Pour le 150e anniversaire de la mort du Curé d’Ars Benoît XVI … · le Clergé, le Pape...

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Journal de patriotes catholiques Pour le règne des Coeurs de Jésus et Marie Dans les âmes, les familles et les pays Pour la réforme économique du Crédit Social En accord avec la doctrine sociale de l’Église Par l’action vigilante des pères de famille Et non par les partis politiques Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Rougemont, QC, Canada J0L 1M0 Montréal (514) 856-5714; Rougemont (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601 Poste-Publications Convention N° 40063742 - Pap N° enregistrement 09928 Imprimé au Canada - www.versdemain.org - [email protected] 904e édition française. 70e année Août-Septembre 2009 4 ans: $20.00 Consacrons-nous aux Coeurs de Jésus et de Marie Pour le 150e anniversaire de la mort du Curé d’Ars Benoît XVI proclame une année sacerdotale Appréciation de l’Encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI (pages 12 à 15)

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Journal de patriotes catholiques Pour le règne des Coeurs de Jésus et Marie

Dans les âmes, les familles et les pays

Pour la réforme économique du Crédit Social En accord avec la doctrine sociale de l’Église

Par l’action vigilante des pères de familleEt non par les partis politiques

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904e édition française. 70e année Août-Septembre 2009 4 ans: $20.00

Consacrons-nous aux Coeurs de Jésus et de Marie

Pour le 150e anniversaire de la mort du Curé d’ArsBenoît XVI proclame une année sacerdotale

Appréciation de l’Encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI (pages 12 à 15)

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Table des matières Août-Septembre 2009

Pages Images 1Curéd’Ars.BenoîtXVI 2à4PadrePio.BenoîtXVI 4Doctrinedel’Églisesurl’avortement 5OblatsetSoeursdelaCharité.Y.Poirier 6à9Écolesethôpitaux.GilberteCôté-Mercier 10Écolescatholiques.Card.Grocholewski 11Enc.Caritasinveritate.A.Pilote 12à15Prospérité.Dividende.LouisEven 16-17Qu’est-cequelacrise?LouisEven 17Obamagouv.mondial.MgrSchooyans 18-19Vêtementsdignesdechrétiens.Th.Tardif 20Internet,undanger.Y.Poirier 21ProtectiondelaJeunesse.PierreRoy 21Euthanasie.Y.P. 22Cerclesd’étude 23Semained’étudeetcongrès 24

Le 16 mars 2009, lors d’une audience de l’as-semblée aux membres de la Congrégation pour le Clergé, le Pape Benoît XVI annonçait la procla-mation d’une «année sacerdotale», devant débu-ter le 19 juin 2009, solennité du Sacré Coeur de Jésus, à l’occasion du 150e annniversaire du dé-cès de saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars. Le thème de cette année sacerdotale est: «Fidélité du Christ, fidélité du prêtre». En 1929, le Pape Pie XI proclamait saint Jean-Marie Vianney patron de tous les curés du monde entier. Cette année, Benoît XVI va étendre ce titre et le proclamer patron des TOUS les prêtres.

Cette année spéciale ne sera pas seule-ment une occasion pour les prêtres de redé-couvrir leur vocation, leur mission et un amour passionné pour le Christ, mais aussi l’occasion pour les fidèles de redécouvrir quel don pré-cieux les prêtres sont pour nos propres vies, de prier pour eux, et prier Dieu de nous envoyer de nouvelles vocations sacerdotales. Le Saint-Père a écrit une lettre très touchante pour cette année sacerdotale; en voici de larges extraits, qui méritent d’être médités longuement:

Chers Frères dans le sacerdoce, en la pro-chaine solennité du Sacré-Cœur de Jésus, ven-dredi 19 juin 2009 – journée traditionnellement consacrée à la prière pour la sanctification des prêtres –, j’ai pensé ouvrir officiellement une «Année sacerdotale» à l’occasion du 150e an-niversaire du «dies natalis» (jour du décès sur terre, et de la naissance au Ciel) de Jean-Ma-rie Vianney, le saint patron de tous les curés du monde.

Une telle année, qui veut contribuer à pro-mouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui, se conclura en la même solennité de l’année 2010.

«Le Sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus», avait coutume de dire le saint Curé d’Ars. Cette expression touchante nous permet avant tout d’évoquer avec tendresse et recon-naissance l’immense don que sont les prêtres non seulement pour l’Église, mais aussi pour l’humanité elle-même.

Je porte moi-même encore vivant dans mon cœur le souvenir du premier curé auprès de qui j’ai exercé mon ministère de jeune prêtre: il m’a laissé l’exemple d’un dévouement sans faille à son service pastoral, au point de trouver la mort alors qu’il allait porter le viatique à un malade grave.

Le Curé d’Ars était très humble, mais il avait conscience, comme prêtre, d’être un don im-mense pour son peuple: «Un bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu, c’est là le plus grand trésor que le bon Dieu puisse accorder à une paroisse, et un des plus précieux dons de la miséricorde divine». Il parlait du sacerdoce comme s’il ne réussissait pas à se convaincre de la grandeur du don et de la tâche confiés à une créature humaine: «Oh! que le prêtre est quelque chose de grand! s’il se comprenait, il mourrait… Dieu lui obéit: il dit deux mots et Notre-Seigneur descend du ciel à sa voix et se renferme dans une petite hostie…».

Et, pour expliquer à ses fidèles l’importance des sacrements, il disait: «Si nous n’avions pas

le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas Notre-Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir (à cause du péché), qui la res-suscitera, qui lui rendra le calme et la paix? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c’est tout… Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel».

Ces affirmations, jaillies du cœur sacerdotal du saint Curé, peuvent nous sembler excessi-ves. Elles manifestent toutefois en quelle haute considération il tenait le sacrement du sacerdo-ce. Il semblait submergé par le sentiment d’une responsabilité sans bornes: «Si l’on compre-nait bien le prêtre sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d’amour … Sans le prêtre, la mort et la passion de Notre-Seigneur ne ser-viraient de rien… C’est le prêtre qui continue l’œuvre de Rédemption, sur la terre… A quoi servirait une maison remplie d’or, si vous n’aviez personne pour ouvrir la porte? Le prê-tre a la clef des trésors célestes: c’est lui qui ouvre la porte; il est l’économe du bon Dieu, l’administrateur de ses biens…. Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre: on y adorera les bêtes… Le prêtre n’est pas prêtre pour lui… il est pour vous».

Il était arrivé à Ars, un petit village de 230

habitants, prévenu par l’Évêque qu’il y aurait trouvé une situation religieuse précaire: «Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans cette paroisse, vous l’y mettrez». Il était donc plei-nement conscient qu’il devait y aller pour y incarner la présence du Christ, témoignant de sa tendresse salvifique: «Mon Dieu, accordez-moi la conversion de ma paroisse; je consens à souffrir ce que vous voulez tout le temps de ma vie!», c’est par cette prière qu’il commença sa mission.

Le Saint Curé se consacra à la conversion de sa paroisse de toutes ses forces, donnant la première place dans ses préoccupations à la formation chrétienne du peuple qui lui était confié. Chers frères dans le Sacerdoce, deman-dons au Seigneur Jésus la grâce de pouvoir apprendre nous aussi la méthode pastorale de saint Jean-Marie Vianney!

Ce que nous devons apprendre en tout premier lieu c’est sa totale identification à son ministère... Le Saint Curé d’Ars se livra immé-diatement à cet humble et patient travail d’har-monisation entre sa vie de ministre et la sainte-té du ministère qui lui était confié, allant jusqu’à décider d’«habiter» matériellement dans son église paroissiale: «A peine arrivé, il choisit l’église pour être sa demeure… Il entrait dans l’église avant l’aube et il n’en sortait qu’après l’Angelus du soir. C’est là qu’il fallait le chercher si l’on avait besoin de lui», peut-on lire dans sa première biographie.

Visites paroissialesLe Saint Curé sut aussi «habiter» activement

tout le territoire de sa paroisse: il rendait visite de manière systématique à tous les malades et aux familles; il organisait des missions populai-res et des fêtes patronales; il recueillait et ad-ministrait des dons en argent pour ses œuvres charitables et missionnaires; il embellissait son église en la dotant d’objets sacrés; il s’occupait des orphelines de la «Providence» (un Institut qu’il avait fondé) et de leurs éducatrices; il s’in-téressait à l’éducation des enfants; il créait des confréries et invitait les laïcs à collaborer avec lui.

Le Saint Curé enseignait surtout ses parois-siens par le témoignage de sa vie. A son exem-ple, les fidèles apprenaient à prier, s’arrêtant volontiers devant le tabernacle pour faire une visite à Jésus Eucharistie. «On n’a pas besoin de tant parler pour bien prier – leur expliquait le Curé – On sait que le bon Dieu est là, dans le saint Tabernacle; on lui ouvre son cœur; on se complaît en sa présence. C’est la meilleure prière, celle-là».

Et il les exhortait: «Venez à la communion, venez à Jésus, venez vivre de lui, afin de vivre pour lui». «C’est vrai, vous n’en êtes pas dignes, mais vous en avez besoin!». Cette éducation des fidèles à la présence eucharistique et à la communion revêtait une efficacité toute parti-culière, quand les fidèles le voyaient célébrer le saint sacrifice de la Messe. Ceux qui y assis-taient disaient «qu’il n’était pas possible de voir un visage qui exprime à ce point l’adoration… Il contemplait l’Hostie avec tant d’amour». «Toutes les bonnes œuvres réunies – disait-il – n’équivalent pas au sacrifice de la Messe, parce qu’elles sont les œuvres des hommes, et la sainte Messe est l’œuvre de Dieu».

Il était convaincu que toute la ferveur de la vie d’un prêtre dépendait de la Messe: «La cause du relâchement du prêtre, c’est qu’on ne fait pas attention à la Messe! Hélas! Mon Dieu! qu’un prêtre est à plaindre quand il fait cela comme une chose ordinaire!». Et il avait pris

Saint Jean-Marie VianneySuscitez des vocations sacerdotales

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Août-Septembre �009

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Vers Demain août-Septembre 2009 Date de parution: août 2009

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Canada et Etats-Unis, 4 ans .........20.00 $ 2 ans....................................10.00 $

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Publié par Institut Louis Even Pour la Justice Sociale

Rédactrice-en-chef: Thérèse Tardif

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«Le sacerdoce, c’est l’amour du coeur de Jésus» — Saint Jean-Marie Vianney

l’habitude, quand il célébrait, d’offrir toujours le sacrifice de sa propre vie: «Oh! qu’un prêtre fait bien de s’offrir à Dieu en sacrifice tous les matins». Cette identification personnelle au sa-crifice de la Croix le conduisait – d’un seul mou-vement intérieur – de l’autel au confessionnal.

Les prêtres ne devraient jamais se rési-gner à voir les confessionnaux désertés ni se contenter de constater la désaffection des fi-dèles pour ce sacrement.

Au temps du Saint Curé, en France, la con-fession n’était pas plus facile ni plus fréquente que de nos jours, compte tenu du fait que la tourmente de la Révolution avait étouffé pendant longtemps la pratique religieuse. Mais il s’est efforcé, de toutes les manières: par la prédica-tion, en cherchant à persuader par ses conseils, à faire redécouvrir à ses paroissiens le sens de la beauté de la Pénitence sacramentelle une exi-gence intime de la Présence eucharistique. Il sut ainsi donner vie à un cercle vertueux.

Par ses longues permanences à l’église, de-vant le tabernacle, il fit en sorte que les fidèles commencent à l’imiter, s’y rendant pour rendre

visite à Jésus, et qu’ils soient en même temps sûrs d’y trouver leur curé, disponible pour l’écoute et le pardon. Par la suite, la foule crois-sante des pénitents qui venaient de la France entière, le retint au confessionnal jusqu’à 16 heures par jour. On disait alors qu’Ars était de-venu «le grand hôpital des âmes».

«La grâce qu’il obtenait (pour la conversion des pécheurs) était si puissante qu’elle allait à leur recherche sans leur laisser un moment de répit» dit le premier biographe. C’est bien ce que pensait le Saint Curé quand il disait: «Ce n’est pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon; mais c’est Dieu lui-même qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui». «Ce bon sauveur est si rempli d’amour pour nous qu’il nous cherche partout!».

Nous tous, prêtres, nous devrions réaliser que les paroles qu’il mettait dans la bouche du Christ nous concernent personnellement: «Je chargerai mes ministres de leur annoncer que je suis toujours prêt à les recevoir, que ma mi-séricorde est infinie». Du Saint Curé d’Ars, nous pouvons apprendre, nous prêtres, non seule-ment une inépuisable confiance dans le sacre-ment de la Pénitence au point de nous inciter à le remettre au centre de nos préoccupations pastorales, mais aussi une méthode pour le «dialogue de salut» qui doit s’établir en lui.

Le Curé d’Ars avait une manière différente de se comporter avec les divers pénitents. Ce-lui qui s’approchait de son confessionnal attiré par un besoin intime et humble du pardon de Dieu, trouvait en lui l’encouragement à se plon-ger dans «le torrent de la divine miséricorde» qui emporte tout dans son élan. Et si quelqu’un s’affligeait de sa faiblesse et de son incons-tance, craignant les rechutes à venir, le Curé lui révélait le secret de Dieu par une expression d’une touchante beauté: «Le bon Dieu sait tou-tes choses. D’avance, il sait qu’après vous être confessé, vous pécherez de nouveau et cepen-dant il vous pardonne. Quel amour que celui de notre Dieu qui va jusqu’à oublier volontaire-ment l’avenir pour nous pardonner!».

A celui qui, à l’inverse, s’accusait avec tié-deur et de manière presque indifférente, il of-frait, par ses larmes, la preuve de la souffrance et de la gravité que causait cette attitude «abo-minable»: «Je pleure de ce que vous ne pleurez pas», disait-il. «Encore, si le bon Dieu n’était si bon, mais il est si bon. Faut-il que l’homme soit barbare pour un si bon Père».

Il faisait naître le repentir dans le cœur des tièdes, en les obligeant à voir, de leurs propres yeux et presque «incarnée» sur le visage du prêtre qui les confessait, la souffrance de Dieu devant les péchés. Par contre, si quelqu’un se présentait avec un désir déjà éveillé d’une vie spirituelle plus profonde et qu’il en était capable,

il l’introduisait dans les profondeurs de l’amour, exposant l’indicible beauté que représente le fait de pouvoir vivre uni à Dieu et en sa présen-ce: «Tout sous les yeux de Dieu, tout avec Dieu, tout pour plaire à Dieu… Oh! que c’est beau!». A ceux-là, il enseignait à prier: «Mon Dieu, fai-tes-moi la grâce de vous aimer autant qu’il est possible que je vous aime».

Le Curé d’Ars, en son temps, a su transfor-mer le cœur et la vie de tant de personnes, par-ce qu’il a réussi à leur faire percevoir l’amour miséricordieux du Seigneur. Notre temps aussi a un besoin urgent d’une telle annonce et d’un tel témoignage de la vérité de l’Amour: Deus caritas est (1Jn 4,8). Par la Parole et les Sa-crements de son Jésus, Jean-Marie Vianney savait édifier son peuple, même si, souvent, il tremblait devant son incapacité personnelle, au point de désirer plus d’une fois être délivré des responsabilités du ministère paroissial dont il se sentait indigne.

Toutefois, avec une obéissance exemplaire, il demeura toujours à son poste, parce qu’il était dévoré de la passion apostolique pour le salut des âmes. Il s’efforçait d’adhérer totalement à sa vocation et à sa mission en pratiquant une ascèse sévère: «Ce qui est un grand malheur, pour nous autres curés – déplorait le saint –, c’est que l’âme s’engourdit»; et il faisait ainsi allusion au danger que court le pasteur de s’ha-bituer à l’état de péché ou d’indifférence dans lequel se trouvent tant de ses brebis.

Il maîtrisait son corps par des veilles et des jeûnes, afin d’éviter qu’il n’oppose résistance à son âme sacerdotale. Et il n’hésitait pas à s’in-fliger des mortifications pour le bien des âmes qui lui étaient confiées et pour contribuer à l’ex-piation de tant de péchés entendus en confes-sion. A un confrère prêtre, il expliquait: «Je vais vous dire ma recette. Je leur donne une petite pénitence et je fais le reste à leur place».

Par-delà ces pénitences concrètes auxquel-les le Curé d’Ars se livrait, le noyau central de son enseignement demeure toujours valable pour tous: Jésus verse son sang pour les âmes et le prêtre ne peut se consacrer à leur salut s’il refuse de participer personnellement à ce «prix élevé» de la rédemption.

Dans le monde d’aujourd’hui, comme dans les temps difficiles du Curé d’Ars, il faut que les prêtres, dans leur vie et leur action, se distin-guent par la force de leur témoignage évangé-lique. Paul VI faisait remarquer avec justesse: «L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins».

(...) Chers prêtres, la célébration du 150e an-niversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney

Le corps de saint Jean-Marie Vianney conservé intact dans la Basilique d’Ars

Année sacerdotale

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Saint Padre Pio, un second Curé D’ArsApôtre du sacrement de Pénitence

Deux jours après l’ouverture de l’Année sa-cerdotale, le pape Benoît XVI se rendit à San Giovanni Rotondo, dans le sud-est de l’Italie pour rendre hommage au «Curé d’Ars du 20e siècle», saint Padre Pio de Pietrelcina, un Capu-cin italien catholique romain qui demeura dans le monastère de San Giovanni de 1916 à sa mort, le 23 septembre 1968. Son corps, exposé à la vue de tous, est demeuré intact comme ce-lui du saint Curé d’Ars.

Saint Padre Pio devint célèbre par son don de lire dans les consciences pendant qu’il en-tendait les confessions, et par ses stigmates.Nous aimons citer quelques extraits de ce que le Saint-Père a dit ce jour-là au sujet du Padre Pio:

Assauts du démonEvoquant le Padre Pio, le Saint-Père a dit

qu’il “avait prolongé l’œuvre du Christ, celle d’annoncer l’Evangile, de pardonner les péchés et de soigner les malades dans leur corps et leur esprit. Les tempêtes les plus fortes qui le menaçaient étaient les assauts du Diable contre lesquels il se défendait avec l’armure de Dieu, avec le bouclier de la foi et l’épée de l’esprit qu’est la Parole de Dieu. Uni en permanence à Jésus, il tenait toujours compte de la profon-deur du drame humain pour lesquels il s’offrait et offrait ses nombreuses souffrances, et il sut se dépenser pour soigner et soulager les mala-des, signe privilégié de la miséricorde de Dieu. Guider les âmes et soulager les souffrances, voilà comment on peut résumer la mission de saint Pio de Pietrelcina”.

“Certains saints ont vécu intensément et personnellement cette expérience (la passion) de Jésus. Padre Pio da Pietrelcina est l’un d’eux. Un homme simple, d’origine humble, «saisi par le Christ» (Ph 3, 12) - comme l’apô-tre Paul l’écrit de lui-même - pour en faire un instrument élu du pouvoir éternel de sa Croix: pouvoir d’amour pour les âmes, de pardon et de réconciliation, de paternité spirituelle, de solidarité effective avec ceux qui souffrent. Les stigmates, qui marquèrent son corps, l’unirent intimement au Crucifié-Ressuscité. Authentique disciple de saint François d’Assise, il fit sienne, comme le Poverello d’Assise, l’expérience de l’apôtre Paul, telle qu’il la décrit dans ses Let-tres: «Avec le Christ, je suis fixé à la croix; je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20).”

Parmi les enseignements de la vie de Padre Pio, le Pape a souligné “la valeur et la nécessité de la prière, point fondamental non seulement pour la spiritualité du prêtre mais aussi pour celle de tout chrétien, et encore plus pour la vô-

tre, chers religieux et religieuses, choisis pour suivre de plus près le Christ par la pratique des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance.”

“Comme tous les grands hommes de Dieu, Padre Pio était lui-même devenu prière, corps et âme. Ses journées étaient un rosaire vécu, une méditation et une assimilation continues des mystères du Christ en union spirituelle avec la Vierge Marie. C’est ainsi que s’explique la présence singulière en lui de dons surnatu-rels et de qualités humaines. Et tout atteignait son sommet dans la célébration de la Messe: là il s’unissait pleinement au Seigneur mort et ressuscité.

Dévotion à la Sainte ViergeIci, au sanctuaire de saint Pio de Pietrelcina,

il nous semble entendre sa voix qui nous pous-se à nous adresser avec des coeurs d’enfant à la Sainte Vierge: “Aimez-la et faites-la aimer, disait-il. Mais plus que ses paroles c’est sa vie exemplaire qui témoignait de sa profonde dévo-tion mariale. Son existence et son apostolat se sont déroulés sous le regard maternel de Marie et sous le pouvoir de son intercession”. Puis le Pape a confié à la protection de la Mère céleste et de Padre Pio l’Année sacerdotale, ouverte vendredi en la solennité du Sacré-Cœur, et qui doit être l’occasion de relancer la mission et la sainteté des prêtres “au service de l’Eglise et de l’humanité du troisième millénaire”.

Comme le Curé d’Ars, le Padre Pio nous rap-pelle la dignité et la responsabilité du minis-tère sacerdotale. Qui n’a pas été impressionné par la ferveur avec laquelle il revivait la passion du Christ dans chaque célébration de l’Eucha-ristie. Comme le Curé D’Ars, de son amour de l’Eucharistie jaillissait un empressement total pour accueillir les fidèles, particulièrement les pécheurs. Aussi, si saint Jean Marie Vianney, dans une époque tourmentée et difficile, a cherché, par tous les moyens, à faire découvrir à ses paroissiens la signification et la beauté du sacrement de Pénitence, pour Padre Pio, le soin des âmes et la conversion des pécheurs étaient un désir ardent qui le consuma jusquà sa mort. Combien de gens ont changé de vie grâce à son patient ministère sacerdotal. Com-bien d’heures a-t-il passées au confessionnal ! Le sacrement de Pénitence doit être mieux mis en valeur et les prêtres ne devraient jamais se résigner à voir leurs confessionnaux déserts, ni se limiter à constater la désaffection des fi-dèles pour cette extraordinaire source de séré-nité et de paix”.

Sa Sainteté Benoît XVI

Le pape Benoît XVI prie devant la tombe du saint, le 21 juin 2009

(suite de la page 3)

(1859) vient immédiatement après les célébra-tions achevées, il y a peu (de temps), du 150e an-niversaire des apparitions de Lourdes (1858)… Il avait lui-même pour l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge une très vive dévotion, lui qui, en 1836, avait consacré sa paroisse à Ma-rie conçue sans péché et devait accueillir avec tant de foi et de joie la définition dogmatique de 1854. Le Saint Curé rappelait toujours à ses fidè-les que «Jésus-Christ, après nous avoir donné tout ce qu’il pouvait nous donner, veut encore nous faire héritiers de ce qu’il y a de plus pré-cieux, c’est-à-dire sa Sainte Mère».

Je confie cette Année sacerdotale à la Vierge Sainte, lui demandant de susciter dans l’âme de chaque prêtre un renouveau généreux de ces idéaux de donation totale au Christ et à l’Église qui ont inspiré la pensée et l’action du Saint Curé d’Ars. La fervente vie de prière et l’amour passionné de Jésus crucifié ont nourri le don quotidien et sans réserve de Jean-Marie Vianney à Dieu et à l’Église. Puisse son exem-ple susciter parmi les prêtres ce témoignage d’unité avec l’Évêque, entre eux et avec les laïcs, qui est si nécessaire aujourd’hui, comme en tout temps.

Malgré le mal qui se trouve dans le monde, la parole du Christ à ses Apôtres au Cénacle résonne toujours avec la même force d’actua-lité: «Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage! J’ai vaincu le monde» (Jn 16, 33). La foi dans le divin Maître nous donne la force de regarder l’avenir avec confiance. Chers prêtres, le Christ compte sur vous. A l’exem-ple du Saint Curé d’Ars, laissez-vous conquérir par Lui et vous serez vous aussi, dans le monde d’aujourd’hui, des messagers d’espérance, de réconciliation et de paix!

Avec ma bénédiction.

Du Vatican, le 16 juin 2009.

BENEDICTUS PP. XVI

Pour le 150e anniversairede la mort du Curé d’Ars

Prions pour le Saint-Père

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Août-Septembre �009

Nous avons entendu des polémiques sur la place publique au sujet de l’avortement pratiqué sur une fillette de 9 ans au Brésil. Des critiques à tort et à travers ont été faites contre l’évêque du lieu. Nous publions une mise au point de la Congrégation pour la doctrine de la foi diffusée dans l’Osservatore Romano du 10 juillet dernier, suite à l’article publié dans le quotidien du Saint-Siège par Mgr Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie, après l’avortement pratiqué sur une fillette de 9 ans au Brésil:

Diverses lettres sont récemment parvenues au Saint-Siège, notamment de la part de hautes personnalités de la vie politique et ecclésiale, qui nous ont informés de la confusion créée dans plusieurs pays, surtout en Amérique Latine, suite à la manipulation et à l’instrumentalisation d’un article de Mgr Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie, sur les tristes événements concernant la «petite fille brésilien-ne».

Cet article, publié dans L’Osservatore Romano le 15 mars 2009, proposait la doctrine de l’Eglise, tout en tenant compte de la situation dramatique de cette enfant qui - comme cela a été révélé par la suite - a été accompagnée avec beaucoup de délicatesse pastorale par l’ancien archevêque de Olinda et Recife, Mgr José Cardoso Sobrinho. A ce sujet, la Congrégation pour la doctrine de la foi rappelle que la doctrine de l’Eglise sur l’avortement provoqué n’a pas changé et ne peut changer. Cette doctrine est exposée aux numéros 2270-2273 du Catéchisme de l’Eglise catholique en ces termes:

Catéchisme de l’Église catholique«La vie humaine doit être respectée et

protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie (cf. CDF, instr. ‘Donum vitæ’ 1, 1). Avant d’être façonné dans le ventre ma-ternel, je te connaissais. Avant ta sortie du sein, je t’ai consacré (Jr 1, 5 ; cf. Jb 10, 8-12 ; Ps 22, 10-11). Mes os n’étaient point cachés devant toi quand je fus fait dans le secret, brodé dans les profondeurs de la terre (Ps 139, 15).

Depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable. L’avortement direct, c’est-à-dire vou-lu comme une fin ou comme un moyen, est gra-vement contraire à la loi morale. Tu ne tueras pas l’embryon par l’avortement et tu ne feras pas périr le nouveau-né (Didaché 2, 2 ; cf. Barnabé, ep. 19, 5 ; Epître à Diognète 5, 5 ; Tertullien, apol. 9). Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l’homme doit s’en acquitter d’une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec soin extrême dès la conception: l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables (GS 51, § 3).

La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L’Église sanctionne d’une peine canonique d’excommunication ce délit contre la vie humaine. «Qui procure un avortement, si l’effet s’en suit, encourt l’excommunication latæ sententiæ» (CIC, can. 1398) «par le fait même de la commission du délit» (CIC, can. 1314) et aux conditions prévues par le Droit (cf. CIC, can. 1323-1324). L’Église n’entend pas ainsi restreindre le champ de la miséricorde. Elle manifeste

la gravité du crime commis, le dommage irréparable causé à l’innocent mis à mort, à ses parents et à toute la société.

Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain innocent constitue un élément consti-tutif de la société civile et de sa législation: «Les droits inaliénables de la personne devront être reconnus et respectés par la société civile et l’autorité politique. Les droits de l’homme ne dépendent ni des individus, ni des parents, et ne représentent pas même une concession de la société et de l’état; ils appartiennent à la nature humaine et sont inhérents à la personne en raison de l’acte créateur dont elle tire son origine. Parmi ces droits fondamentaux, il faut nommer le droit à la vie et à l’intégrité physique de tout être humain depuis la conception jusqu’à la mort» (CDF, instr. ‘Donum vitæ’ 3).

«Dans le moment où une loi positive prive une catégorie d’êtres humains de la protection que la législation civile doit leur accorder, l’Etat en vient à nier l’égalité de tous devant la loi. Quand l’Etat ne met pas sa force au service des droits de tous les citoyens, et en particulier des plus faibles, les fondements même d’un état de droit se trouvent menacés... Comme conséquence du respect et de la protection qui doivent être assurés à l’enfant dès le moment de sa conception, la loi devra prévoir des sanctions pénales appropriées pour toute violation délibérée de ses droits» (CDF, instr. ‘Donum vitæ’ 3)

Encyclique de Jean-Paul IIDans l’encyclique Evangelium vitae Jean-Paul

II a réaffirmé cette doctrine par son autorité de Pasteur Suprême de l’Eglise: «Avec l’autorité conférée par le Christ à Pierre et à ses successeurs, en communion avec les Evêques - qui ont condamné l’avortement à différentes reprises et qui, en réponse à la consultation précédemment mentionnée, même dispersés dans le monde, ont exprimé unanimement leur accord avec cette doctrine -, je déclare que l’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave, en tant que meurtre délibéré d’un être humain innocent. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l’Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel» (n. 62).

En ce qui concerne l’avortement pratiqué dans certaines situations difficiles et complexes, l’enseignement clair et précis du pape Jean-Paul II demeure: «Il est vrai que de nombreuses fois le choix de l’avortement revêt pour la mère un caractère dramatique et douloureux, lorsque la décision de se défaire du fruit de la conception n’est pas prise pour des raisons purement égoïstes et de facilité, mais parce que l’on voudrait sauvegarder des biens importants, comme la santé ou un niveau de vie décent pour les autres membres de la famille. Parfois, on craint pour l’enfant à naître des conditions de vie qui font penser qu’il serait mieux pour lui de ne pas naître. Cependant, ces raisons et d’autres semblables, pour graves et dramatiques qu’elles soient, ne peuvent jamais justifier la suppression délibérée d’un être humain innocent» (Encyclique Evangelium vitae, n. 58).

Quant à la problématique de traitements médicaux déterminés afin de préserver la santé de la mère, il faut bien faire la distinction entre deux tenants et aboutissants différents: d’une part une intervention qui provoque directement

la mort du fœtus, appelée parfois de manière inappropriée avortement «thérapeutique», qui ne peut jamais être licite puisqu’il s’agit du meurtre direct d’un être humain innocent; d’autre part, une intervention en soi non abortive qui peut avoir, comme conséquence collatérale la mort de l’enfant:

Paroles des Papes«Si, par exemple, la conservation de la vie

de la future mère, indépendamment de son état de grossesse, requérait d’urgence une opération chirurgicale ou une autre action thérapeutique qui aurait pour conséquence accessoire, nullement voulue ou cherchée, mais inévitable la mort de l’embryon, un tel acte ne pourrait plus être qualifié d’attentat direct à une vie innocente. Dans ces condi-tions, l’opération peut être licite, comme le serait d’autres interventions médicales simi-laires, pourvu toutefois qu’il s’agisse d’un bien de valeur élevée, comme la vie, et qu’il ne soit pas possible de renvoyer l’opération après la naissance de l’enfant, ni de recourir à un autre remède efficace (Pie XII, Discours au «Front de la Famille» et à l’Association des Familles nombreuses, 26 novembre 1951).

Quant à la responsabilité des responsables de santé, il faut rappeler les paroles de Jean-Paul II: «Leurs professions en font des gardiens et des serviteurs de la vie humaine. Dans le contexte culturel et social actuel, où la science et l’art médical risquent de faire oublier leur dimension éthique naturelle, ils peuvent être parfois for-tement tentés de se transformer en agents de manipulation de la vie ou même en artisans de mort. Face à cette tentation, leur responsabilité est aujourd’hui considérablement accrue; elle puise son inspiration la plus profonde et trouve son soutien le plus puissant justement dans la dimension éthique des professions de santé, dimension qui leur est intrinsèque et qu’on ne peut négliger, comme le reconnaissait déjà l’antique serment d’Hippocrate, toujours actuel, qui demande à tout médecin de s’engager à respecter absolument la vie humaine et son caractère sacré» (Encyclique Evangelium vitae, n. 89).

La Doctrine de l’Église sur l’avortement n’a pas changé

L’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables

Clarification de la Congrégation pour la doctrine de la foi

D’autres paroles de Pie XII au «Front de la Famille»Jamais et en aucun cas l’Église n’a enseigné

que la vie de l’enfant doit être préférée à celle de la mère. C’est une erreur que de poser la ques-tion avec cette alternative: ou la vie de l’enfant ou la vie de la mère. Non ! ni la vie de la mère ni celle de l’enfant ne peut être soumise à un acte de suppression directe. D’un côté comme de l’autre, il ne peut y avoir qu’une seule exigence: faire tous les efforts pour sauver la vie de tous les deux, de la mère et de l’enfant. (Cf. Pie XI, En-cyclique Casti connubii, 31 décembre 1930. Acta Apostolicae Sedis, vol. XX11, pp. 562-563.)

C’est une des plus belles et des plus nobles aspirations de la médecine que de chercher tou-jours de nouveaux moyens pour conserver la vie de l’un et de l’autre. Si, malgré tous les progrès de la science, il reste encore, et il restera dans l’avenir, des cas où l’on doive compter avec la mort de la mère, lorsque celle-ci veut conduire jusqu’à la naissance la vie qu’elle porte en elle et ne pas la détruire en violant un commandement de Dieu «ne pas tuer», il ne reste à l’homme qui, jusqu’au dernier moment, s’efforcera d’aider et de sauver, qu’à s’incliner avec respect devant les lois de la nature et les dispositions de la divine Providence.

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(suite en page 7)

Quel bien immense ont fait à la population canadienne, non seulement les Sœurs de la Charité et les Oblats de Marie Immaculée, mais aussi les différentes communautés religieu-ses, par leur vocation spécifique dans l’Église, que ce soit dans la contemplation ou dans les œuvres de toutes sortes ! Puissions-nous voir sur la place publique s’élever des clameurs de gratitude envers l’Église et les communautés religieuses en compensation des critiques inju-rieuses qui circulent à travers les médias d’in-formation ?

Nous aimons ici citer des grandes œuvres accomplies dans l’Ouest canadien et l’Extrême-Nord, par les Sœurs de la Charité de Montréal et de Nicolet, connues sous le nom de Soeurs Grises. Ces vaillantes ouvrières de l’Évangile sont les dignes émules de sainte Marguerite d’Youville, leur fondatrice. Elles ont fondé des écoles et des hôpitaux pour les races blanche et autochtone dans les missions établies par les Oblats de Marie Immaculée, communauté fon-dée par saint Eugène de Mazenod, de Marseille. En 1841, ce saint fondateur avait répondu au pressant appel de Mgr Bourget, de Montréal, en lui accordant quatre Pères et deux Frères de sa communauté, voués à la prédication des missions ou des retraites populaires.

Les Soeurs Grises de MontréalLe 13 septembre 1843, Mgr Provencher, pre-

mier missionnaire du Nord-Ouest canadien et évêque de Rivière-Rouge, appelée aujourd’hui le Manitoba, visitait les Sœurs de la Charité de l’Hôpital-Général de Montréal. Depuis vingt ans, Mgr Provencher réclamait des religieuses à Rivière-Rouge pour catéchiser les enfants et soigner les malades. Ses démarches restaient vaines auprès de plusieurs communautés, en-gagées ailleurs.

Le dicton populaire parvint à ses oreilles: “Allez chez les Sœurs Grises, elles ne refusent rien”. Mgr Bourget, le saint évêque de Mon-tréal, accompagna Mgr Provencher chez les Sœurs Grises. La supérieure de la communauté désigna quatre religieuses pour l’Ouest qui par-tirent en canot de Montréal vers ces lieux loin-tains, en 1844.

Les religieuses atteignirent Rivière-Rouge après 59 jours ininterrompus d’un voyage pé-nible. Elles furent logées dans une maisonnette ressemblant à l’étable de Bethléem. Quelques jours après leur arrivée, commencèrent les classes. Cinquante-trois enfants y accoururent d’abord, la majorité des Sauteux ou Métis, et quelques Sioux.

Hommage aux Sœurs de la Charité et aux Oblats de Marie Immaculée

Valeureux missionnaires dans l’Extrême-Nord du Canada auprès des Indiens

Tout l’hiver, une religieuse se chargea de l’enseignement à l’extérieur, à 12 kilomètres de là, pour enseigner le catéchisme aux enfants, aux femmes et aux hommes, tous affamés de la vérité. Elle était en outre le médecin de toute la région.

A Rivière Rouge, les Sœurs Grises se dé-vouaient auprès des petits, des infirmes et des délaissés. Elles enseignaient aux blanches et aux indigènes.

Arrivée des Oblats dans l’OuestUn an après les religieuses, les Missionnaires

Oblats de Marie Immaculée arrivaient à Rivière-Rouge pour secourir les prêtres séculiers qui ne suffisaient pas à la lourde tâche. En 1853, après le décès de Mgr Provencher, Mgr Alexandre Taché, Oblat de Marie Immaculée, reprenait les rênes de l’évêché de Saint-Boniface.

Le vaste territoire de Mgr Taché s’étendait dans l’ouest jusqu’aux Montagnes Rocheuses et dans le nord jusqu’aux rivières glacées du Mackenzie, pour atteindre finalement l’océan Glacial et le nord-ouest de la Baie d’Hudson où demeurent les Esquimaux. Le vicariat couvrait 1,800,000 milles carrés (2,880,000 kilomètres carrés).

Missions dans les Territoires du Nord-OuestEn 1858, les territoires du Nord-Ouest com-

prenaient cinq missions centrales. Onze Pères missionnaires de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée, à la suite de Mgr Taché, s’étaient lancés dans ces missions et “avaient conquis les Peaux-Rouges jusqu’au cercle po-laire”. Les longs trajets à parcourir, les multiples travaux de défrichement permettaient à peine d’effleurer les âmes. Les Oblats réclamèrent des religieuses pour l’instruction assidue et l’éduca-tion religieuse fondamentale auprès de l’enfan-ce.

Le Lac Sainte-Anne, l’Île-à-la-Crosse et le Lac La Biche groupaient assez d’autochtones pour être confiés aux Soeurs Grises. Mgr Ta-ché gagna Montréal et réclama des religieuses de la Supérieure générale des Sœurs Grises. Le contrat stipulait que les Sœurs de la Charité “fourniraient des sujets, jusqu’à l’épuisement, à l’unique condition qu’on leur procurerait les

secours spirituels, et qu’on leur faciliterait l’ac-complissement de leurs saintes Règles.”

Portrait des Cris des prairiesLes zones du Lac Ste-Anne, du Lac La Bi-

che, et en partie de l’Île-à-la-Crosse étaient, au temps des fondations, le domaine des Cris, comme les Sauteux et les Maskégons, branche de la grande famille algonquine. Mgr Laflèche, ex-missionnaire de l’Île-à-la-Crosse, a tracé un vif portrait des Cris:

“Les indigènes des prairies qui sont les Pieds-Noirs, a écrit Mgr Laflèche, les Assiboi-nes, les Cris et une grande partie des Sauteux, sont de la pire espèce, et je crois qu’il n’y a pas d’exagération à dire que c’est l’homme descendu au dernier degré de l’échelle humai-ne. Cet état de dégradation et de méchanceté vient de leur manière de vivre; ils sont ordi-nairement réunis en gros camps de soixante à quatre-vingts loges, et souvent davantage et mènent une vie errante et oisive, à la suite des nombreux troupeaux qui leur donnent la nourriture et l’habillement. Quand on a sous les yeux la vie dégoûtante de ces Aborigènes, on comprend que le travail, qui a été imposé à l’homme comme une pénitence après son pé-ché, l’a été pour son bonheur plutôt que pour son malheur…”

Le vol, la débauche, le meurtre ne sont pas l’exclusivité des Cris païens. Ces vices décou-lent du péché originel, commun à tous les hu-mains. Mais la religion du Christ a, toujours et partout, la même efficacité pour relever la na-ture déchue et l’initier à la pratique des vertus chrétiennes.

Sous l’influence de la grâce divine, les Cris ont changé leur manière de vivre en mettant un frein à leur vie lascive et à leurs promiscuités honteuses. Les Sœurs Grises sont venues para-chever l’œuvre de christianisation des peuples aborigènes entreprise par les Oblats. À chacu-ne des missions, elles instituaient une école, un orphelinat et un hôpital.

par Yvette Poirier

Nakita et sa femmeDe la tribu des Cris devenus chrétiens

Type sauteux avec son plumet d’aigle

Mgr Alexandre TachéPremier Oblat, Évêque de l’Ouest

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(suite en page 8)

Mission de La Providence dans le pays des glacesIl y a 23 ans que les religieuses se dé-

vouaient à la Rivière-Rouge (Manitoba) et dans les régions du Lac Ste-Anne, l’Île à la Crosse et le Lac La Biche, territoire qui forme aujourd’hui l’Alberta et la Saskatchewan, lorsque “s’ouvrit à leur dévouement le cinquante-cinquième de-gré de l’altitude et l’océan Glacial (Arctique), immensité connue sous le nom d’Athabaska-Mackenzie, territoire détaché en 1862, de la ju-ridiction de Mgr Taché et confié à Mgr Faraud. En 1901, la division du vicariat fut décidée. Mgr Grouard gardait l’Athabaska et Mgr Breynat re-cevait le Mackenzie. Ce pays de l’Extrême-Nord était fermé durant ses huit mois de glaces, à tout commerce avec le monde civilisé.”

— Allez, avait dit Mgr Taché à son coadjuteur, choisissez un emplacement central qui convien-dra à la résidence de l’Évêque que Rome va donner à l’Athabaska-Mackenzie, et qui soit sur-tout propice à l’établissement d’un couvent, car sans religieuses nous ne ferons rien de stable là-bas.

En 1867, les Sœurs Grises arrivaient à la mis-sion de La Providence. Les Indiens dispersés dans les bois du Mackenzie appartiennent à la grande famille des Dénés.

Caractéristiques des DénésDe toutes les races indiennes abordées par

les missionnaires d’Amérique, la plus sympathi-que semble être celle des Dénés. Ils portaient eux aussi la marque du paganisme par leurs pra-tiques païennes que la religion dut combattre… Mais les Dénés avaient de meilleures disposi-tions que leurs voisins du sud par leur inclina-tion à la piété, par un certain esprit de droiture et de pacifisme. Les missionnaires attribuent cette supériorité morale des Dénés à leur vie noma-de, “presque exclusivement familiale, isolée par conséquent des occasions du mal, et privations continuelles qu’ils ont à endurer, et qui sont un frein toujours effi-cace aux appétits pervers, même si elles ne sont pas recherchées ni aimées”.

À l’arrivée des missionnaires, la polygamie et la cruauté envers les femmes et les enfants étaient dans les moeurs. Les hommes aimaient leurs garçons mais méprisaient leurs filles. Ils bat-taient journellement leurs fem-mes, les privaient de nourriture, les chargeaient de fardeaux. Ils tuaient même leurs filles. Sans conscience, ils ne voyaient pas de mal dans ces crimes. Le chris-tianisme les sortit assez vite de ces atrocités.

Hommage aux Sœurs Grises et aux Oblats de Marie Immaculée(suite de la page 6) Grâce au dévouement inlassable des Oblats

de Marie Immaculée et des ouvrières infatiga-bles de la Communauté de Sœurs de la Charité, les ethnies de Mackenzie, à l’exception de frag-ments de tribus épars dans la profondeur des forêts, avaient “entendu et suivi l’Évangile”.

Des infanticidesL’établissement d’orphelinats pour combat-

tre les meurtres d’enfants était un soucis majeur des religieuses à leur arrivée dans le Mackenzie. Voici des notes de ces religieuses en 1867:

“C’était un usage assez général, parmi les autochtones de ces contrées, de se défaire des petits enfants orphelins, surtout des petites filles. La religion a beaucoup changé cela, mais, étant donné qu’elle n’a pas encore pu faire sen-tir son influence partout, il se présente encore assez souvent des infanticides. Une mère re-gardant avec dédain sa fille, qui venait de naî-tre, lui dit:

— Ton père m’a abandonnée, je ne prendrai pas la peine de te nourrir.

Aussitôt elle l’emporte hors de sa hutte, la couvre d’une grande peau, l’étouffe et la jette à la voirie.”

De semblables actes de cruauté se voyaient fréquemment à cette époque. Au bout de cin-quante ans de christianisation, les infanticides devaient se reproduire rarement et se répétaient dans les tribus éloignées des orphelinats. Mais presque toujours, ces enfants échappaient aux mains des bourreaux, grâce à des mains secou-rables qui allaient les confier aux sœurs.

Sauver l’enfanceSauver l’enfance, l’instruire, travailler à sa

sanctification étaient les principales préoccu-pations des Soeurs Grises en arrivant à la mis-sion de La Providence dans l’Extrême-Nord. La première classe commença le 7 octobre 1867, la même année que l’arrivée des religieuses à cette mission. Le couvent de La Providence en-seignait aux sauvageons et était aussi un refuge des infirmes. Son nom l’indiquait l’Hôpital du Sacré-Coeur.

Les Sœurs de la Charité accueillirent tou-tes les misères du Mackenzie. Plusieurs mala-des restèrent auprès des Sœurs de Charité de nombreuses années. Les noms de Marguerite, l’aveugle, Lidwine, la paralytique. Petit-Fou (on ne l’appela jamais autrement) appartenait à la tribu des Esclaves. Comme il était idiot, son père l’avait abandonné sur les bords de la ri-vière. Les sœurs le trouvèrent là. Pendant vingt ans, elles soignèrent le Petit-Fou sans tenir compte de son état mental et de ses colères. Avec beaucoup de patience et de douceur, elles réussirent à le rendre plus obéissant et à l’initier

à la religion.

Même si les religieuses, au Mackenzie, se dé-vouaient particulièrement pour les Indiens, tout malade quelle que soit sa race ou sa confession “trouva toujours, chez elles, l’accueil cordial et le dévouement sans mesure”. Les malades du dehors, dans l’arrondissement du Fort, rece-vaient aussi des soins médicaux. Chaque jour, la Sœur Supérieure avec remèdes, cachets, bistouris et charpie en main, allait d’un pas vif secourir les souffrants de loge en loge, de ca-bane en cabane, d’ulcère en ulcère, “distribuant à tous le sourire de la charité”.

À La Providence, seule la pauvreté mettait obstacle aux soins des orphelins et des mala-des. Ce dénuement extrême permettait de met-tre en pratique la volonté souvent exprimée par sainte Marguerite d’Youville: “Il ne faut pas que les Sœurs aient plus de confort que les pau-vres”.

Jusqu’en 1899, date de l’inauguration du nouveau couvent, “les enfants étaient couchés dans des meubles fort curieux qui ressemblaient à des rayons étagés de bibliothèque, allant du plancher au plafond. Les sœurs occupaient le coin restant du dortoir, grabat contre grabat. Longtemps elles n’eurent pas le nécessaire pour s’habiller… Il y eut des robes grises, confection-nées avec des toiles d’emballement.”

Couvent des Saints-AngesEn 1849, le Père Faraud avait fondé la mission

de la Nativité du Lac Athabaska. En 1874, sept ans après leur arrivée dans l’Extrême-Nord, les Sœurs Grises de La Providence vinrent y établir le Couvent des Saints-Anges. Outre les Monta-gnais qui constituent la population principale, une partie considérable de la tribu des Cris s’y rencontrait.

La nouvelle demeure était un vieux hangar. Au bout de huit jours, la petite école accueillait une quinzaine d’enfants. La rigueur du premier hiver imposa d’énormes incommodités. La nei-ge et le vent entraient comme chez eux dans la masure. Toutes les provisions de l’année consistaient en un sac de farine, un petit baril de sucre, cinq de froment, sept ou huit d’orge et des patates. Ce hangar provisoire servit sept ans. Les uniques sièges étaient des bouts de planches sur des tréteaux; une seule couchette servait à une des sœurs; l’une d’elles s’étendait sur la table; les petites, roulées dans leur cou-verture, dormaient sur le plancher autour de leurs maîtresses.

Selon Mgr Faraud, Athabaska semble avoir battu les records pour les jeûnes les plus longs, les tempêtes les plus désastreuses, les travaux

les plus durs. Voici les raisons: l’aridité du sol, la rareté des ani-maux sauvages, les incertitudes de la pêche, les tempêtes fré-quentes du lac.

Malgré les épidémies et les disettes qui secouaient les cou-vents de ces régions, le Couvent des Saints-Anges a atteint un de-gré de prospérité qui lui permit de recevoir de nombreux élèves, et de leur donner une éducation complète, fruit et honneur de no-tre sainte religion. L’un des en-fants du Couvent des Saints-An-ges devint prêtre chez les Oblats de Marie Immaculée. Il exerça son ministère à Athabaska.

Mgr Gabriel Breynat, O.M.I.

Des Soeurs Grises de Montréal dans l’Ouest canadien

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apprendront à connaître et à aimer Dieu.

Territoire des EsquimauxArrosé du sang des martyrs

Après ces multiples fondations, énumérées ci-haut, la soif conquérante de nos religieuses n’était pas encore apaisée. Le territoire à mille milles à l’est d’Aklavik, entre le Grand Lac de l’Ours et l’océan “Glacial”, le long du fleuve de Coppermine, a été arrosé du sang de deux mar-tyrs, les Pères Rouvière et Le Roux, Oblats de Marie Immaculée. Depuis le récit de la mort tra-gique de ces deux apôtres, les filles de sainte Marguerite d’Youville, prêtes à affronter le mar-tyre, voulaient aller y implanter le christianisme par leurs oeuvres de charité.

De partout, les Esquimaux réclamaient les missionnaires. Les Oblats fondront des missions sur les bords de l’océan Arctique et sur les îles du Cercle Arctique, là où des indigènes demeu-rent dans des iglous. Les Soeurs Grises, prêtes à tous les sacrifices, “s’inscrivaient à l’avant-Gar-de”. “C’est la terre stérile et nue. Si le charbon manque, elles mangeront crue la chair du gibier ou du poisson”, disait l’évêque inquiet.

En douze ans, de 1928 à 1940, cinq missions esquimaudes s’établirent dans cette partie de l’Arctique proche du golfe du Couronnement (Coronation Gulf), du fleuve Coppermine et de la grande Île Victoria.

Plus à l’est, à Chesterfield Inlet, au cap Esqui-mo, sur le bord du nord-ouest de la Baie d’Hud-son, Mgr Turquetil, O.M.I., a fait appel aux reli-gieuses enseignantes et hospitalières. Là aussi les Esquimaux commençaient à se convertir. L’heure de l’entrée de ces tribus dans le sein de l’Église, avait sonné. En 1931, quatre Sœurs Grises de Nicolet accostèrent à cette mission. Elles devaient prendre soin d’un hôpital bâti de toutes pièces par les Frères Oblats. En 1956, une école-pensionnat ouvrait ses portes à 80 élèves à qui les religieuses enseignaient avec la

religion et les éléments de l’instruction, les arts domestiques, initiation au piégeage, la pêche… Dans les écoles des sœurs, les garçons étaient aussi initiés au travail de l’ivoire et les filles à la préparation des peaux et à la couture. A Ches-terfield Inlet, en 1956, la population des écoles avec les externes s’élevait à 175 élèves.

“En 1959, Mgr Marc Lacroix, évêque titulaire de Roso et vicaire apostolique de la Baie d’Hud-son, avait sous sa juridiction 26 missionnaires oblats au service de 6350 Esquimaux dont 1,705 étaient catholiques.”

En 1960, en plein cœur de l’Arctique, 245 Sœurs de la Charité étaient réparties dans 20 postes-mission, comprenant école ou hôpital, parfois les deux ensembles: soit un en Ontario, un au Manitoba, deux à la Baie d’Hudson, cinq au nord de la Saskatchewan, trois en Alberta, huit au Mackenzie.

Parmi les Filles de Mère d’YouvilleDeux jeunes Esquimaudes

Dans le livre «Le Canada français missionnai-re» du chanoine Lionel Groulx, il est écrit:

“En 1951, à la mission mère de Chesterfield Inlet, le vicaire apostolique de la Baie d’Hudson, Mgr Marc Lacroix, admettait, parmi les Filles de Mère d’Youville, une jeune Esquimaude de vingt ans, une «fleur des neiges», Sœur «Naya»

Pélagie, Inuk. Sœur Pélagie est originaire du Cap Esquimau. C’est une véritable Esquimau-de, portée pendant deux ans sur le dos de sa mère, comme tous les bébés de son pays. Elle a vécu sous les iglous et les tentes de Caribou jusqu’à l’âge de quinze ans. Parmi ses amuse-ments d’enfance, sa mère lui a appris à gratter, à découper et à mâcher des peaux destinées aux usages vestimentaires. C’est en langue esquimaude qu’elle prononcera ses vœux de religieuse. En 1953, une deuxième Esquimau-de, Blandine Nennaut, de Chesterfield, prenait l’habit des Sœurs Grises… De telles fleurs bo-réales n’ont pu croître que par une singulière élévation du niveau spirituel dans le monde esquimau et quelque fascination de l’héroïs-me chrétien et féminin.”

Hommage aux Sœurs Grises et aux Oblats de Marie Immaculée(suite de la page 7)

Premières religieuses à Chesterfield

Une joyeuse fête avec les fillettes d’Aklavik

D’autres fondations se sont ajoutées à l’Hô-pital du Sacré-Cœur et au Couvent des Saints-Anges dans le vicariat du Mackenzie. Elles pros-pérèrent elles aussi à travers les intempéries.

Mission au Grand Lac des EsclavesHospice Saint-Joseph

En 1903, les Sœurs Grises arrivaient au Fort-Résolution du Grand Lac des Esclaves et y fon-daient l’Hospice Saint-Joseph, si célèbre dans les missions du Nord. Cette mission Saint-Jo-seph eut pour père Mgr Faraud qui vint planter la croix au Grand Lac des Esclaves en 1852. Il y fit dès sa première visite cent soixante-huit baptêmes. Déjà ces bons indigènes, les Mon-tagnais, avaient envoyé une délégation au Père Taché, au Lac Athabaska, en 1848:

—“Hâte-toi, lui faisait dire un vieillard, mes cheveux sont tout blancs; je crains de me cou-cher dans ma tombe avant d’avoir entendu ta parole”.

Quinze ans après la fondation, dix sœurs missionnaires y préparaient à la vie chrétienne cent enfants, venus de tous les bois, qui bor-dent le Grand Lac des Esclaves.

En 1920, l’Extrême-Nord possédait cinq cou-vents de Sœurs Grises, quatre dans le Macken-zie et l’autre dans l’Athabaska. Ces fondations, composées d’écoles-pensionnats, orphelinats, hospices et hôpitaux, commencèrent dans une pauvreté extrême et coûtèrent d’énormes sacri-fices aux défricheurs et fondateurs.

Mission chez les Esquimaux

Mangeurs de chair crueEn 1860, au fort MacPherson, à la tête du del-

ta du Mackenzie, le Père Grollier avait rencontré pour la première fois les Esquimaux, mangeurs de chair crue, peuplade agressive d’abord et affreusement farouche. Ces âmes, esclaves de leurs superstitions, étaient fermées aux paroles du missionnaire.

Le Père Lefebvre essaya de nouveau la conversion des Esquimaux en 1890. Ses tenta-tives restèrent vaines. Les missionnaires Oblats comprirent qu’ils ne gagneraient pas la conver-sion des Esquimaux, sans la fondation d’une œuvre de charité pour soulager toutes les mi-sères corporelles et morales de “ces indigènes intelligents, énergiques, hardis, il est vrai, mais méfiants par-dessus tout”.

En 1924, les Sœurs Grises, devenues enfin missionnaires des Esquimaux, établissaient la mission de l’Immaculée Conception à Aklavik, au bout du delta du fleuve Mackenzie, près de l’océan Arctique, dans le Grand-Nord canadien. Une cabane était dressée. Les Sœurs l’occupè-rent, en attendant que s’achevât l’hôpital avec l’école.

Un an après, les religieuses d’Aklavik suppliaient leurs supérieures et le gouver-nement canadien de leur accorder la faveur d’y ouvrir aussi une crèche pour les nou-veaux-nés. Comme les Dénés d’autrefois, les Esquimaux étaient très attachés aux en-fants qu’ils avaient décidé de garder, cepen-dant ils étaient prêts à exterminer les non-désirés en les écrasant impitoyablement ou en les abandonnant dans le désert des ours et des loups. Les petites filles étaient souvent les malheureuses victimes. Les Sœurs Grises devinrent bientôt les mères adoptives de nombreuses jeunes âmes qui

Un couple esquimau de Minto Inlet

Mgr Tuerquetil et le Père DucharmeAvec leurs chrétiens de Chesterfield

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Août-Septembre �009

Civilisation chrétiennneChez les Esquimaux

Avec les années, la population esquimau-de s’est métamorphosée au contact de la ci-vilisation chrétienne établie dans leur pays de glace par les Oblats de Marie Immaculée et par les filles de sainte Marguerite d’Youville.

Selon une constatation de Mgr Arsène Tur-quetil, en 1943, plus de la moitié des Esqui-maux n’étaient pas encore convertis. Mais les sorciers étaient à peu près disparus ou sans influence. La dignité de la mère esquimaude était relevée. Les mariages entre proches dis-parurent par conséquent la race se fortifiait par des bébés plus vigoureux. L’infanticide disparut, l’extermination des petites filles ces-sa, donc plus de facilité au mariage pour les jeunes garçons; les meurtres entre adultes pour se voler une femme, cessèrent; l’hôpital arrêta les suicides de malades au désespoir; les superstitions qui suscitaient des famines, des maladies, telles que “la défense de chas-ser le caribou s’il y avait du phoque dans la maison; défense de détruire tout ce qui avait appartenu à un mort; défense de confection-ner ses habits d’hiver avant la construction de l’iglou: ce qui permettait à ces braves familles de geler royalement et de prendre toutes sor-tes de maladies.” (Chanoine Lionel Groulx)

Messagers de la miséricordeDans les provinces de l’Ouest canadien et

dans tous les territoires du Nord-Ouest, les Soeurs de la Charité ont mis en pratique le moto lancé et vécu par leur sainte fondatrice Marguerite D’Youville: “Elles seront toujours prêtes à entreprendre les bonnes œuvres que la Providence leur offrira, et celles qui seront autorisées par leurs supérieurs.”

Les races blanche et autochtone de tout l’Ouest canadien ont une dette de recon-naissance envers ces messagers de la misé-ricorde divine que sont les Oblats de Marie Immaculée et les Sœurs de la Charité.

Nous avons parlé particulièrement des Sœurs de la Charité de Montréal, fondation première de sainte Marguerite d’Youville. Qua-tre troncs sortirent de cet arbre: les Soeurs de la Charité de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe (1840), les Sœurs de la Charité de la Croix d’Ottawa (1845), les Soeurs de la Charité de Québec (1849) et les Sœurs de la Charité de l’Hôtel-Dieu de Nicolet (1886). Elles fondèrent par milliers des institutions de charité hospi-talières, enseignantes et autres à travers le Canada, les Etats-Unis et aussi à l’étranger.

Mgr Ovide Charlebois, OMI, évêqueMesse célébrée sous l’iglou

Jeunes Esquimaudes assouplissant le cuir

(suite de la page 8)La néfaste Révolution Tranquille

La majorité des Sœurs Grises qui ont œu-vré dans l’Ouest canadien étaient de souche canadienne-française. La Nouvelle-France, jadis le bastion de la chrétienté en Amérique du Nord, a changé graduellement de visage depuis le lancement néfaste de la Révolution Tranquille des années ‘60. Les communautés religieuses enseignantes et hospitalières n’ont plus de nouvelles vocations. Aujourd’hui les missions fondées par les Oblats, les écoles-pensionnats, les orphelinats des Sœurs Grises sont fermés. À présent, ce sont des prêtres iti-nérants qui vont célébrer la messe dans les réserves indiennes.

En 1982, une Sœur Grise du nord de l’Al-berta, alors qu’une école-pensionnat était à vendre, avait dit: “Autrefois nous fondions des écoles-pensionnats et des orphelinats, aujourd’hui, nous devons les fermer”.

Par l’influence de la Franc-Maçonnerie, les missions catholiques des Territoires du Nord-Ouest ont été très persécutées. A présent, les écoles et les hôpitaux du Grand Nord relèvent uniquement de l’État. Ce sont des écoles cen-tralisées. Les enfants des réserves indiennes doivent se rendre dans les écoles des grands centres par autobus.

Diffamation contre l’ÉgliseLes ennemis de l’Église, les forces occultes

de la franc-maçonnerie ont fait appel aux Abo-rigènes pour lancer des dénonciations gratui-tes sur la place publique contre les missions fondées par les Oblats. Les ennemis du chris-tianisme ont dû attendre avant de réussir à en obtenir. Personne n’osait attaquer les Oblats ni les Sœurs Grises qui ont pratiqué la cha-rité jusqu’à l’héroïsme envers les différentes tribus indiennes. A force de lavage de cerveau par les médias, des diffamateurs autochtones ont déblatéré contre les missions, contre des Oblats, contre l’Église, contre les écoles-pen-sionnats et les orphelinats.

Nous voyons dans ces persécutions le mé-pris de la religion catholique fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ et des prétextes pour actionner les communautés ou pour recevoir des montants d’argent du gouvernement.

Nous souhaitons de tout cœur que des mis-sions catholiques parmi les Amérindiens soient de nouveau fondées et que l’on y rétablisse des écoles catholiques et des hôpitaux sous la protection de l’Église. C’est le moyen de chris-tianiser de nouveau ces peuples qui reviennent au paganisme. «Tout restaurer dans le Christ» est l’unique moyen de salut pour notre société. «Tout ce qui ne repose pas sur la pierre angu-laire du Christ s’écroulera.» Peuple de la Nou-velle-France, convertissons-nous. Travaillons à rechristianiser l’Amérique.

Yvette Poirier

Transformation de l’âme autochtone par les Soeurs GrisesChef d’oeuvre du christianismeDans l’article précédent, en plus du livre du

chanoine Lionel Groulx, nous avons aussi puisé nos informations dans les deux volumes intitulés «Femmes Héroïques ! Les Sœurs Grises dans l’Extrême-Nord», par le Rév. Père Duchaussois, Oblat de Marie Immaculé. Les extraits suivants sont tirés du deuxième volume édité en 1920. Les Soeurs Grises n’ont pas détruit la culture amérindienne, mais elles l’ont christianisée, ennoblie, enrichie en adoucissant les moeurs. Vous le constaterez en lisant cet article:

…(Dans les missions de l’Ouest canadien), c’est à l’enfance que les sœurs missionnaires (les Sœurs Grises) se consacrèrent premièrement. Qu’est-elle devenue?

Le sauvageon trouva dans la Sœur de la Charité l’affection d’une mère. Il ne la vit jamais rebutée de sa vermine, de sa grossièreté, de son inconstance, ni de l’ingratitude de plusieurs. Elle s’est penchée sur sa misère et son ignorance avec toutes les tendresses de l’amour surnaturel. Elle s’est attachée à imprégner de la sève chrétienne dans son esprit, sa volonté et son cœur.

Tâche ardueLa tâche devait être ardue. Il ne se

trouvait, pour y aider, aucun sillon tracé par d’autres, aucun précédent d’éducation dans la vérité. C’était la terre tout embroussaillée du paganisme à défricher et à ameublir. Les sœurs comprirent que cette éducation se compliquait de la difficulté des méthodes à créer. Elles comprirent que l’erreur serait grande d’élever un autochtone à l’instar d’un civilisé; de donner l’enfant, destiné à reprendre ses forêts, sa hutte, ses raquettes, ses filets, ses fusils, l’impulsion qui dirige l’enfant de nos pays vers la profession d’avocat, de médecin, de commerçant, de simple ouvrier, ou même des travaux de ménage dans nos villes ou nos campagnes. La méprise sur ce point eut été fatale, et le bien poursuivi, pire que le mal combattu. Elles ne se trompèrent pas.

La preuve en est que chasseurs et pêcheurs d’aujourd’hui, anciens de La Providence, d’Athabaska et de Résolution, “font honneur à la Mission”, selon l’expression du Mackenzie, par leur conduite et leur vie exemplaire. Ils ont gagné au couvent, de mépriser la vanité des mises et des prétentions; d’apprendre que le travail n’avilit pas; que les heures de peine peuvent s’élever à Dieu, comme les heures du plaisir; que la voie du chrétien est celle de la croix; qu’il n’est rien de petit dans la sanctification d’une âme.

L’indigène vivait autrefois sa vie dure, naturellement; aujourd’hui, il la vit aussi dure — plus dure même, car son sang va s’appauvrissant, et ses terres de chasse en dépeuplant—, mais il la vit surnaturellement. La Sœur de Charité l’y a initié, jour par jour, détail par détail; elle l’a convaincu que plus on est petit et pauvre, plus on est l’ami du divin Pauvre. Ces enseignements, l’enfant de l’école les répète en sa langue toujours éloquente à ceux qui, laissés dans les bois, n’ont pas eu ce bonheur. Enfin, lorsque ayant peiné toute sa vie en chrétien, il s’endort sur la natte de sa loge, pour s’en aller “par-dessus le firmament”, c’est en se souvenant des leçons de la Sœur qu’il sanctifie son dernier souffle, et qu’il se présente à Dieu.

Cette transformation de l’âme autochtone par les Sœurs Grises (a été) le chef d’œuvre du christianisme, dans l’Extrême-Nord.

Père Duchaussois

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Dans la province de Québec comme dans les territoires du Nord-Ouest, les écoles et les hôpitaux ont été fondées par les communau-tés religieuses. Le gouvernement s’est insti-tué lui-même professeur et médecin en insti-tuant des écoles d’État et des hôpitaux d’État. Il a donc pris le contrôle de l’enseignement et de la médecine, alors que ces domaines ne relèvent pas de sa compétence. Le gouver-nement a volé les écoles aux parents et les hôpitaux aux communautés religieuses qui les avaient fondés à coup de sacrifices. Nous aimons reproduire un article écrit par notre regrettée Mme Gilberte Côté-Mercier qui est toujours à point:

Le Crédit Social est tout ce qu’il y a de plus contraire au socialisme. Les hôpitaux et les écoles d’État c’est du socialisme.

Socialisme veut dire contrôle des gou-vernements sur les individus, ingérence de l’État dans les affaires privées des particu-liers, abolition de la propriété et de l’entre-prise privée, conscription de la production, de la consommation et des, personnes.

Le socialisme, c’est la dictature. C’est un pouvoir indu de l’État. C’est le gouverne-ment qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.

La fonction légitime des gouvernements s’appelle fonction supplétive, c’est-à-dire celle qui se limite à faire ce que les individus, les familles, les groupes privés ne peu-vent pas faire eux-mêmes. Quand l’État passe outre à ce pouvoir supplétif, l’État pratique l’abus de pouvoir, l’État n’est plus un gouvernement légitime, mais il devient une dictature.

Écoles contrôlées par l’État«Oui, mais, justement, va-t-on dire,

quand les citoyens ne sont ‘plus capables tout seuls, il faut bien que l’État s’en mê-le».

— Encore faudrait-il prouver que les citoyens ne sont plus capables tout seuls. Et en plus il faudrait dire pourquoi les citoyens ne sont pas capables tout seuls.

Ce fut l’argument dans le cas des éco-les: les parents n’étaient pas capables de payer leurs écoles, le gouvernement a dit qu’il paierait l’enseignement, mais pour payer l’enseignement il fallait qu’il contrôle l’enseignement. Et c’est ainsi que les écoles furent volées aux parents par le gouvernement, et les droits des parents sur les enfants effrontément violés par l’État.

Et comme l’État n’est pas bon maître d’école, qu’il ne peut pas accomplir une chose pour laquelle il n’a pas la grâce de la nature, le résultat est tout ce qu’il y a de plus pitoyable: les enfants sont mal élevés, instruits d’une fausse science, et ne sont plus bons qu’à contester toute autorité pour ensuite démolir la société. Des enfants sans foi ni loi sortent de ces écoles.

Voilà ce que le gouvernement a fait avec ses écoles d’État. L’État n’est pas un maître d’école par nature. Et il ne peut l’être par mandat. Seuls les parents et leurs délégués, choisis par eux et surveillés, peuvent accomplir ce rôle. Et quand l’État se mêle de se constituer maître d’école, l’État usurpe des droits aux parents, l’État est dictateur, l’État décrète la conscription des enfants et des parents.

Les hôpitaux d’ÉtatIl en fut de même dans notre province, pour

les hôpitaux. L’État a volé les hôpitaux aux religieuses, il leur a volé la propriété de leurs hôpitaux et l’administration des hôpitaux. Et l’État a volé les hôpitaux au public, qui avait payé de ses aumônes ces institutions de charité.

Un contrôle tyrannique a chassé les saintes communautés des hôpitaux qui, depuis des siècles, préparaient les mourants à passer dans l’éternité. En même temps, saccage de statues de saints qui aidaient les malades à supporter leurs souffrances et à se préparer à la mort; transformation des chapelles d’hôpital en laboratoires; les confesseurs prêtres sont remplacés par des psychologues et psychiatres sans foi ni morale, etc. On y pratique l’avortement et on y prêche l’euthanasie. Voilà ce que les hôpitaux d’État font.

Faux remèdeNous avons eu des écoles et des

hôpitaux d’État sous prétexte que les ci-toyens n’étaient plus capables de payer leurs écoles et leur hôpital.

Et l’État, lui, quand il paye, où prend-il son argent ? Dans le portefeuille des mêmes ci-toyens. Et l’État en prend davantage car il prend en plus des coûts réels des écoles et des hôpitaux, il prend le coût de l’ad-ministration du gouvernement qui est plus fort que le coût réel, ce qui fait plus que doubler les frais. Ainsi, les citoyens peu-vent payer, trois, quatre fois plus cher quand c’est l’État qui administre les écoles et les hôpitaux.

Un dividende à chaque citoyenLe gouvernement qui s’attr ibue des

fonctions de médecin n’est pas plus à son rôle que lorsqu’il se déclare maître d’école ou administrateur d’hôpital.

Le gouvernement n’a rien à voir dans tout cela, parce que les citoyens sont capa-bles d’y voir eux-mêmes, soit individuellement, soit en groupes privés. Que le gouvernement se contente de son rôle supplétif. Sans ce-la, le gouvernement cesse d’être légitime dans ses fonctions.

«Vous dites que les citoyens sont capa-bles de voir à leurs hôpitaux et leur santé eux-mêmes?» Oui, je le dis, les citoyens sont capables de payer et d’administrer tout cela eux-mêmes. Mais, à la condition que des voleurs ne continuent pas de voler nos biens par le truchement de la dictature bancaire; à la condition que l’État enlève aux banques leur pouvoir sur le volume de l’argent, et que l’État institue un système de crédit social dans lequel l’argent sera proportionné aux biens possibles d’être pro-duits, et par lequel l’argent sera distribué aux consommateurs, à tous les consomma-teurs par un escompte sur les prix et par un dividende social.

Nous ne voulons pas de ces écoles et hôpitaux dits gratuits mais qui coûtent cher en taxes et en impôts. C’est un dividende, une assurance porte-monnaie qu’il faut.

Le Crédit Social réclame un dividende social et mensuel pour chacun. Si chaque citoyen recevait, par exemple, un dividende social de $900 par mois, le problème des

écoles, des hôpitaux et des médecins à payer serait réglé.

Une famille de 5 enfants, plus le père et la mère, recevrait $6300 par mois de dividende social. Est-ce que cette famille ne pourrait pas avec cela, payer l’instruction de ses enfants dans des institutions privées, payer l’hospitalisation quand çà se présente, et payer les soins des médecins requis ? Bien sûr ! Sans compter que les familles pourraient se servir des assurances privées quand elles le voudraient.

C’est l’assurance porte-monnaie que nous réclamons en même temps que l’abolition de toute autre assurance d’État.

L’assurance porte-monnaieL’assurance porte-monnaie, messieurs du

gouvernement ! Un dividende social, non pas pris dans les taxes, mais dans un système ban-caire social et non pas un système bancaire vo-leur comme celui qui nous régit actuellement.

L’Assurance santé d’État, c’est du socialisme. L’assurance porte-monnaie, c’est le Crédit So-cial. Les assurances d’État font la conscription des individus et de leurs porte-monnaie. Le divi-dende du Crédit Social accomplirait la libération de tous les individus. Vraie liberté avec le Crédit Social. Esclavage avec le socialisme des assu-rances d’État.

Et puis, établir le Crédit Social, voilà la fonc-tion de l’État, la première fonction d’un souver-ain étant de voir à ce que l’argent, dans le pays, soit en proportion avec la production et les be-soins dans le pays, selon un axiome du grand saint Louis, roi de France.

Gouvernements du Québec et d’Ottawa, abandonnez le socialisme des assurances d’État et tournez-vous vers la liberté du Crédit Social.

Gilberte Côté-Mercier

Retournons aux écoles et aux hôpitaux privésUn dividende à chaque citoyen pour payer la scolarité et l’hospitalisation

par Gilberte Côté-Mercier

Droits des parents respectésEn matière de scolarité

Dans la province de l’Alberta

Le 2 juin 2009, le gouvernement conservateur d’Ed. Stelmach, de l’Al-berta, a adopté le projet de loi 44 qui permet désormais aux parents de re-tirer leurs enfants des cours abordant des sujets litigieux tels que la religion, la sexualité et l’orientation sexuelle.

Cette nouvelle législation demande que les commissions scolaires avertis-sent d’avance par écrit les parents lors-que le programme scolaire abordera des sujets susceptibles de soulever des désapprobations.

Nous souhaitons qu’une loi semblable soit établie au Québec pour permettre aux parents d’exempter leurs enfants du Cours d’Éthique et de Culture reli-gieuse, une sorte de religion de l’État imposant le laïcisme scolaire, le mépris de Dieu et de la morale. Le catholicis-me est remplacé par le paganisme.

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à Vers Demain et à «Michael»

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Août-Septembre �009

La Congégation pour l’Éducation catholique de Rome, dont le préfet est Son Em. le Card. Ze-non GROCHOLEWSKI, a adressé une lettre circu-laire, datée du 5 mai 2009, aux présidents des Conférences épiscopales sur l’enseignement de la religion dans les écoles et sur l’importance de l’école catholique. Cette lettre destinée à tous les évêques du monde entier rappelle «la nature et l’indentité de l’école catholique».

Nous y trouvons de solides arguments pour nous aguerrir contre le Cours d’Éthique et de Culture religieuse imposé aux écoles pu-bliques et privées de la province de Québec. Dans ce Cours, l’Église catholique est rabais-sée au niveau des religions païennes. Cet en-seignement obligatoire basé sur l’athéisme, est une violation flagrante des droits des pa-rents en matière de liberté religieuse. Nous publions des extraits de cette lettre de la Congrégation pour l’Éducation catholique:

Droits sacrés à l’éducation chrétienne«C’est un droit pour les enfants et les jeunes

d’être formés à juger des valeurs morales avec une conscience droite et d’y adhérer personnel-lement, et tout autant à connaître et à aimer Dieu de façon plus parfaite». C’est pourquoi, le concile Vatican II a demandé avec insistance «à tous les gouvernants et aux responsables de l’éducation de veiller à ce que jamais la jeunesse ne soit frustrée de ce droit sacré» (Déclaration Gravissimum educationis [GE ],1).

Les parents, puisqu’ils ont donné la vie à leurs enfants, sont les premiers et principaux éducateurs (voir GE 3; Jean Paul II, Exhorta-tion apostolique Familiaris consortio [FC], 22 novembre 1981, 36; c. 793 CIC; c. 627 CCEO). Pour cette raison, les parents catho-liques prendront grand soin de l’éducation chrétienne de leurs enfants (c. 226 CIC; c. 627 CCEO). En cette tâche primordiale, ils ont be-soin de l’aide de la société civile et d’autres institutions, car «La famille est la première, mais non pas l’unique ni l’exclusive commu-nauté éducative» (FC 40; voir GE 3).

«Parmi celles-ci, l’école tient une place particulière» (GE 5); elle est pour les parents l’aide principale dans leur tâche d’éducateurs (voir c. 796 §1 CIC), ... «il faut absolument as-surer aux parents le droit de choisir une édu-cation conforme à leur foi» (FC 40). Que les parents catholiques «confient leurs enfants aux écoles où est donnée une éducation ca-tholique» (c. 798 CIC), et quand cela n’est pas possible, eux-mêmes doivent y suppléer (voir ibidem).

Le concile Vatican II rappelle «le grave devoir qui leur incombe de s’assurer, et d’exiger au be-soin», que leurs enfants puissent recevoir une éducation morale et religieuse, «et poursuivre ainsi leur formation chrétienne au rythme de leur formation profane. .

...Il est de la responsabilité de la commu-nauté chrétienne tout entière, et de l’Ordinaire diocésain particulièrement, de «prendre les dis-positions pour que tous les fidèles bénéficient d’une éducation catholique» (c. 794 §2 CIC) et, plus précisément, “pour avoir des écoles où soit dispensée une éducation imprégnée d’esprit chrétien” (voir c. 802 CIC; 635 CCEO). L’école catholique est caractérisée par le lien institu-tionnel qu’elle maintient avec la hiérarchie de l’Eglise; celle-ci garantit que l’enseignement

et l’éducation soient fondés sur des principes de la foi catholique et dispensés par des en-seignants choisis pour l’exactitude de la doc-trine et la probité de leur vie (voir c. 803 CIC; cc. 632 e 639 CCEO). Ces écoles, ouvertes à tous ceux qui en assument et en respectent le projet éducatif, doivent parvenir à créer une atmosphère d’étude imprégnée de l’es-prit évangélique de liberté et de charité, qui favorise un développement harmonieux de la personnalité de chacun. (voir GE 8; c. 634 §1 CCEO).

De cette façon est assuré le droit des fa-milles et des élèves à une éducation authenti-quement catholique, et en même temps sont poursuivis les autres buts culturels et de for-mation humaine et académique, qui sont le propre de toute école (voir c. 634 §3 CCEO; c. 806 §2 CIC).

Principe de subsidiaritéConcernant la liberté des parents, des as-

sociations et instances intermédiaires, et de la hiérarchie de l’Eglise elle-même, de promouvoir des écoles ayant une identité catholique, il faut que s’exerce le principe de subsidiarité. Ce prin-cipe exclut «tout monopole scolaire, lequel est contraire aux droits innés de la personne hu-maine, au progrès et à la diffusion de la culture elle-même, à la concorde entre les citoyens...» (GE 6).

... Le concile Vatican II rappelle « [qu’aux parents] revient le droit de décider, dans la ligne de leur propre conviction, de la forme d’éducation religieuse à donner à leurs en-fants. (...). Les droits des parents se trouvent violés lorsque les enfants sont contraints de fréquenter des cours scolaires ne répondant pas à la conviction religieuse des parents ou quand est imposée une forme unique d’édu-cation d’où toute formation religieuse est ex-

Les parents sont les principaux éducateurs de leurs enfants

Ils ont le droit d’exiger des écoles catholiques pour leur formation

Lettre aux évêques par la Congrégation pour l’Éducation catholique

par S. Em. le Card. Zenon GROCHOLEWSKI

Prions sainte Philomène, vierge et martyre, de nous obtenir des écoles catholiques qui cultivent la foi et la pureté. Cette sainte exauce particuliè-rement les prières ferventes des écoliers.

clue» (Déclaration Dignitatis humanae [DH] 5; voir c. 799 CIC; Saint Siège, Charte des droits de la famille, 24 novembre 1983, art. 5, c-d).

Comme le dit le concile Vatican II: «Le pouvoir civil, dont la fin propre est de pourvoir au bien commun temporel, doit reconnaître et favoriser la vie religieuse des citoyens, et il faut affirmer clairement qu’il outrepasse ses compétences s’il s’arroge le droit d’imposer ou d’empêcher les actes religieux» (DH 3). Pour ces raisons, c’est à l’Eglise qu’il revient de définir le contenu spéci-fique de l’enseignement religieux à l’école, ga-rantissant aux parents et aux élèves eux-mêmes l’authenticité d’un enseignement qui se veut ca-tholique.

L’Eglise reconnaît comme sien ce devoir, en raison de la matière enseignée, et en revendique la compétence propre, indépendamment de la nature de l’école (publique ou non, catholique ou non) où l’éducation est donnée. C’est donc à l’autorité de l’Eglise qu’est soumise «l’instruc-tion et l’éducation religieuse catholique donnée en toute école (…); il appartient à la Conférence des évêques d’édicter des règles générales en ce domaine, et à l’Évêque diocésain de l’organiser et d’y être attentif» (c. 804 §1 CIC; voir, en plus, c. 636 CCEO).

Liberté dans le choix de l’école«Le devoir et le droit premier et inaliénable

des parents est celui d’éduquer leurs enfants; ils doivent donc jouir d’une liberté véritable dans le choix de l’école. Le pouvoir public, dont le rôle est de protéger et de défendre les libertés des citoyens, doit respecter la justice distributive en répartissant les subsides d’Etat de telle sorte que les parents puissent jouir d’une vraie liberté dans le choix de l’école de leurs enfants, conformé-ment à leur conscience». (GE 6; voir DH 5; c. 797 CIC; c. 627 §3 CCEO).

«Les fidèles feront tout pour obtenir que dans la société civile les lois qui régissent la formation des jeunes assurent, dans les éco-les elles-mêmes, leur éducation religieuse et morale selon la conscience des parents» (c. 799 CIC; voir GE 7, DH 5). C’est, en effet, à l’autorité de l’Eglise que sont soumises l’ins-truction et l’éducation religieuses catholiques données dans quelque école que ce soit (voir c. 804 §1 CIC; c. 636 CCEO).

L’Eglise est consciente qu’en bien des lieux, aujourd’hui comme dans le passé, la liberté reli-gieuse n’est pas pleinement effective, ni dans les lois ni en pratique (voir DH 13). Dans ces condi-tions, l’Eglise fait tout son possible pour offrir aux fidèles la formation dont ils ont besoin (voir GE 7; c. 798 CIC; c. 637 CCEO). En même temps, dans la ligne de sa mission propre (voir concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 76), elle ne cesse de dénoncer l’injustice, quand les élèves catholiques et leurs familles sont privés de leur droits à l’éducation et sont atteints dans leur liberté religieuse, et elle exhorte tous les fidèles à s’engager pour que ces droits soient effectivement observés (voir c. 799 CIC).

VZenon Card. GROCHOLEWSKI Préfet de la Congrégation pour l’Éducation catholique

Jean-Louis BRUGUÈS, O.P., Secrétaire

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par Alain Pilote

Le 7 juillet 2009, le Vatican rendait publi-que la troisième lettre encyclique de Benoît XVI, intitulée Caritas in veritate (L’amour dans la vérité, d’après les premiers mots en latin de l’encyclique), portant sur «le développement humain intégral dans la charité et la vérité», et publiée à l’occasion du 40e anniversaire de l’encyclique Popu-lorum progressio du Pape Paul VI, sur le développement des peuples. Cette ency-clique de Benoît XVI était attendue depuis 2007 (puisque l’encyclique de Paul VI date de 1967), mais comme l’a dit le Saint-Père, il a dû en retarder la sortie pour y faire des ajouts qui tiennent compte de la crise fi-nancière actuelle.

Le lendemain, 8 juillet 2009, lors de l’audience du mercredi Place Saint-Pierre, Benoît XVI offrait un résumé de sa nouvel-le encyclique, rappelant que l’Église n’of-fre pas de solutions techniques, mais des principes sur lesquels tout système écono-mique et financier doit être basé pour être vérita-blement au service de la personne humaine:

«Un avenir meilleur pour tous est possi-ble, si on le fonde sur la redécouverte des va-leurs éthiques (morales) fondamentales… Un nouveau programme économique (basé) sur le fondement éthique de la responsabilité devant Dieu et l’être humain comme créature de Dieu, est donc nécessaire.

«L’encyclique ne cherche certes pas à offrir des solutions techniques aux vastes probléma-tiques sociales du monde actuel - cela n’est pas du ressort du Magistère de l’Eglise (cf. n. 9). Elle rappelle cependant les grands principes qui se révèlent indispensables pour construire le dé-veloppement humain des prochaines années. Parmi ceux-ci, en premier lieu, se trouve l’atten-tion à la vie de l’homme, considérée comme le centre de tout véritable progrès.»

L’Église laisse aux fidèles le soin d’appliquer le système qui appliquerait le mieux les princi-pes de sa doctrine sociale. Or, à notre connais-sance, aucune autre solution n’appliquerait aussi parfaitement la doctrine sociale de l’Église que les propositions financières du Crédit Social de l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, telles qu’expliquées par Louis Even dans Vers Demain depuis maintenant 70 ans. (Une commission de neuf théologiens mandatés par les évêques du Québec en 1939 a d’ailleurs conclu que le Cré-dit Social n’était entaché ni de socialisme ni de communisme, et que tout catholique était libre d’y adhérer et de le propager.)

Dans Caritas in veritate, Benoît XVI rappelle le message central de l’encyclique Populorum progressio de Paul VI, à savoir que, pour être authentique, le développement «doit être inté-gral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme.» «L’Evangile», dit Benoît XVI dans son audience du mercredi, «nous rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain: les biens matériels seuls ne suffisent pas à satisfaire la soif profonde de son cœur. L’horizon de l’homme est indubitablement plus élevé et plus vaste; c’est pourquoi chaque programme de développement doit avoir présente, à côté de la croissance ma-térielle, la croissance spirituelle de la personne humaine, qui est précisément dotée d’une âme et d’un corps. Tel est le développement intégral, auquel fait constamment référence la doctrine sociale de l’Eglise.»

Pour être véritable, le progrès ne doit pas seulement être économique et technologique, mais aussi moral. L’homme, ayant un corps et une âme, a des besoins matériels et spirituels.

De nombreux articles dans de précédents numéros de Vers Demain ont montré comment la philosophie du Crédit Social mettrait merveilleu-sement en application les enseignements des Pa-pes. La nouvelle encyclique de Benoît XVI ne fait pas exception, elle aussi contient plusieurs prin-cipes qui, à notre connaissance, ne peuvent être appliqués que par le Crédit Social, comme nous pourrons le voir dans les paragraphes suivants.

Redéfinir le but de l’économieAu paragraphe 32 de la nouvelle encycli-

que, nous pouvons lire que l’augmentation de la pauvreté dans nos sociétés entraîne «l’érosion progressive du “capital social”, c’est-à-dire de cet ensemble de relations de confiance, de fiabilité, de respect des rè-gles, indispensables à toute coexistence ci-vile… Cela demande une réflexion nouvelle et approfondie sur le sens de l’économie et de ses finalités.»

Ceux qui ont lu le livre de Louis Even, Sous le Signe de l’Abondance, ou bien les 10 leçons sur le Crédit Social, savent qu’il est important de ne pas confondre fins et moyens. Le but, la fin de l’économie, c’est de faire en sorte que les biens joignent les besoins, c’est-à-dire, non seulement de pro-duire les choses nécessaires à la vie, mais aussi de faire en sorte que ces choses attei-gnent véritablement les humains qui en ont besoin, et que les produits ne restent pas seulement dans les vitrines, et que les gens meurent de faim. Il s’agit donc de produc-

tion, puis de distribution. La production abonde aujourd’hui, c’est la distribution qui fait défaut.

Quand le Saint-Père parle de «capital social», de «cet ensemble de relations de confiance, de fiabilité, de respect des règles, indispensables à toute coexistence civile», cela rappelle ces paro-les de Geoffrey Dobbs mentionnées dans la le-çon 1 du livre «Les propositions financières du Crédit Social expliquées en 10 leçons»:

«Le mot “crédit” est synonyme de foi, ou confiance… le crédit social, c’est donc la confian-ce qu’on puisse vivre ensemble en société… Comment pourrions-nous vivre le moindrement en paix si nous ne pouvons pas faire confiance à nos voisins? Comment pourrions-nous utiliser les routes si nous n’avions pas confiance que les autres automobilistes observent le Code de la route?… Et qu’arrive-t-il lorsque le concept de mariage chrétien, de famille chrétienne et d’édu-cation chrétienne des enfants est abandonné?»

Le but de l’économie, ce n’est pas de fournir des emplois, ni de faire des profits, ou la crois-sance à tout prix (comme le dit Benoît XVI au paragraphe 68: «le développement économi-que s’avère factice et nuisible, s’il s’en remet aux “prodiges” de la finance pour soutenir une croissance artificielle liée à une consommation excessive»); tout cela ne sont que des moyens: le but, c’est la satisfaction des besoins humains, dans le respect de la dignité et de la liberté de la personne humaine. Si les produits peuvent être fabriqués avec moins de labeur humain, par les machines, cela est une bonne chose, car ça donne plus de temps libres aux êtres humains pour se consacrer à d’autres activités (comme s’occuper de leur famille), des activités de leur choix. (Mais cela, à condition de recevoir un re-venu pour remplacer le salaire perdu avec l’in-troduction de la machine; c’est ce que ferait le dividende du Crédit Social.)

Le profit n’est pas la fin ultime, il est un moyen. La fin, le but, c’est la satisfaction des be-soins humains. Benoît XVI écrit (n. 21): «Le pro-fit est utile si, en tant que moyen, il est orienté vers un but qui lui donne un sens relatif aussi bien quant à la façon de le créer que de l’utiliser. La visée exclusive du profit, s’il est produit de façon mauvaise ou s’il n’a pas le bien commun pour but ultime, risque de détruire la richesse et d’engendrer la pauvreté.»

L’encyclique Caritas in veritate de Benoît XVIsur le développement humain intégral

L’économie et la finance au service de l’homme

Benoît XVI signant son encyclique

(suite en page 13)

«Il faut que la finance... renouvelée après le mauvais usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences né-fastes sur l’économie réelle, redevienne un instrument vi-sant à une meilleure produc-tion de richesses et au déve-loppement. Toute l’économie et toute la finance doivent, en tant qu’instruments, être utili-sés de manière éthique.»

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Août-Septembre �009

La finance aussi est un moyen, un instrument, et non une fin: son but est de financer la produc-tion et la distribution. La finance aussi doit être soumise aux règles morales: «Il faut enfin que la finance en tant que telle, avec ses structures et ses modalités de fonctionnement nécessaire-ment renouvelées après le mauvais usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences néfastes sur l’économie réelle, redevienne un instrument visant à une meilleure production de richesses et au développement. Toute l’économie et toute la finance, et pas seulement quelques-uns de leurs secteurs, doivent, en tant qu’instruments, être utilisés de manière éthique afin de créer les conditions favorables pour le développement de l’homme et des peuples.» (Caritas in veritate, n. 65.)

Jean-Paul II parlait de systèmes érigés en «structures de péché» («le désir exclusif du profit et la soif du pouvoir dans le but d’imposer aux autres sa propre volonté», cf. encyclique Sollici-tudo rei socialis, n. 37), mais ces systèmes sont gérés par des êtres humains, qui ont aussi leurs responsabilités. Benoît XVI ajoute, dans Caritas in veritate, que «le développement est impos-sible, s’il n’y a pas des hommes droits, des ac-teurs économiques et des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun… Quand l’absoluti-sation de la technique prévaut, il y a confusion entre les fins et les moyens: pour l’homme d’af-faires, le seul critère d’action sera le profit maxi-mal de la production; pour l’homme politique, le renforcement du pouvoir; pour le scientifi-que, le résultat de ses découvertes.» (n. 71.)

Les problèmes actuelsLe Pape continue, en décrivant les problèmes

actuels de l’économie et de la société: «Les for-ces techniques employées, les échanges plané-taires, les effets délétères sur l’économie réelle d’une activité financière mal utilisée et, qui plus est, spéculative, les énormes flux migratoires, souvent provoqués et ensuite gérés de façon inappropriée, l’exploitation anarchique des res-sources de la terre, nous conduisent aujourd’hui à réfléchir sur les mesures nécessaires pour ré-soudre des problèmes qui non seulement sont nouveaux par rapport à ceux qu’affrontait le Pape Paul VI, mais qui ont aussi, et surtout, un impact décisif sur le bien présent et futur de l’humanité. (…) La crise nous oblige à reconsidérer notre itinéraire, à nous donner de nouvelles règles et à trouver de nouvelles formes d’engagement, à miser sur les expériences positives et à rejeter celles qui sont négatives. (n.21.)

«Le scandale de disparités criantes de-meure. La corruption et le non respect des lois existent malheureusement aussi bien dans le comportement des acteurs économiques et po-litiques des pays riches, anciens et nouveaux, que dans les pays pauvres (n. 22) … Le marché devenu mondial a stimulé avant tout, de la part de pays riches, la recherche de lieux où déloca-liser les productions à bas coût dans le but de réduire les prix d’un grand nombre de biens… En conséquence, le marché a encouragé des formes nouvelles de compétition entre les États dans le but d’attirer les centres de production des entreprises étrangères, à travers divers moyens… les politiques d’équilibre budgétaire, avec des coupes dans les dépenses sociales, souvent recommandées par les institutions fi-nancières internationales, peuvent laisser les citoyens désarmés face aux risques nouveaux et anciens.» (n. 25.)

On se bat entre nations pour attirer les fa-meux emplois, quitte à verser des subventions extravagantes: pour ne prendre qu’un exemple tout récent, il a été calculé que l’aide des gou-vernements canadien et ontarien en juin dernier pour sauver General Motors en revient à 1 400 000 dollars par emploi… ça fait cher l’emploi, mais c’est ce qui arrive lorsque le moyen (l’em-ploi) est plus important que la fin (la satisfaction des besoins humains).

Donner à manger aux affamés«Dans bien des pays pauvres, l’extrême

insécurité vitale, qui est la conséquence des carences alimentaires, demeure et risque de s’aggraver: la faim fauche encore de très nom-breuses victimes comme autant de Lazare aux-quels il n’est pas permis de s’assoir, comme le souhaitait Paul VI, à la table du mauvais ri-che. Donner à manger aux affamés (cf. Mt 25, 35.37.42) est un impératif éthique pour l’Église universelle, qui répond aux enseignements de solidarité et de partage de son Fondateur, le Seigneur Jésus.

Éliminer la faim dans le monde est devenu une exigence à poursuivre pour sauvegarder la paix et la stabilité de la planète. La faim ne dé-pend pas tant d’une carence de ressources maté-rielles, que d’une carence de ressources sociales, la plus importante d’entre elles étant de nature institutionnelle. Il manque en effet une organi-sation des institutions économiques qui soit en mesure aussi bien de garantir un accès régulier et adapté du point de vue nutritionnel à la nour-riture et à l’eau, que de faire face aux nécessités liées aux besoins primaires et aux urgences des véritables crises alimentaires, provoquées par des causes naturelles ou par l’irresponsabilité politique nationale ou internationale.

«Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le déve-loppement agricole des pays les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en systèmes d’irrigation, de transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-éco-nomiques les plus accessibles au niveau local, de façon à garantir aussi leur durabilité sur le long terme.» (n. 27.)

Justice distributiveComme le fait remarquer le Pape, ce n’est

pas la production qui manque («pas une carence de ressources matérielles») mais c’est la distri-bution qui fait défaut, il faut donc avoir recours à la «justice distributive», à la distribution par un dividende:

«La doctrine sociale de l’Église n’a jamais cessé de mettre en évidence l’importance de la justice distributive et de la justice sociale pour l’économie de marché (n. 35) ... La vie économi-que a sans aucun doute besoin du contrat (les salaires en échange du travail fourni) pour ré-glementer les relations d’échange entre valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution gui-dées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don.» (n. 37)

Ceux qui ont étudié le Crédit Social savent que les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la production et, de plus, que ce n’est pas tout le monde qui est employé dans la produc-tion (entre autres, grâce aux machines qui rem-placent le labeur humain). C’est la raison pour laquelle le Crédit Social propose un dividende à chaque être humain (en plus des salaires à ceux qui travaillent), puisque chaque être humain est véritablement copropriétaire, co-héritier des deux plus grands facteurs de production: les richesses naturelles (le soleil, l’eau, la pluie, le vent, les minéraux, dons de Dieu pour tous les hommes), et le progrès, l’héritage des inventions des générations passées.

Dans Caritas in veritate, Benoît XVI insiste beaucoup sur l’économie de don, l’économie de gratuité, tant au niveau des personnes que des institutions. Tout ne peut être calculé en salaires, beaucoup de bien peut être fait par le bénévolat. Dans un système de Crédit Social, les citoyens ayant la sécurité économique garantie par le dividende, l’entraide et le bénévolat croîtraient tout naturellement. Dieu Lui-même nous com-ble de gratuités avec les ressources naturelles et la nourriture qu’Il donne en abondance: le divi-dende serait le reflet de cette générosité, de ces gratuités de Dieu.

Karl Marx prétendait que le travail créait tou-te la richesse. Adam Smith disait que le capital (celui qui investit de l’argent dans une entreprise) avait aussi sa part. Mais tous deux ignorent ce

(suite de la page 12)

(suite en page 14)

«Une réflexion nouvelle et approfondie sur le sens de

l’économie et de ses finalités»

«Plus que quiconque, celui qui est animé d’une vraie charité est ingénieux à découvrir les causes de la misère, à trouver les moyens de la combattre, à la vaincre réso-lument... Le vrai développement n’est pas la richesse égoïste et aimée pour elle-même, mais l’éco-nomie au service de l’homme, le pain quotidien distribué à tous, comme source de fraternité et si-gne de la Providence.» — Paul VI, encyclique Populorum progressio

Paul VI signant Populorum progressio le 26 mars 1967

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que Douglas appelle «l’héritage culturel», ce fa-meux héritage des ressources naturelles et des inventions, responsable de plus de 90% de la production du pays. Jean-Paul II écrivait en 1981 dans son Encyclique Laborem exercens, sur le travail humain (n. 13) :

«L’homme, par son travail, hérite d’un dou-ble patrimoine: il hérite d’une part de ce qui est donné à tous les hommes, sous forme de ressources naturelles et, d’autre part, de ce que tous les autres ont déjà élaboré à partir de ces ressources, en réalisant un ensemble d’instru-ments de travail toujours plus parfaits. Tout en travaillant, l’homme hérite du travail d’autrui.»

Benoît XVI parle ainsi de la technique dans sa nouvelle encyclique (n. 69) : «La technique per-met de dominer la matière, de réduire les ris-ques, d’économiser ses forces et d’améliorer les conditions de vie... La technique s’inscrit donc dans la mission de cultiver et de garder la terre (cf. Gn 2, 15) que Dieu a confiée à l’homme, et elle doit tendre à renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement appelé à être le re-flet de l’amour créateur de Dieu.»

Le Souverain Pontife ajoute que, comme tou-te activité humaine, la technique doit être sou-mise à la morale, surtout dans le domaine de la biotechnologie (la fécondation in vitro, la recher-

che sur les embryons, la possibilité du clonage humain) où le danger de manipulation de la vie humaine est omniprésent, «où émerge avec une force dramatique la question fondamentale de savoir si l’homme s’est produit lui-même ou s’il dépend de Dieu» (n. 74).

Le pillage des ressourcesAu paragraphe 49 de Caritas in veritate,

Benoît XVI parle de «l’accaparement des ressour-ces énergétiques non renouvelables par certains États, groupes de pouvoir ou entreprises, (qui) constitue un grave obstacle au développement des pays pauvres. Ceux-ci n’ont pas les ressour-ces économiques nécessaires pour accéder aux sources énergétiques non renouvelables exis-tantes ni pour financer la recherche de nouvelles sources alternatives. L’accaparement des res-sources naturelles qui, dans de nombreux cas, se trouvent précisément dans les pays pauvres, engendre l’exploitation et de fréquents conflits entre nations ou à l’intérieur de celles-ci. Ces conflits se déroulent souvent sur le territoire même de ces pays, entraînant de lourdes consé-quences: morts, destructions et autres domma-ges. La communauté internationale a le devoir impératif de trouver les voies institutionnelles pour réglementer l’exploitation des ressources non renouvelables, en accord avec les pays pau-vres, afin de planifier ensemble l’avenir.»

Un exemple qui vient tout de suite à l’es-prit, c’est celui de la République démocratique du Congo (RDC, ou ancien Zaïre). L’Afrique est le continent martyr du monde moderne, et la RDC en est le coeur saignant. Chaque mois, 45 000 Congolais meurent de la guerre. La Mission des Nations Unies (20 000 employés et 1 milliard $ de budget par année) observe et compte les morts, sans intervenir (ce qui amène les évêques de la RDC à dire «On n’a pas besoin de l’ONU pour compter nos morts», surtout si ça coûte un milliard de dollars…).

Ces guerres en République démocratique du Congo, qui ont fait déjà plus de 10 millions de morts depuis 1994, lancées par des rebelles avec le soutien du Rwanda, de l’Ouganda et du Burun-di voisins, cachent le pillage des minerais (col-tan, métal magique de la téléphonie cellulaire, diamant, cobalt, or, cuivre) et d’autres ressour-ces au profit des firmes multinationales. Les ex-portations minières congolaises tournent autour de 3 milliards de dollars par an, mais les minerais pillés en valent au moins le double, alors que 75 % des Congolais vivent sous le seuil de pauvre-té, avec moins d’un dollar par jour.

Le Pape ajoute «qu’il est possible d’amélio-rer aujourd’hui la productivité énergétique et qu’il est possible, en même temps, de faire pro-gresser la recherche d’énergies alternatives.» Par exemple, dans le documentaire Home du photographe et cinéaste Yann Arthus-Bertrand, présenté dans plus de 130 pays lors de la journée mondiale de l’environnement, le 5 juin 2009, on y explique, entre autres:

«Le soleil est la première source d’énergie de la terre; ce que le végétal a fait en capturant son énergie (par la photosynthèse), les hommes ne peuvent-ils le faire? En une heure, le soleil donne à la terre l’Énergie consommée par tou-te l’humanité en un an. Tant que la terre existe, l’énergie du soleil est inépuisable. Il suffit de ces-ser de fouiller le sol (pour y extraire le pétrole et autres sources d’énergie non-renouvelables polluantes) et de lever les yeux vers le ciel» (au sens propre comme au sens figuré, pourrait-on ajouter). Les technologies alternatives existent, à des coûts dérisoires (comme le soleil, qu’aucune multinationale ne peut contrôler), mais ce sont de puissantes forces financières qui imposent encore l’usage du pétrole.

Le vrai problème: la dénatalitéPendant de nombreuses années on a entendu

de soi-disant experts prétendre qu’il y avait trop de monde sur la planète, qu’il n’y avait pas assez de ressources pour faire vivre tout ce monde, et qu’il fallait recourir à l’avortement, la contracep-tion (et les guerres, épidémies et famines donnant un coup de main aussi) pour réduire drastique-ment la population. (Plusieurs pays développés attachent d’ailleurs comme condition à leur aide aux pays en voie de développement l’imposi-tion de l’avortement et des moyens artificiels de contraception.) Benoît XVI détruit ce mythe mal-thusien en déclarant que le véritable problème aujourd’hui dans le monde, ce n’est pas la surpo-pulation, mais la dénatalité, ou ce que certains appellent «l’hiver démographique» (n. 44):

«Considérer l’augmentation de la popu-lation comme la cause première du sous-dé-veloppement est incorrect, même du point de vue économique: il suffit de penser d’une part à l’importante diminution de la mortalité infantile et à l’allongement moyen de la vie qu’on enre-gistre dans les pays économiquement dévelop-pés, et d’autre part, aux signes de crises qu’on relève dans les sociétés où l’on enregistre une baisse préoccupante de la natalité. (…)

«L’ouverture moralement responsable à la vie est une richesse sociale et économique. De grandes nations ont pu sortir de la misère grâce

(suite de la page13)

L’encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI

La plupart des journaux et autres médias d’information n’ont retenu qu’une seule phra-se de la nouvelle encyclique de Benoît XVI, et titrent en grosses lettres: Le Pape est pour une «autorité politique mondiale», ou même un «gouvernement mondial». En réalité, si on lit clairement l’encyclique, Benoît XVI parle directement contre un tel gouvernement mondial qui abolirait tous les États nationaux.

Le paragraphe de l’encyclique qui, cité hors contexte, peut laisser un certain doute, se lit comme suit (n. 67): «Pour le gouverne-ment de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise, pour pré-venir son aggravation et de plus grands désé-quilibres, pour procéder à un souhaitable dé-sarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la pro-tection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mon-diale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII».

Cependant, au paragraphe 41, le Saint-Père explique ce concept d’«autorité politique mondiale» qui, loin d’abolir l’État-nation, ren-forcit plutôt le rôle des États: « Ainsi doit-on promouvoir une autorité politique répartie et active sur plusieurs plans. L’économie inté-grée de notre époque n’élimine pas le rôle des États, elle engage plutôt les gouvernements à une plus forte collaboration réciproque. La sagesse et la prudence nous suggèrent de ne pas proclamer trop hâtivement la fin de l’État (comme certaines groupes financiers occultes le souhaiteraient). Lié à la solution de la crise actuelle, son rôle semble destiné à croître, tandis qu’il récupère nombre de ses compé-tences. Il y a aussi des nations pour lesquelles la construction ou la reconstruction de l’État continue d’être un élément clé de leur déve-loppement.»

Plus loin dans l’encyclique, au paragraphe 57, Benoît XVI explique justement qu’un gou-

vernement mondial unique avec un seul dirigeant serait dange-reux et totalitaire, et il oppose à la centralisation extrême son contraire, la décentralisation, ou subsidiarité (un principe de la doctrine sociale de l’Église qui enseigne que les niveaux supérieurs de gouvernements ne doivent pas faire ce que les niveaux inférieurs, plus près de

l’individu, peuvent faire):

«Pour ne pas engendrer un dangereux pouvoir universel de type monocratique, la “ gouvernance” de la mondialisation doit être de nature subsidiaire, articulée à de multiples niveaux et sur divers plans qui collaborent entre eux. La mondialisation réclame certai-nement une autorité, puisque est en jeu le problème du bien commun qu’il faut poursui-vre ensemble; cependant cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire et polyar-chique pour, d’une part, ne pas porter atteinte à la liberté et, d’autre part, être concrètement efficace.»

Pour ne pas être malhonnêtes, et sembler faire dire au Pape ce qu’en réalité il n’a pas dit, les médias qui ont rapporté la nouvelle auraient dû citer le paragraphe 67 en entier, dès le début: «Face au développement irrésis-tible de l’interdépendance mondiale, et alors que nous sommes en présence d’une réces-sion également mondiale, l’urgence de la ré-forme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des Nations, trouve un large écho».

L’autorité mondiale ayant besoin de ré-forme, dont parlait Jean XXIII dans Pacem in terris et Paul VI dans Populorum progressio, ce sont les Nations-Unies. Il ne s’agit pas de transformer les Nations-Unies en un gouver-nement mondial qui élimine les États-nations, mais bien de créer un lieu de rencontre inter-national qui respecte le concept de «famille des nations», chaque pays continuant d’exis-ter et de conserver sa souveraineté.

Le Pape n’est pas pour un gouvernement mondial

(suite en page 15)

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au grand nombre de leurs habitants et à leurs potentialités. En revanche, des nations, un temps prospères, connaissent à présent une phase d’incertitude et, dans certains cas, de dé-clin à cause de la dénatalité qui est un problème crucial pour les sociétés de bien-être avancé. La diminution des naissances, parfois au-dessous du fameux “seuil de renouvellement”, met aussi en difficulté les systèmes d’assistance sociale, elle en augmente les coûts, réduit le volume de l’épargne et, donc, les ressources financières nécessaires aux investissements, elle réduit la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, elle restreint la réserve des “cerveaux” utiles pour les besoins de la nation…

«Ce sont des situations symptomatiques d’une faible confiance en l’avenir ainsi que d’une lassitude morale. Continuer à proposer aux nouvelles générations la beauté de la fa-mille et du mariage, la correspondance de ces institutions aux exigences les plus profondes du cœur et de la dignité de la personne devient ain-si une nécessité sociale, et même économique. Dans cette perspective, les États sont appelés à mettre en œuvre des politiques qui promeuvent le caractère central et l’intégrité de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, cellule première et vitale de la société, prenant en compte ses problèmes économiques et fiscaux, dans le respect de sa nature relation-nelle.»

Ajoutons que sous un système de Crédit So-cial, l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille ne serait pas un fardeau financier, puisque ce nouveau-né recevrait lui aussi son dividende, en tant que nouveau co-actionnaire des richesses du pays, ce qui augmenterait d’autant le revenu familial.

L’environnementUne autre préoccupation de plus en plus ac-

tuelle, c’est l’environnement, l’équilibre écologi-que de la planète qui est menacé par la pollution et le gaspillage des ressources — problèmes qui, comme le savent les étudiants assidus du Crédit Social, sont directement causés par le système financier actuel qui entraîne, entre autres, la créa-tion de besoins inutiles, pour créer des emplois qui ne sont pas vraiment nécessaires. Douglas a fait remarquer avec justesse qu’une fois leurs be-soins essentiels assurés, la plupart des gens se contenteraient d’un style de vie beaucoup plus simple, ce qui réduirait de beaucoup la destruc-tion de l’environnement. Bien entendu, le Pape Benoît XVI n’oublie pas cette question de l’envi-ronnement dans sa nouvelle encyclique (n. 48) :

«Le thème du développement est aussi aujourd’hui fortement lié aux devoirs qu’engen-dre le rapport de l’homme avec l’environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsa-bilité à l’égard des pauvres, des générations à venir et de l’humanité tout entière. Si la nature, et en premier lieu l’être humain, sont considérés comme le fruit du hasard ou du déterminisme de l’évolution, la conscience de la responsabi-lité s’atténue dans les esprits. Dans la nature, le croyant reconnaît le merveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu, dont l’homme peut user pour satisfaire ses besoins légitimes — matériels et immatériels — dans le respect des équilibres propres à la réalité créée. Si cette vision se perd, l’homme finit soit par considérer la nature comme une réalité intouchable, soit, au contraire, par en abuser. Ces deux attitudes ne sont pas conformes à la vision chrétienne de la nature, fruit de la création de Dieu… La na-ture est à notre disposition non pas comme “un tas de choses répandues au hasard”, mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l’homme en tire les orientations nécessaires pour “la gar-der et la cultiver” (Gn 2, 15)…

«Il y a de la place pour tous sur la terre: la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correcte-

ment grâce à la nature elle-même, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habi-ter décemment et continuer à la cultiver… L’une des plus importantes tâches de l’économie est précisément l’utilisation la plus efficace des res-sources, et non leur abus.»

Sauver la nature, les animaux, les bébés pho-ques, c’est bien, mais sauver les êtres humains, c’est encore plus important. Benoît XVI explique : «Considérer la nature comme plus importante que la personne humaine elle-même est contrai-re au véritable développement. Cette position conduit à des attitudes néo-païennes (faire de la terre une déesse, Gaïa la terre-mère)… Par ailleurs, la position inverse… est également à rejeter car le milieu naturel n’est pas seulement un matériau dont nous pouvons disposer à notre guise, mais c’est l’œuvre admirable du Créateur, portant en soi une «grammaire» qui indique une finalité et des critères pour qu’il soit utilisé avec sagesse et non pas exploité de manière arbitrai-re.»

A ce sujet, Jean-Paul II écrivait dans son en-cyclique Centesimus annus (n. 38): «En dehors de la destruction irrationnelle du milieu na-turel, il faut rappeler ici la destruction encore plus grave du milieu humain, à laquelle on est cependant loin d’accorder l’attention voulue. Alors que l’on se préoccupe à juste titre, même si on est bien loin de ce qui serait nécessaire, de sauvegarder les habitats naturels des différen-tes espèces animales menacées d’extinction, parce qu’on se rend compte que chacune d’elles apporte sa contribution particulière à l’équilibre général de la terre, on s’engage trop peu dans la sauvegarde des conditions morales d’une “éco-logie humaine” authentique.»

La famille fondée sur le mariageS’il existe des lois à respecter pour conserver

l’équilibre de la nature, il existe aussi des lois à res-pecter (qui elles aussi ont été données par Dieu) pour conserver l’équilibre de l’environnement hu-main, en commençant par le respect de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme. Benoît XVI développe ce point dans son encyclique (n. 51) :

«Si le droit à la vie et à la mort naturelle n’est pas respecté, si la conception, la gestation et la naissance de l’homme sont rendues arti-ficielles, si des embryons humains sont sacri-fiés pour la recherche, la conscience commune finit par perdre le concept d’écologie humaine et, avec lui, celui d’écologie environnementale. Exiger des nouvelles générations le respect du milieu naturel devient une contradiction, quand l’éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes. Le livre de la na-ture est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la vie, du mariage, de la famille, des relations sociales, en un mot du développement humain intégral. Les devoirs que nous avons vis-à-vis de l’environnement sont liés aux devoirs que nous avons envers la personne considérée en elle-même et dans sa relation avec les autres.»

Dans sa première encyclique, Deus caritas est (Dieu est amour, n. 25-26), Benoît XVI écrivait: «L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par

manque du nécessaire… Le but d’un ordre so-cial juste consiste à garantir à chacun, dans le respect du principe de subsidiarité, sa part du bien commun.»

Benoît XVI conclut que pour pouvoir changer le monde et le rendre conforme à la volonté de Dieu, pour mettre fin au scandale de la pauvreté et de la faim dans le monde, nous devons prendre conscience que nous sommes tous des enfants de Dieu, des fils du même Père, que l’amour de Dieu doit nécessairement être accompagné de l’amour du prochain (n. 78) :

Engagement pour la justice«Sans Dieu, l’homme ne sait où aller et ne

parvient même pas à comprendre qui il est. Face aux énormes problèmes du développement des peuples qui nous pousseraient presque au dé-couragement et au défaitisme, la parole du Sei-gneur Jésus Christ vient à notre aide en nous rendant conscients de ce fait que: “Sans moi, vous ne pouvez rien faire” (Jn 15, 5); elle nous encourage: “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde” (Mt 28, 20)… C’est la conscience de l’Amour indestructible de Dieu qui nous soutient dans l’engagement, rude et exaltant, en faveur de la justice, du développe-ment des peuples avec ses succès et ses échecs, dans la poursuite incessante d’un juste ordon-nancement des réalités humaines.»

Concluons cet article avec ces paroles de Paul VI, tirées de son encyclique Populorum pro-gressio (nn. 75 et 86):

«Plus que quiconque, celui qui est animé d’une vraie charité est ingénieux à découvrir les causes de la misère, à trouver les moyens de la combattre, à la vaincre résolument. Faiseur de paix, il poursuivra son chemin, allumant la joie et versant la lumière et la grâce au coeur des hommes sur toute la surface de la terre, leur faisant découvrir, par-delà toutes les frontières, des visages de frères, des visages d’amis… Vous tous qui avez entendu l’appel des peuples souffrants, vous tous qui travaillez à y répon-dre, vous êtes les apôtres du bon et vrai déve-loppement qui n’est pas la richesse égoïste et aimée pour elle-même, mais l’économie au ser-vice de l’homme, le pain quotidien distribué à tous, comme source de fraternité et signe de la Providence.»

Alain Pilote

(suite de la page 14)

«Il y a de la place pour tous sur la terre: la famille humaine tout entière doit y trouver les ressour-ces nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle-même, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité.»

Invitation spécialeGens de Montréal et de LavalVous êtes invités à la réunion

Du 2e dimanche de chaque mois9 août. 13 septembre. 11 octobre

1.30 hre p.m.: heure d’adoration2.30 heures p.m.: Réunion

Eglise St-Bernardin7979 8e Avenue, Ville Saint-Michel

Pour informations: tél. 514-856-5714

Venez nombreux, prier avec nous

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Page 1� Août-Septembre �009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Où le barème de prospérité ?Un pays est prospère quand il satisfait les

besoins de ses citoyens. La facilité avec la-quelle il satisfait ces besoins est le degré de prospérité.

La richesse d’un pays ne se mesure pas à la quantité de choses qu’il peut produire; elle se mesure à la satisfaction des besoins des hom-mes et des femmes qui l’habitent. La richesse n’est donc pas dans la production, mais dans la consommation.

Cette assertion peut paraître absurde, telle-ment elle va à l’encontre de tout ce qu’on en-tend tous les jours: “Produisez plus, consom-mez moins”. Mais l’enrichissement d’un homme ne consiste pas dans l’accumulation des biens matériels inutilisés; son enrichisse-ment consiste dans la satisfaction de ses be-soins normaux.

L’homme qui a faim et ne peut manger est misérable, sa vie s’en va. Mais lorsqu’il peut se nourrir, il devient capable de vivre, il s’enrichit de cette capacité de vivre.

Pour des activités libres

Dans une civilisation de progrès, la satis-faction des besoins matériels doit se faire en accaparant de moins en moins les activités de l’homme. L’homme a d’autres fonctions à ac-complir que la simple fonction économique. Moins la fonction économique le monopolise, plus il est libre pour d’autres activités fonc-tionnelles.

Un bon système économique doit tendre au désembauchage, et non pas à l’embauchage. Aux loisirs, aux activités libres, et non pas à des activités dictées.

Une oeuvre libre, conçue par son auteur, est une création. Des activités dictées peuvent concourir à réaliser la création d’un autre, mais elles ne sont pas oeuvre créatrice de celui qui ne fait qu’exécuter des ordres.

L’embauchage ne facilite pas le travail créa-teur, le vrai travail digne de l’homme.

Progrès devrait engendrer loisirsLe progrès des techniques de produc-

tion devrait faciliter le désembauchage. Mais quand il désembauche, on appelle cela chô-mage, au lieu de l’appeler loisirs. On l’appelle chômage et on y voit une plaie, parce que ce désembauchage est accompagné de la perte du droit aux produits, même si la production est accrue.

Aussi les gouvernants, les unions ouvrières, et toute la kyrielle des soumis au régime, met-tent-ils leurs énergies à promouvoir ou à ré-clamer l’embauchage intégral. Ils ne s’aperçoi-vent pas qu’ils sont en contradiction flagrante avec le progrès. Le progrès multiplie ce que les Anglais appellent laborsaving devices (inven-tions pour diminuer le labeur). Et eux courent après le labeur, après l’emploi !

C’est d’ailleurs en contradiction aussi avec les aspirations fondamentales de tout être hu-main normal. Chacun aspire à obtenir le plus avec le moins possible de dépenses d’efforts et d’énergie.

L’embauchage brise la familleL’embauchage a ce caractère distinctif qu’il

fait l’homme travailler hors de chez lui, à pro-duire des choses qui ne sont pas pour sa mai-son. L’économie d’embauchage est une éco-nomie contraire à la vie de famille.

L’embauchage sort l’homme du foyer, sort souvent même la femme du foyer, entrave l’éducation des enfants par leurs parents. L’embauchage abrutit aussi le travailleur: plus l’usine où il passe ses journées est grosse, plus il y mène une vie de robot: un rouage dans une machine. Et les usines modernes sont de plus en plus grosses.

L’embauchage intégral matérialise

Tout le monde convient que l’homme est composé d’un corps et d’une âme. Mais l’em-bauchage exige que la plus grande partie de la vie de chacun soit employée à la production des biens matériels.

Pourtant, l’homme, qui n’est pas obligé de marcher au doigt d’un autre, celui qui est maître de son temps et de ses moyens de pro-duction, essaie toujours de diminuer le labeur nécessaire à l’entretien de sa vie corporelle: Il applique son cerveau à chercher des moyens d’obtenir ce résultat. Il veut des loisirs, du temps pour quelque autre chose. Autrement, il ne serait plus vraiment un homme. Il serait un animal comme le castor, comme le singe, qui ne font aucun progrès, qui s’affairent à leur nourriture de la même manière depuis la création de leur espèce.

L’embauchage asservitLe plein emploi, l’embauchage intégral, ne

peut bien se réaliser que par de grands travaux, par de grands plans de travail pour occuper les masses. Donc par la centralisation de pouvoirs entre les mains de gros entrepreneurs ou en-tre les mains de l’Etat.

Un auteur créditiste a écrit avec beaucoup de vérité: “Il n’y a probablement aucun autre fléau sur terre, sauf la guerre, pour contribuer autant que l’embauchage intégral à embri-gader l’humanité et à lui imposer les vues de quelques hommes.”

Qui, en effet, décide des programmes de pro-duction de centaines de mille, de millions d’hom-

mes, employés dans les usines modernes ?

Pourtant, on n’entre pas en association pour perdre sa liberté. Un système économique vé-ritablement humain doit éviter les plans cen-tralisés et imposés. Il doit permettre à chaque individu de faire lui-même ses propres plans de vie.

Dividendes, finance des loisirs— Mais il faut bien être embauché pour

avoir de quoi vivre !

— Ce sont les produits, et non pas l’embau-chage, qui permet à entretenir la vie. Quand les produits qui font vivre existent, il n’y a pas besoin pour vivre, de s’embaucher à produire d’autres choses qui ne servent pas à l’entretien de la vie.

— Très bien. Mais pour obtenir les biens qu’on ne produit pas soi-même, il faut les acheter. Pour les acheter, il faut de l’argent. Pour avoir de l’argent, il faut un emploi !

— La dernière phrase n’exprime pas une loi naturelle. Elle exprime un règlement fait par les hommes. Ce règlement peut fort bien être modifié, si la société en convient.

Actuellement, il y a des personnes qui reçoi-vent de l’argent sans emploi: tels les capitalis-tes, qui touchent des dividendes, revenus de placements.

Rien n’empêche d’instituer un mode de ré-partition qui accorderait des dividendes à tout le monde. C’est d’ailleurs ce que préconisent les créditistes. Ce serait, en réalité, le revenu d’un capital; non pas d’un capital-argent, mais d’un capital-progrès, qui fait que la produc-tion augmente même quand l’effort humain diminue. Ce capital-là est le fruit de plusieurs générations de progrès; c’est un acquêt com-munautaire qui doit bien valoir des dividendes à tous les membres de la société.

Le progrès doit apporter aux hommes des loisirs, plus de temps pour des activités libres. Et pour que ces loisirs ne soient pas, comme le «chômage», une source de privations, les loi-sirs doivent être accompagnés d’un dividende périodique à tous.

Cela va d’ailleurs ensemble. Les loisirs sont fils naturels du progrès qui élimine le labeur

Prospérité — Embauchage — Loisirs — Dividendepar Louis Even

Louis Even

(suite en page 17)

Par la puissance de Dieu et la force d’un peuple éclairé, le Crédit Social

fera disparaître la pauvreté.

Fernando Evoy, 92 ans, décédéFernando Evoy, de Ste-Marguerite de Ling-

wick, est décédé à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke, le 14 juillet 2009, à l’âge de 92 ans.

Le Crédit Social a illuminé son intelligence dès le début de l’Oeuvre, à la fin des années ‘30, et il s’en est toujours fait le fidèle défenseur. Son en-thousiaste était très communicatif. Il aimait faire sa part en offrant de généreux dons à l’occasion des visites des Plein-Temps et quand il venait au congrès. Les Plein-Temps recevaient un accueil chaleureux chez lui. Il a mis toute son énergie à faire connaître le Crédit Social autour de lui par sa parole et en abonnant ses compatriotes à Vers Demain.

Comment ne pas remercier le Bon Dieu d’avoir suscité toutes ces bonnes âmes toujours prêtes à aider l’Oeuvre de maintes manières. «Heureux ceux qui ont eu faim et soif de la Justice ...». La Messe sera célébrée à la chapelle de la Maison Saint Michel, samedi, le 15 août, fête de l’Assomp-tion, à 8 heures du matin, pour le repos de l’âme de ce fervent apôtre que fut Fernando Evoy.

Thérèse Tardif

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Page 1�Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Août-Septembre �009

Les salaires paient l’effort individuel. Les di-videndes distribueraient les fruits du progrès. Les premiers (salaires) devraient faire de plus en plus de place aux dividendes, à mesure que le progrès dispense de l’emploi tout en aug-mentant la production.

Le dividende est la finance des loisirs. Le progrès, appartenant à tous, doit apporter à tous des loisirs et distribuer à tous des divi-dendes.

Le dividende à tous démocratiserait le pou-voir d’achat. Il procurerait à tous un droit à au moins une certaine quantité de produits, même si tous ne sont pas embauchés.

Le Major Douglas, l’auteur des proposi-tions du Crédit Social, a écrit que “La pre-mière fonction d’une vraie démocratie, c’est de distribuer des dividendes à tous les citoyens, c’est-à-dire de faire tous les ci-toyens bénéficier des avantages découlant de l’association”.

On attend encore la vraie démocratie. Elle naîtra avec l’institution du Crédit Social.

Louis Even

Prospérité(suite en page 16)

Soutien de Vers Demain 100 $ - 75 euros Vers Demain vous enflamme ! Vers Demain

vous enthousiasme ! Vous ne lisez rien de pa-reil dans les autres journaux. Les grandes vé-rités que vous y trouvez et les activités débor-dantes qui y sont rapportées vous soulèvent. Quelle satisfaction d’apprendre que Vers De-main peut publier, imprimer et financer des millions de 4-pages gratuits qui vont porter ces grandes vérités dans tout le Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique et en Asie même. Ces 4-pages sont distribués par des apôtres bénévoles et financés par des bien-faiteurs. Certains paient une tonne de papier entière, soit 900 $. Quel dévouement, quelle générosité ! Vous n’avez pas les moyens d’en faire autant, mais vous êtes épris du désir ardent d’aider une telle oeuvre. Alors soyez Soutien de Vers Demain en offrant 100 $ par année. Pour la France 75 euros.

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Crise nerveuse, crise de colère, crise éco-nomique: le mot «crise» signifie toujours quel-que chose d’anormal, quelque chose qu’on n’aime pas et qu’on a hâte de voir finir.

Quand le peuple parle de crise tout court, de ce temps-ci, comme avant la guerre, c’est de crise économique qu’il veut parler. Les cri-ses économiques ne sont certainement pas plaisantes; mais, maheureusement, elles sont en passe de devenir l’état normal, quand on n’est pas en guerre; et la guerre, l’état normal quand on n’est pas en crise.

Mais qu’est-ce qu’une crise économique ?

Est-ce une sécheresse prolongée, une in-vasion extraordinaire de sauterelles, qui aurait détruit les récoltes ? — Mais non, puisqu’on est en crise justement quand les élévateurs et les entrepôts restent bondés de produits.

Alors, la crise, ce sont les marchands qui refusent de vendre ? — Encore moins, puis-que c’est en ce temps-là qu’ils nous inondent de circulaires et qu’ils envoient des agents et des messagers pour prendre des commandes à domicile.

La crise, ce sont donc les individus et les familles qui ont tellement de produits dans leurs maisons qu’ils ne veulent pas en acheter d’autres ? — Vous n’y êtes pas. C’est pendant les crises que les gens se plaignent le plus de manquer de tout. Ils se couchent sur leur faim; ils sont obligés d’endurer des guenilles quand ils voudraient des habits. Ils logent dans des cabanes et n’ont guère d’autre feu que le so-leil.

Alors, la crise c’est le manque de main d’oeuvre, pas de monde pour faire l’ouvrage ? — Voyons donc ! C’est en temps de crise qu’il y a le plus de bras disponibles; on les appelle bras de chômeurs.

Qu’est-ce donc qui fait la crise ? — N’impor-te quel homme sur la rue vous le dira: «C’est l’argent rare... On n’a pas d’argent pour occu-per les chômeurs... » Toujours la même chose, pas de quoi payer.

Si, d’une part, vous regardez les produits,

Semaine d’étude de la Doctrine Socialede l’Église et de son application

pour vaincre la crise et la pauvretédu 13 au 20 mars 2010

Une semaine de prière intense suivrapour obtenir le triomphe du Christ-Roi sur les nations

Siège de Jéricho 20107 jours et 6 nuits d’adoration

Devant le Saint Sacrement Exposé, du 21 au 27 marsMaison de l’Immaculée, 1101 Principale, à Rougemont. 540- 469-2209

Venez nombreux à cette semaine d’étude et à cette semaine d’adoration qui nous enflammera

d’amour pour Dieu et notre prochain

vous dites: «Trop de blé, trop d’oeufs, trop de chaussures, trop de vêtements, trop de mains d’oeuvre, trop de tout». Crise d’abondance !

Si, d’autre part, vous regardez l’argent, l’ar-gent qui donne droit aux produits, vous dites: «Pas assez d’argent, pas assez de quoi payer». Crise dans le porte-monnaie, crise d’argent !

Cela vient-il de ce que les produits sont la chose facile à faire, et que l’argent est la chose difficile à faire ? — Non. C’est le contraire qui est vrai. À ceux qui étaient trop bouchés pour le comprendre ou trop toqués pour l’admet-tre, la guerre est venue prouver que l’argent est la chose au monde la plus facile à faire, et à faire vite.

Avant septembre 1939, Mackenzie King criait pendant des années: «Trop d’hommes, on ne sait qu’en faire. Et pas d’argent quel pro-blème !»

Tout de suite après avoir déclaré la guerre, Mackenzie King criait: «Des hommes ! Ame-nez tous les hommes du pays ! Pour l’armée et pour les munitions ! Des femmes aussi, parce qu’il n’y a pas assez des hommes !» — Mais l’argent ? — Bah ! ça va pousser plus vite qu’on voudra, on sera obligé d’en retirer de la cir-culation par tous les moyens ou d’empêcher d’acheter en «couponnant» la population.

— Mais MacKenzie King était donc bête de ne pas exiger cette irruption d’argent avant la guerre, au lieu de se lamenter sur la crise ? Et l’on est bien bête de s’en laisser manquer à nouveau aujourd’hui ?... En effet, une crise d’argent, c’est une crise de bêtise; et c’est une crise de stupidité, de la part de ceux qui ac-ceptent cette bêtise sans la dénoncer à tue-tête.

Louis Even

Qu’est-ce qu’une crise ?

Le Crédit Social est une planche de salut qui sortirait les cinq continents du grave problème

économique imposé par le système bancaire.

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Page 1� Août-Septembre �009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Obama milite pour un gouvernement mondial et d’infâmes loisSa politique pour l’avortement augmentera le nombre des victimes

De grandes persécutions s’élèveront contre le catholicisme

Mgr Michel Schooyans dévoile le vrai visage d’Obama

L’élection de M. Barack Obama à la prési-dence des États-Unis a suscité de nombreuses expectatives (attentes fondées sur des espéran-ces) dans le monde entier. On attend de lui que, selon ses promesses, il corrige les erreurs du président précédent. Des formules excessives ont même été utilisées, affirmant, par exemple, que l’heure était venue de “reconstruire” les États-Unis ou de réorganiser l’ordre internatio-nal. Or, l’administration Bush, si elle ne manque pas de mérites, se caractérise par des échecs reconnus, même dans le cercle le plus proche de ce président. Cependant, sur un point essen-tiel et fondamental, le Président Bush a promu une politique digne de respect et de continuité: il a offert à l’être humain non né, ainsi qu’au personnel médical, une protection juridique, in-suffisante sans doute, mais efficace.

… Une fois élu, une des premières mesures du Président Obama a été de révoquer (d’abo-lir) les dispositions prises par le Président Bush pour protéger le droit à la vie de l’être humain non né.

Le Président Obama réintroduit ainsi le droit à discriminer, à “mettre à part” certains êtres humains. Avec lui, le droit de tout individu hu-main à la vie et à la liberté n’est plus reconnu ni moins encore protégé.

46 millions d’avortementsLe nouveau président entraîne ainsi le droit

dans un processus de régression qui altère la qualité démocratique de la société qui l’a élu. De fait, une société qui se dit démocratique, dans laquelle les gouvernants, invoquant de “nouveaux droits” subjectifs, permettent l’éli-mination de certaines catégories d’êtres hu-mains, est une société qui est déjà engagée de plain-pied sur la route du totalitarisme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 46 millions d’avortements sont réalisés chaque année dans le monde. En révoquant des dispositions juridi-ques protégeant la vie, M. Obama va allonger la liste funèbre des victimes de lois criminelles. Le chemin est ouvert pour que l’avortement de-vienne légalement exigible. Le droit lui-même pourra être précipité dans l’indignité lorsqu’il sera instrumentalisé et pressé de légaliser n’im-porte quoi, et mis, par exemple, au service d’un

programme d’élimination d’innocents. A partir de là, la réalité de l’être humain n’a plus d’im-portance en soi.

Subventions pour l’avortementLa conséquence évidente du changement

décidé par M. Obama est que le nombre d’avor-tements va augmenter dans le monde. Le Prési-dent Bush avait coupé les subventions destinées à des programmes comportant l’avortement, en particulier à l’extérieur des États-Unis. La ré-vocation de cette mesure par la nouvelle admi-nistration limite le droit du personnel médical à l’objection de conscience et permet à M. Oba-ma d’augmenter les subsides affectés à des or-ganisations publiques et privées, nationales et internationales, qui développent des program-mes de contrôle de la natalité, de “maternité sans risque”, de “santé reproductive” incluant l’avortement parmi les méthodes contracepti-ves qu’ils promeuvent.

Le Président Obama apparaîtra donc inévi-tablement comme un des principaux respon-sables du vieillissement de la population des États-Unis et des nations “bénéficiaires” de programmes de contrôle de la natalité présen-tés comme condition préalable au développe-ment. Comment un leader politique bien infor-mé peut-il ignorer qu’une société qui avorte ses enfants est une société qui avorte son avenir?

Abolition des principes morauxLa mesure prise par Barack Obama est desti-

née à avoir des répercussions au plan mondial. Le “messianisme” nord-américain traditionnel se flattait d’offrir au monde le meilleur modèle de démocratie. Avec la permission de tuer lé-galement des innocents, cette prétention est en train de sombrer. En son lieu et place émerge un “messianisme” qui annonce l’extinction (l’abo-lition) des principes moraux apparaissant dans la Déclaration d’Indépendance (1776) et dans la Constitution des États-Unis (1787). Dorénavant est rejetée la référence au Créateur. Aucune réalité humaine ne s’impose plus en vertu de sa dignité intrinsèque. Prévaut désormais la volonté présidentielle. Selon ses propres paro-les, le président ne devra plus se référer à des traditions morales et religieuses de l’humanité. Sa volonté est source de loi. A propos, qu’en pense le Congrès américain ?

Or dès lors que le poids des États-Unis est celui qui pèse le plus dans les relations interna-tionales, bilatérales et multilatérales, et spécia-lement dans le cadre de l’ONU, on peut prévoir que tôt ou tard, l’avortement sera présenté à l’ONU comme un “nouveau droit humain”, un droit permettant d’exiger l’avortement. Il s’en-suivra qu’il n’y aura plus de place, en droit, pour l’objection de conscience. Ce même processus permettra au président de manifester sa vo-lonté d’inclure dans la liste d’autres “nouveaux droits” subjectifs, comme l’euthanasie, l’homo- sexualité, la répudiation (divorce), la drogue, etc.

Dans ces programmes, le Président Oba-ma pourra compter sur l’appui du couple Tony Blair et Cherie Booth. Le think-tank (équipe de spécialistes), fondé par l’ex-premier ministre

(suite en page 19 )

Du 1er au 5 mai, l’Académie pontificale des sciences sociales, s’est réunie en session plénière au Vatican pour s’entretenir sur la doctrine sociale catholique et les droits de la personne humaine.

Le 1er mai, après l’introduction de la présidente de l’Académie pontificale des sciences humaines, Mme Mary Ann Glendon, les premiers à parler ont été l’archevêque français Mgr Roland Minnerath et le prêtre belge Mgr Michel Schooyans. Ils ont établi une entente dans la présentation de leurs discours. Mgr Minnerath a parlé des «droits subjectifs» de la personne, en démontrant l’opposition entre les traditions de l’Église et les fausses doctrines laïcistes. De son côté, Mgr Schooyans explique comment “analyser des problèmes contemporains” en se basant sur “les thèses exposées par Mgr Minnerath”. “Concrètement, il les a appliquées à la présidence d’Obama et au leader européen qui lui ressemble le plus, Tony Blair.”

Une forte publicité présente Obama comme un libérateur, un «messie» qui va ramener l’ordre économique et social, établir la paix. L’exposé de Mgr Schooyans dénonce «le messianisme» d’Obama ainsi que de Blair, son compère. Tous les deux préconisent un gouvernement mondial avec une religion mondiale, et un tribunal pénal international pour condamner les opposants aux «nouveaux droits» immoraux et anti-catholiques. Mgr Schooyans prouve que leur politique mondialiste, totalitaire transgresse les droits inaliénables de l’individu et s’attaque au domaine de la religion.

Voici une partie du curriculum vitae des deux conférenciers de l’Académie pontificale publiée dans «Chiesa»:

«Mgr Roland Minnerath, 62 ans, est ar-chevêque de Dijon depuis 2004. Précé-demment, il a été professeur à la faculté de théologie de Strasbourg dans les domaines de l’histoire de l’Église et les relations entre l’Église et l’État. Il est consultant à la section Affaires Etrangères de la secrétairerie d’état, au Vatican.

«Michel Schooyans est un prêtre belge, professeur émérite de l’Université catholique de Louvain. Grand spécialiste de l’anthropologie, de la philosophie politique, de la bioéthique et de la démographie, il est membre de trois Académies pontificales: des sciences sociales, pour la vie, et pour Saint Thomas d’Aquin. Il a publié en 2006 un livre intitulé «Le terrorisme à visage humain» qui a de nombreux points communs avec son intervention du 1er mai, au Vatican. Son dernier ouvrage paru en Italie, «La prophétie de Paul VI» (éditions Cantagalli, 2008), est une vigoureuse défense de l’encyclique «Humanæ Vitae».»

Vous lirez avec intérêt des extraits de la seconde partie de l’intervention de Mgr Schooyans à la session plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales, lue au Vatican, en français, le matin du vendredi 1er mai 2009.

YvettePoirier

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Août-Septembre �009

britannique sous le nom de Tony Blair Faith Foundation (fondation de la foi de Tony Blair) aura, parmi ses attributions, de reconstruire les grandes religions comme son collègue Barack Obama reconstruira la société mondiale. Dans ce but, la fondation en question devra répandre les “nouveaux droits”, en utilisant à cette fin les religions du monde et en adaptant celles-ci à leurs nouvelles tâches. Ces religions devront être réduites au même commun dénominateur, c’est-à-dire vidées de leur identité.

Liberté religieuse sacrifiéeEn fait, le projet de Tony Blair prolonge et

amplifie l’Initiative des Religions Unies, apparue il y a plusieurs années. Il prolonge également la Déclaration pour une éthique planétaire, dont Hans Küng (théologien réfractaire à l’Église ca-tholique) est l’un des principaux inspirateurs. Ce plan ne pourra se réaliser qu’au prix du sa-crifice de la liberté religieuse, de l’imposition d’une lecture “politiquement correcte” des Écri-tures et du sabotage des fondements naturels du droit. Déjà Machiavel recommandait l’utilisa-tion de la religion à des fins politiques…

La “conversion” très médiatisée de l’ancien premier ministre au catholicisme ainsi que son interview en avril 2009 à la revue gay “Attitude” permettent d’encore mieux comprendre les in-tentions de Tony Blair concernant les religions, à commencer par la religion catholique. Le dis-cours du Saint-Père, notamment sur le préser-vatif, serait d’une autre génération. Le récent “converti” n’hésite pas à expliquer au pape non seulement ce que celui-ci doit dire, mais aussi ce qu’il doit croire ! Est-il catholique ? M. Blair ne croit pas à l’autorité du pape.

Dieu chassé de la sociétéNous voici revenus au temps de Hobbes [1],

sinon à Cromwell: c’est le pouvoir civil qui dé-finit ce qu’il faut croire. La religion est vidée de son contenu propre, de sa doctrine; n’en reste qu’un résidu de morale, défini par le “Léviathan” (livre de Hobbes). On ne dit pas qu’il faille nier Dieu, mais dorénavant Dieu n’a plus rien à faire dans l’histoire des hommes et de leurs droits: nous revenons au déisme. Dieu est remplacé par le Léviathan [2]. A celui-ci de définir, s’il le veut, une religion civile... Les textes religieux, et en particulier bibliques, doivent être compris dans leur sens purement “métaphorique”; c’est ce que recommande Hobbes (III, XXXVI). Il faut en outre réformer les institutions religieuses pour les adapter au changement. Il faut même prendre en otages quelques personnalités re-ligieuses, appelées à cautionner (certifier) la nouvelle “foi” sécularisée, celle du “civil part- nership” (partenariat civil).

Il ne reste de droits que ceux définis par le Léviathan. Comme l’écrit Hobbes, “La loi de na-ture et la loi civile se contiennent l’une l’autre, et sont d’égale étendue.” (I, XXVI, 4). Il ne reste de vérité que celle énoncée par le même Lévia-than. Seul celui-ci décide comment le change-ment doit être conduit.

Le projet Blair ne peut se réaliser sans re-mettre en question la distinction et les rapports entre l’Église et l’État. Ce projet risque de nous faire régresser à une époque où le pouvoir poli-tique s’attribuait la mission de promouvoir une confession religieuse ou d’en changer. Dans le cas de la Tony Blair Faith Foundation, il s’agirait même de promouvoir une et une seule confes-sion religieuse, qu’un pouvoir politique univer-sel, global, imposerait à l’ensemble du monde. Rappelons que le projet Blair, imprégné de New Age, a été préparé idéologiquement par l’ini-tiative pour les Religions Unies ainsi que par la

Déclaration pour une éthique planétaire (déjà citées) et est appuyé par de nombreuses fonda-tions similaires.

Religion mondiale anti-DieuCe projet rappelle évidemment l’histoire de

l’anglicanisme et de sa fondation par le “défen-seur de la foi”, Henri VIII. Le projet des religions unies et réduites à un commun dénominateur est toutefois plus discutable encore que ne l’était le projet d’Henri VIII. En effet, la réalisation de ce projet postule (réclame) la mise sur pied d’un gouvernement mondial et d’une police globale des idées. Ainsi qu’on l’a vu à propos de Barack Obama, les artisans de la gouvernance mon-diale s’appliquent à imposer un système de positivisme juridique faisant procéder le droit de la volonté suprême, de laquelle dépend la validation des droits particuliers. Désormais, si toutefois devait se réaliser le projet de M. Blair, les agents de la gouvernance mondiale impo-seront, par un nouvel Acte de Suprématie, une religion unique, validée par les interprètes de la volonté suprême, dont le Vicaire général est peut-être déjà trouvé (Hobbes, III, XXXVI).

Ce que révèle l’analyse des décisions de Barack Obama et du projet de Tony Blair, c’est que se profile une Alliance de deux volon-tés convergentes, visant, l’une, à subjuguer le droit, l’autre, à subjuguer la religion. Telle est la nouvelle version de l’aigle à deux têtes. Droit et religion sont instrumentalisés pour “légitimer” n’importe quoi.

Cette double instrumentalisation est mortel-le pour la communauté humaine. C’est ce qui ressort de diverses expériences réalisées dans le cadre de l’État-Providence. Celui-ci, à force de vouloir plaire aux individus, a multiplié les “droits” subjectifs de complaisance, par exem-ple en matière de divorce, de sexualité, de fa-milles, de population, etc. Mais ce faisant, cet État-Providence a créé d’innombrables problè-mes qu’il est incapable de résoudre.

Par ces canaux, et avec l’appui du couple Blair, le juriste-président Obama est en train de lancer un nouveau messianisme nord-américain, tota-lement sécularisé. Il bénéficie en cela de l’appui de son fidèle partenaire, candidat présumé à la présidence de l’Union Européenne. La volonté suprême du Président des USA validera le droit des nations et le droit des relations entre les na-tions. Dans la foulée, les “Trente-Neuf Articles” de la nouvelle religion devront être promulgués par son collègue britannique.

Un terrorisme politico-juridique

avec un tribunal pénal internationalA partir du sommet de cette pyramide, la vo-

lonté du Prince est destinée à circuler par les ca-naux internationaux de l’ONU et à atteindre les canaux nationaux particuliers. A terme, ce pro-cessus, comme on le remarque, éteint l’autorité des parlements nationaux, abolit l’autorité des exécutifs et ruine l’indépendance du pouvoir ju-diciaire. C’est pour ces raisons que, dans la lo-gique de M. Obama, le rôle d’un tribunal pénal international est appelé à s’étendre et qu’il doit être armé pour réprimer les récalcitrants – par exemple, les catholiques – qui refusent cette vision du pouvoir et du droit, d’un droit vassa-lisé (asservi) par le pouvoir. Comment ne pas voir cette vérité aveuglante: nous assistons à l’émergence d’un terrorisme politico-juridique sans précédent dans l’histoire ?

…L’Église reconnaît pleinement la valeur des arguments fournis par la raison en faveur de la vie humaine. Comme Mgr Minnerath l’a admirablement montré, l’Église complète et consolide cette argumentation en se préva-lant de l’apport de la théologie: respect de la

création; l’homme, image de Dieu; amour du prochain: nouveau commandement; etc. Ces arguments sont fréquemment exposés dans les déclarations de l’Église et les nombreux documents chrétiens sur la question.

… c’est un devoir pour l’Église d’appeler tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté à s’unir afin de constituer un front unique pour défendre la vie de tout être humain. La première attitude qui s’impose à tous, selon les responsabilités de chacun, est l’objection de conscience, que d’ailleurs M. Obama veut circonscrire. Mais cette objection doit être complétée par un engagement à agir dans la sphère politique, dans les médias et dans les universités. La mobilisation doit être générale et se donner pour but l’objectif cen-tral de toute morale, et spécialement de toute la morale catholique: reconnaître et aimer le prochain, à commencer par le prochain le plus ténu et le plus vulnérable.

Mgr Michel Schooyans

[1] Thomas Hobbes est l’auteur du Léviathan en 1651... Il est l’un des premiers philosophes qui tente de refonder la légitimité du pouvoir des dirigeants sur autre chose que la religion ou la tradition. Son projet est de fonder l’ordre po-litique sur un pacte entre les individus, afin de faire de l’homme un acteur décisif dans l’édifi-cation de son propre monde social et politique. Hobbes développa l’idée selon laquelle, que ce soit le chaos ou la guerre civile, ces situations relèvent de l’«état de nature» et de la célèbre formule bellum omnium contra omnes («guerre de tous contre tous»), et ne peuvent être évi-tées que par un solide gouvernement central. Ainsi, il dénia tout droit de rébellion envers le souverain.

[2] Le Léviathan est un monstre marin évo-qué dans la Bible, dans les Psaumes (74,14 et 104, 26), en Isaïe, 27, 1 et au Livre de Job (3:8 et 40:25). Ce nom désigne un monstre colos-sal, dragon, serpent et crocodile, dont la forme n’est pas précisée; il peut être considéré comme l’évocation d’un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d’en bousculer l’ordre et la géographie sinon d’anéantir le monde.

(suite de la page 18)

Obama milite pour un gouvernement mondial et d’infâmes lois

Venez à notre réunion

le 27 septembre

Nous fêterons Saint Michel Archange

Notre saint Patron

10 heures a.m.: Ouverture. Chapelet Rapports des apôtres revenant de mission Midi: dîner dans le réfectoire de la Maison de l’Immaculée, chacun apporte ses pro-visions. 1.30 à 4.30 heures p.m. Conférences 3.30 hres p.m. Confessions5.00 hres p.m. Sainte Messe à la chapelle de la Maison de l’Immaculée.6.15 hres p.m. souper avec ses provisions

Aux réunions de Vers Demain, tous se présentent modestement vêtus. Les da-mes en robe attachée au cou, à manches dépassant le coude et à jupe couvrant les genoux. Messieurs et dames en shorts ne sont pas admis. Les hommes avec veston.

Bienfaits du jeûne: «Un oiseau léger échappe plus facilement à l’oiseau de proie que celui dont le vol est alourdi par un excès de nourriture». — Saint Bonaventure

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Les avortements sont une conséquence des mauvaises modes qui conduisent aux péchés de la chair. Si nous voulons combattre efficacement l’avortement nous devons lancer une croisade de modestie chrétienne. Voici des paroles de notre regrettée Mme Gilberte Côté-Mercier:

La mode, les tenues légères, le nudisme de nos moeurs, même jusque dans les sanctuaires sacrés, de nos familles et de nos églises, est une grande cause des malheurs qui tombent sur nous. Aucune force humaine ne pourra endiguer ces châtiments, si nous ne nous convertissons pas.

Le vêtement doit couvrir le corps, et non pas le découvrir. Il doit le cacher, et non pas en accentuer les formes. La peau ne doit pas être exposée aux regards indiscrets et cupides. «Le vêtement, dit le Pape Pie XII, est une cuirasse qui protège notre corps contre les convoitises d’autrui.»

Que nos femmes et nos filles retrouvent la pudeur qui commandait le respect et les distances, qui les ornait de noblesse et de distinction. Le pantalon ne leur convient pas. Une robe élégante, mais décente, modeste, à corsage discret qui couvre les genoux et dont les manches couvrent le coude. Ajustement modeste et non provocant. Tissus non transparents ni serrés.

Que les hommes se couvrent le torse et portent le complet distingué avec veston. Les shorts, les chemises au vent, les pan- talons trop justes et à taille basse enlèvent aux hommes leurs manières viriles et leur autorité. Les membres nus des soldats romains devinrent trop faibles pour arrêter la ruine de Rome.

Convertissons-nous. C’est urgent ! Que tous, petits et grands, s’arrachent au respect humain, au laisser-aller, à la mode, aux passions, et se décident à s’habiller chrétiennement et non plus en païens.

Sinon, ce corps que nous caressons avec volupté deviendra la proie des tortures d’une guerre civile. Nos membres nus brûleront comme des tisons.

GilberteCôté-Mercier

L’immodestie suscite de grands malheurs

Un congrès qui s’adresse à l’esprit, non à la chairDes vêtements dignes de chrétiens et chrétiennes

Comme dans tous les rassemblements qui s’adressent à l’intelligence, non à la chair, suivant leurs bonnes habitudes, nos dames et messieurs invités à notre semaine d’étude et au congrès, arriveront vêtus avec dignité et modestie. Même les politiciens portent le veston et la cravate pour donner plus de sérieux et de dignité à leurs réu-nions. Les chefs des nations du G-8 étaient tous vêtus ainsi et leurs épouses portaient une robe décente et un voile pour aller voir le Pape. C’est aussi nécessaire d’être vêtus avec autant de di-gnité dans nos réunions qui reçoivent plusieurs hauts dignitaires de l’Eglise catholique et des hommes et femmes qui méritent notre respect.

Depuis toujours, nous tenons cette règle dans nos assemblées. Notre saint Père le Pape nous dit lui-même que la crise financière n’est pas causée seulement par des erreurs de finance, c’est aussi une question d’éthique. Donc pour arriver à cor-riger la finance afin que tous les pauvres aient de quoi se nourrir, il nous faut des gens de bonnes moeurs, sérieux et honnêtes; cela nous oblige à prêcher les vertus, à les pratiquer dans nos as-semblées et à les pratiquer nous-mêmes.

Comme notre société s’écroule sous le poids de la corruption, il faut la relever en pratiquant les bonnes moeurs. Ceux qui viennent pour la première fois à nos réunions, à Rougemont, sont vraiment édifiés par la bonne tenue de l’assis-tance et ils nous disent: «Quelle atmosphère dif-férente ici, à comparer à d’autres milieux où les femmes étalent leur chair. Ici on se sent à l’aise, les dames sont si bien vêtues. Nous respirons la paix.» L’un d’eux est allé se confesser après s’être privé de ce grand bienfait, pendant 23 ans.

Madame Rosario Côté, la vénérable mère de Mme Gilberte Côté-Mercier, notre cofondatrice, disait souvent à sa fille: «Vois, Gilberte, ces fem-mes qui passent dans la rue mal habillées, elles

attireront de bien terribles châtiments sur notre pays.»

Nous ne comprenions pas très bien quelle re-lation il y avait entre immodestie, châtiments et Crédit Social. Nous le comprenons aujourd’hui, madame Côté avait raison ! De terribles châti-ments se sont abattus sur nos pays et ils ont des conséquences graves pour nos peuples.

La crise financière est un terrible fléau pour un grand nombre dans nos pays développés et encore plus dans les pays en voie de développe-ment. Un milliard d’êtres humains n’ont pas de quoi se nourrir.

Peut-il y avoir un plus grand châtiment pour un peuple que de ne plus être capable de se reproduire au point d’être menacé de disparaître ? Dans les 40 dernières années, 3 millions de Canadiens ont été tués dans le sein de leur mère par l’avortement, parce qu’on ne peut plus maîtriser ses passions attisées par les mauvaises modes? On ne pense qu’à satisfaire ses passions et on se débarasse sans pitié des enfants qui ont été conçus.

Aussi, la disparition de nos bonnes écoles ca-tholiques, remplacées par l’école obligatoire sans Dieu est un autre grand fléau. Impossible pour les parents de faire donner une éducation chré-tienne à leurs enfants dans des écoles athées.

Ces trois grands châtiments, plus terribles en-core que le feu du Ciel, sont causés par l’égo-ïsme, la cupidité et les mauvaises modes

L’enseignement qui est diffusé dans nos se-maines d’étude et dans nos congrès s’adresse à l’Intelligence et à l’esprit qui ne doivent pas être

distraits par des vêtements indécents. C’est le combat du chrétien, l’esprit doit vaincre la chair, la lutte entre le bien et le mal, Dieu ou Satan !

Nous comptons sur la bonne collaboration de nos dames et messieurs pour être vêtus chrétien-nement à nos semaines d’étude et à chacune de nos réunions.

Chères frères et soeurs en Jésus, c’est avec beaucoup d’affection que nous vous disons ces choses, nous savons que ce n’est pas facile de trouver des robes convenables dans les maga-sins, on n’y trouve que des jeans serrées et des pantalons qui découpent les lignes des parties du corps qui devraient être cachées.

Nous sommes assurés de recevoir des gran-des bénédictions du Ciel si nous obéissons aux Commandements de Dieu sur la pureté.

Ces modes mauvaises sont inventées par les ennemis de notre civilisation chrétienne et il n’y a pas de frein à leur rage pour nous abaisser, nous faire perdre l’équilibre, pour détruire la di-gnité de la femme et en faire un instrument de perversion pour l’homme.

Nous vous demandons humblement de nous aider charitablement à maintenir cette atmos-phère de respect, de dignité et de paix dans nos grandes réunions. Nous comptons sur votre pré-cieuse collaboration.

Prions la Sainte Vierge, la Mère de toutes grâ-ces, de nous soutenir tous dans ce grand combat contre les forces du mal.

Thérèse Tardif

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d’adresse aussitôt que vous déménagez, car bien souvent le Bureau de Poste ne nous l’envoie pas. Et vous risquez de ne pas rece-voir votre journal. Envoyez donc votre nou-velle adresse à:

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Fax: 1 450 469 2601 - WWW.versdemain.org Courriel [email protected]

Sans Dieu, la terreurPie XII aux étudiants de l’Université de Rome,

le 15 juin 1952:

Parmi les faits qui se présentent à l’esprit devant l’humanité considérée dans son his-toire antique et moderne, devant les données de la sociologie spécialement contemporaine, une loi apparaît à notre regard avec une évi-dence saisissante: une vie conforme à la di-gnité de l’homme n’est possible que si les in-dividus, les autorités publiques, sont établis sur la base de la religion, s’ils reconnaissent le Dieu personnel, son ordre, ses commande-ments. Des “masses” sans Dieu ne se laissent contenir à la longue qu’au moyen de la terreur. Cette loi a toujours été valable; mais aucune génération comme celle-ci n’a dû expérimen-ter aussi tragiquement sur elle-même le sens des valeurs. Cela n’est-il donc point pour tout esprit serein un puissant témoignage de l’exis-tence de Dieu ?

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Août-Septembre �009

Les parents ignorent tout le mal dont s’expo-sent leurs enfants en naviguant sur Internet. En 2007, à la demande des autorités policières du Québec une enquête a été faite par des policiers et des experts sur Internet pour voir les dangers auxquels les enfants sont exposés. Ils ont consta-té que de nombreux enfants sont invités par des pédophiles à des rencontres. Le Journal de Qué-bec du 18 septembre 2007 donnait un rapport de cette enquête et mettait en garde les parents. Ces jours-là, des policiers ont donné des confé-rences pour prévenir les parents.

Les crimes sexuels ont augmenté de 57% au Québec en dix ans, de 1996 à 2006. La situation s’aggrave. Une des causes principales de ce mal-heur est l’influence néfaste d’Internet. Les jeunes qui ont accès à Internet peuvent facilement en-trer en contact avec des inconnus qui engagent avec eux une conversation et leur donnent des rendez-vous. L’accès est facile. Si ce n’est pas à la maison, c’est à l’école, à la bibliothèque et chez des amis. Et l’enfant peut tomber dans le piège avant que les parents puissent s’en rendre comp-te. A l’immoralité s’ajoutent des sites initiant à la sorcellerie, au satanisme et suscitant le mépris de Dieu et de ses lois. Nous aimons publier des ex-traits du Journal de Québec, mentionné ci-haut:

Étrangers dans la maison“«La vigilance des parents s’impose. L’In-

ternet laisse les étrangers entrer très loin dans notre intimité, constate un policier. Les sites de ‘clavardage’ et autres chats réservés aux adolescents sont remplis de visiteurs aux in-tentions plus ou moins tordues. Et les parents doivent faire preuve d’une vigilance constan-te pour éviter que leurs enfants ne fassent de mauvaises rencontres dans le cyberespace.»

«On ne laisserait pas nos enfants parler à des étrangers dans un parc à 11 heures le soir, mais on leur permet de parler à n’importe qui, n’importe quand sur Internet», déplore le coordonnateur de la lutte à la cybercrimi-nalité de la Sûreté du Québec, le sergent Fré-déric Godreau.

«Ce n’est pas vraiment logique; l’Internet laisse les étrangers entrer très loin dans notre intimité», dit-il.

«Beaucoup de parents connaissent l’Internet moins bien que leurs enfants», explique le crimi-nologue d’expérience, Philippe Bensimon.

«C’est difficile pour les adultes de bien super-viser leurs enfants, car là où il y a un ordinateur, la pornographie n’est pas loin.

«Quand un parent n’a aucune idée de ce que fait son enfant, de la personne à qui il parle et de ce qu’il regarde, il y a un problème», avertit Frédéric Godreau.

Selon les spécialistes consultés par le Journal, tous les enfants utilisateurs d’Internet sont des victimes potentielles.

«En ligne, les prédateurs parlent à tout le monde, prévient le responsable des cybercrimes à la police d’Edmonton, Randy Wickins. Ils ne font pas de distinctions.»

Le danger des webcamsLe fait de posséder une webcam augmente

les risques que courent les jeunes internautes.

«Les prédateurs sont plus portés à approcher des enfants qui ont une webcam car ils veulent les voir bouger, vérifier qu’ils sont vrais», dit le coordonnateur de la lutte à la cybercriminalité à la Sureté du Québec, le sergent Frédéric Go-dreau.

«Les jeunes ne comprennent pas ce que ça im-plique que quelqu’un de l’autre côté de l’écran puisse les voir et potentiellement les piéger», ajoute le procureure Diane Hollinshead d’Ed-monton, qui s’occupe de cas semblables.

«Une fois qu’une fille envoie une vidéo d’elle

un peu explicite, c’est facile pour le prédateur de la faire chanter pour en avoir plus», explique Fré-déric Godreau.

… (Des requêtes d’incitation à la débauche) sont fréquentes sur les sites de clavardage réser-vés au moins de 18 ans. Et ce sont souvent des adultes qui font de telles demandes. Le nombre de cas de leurre pour enfants a été plus que mul-tiplié par trois en deux ans.” — Journal de Qué-bec

Situation aggravée en 2009Le danger ne touche pas seulement les en-

fants, les adolescents mais aussi les adultes. De nombreuses familles sont brisées par Internet parce que le mari ou la femme s’est laissé séduire par une autre personne qui demeure parfois à l’autre bout de l’univers.

En 2001, un autre journal du Québec faisait remarquer qu’il y avait 500,000 sites pornogra-phiques sur Internet. «Avec ces quelque 500,000 sites, la toile est devenue la plus vaste bibliothè-que pornographique de l’histoire.»

Les pornographes du Net cherchent à brouiller les pistes des internautes distraits en copiant les adresses de sites très populaires et en y appor-tant des petites modifications, de sorte que la personne par distraction peut tomber sur de la pornographie.

Songeons à l’excellence et au prix de la vertu de pureté. Nous comprendrons l’importance de protéger les enfants et de nous protéger nous-mêmes en fuyant les occasions de péché qui nous exposent à souiller notre âme.

La fuite des occasions de péchéDans le livre de «L’Imitation de Jésus-Christ»

par M. l’Abbé Herbet, il est écrit:

«La fuite des occasions de péché n’est pas moins nécessaire: on sait en effet que les mau-vaises compagnies, les lectures dangereuses, les familiarités légères, la sensualité, l’oisive-té, les regards trop libres, les entretiens pro-longés seul à seul, offrent de grands dangers pour la vertu. S’y exposer, c’est vouloir se per-dre, selon ce que dit l’Esprit-Saint: ‘Celui qui aime le péril y périra’»

Les parents ont une grande responsabilité pour protéger l’âme de leurs enfants contre In-ternet et contre la télévision. Cette responsabi-lité s’étend aussi sur l’ensemble de la société qui doit appuyer les parents. Malheur à notre siècle contemporain qui scandalise les enfants et les adolescents en mettant entre leurs mains des instruments dangereux pour leur perdition.

«Quiconque, dit Notre-Seigneur, scandali-sera un de ces petits qui croient en moi, mé-rite qu’on lui attache une meule de moulin au cou et qu’on le jette au fond de la mer !… Malheur au monde à cause des scandales ! Il est impossible, vu la corruption du monde, qu’il n’y arrive pas de scandale; cependant, malheur à l’homme par qui le scandale arri-ve ! Si ta main ou ton pied sont pour toi une occasion de péché, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la Vie (éternelle) manchot ou estropié que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer borgne dans la Vie (éternelle) que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits: car je vous le dis, leurs anges aux cieux se tiennent constamment en présence de mon Père qui est aux cieux (Matt. 18; 5 à 10)».»

Félicitations aux parents qui ne laissent pas pénétrer Internet ni la télévision dans leur mai-son pour protéger leurs enfants et toute la fa-mille contre la corruption du siècle.

Yvette Poirier

Protégez vos enfants contre Internet Ladite «Protection de la Jeunesse»

brise les familles

Lors de la fondation de la Protection de la Jeunesse, il y a de cela plus de trente ans, il y avait dans le groupe des fondateurs, des gens qui avaient une «idée bien précise» sur la maniè-re de changer notre peuple. Vous ne pouvez pas vous imaginer l’implication de leurs décisions, alors permettez-moi de vous l’expliquer. «Le pa-raître» qu’ils ont laissé croire à notre peuple pour «le bien des jeunes» était une manière cachée de détourner le vrai problème en laissant supposer que la «Protection de la Jeunesse» avait la situa-tion en main. En fait, en se prenant à la source d’un peuple qui nourrit notre société, c’est com-me la source d’une rivière qui nourrit les lacs.

Les francs-maçons se sont infiltrés dans la «Protection de la Jeunesse» au tout début, ils y sont encore aujourd’hui … dans l’anonymat. Ils ont voulu s’en prendre à notre société, à nos jeu-nes d’aujourd’hui, «à la source»… La Protection de la Jeunesse a brimé «les droits des parents chrétiens» et (elle a tout fait) pour sortir par tous les moyens le christianisme des écoles ainsi que du (cœur du) peuple. Voilà quel était leur man-dat (infernal).

Par ces manières cavalières de s’en prendre à la base de la société, ils ont brimé et brisé des in-dividus innocents. Voilà le mandat de la Protec-tion de la Jeunesse. Tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins. Ils ont mêlé les dossiers, falsifié certains documents, utilisé de faux noms, etc. Tout cela pour mettre la situation à leur avantage. Quel mal ils ont fait subir aux familles en séparant les parents de leurs enfants, parfois même en créant des conflits dans les nids fami-liaux afin de pouvoir placer les jeunes dans des centres. De ce fait, une influence néfaste s’ins-talle dans notre société d’aujourd’hui puisque des gens ne peuvent pas voir leur famille.

Ces jeunes se retrouvent sans valeur morale et religieuse, sans valeur de base (la source). Ces centres n’offrent pas de valeurs, ils n’offrent pas vraiment d’encadrement adéquat pour faire un jeune responsable et honnête. A l’âge de 18 ans, on le sort de ces centres. C’est pour cette raison que nous retrouvons des jeunes dans notre so-ciété sans foi, sans famille, avec les yeux gris et tristes, sans vie ni espoir. Voilà des «délinquants» sur le coin des rues qui font leur possible ou bien des mendiants sans ressources. Il s’agit là d’une belle manière de détruire notre société.

Pierre Roy

Abonnons à Vers Demain«Ne jamais oublier que le journal Vers Demain est la

fondation de béton de notre Œuvre. Il faut absolument que tous ceux qui ont compris son importance se met-tent à prendre de l’abonnement autour d’eux, afin de faire de Vers Demain une force irrésistible, imposante, qui guidera les destinées de notre pays. Demandez à saint Joseph de vous donner le goût de prendre de l’abonnement autour de vous comme déjà, ce serait si important. Vous serez contents de vous, vous verrez.»

Convaincu et convaincant. On ne peut abonner avec tiédeur. Il faut être brûlant pour communiquer son feu aux autres. Être des boulets de feu pour l’abonnement à Vers Demain.

Vers Demain est un petit missionnaire qui va dans les maisons. Il convertit celui qui le lit.

Demandons au bon Dieu d’être de valeureux propa-gandistes et abonneurs à nos deux journaux si splen-dides. Jamais, jamais, nous n’apprécierons à sa juste valeur ces perles de journaux. Nous devrions être tout feu, tout flamme pour les répandre, pour abonner tous ceux que nous rencontrons. — Gérard Mercier.

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Page �� Août-Septembre �009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Roméo Clément, grand Pèlerin de saint Michel de la région de Gatineau-Hull, est décédé le 16 juin 2009, à l’âge de 84 ans.

Il a eu droit à de belles funérailles concélébrées par Son Excellence Mgr Vital Massé, évêque de Mont Laurier, accompagné de 8 prêtres.

Après que Christian et Luc, fils de Roméo, aient brossé un intéresssant tableau de la vie de leur père; spécifiant ses nombreux métiers y compris celui de batisseur de maisons et son apostolat pour Vers Demain, Mgr Massé a insisté sur sa vie spirituelle, son assistance à la sainte Messe, sa ré-citation quotidienne du Rosaire et son apostolat et il a conclut en disant: «Il a su construire pour l’éternité».

Christian Clément, est chancelier du diocèse, il dirigeait la chorale avec sa cousine Marguerite Clément soliste, tandis que ses soeurs et frères Claire, André, Céline Gisèle et ses autres cousins et cousines formaient la chorale. Comme mon-sieur Roméo était un boute-en-train qui égayait son entourage avec son violon depuis sa tendre jeunesse, deux violonistes, dont Louise Clément, sa nièce, accompagnaient l’organiste. Ils nous ont élevé l’âme par de beaux cantiques.

L’église St-Raphaël de Messines était bondée de parents et d’amis, les directeurs de Vers Demain et plusieurs autres «Bérets Blancs». Le grand dra-peau de Vers Demain, blanc, rouge et or, couvrait le cerceuil au salon et à l’église, laissant connaître à tous les assistants les convictions créditistes de Roméo et son appartenance à l’Oeuvre des Pèle-rins de saint Michel fondée par Louis Even.

Comme Julien, comme Evelyne, Roméo fut l’un des solides piliers de l’Oeuvre depuis sa jeu-nesse. Fervent propagandiste de Vers Demain, il faisait le porte en porte, accompagnait les Plein-Temps, distribuait des circulaires à profusion, as-sistait aux assemblées, aux Sièges de Jéricho et aux congrès.

Il est venu aider à la construction des maisons Saint-Michel et de l’Immaculée. Il ne refusait ja-mais un service. C’est avec des hommes de cette étoffe que Louis Even a bâti son Oeuvre. Roméo était d’une fidélité à toute épreuve, il a toujours approuvé les plans d’action des directeurs, et il les mettait en pratique dans son territoire. Les Di-recteurs pouvaient compter sur lui.

Roméo Clément a tenu à immortaliser son apostolat en faveur de Vers Demain en faisant gra-ver sur sa pierre tombale le beau drapeau des Pè-lerins de saint Michel qui porte les trois couleurs du Rosaire. Ainsi son monument continue à parler pour lui de la beauté de Vers Demain.

Roméo Clément décédé. «Il a su construire pour l’Eternité»

Si Roméo Clément était un homme d’action, il fut aussi un homme de prière, comme l’a souligné Monseigneur, il a su construire pour le Ciel.

Prions ensemble le maître de la moisson d’en-voyer des ouvriers à sa vigne de la trempe de Ju-lien, Evelyne et Roméo Clément. O Marie, Reine des apôtres, faites qu’en contemplant leurs méri-tes, nous soyons enflammés par leurs exemples.

Dimanche le 28 juin, à l’assemblée mensuelle des Pèlerins de saint Michel, la sainte Messe a été célébrée pour le repos de l’âme de Roméo Clé-ment. Que Dieu le reçoive en son Paradis. Nos sympathies à ses chers enfants.

Laisse-moi quitter cette terre,

Je voudrais m’en aller avec Toi, Je voudrais te suivre, ô ma Mère,

Marie, emmène-moi.Quand viendra la fin de ma vie, Sans regrets, je verrai la mort,

Guidé par toi, Mère chérie J’arriverai, joyeux au port.

Thérèse Tardif

Janine Mougeot, de France, décédéeMadame Janine Mougeot, de Villangrette,

Jura, France, est décédée il y a quelques mois. Elle, son mari et ses enfants étaient tous de bons amis de Vers Demain. Ils recevaient avec beaucoup d’amabilité et de charité les Pèlerins de saint Michel de passage dans leur région. Madame Mougeot leur offrait le repas et orga-nisait une réunion avec tous ses voisins. Elle distribuait des circulaires de Vers Demain dans ses allées et venues. Que de fois, notre grand Pèlerin à plein temps, Christian Burgaud a bé-néficié de son hospitalité.Merci, chère madame Mougeot pour tout ce que vous avez fait pour l’Oeuvre de Vers Demain. Vous l’avez fait pour les pauvres, et cela a sûrement réjoui le coeur du Bon Dieu, qui a un amour de prédilection pour eux. La récompense promise est le centu-ple. Quelle joie vous est réservée au Ciel !

Nos sincères sympathies à monsieur Mou-geot et ses enfants. Nous prions avec eux pour l’âme de la chère défunte.

Thérèse Tardif

Les pouvoirs civils doivent tenir compte de l’en-seignement de l’Église, gardienne de la morale, des bonnes mœurs, pour assurer le bonheur des peuples. La doctrine de l’Église sur la famille avait été appliquée dans la Constitution canadienne de 1867. L’État à cette époque collaborait avec l’Église. Les droits des familles étaient respectés. Nos hommes politiques doivent rétablir la Consti-tution canadienne comme elle était à son origine.

L’euthanasieCondamnée par l’Église

En novembre 2008, lors des élections américaines, l’État de Washington a ap-prouvé majoritairement par référendum, la loi «Death with dignity» (mourir avec digni-té) qui autorise les médecins à prescrire sur demande des doses mortelles aux patients. Avec le nouveau Président américain Oba-ma, la population américaine court vers un génocide par les lois criminelles de l’avorte-ment et de l’euthanasie.

Ces influences mortelles ont des réper-cussions dans la province de Québec. Une publicité intempestive s’élève en faveur de l’euthanasie. À la télévision et dans les journaux, on fait l’éloge de l’organisme «Association Dignatas» qui accueille en Suisse des personnes du monde entier réclamant l’euthanasie. Des pauvres malades, désorientés par des sans-Dieu, réclament une loi d’euthanasie ici même au Québec, pour ne pas avoir besoin de se rendre en Suisse. L’Association québécoise pour le Droit de mourir dans la Dignité attise la propagande.

Cette infâme association, appuyée par les partis politiques gauchistes, les Syndicats, certaines associations de retraités et par les médias, incite Mme Francine Lalonde, député du Bloc québécois, à présenter de nouveau son projet de loi légalisant l’euthanasie.

Le cinquième commandement de Dieu nous interdit de tuer, de blesser le prochain et aussi de nuire à notre santé ou de nous enlever la vie. «Dieu seul est le maître de la vie et de la mort». L’Église nous rappelle ces grandes vérités. Nous reproduisons une question et une réponse tirées du feuillet «L’Euthanasie et la Mort» écrit par un prêtre de Saint-Sulpice, le Père Pierre Bougie:

«L’Église catholique accepte-t-elle l’euthanasie ?

«Non l’Église catholique n’accepte pas l’euthanasie. Elle la rejette avec vigueur. Le Concile Vatican II a dénoncé les crimes contre la vie “comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et aussi le suicide libéré” (Constitution ‘L’Église dans le monde de ce temps’ no 27). La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a pour sa part fait une déclaration sur ce sujet le 5 mai 1980: On y lit:

“Il faut le dire une nouvelle fois avec fermeté, rien ni personne ne peut autoriser que l’on donne la mort à un être innocent, foetus ou embryon, enfant ou adulte, vieillard, malade incurable ou agonisant. Personne ne peut demander ce geste homicide pour soi ou pour un autre confié à sa responsabilité, ni même y consentir explicitement ou non. Aucune autorité ne peut légitimement l’imposer ni même l’autoriser. Il y a là violation d’une loi divine, offense à la dignité de la personne humaine, crime contre la vie, attentat contre l’humanité”.»

Yvette Poirier

Dieu est amour et vérité

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Page ��Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Août-Septembre �009

Ave Maria

Offrande exceptionnelleMus par la charité fraternelle, nous désirons

de tout notre coeur mettre fin avec vous à la crise économique. Il n’est pas question pour nous de faire de l’argent. Tous ceux qui parti-cipent à l’Oeuvre des Pèlerins de saint Michel le font bénévolement: rédacteurs, imprimeurs, directeurs et propagandistes.

Offrandes suggéréesOffrandes suggérées pour vous procurer les

livres suivants:

Sous le Signe de l’Abondance 15$ - CHF 5 Le Crédit Social en 10 leçons 8$ - CHF 8 Du Régime de dettes à la Prospérité 5$ - CHF 5 Une Finance saine et efficace 2$ - CHF 2

Pour vous procurer la série des livres cités ci-haut pour un temps limité, offrande suggérée:

Série complète: ....................25.00 $ - CHF 255 Séries complètes: ...........100.00 $ - CHF 10010 Séries complètes ..........175.00 $ - CHF 175

Pour les cercles d’étude Pour favoriser la création de cercles d’étude,

nous vous offrons ces manuels de formation à un tarif préférenciel:

10 volumes du Crédit Social en 10 leçons, offrande suggérée: 50.00 $ - CHF 50

20 volumes: “Les Propositions du Crédit Social en 10 leçons”: 90.00 $ - CHF 90

Un dollar égale 75 centimes d’euro 0,75 2 dollars égalent 1,50 euro, 5$ = 3,75 euros 15$ = 11,25 euros.

Après avoir lu ces livres vous serez tellement enthousiastes que vous voudrez organiser des cercles d’étude pour informer tout le monde de vos paroisses. Nous vous encourageons fortement à le faire.

Pour vous aider, M. Alain Pilote, excel-lent professeur, a préparé des cours en 10 leçons.

Les deux autres livres vous aideront à approfondir davantage votre étude.

Les cercles d’étude peuvent se tenir en une semaine, ou une fois par semaine, selon vos disponibilités.

Le problème de la crise économique tou-che tout le monde. C’est donc tout le monde qui doit faire un petit effort pour s’en sortir en créant des cercles d’étude dans sa paroisse tout de suite.

Il faut s’unir tous ensemble pour mettre en application la solution qui règlerait tous les pro-blèmes financiers, aussi longtemps qu’il y aura des richesses réelles dans tous les pays. Cette solution vous est donnée dans 4 ouvrages lu-mineux.

Les gens qui ne peuvent pas organiser de cercles d’étude, mais qui sont disposés à faire leur part pour vaincre la crise, peuvent envoyer un don pour que nous puissions donner gra-tuitement les livres à ceux qui organiseront les cercles d’étude et qui ne peuvent offrir de dons. Voyez en 3e colonne le montant de dons sug-gérés pour nous aider à entrer dans nos frais. Merci.

Nous organisons un cercle d’étude du 28 août au 4 septembre, pour tous les Pèlerins de saint Michel. Vous y êtes chaleureusement in-vités. Ce sera une bonne occasion pour vous d’apprendre comment tenir votre propre cercle d’étude.

Disons, comme Son Eminence le Cardinal Agré: «Debout homme de coeur !» En avant, sauvons nos familles de la catastrophe finan-cière.

Cercles d’étude pour comprendre la cause de la crise économique et savoir comment s’organiser pour y rémédier 4 ouvrages qui en donnent la solution

1) “Du Régime de Dettes à la Prospérité”, 110 pages, une traduction par Louis Even du li-vre “From Debt to Prosperity” de J. Crate Larkin. L’édition originale anglaise comprend 96 pages. Louis Even, notre regretté fondateur, a eu le livre entre ses mains en 1934, durant la crise écono-mique. Après en avoir pris connaissance, il s’est dit: “C’est une lumière sur mon chemin, il faut que tout le monde connaisse cela”.

2) “Sous le Signe de l’Abondance”, par Louis Even, 312 pages. Une conception nouvelle de l’économie, une merveille de simplicité qui fait voir clairement le non-sens de la misère en face de l’abondance.

3) “Une Finance Saine et Efficace”, par Louis Even, 32 pages, format-magazine, un ouvrage qui démontre clairement comment on pourrait appli-quer les grands principes de la Doctrine Sociale de l’Église dans les faits concrets.

4) “Les Propositions du Crédit Social en 10 le-çons”, par Alain Pilote, 148 pages, une vue d’en-semble à la lumière de la Doctrine Sociale de l’Église, une synthèse qui est utilisée dans nos se-maines d’étude et dont plusieurs se servent pour former des cercles d’étude de par le monde.

Assemblées mensuellesSt-Georges de Beauce

Le 2e dimanche de chaque mois 9 août. 13 septembre. 11 octobre

Eglise Notre-Dame de l’Assomption 1.30 hre p.m.: heure d’adoration

2.30 hres: assemblée Salle d’Accueil attenante à l’église

Tél.: 418 228-2867

Val d’OrLe 2e dimanche de chaque mois 9 août. 13 septembre. 11 octobre

1.30 heure p.m., heure d’adoration et assemblée chez Gérard Fugère

1059 5e Avenue. Tél.: 819 824-4870

New Liskeard, OntarioLe 2e lundi du mois. 7.30 hres p.m. 10 août. 14 septembre. 12 octobre

Chez madame Léon Milot 235 McCanus St. Tél.: 705 647-5998

Québec2e dimanche de chaque mois

2 août. 3 octobre 7.30 hres p.m. Chapelet

8.00 hres p.m. Assemblée Tél.: Michel Couture 418 834-9706

Chicoutimi-JonquièreLe 1er dimanche de chaque mois

2 août. 4 octobre 1.30 hre p.m. pour l’endroit, téléphonez

chez M. Mme Léonard Murphy Tél.: 418 698-7051. Tous invités

SherbrookeLe 3e dimanche de chaque mois

16 août. 20 septembre. 18 octobre 1.30 hre p.m., Cathédrale St-Michel

Salle Mgr Paul Larocque, 97 rue Ozias Leduc

Ces livres ne sont pas sur le marché. Pour les obtenir, envoyez votre commande avec

votre chèque ou mandat de poste à l’ordre de:

Journal Vers Demain1101 Principale, Rougemont,

QC, Canada J0L 1M0Tél.: 450 469-2209 - Fax 450 469 2601

Tél.: Montréal 514 856 5714 [email protected]

FranceLibellez et adressez vos chèques à l’ordre de

Pèlerins de saint Michel5 de la Forêt, 67160 Salmbach, France

C.C.P. Nantes 4 848 09 A Tél/Fax 03.88.94.32.34

SuisseLibellez et adressez vos chèques à:

Thérèse Tardif C.C.P. 17-7243-7Centre de traitement, 1631-Bulle, Suisse

Adressez vos lettres par courriel:[email protected] - www.versdemain.org

ou par Fax :1 450 469 2601 ou 1 514 856 5714

Décalogue créditisteDevant Dieu te prosternerasDevant le banquier nullement.

Contre Mamon tu dresserasTon front résolument.

Au veau d’or tu refuserasDe sacrifier honteusement.

La finance tu soumettrasÀ l’être humain totalement.

Les endetteurs détrôneraQui forgent ton enchaînement.

Le corrupteur dénoncerasQui pourrit ton gouvernement.

Le dictateur expulserasQui rafle tout brutalement.

Le crédit social reprendrasDe qui le vole impudemment.

Dividendes réclamerasPour toi et tous également.

A Vers Demain abonnerasTous tes amis et tes parents.

Page 24: Pour le 150e anniversaire de la mort du Curé d’Ars Benoît XVI … · le Clergé, le Pape Benoît XVI annonçait la procla-mation d’une «année sacerdotale», devant débu-ter

Page �� Août-Septembre �009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

5-6-7 septembre 2009

10e Anniversaire du Journalpolonais Michael, 1999 – 2009

60e Anniversaire du Béret

blanc, uniforme des Pèlerins

de saint Michel 1949 – 2009

70 années1939-2009

Semaine d’étude

du 28 août au 4 septembre

Congrès, 5-6-7 septembre

Samedi, 1.30 hre: Ouverture - Chapelet - Bienvenue2.30 hres: Conférences — Honneur aux apôtres4.00 hres: Sainte Messe5.30 hres: Souper 7.00 hres: Conférences — Présentation des Etats-Unis, Mexique, Canada

Dimanche, 9 heures: Chapelet Conférences: Présentation de la France, de la Pologne, de l’Amérique du Sud et de l’Amérique Centrale.Dîner — 1.30 hre: Présentation de l’Afrique, Madagascar, Côte d’Ivoire, Congo, Togo

16.30 hres: Procession dans les rues17.00 hres: Sainte Messe à l’église — Souper19.30 hres: Les apôtres de Vers Demain et les distributeursde circulaires du monde entier.

Lundi, 9.00 hres: Sainte Messe10 hres: Conférences14.00 hres: Pèlerinage à l’Oratoire St-Joseph

Mardi, 8 septembre: Pèlerinage à Notre-Dame du Cap

Semaine d’étude de la Doctrine Sociale de l’Eglise et de son application

pour vaincre la crise et la pauvretéDu 28 août au 4 septembre 2009

Un Cardinal, 3 Archevêques, des évêques, des prêtres, des laïcs; des Philippines; de plusieurs pays d’Afrique: Madagascar, Côte d’Ivoire, Congo, Togo; de l’Europe, Pologne, France, Suisse, Allemagne, Malte; de l’Amérique du Sud: Equateur, Paraguay, Colombie, Pérou, El Salvador; Rép. Dominicaine, du Mexique, des Etats-Unis et du Canada.

Semaine d’étude, chaque jour6.30 hres: lever 7.00 déjeuner8.10 hres: Chapelet et Messe à l’église St-Michel10 à 11 heures: étude — pause11.15 hres à midi: atelierMidi: dîner — Chapelet2 à 3 heures: étude3 à 4 heures: atelier — pause4.15 à 5.15 hres: étude5.15 à 6 heures: atelier6 heures: Souper — pause8 à 10 heures: Chapelet; conférences sur différents sujets

Maison de L’Immaculée, 1101 Principale, Rougemont (Québec) Canada, JOL IMO - 450 469 2209

Habillement modeste

Les Pèlerins de saint Michel sont les défenseurs de la dignité de la personne humaine, créée à l’image et la ressemblance de Dieu. Par respect pour Dieu, pour les évêques, les prêtres et tous les assistants, ils se vêtent en dignes fils et filles de Dieu. Nos dames donnent le bon exemple. Elles conservent leur féminité en refusant de porter le pantalon. Elles se vêtent dignement en robe avec manches dépassant les coudes, robe non collante, non fendue, non transparente, non décolletée (pas plus qu’un pouce au bas du cou), avec jupe à mi-jambe. Mini-jupes. Shorts, bermudas sont interdits sur nos terrains et dans nos maisons. Les messieurs portent le veston et le pantalon long. Cela donne un air de dignité à notre congrès. Et Dieu bénit nos travaux.

Congrès international des Pèlerins de saint Michel

JOURNAL VERS DEMAIN