Planification de la restructuration des soins de longue durée: la demande, les besoins et la...

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ARTICLE DE FOND 14 Healthcare Management FORUM Gestion des soins de santé – Summer/Été 2008 Résumé La population canadienne est vieillissante. À Terre-Neuve-et-Labrador, les maisons de soins infirmiers et les centres de santé supervisés offrent des soins de longue durée (SLD). Il peut y avoir une disparité entre l’offre de lits pour soins de longue durée et les besoins des clients. Afin de comparer le genre et le taux annuel de clients à la recherche d’un placement en SLD, les cohortes annuelles (N = 1 496) de cinq régions des services de santé provinciaux de Terre-Neuve-et-Labrador ont été com- parées en utilisant des mesures objectives d’invalidité. Les besoins des clients ont été évalués à l’aide d’un arbre de décision et la répartition optimale des lits de SLD a été déterminée. Dans les quatre régions, une petite différence a été observée en ce qui concerne le niveau d’invalidité. Toutefois, les clients du Labrador différaient de ceux des régions insulaires en âge, en intensité et en genre d’invalidité. Un arbre de décision a suggéré que le placement optimal était de 7 % pour l’hébergement, de 34 % pour les soins supervisés, de 17 % pour les soins supervisés pour les déficiences cognitives et de 42 % pour les soins infirmiers à domicile. À Terre-Neuve-et-Labrador, les SLD en centre hospitalier reposent sur les maisons de soins infirmiers, alors que le principal besoin se situe sur le plan des soins super- visés destinés aux personnes souffrant d’une légère invalidité, avec ou sans déficience cognitive. Afin de restructurer les soins de longue durée, diverses approches sont nécessaires en raison de l’incidence de SLD et des disparités en ce qui a trait à la dis- ponibilité des maisons de soins infirmiers et de lits de soins supervisés appropriés. n 2006, 6,5 % de la population canadienne était âgée de 75 ans et plus. 1 D’ici 2021, ce groupe d’âge constituera 7,8 % de la population et 4,4 % de la population sera âgée de plus de 80 ans. 2,3 Les changements démographiques ont été aggravés à Terre-Neuve-et-Labrador par l‘exode de 9 % de la population au cours des vingt-cinq dernières années, 4 4 % des personnes vivent dans des collectivités éloignées recherchant des occasions d’emploi ailleurs. En 2006, 5,7 % de la population de Terre-Neuve-et-Labrador était de * 75 ans et en 2021, on prévoit que ce groupe d’âge constituera 9,1 % de la population. 5 Les soins médicaux prolongés sont destinés aux personnes n’ayant jamais développé ou ayant perdu la capacité de s’occuper de leurs soins d’hygiène personnelle. Ils sont en général destinés aux personnes ayant démontré un besoin selon l’indice de capacité fonctionnelle. 6 Les éléments constitutifs de la prestation de services de SLD comprennent les soins en établissement, les services communautaires et les services à domicile. Les installations de soins médicaux prolongés en établissement comprennent les maisons de soins infirmiers et une panoplie d’installations de soins supervisés, lesquels varient d’une province à l’autre. 7 Nicole Hughes est candidate à la maîtrise en épidémiologie clinique et étudiante en médecine au Memorial University. Jacqueline McDonald est coordon- natrice de recherche en soins infirmiers au Eastern Health. Pendant dix ans, ses recherches ont porté sur le système de soins de santé de longue durée. Brendan Barrett est professeur de médecine à Memorial University, il est néphrologue à Eastern Health, et chercheur active en épidémiologie clinique. Patrick Parfrey est directeur de recherche à l’école de médecine de l’Université Memorial. Il est néphrologue au Eastern Health, et chercheur actif en épidémiologie clinique. E Planification de la restructuration des soins de longue durée : la demande, les besoins et la prestation de soins médicaux prolongés en centre hospitalier à Terre-Neuve-et-Labrador par Nicole Hughes, Jacqueline McDonald, Brendan Barrett et Patrick Parfrey

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ARTICLE DE FOND

14 Healthcare Management FORUM Gestion des soins de santé – Summer/Été 2008

RésuméLa population canadienne est vieillissante. À Terre-Neuve-et-Labrador, les maisons

de soins infirmiers et les centres de santé supervisés offrent des soins de longue

durée (SLD). Il peut y avoir une disparité entre l’offre de lits pour soins de longue

durée et les besoins des clients. Afin de comparer le genre et le taux annuel de clients

à la recherche d’un placement en SLD, les cohortes annuelles (N = 1 496) de cinq

régions des services de santé provinciaux de Terre-Neuve-et-Labrador ont été com-

parées en utilisant des mesures objectives d’invalidité. Les besoins des clients ont été

évalués à l’aide d’un arbre de décision et la répartition optimale des lits de SLD a été

déterminée.

Dans les quatre régions, une petite différence a été observée en ce qui concerne

le niveau d’invalidité. Toutefois, les clients du Labrador différaient de ceux des régions

insulaires en âge, en intensité et en genre d’invalidité. Un arbre de décision a suggéré

que le placement optimal était de 7 % pour l’hébergement, de 34 % pour les soins

supervisés, de 17 % pour les soins supervisés pour les déficiences cognitives et de

42 % pour les soins infirmiers à domicile.

À Terre-Neuve-et-Labrador, les SLD en centre hospitalier reposent sur les maisons

de soins infirmiers, alors que le principal besoin se situe sur le plan des soins super-

visés destinés aux personnes souffrant d’une légère invalidité, avec ou sans déficience

cognitive. Afin de restructurer les soins de longue durée, diverses approches sont

nécessaires en raison de l’incidence de SLD et des disparités en ce qui a trait à la dis-

ponibilité des maisons de soins infirmiers et de lits de soins supervisés appropriés.

n 2006, 6,5 % de la population canadienne était âgée de 75 ans etplus.1 D’ici 2021, ce groupe d’âge constituera 7,8 % de la population et4,4 % de la population sera âgée de plus de 80 ans.2,3 Les changementsdémographiques ont été aggravés à Terre-Neuve-et-Labrador parl‘exode de 9 % de la population au cours des vingt-cinq dernièresannées,4 4 % des personnes vivent dans des collectivités éloignées

recherchant des occasions d’emploi ailleurs. En 2006, 5,7 % de la populationde Terre-Neuve-et-Labrador était de 75 ans et en 2021, on prévoit que cegroupe d’âge constituera 9,1 % de la population.5

Les soins médicaux prolongés sont destinés aux personnes n’ayant jamaisdéveloppé ou ayant perdu la capacité de s’occuper de leurs soins d’hygiènepersonnelle. Ils sont en général destinés aux personnes ayant démontré unbesoin selon l’indice de capacité fonctionnelle.6 Les éléments constitutifs dela prestation de services de SLD comprennent les soins en établissement,les services communautaires et les services à domicile. Les installations desoins médicaux prolongés en établissement comprennent les maisons desoins infirmiers et une panoplie d’installations de soins supervisés, lesquelsvarient d’une province à l’autre.7

Nicole Hughes est candidate à lamaîtrise en épidémiologie clinique etétudiante en médecine au MemorialUniversity.

Jacqueline McDonald est coordon-natrice de recherche en soins infirmiersau Eastern Health. Pendant dix ans, sesrecherches ont porté sur le système desoins de santé de longue durée.

Brendan Barrett est professeur demédecine à Memorial University, il estnéphrologue à Eastern Health, etchercheur active en épidémiologieclinique.

Patrick Parfrey est directeur derecherche à l’école de médecine del’Université Memorial. Il est néphrologueau Eastern Health, et chercheur actif enépidémiologie clinique.

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Planification de la restructuration des soins de longue durée :la demande, les besoins et la prestation de soins médicauxprolongés en centre hospitalier à Terre-Neuve-et-Labrador

par Nicole Hughes, Jacqueline McDonald, Brendan Barrett et Patrick Parfrey

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PLANIFICATION DE LA RESTRUCTURATION DES SOINS DE LONGUE DURÉE

À Terre-Neuve-et-Labrador, les soins supervisés compren -nent les foyers de soins personnels et les lits des maisons desoins infirmiers alloués aux résidents requérant des soins deniveau « faible », nécessitant moins d’une heure de soins parjour. Ces installations hébergent des personnes ambulatoireset nécessitent un niveau limité de soins et de peu de super-vision. Les foyers de soins personnels sont autorisés par legouvernement, des institutions sans but lucratif privées etfinancées par les clients ou les subventions de l’État.8

Les maisons de soins infirmiers dispensent trois niveauxde soins. Le niveau 1 est destiné aux clients nécessitantmoins d’une heure de soins quotidiens et, aux fins de cedocument, il s’agira de soins supervisés. Le niveau 2 consisteà environ deux heures de soins quotidiens, alors que le niveau3 nécessite jusqu’à 3 heures ou plus de soins quotidiens.9 Les

maisons de soins infirmiers sont gérées par des organismesbénévoles ou publics, à but non lucratif, financés par le gou-vernement.8 Les clients présentant une déficience cognitivepourraient être placés dans des installations de soins super-visés, mais sont généralement placés dans une maison desoins infirmiers. Les clients demandent un placement en éta-blissement par le biais d’une porte d’entrée unique et per-sonne ne se voit refuser un placement. Un comitémultidisciplinaire recommande un placement dans une mai-son de soins infirmiers ou un foyer de soins personnel. Lesclients séjournant dans un hôpital de courte durée sont pla-cés dans le premier lit disponible de leur région et inscrits àune liste d’attente à l’établissement de leur choix.

Les besoins d’un client en SLD pourraient être évaluésselon la classification du « Resource Utilization Group-III

Figure 1. Les cinq régions de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, dont la population est de ≥ 75 ans, nombre de clients SLD étudiés ayant fait une demande de placementen un an, le nombre de soins supervisés (SS) et de lits offerts en maison de soins infirmiers (MSI).

RÉGION DU LABRADOR> 75 ans : 268SDL : 51Lits SS : 30 Lits MSI : 53

RÉGION DU CENTRE> 75 ans : 6 393 SDL : 448Lits SS : 661 Lits MSI : 498

RÉGION DE L’EST > 75 ans : 7 042SDL : 386Lits SS : 610Lits MSI : 513

RÉGION DE ST. JOHN’S> 75 ans : 8 867SDL : 433Lits SS : 511Lits MSI : 1 013

RÉGION DE L’OUEST> 75 ans : 4 199SDL : 178Lits SS : 355Lits MSI : 424

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Hughes, McDonald, Barrett et Parfrey

(RUGs-III) » issu de la méthode Minimum Data Set élaborée auxÉtats-Unis.10 Il s’agit d’un outil validé prévoyant l’utilisationde ressources en se servant des caractéristiques fonc-tion-nelles et cliniques.11 Une autre méthode de classification estl’ « Alberta Resident Classification System (ARCS) » associéeaux niveaux croissants d’utilisation des ressources.12 L’ARCSne prend pas en considération la complexité clinique et pour-rait ne pas distinguer l’utilisation des ressources.13

Les études de cas en série de clients vers la porte d’entréeunique pour les SLD dans la région de St. John’s à Terre-Neuve, ont démontré une disparité entre les besoins et laprestation de soins supervisés et les lits des maisons de soinsinfirmiers.9 Cette étude a été étendue pour s’appliquer àtoutes les régions de la province afin de planifier la restruc-turation des SLD résidentiels. Les données ont été recueil-lies en tenant compte des objectifs suivants : (a) déterminerle genre de clients à la recherche de placement, (b) le taux de

population de référence pour les SLD et les besoins de cesclients et (c) la correspondance entre les besoins et la pres-tation de soins supervisés et de lits de maison de soins infir-miers. Les cohortes annuelles de clients faisant desdemandes de SLD dans cinq régions de Terre-Neuve-et-Labrador (région de St. John’s, de l’Est, du Centre, de l’Ouestet le Labrador) ont été évaluées et comparées.

Méthodologie Cinq cohortes de clients (N = 1 496) qui ont fait une demande,sur une période d’un an, pour un placement en SLD dansdiverses régions de la province ont été étudiées. Ces régionscomprennent St. John’s (1999/2000: N = 433), l’Est (2000/1: N= 386), le Centre (2001/2: N = 448), l’Ouest (1997/8: N = 178)et le Labrador (1997/8: N = 51) (consultez le Tableau 1). Tousles clients évalués pour un placement par le « CommunityHealth Single Entry System » du 1er avril de l’année de l’étudeau 31 mars de l’année suivante ont été identifiés. Les clientsne faisaient pas partie de l’étude s’ils étaient admis à unerelève à court terme, s’ils étaient transférés à l’interne ou s’ilsétaient des vétérans. À la suite de la collecte de données, lesclients ont été considérés inadmissibles pour l’étude s’ilsn’acceptaient pas le placement lorsqu’il est offert. Ces der-niers ont été retirés de la liste d’attente ou provenaient d’uneautre région et faisaient une double demande (consultez leTableau 2).

Le système de porte d’entrée unique a recueilli 35 pages dedonnées. Ces données proviennent de l’utilisation du formu-laire « Newfoundland Continuing Care Assessment for AdultLong-Term Care » comprenant les données démo-graphiques,le niveau d’invalidité, les problèmes cliniques, l’aide à domi-cile, les problèmes de la vie quotidienne, l’historique social etclinique. À partir de ce document, les données ont été obte-nues faire le tour des activités de la vie quotidienne (AVQ),du comportement de la vie quotidienne (CVQ) et définir leniveau des soins de l’incontinence. Ces données combinéesconstituent la note de l’« Alberta Resident Classification ».12

Cette note se situe entre A à G, selon le niveau d’invalidité duclient. Elle est évaluée selon les besoins d’aide lors des AVQ(alimentation, élimination et propreté, habillage et transfert),la fréquence d’interactions en soins infirmiers pour l’adapta-tion et les problèmes comportementaux, l’incontinence analeet uri naire.12,14 Une note de « A » correspond à une moyennede 31 minutes de temps en soins infirmiers, notamment pourles activités de soins directs (face-à-face) et indirects. Unenote « G » correspond à une moyenne de 119 minutes.15

La classification RUGs-III a également été effectuée. Cesystème utilise trois dimensions pour classer un résident. Lapremière dimension comprend sept groupes hiérarchiquesclassés selon le coût : réadaptation spéciale, services impor- tants, soins spéciaux, symptômes cliniques complexes, soinsspéciaux, déficience cognitive, problèmes compor tementauxet fonctions physiques réduites.16 Les clients peuvent êtreconsidérés pour plus d’un groupe, mais ont été placés dans legroupe exigeant le plus de en termes de ressources. Ladeuxième dimension est un indice AVQ et la troisième

Figure 2. Incidence des clients pour les soins de longue durée recherchant unplacement, sans nombre, aucune donnée disponible et nombre non admissiblepour l’étude.

Nombre total de clients à la recherche d’un placement en SDL

Inscription à une seule porte d’entrée (N = 1 955)

Exclus de l’étude• Clients admis à une relève à court

terme• Vétérans• Transfert interne (déjà dans le système)

(N = 326)

Population potentielle étudiée (N = 1 629)

Aucune donnée disponible (dossiers manquants ou incomplets)

(N = 133)

Cohorte selon le mode d’installation (Nombre réel de clients inclus à

l’analyse)(N = 1 496)

Non admissibles à l’étude • Retirés de la liste d’attente (N = 53)• Demande préventive (refus du

placement lorsqu’offert) (N = 16)• Double demande (d’une autre

région (N = 36)*Total 105

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PLANIFICATION DE LA RESTRUCTURATION DES SOINS DE LONGUE DURÉE

indique que le client a besoin de services importants, notam-ment de soins infirmiers en rééducation, et elle présente desproblèmes cliniques, notamment la dépression. Le systèmeRUGs comprend également la présence et l’absence de défi-cience cognitive et des problèmes de comportement/vaga-bondage.16

Afin de déterminer le placement optimal, un arbre de déci-sion intégrant des données de l’ARCS et de la classification

RUGs-III a été utilisé (consultez le Tableau 3). Les personnesprésentant un indicateur RUGS-III ont été choisies pour êtreplacées en maison de soins infirmiers. Les personnes auto-nomes pour les AVQ, non incontinentes et ne présentant pasde déficience cognitive ont été désignées pour le placementapproprié. Les personnes présentant une déficience cognitiveont été dirigées vers les soins supervisés conçus pour la défi-cience cognitive. Les désignations ont été comparées aux

Figure 3. Arbre de décision utilisé pour déterminer les besoins de soins de longue durée.ARCS: Alberta resident classification score; RUGs: Resource Utilization Group; SS : Soins supervisés; DC : Déficiencecognitive; MSI : maison de soins infirmiers

TABLEAU 1Caractéristiques démographiques et cliniques des cohortes annuelles de clients à la recherche de placement en soins de longue durée par région sanitaire

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________St. John’s Est Centre Ouest Labrador Province_________________________________________________________________________________________________________________

Âge moyen ± SD 81 ± 9,7 81 ± 8,5 81 ± 9,1 80 ± 10,1 76 ± 13,8 81 ± 9,5________________________________________________________________________________________________________________________________________________________N % N % N % N % N % N %________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Femmes 288 67 230 60 279 62 93 52 21 41 911 61________________________________________________________________________________________________________________________________________________________Lieu de la demande

Collectivité 197 46 178 46 246 55 78 44 24 47 723 48Soins actifs 167 39 168 44 149 33 7 43 24 47 585 39Soins aux malades chroniques 69 16 40 10 49 11 23 13 3 4 184 12________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Indicateurs cliniques RUGs-IIIRéadaptation spéciale, services importants

et soins spéciaux 16 4 4 1 10 2 — — 2 4 32 2Complexe cliniquement 83 19 51 13 65 15 37 21 5 10 241 16Problèmes de comportement liés à une

déficience cognitive 90 21 109 28 94 21 45 25 27 53 365 24Fonction physique réduite 85 20 103 27 100 22 30 17 9 18 327 22Sans indicateurs cliniques (RUGs-III) 159 37 119 31 179 40 66 37 8 16 531 36________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Notes de la classification “Alberta Resident Classification”Niveau faible (A, B) 198 46 182 47 224 50 93 52 27 53 724 48Niveau moyen (C-E) 137 32 106 27 111 25 47 26 14 28 415 28Niveau élevé (F,G) 98 23 98 25 113 25 38 21 10 20 357 24________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Clients présentant un ARCS faible (A-B) et sans indicateurs cliniques RUGs-III 135 31 113 29 172 38 53 30 6 12 479 32________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Autonome pour les AVQ, pas d’incontinence et sans DC 31 7 16 4 43 10 12 7 1 2 103 7________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Note. les AVQ de la vie quotidienne; DC : déficience cognitive.

Arbre de décision

Soin de longue durée

1 496 (cohorte porte d’entrée unique)

ARCSA-E (faible à modéré)1 139

Sans invalidité

Placement (103)

SS (512)

SS pour DC(249)

Sans RUGs, maisavec invalidité

DC uniquement RUGs-III + ve(275)

MSI(632)

ARCSF-G (élevé)

(357)

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Hughes, McDonald, Barrett et Parfrey

recommandations de placement par le comité de porte d’en-trée unique.

Le nombre de foyers de soins personnels et de lits en mai-son de soins infirmiers dans chaque région a été obtenu,comme l’a été le nombre de personnes âgées de 65 ans et de

75 ans de la région étudiée. Dans les régions de Terre-Neuve,le taux de lits disponibles a été déterminé selon le nombre depersonnes de 75 ans dans la région comme dénominateur.L‘incidence annuelle de clients a été calculée selon le nombreréel de clients admissibles recommandés pour les soins per-sonnels et les maisons de soins infirmiers comme numérateuret le nombre de personnes de 75 ans dans la région commedénominateur. Le taux de placement optimal de clients néces-sitant des SLD définis selon l’invalidité a également été cal-culé. Une correction a été effectuée pour la portion de clientsdont les données étaient manquantes.

La survie des clients, selon diverses définitions, a été obte-nue à partir du suivi de l‘incidence de cohortes dans la régionde St. John’s identifié en 1995-1996 et en 1999-2000.9 Lebesoin en lits a été calculé en multipliant le nombre de clientspar année par la survie en années.

AnalyseLes comparaisons de cohortes ont été effectuées par le

biais d’échantillons indépendants, un test bilatéral, untest t de variables continues et des tests du chi carré desvariables catégoriques. Une valeur P de moins de 0,05 a étéprise pour indiquer la signification statistique. L’espérance devie suivant le placement a été calculée comme périodemoyenne de décès à la suite de la décision du comité, selonune analyse sur la survie utilisant la routine de calcul statis-tique des sciences sociales.

Déontologie Le Comité de recherches effectuées sur l’homme de l’école

de médecine de l’Université de Terre-Neuve a approuvé le pro-tocole d’étude.

RésultatsÀ Terre-Neuve-et-Labrador, on a recommandé le place-

ment de 1 496 clients dans cinq régions. L’âge moyen étaitde 81 + 9,5 ans, 95 % étaient âgés de 65 ans, 61 % étaientdes femmes, 39 % résidaient dans un hôpital de soins decourte durée, 48 % ont obtenu des notes de l’ARCS de faibleniveau (A-B) et 36 % ne présentaient pas d’indicateurs cli-niques nécessitant une maison de soins infirmiers. Sept pourcent étaient indépendants pour effectuer leurs activités quo-tidiennes, n’étaient pas incontinents et ne présentaient pasde déficience cognitive (Tableau 1). En raison de facteurssociaux, émotionnels et environnementaux, les clients recher-chaient un placement. Ces facteurs étaient, entre autres, desproblèmes de logement, de manque d’aide et d’appréhensionde l’isolement.

Dans les quatre régions de Terre-Neuve, la comparaisonselon les régions n’a révélé de différences significatives enfonction de l’âge ou du degré d’invalidité (Tableau 1). Toute-fois, comparativement à Terre-Neuve, la moyenne d’âge desclients du Labrador était significativement plus jeune, 76 anspar rapport à 81 ans (P < ,001), le nombre de femmes étaientsignificativement moins élevé (41 % c. 62%, P = ,003), un nom-bre important de personnes présentaient une déficience cog-nitive ou des troubles de comportement comme principaleraison de placement (53 % c. 23 %, P < ,001), et uniquement16 % comparativement à 36 % à Terre-Neuve ne présentaientpas d’indicateurs cliniques de placement en maison de soinsinfirmiers (P = ,003).

Bien qu’une petite différence du degré d’invalidité était évi-dente dans les régions de Terre-Neuve, la fréquence declients/1 000 de 75 ans à la recherche d’un placement diffé-rait substantiellement : 43/1 000 personnes de 75 ans dansl’Ouest, 49 à St. John’s, et 55 et 70 dans les régions de l’Est etdu Centre, respectivement. La région présentant le taux leplus élevé de clients en SLD présentait les taux les plus éle-vés de lits de soins supervisés fournis, mais le plus faible tauxde lits en maison de soins infirmiers (Tableau 2).

TABLEAU 2 Taux de fréquence annuelle des clients pour un placement en soins de longue duréeet taux de lits SLD selon la population de ≥ 75 ans par région

__________________________________________________________________________St. John’s Est Centre Ouest

Population ≥ 75 ans. 8 867 7 042 6 393 4 199 Années étudiées 1999/00 2000/01 2001/02 1997/08 __________________________________________________________________________N clients étudiés 433 486 448 178 __________________________________________________________________________Taux/1000 pop ≥ 75 ans.Incidence de clients MSI 35 37 41 2895% DC 31-39 32-41 36-46 23-33

Incidence de clients SS 14 18 29 1595% DC 12-17 15-22 25-34 12-19

Incidence de clients SLD 49 55 70 4395% DC 45-54 50-61 64-77 37-49__________________________________________________________________________

Taux de lits MSI 114 73 78 10195% DC 108-121 67-79 72-87 92-111

Taux de lits DC 58 87 103 8595% DC 53-63 81-94 96-111 76-93

TOTAL taux de lits 172 160 181 18695% DC 164-180 151-168 172-191 174-198__________________________________________________________________________

Note. MSI : maison de soins infirmiers; SS : soins supervisés ; DC : déficiencecognitive.

TABLEAU 3 Degré d’invalidité chez les clients recommandés pour les soins supervisés (SS) etmaisons de soins infirmiers (MSI)_________________________________________________________________________

St. John’s Est Centre Ouest NL_________________________________________________________________________

Nombre de clients SC 124 128 187 62 501% de clients présentant ARCS (A-B) 98 98 99 94 98% sans indicateurs RUGs-III 84 66 82 69 77Nombre de clients en MSI 309 258 261 116 944% de clients ARCS (A-B) 25 22 15 30 22% sans indicateurs RUGs-III 18 14 10 20 15_________________________________________________________________________

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PLANIFICATION DE LA RESTRUCTURATION DES SOINS DE LONGUE DURÉE

En utilisant le nombre de personnes de la population de65 ans comme dénominateur, le taux de fréquence de

clients recherchant un placement au Labrador était de 63,alors qu’à Terre-Neuve, il était de 24/1 000 personnes de65 ans.

Le taux d’incidence de clients recommandés pour les soinssupervisés était de 19/1 000 personnes de 75 ans, présentantle taux le plus élevé dans la région centrale, 29/1 000 75 ans.Quatre-vingt-dix-huit pour cent des clients en soins supervi-sés avaient de faibles besoins en ressources (A-B, ARCS) et77 % ne présentaient pas d’indicateurs cliniques RUGs-IIInécessitant un placement en maison de soins infirmiers(Tableau 3).

Le taux d’incidence des clients recommandés pour la mai-son de soins infirmiers était de 36/1 000 personnes de 75ans, selon une fourchette de 28-41 dans les régions. Vingt-deux pour cent de ces clients présentaient de faibles niveauxd’utilisation des (A-B, ARCS) et 15 % ne présentaient pas d’in-dicateurs cliniques RUGs-III nécessitant un placement enmaison de soins infirmiers. Les régions présentant la propor-tion la plus élevée de lits pour les clients en maison de soinsinfirmiers – St. John’s et la région Ouest (Tableau 3).

Placement optimal En utilisant l’arbre de décision, le placement optimal de

Terre-Neuve-et-Labrador était de 7 % pour le placementapproprié, 34 % pour les soins supervisés, 17 % pour les soinssupervisés pour la déficience cognitive et 42 % pour les soinsen maison de soins infirmiers (consultez le schéma 3). LeTableau 4 indique le placement optimal en SLD selon larégion. Le taux d’incidence de clients nécessitant le place-ment approprié était de 3,8/1 000 personnes de 75 ans (four-chette de 3-7). Le taux d’incidence pour les soins supervisésétait de 19/1 000 personnes de 75 ans (fourchette 13-27),pour les soins supervisés pour les personnes ayant une défi-cience cognitive était de 8/1 000 personnes de 75 ans (four-chette 6-10), et pour les soins en maison de soins infirmiers,le taux d’incidence était de 23/1 000 personnes de 75 ans(fourchette 17-28) (Consultez le Tableau 5).

Jumelage entre les lits requis et disponibles Le besoin en lits a été calculé en multipliant le taux d’in-

cidence annuel (défini par l’option SLD optimal) par la surviedes groupes respectifs. Le groupe de soins supervisés inclut

les personnes considérées autonomes et qui avaient besoinuniquement d’un placement approprié. Ainsi, le nombre delits pour les soins supervisés nécessaires était de 70/1 000personnes de 75 ans (taux = 23 x survie = 3,05 ans) et le tauxde lits de soins supervisés disponible était de 81. Le taux de lits supervisés nécessaires variait substan -tiellement selon les régions. La disparité la plus importantede lits nécessaires en soins supervisés par rapport à ceuxfournis se trouvait dans la région de l’Ouest (48 c. 85 lits)(consultez le Tableau 6). Dans la région de St. John’s, peu delits en soins supervisés étaient disponibles dans la ville et leslits hors de la ville étaient souvent vides.9

Le taux de lits en maison de soins infirmiers disponiblesétait de 92/1 000 personnes de 75 ans, et leur proportionétait de 114 à St. John’s à 73 /1 000 personnes de 75 ansdans la région de l’Est (consultez le Tableau 6). En utilisantl’arbre de décision, le taux de lits en maison de soins infir-

TABLEAU 4Soin de longue durée optimal fondé sur l’arbre de décision, par région

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

St. John’s Est du Centre Ouest LabradorTerre-Neuve-et

LabradorN = 433 N = 433 N = 433 N = 433 N = 433 N = 433________________________________________________________________________________________________________________________________________________________N % N % N % N % N % N %________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Placement approprié 31 7 16 4 43 10 12 7 1 2 103 7Soins supervisés (SS) 128 30 153 40 170 38 54 30 7 14 512 34SS pour les personnes ayant une déficience cognitive 85 20 43 11 54 12 41 23 26 51 249 17Maison de soins infirmiers 189 44 174 45 181 40 71 40 17 33 632 42________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

TABLEAU 5 Taux d’incidence des clients pour les soins de longue durée par 1 000 personnes de≥ 75 ans, défini selon une option de soins de longue durée optimal par région __________________________________________________________________________Optimal SLD optimal St. John’s Est Centre Ouest NL__________________________________________________________________________

Logement approprié 3,5 2,3 6,7 2,9 3,8Soins supervisés (SS) 14,4 21,7 26,6 12,9 19,1SS pour personne ayant une

déficience cognitive 9,6 6,1 8,4 9,8 8,4Maison de soins infirmiers 21,3 24,7 28,3 16,9 23,2__________________________________________________________________________

TABLEAU 6 Taux de lits pour soins de longue durée par 1 000 personnes de ≥ 75 ans, définiselon une option de soins de longue durée optimal par région__________________________________________________________________________Optimal SLD optimal St. John’s Est Centre Ouest NL__________________________________________________________________________Soins supervisés (SS)

Offerts 58 87 103 85 81Requis 55 73 102 48 70

SS pour personne ayant une déficience cognitive Offerts – – – – –Requis 23 15 20 23 20

Maison de soins infirmiersOfferts 114 73 78 101 92Requis 42 49 56 34 46__________________________________________________________________________

*Comprend les clients appropriés, autonomes, ne souffrant pas d’incontinence et neprésentant pas de déficience cognitive.

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miers était de 46 lits/1 000 population (fourchette 34-56), etde soins supervisés pour les personnes ayant une déficiencecognitive, le taux était de 20 lits/1 000 personnes (fourchette15-23) (consultez le Tableau 6). La disparité entre les lits enmaison de soins infirmiers fournis et ceux nécessaires en mai-son de soins infirmiers ou soins supervisés pour les per-sonnes présentant une déficience cognitive était considérableentre St. John’s et les régions de l’Ouest (consultez le Tableau6).

Explication Les études portant sur les clients de Terre-Neuve-et-Labrador à la recherche de placement en SLD ont démontréque (1) le degré d’invalidité était semblable dans les quatrerégions de Terre-neuve, mais différait au Labrador, (2) les tauxde demande en SLD différaient selon la région, présentant untaux plus élevé au Labrador, (3) les taux les plus élevés dedemandes en SLD à Terre-Neuve se situaient en région, soitles taux les plus élevés de lits en soins supervisés et les plusfaibles taux de lits en maison de soins infirmiers, (4) il y avaitune disparité entre le genre de lits fournis et les besoins – celaétait manifesté chez les clients pour lesquels on recomman -dait des soins supervisés qui ne présentaient pas d’invaliditéet les clients présentant une faible invalidité ou une défi-cience cognitive, pour lesquels on recommandait un place-ment en maison de soins infirmiers, et (5) il y avait desdifférences dans les taux de prestation de soins en maison desoins infirmiers et de lits en soins supervisés selon la région,ce qui signifie que diverses approches de restructuration dessoins de longue durée dans chaque région sont nécessaires.

Contrairement à Terre-Neuve, le Labrador présente un pro-fil démographique différent. La majorité des 875 autoch tonesde Terre-Neuve-et-Labrador est âgée de 65 ans et ils viventau Labrador. La proportion de personnes de 75 ans (1,8 %)est également plus petite, comparativement à Terre-Neuve.Néanmoins, le taux de demande en SLD était beaucoup plusélevé au Labrador, comparativement à Terre-Neuve. De plus,les clients étaient plus jeunes et présentaient davantage d’in-validité, ce qui indiquait une santé fragile précoce au Labra-dor ou davantage de réseaux d’aide formelle/informelledéfavorables comparativement à Terre-Neuve.

En dépit d’une distribution similaire de déficiences chezles clients présentés pour les SLD dans chacune des régionsde Terre-Neuve, les taux différaient substantiellement et pou-vaient refléter une demande conditionnée par l’offre. Il estpossible que la grande disponibilité en lits de soins supervi-sés dans la région du centre de Terre-Neuve puisse avoirincité les personnes présentant une invalidité à faire unedemande de placement au système de porte unique, ce qui aaugmenté la demande des lits en soins supervisés et en mai-sons de soins infirmiers. Il est également possible que l’exodeait diminué le système d’aide informelle et ait obligé les per-sonnes âgées présentant une invalidité à trouver un place-ment en SLD.

Le contraire aurait pu survenir dans la région de St. John’s,où un déficit en lits en soins supervisés dans la Ville de

St. John’s pourrait avoir diminué la demande et limité le tauxde demande de SLD. Cela est important, puisque le secteurdes soins supervisés prend de l’ampleur pour mieux jumelerles services selon les besoins; il est possible que la presta-tion accrue génère une demande accrue. Il sera alors impor-tant de mettre en pratique le critère approprié pourl’utilisation de nouveaux services.

À Terre-Neuve-et-Labrador, il y a une disparité entre lesbesoins et la prestation de services et une dépendance liéeaux coûts élevés des maisons de soins infirmiers intensifs.Les personnes âgées désirent conserver leur indépendance,leur vie privée et leurs contacts sociaux ainsi que leur dignitéaussi longtemps que possible.17 Toutefois, réciproquement,ils ne désirent pas constituer un fardeau pour leur famille etils désirent la sécurité de savoir que leurs besoins serontcomblés par les institutions en SLD. Néanmoins, à Terre-Neuve-et-Labrador, 7 % des clients en SLD étaient autonomespour effectuer leurs activités de la vie quotidienne, n’étaientpas incontinents et ne présentaient pas de déficience cogni-tive. Leurs besoins ne devraient pas être atteints en augmen-tant le nombre d’institutions en SLD mais plutôt en étanthébergés adéquatement. De plus, 17 % des clients présen-taient une faible invalidité et une déficience cognitive. Ils nenécessitaient pas de soins en maison de soins infirmiers,mais des services spécialisés ciblant les problèmes de com-portements et de vagabondage. De plus, 15 % des clients pourlesquels on recommandait un séjour en maison de soins infir-miers ne présentaient pas d’indicateurs de RUGs-III nécessi-tant un placement en maison de soins infirmiers; la majoritéd’entre eux aimeraient vraisembla blement être mieux servispar des soins supervisés.

En plus des disparités rencontrées pour l’ensemble du sys-tème en ce a trait aux besoins, il existe des disparités régio-nales dans la prestation actuelle des soins supervisés et deslits en maison de soins infirmiers et les taux d’incidence declients. Cela signifie que la restructuration doit être différenteselon la région. Toutes les régions doivent limiter l’admissionde clients ne présentant pas de critères pour les soins super-visés ou les soins en maison de soins infirmiers et pour offrirdes soins supervisés aux personnes ayant une déficience cog-nitive. Dans la région de St. John’s, les lits en soins superviséssont nécessaires dans la Ville de St.John’s et dans la régionde l’Ouest, à la suite de la diminution du secteur de maisonsde soins infirmiers. Alors que le nombre de personnes de 75 ans augmente, la taille de chaque secteur en SLD devraitaugmenter.

Les limites de cette analyse comprennent : (1) les cohortesen cause ont été identifiées à différents moments et le tauxpourrait accroître; (2) les systèmes de classification, bienqu’ils soient objectifs, ne réussissent pas à inclure les facteursconnus au comité d’évaluation qui pourraient modifier larecommandation en SLD du client; (3) les choix de gestiondes clients présentant une déficience cognitive sont enquelque sorte arbitraires et certaines caractéristiques, notam-ment un comportement agressif pourrait se régler au fil dutemps, et (4) il est probable que les établissements de soins

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PLANIFICATION DE LA RESTRUCTURATION DES SOINS DE LONGUE DURÉE

supervisés puissent fournir des soins adéquats aux clientsprésentant des RUGs-III indiquant qu’un placement en mai-son de soins infirmiers est nécessaire. Par exemple, dans unerégion, 100 cas ont été diagnostiqués présentant une défi-cience cognitive. Toutefois, 13 cas présentaient un com por -tement agressif, 43 un comportement anormal/devaga bondage et 44 une démence légère. Il est probable quecertains des derniers groupes pourraient recevoir des soinsadéquats dans des établissements de soins supervisés nonspécialisés. En dépit de ces limites, les conclusions indiquantqu’une disparité existe entre les services et les besoins sem-blent raisonnables.

Les prévisions en besoins futurs d’établissements en SLDreposent sur les hypothèses effectuées. Des changementsdémographiques supplémentaires pourraient ne pas êtreexacts s’ils sont fondés sur les renseignements de recense-ments actuels. À Terre-Neuve-et-Labrador, il y a eu un exodeimportant des adultes en âge de travailler et de leurs famillesen raison de la diminution des activités de l’industrie de lapêche,4 ce qui pourrait accroître le taux de demandes en SLDdes personnes âgées.

La demande conditionnée par l’offre pourrait survenir.Comme les options de SLD s’améliorent, particulièrement ence qui a trait au secteur de soins supervisés, davantage depersonnes âgées pourraient choisir de quitter leurs demeures.D’autre part, les interventions à domicile pourraient s’amé-liorer et les personnes âgées pourraient demeurer à domicilejusqu’à ce qu’une invalidité importante se soit manifestée. Lasurvie en SLD pourrait s’améliorer. Les nouvelles technolo-gies et les médicaments pourraient améliorer la survie despersonnes âgées en SLD ou les personnes pourraient êtreadmises aux établissements de SLD au début de leur maladie.

Chaque province est aux prises avec les pressions du sys-tème de soins de santé créées par la population vieillissante.Les options en matière de SLD diffèrent entre les provinces etcelles-ci, combinées aux différences démo graphiques et géo-graphiques, rendent difficile la comparaison entre les pro-vinces. Toutefois, ce document démontre que lescomparaisons sont possibles, car les outils d’évaluation habi-tuellement utilisés et les renseignements portant sur le recen-sement sont disponibles à toutes les administrations en SLDau Canada.

Il est probable qu’au Canada, comme c’est le cas à Terre-Neuve-et-Labrador, diverses approches de restructuration desSLD seront nécessaires dans chaque région en raison des dif-férences en ce qui a trait à la disponibilité actuelle des autrespossibilités d’options en matière de SLD, des systèmes d’aideformels et informels, de demande et d’évolution des caracté-ristiques démographiques.

Pour terminer, à Terre-Neuve-et-Labrador, une disparité estactuellement présente entre les services requis en SLD et lesbesoins, ce qui varie selon les régions. Les prévisions dedemandes futures doivent être révisées régulièrement puis -que les hypothèses sous-jacentes découlant des prévisionspourraient changer. Toutefois, des plans pour restructurer lessoins de longue durée prennent en considération la demande,

les besoins et la disposition actuelle de lits d’hôpital danschaque région.

Remerciements Ce projet a été financé par le Ministère de la santé, Gouver-nement de Terre-Neuve et par une subvention de Alliances derecherche universités-communautés (ARUC) du Conseil derecherches en sciences humaines du Canada (CRSH) décernéà l’Alliance pour la recherché sur le logement des personnesâgées dans les provinces de l’Atlantique (Chercheur princi-pal, Dr Donald Shiner, Mount Saint Vincent University, Nou-velle-Écosse).

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