les CRIS • Un ergonome virtuel à la rescousse • Régime sans bruit • Union européenne, stratégie sst 2007-2012

Perspectives Le Département de santé environnementale

et santé au travail de l’Université de Montréal a 60 ans

Une entrevue avec son directeur, Michel Gérin, en poste depuis 2002.

Un magazine pour qui, pour quoi ?Prévention au travail s’adresse à tous ceux et celles qui ont un intérêt ou un rôle à jouer

dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail.

Son objectif consiste à fournir une information utile pour prévenir les accidents du travail

et les maladies professionnelles. Par des exemples de solutions pratiques, de portraits

d’entreprises, et par la présentation de résultats de recherche, il vise à encourager la prise

en charge et les initiatives de prévention dans tous les milieux de travail.

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3Automne 2007 Prévention au travail

Mise en gardeLes photos publiées dans Prévention au travailsont le plus conformes possible aux lois et règlements sur la santé et la sécurité du travail.Cependant nos lectrices et lecteurs comprendrontqu’il peut être difficile, pour des raisons techniques, de représenter la situation idéale.

Automne 2007 | Volume 20, no 4

Le magazine Prévention au travail est publié par les directions des communications de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Président du conseil d’administrationet chef de la direction de la CSST,et président de l’IRSST par intérimRichard Verreault

SECTION CSSTDirectrice des communications par intérimHélène Saint-Pierre

Rédactrice en chefMonique Legault Faucher

Adjointe à la rédactrice en chefJulie Mélançon

Secrétaire de rédactionGisèle Rousseau

CollaborateursArnaud Atlan, Pierre Boutet, Danielle Brouard, Marie-Claude Delisle, Laurent Gratton, Jean-Yves Héroux,Mikaëlle Monfort, Anne-Marie Picard, Marie-FrancePineault, Guy Sabourin, Marc Tison, André Turcot

RévisionTranslatex Communications +

SECTION IRSSTPrésidente-directrice générale de l’IRSSTDiane Gaudet

Directeur des communications Jacques Millette

Rédactrice en chefMarjolaine Thibeault

CollaborateursPhilippe Béha, Mario Bélisle, Isabelle Desbiens,Dominique Desjardins, Benoit Fradette, MartinGagnon, Guy Perrault, Loraine Pichette, ClaireThivierge

Direction artistique, production et retouche numérique des photosJean Frenette Design

Validation des photographies et des illustrationsDanielle Brouard, Yvon Papin, Julian Sanson, JacquesSt-Amour, André Turcot, Jules Turcot, Louis Verville

Photo de la page couvertureMasterfile

ImpressionImprimeries Transcontinental inc.

ComptabilitéDanielle Lalonde

DistributionMarie-France Pineault

AbonnementsService aux abonnésC. P. 160Succursale Anjou Anjou (Québec) H1K 4G6Tél. 1 877 221-7046

© CSST-IRSST 2007La reproduction des textes est autorisée pourvu que la source en soit mentionnéeet qu’un exemplaire nous en soit adressé :

CSST1199, rue De Bleury C. P. 6056Succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1Tél. 514 906-3061, poste 2214Téléc. 514 906-3016Site Web : www.csst.qc.ca

IRSST505, boulevard De Maisonneuve OuestMontréal (Québec) H3A 3C2Tél. 514 288-1551Téléc. 514 288-7636Site Web : www.irsst.qc.ca

Dépôt légalBibliothèque et Archives nationales du QuébecISSN 0840-7355

Préventionau travail

Portrait de famille

Tout a commencé au début de 2007. Que font les associationssectorielles paritaires au Québec (ASP) ? Qui peut le mieuxrépondre à cette question qu’elles-mêmes ? Ainsi a surgi l’idéede consacrer un dossier aux ASP. Pour la concrétiser, en donnantà chacune le même défi, le même espace, deux questions leuront été posées. Avec liberté d’en privilégier une ou de répondreaux deux. Les associations ont répondu avec enthousiasme. Chacune a aussi envoyé son logo, histoire de permettre auxlecteurs d’associer le bon symbole à la bonne ASP.

La rédaction a reçu les réponses rapidement. Une fois la lecture des propos terminée, on a constaté la vitalité et la déter-mination qui animent les ASP. Chacune a livré ses réflexions à sa manière et exprimé sa spécificité. Expliqué comment elle travaille à sensibiliser, informer et former. Comment elle offre son soutien et son expérience à ses usagers et pense aussià l’avenir.

Au-delà des mots, on sent la fierté du travail accompli, des défis relevés, souvent avec brio, des outils forgés pour nourrir la prévention. En effet, la quantité et la qualité des documents visuels et audiovisuels produits par les ASP, parfois avec le soutiende la CSST et de l’IRSST, sont tout simplement impressionnantes.

Que font les associations sectorielles paritaires au Québec ?Rendez-vous à la page 7, les ASP vous y attendent.

Le bloc « Recherche à l’IRSST » propose l’exploration de l’histoire de la recherche québécoise en matière d’asthme pro-fessionnel. Une série de trois articles permettra au lecteur de découvrir les hauts lieux de la recherche en ce domaine. Le premier article de la trilogie, présenté dans ce numéro, parcourtde l’intérieur le cheminement parfois exigeant mais fructueuxde différentes équipes de chercheurs qui ont abordé ensemble,depuis 1980, un problème complexe. Le deuxième décrira l’explo-sion des réalisations et le dernier résumera la situation actuelleet les orientations futures. Bonne rentrée et bonne lecture !

Mot de la rédaction

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Rapport annuel de gestion2006DC 400-2032 • Brochure21,5 cm sur 28 cm • 148 pages

Outre laprésenta-tion de laCommis-sion de lasanté et de la sécuritédu travail(CSST), leRapport annuel de

gestion 2006 contient les résul-tats obtenus par l’organisme etune description de ses ressources.On y précise également de quellefaçon la CSST répond aux exi-gences gouvernementales et ony présente ses états financiers et ceux du Fonds de la santé etde la sécurité du travail. Grâce à de nombreux tableaux, le docu-ment trace un portrait des réali-sations de la CSST en 2006.

Sur ce chantier, travailleurset employeurs sont protégéscontre les dangers d’origineélectrique, de chutes,d’effondrementDC 900-923 • Affiche43 cm sur 58,5 cm

Cette affichereprend et illustre lethème Toutfaire pourqu’il n’arriverien de lacampagnepublicitairetélévisée

visant la sécurité sur les chan-tiers de construction.

L’évaluateur de la gestion SSTsur les chantiers – La sécuritésur les chantiers : l’affaire detous !DC 200-1712D • Cédérom

Destiné aux gestionnaires dechantiers de construction et auxintervenants en santé et sécu-rité du travail, cet outil permetde faire un diagnostic de la situation sur le chantier à unmoment précis des travaux. En l’utilisant, les gestionnaires peuvent connaître le degré de

prise en charge de la santé etde la sécurité du travail surleurs chantiers.

Pour ne rien oublier concernant la sécurité des chariots élévateurs

DC 200-16148 • Brochure28 cm sur 21,5 cm • 32 pages

C’est sous l’optique de la sécu-rité que ce document, quis’adresse aux inspecteurs de la CSST, aux travailleurs se servant de chariots élévateurs et à leurs employeurs de mêmequ’aux membres de comités desanté et de sécurité du travail,passe en revue divers éléments.La politique de l’établissement,la formation des caristes, lechariot élévateur (à petite ou àgrande levée), l’environnementet les méthodes de travail ysont abordés.

Plan d’action jeunesse 2007 :Pour développer une culturede préventionDC 900-213 • Affiche28 cm sur 43 cm

Le Plan d’ac-tion jeunesse2007, qui com-porte trois vo-lets — éduca-tion, formationet intégrationau travail —,fait l’objet decette affiche.

On y trouve aussi les orienta-tions générales du plan etquelques statistiques sur les ac-cidents dont les travailleurs de24 ans ou moins sont victimes.

Bulletin spécial – Conformitédes mutuelles de prévention,mars 2007, vol. 5, no 1DC 600-455-5 • Bulletin21,5 cm sur 28 cm • 4 pages

Ce numéro du bulletin À proposdes mutuelles de prévention

traite principalement de la conformité des mutuelles auxrègles établies. On y trouveégalement de l’information surle Gala provincial du Prix inno-vation en santé et sécurité dutravail et la liste des finalistesfaisant partie d’une mutuelle deprévention.

RééditionsLes engagements de la CSSTen matière de condition féminine, les connaissez-vous ?DC 200-1125-3 • Brochure9,5 cm sur 21,5 cm • 40 pages

Dans le contexte de l’applica-tion de la politique gouverne-mentale Pour que l’égalité dedroit devienne une égalité de faitet du Plan d’action gouverne-mental 2007-2010, la CSST apris des engagements en ma-tière de condition féminine. Labrochure les décrit et résumeles projets qui permettront deremplir ces engagements.

La barre d’assurance horizontaleDC 100-9032-1 • Fiche13,5 cm sur 20 cm

Décrivant les caractéris-tiques d’unebarre d’assu-rance horizon-tale, le dépliantprécise égale-ment pourquoiet quand l’uti-liser et où il est

possible de s’en procurer.

Abattage manuel – 2e éditionDC 200-633-3 • Guide9,5 cm sur 18 cm • 76 pages

La 2e édition de ce guide abondam-ment illustré et expliquant les mé-thodes sécuritaires d’abattage manuelest conforme à laformation donnéeaux travailleursforestiers et on y

prend en compte les modifica-tions apportées au Règlementsur la santé et la sécurité du tra-vail. Il comprend en outre deux

nouvelles sections portant surles règles à suivre en cas d’orageou en présence d’un ours.

Protocole pour l’administration d’adrénalineDC 100-489-1 • Fiche14 cm sur 21,5 cm

La fiche décrit les signes et lessymptômes qui justifient l’admi-nistration d’adrénaline en casde piqûres d’insecte. On peut yconsigner les renseignements àtransmettre au technicien am-bulancier ou au service médicalconsultés.

RéimpressionsPratiques de travail sécuritaires en arboriculture-élagageDC 300-434 • Document reliéspirale

Sécurité des machines :Phénomènes dangereux,Situations dangereuses,Événements dangereux,DommagesDC 900-337-1 • Pochettecontenant des aide-mémoire

Le trio, un outil de gestionindispensable ! Relevé à la moyenne et à la grandeentrepriseDC 200-421-3 • Brochure

Que faire lors d’une exposition au sang ?DC 100-498 • Fiche

Programme pour unematernité sans danger et les indemnitésDC 200-1606 • Papillon

Vous pouvez vous procurer cesdocuments au bureau de laCSST de votre région. Vouspouvez également les consulteret les commander à partir dusite Web de la CSST auwww.csst.qc.ca. PT

Claudette LefebvreMarie-France Pineault

4 Prévention au travail Automne 2007

Vient de paraître à la CSST

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5Automne 2007 Prévention au travail

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François et Éryck ont bien l’intention de

faire briller lescarreaux !

Toutefois, il nefaudrait pas que

l’exercice se fasseau détriment

de leur propresécurité. Pour

les besoins de notre

démonstration,ils ont accepté de commettre

quelques imprudences.Pouvez-vous

dire lesquelles ?

Le lavage de vitres en hauteur

Cherchez l ’erreur

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Les erreursLa position de François est pour lemoins périlleuse. Pense-t-il pouvoirlaver toutes les vitres sans déplacer la plateforme?

Éryck semble compter sur un seaupour le retenir en cas de chute. Ah,la pensée magique…

François, lui, s’est attaché de labonne façon, c’est-à-dire avec uncoulisseau, mais un rien trop bas sur la corde d’assurance.

Tout d’abord, François et Éryck se contentent de laver les vitres qui sontdevant eux. La contorsion, très peupour leurs muscles ! Ils sont en com-munication avec une personne se trou-vant sur le toit du bâtiment et prête àintervenir en cas d’urgence.

La plateforme est suspendue à l’aide de deux consoles transportablesselon les besoins, composées de poutres

installées en porte-à-faux directementsur le toit et auxquelles sont fixés descontrepoids. Chaque console doit avoirune résistance suffisante pour supporterles charges suspendues et assurer unfacteur de sécurité de 4 par rapport aumoment de renversement. Elles doiventaussi être pourvues de tirants (câblesd’acier) d’une résistance suffisante pourles retenir aux ancrages. Les tirants et

les cordes d’assurance doivent être fixésà des points d’ancrage distincts sur letoit du bâtiment. Ces derniers sontcoulés dans le béton de la constructionou boulonnés à travers la structure dutoit. Ils doivent résister à la corrosion etêtre en nombre suffisant pour couvrirtoutes les surfaces de travail. Les cordesd’assurance doivent atteindre le sol.

Protection individuelleDans le cas d’un travail en hauteur surune plateforme suspendue par deuxcâbles d’acier, le Règlement sur la santéet la sécurité du travail prévoit le portd’un harnais de sécurité relié à un cor-don d’assujettissement muni d’un ab-sorbeur d’énergie, attaché à la corded’assurance à l’aide d’un coulisseau(placé à la hauteur de la tête). En cas dechute, le coulisseau se bloque et limitela hauteur de la dégringolade, qui nedoit pas être supérieure à 1,2 mètre.

Idéalement, les travailleurs devraientporter sur eux en tout temps un étrierde sécurité (relief step), conçu pour sou-lager la pression sur les artères lors-qu’ils sont suspendus dans un harnais àla suite d’une chute. Ce petit accessoirepourrait leur sauver la vie en attendantles secours.

Finalement, les travailleurs doiventporter des chaussures de sécurité. Cha-peau et crème solaire sont de rigueurpour tout travail à l’extérieur. PT

Julie Mélançon

Nous remercions le personnel de l’entreprise Entretien McGill inc., pour sa collaboration :Gilles Martel, président, et Marc Martel, direc-teur des opérations. Et nos deux figurants,François Lavigne et Éryck Thauvette.

Nos personnes-ressources : Yvon Papin, conseil-ler à la Direction de la prévention-inspection,Jacques St-Amour, inspecteur à la Direction ré-gionale Montréal 3, Julian Samson, inspecteur, et Louis Verville, ingénieur et inspecteur à la Direction régionale de Saint-Jean-sur-Richelieu,tous de la CSST.

6 Prévention au travail Automne 2007

Il porte son harnais. Bravo ! Si labretelle était sur l’épaule, ce serait encore mieux.

La corde d’assurance est trop courte.Elle doit toucher le sol.

François et Éryck sont coupés dumonde sur leur plateforme. Et aucunsystème de communication n’assurela liaison !

Les corrections

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du berceau à la maturité

Les ASP,

Par Monique Legault Faucher

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Rappel historique. Les ASP ont vu le jour sur une base volontaire — sauf celle du secteur de la construc-tion, prévue à la loi —, à la suite d’uneentente entre les associations de tra-vailleurs et d’employeurs d’un mêmesecteur d’activités. Leurs orientationssont déterminées sur une base annuellepar l’une ou l’autre de leurs instances,plus précisément par leur assembléegénérale, leur conseil d’administrationou encore leur comité exécutif.

L’article 98 de la LSST précise que ce conseil doit être composé d’un nombre égal de représentants d’asso-ciations d’employeurs et de syndicats.La loi énonce aussi qu’une seule asso-ciation sectorielle peut être constituéepour un secteur d’activités. Pour sa part,le Règlement sur les associations secto-rielles paritaires de santé et de sécurité dutravail vient préciser, notamment, lesobligations du conseil d’administration,le programme d’activités ainsi que lesdifférents secteurs d’activités pourlesquels une ASP peut être formée.

Financées à même une cotisationperçue dans les secteurs concernés, lesASP ont pour fonction essentielle de

fournir aux travailleurs et aux em-ployeurs de leur secteur des services deformation, d’information, de rechercheet de conseil en matière de santé et desécurité du travail (sst). Plus précisé-ment, elles offrent une aide technique et professionnelle pour permettre auxemployeurs d’élaborer leur programmede prévention et mettre en place un co-mité de sst.

Elles élaborent aussi des guides deprévention, des programmes de forma-tion, font des recommandations rela-tives aux règlements et aux normes desanté et de sécurité du travail, donnentleur avis sur les compétences exigéesdes inspecteurs et adoptent des règle-ments de régie interne.

Les ASP servent de lieu de rencontreaux comités d’établissement tout enconstituant un précieux relais entre ces derniers et la CSST, qui leur donneaussi une assistance technique. Ellessont également appelées à collaboreravec la Commission et le réseau de lasanté au travail à la réalisation dedossiers ou d’études. Plusieurs colla-borent avec le magazine Prévention autravail, soit en proposant des sujets dereportages, soit en participant concrète-ment à la préparation de rubriques.

Les débutsLaurent Gratton, conseiller au Servicede valorisation et des relations avec lespartenaires de l’IRSST, a non seulementassisté à la naissance des ASP, mais il a participé, à titre de conseiller au Ser-vice aux associations sectorielles de laCSST, au démarrage de quelques-unes.Il se souvient de l’ambiance qui régnaità cette époque : « Des réformes s’annon-çaient et il était beaucoup question denégociations sectorielles. On croyaitqu’il était possible de constituer desASP, mais le mandat de prévention étaitnouveau et on se demandait commenton allait faire. Il y avait une grande partd’inconnu... »

Les pourparlers préalables à la créa-tion des mécanismes de prise en chargese sont donc déroulés dans un climat de prudence, et ils ont été marqués d’avancées et de reculs. Les parties pa-tronales et syndicales siégeant à leurconseil d’administration ont dû ap-prendre, pour la plupart, à faire vivre le paritarisme. M. Gratton évoque undiscours qu’il a prononcé lors d’un colloque : « J’ai affirmé que les ASPseraient ce que les associations patro-nales et syndicales voulaient qu’ellessoient. Et c’est sensiblement ce qui est

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8 Prévention au travail Automne 2007

1. Chapitre VI de la loi.

C’est la Loi sur la santé et la sécurité dutravail (LSST) adoptée en 19791 qui a donné

aux travailleurs et aux employeurs du Québec la possibilité de se doter

d’associations sectorielles paritaires (ASP) dans le but de rendre service aux

entreprises. Que de besogne abattue, depuis ! Afin d’éclairer le parcours accompli et de

voir ce qui se profile à l’horizon, nousavons posé deux questions, les mêmes, aux

douze ASP. La première : si vous jetez unregard sur votre passé, de quelle réussite,

de quel but atteint votre association est-elle la plus fière ? La deuxième question :

en vous projetant dans l’avenir, quel sera le prochain défi que vous comptez relever ?

Les réponses sont éloquentes.

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arrivé. Certaines ASP se sont dévelop-pées plus rapidement que d’autres. Enoutre, les centrales syndicales ont com-mencé à prendre des initiatives et deson côté le Conseil du patronat a crééle Centre patronal. »

Treize ASP sont nées à intervallesplus ou moins longs (voir tableau). Aumoment de leur formation, certaines,dont le comité paritaire automobile,partageaient une caractéristique com-mune : une tradition de dialogue et de paritarisme. M. Gratton tient à sou-ligner le rôle majeur joué à l’époque par le sous-comité du conseil d’ad-ministration de la CSST : « ÉmileBoudreau, directeur du service santé-sécurité à la Fédération des travail-leurs et travailleuses du Québec (FTQ),et Pierre Duguay, du Conseil du pa-tronat du Québec (CPQ), ont été desguides remarquables. De même, RobertSauvé, premier président de la Com-mission, et Jean-Louis Bertrand, alorsvice-président en prévention-inspectionà la CSST, se sont engagés avec enthou-siasme dans le projet.

Un rôle capitalAu fil du temps, les ASP ont participéde diverses manières à l’amélioration

du climat de travail au Québec et à l’enracinement d’une culture de préven-tion. « Elles ont contribué à changer les mentalités en sst », estime LaurentGratton.

Dans cette optique, la relance duComité de liaison ASP-CSST, qui a tenu sa première réunion le 10 sep-tembre 1991, a favorisé le renforcementde liens essentiels susceptibles de fa-ciliter l’échange d’information et l’har-monisation graduelle des actions. Lecomité, qui se réunit quatre fois par année, est composé des directeurs géné-raux des ASP, de représentants de troisvice-présidences de la CSST et de laprésidente-directrice générale de l’IRSST.Son mandat consiste, entre autres, à faciliter et à renforcer les communica-tions et les échanges d’information et à

encourager les collaborations entre lesASP et la CSST.

Un bulletin de liaison a été créé. Sescorrespondants proviennent des ASP,de l’IRSST et des différentes direc-tions de la Commission. Il s’agit d’un organe d’information privilégié pourfaire connaître et partager tout ce quise fait en santé et sécurité du travail par chacun des partenaires, dans les domaines de la prévention, de l’infor-mation et de la formation.

Quel avenir attend les ASP? LaurentGratton croit qu’elles devront rester àl’affût : « La montée fulgurante des nouvelles technologies, des nanotech-nologies, des nouveaux engins et auto-mates cache forcément des surprises.Elles devront par conséquent fairepreuve d’une très grande vigilance. »

9Automne 2007 Prévention au travail

Date de l’entente Secteur de création

Affaires sociales Août 1981

Textiles primaires (aujourd’hui Préventex) Octobre 1981

Transport et Entreposage Mai 1982

Services automobiles Décembre 1982

Imprimerie et activités connexes Mars 1983

Administration provinciale Septembre 1983

Fabrication de produits en métal et électriques Septembre 1983

Fabrication d’équipement de transport et de machines Novembre 1983

Affaires municipales Février 1985

Construction Février 1985

Mines et services miniers Février 1985

Industrie chimique, caoutchouc, produits en matière plastique et pétrole (dissoute le 15 novembre 1990) Octobre 1986

Habillement Octobre 1986

Sources :

Santé et sécurité au travail, Politique québécoise de la santé et de la sécurité des travailleurs, Gouvernement du Québec, Éditeur officiel du Québec.

Santé et sécurité, un bilan du régime québécois de santé et sécurité du travail, 1885-1985, Alain Pontaut, éditions Boréal Express.

Santé et sécurité du travail, de la confrontation à la concertation, Micheline Plasse, Les éditions Agence d’ARC inc.

Entre syndicats, entre patrons, fragiles alliances, Kenneth George, Les éditions Agence d’ARC inc.

Naissance des associations sectorielles paritaires

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10 Prévention au travail Automne 2007

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail,secteur Administration provinciale (APSSAP)

L’APSSAP, c’est une histoire et une vi-sion, la volonté de devenir une réfé-rence en santé et sécurité du travail (sst)dans le secteur de l’Administrationprovinciale. Au cours des 20 dernièresannées, grâce à des conseillers chevron-nés, cette passion s’est matérialisée parla création et l’accompagnement d’envi-ron 500 comités de sst. Nous sommestrès fiers de cette réalisation, carnous considérons ces comitéscomme la base de notre stra-tégie d’intervention ainsi quel’expression même du pari-tarisme actif.

Dans le cadre de samission et de ses valeurs, l’APSSAP acréé notamment ADAPTE, un service enligne (Internet) unique par son ap-proche interactive, qui guide le travail-leur dans l’adaptation ergonomique deson poste de travail à l’écran. Récem-ment, nous avons aussi élaboré un pro-gramme d’information sur la préventionde la grippe (saisonnière et aviaire), àpartir de capsules vidéo disponibles surnotre site Web. Enfin, nous avons créé,entre autres, le système CHARMOSEpour le chargement des véhicules tout-terrain des agents de conservation de la

faune, travaillé à la conception d’ameu-blement sur mesure pour des labora-toires ou ateliers de l’Administration, deformations en chantier de constructionet d’interventions en violence au travail.Toutes ces initiatives témoignent denotre capacité à répondre à la diversitéde nos usagers.

Forte de cette expérience, l’APSSAPest attentive à l’apparition des nom-breux défis liés aux évolutions techno-logiques et aux changements dans les

organismes (départs à la retraite,modernisation de l’État) qui,

tout en faisant naître de nou-veaux besoins, réduisent letemps et les moyens dispo-nibles pour y faire face. C’estpourquoi la campagne desensibilisation en santé men-tale est appelée à prendre de

plus en plus d’ampleur. Ce programmeest conçu pour informer et offrir desmoyens concrets aux équipes et auxpersonnes permettant d’améliorer lacommunication, les relations, la ges-tion du changement et le climat de travail. En conclusion, l’APSSAP en-tend demeurer au service et à l’écoutede l’ensemble de ses usagers, être uneressource qui les oriente et les accom-pagne selon ses besoins et ses moyens,tout en étant très vigilante quant aux futurs risques en sst. Pour en savoirplus : www.apssap.qc.ca.

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail,secteur Affaires municipales(APSAM)

Depuis 1985, l’expérience que nousavons acquise dans le secteur se reflètedans les produits et les services quenous offrons à nos nombreux usagers,plus de 90 000 travailleuses, travailleurs et cadres d’envi-ron 2 300 organismes mu-nicipaux. Ces personnessont réparties en cinqprincipales catégoriesd’emploi : cols blancs,cols bleus, pompiers àtemps plein et à tempspartiel (petites munici-palités), policiers muni-cipaux et personnel des sociétés detransport (chauffeurs d’autobus et per-sonnel d’entretien).

Soucieuse d’offrir des services et desproduits de qualité adaptés à la réa-lité du secteur, l’APSAM a créé pourchacune de ces catégories d’emploi ungroupe de liaison paritaire dont le man-dat consiste à faire part de ses besoinsen santé et sécurité du travail (sst) et devalider le contenu de nos produits etservices. C’est une de nos grandes réali-sations et une très grande fierté. Depuis

Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales(ASSTSAS)

Bien que notre formation officielle remonte à août 1981, l’expérience ac-quise depuis près de 30 ans se reflètedans les produits et services que nousoffrons à plus de 250 000 travailleurs et cadres des établissements publics etprivés de santé et de services sociaux,centres de la petite enfance et garde-ries, services ambulanciers, cabinets deprofessionnels de la santé ou labora-toires, cliniques dentaires, organismescommunautaires, etc.

Plusieurs de nos produits et ser-vices ont fait leur marque. Parmi latrentaine de programmes de formationofferts à notre clientèle se trouve PDSB

(Principes pour le dépla-cement sécuritaire desbénéficiaires), qui vise à réduire les maux de dos chez les travai l -leurs. Cette formation est déjà implantée dansle secteur de l’éducationafin de former les futurs travail-leurs. Le programme PARC (Prévention-Aménagement-Rénovation-Construction)permet d’intégrer les préoccupationsd’ergonomie et de santé-sécurité du travail (sst) dans les nombreux projetsréalisés tant dans le secteur de la santéque dans les services de garde.

Avec les comités paritaires de sst et tous les partenaires, notre équipe est prête à relever les prochains défis :la prévention des infections, la santé psychologique au travail, l’arrivée des

jeunes travailleurs, l’importance accruedes soins à domicile, etc. Le problèmedes troubles musculo-squelettiques esttoujours présent et exige une atten-tion constante. Nous continuons d’ac-croître nos connaissances sur des sujetscomme l ’ implantation de milieux

de vie en CHSLD,la violence vécuepar les travail-leurs (formationOméga), l’appro-che relationnellede soins, etc.

Le colloque annuel constitue un moment fort pour permettre deséchanges sur les faits nouveaux en sst.Nous publions également des guides de prévention, des brochures, des fichestechniques, etc. Nous distribuons gra-tuitement deux revues d’information,Objectif prévention et Sans pépins. Pourcouronner le tout, notre site Web :www.asstsas.qc.ca donne un accès gratuit à la plupart de nos publications.Bref, l’ASSTSAS est la plaque tournantede la sst dans son secteur.

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11Automne 2007 Prévention au travail

plus de 20 ans, l’APSAM travaille à laréduction et par ricochet à la préven-tion des lésions professionnelles dans le secteur. Avec la collaboration de nospartenaires du milieu municipal, duréseau de la sst (CSST, IRSST, santépublique, autres ASP), nous avonsréussi à diminuer considérablement lenombre des lésions professionnelles.Nous profitons de l’occasion pour témoi-gner toute notre reconnaissance à nospartenaires sans lesquels nous n’au-rions pu obtenir autant de succès.

Plusieurs de nos produits et servicesont fait leur marque. Nos fiches tech-niques et de sensibilisation, nos guidesde prévention, notre bulletin d’infor-mation, nos nombreux cours de forma-tion accompagnés de l’assistance denotre personnel, ont contribué à la priseen charge de la sst par les milieux detravail.

Malgré tout ce qui a été accompli, de nombreux défis se posent. Avec lescomités paritaires de sst et tous lespartenaires, notre équipe est prête à les relever : santé psychologique au travail, intégration compétente en toutesécurité des jeunes et nouveaux travail-leurs. Notre site Web, www.apsam.com, donne un accès gratuit à toutesnos publications.

En bref, l’APSAM est le pivot de lasst dans son secteur.

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail du secteur de la construction(ASP Construction)

Depuis sa création en 1985, l’ASP Cons-truction a su évoluer au rythme de l’industrie en offrant à ses 120 000 tra-vailleurs et ses 20 000 entreprises desproduits et des services constammentrenouvelés pour pré-venir les accidents dutravail et les lésionsprofessionnelles. Lesefforts concertés ontporté fruits. En effet, letaux de fréquence des accidents du travail, pour nos entreprises en géné-ral, est passé de 168 à 76 au cours desdeux dernières décennies. Il s’agit d’unrésultat remarquable. Toutefois, il resteencore beaucoup à faire.

Depuis ses débuts, notre organismes’est démarqué particulièrement dansdeux champs d’activités : la formation etl’information. À titre d’exemple, en 2006l’ASP Construction a donné 756 cours à11 191 participants. Mais plus encore,depuis 1985, près de 620000 personnesont suivi le cours Santé et sécurité géné-rale sur les chantiers de construction,d’une durée de 30 heures. En matièred’information, nous avons produitquelque 113 documents totalisant plus

de 5 000 pages, tous disponibles surnotre site Web. Près de 40 000 docu-ments de prévention sont aussi dis-tribués chaque année pour aider à lamise en place de méthodes de sécuritépour réduire les risques et les dangers.Au fil des ans, la présence de conseil-lères et de conseillers sur les chantierss’est aussi accentuée. De timide et spo-radique qu’elle était, elle est mainte-nant constante. Nos interventions ont

souvent permisd’instaurer dessavoir-faire enprévention quiont contribué à

rendre les chantiers plus sûrs et plussains. Pour poursuivre sur cette lancée,nous sommes d’avis que les cadres et lesreprésentants des travailleurs doiventacquérir davantage de compétence enmatière de planification, d’organisationdu travail et de gestion préventive destravaux au quotidien. Dans ce contexte,nous entendons mettre au point desproduits efficaces, afin de répondre àces nouveaux besoins. L’ASP Construc-tion est convaincue que la préventiondemeure le meilleur moyen d’éviter lesaccidents du travail et les lésions pro-fessionnelles. Dans cette optique, l’ex-pression « la prévention, un travail pourla vie » prend tout son sens. Site Web :www.asp-construction.org.

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail du secteur fabricationd’équipement de transport et de machines (ASFETM)

Depuis 1983, partout au Québec, l’ASFETM dessert les établissementsdes secteurs de la fabrication de maté-riel de transport et de machines. Sonprincipal mandat ? La prévention desmaladies et des accidents du travail. Lessecteurs industriels couverts comptentplus de 1 700 établissements embau-chant quelque 70000 travailleurs.

Parce que la prévention passe beau-coup par la formation, l’ASFETM ad’abord mis au point des services deformation en santé et sécurité du travail(sst) destinés aux travailleurs et donnéssur les lieux mêmes du travail. Lesthèmes? Conduite de chariot élévateur,utilisation des élingues et des pontsroulants, SIMDUT, cadenassage, espaceclos, prévention des maux de dos, etc.

L’ASFETM est particulièrement fière de sa notoriété comme organisme deprévention et du succès de ses services.Au fil des ans, des milliers de travail-leurs en ont déjà profité. Nos servicesde conseil et d’assistance technique — qui vont de l’hygiène industrielle à la réduction du bruit, l’éli-mination des fumées à laprévention des chutes, à laprotection respiratoire, à l’ergonomie, etc. — sont cou-ramment utilisés par lesétablissements où une priseen charge par le milieuest ensuite fortement en-couragée.

La sécurité des machines a aussi fait l’objet de nombreuses interventions.Largement en usage dans les usines que nous desservons, les machinescomportent des risques majeurs pourceux qui les utilisent, les entretiennentou les réparent. Nos services d’assis-tance technique et de formation sur

l’analyse et la réduction du risque proposent des solutions concrètes : conception et dispositifs de protectionsont au programme.

Nous sommes convaincus que laprévention en sst auprès des jeunes travailleurs commence bien avant le

premier emploi, en fait, dès leur for-mation dans les écoles de métiers et autres établissements d’enseigne-ment. Nous devons donc préparerles jeunes, nos futurs travailleurs et employeurs, à bien assumer leursresponsabilités en cette matière.

Voilà pourquoi l’ASFETM colla-bore activement depuis quelquesannées avec certaines de ces

écoles en y offrant de la formation (conduite de chariot élévateur, élingage,etc.). Bref, l’ASFETM relève avec brio le défi de la prévention en suscitant un intérêt constant pour la sst, tout enprivilégiant l’élimination à la source des dangers. Notre site Web : www.asfetm.com.

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D o s s i e r

12 Prévention au travail Automne 2007

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail du secteur de l’habillement (ASP-Habillement)

Depuis la création de l’ASP en octobre1986, le secteur de l’habillement auQuébec s’est profondément transformé,faisant constamment face à de nou-veaux défis.

Consacrant au-delà de 60 % de sontemps à des interventions directes enentreprises, l’ASP a ainsi favorisé laprise en charge de la prévention par lemilieu et contribué à réduire de façonsignificative le nombre des lésions.

Si bien que, de 1 316 qu’il était en2000, ce nombre est passé à 660 en2004, soit une diminution de près de 50%. Il va sans dire que ce résultat aété possible grâce au travail assidu etprofessionnel de tous les membres del’ASP.

Une autre fierté pour l’associationest, sans contredit,tous les outils mis au point au fil desans, notamment la création d’unegrille d’autodiag-nostic servant

Association paritaire de santé et de sécurité du travail, secteurimprimerie et activités connexes(ASP imprimerie)

Après plus de 20 ans au service de lasanté et de la sécurité du travail (sst)dans le secteur de l’imprimerie, notreASP a acquis une expérience enviabledans la détermination des risques etdans la recherche des mesures de pré-vention les plus appropriées. Afin de faciliter l’intégration de la préventionaux activités courantes des entreprises,l’ASP imprimerie a pris les moyenspour répondre de façon concrète auxpréoccupations des employeurs et destravailleurs de son secteur. À la for-mation en entreprise s’estajoutée la formation multi-entreprises et même enligne ; les interventions de

sensibilisation et d’information ontdébouché sur des activités de conseil etd’assistance, notamment pour dresserdes bilans de prévention, aider à la créa-tion de comités de sst, intervenir dansla prévention des troubles musculo-squelettiques ou encore évaluer la sécu-rité des machines et des méthodes detravail. Par ailleurs, l’ASP imprimerie aconçu des services de prévention à dis-tance, offrant ainsi aux employeurs etaux travailleurs la possibilité de réaliseren ligne des autodiagnostics et d’obtenirdes bilans ou des plans d’action spéci-fiques. Ils peuvent également utiliserdes outils de gestion pour partager lesrôles et les responsabilités en préven-tion, établir le plan d’action du comité

de sst ou planifier un programme d’accueil. Ce large éventail de produits et services proposés témoigne des ef-forts investis pour faciliter la prise encharge de la prévention.

Fidèle à sa mission, l’ASP impri-merie mise depuis toujours sur la collaboration des employeurs et des travailleurs dans un esprit de pa-rité. Le changement, en prévention comme ailleurs, sous-tend que tous les membres de l’entreprise conviennent de cette nécessité et adhèrent aux nou-velles façons de faire. L’ASP imprimerieentend continuer à soutenir les entre-prises de son secteur dans leurs actionsvisant à améliorer la santé et la sécuritédu travail. Comment ? En demeurant àl’écoute de leurs préoccupations et enproposant des moyens accessibles etfacilement transférables dans leur mi-

lieu. Pour en savoirdavantage sur lesproduits et servicesof ferts par l ’ASP imprimerie : www.aspimprimerie.qc.ca.

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail –Secteur fabrication de produitsen métal et de produits électriques (ASP Métal Électrique)

Au fil des ans, l’ASP Métal Électrique a publié une dizaine de guides, unevingtaine de fiches techniques et unesérie de treize grilles d’autodiagnostic.

Tous ces documents, qu’il s’agissed’une fiche de quatre pages visant à répondre à une question précise ou d’un guide de 120 pages qui entend colliger « tout ce quevous avez toujoursvoulu savo i r e tn’osiez pas deman-der » à propos d’unproblème comme le sou-dage, les troubles musculo-squelettiques ou le fonction-nement d’un comité de santé etde sécurité du travail, ont en communl’intention manifeste d’aller droit au but et de présenter, de manière claire et accessible, des concepts pertinents et immédiatement applicables à la réa-lité du lecteur.

En 2000, notre conseil d’administra-tion a créé le prix Lachance-Morin, enl’honneur de deux membres fondateurs

de notre ASP qui ont marqué son his-toire et son développement soutenu. Le prix est remis chaque année à desentreprises qui se sont distinguées defaçon particulière par leur engagementparitaire indéfectible en matière de pré-vention des lésions professionnelles.

Notre association paritaire est sanscontredit un lieu rêvé de rencontre des nouveaux savoirs proposés par lemonde de la recherche et des savoirspratiques de ceux qui travaillent quo-

tidiennement sur le terrain.

La possibi l i té de travailler dans la du-rée, d’être en mesurede soutenir pendant

plusieurs années les efforts deprévention d’une entreprise, permet

d’ancrer dans la réalité un savoir-fairequi, autrement, n’aurait pas la mêmeprofondeur.

La plupart des documents de l’ASPMétal Électrique sont le résultat decette confrontation théorie-pratique,réalisée avec la volonté de favoriser l’appropriation et la prise en charge par le milieu, une autre retombée dutravail dans la durée. C’est d’ailleurspourquoi tous nos documents sontdisponibles à partir de notre site Web :www.aspme.org.

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13Automne 2007 Prévention au travail

à la mise en place d’un programme deprévention pour les petites entreprises,la production de plusieurs fiches tech-niques et l’élaboration d’un audit degestion de la prévention visant surtoutles grandes entreprises. Cet outil ad’ailleurs obtenu un tel succès que l’ASPa réalisé, en collaboration avec la CSST,une vidéo de sensibilisation.

De plus, l’ASP a organisé plusieurscolloques thématiques et participé au fildes ans aux grands événements tenuspar la CSST.

Malgré tous les enjeux en santé etsécurité du travail toujours présentsdans ce secteur, le principal défi,actuellement, consiste à assurer lapérennité de la prévention dans lesecteur de l’habillement.

C’est pourquoi depuis le 1er jan-vier 2007, l’ASP-Habillement a concluune entente de services avec l’Asso-ciation paritaire pour la santé et la sécurité du travail – Secteur fabrica-tion de produits en métal et de pro-duits électriques, afin que cette dernièreassure tous les services de formation,d’information, de conseil et d’assistancetechnique, de recherche et de documen-tation auprès des entreprises du secteurde l’habillement.

Association sectorielle Servicesautomobiles (Auto Prévention)

Au moment où elle entame ses acti-vités en 1983, il n’existe pas encorebeaucoup de réglementation dans le domaine de la sécurité au travail. Aucours des années 1990, Auto Préventionamorce des campagnes de préventionsur différents sujets, dont les incen-dies provoqués par les baladeuses, responsables à l’époque de plu-sieurs accidents survenus dansles ateliers de mécanique et de carrosserie. Du coup, de nom-breuses entreprises remplacentleurs lampes portatives par desmodèles plus sécuritaires.

Progressivement, Auto Préventionmodifie et implante des méthodes detravail plus sûres, notamment pour letransvidage de l’essence. Plus tard, unecampagne de sécurité visant le secteurde la carrosserie rassemble tous les acteurs en matière de santé et sécuritéau travail autour de deux thèmes cri-tiques : la prévention de la silicose,

maladie associée au décapage au jet, et de l’asthme professionnel provoquépar les isocyanates présents dans lespeintures pour carrosseries. Difficile-ment quantifiables, les résultats descampagnes de prévention sont toute-fois bien visibles sur le terrain.

Aujourd’hui, les carrossiers duQuébec sont conscients de ces pro-blèmes et des solutions mises de l’avantpour réduire les effets de ces redou-tables contaminants.

Depuis l’entrée en vigueur de l’obli-gation de formation sur le SIMDUT, qui a provoqué une prise de consciencemajeure dans l ’industrie, l ’équiped’Auto Prévention a formé plus de

11 000 travailleurs du secteur des services automobiles. En fait, depuis1983, tous sujets confondus, ce sontquelque 56 000 travailleurs et em-ployeurs qui bénéficient des forma-tions d’Auto Prévention. Le secteur desservices automobiles a su amorcer un

réel virage en faveur de la pré-vention, comme en témoigne la réduction de 60% du nombredes lésions professionnellesdepuis 25 ans. Toutefois, les défis ne manquent pas, notam-

ment en matière de troubles musculo-squelettiques au dos et aux membressupérieurs.

Auto Prévent ion poursui t son action et elle est fière d’être devenue la référence en prévention pour les employeurs et les travailleurs des services automobiles. Pour en savoirdavantage, consultez notre site Web :www.autoprevention.qc.ca.

Association paritaire pour lasanté et la sécurité du travail du secteur minier (APSM)

Dans les mines du Québec, rien n’estplus important que la santé et la sécu-rité des travailleurs. C’est pourquoi laprévention des accidents et des mala-dies vient en tête de liste des prioritésde l’industrie. Par le biais de ses pro-duits et services, l’APSM vise à assu-rer la progression du savoir-faire de lamain-d’œuvre et des gestionnaires enmatière de santé et de sécurité. Elle propose une offre de service diversi-fiée et met à la disposition des tra-vailleurs et des employeurs desproduits de qualité, adaptésaux besoins et aux particu-larités de chaque usager.

Depuis sa création,l’association a contribué àfaire en sorte que le pari-tarisme et les activités deprévention soient intégrésà la culture des entreprises. À cet effet,les efforts conjugués de tous les acteursont donné des résultats : la fréquencecombinée des accidents, qui était de21,1 en 1987, se situe vingt ans plustard à 8,5 pour les entreprises du sec-teur. Il s’agit du meilleur taux observédepuis que l’APSM compile cette sta-tistique. Même si le secteur minier aconnu une amélioration remarquable

en matière de prévention des lésionsprofessionnelles, il reste beaucoup àfaire. Voilà pourquoi l’APSM s’est en-gagée à promouvoir la sécurité dans les comportements et à exiger de la ri-gueur dans la réalisation des activitésde prévention.

Le secteur minier éprouvera des besoins de main-d’œuvre majeurs aucours des prochaines années puisqued’ici cinq ans, il lui faudra renouve-ler une grande partie de ses effectifs et assurer la croissance du secteur. Ildevra recruter de jeunes travailleurs,

des travailleurs immigrantset d’autres provenant dedivers secteurs d’activités.Ces nouveaux arrivants au-ront vraisemblablementune connaissance limitéedes particularités du sec-teur et ils pourraient êtremoins sensibilisés à la pré-vention. En plus de l’obli-gation de maintenir une

main-d’œuvre hautement qualifiée ettravaillant dans d’excellentes condi-tions, les entreprises devront prépa-rer la relève et s’assurer du transfertdurable des connaissances aux nou-veaux travailleurs. Dans ce contexte,l’APSM devrait être appelée à fournirplus de services et de produits et faireface à un accroissement rapide de la demande.

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D o s s i e r

14 Prévention au travail Automne 2007

Association Sectorielle Transport Entreposage (ASTE)

Afin de bien saisir le défi qui se présen-tait à l’ASTE au départ, il est essentielde comprendre une des particularitésde son secteur, principalement com-posé de très petites entreprises, agissantla plupart du temps en sous-traitance,exécutant des tâches dans un milieuchangeant (sur la route, chez un client) et où le lieu detravail échappe aucontrôle de l’em-ployeur.

Dans ce con-texte, le défi estd’offrir des services de prévention selondes situations bien particulières. Ainsi,pour le secteur du transport, nousavons d’abord dû offrir une formationaxée sur la sécurité routière (heures deconduite et de repos, vérification avantdépart et transport de marchandisesdangereuses), étant donné que la santé-sécurité est indissociable de la sécuritéroutière pour ce milieu. À cause de latrès grande mobilité de ces travailleurs,cette formation a été donnée autant le jour, le soir que les fins de semaine,dans toutes les régions du Québec. De plus, afin d’assurer l’efficacité de notre système de services-conseils

téléphoniques, nous devions offrir unedisponibilité constante afin de pouvoirrépondre sur-le-champ aux questionsdes employeurs et des conducteurs.

Dans son processus d’évolution,l ’ASTE a également mis sur pied six comités de liaison constitués dereprésentants d’entreprises afin d’en-core mieux comprendre les particula-rités des secteurs pour lui permettre

de créer des pro-duits et des ser-vices répondantdavantage aux besoins et aux at-tentes de chacun.

Après 25 ansd’existence, nous sommes fiers d’af-firmer que l’ASTE a relevé le défi de l’accessibilité et de la pertinence de sesservices puisque, depuis plus de 10 ans,elle offre à ses usagers une vingtaine deprogrammes de formation diffusés an-nuellement à environ 5000 travailleurs.

Puisque nos membres doivent enmajorité intervenir dans des milieuximpossibles à contrôler de façon di-recte, le défi à relever est d’engager directement leurs « usagers » afin de les faire participer à l’application de nos programmes de prévention ; que ce soit les commissions scolaires pourle transport scolaire, les citoyens et les

municipalités dans la collecte des ordures ou l’expéditeur dans le trans-port de marchandises. Nos premièresapproches en ce sens ont été bien ac-cueillies et laissent présager un avenirprometteur. En bref, l’ASTE a atteintses objectifs, car elle a su évoluer en offrant des produits et des services toujours mieux adaptés à la réalité etaux particularités de ses usagers. Veneznous visiter sur la route de la préven-tion : www.aste.qc.ca.

Préventex – Association paritairedu textile et de la bonneterie

Qu’est-ce qui a caractérisé l’approche de Préventex dès sa création en 1981?Sa capacité à adapter son offre de service à la réalité des entreprises. L’expérience et les compétences d’uneéquipe spécialisée et dynamique ont été mises à contribution pour créer descontenus de formation et des outils deprévention dans plusieurs domainestouchant, entre autres, les chariots élé-vateurs, l’inspection des lieux de tra-vail, l’enquête et l’analyse d’accident, lecadenassage, la sécurité des machines,SIMDUT, etc.

En 1999, la diffusion d’un site Weba doté Préventex d’un média addition-nel pour diffuser l’information et per-mettre l’accès gratuit à ses publicationsainsi qu’à plusieurs outils, dont des

cours en ligne. En 2004, nous avons entrepris un exercice de restructurationde notre fonctionnement articulé au-tour de quatre axes : la mise en placedes dispositions nécessaires à la pé-rennité de l’organisation tout en assu-rant le développement desservices ; la mise en œuvred’un plan de communi-cation valorisant nosméthodes d’interven-tion, nos produits etnos services pourle secteur et pourles autres utili-sateurs ; l’établis-s e m e n t d ’ u n eprocédure de miseà jour de nos méthodes de diffusion et de nos outils qui tient compte de laréalité de nos usagers ; et enfin l’adap-tation de notre expérience à l’interne,

de nos ressources et de notre offre deservices, tant spécifiques que géné-riques, en accord avec les orientationsstratégiques de prévention de la CSSTet les besoins des entreprises.

La proposition de Préventex pour lesprochaines années ? Accompagner les

entreprises dans leur démarche deprise en charge de la prévention.

Voilà l ’impulsion dynamique que notre équipe veut continuer

d’insuffler par ses actions. Àmoyen terme, ce partenariatdevrait se traduire par desrésultats concrets, c’est-à-dire moins d’accidents, etdes bénéfices tangibles.Vous trouvez l’objectif am-

bitieux ? Notre équipe trouve cet en-gagement tout à fait réaliste. Pour ensavoir plus, consultez notre site Web :www.preventex.qc.ca.

Voilà. Désormais, voussavez qui sont les ASP.Vous connaissez leur sigle,leur logo, leurs démarches,les bons coups dont ellessont particulièrementfières. Leurs réflexions, en réponse à nos deuxquestions, vous ont permisde découvrir comment ellesentrevoient leur avenir et les défis qu’elles sontdéterminées à relever. PT

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15Automne 2007 Prévention au travail

Droits et obligations

Pierre Laroche est présidentd’une compagnie spécialisée dans le domaine de l’excavation et du terrasse-ment. Il participe de façon régulière àl’exécution des travaux de sa compagniepuisqu’il est aussi conducteur de ma-chinerie lourde. Jusqu’au 31 décembre2006, la CSST considérait qu’une per-sonne ayant à la fois le statut d’admi-nistrateur exerçant des fonctions dedirection et de contrôle et de travailleurau sein de la même entreprise ne pou-vait bénéficier de la protection de la Loisur les accidents du travail et les mala-dies professionnelles (LATMP)1 à moinsde s’inscrire à la Commission et depayer une prime en conséquence. Enfaisant ainsi primer le statut d’adminis-trateur sur celui de travailleur, la CSSTdispensait l’employeur de déclarer lesalaire de cette personne aux fins de cotisation. Par ailleurs, la Commissiondes lésions professionnelles a décidé à plusieurs reprises qu’un administra-teur a droit aux indemnités prévues parla LATMP lorsqu’il subit une lésion professionnelle dans l’exécution de sesfonctions de travailleur et ce, malgréson défaut de s’inscrire pour bénéfi-cier de la protection de la LATMP2.Conséquemment, des administrateursont obtenu des indemnités sans qu’au-cune prime soit versée en contrepartie.

Dans le but de mettre un terme àcette iniquité, le législateur est inter-venu afin de modifier la définition de « travailleur ». En effet, depuis le 1er jan-vier 2007, une nouvelle catégorie de personnes est définie à la LATMP, soitcelle de « dirigeant ». Ce dernier se dé-finit comme un « membre du conseild’administration d’une personne moralequi exerce les fonctions de président, device-président, de secrétaire ou de tré-sorier de cette personne morale3 ». Ledirigeant se trouve dorénavant expres-sément exclu de la définition de tra-vailleur, quel que soit le travail qu’ilexécute pour la personne morale4. Dèslors, si Pierre Laroche se blesse alorsqu’il accomplit ses tâches de conducteurde machinerie lourde, il ne sera pascouvert par la LATMP de façon au-tomatique. La seule façon pour lui de bénéficier des prestations est de

s’inscrire à la Commission afin d’obte-nir une protection personnelle5.

Qui plus est, la loi prévoit la pos-sibilité, pour un membre du conseild’administration qui n’est pas dirigeant,de s’inscrire à la Commission afin debénéficier de la protection prévue à laloi6. Cependant, si un travailleur siègecomme membre du conseil d’admi-nistration de la personne morale quil’emploie, l’employeur doit déclarer lesalaire de ce travailleur à la CSST.Celui-ci est alors protégé dans l’exer-cice de toutes ses fonctions, y compriscelles reliées à sa charge de membre du conseil d’administration, sans qu’ilait à souscrire une protection person-nelle supplémentaire7.

Afin de valider les informationsqu’elle recueille auprès des employeurs,la CSST a recours à celles consignées au Registre des entreprises du Québec8.Les renseignements contenus dans cettebanque de données revêtent un carac-tère public et sont donc opposables à la CSST à partir de leur inscription,mais elles font aussi preuve de leur con-tenu. À ce titre, il y a lieu de souligner

l’importance pour les employeurs defaire diligence pour mettre à jour les in-formations se retrouvant au Registrepuisque les tiers sont en droit de s’y fier.

Somme toute, les modifications ap-portées à la LATMP ont un impact ma-jeur pour les dirigeants d’entreprisespuisqu’ils doivent maintenant s’inscrirepour être protégés en cas de lésion pro-fessionnelle. Les dirigeants ont le choixde l’assureur mais chose certaine, ilsdoivent s’assurer de diriger en toutesécurité. PT

Marie-Claude Delisle

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1. L.R.Q., c. A-3.001.2. Voir notamment : John McKenzie (succession)

et Rubans Offrey Canada Inc. et Commission dela santé et de la sécurité du travail, [1995]C.A.L.P. 551.

3. Article 2 LATMP.4. Article 2 LATMP.5. Article 18 al. 1 LATMP.6. Idem. À cet effet, la notion d’« administra-

teur » prévue à l’article 18 al. 1 LATMP a étéremplacée par celle de « membre du conseild’administration ».

7. Article 18 al. 2 LATMP.8. Adresse URL : www.registreentreprises.gouv.

qc.ca.

Diriger avec assurance !

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Agenda d’ici et d’ailleurs

Du 14 au 17 octobre 2007Montréal (Québec)2e congrès international sur le médicamentRenseignementsSite Web : www.geirsomedicaments.uqam.ca/evenements/index.php

Du 16 au 18 octobre 2007Paris (France)43e journées nationales deformation des médecins dutravail des établissementsde santéRenseignementsCourriel : [email protected]

Du 16 au 19 octobre 2007Philadelphie (États-Unis)3e conférence internationalesur les maladies attribuablesau bérylliumRenseignementsSite Web : www.internationalbeconference07.com

Séminaires19 octobre 2007Montréal (Québec)Bâtir une culture en SST… Un plus pour l’entreprise

26 octobre 2007Montréal (Québec)Sous-traitance : responsabilité en SST du donneur d’ouvrage

31 octobre 2007Québec (Québec)Problème de santé mentaleau travail ? – Votre gestionfait partie de la solution !

31 octobre 2007Québec (Québec)Troubles de la personnalitéComment gérer cesemployés… singuliers ?

9 novembre 2007Montréal (Québec)Code criminel du Canada et lois et SST : obligations et diligence raisonnable

16 novembre 2007Montréal (Québec)Sanctions disciplinaires et SST

30 novembre 2007Montréal (Québec)Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail

Sessions de formation25 et 26 octobre 2007Montréal (Québec)« Ergonomisez » vos postesde travail

1er et 2 novembre 200713 et 14 décembre 2007Montréal (Québec) Sécurité des machines

7 novembre 20077 décembre 2007Montréal (Québec)Le cadenassage

8 novembre 2007Montréal (Québec)Conduite préventive des chariots élévateursRenseignementsCentre patronal de santé etsécurité du travail du QuébecTél. 514 842-8401Site Web : centrepatronalsst.qc.ca

23 octobre 2007Mauricie et Centre-du-Québec (Québec)Carrefour en santé et sécurité du travail de la CSSTRenseignementsSite Web : www.csst.qc.ca

24 octobre 2007Abitibi-TémiscamingueColloque en santé et sécuritédu travail de la CSSTRenseignementsSite Web : www.csst.qc.ca

24 et 25 octobre 2007Londres (Grande-Bretagne)ConférenceNanoparticles for EuropeanIndustryRenseignementsSite Web : www.nano.org.uk

Du 26 au 28 octobre 2007Vancouver (Colombie-Britannique)International Commissionon Occupational Health(ICOH) Conference on HealthCare WorkRenseignementsSite Web : www.acoem.org/icoh.aspx

1er et 2 novembre 2007Montréal (Québec)ColloqueLa santé psychologique au travail : des préjugés à l’interventionRenseignementsSite Web : www.cgsst.com

Du 5 au 10 novembre 2007Paris (France)BATIMAT – Salon interna-tional de la constructionRenseignementsCourriel : [email protected]

Du 7 au 9 novembre 2007Nantes (France)8es journées d’étudesnationales du Groupementdes infirmières du travailInfirmières de santé au travail, un métier auxmultiples compétencesRenseignementsCourriel : [email protected] Web : www.jegit.nantes.free.fr

Du 13 au 16 novembre 2007Paris (France)Maintenance expo Salon des solutions pour la maintenance tertiaire et industrielleRenseignementsSite Web : www.maintenance-expo.com

21 et 22 novembre 2007Montréal (Québec)Le Grand Rendez-vous santéet sécurité du travailRenseignementsSite Web : www.csst.qc.ca

22 et 23 novembre 2007Nantes (France)11e colloque de l’ADERESTLes conséquences du travailsur la santéRenseignementsCourriel : [email protected]

Du 27 au 30 novembre 2007Paris (France)POLLUTEC – Salon interna-tional des équipements,technologies et services de l’environnement pourl’industrieRenseignementsTél. 33 01 47 56 21 24

Sessions de formation24 et 25 janvier 2008Montréal (Québec)Auditeur de système de gestion

12 février 2008Trois-Rivières (Québec)Détection des gaz

19 février 2008Drummondville (Québec)5 juin 2008Montréal (Québec)Gérer ses espaces clos, niveau 2Où en êtes-vous ? Les défisd’application

6 juin 2008Québec (Québec)Ergonomie

RenseignementsAQHSSTSite Web : www.aqhsst.qc.ca

8 et 9 avril 2008Québec (Québec)Gala Prix innovation ensanté et sécurité du travailet Forum santé et sécurité2008RenseignementsSite Web : www.csst.qc.ca

16 Prévention au travail Automne 2007

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Depuis les années 1980, les connaissances sur l’asthme au travailont progressé de façon spectaculaire.Mentionnons, seulement au Québec, la création et la mise en marché des chambres de provocation, devenues unoutil de diagnostic incontournable, la

formation des centres Asthme et travailde l’Hôpital du Sacré-Cœur et de l’Hô-pital Laval, l’éventuelle création d’unechaire de recherche Asthme et travail,la parution et les deux rééditions dulivre Asthma in the Workplace dont le Dr Jean-Luc Malo, de l’Hôpital duSacré-Cœur, est l’un des coéditeurs avecI. Leonard et David I. Bernstein, de

D a n s c e n u m é r o

Recherche québécoise sur l’asthme professionnelS’unir pour inventer des outils

de diagnostic, d’échantillonnage

et d’analyse

L’interprétation des résultatsd’analyses de laboratoireUn outil pour la recherche

et la prévention

Lombalgie et réintégration au travailLe cas des travailleurs de

la construction

Exposition au formaldéhydeDe nouvelles armes de

prévention

Département de santé environnementale et santé au travail de l’Université de MontréalMémento de ses 60 ans

Boursier : Alexandre SassevilleCentre de recherche de l’HôpitalRobert-GiffardPallier le manque de lumière

chez les travailleurs de nuit ?

Nouvelles publications

Recherches en cours

www.irsst.qc.caCliquez recherche

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Rechercheà l’IRSST

Recherche québécoise sur l’asthme professionnelS’unir pour inventer des outils de diagnostic, d’échantillonnage et d’analyse

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17Automne 2007 Prévention au travail

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Au début des années 1980, à l’Hôpital du Sacré-Cœur, le Dr Malo fait

construire une chambre de provocation inspirée des installations de

l’hôpital britannique (photo) où il a été formé. Il peut dès lors simuler

les conditions de certains milieux de travail. C’est en fait un local

ventilé et isolé du reste de l’hôpital par un sas qui mène à deux

cubicules où le travailleur, par différentes astuces simples de brassage,

de culbutage, de chauffage, de jets d’air, etc., émet dans l’air les

produits qu’il utilise au travail.

Recherche

milieu de travail. Une version améliorée de cette première installation est dé-crite dans la première édition du livreAsthma in the Workplace. Il s’agit d’unlocal ventilé et isolé du reste de l’hôpi-tal par un sas qui mène à deux cubi-cules où le travailleur émet dans l’airl’un ou l’autre des produits qu’il uti-lise au travail, par différentes astucessimples de brassage, de culbutage, dechauffage, de jets d’air, etc. Par exemple,un travailleur qui construit des meublesen cèdre rouge y apportera de la pous-sière de bois. Il la mettra dans un bac,qu’il videra ensuite dans un second bacpour disperser un peu de poussière debois en suspension dans l’air. S’il uti-lise différentes sortes de bois, il pourrarépéter le même processus avec de lapoussière de chêne, de pin, etc. Dansune pièce attenante, le personnel médi-cal surveille le patient durant son expo-sition à ces poussières.

Apporter de la poussière de bois dansun hôpital ne représente pas un défi

insurmontable. Mais, lorsqu’il s’agit de fumées de soudage ou d’aérosols de peinture par exemple, l’approche devient plus difficile. Cette première ins-tallation, à l’avant-garde des connais-sances de l’époque, permet tout d’abordde déterminer si le travailleur souffrevraiment d’asthme et, en deuxième lieu,s’il présente des réactions respiratoiresen présence de l’agresseur incriminé(poussière de bois, farine ou certainescomposantes d’une peinture). C’est ainsique naît le test de provocation bron-chique spécifique et qu’il devient re-connu comme la seule techniqueobjective permettant le diagnostic del’asthme relié au travail.

Ces approches de diagnostic dites « en situation réelle » ont des limitescontraignantes, tant pour les cliniciensque pour les chercheurs. La concentra-tion à laquelle le patient est exposé estdifficile à déterminer et à reproduired’un travailleur à un autre ou d’un moment à un autre de la journée, ce

à l’IRSST

l’Université de Cincinnati, et Moira Chan-Yeung, de l’Université de Colombie-Britannique.

Cet épisode de la recherche en santéet en sécurité au travail au Québec estrelaté dans une série de trois articles de Prévention au travail. Le premier deces textes nous fait parcourir de l’in-térieur le cheminement exigeant maisfructueux de différentes équipes dechercheurs qui s’unissent pour aborderun problème complexe. Le deuxièmedécrira l’explosion des réalisations quien ont découlé et le dernier résumera la situation actuelle et les orientationsfutures.

Même si l’acquisition de nouvellesconnaissances progresse de façon conti-nue un peu partout dans le monde, il y a un début à tout programme de recherche. Au Québec, dans le cas del’asthme au travail, tout s’amorce en1985, par la rencontre de trois équipesde chercheurs qui allieront leurs inté-rêts : une équipe médicale en pneu-mologie et deux équipes en hygièneindustrielle, l’une en métrologie des aérosols et la deuxième, en analyse chimique. Qui compose ces équipes ? Sur quels terrains se sont-elles rencon-trées? Quels sont les résultats de leurspremières recherches? La réponse à cesquestions permet de mieux comprendrecomment se construisent les bases d’unebonne collaboration entre différentsgroupes de recherche.

PneumologieAu début des années 1980, un jeunepneumologue, le Dr Jean-Luc Malo, inspiré et formé par Jack Pepys, unchercheur britannique reconnu commeétant le père des recherches modernessur l’asthme au travail, et le Dr AndréCartier unissent leurs efforts pour im-planter, à l’Hôpital du Sacré-Cœur, denouveaux moyens permettant de diag-nostiquer cette affection et d’identifiersa composante liée au milieu de travail.À cette époque, certaines recherchesépidémiologiques indiquaient que de 10 % à 20 % des cas d’asthme dans lapopulation en général étaient causés par le travail, mais les techniques de diagnostic des patients soupçonnésd’être affectés par l’asthme profession-nel étaient limitées à l’histoire de cas.

À l’Hôpital du Sacré-Cœur, le Dr Malofait construire une cabine en guise dechambre de provocation, pour permettrede simuler certaines conditions du

18 Prévention au travail Automne 2007

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prédéterminée d’un contaminant donnédans un courant d’air dont le débit estcontrôlé avec précision. Un détecteur(instrument à lecture directe) mesure laconcentration des contaminants dans

l’air qui circule dans l’enceinte, à la sortie de laquelle un système de capta-tion les retient, avant de rejeter l’air purifié vers l’extérieur. Ces enceintesressemblent, en fait, à un modèle réduitd’une chambre de provocation où lesparamètres d’exposition des travailleurssont strictement contrôlés.

La connaissance des concentrationsPar ailleurs, les méthodes d’analyse duformaldéhyde et de la poussière, déjàbien implantées, sont continuellementaméliorées pour atteindre des limites de détection plus basses ou pour per-fectionner leur spécificité. Cependant,les industries utilisent de plus en plusune classe de nouveaux produits, lespolyuréthanes, que ce soit pour la pein-ture d’automobiles ou d’avions, la pro-duction de caoutchouc mousse, deplastiques, de tuiles de plancher, etc.Les polyuréthanes sont tirés d’une fa-mille de produits appelés isocyanates,de plus en plus reconnus dans le mondecomme étant la cause d’un asthme pro-fessionnel de type allergique non réver-sible chez 5 % à 10 % des personnes qui s’en servent. Dans le but de protégerces travailleurs, le Québec adopte unenorme concernant les isocyanates, soitla valeur d’exposition admissible, et leslaboratoires de l’IRSST implantent une méthode analytique reconnue pardes organismes internationaux. Malgrétout, les inspecteurs et les agents de prévention de la CSST observent quecertains travailleurs souffrent de crisesd’asthme parfois graves alors que les résultats d’échantillonnage et d’analysen’indiquent pas la présence d’isocya-nates dans leur zone respiratoire.

qui complique la normalisation et lavalidation des tests et réduit les ensei-gnements objectifs qu’on peut en tirer.Ces méthodes ne permettent pas derépondre à des questions fondamen-tales, telles que : À quelle concentrationde contaminant dans l’air la réaction biologique se manifeste-t-elle ? Est-ceque l’intensité de la réaction asthma-tique est reliée à la concentration de l’agresseur ? Y a-t-il des niveaux sécu-ritaires ? De plus, malgré les précau-tions prises, il y a un risque d’exposerle personnel hospitalier à des produitssensibilisants par la contamination deslieux à la suite des allées et venues des employés et du patient couvert deproduit dans la cabine. Il y a aussi ledéfi important que pose le nettoyage du local lorsque, après avoir reçu untravailleur muni de poussière de boispar exemple, il s’y présente un patientqui utilise de la farine…

Idéalement, les pneumologues veulent pouvoir effectuer les tests defaçon sécuritaire, précise et reproduc-tible, et obtenir des informations objec-tives sur la concentration, dans la zonerespiratoire du travailleur, des agentssoupçonnés d’amorcer ses réactionsasthmatiques. Ces tests doivent aussiêtre sans danger pour le personnelchargé de les réaliser.

Hygiène industrielleAu début des années 1980, le Québecvient de se doter de laboratoires d’hy-giène industrielle en créant l’IRSST. Undes mandats de l’Institut consiste à sou-tenir la CSST et son réseau dans l’ap-plication des règlements sur la qualitéde l’air dans les milieux de travail.

Dans les laboratoires du nouvel or-ganisme, Yves Cloutier et son équipe de métrologie des aérosols étalonnent,élaborent et valident les instruments,malheureusement trop rares, qui per-mettent d’évaluer les concentrations decontaminants dans l’air directement auposte de travail et en temps réel. Ce sontles instruments à lecture directe (ILD),surtout utilisables dans la zone respira-toire d’un travailleur ou dans l’air am-biant, pour les poussières (bois, farine,silice…) et les gaz (monoxyde de car-bone, dioxyde de carbone, solvants…).

D’un autre côté, connaître la con-centration de la plupart des produitschimiques utilisés en milieu de tra-vail nécessite l’échantillonnage d’un volume d’air et son transport vers un

laboratoire où il sera analysé. Leséquipes d’analyse chimique de l’IRSSTfont ce travail en employant les mé-thodes de référence qu’utilisent lesgrands laboratoires internationaux ouen créant de nouveaux procédés poursuivre l’évolution des besoins et des demandes des milieux de travail qué-bécois. Jacques Lesage, Daniel Drolet et leurs collaborateurs techniques réa-lisent déjà des analyses d’isocyanates, de formaldéhyde, de poussières oud’autres produits qui intéressent lespneumologues parce qu’ils sont soup-çonnés d’être la cause de réactions asthmatiques.

Les chambres de provocation L’équipe Métrologie des aérosols tra-vaille à la mise au point d’enceintespour évaluer, en laboratoire, l’efficacitédes instruments à lecture directe, avantleur utilisation dans les atmosphèrescomplexes et variées des milieux de tra-vail. Ces enceintes sont constituées d’ungénérateur qui introduit une quantité

19Automne 2007 Prévention au travail

Quelques définitions

Asthme : Syndrome respiratoirecausé par une réaction inflamma-toire des bronches. Il se manifestepar de la difficulté à respirer, de la toux et des sifflements, et estdiagnostiqué par des change-ments du calibre bronchique et la présence d’hyperexcitabilitébronchique.

Asthme professionnel : Causépar un agent présent dans le mi-lieu de travail. Environ 250 agentsconnus jusqu’à maintenant peuvent causer cette maladie.

Monomère : Substance composéed’une seule petite structure molé-culaire.

Oligomère : Substance composéed’un faible nombre (2 à 12) de petites structures moléculaires.

Polymère : Substance composéed’un grand nombre de petitesstructures moléculaires de faiblemasse, identiques ou différentes,qui se lient entre elles, en chaîneou en réseau, pour créer desmolécules comportant une massemoléculaire élevée stable.

En créant l’IRSST, le Québec se dote de laboratoires d’hygiène industrielle

qui soutiennent la CSST et son réseau dans

l’application des règlementssur la qualité de l’air

dans les milieux de travail.

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Recherche

la cabine de provocation déjà installéeà l’Hôpital du Sacré-Cœur. Mais l’es-pace qui accueille les travailleurs estbeaucoup trop grand. Il faudrait uti-liser des quantités déraisonnables depoussière pour le remplir et pour ymaintenir une concentration constanteet uniforme. Les exigences opération-nelles sont exorbitantes. Lentement,l’idée germe d’une chambre de provo-cation du même type que la première,mais mieux adaptée aux besoins médi-caux du diagnostic de l’asthme et auxexigences de sécurité, de facilité d’en-tretien et de souplesse d’application ducontexte hospitalier, tout en assurant la faisabilité technique. Après quelquesessais, erreurs et nouvelles propositions,la configuration choisie s’imposera parla suite. Il s’agit d’un cylindre en plexi-glass, installé à la verticale pour évi-ter la sédimentation des particules depoussière ou des gouttelettes d’aérosol.Le système de génération varie selonque l’agent utilisé est sous forme solide,liquide ou gazeuse. Il sert à introduirela quantité suffisante de contaminantdans le courant d’air circulé pour obte-nir la concentration désirée. À mi-parcours, au centre du cylindre, deuxorifices permettent d’insérer un em-bout respiratoire et un tube d’aspiration

à l’IRSST

Devant cette situa-tion, les chercheurss’interrogent. Le res-ponsable du pro-blème n’est peut-être pas un isocya-nate, mais un autre produit utilisé ougénéré par le procédé ? Certains tra-vailleurs sont peut-être hypersensiblesaux isocyanates, et donc mal protégéspar la norme? La méthode analytiquequ’utilisent les laboratoires de l’IRSSTn’est peut-être pas assez sensible pourdétecter les faibles concentrations aux-quelles réagissent ces travailleurs ? Finalement, après avoir éliminé les premières hypothèses, les chercheurs de l’Institut — ainsi que d’autres ail-leurs dans le monde — entreprennentd’élaborer des méthodes analytiquesbeaucoup plus efficaces face à la situa-tion problématique que présentent lesisocyanates. Ces observations mettenten évidence les besoins de recherche sur ces substances que soulèvent despneumologues de l’Hôpital du Sacré-Cœur qui reçoivent des patients affectéspar de l’asthme lorsqu’ils manipulentdes produits les contenant.

20 Prévention au travail Automne 2007

Au fil des ans, essais, erreurs

et nouvelles propositions

( 1, 2 ) ont été nécessaires pour

en arriver à la configuration

optimale de la chambre de

provocation ( 3 ). Il s’agit d’un

cylindre en plexiglass, installé

à la verticale pour éviter la

sédimentation des particules

de poussière ou des goutte-

lettes d’aérosol. Le système

de génération varie selon

l’agent utilisé. Il sert à intro-

duire la quantité suffisante

de contaminant dans le

courant d’air circulé, pour

obtenir la concentration

désirée. Deux

orifices per-

mettent d’insérer

un embout respi-

ratoire et un tube

d’aspiration d’air

vers le détecteur

qui mesure et

contribue à main-

tenir une concen-

tration stable.

Premiers projets et réalisationsEn 1985, à la suite d’une première sériede rencontres avec les chercheurs del’Hôpital du Sacré-Cœur, Yves Cloutierconstruit, à des fins diagnostiques, uneenceinte de forme cubique reliée à ungénérateur de poussière qui sera éta-lonné pour la poussière de bois et defarine. Deux orifices dans sa paroi per-mettent l’insertion d’un embout respi-ratoire destiné au patient et d’un détec-teur à lecture directe étalonné pourmesurer la concentration de poussière.Avec ce système, les Drs Malo et Cartier parviennent à démontrer l’existenced’une relation entre la dose de poussière(concentration x durée) que respire letravailleur et ses effets sur sa respira-tion (diminution des fonctions respi-ratoires). C’est toute une réalisation !

Sur cette lancée, les chercheurs considèrent la possibilité de générer, en situation réelle, des concentrations connues d’un contaminant donné dans

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d’air vers le détecteur qui, lui, mesurela concentration et contribue à la main-tenir stable.

Breveté en 1989, le premier proto-type est manuel, c’est-à-dire que toutesses composantes, le générateur, le dé-tecteur et les valves du système com-plexe de circulation de l’air à débitconstant, doivent être ajustées manuel-lement, avant et durant le fonction-nement. Il nécessite donc la présenceconstante et attentive d’un personnelqualifié, formé avec le soutien del’IRSST. Cependant, cette opérationmanuelle est fastidieuse et ne permetpas de maintenir une concentrationaussi constante que souhaitée dans le cylindre. De plus, il devient évidentqu’il n’est pas réaliste de penser que lepersonnel hospitalier trouvera le tempsde modifier continuellement le systèmeen remplaçant le générateur et le dé-tecteur selon qu’il s’agisse d’un agres-seur sous forme solide, liquide ougazeuse. La décision est donc prise deconstruire trois systèmes d’inhalationautonomes pour chacun des états (so-lide, liquide et gazeux) et de les infor-matiser pour que tous les ajustementsse fassent automatiquement au moyendes commandes d’un ordinateur. Lesvalves manuelles sont donc remplacéespar des valves électropneumatiquesavec commande électronique, des sen-seurs sont ajoutés pour mesurer au-tomatiquement le débit, la température,la pression, l’humidité ou tout autre pa-ramètre requis par le test en cours, etfinalement, l’exploitation du système, le traitement des données et la présen-tation des résultats sont programméssur l’ordinateur. Les chercheurs et lescliniciens disposent maintenant d’unoutil de pointe.

Pendant ce temps, les laboratoiress’affairent à trouver des solutions auxproblèmes des méthodes analytiquesdes isocyanates. Jacques Lesage et GuyPerrault1 mettent au point une nou-velle technique d’échantillonnage à double filtre. Ils démontrent que desisocyanates sont présents sous forme de vapeur et d’aérosol liquide pen-dant la manipulation de produits qui en contiennent. La nouvelle méthode permet d’intercepter les brouillards etles solides sur un premier filtre et lesvapeurs sur le second. Brevetée aux

États-Unis et au Canada en 1990 et1991, cette méthode est utilisée pourvalider les ILD du système d’inhalationqu’utilisait l’équipe du Dr Malo dans lediagnostic de l’asthme professionnelaux isocyanates. Elle est la seule aumonde qui fournisse des données sur la concentration d’isocyanates de départet d’oligomères présents sous formed’aérosols et de vapeur. Certains de ces produits sont-ils responsables descas d’asthme auparavant inexpliquéslorsque des travailleurs manipulent desisocyanates?

Ces premiers travaux se déroulentsur une période d’à peu près cinq ans.Leurs résultats sont modestes mais en-courageants parce qu’ils procurent desavancées importantes dans les connais-sances sur l’asthme attribuable au tra-vail, mais aussi parce qu’ils permettentaux chercheurs de faire équipe et de

21Automne 2007 Prévention au travail

créer les outils de base qui mèneront àune explosion de réalisations. PT

Guy Perrault

1. NDLR : Guy Perrault était alors directeur deslaboratoires de l’IRSST.

La plus récente génération

du système d’exposition aux

aérosols facilitant le diagnos-

tic de l’asthme, baptisé

SCL•GenaSICTM, a été officiel-

lement lancée en mai 2007par la compagnie québécoise

SCL•Medtech. L’IRSST a accordé

une licence d’utilisation du

brevet qu’il détient afin que

la compagnie puisse créer une

version améliorée répondant

aux standards actuels. Les

gouvernements fédéral et

provincial ont contribué finan-

cièrement à cette réalisation.

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L’interprétation des résultatsRecherche

industrielles de la Classification des acti-vités économiques du Québec (CAEQ),les secteurs prioritaires de la CSST etles substances, les résultats obtenus permettent de dégager un portrait plus précis des situations d’exposition quiprésentent des concentrations impor-tantes de substances chimiques. C’est à cette imposante tâche de compilation et d’analyse qu’une équipe de l’IRSSTs’est consacrée, sous la direction du chimiste Claude Ostiguy. Son étude permet, entre autres, de rendre cette information accessible aux chercheurset aux intervenants en prévention.

De l’aide pour la recherche et l’intervention« Nous effectuons ce genre d’analysesdepuis 20 ans et le but est toujours lemême, indique Claude Ostiguy. Il s’agitde déterminer les situations potentiel-lement les plus à risque pour les tra-vailleurs québécois. Ainsi, au moyen des informations contenues dans la base de données des laboratoires de

l’Institut, nous identifions une substance et un secteur d’activitééconomique de la CAEQ. Cetteétape nous permet d’établir lescombinaisons “ substance chi-mique – classes industrielles ” oùdes actions spécifiques visant la réduction de l’exposition pour-raient être souhaitables. Cela

nous permet aussi d’élaborer diffé-rents produits adaptés en fonction dechaque clientèle. »

Extraction des donnéesSur les 224 000 analyses produites àl’IRSST entre 2001 et 2005, les cher-cheurs en ont retenu 30 854 selon lescritères d’extraction suivants : au moins25 résultats pour la même substancedans une même classe industrielle et au moins 20% de ces résultats égalantou excédant la demie de la norme envigueur, c’est-à-dire la valeur d’expo-sition moyenne pondérée (VEMP). Ces

critères devaient permettre d’identi-fier les situations où les plus fortes concentrations avaient été mesurées.L’équipe de l’IRSST a ainsi dégagé 50 substances chimiques réparties dans141 classes industrielles et observé 308 combinaisons « substance chi-mique – classe industrielle ».

Les substances les plus pertinentesLes chercheurs ont identifié huit substances totalisant plus des troisquarts des résultats d’analyses retenus.Parmi elles, plusieurs ont fait l’objetd’actions de prévention spécifiques au cours des dernières années. Il s’agit des fumées de soudage, du styrène, duquartz, du béryllium et du plomb. Tou-tefois, les poussières non classifiéesautrement, les poussières de bois dur et mou, de même que le toluène n’ontpas été soumis à une intervention par-ticulière. Dans plusieurs classes indus-trielles, on trouve également d’autressubstances mesurées régulièrement à defortes concentrations, comme le fer, lechlorure de méthylène, la méthyl-éthyl-cétone, le nickel et des oligomèresd’hexaméthylène de diisocyanate. En-fin, les chercheurs ont reconnu d’autressubstances — différents aldéhydes et alcools, diverses substances inorga-niques ainsi qu’une variété de solvantset d’isocyanates — mesurées à fortesconcentrations dans une ou quelquesclasses industrielles.

à l’IRSST

Des milliers d’échantillonssont prélevés chaque année par les in-tervenants du réseau de la santé et dela sécurité du travail dans des entre-prises québécoises afin d’y évaluer laqualité de l’air que respirent les tra-vailleurs. Si l’on regroupe et analyse ces prélèvements selon les catégories

Point de départLe réseau de prévention québécoiscompte plusieurs centaines de per-sonnes, principalement des spécialistesen hygiène, qui, dans le cadre de leuremploi, prélèvent des échantillons per-mettant d’évaluer la qualité de l’air dansles milieux de travail. Ces prélèvementssont analysés dans les laboratoires del’IRSST. La compilation des informationsainsi recueillies a permis d’identifier dessubstances trouvées en fortes concen-trations dans les grands groupes indus-triels, entre 2001 et 2005.

Responsables Claude Ostiguy1, Mathieu Fournier,Thierry Petitjean-Roget, JacquesLesage et Alain Lajoie, de l’IRSST.

RésultatsLes chercheurs ont identifié les combinaisons « substancesà risque – secteur industriel »représentant des situations oùles niveaux d’exposition sont les plusélevés. Ces données permettent desoutenir les intervenants dans la dé-termination des priorités d’action et de recherche.

UtilisateursLes différents intervenants qui travail-lent en matière législative, en préven-tion et en recherche, soit le comité derévision réglementaire de l’Annexe 1du RSST, le comité des priorités de laCSST, les associations sectorielles pari-taires, les CLSC, les agences de santé etde services sociaux et l’IRSST.

1

22 Prévention au travail Automne 2007

Qu’est-ce que la CAEQ ?

La Classification des activités écono-miques du Québec (CAEQ) a étéconçue à l’origine par le Bureau de la statistique du Québec, devenu l’Institut de la statistique du Québec(ISQ). Elle a été élaborée pour refléterle plus adéquatement possible lastructure industrielle québécoise etpour assurer sa compatibilité avec lescodes et les définitions du systèmestatistique canadien. Aujourd’hui, elles’applique uniquement aux fabricantset aux distributeurs.

Un outil pour la recherche et la prévention

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d’analyses de laboratoire

Classes industrielles et substances à risqueAvec neuf substances, les industries deproduits en métal arrivent en tête dessecteurs démontrant la plus grande diversité de substances trouvées à defortes concentrations, suivies par l’in-dustrie de carrosseries de camions etd’autobus ainsi que par celle du revê-tement sur commande de produits en métal, qui révèlent huit substances cha-cune. Viennent ensuite les secteurs del’industrie des armoires et des placardsde cuisine et des coiffeuses en bois, lesautres industries de la machinerie et

de l’équipement de même que les ate-liers d’usinage, avec sept substances respectivement.

Un portrait qui questionneL’équipe de l’IRSST a aussi identifié lenombre de combinaisons « substanceschimiques – classe industrielle » jugéesproblématiques. De plus, dans plusieursclasses industrielles, on a trouvé dessubstances présentes dans des situa-tions égalant ou dépassant 60 % de laVEMP. Il s’agit du béryllium, des pous-sières de bois dur et mou, des fibres, des fumées de soudage, du plomb, despoussières de grain, du quartz et del’isocyanurate de triglycidyle. Dans au

moins un secteur d’activité énonomique,on a identifié de l’éther diéthylique, des oligomères de l’hexaméthylène di-isocyanate (HDI), des poussières nonclassifiées et du méthyl-éthyl-cétone.

Les classes dont plus d’une substancedépasse la norme dans une proportionsupérieure à 60 % sont l’industrie durevêtement sur commande de produitsen métal, l’industrie de la constructionet de la réparation d’embarcations etcelle des produits pétroliers raffinés,sauf les huiles et les graisses. Par ail-leurs, 34 des 50 substances respectantles critères d’extraction sont présentesdans un CAEQ avec au moins 20% desrésultats excédant la VEMP. Parmi lesplus importantes, on note les fumées desoudage, présentes dans 31 CAEQ, lespoussières de bois dur et mou, dans 22,les poussières non classifiées autrement,dans 20, et le quartz, dans 19.

Les chercheurs rappellent que les bilans des résultats d’exposition doiventêtre interprétés avec prudence, car seuleune analyse détaillée de chacune des situations peut permettre de déterminercelles pour lesquelles il serait opportunde proposer des améliorations aux condi-tions de travail. Ils fournissent cepen-dant des informations précieuses pourorienter la recherche et la prévention. PT

Benoit Fradette

23Automne 2007 Prévention au travail

Pour en savoir plus

OSTIGUY, Claude, MathieuFOURNIER, ThierryPETITJEAN-ROGET, JacquesLESAGE, AlainLAJOIE. Résultatsdes analyses de substances chimiquesproduites à l’IRSST

pour la période 2001-2005, Rapport R-485, 51 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/R-485.pdf

Les auteurs ont également produit cinqbilans de connaissances annuels sur lesrésultats des analyses de substanceschimiques produites à l’IRSST pendantles années 2001 à 2005 (numéros de catalogue B-071 à B-075).

224 000 analyses produites à l’IRSST entre 2001 et 200530 854 retenues selon 2 critères

au moins 25 résultats pour la même substance dans une même classe industrielle

au moins 20 % de ces résultats égalant ou excédant la demie de la norme en vigueur

Au total :50 substances chimiques dégagées 141 classes industrielles 308 combinaisons « substance chimique – classe industrielle »

Portrait chiffré

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Recherche

Les lombalgiesLes lombalgies représentent près d’uneblessure sur quatre (23,5%) chez les tra-vailleurs de la construction du Québec.Sans égard au secteur d’activité, 90 %des personnes affectées retourneront autravail dans les premières semainesaprès leur blessure.

La lombalgie comporte trois phases :aiguë, qui dure d’une à quatre semainesaprès le début des symptômes ; subaiguë,durant de quatre à douze semaines ;chronique, s’étalant sur plus de douzesemaines. Comme l’explique Marie-JoséDurand, le programme proposé se basesur l’amorce de démarches de réacti-vation et de réintégration dans la phasesubaiguë. « La grande majorité des tra-vailleurs se rétablit et revient au travail,sans intervention particulière ou en-core, avec quelques traitements de phy-siothérapie, pendant la première phaseou au début de la deuxième. Pour éviterles interventions inutiles, le programme devait débuter dès la phase subaiguë,lorsqu’un travailleur ne semblait re-prendre ni ses activités régulières, nison travail. À ce moment, le travailleurest dit “ à haut risque ” d’absence pro-longée du travail. Une fois le stade

chronique atteint, une simple réac-tivation ne suffit plus : les craintessont trop grandes et il est néces-saire de réactiver les travailleursavant d’entreprendre leur retourprogressif au travail. » Même siseulement 7 % des travailleurssouffrant de lombalgie évoluentvers une absence du travail de

plus de six mois, ils engendrent 75 %des coûts liés à cette affection. Or,comme l’ont démontré quelques étudesau Québec, la qualité de la vie et l’étatde santé de cette proportion de travail-leurs seront très compromis pendant de longues années.

Les travailleurs de la constructionL’étude porte plus particulièrement surles travailleurs de la construction pourplusieurs raisons, précise la chercheure.« Cette clientèle nous offre le plus granddéfi. Ce secteur a démontré, pendant

plusieurs années, un très faible taux deretour au travail après une blessure et ungrand nombre d’accidents annuels. Deplus, comme les travailleurs de la cons-truction ne sont souvent pas rattachés àun seul milieu physique de travail, maisse déplacent d’un chantier à un autre, les modifications de postes semblaientimpossibles au cours des processus de réintégration. Aussi, les emplois dans ce secteur comportent des tâches trèsvariées et d’importantes exigences phy-siques, ce qui réduit les possibilités deles alléger. Le retour progressif des tra-vailleurs de la construction est donc trèspeu utilisé au Québec. »

Le programme d’interventionL’approche a été mise au point par laCSST et par des chercheurs du Centred’action en prévention et en réadapta-tion de l’incapacité au travail (CAPRIT)de l’Hôpital Charles-LeMoyne. Dans un des volets de l’étude, Mme Durand et son équipe se sont attardées à l’évo-lution de l’état de 20 travailleurs de laconstruction souffrant de lombalgie à la suite d’un accident du travail et admis au programme proposé. Ils ontété suivis par une conseillère en réa-daptation, un médecin omnipraticienspécialisé en réadaptation au travail, un ergothérapeute, un ergonome, unkinésiologue, un psychologue, et ce,

à l’IRSST

Au Québec, en 2003, les blessuresau dos survenues en milieu de tra-vail ont été responsables du retrait de 32 404 travailleurs de leur emploi.Chez le personnel de la construction, la fréquence et la gravité de ces acci-dents sont environ trois fois plus élevées que dans les autres secteurs d’activité.L’IRSST a financé une étude, réalisée en collaboration avec la CSST, visant à faire l’essai d’un programme favo-risant la réintégration en emploi de travailleurs blessés du secteur de la construction. La recherche, dirigée parMarie-José Durand, de l’Université deSherbrooke, porte sur l’action concertéeet précoce d’une équipe interdiscipli-naire, tenant compte à la fois de l’étatde santé et des différentes capacités des travailleurs, ainsi que de divers élé-ments de leur environnement de travail.

Point de départLa fréquence et la gravité des acci-dents au dos sont environ trois fois plus élevées chez les travailleurs de laconstruction que chez ceux des autressecteurs. Des chercheurs ont voulu mettre à l’essai un programme de réin-tégration au travail dans ce milieu.

ResponsablesMarie-José Durand1 et PatrickL o i s e l , d e l ’ U n i v e r s i t é d e Sherbrooke ; Diane Berthelette,de l’Université du Québec àMontréal ; Jocelyne Beaudet, de la CSST ; Daniel Imbeau, del’École polytechnique de Montréal.

RésultatsL’exposition graduelle et supervisée auxtâches et la collaboration entre les par-tenaires impliqués (médecin traitant, assureur, employeur, travailleur, équipeclinique) pendant le processus de retourprogressif au travail sont des conditionsessentielles pour la réussite.

UtilisateursToute personne qui intervient auprès detravailleurs atteints d’un mal de dos.

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24 Prévention au travail Automne 2007

Le cas des travailleurs de la construction

Lombalgie et réintégration au

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reprise du rôle du travailleur. Ausujet des deux premiers principes,Mme Durand affirme : « Il est im-portant que l’équipe clinique et lemédecin traitant qui entourent letravailleur arrivent à un consen-sus, sinon cela risque de nuire àsa réintégration. Un écart entreles opinions des intervenants peut lui causer des inquiétudes, lui don-ner l’impression que son troubleest plus grave ou que les spécia-listes ne savent pas vraiment cedont il souffre. La communica-tion entre les divers collabora-teurs, par sa présence et sa qualitéou par son absence, constitue soitun levier, soit un frein. »

Le modèle et la démarcheMarie-José Durand et son équipe avaientpour objectif d’apprécier si le modèlethéorique du programme (les quatreprincipes mentionnés) était applicabledans la réalité. « Les étapes du proces-sus ont majoritairement été accomplies.Cependant, les participants à l’étude ontété dirigés vers le programme alors qu’ilsavaient déjà atteint la phase chronique.Or, au départ, ils devaient l’être pendantla phase subaiguë. Ainsi, l’effet de la précocité de l’intervention n’a donc paspu être apprécié. Ensuite, il est ressortique des délais, parfois longs, pour leséchanges entre les différents partenairesont provoqué des retards dans les soinsprodigués aux travailleurs, allongeantainsi les périodes hors travail et parfoissans traitement. »

« Également, poursuit la chercheure,nous avons observé, d’une part, l’ouver-ture des employeurs face au programme,et ce, même si la démarche exigeait certaines adaptations de leur côté, etd’autre part, la difficulté d’accès del’équipe interdisciplinaire aux méde-cins traitants des individus, provoquantparfois des freins importants dans la démarche de retour progressif au tra-vail. » L’établissement de l’action con-certée, par la communication entre lesdifférents partenaires, un des principesde base du programme, figure parmi les difficultés que rapportent l’équipe interdisciplinaire et les travailleurs.

L’expérimentation a tout de mêmepermis de confirmer la validité de la dé-marche proposée. Selon les résultatsobtenus, une reprise des activités de travail à plus de 50% du temps normalpendant le processus de réintégration

en collaboration avec l’employeur dechaque participant.

L’équipe de recherche a été mise enplace afin de tenir compte des multiplesfacettes du retour au travail : la santéphysique du travailleur, ses caractéris-tiques psychologiques (craintes, tolé-rance à la douleur), son environnementde travail (exigences, organisation, ou-tils) et sa relation avec ses pairs et avecson employeur.

L’innovation tient au fait que l’en-semble de ces facteurs était intégré aucœur du programme de réadaptation. De même, la réadaptation se faisait parla réactivation du travailleur et par son retour progressif et supervisé à sestâches habituelles. De cette façon, unepartie des interventions du programmese déroulait en milieu de travail.

Quatre principes constituent labase du programme, soit : la né-cessité de la réactivation physiqueet psychologique de l’individu faceà la reprise du travail et à ses ac-tivités courantes, en évitant lestraitements passifs ; l’importanced’une action concertée avec les différents partenaires (médecintraitant, équipe interdisciplinaire,conseiller en réadaptation et agentd’indemnisation de la CSST, em-ployeur, travailleur) pendant le retour progressif au travail ; la ré-duction des différentes contraintesenvironnementales (physiques, orga-nisationnelles, relationnelles) duposte de travail pendant et à la fin du processus si nécessaire ; l’in-tégration progressive des tâches de travail réelles qui favorisent la

augmentait les chances de retour enemploi à la fin du programme. D’autrepart, elle a aussi attesté que les prin-cipes clefs de l’intervention favorisaienteffectivement la reprise des tâches :l’amélioration des capacités de tra-vail des individus, la diminution descontraintes (rotation des tâches, outilsmoins lourds, etc.) et l’action concertéeentre les partenaires.

« Le but du programme évalué n’estpas de guérir, mais de permettre à untravailleur blessé, absent du travaildepuis plus de six à huit semaines, etqui présente un très grand risque d’évo-luer vers une absence prolongée, de re-prendre ses activités, dont son emploi.Dans certains cas, sa douleur persis-tera pour un temps, mais souvent à une plus faible intensité que lors de son admission au programme, et ce,malgré la réussite de son retour au tra-vail. Le programme est donc centré surla reprise de la fonction et des rôles so-ciaux. Quant aux retards observés dansles délais prévus pour son application,force est de constater que quelquesstructures administratives et médicalesactuelles, la persistance de certainespratiques cliniques en vigueur malgré la présence d’évidences scientifiquesproposant des approches différentes ou inverses, ainsi que le manque de disponibilité de certaines ressourcesmédicales ont contribué à moduler etsouvent à ralentir la prise en charge des individus comme prévue.

« L’efficacité du programme a été évaluée dans quelques études : environ 70 % des gens ont réintégré le mar-ché du travail à la fin et y sont tou-jours un an après. Pour obtenir ce taux d’efficacité, le programme doit être donné adéquatement, ce qui demandel’orchestration et la collaboration detous ». PT

Isabelle Desbiens

25Automne 2007 Prévention au travail

travail

Pour en savoir plus

DURAND, Marie-José, DianeBERTHELETTE, Patrick LOISEL,Jocelyne BEAUDET, Daniel IMBEAU.Travailleurs de la construction ayant unelombalgie – Évaluation de l’implantationd’un programme de collaboration précoceen réadaptation, Rapport R-489, 100 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/R-489.pdf

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Recherche

Portrait de l’ennemiLe formaldéhyde sert avant tout à lasynthèse des résines utilisées commeadhésifs ou produits de finition dans la fabrication de différents matériaux(panneaux, contreplaqués, etc.) et demeubles en bois (vernis et colles). Onl’emploie également dans la fabricationde diverses matières plastiques, ferti-lisants, résines, peintures, apprêts pourtextiles ou dans les désinfectants, cos-métiques, liquides d’embaumement etsolutions de conservation de tissus biologiques.

Au Québec, la valeur d’exposition admissible se situe à 2 ppm (valeur pla-fond). En contact direct avec la peau,cet agent peut entraîner des lésionstelles que des dermatites ou des irri-

tations. Une exposition à une concentration de l’ordre de 0,75 à 1 ppm engendre, comme premiereffet, une irritation des yeux et des voies respiratoires. Dans le casd’une exposition professionnellesur plusieurs années, le formal-déhyde a été relié au cancer durhinopharynx. En considérant les

concentrations en milieu de travail et le nombre de travailleurs exposés, lenombre de cancer du rhinopharynx lié à cette exposition devrait rester très faible.

Tactique de combatNicole Goyer, de l’IRSST, expose lastratégie adoptée : il s’agissait en fait deconcevoir des outils pratiques, orientésvers la prévention. Ainsi, le guide et lesfiches mettent davantage l’accent surl’information utile en ce sens, plutôt quede s’attarder aux données d’exposition,aux normes et aux effets sur la santé,des renseignements disponibles dans lerapport et les annexes de la rechercheinitiale.

Pourquoi un guide et des fiches ?L’information et la formation des tra-vailleurs constituent des éléments cléspour arriver à maîtriser l’exposition àcette substance. Elles concernent tantles dangers du formaldéhyde et ses effets sur la santé, que les sourcesd’émission, les tâches les plus à risque,

les moyens de prévention et les équi-pements de protection individuelle.

Le guide À la fois très technique et bien vulga-risé, le guide rassemble de façon suc-cincte et efficace toute l’information debase concernant le formaldéhyde. Pourles professionnels de la prévention, ilconstitue un outil de travail pratique et un document de référence à jour. Il réfère également à d’autres sourcespertinentes, utiles à ceux qui cherchent de l’information plus poussée. Aux em-ployeurs et aux travailleurs, il offre unportrait complet de la situation, en plusde présenter une information spécifiqueà chaque secteur industriel concerné.

La structure du document permet au lecteur de prendre rapidement connaissance de la situation concernant

à l’IRSST

L’IRSST et ses partenairesviennent de fournir aux entreprisesquébécoises et à leurs travailleurs denouvelles armes pour lutter contre l’exposition au formaldéhyde : un guide de prévention d’application générale et quatre fiches de prévention destinéesà des groupes spécifiques.

Point de départL’étude Impacts d’un abaissement de la valeur d’exposition admissible auformaldéhyde (IRSST, 2004) rassembleune foule de données sur l’expositiondes travailleurs québécois à cette substance. Pour assurer sa diffusion aux travailleurs, les chercheurs ont proposé la rédaction d’un guide et de fiches axés sur la prévention.

ResponsablesNicole Goyer1, de l’IRSST ; DenisBégin, Charles Beaudry, MichèleB o u c h a r d , G a é t a n C a r r i e r ,Jérôme Lavoué, Nolwenn Noiselet Michel Gérin, du Départe-ment de santé environnemen-tale et santé au travail de l’Université de Montréal.

PartenairesTout le personnel des établissementsayant participé au projet initial et plu-sieurs regroupements québécois : Corporation des thanatologues, Asso-ciation des fabricants de meubles, Association de santé et sécurité despâtes et papiers, Association de santé et sécurité des industries forestières et Association de santé et sécurité dusecteur des affaires sociales.

RésultatsUn guide de prévention et quatre fichesvulgarisées (thanatopraxie, fabrica-tion de panneaux de bois, fabrication de meubles en bois et laboratoires depathologie).

Utilisateurs Les intervenants en santé et en sécu-rité du travail, les employeurs et les travailleurs.

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26 Prévention au travail Automne 2007

De nouvelles armes de préventionExposition au formaldéhyde

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le produit, et ce, sous de multiples as-pects : caractéristiques physiques et chi-miques, effets sur la santé, normes envigueur au Canada et ailleurs, premierssecours, ainsi que toute la réglemen-tation applicable, que ce soit pour laprotection de la santé des travailleurs,celle de l’environnement, la sécurité des transports, etc. On y trouve aussides indications concernant la manipu-lation du produit et ce qu’il faut faire en cas de fuite ou de déversement.

La prévention occupe évidemment une place importante. Tout d’abord,comment mesurer les concentrations etévaluer l’exposition ? Ensuite, le guideaborde les moyens à instaurer pour maî-triser l’exposition, en allant de la sourcejusqu’aux travailleurs : substitution duformaldéhyde par des changements deproduits ou de procédés, modificationdes méthodes de travail, ventilation lo-cale (hottes) et générale, équipements de protection individuelle, programmesd’évaluation de l’exposition et formationdes travailleurs.

Finalement, pour chacun des neufsecteurs d’activité économique les plustouchés, le guide offre un résumé des

résultats de la recherche sur l’utili-sation du formaldéhyde et sur l’expo-sition des travailleurs ainsi que desrecommandations plus spécifiques enmatière de prévention.

Les fichesDavantage vulgarisées que le guide, lesfiches visent d’abord la sensibilisation et l’information. Adaptées à chacun dessecteurs visés, elles présentent une in-formation résumée sur le formaldéhydeet ses emplois dans le domaine en ques-tion, expliquent l’exposition, ses dangerset ses effets sur la santé, pour ensuite illustrer et définir les tâches ou acti-vités les plus à risque et les mesures deprévention qu’il est possible d’implan-ter pour maîtriser l’exposition. On ytrouve également des précisions tech-niques sur les équipements de protec-tion individuelle appropriés.

À la fine pointeIssus de la recherche, ces outils sus-citent un grand intérêt, car il s’agit dedocumentation très à jour dans le do-maine. Mme Goyer mentionne à cet effet qu’il existe une autre publicationfrançaise récente sur le sujet, laquelle vaà peu près dans le même sens. Publiésen anglais et en français, et disponiblesgratuitement sur le site Web de l’IRSST,le guide et les fiches s’envolent commedes petits pains. On les télécharge departout dans le monde. Beaucoup desites Internet y font en effet référence,dont ceux des partenaires du projet etl’encyclopédie Wikipédia.

Évolution Le formaldéhyde est une matière toxiqueet fortement réglementée. Considérantaussi le fait que le Centre international

27Automne 2007 Prévention au travail

Pour en savoir plus

GOYER, Nicole,Denis BÉGIN,Charles BEAUDRY,MichèleBOUCHARD,Gaétan CARRIER,Jérôme LAVOUÉ,Nolwenn NOISEL,Michel GÉRIN.Guide de prévention –

Le formaldéhyde en milieu de travail,Guide RG-471, 51 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/RG-471.pdf

Exposition au formaldéhyde en milieu detravail – Fabrication de panneaux de bois,Fiche technique RG1-471, 4 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/RG1-471.pdf

Exposition au formaldéhyde en milieu detravail – Fabrication de meubles en bois,Fiche technique RG2-471, 4 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/RG2-471.pdf

Exposition au formaldéhyde en milieu de travail – Les laboratoires de pathologie,Fiche technique RG3-471, 4 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/RG3-471.pdf

Exposition au formaldéhyde en milieu de travail – La thanatopraxie, Fiche technique RG4-471, 4 pages.

Téléchargeable gratuitement :www.irsst.qc.ca/files/documents/pubIRSST/RG4-471.pdf

de recherche sur le cancer (CIRC) l’aitclassé comme substance cancérogènepour l’humain (en juin 2004), il appert,selon Nicole Goyer, que les entreprisesopteront de plus en plus à l’avenir pourdes produits de substitution ou deschangements de procédés. Elle cite l’exemple d’une entreprise de fabrica-tion de contreplaqués qui utilise main-tenant des colles à base d’extraits desoja, exemptes de formaldéhyde.

Il y a fort à parier que la recherchefuture dans le domaine s’orientera dans cette direction, car les produits desubstitution sont encore peu nombreuxet leurs effets, mal connus. PT

Loraine Pichette

Les 9 secteurs d’activitééconomique les plus concernés• Fabrication de panneaux

agglomérés • Fabrication de produits en bois • Fabrication de meubles en bois • Fabrication de formaldéhyde et

de résines à base de formaldéhyde• Fonderies • Laboratoires de pathologie • Services funéraires• Finition textile • Transformation de matière

plastique

Les fiches présentent de l’informa-

tion résumée sur le formaldéhyde

et son utilisation selon le secteur,

expliquent l’exposition, ses risques

et ses effets sur la santé, pour

ensuite illustrer et définir les tâches

ou les activités les plus à risque et

les moyens à implanter pour

maîtriser l’exposition.

On y trouve également

des précisions techniques

sur les équipements de

protection appropriés.

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Recherche

En 1961, Ferdinand J. Tourangeauest nommé directeur du département. Ilest docteur en médecine et diplômé enhygiène publique. Il développe la re-cherche en mettant sur pied l’Institut de recherche en hygiène industrielle eten pollution de l’air.

L’ingénieur Claude Drouin lui suc-cède en 1965. C’est lui qui développe lesprogrammes de maîtrise et de doctoratdu département. Le premier diplôme demaîtrise est décerné à Jacques Nantel.Ce docteur en médecine vétérinaire devient directeur du département en1969. C’est sous sa direction que celui-ci est rattaché à la faculté de médecinede l’Université de Montréal.

Jules Brodeur, docteur en médecineet en pharmacologie, accède à la direc-tion du département en 1976. Il le re-nomme Département de médecine du

travail et d’hygiène du milieu. Sous son influence, les activités de rechercheen toxicologie industrielle prennent leur essor.

L’adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, en 1979, et lacréation de l’IRSST, en 1980, favorisentle développement de la toxicologie in-dustrielle et de l’hygiène du travail. En1983, le premier diplôme d’études su-périeures spécialisées (DESS) en toxi-cologie est créé.

Jean-Claude Panisset, docteur enmédecine vétérinaire et en pharmaco-logie, est nommé directeur du dépar-tement en 1988. Il crée le DESS enenvironnement et prévention l’annéesuivante. À cette époque, soit au débutdes années 1990, le concept d’analyse de risque se développe.

En 1994, Claude Viau, docteur ensciences médicales (toxicologie indus-trielle), accède à la direction du dépar-tement. Le prix Jules-Brodeur est crééen 1996 et la Chaire en analyse de risquestoxicologiques pour la santé humainevoit le jour en 1999. Le département estrebaptisé Département de santé envi-ronnementale et santé au travail.

En 2002, Michel Gérin, docteur enchimie, est nommé au poste de direc-teur. Avec des collègues du départementet des collaborateurs européens, il pu-blie le manuel Environnement et santépublique en 2003. La même année, la faculté de médecine crée un vice-décanat en charge de la santé publique.Le département se rapproche de l’en-semble des acteurs de la santé publique,qui seront ultimement fédérés en 2007,dans la nouvelle École de santé publique.

En 60 ans, près de 600 étudiants ontété diplômés des programmes d’étudessupérieures spécialisées, de maîtrise et dedoctorat associés au département. PT

Marjolaine Thibeault

à l’IRSST

Nous sommes en 1945. Le Dr Armand Frappier crée l’École d’hy-giène de l’Université de Montréal. Sonobjectif : offrir aux professionnels de la santé la possibilité d’obtenir un di-plôme en hygiène publique. En 1946, le Département d’hygiène des milieuxest fondé. L’année suivante, ThéodoreJoseph Lafrenière s’assied pour la pre-mière fois derrière le bureau du direc-teur du département. Cet ingénieurdétient une maîtrise en génie sanitaire.

Les activités du département sontaxées sur l’enseignement. Les cours quiy sont alors donnés s’inspirent desécoles de santé publique américaines,c’est-à-dire qu’ils sont axés sur la pré-vention. Ils sont conçus pour les méde-cins, les dentistes et les vétérinaires.Plus tard, ils s’adresseront aux inspec-teurs sanitaires.

28 Prévention au travail Automne 2007

Département de santé environnementale et santé au travail de l’Université de Montréal

Mémento de ses 60 ansL’hygiène des milieux. C’est avec cette préoccupation que le Départe-ment de santé environnementale et santé au travail de l’Université de Montréal (DSEST) a été fondé, en 1946. Prévention au travail trace iciles grands traits de l’histoire de ce département dont les changementsde dénomination reflètent les préoccupations des décennies qu’il atraversées et celles des directeurs qui ont orienté ses activités. Dans lachronique Perspectives, en page 46, les volets s’ouvrent plus largementpour parler de ses préoccupations d’hier et d’aujourd’hui.

Pour en savoir plus

GAUMER, Benoît et GeorgesDESROSIERS, avec la collaboration de Jean-Claude DIONNE. Enseignementet recherche en santé publique. L’exemplede la faculté de médecine et de l’Écoled’hygiène de l’Université de Montréal(1911-2006), 276 pages, Les Presses del’Université de Montréal (2007), 34,95$.

Le DSEST consacre une partie de sonsite Web à son histoire : www.mdtrav.umontreal.ca

Dans l’ordre habi-

tuel, Michel Gérin,

directeur du DSEST

depuis 2002, Jules

Brodeur, directeur

de 1976 à 1986, et

Claude Viau, direc-

teur de 1994 à 2002.

Photo prise en 1990,

dans les laboratoires

du département.

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29Automne 2007 Prévention au travail 29

Alexandre Sasseville

Centre de recherche de l’Hôpital Robert-Giffard

Pallier le manque de lumièrechez les travailleurs de nuit ?

Boursier

avec un pic de sensibilité se situant au-tour de 460 nanomètres (nm). Étantdonné que la lumière blanche — émisepar le soleil, une ampoule ou un néon— ne contient que 20% de bleu, elledoit d’être très intense afin d’induireune réponse biologique optimale.Toutefois, cette intensité entraîne un

éclairage global accru. Par contre, si l’on concentre l’énergie lumineuse dans le spectre bleu-vert — à l’aidede néons spéciaux aménagés au-dessus de la surface de travail —, il devient possible de stimuler l’horloge biologique tout en maintenant un niveau d’éclairage normal. Et à la fin du quart de travail de nuit, on rem-place cet éclairage d’appoint par des lunettes à lentillesorangées qui permettent de couper la région bleu-vert du spectre lumineux. Le travailleur de nuit peut alorsporter ces lunettes pendant son retour à la maison, le matin, et effectuer une entrée en douceur dans un crépuscule artificiel en toute sécurité.

Afin d’évaluer l’efficacité de l’application d’une stra-tégie d’exposition à la lumière bleu-vert la nuit et au portde lunettes à lentilles orangées le jour pour améliorerl’adaptation au travail nocturne, Alexandre Sasseville aexpérimenté son approche auprès des travailleurs de nuit d’une usine de sciage et de rabotage du Lac-Saint-Jean. « Dans le fond, il s’agissait d’améliorer la qualitéde vie des travailleurs et d’adapter leur vigilance. Nousavons eu des résultats intéressants. Ainsi, les travail-leurs de nuit qui ont participé à l’expérience ont vu leurvigilance se rétablir à un niveau de jour après trois nuits de travail », conclut Alexandre Sasseville.

Les prochaines étapes de ce projet vont inclure uneétude en simulateur de conduite afin de déterminer le degré de vigilance des travailleurs pendant leur retour àla maison. PT

Benoit Fradette

Baccalauréat en biologie médicale de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) en poche, Alexandre Sasseville entreprend des études demaîtrise, puis un doctorat en neuroscience à l’Univer-sité Laval, pour lequel il reçoit d’ailleurs une bourse de l’IRSST. Rapidement, il s’intéresse aux rythmes cir-cadiens, à la luminothérapie et aux troubles du som-meil chez les travailleurs de nuit, dans la perspectived’améliorer leur qualité de vie.

Modifier l’environnement lumineux ?Il est maintenant démontré que les travailleurs de nuitéprouvent des troubles du sommeil le jour et de vigilancela nuit. Or, ces problèmes d’adaptation sont causés parleur horloge biologique, qui demeure synchronisée à un horaire diurne. « Toutefois, si l’on change l’environ-nement lumineux, l’horloge biologique va s’adapter,comme lors d’un décalage horaire », précise AlexandreSasseville. En effet, comme elle se synchronise avec le cycle lumière-obscurité environnemental, une solutionconsisterait à inverser ce cycle de façon artificielle, en exposant le travailleur à plus de lumière la nuit, tout en bloquant la lumière naturelle le jour. Toutefois, l’illu-mination nécessaire (>1000 lux) à cette resynchronisa-tion artificielle n’est pas applicable en milieu de travail.De plus, le blocage de la lumière du jour représente un problème quant à la conduite automobile sécuritaire.Alors, que faire? Alexandre Sasseville s’est penché sur leproblème.

Agir sur les longueurs d’onde« Des recherches récentes, en 2001, ont démontré quel’horloge biologique était très sensible à certaines lon-gueurs d’onde et que si l’on agit seulement sur celles-ci,on peut intervenir sur l’horloge biologique sans trop compromettre la vision », précise Alexandre Sasseville.Ainsi, l’horloge biologique est sensible à certaines por-tions du spectre lumineux, soit les lumières bleue et verte,

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Le programme de bourses de l’IRSST

Alexandre Sasseville est un des étudiants qui bénéficient duprogramme de bourses d’études supérieures de l’IRSST. Celui-cis’adresse à des candidats de 2e cycle, de 3e cycle ou de niveaupostdoctoral dont le programme de recherche porte spécifique-ment sur la prévention des accidents du travail et des maladiesprofessionnelles ou sur la réadaptation des travailleurs qui ensont victimes.

Pour obtenir des informations sur le programme de boursesde l’IRSST, on peut téléphoner au 514 288-1551, écrire à[email protected] ou visiter le site www.irsst.qc.ca.

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Force et mobilité du poucechez le travailleur avec unemaladie de De Quervain :évaluation et impact sur la performance de la mainBOURBONNAIS, Daniel, FrancePIOTTE, Nancy FORGET, EmmaBESTAVEN, Patrick HARRIS,Katia FOURNIER, JoséeARSENAULT, Gina Bravo,Rapport R-493, 64 pages, 8,48 $.

Les symptômes de la maladiede De Quervain sont une dou-leur importante ainsi qu’unediminution de la force et de lamobilité articulaire du pouce et du poignet. Ils sont souventassociés au travail répétitif.

Les chercheurs ont carac-térisé la douleur, les déficits deforce et de mobilité ainsi que lacapacité fonctionnelle chez dessujets en santé et chez d’autresatteints de la maladie de DeQuervain en utilisant des outilscliniques et expérimentaux. Les résultats indiquent que lesmesures de mobilité et de forcedu pouce symptomatique sontdiminuées par rapport à la

30 Prévention au travail Automne 2007

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Toutes ces publications sontdisponibles gratuitementen version PDF dans notresite Web. Elles peuventaussi être commandées parla poste. Les prix indiquéscomprennent la taxe et lesfrais d’envoi.

Nouvellespublications

www.irsst.qc.caCliquez recherche

Guide de prévention Le travail de manutention et le service à la clientèledans les magasins-entrepôts ST-VINCENT, Marie, DenysDENIS, Maud GONELLA,Roselyne TRUDEAU, Guide RG-484, 40 pages, 15 $.

En plus de conseils pratiques,ce guide de prévention sur letravail de manutention et le service à la clientèle dans lesmagasins-entrepôts offre des solutions faciles pour mieuxprévenir les accidents liés à cestâches et les maux de dos qui y sont associés. Ce documents’adresse principalement auxmanutentionnaires et auxvendeurs. Il contient une listede vérification pour repérer lesproblèmes, six fiches de solu-tions et une grille d’évaluation.

Rapport d’activité 2006L’IRSST pour une rechercheporteuse de changementsDirection des communications,24 pages, gratuit.

Par différents exemples, le Rap-port d’activité 2006 de l’IRSSTdémontre les résultats et les retombées que l’organisation aobtenus pendant l’année. Il faitétat des indicateurs retenuspour apprécier sa production et fournit des données exacteset fiables sur ses résultats. Ilcontient également un calendrierrésumant les principales acti-vités de l’Institut et de son personnel, et ce, autant sur la scène locale et nationalequ’internationale. On y trouve,comme dans les éditions précé-dentes, la liste des publicationsscientifiques de l’année.

Marjolaine Thibeault

Sources de données sur les conditions de travail en lien avec la santé et la sécurité du travailDocument I – Synthèse DUGUAY, Patrice, PaulMASSICOTTE, Jean-FrançoisGODIN, François HÉBERT,Michèle GERVAIS, Rapport R-495, 59 pages, 8,48 $.

Sources de données sur les conditions de travailen lien avec la santé et la sécurité du travail Document II – RépertoireRapport R-496, 170 pages, 15,90 $.

Les auteurs ont répertorié et examiné 20 sources de donnéespubliques et parapubliques duCanada, des États-Unis et del’Europe pouvant servir à établirdes liens entre des conditionsde travail et des atteintes à lasanté ou à la sécurité des tra-vailleurs.

L’exploitation des enquêtesrépertoriées peut apporter unnouvel éclairage sur les particu-larités du Québec, une meilleurecompréhension des enjeux communs aux pays industria-lisés, un enrichissement de laréflexion sur les problématiquesde recherche en matière de lésions professionnelles, ainsiqu’une contribution à l’élabora-tion d’indicateurs pertinents età une vision prospective de larecherche en santé et en sécu-rité du travail (SST).

Les résultats de cette recher-che sont présentés dans deuxdocuments. Le premier offreune synthèse des conditions detravail abordées par les enquêtesinventoriées. Le second réper-torie les sources de données etcontient, pour chacune d’elles,une fiche descriptive et unegrille des conditions de travailcouvertes. L’information estprincipalement destinée auxchercheurs et aux intervenantsen SST québécois.

main saine, mais aussi par rap-port à la main asymptomatique.Par ailleurs, les analyses ontpermis de proposer un modèlesuggérant que la douleur causeune diminution de la mobilitéet de la force de la main et quece sont ces deux variables quicontribuent indépendamment à diminuer le rendement dumembre supérieur. Cette étudemet en évidence que la force, lamobilité et la douleur sont desvariables pertinentes à la mesurede résultas chez la populationatteinte de cette maladie.

Surveillance de l’asthmeprofessionnel chez destravailleurs dans des secteursà risqueGAUTRIN, Denyse, Jean-LucMALO, Claire INFANTE-RIVARD,Rapport R-494, 57 pages, 8,48 $.

L’asthme professionnel est lamaladie respiratoire profession-nelle la plus fréquemment re-connue par la CSST. Au Québec,60 nouveaux cas sont indemni-sés annuellement, dont la moitiéchez de jeunes travailleurs.Dans certains secteurs indus-triels, il s’écoule moins de cinqans entre le début de l’exposi-tion et l’apparition des premierssymptômes.

Près de 400 travailleurs ayantparticipé à une étude antérieuresur les apprentis ont collaboréà la présente activité. Les au-teurs ont cherché à caractériserl’histoire naturelle de l’asthmeprofessionnel. Pour ce faire, ilsont suivi le développement desmanifestations intermédiairesconduisant à l’apparition del’asthme professionnel probable,soit la sensibilisation allergiquespécifique aux animaux de labo-ratoire, aux farines et au latex,selon la formation initiale destravailleurs participants, lessymptômes respiratoires au travail et l’hyperréactivité desbronches. Les connaissances ré-sultant de cette étude pourrontêtre utiles pour améliorer laformation offerte aux apprentissur les risques de maladie etd’inaptitude associés à l’exposi-tion à des allergènes dans leslieux de travail de la professionqu’ils ont choisie et sur les me-sures à prendre en matière deprévention.

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31Automne 2007 Prévention au travail

Recherches en cours

Comparaison de deuxmodèles biomécaniquesarticulaires dans l’évaluationdu chargement lombaire(099-668)Aujourd’hui encore, les risquesde blessures au dos au cours du travail restent élevés. Or, ceslésions ont des conséquencesgraves pour les travailleurs etconstituent un fardeau écono-mique pour les entreprises et la société en général. Pour faireune évaluation précise des risquesdans une perspective de préven-tion, on a recours à des modèlesbiomécaniques articulaires capa-bles d’estimer les charges sur lestissus, sauf que ceux qui existentproduisent des résultats variables.Cette recherche consiste à com-parer deux de ces modèles, puisà améliorer leur validité et leurapplicabilité. Un d’entre eux ser-vira à une autre étude compa-rant les risques de blessureschez les manutentionnaires experts et novices. Les résultats de cette activité permettront de mieux quantifier l’intensitédes charges sur les tissus demanière à réduire ces risques.

Équipe de recherche : AndréPlamondon, IRSST ; AboulfazlShirazi-Adl, École polytechniquede Montréal ; Denis Gagnon,Université de Sherbrooke

AccidentsLa transmission des savoirsde métier et de prudence parles travailleurs expérimentés :comment soutenir cetteapproche dynamique deformation dans les milieuxde travail(099-591)Une étude a démontré que lesavoir d’usineurs et de cuisiniersexpérimentés constitue une ri-chesse transmissible qui favorisel’intégration et le maintien enemploi de travailleurs moins exercés ainsi que leur santé et

leur sécurité. Cette rechercheconsiste à déterminer les condi-tions propices à la transmissiondes savoirs de prudence de quatre métiers et posant desrisques divers, soit auxiliaire familiale et sociale, cuisinierd’établissement, technicien decinéma et infirmière de soins àdomicile. Les résultats anticipéscontribueront à la recherche destratégies optimales de forma-tion continue en milieu de tra-vail et aux efforts de préventiondes lésions professionnelles que mènent des partenaires del’Institut. Le Fonds national deformation de la main-d’œuvred’Emploi-Québec contribue financièrement à cette étude.

Équipe de recherche : EstherCloutier et Élise Ledoux, IRSST ;Pierre-Sébastien Fournier,Université Laval

Substances chimiques et agents biologiques Évaluation de l’exposition destravailleurs aux isocyanatesdans le secteur de la construc-tion : prévention du risqueassocié au diisocyanate-4,4’de MDI lors de la pulvérisa-tion de mousse rigide à basede polyuréthane dans lesecteur de la construction(099-052)Les isocyanates sont la princi-pale cause des cas d’asthme pro-fessionnel. Une étude récente del’IRSST, subventionnée par l’Ins-titut international sur les isocya-nates, révèle que la pulvérisationde mousse isolante à base de po-lyuréthane, couramment utiliséedans la construction résidentielle,peut générer des concentrationsélevées de l’isocyanate MDI. Mêmesi les travailleurs qui exercent cemétier reçoivent une formationrigoureuse, rien n’indique queles mesures de sécurité et lespratiques de travail prescritessont respectées intégralement

sur les chantiers, tant en ce quiconcerne le choix judicieux deséquipements de protection queleur port. Les travailleurs sontainsi exposés aux isocyanates etpeuvent y être sensibilisés. Larecherche investiguera les façonsde faire en cours sur les chantiersselon les tâches exécutées parces travailleurs, ce qui permettranotamment de documenter lesbonnes pratiques de travail re-liées à ce procédé. Les résultatspermettront de soutenir les tra-vaux du Programme provincialsur les isocyanates pour sensibi-liser les travailleurs et les don-neurs d’ouvrage aux niveaux deconcentrations de MDI et auxrisques que présentent les opéra-tions de pulvérisation et d’entre-tien des équipements utilisés àcet effet.

Responsable : Brigitte Roberge,IRSST

Nanoparticules – Situationactuelle et pistes de recherche(099-645)Avec l’émergence des nanotech-nologies et la croissance qu’onleur prédit, il s’avère indispen-sable d’étudier ce domaine, puis-qu’on connaît mal la toxicité des nanoparticules et l’efficacitédes moyens pour les contenir.Cette activité, qui constitue labase d’une programmation derecherche intégrée sur les nano-technologies, permettra de faireune revue de la littérature selonune approche multidisciplinaire(toxicologie, épidémiologie, mé-trologie, équipements de protec-tion, comportement aérauliqueet ventilation), ainsi qu’un bilandes priorités et des orientationsscientifiques en santé et en sécu-rité à l’échelle canadienne et in-ternationale. Il s’agit de proposerune programmation de recherchesur les nanoparticules spécifiqueau contexte québécois.

Équipe de recherche : GinetteTruchon et Yves Cloutier, IRSST ;Louis Dufresne, École de techno-logie supérieure ; Denyse Gautrin,Hôpital du Sacré-Cœur ; ClaudeEmond, IRSST ; Karim Maghni,Université de Montréal ; AliBahloul, IRSST ; Stéphane Hallé,École de technologie supérieure ;Jaime Lara, IRSST ; Robert Tardif,Université de Montréal

Claire Thivierge

Troubles musculo-squelettiquesIntervention pour la préven-tion des TMS : mesure del’exposition aux facteurs derisque, aspects économiqueset amélioration continue(099-468)Les troubles musculo-squelettiques(TMS) ont de graves consé-quences personnelles, sociales et économiques, car ils nuisent àla qualité de vie des travailleurstouchés et à la productivité desmilieux de travail. Bien que laréduction de l’exposition auxfacteurs de risque constitue lameilleure prévention, on connaîtmal les façons et les outils lesplus appropriés pour intervenirà cet égard. Les chercheursferont un suivi rigoureux et unedescription détaillée des inter-ventions de prévention des TMSmenées dans le contexte de l’implantation d’un programmed’amélioration continue, unecomparaison de 10 outils etmoyens pour évaluer les facteursde risque et l’essai d’une mé-thode d’évaluation économiquedes interventions réalisées. Cetteétude permettra de déterminersi de telles interventions se traduisent par une réduction significative des risques de TMSet par un avantage économiquepour les entreprises. Les inter-venants pourront ainsi optimiserleurs stratégies de prévention et intégrer les aspects de la pro-ductivité et de la qualité aux ac-tions visant à préserver la santéet la sécurité au travail.

Équipe de recherche : DanielImbeau, École polytechnique deMontréal ; Iuliana Nastasia, IRSST ;Nathalie de Marcellis-Warin, Écolepolytechnique de Montréal

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32 Prévention au travail Automne 2007

Que s’est-il passé ?Le 29 mai 2006, une belle journée de

printemps s’annonce. Le temps est dé-gagé, il y a très peu de vent et il fait 26 oC. On doit laver les vitres d’un im-meuble de 48 étages de la métropole,qui comporte plusieurs blocs en retraitde différentes hauteurs. Deux travail-leurs se rendent sur le toit du 16e étage.Ils suspendent la plateforme aux bos-soirs (potences métalliques amovibles)avec les câbles d’acier. Ils attachentleurs cordes d’assurance aux pointsd’ancrage à la base des bossoirs. Tousdeux portent des harnais de sécurité liés aux cordons d’assujettissement mu-nis d’absorbeurs d’énergie. Toutefois,comme ils ne trouvent pas les coulis-seaux, ils font des boucles nouées tousles cinq à dix mètres sur les cordes d’as-surance pour s’attacher. Ils accèdent à la plateforme et commencent leurboulot. Le travail avance rondement. Endébut d’après-midi, ils terminent unedescente à la hauteur du quatrièmeétage et amorcent la montée vers le toit.À ce moment, les travailleurs sont at-tachés à des boucles situées plusieursmètres plus bas que la plateforme. Lecâble d’acier refuse d’avancer dans letreuil de droite. Un des deux travailleursappelle le contremaître par radio. Cedernier fait quelques vérifications et assure aux travailleurs qu’il n’y a au-cun problème électrique. Il appelle alors la firme d’entretien du matériel

de lavage de vitres et l’employeur des travailleurs. Pendant ce temps, les tra-vailleurs sont toujours immobilisés etessaient en vain d’actionner le treuil. Aubout de quelques minutes, ils remar-quent que le câble d’acier qui sort duhaut du treuil est effilé. Peu de tempsaprès, il se rompt et la plateforme bas-cule. Les deux travailleurs tombent… desept à huit mètres. Leur chute s’arrêtesur un auvent deux étages plus bas.

Qu’aurait-il fallu faire ?Quand il y a blocage, l’utilisation

du treuil entraîne la rupture du câbled’acier. Les tentatives pour faire monterou descendre le treuil lorsque le câblen’avance plus peuvent causer des dom-mages considérables au matériel et s’avérer dangereuses pour les travail-leurs. Un accident similaire est survenuen 2004 et la rupture du câble a été at-tribuée au frottement du mécanisme interne de levage au moment où on aactivé les commandes de marche/arrêt.En cas de blocage, les manœuvres dutreuil doivent être arrêtées jusqu’à cequ’une personne qualifiée ait inspecté

le treuil, identifié la cause du blocage et que les mesures appropriées aient été prises.

Le Règlement sur la santé et la sécu-rité du travail prévoit que dans le casd’un travail en hauteur sur une pla-teforme suspendue par deux câblesd’acier, les dispositifs de protectioncomprennent le port d’un harnais desécurité relié à un cordon d’assujettis-sement muni d’un absorbeur d’éner-gie, ancré à la corde d’assurance à l’aide d’un coulisseau. En cas de chute,le coulisseau se bloque et limite ainsi la descente.

Les travailleurs doivent recevoir uneformation complète sur les risques d’uti-lisation du treuil et sur les dispositifs deprotection contre les chutes. PT

Julie Mélançon

Notre personne-ressource : André Turcot, ingé-nieur, de la Direction de la prévention-inspectionde la CSST.

Les accidentsnous parlent

Deux travailleurslavent les vitresextérieures d’un immeuble enhauteur, à Montréal.Tout à coup…

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Voltige urbaine

Pour en savoir plus

Laver les vitres en toute sécurité, Guide,DC 200-2130.

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33Automne 2007 Prévention au travail

▲ ■ La raison des gestesFormation des sauveteurs secouristes du travailCote DV-000114 – Durée 18 minutes

Ce film a pour objet d’aider les secouristes du travail à mieuxcomprendre les phénomènes physiologiques qui se pro-duisent pendant une action de secourisme. Ainsi, dans uncontexte futuriste, qui n’est pas sans rappeler l’univers dujeu vidéo, une animatrice répond à une vingtaine de ques-tions. Pourquoi laisser un corps étranger dans une plaie ?Pourquoi de l’eau sur les brûlures? Pourquoi ne pas dé-placer la victime d’une fracture ? Pourquoi surélever unmembre qui saigne ? Pourquoi la défibrillation ventricu-laire? Les réponses sont simples et concises. Elles sont sou-tenues par des démonstrations en trois dimensions quipermettent de visualiser les manifestations d’une brûlure,d’un étouffement, d’une perte de conscience, etc. Des ana-logies simples facilitent la compréhension des mécanismesen jeu. Par exemple, un ensemble de balance et de poidspour représenter la glotte et la langue, des pots à la placedes poumons, un cœur très symbolisé, etc.

Ce film a été conçu pour projection dans le cadre d’uneformation. Les séquences ne sont pas destinées à être dif-fusées en bloc, mais au gré des besoins du formateur. Unguide accompagne le DVD. Une production de l’Institut national de recherche et de sécurité.

● Se donner corps et âmeCote VC-001799 – Durée 42 minutes

De plus en plus de travailleurs et travailleuses souffrent d’épui-sement professionnel, de harcèlement psychologique, de pro-blèmes de santé mentale et doivent s’absenter pendant delongues périodes. Des victimes d’épuisement et des profes-sionnels préoccupés par la situation se penchent sur la ques-tion. Parmi eux, le Dr Serge Marquis, médecin de famille desentreprises, Estelle Morin, professeure à HEC Montréal et Angelo Soares, professeur à l’UQAM. Les volets abordés ?L’alourdissement de la charge de travail dans les secteurs pu-blic et privé, les difficultés auxquelles font face les travailleursautonomes, les défis des travailleurs de métiers de service etles possibilités de solution. Ainsi, selon Mme Morin, pour avoirun sens, le travail doit répondre à six facteurs essentiels : ildoit être utile, reconnu, ne pas poser de problème d’éthique.En outre, le plaisir au travail doit être au rendez-vous, les rela-tions satisfaisantes et le travailleur doit pouvoir faire preuved’autonomie. Cette vidéo a été produite par les Productionsde la Manivelle, en collaboration avec Vidéo Femmes.

Santéet sécurité en images

● Information grand public▲ Information spécialisée■ Avec document ou guide d’accompagnement

Modalités d’emprunt à l’audiovidéothèque de la CSST

Les documents annoncés peuvent être empruntés gratuite-ment à l'audiovidéothèque de la CSST. La durée du prêt estd’un mois. L'emprunteur peut passer prendre les documentsou les recevoir par courrier. La CSST paie les frais d’expédition,mais les frais de retour sont à la charge de l’emprunteur. Levisionnement peut aussi se faire sur place.

Vous pouvez communiquer avec nous du lundi au vendredi,de 8 h 30 à 16 h 30.

1199, rue De Bleury, 4e étage, Montréal (Québec) H3B 3J1Tél. 514 906-3760 ou 1 888 873-3160 • Téléc. 514 906-3024Courriel : [email protected] Web : www.centredoc.csst.qc.ca

▲ ■ La surdité causée par le bruit nous suit partoutCote DV-000125 – Durée 25 minutes

Ce DVD a été conçu pour faire connaître la surdité profes-sionnelle et ses conséquences aux employeurs et aux travail-leurs en milieu bruyant. D’entrée de jeu, il met en scène unautomobiliste qui se fait arrêter sur la voie publique. Et faitvivre au spectateur l’expérience d’une surdité professionnelle.En effet, la voix de la policière est celle entendue par une personne atteinte, tout juste indemnisable par la CSST. En-suite, une série de témoignages de victimes de surdité aussi bien que de leur conjointe et de leurs enfants, expliquent lesproblèmes vécus sur le triple plan professionnel, personnel et familial. Plusieurs témoins partagent également les diffé-rentes stratégies qu’ils utilisent pour faciliter les commu-nications et améliorer leur qualité de vie. Finalement, trois mises en contexte sont présentées : pendant une pause, uneséance de formation et une conversation téléphonique, toutesmenées dans le bruit. Chacune d’elles illustre une situation decommunication inefficace auprès des personnes atteintes desurdité professionnelle, suivie de la même situation dans laquelle on a eu recours, cette fois, à des moyens efficaces decommunication.

Ce DVD peut être présenté dans le cadre d’une formationou pendant une séance d’information. Un guide l’accom-pagne. Une production du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. PT

Julie Mélançon

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À moins d’être rangée dans uncontenant scellé résistant à la perfora-tion, une seringue ou une aiguille usa-gée qui traîne est un danger potentiel.Quand on sait que les Québécois uti-lisent chaque année plusieurs dizainesde millions de seringues ou d’aiguilleset qu’une partie d’entre elles sont aban-données dans des endroits de plus enplus inusités, on comprend pourquoi le risque de piqûre accidentelle est omniprésent.

Et de fait, des centaines depersonnes se piquent involon-tairement chaque année, dontdes travailleurs de divers mi-lieux. Entre 1998 et 2002, plusdu tiers des piqûres acciden-telles en milieu de travail onteu lieu en dehors des hôpitaux,des CLSC, des cliniques, etc.En d’autres mots, à des en-droits où on ne s’attend pas àtomber sur une seringue.

Le nombre de personnes de-vant s’injecter à la maison in-suline, épinéphrine, vitamines,antibiotiques ou qui sont endialyse, a explosé depuis le vi-rage ambulatoire. Une bonnepartie des seringues et des ai-guilles usagées prennent toutsimplement le chemin des or-dures ménagères ou parfois dubac de recyclage !

En toute logique, le nerf dela guerre, c’est donc de distri-buer gratuitement un contenantde sécurité à toute personnefaisant un usage domestique de seringues ou d’aiguilles. Auxyeux des spécialistes, une tellepratique facilite et encourage la récupération. « Pour que çafonctionne, il faut toutefoiss’assurer que le service soit

accessible », croit Hélène Gilbert, agentede recherche et auteure du rapport produit par le groupe de travail. C’estpourquoi des contenants sont mainte-nant disponibles, sans frais, dans lespharmacies et les CLSC.

Tout utilisateur de seringues ou d’ai-guilles à des fins domestiques, peu im-porte la raison pour laquelle il en abesoin, peut donc obtenir gratuitementun contenant vide, qu’il rapportera rem-pli au même endroit pour en recevoirun autre.

La première fois,on lui explique com-ment utiliser le conte-nant, puis commentle fermer une foisplein. On lui remetaussi un dépliant in-titulé Votre contenantde seringues et d’ai-guilles usagées ; moded’emploi, produit parle ministère de laSanté et des Servicessociaux (MSSS).

« Il faudra que la présence des contenants de seringues usagées dansles lieux publics devienne aussi natu-relle que le sont les cendriers pour les mégots de cigarettes », soutientHélène Gilbert. Le plan d’action pré-voit d’ailleurs, à moyen terme, quedivers endroits publics soient munis decontenants de sécurité : gares, hôtels,centres commerciaux, etc., afin que toututilisateur puisse trouver facilement àproximité un récipient approprié oùranger sa seringue.

1. Groupe de travail sur la récupé-ration des seringues usagées auQuébec, La récupération des seringueset des aiguilles usagées : une respon-sabilité à partager, ministère de laSanté et des Services sociaux, 2005,124 p.

34 Prévention au travail Automne 2007

Un ambitieux plan de récupération des seringues usagées

S’il y a moins de seringues et d’aiguilles abandonnées aupetit bonheur la chance, moins de personnes, dont destravailleurs, se piqueront par accident. C’est du moins lepari qu’a fait le Groupe de travail sur la récupération desseringues usagées au Québec. Formé de spécialistes en santépublique, le groupe a trimé durant un an et demi pourlivrer, fin octobre 2004, un ambitieux plan de récupérationdes seringues et des aiguilles usagées1, qui fait appel à tousles Québécois. Grâce au travail de mobilisation d’un réseaude responsables régionaux, les premières mesures sontentrées en vigueur le 1er juin 2006. Piste encore chaude.

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Par Guy Sabourin

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Un changement de mentalité estaussi souhaitable. « Comme citoyen, ilfaut que nous cessions de nous deman-der qui a utilisé la seringue et à quellefin, bref qu’on laisse tomber les préju-gés, insiste Mme Gilbert. Ce qui importemaintenant, c’est que la seringue soitconvenablement récupérée et éliminée. »

Qui se pique ?Les travailleurs de la santé produisentbeaucoup de déchets biomédicaux pi-quants et tranchants. Ils risquent donc,plus que toute autre personne, de se piquer en travaillant. Tout le personnelde la santé applique d’ailleurs des me-sures de prévention. Le milieu disposeégalement de plans post-exposition et a été sensibilisé au problème. Lespoliciers qui peuvent, lorsqu’ils pro-cèdent à une fouille, tomber sur uneseringue enfouie au fond d’une poche,sont eux aussi en général très bien informés.

Viser plus largeCe sont surtout d’autres types de travail-leurs qu’il faut maintenant toucher.

Les employés des bars, des restau-rants, des avions, des gares, descentres sportifs, du métro, des autobus et des hôtels. Tous ces travailleurs sont susceptibles detrouver des seringues usagées surle plancher ou dans les poubellesde leurs milieux respectifs.

Mais la liste est loin d’être com-plète. Il y a encore les éboueurs,les éducatrices en garderie, les en-seignants, les pompiers, les tra-vailleurs municipaux chargés del’entretien des rues, des parcs etdes égouts. Les travailleurs del’électricité dans les puits d’accès,les secouristes, les cheminots, lesgardiens de prison, les travailleursdes centres de tri et les postiers.

Régulièrement, des seringuessont abandonnées dans les drapsdes chambres d’hôtel, dans lesboîtes aux lettres, sur les ban-quettes des autobus, dans les buis-

sons des parcs, les toilettes d’un avion,les matières récupérables des centres detri, etc. Et ce ne sont pas toujours lesseringues d’utilisateurs de drogues in-jectables, tant s’en faut. En fait, la listedes travailleurs exposés s’allonge sanscesse.

C’est pourquoi le groupe de travailrecommande que le MSSS et la CSSTunissent leurs efforts pour informer etformer plusieurs catégories de travail-leurs qui, au départ, ne sont pas direc-tement touchés par les seringues surleur lieu de travail.

Les routes du groupe de travail et dela CSST se sont justement croisées au

printemps 2006, peu de temps avant lamise en œuvre du programme de ré-cupération des seringues usagées. LaCSST a participé à ce programme enélaborant un message de préventionpour informer les travailleurs concernéspar la récupération, l’entreposage et letransport de seringues et d’aiguilles usagées.

Les utilisateurs professionnels ontaussi besoin d’être sensibilisés : méde-cins, dentistes, acupuncteurs, thana-tologues, vétérinaires, personnel descentres de recherche, des collectes desang, des services médicaux d’entre-prise, électrolystes, tatoueurs, perceurs,etc. Ils seront donc également invités àparticiper aux efforts de récupération.

« À l’intention de tout ce monde, etconjointement avec le MSSS, la CSST a rapidement produit du matériel desensibilisation, explique Jules Turcot,chargé de projet à la Direction de la prévention-inspection de la CSST ; notamment, une fiche intitulée Que fairelors d’une exposition au sang?, actuelle-ment distribuée dans tous les milieuxconcernés.

Les instigateurs du programme neveulent pas que les risques, qui seraientdisparus pour certains types de travail-leurs, soient transférés à ceux de toute

35Automne 2007 Prévention au travail

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Quelques chiffres Entre 1998 et 2003, la CSST a indem-nisé 1 397 travailleurs du secteur de la santé qui se sont accidentellementpiqués au travail et 759 travailleursd’autres milieux. Débours moyens dela CSST : environ 1 550 $ par cas. Totalapproximatif de la facture pour ces années : 3 355 000 $.

Mentionnons que le nombre de cas de piqûres en dehors des milieuxde la santé a doublé en cinq ans et continue d’augmenter chaque année.Le plan de récupération des seringuesusagées arrive donc à point nommé.

Hélène Gilbert, responsable

de l’implantation du Système

intégré de récupération des

seringues et des aiguilles usa-

gées au MSSS, montre le type de

contenant remis aux utilisateurs

par le personnel de la pharmacie

Jean Coutu Pierrot Lebrun.

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la chaîne de récupération et d’élimina-tion, quand les contenants de sécuritéseront passés dans les mœurs. C’estpourquoi la CSST et le MSSS ont éla-boré des mesures de prévention et desoutils de sensibilisation destinés auxtravailleuses et travailleurs concernéspar la récupération, l’entreposage et letransport des seringues et des aiguillesusagées. Entre autres,une affiche : Attention !Seringues et aiguillesusagées ; lorsque vousavez à les récupérer, à les entreposer, à lestransporter, soyez pru-dents pour éviter les accidents. Et, plus ré-cemment, une bro-chure destinée auxenfants.

Des services de soutienSe piquer par accidentest source d’anxiété.Sera-t-on infecté ounon, et par quoi ? Pouruniformiser la prise encharge des personnesexposées et les soute-nir pendant le proces-sus d’évaluation et desuivi, l’équipe de santéau travail de la Di-rection de la santé pu-blique de Montréal-Centre, en colla-boration avec l’Hôpital Saint-Luc duCentre hospitalier de l’Université deMontréal (CHUM), a mis sur pied uncentre de référence et de prophylaxiepost-exposition (PPE) qui couvre le ter-ritoire de Montréal. Parfois, le centrereçoit aussi des travailleurs de la Mon-térégie. La région de Laval, pour sa

part, a récemment mis sur pied un centre de référence et de PPE.

Active depuis 2000, l’équipe duCHUM-Saint-Luc traite environ 90 per-sonnes par mois. Les urgences des hô-pitaux du Québec connaissent aussi lamarche à suivre et appellent parfois au PPE du CHUM-Saint-Luc pour uncomplément d’information. L’équipereçoit également des coups de fil du

personnel des bureauxde santé qui suiventles travailleurs exposés.

Le suivi« Il faut agir le plusvite possible, idéale-ment dans les deux àquatre heures suivantl’accident », expliquela Dre Anne Bruneau,urgentologue et direc-trice du centre PPE du CHUM-Saint-Luc.Dès que la personne seprésente aux urgences,elle est examinée enpriorité par le méde-cin de service, qui dé-termine le degré derisque. Le suivi est as-suré dans les jourssuivants par l’équipede PPE et le traite-ment sera adapté enfonction de l’évalua-tion la plus juste pos-

sible du risque. Ce peut être un vaccins’il y a risque d’hépatite B, une injec-tion, des médicaments, voire l’ordon-nance d’antirétroviraux pour diminuerle risque de transmission du VIH (bi ou trithérapie) dans les rares cas où ily a risque de transmission.

« Nous devons aussi montrer à lapersonne comment éviter les risques

de transmission aux membres de sa famille et à ses proches, ajoute la Dre Bruneau. Bien entendu, le psycho-logue de l’équipe fournit également unsoutien psychologique à tous ceux etcelles qui en éprouvent le besoin. »

L’équipe soignante revoit systéma-tiquement la personne dans les joursqui suivent l’accident. « Nous avonsalors complété l’évaluation du risque etnous décidons, par exemple, si nouscessons ou poursuivons la médicationainsi que de la marche à suivre pourl’avenir. »

Le suivi se poursuit sur une périodede six mois. Il sera plus ou moins intenseselon le risque associé à l’exposition etles traitements préventifs adoptés.

« On ne déplore à ce jour aucun casd’infection à la suite d’une piqûre d’ai-guille ou de seringue laissées dans l’en-vironnement, indique la Dre Bruneau. Ce qui ne nous empêche pas d’agir.Nous prélevons un échantillon san-guin au “ temps zéro ”, pour être enmesure de le comparer à d’autres pré-lèvements faits dans les semaines et les mois ultérieurs. Dans tous ces cas, nous suivons le patient pendant aumoins six mois. À ce jour, personne n’a encore contracté le VIH ou une hé-patite. » Au départ, le risque pour latransmission du VIH est faible. Et lestraitements préventifs peuvent dimi-nuer le risque d’environ 89 %. Pour ce qui est de l’hépatite B, il y a la vac-cination.

La clinique PPE fournit ses servicesaux travailleuses et travailleurs ainsiqu’aux victimes adressées par l’IVAC.Quand il s’agit d’une personne qui s’est piquée au travail, l’accident estdéclaré à la CSST, qui rembourse lesfrais engagés. PT

36 Prévention au travail Automne 2007

Pour en savoir plus

www.msss.gouv.qc.ca/seringues

La récupération des seringues et des aiguilles usagées : une responsabilité àpartager – Rapport et recommandationsdu Groupe de travail sur la récupérationdes seringues usagées au Québec, Santé et Service sociaux Québec.

À l’intention des travailleuses et des travailleurs concernés par la récupéra-tion, l’entreposage et le transport desseringues et des aiguilles usagées – Pour éviter les accidents, MSSS et CSST,DC 100-497.

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Se piquer par accident est source

d’anxiété. Cette femme est-elle

infectée ou non, et par quoi ?

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Des élèves turbulents. Des pa-rents mécontents parce que leur rejetona écopé d’un avis pour indiscipline etn’est plus admis dans l’autobus scolaire.Un itinéraire difficile… Autant de mo-tifs de stress et de raisons de se sentirisolé quand on est chauffeur d’autobusscolaire. Depuis sept ans, « l’Associa-tion Sectorielle Transport Entreposage(ASTE) et la Mutuelle de l’Associationdu transport écolier du Québec (ATEQ)ont formé un comité mixte de liaisonpour étudier toutes les questions de sstque se posent les chauffeurs d’autobusscolaires, explique Dominique Malo, directeur général de l’ASTE. Ce comité,ajoute-t-il, a récemment constaté lamontée des situations de violence ou du moins d’incivilité qui rendent plusdifficile le travail des chauffeurs. Or, ladiscipline à bord est un élément majeuren sst. Aussi nous a-t-il semblé qu’il fallait absolument doter les conducteursd’outils efficaces. »

« À l’occasion du Congrès de l’ATEQde 2004, enchaîne Nathalie Dion, coor-donnatrice de la Mutuelle de l’ATEQ,nous avons présenté aux transporteursun document sur la gestion de la disci-pline dans les autobus scolaires. » Ils sesont félicités de l’initiative de l’ATEQ,mais ils ont souligné que le documentne prenait pas en compte les rôles desécoles et des commissions scolaires. « L’ASTE et l’ATEQ ont alors approchél’Association des cadres scolaires duQuébec (ACSQ) afin d’élaborer ensembleune formation adaptée aux besoins exprimés par les chauffeurs », expliqueM. Malo. Or, l’ACSQ avait déjà mis surpied, avec le concours de la compagniede théâtre TAC com, un programme deformation intitulé « Respect à bord ». Il comprend des capsules théâtrales illustrant certaines des situations que peuvent vivre les conducteurs d’auto-bus. Ce programme a déjà été pré-senté à plus de 85 reprises dans tout le Québec depuis 1999. L’ASTE, l’ACSQ

et l’ATEQ ont donc décidé de faire à nouveau appel à TAC com pour créer uneseconde intervention intitulée cette fois « Stop à la violence », expose Mme Dion.Objectif ? Offrir aux conducteurs lesmoyens de prévenir les situations decrise, de conserver leur autorité auprèsdes élèves, de favoriser les comporte-ments positifs, et enfin, d’améliorer leurqualité de vie par une meilleure gestiondu stress.

La formation, d’une durée de troisheures, est animée par deux comédiens-animateurs. Elle comporte des capsulesthéâtrales illustrant différentes situa-tions vécues par les conducteurs, maiselle laisse aussi une large part auxchauffeurs, invités à participer, à échan-ger des trucs et à explorer des voies desolution pour prévenir et gérer les situa-tions de crise. « En fait, l’ensemble dela formation, très interactive et qui encou-rage la prise de parole par les conduc-teurs, vise à leur montrer qu’ils ne sontpas seuls, contrairement à ce qu’ilscroient souvent », ajoute Julie Baron,agente de communication à l’ASTE. Enoutre, toutes les formations sont don-nées avec la participation du ou destransporteurs concernés et d’un membrede l’ACSQ appartenant à une commis-sion scolaire. Cela permet d’engager un dialogue entre les acteurs éprouvant

des problèmes de discipline à bord, le transporteur, les conducteurs et la commission scolaire. La formation seconclut par un jeu-questionnaire portantsur la gestion du stress et les participantsrecevront bientôt un aide-mémoire,actuellement en cours d’élaboration àl’ASTE, faisant le point sur les notionsabordées au cours de la formation.

« Depuis la toute première présenta-tion des capsules théâtrales de “ Stop àla violence ” aux transporteurs présentslors du Conseil provincial de l’ATEQ enoctobre 2005, la formation a été donnée46 fois, à 233 entreprises et plus de 1800 participants dans tout le Québec,et les réservations pour de prochainesreprésentations sont déjà nombreuses »,précise Mme Baron. « Si l’ASTE financela formation et se charge de l’organi-sation des sessions, le transporteur membre de l’ATEQ paye les conducteursqui y assistent et la commission scolaire“ visée ” se charge de la logistique et acquitte les frais de déplacement des comédiens-animateurs », ajoute M. Malo.« Stop à la violence » est le fruit d’unecollaboration exemplaire entre les asso-ciations professionnelles et ce, pour leplus grand bénéfice des conducteursd’autobus qui ne manquent jamais d’ex-primer leur satisfaction à l’issue de laformation adaptée à leur réalité. PT

37Automne 2007 Prévention au travail

Première rangée : Julie Baron, ASTE ; Nathalie Dion, ATEQ ; Jean-Guy

Provost, ATEQ. Seconde rangée : Dominique Malo, ASTE ; Pierre Labranche,

ACSQ ; Benoît Ricard, TAC com ; Isabelle Champagne, TAC com.

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Trois associations se sontréunies pour élaborer, avec leconcours de la compagnie dethéâtre TAC com, un programmede formation destiné à mieuxoutiller les conducteurs d’autobus scolaires faisant face à des situations de stress.

dans les autobus scolaires !

Par Mikaëlle Monfort

« Stop à la violence »

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Le 23 avril 2007, au Centre descongrès de Québec, plusde 550 personnes étaientréunies pour célébrer lacréativité et l’ingéniositéen prévention. L’occa-sion? Le Gala provincialdes Prix innovation ensanté et sécurité du tra-vail de la CSST.

Les projets des 56 or-ganismes et entreprisesparticipant à l’événementavaient été retenus par-mi les 260 présentés auxgrandes finales régio-nales, organisées pour ladeuxième année consé-cutive dans les 18 régionsdu Québec.

Dans un premier vo-let, nous vous présen-tons les lauréats dans les trois catégories —Grandes entreprises,P M E , O r g a n i s m e spublics.

Mais bien sûr, ensanté et sécuri té au travail, tous en sortentgagnants…

Allez dans votre cuisine. Multipliez pardix les dimensions de votre batteur etde votre bol à mélanger. Décuplez aussiles projections de farine et les parti-cules en suspension. Et remplacez lafarine par de la chaux. Vous aurez uneidée des risques auxquels étaient expo-sés les travailleurs de l’usine de traite-ment d’eau de Trois-Rivières : troublesrespiratoires, irritation des yeux et de la peau, assèchement cutané, etc.

Catégorie Organismes publicsVille de Trois-Rivières,Usine de traitement d’eau

Eau fraîche et chaux

La chaux sous forme de poudre sertà réduire l’acidité de l’eau. Ce produitcorrosif était mesuré et versé dans ungrand bac d’eau, dans lequel, pour en accélérer la dissolution, un travail-leur devait fréquemment plonger unlourd et encombrant mélangeur élec-trique à hélice.

La poudre résiduelle adhérait auxparois, où il fallait racler les agglomé-rats. « Le dispositif était complexe, blo-quait souvent, nuisait aux opérations etdemandait beaucoup de surveillance »,relate le responsable de l’opérationRoger Gélinas. Un changement de re-cette s’imposait.

Lui et le mécanicien Mario Labontéont donc conçu et mis au point un dis-positif complet, autour de l’idée d’un

Des idées brillantes,des regards brillants,

une ambiance un peu solennelle avec un zeste

de fébrilité dans l’air.Bientôt, ce sera la fin

du suspense. Trois grandslauréats seront désignés…

38 Prévention au travail Automne 2007

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Prix innovation 2006de la CSST Chapeau…

ou casque!si vous préférez

Par Marc Tison

Mauricie et Centre-du-Québec

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doseur à vis sans fin, « une espèce demoulin à hacher », selon la formulede M. Gélinas.

Ce doseur tire la chaux du silo oùelle est entreposée et la saupoudredans un récipient en forme d’enton-noir. Un jet d’eau tourbillonnant àhaute vitesse s’engouffre dans l’en-tonnoir, créant une aspiration qui entraîne la chaux.

À la sortie, un jet pressuriséachève la dissolution de la poudre.

Toute l’opération se fait en mi-lieu fermé, sans projection de par-ticule ni émission de vapeur dansl’atmosphère.

« Lors du premier essai, narreMario Labonté, nous avons passétreize mois sans faire l’entretien del’appareil, ce qui était révolution-naire, car il fallait auparavant re-commencer tous les jours. »

C’est ce qui s’appelle, on en con-viendra sans peine, attaquer un problème à sa source, avec en bonusun précieux gain de temps. Qui ditmieux?

Fabriquer des futons n’est pas de toutrepos. Dans l’usine de Dorel, située àMontréal-Nord, les matériaux des mate-las défilent sur des chaînes de montageoù des couteaux rotatifs les tranchent àleurs justes dimensions. Ces disquesdoivent être affûtés régulièrement.

Selon la méthode traditionnelle, un mécanicien devait meuler chaquecouteau in situ, alors qu’ils tournent à1000 tours par minute, avec une recti-fieuse électrique portative qu’il tenait àbout de bras, le corps incliné, à moitiéengagé dans la machine.

Bref, risques de coupures, de troublesmusculo-squelettiques, de douleurslombaires, et autres désagréments.Trois opérateurs, six travailleurs demaintenance et un agent de préventionont conjugué leurs efforts pour créer un dispositif automatisé et contrôlé àdistance. Sur la chaîne de montage, vis-à-vis de chacun des cinq disques

tranchants, les concepteurs ont ins-tallé un petit levier mû par un circuitpneumatique.

Ce levier s’abaisse et vient appuyerune pierre à affûter contre le couteaurotatif. Quatre légers contacts succes-sifs assurent un affûtage parfait, sousl’œil attentif d’une caméra.

Sur son écran, l’opérateur surveille la qualité de la coupe des matériaux qui défilent, et peut commander l’affû-tage du couteau fautif. Un seul boutonà presser, aucun contact avec la ma-chine ! « Le mouvement, observe l’élec-tromécanicien Pascal Goyette, se faitdurant la production, sans aucun pro-blème. » Et sans danger.

Pour compléter le dispositif de sé-curité, des barrières ferment l’accès aux machines pendant leur fonction-nement. Désormais, les travailleurs ontconfiance. Le couteau a été maté.

« C’est pour nous un grand pas, ona innové et on est très fiers ! En outre,on a réussi à réduire énormément nospertes de temps », souligne le super-viseur et agent de prévention Gilles Lacombe. Chez Dorel, on ne se reposepas sur ses lauriers.

39Automne 2007 Prévention au travail

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Catégorie Grandes entreprisesLes industries Dorel inc.

Garder l’esprit affûté

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Catégorie Grandes entreprisesLes industries Dorel inc.

Garder l’esprit affûté

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La théorie est indispensable. Mais tôtou tard, il faut affronter la réalité. Lesnouveaux travailleurs de l’entreprise denettoyage industriel R.S.R. Environne-ment, de Saint-Amable, en Montérégie,reçoivent une formation d’une quaran-taine d’heures sur le travail en espaceclos et sur le cadenassage — toutes lesprécautions à prendre quand on pé-nètre dans le ventre et les viscères d’unespace clos à nettoyer.

Malheureusement, sur le terrain, leserreurs de débutant peuvent coûter cher : un cadenassage mal réussi exposeà des risques d’intoxication chimique,

d’électrocution, de blessures causéespar des machines dangereuses.

Préoccupé par ce problème, le prési-dent Richard Robert a décidé de joindreles travaux pratiques à la théorie : il a suggéré d’utiliser un vieux réservoirpour construire un simulateur sur le-quel les travailleurs pourraient repro-duire les méthodes utilisées chez leursclients. « Tout le personnel, autant la direction que les employés, a mis lamain à la pâte », raconte le responsableen santé et sécurité Jean-Claude Morin.

Au fil des suggestions et des piècesrécupérées, l’énorme cylindre rouges’est retrouvé bardé de tuyaux, de valves,d’orifices, de mécanismes… Autour dela bête, les travailleurs en formation — et ceux qui rafraîchissent leurs no-tions de sécurité — appliquent les ca-denas sur les interrupteurs et les valves.Pour les fins de l’exercice, les erreurs

sont sanctionnées par des infiltrationsd’eau plutôt que par des liquides dan-gereux. Le simulateur peut même êtretransporté chez les clients et servir à la formation de leurs propres travail-leurs. « Ce que nous apprenons sur le simulateur est pratiquement identique à ce qui se passe chez le client, fait re-marquer l’opérateur Maxime Lussier.Ce que nous faisons chez le client, nousl’avons appris sur le simulateur. »

Exactement comme dans la vraie etsi précieuse vie… PT

40 Prévention au travail Automne 2007

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Catégorie PMER.S.R. Environnement inc.

Rien ne vaut la pratique…

Longueuil

Pour en savoir plus

Les vidéos des réalisations et les fiches de projets des lauréats et des autres finalistes peuvent être consultées dans le site Web de la CSST, à l’adressewww.csst.qc.ca sous la fenêtre Prix innovation.

Page 41: Préventionlaprevention.be/download/magazines/CSST/pdf/asp07.pdf · Mikaëlle Monfort, Anne-Marie Picard, Marie-France Pineault, Guy Sabourin, Marc Tison, André Turcot Révision

La condition féminine,

Carmen Vaillancourt, Renée

St-Cyr et Denise Boutin la

connaissent bien. Et voilà

que grâce à leur travail,

entre autres, le rapport Les

travailleuses québécoises et

les lésions professionnelles –

Où en sommes-nous ? a vu

le jour.

La condition féminine en

2007… Un dossier dépassé ?

Surtout pas ! Beaucoup de

chemin reste à faire. Mais la bonne nouvelle, c’est que

lorsqu’on s’intéresse au sort des femmes, les hommes y trouvent

également leur compte…

Les femmes constituent au-jourd’hui près de la moitié de la po-pulation active du Québec, soit 46 %,alors qu’elles n’en représentaient que 2 % en 1981, et leur taux d’activité sesitue à 57 %. La CSST a donc voulu vérifier, en examinant la fréquence, la gravité et les coûts liés aux lésions professionnelles, si le profil des tra-vailleuses est différent de celui des tra-vailleurs. Quels sont les effets de laconcentration de la main-d’œuvre fémi-nine dans certains secteurs d’activitééconomique, notamment en ce qui atrait à la fréquence, à la gravité et aucoût des lésions profession-nelles ? Existe-t-il des risquesdistincts pour les femmes et leshommes?

Avant 1997, il n’y avait pasencore de données portant surles femmes en santé et sécu-rité du travail (sst). Celles donton disposait englobaient l’en-semble de la population active,travailleurs et travailleusesconfondus. La connaissance et les pratiques en sst se sontsurtout développées à partir de l’étude de secteurs d’emploimajoritairement masculins.Les problèmes de santé et desécurité propres aux travail-leuses ont donc été moins ap-profondis par les chercheurs,soit qu’ils aient été assimilés àdes risques inhérents au travailmasculin, soit que les risquesaient été considérés commenégligeables. Pourtant, selonRenée St-Cyr, directrice de laplanification stratégique et des relations avec les clien-tèles, « la CSST, comme en témoignent ses engagements et l’application de l’analyse différenciée, est déterminée

à jouer un rôle de tout premier plan enmatière d’amélioration des conditionsde travail des femmes ».

Petit retour en arrière… En 2006,une nouvelle politique gouvernemen-tale, « Pour que l’égalité de droit de-vienne l’égalité de fait », est lancée parCarole Théberge, alors ministre de laFamille, des Aînés et de la Conditionféminine. « Cette politique s’est concré-tisée par la mise en œuvre du Plan d’action gouvernemental 2007-2010, quiconjugue les engagements de 25 minis-tères et organismes gouvernementaux,poursuit Mme St-Cyr. L’instrument pri-vilégié? L’analyse différenciée selon lessexes, qui consiste à compiler séparé-ment les données touchant les femmes.Donc, dans tous les programmes offerts

par les différents ministères et orga-nismes, les statistiques doivent doré-navant fournir des données distinctessur les femmes et les hommes. À laCSST, on utilise cette méthode depuisdéjà quelques années. Ainsi, en 2006, on a publié un premier bilan intitulé Les travailleuses québécoises et les lésionsprofessionnelles – Où en sommes-nous?qui affiche le profil des lésions des tra-vailleurs et des travailleuses du Québec.Beaucoup de ministères peuvent doncutiliser les données de ce bilan sur laféminisation de la main-d’œuvre, entreautres le portrait socio-économique desfemmes au Québec, dans une perspec-tive de prévention des lésions profes-sionnelles. »

Et alors ?Presque 85 % des femmes travaillentdans le secteur tertiaire. La main-

d’œuvre masculine, pour sapart, est répartie de façonbeaucoup plus égale dans lesdifférents secteurs d’activitééconomique. Encore aujour-d’hui, la majorité des femmestravaillent dans des emploistraditionnellement féminins,nettement moins bien rému-nérés que ceux occupés ma-joritairement par les hommes.Les femmes craignent, à tort,de ne pas avoir la constitutionphysique voulue pour un em-ploi non traditionnel ou encorede s’exposer davantage à desrisques pour leur santé ou leursécurité. L’étude révèle que lenombre de lésions subies par

41Automne 2007 Prévention au travail

La condition féminine

Où est-ce qu’on s’en va ?Par Julie Mélançon

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les travailleuses augmente alors quecelui des hommes diminue. Et on constate que le taux de fréquence des lésions professionnelles augmente pré-cisément là où la densité de la main-d’œuvre féminine est forte. De plus, ledegré moyen de gravité des lésions subies par les travailleuses est plus élevé que celui des lésionssubies par les travailleurs.Pour Carmen Vaillancourt, responsable de la conditionféminine et des travailleurs et travailleuses issus de l’im-migration à la CSST, pas dedoute possible : « L’analysedifférenciée selon les sexes est un outil de gestion essen-tiel dans la mesure où il per-met d’améliorer l’efficacité,l’efficience et les effets des in-terventions, des programmeset des mesures prises auprès des travailleurs et des travail-leuses. Les femmes sont insuf-fisamment sensibilisées et protégéescontre les problèmes de santé phy-sique ou psychologique reliés à leur tra-vail, non seulement par rapport auxhommes, mais aussi dans l’absolu. »Renée St-Cyr ajoute : « Dans certainssecteurs, qu’on pense à l’habillement, lasanté, les centres de la petite enfance,beaucoup de femmes sont aux prisesavec des problèmes, soit de dos, soit de bruit, pouvant affecter les capacitésauditives et accroître le degré de stresset les risques de chutes. » Exit les vieuxclichés !

Un plus pour tout le mondeLa bonne nouvelle dans tout ça ? Laprésence d’un plus grand nombre defemmes sur le marché du travail a des répercussions positives sur la sst de

tous. Par exemple, dans la plupart descas, lorsqu’on améliore les conditionsde travail des femmes, on améliorecelles de l’ensemble des hommes. KarenMessing, fondatrice et longtemps direc-trice du Centre pour l’étude des inter-actions biologiques entre la santé etl’environnement à l’UQAM (Cinbiose),

a un jour donné cet exemple :« Quand une femme de trèspetite stature a commencé àtravailler dans un poste tra-ditionnellement masculin dusecteur du vêtement, on a de-mandé à des ergonomes d’exa-miner son poste de travail. Ils ont suggéré d’installer une plateforme pour permettre à lafemme d’atteindre la surfacede travail, ce qui a incité soncollègue, un homme plutôtgrand, souffrant de maux dedos causés par sa positioncourbée sur cette même sur-face, à demander aux ergo-

nomes de venir à son aide ! » CarmenVaillancourt donne un autre exemple :« Il y a quelques années, pour mettrebas une jument, tâche très exigeantephysiquement, une petite femme vété-rinaire de moins de 1 m 50 a eu l’idéede décupler sa force en utilisant un levier. » Solution qui fut ensuite adop-tée par plusieurs… Mme Messing con-clut : « Il n’existe pas de différencessimples entre les femmes et les hommespour la levée et la manipulation decharges, et les travailleurs des deuxsexes peuvent souffrir de problèmesmusculo-squelettiques si les manipu-lations ou les levées de poids sont malfaites ou encore si l’effort déployé estexcessif.1 »

Du pain sur la plancheLa CSST compte poursuivre la sensibi-lisation des milieux de travail aux prin-cipes à mettre en œuvre pour prévenirefficacement les lésions professionnelleschez les travailleuses et favoriser la priseen charge par le milieu dans des sec-teurs à haute densité de main-d’œuvreféminine. Notamment les bibliothèques

42 Prévention au travail Automne 2007

Un milieu typiquement fémininLa bibliothèque

Qu’il s’agisse de travailler au comp-toir ou de ranger des livres dans lesrayons, les tâches d’un ou d’une bibliothécaire comportent des exi-gences physiques pouvant mener à la naissance de troubles musculo-squelettiques (TMS). La CSST, enpartenariat avec l’Association paritairepour la santé et la sécurité du travail,secteur Affaires municipales (APSAM),a produit trois documents touchantleur prévention : une affiche, unevidéo et un guide traitant de l’amé-nagement ergonomique d’un comptoirde service. Car, dans la bibliothèque,ce dernier est l’endroit où le personnelest le plus exposé aux TMS. Pourquoi ?Parce que sa conception d’origine supporte mal les nouvelles technolo-gies informatiques. Parce que des employées de différentes tailles y travaillent. Parce que l’employée s’ytient toujours debout. Parce que leparcours des livres sur les comptoirsest mal conçu, etc. Ce projet doitguider le personnel des bibliothèquesdans leurs projets d’aménagement ou de réaménagement de comptoirs.

Dans le rayon des emplois ditsféminins !

1. Prévention au travail, Janvier-février 1992,Volume 5, no 1, p. 15.

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et les centres de la petite enfance. Maiségalement dans les secteurs non tra-ditionnels en créant, entre autres, desprojets pour les agents des services cor-rectionnels ou pour les pompiers etpompières. Ces projets se font en col-laboration avec les associations secto-rielles paritaires, notamment l’APSAM,l’ASSTSAS, l’APSSAP, les ministèresconcernés par les problèmes soulevés,comme celui de l’Éducation, du Loisir,du Sport et de la Famille, et différentsorganismes comme le Service des incen-dies de Montréal.

Pas à pas, région par régionDans le volet régional de son plan d’ac-tion 2006-2009, la CSST a ciblé quatredirections régionales. Deux d’entre elles,le Saguenay–Lac-Saint-Jean et Québec,ont mis en place des projets d’interven-tion spécifiques afin d’éliminer les dan-gers pour la sst dans les secteurs à hauteconcentration de main-d’œuvre fémi-nine et la prise en charge par le milieude travail. Les régions de l’Estrie etLongueuil feront de même, s’il y a lieu.« Ce choix a été fait à la suite d’uneanalyse qui nous a permis de donnerpriorité à certaines régions, compte tenu des secteurs d’activité économique,des lésions et de la représentation desfemmes, explique Carmen Vaillancourt.Le plan d’action est implanté dans uneou plusieurs régions. Il comporte aussiun volet national, comme pour le cas du projet d’intervention sur le port duceinturon du policier (voir encadré). »

L e s r é g i o n s d e Q u é b e c e t d u Saguenay–Lac-Saint-Jean ont décidé de cibler les centres de la petite en-fance (CPE). Milieu à haute densité de personnel féminin, il va sans dire.

L’approche retenue ? « L’élaborationd’outils permettant de sensibiliser à laprévention et à la prise en charge par lemilieu, répond Denise Boutin, conseil-lère à la Direction des communicationsde la CSST. On veut que la santé et lasécurité soient intégrées dans les acti-vités courantes. Qu’elles deviennent,dans un premier temps, des préoccupa-tions dans les CPE. Des fiches seront

conçues pour les aider à animer unpoint à l’ordre du jour de leurs réunionscourantes, comprenant un contexte, desmoyens de prévention, un plan d’action,un témoignage et une solution. Douzesujets différents seront abordés. Traitésdans l’ordre ou le désordre, à la discré-tion des CPE. Le but? Que les comitésde sst en viennent à s’imposer eux-mêmes à l’ordre du jour… »

Tout comme l’analyse différenciéeselon les sexes, plus que jamais dansl’air du temps ! PT

43Automne 2007 Prévention au travail

Pour en savoir plus

Abrégé du rapportLes travailleusesquébécoises et leslésions profession-nelles – Où ensommes-nous?,CSST, DC 300-277.

Un milieu typiquement masculinUn ceinturon très policé

Les policiers et les policières portent unedizaine d’accessoires à leur ceinturondont le poids atteint entre 4,5 et 6 kg. Si bien que 67 % d’entre eux jugent leurceinturon inconfortable. Et ce problèmes’accentue chez les hommes et lesfemmes dont le tour de taille est infé-rieur à 76 cm (30 po), de petite taille ouencore, plus costauds. Il n’en fallait pasplus pour qu’un projet voie le jour en2004 et s’inscrive dans le programmed’action de la CSST en matière de condi-tion féminine. Une vidéo a été produite,de même qu’une fiche technique pour illustrer, expliquer le problème et sug-gérer des moyens de le régler. Des exemples ? Une meilleure distributiondes accessoires sur le ceinturon, un cein-turon moins large, le port d’un pantaloncargo pouvant accueillir quelques acces-soires, des bretelles, des pochettes mul-tifonctionnelles, un coussin lombaireadapté dans les véhicules2.

Un bel exemple d’une solution pourles femmes qui, finalement, améliore les conditions de travail de tous les tra-vailleurs !

2. Prévention au travail, Hiver 2005, Volume 18,no 1, p. 37.

Chapeau, les filles !

Depuis plus de sept ans, la CSST est partenaire du concours « Chapeau, les filles ! »,organisé par le ministère de l’Éducation du Québec. Ce concours s’adresse aux jeunes femmes en formation dans des métiers traditionnellement masculins, quece soit au secondaire, en formation professionnelle, par exemple la mécanique automobile, au cégep, en techniques aéronautiques, notamment, ou encore à l’université en génie, etc. La CSST remet deux bourses pour souligner l’engage-ment de candidates sur le plan de la prévention des accidents et des maladies dutravail. « Les candidates intéressées doivent se pencher sur la façon d’intégrer lasanté et la sécurité dans le métier qu’elles comptent faire, ajoute Renée St-Cyr.Quel est l’impact de la santé et la sécurité ? Quels sont les éléments importants à retenir ? Ce dossier touche la condition féminine assurément, mais également la prise en charge de la santé et de la sécurité chez les jeunes des deux sexes. »

Étui à pistolet pouvant être porté

bas ou haut afin d’éviter l’inconfort.

Le système d’attache original du

ceinturon permet d’éviter les points

de pression sur le corps.

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44 Prévention au travail Automne 2007

Enraccourci

Prix Graphiprévention 2007Chaque année, l’Association paritaire de santé et de sécurité dutravail, secteur imprimerie et activités connexes (ASP impri-merie), décerne ce prix qui a pour but de souligner la réalisa-tion d’idées de prévention dans les entreprises de son secteur.

Le 16 mai 2007, c’est le comité d’ergonomie de Data Granby,une entreprise spécialisée, entre autres, dans la fabrication deformulaires d’affaires personnalisés et de produits standard encontinu et en liasse, qui a récolté les honneurs. Les membresdu comité d’ergo ont pris les moyens qui s’imposaient pour réduire les troubles musculo-squelettiques chez ses quelque 136 travailleurs. Pour en savoir davantage sur la démarche adoptée, consulter le site Web : www.aspimprimerie.qc.ca/ideesprevention/ficheideesprevention.asp.

Trois mentions ont aussi été décernées. Les noms des lau-réats : Industries Ling, gafikom.Graphica et Division Transmagdes imprimeries Transcontinental.

Cris de victoire chez les CrisSituée à l’embouchure de la rivière Maquatua et à environ800 km de Val-d’Or, la réserve de Wemindji abrite une com-munauté crie de 1141 personnes. La forêt est leur berceau.Ils y vivent et y pratiquent la chasse et la trappe. Mais jus-qu’à tout récemment, ils n’y avaient pas encore travaillé.

Désireux de combler un besoin précis, le Service aux en-treprises de la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets apréparé un cours de formation sur les techniques d’abat-tage manuel sécuritaire, à partir de celui élaboré par leComité paritaire de prévention du secteur forestier mis surpied par la CSST. L’initiative visait à répondre aux besoinsparticuliers d’un petit groupe d’hommes de Wemindji. Cenom, qui signifie les montagnes peintes, « provient de l’ocretrouvé dans les collines et que l’on mélangeait avec de lagraisse pour faire de la peinture ».

Au cours de leur formation, les autochtones touchés parle projet ont appris à utiliser, entretenir et affûter la scie àchaîne et la débroussailleuse manuelle dans les règles de

l’art. Leur formateur accrédité, Jacquelin Lalancette, a permis à ces travailleurs d’obtenir leur certificat d’abat-teurs professionnels, reconnu par le Comité paritaire deprévention du secteur forestier et par la CSST.

Grâce à cette formation, le groupe a pu décrocher uncontrat de défrichage en dehors de leur réserve, dans le cadre du projet de la nouvelle ligne TransÉnergie d’Hydro-Québec. Ce chantier reliera « la future centrale dePéribonka au poste de sectionnement Simard à Saint-Honoré sur une longueur de 128 km ».

Les membres du groupe estiment que c’est grâce à Earl Danyluck, directeur général intérimaire de TawichConstruction, à l’origine de l’aventure, qu’ils ont pu réus-sir ce fameux coup. Quant à Damas Arseneault, supervi-seur des travaux avec les autochtones, il ne cache pas safierté : « Ce sont des hommes adaptés à la vie en forêt, ilest très facile pour eux d’y travailler et c’est un réel plaisirque de travailler avec eux. » Les responsables d’Hydro-Québec sont, pour leur part, infiniment satisfaits du boulotexécuté par le groupe.

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De gauche à droite, France Gagné, ASP imprimerie,

Mélissa Laurendeau, Lyne Huard, Lorraine Choinière

et Sylvie Paquette, Data Granby, Michel Handfield,

ASP imprimerie et Bill Parent, Data Granby.

Cannelle, tu m’irrites !Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’une phrase lancée audésormais célèbre personnage de la série téléviséePasse-Partout. Mais d’une mise en garde servie auxamateurs de l’épice originaire du Sri Lanka, de la Birmanie et du sud de l’Inde. Une fois délestée de sacouche extérieure de liège, l’écorce de cet arbrisseau,récoltée à la saison des pluies est séchée, et par lasuite vendue soit sous forme de bâtonnets, soit réduite à l’état de poudre. Très appréciée en cuisine,elle entre dans la préparation de quantité de mets :pâtisseries, boissons gazeuses, bonbons, infusions,gommes à mâcher et dentifrices.

Or, on vient de découvrir que la cannelle peut irriter les muqueuses de la bouche. « C’est un pro-blème de santé buccale méconnu », soutient le Dr AdelKauzman, professeur de pathologie à la Faculté demédecine dentaire de l’Université de Montréal. Lesdentistes observent à l’occasion de petites ulcérationsà l’intérieur de la bouche, des joues et des lèvres de leurs patients. Les dermatologues, pour leur part,savent que cette odorante épice peut entraîner des dermatites chez les boulangers et les pâtissiersqui s’en servent quotidiennement pour concocterbrioches, gâteaux, bonbons, etc. Réputée pour sesvertus stimulantes, astringentes, carminatives, anti-septiques et antispasmodiques, voilà que dame cannelle nous fait voir un défaut caché jusqu’ici. En plus de modérer nos transports, il faudra maintenant modérer la cannelle… Source : Agence Science-Presse.

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45Automne 2007 Prévention au travail

Régime sans bruitLe 25 avril 2007 a été décrété « Journée internationale de sensibilisa-tion au bruit », en Europe. À cette occasion, la League for the Hard of Hearing a tenu à communiquer un message fort en rappelant à tousque « trop de bruit peut entraîner une perte d’acuité auditive, qui peutelle-même entraîner une diminution de la qualité de vie ».

« Réduire les sources de bruit est un geste responsable, qui permettrade créer un environnement sain pour nos enfants et pour nous-mêmes »,a déclaré l’un des dirigeants de la League, au cours d’un point de presse.

L’une des manifestations prévues à l’horaire de la journée ? Le Quiet Diet, que l’on peut traduire par régimesans bruit. Pendant une mi-nute, plus précisément de 14 h 15 à 14 h 16, tout le monde, enfants,adultes, travail-leurs, a été in-v i t é à f a i r e silence. Uneinitiative quin’a pas fait debruit, mais qui a s û r e m e n t f a i tplaisir à des millionsd’oreilles…

Source : www.ihh.org/noise

Un ergonome virtuel à la rescousse !On étire le cou, on frotte l’épaule, on massela nuque, on détend le coude, on cambre les reins… Cette étrange chorégraphie cons-titue le quotidien d’un nombre croissantd’utilisateurs de postes de travail à l’écran.Ces personnes souffrent d’inconforts diverset ne trouvent pas toujours d’ergonomesdisponibles, spécialisés en évaluation deposte.

En réponse à ce besoin, l’APSSAP (Asso-ciation paritaire pour la santé et la sécuritédu travail, secteur Administration provin-ciale) vient de mettre à jour et de compléterle logiciel ADAPTE, un outil d’interventionde première ligne unique, afin d’épauler son équipe d’ergonomes.

ADAPTE démontre, étape par étape, com-ment disposer ses outils sur une surface detravail et ajuster chaise, écran, clavier etsouris afin de trouver une position de tra-vail confortable, respectant les principes del’ergonomie et les particularités de chacun.Il apporte aussi un éventail de solutions auxdéfis particuliers de l’ordinateur portable ouen fonction de la partie du corps où persisteun inconfort. ADAPTE est un outil simple etefficace qui favorise la prise en charge deleur santé par les travailleurs tout en dimi-nuant le temps d’intervention des ergonomes.Vous faites partie des membres du secteurde l’APSSAP ? N’attendez plus et faites unedemande d’accès en ligne à ADAPTE. Pourplus de renseignements ou pour… adopterADAPTE, consultez le site Web de l’ASP :www.apssap.qc.ca.

Union européenne, stratégie sst 2007-2012Faire la promotion de la santé et de la sécurité du travail (sst) enaméliorant qualité et productivité, voilà la stratégie communautairerécemment adoptée par la Commission européenne. Pour atteindre cetambitieux objectif, voici ce qu’elle propose : « Renforcer la mise en œuvred’un cadre légal moderne et efficace, en améliorant et en simplifiant la

législation existante, sans réduire les niveaux de pro-tection actuels, et par des instruments à caractèrenon obligatoire, notamment par des guides de bonnepratique, des campagnes de sensibilisation, etc. En-courager le développement et la mise en œuvre destratégies nationales. Promouvoir les changements de comportement en incorporant la sst dans les pro-grammes d’éducation à tous les niveaux, dans tousles domaines, et en incluant des programmes spéci-fiques pour les jeunes entrepreneurs et les travail-leurs immigrants. Améliorer la sensibilisation au seindes entreprises, particulièrement dans les PME. Cernerles causes, les effets et les solutions de préventionpour les éventuels nouveaux risques. Promouvoir lasanté mentale, prévenir la violence et le harcèlementau travail ainsi que voir à la réadaptation et la réinté-gration des travailleurs accidentés ». Comme on peutle constater, tous les partis sont appelés à travaillerensemble pour réduire les accidents du travail et lesmaladies professionnelles.Source : http://ec.europa.eu/employment_social/work_conditions/policy_fr.htm

De gauche à droite, Barry Miniquaken, Angus

Shashawsskun, Joseph Visitor, Waylon Georgekish,

George Natawapineskum, Damas Arsenault, Benoît Filion,

sous-traitant et Jacquelin Lalancette.Il

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[Prévention au travail]Actuellement, quels sont les principaux sujets de recherche duDSEST ?

[ Michel Gérin] Ils sont mul-tiples. Des collègues travaillent sur les biomarqueurs de l’exposition auxsubstances toxiques (pesticides, métaux,dioxines…). À cet égard, la modélisa-tion du devenir des contaminants dansl’organisme prend de l’importance.Nous disposons par ailleurs d’un la-boratoire d’inhalation expérimentaleunique, qui permet de recueillir desdonnées chez l’animal et chez l’humain.Le fait que nous soyons exposés à plu-sieurs contaminants, en mélange dansl’environnement et au travail, est unedes préoccupations actuelles. Ainsi,nous avons développé, avec l’IRSST,une programmation de recherche surles interactions toxicologiques. Nousnous préoccupons aussi de l’expositionaux métaux, dont le plomb, le nickel, lechrome et le manganèse. Toujours avec

l’IRSST, nous menons des projets surles effets toxiques du béryllium, un sujet prioritaire au Québec. Il y a aussitoute la question de l’hygiène indus-trielle. Il y a plusieurs années, nousavons mené des recherches sur l’évalua-tion de l’exposition des travailleurs liéeau cancer. Maintenant, nos recherchesportent sur les diverses formes del’asthme professionnel, en collabora-tion avec l’Hôpital du Sacré-Cœur. Avecl’IRSST, il y a le projet sur l’effet de l’exposition au formaldéhyde et tout ledossier de la substitution des solvants.D’ailleurs, cette année, alors que nousparticipions à un colloque internationalsur la substitution, nous nous sommesrendu compte que le Département étaità l’avant-garde dans ce domaine et queles chercheurs d’ailleurs connaissentbien nos travaux.

[PT] Quelles sont vos plusgrandes réussites ?

[MG] Il est difficile de cibler ! Lestravaux sur l’adaptation des valeurs limites aux horaires variables ont eu deseffets au Québec puisqu’ils sont citéscomme référence dans le Règlement surla santé et la sécurité du travail (RSST),mais aussi sur le plan international,ayant été rapportés par l’American Conference of Governmental IndustrialHygienists (ACGIH) aux États-Unis, notamment. Il y a aussi les travaux surles interactions toxicologiques. L’outild’aide à la décision qui en a découlé est accessible du site Web de l’IRSST etindexé par plusieurs organismes enAmérique du Nord et en Europe. Ce quiconforte la position du Départementcomme leader en toxicologie, ce sontaussi les prix reçus lors de congrès in-ternationaux. Par exemple, en 2003, unarticle signé par nos scientifiques a étécité comme le meilleur paru dans laprestigieuse revue Toxicological Sciencesde la Society of Toxicology (SOT). Ré-gulièrement, les présentations de nosétudiants au congrès de la SOT — c’estle plus important congrès en toxicolo-gie — se classent parmi les premières.

La plupart de nos professeurs siègent àdes comités internationaux de l’ACGIH,du Centre international de recherchesur le cancer, de l’Organisation mon-diale de la santé, de l’Agence françaisede sécurité sanitaire de l’environne-ment et du travail, etc. La création, avecdivers partenaires, dont l’IRSST, de laChaire en analyse de risques, en 1999, est aussi un fait marquant. Il s’agitd’une des premières chaires de re-cherche dans ce domaine au monde. LeDSEST regroupe aujourd’hui la plusgrande concentration de chercheursuniversitaires en toxicologie industrielleet environnementale du Canada. Cetteannée, une centaine d’étudiants de 2e ou de 3e cycle le fréquentent.

[PT] Quelle place occupe l’IRSSTdans l’histoire du Département ?

[MG] C’est notre principal parte-naire de recherche depuis 1982, soitdepuis les premières ententes sur leséquipes associées1. Les subventionsobtenues ont permis de structurer larecherche, puis de développer des thématiques. Plusieurs étudiants du département ont aussi bénéficié du programme de bourses d’études supé-rieures. Il y a aussi les travaux menésavec des chercheurs de l’Institut, les col-laborations à des publications, puis lesactivités de transfert de connaissances.Je pense aux utilitaires et aux rapportsde recherche rendus accessibles par l’Institut et aux livres publiés conjoin-tement, comme celui sur les solvants industriels. L’Institut a orienté notrerecherche en fonction de la pertinenceet de la priorité pour le monde du travail. Le département a pu dévelop-per son originalité à l’intérieur de cecadre.

[PT] En matière de santé autravail, certains problèmes sont-ils enfin réglés ?

46 Prévention au travail Automne 2007

Perspectives Le Départementde santé environnementale

et santé au travail de l’Université de MontréalLe Département de santé

environnementale et santé au travail (DSEST) de la facultéde médecine de l’Université deMontréal a célébré ses 60 ans

d’existence l’an dernier. Lescélébrations passées, Prévention

au travail a rencontré sondirecteur, Michel Gérin, en poste

depuis 2002. Il répond à nosquestions sur l’évolution despréoccupations en santé au

travail — qui ne sont jamaisbien loin des préoccupations en

santé environnementale — etdes orientations de recherche. Le

volet historique du Départementest présenté à la page 28.

1. NDLR. Au cours des années 1980, l’IRSST subventionnait des équipes de recherches uni-versitaires sur différents thèmes.

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[MG] Certains problèmes liés à dessubstances spécifiques sont complète-ment réglés… parce que ces contami-nants ont été éliminés. Par ailleurs, lesniveaux d’exposition élevés à de nom-breux contaminants qu’on trouvait dansles années 1960 à 1970 sont en baisseconstante. Les problèmes d’intoxicationaiguë ont tendance à diminuer. Cela nesignifie pas qu’il n’y a plus de risquecependant, car les connaissances évo-luent et font que les valeurs limites dimi-nuent régulièrement elles aussi. Il fautse préoccuper des expositions dans l’en-vironnement général où les populationspeuvent être plus vulnérables ou expo-sées plus longtemps. Le benzène est unbon exemple. Ce solvant très toxiquen’est plus utilisé tel quel en milieu detravail, ce qui ne veut pas dire qu’on n’enretrouve pas dans l’environnement, no-tamment parce que l’essence pour auto-mobile en contient. En outre, certainsproblèmes qu’on croyait réglés réappa-raissent. C’est le cas de la bérylliose. À unmoment donné, l’invention d’utilisations

e t d e p r o c é d é scréent de nouveauxproblèmes liés auxmêmes contami-nants. Il y a aussiles maladies qu’ondiagnostique main-tenant et qui ré-

sultent d’une exposition survenue il y a environ 10, 20, 30 ou 40 ans. C’est le cas de l’amiantose, de la silicose et descancers professionnels. Cela ne veut pasdire que l’exposition est restée au mêmeniveau au cours de ces 20 ou 40 années.Pour ce type de maladies, l’effet de laprévention se fait sentir à long terme.Par ailleurs, tout n’est pas réglementé…Le RSST cite plusieurs centaines desubstances, mais il y en a beaucoup plusque ça en milieu de travail.

[PT] Quels sont les problèmesémergents sur lesquels vous entendez travailler ?

[ MG ] Les scientifiques pensentqu’on ne connaît pas assez la toxicité detoutes les substances présentes dansnotre environnement. Entre 20 000 et 30000 substances d’utilisation courantepeuvent se trouver dans nos milieux detravail. Leurs effets sur notre santé sontsouvent mal ou peu documentés. Enplus, des centaines sinon des milliers de

nouvelles substances arrivent chaqueannée sur le marché. Comment lesévalue-t-on ? Quelles sont les obliga-tions des fabricants, des utilisateurs ? Il faudra mettre en place des outils pour évaluer les substances dont on neconnaît pas les effets : les effets cancé-rogènes, ceux sur la reproduction, sur le développement, etc. C’est là où le département intervient. Nous avons l’expertise pour élaborer des modèlessur le devenir et les effets des substancesdans le corps humain. De tels modèlespermettraient d’établir la priorité dessubstances dont il faut s’occuper le plusrapidement.

[PT] Quel est le plus granddéfi du DSEST dans les prochainesannées ?

[ MG ] Ce sera l ’adaptation auchangement, aux besoins de la sociétéen matière de formation, de rechercheet d’expertise, tout en demeurant à la fine pointe en ce qui concerne lessubstances toxiques. Tout le domainede la gestion du risque fait l’objet dedéveloppements importants. Nous met-tons actuellement en place un pro-gramme de cours sur le thème de lagestion des catastrophes. La chaire, officiellement rebaptisée Chaire d’ana-lyse et de gestion des risques toxicolo-giques, se penche notamment sur lesprocessus de prise de décision en ma-tière de risque toxique. Par ailleurs,nous intervenons pour renforcer la for-mation des médecins en santé au travailet en santé environnementale.

Nous avons déjà évoqué la créationde nouveaux tests, l’évaluation de nou-velles substances ; pensons aussi auchangement dans les modes d’exposition,dont la voie cutanée, aux nanoparticuleset aux questions environnementalesglobales (couche d’ozone, effet de serre)qui ont des répercussions en milieu detravail. Si le niveau de pollution aug-mente, en milieu urbain par exemple, cesera un problème pour les personnestravaillant à l’extérieur. L’environne-ment général (air, eau, aliments…) et lemilieu de travail sont liés de façon in-dissociable en ce qui concerne les sub-stances toxiques et la santé humaine.Nous devons continuer à exploiter notreforce et notre originalité, qui est d’in-tervenir dans tous ces domaines. PT

Marjolaine Thibeault

47Automne 2007 Prévention au travail

Pour Michel

Gérin, parmi les

problèmes émer-

gents sur lesquels

il faut travailler,

il y a les effets

sur la santé des

quelque 20 000ou 30 000 sub-

stances d’utilisa-

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qui peuvent se

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