Pour un air plus pur
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Avril 2012 Page 1 sur 48
Un air plus
pur
Recueil de
Maryam RAHOU
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Avril 2012 Page 2 sur 48
I. La qualité de l’air en question
L’essentiel sur la qualité de l’air
I.1. La pollution de l'air en question
I.2. La pollution à l'ozone en dix questions
I.3. La pollution envahit nos maisons
I.4. Alerte aux pics de pollution !
I.5. Les perturbateurs endocriniens : Des substances à risque sur la santé
I.6. Les plastiques sous haute surveillance
I.7. Les pressings dangereux pour la santé
II. Les gestes pour préserver l’air
Lutter contre la pollution dans la maison
II.1. La pollution de la maison
II.2. Se protéger de la pollution en pratique
Préserver l’air intérieur
II.3. Ventilation : comment mieux respirer chez soi ?
II.4. Combattre la pollution par les plantes
II.5. Le principe du puits canadien
III. Les effets de la pollution sur la santé
La pollution, une menace pour la santé
III.1. Les phtalates et parabens bientôt interdits ?
III.2. Pollution intérieure : gare aux moisissures !
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III.3. Ozone : un mauvais bol d'air
III.4. Pollution : le fond de l'air effraie
III.5. Pollution : Quels effets sur la santé ?
III.6. Pollution électromagnétique : comment se protéger ?
III.7. Produits chimiques : attention danger
III.8. Les perturbateurs endocriniens : Des substances à risque sur la santé
Pollution : les enfants en première ligne
III.9. Bisphénol A : un danger pour la santé ?
III.10. Deux écoliers sur trois respirent un air pollué
III.11. La pollution blesse les poumons des enfants
III.12. Pollution : quels sont les risques pour mon enfant ?
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L’air que nous respirons est trop souvent pollué. Quelles sont les menaces pour la santé des particules
fines, de l’ozone ou du dioxyde de souffre ? Quelles sont les causes de ces émissions nocives ? Comment
se protéger et préserver nos enfants ? A lire pour tout savoir sur la pollution atmosphérique.
I. La qualité de l’air en question
Fortes chaleurs, important trafic automobile… l’air devient parfois irrespirable. A l’extérieur mais
aussi à la maison, la pollution menace nos poumons. Découvrez l’essentiel sur ce danger ainsi que les
indices de pollution et les prévisions sur la qualité de l’air de votre région.
L’essentiel sur la qualité de l’air
L’air est indispensable à l’homme. Pourtant, aujourd’hui, de nombreuses menaces pèsent sur celui-ci. La
pollution est une réalité aussi bien à l’extérieur qu’au sein de nos maisons. Ozone, particules... Découvrez les
principaux polluants, leur origine et les moyens de purifier notre environnement.
I.1. La pollution de l'air en question
Les zones urbaines concentrent de nombreuses sources de pollution, ainsi sont-elles l'objet d'une
attention particulière. Mais en étudiant des émissions de polluants identiques, on constate des
variations importantes liées aux conditions météorologiques. Ainsi, les prévisions doivent intégrer des
paramètres aussi complexes que la variation des émissions liées au trafic, la transformation des
polluants et les phénomènes météorologiques.
Pour proposer chaque jour des prévisions de la pollution atmosphérique du jour et du lendemain, Airparif
doit prendre en compte de nombreux paramètres et disposer d'une échelle de qualité de l'air basée sur trois
polluants atmosphériques.
Atmosphère, atmosphère...
Le vent et la pluie sont certes capables de vous gâcher votre journée mais ils permettent une dispersion et un
lessivage des polluants. Ainsi, il est rare que des seuils critiques de pollution soient atteints en période
pluvieuse. En revanche, un beau ciel bleu et dégagé et une absence de vent au sol entraînent une
accumulation des polluants émis au-dessus de l'agglomération.
Lors de ces situations anticycloniques, les nuits restent fraîches et la masse d'air au niveau du sol plus froide
que les masses d'air chaud qui la recouvrent. Ce phénomène dit d'inversion de température fait que les
polluants ne peuvent se disperser verticalement, l'air chaud agissant comme un couvercle. Ainsi, en l'absence
de vent, les polluants s'accumulent jusqu'à ce que ce phénomène se dissipe.
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Le climat océanique et la situation géographique (en plaine) de la capitale l'épargne le plus souvent
d'épisodes de pollution trop importants. Mais pas toujours...
Indice de pollution en Ile-de-France
Pour agir contre la pollution atmosphérique, il faut savoir quels sont les principaux polluants qui sévissent
près de chez vous. Que vous habitiez dans une grande ville, en Ile-de-France ou en province, découvrez la
qualité de l’air et les pics de pollution qui vous menacent chaque jour.
Depuis le 30 décembre 1996, Airparif est chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France.
Outre cette mission, cet organisme doit également prévoir les épisodes de pollution, évaluer l'impact des
mesures de réduction des émissions et informer les autorités et les citoyens au quotidien et en cas d'alerte.
Bénéficiant de nombreux capteurs placés au bord des axes de forte fréquentation, AIRPARIF
(http://www.airparif.asso.fr/) mesure les polluants en continu. En association avec Airparif, découvrez la
qualité de l'air sur Paris, la proche banlieue et l'Ile-de-France.
Prévisions de l'indice ATMO pour l'ensemble de l'Ile-de-France
Carte du jour
Carte d'hier
Prévisions de l'indice par type de polluants pour l'ensemble de l'Ile-de-France
Ozone (O3)
Carte pour l'O3 - hier
Carte pour l'O3 - aujourd'hui
Dioxyde d'azote (NO2)
Carte pour le NO2 - hier
Carte pour le NO2 - aujourd'hui
Dioxyde de soufre (SO2)
Carte pour le SO2 - hier
Carte pour le SO2 - aujourd'hui
Microparticules (<10 µm)
Carte pour les microparticules - hier
Carte pour les microparticules - aujourd'hui
Qualité de l'air sur toute la France
Pour préserver votre santé, ce service vous permet, au jour le jour, de suivre les indices de pollution urbaine.
Les informations présentées sont fournies par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air
(AASQA) et par le département de l'air de l'ADEME. Pour l'ensemble de la région parisienne, l'indice
ATMO permet d'apprécier la qualité de l'air. Cette échelle prend en compte les différentes sources de
polluants atmosphériques :
1. Le dioxyde d'azote est un oxydant qui peut transporter des composés toxiques dans les voies
respiratoires inférieures. Il diminue le seuil de sensibilité aux infections bactériennes et virales et
augmente la réactivité aux allergènes, ce qui augmente les risques pour les personnes les plus
vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes malades) et pour les asthmatiques ;
2. L'ozone est un gaz agressif pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Ses effets sur la santé
dépendent du niveau et de la fréquence des expositions mais, chez les personnes sensibles (enfants,
asthmatiques, insuffisants respiratoires, allergiques), les symptômes (picotements et irritation des
yeux, coryza, gêne respiratoire) apparaissent plus nettement à partir de 180 microgrammes d'ozone
par m3 d'air ;
3. Le dioxyde de soufre est également un gaz irritant qui peut déclencher un spasme bronchique chez
les asthmatiques et qui peut altérer la fonction respiratoire de l'enfant ;
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4. Les poussières dont l'origine vient en partie des combustions industrielles, du chauffage domestique
et de l'incinération des déchets. Mais la plus grande partie vient de la pollution automobile (40%).
Les particules les plus fines étant produites par les moteurs Diesel.
Si les études menées depuis une trentaine d'années ont montré une diminution de certaines formes de
pollution (dioxyde de soufre, plomb, monoxyde de carbone), on note une recrudescence de divers problèmes
respiratoires : irritation des bronches, asthme en réaction à la pollution atmosphérique. Basé sur l'étude et
l'évaluation des principaux polluants, l'indice ATMO permet d'évaluer la qualité de l'air. Il varie de 1 (très
bonne qualité de l'air) à 10 (très mauvaise qualité de l'air).
Pour connaître l'indice de pollution du jour dans une ville française, cliquez sur la carte ci-dessous :
Pour de plus amples renseignements, sachez que vous pourrez découvrir sur le site de l'ADEME
un bulletin quotidien sur l'état de la qualité de l'air dans les principales agglomérations
françaises ainsi qu'une estimation des prévisions pour le lendemain. Réalisé par le département
Air de l'ADEME, à partir des données transmises par les Associations agréées de la surveillance
de la qualité de l'air (AASQA), il est actualisé tous les soirs à partir de 17h.
David Bême
Note : L'ADEME assure également la coordination technique de la surveillance de la qualité de l'air, et contribue à son
financement, en liaison avec le ministère de l'Ecologie et du Développement durable (MEDD). L'ADEME anime et
finance par ailleurs de nombreuses études et recherches sur la pollution de l'air et ses effets.
I.2. La pollution à l'ozone en dix questions
Records de chaleur, absence de vent… Toutes les conditions sont réunies pour d'importants pics de
pollution. La situation actuelle est-elle exceptionnelle ? Quels sont les effets de ce gaz sur la santé ?
Comment réagir ? Découvrez l'essentiel sur ce polluant avec Karine Léger, ingénieur à Airparif.
1 - Qu'est-ce que l'ozone ?
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Pollution - OzoneResponsable communication et ingénieur à Airparif, Karine Léger nous précise que
« l'ozone (O3) est un polluant photochimique, qui résulte de plusieurs réactions chimiques entre plusieurs
polluants dits précurseurs (oxyde d'azote principalement, ainsi que des hydrocarbures ou des solvants) ».
Schématiquement, le dioxyde d'azote laisse échapper une molécule d'oxygène sous l'effet des ultraviolets,
qui se combine à l'oxygène de l'atmosphère (O2) pour former de l'ozone (O3). La pollution automobile, et
surtout l'absence de vent et la chaleur des couches d'air élevées plaquent au sol ce gaz qui stagne dans les
villes.
2 - Quels sont ses effets sur la santé ?
L'ozone est un gaz agressif pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Pénétrant aisément jusqu'aux voies
respiratoires les plus fines, il peut ainsi entraîner des irritations du nez, des yeux et de la gorge, des
altérations de la fonction pulmonaire, des essoufflements et des toux. Il exacerbe les crises d'asthme.
Ses effets sur la santé dépendent du niveau et de la fréquence des expositions mais, chez les personnes
sensibles (enfants, asthmatiques, insuffisants respiratoires, allergiques), les symptômes (picotements et
irritation des yeux, coryza, gêne respiratoire) apparaissent plus nettement à partir de 180 µg d'ozone par m3
d'air. Il ne semble pas possible de déterminer un seuil en dessous duquel ce polluant serait totalement
inoffensif. De plus, les effets d'une exposition chronique sur le long terme restent encore mal connus.
Karine Léger nous rappelle que « la réglementation en matière de qualité de l'air définit un objectif de
qualité à ne pas dépasser, et qui équivaut à une concentration de 110 µg/m3 d'ozone en moyenne sur une
durée de 8 heures. Mais ce seuil est chaque été dépassé en tout point de la région, dans l'agglomération
parisienne (entre 10 et 30 jours) et en zone périurbaine et rurale (entre 25 et 50 jours). Cette année, ces
chiffres sont déjà dépassés au 22 juin... »
3 - Quelle conduite tenir en cas de pic ?
Le Conseil régional d'Ile-de-France et la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de
l'Environnement (DRIRE) ont lancé entre juillet et septembre 2003 une vaste campagne d'information sur la
pollution de l'air et ses effets sur la santé. Directrice de la DRIRE Ile-de-France, Nathalie Homobono espère
influer sur les comportements en touchant directement le grand public et les professionnels de santé.
Ainsi, des brochures et des campagnes d'informations en direction des médecins permettront de prodiguer
des conseils aux personnes sensibles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, asthmatiques, insuffisants
respiratoires et cardiaques, fumeurs) et l'ensemble de la population sur la conduite à adopter lors des pics de
pollution :
Pour les personnes présentant une sensibilité
particulière Pour tout le monde
Eviter les efforts physiques soutenus en plein air
(activités sportives d'endurance, par exemple) ;
Suivre scrupuleusement son traitement (asthmatiques,
insuffisants respiratoires ou cardiaques) et ne pas hésiter
à consulter son médecin ou son pharmacien ;
Pendant les pics élevés (procédure d'alerte), s'abstenir de
sortir pendant les heures les plus chaudes de la journée.
Ne pas modifier les pratiques habituelles d'aération et de
ventilation, car la situation ne le justifie pas ;
Eviter d'aggraver les effets de la pollution par des
facteurs irritants (tabac, peinture, solvants, colles…) ;
Pendant les pics élevés (procédure d'alerte), s'abstenir de
toute pratique sportive intensive ;
Dans la mesure du possible, ne pas utiliser son véhicule.
D'une part, parce que c'est là que l'on est le plus exposé à
la pollution, d'autre part, parce que son utilisation
contribue à accroître le pic de pollution
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La marche à pied est généralement le mode de déplacement qui expose le moins à la pollution
atmosphérique, suivie du vélo et des transports en commun.
4 - Où trouver les prévisions sur ce polluant ?
Pour l'ensemble du territoire, le système PREV'AIR, créé avec l'appui du Ministère de l'Ecologie et de
Développement Durable (MEDD) a pour vocation de diffuser quotidiennement via Internet des prévisions et
cartographies de la qualité de l'air établies à partir de simulations numériques en France et en Europe. Vous
trouverez sur son site des cartes de prévisions de la pollution à l'ozone et au dioxyde d'azote.
Pour l'Ile-de-France, l'association Airparif en charge de la surveillance de la qualité de l'air et du
déclenchement des alertes en cas de dépassement des seuils, dispose sur son site ou sur Doctissimo des
chiffres du jour et des prévisions pour le lendemain. Vous pouvez également consulter le site de l'une des 40
associations de surveillance de la qualité de l'air.
5 - Pourquoi connaît-on de tels pics de pollution ?
Selon Karine Léger, « deux éléments expliquent actuellement les dépassements de seuils de pollution à
l'ozone : une absence de vent et une durée d'ensoleillement exceptionnelle de 13 à 14 heures par jour. Sur la
région Ile-de-France, l'ozone n'est pas uniquement produit localement, nous "héritons" de masse d'air pollué
originaire du Nord de la France et de l'Europe ».
6 - Combien de régions sont touchées en France ?
Ile-de-France, Lorraine, Provence, région lyonnaise, Clermont-Ferrand, Strasbourg… Toutes les grandes
agglomérations et leurs régions annoncent tour à tour des alertes à la pollution à l'ozone.
Dans un communiqué du 4 août, le Ministère de l'environnement précisait que « cet épisode généralisé de
pollution à l'ozone sur la France est amené à se prolonger et s'aggraver dans les prochains jours, compte
tenu des prévisions météorologiques très défavorables ».
7 - S'agit-il d'une situation exceptionnelle ?
Dans un communiqué du 8 août, le ministère de l'environnement annonçait que « la France connaît depuis
une semaine un dépassement sans précédent des seuils d'information pour l'ozone, les prévisions pour les
prochains jours laissent craindre une poursuite, voire une aggravation de cette situation autour de
nombreuses agglomérations ».
8 - La pollution est-elle toujours plus importante en ville qu'à la campagne ?
Contrairement à certains polluants comme le benzène, l'ozone peut naviguer et n'est pas forcément originaire
de la région où il est mesuré. Ainsi l'Ile-de-France reçoit actuellement des poches d'air pollué du Nord de la
France et de l'Europe.
Mais ces masses d'air continuent de circuler, ainsi comme le précise Karine Léger, « Les épisodes de
pollution ont essentiellement été constatés sur les zones rurales placées sous le vent de l'agglomération
parisienne, l'Ile-de-France étant alors elle-même influencée par une masse d'air chargé en ozone lors de son
passage les jours précédents sur l'Europe centrale ». Compte tenu des vents dominants, ce sont
principalement les zones de Fontainebleau et de Rambouillet qui sont les régions les plus touchées d'Ile-de-
France.
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9 - Quelles mesures peuvent-être prises pour réduire cette pollution ?
« Des mesures locales ne sauraient répondre seules au problème de la pollution à l'ozone. Il faudrait au
minimum des décisions interrégionales, voire nationales. Les mesures les plus efficaces ne sont pas
forcément celles prises dans l'urgence des pics de pollution, mais celles prises au jour le jour » déclare
Karine Léger.
Le Ministère de l'environnement recommande de différer dans la mesure du possible les déplacements
automobiles. Si malgré tout, vous utilisez votre voiture, adoptez une conduite calme, évitez les freinages, ne
laissez pas le moteur tourner au ralenti, évitez de faire le plein aux heures chaudes, d'ouvrir les fenêtres dans
les tunnels, etc.
Mais les habitudes sont parfois difficiles à changer : une fois sur deux, les Européens utilisent leur voiture
pour faire moins de 3 kilomètres, une fois sur huit, pour faire moins de 500 mètres… Mais tout n'est pas si
noir, puisque les mesures prises depuis 10 ans ont permis de réduire les concentrations de dioxyde d'azote de
20% dans les agglomérations en six ans.
10 - Quelles évolutions réglementaires sont à prévoir ?
Dans un communiqué du 4 août, le Ministère de l'environnement précise que « La France va terminer à
l'automne, la transposition de la directive européenne du 12 février 2002 sur l'ozone dans l'air ambiant, qui
fixe à 240 microgrammes par mètre cube (µg/m3) pendant trois heures consécutives ce seuil d'alerte pour
l'ozone, au lieu de 360 µg/m3 pendant une heure actuellement. Applicable au 9 septembre 2003, cette
directive demande aux Etats membres de prendre des mesures progressives et efficaces au regard de leur
coût en cas de risque de dépassement du seuil d'alerte. La France prévoit de généraliser, à partir de 240
µg/m3, les réductions de vitesse actuellement appliquées volontairement dans quelques agglomérations. Le
seuil déclenchant la circulation alternée et la gratuité des transports resterait fixé à 360 µg/m3 ».
Cette mesure n'a été prise qu'une fois en 1997 à Paris et en petite Couronne suite à une pollution au dioxyde
d'azote avec des résultats quantifiables par Airparif malgré une limitation de la circulation que de 20%. Sa
principale limitation réside dans le fait qu'elle ne peut concerner que les centres d'agglomérations dotées de
transports publics denses (Paris, Lyon et Marseille principalement).
Enfin, la France a adopté en juin 2003 un programme pluriannuel de réduction des émissions polluantes,
permettant de réduire de 40% les émissions dans l'air d'oxydes d'azote, de dioxyde de soufre et de composés
organiques volatils entre 2000 et 2010. Sa mise en œuvre devrait réduire aussi les niveaux d'ozone du fait de
la diminution des émissions de ses précurseurs.
Une récente enquête menée par Airparif révélait que 60% des franciliens respiraient un air de qualité
médiocre… Quand on sait que la pollution atmosphérique a des répercussions directes sur les
hospitalisations et même la mortalité selon l'Observatoire régional de la santé d'Ile-de-France, on réalise que
l'enjeu est de taille.
Sources
Communiqué de la DRIRE Ile-de-France
Communiqué du Ministère de l'Environnement du 4 août 2003
Synthèse Airparif "de la fin mai à la mi-juillet : un début d'été marqué par de nombreux épisodes de pollution à l'ozone"
Des sites pour aller plus loin
La brochure "Pollution atmosphérique, s'en protéger, la prévenir" est disponible sur le site de la DRIRE Ile-de-France
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I.3. La pollution envahit nos maisons
Acariens, bactéries, allergènes, benzène… L’air que nous respirons 14 heures par jour à notre
domicile est un véritable bouillon de culture. Bien que préliminaires, les résultats de la première
enquête sur la qualité de l’air intérieur sont assez préoccupants. Comment mettre la pollution à la
porte ?
Plus redoutable que la pollution atmosphérique extérieure tant décriée, l'ennemi se trouverait dans nos murs.
Depuis la crise de l'énergie, les constructeurs ont renforcé l'isolation au détriment de la ventilation. Des
matériaux nouveaux sont apparus sur le marché. Deux phénomènes qui participent également à la pollution.
Résultat : un intérieur particulièrement pollué.
Démasquer l'ennemi
La pollution envahit nos maisons. L'observatoire de la qualité de l'air intérieur a été créé le 10 juillet 2001
avec pour mission de « contribuer à l'évaluation et à la gestion des risques sanitaires liés aux polluants
présents dans les espaces clos ». Mais avant de parler de ces risques, encore fallait-il les identifier. « Dans
un premier temps, notre mission est de déterminer la composition de l'air intérieur, la durée d'exposition et
les sources des différents composés inhalés » nous précise Séverine Kirchner, coordinatrice scientifique de
l'observatoire et membre du Centre Scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Menée dans 90 logements et 9 écoles répartis également en trois localisations régionales (Aix-Marseille,
Strasbourg et le Nord-Pas-de-Calais), cette étude pilote a permis de valider les outils et les méthodes de
mesure avant de lancer l'enquête à grande échelle conduite en 2002-2003 sur 800 sites. Bien que les
participants aient été choisis sur la base du volontariat et ne représentent donc pas un échantillon
représentatif de la population française, les résultats préliminaires regroupent près de 2 millions de données.
De quoi disposer d'une première estimation...
Une pollution bien spécifique
Les 90 logements représentent 272 personnes, qui ont été soumis à l'enquête pendant une semaine. Les
logements étaient tous des résidences principales dans lesquels les travaux de rénovation étaient plutôt
fréquents (60% des logements). Les personnes étaient âgées de 0 à 85 ans dont 40% des ménages avec un
fumeur et 55% en possession d'animaux domestiques.
Le temps de présence moyen à l'intérieur du logement était de 14 heures (de 11h à 15h selon la région). Les
données collectées concernent aussi bien la pollution chimique (monoxyde de carbone, composés organiques
volatils, azote), que microbiologique (bactéries, endotoxines, moisissures, allergènes de chats, chiens,
acariens) et physique (fibres minérales, etc.).
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Les résultats ont de quoi surprendre ! Les pollutions sont majoritairement endogènes (dont la source se
trouve à l'intérieur des habitations) notamment en ce qui concerne les substances chimiques volatiles dans les
logements. Selon le rapport de Mme Buchmann, Présidente de l'Observatoire, « Il existe une spécificité de la
pollution intérieure qui s'exprime en particulier par la présence de substances spécifiques et par des
concentrations plus importantes ».
Pas moins de trois substances chimiques cancérogènes avérés (benzène) ou probables (trichloroéthylène et
tétrachloroéthylène) ont été mesurées avec des concentrations de 50% supérieures à l'extérieur. Toutes les
concentrations les plus élevées sont mesurées à l'intérieur.
Concernant le benzène, un logement sur deux présente des concentrations supérieures à 2 µg/m3 et 10%
présentent des valeurs supérieures à 5µg/m3. Le dernier avis du Conseil Supérieure d'Hygiène de France
recommandait une concentration inférieure à 10 µg/m3 avec à terme une réduction à 2 µg/m
3. « Si cet objectif
doit être atteint, il est nécessaire de mieux identifier les sources de benzène (fumée de cigarette, pollution
automobile, produits de bricolage et de décoration...) et prendre les mesures adéquates » précise Mme
Kirchner.
L'asthme à nos portes
Présent dans tous les logements, le formaldéhyde est l'objet de toutes les attentions. Odorant et irritant, il est
émis par :
Les produits de construction et de décoration (bois agglomérés et contreplaqués, textiles, résines...) ;
L'ameublement ;
La fumée de cigarette ;
Les cosmétiques ;
Les sources de combustion.
Classé comme cancérogène probable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il est considéré comme
allergisant et co-facteur de l'asthme. Bien qu'inférieures aux seuils internationaux, les concentrations
trouvées à l'intérieur sont 8 à 9 fois supérieures à celles de l'extérieur. Concernant ce polluant, on ne sait que
peu de choses sur ses effets à long terme sur la santé. Il ne s'agit pas d'un manque de connaissances propre à
la France, la littérature scientifique mondiale tout entière ne semble pas très riche dans ce domaine.
« Les seuils de recommandation, lorsqu'ils existent, portent sur 24 heures ou sur une exposition durant une
vie entière. Nos valeurs portent sur une semaine... » précise Mme Kirchner. L'absence de recommandations
internationales pour certains composés est un facteur important d'incertitude. C'est dire à quel point il est
actuellement difficile d'estimer le risque sanitaire lié à cette pollution.
Adopter de nouveaux comportements
Quelques recommandations peuvent être dès maintenant adressées aux particuliers et aux professionnels.
Pour le grand public, un seul mot d'ordre : "Ventilez !".
« La crise de l'énergie a changé nos comportements et pas toujours en bien. Nous avons oublié ce que
faisaient naturellement nos grands-mères... Vérifiez que les entrée d'air ne sont pas obstruées, ventilez et
aérez régulièrement, lorsque vous bricolez, cuisinez ou lorsque vous passez l'aspirateur » précise Mme
Kirchner.
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Pour les professionnels, il faudra peut-être revoir la réglementation sur la ventilation, notamment les
passages entre les garages et les maisons, prévoir des fenêtres dans les salles de bain, ne pas autoriser la
construction d'une crèche au-dessus d'une bouche d'aération d'air usé...
Avant la mise en œuvre de la vaste enquête sur 800 logements, l'Observatoire pour la qualité de l'air intérieur
envisage d'améliorer l'information du grand public et des professionnels sur ce sujet. Des campagnes de
sensibilisation devraient prochainement voir le jour.
David Bême
Des sites et contacts pour aller plus loin
Observatoire pour la qualité de l'air intérieur
Site consacré à la pollution intérieur et la sensibilisation aux produits chimiques émis par les matériaux de construction :
Site SANDRINE, également la prévention des problèmes de santé liés à la pollution intérieure des habitations
I.4. Alerte aux pics de pollution !
L'apparition de pics de pollution doit inciter les personnes sensibles à respecter certaines précautions.
Mais lorsque le seuil d'alerte est dépassé, c'est toute la population qu'il faut engager à la prudence.
L'arrêté inter préfectoral d'avril 1994 a mis en place une procédure d'alerte et d'information du public en cas
d'épisode de pollution atmosphérique par trois types de polluants : dioxyde d'azote, ozone et dioxyde de
soufre. Trois seuils d'alerte ont été retenus, en fonction des concentrations de ces substances (consulter les
seuils des différents polluants) :
Le premier seuil impose l'information des services administratifs et techniques ;
Le deuxième seuil donne lieu à une information de la population, avec des recommandations
particulières pour les personnes les plus fragiles ;
Le troisième seuil est un niveau d'alerte, qui conduit à la mise en place de mesures particulières,
comme la circulation alternée, et à des messages de prudence pour l'ensemble de la population.
Les personnes sensibles doivent éviter les efforts
Les personnes âgées, les petits enfants, les insuffisants respiratoires, les sujets souffrant d'asthme, d'allergie
ou de toute autre pathologie respiratoire chronique sont les plus sensibles à la pollution atmosphérique.
Dès le deuxième seuil (information), il est conseillé à ces personnes d'éviter de réaliser des efforts physiques
intenses et prolongés à l'extérieur. En revanche, il n'y a pas lieu de restreindre leurs sorties. Il est donc hors
de question d'empêcher les enfants d'aller à la piscine ou de jouer dans le bac à sable.
En revanche à partir du troisième seuil (alerte), les activités à l'extérieur doivent être limitées pour les sujets
les plus gênés par la pollution. Par ailleurs, pendant ces périodes de pollution, une adaptation des traitements
peut être nécessaire, notamment pour les patients asthmatiques ou insuffisants respiratoires, qui sont parfois
exposés à une augmentation de leurs symptômes.
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Le jogging matinal
Si le seuil d'alerte est dépassé, il est recommandé aux sujets sensibles d'éviter de sortir aux heures chaudes.
Toute pratique sportive intensive est, par ailleurs, déconseillée, même aux personnes les plus en forme.
L'effort s'accompagne en effet d'une augmentation de la fréquence respiratoire et d'une inhalation plus
importante de substances polluantes, qui vont pénétrer au plus profond des poumons. Les adeptes du jogging
doivent ainsi s'efforcer de courir de bonne heure le matin, les concentrations d'ozone ayant tendance à
augmenter au cours de la journée. Les personnes ayant en charge des enfants, dans les colonies de vacances
notamment, doivent limiter les activités sportives et jeux de plein air aux seules matinées.
N'ouvrez pas les fenêtres
Quelques conseils valent aussi pour l'ensemble de la population. Ainsi il est évident qu'associer d'autres
toxiques à la pollution atmosphérique ne peut qu'amplifier les conséquences néfastes pour la santé. Cela vaut
pour le tabac, bien sûr, mais aussi pour les solvants et autres substances contenues dans de nombreux
produits d'entretien ou de bricolage. Par ailleurs il est préférable d'aérer les pièces la nuit ou au petit matin,
plutôt que dans la journée, ce qui est logique également pour rafraîchir les habitations.
Enfin, en cas d'apparition de symptômes d'irritation (conjonctivite, toux, picotements dans la gorge...) ou
d'aggravation d'une affection respiratoire existante, il est recommandé de consulter son médecin traitant.
Dr Chantal Guéniot
I.5. Les perturbateurs endocriniens : Des substances à risque sur la santé
Les perturbateurs endocriniens sont des substances à risque qui représentent une source de pollution
chimique identifiée depuis la fin des années 90, agissant sur les systèmes hormonaux des êtres vivants.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances à risque qui représentent une source de pollution
chimique identifiée depuis la fin des années 90, agissant sur les systèmes hormonaux des êtres vivants.
Les hormones, sécrétées par les glandes endocriniennes, servent à faire circuler des informations au sein d'un
organisme afin de réguler son développement, sa croissance, sa reproduction et son comportement. Les
perturbateurs endocriniens agissent sur les glandes endocriniennes en imitant leur "message chimique", en
bloquant les récepteurs cellulaires qui reçoivent le "message chimique" ou en perturbant un message
hormonal par une action sur les niveaux de concentration d'hormones naturelles.
Les perturbateurs endocriniens les plus connus sont présents dans les contraceptifs oraux, les produits
ménagers (détergents) et les pesticides (PCB, DDT, etc.) que l'on retrouve dans l'alimentation. La recherche,
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encore nouvelle sur le sujet, a clairement montré que les perturbateurs endocriniens produisent des effets à
risque sur l'organisme en impactant le système hormonal.
Les principaux effets qui ont déjà été identifiés sont : l'altération de la reproduction chez l'homme (baisse de
la qualité du sperme), des anomalies de la fonction ovarienne chez la femme, une augmentation des risques
du cancer des testicules ou du sein, des troubles de la maturation sexuelle, une perturbation de la croissance
et du développement chez l'enfant, une altération du système immunitaire, des troubles du comportement...
Les pouvoirs publics commencent à prendre en compte ce risque
Face aux risques avérés sur la santé mais encore insuffisamment connus que représentent les perturbateurs
endocriniens, l'Union Européenne a établi dans le cadre de la directive REACH (directive sur
l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des produits chimiques), une liste prioritaire de 555 substances
artificielles et 9 hormones de synthèses afin de concentrer et de coordonner les efforts de recherche au sein
des différents pays de l'Union. En France, un programme national de recherche sur les perturbateurs
endocriniens à été lancé en 2005, afin d'identifier les principales questions urgentes et de les résoudre.
Le problème posé par les perturbateurs endocriniens est nouveau et peut avoir des conséquences inattendues.
Ainsi, des études récentes ont mis en avant des effets des perturbateurs endocriniens : au Canada, on
soupçonne des produits comme le mercure, les dioxines ou le PCB d'avoir modifié le "sex ratio" de la
population habitant la réserve amérindienne d'Aamjiwnaang. Le ratio de la naissance étant passé d'un garçon
pour une fille en 1984 à un garçon pour deux filles en 1999 !
Les effets sur la santé étant encore peu connus, mais bien réels comme peuvent le laisser entrevoir ce type
d'études, des ONG comme GREENPEACE alertent l'opinion sur les perturbateurs endocriniens présents dans
les produits alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques. Il est vraisemblable que face à ce nouveau
problème de santé publique, les industries pharmaceutiques devront revoir l'utilisation de certaines
substances... En attendant, restons vigilant !
Matthieu Mellul, le 6 avril 2009
I.6. Les plastiques sous haute surveillance
Les emballages et les produits en plastiques sont présents à chaque instant de notre quotidien. Ils
contiennent des substances chimiques qui migrent des plastiques et peuvent être ingérées ou inhalées.
Or la toxicité des certaines de ces substances, comme les phtalates ou le bisphénol A, est de plus en
étudiée. Les autorités sanitaires contrôlent et réglementent de plus en plus la composition des
plastiques.
Que trouve-t-on dans le plastique ?
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Le plastique est un matériau composé d'une résine appelée polymère, élaborée à partir de pétrole, de charbon
ou de gaz naturel, à laquelle sont rajoutés deux types de substances chimiques : des plastifiants, qui
permettent de donner au matériau les propriétés recherchées (plus ou moins de souplesse, plus ou moins de
transparence etc.) et des additifs, qui sont utilisés à petite dose pour accentuer une caractéristique du
matériau (agents antistatiques pour limiter les dépôts de poussière, ignifugeants pour limiter ou empêcher les
problèmes de combustion, fongicides et bactéricides pour résister aux attaques de micro-organismes etc.).
Certaines substances chimiques présentent un risque pour la santé
Il a été largement établi par la communauté scientifique que les substances chimiques contenues dans les
emballages plastiques des produits alimentaires migrent vers les aliments et peuvent les contaminer. De
même, de nombreuses équipes scientifiques étudient la libération de ces substances dans l'air par les objets
en plastiques.
Certaines de ces substances présentent un risque pour la santé et sont considérées comme cancérigènes au-
delà d'un certain seuil, elles agissent également comme perturbateurs endocriniens qui agissent sur le foie,
les reins, la rate ou la formation osseuse, ou comme des reprotoxiques (toxiques pour la reproduction).
La controverse autour du Bisphénol A (BPA)
La question de la toxicité du bisphénol A contenu dans des bouteilles en plastique ou les biberons a été
soulevée par des études canadiennes et américaines (université de Cincinnati). Même si ces études font
l'objet d'une controverse, de nombreuses mamans sont désormais très vigilantes au moment d'acheter un
biberon en verre ou élaborés à partir de substances naturelles.
Une réglementation de plus en plus stricte
Devant les premières études qui font peser des soupçons croissants sur la toxicité des matières plastiques, les
autorités sanitaires ont mis en place et continuent d'enrichir des réglementations de plus en plus strictes qui
délimitent des seuils d'utilisation ou interdisent l'utilisation de certaines substances. Ainsi l'Union
Européenne dispose actuellement d'une liste provisoire des « matières plastiques et des articles qui entrent
en contact avec des produits alimentaires » interdites. Cette liste sera mise à jour au 1er Janvier 2010, et elle
deviendra un liste positive (seules les substances qui y seront inscrites seront autorisées).
En attendant, il convient donc de rester vigilent. Les industriels anticipent déjà néanmoins ces risques
sanitaires en développant des matières plastiques à base de substances naturelles, les bioplastiques fait à base
d'amidon.
M.M., le 5 mai 2009
Source : "Evaluation de la toxicité des emballages plastiques destinés au contact avec les aliments à l'aide de migrats
d'emballage obtenus à partir de liquides simulateurs", 1997, Université de Dijon.
I.7. Les pressings dangereux pour la santé
Le décès de Mme José-Anne Bernard consécutif à une intoxication par le perchloroéthylène émanant
d'un pressing met en lumière les dangers d’un produit connu pourtant depuis longtemps. Face aux
risques encourus par les professionnels et les riverains, différentes associations demandent
l’interdiction de ce produit, pour lequel des alternatives existent. Le point avec André Cicolella, porte-
parole du Réseau Environnement Santé.
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Mi-décembre 2010, les associations Générations Futures, Réseau Environnement Santé (RES) et leurs
partenaires WWF France et Health and Environment Alliance s'élevaient contre l'utilisation du
perchloroéthylène pour le nettoyage à sec. Cancérigène, toxique pour le système nerveux, le foie, les reins et
le système reproducteur, ce produit chimique s’attaque à la santé des travailleurs des pressings mais
également à celle des riverains.
Des risques connus depuis les années 70
Le perchloroéthylène n’est pas un nouveau composé chimique. En France, il est utilisé par les pressings dans
le cadre du nettoyage à sec depuis très longtemps… alors que ces méfaits ne font plus de doutes. « Les
dangers liés à l'utilisation du perchloroéthylène ne datent pas d'hier. Les premières publications liées à des
intoxications aigues remontent aux années 60-70 » déclare André Cicolella, chercheur français en santé
environnementale à l'INERIS, spécialiste de ce dossier.
Mais ce n’est qu’en 1995 que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) le classe comme
cancérogène probable (Catégorie 2A) pour l'homme et en même temps que l’activité nettoyage à sec était
classée comme cancérogène possible (Catégorie 2B).
L’Union européenne le juge nocif et cancérogène possible de catégorie 3 (« Substances préoccupantes pour
l'homme en raison d'effets cancérogènes possibles pour l'homme, mais pour lesquels les informations
disponibles ne permettent pas une évaluation satisfaisante ») et toxique pour l'environnement. Ces risques
sont connus et font l’objet d’une attention particulière pour les personnes travaillant dans des pressings, la
profession le classant même comme "cancérigène possible", une situation pour le moins étonnante.
Au-delà de ces effets cancérigènes, l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du
travail - aujourd'hui Anses) lui reconnaît (i) des effets liés à une exposition massive de courte durée qui
vont de la mort, à des pertes de conscience en passant par des modifications comportementales, des troubles
visuels et de la coordination motrice ainsi que des effets hépatiques ;
En outre l’Afsset note (ii) des effets liés à une exposition intermédiaire ou long terme qui impliquent des
effets rénaux, hépatiques et neurologiques (des troubles de la mémoire, une augmentation du temps de
réaction, une perte de la vision des couleurs…). Des effets sur la reproduction ont été également décrits chez
des travailleurs de pressings exposés au tétrachloroéthylène (troubles du cycle menstruel, avortements
spontanés, effets sur la fertilité et sur le sperme, malformations congénitales ou diminutions du poids des
nouveau-nés…). Mais la reprotoxicité de ce produit est encore en discussion au niveau européen, les études
évoquant cet effet restant limitées ou imparfaites.
Actuellement, il n’est pas classé pour cet effet. « Sur le modèle de ce qui s'est passé pour l'amiante, les
autorités continuent d’attendre la preuve irréfutable et absolue de la dangerosité du produit, une preuve qui
n'arrive jamais grâce à la communication de l'industrie chimique qui va sans cesse retarder la prise de
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décision, avançant des arguments fallacieux sur les limites des études concluant à la dangerosité du
perchloroéthylène »… regrette André Cicolella. Mais récemment, plusieurs études et faits divers ont remis
ce dossier sous le feu des projecteurs.
Les autorités sanitaires se pressent... doucement
En janvier 2008, la réalisation en 2008 par l'INERIS de mesures des niveaux de solvants dans l'air des
immeubles abritant des pressings donne des résultats si éloignés des normes qu’une campagne
nationale est lancée par l'inspection des installations classées.
En décembre 2008, les résultats sont publiés par le cabinet de la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie de
l'époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, aujourd'hui Ministre de l'Écologie, du Développement durable, des
Transports et du Logement. Bien que la profession ait été avertie en amont des contrôles, « au total, sur
275 installations contrôlées, 86 ne présentaient pas de non conformités significatives ». En d'autres termes,
deux pressings sur trois ne respectaient pas les normes ! Un plan d'action élaboré conjointement entre le
ministère et les syndicats professionnels est alors avancé. Il prévoit de la formation, de l'information, de la
recherche et une « évolution de la réglementation pour encadrer une diminution progressive des rejets et
simplifier la réglementation sur certains points ».
En décembre 2008, la Direction générale de la santé est saisie suite à des mesures d'urgence mises en œuvre
après les plaintes de personnes exposées à des teneurs élevées en tétrachloroéthylène, des logements situés
au-dessus de pressing. Le Haut Conseil de la Santé Publique est sollicité.
En juin 2009, l'adoption du deuxième Plan national santé environnement (PNSE) prévoit la réduction de
30% des émissions de 6 substances nocives d'ici 2013, dont le perchloroéthylène. Cette même année, une
étude américaine réalisée à New York relie la densité de pressings avec le taux de cancers du rein. « Même si
cette corrélation n'établit pas une causalité, elle interpelle d’autant plus qu’il s’agit-là de cancers très
difficilement pris en charge » souligne André Cicolella.
En janvier 2010, l'Afsset rend un avis sur la "proposition de valeurs guides de qualité de l'air intérieur pour
le tétrachloroéthylène". Après avoir reconnu que « des concentrations élevées de l'ordre de plusieurs milliers
de µg/m3, ont été mesurées dans des logements situés au-dessus de certains pressings », les experts
suggèrent de « de considérer par défaut le tétrachloroéthylène comme une substance potentiellement
cancérogène avec un mécanisme d'action sans seuil »... sans pour autant avancer de mesures concrètes.
« Ce qui est étonnant est que contrairement à ce qu'a fait l'Agence américaine de protection de
l’environnement (EPA), l’Afsset n’a pas réalisé de calcul de risque sur la base de la fixation d’un
ERU (Excès de Risque Unitaire), c’est-à-dire de l’excès attendu de cancers pour les personnes exposées à
des concentrations de 2000-2500 µg/m3 de ce produit. Ce calcul réalisé par l’EPA aboutit à un cas de
cancer supplémentaire pour 100 personnes exposées à ces concentrations pendant 30 ans. Un résultat
beaucoup plus important que le risque acceptable en France qui est généralement de l'ordre d'un cas pour
100 000 personnes ! » s'étonne André Cicolella.
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En juin 2010, le Haut Conseil de la Santé Publique rend enfin son avis. Dans ce document mis en ligne
début août 2010, il « précise que l'action prioritaire à mettre en œuvre est de faire cesser ou limiter
l'exposition en supprimant ou réduisant les transferts de tétrachloroéthylène ou en éradiquant la source », ce
qui peut passer par la vérification de la conformité à la législation en vigueur et, dans le cas contraire, à la
fermeture temporaire en attendant que le problème soit réglé.
Au-delà de ces mesures préventives, le HCSP recommande une information, ainsi qu'un examen et un suivi
médical systématiques pour toutes les personnes exposées. Selon ces experts, une campagne nationale de
mesure des concentrations de tétrachloroéthylène dans les pressings et dans tous les logements et locaux
ouverts au public se trouvant au-dessus ou à proximité immédiate de ces installations devrait être initiée.
Dernière recommandation du HCSP : aucun nouveau pressing ne doit être installé au voisinage immédiat de
logements, sauf à recourir à des techniques et dispositifs garantissant contre toute contamination des locaux.
Mais cet avis n’a pas force de loi…
Un danger pour les riverains
Le 25 décembre 2009, la mort à Nice de Mme José-Anne Bernard (72 ans) est dans un premier temps
attribué à une crise cardiaque. Mais une autopsie révèle un taux très élevé de perchloroéthylène dans son
sang, ses urines et tous ses organes. Mme Bernard habitait juste au-dessus d'un pressing et s'était plainte, de
même que nombre d'autres copropriétaires, de très fortes émanations de perchloroéthylène.
Une information judiciaire pour homicide involontaire vient d'être ouverte par le parquet de Nice. « Cet
incident n'est pas isolé et plusieurs cas d'intoxication aiguë ont été rapportés. Ils démontrent que les méfaits
de ce produit ne se cantonnent pas aux salariés des pressings mais touchent bien les riverains. Mais au-delà
de ces intoxications aiguës, combien de cas d'intoxication chronique passent inaperçus alors qu’ils sont à
l’origine de cancers foudroyants » s'indigne André Cicolella.
« Nos organisations pensent que l'utilisation d'un produit dont la dangerosité est connue officiellement
depuis longtemps est inacceptable alors même que des alternatives existent » déclarent François Veillerette,
porte-parole de Générations Futures, et André Cicolella, porte-parole du RES. Ils rajoutent : « Nous
demandons que les autorités responsables interdisent dans les meilleurs délais l'utilisation du
perchloroéthylène dans les pressings ».
La décision américaine d’interdire toute utilisation de ce produit dans les nouveaux pressings et le
changement de toutes les installations en utilisant d'ici 2020 apparaît là-encore raisonnable, même si ce délai
apparaît un peu trop long pour André Cicolella.
Des alternatives au perchloroéthylène existent parmi lesquelles trois principales : le nettoyage au dioxyde de
carbone liquide, le nettoyage aqueux, le nettoyage au siloxane D5 (un composé chimique à base de silicium
qui peut induire un impact sur l'environnement). Mais toutes ces techniques nécessitent des machines
spécifiques...
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Un frein à la généralisation de ces alternatives mais certainement pas un obstacle insurmontable. Ces
techniques sont déjà mises en œuvre chez nos voisins européens (Italie, Allemagne), au Canada et aux Etats-
Unis.
David Bême, le 3 janvier 2011
Sources
Fiche toxicologique n°29 consacrée au Tétrachloroéthylène - INRS – édition 2004- (accessible en ligne)
Activité de nettoyage à sec - Brochure de l'INRS - Aide mémoire technique accessible en ligne
AVIS de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail - Relatif à la proposition de valeurs
guides de qualité d'air intérieur pour le tétrachloroéthylène (perchloroéthylène) – janvier 2010 (accessible en ligne)
Evaluation des risques sanitaires associés aux émissions de tétrachloroéthylène par trois installations françaises de
nettoyage à sec – 10 janvier 2010 - (accessible en ligne)
Bilan de l’opération nationale de contrôle des pressings menée par l'inspection des installations classées – 9 décembre
2008 - (accessible en ligne)
Risques chroniques et Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) – 4 octobre 2010 -
(accessible en ligne)
Association between Residential Proximity to PERC Dry Cleaning stablishments and Kidney Cancer in New York City
(accessible en ligne)
Avis du Haut Conseil de la Santé Publique relatif aux mesures de gestion à mettre en œuvre en cas de teneurs en
tétrachloroéthylène dans l'air intérieur des logements – 16 juin 2010 - (avis accessible en ligne)
Communiqué de Réseau Environnement et santé du 15 décembre 2010
Note sur les produits de substitution du perchloroéthylène dans les installations de nettoyage à sec - Analyse de la
réglementation et des pratiques à l’étranger - RAapport d'étude 28/02/2005 – Ineris (accessible en ligne)
Des sites pour aller plus loin
Plus généralement, les associations Générations Futures, Réseau Environnement et santé (RES) militent pour la
disparition dans notre environnement des substances cancérigènes et agissant comme des perturbateurs endocriniens.
II. Les gestes pour préserver l’air
Afin de mieux préserver sa santé, il est essentiel de protéger la qualité de l’air que l’o respire. Mais
comment faire en pratique ? Quelle ventilation choisir ? Peut-on utiliser des plantes ou des dispositifs
pour dépolluer son intérieur ? Toutes les réponses aux questions pour respirer en paix !
Lutter contre la pollution dans la maison
Contrairement à ce que l’on croit, la maison n’est pas un endroit protégé de la pollution. Au contraire, c’est
parfois le lieu de concentration des polluants ! Comment préserver l’air que vous respirez à la maison ? Tous
nos conseils.
II.1. La pollution de la maison
L'air à l'intérieur de nos maisons serait plus pollué qu'à l'extérieur. C'est le constat inquiétant qui
ressort de plusieurs études publiées récemment sur le sujet. Principaux accusés, les composés
chimiques présents dans de nombreux produits. Avec des conséquences sur la santé qui restent encore
à préciser, mais pourraient s'avérer importantes...
Que ce soit à la maison ou au travail, nous passons plus des trois-quarts de notre temps dans des espaces
fermés. Or différentes études, notamment celles de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, ont montré
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que ces environnements recelaient davantage de polluants que les milieux extérieurs. Cette pollution possède
diverses origines :
Les éléments en provenance de l'extérieur, dont principalement le monoxyde de carbone (CO2), des
oxydes d'azote, le radon (un gaz radioactif cancérigène émis par le sol dans certaines régions) ainsi
que différentes particules et composés organiques volatils (COV) ;
Les produits de construction, d'entretien et de décoration, qui apportent la plupart des COV présents
dans l'air intérieur ;
Les appareils de chauffage qui génèrent assez de CO2, oxydes d'azote, particules et COV ;
Les activités humaines telles que la cuisine, l'entretien, la bureautique, le tabagisme...
Les COV, principaux accusés
Ils sont présents tout autour de nous sans que nous en soyons toujours conscients. Eux, ce sont les composés
organiques volatils, un terme générique pour désigner diverses substances nocives présentes notamment dans
les matériaux de construction, d'aménagement et de décoration : mousses isolantes, peintures, moquettes,
panneaux d'aggloméré, etc. On en trouve également dans des produits de nettoyage type détergents ou
détachants, ou encore certains aérosols. Les transports et l'industrie génèrent également des COV, qui
pénètrent dans les maisons depuis l'extérieur. Sans oublier les matériels de chauffage employant des
hydrocarbures (charbon ou pétrole).
Leurs effets sur la santé ne sont pas tous connus. Selon le degré d'exposition, ils peuvent provoquer une gêne
respiratoire, ainsi que des allergies cutanées. Plus grave, certains composants tels le benzène possèdent des
effets cancérigènes. Or, si leur faible concentration dans les produits d'usage courant semble interdire ce
risque, on ignore encore quelles conséquences peut avoir la combinaison de plusieurs d'entre eux, même à
des doses réduites. Néanmoins, de plus en plus de spécialistes estiment qu'ils jouent un rôle important dans
l'augmentation des cancers, de l'asthme et de l'allergie depuis une vingtaine d'années, notamment chez les
enfants.
Certaines activités domestiques, de la cuisson du repas à l'allumage d'une bougie, sont aussi soupçonnées
d'avoir des retombées négatives. Le ministère de l'écologie soutient divers projets de recherches qui
devraient permettre d'en savoir bientôt plus sur la question. Les ondes électromagnétiques transmises par les
téléphones portables pourraient également constituer un facteur de nuisance supplémentaire.
Comment faire face ?
La première précaution consiste à aérer sa maison dans les règles de l'art. En effet, l'augmentation de la
pollution intérieure serait en partie la conséquence indirecte d'une meilleure isolation des habitations depuis
les années 70, afin de réduire leur consommation d'énergie. La révision du mode de chauffage, et la mise en
place d'un système de ventilation approprié (VCM, puits canadien...) contribueront aussi à améliorer l'air
ambiant.
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Le recours à des produits non toxiques est également recommandé. Des matériaux de construction ou de
rénovation aux produits de nettoyage, l'offre dans ce domaine s'est largement développée depuis quelques
années. Enfin, il est souhaitable dans la mesure du possible de limiter l'emploi des substances concernées. Et
se rappeler que pour un intérieur moins pollué, les précautions à prendre commencent à l'extérieur : utiliser
sa voiture moins souvent ou renoncer au tabac, par exemple.
Bertrand Rastoin
II.2. Se protéger de la pollution en pratique
Elle est partout et elle est dangereuse. La pollution engendrée par les émissions de gaz toxiques des
voitures et des industries provoquent une atmosphère irrespirable. Dans la maison, les produits
toxiques contenus dans les meubles, la peinture, la moquette ou émis par la chaudière rendent l'air
intérieur tout aussi dangereux. Comment se protéger de la pollution en quelques actions.
Dioxyde de soufre, dioxyde d'azote, ozone ou monoxyde de carbone : ces nombreux polluants naissent de
l'utilisation de combustibles comme le pétrole, le charbon ou le fioul. Fragilisant les fonctions respiratoires,
provoquant des crises d'asthme, des allergies et des risques cardio-vasculaires. Il est possible de prévenir des
méfaits des polluants, même si la chose est difficile. Car, avant de se protéger, le plus important reste
d'adopter un comportement responsable et protecteur de l'environnement.
Comment se protéger ?
S'informer : la télévision diffuse quotidiennement des bulletins sur la qualité de l'air. Ecouter les prévisions
permet donc d'adapter ses activités à la pollution. Les jours de pic, il vaut mieux donc veiller à réduire
l'exposition aux gaz polluants et rester chez soi.
Rester hydraté : la chaleur et un taux élevé d'humidité vont de pair avec une forte pollution. Il faut donc
rester à l'ombre, au frais, et boire quantité d'eau, qui élimine les toxines.
Protéger les personnes vulnérables : il est important de s'informer sur la qualité de l'air non seulement pour
soi mais surtout pour les personnes qui ont des problèmes de santé. Les personnes âgées sont fragilisées par
la pollution, les enfants peuvent développer des allergies, les personnes asthmatiques peuvent étouffer et
celles qui souffrent de troubles cardiaques ont trois fois plus de risques d'avoir une crise.
Le sport en milieu pollué est très dangereux, car nos poumons sont plus sollicités. Eviter donc de courir
près d'une route pour aller dans un parc, éviter de faire du vélo au milieu des embouteillages sont des gestes
indispensables. La meilleure option reste de faire du sport en intérieur.
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Renforcer les protections du corps : cela reste le meilleur moyen de se protéger de la pollution. Le système
immunitaire est plus fort lorsque notre mode de vie est sain, notre sommeil suffisant couplé à une bonne
alimentation et une pratique régulière d'un sport. Il est important de ne pas faire d'excès de matières grasses,
sucre et alcool.
La protection physique passe également par la consommation des antioxydants. Ils sont
particulièrement présents dans les petits fruits (mûres, canneberges, framboises et prunes) et certains légumes
(artichauts, asperges, brocolis, poivron jaune). Les végétaux les plus colorés sont également conseillés.
L'orange, le rouge, le jaune, le violet ou le bleu a aussi l'avantage d'égayer notre assiette. Enfin, la vitamine C
est efficace lors des pics de pollution.
Les plantes peuvent réduire la pollution intérieure. Nous passons plus de vingt heures par jour entre
quatre murs. A l'intérieur, la pollution est tout aussi néfaste que celle qui nous menace à l'extérieur. Les
matériaux de construction, la décoration peuvent être dangereux pour le système respiratoire. Les colles à
moquette, les parfums d'intérieur, la peinture ou le papier peint créent des composés organiques volatiles
dont les effets sont malheureusement très mal connus. Les plantes, en absorbant ces émanations toxiques et
en les acheminant dans leurs racines, permettent aux micro-organismes de la terre de les détruire.
Certaines d'entre elles sont très efficaces. L'azalée extermine l'ammoniac présent dans les produits
nettoyants, le chrysanthème absorbe le trichloréthylène présent dans la peinture. Le ficus est parfait contre
le formaldéhyde, présent dans de nombreux emballages, essuie-tout, la mousse d'isolation ou la moquette. Le
lierre, enfin, est la meilleure plante pour éliminer le benzène des détergents.
En cas de forte chaleur et de pic de pollution, il est essentiel de fermer portes, volets et fenêtres.
Installer des draps devant les fenêtres qu'on asperge d'eau permet d'humidifier et rafraîchir l'intérieur. Les
gouttes d'eau ont aussi la vertu de fixer les particules polluantes, rendant l'air plus sain.
Pour assainir l'air, une recette de grand-mère existe : dans une casserole d'eau, mettre des feuilles
aromatiques, un demi-citron et des feuilles de menthe. Chauffer à feu doux et laisser la vapeur envahir
l'intérieur permet d'humidifier l'atmosphère et de l'assainir.
Respirer un air pur ne devrait pas être un luxe, mais un droit vital. Les émissions de polluants ne font que se
multiplier et un comportement responsable doit être adopté pour ne plus avoir besoin de se protéger. Si nous
sommes les victimes de la pollution, nous en sommes aussi les principaux émetteurs.
Préserver l’air intérieur
Pour préserver la qualité de l’air dans votre foyer, il existe des solutions techniques ou naturelles. Quelle
ventilation choisir ? Peut-on utiliser des plantes pour chasser les composés nocifs ? Quel système de
chauffage permet de préserver l’environnement ? Découvrez les alliés de vos poumons.
II.3. Ventilation : comment mieux respirer chez soi ?
Favoriser la circulation de l’air au sein de la maison est essentiel pour la santé de ses occupants. Mais
les progrès en matière d’isolation nécessitent de mettre en place un système adapté : ventilation
mécanique contrôlée (VMC), puits canadien… sans oublier les bons gestes pour assurer une aération
efficace, et les murs qui ont aussi leur rôle à jouer !
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L'aération est une obligation légale, fixée par deux arrêtés de 1982 et 1983. Elle concerne donc tous les types
de logements construits après 1982. La circulation d'air doit être « générale et permanente », depuis les
pièces d'habitation et vers les pièces de service (cuisine, salle de bain, etc.).
Ces dispositions sont une conséquence des progrès réalisés en matière d'isolation. En effet, les
règlementations thermiques successives (la première en 1974, la plus récente datant de 2005) ont certes
contribué à limiter les pertes de chaleur des logements, mais aussi à davantage « confiner » ces derniers. Or il
a été démontré que l'atmosphère des habitations est bien plus polluée que celle que nous respirons à
l'extérieur.
D'où l'importance d'aérer sa maison dans les règles de l'art, voire d'installer un système garantissant de
bénéficier d'un air sain, renouvelé régulièrement...
Les bons gestes pour un air plus sain
Pollution chimique, CO2, poussières... Pour la santé de ses occupants, votre maison doit respirer. L'air y est
ainsi renouvelé, évacuant les divers types de polluants domestiques et l'excès d'humidité, tout en fournissant
aux appareils à combustion l'oxygène dont ils ont besoin.
En l'absence de ventilation mécanique contrôlée (VMC), cela suppose de respecter quelques règles simples.
En ouvrant les fenêtres, bien sûr - mais pas n'importe comment. Procédez pièce par pièce, à raison de 10
minutes par pièce environ, et en commençant par éteindre le chauffage. Faites-le notamment après avoir
passé l'aspirateur, ou pour évacuer l'humidité produite par un bain, une douche, la préparation du repas...
Lorsqu'il ne fait pas trop froid, pensez aussi à entrebâiller les fenêtres durant la nuit.
Si vous disposez de grilles d'aération, n'oubliez pas de nettoyer régulièrement celles-ci et de les laisser libre
d'accès : pas de meuble risquant d'entraver la circulation de l'air !
La VMC, plus ou moins efficace
Conséquence des progrès en matière d'isolation, de plus en plus de logements sont équipés d'un système de
ventilation mécanique contrôlée. Celle-ci fonctionne de la manière suivante : un ventilateur motorisé, aussi
appelé « groupe d'extraction », contrôle la circulation de l'air depuis les entrées (dans les pièces à vivre)
jusqu'aux bouches d'extraction (dans les pièces de service type cuisine, salle de bain, etc.). Il existe différents
modèles de VMC :
A simple flux (environ 400 € dans le neuf, 800 € en rénovation), Hygroréglables, régulant
automatiquement la ventilation en fonction du degré d'humidité (700 à 1500 €) ;
Double flux à récupération de chaleur (2000 à 4000 €). Ceux-ci sont les plus efficaces et permettent
de récupérer 70% de la chaleur du logement ;
L'inconvénient des VMC est leur consommation d'électricité, du fait du refroidissement des pièces :
une VMC simple flux peut augmenter les besoins de chauffage de plus d'un tiers ! C'est pourquoi, à
terme, les modèles à double flux devraient s'imposer.
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Pour une ventilation écologique
Afin d'améliorer les performances de la ventilation, il est également possible d'installer chez soi un puits
canadien, ou puits provençal. Celui-ci peut venir compléter la VMC double flux, mais aussi fonctionner de
façon autonome.
Il s'agit d'un conduit souterrain (profondeur minimum : 1,5 m) d'une longueur de 20 m ou plus et aboutissant
à une prise d'air extérieure. L'air est ainsi tempéré en toute saison (plus chaud en hiver, plus frais en été) tout
en améliorant sa circulation. Le tout pour un coût modéré, à partir de 500 € environ.
Enfin, les murs peuvent eux aussi contribuer à une meilleure aération, à condition de choisir le matériau
adéquat : le bois, ou les briques en terre cuite par exemple, favorisent une bonne ventilation et l'équilibre
hygrométrique au sein de la maison.
Bertrand Mauvy
II.4. Combattre la pollution par les plantes
L'air de nos habitations est encore plus pollué que celui que nous respirons à l'extérieur. Or les plantes
possèdent des capacités dépolluantes qui ont été mises en évidence depuis quelques années. Pour
purifier l'air de votre maison, vous allez donc pouvoir vous transformer en jardinier d'intérieur... en
prenant soin de sélectionner les variétés les mieux adaptées à vos besoins.
Lorsqu'on parle pollution de l'air, on pense plus souvent aux dangers du CO2 présent dans l'atmosphère.
Pourtant, des études récentes ont montré que l'air de nos maisons comportait des polluants à des taux encore
supérieurs. Ceux-ci sont principalement d'origine chimique (composés organiques volatils présents dans les
peintures, moquettes...) et biologiques (acariens, bactéries...).Or nous passons en moyenne 80% de notre
temps en milieu clos ou semi-clos. Un chiffre qui s'élève encore pour de nombreuses populations : enfants en
bas âge, personnes âgées...
Une aération régulière du logement constitue bien sûr le premier antidote à cet état de fait. Mais d'autres
astuces peuvent aussi contribuer à purifier l'air intérieur. L'installation de plantes adaptées constitue l'une de
celles-ci.
Les propriétés dépolluantes des plantes ont été mises en évidence il y a une vingtaine d'années par un
chercheur de la NASA, le docteur William Wolverton. Depuis, de nombreux travaux ont permis de valider
cette hypothèse et d'en affiner la portée. En France, deux laboratoires travaillent spécifiquement sur le sujet :
le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) de Nantes et la faculté de pharmacie de Lille,
soutenus par leurs régions respectives (Pays de la Loire et Nord Pas-de-Calais).
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Utiles et décoratives
Le mécanisme général est le suivant : les plantes absorbent l'air intérieur, et les micro-organismes présents
dans les racines en convertissent les composants en produits organiques qui servent à nourrir celles-ci. Puis
l'air absorbé est rejeté principalement sous forme d'oxygène, tandis que les composés nocifs ont été en
grande partie assimilés. Parallèlement, les plantes « transpirent », produisant une vapeur d'eau qui permet
aussi d'améliorer l'hygrométrie du logement (son degré d'humidité).
La présence de plantes est donc hautement souhaitable à la maison. De plus, c'est l'occasion d'apporter une
touche « nature » à votre décoration. Plus les plantes seront importantes, plus elles joueront un rôle efficace.
Les chercheurs ont même calculé que la surface idéale par plante serait de 10 m2 environ. Dans un cent
mètres carré, une dizaine de plantes vous permettront donc d'améliorer au maximum la qualité de l'air.
A noter, il est parfois déconseillé d'installer des plantes dans les chambres, les végétaux rejetant davantage de
CO2 durant la nuit. Cette observation est toutefois à relativiser, puisque les plantes contribuent tout de même
à purifier l'air durant la journée, et leurs rejets de CO2 ne sont pas suffisants pour annuler leurs effets positifs.
Du philodendron aux fougères
Si toutes les plantes contribuent à dépolluer l'air ambiant, certaines possèdent des propriétés qui les rendent
plus aptes à « traiter » certains polluants plutôt que d'autres. Ainsi l'aloe vera et le philodendron absorbent
entre 80 et 90% du formaldéhyde présent dans les peintures à l'eau, les laines de verre ou de roche pour
l'isolation, les colles à moquette ou encore les panneaux de contreplaqué.
Les azalées sont à utiliser contre les effets de l'ammoniac des produits de nettoyage pour le sol. Le lierre,
quant à lui, sera particulièrement efficace contre le benzène présent dans les peintures à l'huile, les détergents
et les matières plastiques. Il existe de nombreuses autres variétés de plantes possédant des propriétés
analogues : les fougères, le clorophytum ou plante araignée, le ficus benjamina, la sansevière ou langue de
belle-mère...
Enfin, concernant l'entretien, il suffit de s'assurer que le terreau reste constamment humide, mais pas trop : la
plante doit pouvoir absorber l'eau qu'on lui verse. On peut aussi enlever la poussière sur les feuilles au
moyen d'une éponge légèrement mouillée. La plupart de ces plantes préfèrent la pénombre et
s'accommoderont donc d'un ensoleillement modéré voire indirect.
Bertrand Mauvy
II.5. Le principe du puits canadien
Le puits canadien, ou puits provençal, est une technique ancienne qui revient au goût du jour avec les
objectifs de réduction de la consommation d'énergie. Il s'agit d'un conduit souterrain permettant de
tempérer l'air de la maison en utilisant l'inertie thermique du sol. Un bon moyen d'économiser sur sa
facture de chauffage tout en bénéficiant d'un air plus sain...
L'amplitude thermique à l'air libre, relativement marquée en France, diminue lorsqu'on s'enfonce dans le sol.
Sans tenir compte de la différence pouvant exister d'une région à l'autre, celle-ci peut varier en moyenne de -
20 à 35 degrés Celsius durant la journée. A 2 m de profondeur, en revanche, elle se stabilise autour de 10° C.
environ.
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L'air qui circule sous terre va bénéficier de cet effet modérateur de façon étonnante. Même au plus froid de
l'hiver, sa température remontera naturellement aux alentours de 3-4 degrés. Du coup, la consommation de
chauffage diminuera d'autant !
A l'inverse, en été, la température de l'air, plus chaud à l'extérieur, diminuera lors de son passage sous terre.
La maison bénéficiera ainsi d'une plus grande fraîcheur. C'est l'une des applications des bienfaits de la
géothermie...
Puits canadien : le principe
Le principe du puits canadien est connu depuis longtemps puisque les Romains l'utilisaient déjà. Il consiste à
installer un conduit sur vingt à quarante mètres à une profondeur d'1,5 m minimum. Une longueur plus
élevée permettra un réchauffement (ou un rafraîchissement) plus important. Si l'on ne dispose pas de la
distance suffisante, on peut installer plusieurs tuyaux. Le diamètre du tuyau ne doit pas être trop important,
afin d'éviter les déperditions de chaleur : 20 cm environ. Il est recommandé de procéder à une étude de la
circulation de l'air à l'intérieur de l'habitation comprenant :
Son circuit de renouvellement (par quelles pièces passe-t-il) ;
L'hygrométrie générale de l'habitation ;
L'état du sol...
Dans le cas d'une construction, ces mesures resteront pour beaucoup des indications. Elles seront plus
précises lors d'une rénovation. Les relevés doivent être estimés ou déterminés pièce par pièce : séjour,
chambres, cuisine, salle de bain, etc. l'arrivée d'air sera protégée des impuretés par un filtre, intégré à la
VMC (ventilation mécanique contrôlée) en présence de celle-ci.
Le matériau constituant les tuyaux doit également être pris en compte. A l'intérieur de ceux-ci, on évitera le
PVC, dont les émanations sont toxiques. Le conduit sera en pente légère de 2% afin d'éviter les phénomènes
de condensation générateurs de bactéries. Il faudra prévoir aussi récupérateur de condensats et ventilateur.
L'intérêt financier
L'installation d'un puits canadien peut ne pas coûter cher... et rapporter gros ! A condition, toutefois, de la
prévoir dès la construction de la maison. L'emploi de matériaux perspirants (briques en terre cuite, torchis,
bois...), ainsi éventuellement qu'une VMC à double flux compléteront idéalement cette installation.
Le coût d'un puits canadien varie selon le degré de sophistication de l'installation, qui en sera d'autant plus
efficace : qualité des matériaux et des éléments, durabilité, longueur des tuyaux... Un système simple, mis en
œuvre sans main-d'œuvre, peut revenir à 500 euros tout compris. Une installation plus complexe, mise en
place par l'artisan lui-même, revient à 3000 € en moyenne. En y adjoignant une VMC double flux, il faut
prévoir 2000 euros supplémentaires.
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Une bonne installation sera de toute façon vite amortie, puisqu'elle peut permettre de diminuer jusqu'à 50%
la dépense énergétique globale d'un foyer. De plus, elle augmente la valeur de votre bien et anticipe sur les
règlementations thermiques à venir.
A ne pas oublier
La présence éventuelle de radon dans le sol doit être impérativement vérifiée. Il s'agit d'un gaz radioactif
présent à l'état naturel et dont l'inhalation peut être source de cancers. Une carte des zones concernées en
France a été établie, listant 31 départements particulièrement touchés. Dans ce cas, le matériau devra être
adapté (pas de terre cuite) et l'étanchéité renforcée.
Par ailleurs, les coudes devront être en nombre le moins élevé possible, car ils causent à chaque fois une
déperdition d'air. Enfin, les coûts de percement des tranchées pourront être réduits en utilisant celles déjà
creusées pour l'adduction d'eau, de gaz, électricité, etc. (en passant sous celles-ci).
Bernard Mauvy
III. Les effets de la pollution sur la santé
Ozone, dioxyde d’azote, de soufre, micro-particules... La pollution atmosphérique est une réalité dans
de nombreuses villes. Quels sont les effets des polluants sur la santé ? Les enfants sont-ils plus exposés
? Toutes les réponses à vos questions.
La pollution, une menace pour la santé
Les alertes aux pics de pollution sont de plus en plus fréquentes. Les menaces que font peser les polluants sur
la santé sont réelles. En effet, ils ont un effet direct sur les poumons en particulier et l’organisme en général.
Découvrez les dégâts visibles des particules invisibles.
III.1. Les phtalates et parabens bientôt interdits ?
Gants en plastique, matériel médical, emballages alimentaires, rideaux de douche, ballons, pochettes
plastiques… Les phtalates sont partout. Utilisés pour assouplir et rendre flexible le PVC, ces
substances sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens, tout comme les parabènes et les
alkylphénols. Alors que des études des autorités sanitaires sont en cours, l’Assemblée nationale vient
d’adopter en première lecture une proposition de loi visant à interdire ces trois groupes de substances.
Que penser de cette initiative ?
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Régulièrement pointés du doigt par nombre d’experts ou d’associations, phtalates, parabènes et alkylphénols
pourraient bientôt définitivement disparaître. Si les écologistes crient victoire, cette perspective n’est pas du
goût de tout le monde… Les fabricants de plastique ont rapidement appelé à l’abandon de cette proposition
de loi portée par le député Nouveau-centre Yvan Lachaud (Gard).
Elle contient un article unique : "La fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des
phtalates, des parabènes ou des alkylphénols sont interdites". Une petite bombe que le député justifie
simplement : « certaines de ces substances suscitent aujourd’hui des interrogations quant à leurs effets sur
notre organisme, notamment comme perturbateurs du système endocrinien ».
Les phtalates, c’est quoi ?
En matière de protection des consommateurs, les députés ont-ils encore grillé la politesse au gouvernement ?
Après l’interdiction du bisphénol A initié par le Sénat contre l’avis du ministère de la Santé, les députés
s’attaquent cette fois à trois grands groupes accusés d’être d’importants perturbateurs endocriniens supposés
: les phtalates, les parabens et les alkylphénols.
Ce sont indiscutablement les phtalates qui focalisent l’attention du public. A juste titre, car ils ont la propriété
de rendre souple le polychlorure de vinyle (PVC) auquel ils confèrent toute sa flexibilité. Résultat : Ils se
retrouvent partout dans notre environnement (gants et bottes en plastique, matériel médical, rideaux de
douche, ballons, nappes, jouets, boîtes de conserve, etc.) et nous y sommes donc régulièrement exposé.
Et les parabens alors ?
Ces derniers temps, la mention "sans parabens" fleurit sur les emballages des cosmétiques. Ces conservateurs aux
propriétés antibactériennes et antifungiques, que l’on retrouve également dans les produits pharmaceutiques, les
boissons et les yaourts aromatisés, ont été accusés de favoriser le risque de cancer du sein. Même si aucune étude n’a
pu le prouver avec certitude, les fabricants rassurent les consommatrices en certifiant leurs produits sans parabens.
Quant aux alkylphénols, ce sont des agents actifs que l’on retrouve dans les produits ménagers, industriels ou
médicaux tels que détergents et désinfectants.
Les phtalates n’étant pas réellement maintenus dans la matrice en plastique, ils ont tendance à s’en libérer et
se volatiliser sous forme de gaz. Bien que biodégradables, ils peuvent persister dans les milieux aquatiques
(étant très peu solubles dans l’eau) et notamment dans les sédiments, avec des conséquences importantes sur
les écosystèmes.
Bien qu’étant loin d’être les seules substances nuisibles dans l’eau (on y trouve également des métaux lourds,
des pesticides, des dioxines, du PCB…), les poissons se retrouvent contaminés par ces polluants. Même s’ils
sont bons pour la santé, l’Anses recommande ainsi de n’en consommer que 2fois par semaine.
Les phtalates sont-ils dangereux pour la santé ?
On retrouve également les phtalates dans les aliments car ils migrent depuis les emballages. Selon l’INRS,
l’ingestion via la contamination alimentaire est estimée à 0,25 mg/jour (l’exposition par voie cutanée et par
inhalation ne sont notables que lors de manipulations d’articles à forte concentration en phtalates, notamment
chez les travailleurs de certains secteurs industriels).
Pour autant, il ne s’agit pas de mettre tous les phtalates dans le même panier car « tous n’ont pas la même
toxicité » précise le Dr Dominique Lafon, médecin toxicologue et responsable de la thématique
"Reproduction et travail" à l’Institut national de recherche et de sécurité.
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Même si tous n’ont pas été étudiés, certains sont clairement identifiés. Six d’entre eux (DEHP, DBP, BBP,
DIDP, DINP et DIPP2) ont démontré des effets sur l’animal : « Leur administration répétée chez le rongeur
a permis d’identifier un effet sur le foie, les reins et le système reproducteur mâle, les effets variant
d’un phtalate à l’autre ».
Si une action cancérogène a été démontrée chez le rongeur (apparition de tumeurs hépatiques), le Centre
International de recherche sur le cancer (CIRC) estime que cet effet n’était pas transposable chez l’homme.
« En ce qui concerne l’effet de perturbateur endocrinien, il a été montré chez un modèle murin qu’en cas
d’exposition pendant la grossesse, le foetus pouvait présenter des malformations et des dysfonctionnements
de l’appareil reproducteur mâle, souligne le médecin toxicologue. Chez l’homme, ces effets sont moins nets
et sujets à discussion, mais il est vrai que si risque il y a, il concerne avant tout les foetus et les très jeunes
nourrissons ».
Toutes les substances induisant des mécanismes hormonaux sont difficiles à étudier chez l’homme.
Comment évaluer l’exposition, l’isoler des autres substances chimiques de l’environnement et lier
l’exposition à l’apparition de symptômes ? Les obstacles sont nombreux et pour le moment, seuls
les modèles animaux permettent de déterminer des risques.
Même si dans le cas des phtalates et du distilbène par exemple, ce sont des mécanismes hormonaux qui sont
en jeu, il est impossible de les comparer. En effet, il a été possible de mettre directement en cause le
distilbène chez les filles de femmes en ayant pris, car ce médicament cause un type de cancer très rare,
comme dans le cas de l’amiante. Or, ça n’est pas le cas pour les phtalates dont les effets sont plus
difficilement mesurables, nuance Dominique Lafon.
Interdire tous les phtalates est-il justifié ?
Bien évidemment, la proposition de loi n’a pas manqué de faire réagir les industriels de la filière plastique.
« En voulant se substituer au cadre européen existant et pertinent sur ces sujets complexes, la proposition de
loi adoptée soulève plus de difficultés qu’elle n’apporte de solution : elle est injustifiée scientifiquement,
inapplicable en pratique et inappropriée juridiquement » jugent-ils dans un communiqué.
Il est certain qu’en l’état, une telle interdiction poserait des problèmes majeurs d’un point de vue
économique, notamment pour arriver à trouver des produits de substitution. Aujourd’hui, des pistes sont
étudiées comme des plastifiants d’autres familles chimiques par exemple, mais encore faut-il
s’assurer de l’innocuité de ces nouveaux produits…
D’un point de vue juridique, des dispositions ont d’ores et déjà été prise au niveau européen. Selon la
directive 2005/84/CE, certains phtalates (DEHP, DBP et BBP) sont interdits pour la fabrication des jouets et
des articles de puériculture destinés aux enfants. Un deuxième groupe de phtalates potentiellement
dangereux pour la santé, (DINP, DIDP et DNOP) a été identifié. Mais en « l’absence d’informations
scientifiques suffisantes, l’interdiction de ces substances est limitée aux jouets et articles de puériculture
pouvant être mis en bouche par les enfants » précise la législation européenne. Ainsi et en l’absence de
dangers avérés ou suspectés, la substance n’est pas retirée du marché.
En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail
(Anses) planche actuellement sur la caractérisation des dangers liés à des perturbateurs endocriniens de
divers groupes de substances (phtalates, perfluorés, parabènes, etc.). Les résultats sont attendus pour 2012, ce
qui fait dire au Ministre de la santé Xavier Bertrand que cette loi est "prématurée".
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Concrètement, cette proposition de loi devra encore passer en examen au Sénat avant d’être adoptée.
Néanmoins, « avec ce vote, les parlementaires entrent dans la modernité des enjeux de santé publique
qu’incarne la question des perturbateurs endocriniens. Nous attendons du gouvernement et des autorités
sanitaires qu’ils osent à leur tour franchir cette ligne de rupture » se félicite André Cicolella.
Yamina Saïdj, le 5 mai 2011
Sources
Avis relatif aux bénéfices/risques liés à la consommation de poissons, Anses, 14 juin 2010.
Etude des consommations alimentaires des produits de la mer, et imprégnation aux éléments traces, polluants, et Oméga
3, Afssa/Inra/Ministère de l'Agriculture et de la pêche. (Rapport de l'étude Calypso accessible en ligne)
Le point des connaissances sur les phtalates, INRS, 2004.
"Vote de l’interdiction des phtalates par les députés : la filière plastique s’alarme d’une interdiction générale et
inadaptée", Communiqué de presse, La Plasturgie fédération, Plastics Europe, Elipso, 3 mai 2011.
Vote historique sur 3 familles de perturbateurs endocriniens, RES, 3 mai 2011
Des sites pour aller plus loin
Site de l'INRS
Réseau Environnement Santé
III.2. Pollution intérieure : gare aux moisissures !
Si les polluants chimiques en intérieur sont nocifs, ils ont le mérite d’être pratiquement connus de tous,
ce qui n’est pas le cas des pollutions biologiques comme les moisissures. Pourtant, elles aussi ont un
impact sur la santé. Etat des lieux et conseils pour éradiquer l’humidité, première en cause.
Si, depuis quelques années, la notion de pollution intérieure commence à avoir une résonance dans l’esprit de
nombreux citoyens, celle-ci est généralement limitée aux pollutions chimiques. Or, les moisissures et autres
organismes biologiques sont eux aussi une source de pollution potentiellement responsable de difficultés
respiratoires, notamment chez les personnes allergiques.
Premier facteur au banc des accusés : l’humidité ! En attendant des bâtiments "parfaits", à la fois économes
d’un point de vue énergétique et irréprochable d’un point de vue sanitaire, quelques conseils de bon sens
permettent de réduire l’humidité. Et pour les personnes qui en souffrent le plus, des diagnostics réalisés par
des professionnels permettent de repérer les sources de pollution et d’offrir des solutions pour les réduire.
La pollution intérieure en chiffres
Si l’air extérieur est plus ou moins saturé en dioxyde de carbones, particules fines et autres réjouissances,
celui que nous respirons chez nous ou dans les locaux où nous travaillons ne sont pas sains pour autant :
formaldéhyde, composés organiques volatils, sans oublier les champignons, les ondes électromagnétiques,
relents de tabac pour les fumeurs, etc. Sachant que nous passons 80% de notre temps en intérieur, c’est dire
l’importance de pouvoir y respirer un air "pur". En France, d’après une enquête réalisée en 2002 par l’Insee,
la présence de moisissures est détectée dans 23% des 40 000 logements visités !
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Les moisissures favorisent les allergies
Aujourd’hui, on estime que 30% des Français sont allergiques. Or, en plus de l’odeur désagréable qu’elles
génèrent, « les moisissures peuvent surtout être à l’origine de rhinite allergique et d’autres maladies
respiratoires grâce à leur pouvoir allergénique », précise le Pr Frédéric de Blay, de l’unité de pneumologie,
d’allergologie er de pathologie respiratoire au sein des hôpitaux universitaires de Strasbourg. « Par ailleurs,
l’exposition à l’humidité et aux moisissures augmente le risque de sifflement, de toux et d’asthme,
notamment chez les nouveau-nés et les personnes à risques ».
Allergiques, mais aussi personnes souffrant de BPCO, immunodéprimées et nouveau-nés sont les plus à
risques. Les immunodéprimés (suite à une chimiothérapie ou malades du SIDA) peuvent être touchés par
une pathologie respiratoire potentiellement grave, l’aspergillose invasive.
Et comme les sources de pollution n’agissent pas indépendamment les unes des autres, leurs interactions sont
elles aussi à surveiller. « Les moisissures peuvent potentialiser l’effet du formaldéhyde, fréquemment présent
dans l’air intérieur. Ainsi, une personne allergique aura un seuil de tolérance moins élevé », souligne le Pr
De Blay.
Par exemple, si vous êtes allergique aux acariens, votre organisme répondra à une moindre concentration si
l’air est riche en formaldéhyde et en moisissures par rapport à un air pur. En clair, dans un air saturé en
formaldéhyde et moisissures, il faudra « moins d’acariens pour déclencher une crise d’asthme ». « Les
produits chimiques fragilisent la muqueuse et du coup, l’effet irritant et allergique des moisissures n’en sera
que plus important », ajoute le Dr Fabien Squinazi, directeur du laboratoire d’hygiène de la Ville de Paris
(LVHP).
Pour un étiquetage exhaustif des matériaux
S’il ne s’agit pas non plus de céder à la psychose en s’imaginant tomber malade à cause de votre nouvelle
commode ou de toutes petites moisissures dans votre salle de bain, il est néanmoins primordial de ne pas
négliger ces sources de pollution.
Pour ce qui concerne le problème des moisissures, tous les professionnels concernés, médecins,
constructeurs immobiliers et parlementaires, se sont récemment réunis pour faire un état des lieux des
connaissances et proposer des pistes à suivre pour améliorer la qualité de l’air intérieur. En matière de
construction, plusieurs pistes sont envisageables pour éviter le développement des moisissures. Et pour cela,
il faut s’attaquer au problème de l’humidité.
« Dans le souci de réduire les dépenses énergétiques de manière individuelle et collective, on s’efforce de
mieux isoler les logements, souligne Pierre Jonnard, président de la Fédération française de tuiles et
briques. Seulement le problème est que cet effort est fait au détriment de la ventilation, qui est bien souvent
insuffisante et trop peu prise en compte ». Or, un logement mal ventilé va accumuler de l’humidité malsaine,
facteur favorable pour les moisissures. « Il s’agit donc de s’orienter vers des solutions mixtes permettant à la
fois d’isoler et de ventiler correctement les logements », continue Pierre Jonnard.
Et pour aider les bricoleurs du dimanche, férus de déco et professionnels du bâtiment à choisir en toute
connaissance de cause, l’étiquetage sanitaire sur les émissions et contenus en polluants volatils des produits
de construction et de décoration sera disponible à partir de 2012. Les professionnels proposent quant à eux
d’étendre cet étiquetage au risque des matériaux en question de développer des moisissures.
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Eradiquer l’humidité chez soi
Bien sûr, en attendant ces évolutions législatives et techniques, il est déjà possible d’agir à un niveau
individuel. Et pour le Dr Fabien Squinazi, c’est bien simple, « le premier signal qui doit alerter, c’est tout
simplement l’odeur, cette odeur bien spécifique que l’on sent en entrant dans une vieille cave par exemple ».
Ensuite, il s’agit de traquer l’ennemi numéro 1 : l’humidité. « Un taux important d’humidité en intérieur
favorise acariens et moisissures insiste-t-il. Et il ne faut pas croire que seuls les anciens logements sont
concernés, tous le sont, autant dans l’ancien que dans le neuf ».
Pour y remédier, des simples mesures de bon sens s’imposent. Ouvrir suffisamment et régulièrement les
fenêtres, désencrasser les VMC, ouvrir les fenêtres et/ou faire fonctionner les VMC lorsque l’on fait sécher
le linge, en prenant une douche, en cuisinant, etc.
Mais selon le directeur du LHVP, « pour les cas les plus "graves", notamment chez les personnes les plus
vulnérables, il convient de combiner deux modes d’action : agir sur le comportement des personnes et
réaliser un diagnostic d’humidité ».
Ces diagnostics, réalisés par des professionnels, les conseillers médicaux en environnement intérieur, ont
pour objectif final de fournir un véritable conseil aux bénéficiaires via toute une série de préconisations pour
éradiquer les sources potentielles de polluants.
En pratique, la première étape est la consultation chez le médecin. En fonction de la gravité des symptômes
et de la description des conditions de vie, les potentiels bénéficiaires se verront remettre une prescription
médicale pour effectuer des mesures à son domicile. Puis, un conseiller issu de cette cellule sera chargé de
coordonner l’enquête au cours de laquelle les habitudes de vie du bénéficiaire seront analysées et des
mesures sur l’ensemble des sources potentielles de polluants seront effectuées.
S’il est essentiel que les acteurs concernés, législateurs et constructeurs, s’efforcent d’agir pour améliorer la
qualité de l’air intérieur, cela ne nous empêche pas, chacun à notre échelle, de prêter une attention
particulière à notre intérieur. Nous y passons beaucoup de notre temps et ne devons pas négliger la qualité de
l’air, comme celle de notre assiette. Dans un monde dominé par la chimie et autres, plus que jamais, la
vigilance est de mise pour se protéger !
Yamina Saïdj, le 18 février 2011
Sources
Présentation du Livre blanc "La qualité de l’air intérieur. Contributions croisées", coordonné par la Fédération française
de tuiles et briques. Février 2011. Mise en place à la Ville de Paris
Étiquetage des principales sources de pollution de l’air intérieur sur developpementdurable.gouv.fr
Des sites pour aller plus loin
Le site de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur
Consulter le deuxième plan national Santé-Environnement
III.3. Ozone : un mauvais bol d'air
A chaque saison ses particularités météorologiques et ses inconvénients. L’été, ce sont les journées de
canicule, les coups de soleil ou la déshydratation qui menacent... ainsi que la pollution à l’ozone. Des
données de plus en plus nombreuses soulignent ses effets néfastes sur la santé. Certaines personnes
apparaissent particulièrement sensibles à ce type de pollution. Toutefois, il est encore difficile
d’évaluer avec précision les conséquences des pics d’ozone.
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Quand l’oxygène voit triple
En effet, le développement de cette forme particulière d’oxygène, composée de trois atomes d’oxygène
(alors que l’oxygène de l’atmosphère en est composé habituellement de deux) est étroitement lié à l’action
des rayons ultraviolets du soleil sur des substances polluantes émises par les véhicules automobiles, le
dioxyde d’azote (NO2) notamment. Ainsi, sa production est maximale aux heures où le soleil est le plus fort,
les jours de grande chaleur, lorsque le ciel est bleu et le vent faible.
Sous l’effet des ultraviolets, le dioxyde d’azote laisse échapper une molécule d’oxygène, qui se combine à
l’oxygène de l’atmosphère (O2) pour former de l’ozone (O3). L’absence de vent et la chaleur des couches
d’air élevées plaquent au sol ce gaz qui stagne dans les villes.
Des crises d’asthme plus fréquentes
Quelles sont les conséquences de cette pollution ? On sait que l’ozone pénètre profondément à l’intérieur des
poumons et qu’il est irritant pour les muqueuses du nez, des sinus, des bronches et pour les conjonctives. Il
peut entraîner une sensation d’irritation, une toux, une gêne respiratoire chez les personnes les plus fragiles.
Diverses études ont également montré une augmentation des admissions aux urgences pour asthme, ainsi
qu’une recrudescence des pneumonies, lors des pics de pollution par l’ozone. L’évaluation des effets de ce
gaz reste toutefois difficile à évaluer précisément.
En effet, l’ozone n’est qu’un facteur nocif parmi d’autres. Les pics d’ozone sont presque toujours associés à
la présence d’autres polluants dont la responsabilité respective est difficile à estimer. Par ailleurs, les méfaits
de ces pollutions restent modestes comparés à ceux d’autres toxiques comme le tabac, auquel de très
nombreuses personnes sont exposées, de manière active ou passive.
Attention sujets fragiles
Les effets de l’ozone sur la fonction pulmonaire n’en sont pas moins sensibles ; les capacités respiratoires
semblent influencées par la concentration d’ozone dans l’atmosphère, même lorsque celle-ci reste dans les
limites considérées comme acceptables. Les tests réalisés en laboratoire indiquent que les performances
physiques des athlètes sont diminuées et que la capacité pulmonaire est réduite lorsque l’ozone s’élève.
Bien entendu, les conséquences sont plus importantes pour les personnes ayant une fonction respiratoire déjà
réduite, comme les personnes âgées ou les sujets ayant une maladie pulmonaire, telle que bronchite
chronique, emphysème, asthme ou insuffisance respiratoire.
Des conséquences à long terme ?
L’exposition répétée à des pics d’ozone peut-elle entraîner des troubles à plus long terme ? Les études chez
le rat sont plutôt rassurantes en ce qui concerne le risque éventuel de cancer du poumon. En revanche, une
étude américaine semble indiquer la possibilité d’effets chroniques.
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Après avoir examiné la fonction respiratoire de plus de 500 étudiants non-fumeurs de Yale, les auteurs ont
conclu que les jeunes gens qui avaient vécu pendant au moins quatre ans dans une zone exposée aux
pollutions par l’ozone avaient des performances respiratoires moins bonnes que les autres et davantage de
symptômes pulmonaires.
Mais là aussi, il est difficile d’attribuer sans réserve ces anomalies à la seule pollution par l’ozone. Une autre
étude réalisée à Marseille auprès de 2 500 enfants, a montré une corrélation entre le niveau d’exposition à
l’ozone et le développement de symptômes asthmatiques.
Toutefois, si la responsabilité de l'ozone dans le déclenchement de crises chez les asthmatiques semble bien
établie, les données sont plus contradictoires concernant son rôle dans le développement de l’asthme lui-
même.
Enfin il est important de rappeler, que la pollution atmosphérique par l’ozone n’a rien à voir avec la couche
d’ozone qui se forme naturellement dans la stratosphère, bien au-dessus de l’air que l’on respire. Elle a un
effet protecteur en filtrant les rayons solaires trop agressifs pour notre peau. Mais, elle-même victime de la
pollution, elle s’amoindrit dangereusement par endroits...
Dr Chantal Guéniot
Sources
Mesurée par le volume maximal d’air qui peut être expiré après avoir rempli d’air ses poumons.
Environ Health Perspect 1999; 107:675-679.
Allergy 2000 ; 55(12):1163-9
III.4. Pollution : le fond de l'air effraie
Près de 3 000 décès sont attribuables à la pollution atmosphérique dans neuf grandes villes françaises.
Issus d’un rapport de l’Institut national de Veille Sanitaire, ces chiffres permettent d’évaluer
l’influence de la qualité de l’air sur notre santé. Deux tiers des morts auraient pu être évitées grâce à
une réduction de moitié des niveaux de pollution.
Avec les grandes chaleurs, des messages d’alerte aux pics de pollution sont diffusés un peu partout en
France. L’air des villes est-il devenu irrespirable ? Chaque été, la pollution atmosphérique revient
inlassablement à la une. Mais quels sont ses effets sur la santé ?
De la suspicion aux preuves
Respirer les gaz d’échappement ne viendrait à l’idée de personne. L’intuition suffit à redouter des effets
néfastes sur la santé. Mais les scientifiques peinaient à isoler la pollution des autres facteurs de risque. De
plus, ils éprouvaient des difficultés à établir un lien direct avec les maladies cardiovasculaires, respiratoires,
les crises d’asthme, les bronchites, ainsi que les décès directement imputables ou les hospitalisations.
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Les premières grandes études épidémiologiques ont été conduites aux Etats-Unis dans les années 1970.
Depuis, les études se succèdent et soulignent que même à des niveaux faibles, la pollution a des effets
néfastes sur notre santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « trois millions de personnes meurent
chaque année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5% des 55 millions de décès annuels dans le
monde. Vu la marge d'incertitude des estimations, le nombre réel des décès annuels pourrait se situer entre
1,4 et 6 millions ».
Menée dans neuf grandes villes françaises (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg,
Toulouse et Paris) totalisant 11 millions d’habitants, l’étude publiée par l’institut national de veille sanitaire
(InVS) permet de mesurer, à l’échelle de la population, les relations entre les indicateurs de pollution
atmosphérique et des indicateurs de santé.
2 786 décès et 738 hospitalisations
Après plusieurs années de recueils de données et d’analyse, les résultats sont implacables. On peut ainsi lire
« Pour l’ensemble des neuf villes, le nombre annuel de décès anticipés attribuables à des niveaux de
pollution atmosphérique supérieurs à 10 µg/m3 est de 2 786 pour la mortalité totale, 1097 pour la mortalité
cardiovasculaire et 316 pour la mortalité respiratoire ». Bien que la précision de ces chiffres puissent laisser
sceptique, elle permet de disposer d’une image plus explicite des méfaits de la pollution urbaine.
De plus, 1834 décès auraient pu être évités si les niveaux moyens de pollution avaient été réduits de moitié.
Parmi les hypothétiques rescapés, on en compte 705 liés à la mortalité cardiovasculaire et 209 liés à la
mortalité respiratoire. Mais une réduction de moitié de la pollution atmosphérique apparaît pour le moins
optimiste, aussi les chercheurs ont-ils estimé l’impact d’une réduction de seulement 10%. Résultat : 367
décès évités pour la mortalité totale, 141 pour la mortalité cardiovasculaire et 42 pour la mortalité
respiratoire.
Petit rappel sur deux des principaux polluants atmosphériques
1. Le dioxyde d’azote
Le dioxyde d’azote est principalement issu des combustions à haute température, principalement par les
moteurs automobiles. C’est un oxydant qui peut transporter des composés toxiques dans les voies
respiratoires inférieures. Il diminue le seuil de sensibilité aux infections bactériennes et virales et augmente
la réactivité aux allergènes, ce qui augmente les risques pour les personnes les plus vulnérables (enfants,
personnes âgées, personnes malades) et pour les asthmatiques.
2. L’ozone
Sous l’effet des ultraviolets, le dioxyde d’azote laisse échapper une molécule d’oxygène, qui se combine à
l’oxygène de l’atmosphère (O2) pour former de l’ozone (O3). L’absence de vent et la chaleur des couches
d’air élevées plaquent au sol ce gaz qui stagne dans les villes. Formé dans la basse atmosphère, l’ozone est
un gaz agressif pour les muqueuses oculaires et respiratoires.
Ses effets sur la santé dépendent du niveau et de la fréquence des expositions mais, chez les personnes
sensibles (enfants, asthmatiques, insuffisants respiratoires, allergiques), les symptômes (picotements et
irritation des yeux, coryza, gêne respiratoire) apparaissent plus nettement à partir de 180 microgrammes
d’ozone par m3 d’air.
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En termes d’hospitalisations, les chiffres sont également éloquents. Sachant que les hospitalisations de
personnes âgées peuvent être la conséquence d’une multitude de pathologies, les chercheurs se sont limités
aux "admissions pour causes respiratoires chez les moins de 15 ans".
Après analyse, le nombre total d’admissions hospitalières, qui auraient pu être évitées si les indicateurs de
pollution étaient ramenés à 10 µg/m3, est estimé à 748 pour l’ensemble des huit villes (Bordeaux ne
disposant pas de données sur le sujet). Là encore, les conséquences d’une réduction des niveaux de pollution
ont été évaluées : le nombre d’admissions hospitalières évitées si les niveaux moyens de pollution étaient
réduits de moitié est estimé à 531. Ce nombre est de 106 pour une réduction de 10%.
Vers un politique locale et globale
Au-delà des chiffres de mortalité, on sait que la pollution est également impliquée dans la genèse de
maladies respiratoires comme l’asthme, la bronchite, les allergies…Mais les données manquent encore pour
estimer clairement cet impact.
Selon les auteurs, ce rapport démontre « la nécessité de disposer d’un système permanent de surveillance
épidémiologique qui permet de quantifier le risque lié à la pollution urbaine ». Suite au rapport, le Ministère
de la santé aurait annoncé la prochaine mise en place de plans locaux de réduction des émissions
atmosphériques par les préfets dans les grandes agglomérations. En attendant ces améliorations, les seuils de
pollution à l’ozone sont fréquemment dépassés avec les fortes chaleurs. Dans ce cas, certaines
recommandations existent :
Les sujets sensibles doivent éviter de sortir aux heures chaudes ;
Toute pratique sportive intensive est déconseillée, même aux personnes les plus en forme. Les
adeptes du jogging doivent ainsi s’efforcer de courir de bonne heure le matin, les concentrations
d’ozone ayant tendance à augmenter au cours de la journée ;
Evitez d’associer d’autres toxiques à la pollution atmosphérique comme le tabac, mais aussi pour les
solvants et autres substances contenues dans de nombreux produits d’entretien ou de bricolage ;
Aérez les pièces la nuit ou au petit matin, plutôt que dans la journée, ce qui est logique également
pour rafraîchir les habitations ;
Enfin, en cas d’apparition de symptômes d’irritation (conjonctivite, toux, picotements dans la
gorge...) ou d’aggravation d’une affection respiratoire existante, consultez votre médecin traitant.
David Bême
Source : Programme de surveillance - Air et Santé - 9 villes, surveillance des effets sur la santé liés à la pollution
atmosphérique en milieu urbain - Phase II - Institut national de veille sanitaire, Ministère de l’écologie et du
développement durable. Il s’agit de décès qui surviennent un jour donné en relation avec la pollution, indépendamment
de l’âge et d’autres facteurs de risques et qui, en l’absence de pollution ce jour-là, ne se seraient pas produits
III.5. Pollution : Quels effets sur la santé ?
Visible ou insidieuse, la pollution atmosphérique apparaît de plus en plus présente en ville.
Inlassablement, elle resurgit lors des périodes de grandes chaleurs. Mais quel est son réel impact sur la
santé ? Peut-elle aggraver certaines maladies ou favoriser leur apparition ? Des effets sur la mortalité
sont-ils observés ?
De nombreuses études permettent aujourd’hui d’affirmer que même à des niveaux faibles, la pollution a des
effets néfastes sur notre santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « trois millions de personnes
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meurent chaque année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5% des 55 millions de décès annuels
dans le monde. Vu la marge d'incertitude des estimations, le nombre réel des décès annuels pourrait se
situer entre 1,4 et 6 millions ».
Quels sont les risques ?
Les polluants peuvent être de différentes natures. Il peut s’agir de gaz ou de particules ayant des propriétés
irritantes pour l’appareil respiratoire. Les conséquences vont d’une baisse de la capacité respiratoire à une
incidence sur la mortalité à plus ou moins long terme.
A long terme
Les effets à long terme restent mal connus car difficiles à évaluer. Cependant, certaines études américaines
comparant les indices de mortalité des villes ayant la meilleure qualité d’air avec les plus polluées semblent
confirmer l’action néfaste de la pollution. Pour en savoir plus sur ces études reportez-vous à nos articles sur
les "particules en suspension" et sur "Une pollution peut en cacher une autre".
A court terme
Polluants Effets sur la santé
Dioxyde d’azote (NO2) Gaz irritant pouvant pénétrer profondément dans les poumons. Il altère l’activité
respiratoire et augmente les crises chez les asthmatiques.
Chez les plus jeunes, il favorise des infections microbiennes des bronches. Les effets de ce
polluant ne sont pas tous identifiés. Il est un bon indicateur de la pollution automobile.
Ozone (O3) Gaz agressif, fortement irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Il pénètre
aisément jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il peut ainsi entraîner des irritations
du nez, des yeux et de la gorge, des altérations de la fonction pulmonaire, des
essoufflements et des toux. Il exacerbe les crises d’asthme.
Il ne semble pas possible de déterminer un seuil en dessous duquel ce polluant serait
totalement inoffensif et les effets d’une exposition chronique sur le long terme restent
encore mal connus.
Dioxyde de soufre
(SO2)
Gaz irritant pouvant entraîner des crises chez les asthmatiques, augmenter les symptômes
respiratoires aigus chez l'adulte et l'enfant : gène respiratoire, accès de toux ou crises
d'asthme.
Particules en
suspension
Les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les plus dangereuses
sont les plus fines, car elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et
transporter des composés toxiques.
Elles augmentent le risque d’infections respiratoires aiguës chez l’enfant et renforcent des
sensibilités allergiques ou des pathologies préexistantes.
Une grande partie de cette pollution vient des transports. Les émissions des moteurs
diesels sont particulièrement riches en particules de petites tailles. De plus, certaines
particules en suspension contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
aux propriétés mutagènes et cancérogènes
Monoxyde de carbone
(CO)
A fortes doses, il est un toxique cardio-respiratoire souvent mortel ;
A faibles doses, il diminue la capacité d’oxygénation du cerveau, du cœur et des muscles.
Sa nocivité est particulièrement importante chez les insuffisants coronariens et les foetus.
Benzène (C6H6) Composé cancérigène pour l’homme.
Source : DRASS
Les résultats d’ERPUR
Au niveau de la capitale, un large programme de recherche (ERPUR –Evaluation des Risques de la Pollution
Urbaine Pour la Santé) a été lancé par le préfet de Région, le président du Conseil régional d’Ile-de-France et
l’Observatoire régional de santé. Initié de 1987 à 1992, il est depuis constamment actualisé.
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De 1987 à 1992, cette étude a mis en évidence un lien entre les niveaux moyens de pollution et des
problèmes de santé se traduisant en termes d’accroissement de la mortalité, des hospitalisations, des visites
médicales à domicile et des arrêts de travail. On a pu ainsi souligner une corrélation entre l’augmentation des
fumées noires et des hospitalisations par maladies cardiovasculaires ou entre les concentrations en dioxyde
d’azote et les visites de SOS médecin pour asthme, par exemple.
Les résultats de 1992-93 se sont attachés aux niveaux moyens de pollution hivernale observés en région
parisienne et l’apparition de symptômes respiratoires. Les niveaux de dioxyde de soufre et de fumées noires
ont ainsi été corrélés avec une augmentation des crises d’asthme, des sifflements, des toux nocturnes et des
gènes respiratoires chez l’adulte et l’enfant.
En 1952, plusieurs milliers de morts avaient été recensés à Londres suite à un grave pic de pollution.
Aujourd’hui, les effets à court terme sont moins importants et la pollution atmosphérique a changé de nature
avec la prédominance de la pollution automobile. Néanmoins, les polluants atmosphériques constituent un
réel problème de santé publique.
Entre 1991 et 2000, la lutte contre la pollution a permis quelques progrès communiqués par le Ministère de
l’Environnement le 18 mai 2001 :
Les concentrations de plomb dans l’atmosphère ont été divisées par 3 en moyenne, notamment grâce
à la suppression du plomb dans l’essence depuis le 1er janvier 2000 ;
Le dioxyde de soufre, polluant gazeux émis principalement par l’industrie, diminue régulièrement
dans l’air de 10% environ tous les ans, malgré quelques zones qui restent préoccupantes (Rouen-Le
Havre, Fos-Berre) ;
Pour d’autres polluants, comme les oxydes d’azote, les particules fines ou l’ozone, il n’est pas
possible de discerner une évolution à la baisse.
David Bême
III.6. Pollution électromagnétique : comment se protéger ?
L'explosion de l'utilisation du téléphone portable a remis sur le devant de la scène la question de la
pollution électromagnétique. Mais celle-ci est générée par de multiples autres sources, et ses effets
restent incertains dans l'état des connaissances actuelles. Le point sur le sujet et les précautions à
prendre.
La production d'électricité résulte du déplacement d'électrons qui possèdent déjà un champ électrique et vont
alors (du fait de leur mouvement) générer également un champ magnétique. C'est la combinaison des deux,
au cours de ces déplacements, qui va donner naissance à un champ électromagnétique.
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Tout appareil électrique, lorsqu'il fonctionne, génère un tel champ dans son environnement immédiat. De
plus, le transport de l'électricité à distance (par antennes notamment) produit un rayonnement
électromagnétique classé en fonction de sa fréquence.
Celle-ci peut être soit basse, soit intermédiaire, soit haute voire très haute. Le réseau électrique,
l'électroménager ou encore les écrans cathodiques émettent sur de basses fréquences. En revanche, les ondes
radio (dont celles utilisées pour les téléphones mobiles et le Wi-Fi), les radars, les fours à micro-ondes se
situent quant à eux sur de hautes fréquences.
Certains effets de ce rayonnement sur la matière sont bien connus, comme par exemple le réchauffement des
molécules d'eau utilisé dans les fours à micro-ondes. Mais des incertitudes subsistent quant aux seuils à partir
duquel ces ondes deviennent inoffensives pour les organismes vivants, tant en termes de distance que de
durée d'exposition. Cela tient notamment au manque de recul sur la question, la plupart des technologies
incriminées étant d'usage très récent.
Des études aux conclusions contradictoires
A priori, la plupart des rapports officiels dans ce domaine semblent plutôt rassurants. Ainsi celui publié en
mai 2006 par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sur les réseaux de téléphonie mobile, qui conclut
qu'il n'existe « aucun élément scientifique probant confirmant d'éventuels effets nocifs ».
Néanmoins, quelques doutes commencent à percer. Ainsi, en juin 2007, l'Office fédéral suisse de
l'environnement, se basant sur des études précédentes, soulève la question d'une possible modification de
l'ADN des usagers suite à une utilisation prolongée de leur portable.
De même, le SCENIHR (Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux), organisme de
l'Union européenne, constate d'abord que « l'exposition humaine aux champs électromagnétiques a augmenté
». Puis il conclut à l'absence d'étude épidémiologique sur le long terme, et admet que « les enfants et les
adolescents pourraient être plus sensibles que les adultes » à l'exposition aux radiofréquences, avec le risque
d'une perturbation du développement du système nerveux et endocrinien. Or les dérèglements de ce dernier
sont directement à l'origine de certaines formes de cancers...
D'autres enquêtes menées en Suède, en Israël font ressortir une corrélation entre la présence d'antennes relais
et un taux anormalement élevés de tumeurs du système nerveux et de cancers de l'enfant. Aussi certaines
voix s'élèvent-elles pour dénoncer un scandale sanitaire de l'ampleur de celui de l'amiante ou du sang
contaminé. C'est le cas du CRIIREM (Centre de Recherche et d'Informations Indépendantes sur les
Rayonnements Electromagnétiques), fondé par des scientifiques reconnus.
Quelles précautions prendre ?
Le CRIIREM a notamment conduit une étude auprès de personnes habitant à proximité de lignes à haute
tension. Outre les cas plus fréquents de maladies rares et de cancers, l'organisme alerte contre les risques de
troubles du sommeil et de la mémoire, de dépressions, etc.
Ce faisceau d'indices concordants commence à se traduire par les premières mesures sur le terrain. La
Bibliothèque Nationale de France a ainsi récemment renoncé à s'équiper en Wi-Fi, accordant sa préférence à
un réseau filaire. En Angleterre, plus de 200 parlementaires ont signé un projet de loi interdisant toute
construction à proximité des lignes à très haute tension.
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Il paraît donc plus prudent de prendre quelques précautions. Côté portable, la plus élémentaire est bien sûr
l'usage d'une oreillette et une utilisation quotidienne modérée. D'autres mesures sont également
recommandées : ne pas utiliser de portable en dessous de 15 ans, et choisir les modèles possédant le plus
faible DAS (Débit d'Absorption Spécifique). Par ailleurs, la distance de sécurité minimale par rapport à une
antenne relais (ou une installation à haute tension) est de 200 m.
De même à la maison, il est préférable de ne pas dormir à proximité d'appareils électriques, et de débrancher
ceux-ci lorsqu'ils ne fonctionnent pas (attention aux appareils en veille). Il est en outre préférable de limiter
l'électrification de l'habitation, chaque fil supplémentaire générant un nouveau champ magnétique. Enfin, si
vous travaillez sur ordinateur, pensez à faire des pauses régulièrement (toutes les deux heures environ).
Bertrand Mauvy
III.7. Produits chimiques : attention danger
Les produits chimiques sont partout autour de nous, avec des conséquences de plus en plus graves
pour la santé et l'environnement. Les plus répandus se retrouvent à des teneurs élevées dans le sang
des citoyens européens ! D'où l'importance de bien les identifier, et de connaître leurs effets...
L'Union européenne a récemment adopté une réglementation, REACH (acronyme anglais d'Enregistrement,
évaluation et autorisation des produits chimiques), qui oblige à tester, voire interdire si nécessaire, 30 000
composés présents sur son territoire. A cette occasion, une bataille d'influence a fait rage quant aux contours
exacts de cette réglementation. Les entreprises du secteur tentaient d'en minimiser la portée, tandis que les
ONG défendaient le texte le plus ambitieux possible.
Pour convaincre les députés européens, WWF a offert à 39 d'entre eux un bilan complet des produits
chimiques que contenait leur organisme. Le résultat fut édifiant ! Sur les 101 substances recherchées, 76
purent être identifiées... La moyenne était de 41 substances par député, le recordman culminait à 54. PCB,
DDT, dérivés du brome, les produits atteignaient des taux de concentration élevés, avec des risques
importants pour la santé.
Il faut se rendre à l'évidence : les produits chimiques sont partout autour de nous, à des doses nuisibles et de
plus en plus fortes. Le plus inquiétant est d'ailleurs que beaucoup ne se dégradent quasiment pas et
s'accumulent dans nos organismes et notre environnement... Et les enfants sont généralement plus
contaminés que leurs parents, les mères en transmettant une partie durant la grossesse !
Les méfaits des produits chimiques
Lors de la présence de PCB dans l'organisme, la première question posée concerne souvent la consommation
de poisson. Certains de ceux pêchés en mer Baltique en 2005 ne respectaient pas la teneur maximale en
dioxines autorisée par l'Union.
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Lors d'autres tests réalisées par WWF sur des familles de différents pays de l'Union, des produits ont été
retrouvés sur trois générations consécutives :
OCP (pesticides organochlorés) tels que le DDT, le chlordane et le lindane, pourtant théoriquement
interdits depuis longtemps ;
PCB (polychlorobiphényles) utilisés dans les appareils électriques jusqu'en 1985 ;
Retardateurs de flamme bromés (PBDE, HBCD, TBBP-A) des meubles, tapis, matériaux
d'isolation, télévision... ;
PFC (composés perfluorés) des poêles anti-adhésives et traitement anti-taches ;
BPA (bisphénol-A) présent dans les boîtes de conserve, les bouteilles et même certaines tétines de
biberon ;
Phtalates des jouets, encres d'impression, produits pharmaceutiques et cosmétiques ;
Muscs synthétiques servant pour les désodorisants, parfums d'ambiance, etc.
Or des études ont démontré la relation entre la présence de ces produits dans l'organisme et le développement
de certaines pathologies (asthme, allergies, cancers, perturbations hormonales, troubles neurologiques...). Du
reste, cette contamination touche toute la chaîne du vivant... et l'espèce humaine est placée à la tête de celle-
ci ! On a retrouvé des concentrations anormalement élevées de PCB même chez les Inuits et les ours
polaires.
Comment les reconnaître ?
C'est pourquoi REACH a lancé un programme systématique d'évaluation des produits présents sur le marché.
Celui-ci sera réalisé par un laboratoire créé pour l'occasion à Helsinki (Finlande). De plus, un nouveau
système d'étiquetage des produits chimiques a été adopté au niveau européen. S'adressant notamment aux
personnels des secteurs concernés, il précise, par des pictogrammes, si les substances sont :
Explosives ;
Comburantes (forte réaction au contact d'autres substances) ;
Inflammables, et à quel degré ;
Nocives par inhalation, ingestion, contact cutané... ;
Corrosives ;
Irritantes ;
Cancérogènes ou mutagènes ;
Nuisibles à la reproduction ;
Dangereuses pour l'environnement.
Sur l'étiquette, des précisions sont aussi apportées sur la nature des risques encourus. Ce sont les « phrases R
», numérotées de 1 (« Explosif à l'état sec ») à 68 (« Possibilité d'effets irréversibles »). Ces phrases R
peuvent se combiner entre elles et sont accompagnées de conseils de prudence, les « phrases S » de 1 : «
Conserver sous clé », à 64 « En cas d'ingestion, rincer la bouche avec de l'eau (seulement si la personne est
consciente) » !
Bernard Rastoin
III.8. Les perturbateurs endocriniens : Des substances à risque sur la santé
Les perturbateurs endocriniens sont des substances à risque qui représentent une source de pollution
chimique identifiée depuis la fin des années 90, agissant sur les systèmes hormonaux des êtres vivants.
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Les perturbateurs endocriniens sont des substances à risque qui présentent une source de pollution chimique
identifiée depuis la fin des années 90, agissant sur les systèmes hormonaux des êtres vivants. Les hormones,
sécrétées par les glandes endocriniennes, servent à faire circuler des informations au sein d'un organisme afin
de réguler son développement, sa croissance, sa reproduction et son comportement.
Les perturbateurs endocriniens agissent sur les glandes endocriniennes en imitant leur "message chimique",
en bloquant les récepteurs cellulaires qui reçoivent le "message chimique" ou en perturbant un message
hormonal par une action sur les niveaux de concentration d'hormones naturelles.
Les perturbateurs endocriniens les plus connus sont présents dans les contraceptifs oraux, les produits
ménagers (détergents) et les pesticides (PCB, DDT, etc.) que l'on retrouve dans l'alimentation. La recherche,
encore nouvelle sur le sujet, a clairement montré que les perturbateurs endocriniens produisent des effets à
risque sur l'organisme en impactant le système hormonal.
Les principaux effets qui ont déjà été identifiés sont : l'altération de la reproduction chez l'homme (baisse de
la qualité du sperme), des anomalies de la fonction ovarienne chez la femme, une augmentation des risques
du cancer des testicules ou du sein, des troubles de la maturation sexuelle, une perturbation de la croissance
et du développement chez l'enfant, une altération du système immunitaire, des troubles du comportement...
Les pouvoirs publics commencent à prendre en compte ce risque
Face aux risques avérés sur la santé mais encore insuffisamment connus que représentent les perturbateurs
endocriniens, l'Union Européenne a établi dans le cadre de la directive REACH (directive sur
l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des produits chimiques), une liste prioritaire de 555 substances
artificielles et 9 hormones de synthèses afin de concentrer et de coordonner les efforts de recherche au sein
des différents pays de l'Union. En France, un programme national de recherche sur les perturbateurs
endocriniens à été lancé en 2005, afin d'identifier les principales questions urgentes et de les résoudre.
Le problème posé par les perturbateurs endocriniens est nouveau et peut avoir des conséquences inattendues.
Ainsi, des études récentes ont mis en avant des effets des perturbateurs endocriniens : au Canada, on
soupçonne des produits comme le mercure, les dioxines ou le PCB d'avoir modifié le "sex ratio" de la
population habitant la réserve amérindienne d'Aamjiwnaang. Le ratio de la naissance étant passé d'un garçon
pour une fille en 1984 à un garçon pour deux filles en 1999 !
Les effets sur la santé étant encore peu connus, mais bien réels comme peuvent le laisser entrevoir ce type
d'études, des ONG comme GREENPEACE alertent l'opinion sur les perturbateurs endocriniens présents dans
les produits alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques. Il est vraisemblable que face à ce nouveau
problème de santé publique, les industries pharmaceutiques devront revoir l'utilisation de certaines
substances... En attendant, restons vigilant !
Matthieu Mellul, le 6 avril 2009
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Pollution : les enfants en première ligne
La pollution est une menace pour tous. Mais les enfants sont les plus vulnérables aux effets nocifs des
polluants. Plus sensibles, ils sont aussi plus souvent exposés que les adultes aux produits nocifs de
l’atmosphère. Comment protéger les bambins ?
III.9. Bisphénol A : un danger pour la santé ?
Substance chimique utilisée dans la composition de certaines matières plastiques, le bisphénol A (BPA)
fait débat. Alors que le Canada et les Etats Unis suspendent la fabrication des biberons à base de
bisphénol A, les autorités sanitaires européennes considèrent qu'il n'y a pas de danger pour la santé.
Qu'en penser ? Doctissimo fait le point.
Si vous avez un bébé, vous avez certainement entendu parler du bisphénol A. L'an passé, le Canada a interdit
son utilisation dans la fabrication des biberons et les EU s'apprêtent à faire de même.. Pourtant le bisphénol
A ne se trouve pas uniquement dans les objets pour enfants...
Où se cache le bisphénol A ?
Le bisphénol A (BPA) est un produit chimique industriel utilisé dans la composition de certaines matières
plastiques dont le polycarbonate et les résines époxy.
On retrouve du bisphénol A comme couche protectrice dans les boîtes de conserve métalliques pour
aliments, dans les canettes, mais aussi dans les bouteilles d'eau réutilisables, les récipients plastiques pour
micro-onde et les biberons. On utilise également cette substance pour concevoir les DVD, les ordinateurs,
l'électroménager, les lunettes, les lentilles, le matériel médical, les pare-chocs...
Bisphénol A : êtes-vous exposé ?
L'exposition au bisphénol A s'effectue principalement par voie alimentaire, en raison de la migration du BPA
dans les aliments notamment sous l'effet de la chaleur, mais on le détecte aussi dans les poussières
domestiques.
Débat autour des risques sanitaires
D'un côté, les autorités françaises et européennes estiment que les doses sont trop peu importantes pour
représenter un danger. « Des études scientifiques ont prouvé que les quantités infimes de BPA qui entreraient
dans le corps humain seraient rapidement "métabolisées" dans un type de sucre inactif qui est excrété par le
corps dans les 24 heures, sans effet préjudiciable pour la santé », assure Plastic Europe, l'Association
européenne des producteurs de matières plastiques.
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De l'autre, plusieurs scientifiques, des ONG de défense de l'environnement et des associations de malades
tirent la sonnette d'alarme et préconisent le principe de précaution. « Le BPA agit comme un perturbateur
endocrinien et est impliqué dans des affections aussi variées que les problèmes de reproduction, l'obésité, les
cancers du sein et de la prostate, le diabète, les dysfonctionnements thyroïdiens et les problèmes d'attention
chez les enfants. L'exposition en bas âge peut augmenter une prédisposition aux cancers en affectant la
programmation génétique du développement des individus », déclare le Réseau Environnement Santé.
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a cependant déclaré fin mars que des études fiables ont conclu à
l'innocuité des biberons fabriqués avec du bisphénol A.
Quelques conseils pour éviter l'exposition au bisphénol A
Attention aux plastiques : le code de recyclage symbolisé par un triangle et un chiffre, indique le type de
plastique utilisé. A savoir, les plastiques pouvant contenir du BPA, sont ceux identifiés par le code de
recyclage n°7 et, dans une moindre mesure, n° 3 et n° 6.
En ce qui concerne la nourriture, préférez stocker cette dernière dans du verre, de la céramique ou dans des
contenants à base d'acier inoxydable. Eviter également de chauffer les aliments ou les liquides dans des
contenants en plastique. Enfin, pour le choix des biberons, préférez tout de même ceux en verre ou en
plastique étiqueté « sans BPA ».
Delphine Tordjman, 13 mars 2009
Sources
Six firms agree to stop using chemical in baby bottles - 6 mars 2009 WASHINGTON (AFP)
Le dossier du bisphenol A - 16 mai 2008 - AFSSA : http://www.afssa.fr/index.htm
Migration du bisphénol A (BPA) - Association européenne des producteurs de matières plastiques 2008 :
http://www.bisphenol-a-europe.org/index.php?page=migration-4
L'essentiel de ce qu'il faut savoir sur le BPA ou Bisphénol A - mars 2009- RES :
http://www.reseau-environnement-sante.fr/dossier-par-themes/bpa.html
Pour aller plus loin
RES : http://www.reseau-environnement-sante.fr/
Le rapport des Amis de la Terre Europe : De l'inconscience à la prise de responsabilités des pouvoirs publics :
http://www.foeeurope.org/safer_chemicals/Blissfully_unaware_of_BPA_report.pdf
L'Association européenne des producteurs de matières plastiques : http://www.bisphenol-a-europe.org/
L'AFSSA : http://www.afssa.fr/index.htm
III.10. Deux écoliers sur trois respirent un air pollué
Vous amenez sereinement votre enfant à l’école, certain qu’il baignera dans une atmosphère de savoir
et de convivialité… mais aussi de pollution ! Selon une vaste étude européenne, plus de deux écoliers
sur trois respirent un air pollué.
La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments fait l’objet d’une préoccupation grandissante de la part des
responsables de la santé publique. On constate en effet qu’elle influence la santé respiratoire, tant des
enfants que des adultes. Dans la mesure où les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école, il
est naturel d’évaluer les répercussions potentielles de la pollution atmosphérique à l’intérieur des classes. Et
c’est notamment l’ambition du programme HESE (Health Effects of School Environment) lancé par la
Direction Générale Santé et Protection du consommateur de la Commission Européenne.
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Plus de 500 écoliers étudiés
Quatre écoles ont été choisies dans cinq pays européens (Danemark, France, Italie, Norvège, Suède), et dans
chacune d’elles deux classes d’enfants âgés de 10 ans en moyenne ont été sélectionnées. Au total, ce sont
ainsi 547 écoliers scolarisés qui ont fait partie de l’étude présentée au Congrès. La qualité de l’air a été
évaluée durant la saison de chauffage, en mesurant la concentration en fines particules (particules solides
d’un diamètre de 10 microns ou moins - PM10) et en CO2.
Des concentrations respectivement de e plus de 1 000 parties par million pour le CO2 et de plus de 50
microgrammes par mètre cube en PM10 ont été alors qualifiées "d’élevées", par référence aux standards
américains en la matière (EPA, ASHRAE).
Les symptômes ou les maladies respiratoires ou allergiques des enfants ont été évalués grâce à des
questionnaires adressés aux parents et pour cinq écoliers de chaque classe, choisis au hasard, grâce à une
batterie de tests cliniques : spirométrie, mesure de l’oxyde d’azote exhalé, tests allergiques cutanés,
prélèvements de sécrétions nasales, évaluation de l’irritation oculaire, etc.
Deux écoliers sur trois exposés à la pollution
Les résultats rendus publics lors du Congrès de la société européenne ERS ne sont guère réjouissants :
Une proportion préoccupante des écoliers sont exposés à une concentration "élevée" en polluants :
77% en ce qui concerne les PM10 et 68% pour le CO2 ;
Conséquence de ce qui précède, tout aussi inquiétante bien que prévisible: les élèves de ces classes à
taux de pollution "élevée" étaient plus souvent sujets à une respiration sifflante, une toux sèche, ou
une rhinite que les autres.
Au-delà de ces constatations inquiétantes, les auteurs ont voulu évaluer l’impact sur la santé des enfants, en
isolant cette pollution d’autres facteurs de risque comme un tabagisme passif au domicile, etc. La seule
influence de l’exposition écolière à la pollution n’est pas sans influence :
Les écoliers exposés à une concentration "élevée" en CO2 ont 3.5 fois plus de risque d’avoir une toux
sèche nocturne, et deux fois plus de risque d’être atteints d’une rhinite ;
Quant aux enfants exposés à une concentration "élevée" de PM10, ils ont une capacité d’inspiration
(une perméabilité des voies aériennes supérieures) plus basse que celle des autres élèves.
« Il apparaît que la qualité de l’air dans ces classes européennes - à en juger par les taux de PM10 et de
CO2 - est relativement pauvre » a déclaré Marzia Simoni « Il est donc nécessaire de rendre les gens
davantage conscients de l’importance que peut avoir la qualité de l’air respiré dans les classes sur la santé
de nos enfants ».
David Bême, le 15 avril 2008
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III.11. La pollution blesse les poumons des enfants
Les enfants qui grandissent dans les villes polluées encourent un risque de lésions pulmonaires, alors
même qu'ils apparaissent en parfaite santé. De précédentes recherches avaient souligné un risque plus
important d'asthme dans des zones de forte pollution atmosphérique.
Une étude confirme ces effets néfastes bien avant l'apparition des symptômes. Quel est le véritable
impact de la pollution sur vos poumons et ceux de vos enfants ? Plusieurs études scientifiques tentent
de répondre à cette question.
La pollution en veut à vos enfants !
Mais une récente étude va encore plus loin en comparant les radiographies pulmonaires de 241 enfants
vivant à Mexico à 19 résidant dans une petite ville du bord de mer. Les chercheurs américains et mexicains
ont réalisé également des scanners chez les jeunes présentant des changements anormaux. Résultats : bien
que tous les enfants paraissaient en bonne santé :
63% des enfants en zone urbaine présentaient des inflammations excessives des deux poumons ;
Plus de la moitié (52%) ont montré des quantités anormales d’images interstitielles, signes
d'anomalies pulmonaires futures.
Les anomalies constatées (hyper inflammation et marques interstitielles) ont été statistiquement reliées aux
niveaux de pollution atmosphérique liée aux particules atmosphériques volatiles et au niveau d'ozone. Durant
les 20 mois qu'a duré l'étude, les limites en ozone étaient dépassés au moins quatre heures par jour et ceux
liés aux particules volatiles étaient au-dessus des standards américains.
« Ces enfants en pleine santé étaient très actifs, et beaucoup d'entre eux passaient ainsi des heures à jouer
au football jusqu'en fin de soirée - à l'heure où les niveaux de pollution atteignent les concentrations les plus
fortes. La plupart des parents pensent naturellement que l'activité physique de leurs enfants est une bonne
chose. Mais la vérité est qu'ils devraient peut-être rester chez eux en fin de journée au moment des pics
d'ozone » conclut le Dr Fordham, co-auteur de l'étude.
Bébés parisiens sous surveillance
La fréquence des maladies respiratoires chez les enfants est en augmentation constante : elle a doublé en 15
ans ! Et ce problème est particulièrement important à Paris. Mais la pollution est-elle l'unique responsable ?
Pour en avoir le cœur net, la Mairie de Paris et la Direction de l'Action Sociale de l'Enfance et de la Santé
(DASES) ont décidé de lancer une vaste étude sur les bébés. 3 500 enfants seront ainsi suivis de leur
naissance jusqu'à l'âge de six ans.
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L'enquête s'attachera aux relations entre la santé respiratoire et les facteurs comportementaux et
environnementaux, à la fois intérieurs et extérieurs : tabagisme passif, alimentation, habitat, isolation,
animaux domestiques, polluants urbains, pollens…
C'est la première étude de ce type réalisée en France. Le recrutement des nouveau-nés est en cours dans
quatre maternités : Hôpital Tenon, Hôpital Necker, Hôpital Rothschild et Institut Mutualiste Montsouris.
Mais le projet prévoit d'étendre le suivi à plusieurs établissements de la région parisienne. Suivant les
résultats de cette vaste enquête, la mairie a promis de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la
situation et permettre aux petits parisiens de retrouver le souffle…
David Bême
Sources
87e congrès annuel de la société de radiologie d'Amérique du Nord
Communiqué de la Mairie de Paris
III.12. Pollution : quels sont les risques pour mon enfant ?
C'est l'été et en ville les indicateurs se mettent au rouge avec les grosses chaleurs. Les médias se font
l'écho des niveaux élevés de la pollution atmosphérique. Est-ce une raison pour priver bébé de sa
promenade quotidienne ?
Les agents polluants les plus importants sont le dioxyde d'azote et l'ozone, qui ont des effets néfastes sur
l'appareil respiratoire, mais aussi le monoxyde de carbone qui touche plutôt le coeur et le cerveau. Chez
l'adulte, une pollution accrue augmente la fréquence des troubles comme l'insuffisance respiratoire ou la
bronchite chronique. Les polluants vont aussi diminuer les défenses de l'organisme aux infections.
Les conséquences de la pollution
Lors des pics de pollution à l'ozone, la plupart des gens ne ressentent rien. Cependant, certains décrivent des
oppressions thoraciques et des douleurs à l'inspiration profonde dues à l'irritation des voies respiratoires, ou
encore des irritations au niveau des yeux.
Les enfants respirent à une fréquence plus élevée que les adultes, ils inhalent donc encore plus de polluants.
Les promenades en poussette ou à pied les mettent juste au niveau…des pots d'échappement, ce qui les
expose plus encore. Enfin, leur appareil respiratoire est en plein développement, et ils sont plus facilement
sujets aux allergies que leurs parents.
Les cellules bronchiques de l'enfant sont fragiles, en particulier les cellules ciliaires. Ce sont des cellules dont
le rôle est d'éliminer les poussières en les faisant remonter à l'extérieur de l'arbre respiratoire. Des cellules
immatures trop fréquemment exposées risquent d'être définitivement abîmées. L'irritation des bronches liée
aux polluants favorise également l'apparition de crises d'asthme et aggrave les lésions de la bronchiolite
virale chez le nourrisson.
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Limiter l'exposition à la pollution extérieure
Si vous habitez en ville, ne privez pas pour autant bébé de sa promenade quotidienne. Cependant, évitez-les
sorties pendant un pic de pollution aux heures de pointe où l'air se charge en ozone. Préférez les balades du
matin ou de la soirée. Evitez les grands axes routiers, et recherchez les espaces verts. Attention au brouillard,
ses fines gouttelettes contiennent des polluants facilement inhalés et même s’il fait chaud, préférez le
kangourou à la poussette car il permet de maintenir bébé en hauteur, à distance des pots d'échappement.
N'oubliez pas la pollution domestique
Celle-ci est en effet tout aussi dangereuse pour votre enfant : tabagisme passif, produits chimiques, sprays,
désinfectants, laques, peintures, vapeurs de colle…Il faut donc aérer régulièrement votre maison, en
particulier la chambre de l'enfant, et de préférence la nuit. Evitez de fumer en voiture, sinon aérez-la avant
d'y installer l'enfant. Et n'oubliez pas de vider les cendriers…
Les femmes enceintes également
Ces conseils sont valables pour les personnes qui promènent un tout-petit, mais aussi pour les futures
mamans. Des études ont en effet montré que l'exposition des femmes enceintes au monoxyde de carbone et à
l'ozone augmentait le risque de troubles pulmonaires ou cardiaques chez l'enfant à naître, au même titre que
le tabagisme maternel ou des régimes alimentaires déséquilibrés.
Tenez-vous au courant
Et surtout, n'attendez pas d'avoir les yeux ou la gorge qui piquent pour penser à la pollution…
La pollution blesse les poumons des enfants
Les enfants qui grandissent au milieu des villes polluées encourent un risque de lésions pulmonaires, alors même
qu'ils apparaissent en parfaite santé. De précédentes recherches avaient souligné un risque plus important de troubles
respiratoire (en particulier l'asthme) chez les enfants vivant dans des zones de forte pollution atmosphérique.
Mais cette nouvelle étude va encore plus loin en comparant les radiographies pulmonaires de 241 enfants vivant à
Mexico à 19 résidant dans une petite ville du bord de mer. Les chercheurs américains et mexicains ont réalisé
également des scanners chez les jeunes présentant des changements anormaux.
Bien que tous les enfants paraissaient en bonne santé :
63% des enfants en zone urbaine présentaient des inflammations excessives des deux poumons ;
Plus de la moitié (52%) ont montré des quantités anormales de marques interstitielles, signes d'anomalies
pulmonaires futures.
Les anomalies constatées (hyper inflammation et marques interstitielles) ont été statistiquement reliées aux niveaux
de pollution atmosphérique liés aux particules atmosphériques volatiles et au niveau d'ozone. Durant les 20 mois qu'a
duré l'étude, les limites en ozone étaient dépassés au moins quatre heures par jour et ceux liés aux particules volatiles
étaient au-dessus des standards américains.
« Ces enfants en pleine santé étaient très actifs, et beaucoup d'entre eux passaient ainsi des heures à jouer au football
jusqu'en fin de soirée - à l'heure où les niveaux de pollution atteignent les concentrations les plus fortes. La plupart
des parents pensent naturellement que l'activité physique de leurs enfants est une bonne chose. Mais la vérité est
qu'ils devraient peut-être rester chez eux en fin de journée au moment des pics d'ozone » conclut le Dr. Fordham, co-
auteur de l'étude.
Source : 87e congrès annuel de la société de radiologie d'Amérique du Nord
Dr Marine Olivier