Plaies et risque infectieux: cas groupés d’infections … risque potentiel de transmission au...
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Plaies et risque infectieux: cas groupés d’infections à SGA
Hygiène et PRI en EHPAD
Jeudi 17 novembre 2011
CHU ROUEN
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Introduction
Augmentation des soins sur des plaies en
EHPAD
Vieillissement des résidents
Risque infectieux sur les plaies est mesurée
en EHPAD :
Enq de prévalence européenne 2010
13%
Enquête de prévalence européenne – HALT 2010
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LES SOINS LES PLUS à RISQUE de TRANSMISSION CROISEE
-secteur personnes âgées -100 recommandations 1999, n°91
toilette
change et autres soins de proximité
réfection des pansements
certains actes de rééducation, mobilisations
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Connaissez vous les SGA?
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Streptocoque du groupe A (SGA)
Streptococcus pyogenes
Bactérie CG+ hémolytique, commensale: peau et muqueuse Infections des voies respiratoires supérieures
Pharyngite, Angine bactérienne
Otite, sinusite
scarlatine
Infections de la peau et T mous:
Impétigo, surinfections de plaies ou brûlures
Infections sous-cutanées +/-septicémies: érysipèles, celluliteset fasciites
Infections du site opératoire
Infections invasives
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infections invasives à SGA
Groupes d’âge les plus touchés: enfants< 4 ans : méningites, arthrites…
adultes > 70 ans : cellulites ou érysipèles
Létalité globale: 12 % Maximale chez adulte > 70 ans: 30%
Facteurs de risque autres que l’âge : Traumatisme ou plaie: 47%
Diabète: 15%,cancer 12% …
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Nécrose des tissus mous à SGA
Facteurs de virulence spécifiques au SGA
Dans 50% commence au site d’un
traumatisme cutanée pénétrant: brûlure, piqûre,
coupure, abrasion, vésicule de varicelle, incision chirurgicale
Se manifestant par
Fasciite nécrosante
Myosite nécrosante
gangrène
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mode de contamination du SGA
Réservoir strictement humain :
Portage pharyngé, cutané, anal ou vaginal
Contamination inter-humaine dans l'entouragedes enfants ou adultes atteints de pharyngites ou delésions cutanées
GOUTELETTES RESPIRATOIRES ++++
CONTACT direct +++ (mains contaminées)
CONTACT indirect + (objets contaminés)
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Source Quebec 2007
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SGA et transmission
Période de contagiosité: 10 à 21j si infection non traitée
24h après début d’une antibiothérapie adéquate
Si infection de plaie avec écoulement purulent: peut durer des semaines/mois si non traitée
Si pharyngite: colonisation pharyngée pdt plusieurs mois mais
contagiosité diminue en quelques semaines
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Transmission du SGA lors des soins
Risque en gynéco-obstétrique
Risque en Chirurgie
Guide pour la prévention et l’investigation des infections hospitalières à Streptococcus pyogenes
CTINILS novembre 2006
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SGA en secteur personnes âgées
Risque en Gériatrie
- Moins documenté en France
- Bien documenté aux USA et Canada et R.Unis
- Épidémies décrites en structure d’hébergement: « éclosions d’infections invasives »
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SGA en secteur personnes âgées
Cas d’infections à SGA/105 personnes >65 ans
% de cas décédés
Période de
surveillance
Nb de cas
d’infection
SGA
communautaire Hébergement
pour
personnes
âgées
Commun-
autaire
Hébergement
pour
personnes
âgées
1998-2003 1754 6,2 37 21 32
1994-1995 183 9,3 74 25 33
Tb 1: Comparaison de l’incidence des infections invasives à SGA pour la personne
âgée en communautaire ou en hébergement selon 2 études américaines
X 8x8
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- « lorsqu’un cas de maladie invasive à SGA
confirmé par une culture survient dans un ESLD, la probabilité qu’un second cas confirmépar une hémoculture positive pour la même souche soit détecté dans l’établissement dans les
6 semaines suivantes est de 38%. »- A. Mc Geer, Toronto, juill 2005
SGA en secteur personnes âgées
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Mode de contamination en ESLD Selon sources canadiennes (RMTC)
Printemps-été
Grappe de cas: même chambre, unité de soins
l’infection se propage par contact interpersonnel (entre patients)
Le personnel soignant:
Transmission du SGA
Lors des pratiques inadéquates
Porteurs asymptomatiques
Retour d’expérience autour de 2 épidémies d’infections à SGA en EHPAD en 2007 et 2011
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1ère « éclosion » en 2007
Un EHPAD de 70 résidents sur 4 étages
étalée sur 4 mois : du 6 mai au 22 août
4 patients 2 septicémies sur érysipèles
et 2 colonisations de plaies
Souches identiques: envoyées au CNR
Pulsotype 89-A3, sérotype T3/13/B3264
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Circonstance de l’alerte
Entre le 11 et 16 juillet:
2 prélèvements positifs à SGA
au laboratoire du CHI
Mme M hémoculture Érysipèle hospitalisation
11 .07.2007
Mme G Prélèvement vaginal
leucorrhée 16.07.2007
2 patientes d’une même EHPAD le laboratoire informe l' EOH du CHI Début de l'investigation
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1ère investigation de l'EOH
Antériorité des infections à SGA
auprès des IDE
Sur le listing du laboratoire
3 cas en 10 semaines dont 2 infections invasives
Décision d’alerter
Le médecin référent, cadres
Président de CLIN
Mme L: septicémie à SGA le 6 mai 2007
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Courrier d’information sur
les modes de transmission du SGA
le risque potentiel de transmission au sein de l'HEPAD autour de Mme G
précautions complémentaires “contact”
recherche active de cas
le respect de l'hygiène
des mains pour tous les soins et activités d'hôtellerie (SHA)
de l'hygiène des locaux et linge
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Confirmation de l’alerte le 22 août
Diagnostic d'un 4ème cas:
Mr C , prélévement positif
Sur une escarre talonnière
Aspect modifié
Résidant au rez-de-chaussée
CAS âge Contexte
clinique
Nature
prélèvement
SGA
Date
prélèvem
ent
Lésions cutanées Evolution
Mme L
Inf
invasive
certaine
97 Erysipèle
choc
septique
hémoculture 06.05.2007 Plaie
traumatique
suturée
Favorable après
hospitalisation
Mme M
Inf
invasive
certaine
76 Erysipèle
choc
septique
hémoculture 11.07.2007 Ulcère
chronique de
jambe
Favorable après
hospitalisation
Mme G
Inf non
invasive
93 leucorrhée Prélèvement
gynécologique
16.07.2007 Plaie
abdominale
atone et ulcère
étendu de jambe
Portage chronique
du SGA sur plaie
ulcérée
Mr C
Inf non
invasive
70 Recherche
active
Prélèvement
cutané sur
plaie
chronique
22.08.2007 Escarre
talonnière
évoluant vers
des lésions
vésiculeuses
Favorable.
Définition des cas de 2007
>2 mois
107 109108
104105106 local
linge
sanitaire
Salle d'activitéEspaceconvivial
Salle détente
119
115
116117Salle à manger
118
114113110 111 112
Accèspremier étage
101
102103
bureau salon
Mme M.
Mme L.
Mme G.
Répartition des cas dans l'espace
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Décisions prises avec DDASS/DGS/Cire/InVs/CCLIN/CNR
Audit des pratiques d’H
Dépistage de toutes les plaies (7 résidents)
Renforcement ciblé des pratiques d’hygiène lors des soins de plaies cutanées
+ port de masque pour le soignant lors de soins de plaies « compliqués »
Le dépistage du personnel est à envisager devant tout nouveau cas dépisté
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Résultat des mesures prises
Pas de nouveaux cas
3 patients sur 7 avec plaies + SGA
Audit des pratiques:
Pratiques satisfaisantes
Consommation des PHA: x 2
Le port du masque difficilement adopté: « tenue trop hospitalière »
Surveillance levée après 6 mois devant l’ absence de nouveau cas
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2ème « éclosion » en 2011
en EHPAD de 78 résidents en 4 unités
Du 21 avril au 05 juillet 2011: < 3 mois
4 patients:
4 septicémies à SGA
Souches identiques (CNR)
emm28-B10 productrices de toxines B et C et de l’enzyme SmeZ
CAS âge Contexte
clinique
Nature
prélèvement
SGA +
Date
prélèvem
ent
Lésions cutanées Evolution
1. femme
Inf invasive
certaine
89 Fièvre,
frisson
hémoculture 21 avril Escarre sacrum
et ulcère
chronique mb
inf
Favorable après
ATB
2. femme
Inf invasive
certaine
80 Erysipèle
mb inf
hémocultures 26 mai Ulcères
artériels des
chevilles
Favorable après
hospitalisation et
ATB
3. femme
Inf invasive
certaine
90 Erysipèle
sur mb inf
hémocultures 28 juin Nécrose talon
droit
Favorable après
Hospitalisation et
ATB
4. homme
Inf invasive
certaine
81 Fièvre et
pus franc
cicatrice
pied opéré
Prélèvement
cutané sur
plaie infectée
et
hémoculture
05 juillet Plaie
chirugicale
amputation
orteil avec ISO
Amputation du
pied, décès
Définition des cas de 2010
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Mesures prises immédiatement après le signalement
Rappel sur les pratiques d’H Soins des pansements (+ port du masque)
Audit des pratiques
Dépistage des plaies (7 résidents): 4 connus
Dépistage du portage pharyngé (6 IDE): tous neg
Antibioprophylaxie des résidents « contact »: 1 unité complète: recommandations de 2005
Élimination des fauteuils en tissu, non nettoyables
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Résultat de l’audit 1 seule IDE sur la journée qui réalise
l’ensemble des pansements 1 chariot de soins « pansements » qui reste dans
le couloir Installation du matériel non satisfaisante
matériel commun: ciseaux non stériles, Easifix Interruption de soins possible (téléphone de l’EHPAD)
Patient au fauteuil: position inconfortable pour l’IDE
Absence de changement de gants au cours des différentes étapes de soins de plaies Contamination du matériel de soins Contamination du cabinet de toilette et adaptable Contamination du nouveau pansemnt
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Analyse des causes
Médecin coordinateur pas toujours informé des cas d’infections à SGA
Peu de contrôle interne des pratiques de soins
Turnover important du personnel avec Cadre pas toujours présent sur le site
IDE seule
Formation des nouveaux arrivants
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Programme d’action
2 sessions de formation spécifique au personnel d’EHPAD sur le risque infectieux
Formation obligatoire pour les IDE sur les plaies et pansements (CPC)
Formation des nouveaux recrutés à pérenniser
Révision protocole pansement:
Pratiques d’hygiène, tenue, installation
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conclusion
Importance du bon respect des règles d’hygiène autour des pansements Politique de formation
Politique d’évaluation des pratiques
Importance de mettre en place les précautions contacts autour des patients SGA+ jusqu’à ttt efficace
signaler toute infection invasive à SGA acquise en EHPAD
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En conclusion
« Au lieu de s’ingénier à tuer les microbes dans les plaies, ne serait-il plus raisonnable
de ne pas en introduire ?»
Louis Pasteur