Pourquoi les associations des plantes sont...céréales avec des rangs de pérennes comme le...

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En culture fourragère, les exemples foisonnent ! Alors que la luzerne «reine des protéines» est souvent culti- vée seule, son association avec une graminée (dactyle, raygrass anglais) efface sa faiblesse en énergie, énergie nécessaire lors- qu’il s’agit de l’ensiler ou de l’enrubanner par exemple ; les bactéries lactiques peuvent se développer grâce à l’énergie ap- portée par la graminée en l’ab- sence d’acide propionique non autorisé en agriculture biolo- gique. En polyculture élevage, les mé- teils, pratiques de nos grands- parents présentent des avantages redécouverts au fil des essais ac- tuels (voir diagramme CREAB 2012). Deux types s’observent : le mé- teil fourrage et le méteil grain (voir tableaux 1 et 2). 10 - Volonté Paysanne du Gers n° 1220 - 23 novembre 2012 Dossier Agriculture biologique Pourquoi les associations des plantes sont Alors qu’en agriculture conventionnelle les cultures pures sont la règle, en mode alternatif ou biologique, associer les espèces ou les variétés s’avère généralement payant. Origine et intérêt Analyse des associations de plantes «La nature a horreur du vide», tel est le dicton, qui se vérifie scienti- fiquement jour après jour. La bio- diversité reste essentielle dans tout écosystème qu’il soit naturel ou aménagé par la main de l’homme, comme les écosystèmes agricoles. Les cultures associées (sans abor- der le cas des couverts végétaux) sont en agriculture biologique des leviers puissants pour gérer le fonc- tionnement de parcelles conduites naturellement sans solutions ra- pides et artificielles. Cette méthode d’association de plantes a été élaborée lors de la ré- volution fourragère du 18 ème siècle, reste d’actualité. Elle s’applique dans des situations parfois très di- verses ; elle est basée sur la com- plémentarité des végétaux et sur la haute organisation des biotopes. Ainsi, le nord du Gers a connu, au 18 et au 19 ème siècle, les cultures en «joualles» issues du Lot-et-Garon- ne. Il s’agissait de bandes alternes, de céréales avec des rangs de pérennes comme le prunier, la vigne, le pê- cher. Il subsiste d’ailleurs dans certaines vignes anciennes, la culture asso- ciée de «pêcher de vigne à la vigne». Les maraîchers ont souvent mis en voisinage les plantes com- pagnes, dont l’une a le pouvoir de protéger l’autre par l’effet répulsif qu’elle exerce sur les parasites de l’autre. Exemple : l’oignon qui ré- pulse la mouche de la carotte. Le développement de la pyrale du maïs est intervenu dans les années 1965, 1970 lorsque ce dernier est passé d’une culture en rotation, à une situation de monoculture sur les fermes voire sur les bassins ver- sants ; ainsi le système agricole, ou l’écosystème, se fragilise lorsqu’il se simplifie. La notion d’association peut être conçue dans l’espace (plante com- pagne = assolement diversifié) ou dans le temps, rotation variée adap- tée. D’une façon plus générale com- me précisé plus haut, la nature a be- soin de biodiversité, nécessaire au maintien de ses équilibres ; les exemples foisonnent depuis qua- rante ans des conséquences de l’abandon de ces principes dans les systèmes agraires : fatigue des sols, maladie du bois, explosion des pa- thogènes et parasites : piétin - bac- téries - pucerons - pyrale psylle - phomopsis - mildiou etc… METEIL FOURRAGE Association de plantes AVANTAGES INCONVENIENTS Le plus simple : VESCE - AVOINE Peu coûteux Avoine : tuteur de la vesce Riche en eau, nécessite un préfannage Le plus complexe : BLE – ORGE – AVOINE + FEVE – VESCE – POIS PROTEAGINEUX Grande complémentarité des espèces et des familles Le plus productif Les légumineuses indéterminées (vesce – pois protéagineux) voient leur exubérance très liées au climat Les modèles passent partout : BLE – POIS PROTEAGINEUX BLE AVOINE – VESCE POIS PROTEAGINEUX Le plus productif et équilibré Mélange équilibré très digeste Récolte tardive Les années pluvieuses les légumineuses très végétatives peuvent entraîner la verse LE METEIL GRAINE FOURRAGERE Les Associations AVANTAGES INCONVENIENTS Le plus fréquent : TRITICALE - POIS FOURRAGER Le plus agronomique : BLE – TRITICALE – VESCE POIS E (Melo pro) Le plus régulier, le plus productif Très bonne couverture du sol Les variétés de triticale difficiles à battre, peuvent entraîner des casses de pois, à la récolte. Comme le triticale nécessitant une forte agressivité de battage, parfois les autres graines peuvent être endommagées. N.B. : Attention au triticale, peu appétent, riche en silice, il est refusé par les ruminants Tableau 1 Tableau 2 Résultats des cultures associées : orge - pois en 2012 au CREAB Essai association céréales - pois - 2012 - Rendement Les associations restent plus productives que les cultures pures, néanmoins cette année, l’orge produit autant en pur qu’en association. Faible proportion de pois à la récolte (gel) : 9 % pour 30-70 14 % pour 30-100 60 50 40 30 20 10 0 Pois pur 30-70 30-100 Orge pur Rendement 15 % (q/ha) RDT Pois RDT CH LER = 1,2 LER = 1,3 Orge hiver - pois hiver Association graines fourragères : triticale pois fourrager - méteil grain. Volonté Paysanne du Gers n° 1220 - 23 novembre 2012 11 Dossier souvent supérieures aux cultures pures ? Les limites des associations de plantes En culture d’été ensilée : se- mis à 60 cm en agriculture al- ternative ou bio (voir tableau 3). L’année 2011 et l’année 2012, contrastées par leur climat prin- tanier estival ont vu se confir- mer plusieurs points jusque là imprécis. Le sorgho BMR peut par- faitement s’associer au maïs à condition de choisir des préco- cités de variétés des 2 espèces compatibles. Les densités doivent être di- minuées en BMR pour limiter la sensibilité à la verse et la hau- teur des plantes. Les écartements de semis, pour les mêmes raisons, passe- ront de 80 cm à 60 cm, ce qui améliorera indirectement les ré- sultats du désherbage méca- nique. Quant à l’association maïs - soja uniquement testée (com- me d’ailleurs le sorgho BMR) en conventionnel, du fait d’une disponibilité de l’azote moins élevée en bio, du fait de l’arri- vée de variétés de soja diffé- rentes d’un point de vue végétatif, sa culture en 2013 fe- ra l’objet de tests bio en grandes parcelles. En grandes cultures, dans le Gers, dix ans de pratiques agri- coles n’ont confirmé ni l’intérêt de la féverole, ni l’intérêt du pois protéagineux en culture pure. Malgré des essais porteurs de l’INRA en 2009-2010, l’intérêt de la production de céréales en association à destination humai- ne, n’a pas été mise en évidence malgré de multiples avantages. Face aux besoins en protéagi- neux des filières de l’alimenta- tion animale (pois pour les mo- nogastriques), la culture asso- ciée : céréale – légumineuse (pois protéagineux) en 2012 a confirmé son intérêt comme en 2011 (voir résultats Creab 2011/2012, tableau 5). Tableau comparatif d’association de plantes en cultures d’été Association de plantes Densité levée Date de semis Date de récolte Avantages Faiblesses MAIS – SOJA = MAYA 50000 plantes maïs 100 plantes soja 15 / 20 mai 10 octobre Doublement des PDI du maïs Augmentation de la teneur en calcium En situation de très fort potentiel en maïs le soja peut être pénalisé Maïs – sorgho BMR Rangs alternés 90000 plantes maïs 120000 plantes sorgho BMR 20 / 30 mai 20 octobre Besoins en azote modérés Limitation de la verse du BMR Amélioration de 15% de la digestibilité de la cellulose de l’ensilage Limitation de l’effet acidogène (de l’amidon des grains de maïs Tolérance du sorgho aux conditions séchantes En situation de très fort potentiel, le sorgho peut « dominer le maïs » et donc subir la verse Le développement plus lent du sorgho demande un désherbage très précis (stades d’intervention décalés avec le maïs) METEIL graine protéagineuse Les associations Densité de semis Période de semis Période de récolte Les + Les - Orge d’hiver alternatif (LAVERDA) + pois protéagineux d’hiver (IZARD) 50 kg + 130 kg 15 décembre 15 juin Maturité groupée La récolte de pois dépend de la pluviométrie Orge de printemps + pois protéagineux de printemps 70 kg + 150 kg 15 janvier 25 juin Faible salissement Forte concurrence en année sèche Avoine d’hiver + féverole d’hiver 60 kg + 140 kg 15 décembre 15 juillet Bonne couverture du sol Faible valorisation de l’avoine Tableau comparatif d’association céréales - protéagineux D’un point de vue agronomique, la culture mixte de graines : céréale-lé- gumineuse permet à la céréale de s’ap- proprier la totalité de l’azote du sol, ce qui permet de conserver son ren- dement de culture pure. La légumineuse joue son rôle de fixateur d’azote, enrichit le sol de cet élément, contribue à couvrir le sol (contrôle des adventices) produit des graines et enrichit la biodiversité du couvert. D’un point de vue valorisation, si les éleveurs sont dans ce cas précis assurés par l’autoconsommation de débouchés ; pour les céréales de ven- te, la situation paraît moins évidente. Sur le régional, la féverole, le pois sont recherchés avec un prix de mar- ché attractif (~ 400 €/tonne). Cependant, les organismes stoc- keurs locaux collectent aujourd’hui peu de ces mélanges dans lesquels la proportion des deux espèces varient d’un lot à l’autre, voire d’une benne à une autre. L’échantillonnage reste complexe tout comme la séparation des deux types de graines lorsque la demande est celle de fabricant d’ali- ment du bétail. Par ailleurs, en culture biologique, l’intérêt économique du fait de ren- dements très irréguliers, des pois et féveroles ne se vérifie pas. De plus, ces deux cultures sont salissantes pour les parcelles bio. En conséquence, le développement de la production de pois et fèves en grandes cultures bio dans le gers pour- rait passer par la mise en place de cul- tures associées. Cette alternative se pratique d’ailleurs chez un certain nombre de producteurs stockeurs qui ont été re- chercher des débouchés dans le grand ouest de la France. Aujourd’hui, les fabriquants d’ali- ments du bétail (FAB) d’Aquitaine et midi-pyrénées produisent 15 000 tonnes d’aliments et peuvent doubler leur transformation. Si en matière du soja, les deux ré- gions sont autosuffisantes, il n’en est pas de même en protéagineux. Une politique d’encouragement par les organismes de collecte à la mise en place de cultures associées, peut être une clef permettant de satisfaire la demande des FAB du sud-ouest pour le moins qui sont en fait la pro- priété de ces mêmes organismes de collecte (Sud-ouest Aliment – Terres du sud). En conclusion, alors qu’en conventionnel les cultures pures (espèces ou variétés) per- mettent d’optimiser les résul- tats techniques, en mode biologique la gestion du salis- sement et de la fertilité passe par les associations de plantes pour approvisionner certains marchés par exemple comme celui des protéagineux. Toutefois, la production agricole reste dépendante de la commercialisation de ces den- rées, pour ces cultures de ven- te notamment, alors qu’en polyculture élevage associer les plantes s’avère d’une effi- cacité redoutable pour équili- brer les rations, contrôler les adventices, régulariser les ren- dements et entretenir la fertili- té du sol. En 2012, alors qu’agronomi- quement l’agriculture biolo- gique sourit aux éleveurs, qui peinent à valoriser leurs pro- duits animaux en bio, à contra- rio la céréaliculture bio à des difficultés à approvisionner la filière protéagineuse française déficitaire, pour des raisons agronomiques. L’association céréale – pois par exemple pourrait être une clef pour assurer le dévelop- pement de la filière protéine largement déficitaire en AB. Pour tous renseignements : Chambre d’Agriculture du Gers - Services Techniques - Emilie Boué et Jean Arino - Tél. 05.62.61.77.13 ou [email protected] MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale «Développement agricole et rural » Association couvrante graines fourragères : triticale-avoine-poin fourrager : métail grain. Tableau 5 - Résultats des cultures associées au CREAB en 2010 : blé tendre-pois hiver - orge de printemps-pois printemps 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 BTH pur BTH+PH BTH+PH CP+PP CP+PP Orge P Pois hiv Pois Ptps 30-70 50-50 30-70 50-50 pur pur pur Rendement 15 % (q/ha) RDT Pois RDT CER Récolte moissonneuse - Association 2010 1,15 1,18 2,09 1,73 LER 42,4 24,2 8,3 20,2 17,9 8,0 25,5 30,6 35,9 25,5 5,8 5,1

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Page 1: Pourquoi les associations des plantes sont...céréales avec des rangs de pérennes comme le prunier, la vigne, le pê-cher. ... groupée La récolte de pois dépend de la pluviométrie

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Malg

ré des essais p

orteu

rs de

l’INR

Aen

20

09

-20

10

, l’intérêt

de la p

rod

uctio

n d

e céréales enasso

ciation

à destin

ation

hu

mai-

ne, n

’a pas été m

ise en év

iden

cem

algré d

e mu

ltiples av

antag

es.

Face au

x b

esoin

s en p

rotéag

i-n

eux

des filières d

e l’alimen

ta-

tion

anim

ale (po

is po

ur les m

o-

no

gastriq

ues), la

cu

lture

asso

-cié

e

: céré

ale

gu

min

eu

se(p

ois p

roté

ag

ineu

x) e

n 2

01

2 a

con

firmé so

n in

térêt com

me en

20

11

(voir

résultats C

reab2011/2012, tableau 5

).

Tab

leau

com

para

tif d’a

ssocia

tion

de p

lan

tes en cu

ltures d

’été

Asso

ciatio

nd

e p

lan

tes

Den

sité

levée

Date

d

e

sem

is

Date

d

e

réco

lteA

van

tag

es

Faib

lesse

s

MAIS

– S

OJA

=

MAYA

50000

plantes

maïs

100

plantes

soja

15 /

20 m

ai10

octobre

Dou

blemen

t desPD

I du maïs

Augm

entation

dela ten

eur en

calcium

En situ

ation de

très fortpoten

tiel enm

aïs le sojapeu

t êtrepén

alisé

Maïs –

sorghoBM

R

Ran

gsaltern

és

90000

plantes

maïs

120000

plantes

sorgho

BM

R

20 /

30 m

ai20

octobre

Besoin

s en azote

modérés

Limitation

de laverse du

BM

R

Am

élioration de

15%

de ladigestibilité de lacellu

lose del’en

silage�

Limitation

del’effet acidogèn

e (de l’am

idon des

grains de m

aïs�

Tolérance du

sorgho au

x con

ditions

séchan

tes

� En

situation

detrès fortpoten

tiel, lesorgh

o peut

« dom

iner le

maïs »

et donc

subir la verse

Le développem

ent plu

s lent du

sorgh

odem

ande u

n

désherbage très

précis (stadesd’in

tervention

décalés avec lem

aïs)

MET

EIL g

rain

e p

roté

ag

ineu

se

Les a

ssocia

tion

sD

en

sité

de se

mis

Pério

de

de se

mis

Pério

de

de

réco

lteLe

s +

Les -

Orge d’hiver alternatif

(LAVER

DA) +

poisprotéagineux

d’hiver (IZARD

)

50 kg +

130 kg 15

décembre

15 juinM

aturité groupée

La récolte de pois dépend de lapluviom

étrie

Orge de printem

ps +

poisprotéagineux de

printemps

70 kg +

150 kg 15

janvier25 juin

Faiblesalissem

ent

Forte concurrence en année sèche

Avoine d’hiver +

féverole d’hiver

60 kg +

140 kg 15

décembre

15 juillet

Bonne

couverture du sol

Faiblevalorisationde l’avoine

Tab

leau

com

para

tif d’a

ssocia

tion

céréales - p

rotéa

gin

eux

D’u

n p

oin

t de v

ue ag

ronom

ique, la

cultu

re mix

te de g

raines : céréale-lé-

gum

ineu

se perm

et à la céréale de s’ap

-p

rop

rier la totalité d

e l’azote d

u so

l,ce q

ui p

ermet d

e con

server so

n ren

-dem

ent d

e cultu

re pure.

La lé

gu

min

eu

se jo

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n rô

le d

efix

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’azote, en

richit le so

l de cet

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men

t, co

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ue à

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l(co

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tices) pro

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richit la b

iod

iversité d

uco

uvert.

D’u

n p

oin

t de v

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alo

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n, si

les é

lev

eu

rs son

t dan

s ce c

as p

récis

assu

rés p

ar l’a

uto

co

nso

mm

atio

n d

edéb

ouch

és ; pour les céréales d

e ven

-te, la situ

ation p

araît moin

s évid

ente.

Sur le rég

ional, la fév

erole, le p

ois

sont rech

erchés av

ec un p

rix d

e mar-

ché attractif (~

400 €

/tonne).

Cep

en

dan

t, le

s o

rgan

ismes

stoc-

keu

rs locau

x c

olle

cte

nt a

ujo

urd

’hu

ipeu

de ces m

élanges d

ans lesq

uels la

pro

po

rtion

des d

eux

espèces v

arient

d’u

n lo

t à l’autre, v

oire d

’une b

enne

à un

e autre. L

’échan

tillon

nag

e resteco

mp

lex

e to

ut c

om

me la

sép

ara

tion

des d

eux

typ

es de g

raines lo

rsqu

e ladem

ande est celle d

e fabrican

t d’ali-

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t du b

étail.P

ar

ailleu

rs, en cu

lture b

iolo

giq

ue,

l’intérêt éco

nom

iqu

e du

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e ren-

dem

en

ts très ir

rég

ulie

rs, d

es p

ois

et fé

vero

les n

e se

vérifie

pa

s.D

eplu

s, ces deu

x cu

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nt salissan

tespour les p

arcelles bio

.

En co

nséq

uen

ce, le dév

eloppem

ent

de la p

rod

uctio

n d

e po

is et fèves en

gran

des cu

ltures b

io d

ans le g

ers pour-

rait passer p

ar la mise en

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e cul-

tures asso

ciées.C

ette

alte

rnativ

e

se

pra

tiqu

ed’ailleu

rs chez u

n certain

nom

bre d

epro

ducteu

rs stock

eurs q

ui o

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cherch

er des d

ébouch

és dan

s le gran

douest d

e la Fran

ce. A

ujo

urd

’hu

i, les fabriq

uan

ts d’ali-

men

ts du b

étail (FA

B) d

’Aquitain

e etm

idi-p

yré

nées

pro

du

isen

t 1

50

00

tonnes d

’alimen

ts et peu

ven

t doubler

leur tran

sform

ation.

Si en

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u so

ja, les deu

x ré-

gio

ns so

nt au

tosu

ffisantes, il n

’en est

pas d

e mêm

e en p

rotéag

ineu

x.

Une p

olitiq

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’enco

urag

emen

t par

les org

anism

es de co

llecte à la mise

en

pla

ce d

e c

ultu

res a

ssocié

es, p

eu

têtre u

ne clef p

ermettan

t de satisfaire

la d

em

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de d

es F

AB

du

sud

-ou

est

pour le m

oin

s qui so

nt en

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-p

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êm

es o

rgan

ismes d

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llecte (Sud-o

uest A

limen

t – T

erresdu su

d).

En

con

clusio

n, alo

rs qu

’enco

nv

en

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nel

les

cu

lture

sp

ures (esp

èces ou

variétés) p

er-m

ettent d

’op

timiser les résu

l-ta

ts te

ch

niq

ues,

en

m

od

eb

iolo

giq

ue la g

estion

du

salis-sem

ent et d

e la fertilité passe

par les asso

ciation

s de p

lantes

po

ur a

pp

rov

ision

ner c

erta

ins

marc

hés p

ar e

xem

ple

co

mm

ecelu

i des p

rotéag

ineu

x.

To

ute

fois,

la

pro

du

ctio

nag

ricole reste d

épen

dan

te de la

com

mercialisatio

n d

e ces den

-rées, p

ou

r ces cultu

res de v

en-

te

no

tam

men

t, alo

rs q

u’e

np

oly

cu

lture

éle

vag

e a

ssocie

rles p

lantes s’av

ère d’u

ne effi-

cacité redo

utab

le po

ur éq

uili-

bre

r les ra

tion

s, co

ntrô

ler le

sad

ven

tices, régu

lariser les ren-

dem

ents et en

tretenir la fertili-

té du

sol.

En 2

012, alo

rs qu’ag

ronom

i-q

uem

ent

l’agricu

lture

bio

lo-

giq

ue so

urit au

x élev

eurs, q

ui

pein

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aloriser leu

rs pro

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imau

x en

bio

, à contra-

rio la céréalicu

lture b

io à d

esd

ifficultés à ap

pro

visio

nn

er lafilière p

rotéag

ineu

se française

déficitaire,

po

ur

des

raison

sag

ronom

iques.

L’asso

ciation

céréale – p

ois

par ex

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le po

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ne

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ssure

r le d

év

elo

p-

pem

en

t de la

filière

pro

téin

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emen

t déficitaire en

AB

.

Pour tous renseignem

ents :C

ha

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d’A

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5.6

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7.1

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MIN

IST

ER

E

DE

L’A

GR

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LT

UR

E

ET

DE

LA

PE

CH

E

avec la contributionfinancière du

compte d’affectationspéciale

«Développement agricole et rural »

Association couvrante graines fourragères : triticale-avoine-poin fourrager :m

étail grain.

Ta

ble

au

5 -

su

ltats

de

s c

ultu

res

as

so

cié

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au

CR

EA

B e

n 2

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0 :

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tem

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50

45

40

35

30

25

20

15

1050

BT

H p

ur B

TH

+P

H B

TH

+P

H C

P+

PP

CP

+P

PO

rge P

Po

is hiv P

ois P

tps

30-70 50-50 30-70 50-50 pu

r pu

r pu

r

Rendement 15 % (q/ha)

RD

T P

ois

RD

T C

ER

Réco

lte m

ois

so

nn

eu

se - A

sso

cia

tion

201

0

1,1

51

,18

2,0

91

,73

LE

R

42,424,2

8,3

20,2

17,98,0

25,5

30,6

35,9

25,5

5,8

5,1